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Auguste Lepage

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Histoire de France

Histoire de l'ambulance 1/14 durant la Grande Guerre (1914-1916)

Août 1914. Joseph Brenac, médecin dans le civil, rejoint l'ambulance 1/14. Il s'agit ici d'une formation sanitaire, située à proximité du front, en charge de prodiguer les premiers soins, puis d'assurer le suivi des blessés et des malades qui ne requièrent pas un retrait à l'arrière. Cette ambulance est successivement dans les Vosges, la Somme, la Champagne, l'Alsace et enfin Verdun en 1916. Joseph Brenac prend sur la période 240 photos, rassemblées dans un album, mais avec peu de légendes. Bertrand de Lamberterie, son petit-fils, a entrepris de reconstituer l'histoire de l'ambulance 1/14, à partir de ces photos ainsi que des journaux des marches et opérations (JMO) des différentes unités du 14e corps d'armée et la 28e division à laquelle est rattachée l'ambulance. Ce livre couvre toute la période 1914-1916, en mettant l'accent sur deux épisodes : la Somme entre septembre 1914 et août 1915, et Verdun durant toute la bataille de 1916. Dans la Somme, l'ambulance réside à Morcourt, un village-refuge bien abrité du front où l'on découvre qu'un de ses habitants, Auguste Lematte, a tenu un journal de guerre dont les écrits sont étonnamment illustrés par les photos de Joseph Brenac. A Verdun, on peut suivre au jour le jour la vie de l'ambulance, non seulement avec les photos de Joseph Brenac, mais aussi par les carnets de guerre de son ami Louis Duvernay, un autre médecin de l'ambulance. On apprend ainsi que l'abbé Thellier de PoncheviIle, aumônier-brancardier à la 28e division et auteur de l'ouvrage Dix mois à Verdun, partageait lui aussi la vie de ces médecins. Ces deux épisodes de l'ambulance dans la Somme et la Meuse ont déjà fait chacun l'objet, d'une exposition à l'occasion des cérémonies du centenaire, avec le soutien des maires de Morcourt (Somme) et de Belrupt-en-Verdunois (Meuse). C'est sous l'impulsion de ces deux maires que le projet d'écrire ce livre est né.

11/2018

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Sciences historiques

Ouverture, société, pouvoir . De l'Edit de Nantes à la chute du communisme

Le passé de l'Europe offre des alternances de systèmes politiques bloqués et repliés sur eux-mêmes, incapables d'évoluer, et de moments où les portes s'ouvrent sous l'effet de l'audace ou de l'imagination de certains individus. Mise en lumière par des philosophes et sociologues (Henri Bergson, Karl Popper...), l'idée d'ouverture s'incarne ainsi dans l'histoire avec Henri IV signant l'édit de Nantes ou avec Philippe d'Orléans renversant les alliances de la France ; plus tard, les initiatives d'un Khrouchtchev ou d'un Gorbatchev auront un impact évident sur la marche du temps. Chacune à sa manière, d'autres figures, par exemple celles du protestant bâlois Thomas Platter au XVIe siècle, de l'écrivain et voyageur Robert Challe et du pape Benoît XIV au XVIIe siècle, celle du roi Louis XVIII et, au XXe, celles des grands résistants, de Jean Monnet ou d'anciens communistes comme Annie Kriegel ou Auguste Lecoeur brisent un carcan et affrontent le grand large - ce que des hommes aussi divers que Henri II, Charles X et dans un tout autre genre Thorez ou même Kanapa ne veulent ou ne peuvent pas faire. L'esprit de tolérance (religieuse, politique, intellectuelle, diplomatique), l'acceptation d'univers mentaux différents ou minoritaires, le souci également de la croissance économique et de la richesse des nations, voilà ce qui attire à des degrés variables les personnalités d'" ouverture ", qu'elles aient ou non des responsabilités politiques. L'examen, par d'excellents spécialistes, de quelques moments clefs auquel Emmanuel Le Roy Ladurie invite son lecteur à l'aide de cet outil d'investigation neuf se révèle très éclairant. A côté de la recherche sur les tendances lourdes et le temps long (par exemple le climat) qu'il affectionne par ailleurs, le grand historien donne ici, lui aussi, une nouvelle preuve d'ouverture, d'audace et d'imagination.

04/2005

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Musique, danse

Voyage(s) sur la diagonale du clown. En compagnie du Bataclown

Voici un livre sur le clown contemporain et sur les pratiques artistiques et sociales développées autour du clown. Car le Clown, de la comédie anglaise de la fin du 16e siècle à l'Auguste du cirque jusqu'à son autonomie et sa vitalité actuelle tout-terrain, fait de nos jours toute une histoire ! C'est aussi un livre sur le Bataclown, l'une des premières compagnies de clown-théâtre créée en France en 1980. L'aventure de ces passionnés du clown s'est déployée dans une dynamique reliant la révolution culturelle de 68, le théâtre d'improvisation et de masque, la psychologie humaniste et l'analyse institutionnelle, le clown de l'Ecole Lecoq et le courant de l'expression créatrice... Le Bataclown fait maintenant référence car il a fait école, en étant à l'origine de l'approche pédagogique "à la découverte de son propre clown" et de l'approche artistique du "clown d'intervention sociale". Ce livre donne des repères précieux pour mettre le cap sur "l'être clown" dans l'ouverture à soi-même, aux autres et au monde ! Comme une invitation au voyage, à l'exploration artistique de nos dimensions cachées, à la mise en jeu de notre corps et de notre imaginaire, pour vivre et voir la réalité autrement. Il invite à découvrir ce personnage naïf et marginal, à distance des normes et des conventions, en contact direct et complice avec ceux qu'il rencontre ! Que ce soit en formation, en création ou en intervention, le clown contemporain se fait miroir de notre humanité et des enjeux du monde. En ce sens, il est un ferment de transformation et d'espoir. Avec le clown et en prenant à contre-pied les processus de domination et de formatage, le Bataclown fait souffler dans la vie culturelle et sociale un air de liberté salutaire et contagieux. Alors, bon voyage en notre compagnie !

12/2012

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Archéologie

Pont-de-l'Arche et le fort d'Alizay-Igoville (Eure). Les fortifications de la Seine normande de l'âge viking à la guerre de Cent Ans

En 2010-2011, l'Inrap a mené des fouilles préventives sur une trentaine d'hectares en berge de Seine, à Alizay et Igoville, face à Pont-de-l'Arche (Eure). La longue séquence d'occupation inaugurée à la ­Préhistoire se conclut à l'époque carolingienne (862) par la construction d'un pont fortifié interdisant aux Vikings la remontée vers Paris. En 2010, la fouille de l'une des fortifications gardant les têtes de ce pont, sur un peu plus de 4 hectares, a permis de prolonger les recherches antérieures de l'archéologue britannique Brian Dearden. Le rempart formant l'angle nord-est de ce "castrum" quadrangulaire comprend, dans son dernier état, trois fossés talutés, larges de 15 à 20 mètres pour 4 à 5 mètres de profondeur. Le plus ancien talus, daté du IXe siècle, intègre un poutrage de chêne qui l'apparente au "murus gallicus" et trouve divers parallèles dans la poliorcétique du haut Moyen Age. Le comblement des fossés a livré un abondant mobilier, essentiellement métallique, dont la chronologie renvoie aux occupations successives de la forteresse dans la seconde moitié du IXe siècle, aux XIIe-XIIIe puis aux XIVe-XVe siècles. Au second Moyen Age se rapporte notamment une exceptionnelle série de méreaux, en lien avec le chantier du pont fortifié. A l'intérieur de l'enceinte ont été mis au jour de grands fours culinaires, des fosses et quelques bâtiments sur poteaux du IXe siècle. S'y ajoutent deux petits groupes funéraires formés d'une majorité de locaux, femmes et enfants, avec quelques jeunes hommes d'origine extérieure, vraisemblablement des colons militaires (""haistaldi") évoqués par les textes. Tous présentent une usure squelettique compatible avec l'hypothèse d'une population modeste affectée au chantier. Ces données de fouille se prolongent par l'étude des fortifications médiévales et modernes de Pont-de-l'Arche, et notamment celles du temps de Philippe Auguste. L'ensemble restitue ainsi l'histoire de la mise en défense de la Seine depuis les grands raids vikings jusqu'aux Temps modernes.

01/2023

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Histoire de France

Lettres à la marquise. Correspondance inédite avec Marie Arconati Visconti (1899-1923)

Affaire d'Etat, l'affaire Dreyfus est aussi l'affaire d'un homme qui n'a cessé de chercher à restaurer son honneur. Un homme qui demeure finalement bien peu connu, mais qui se dévoile dans son intimité au fil de cette correspondance inédite avec la marquise Arconati Visconti. De 1899 à 1923, ces 458 lettres - la plupart étant de lui - révèlent non seulement Dreyfus après l'Affaire, mais aussi des points essentiels de l'histoire de France. Marie-Louise Arconati-Visconti (1840-1923), fille du journaliste et homme politique Alphonse Peyrat, était une femme influente dans les salons parisiens en même temps qu'une républicaine laïque. Riche collectionneuse et mécène, elle fut une grande amie du capitaine Dreyfus, qui disait des déjeuners chez elle qu'ils étaient "une joie pour l'esprit et un plaisir pour le coeur" - un si grand plaisir qu'il l'a prolongé par des lettres à cette femme droite et passionnée. Lettre après lettre, nous rencontrons des figures essentielles de l'histoire française : Emile Combes (c'est la séparation de l'Eglise et de l'Etat), Jean Jaurès (c'est le moment de la Grande Guerre, où Dreyfus se révèle un intransigeant patriote), Clemenceau, Aristide Briand, mais aussi des figures moins connues comme les historiens Auguste Molinier et Gabriel Monod qui ont apporté leur soutien à Dreyfus tout au long de l'Affaire. C'est enfin et surtout le portrait de l'homme Dreyfus, plus engagé dans les combats politiques qu'on ne l'aurait pensé, ne cédant rien sur son honneur ni sur celui de la France. Cette correspondance inédite est un apport considérable à ce qu'avait écrit Dreyfus dans ses deux livres de souvenirs (Cinq années de ma vie, 1901, Carnets, posth, 1998). Une découverte capitale et un témoignage passionnant. L'édition est établie et préfacée par Philippe Oriol qui travaille depuis plus de vingt-cinq ans sur l'Affaire Dreyfus et a écrit une Histoire de l'affaire Dreyfus de 1894 à nos jours (Les Belles Lettres, 2014).

03/2017

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Photographie

Lady Liberty

La Liberté éclairant le monde, plus connue sous le nom de Statue de la Liberté, fut offerte aux Etats-Unis par la France pour célébrer le centenaire de l'indépendance américaine et témoigner des liens qui unissaient alors les deux nations. Défi colossal unique à son époque, scellant l'union de l'art et de la technique, cette statue capable d'affronter vents et marées, impressionne par son gigantisme : 93 m de la torche au sol, un visage haut de 5,25 m, une main de 5 m de long, un nez de 1,48 m... Emblème de l'Amérique, symbole de liberté et de démocratie, Lady Liberty est devenue l'un des monuments les plus populaires au monde. Pour assurer le suivi de sa construction qui se déroule à Paris, son créateur, le Français Auguste Bartholdi, fait appel à l'expertise de photographes professionnels. C'est ainsi qu'il utilise un panorama géant de la ville de New York pour figurer les projets d'implantation de sa statue. Au terme d'un séjour sur place, Bartholdi choisit le site de Bedloe's Island qui fera de La Liberté la première vision des Etats-Unis pour des millions d'immigrants à l'issue d'une longue traversée de l'océan Atlantique. La statue est donc d'abord construite en France ; elle sera ensuite démontée en 350 pièces qui voyageront du Havre à New York où elle sera remontée en 1885, dépassant en hauteur le tout récent mais déjà fameux pont de Brooklyn. Les photographies présentées dans cet ouvrage furent à la fois des outils de travail, mais aussi de formidables supports de communication, car le financement du colosse connaît des aléas que seules des actions innovantes de publicité aideront à résoudre. L'image, et en particulier la photographie, joueront ici un rôle inédit. Elles racontent vingt années d'un projet démesuré et utopique, marqué par les plus grands enjeux politiques, sociaux, architecturaux et esthétiques de son temps.

06/2016

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Philosophie

D'une philosophie à l'autre. Les sciences sociales et la politique des modernes

À l'origine, avec Socrate, la philosophie est une forme singulière de discours par lequel, selon Max Weber, on «coince quelqu'un dans un étau logique». Acte politique de résistance à un certain dévoiement de la parole publique et politique, le dialogue philosophique exige de ses interlocuteurs non plus qu'ils se conforment à un type de vérité susceptible d'exposition doctrinale, mais qu'ils entrent dans sa recherche commune - que la vie commune se reconfigure à travers ce type d'expérience dont la philosophie dégage le socle. Or, la situation change du tout au tout avec l'émergence au XIXe siècle des sciences sociales qui font leur miel, à l'âge démocratique, de la connaissance relative au gouvernement des hommes, aux groupements qu'ils forment, aux liens qui les rassemblent, aux régimes de pensée et d'action qu'on peut y rattacher. Auguste Comte appelle à passer de la philosophie métaphysique à une autre, positive, dont la seule fonction, ancillaire et résiduelle, est d'aider à la clarification et à l'articulation méthodologiques des travaux scientifiques. Assurément, à la manière de la Grèce ancienne, les sciences sociales ont imposé un nouvel «état logique» au discours public, opposé leur résistance mentale et normative à une conjonction délétère entre parole et pouvoir politique, et, en définitive, modifié la perception que les individus ont de leur existence dans leur situation sociale et politique en même temps qu'elles inventent des manières d'agir sur cette situation même. L'enfermement des disciplines institutionnalisées dans leur champ respectif acheva de les convaincre que la philosophie était seconde par rapport à leur rationalité propre. C'est justement à l'articulation de ces disciplines et ambitions, démontre Bruno Karsenti, que la philosophie doit se déployer : si le discours des sciences sociales est bel et bien requis par le développement des sociétés modernes en ce qu'elles sont vraiment démocratiques, la philosophie se doit, elle, d'interroger cette exigence par-delà toute contrainte imposée par la division en disciplines particulières.

02/2013

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Critique littéraire

Vies des douze césars

Quel auteur renseigne-t-il aussi bien sur la répartition des unités militaires à travers l'empire sous Auguste que sur les habitudes de sommeil ou sur les fautes d'orthographe de ce même empereur ? Qui passe en quelques pages des réformes législatives fondamentales aux diverses coucheries (supposées !) des empereurs et de leurs proches ? Cet écrivain, à la fois grand érudit et cancanier impénitent, c'est Suétone, capable aussi bien de citer scrupuleusement les archives impériales que de se faire l'écho des racontars les plus invraisemblables. Son oeuvre, peut-être la première en son genre par son habitude de classer les événements saillants d'une biographie par rubriques, de préférence à l'ordre chronologique traditionnel, intéressera aussi bien les historiens que les curieux et les amateurs d'une histoire à laquelle on aurait ôté sa pompe et sa solennité. Il n'y a pas de grand homme pour son valet de chambre : assurément, il n'y aura plus d'empereur estimable pour qui aura lu les Vies des douze Césars. C'est à se demander comment a pu survivre un empire confié à de graves pervers (Tibère ou Néron), à des goinfres dépourvus de bon sens (Claude ou Vitellius), à des avares pathologiques (Galba ou Vespasien), en un mot, à des fous, dont Caligula n'est que l'incarnation paroxystique... Mais au fond, ce paradoxe n'est qu'apparent, et se retrouve à l'échelle de chaque vie : Othon est non seulement le complice des pires débauches de Néron, y compris du meurtre d'Agrippine, mais aussi celui qui préférera se donner admirablement la mort que de poursuivre une guerre civile délétère pour sa nation. Greffier impassible des exploits et des bassesses de chacun en politique comme dans son intimité, Suétone restitue, jusque dans leurs contradictions, la complexité des individus - cette épaisseur humaine qui manque à tant de ces fresques héroïques constituant l'essentiel de l'historiographie antique conservée jusqu'à nous.

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Histoire ancienne

Brutus. La République jusqu'à la mort

"Toi aussi, mon fils..." C'est à ce cri de Jules César que Marcus Junius Brutus doit sa célébrité. Né vers 85 av. J.-C. , Brutus n'est pas le fils de César, mais celui de sa maîtresse Servilia. C'est un jeune homme brillant que le grand général a pris sous son aile protectrice, le pensant promis à un grand avenir. Pourtant, le 15 mars de l'an 44, Brutus est l'un de ceux qui percent de vingt-trois coups de poignards le corps de César. Les conjurés reprochent à celui qui vient d'être proclamé dictateur à vie d'avoir piétiné une République déjà moribonde au profit de sa toute-puissance. Pire, on le soupçonne de vouloir être fait roi. S'il n'est pas l'instigateur du complot, Brutus en a pris la tête, poussé par les Républicains, en raison de sa réputation d'homme vertueux et de grande rigueur morale. Mais, faute d'un projet élaboré, l'attentat se solde par un fiasco politique. Poursuivi par la haine de Marc Antoine, qui se pose en vengeur de César, Brutus choisit l'exil. Féru de philosophie, ami de Cicéron, Brutus n'aime ni la violence, ni la guerre. S'il fait couler le sang de César, c'est au nom d'un idéal de liberté et de justice. S'il lève des légions avec son complice Cassius, c'est dans l'espoir de rétablir la République d'antan. Mais c'est encore un échec. Brutus meurt en octobre 42 à la bataille de Philippes, défait par Marc Antoine et Octave, le futur empereur Auguste. En tuant César, Brutus a-t-il rendu service à Rome ? Rien n'est moins sûr si l'on en juge par les quinze années de désordre qui ont suivi son geste. Une histoire aux multiples rebondissements entre amitié et trahison, idéalisme et duplicité, que nous racontent Plutarque, Appien, Suétone, Dion Cassius, Nicolas de Damas et Cicéron.

02/2017

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Histoire de France

Louis Pierre Dufaÿ. Conventionnel abolitionniste et colon de Saint-Domingue (1752-1804)

Louis Pierre Dufay est inconnu de la plupart des dictionnaires ou doté d'une brève biographie très erronée, par exemple la notice du Dictionnaire des conventionnels d'Auguste Kuscinski lequel écrivait très justement à son propos : «Les documents que nous avons consultés sur ce personnage... sont tellement contradictoires qu'il est bien difficile d'y démêler la vérité». On connaît mal sa vie avant son second voyage à Saint-Domingue (aujourd'hui Haïti), qui se situe en 1792 et guère mieux son action à partir de l'an III. Devenu le collaborateur fidèle de Sonthonax et Polverel qui ont mis en place une politique antiesclavagiste dans un contexte particulièrement difficile de guerre raciale et étrangère, il a tout naturellement été l'ennemi des colons de Saint-Domingue attachés au maintien de l'esclavage. Les colons n'ont jamais accepté son élection en qualité de député de la partie nord de Saint-Domingue en septembre 1793, élection qui l'a amené, à la tête d'une délégation tricolore (Dufaÿ, Mills, Belley), après bien des péripéties, dignes d'un roman d'aventures, à emporter l'adhésion des députés de la Convention le 16 pluviôse an II (4 février 1794), et à entraîner ainsi le vote de l'abolition de l'esclavage. A partir de documents d'archives, essentiellement, conservés à Paris aux Archives nationales (dans les séries D III, D XVV, AF 7, F 12 et le Minutier central des notaires, par exemple), et de rares imprimés notamment à la Bibliothèque nationale, mais aussi aux Archives de la Seine, et aux Archives d'Outre-mer à Aix-en-Provence (en particulier pour l'état civil et les actes notariés de Saint-Domingue), l'auteur a reconstitué l'itinéraire de ce personnage. Le résultat est surprenant et très contrasté : il n'est ni le diable que décrivent les colons ni l'apôtre que soutiennent les abolitionnistes, même si l'abbé Grégoire le cite parmi «les hommes courageux qui ont plaidé la cause des malheureux Noirs et Sang-mêlés».

04/2015

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Proche-Orient

L'Epopée de Gilgames. Le grand homme qui ne voulait pas mourir

Vieille de quelque trente-cinq siècles et de loin antérieure à l'Iliade et au Mahâbhârata, l'Epopée de Gilgameš est la première œuvre littéraire connue à qui son ampleur, sa force, son souffle, sa hauteur de vision et de ton, l'éminent et l'universel de son propos aient valu, dans tout le Proche-Orient ancien, une célébrité millénaire et, dans notre jugement à nous, le titre d'"épopée". Elle conte l'histoire d'une grande amitié, source de surhumaines réussites, mais qui, tragiquement amputée par la mort, jette le survivant, le grand roi Gilgameš, dans une recherche désespérée, mais vaine, du moyen d'échapper au trépas. Sur ses tablettes d'argile, depuis qu'au propre berceau de l'assyriologie, voici moins de cent cinquante ans, on en avait retrouvé les premiers lambeaux, le texte de cette composition fascinante n'a cessé, d'année en année, de se compléter de trouvailles nouvelles, et de se mieux entendre, replanté dans son dense et profond humus culturel natif. Il fallait qu'un assyriologue, vieilli dans son métier, en mît au net la teneur la plus complète possible ; en revît la traduction, à la hauteur de son lyrisme auguste ; en expliquât, d'un mot, mais clairement, les exotismes, les silences et les subtilités, livrant ainsi au public de langue française démuni une édition à jour pour lui révéler au mieux de ce chef-d'œuvre admirable et presque secret. Son travail n'ouvre pas seulement une grand-porte dans les puissants remparts qui défendent l'altière civilisation mésopotamienne, notre plus vieille aïeule ; il permettra aussi d'y retrouver, dans un discours et un imaginaire pourtant bien loin des nôtres, deux ou trois grandes valeurs universelles de notre condition humaine, qui comptent toujours à nos yeux : le prix de l'Amitié, même si nous la savons périssable, comme tout, ici-bas ; et le sens de la Vie, même si elle ne nous est accordée que pour se trouver, elle aussi, trop vite effacée par la Mort.

10/1992

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Littérature érotique

Les Onze mille verges ou les Amours d'un hospodar. Un roman de Guillaume Apollinaire

Les Onze Mille Verges ou les Amours d'un hospodar est un roman pornographique de Guillaume Apollinaire (le plus connu de l'auteur), publié en 1907 et simplement signé de ses initiales ("G. A".). Résumé et analyse Il relate l'histoire fictive d'un hospodar moldovalaque, Mony Vibescu, dans un périple qui le mène de Bucarest à Paris, puis dans l'Europe entière et finalement à Port-Arthur (en Chine), où il meurt flagellé par un corps d'armée, accomplissant ainsi sa destinée pour avoir failli à son serment : "Si je vous tenais dans un lit, vingt fois de suite je vous prouverais ma passion. Que les onze mille vierges ou même les onze mille verges me châtient si je mens ! " Le parcours du héros est ponctué de scènes notablement crues, où Apollinaire explore toutes les paraphilies de la sexualité avec une volonté évidente d'éclectisme : le sadisme alterne avec le masochisme, la zoophilie avec l'ondinisme, la scatophilie avec le vampirisme, la pédophilie avec la gérontophilie et la nécrophilie, l'onanisme avec les orgies, le saphisme avec la pédérastie... L'écriture est alerte, l'humour (noir au besoin) constamment présent, et l'ensemble du roman dégage une impression de "joie infernale" , qui trouve son apothéose dans la scène finale. Historique La paternité du texte a été longtemps discutée car il n'a jamais été revendiqué explicitement par son auteur. Si l'attribution à l'auteur d'Alcools ne fait aujourd'hui plus de doutes, en 2001 le libraire parisien Jean-Pierre Dutel a découvert que le chapitre "La Blanche Hermine" est composé à partir de deux extraits du roman Odor di femina, amours naturalistes d'Edmond Dumoulin (éd. Auguste Brancart, 1890) et que le reste de l'ouvrage est une traduction adaptée de Kinder-Geilheit ("Lubricités enfantines"), roman publié anonymement à Berlin vers 1900 (Laute's Volksbuchhandlung). Cette deuxième "source" apparaît précisément sous la plume d'Apollinaire dans son carnet de note à la date du 2 mars 1905

02/2023

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Théâtre

Arthur de Bretagne. Drame en cinq actes et en prose avec un chant

Ecrit par Claude Bernard quand il avait dix-neuf ans, Arthur de Bretagne était devenu introuvable et méritait d'être réédité. Son romantisme contraste avec l'idée qu'on se fait ordinairement du savant et de sa méthode expérimentale. Arthur, jeune duc de Bretagne, est pris entre les ambitions de Philippe Auguste et celles de son oncle Jean sans Terre, qui finit par l'assassiner. De cette tragédie, Claude Bernard a fait un drame en cinq actes qu'il a rendu plus sombre encore en y ajoutant une intrigue sentimentale de son cru. Spécialiste des Frontières du littéraire (sujet de sa thèse d'Etat), Martine Courtois, qui possède des attaches en Beaujolais, a notamment étudié l'oeuvre de deux "écrivains-médecins", Victor Segalen et Elie Faure. Tout concourait donc à ce qu'elle se penche sur les écrits et la vocation contrariée du grand homme de Saint-Julien-sous-Montmelas. Des recherches de longue haleine, entreprises dans de multiples centres d'archives, lui permettent de nous raconter l'histoire mouvementée de cette pièce, depuis sa composition dans le grenier d'une pharmacie de Vaise, jusqu'à sa publication posthume... Avant son interdiction sur plainte de Madame veuve Bernard. C'est l'occasion pour elle de renouveler considérablement les connaissances que nous avons de la jeunesse de Claude Bernard dans sa région natale : ses études, ses occupations, ses amitiés ; avant d'aborder ses débuts difficiles à Paris, où il finit par abandonner la littérature pour la médecine. Martine Courtois pose également quelques questions judicieuses : Claude Bernard a-t-il complètement renié la littérature, comme on l'a couramment admis ? Qu'est-ce qui a tant fasciné les écrivains de sa génération dans les recherches du physiologiste ? Ne peut-on voir dans Arthur de Bretagne les prémices de l'oeuvre scientifique où l'invention, le sentiment, le drame, l'aventure auront encore leur place ?

06/2013

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Décoration

Destins souverains. Joséphine, la Suède et la Russie

Par l'alliance de son fils Eugène de Beauharnais avec la princesse Auguste-Amélie de Bavière, l'impératrice Joséphine est l'aïeule de nombre de familles royales et princières d'Europe, écho heureux aux relations politiques, diplomatiques et militaires tissées en leur temps entre Napoléon 1er, le tsar Alexandre Ier et le maréchal Bernadotte, futur Charles XIV Jean, roi de Suède : en effet, la princesse Joséphine de Leuchtenberg, l'aînée de ses petites-filles, épouse en 1823 le prince héritier Oscar de Suède, fils de Charles XIV Jean, tandis que son frère puîné, Maximilien, s'allie en 1839 avec la grande-duchesse Marie Nicolaevna, fille du tsar Nicolas Ier. Au-delà des alliances dynastiques, c'est l'histoire même des collections de l'impératrice qui est ici abordée. Très attachée à son domaine de Malmaison, Joséphine en avait fait une demeure raffinée et à la mode, connue pour la richesse des oeuvres d'art qu'elle renfermait, et que sa présence auréolait de charme. Ainsi comprend-on mieux, en décryptant ces parentèles, l'extraordinaire destin des objets, de nos jours trésors des collections de ses descendants, notamment de S M Cari XVI Gustaf de Suède, du Nationalmuseum de Stockholm et du musée national de l'Ermitage à Saint-Pétersbourg. Emouvants souvenirs de famille, reflets des personnalités et témoignages d'une mémoire entretenue jouxtent d'exceptionnelles oeuvres d'art, tel le prestigieux service de porcelaine de la manufacture parisienne Dihl et Guerhard. Ces pièces conservées au musée national de l'Ermitage retrouvent, le temps de l'exposition, celles de Malmaison, entreprise pour la première fois tentée depuis leur départ de la demeure en 1816, au lendemain de la mort de l'Impératrice. En centrant son propos sur les liens de famille, ce catalogue plonge le lecteur dans l'univers de Joséphine et complète l'approche du premier volet de l'exposition, "Destins souverains - Napoléons Ier, tsar et le roi de Suède", qui se déroule simultanément au musée national du palais de Compiègne.

10/2011

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Divers

La Bande dessinée en France à la Belle Epoque. 1880-1914

De la Belle Epoque, la postérité a retenu les noms de quelques dessinateurs, en particulier Christophe, Steinlen, Caran d'Ache ou Benjamin Rabier. Des personnages dessinés mémorables comme la Famille Fenouillard, Bécassine, les Pieds Nickelés ou l'Espiègle Lili sont nés au tournant du siècle. Mais la production graphique était alors avant tout le fait de dizaines de dessinateurs qui travaillaient pour la presse et n'ont jamais été publiés sous la forme de livres. Cet ouvrage est le fruit du dépouillement méthodique de tous les supports où l'on trouvait de la bande dessinée entre 1880 et 1914 ? : les journaux littéraires, artistiques et satiriques, l'imagerie populaire, les suppléments illustrés de la presse quotidienne, les journaux pour la jeunesse et la famille. A cette époque déjà, à côté des histoires, les plus nombreuses, qui visaient au divertissement, il existait des reportages graphiques, et des usages du médium aux fins de propagande politique. Et la bande dessinée dialoguait avec les arts de son temps. On découvrira aussi dans ces pages des renseignements de première main sur les véritables introducteurs de la bulle dans la bande dessinée française, Auguste Landelle et Emile Tap. Reposant sur une documentation impeccable, abondamment illustré par des documents qui, pour beaucoup, n'avaient pas été vus depuis plus d'un siècle, La Bande dessinée en France à la Belle Epoque est un livre de plaisir en même temps qu'une contribution majeure à l'histoire du neuvième art. Spécialiste de renommée internationale, Thierry Groensteen a été directeur du musée de la bande dessinée d'Angoulême et rédacteur en chef de deux revues spécialisées, Les Cahiers de la bande dessinée et Neuvième Art. Editeur, enseignant, commissaire d'expositions, il est l'auteur d'une trentaine d'ouvrages parmi lesquels Système de la bande dessinée I et II, Un objet culturel non identifié, La Bande dessinée mode d'emploi, M. Töpffer invente la bande dessinée ou encore La Bande dessinée, son histoire et ses maîtres.

10/2022

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Littérature française

Un monde sans rivage

A l'été 1930, sur l'île Blanche, la plus reculée de l'archipel du Svalbard, une exceptionnelle fonte des glaces dévoile des corps et les restes d'un campement de fortune. Ainsi se résout un mystère en suspens depuis trente-trois ans : en 1897, Salomon August Andrée, Knut Frznkel et Nils Strindberg s'élevaient dans les airs, déterminés à atteindre le pôle Nord en ballon — et disparaissaient. Parmi les vestiges, on exhume des rouleaux de pellicule abîmés qui vont miraculeusement devenir des images. A partir de ces photographies au noir et blanc lunaire et du journal de bord de l'expédition, Hélène Gaudy imagine la grande aventure d'un envol et d'une errance. Ces trois hommes seuls sur la banquise, très moyennement préparés, ballottés par un paysage mobile, tenaillés jusqu'à l'absurde par la joie de la découverte et l'ambition de la postérité, incarnent l'insatiable curiosité humaine qui pousse à parcourir, décrire, circonscrire et finalement rétrécir le monde. Livre d'une richesse inépuisable, aussi poétique que passionnant, Un monde sans rivage propose un voyage opiniâtre dans les étendues blanches du Grand Nord, un périple à travers le temps en compagnie de ces trois explorateurs et de bien d'autres intrépides, une méditation sur l'effacement et une déclaration d'amour à la photographie dans ses deux mouvements d'aval et d'amont : fixer les souvenirs et réactiver perpétuellement la machine à rêves.

08/2019

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Littérature française

Oeuvres complètes. Tome 2 : L'Or ; Rhum ; L'Argent

Tous les héros de Cendrars se ressernblent. Nés impatients, ils sont définitivement réfractaires à toute appartenance. La vie pour eux n'est qu'un grand jeu où ils misent tout sur un appel de l'ailleurs. Touiours prêts à troquer leur identité, ne désirant rien tant que se refaire, ils partent à la conquête du monde et ils tentent de réaliser sur le vif les rêves de l'enfant inconsolable qu'ils ne cesseront jamais d'être. Au sommet de leur entreprise, ils sont foudroyés par un choc où une adversité aux multiples visages se mêle à la découverte vertigineuse de l'irréalité de toute chose. Mais ce qui les foudroie ne les abat pas : leur mort au monde est initiatique. A ces hommes d'action, elle ouvre les voies de la contemplation. La collection "Tout autour d'aujourd'hui" présente, en quinze volumes, les oeuvres complètes de Blaise Cendrars 1887-1961) dont elle propose la première édition moderne, avec des textes établis d'après des sources sûres (manuscrits et documents), accompagnés de préfaces et suivis d'un dossier critique comprenant des notices d'oeuvres, des notes et une bibliographie propre à chaque volume. Le volume II réunit deux des plus célèbres romans de Cendrars, L'Or et Rhum. Portant les vies de Johann August Suter et de Jean Galmot aux dimensions de la légende, ils composent un diptyque de l'aventurier moderne. Ils sont suivis de L'Argent, une autre vie héroique restée inachevée.

10/2022

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Sciences politiques

Le traducteur et le démiurge. Hermann Ewerbeck, un communiste allemand à Paris (1841-1860)

Médecin de formation et hégélien de conviction August Hermann Ewerbeck (1816-1860) fait partie des nombreux démocrates allemands qui, au début des années 1840, voient dans la France une alliée révolutionnaire nécessaire à la réalisation de leurs espérances politiques. Exilé à Paris en 1841, il devient membre dirigeant de la Ligue des Justes, société secrète communiste pour laquelle il assume des fonctions de théoricien et d'enseignant. Homme lige de Karl Marx et Friedrich Engels, proche d'Etienne Cabet et de Pierre-Joseph Proudon, familier de toutes les tendances du socialisme français, il joue durant près de dix ans un rôle considérable d'intermédiaire entre gauches française et allemande. C'est ce rôle longtemps méconnu que le présent livre s'efforce d'exhumer, en prenant pour fil conducteur l'activité polymorphe de traducteur d'Ewerbeck, auteur de sept ouvrages qui sont ici étudiés dans leur ensemble pour la première fois. A travers les premières traductions commentées de textes de FauerBach et Marx en français, le lecteur découvre une tentative pionnière d'importation de l'hégelianisme et du marxisme en France. Il suit pas à pas sa réception contrastée, signature d'un échec aussi fécond que fondateur. Essai d'histoire intellectuelle au croisement de la biographie, de l'histoire sociale de l'exil et de l'histoire des traductions, ce livre replace la figure d'Hermann Ewerbeck parmis les grands interprètes francophones de l'Allemagne du XIXe siècle.

07/2019

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Musique, danse

L'esthétique musicale classique et romantique. De Kant à Wagner

L'Esthétique musicale classique et romantique est une présentation de la réflexion musicale entre l'"époque-seuil" (Kosellek) située autour de 1770 et les décennies tardives du XIXe siècle, qui marquent le début de la modernité. Tout en se limitant à l'Allemagne, le livre est universel, dans la mesure où l'esthétique musicale allemande, en particulier durant la décennie décisive ouverte par la Critique de la faculté de juger de Kant (1790) et close par les Fantaisies sur l'art de Tieck (1799), a été à la pointe de l'évolution européenne. Le romantisme fut un phénomène d'esthétique musicale avant de devenir un phénomène musical, il s'affirma comme mode d'écoute avant de pénétrer les styles et les formes de la composition, et parmi les faits les plus curieux de l'époque sur laquelle le livre est centré figure la simultanéité des esthétiques musicales classique et romantique. Néanmoins, l'esthétique musicale classique demeurait vers 1800 rudimentaire, parce qu'il n'y avait pas de liaison efficace entre Vienne, le lieu du classicisme musical, et le foyer essentiel de développement de la réflexion sur la musique, le centre et le nord de l'Allemagne. A certains égards, Eduard Hanslick, qui a été injustement traité de formaliste, est l'esthéticien qui a réussi à donner une formulation légitime de l'esprit de la musique classique. C'est d'elle que purent partir plus tard, bien que sans le dire, August Halm et Heinrich Schenker.

04/2019

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résistances, sauvetages

Ils ont résisté à Hitler. Allemagne 1930-1945, de l'opposition à la résistance

On sous-estime beaucoup l'opposition à Hitler en Allemagne. Or, de 1933 à 1945, des milliers de personnes, dans toutes les classes de la population, ont été actives dans cette résistance au IIIe Reich, de façon très concrète. Dans un récit palpitant, Patrick de Gmeline nous fait revivre les différentes tentatives de complot contre Hitler, et la répression qui les a suivis. Ce livre met en avant de façon très vivante la variété des parcours et des motivations de leurs acteurs. Il nous plonge dans la résistance militaire, incarnée notamment par le colonel von Stauffenberg et l'amiral Canaris. Il décrit des personnalités fortes comme l'évêque catholique von Galen ou le théologien protestant Eugen Gerstenmaier. Il revient sur les grandes figures de la société civile, telles Sophie Scholl ou l'ouvrier August Landmesser, photographié refusant de faire le salut nazi dès 1936. Mais il rend également hommage à bien des personnalités méconnues des Français. Des modèles qui font réfléchir, et qui nous rappellent que la paix et la démocratie ne sont jamais des acquis définitifs. Patrick de Gmeline, historien militaire, a publié une trentaine d'ouvrages couronnés par une dizaine de prix. Parmi ses titres : Cadets de Saumur, Sous-marins allemands au combat, Tom Morel, le héros des Glières, Chasseurs alpins en Afghanistan, Les As de la Grande Guerre, Charles Nungesser... Mais aussi une biographie de la duchesse d'Uzès (Perrin). Il se spécialise dans les BD historiques aux Editions du Triomphe.

09/2022

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Arts et traditions populaires

Les années mémoire 1973

A Paris sont signés, en janvier, des accords multilatéraux qui mettent fin à la présence américaine en Indochine. Au Chili, un coup d'Etat sanglant mené par le général Augusto Pinochet abat la "révolution socialiste" , tandis que le président américain Richard Nixon se débat pour ne pas être emporté par le scandale du Watergate. Au Proche-Orient, l'histoire s'accélère : en octobre 1973, la guerre du Kippour débouche sur un choc pétrolier majeur qui, conjugué à des facteurs monétaires, va faire plonger les économies occidentales dans une crise dont elles ne seront pas près de sortir. Pendant ce temps, la construction européenne se consolide et accueille officiellement trois nouveaux pays : le Royaume-Uni, le Danemark et l'Irlande. En France, on s'inquiète de l'état de santé du président Pompidou, l'usine Lip est en grève, Libération sort son 1er numéro et on inaugure la Tour Montparnasse. Dans les salles de cinéma sont projetés plusieurs films plus ou moins controversés, dont La Grande Bouffe de Marco Ferreri ou La Maman et la Putain de Jean Eustache, on regrette : le retrait de Brigitte Bardot, les disparitions du réalisateur Jean-Pierre Melville, du maître du western John Ford ou encore du trop jeune Bruce Lee. Le monde de la peinture lui aussi est en deuil : Pablo Picasso tire sa révérence au mois d'avril. C'est aussi en 1973 qu'est mis au point à New York le premier téléphone portable de l'histoire et que l'ingénieur français François Grenelle conçoit le premier micro-ordinateur. Deux inventions promises à un bel avenir...

09/2023

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Rome

Corps du chef et gardes du corps dans l'armée romaine

Le septième congrès international de Lyon sur l'armée romaine, tenu en octobre 2018, a mis à l'honneur la question du corps du chef et des gardes du corps dans l'armée romaine, depuis la Royauté jusqu'à l'Antiquité tardive. La figure du garde du corps et l'existence de "troupes de garde" semblent familières aux historiens, qui ont produit à leur sujet des études devenues des "classiques" de l'historiographie de l'armée romaine (ainsi les livres de M. Durry et A. Passerini sur les cohortes prétoriennes, ou ceux de M. P. Speidel sur les equites singulares Augusti). Les prétoriens, par exemple, comptent parmi les soldats les plus emblématiques de l'armée romaine et sont volontiers considérés comme les membres d'une "garde prétorienne" dont l'existence irait de soi. Pourtant, les textes antiques n'emploient jamais ce terme et la nature de cette unité militaire est bien plus complexe et diverse. C'est dire combien les missions, la composition et l'identité même des "troupes de garde" méritaient un réexamen. A cette fin, on trouvera dans ce livre des bilans et des synthèses actualisés, qui intègrent les dernières découvertes et interprétations des sources, tout en proposant de nouvelles perspectives de recherche sur les soldats et les unités dites "de garde". Parmi ces nouveaux champs d'investigation, ouverts aux développements de l'historiographie contemporaine, figure l'attention portée aux corps mêmes, longtemps délaissés au profit des unités : le corps du chef dont il faut préserver l'intégrité, et celui du soldat censé le protéger.

05/2021

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Italie

Les hommes de Mussolini

Les hommes du Duce, ou l'histoire collective d'une fidélité trahie. Auteur d'une très remarquée Histoire du fascisme, Frédéric Le Moal poursuit son travail d'analyse et de compréhension du fascisme italien avec cette série de portraits des principaux compagnons de Mussolini. Peu connus du grand public, ces hommes entourèrent et servirent le Duce avec une ferveur quasi religieuse, tels des disciples vénérant le fondateur de l'Italie nouvelle. Ils furent les protagonistes en chemises noires des violences de l'après-guerre, les acteurs de la Marche sur Rome, les architectes de la dictature, les penseurs de l'idéologie fasciste, les maîtres d'oeuvre d'une diplomatie originale. Beaucoup venaient des rangs du socialisme italien, d'autres du nationalisme. Tous communièrent dans le culte du dictateur, qui exerçait sur eux une sorte de sortilège et ne cessait de les dresser les uns contre les autres dans une sanglante émulation. Pourtant, une majorité d'entre eux se retourna contre lui quand les désastres de la Seconde Guerre mondiale précipitèrent l'Italie dans l'abîme. Les hommes de Mussolini le trahirent, y compris son propre gendre, avec un courage que n'eurent ni les séides de Hitler ni ceux de Staline. C'est cette histoire d'une fidélité rompue que raconte ce livre à travers la vie de quinze personnages au destin particulier. Soit Dino Grandi, Roberto Farinacci, Italo Balbo, Giuseppe Bottai, Emilio De Bono, Cesare Maria De Vecchi, Michele Bianchi, Costanzo Ciano, Galeazzo Ciano, Augusto Turati, Achille Staraci, Giovanni Gentile, Luigi Federzoni, Pietro Badoglio et Alessandro Pavolini.

09/2022

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Littérature étrangère

Nouvelles de Suède

Alors que la mondialisation des échanges progresse, que le monde t un pour tous, des mondes-miniatures s'imposent, des pays régions entières affirment leur identité, revendiquent leur vire ou leur langue, réinvestissent pleinement leur espace. Quoi de plus parlant qu'une miniature, la nouvelle, pour lever le voile sur ce monde-là, celui d'une diversité infinie et porteuse d'espoir ? Bienvenue dans le Grand Nord, sur la terre des Vikings et des Samis. Recouvert d'immenses forêts de ères, d'innombrables lacs et de milliers d'îles jusqu'en Laponie, le pays des nuits blanches vire parfois au vert des aurores boréales. Au troisième rang en Europe par sa superficie, la Suède compte moins de dix millions d'habitants, aussi offre-t-elle des paysages d'une quiétude absolue, qui favorisent une douceur de vivre sans pareille, où l'amour de l'environnement et de la nature est roi. L'espace vital et le droit individuel ont façonné chez ses habitants le respect de l'autre et n'empêchent pas un dynamisme économique et une modernité perceptibles dans des villes chargées d'histoire comme Stockholm, Göteborg et Malmö. Souvent présentée comme un modèle à suivre, la patrie du chimiste Alfred Nobel, du cinéaste Ingmar Bergman et de l'homme de théâtre August Strindberg attache une grande importance à la culture au sens large où la littérature occupe un rang fondamental. Les nouvelles de ce recueil, intimistes, narratives, étranges ou drolatiques, disent des choses fortes de la société contemporaine et de la diversité culturelle.

10/2019

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Philosophie

Dernières lettres (hiver 1887-hiver 1889). De la volonté de puissance à l'antichrist

Dans ce volume, le lecteur découvrira une partie encore inédite en français de l’ultime correspondance de Nietzsche (janvier 1887 / janvier 1889). Pour la première fois, les lettres à Ferdinand Avenarius, Jean Bourdeau, Georg Brandes, Carl Spitteler, August Strindberg, Hippolyte Taine et Helen Zimmern ainsi que les « billets de la folie » sont présentés dans leur intégralité. Ces Dernières lettres constituent un témoignage exceptionnel sur la manière dont Nietzsche entendait parfaire son oeuvre. On y voit comment le philosophe a abandonné le projet de La volonté de puissance pour se consacrer à celui de L’inversion de toutes les valeurs qu’il présente comme son « oeuvre principale » et qui verra le jour sous la forme de L’Antichrist. Durant ces deux dernières années d’enthousiasme spéculatif, jusqu’à « l’effondrement » de janvier 1889, Nietzsche confia à tous ses amis, à ses lecteurs et ses éditeurs, l’avancée de son travail mais aussi ses doutes, ses échecs. Les lettres qu’il leur écrivit sont ainsi les témoins privilégiés du déploiement de sa réflexion. Elles montrent comment Nietzsche pensait, avec Crépuscule des idoles, Ecce Homo et L’Antichrist, avoir surmonté l’abandon de La volonté de puissance et « achevé » sa philosophie, invalidant par là un préjugé tenace selon lequel celle-ci ne le serait point. Cette correspondance incite donc à reprendre à nouveaux frais la lecture de ces trois ouvrages dans une perspective singulièrement différente. Complétant les derniers Fragments posthumes, les lettres de décembre 1888 apportent enfin de précieuses indications sur ce que fut le dernier grand projet de Nietzsche, à savoir la « Grande Politique ».

03/2011

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Critique littéraire

Ecrivains en guerre 14-18. "Nous sommes des machines à oublier"

Par son orientation plus littéraire qu'historique, ce catalogue d'exposition propose un transport inédit et original au coeur de la Première Guerre mondiale, notamment lors de la bataille de la Somme (dont on commémore le centenaire), à travers le regard et la voix d'écrivains qui l'ont vécue, de près ou de loin, des premières lignes à " l'arrière ", de la veille du conflit aux lendemains, quand l'expérience inouïe de la guerre continua à mobiliser la littérature. En évoquant les parcours et les oeuvres de grandes figures littéraires de langue française, allemande et anglaise tels que Blaise Cendrars, Ernst Jünger, Guillaume Apollinaire, J. R. R. Tolkien, Siegfried Sassoon, Isaac Rosenberg, August Stramm ou encore Joë Bousquet, Pierre Mac Orlan, Jacques Vaché, on s'intéresse moins à la valeur de témoignage des différents écrits, qu'à la part de création littéraire qui aura surgi du terrible chaos, parfois directement depuis le front pour certains et pour d'autres dans le retrait des années. Ils sont des hommes comme les autres, certes, et qui ont payé un lourd tribut - 560 noms gravés dans les tables de marbre du Panthéon - mais aussi, sous l'uniforme, des écrivains à l'oeuvre pour la mémoire et pour l'oubli, des voix en devenir menacées d'extinction, des hommes constamment travaillés par la condition humaine et soumis à l'expérience d'un feu qui n'avait rien de sacré, un feu absurde, atroce, un feu monstrueux de sang, de boue et d'acier, un feu innommable qu'il aura pourtant aussi fallu réduire en encre.

05/2016

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Histoire de France

Les Gazettes parisiennes d'Abraham de Wicquefort pendant la Fronde (1648-1652). Cinq années d'information sur la vie politique, les relations internationales et la société nobiliaire française

Représentant à Paris du duc August de Wolfenbüttel, prince d’Empire érudit et passionné de culture française, Abraham de Wicquefort «l’ancien», membre d’une famille d’importants négociants hollandais, bien intégré dans la société parisienne intellectuelle du moment, adressait chaque semaine à son mentor une longue dépêche lui relatant les faits marquants de l’actualité politique, militaire et religieuse, ainsi que les événements qui agitaient l’existence de l’aristocratie française qu’il côtoyait. Toutes ses missives n’ont pas été conservées, mais il subsiste à la Bibliothèque de Wolfenbüttel un corpus de lettres couvrant les années 1648 à 1652, témoin de la Fronde des gens de robe contre les mesures fiscales prises par le gouvenernent de la régente Anne d’Autriche et du cardinal Mazarin, puis de la guerre civile qui suivit la rébellion du Grand Condé. Ces gazettes d’une période dramatique de l’histoire du royaume, qui furent redécouvertes à la seule fin des années 1970 par l’historien français Robert Mandrou, restent encore inédites dans leur grande majorité. Leur transcription est ici proposée, accompagnée d’une étude comparative portant sur les textes contemporains pour les deux années de la Fronde parlementaire (1648-1649) ; ce document, riche de nouvelles de toutes origines transmises par un observateur remarquablement informé et instruit en de multiples domaines, impartial le plus souvent mais capable de critiques incisives et d’ironie, offrira aux chercheurs des pistes renouvelées d’investigation sur l’histoire des Frondes et sur le comportement de l’élite de la société française de ce milieu du XVIIe siècle.

01/2010

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Littérature scandinave

Les détails

Les détails est un roman court, fiévreux, hypnotique et tout en finesse. Une plume drôle et acérée, une construction magistrale. Au final, un grand roman d'apprentissage au coeur des années 90. Il a obtenu le prix August, le prix Goncourt suédois, en 2022. " Nous vivons tant de vies à l'intérieur de la nôtre, des vies plus petites avec des personnes qui vont et qui viennent, des amis qui disparaissent, des enfants qui grandissent, et je ne suis pas sûre de savoir laquelle de mes vies est le cadre dans lequel s'inscrivent toutes les autres ". Une femme est clouée au lit, fiévreuse. Sans pouvoir expliquer pourquoi, elle a soudain l'envie de relire la Trilogie new-yorkaise de Paul Auster. De là, elle commence à se remémorer des moments de sa vie, notamment sa vingtaine dans les années 1990, à l'aube du tournant de l'an deux-mille. Les méandres de ses souvenirs forment une prose magnétique nourrie de nostalgie et de réflexions existentielles irrésistibles. Le tout agrémenté de références réjouissantes à la littérature. Son existence semble se résumer à quatre relations dont un amour indélébile, une amitié sauvage, une rencontre électrique et éphémère. Elle en tire des portraits inoubliables dont les sujets sont à la fois celle qui raconte et ceux qui sont racontés, une perspective, des détails que l'on remarque ou pas, une histoire de relations qui se font et se défont avant que l'ère numérique ne vienne bouleverser les rapports humains.

01/2024

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Comics divers

The Plot, T2 : 1674

Aux origines de la malédiction Blaine... Un mal ancien frappe la famille Blaine depuis des générations et hante leur demeure ancestrale. Pour échapper à son sinistre héritage et protéger ses neveux, Chaise Blaine n'a plus le choix : il doit trouver un moyen de détruire la maison et toutes les horreurs tapies en ses murs... mais les fantômes du passé n'ont pas dit leur dernier mot. Alors que la tempête fait rage à Cape Augusta, les secrets de famille se réveillent et menacent de tout engloutir. Chase, MacKenzie et Zach Blaine semblent condamnés à payer les erreurs de leurs ancêtres... Une plongée cauchemardesque dans les eaux troubles du passé, une atmosphère poisseuse et des personnages terriblement attachants pour une conclusion magistrale au rythme haletant. Tim Daniel, Michael Moreci (Curse, Burning Fields) et Joshua Hixson (Shanghai Red) livrent le dernier volet de leur série d'horreur à la croisée de Locke & Key, Swamp Thing et H. P. Lovecraft. " Les amateurs du genre horrifique doivent absolument lire The Plot. Avec sa tension intense et ses dessins qui donnent le frisson, c'est l'une des belles surprises de l'année. " Sequential Planet " Les illustrations de Hixson rayonnent dans les pages finales, donnant plus de sens à cette phrase qui a été une constante tout au long de The Plot : Pour recevoir, il faut d'abord donner... " Horror DNA " The Plot excelle dans l'art de transmettre une histoire de fantôme viscérale s'adaptant parfaitement à son format. Son dénouement en fait l'une des publications les plus palpitantes du genre cette année. " ComicBook " Une leçon d'horreur moderne. " The Brazen Bull

05/2022

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Histoire internationale

Histoire de Saint-Pétersbourg

Dès sa fondation, en 1703, Saint-Pétersbourg engendra des mythes tenaces. Pour la construire, Pierre le Grand mobilisa des dizaines de milliers d'ouvriers, dont beaucoup moururent, d'où la légende d'une ville édifiée sur des ossements. En moins de dix ans, à coup d'oukazes et de déplacements de population, le tsar fit surgir une ville qui devait surpasser toutes les capitales d'Europe. Bâtie sur le principe de la perspective " régulière ", elle serait un modèle d'ordre et de raison, le phare de l'Empire russe, une ouverture sur l'Europe. Les héritières du tsar, Elisabeth et surtout la Grande Catherine, reprirent l'ambitieux dessein de Pierre. Sous la houlette de Rastrelli, l'inventeur du baroque russe, palais et églises se multiplient. La cour de Pétersbourg vit alors au rythme des bals masqués et des feux d'artifice, et leur magnificence fait dire aux étrangers que les impératrices, à l'instar de Louis XIV, veulent ruiner la haute noblesse. S'affirmant digne héritière du tsar fondateur, Catherine érige la célèbre statue de Pierre le Grand. A la fois Auguste et Mécène, elle transpose les rêves d'architecture néoclassique de l'Occident, couvre la capitale de colonnades et fait construire l'Ermitage où elle réunit ses collections de peinture. Au XIXe siècle, salons littéraires, cabinets de lecture, spectacles font de Pétersbourg une grande capitale européenne. La cité est en même temps le centre d'un Etat en pleine expansion, qui s'affiche à l'occasion des parades militaires de Nicolas Ier et dont le dynamisme surprend les étrangers. A la fin du siècle, la révolution industrielle bouleverse le visage de Pétersbourg alors même que la société russe s'y enracine. La ville semble cependant marquée par la malédiction originelle qui, de Pouchkine à Dostoïevski, imprègne toute la littérature et que viennent illustrer des événement tragiques : l'inondation de 1824, l'assassinat d'Alexandre II, le Dimanche rouge de 1905. En 1914, Saint-Pétersbourg perd son nom : après la Révolution de 1917, elle cède à Moscou son statut de capitale, avant d'entrer dans l'ère soviétique.

05/1996