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Frédéric Quinonero

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Revues de droit

Revue des contrats N°3-2022. 3 2022

CHRONIQUES DROIT COMMUN DES CONTRATS Responsabilité ? Convention d'assistance bénévole : n'aide pas, et le ciel t'aidera ! - par Sophie Pellet (p. 10) Régime des obligations contractuelles ? L'autonomie de la compensation judiciaire - par Antoine Hontebeyrie (p. 21) CONTRATS SPECIAUX Contrats et nouvelles technologies ? Une clause limitative de responsabilité s'élevant au prix du contrat doit être déclarée valable - par Jérôme Huet (p. 30) Contrats translatifs ? Avant de vendre, il faut conseiller et avant de conseiller, il faut se renseigner ! - par Jean-François Hamelin (p. 33) ? De la vente et du contrat d'entreprise : fiat lux ! - par Louis Thibierge (p. 38) CONTRAT ET AUTRES DROITS Droit de la famille ? La clause d'exclusion des biens professionnels dans l'impasse - par Christophe Blanchard (p. 50) Droit pénal ? L'abus de confiance n'est pas une infraction spécifiquement contractuelle - par Romain Ollard (p. 57) Droit de la consommation ? Prêts en francs suisses : le revirement tant attendu est arrivé - par Garance Cattalano (p. 60) ? Le relevé d'office des clauses abusives par le juge de l'exécution - par Jean-Denis Pellier (p. 65) Droit administratif ? Passation des contrats administratifs : les interdictions de soumissionner à la commande publique - par harles-André Dubreuil, Hélène Hoepffner, Frédéric Lombard et Marion Ubaud-Bergeron (p. 84) SOURCES DU DROIT DES CONTRATS Droit européen des contrats ? Le principe de non-option entre les responsabilités contractuelle et délictuelle recadré par le principe de proportionnalité - par Jean-Pierre Marguénaud (p. 98) COLLOQUE ? La réforme des contrats spéciaux (p. 102) DOSSIER ? La renégociation du contrat : sources, méthodes, enjeux (p. 155) Depuis la rentrée universitaire 2021, dans une démarche écoresponsable, les titres de la collection Revue des Contrats sont imprimés sur papier 100% recyclé.

10/2022

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Théâtre - Essais

Ganymède, grand-échanson des dieux

"?Mon cher Alcibiade ; la beauté est ainsi faite que le vin, et l'amour s'y conserve en une lie sublime. Laisse-moi te donner une leçon, et te conter les faits de Ganymède, échanson des dieux – et en vérité, le plus beau des mortels qui foula le sol de Troie ; car c'est en sa vie que tu trouveras la philosophie des tentations, de l'amour et de ses vérités.?" Ganymède est le mythe fondateur de la pédérastie grecque, véritable institution politique et morale de l'homoérotisme et de l'homosexualité dans la formation guerrière et philosophique des jeunes citoyens de la Grèce ancienne. Quoi de mieux, ainsi, pour en découvrir les ressorts, qu'un récit théâtralisé complet – une première ! – du mythe de Ganymède ? Comportant en outre une mise en abyme avec des discussions philosophiques, héroïques et érotiques de Socrate et Alcibiade tirées du fameux Banquet de Platon, ce mythe retrouve ici toute sa vigueur et tout son élancement esthétique au travers d'une reconstitution faite par l'auteur, Frédéric Eberhardt, alors encore adolescent... Vous y trouverez un langage aéré mais rigoureux, en alexandrins, dans le respect des conventions du théâtre classique à la française ; mais, aussi, dans une visée d'écriture à l'esprit romantique proprement allemand. Fruit d'un travail scolaire effectué tout en ayant largement dépassé son cadre dans sa réalisation, Ganymède, Tragédie en cinq actes souhaite aujourd'hui combler une lacune essentielle dans la construction de la culture gay contemporaine, en y apportant un regard conservateur et inséré, en même temps, dans une vision printanière, bucolique, et tragi-comique de la relation la plus masculine de tous les temps : l'histoire de l'amant de Zeus, un manifeste pour le ré-enchantement du monde.

04/2022

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Dessin

Le grosso modo

Sous ses faux airs administratifs (couverture de méchant carton gris, gommette, étiquettes, code barre...), ce livre s'apparente à un dossier d'archives comme certains artistes aiment à en ponctuer leur carrière, à l'un de ces recueils de dessins voués à asseoir définitivement le génie de leur auteur auprès du grand public. Le fait est que Jacques Floret y a compilé - fichtre - pas moins de 600 dessins, et le tout avec une rigueur exemplaire. Ils sont pour la plupart extraits de carnets dans lesquels régulièrement Floret note des idées, fignole des croquis, tente des trucs, esquisse de drôles de compositions ou bien, plus difficilement comme on le sait, s'efforce de laisser librement courir une ligne sur la page. A y regarder plus attentivement, Le Grosso modo se distingue pourtant d'un simple recueil informel de dessins par les liens tissés de proche en proche entre les images. Sur le mode "Marabout, bout d'ficelle, selle de cheval, cheval de course, course à pied, pied-à-terre... " , chaque image est enchaînée par le biais d'un détail, d'une qualité de trait ou d'un motif à l'image précédente, et s'accroche de même à celle qui suit : une thématique émerge, qui laisse bientôt, à la faveur de similitudes formelles, sa place à une autre qui laisse sa place à une autre qui, etc. De proche en proche, d'analogie en ressemblance, une suite séquentielle se forme, un fil se dévide qui reviendra former à l'autre bout de la lecture, grosso modo, une pelote qu'il faudra dérouler de nouveau. A noter : les dessins de Jacques Floret ont pour préface un récit de fiction concocté par le déjà fameux Frédéric Ciriez.

04/2023

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Terreur

Métamorphose

Pierre-Olivier Lacroix, Sébastien Raza, Jeanne Miromensil, Christophe Migon, Frédéric Durand, Laurent Copet, Stéphane Miller, Claire Chouteau, Sylwen Norden, Julien Brethiot, Olivier Polaert, Delphine Vidal, Simon Le Brigand, Eve Mattatia, Cédric Bessaies, Alexandre Ratel, Constantin Louvain, Thomas Siefert, Goliathus, Aurèle Lesanne, Hélène Carbonnel, Justine Dutertre, et Jean-Jacques Jouannais se partagent le recueil Métamorphose. Approchez-vous un peu plus près de leurs univers de folie... " J'éprouve une peur sans nom. " " L'écorché continuait de massacrer le cadavre, alors qu'un sarcophage était amené dans l'arène. Edgar replongea. Il devait lutter contre l'envie du démon, il devait l'empêcher d'agir. " " Soudain, sa tête se mit à bourdonner. Des émotions violentes l'assaillirent et il faillit hurler. Une autre créature apparut, tout près de lui. Trop près. Fix se jeta en arrière et se recroquevilla. " " Mais cette chose était remontée des profondeurs de la mort pour elle. " " Horrifié, je ne retins pas mes larmes en contemplant l'étendue de ma folie. Ca n'aurait jamais du arriver. " " Ses yeux reptiliens luisaient d'un éclat malsain. L'homme hurla devant le sourire qu'elle lui adressa. Un sourire où, à la lueur des flammes, deux rangées de dents acérées scintillaient comme des aiguilles de diamant. " " Au moment où je pense toucher le fond, la morte chavire tout doucement vers l'avant. Elle me tombe dessus et m'accable de toute son inertie. J'essaye de me dégager de cette position obscène qui aurait ravi le plus pervers des nécrophiles. " " Le visage du monstre s'était soudain animé, tandis que l'une de ses mains se refermait avec une force inouïe sur son poignet. Tentant d'échapper à cette étreinte, assurément due à une contraction post-mortem... "

04/2021

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Histoire de la BD

Hs dbd lupano n°25

LUPANO - HS DBD N°25 Date de sortie le 3 novembre L'art du mot... Entamée à l'aube des années 2000, l'oeuvre de Wilfrid Lupano compte aujourd'hui un peu plus de soixante albums, répartis en une quinzaine de séries en cours ou achevées, ainsi qu'une dizaine de one-shots. En vingt ans, ce sont ainsi vingt-cinq dessinateurs, sans compter les coloristes, qui ont donné forme et caractère à ses histoires. Du western désopilant (Little Big Joe, avec Frédéric Campoy, Delcourt) à l'épopée fantastique (Azimut, avec Jean-Baptiste Andréae, Vents d'Ouest), en passant par la fantasy orientaliste (Alim le tanneur, avec Virginie Augustin, Delcourt) ou rurale (Traquemage, avec Relom, Delcourt), le polar (Ma révérence, avec Rodguen, Delcourt), la fable sentimentale (Un océan d'amour, avec Grégory Panaccione, Delcourt) ou encore l'album jeunesse (Le Loup en slip, avec Mayana Itoïz et Paul Cauuet, Dargaud), le pétulant géniteur des Vieux Fourneaux (avec Paul Cauuet, Dargaud) est sur tous les fronts, y compris celui de l'engagement. Nombre de ses livres abordent en effet, par le recours à l'histoire, avec humour ou gravité, des questions de société telles que le racisme, le féminisme et l'écologie, causes parmi d'autres qu'il embrasse au quotidien au moyen des actions menées par le collectif d'artistes qu'il a cofondé, The Ink Link. Erudit ne se prenant pas au sérieux, philanthrope, passeur d'histoires, Wilfrid Lupano se prête pour le nouveau hors-série de dBD au jeu des confidences sur son travail de scénariste. Et, une fois n'est pas coutume, il se laisse aussi pour l'occasion raconter par d'autres, proches, collaborateurs, spécialistes, au fil d'entretiens venant éclairer son oeuvre et explorer son incontestable richesse.

12/2022

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Design

En attendant les barbares

Nous sommes à l'orée des années 80, une décennie qui connait un flamboiement d'excentricité. Les Barbares se hasardent dans l'arène, en 1983. Ils ouvrent la voie à une écriture évocatrice et poétique, marquant le retour d'un nouvel artisanat avec des meubles et des objets décoratifs Nous sommes à l'orée des années 80, une décennie qui connait un flamboiement d'excentricité. Les Barbares se hasardent dans l'arène, en 1983. Ils ouvrent la voie à une écriture évocatrice et poétique, marquant le retour d'un nouvel artisanat avec des meubles et des objets décoratifs. Le duo Elizabeth Garouste & Mattia Bonetti, intervient dès les premières collections, suivis de Marie-Thérèse et Christian Migeon créateurs de bijoux, Catherine Grimaldi styliste, Jean Neuville décorateur, Eric Schmitt musicien, Jean-Philippe Gleizes... une bande hétéroclite et créative. La galerie dirigée par Frédéric de Luca & Agnès Kentish ouvre son premier show-room rue du faubourg Montmartre en 1987, puis rue Etienne Marcel en 1989, au coeur d'un quartier bouillonnant d'activités, fréquenté par les afficionados de mode. Plus tard c'est Rive Gauche en 1996, que se réinstalle la galerie dirigée par Agnès Kentish. Sous son impulsion, l'équipe s'enrichit de nouveaux designers : Christian Ghion, Eric Jourdan, Matt Sindall, Mathilde Bretillot, Eric Robin. Dans une haute tradition française, le style développé depuis les années 80 jusqu'à aujourd'hui dans la galerie, atteste d'une esthétique précieuse, cultivée et engagée qui n'a jamais connu la temporalité de la mode, la création est pérenne et transmissible et la réalisation de haute qualité est fidèlement assurée par le ferronnier de Diego Giacometti, M. Pierre Basse et de remarquables artisans fidèles à cette " institution " de l'histoire des arts décoratifs, plus actuelle que jamais !

09/2022

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Critique littéraire

Poésie sur les ondes. La voix des poètes-producteurs à la radio, avec 2 CD audio

Après la seconde guerre mondiale, la radio française a volontiers confié ses émissions de poésie à des poètes : Philippe Soupault, Pierre Emmanuel, Pierre Jean Jouve, Jean Amrouche, Jean Lescure, Francis Carco, Michel Manoll, André Beucler, Loys Masson, Louis Foucher, Luc Bérimont, Paul Eluard, Claude Roy, Jean Breton, Pierre Béarn, Armand Robin, Frédéric Jacques Temple, Claude Royet-Journoud, Jean Daive, André Velter, Frank Smith, Jean-Pierre Siméon... Sans doute avec l'idée que ceux-ci seraient bien placés pour faire entendre la poésie à la radio - comme on fait appel à un sociologue pour parler de sociologie ou à un médecin pour parler de médecine-, tout en contribuant à enrichir, en tant que créateurs, l'expression radiophonique. Il y a bien des façons de parler de poésie sur les ondes, de dire et de faire entendre des poèmes, comme en témoignent les deux CD d'archives sonores joints à ce livre. Mais par-delà la diversité des styles, des formats et des intentions, les émissions présentées dans ce volume, produites entre 1946 et 2007, chacune à leur manière rendent audible une idée de la poésie, interrogent la place de celle-ci dans le champ littéraire et dans la société, manifestent le rapport du poète-producteur au public de son temps et mettent en oeuvre une poétique du dire et de la parole radiophonique. Certaines d'entre elles, sans être conçues comme des poèmes, font oeuvre. Au croisement de l'histoire littéraire, de l'histoire de la radio et d'une esthétique des formes et de la réception, Poésie sur les ondes examine la spécificité des "voix de poètes" à la radio. Puisse ce livre convaincre aussi de leur nécessité dans la sphère publique et le paysage sonore contemporain !

03/2018

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Napoléon

Lettres de Napoléon Ier à Marie-Louise écrites de 1810 à 1814

Marie-Louise et Napoléon ont entretenue une correspondance importante durant les trois années 1812, 1813, 1814... Napoléon et Marie-Louise, mariés le 1er avril 1810, ne se séparèrent guère que quelques jours au cours des vingt-sept premiers mois de leur union. Le 29 mai 1812, l'Empereur quittait sa jeune femme à Dresde pour aller se mettre à la tête de la formidable armée destinée à l'invasion de la Russie et ne revit l'Impératrice, le désastre consommé, que sept mois après, le 18 décembre. Au cours de ces successives séparations - dix-sept mois - Napoléon écrivit, presque quotidiennement, à sa "bonne Louise" des lettres intimes et familières auxquelles, elle aussi, répondait presque chaque jour. L'entourage des souverains avait connu les allées et venues des estafettes qui, journellement, apportaient et remportaient les lettres ; Marie-Louise avait même parfois communiqué à ses amis quelques-uns des billets de son mari. Les lettres connues, écrites dans le style le plus familier, donnaient bien la note qui avait dû être celle de la correspondance intime. L'ensemble des lettres retrouvées constitue une sorte de journal quotidien de Napoléon pendant les campagnes de 1812, de 1813 et de 1814 et, partant, un document unique. "Ils s'écrivaient chaque jour, souvent plusieurs fois par jour... C'est le caractère, le tempérament, le génie et l'âme même ! Là devant, on ne suppose ni ne déduit : l'homme apparaît (...) A côté (des lettres officielles), chaque jour, il y a les lettres familières et intimes que Napoléon adresse à sa chère Louise, à sa bonne Louise (...) Pensez qu'il lui écrivait du champ de bataille de la Moskowa, devant Moscou flambant, des bords de la Bérésina, de Lutzen, de Bautzen, et le soir de Champaubert, et le soir de Montereau, et de Fontainebleau quand il allait s'empoisonner" (Frédéric Masson).

05/2021

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Littérature française

Un verre de rosé très clair très frais Tome 4 : Sébastien

"Tout est en ordre... Il ne faudrait pas qu'on s'ennuie ! ". Une petite phrase de Toscane qui laissait penser que le plus dur était derrière eux tous et qu'enfin la vie redeviendrait une mer calme. Sylvie a en effet résisté au chaos et découvre aux côtés de Julien, un immense bonheur, celui d'une naissance à venir. Céline et Frédéric attendent eux aussi un heureux évènement et suivent avec passion la construction du centre de rééducation auquel Céline est tant attachée. Vincent et Toscane se partagent entre Paris, la Romieu, Toulouse et Lavernose et profitent amoureusement des instants de bonheur avec Tess et Robinson. Vincent rêvant toutefois de donner un souffle neuf à sa carrière. Mathilde et Henri poursuivent leur vie heureuse à la Romieu au rythme des saisons et des venues de Sébastien de plus en plus fréquentes. Tout semble aller bien pour tout le monde. Pour tout le monde ? Peu convaincu que le présent s'embellit du passé, Sébastien va claquer la porte à l'imprévu. La peine des autres est plus légère à porter que sa propre peine. Une jeunesse volée n'est jamais oubliée et est difficile à pardonner. Arrive le temps où les chagrins et tristesses inavoués ou si mal enfouis vont ressurgir... Mais, le bonheur est une décision à prendre. Toujours écrit sous forme de scénario, ce quatrième et dernier tome nous berce, nous amuse et nous bouleverse avec un jeu de mise en scène qui nous invite dans les coulisses du cinéma et du théâtre. Les scènes oscillent à une cadence accélérée entre émotion, sensibilité, humour et c'est au coeur de ces tourmentes que les vagues d'Hendaye agitent l'âme et en caressent les blessures...

05/2022

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Autres troubles du comportemen

Symptôme et subjectivité

A bien des égards, la pratique médicale commence par et dans la mise en crise de ce sujet parfaitement autonome dont elle ne cesse pour autant de requérir en même temps, et peut-être plus que jamais, le consentement libre et éclairé. En lieu et place de ce sujet introuvable se présente plutôt une subjectivité souffrant d'un ou de plusieurs symptômes, et qui par là-même s'en trouve affectée. Au coeur du paradoxe de cette subjectivité-patiente se trouve ainsi le symptôme, ce fait clinique qui est l'objet premier de l'attention médicale puisque toute étiologie part de lui, mais qui n'en demeure pas moins un vécu irréductiblement subjectif. Par lui, quelque chose de la subjectivité du patient se donne à entendre, a fortiori dans les cliniques psychiatrique et psychanalytique. Cet ouvrage collectif se propose d'interroger le statut paradoxal du symptôme en le réinscrivant d'emblée dans cette ambivalence par laquelle s'y nouent pour le meilleur et pour le pire la nécessité subjective et la nécessité médicale. Il réunit ainsi un ensemble de contributions de psychologues, psychiatres, psychanalystes, philosophes et épistémologues (Marion Bourbon, Jean-Pierre Cléro, Alain Ehrenberg, Philippe Cabestan, Emmanuelle Tron, Natalie Depraz, Thomas Fuchs, Etienne Bimbenet, Nicolas Guérin, Kim Sang Ong Van Cung, Frédéric Le Blay, Valéry Laurand). Tous questionnent le statut du symptôme du côté des sujets qui le vivent et des cliniciens qui se trouvent confrontés avec lui à un fait qui ne peut être réduit à une objectivation nosographique qu'au prix d'une dimension fondamentale du soin. Ils montrent combien le statut du symptôme, qui est au coeur de la réorganisation actuelle des politiques de santé mentale, n'engage rien moins que la place que la clinique accorde à la vie psychique et, avec elle, aux subjectivités.

01/2022

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Guerre d'Algérie

Voyage au coeur de la lutte contre l'OAS

Après avoir publié (avec Frédéric Ploquin) Fils de barbouze, récit centré sur son père Marcel, un des principaux animateurs de la lutte anti-OAS en Algérie, l'ethnologue Christian Hongrois élargit son propos et livre le résultat de 15 années de recherches dans les archives sur les réseaux gaullistes anti-OAS qui ont livré une guerre sans merci à l'Organisation. Impressionnant de détail et de précision, ce livre permet pour la première fois de comprendre le fonctionnement et la structure de trois organisations centrales : - la Mission C, détachement de policiers loyalistes chargés de contourner une police locale complaisante avec l'OAS, - le Mouvement pour la Coopération, vitrine politique des "Barbouzes" , militant pour l'amitié franco-arabe et une coopération entre la France et l'Algérie bientôt indépendante, - l'Organisation clandestine du contingent, jamais décrite à ce jour, véritable service d'espionnage clandestin regroupant des soldats du contingent. Leur histoire est racontée au plus proche, grâce à de nombreuses archives familiales et aux témoignages des anciens des divers réseaux. Des portraits biographiques complètent le récit, permettant de restituer les rôles de chacun, bien loin des fantasmes et mythes propagés par les anciens de l'OAS, qui ont dépeint les "Barbouzes" comme de nouveaux Gestapistes. Une recherche indispensable pour comprendre un épisode clé de l'histoire, que le pouvoir gaulliste a toujours voulu dissimuler : les acteurs de cette lutte n'ont jamais vu leur lutte reconnue. Né en 1958, Christian Hongrois a grandi à Alger dans une famille sous protection policière, au milieu des mitraillages et des plastiquages. Ethnologue, enseignant, il mène depuis plusieurs décennies une enquête sur son père, resté énigmatique jusqu'à sa mort. Cette enquête historique élargie à l'ensemble de la lutte anti-OAS est aussi une thérapie, qui vise à surmonter un passé encore douloureux, qui ne passe toujours pas.

07/2022

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Technique et entraînement

Guide des mouvements de musculation pour la femme

Ce livre décrit de façon claire et précise la plupart des mouvements de musculation adaptés aux femmes. Chaque exercice est illustré par un dessin d'une qualité exceptionnelle qui permet de visualiser les groupes musculaires sollicités. Un texte avec tous les renseignements pratiques détaille le mouvement et permet à la débutante ou à l'athlète confirmée de construire ses séances d'entraînement. Des exercices de stretching complètent chaque chapitre de l'ouvrage organisé par parties du corps. Enfin, des articles traitant de l'approche de l'entraînement en fonction des différentes morphologies viennent enrichir cet ouvrage et porter un regard fondamentalement novateur sur la musculation. Par son approche anatomo-morphologique originale et par la rigueur scientifique et la qualité artistique de ses planches, ce livre s'imposera comme ouvrage de référence pour les sportives, les coachs mais aussi les étudiant. e. s et les enseignant. e. s en sport, kinésithérapie et physiologie, ainsi que dans les écoles d'enseignement artistique du monde entier. Frédéric Delavier, auteur de renommée mondiale traduit dans plus de trente langues, a étudié la morphologie à l'école des Beaux-Arts de Paris et suivi les cours de dissection à la Faculté de médecine ; il a entre autres effectué des recherches d'anatomie comparée au Muséum d'histoire naturelle de Paris et réalisé des reconstitutions scientifiques en paléontologie ; à ce titre, il a plusieurs fois été publié dans la revue américaine Journal of Vertebrate Paleontology. Vice-champion de France de power-lifting en 1990, il a été rédacteur pendant plus de dix ans au Monde du muscle, rédacteur en chef du magazine Powermag, et collabore à de nombreuses revues et publications spécialisées dans le monde, comme Iron Man aux Etats-Unis et Men's Health en France, en Allemagne et en Italie.

11/2023

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Actualité médiatique France

Nous avons tous la même histoire. Les défis de l'identité

Ce livre est un livre sur l'histoire telle que l'écrivent les historiens. C'est un livre sur l'idée de roman national, sur le rôle que joue l'histoire dans la représentation du colonialisme et sur son rejet dans les mouvements critiques qui traversent aujourd'hui la scène mondiale : wokisme, décolonialisme, etc. Jean-Frédéric Schaub analyse ce qui est à l'oeuvre, à l'université comme en politique, dans la contestation du modèle occidental de domination hérité d'une histoire colonialiste. Il prend la critique au sérieux, et interroge en profondeur la valeur des arguments universalistes : il confronte le discours et les valeurs, d'un côté, les actes, de l'autre, pour faire un inventaire sans concession, mais sans myopie sélective, de l'héritage de la domination européenne sur la façon d'écrire l'histoire, sur les idées d'humanité, de race, de civilisation, etc. En analysant la fonction de l'histoire et des modèles de représentation qu'elle véhicule, il atteint les racines de la critique que le décolonialisme adresse à l'occident issu des valeurs européennes. Il ne vise ni à dédouaner l'Europe de ses turpitudes " civilisatrices " , ni à l'accabler d'une autoflagellation systématique. Entre une critique légitime mais non dépourvue de contradictions relativistes et un universalisme dont la fierté triomphante masque les oublis et les mensonges, J-F Schaub explore les voies possibles pour démêler le vrai en historien " scientifique " , à distance de la fiction comme du militantisme politique, et avec ce qu'il faut de prévention lucide concernant la vérité ou l'objectivité. Il donne ainsi des clés pour nous représenter sans faux-semblants les conflits que le passé lègue au présent.

01/2024

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Littérature française

Zoographie

"A dix ans, j'adorais Lola. Jabot neigeux, crête rouge sang, yeux perçants, pattes de dinosaure, elle paradait dans notre jardin suburbain, picorant dru, codéquant haut. Quand, au goûter, elle sautait sur mes genoux, je caressais son plumage doux, massais sous ses ailes tièdes son petit corps frémissant... Nous flirtions... Lola, comment aurai-je pu imaginer la suite ? " Ce roman est une autobiographie pas comme les autres, une zoographie. L'histoire haletante, haute en couleur, parfois comique, de l'auteur racontée à travers ses aventures avec les animaux qui croisent sa route. Poules, coqs, fourmis, araignées, chats, merles, truites, cochons, chevaux, agneaux, brebis, et même escargots, ils sont nombreux, car le héros de ce récit a d'abord été un garçon de la campagne découvrant la sexualité et la mort les voyant vivre, avant de devenir un grand reporter passionné par la zoothérapie, l'intelligence animale, le végétarisme de Voltaire, l'animalisme de Michelet, et les histoires extraordinaires d'animaux... Mais cette zoographie, qui témoigne de l'omniprésence et de l'importance des non-humains dans nos vies humaines, mais aussi des virus que nous partageons, des extinctions que nous provoquons, appelle à une prise de conscience face au sort tragique réservé aux autres espèces, elle se teinte bientôt d'un sentiment d'effroi, et se transforme presque malgré elle en requiem... Responsable du service culture de Libération, rédacteur en chef d'Actuel puis cofondateur du Monde Magazine, Frédéric Joignot a été grand reporter et a créé plusieurs journaux et revues. Témoin de notre époque, il est l'auteur de romans et d'essais remarqués, dont Avatars (Flammarion), Gang Bang (Seuil), Maladie d'Amour (Nova Editions) et L'Art de la ruse (Tohu Bohu)...

02/2024

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Sciences politiques

Carnets intimes de la DST. 30 ans au coeur du contre espionnage français

L'homme qui se livre ici, après les délais de silence réglementaires, s'appelle Raymond Nart. Il a passé trente ans dans le service le plus secret de la police française, la DST, dont il est la mémoire. Respecté au-delà de nos frontières dans les milieux du contre-espionnage, il nous ouvre ses carnets intimes et jette un regard très personnel sur la façon dont les hommes politiques ont cohabité avec la DST, depuis l'affaire des micros du Canard enchaîné, jusqu'à celle du " vrai-faux " passeport commandé par Charles Pasqua, en passant par la méfiance excessive de François Mitterrand à l'égard de ce service. Le lecteur apprendra dans ce livre comment la DST voyait le KGB depuis ses lucarnes. Comment elle a tenté de lever le mystère Charles Hernu et recruté l'une des plus importantes " taupes " soviétiques que la guerre froide ait connues. Comment elle a sonorisé l'ambassade d'Iran à Paris, libéré des otages en Bosnie ou au Daguestan, coincé le colonel Kadhafi. Comment elle s'est retrouvée aux premières loges de la lutte contre le terrorisme, traquant Carlos et négociant avec Abou Nidal, piégeant les ayatollahs de Téhéran et pourchassant les islamistes main dans la main avec Alger. Et comment elle cherche à "apprivoiser" son nouvel "ennemi "dans la guerre économique : la CIA. Au-delà de révélations très nombreuses, ce livre, étayé par les confidences de personnalités de tous bords et de tous calibres, dévoile un monde où la trahison rivalise avec la paranoïa et le secret d'Etat. Une enquête d'Eric Merlen (journaliste) et de Frédéric Ploquin (grand reporter à Marianne), loin des légendes et des idées reçues, mais aussi des récits forcément parcellaires livrés jusqu'à présent par quelques anciens directeurs.

09/2003

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Actualité et médias

Antipathies

Antipathies est un livre d'humeur de Gérard Miller, un ouvrage de parti-pris, vif et polémique, sur les sujets qui l'agacent, l'inquiètent, voire l'indignent. Constatant qu'il existe dans la société française un vaste ensemble d'opinions marécageuses, de mensonges, d'approximations, de niaiseries et de méchancetés, l'auteur s'amuse à démonter quelques unes de ces idées reçues qui ne consacrent souvent qu'un seul dieu, le bon sens, et qu'encouragent comme de bien entendu les pouvoirs en place. Dans une succession de petits chapitres enlevés, Antipathies met en scène avec humour les exaspérations, les allergies et autres répulsions d'un psychanalyste que sa propre cure a apaisé, mais pas assagi, et qui continue d'être agité par les deux sentiments qui, depuis l'enfance, ne l'ont pas quitté : l'indignation et la colère. Gérard Miller envoie ses flèches sur pas moins de 123 cibles, parmi lesquelles : Eric Zemmour, la Française des jeux, Charles de Gaulle, les hommes au volant, les perroquets de Le Pen, le culte de l'évaluation, les discours anti-Roms, le crédit, Jean-Jacques Bourdin, la pérennité des proverbes, le réalisme patronal, Brice Hortefeux, les tatouages, le grand public, le travail le dimanche, les ennemis de la psychanalyse, Frédéric Taddéi, la médecine américaine, Valeurs actuelles ou Laurent Gerra. Antipathies est suivi de L'homme qui excita l'antipathie de Freud, un récit étonnant de la haine tenace que le fondateur de la psychanalyse vouait au président américain Wilson, à qui il consacra le moins connu et donc le moins lu de ses livres, Portrait psychologique d'un président. Comme quoi il n'y a aucune raison d'imaginer que les psychanalystes, pour exercer leur métier, doivent être des poissons froids, cachant leurs opinions et dissimulant leurs aversions !

10/2014

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Marx

La nature du capital. Politique et ontologie chez le jeune Marx

Comment le capitalisme compose-t-il un monde à son image ? La crise socio-écologique du capitalisme produit de profonds effets sur la pensée contemporaine, qui semble prise d'un véritable vertige ontologique. Face aux catastrophes en cours, on voit se multiplier les travaux qui s'inquiètent de la réalité de la nature et de la manière dont s'y inscrivent les sociétés, tout se passant comme si la philosophie et les sciences sociales cherchaient à recomposer en pensée un monde que l'accumulation du capital tend à décomposer. Cet ouvrage constitue une intervention marxiste dans ces controverses ontologiques. Il propose une interprétation nouvelle des Manuscrits de 1844, le texte dans lequel, pour la première fois, Marx analyse la nature du capital : son essence ou sa définition et le type de rapport qu'on y entretient à la terre et à ses habitants. Frédéric Monferrand montre que le jeune Marx articule trois perspectives complémentaires sur le capitalisme : une phénoménologie de l'expérience prolétarienne qui vise à le critiquer du point de vue de ses effets sur les conditions de travail et de vie des classes dominées ; une théorie de la propriété privée comme appareil de capture et de mise au travail des forces qui animent les corps et les milieux ; enfin, une ontologie sociale naturaliste pour laquelle les sociétés se distinguent les unes des autres par la manière dont elles donnent forment à la nature, humaine et non humaine. L'appropriation matérielle de la nature, parce qu'elle est constitutive de toute vie sociale, représente à la fois le lieu stratégique d'une transformation radicale du monde où nous vivons et l'enjeu historique d'une libération du monde dont nous vivons.

02/2024

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Critique littéraire

C'était les Daudet

De la famille Daudet, on connaît généralement Alphonse, le patriarche provençal, l'auteur de La Chèvre de Mr Seguin et de Tartarin de Tarascon. On connaît aussi son fils Léon, écrivain lui aussi et tribun redouté de la IIIe République, dont la pensée a nourri longtemps l'extrême droite française. Mais sait-on qu'il ne s'agit là que de deux rejetons d'une famille singulière ? C'est l'« âge d'or » de cette famille, du milieu du XIXe siècle à la veille de la Seconde Guerre mondiale, que raconte ce livre. On y croisera Vincent et Adeline, parents d'Alphonse, petits commerçants en Provence, fervents catholiques et monarchistes convaincus ; on verra Alphonse « monter » à Paris et mener la grande vie dans les fastes du Second Empire avec Ernest, son frère aîné, lui aussi écrivain prolifique mais moins brillant. On croisera, dans leur cercle d'amis, les Goncourt, Flaubert, Zola et Tourgueniev, mais aussi Frédéric Mistral et les félibres ; on fera la connaissance de Julia, la femme d'Alphonse, qui écrivait elle aussi aux côtés du grand homme. À la génération suivante, c'est Léon, dont le mariage avec Jeanne Hugo défraya la chronique et qui devint l'un des piliers de l'Action française, mais aussi Lucien Daudet, son frère cadet, poète ami de Proust. Enfin, on apprendra le tragique destin de Philippe, fils d'Alphonse, dont la mort violente fut entourée d'un mystère encore irrésolu. Racontée avec brio, la saga de cette famille hors norme offre une traversée originale d'un siècle d'histoire française : histoire littéraire, culturelle, politique, qui conduit comme sans crier gare de la bohème insouciante du Second Empire aux ombres de la contre-révolution de Vichy.

01/2013

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Littérature étrangère

Mémoires d'Amérique

Ce saisissant recueil entremêle avec justesse l'intime, l'historique et le politique. John Edgar Wideman ravive les souvenirs de l'Amérique, ses plaies ouvertes, le feu dévorant du deuil, de la violence et de l'injustice. Il y parle d'amour, de mort, de lutte, de race, de vengeance et d'identité, questionne la relation inapaisée des Noirs et des Blancs et nous entraîne dans un voyage à travers le temps, l'espace et les arts, jusqu'à toucher le coeur même de l'âme américaine. "JB & FD" imagine une conversation entre John Brown, célèbre militant anti-esclavage, et Frederick Douglass, l'orateur abolitionniste, sur la nécessité d'en finir avec la traite des humains par un océan de sang. "Cartes et registres" évoque un conciliabule entre un frère et une soeur qui tentent de comprendre pourquoi leur père a tué un autre homme. "Le pont de Williamsburg" raconte l'histoire d'un homme assis sur un pont qui contemple sa vie avant de sauter dans le vide. Chacune des nouvelles obsédantes qui composent ces Mémoires d'Amérique a le phrasé d'un morceau de jazz : elliptique, profondément rythmée, l'écriture est comme brisée, les voix se chevauchent, des mots semblent manquer, comme si le but de l'auteur était d'atteindre plus rapidement la vérité. Par sa variété de tons, de formes et de sujets, ce recueil à la force inouïe transcende les idéologies et nous laisse le souffle coupé.

10/2019

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Philosophie

Etats de violence. Essai sur la fin de la guerre

La philosophie occidentale a longtemps pensé la guerre comme une mise en forme spécifique du chaos des forces. Elle l'a définie, dans une formulation fameuse, comme " conflit armé, public et juste ", soutenu par une tension éthique (défense de l'honneur, courage, sens du sacrifice), un objectif politique (donner consistance à un Etat) et un cadre juridique (fonder le droit, défendre une juste cause, définir des règles de combat). Cette construction spéculative n'eut pas d'influence directe sur la réalité des carnages, elle n'en constitua pas moins un horizon régulateur qui servit à définir en Occident un droit de la guerre, des conventions internationales et un imaginaire spécifique. Or ce concept de guerre, stabilisé par des siècles de réflexion philosophique, échoue aujourd'hui à penser les nouvelles formes de violence : attentats terroristes, factions armées sillonnant des pays ravagés, envoi de missiles intelligents pour des conflits à " zéro mort ". La guerre et la paix tendent à disparaître, laissant place à l'intervention et à la sécurité. L'humanité serait entrée, depuis peu, dans ce que Frédéric Gros, par provision, appelle l'âge des " états de violence " : la fin de la guerre, ce n'est pas la fin des violences, mais leur reconfiguration selon des économies inédites. Les états de violence transforment le rapport à la mort, ils imposent toujours plus la logique d'une destruction unilatérale de civils démunis, brisant un rapport ancestral d'égalité et d'échange. La guerre visait à défendre ou accroître une Cité, un Empire, un Etat ; voici que les états de violence s'adressent à la seule fragilité de l'individu, ramené à sa condition vulnérable de vivant. La guerre, enfin, avait été constituée comme violence justifiée ; les états de violence offrent, à travers leur médiatisation, le spectacle du malheur nu, le scandale de victimes dont la souffrance exhibée décourage d'avance toute reprise critique. Cette radicale transformation exige de la philosophie qu'elle pense le présent, marque des ruptures, inspire de nouvelles vigilances, invente de nouvelles espérances.

01/2006

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Histoire internationale

Les Intellectuels français et la guerre d'Espagne. Une guerre civile par procuration (1936-1939)

"La tragédie espagnole est un charnier.", écrit Georges Bernanos dans Les Grands Cimetières sous la lune. La guerre d'Espagne (1936-1939) a pris fin il y a quatre-vingts ans, et avec elle l'un des épisodes les plus passionnels de l'histoire des intellectuels français. Dans ce conflit qui annonçait directement la Seconde Guerre mondiale, les clercs se sont en effet engagés avec une ferveur inédite pour l'un ou l'autre des deux camps en présence. Cet ouvrage rappelle que l'intelligentsia de gauche a pris fait et cause pour la défense de la République espagnole au nom de l'antifascisme et de la défense des libertés, tandis certains écrivains se rendaient même de l'autre côté des Pyrénées combattre les armes à la main, tels André Malraux, à la tête de l'escadrille Espana, Benjamin Péret ou Simone Weil. A droite, la mobilisation des consciences ne fut pas moindre, allant de la célébration de Franco à l'exaltation de la "croisade" contre le communisme, sous la plume d'auteurs comme Charles Maurras, Robert Brasillach ou Paul Claudel. Les deux camps n'en étaient pas moins traversés par des contradictions internes qui complexifient ce schéma binaire aujourd'hui couramment admis. Les fractures internes de la gauche entre pacifistes et interventionnistes, communistes staliniens et révolutionnaires, empêchèrent ainsi son unité et annoncèrent à terme sa défaite. Quant à la droite, plus homogène dans sa lutte, elle n'en dut pas moins affronter la défection des chrétiens progressistes qui, par la voix de François Mauriac ou de Jacques Maritain, refusaient d'entériner la "guerre sainte" contre les "rouges". Pierre-Frédéric Charpentier s'est attaché à restituer ce pan singulier de l'histoire intellectuelle française à l'aide de nombreuses sources d'époque. Son étude, qui propose la première synthèse d'ensemble sur le sujet traité, rappelle combien, trois années durant et dans le contexte trouble de la montée des périls, la guerre d'Espagne représenta pour les intellectuels français une véritable guerre civile par procuration.

04/2019

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Récits de voyage

Le voyage en Provence. De pétrarque à Giono

La Provence est, avec la Toscane ou la Californie, l'une des régions les plus connues dans le monde. Elle jouit d'un rayonnement particulier, lié au charme de ses paysages comme à l'attrait exercé par un certain mode de vie, fait de plaisirs et de légèreté. Mais, comme toutes les légendes, celle-ci ne va pas sans clichés. Frédéric d'Agay, qui connaît intimement l'âme et l'histoire provençales, en révèle dans cet ouvrage toute l'originalité à travers un périple littéraire personnel dans le sillage des plus grands écrivains français et étrangers. Le premier récit de voyage est, au Moyen Age, celui de l'ascension du mont Ventoux par Pétrarque. Epoque où les pèlerins qui s'apprêtent à embarquer à Marseille pour Rome ou la Terre sainte sont fascinés par la beauté des sites - la fontaine de Vaucluse, le théâtre d'Orange ou les églises d'Avignon. Au XVIIe siècle, Mme de Sévigné vient en Provence voir sa fille, et nombre d'autres beaux esprits parisiens racontent leurs propres séjours dans des lettres teintées d'humour. C'est au siècle suivant que la Provence devient, avec la Suisse et l'Italie, l'un des berceaux du tourisme. Une escale privilégiée sur la route de Florence et de Venise pour Casanova, Jefferson, Arthur Young ou Lady Montagu, suivis cent ans plus tard par Chateaubriand, Van Gogh, Dickens, Nietzsche et Victor Hugo. Autant de visiteurs illustres qui contribuent à la véritable découverte de la Provence. C'est le début de la saison d'hiver dans les cités bientôt mythiques de la non moins mythique Côte d'Azur : Hyères, Saint-Raphaël, Cannes, Nice, Menton. Au XXe siècle, Cocteau, Colette, Morand ou Kessel y ont leur villa, leur hôtel préféré, leur cercle d'amis et de visiteurs. Mais ceux qui évoquent le mieux leur pays sont les écrivains "de l'intérieur". Pagnol, Bosco, Giono célèbrent avec verve, tendresse et poésie sa lumière, ses caractères, son folklore et ses traditions. Tout ce qui fait l'essence véritable de la Provence, ici magnifiquement restitué.

07/2020

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Histoire de France

Mémoires d'un général d'infanterie au service de la Prusse et de la Russie (1792-1836)

Avec cet ouvrage commence une série de mémoires d'officiers et de soldats ayant combattu contre la France durant les guerres napoléoniennes. C'est la vie d'un homme hors du commun qui nous est présentée : soldat au service du Wurtemberg, il passe au service de la Prusse et devient précepteur du prince Eugène de Wurtemberg, rencontre Napoléon lors des négociations pour le mariage de Jérome Bonaparte avec Catherine de Wurtemberg ; en 1807, il intègre l'armée russe et accède bientôt au grade de lieutenant-colonel puis devient aide de camp de l'empereur Alexandre. Il doit reconnaître et cartographier la frontière Ouest de la Russie et une partie de la Pologne en prévision d'une offensive de Napoléon. Il rendra des mémoires très précis, qui ont été conservés et rassemblés dans cet ouvrage, jusqu'à l'entrée de la Grande Armée en Russie en 1812. Il est alors colonel ; il reste dans l'entourage d'Alexandre et assiste à l'incendie de Moscou. En 1813, après la bataille de Leipzig, où ses observations évitèrent à Schwartzenberg la perte de ses réserves, il quitte la Russie pour le duché de Weimar. Lors de la campagne de 1814, il est chef d'état-major du duc Carl August von Weimar, et relate un aspect peu connu de cette campagne dans le Nord de l'Europe, notamment en Belgique et Hollande. A l'issue de cette campagne, il est envoyé au Congrès de Vienne pour représenter le duc de Weimar. De 1815 à 1817, il est chargé de l'instruction militaire des princes royaux Frédéric et Guillaume de Prusse, futurs roi et empereur. Il a été enterré à la cour des Invalides de Berlin. Sur les milliers de mémoires publiés, les traductions de mémoires d'officiers étrangers sont des raretés. François Gendreau, amateur éclairé, s'est attelé à ce travail colossal, digne des érudits du XIXe siècle, en l'enrichissant d'un appareil critique remarquable. Enfin une vision qui n'est pas franco-française !

01/2002

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Histoire et Philosophiesophie

Savants sous l'Occupation. Enquête sur la vie scientifique entre 1940 et 1944

Les scientifiques ne sont pas restés à l'écart de la quasi-guerre civile qui a déchiré la France entre 1940 et 1944. La France libre voulait leur prestige, Vichy leur savoir, les nazis leur soutien. Comment les chercheurs français ont-ils répondu à ces sollicitations multiples ? Articulé autour de 12 récits, ce livre entraîne le lecteur dans l'univers de la recherche française entre 1940 et 1944. Douze récits centrés chacun sur un chercheur, du prix Nobel au thésard aujourd'hui oublié, qui abordent de façon vivante les traits saillants de la vie scientifique sous l'Occupation : la restructuration du système de recherche pas Vichy ; la mobilisation des laboratoires pour répondre aux difficultés de ravitaillement et aux pénuries ; l'incontournable antisémitisme d'Etat qui ne parvient cependant pas à éliminer les juifs de la vie scientifique ; les engagements dans le camp de la Résistance comme de la Collaboration ; et enfin la très superficielle épuration, qui voit la communauté scientifique passer l'éponge sur les errements de ses membres les plus compromis. Nourri d'archives souvent inédites, ce livre met en lumière des aspects méconnus et refoulés de l'histoire de la science française. Qui ne s'étonnera d'apprendre que le physicien Frédéric Joliot-Curie, figure emblématique de la Résistance, a travaillé durant toute la guerre avec des chercheurs allemands ; que l'INSERM, comme bien d'autres institutions scientifiques actuelles, a été fondé par Vichy ; ou encore que le mathématicien Gaston Julia, élu président de l'Académie des Sciences en 1950, avait été suspendu cinq ans auparavant en raison de ses sympathies nazies ! Un tableau contrasté de la vie scientifique sous l'Occupation en émerge, avec du noir, du blanc, et toute une gamme de gris. Avec ses moments de doute, de bravoure et de lâcheté. Sans manichéisme, quitte à écorner certains mythes. Les chercheurs étaient jusqu'à présent restés à l'écart du mouvement de retour critique sus les années noires de Vichy. Il était temps de combler cette lacune.

01/2004

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Science-fiction

Exsangue

Manon Bernard, Gavriel H. Feist, Eric Simard, Fred Esterel, Maximin Chabrol, Xavier Boulingue, Eric Tyran, Yann Lebecque, Hélène Goffart, Eve Mattatia, Alexis Breton, R. Senelier, Sophia Humbert, Renaud Balleyguier, Thomas Siefert, Quentin R. Guillen, Florence Vedrenne, L. Azarii, Frédéric Darriet, Fanny Sichel, Mello von Mobius, Marek Madenn, Philippe Caza, Maddy Nicolas, Jeanne Miromensil, Léon Bertal, Tess Boisnard et Nadége Carlesso se partagent le recueil Exsangue. Approchez-vous un peu plus près de leurs univers de sang... " - Tu ne comprends donc pas ! ? Cette fille ne peut pas mourir. Nous pouvons la tuer des centaines de fois, de toutes les façons possibles, et elle nous reviendra toujours et encore. " " Toute cette envie naît après tout d'un désir de consommation de l'autre, de ce qu'il est, de ce qu'il incarne. " " La quatrième pénétration s'accompagna d'un vomissement bref et puissant. Tout comme la suivante. Franck atteignait ses limites alors qu'il n'avait fait que la moitié du nécessaire pour survivre. " " Et mon expression, alors que j'admirais l'oeuvre sacrilège qu'était maintenant mon enveloppe charnelle, avait radicalement changé. " " Enfin, lorsque j'eus terminé de détailler mon environnement, l'horreur et l'abomination se révélèrent à moi... " " Le moment, furtif, revêtit son habit de douleur, un souvenir dont les stigmates gravent le corps et l'âme de celui qui les porte, le colorant chaque jour d'une teinte plus sombre, plus profonde jusqu'à en devenir indélébile. " " Je n'éprouve pas de douleur physique ou de sensation de brûlure, mais la perte de tant de sang, mêlée à la peur et la nausée, me rend de plus en plus malade. " " Je rêve d'une mort banale, aussi bénigne que la plus petite action posée par mégarde. Une mort distraite. Plus banale qu'un long épuisement vieillissant qui se clôt par une maladie fatale... " " La jeune femme, dans un effort surhumain, ferma les yeux. Des larmes perlèrent à ses paupières. Elle sentit qu'elle recouvrait le contrôle de son corps. Elle se débattit en vain, ses liens étaient solides. "

01/2021

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Sports

Deviltime. Le livre officiel des Diables Rouges au Qatar

L'équipe belge va participer, au Qatar, à son cinquième tournoi consécutif. Une griffe de la fameuse génération dorée. Pour certains joueurs, cette Coupe du Monde fera office de tournée d'adieu. Et si c'était... cet hiver ou jamais ? Cet ouvrage condense des portraits décalés de chaque Diable Rouge susceptible de nous porter vers l'exploit tant attendu dans le désert et la fournaise. Des portraits déclinés au travers de témoignages parfaitement ciblés : famille, amis, (ex-)entraîneurs, (ex-)coéquipiers, agents, journalistes, consultants, humoristes aussi. La sélection de témoins a été impitoyable ! Un livre officiel qui évoque dans le détail, pour chaque joueur, son match le plus particulier en équipe nationale. Par exemple, qui d'autre que Thierry Courtois et Rodrigo Beenkens pour revenir sur la prestation improbable de Thibaut Courtois face au Brésil à la Coupe du Monde 2018 ? Tous deux étaient au stade. Thierry entretient une relation fusionnelle avec son fils, Rodrigo a connu ce soir-là son émotion la plus incontrôlable en trente ans de commentaire. Jan Ceulemans, recordman déchu ce soir-là, évoque le match où Jan Vertonghen est devenu le Diable au plus grand nombre de matches. Emile et Mbo Mpenza expliquent le ressenti de Thorgan Hazard, international aux côtés de son frère Eden. Stephan Streker se lâche à sa manière sur son idole absolue, Kevin De Bruyne. Frédéric Waseige se colle au portrait de son pote Thomas Meunier. Thierry Witsel raconte - les larmes aux yeux - le come-back express et retentissant de son fils Axel, à l'EURO 2020, après une blessure qui aurait pu être synonyme de fin de carrière. Des infos anecdotiques, très personnelles et inédites, achèvent de dépeindre cette génération qui ne tardera pas à se faire regretter et les nouvelles têtes du noyau, la fameuse relève mise en place par Roberto Martinez. Il est question de tatouages, de rap, de projets sociaux, de religion, d'investissement, etc.

10/2022

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Religion

Isabelle de France soeur de saint Louis. Une princesse mineure

Avec Héloïse et Claire d'Assise, Isabelle de France fait partie de l'infime bataillon des femmes qui, au Moyen Age, eurent l'audace de composer une Règle pour régir la vie d'autres femmes. L'Ordre des Surs mineures, qu'elle fonda, se répandit en France et surtout en Angleterre. Pourtant, alors que, dans leurs pays respectifs, Elisabeth de Hongrie ou Agnès de Prague font figure d'héroïnes nationales, la princesse capétienne est à ce jour une inconnue de l'Histoire. Sur cadette de saint Louis, Isabelle refusa le mariage avec le fils de l'empereur Frédéric II, se consacra à la virginité tout en vivant à la cour et, après une première tentative qui ne lui donna pas satisfaction, arracha en 1263 l'approbation de la Règle des Surs mineures, affirmant ainsi son choix de suivre les traces de François d'Assise sans recourir à la médiation de Claire. Avec l'aide de son frère, elle fonda le monastère féminin de Longchamp, mais ne voulut pas pour autant en être abbesse, vivant jusqu'à sa mort en 1270 dans l'humilité, en lisière de la communauté. Si son souvenir resta à jamais dans l'ombre de saint Louis, sa destinée éclaire pourtant de manière décisive les grandes inflexions du règne de son célèbre frère, le roi christique. Fruit d'une collaboration internationale, le volume Isabelle de France comporte une présentation biographique de la princesse par l'historien américain Sean Field et la totalité des sources informant d'elle, de sa naissance jusqu'à l'orée des Temps modernes, toutes traduites en français moderne. Suivent diverses annexes pour faciliter la lecture. La soixantaine de sources brassées relève de tous les genres documentaires pratiqués au Moyen Age et offre une plongée à la fois dans le Siècle de saint Louis et dans la spiritualité d'une fille de roi qui, à sa manière, choisit d'être une rebelle.

11/2014

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Histoire littéraire

Les écrivains sous les drapeaux

"La patrouille remonte le sentier. Mais une embuscade lui a été préparée. Des coups partent. Un blessé tombe. Les fusils crépitent. Des cartouches à blanc pleuvent autour de moi". Jean-Christophe Rufin "L'antimilitarisme est le pacifisme des imbéciles. C'est une évidence qui devrait crever leurs yeux. " Franz-Olivier Giesbert "En partant, j'ai la gorge serrée. J'ai du mal à quitter ce cocon rassurant fait d'organisation et d'émulation, d'illusion lyrique et d'autorité, de relations fraternelles et authentiques. Je suis en retard sur le programme, les adieux se font à la hâte. J'aurais voulu mieux les remercier de m'avoir inculqué l'équivalent d'une bibliothèque entière de livres d'épanouissement personnel". Laurence Debray " Pendant ces jours où les écrivains ont eu la joie de rencontrer les valeureux soldats des Troupes de marine, ils ont peut-être croisé le regard d'un homme ou d'une femme qui donnera un jour sa vie pour la France. Personne ne peut savoir si Adélaïde de Clermont-Tonnerre à Quiberon, en entraînement avec les hommes du RICM de Poitiers, Antoine Compagnon à Mourmelon ou Laurence Debray au camp d'Auvours sont de ceux-là... " , écrit Nicolas Diat dans sa préface. Après Trois jours et trois nuits, à l'abbaye de Lagrasse, les écrivains sont partis dans les régiments les plus prestigieux des Troupes de marine, composante historique de l'armée de Terre depuis quatre siècles. Ils ont accepté de partager le quotidien de ceux qui défendent partout notre liberté. Adélaïde de Clermont-Tonnerre, Antoine Compagnon de l'Académie française, Laurence Debray, Etienne de Montety, Pascal Bruckner, Jean-René van der Plaetsen, Franz-Olivier Giesbert, Jean-Christophe Rufin de l'Académie française, Marine de Tilly, Frédéric Beigbeder, Katell Faria, Thibault de Montaigu, Patrice Franceschi, Louis-Henri de La Rochefoucauld, Jean-Luc Coatalem, Laetitia de Witt, Arnaud de La Grange.

11/2022

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Histoire militaire

Histoire secrète de la bombe atomique française

Une aventure effrénée, rocambolesque, digne des meilleurs romans d'espionnage. Entrez dans les coulisses de la mise au point de l'arme nucléaire française Depuis 1939, la bombe atomique française se trouve au coeur de nos secrets d'Etat et de notre histoire. La IIIe République a vu naître le concept " d'engin militaire ", la IVe République mit en place les infrastructures industrielles pour sa fabrication, enfin, de Gaulle s'imposa de constituer une force de frappe nucléaire. Le livre-enquête d'André Bendjebbar apporte sur cette histoire un éclairage radicalement nouveau grâce à l'exploration systématique et inédite des archives françaises et américaines, mais aussi grâce à leur confrontation avec les témoignages des grands acteurs qui ont participé à cette entreprise. Le résultat est stupéfiant. Depuis les premiers travaux et brevets de Frédéric Joliot-Curie, dont on avait dissimulé au public son rôle primordial dans les affaires nucléaires y compris militaires, l'histoire technologique et diplomatique de la bombe française fut une succession d'épisodes rocambolesques, digne des meilleurs romans d'espionnage. Comment la France a-t-elle acquis les techniques innovantes nécessaires à sa fabrication ? Comment s'est-elle approvisionnée en uranium ? Quel rôle ont joué Dwight D. Eisenhower et Harold Wilson dans la mise au point de l'arme ultime ? Cet ouvrage révèle, documents à l'appui, nombre d'épisodes surprenants au sujet des relations diplomatiques à l'époque gaullienne. Mais, plus qu'une affaire militaire, l'histoire de la bombe décrit une aventure humaine, celle d'une petite dizaine de personnalités d'exception, savants et ingénieurs, grands commis de l'Etat ou responsables politiques, dont les destinées n'ont cessé de se croiser pendant plus de trente ans, dans les circonstances les plus insolites, et parfois les plus dramatiques, pour mener à son terme un projet hors du commun. Grâce à cette force de dissuasion, le siège de la France au Conseil de sécurité de l'ONU cessa d'être un strapontin.

11/2022

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Musicologie

L'expression orchestrale et les illusions musicales. Traité de musicologie sur les couleurs descriptives, la musique de scène, les poèmes symphoniques et la musique à programme

Musicologue aujourd'hui bien oublié mais qui fut prolifique dans la seconde moitié du XIXe siècle (il fut chroniqueur musical au journal Le Temps de sa création en 1861 à 1895), Johannes Weber nous livre avec son ouvrage L'expression orchestrale et les illusions musicales (originellement intitulé Les illusions musicales et la vérité sur l'expression de la musique) un véritable petit traité de musicologie sur la musique et l'impact des couleurs descriptives. Avec érudition, son auteur traite de la musique imitative, de la musique scénique, des relations entre musique et beaux arts... Replacé dans le contexte de l'hybridation des formes scéniques et opératiques des années 1860-1890 , cet ouvrage témoigne de la fascination des musicologues d'alors pour la musique dite "à programme" et, plus exactement, sur la façon dont cette dernière agit sur l'inconscient des auditeurs via les palettes orchestrales, tel un peintre choisit minutieusement ses couleurs pour décrire, sinon transmettre, ses sensations. On sait que quelques écrits de cette époque prouvent l'intérêt réciproque que se portent alors les beaux-arts et la découverte de l'inconscient en psychanalyse. En effet, bien que les écrits de Freud souffrent de traductions tardives en France, fait dû à la germanophobie que connaissent ses travaux après la défaite française de 1870, puis à l'antisémitisme des années 1920-30, ses préceptes sont néanmoins diffusées, avec ceux de Charcot et Weininger, dans le milieu de l'avant-garde artistique parisienne autour de quelques "passeurs" comme Apollinaire, Jean Cocteau ou Marie Laurencin. Des travaux très postérieurs sur la perception musicale (Images de la musique de cinéma, G. Blanchard, 1984), sur la sémiotique sonore (M. Chion), ou la phénoménologie de la réception de la musique de film (André Souris) emprunteront plus tard la voie tracée par ces premières tentatives d'analyse, un tantinet maladroites, dont figure cet essai de Johannes Weber (Frédéric Gimello-Mesplomb).

07/2022