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Beaux arts

Le trait, le taillis, les aguets. Louis Pons, le dessins de 1947 à 1970

Dessinateur instinctif et autodidacte, Louis Pons a développé seul sa technique au fil d'une vie d'errance relative dans la campagne provençale, entre 1945 et 1970. Partant de la caricature, passant par le travail sur le motif, il est parvenu à ces pages saturées par lesquelles il s'est fait connaître : ratures encrées d'où se dégagent des figures fantastiques et organiques, mi-hommes mi-animaux, parfois érotisées et toujours empêchées, "drolatiques comédiens du dérisoire". "Singulier" est une des entrées du dictionnaire déréglé que Frédéric Valabrègue consacre ici à l'oeuvre du dessinateur. "Le singulier est un artiste minoré dans la mesure où son oeuvre ne se prête pas à un discours d'ensemble". D'où la nécessité d'un discours de détail. Epousant donc au plus près la biographie de l'artiste, reliant entre eux ses thèmes et ses caractères distinctifs, démontant les assimilations forcées qui ont affecté son travail, réactivant un corpus d'oeuvres trop mal connues, l'écrivain fait apparaître, au milieu de leur opacité apparente, comme la constellation du dessein qui les guide. Méthode bien digne de la pratique de Louis Pons : "Dessiner, pour lui, cela veut dire donner un coup de sonde dans une poche nocturne grossie par toutes les terreurs innommables".

01/2021

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Livres 3 ans et +

Le petit garçon de la forêt

Au fil des saisons, le petit garçon de la forêt et son nouvel ami venu du village ont peu à peu appris à se connaître, à s'apprivoiser l'un l'autre. Le petit garçon de la forêt, tout doucement, s'est aventuré au-delà de l'ombre protectrice des grands arbres. Tandis que son ami, à son tour, s'est laissé entraîner sous les ramures, accompagné du regard silencieux des habitants des lieux. Au fil des saisons, complice de cette amitié qui ne demande qu'à s'épanouir, toute la forêt bruisse et ondoie. Pleine de vie cachée, d'odeurs délicates, d'animaux timides et de merveilles à découvrir, encore et encore. Le petit garçon de la forêt et son ami du village ne se quittent plus - ou presque -, si heureux d'avoir l'un et l'autre quelqu'un avec qui tout partager - ou presque. Alors un jour, certain qu'ils sont amis pour de vrai, amis pour la vie, le petit garçon se résout à quitter la forêt. C'est un peu difficile : la forêt est douce et tendre, et il faut dire adieu. Mais c'est l'été à nouveau, et tout va pour le mieux : il va rejoindre son ami au village, enfin.

10/2012

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Littérature française

Les bacheliers perdus

A côté des manuscrits du Bachelier et de L'insurgé, le fonds Jules Vallès de la Bibliothèque nationale renferme les manuscrits de deux étonnants romans d'apprentissage inachevés et inédits. Ils racontent les déboires de deux bacheliers pauvres. Le premier, Aristide Gerdy, fils d'un proviseur de province, échoue successivement au concours de l'Ecole Normale Supérieure et à la licence. Le second, André Gerdit, issu d'une famille de petits paysans propriétaires, obtient la licence de droit pour s'apercevoir trop tard qu'il n'a pas les moyens matériels d'exercer le métier d'avocat. En dépit du soutien de parents aimants, tous deux sont voués à la misère tant par leur origine modeste que par la vacuité de leurs diplômes. Leur parcours présente de nombreux points communs avec celui du jeune Vallès. "Victimes du livre" comme lui, Aristide et André ne sont cependant pas des "réfractaires" — le premier surtout — mais des "réguliers" que leur innocence et la malchance, tout autant que leur origine modeste, condamnent. Probablement rédigées sous l'Empire entre 1866 et 1868, ces "Mémoires d'un naïf" préfigurent les "Mémoires d'un révolté", titre original du Bachelier, dont ces manuscrits, chargés de ratures, de corrections et d'ajouts, éclairent singulièrement la genèse.

12/2018

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Histoire de France

Cette année, les pommes sont rouges. "C'était la drôle de guerre de mon grand-père"

Tout commence par un simple carnet de la taille d’un cahier d’écolier, aux lignes régulières, dont Laurent Gerra ne s’est jamais séparé et auquel il a toujours accordé la première place dans son caeur. II s’agit du Journal de guerre de son grand-père, qui l’a écrit sous ses yeux, lorsqu’il était enfant. Avec quelques ratures ici ou là, le texte a été rédigé d’un seul jet, comme un récit qu’on porte en soi depuis trop longtemps. Bien des années plus tard, l’humoriste décide de le faire connaître. D’autant que ces souvenirs témoignent de la « drôle de guerre » vécue par tant de Français à partir de l’été 1939... Et voilà que revivent sous nos yeux un autre temps, une autre époque et l’irréductible complicité entre un grand-père et son petit-fils. Car Laurent Gerra a grandi auprès de cet homme qui lui a raconté sa guerre, de la mobilisation à son entrée en résistance, mais aussi la vie, la nature qu’il aimait tant et, sans le savoir, lui a mis le pied à l’étrier en lui offrant un jour, son premier public. Ce fut le déclic de la passion. II n’avait pas 5 ans...

10/2015

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Littérature française

Sous les feux d'artifice

Seul le bruit de la fête peut couvrir celui de la guerre. Lorsqu'un navire yankee entre en rade de Cherbourg un matin de juin 1864 pour provoquer l'Alabama, corvette confédérée que la guerre de Sécession condamne à errer loin des côtes américaines, les Français n'en croient pas leurs yeux. Au même moment, Charlotte de Habsbourg, fraîchement couronnée impératrice du Mexique, découvre éberluée un pays à feu et à sang. Le monde tremble. Mais le bruit des guerres du Nouveau Continent ne doit pas empêcher la France de s'amuser. Encore moins de s'enrichir. Théodore Coupet, journaliste parisien, l'a bien compris. Envoyé à Cherbourg pour couvrir l'inauguration du casino, il rencontre Mathilde des Ramures, dont le mari s'est ruiné au jeu avant de partir combattre au Mexique. Ensemble, ils décident de transformer la bataille navale en un gigantesque pari dont ils seront les bénéficiaires. A condition d'être les seuls à en connaître le vainqueur... Pendant cette semaine brûlante, des feux d'artifice éclatent de chaque côté de l'Atlantique. Dans le ciel de Mexico comme dans celui de Cherbourg, ils couvrent les craquements d'un vieux monde qui se fissure et menace d'engloutir dans sa chute ceux qui l'ont cru éternel.

08/2022

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Beaux arts

Pénurie. Lettre

Pour leur deuxième collaboration, l'écrivain Jérôme Meizoz a remis un texte sous forme de lettre au peintre Zivo. Celui-ci l'a retranscrite intégralement à la plume en l'enrichissant de dessins à l'encre. « J'ai fait de lentes méditations en mettant en évidence les émotions qui émanent des mots. Je me suis laissé guider par l'amitié que j'entretiens avec Jérôme Meizoz, dans une espèce de page à page, explorant une troisième dimension entre lui, Pénurie et moi. » De cette lettre manuscrite, qui nous parvient sans date, adresse, ou signature, se dégage un sentiment d'urgence. Car la situation décrite est tragique. L'hiver qui s'est emparé des lieux semble avoir figé la vie, rendant le quotidien difficile et l'avenir incertain. La plume de Zivo, qui ne s'interdit ni ratures ni libertés de mise en page, démultiplie la fragilité et l'intensité de ce qui se révèle être un appel à l'aide. Si nous ne savons pas d'où provient cette lettre, elle nous est bel est bien adressée. Elle nous renvoie à des souvenirs possibles et des lieux indéterminés mais nous invite aussi à scruter la société contemporaine. La pénurie matérielle étant aussi celle de l'esprit, l'appel à l'aide tient lieu d'avertissement. La belle âpreté de ce travail de collaboration séduit et bouscule.

11/2013

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Poésie

Passeports délayés

" La poésie m'a aidé tout au long de ma vie. Quand je me sens en "état de poésie", je suis traversé, transpercé de phrases, une musique de mots, une incantation, et subitement le poème vient. D'un seul coup, d'un seul trait, sans ratures, je fixe sur le papier un instant une émotion impossible à dire avec les mots de la prose. Ecrire un poème est un don d'amour. Lire un poème est un don d'amour. Pour moi, la poésie est amour... " .D.G. " Indéniablement, tu es un poète " avait dit un jour Jean Cocteau à Daniel Gélin, L'acteur a largement justifié ce jugement. Son univers poétique d'un charme tout personnel se reflète dans Passeports Délayés comme dans ses quatre recueils déjà publiés dont Le sang de mes songes (Grand Prix des Poètes de la Sacem 1996). Le choix des poèmes de ce recueil a été voulu par Daniel Gélin. Nous suivons sa poésie exploratrice, nous lisons ses mots imagés sur l'amour du jardin, sur les êtres qu'il aime, mais aussi sur sa vision du monde. Ses phrases vibrent et nous font vivre ses histoires. Une grande poésie humaniste, d'un poète au grand cœur. Sans oublier le grand comédien d'un nombre imposant de films dont certains sont devenus des classiques: Rendez-vous de juillet, Mort en fraude, Le Testament d'Orphée...

10/2005

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Littérature française

Solbosch

"C'est une forêt pleine d'enchantements, aux beautés émouvantes et variées. On y trouve des allées majestueuses qui s'enfoncent sous les hautes ramures comme d'immenses nefs de cathédrales ; des sentiers sinueux et pittoresques, où les branches des buissons vous fouettent le visage, et qui tantôt escaladent un raidillon, tantôt descendent dans un vallon obscur vers les eaux dormantes d'un étang qui étale sa face lumineuse sous l'azur du ciel". (Iwan Gilkin) Longtemps demeuré agricole, le plateau du Solbosch a été urbanisé en plusieurs phases, à la suite de l'Exposition universelle de 1910. Il comprend, à l'est, l'Université, des logements et le cimetière d'Ixelles ; plus au sud, la chapelle de Boondael : un quartier voué à l'habitat, à l'éducation, au repos, dominical ou éternel, à cheval entre le territoire de Bruxelles et celui d'Ixelles. A l'ouest et au sud, le bois de la Cambre et la forêt de Soignes, poumons verts de la capitale. Nombre d'écrivains ont été formés à l'Université, qu'ils n'ont pas manqué de décrire dans leurs oeuvres. Comme leurs confrères et consoeurs, ils évoquent aussi souvent les espaces de loisir, méditent au cimetière, animent les lieux culturels, vivent dans et rêvent de cet espace, à l'instar d'Iwan Gilkin évoquant la forêt de son enfance. Ce guide leur donne la parole.

10/2022

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Littérature étrangère

Oeuvres complètes. Tome 1, Petits écrits

Kleist a trop souffert du mépris des classiques, et de Goethe en particulier, pour qu'on lui fasse la tragique injure de le ranger parmi eux. Il n'était nulle part chez lui, dans aucun courant littéraire, pas même le romantisme - destin qu'il a partagé avec Hölderlin. Ce premier volume des œuvres complètes de Kleist, qui vient compléter la correspondance publiée par Jean-Claude Schneider chez Gallimard, contient ce que l'on a coutume de rassembler sous le titre de Petits écrits ainsi que, pour la première fois, tous les poèmes. On trouvera dans ces textes, souvent publiés dans des revues et des journaux et dont la diversité ne doit pas cacher l'importance, des essais admirables, dont le célèbre Sur le théâtre de marionnettes mais aussi De l'élaboration progressive des idées par la parole, Considérations sur le cours du monde, De la réflexion, Impressions devant un paysage matin de Friedrich, etc. La phrase de Kleist, faite d'appels, de piétinements, d'élans avortés et repris, est souvent rebelle, et c'est dans les ramures tantôt torturées tantôt jaillissantes de cette écriture que la pensée prend son essor. Mouvement complexe que tente de rendre la présente traduction en suivant au plus près cette langue inimitable, entre glace et granit, envolées paniques et pointes d'humour. Car si Kleist fut un des plus grands écrivains de son époque, il ne fut jamais l'homme d'un seul style.

02/1999

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Poésie

Les souvenirs et les regrets aussi

Première fois qu'on se rencontre, on s'embrasse. Deuxième fois qu'on se voit, on fait l'amour. Troisième fois qu'on se retrouve, on se sépare... déjà ? Petits instantanés d'une vie amoureuse, ces fragments décrivent des rencontres d'un point de vue féminin. Entre les décalages, les déconvenues, les ratages et les espoirs, survient parfois une rencontre inattendue qui ébranle et laisse une marque. J'essaie d'être toutes ces femmes que je pense avoir en moi. Toutes en même temps, toutes à la fois. Cela provoque en moi des séismes : pensées contradictoires, clairs obscurs, ratures à mes phrases, En filigrane se profilent quelques questions : dans l'océan moderne des réseaux toujours plus abondants, comment rencontrer l'autre ? comment se confronter à la quête d'une rencontre vraie ? Avec des bribes poétiques, Sara Gréselle propose des éléments de réponse au travers d'un regard bienveillant sur les rencontres amoureuses d'aujourd'hui. Les relations sont décrites pour ce qu'elles sont, sans hiérarchie ni jugement, et l'on passe avec bonheur des rencontres fugitives aux trajectoires qui se croisent, se séparent ou se retrouvent, des relations complexes aux rencontres empreintes de douceur. Le ton oscille entre humour et légèreté, justesse et tendresse, simplicité, naïveté, vulnérabilité. Un ton renforcé par les dessins qui eux aussi nous parlent de ces corps qui s'ajustent dans l'espace et le temps, solitaires, mais reliés. Véritable coup de coeur pour ces bribes amoureuses des temps modernes !

02/2021

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Littérature française

Alger, journal intense

Un Algérien, c'est quelqu'un qui est arrivé jusqu'à la lune et l'a trouvée fermée. Carnets de Karim Fatimi, 5 juillet 2012 Karim Fatimi, astrophysicien de renom, meurt sur la route de Bologhine près de la "Maison hantée". Mounia, sa femme, dévastée, entame alors un journal pour exorciser son chagrin. En parallèle, guidée par un étrange voyeurisme, elle décide de se plonger dans les innombrables écrits de toutes sortes accumulés par son mari. Le lecteur passe d'une narration à l'autre, reformant alors le puzzle de l'univers tourmenté de Karim Fatimi, écrivain écorché vif, mais aussi époux, père, fils, frère, amant, découvrant chaque moment clé de sa vie : Octobre 1988,1a décennie noire, la naissance de leur fille ou encore ce mystérieux 28 novembre 1994... A la croisée de plusieurs genres, ce roman-radiographie de l'Algérie contemporaine relève le pari de recréer le chaos des années 1990 par l'expérimentation formelle : le texte est mots, ratures, photos, pages arrachées, papiers d'emballage, dessins... fragments, fracas, convulsions. Par sa langue ludique et généreuse, Mustapha Benfodil livre le lecteur aux mains d'un destin à l'humour parfois rose, parfois noir. "... je ne peux concevoir l'écriture autrement que comme un puzzle dont les pièces sont éparpillées clans toutes les régions de la vie, du corps et du logos. Dans cette tâche, je dirais que mes plus belles pépites restent encore les perles du quotidien."

09/2019

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Contes et nouvelles

Cent vingt

Impossible de dénombrer les lieux, les personnages ou les idées contenus dans ces pages. On sait qu'on y croise pêle-mêle Borges, Nina Simone, Mallarmé, Kurt Schwitters ou Hildegarde von Bingen... Mais où finira la liste ? Cet ensemble de nouvelles génère spirales et aspirations, en un vortex vertigineux. Livre-objet inclassable, en invention perpétuelle, CENT VINGT rassemble toutes les manies d'un écrivain-acrobate, agile en litté- ratures historique, poétique, ou merveilleuse. Léo Henry pourrait écrire sur tout et n'importe quoi. C'est d'ailleurs ce qu'il a fait, une fois par mois, tous les mois, pendant dix ans. Et c'est le livre que vous avez sous les yeux. Cent vingt nouvelles, dont une cinquantaine de collaborations avec d'autres artistes - photographes, peintres, musiciens, écrivains - sous forme de polar, de cauchemar, de saloon ou de site en HTML. Léo Henry brille dans l'organisation du désordre, il se donne la possibilité de déplier son style dans toutes les situations : inépuisable d'inventivité et de poésie. Dans ce livre qui déborde sans cesse, la lecture devient elle-même une expérience du labyrinthe. On se prend au jeu du pistage : déplier une affiche flowchart, surprendre une voix lointaine sur un enregistrement grésillant, chercher le détail crucial dans une photo. Succession de passages entre souvenirs et rêves, personne à ce jour n'en a épuisé les galeries. CENT VINGT compile les trésors d'un défi tenu sur dix ans, d'une écriture minutieuse et complice.

09/2023

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Littérature française

Terminus Babel

Après Alger, journal intense, son dernier ouvrage paru aux Editions Macula, Mustapha Benfodil poursuit son expérimentation formelle avec Terminus Babel : le texte est mots, ratures, dessins, prose, poésie... fragments, fracas, convulsions. Le narrateur de Terminus Babel est... un livre... Un livre abîmé par une lectrice maladroite, qui se retrouve mis au rebut, prêt pour le pilon. Ce livre, K'tab ("livre" en arabe) a une mémoire, la sienne propre, qui se souvient de ceux dont les mains ont caressé sa couverture ; la mémoire de "L'Ecrivain" , dont il connaît la vie et les pensées dans ses moindres recoins ; la mémoire d'Alger et de l'Algérie aussi. Après sa belle vie dans les rayonnages supérieurs de la Grande Bibliothèque, K'tab se retrouve dans une salle de transit, l'antichambre du pilon, avec ses compagnons d'infortune dont il partage la destinée : le distingué CRAIPU (Critique de la Raison Pure, Emmanuel Kant) ; l'austère TraiDez (Traité du désespoir, Sören Kierkegaard), mais aussi CHEQMENUP (Chemins qui ne mènent nulle part, Heidegger) ; ToTab (Totem et Tabou, Freud) ; A Prendre ou à Lécher (San Antonio)... Un artiste a alors l'idée d'un projet qui va éloigner pour quelque temps K'tab et ses amis des atroces perspectives du pilon et nous permettre d'entendre son histoire... et sa vision du monde. Cette trame un peu fantasque est le point de départ d'une plongée dans les affres de la création littéraire, dans les pensées profondes et parfois inavouées de "L'Ecrivain" , petits tracas du quotidien qui l'empêchent d'écrire, perles du quotidien qui l'inspirent, bonheurs, malheurs, espoirs, souvenirs, K'tab connaît tout des moindres pensées de son auteur.

06/2023

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Correspondance

Jacques Viard. Lettres d'un jeune homme

Internet a tue? la correspondance. Adresse?es successivement a? sa fiance?e, a? son amie de coeur et a? deux camarades, les lettres de Jacques Viard rassemble?es par son fils te?- moignent d'un genre litte?raire en voie de disparition. Elles traversent plusieurs frontie?res, car Jacques est passe? du cloi?tre au mariage, de Metz a? Marseille, de droite a? gauche. Le roman d'amour et l'inquie?tude sur l'avenir de la civilisation europe?enne al- ternent sans cesse, se relanc?ant l'un l'autre, alimente?s pas les petits faits du quoti- dien, la vie de famille, la vie de colle?ge, l'adaptation d'un Vosgien a? la lumie?re de la brillante Me?diterrane?e. Cela, au fil d'une plume aile?e, sans ornement, obse?de?e par le de?sir de faire socie?te?, d'unir, de participer. On sera d'abord plonge? dans l'atmosphe?re tre?s catholique des colle?ges de je?suites avant et pendant la guerre, mais on en sortira assez vite, car l'esprit critique de Jacques, arme? de l'immense culture d'un agre?ge? de litte?ratures franc?aise, latine et grecque, tourne a? l'he?re?sie pour se rapprocher du marxisme sans s'y bru?ler avant de se stabi- liser sur la tradition du socialisme re?publicain. Jacques a donc parcouru toutes les cases du jeu politique sauf une, l'individualisme et l'esprit bourgeois : voila? l'ennemi. L'intellectualisme universitaire est son autre be?te noire. On de?couvrira un caracte?re, impatient, exigeant, hypersensible, qui voit tout a? travers une loupe, obse?de? par le but pe?dagogique de re?novation, se livrant a? une introspection continue qui fait de la psychologie un autre inte?re?t de ce livre.Internet a tue? la correspondance. Adresse?es successivement a? sa fiance?e, a? son amie de coeur et a? deux camarades, les lettres de Jacques Viard rassemble?es par son fils te?- moignent d'un genre litte?raire en voie de disparition. Elles traversent plusieurs frontie?res, car Jacques est passe? du cloi?tre au mariage, de Metz a? Marseille, de droite a? gauche. Le roman d'amour et l'inquie?tude sur l'avenir de la civilisation europe?enne al- ternent sans cesse, se relanc?ant l'un l'autre, alimente?s pas les petits faits du quoti- dien, la vie de famille, la vie de colle?ge, l'adaptation d'un Vosgien a? la lumie?re de la brillante Me?diterrane?e. Cela, au fil d'une plume aile?e, sans ornement, obse?de?e par le de?sir de faire socie?te?, d'unir, de participer. On sera d'abord plonge? dans l'atmosphe?re tre?s catholique des colle?ges de je?suites avant et pendant la guerre, mais on en sortira assez vite, car l'esprit critique de Jacques, arme? de l'immense culture d'un agre?ge? de litte?ratures franc?aise, latine et grecque, tourne a? l'he?re?sie pour se rapprocher du marxisme sans s'y bru?ler avant de se stabi- liser sur la tradition du socialisme re?publicain. Jacques a donc parcouru toutes les cases du jeu politique sauf une, l'individualisme et l'esprit bourgeois : voila? l'ennemi. L'intellectualisme universitaire est son autre be?te noire. On de?couvrira un caracte?re, impatient, exigeant, hypersensible, qui voit tout a? travers une loupe, obse?de? par le but pe?dagogique de re?novation, se livrant a? une introspection continue qui fait de la psychologie un autre inte?re?t de ce livre.

11/2023

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Philosophie

Qu'appelle-t-on philosopher ?

La philosophie se pose souvent à elle-même la question de sa définition. Mais nous ne savons rien, ou presque, de ses manières de faire au Jour le jour. Les philosophes aiment en effet à cacher les pistes, tenir secrètes les hésitations et gommer les ratures. Et nous sommes moins curieux des documents de leur travail que de ceux des écrivains, considérant que journaux, brouillons ou correspondances sont déjà de la littérature, pas encore de la philosophie. Il est bien sûr quelques exceptions, tels les fragments posthumes de Nietzsche, le dossier du Livre des passages de Walter Benjamin, les carnets de Wittgenstein. Mais c'est peu pour tenter de relier le visible et l'invisible, les idées et les intuitions. Récemment publié, le Journal de pensée d'Hannah Arendt offre de quoi surprendre quiconque est familier de son œuvre comme le lecteur en quête d'une réponse à la question : qu'appelle-t-on philosopher ? Il illustre admirablement une pratique, un style, un ethos de la pensée. Arendt est demeurée rétive aux programmes de la philosophie, préférant s'adonner à ce qu'elle nommait " pensée libre ". Ses exercices quotidiens doivent beaucoup à la fréquentation des livres classiques, qu'elle cite et commente " pour avoir des témoins, également des amis ". Nous y voyons des idées qui surgissent d'un mot noté au hasard des lectures, se déploient en ligne droite ou bifurquent, s'agencent en tables de catégories, trouvent enfin la forme d'un article ou d'un livre. Mais nous y découvrons aussi des chemins qui ne mènent nulle part et les raisons de quelques échecs. Séjournant dans l'antichambre des livres, serons-nous tentés, pour finir, de donner raison à Kant et dire à sa suite que " le philosophe n'est qu'une idée " ?

03/2006

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Biographies

Victor Hugo. Le forçat des lettres

Le dernier géant La vie et l'oeuvre de Victor Hugo (1802-1885) incarnent le XIXe siècle par leur éclectisme, leur caractère visionnaire et leur immensité. Que ce soit en poésie (Les Rayons et les Ombres, Les Orientales), au théâtre (Hernani, Ruy Blas) ou naturellement dans ses romans en particulier Notre-Dame de Paris et Les Misérables, ce génie - qui a dépassé en notoriété son idole de jeunesse Chateaubriand - a bouleversé l'histoire de la littérature avant de demeurer dans la mémoire collective jusqu'à nos jours. Mais Victor Hugo fut aussi un politique de grande envergure, le romantique ultra de la jeunesse laissant place à l'orléaniste social de la maturité avant de finir en prophète de la République, accablant de ses traits en vers et en prose Napoléon III (Les Châtiments, Histoire d'un crime) tout en dressant l'irremplaçable chronique de son temps dans Choses vues. Le récit de ses vies multiples s'appuie sur une iconographie d'exception, en particulier la reproduction de superbes dessins et des manuscrits du " voyant " auxquels s'ajoutent de nombreux portraits, notamment photographiques, et bien entendu le colossal fond Hugo de la Bibliothèque nationale de France, riche en manuscrits aux extraordinaires ratures, en lettres d'amour bouleversantes, en notes intimes, dont quelques-unes inédites, et enfin en une incroyable collection de dessins, qui révèlent l'immense talent de Hugo, artiste majeur de son temps, peignant sans relâche à l'aide de gouache, d'encre et de café des vues apocalyptiques, des tempêtes hallucinées et des châteaux fantastiques. L'alliance spectaculaire du manuscrit et de l'image, au coeur même du projet de la " Bibliothèque des Illustres ", n'avait jamais été aussi bien mise en avant qu'avec les oeuvres extraordinaires léguées par " l'Homme océan ".

10/2023

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Instruments de musique

L'Homme qui fait chanter les pierres. Célébration d'une musique originelle

Emmanuel Dilhac, après avoir répertorié maintes possibilités de gestes induits selon la matière ou la forme, fait en sorte que les objets sonores et lui s'apprivoisent et renouent pour sonner au mieux de leurs qualités. En une quête passionnée, le musicien s'initie au jeu de la rencontre avec l'élément naturel. Il remarque que ses gestuelles et techniques manuelles, sont identiques aux phénomènes d'actions et de mouvements utilisés encore aujourd'hui par "Dame Nature" , correspondant ainsi aux synchronisme et mimétisme établis au cours des temps ou encore à une ordonnance selon des énergies dont nous serions des échos. Artiste exigeant, il tente de se rapprocher d'un "Tout" organisé, de louer et de sublimer en quelque sorte, là où magie et mystère se confondent... Selon le poète Victor Hugo : "Il n'est pas de bruit où Dieu n'ait pas mis le verbe" . "Le corps humain n'est-il pas lui aussi composé de matières lisses agissant sur une forte charpente, capables de produire elles aussi des tonalités, des sons et même des langages ? Notre ossature n'est-elle pas de pierre ? Nos cheveux n'ont-ils pas des allures d'algues, nos yeux ne sont-ils pas semblables aux anémones ? Nos mains, nos pieds ne sont-ils pas comme autant de racines ? Nos bronches et nos veines comme des ramures et des branchages, notre salive et notre sang ne sont-ils pas issus d'un même flot ? "D'autres langages" ne peuvent-ils pas tous être identifiés à des marées, à des vagues... Dans la Création, le patrimoine génétique ne serait-il pas le même pour toutes les matières ? " Ce long travail d'observations et d'expériences, il le poursuit parallèlement dans son oeuvre picturale ; il lui apparaît qu'il serait possible de dégager un alphabet universel et fondamental des formes comme des sons.

03/2023

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Récits de voyage

Japoneries d'automne

Au cours de sa vie, Pierre Loti s'est rendu cinq fois au Japon pour des séjours de plusieurs semaines à chaque fois, entre 1885 et 1901. L'archipel nippon lui a inspiré deux romans : le célèbre Madame Chrysanthème (1887) et La Troisième Jeunesse de Madame Prune (1905). C'est entre ces deux oeuvres qu'ont paru les Japoneries d'automne (1889) qui rassemblent des impressions de voyage sur différents sites comme l'indiquent les titres des chapitres : "Kioto, la ville sainte", "Un bal à Yeddo" (bal donné au palais Rokou Meïkan), "Extraaordinaire cuisine de deux vieux" (visite dans la campagne proche de Yokohama), "Toilette d'impératrice" (séjour à Kamakura, ancienne capitale), "Trois légendes rustiques", "La Sainte Montagne de Nikko", "Au tombeau des samouraï " (Loti se rend sur la tombe des fameux quarante-sept samouraïs), "Yeddo" et "L'impératrice Printemps". Cette relation de voyage offre une excellente image du Japon à l'époque de l'ère Meiji où il commence à s'ouvrir. Dans son style admirable, Loti invite le lecteur à le suivre dans son regard qui cherche à comprendre cette civilisation si difficile d'accès. En témoigne cet extrait du chapitre consacré à la montagne de Nikko : "C'est, sous le couvert d'une épaisse forêt, au penchant de la Sainte Montagne de Nikko, au milieu de cascades qui font à l'ombre des cèdres un bruit éternel, - une série de temples enchantés, en bronze, en laque aux toits d'or, ayant l'air d'être venus là à l'appel d'une baguette magique, parmi les fougères et les mousses, dans l'humidité verte, sous la voûte des ramures sombres, au milieu de la grande nature sauvage".

04/2017

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Arendt

Qu'appelle-t-on philosopher ? L'atelier d'Hannah Arendt

La philosophie se pose souvent à elle-même la question de sa définition. Mais nous ne savons rien, ou presque, de ses manières de faire au jour le jour. Les philosophes aiment en effet à cacher les pistes, tenir secrètes les hésitations et gommer les ratures. Et nous sommes moins curieux des documents de leur travail que de ceux des écrivains, considérant que journaux, brouillons ou correspondances sont déjà de la littérature, pas encore de la philosophie. Il est bien sûr quelques exceptions, tels les fragments posthumes de Nietzsche, le dossier du Livre des passages de Walter Benjamin, les carnets de Wittgenstein. Mais c'est peu pour tenter de relier le visible et l'invisible, les idées et les intuitions. Récemment publié, le Journal de pensée d'Hannah Arendt offre de quoi surprendre quiconque est familier de son oeuvre comme le lecteur en quête d'une réponse à la question : qu'appelle-t-on philosopher ? Il illustre admirablement une pratique, un style, un ethos de la pensée. Arendt est demeurée rétive aux programmes de la philosophie, préférant s'adonner à ce qu'elle nommait "pensée libre". Ses exercices quotidiens doivent beaucoup à la fréquentation des livres classiques, qu'elle cite et commente "pour avoir des témoins, également des amis". Nous y voyons des idées qui surgissent d'un mot noté au hasard des lectures, se déploient en ligne droite ou bifurquent, s'agencent en tables de catégories, trouvent enfin la forme d'un article ou d'un livre. Mais nous y découvrons aussi des chemins qui ne mènent nulle part et les raisons de quelques échecs. Séjournant dans l'antichambre des livres, serons-nous tentés, pour finir, de donner raison à Kant et dire à sa suite que "le philosophe n'est qu'une idée" ?

09/2023

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Poésie

Le Bestiaire n°III de Marcel Broodthaers. Poèmes, 1960-1963

Dans Le Bestiaire de Marcel Broodthaers, figure majeure de l'art post-duchampien dont on célébrera le centenaire en 2024, un réseau secret de correspondances relie les animaux réels ou imaginaires qu'on croise au fil des pages ? : l'abîme, l'agneau, l'aigle, l'alcoolique, le banquier, le boeuf, l'huile et le vinaigre, la mer, le rhinocéros... Leur seule énumération communique déjà une joie venue de l'enfance, joie de semer le désordre dans les catégories ordinaires. Marcel Broodthaers, relisant et détournant les Fables de Jean de la Fontaine, cherche à brouiller la frontière entre humain et non-humain ? : "? tout est emmêlement - la figure naïve de l'animal et la figure innocente de l'homme ? ", note Jean Daive, passeur avec Maria Gilissen-Broodthaers de sa poésie. Pour approcher ces nuances infinies, qui travaillent les frontières entre les règnes comme elles travaillent les règnes eux-mêmes, l'écriture de l'artiste belge se fait labile, tramée de dessins et de ratures qui l'interrompent et la relancent. A l'image de ce qu'il avait fait avec Un coup de dés jamais n'abolira le hasard de Stéphane Mallarmé, dont il avait caviardé chaque vers pour repousser plus loin encore la limite entre sens et non- sens, il ne cesse dans Le Bestiaire de raturer ce qu'il écrit. Les poèmes de ce volume relèvent d'une intranquillité enthousiaste, comme le souligne Jean Daive ? : "? dire et raturer, redire et raturer, écrire et raturer, et raturer la rature, et de nouveau la rature la raturer et l'expliciter autrement ? "... Cette intranquillité se traduit dans l'entremêlement d'un désir d'écrire de la poésie et d'un désir de dépasser la poésie. On peut se souvenir que c'est à partir d'une cinquantaine d'exemplaires invendus des poèmes de son Pense-Bête qu'il réalisait sa première oeuvre plastique en 1963-1964, en les figeant dans une base informe de plâtre. Plus tard, ce sont deux vers du Bestiaire qui lui donneront l'idée de son fameux musée imaginaire, initié en 1968, le Département des aigles ? : "? Ô Tristesse, envol de canards sauvages / Ô Mélancolie, aigre château des aigles ? "... Comme si sa pratique conceptuelle et critique naissait chaque fois des cendres de sa poésie.

03/2024

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Pléiades

Oeuvres romanesques complètes. Coffret en 2 volumes

Cela commence bien pour Vian, l'écrivain. Queneau aime Vercoquin et le plancton. Gallimard accepte ce premier roman puis un deuxième, L'Ecume des jours. Sartre reçoit l'auteur aux Temps modernes, où paraîtront ses Chroniques du Menteur. J'irai cracher sur vos tombes fait scandale – un vrai scandale, du premier coup, celui que tant d'artistes attendent en vain toute leur vie... Et pourtant, cela ne prend pas. Les seuls romans de Vian qui connaissent le succès de son vivant sont ceux qu'il signe Sullivan. Les autres ne trouvent pas leur public. Le dernier, L'Arrache-coeur, sept ans à peine après Vercoquin, est un ultime échec. Vian en conclut que sa destinée ne sera pas littéraire. Il renonce au roman. Sa célébrité est alors à son comble, pour d'autres raisons. "Oh ! je fais dans pas mal de choses, n'adjudant ; ingénieur, auteur, traducteur, musicien, journaliste, interprète, jazzologue, et maintenant directeur artistique d'une maison de disques. — Ouais... je vois..." répond l'adjudant, "bon à tout, bon à rien..." Le personnage de Vian – trompinette, tourniquette et cor à gidouille – prend beaucoup de place, il est vrai, jusqu'à masquer en partie son oeuvre. Résultat : au lendemain de sa mort prématurée, la plupart de ses livres "littéraires" sont introuvables. Le succès viendra plus tard, au rythme des rééditions posthumes, et il sera accompagné d'une certaine reconnaissance. Mais prend-on vraiment l'écrivain au sérieux ? L'imaginaire de Vian déconcertait ses contemporains. On a parfois l'impression, aujourd'hui, que son humour embarrasse les nôtres. C'est ainsi ; Vian trouvait le sérieux risible et voyait dans le rire une chose sérieuse. Dans son arbre généalogique littéraire figurent les noms de Rabelais, Swift, Carroll, Jarry, Queneau. Cette édition réunit les romans, les nouvelles et les scénarios de Boris Vian, ainsi qu'un choix de textes brefs qui, bien que non fictionnels (encore que certaines chroniques soient fort "romancées"), éclairent son univers imaginaire. Précisément, à quoi ressemble-t-il, cet univers ? A un monde parallèle au nôtre et communiquant avec lui, doté de son langage propre, irréductible aux catégories convenues (fantastique, science-fiction), aussi contrasté que le désert à rayures de L'Automne à Pékin, mais concerté, cohérent, à la fois poétique et réel : "l'histoire est entièrement vraie, puisque je l'ai imaginée d'un bout à l'autre. Sa réalisation matérielle proprement dite consiste essentiellement en une projection de la réalité en atmosphère biaise et chauffée, sur un plan de référence irrégulièrement ondulé et présentant de la distorsion." Langage d'ingénieur, mais il cache une définition du récit poétique, au service de thèmes graves – la difficulté d'être, l'usure de toute chose, l'angoisse de la mort – qui chez Vian sont transfigurés par la magie du rêve.

01/2020

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Art textile

Hélène Henry. Les tissus de la modernité, Edition bilingue français-anglais

Née en 1891, passionnée par la peinture et la musique, Hélène Henry n'a jamais suivi aucune formation spécifique lorsqu'elle arrive à Paris, à 25 ans. Elle commence par acheter un petit métier à main, s'installe dans un atelier et crée des écharpes qu'elle vend à des couturiers comme Worth ou Nicole Groult. Elle apprend seule à se servir de son métier à tisser et en 1923, elle montre des essais à Francis Jourdain, dont les poteries l'inspirent. Il expose ses créations dans sa boutique et la présente à Pierre Chareau et au cercle de leurs amis "modernes" (Paul Poiret, Pierre Legrain, Jacques-Emile Ruhlmann). La même année, elle s'installe dans un atelier plus grand. H. Henry dessine et peint : bandes, rayures, damiers, motifs géométriques ou dégradés subtils d'une seule teinte. Elle expérimente de nouvelles techniques pour juxtaposer ou opposer des matières ou des points de tissage, en invente de nouveaux. Par le jeu des reliefs et des masses, ses créations semblent être réalisées en trois dimensions. Elle est la première en France à utiliser des fibres artificielles, rayonne ou viscose-fibrane, qu'elle croise avec des fils de coton et de laine. En 1925, elle participe à l'ambassade française du pavillon de la Société des artistes décorateurs (SAD), qui lance le style Arts déco lors de l'Exposition internationale des arts décoratifs et industriels modernes de Paris, où ses tissus sont exposés dans le bureau-bibliothèque de P. Chareau et dans la salle de repos. Elle quitte la SAD en 1929 pour participer à la fondation de l'Union des artistes modernes (UAM), aux côtés de Mallet-Stevens, Herbst, Jourdain, Templier, Charlotte Perriand, Sonia Delaunay et d'Eileen Gray, entre autres. Elle reçoit des commandes pour la Villa Noailles de Mallet Stevens, à Hyères (1924) ; le palais du maharajah d'Indore (1930) ; le palais de la Société des nations, à Genève ; le paquebot Normandie ; l'Exposition internationale des arts et techniques de Paris en 1937. Après la guerre, elle participe, avec ses anciens amis de l'UAM, aux expositions de la section "Formes utiles" du Salon des arts ménagers où elle décline ses écossais, ses bandes et ses constructions rigoureuses. Mais ses créations, réalisées à la main, en exclusivité pour un client précis, ne trouvent plus preneur : ses remarquables pièces uniques ne peuvent lutter avec les tissus industriels qui arrivent sur le marché européen. Elle supervise cependant le tissage de ses modèles jusqu'à sa mort, en 1965. 20 ans plus tard, son talent est redécouvert grâce à des galeristes spécialisés et à des expositions comme Les Années UAM, au musée des Arts décoratifs de Paris, fin 1988-début 1989, ou Pierre Chareau, au Centre Pompidou à Paris, (1993-1994).

08/2021

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Pléiades

Oeuvres romanesques complètes. Tome 2

Cela commence bien pour Vian, l'écrivain. Queneau aime Vercoquin et le plancton. Gallimard accepte ce premier roman puis un deuxième, L'Écume des jours. Sartre reçoit l'auteur aux Temps modernes, où paraîtront ses Chroniques du Menteur. J'irai cracher sur vos tombes fait scandale - un vrai scandale, du premier coup, celui que tant d'artistes attendent en vain toute leur vie. Et pourtant, cela ne prend pas. Les seuls romans de Vian qui connaissent le succès de son vivant sont ceux qu'il signe Sullivan. Les autres ne trouvent pas leur public. Le dernier, L'Arrache-cour, sept ans à peine après Vercoquin, est un ultime échec. Vian en conclut que sa destinée ne sera pas littéraire. Il renonce au roman. Sa célébrité est alors à son comble, pour d'autres raisons. « Oh ! je fais dans pas mal de choses, n'adjudant ; ingénieur, auteur, traducteur, musicien, journaliste, interprète, jazzologue, et maintenant directeur artistique d'une maison de disques. - Ouais. je vois » répond l'adjudant, « bon à tout, bon à rien ». Le personnage de Vian - trompinette, tourniquette et cor à gidouille - prend beaucoup de place, il est vrai, jusqu'à masquer en partie son ouvre. Résultat : au lendemain de sa mort prématurée, la plupart de ses livres « littéraires » sont introuvables. Le succès viendra plus tard, au rythme des rééditions posthumes, et il sera accompagné d'une certaine reconnaissance. Mais prend-on vraiment l'écrivain au sérieux ? L'imaginaire de Vian déconcertait ses contemporains. On a parfois l'impression, aujourd'hui, que son humour embarrasse les nôtres. C'est ainsi ; Vian trouvait le sérieux risible et voyait dans le rire une chose sérieuse. Dans son arbre généalogique littéraire figurent les noms de Rabelais, Swift, Carroll, Jarry, Queneau. Cette édition réunit les romans, les nouvelles et les scénarios de Boris Vian, ainsi qu'un choix de textes brefs qui, bien que non fictionnels (encore que certaines chroniques soient fort « romancées »), éclairent son univers imaginaire. Précisément, à quoi ressemble-t-il, cet univers ? À un monde parallèle au nôtre et communiquant avec lui, doté de son langage propre, irréductible aux catégories convenues (fantastique, science-fiction), aussi contrasté que le désert à rayures de L'Automne à Pékin, mais concerté, cohérent, à la fois poétique et réel : « l'histoire est entièrement vraie, puisque je l'ai imaginée d'un bout à l'autre. Sa réalisation matérielle proprement dite consiste essentiellement en une projection de la réalité en atmosphère biaise et chauffée, sur un plan de référence irrégulièrement ondulé et présentant de la distorsion ». Langage d'ingénieur, mais il cache une définition du récit poétique, au service de thèmes graves - la difficulté d'être, l'usure de toute chose, l'angoisse de la mort - qui chez Vian sont transfigurés par la magie du rêve.

10/2010

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Pléiades

Oeuvres romanesques complètes. Tome 1

Cela commence bien pour Vian, l'écrivain. Queneau aime Vercoquin et le plancton. Gallimard accepte ce premier roman puis un deuxième, L'Écume des jours. Sartre reçoit l'auteur aux Temps modernes, où paraîtront ses Chroniques du Menteur. J'irai cracher sur vos tombes fait scandale - un vrai scandale, du premier coup, celui que tant d'artistes attendent en vain toute leur vie. Et pourtant, cela ne prend pas. Les seuls romans de Vian qui connaissent le succès de son vivant sont ceux qu'il signe Sullivan. Les autres ne trouvent pas leur public. Le dernier, L'Arrache-cour, sept ans à peine après Vercoquin, est un ultime échec. Vian en conclut que sa destinée ne sera pas littéraire. Il renonce au roman. Sa célébrité est alors à son comble, pour d'autres raisons. «Oh ! je fais dans pas mal de choses, n'adjudant ; ingénieur, auteur, traducteur, musicien, journaliste, interprète, jazzologue, et maintenant directeur artistique d'une maison de disques. - Ouais. je vois.» répond l'adjudant, «bon à tout, bon à rien.» Le personnage de Vian - trompinette, tourniquette et cor à gidouille - prend beaucoup de place, il est vrai, jusqu'à masquer en partie son ouvre. Résultat : au lendemain de sa mort prématurée, la plupart de ses livres «littéraires» sont introuvables. Le succès viendra plus tard, au rythme des rééditions posthumes, et il sera accompagné d'une certaine reconnaissance. Mais prend-on vraiment l'écrivain au sérieux ? L'imaginaire de Vian déconcertait ses contemporains. On a parfois l'impression, aujourd'hui, que son humour embarrasse les nôtres. C'est ainsi ; Vian trouvait le sérieux risible et voyait dans le rire une chose sérieuse. Dans son arbre généalogique littéraire figurent les noms de Rabelais, Swift, Carroll, Jarry, Queneau. Cette édition réunit les romans, les nouvelles et les scénarios de Boris Vian, ainsi qu'un choix de textes brefs qui, bien que non fictionnels (encore que certaines chroniques soient fort «romancées»), éclairent son univers imaginaire. Précisément, à quoi ressemble-t-il, cet univers ? À un monde parallèle au nôtre et communiquant avec lui, doté de son langage propre, irréductible aux catégories convenues (fantastique, science-fiction), aussi contrasté que le désert à rayures de L'Automne à Pékin, mais concerté, cohérent, à la fois poétique et réel : «l'histoire est entièrement vraie, puisque je l'ai imaginée d'un bout à l'autre. Sa réalisation matérielle proprement dite consiste essentiellement en une projection de la réalité en atmosphère biaise et chauffée, sur un plan de référence irrégulièrement ondulé et présentant de la distorsion.» Langage d'ingénieur, mais il cache une définition du récit poétique, au service de thèmes graves - la difficulté d'être, l'usure de toute chose, l'angoisse de la mort - qui chez Vian sont transfigurés par la magie du rêve.

10/2010

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Poésie

Seul en son bois, dressé noir. Suivi de A travers nous qui s'ébroue et de Et du temps jusqu'aux épaules

La ruine lente, les craquements, les pourritures. Ce qu'elles abritent de vent et d'eau croupie, parfois de lumière aussi. Le temps oeuvre et dilapide, mine lentement. L'âge déconcerte aussi les arbres. Ils vivent, croissent, puis soudain penchent, lentement s'écroulent, démantelés de l'intérieur, fissurés par les années, ou bien tranchés, abattus franc, dans la hâte des scies, des haches. Peu de formes du vivant, si l'on y songe, incarnent aussi éloquemment les âges successifs de la vie : jeunes pousses, adolescents graciles, sujets de pleine maturité, ancêtres chenus. Ce sont ces derniers surtout qui habitent ce recueil de Mary-Laure Zoss. On parlerait ici imprudemment de métaphore, ou plutôt légèrement. On ne sait plus trop comment circule ici la voix, ni l'image, dans quel sens. Ce serait plutôt comme un même murmure entremêlé, celui des vieux fûts qui dialoguent encore avec le ciel, de la vie en nous plus ou moins accordée à ses destins - une heure, un lieu -, du verbe qui croît ou s'exténue. Forêt de la langue, "clairières en soi" issues de coupes claires où s'élèvera la sève, la nouvelle, vastes houppiers aperçus dans le lointain, minces ramures effleurant la phrase, copeaux, sciure de nos présences à même la terre qui nous est échue. savoir ainsi, sans rompre le fil, être à même de s'aliter dans sa propre dépouille, accompagner d'un seul tenant la mue ; n'ayant rien à envier à ceux-là qui se prêtent sans gémir à la chute ; retraits sous leur émiettement - seuls visibles désormais, les passereaux travaillant à fouir les résidus ligneux, fatiguant la terre et le faisceau pourrissant des nervures ; quelle voix pour tirer de l'oubli - brusquement leur ombre par de mauvais chemins déversée, enchevêtrée aux cloisons d'herbe, aux haies d'orties - ce qu'ils déploient d'une durée où reprendre haleine ; quelle voix pour s'essayer à plus lente prosodie Mary-Laure Zoss a publié son premier recueil en 2007 Le noir du ciel aux éditions Empreintes, couronné par le Prix de poésie C. F. Ramuz. Suivent, entre autres, Entre chien et loup jetés puis Où va se terrer la lumière, et Une sylabe, battant de bois, chez Cheyne. Aux éditions Fario elle a publié, avec des oeuvres de Jean-Gilles Badaire : ceux-là qu'on maudit, en 2016.

06/2022

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Littérature française

Le Chat, l'Ankou et le Maori. Conte

Jules Joseph Chamsou était un chat à quatorze rayures et trois prénoms, de la famille féline Tabby (son état civil complet était donc Jules Joseph Chamsou Tabby), pas mal du tout de sa personne. En d'autres termes, c'était un très beau grand fort chat. Comme tout le monde, il connaissait l'histoire du chat qui s'en va tout seul et pour qui tous les lieux se valent, et comme tous les chats, il trouvait l'histoire plutôt bonne. Cependant, quelque chose là-dedans l'avait toujours tracassé : pourquoi, se disait-il, s'en aller si tous les lieux se valent ? Si là-bas et ici, c'est la même chose, pourquoi ne pas rester ici au lieu d'aller làbas tout seul ? Dans le doute, il avait donc décidé, par prudence, de rester à Pennoën dans la crêperie bretonne où il était né, parmi les humains crêpier et crêpière qui s'occupaient de sa subsistance et de son confort, d'être un chat immobile, sédentaire et domestique, un chat aussi apprivoisé que peut l'être un chat, un chat fixe ou à l'arrêt, en somme. Mais un jour, l'ennui lui vint de voir toujours les mêmes choses aux mêmes places et d'entendre aux mêmes heures les mêmes réflexions des mêmes gens de la même maison. [...] Jules Joseph Chamsou décida donc d'aller voir si tous les lieux se valaient ou s'ils étaient pleins de surprises et de nouveautés, s'ils étaient dans ce cas là des lieux intéressants, et si l'histoire du chat qui l'avait tarabusté depuis l'enfance était véridique ou juste une histoire comme ça pour endormir les chatons. Ce qui revenait pour lui à passer de la profession de chat à l'arrêt à celle de chat haret, comme on appelle les chats domestiques qui retournent à l'état sauvage. Et un beau matin, il quitta la crêperie pour s'en aller tout seul vers d'autres lieux comme dans l'histoire. Il allait au hasard. Peu importait la direction ou le but si tous les lieux se valaient. Sans le savoir, il marchait vers l'ouest et l'océan, à travers les bois, les champs et les landes. Michel Rio, impeccable styliste et romancier à l'intelligence crépitante, a par le passé publié quelques contes, chez Nathan et aux éditions du Seuil. Renouant avec cette veine narrative, il nous entraîne aujourd'hui sur les traces du chat qui, lassé de sa crêperie, décide d'aller voir si tous les lieux se valent. Au gré de ses tribulations, Jules Joseph Chamsou comprend bien vite que, livré à lui-même, il ne lui sera pas si facile de trouver sa pitance. Mais sa malice et son audace raisonneuse le tireront de bien des mauvais pas, et il nouera même quelques amitiés, notamment avec les korrigans de la lande, à qui il chantera un branle. Répondant au charme et à la verve du conte, les dessins de Marie Belorgey, par leur précision et leur mystère conjugués, invitent le lecteur, enfant ou adulte, dans l'irrésistible tourbillon de cette aventure de chat casse-cou et trompe-la-mort.

11/2017

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Poésie

Douanes

Les douanes sont ces lieux qui n'en sont pas, dans les ports et les aéroports, où l'on contrôle la légalité de ce que l'on emporte avec soi au moment de passer la frontière. Ce sont des lieux où l'on vous demande d'où vous venez, qui vous êtes, ce que vous faites. Ou ce que vous venez faire ici. Solmaz Sharif semble écrire à partir de l'impossibilité de répondre à ces questions. Elle semble écrire à partir de la difficulté de ce passage des frontières, d'un territoire à un autre, de la mémoire au présent, d'une identité à l'exil. Dans "Mire" , son extraordinaire premier livre, Sharif se servait des termes du dictionnaire militaire américain pour évoquer la violence de l'état, la violation de l'intimité et les guerres impérialistes. Plus de dictionnaire ici, mais la difficulté d'un apprentissage solitaire, un "gribouillis" d'alphabet, des rayures sur des ardoises d'école, ou le décryptage phonétique du persan. Plus de "mire" précise, létale, face aux agents de sécurité, face au pays hostile, mais un "regard oblique" , louche, déformé qui guette l'arrivée d'une mère dans le miroir convexe des couloirs de l'aéroport. Seule face à ses origines perdues, irrattrapables, passagère en sursis dans la grande caravane de l'occident, Sharif interroge ses racines iraniennes, qui ne sont que des racines inconnues, des souvenirs inventés, un passé recomposé. Elle est "d'ailleurs" , que ce soit à Shiraz, la ville de ses parents, ou en Californie, où elle vit. Un ailleurs qu'elle a malgré elle "appris à être" . Solmaz Sharif revendique une poésie politique - ne dit-elle pas dans un poème que "toute nation déteste ses enfants" ? - et une position de femme considérée comme une barbare dans un pays de colons. Passer une frontière, est acquis pour les uns, impossible ou douloureux pour les autres, confinés derrière les barrières. "Visa" vient de "voir" nous dit-elle, et c'est ce regard qu'elle démultiplie tout au long de ces "douanes" : l'oeil noir des caméras de surveillance, le regard d'un amant sur son corps nu ou celui des policiers quand elle se déshabille, les souvenirs dans le rétroviseur, les prisonniers politiques à la télévision, tout ce que notre origine sociale ou ethnique nous autorise à voir, ou nous oblige à imaginer. A rebours de cette Amérique de synthèse droguée aux produits dévitalisés, à la richesse monétaire et au voyeurisme, Sharif retrace les rites anciens de ses ancêtres, et opère, à l'image des anciens tanneurs chassés en périphérie des villes à cause de la puanteur et qui décharnaient les peaux des bêtes pour produire du cuir, une forme de desquamation du poème, qui détache la chair émotionnelle de l'os de son identité. Comme ses ancêtres elle fabrique avec des mots des seaux de cuir qu'elle plonge dans le puits du passé pour en faire remonter un "reflet" de soi-même. Elle retourne chercher tout ce qu'elle avait soustrait d'elle faute de pouvoir "supporter de le regarder". L'exil peut-il prendre fin, lui qui vous touche jusque dans votre intimité, dans votre refus d'être touché, tant il vous habitue à "perdre même la perte" , tant tout retour est impossible quand on vient de "nulle part" ? Solmaz Sharif raconte le passage, le franchissement, une identité en quête de paysage, des cyprès, un chemin de pierres, un signe de la main.

10/2023

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Littérature française

Un texte classique lao : Le Syvsvat

Une famille qui s'était établie à Bénarès (BaRanahsi) avait deux fils ; l'aîné s'appelait Sislyv et le cadet, Syvsvat. Le père, qui était avancé en âge, sentait que la mort ne tarderait pas à le frapper, aussi fit-il venir ses deux enfants pour leur dispenser les enseignements nécessaires. Syvsvat était âgé de 13 ans. - Vous remplacerez vos parents à la maison quand ils ne seront plus, dit le père à ses deux enfants. Un batelier originaire de la ville de Campa accosta un jour près de la demeure des deux frères. Syvsvat fit sa connaissance et lui demanda de le suivre lorsqu'il prendrait le chemin du retour. Le batelier accepta et, de plus, fit de Syvsvat son fils adoptif. Durant le voyage, Syvsvat ne pouvait s'empêcher de questionner le batelier sur tout ce qu'il voyait : - Y a-t-il des pierres dans ses chutes ? Des arbres dans cette forêt ? Des hommes dans ce village ? Un prince dans ce pays ? Des moines (bikkhu) dans cette pagode ? Exaspéré de se voir poser tant de question qui lui paraissaient saugrenues, le batelier fit taire Syvsvat non sans penser qu'il était fou... Sommaire Conte n° 1 - Histoire du hochequeue Conte n° 2 - Histoire de l'éléphant Conte n° 3 - Histoire des petits du perroquet Conte n° 4 - L'état de péché Conte n° 5 - Histoire du sot Conte n° 6 - Le roi et l'ascète Conte n° 7 - Les quatre animaux tombés dans le puits Conte complémentaire n° 1 - Le roi et le devin Conte complémentaire n° 2 - Le vieux conseiller et l'astrologue Conte complémentaire n° 3 - Le roi de Bénarès Conte complémentaire n° 4 - Histoire de nan Pisuna Conte complémentaire n° 5 - Histoire du roi kekaïRat Conte complémentaire n° 6 - Histoire du roi de Pen can Conte complémentaire n° 7 - Histoire de l'ascète Conte complémentaire n° 8 - Histoire de l'artisan joaillier Conte complémentaire n° 9 - L'enfant et la mangouste Conte n° 8 - L'épouse du roi bomdat Conte n° 9 - Les conseillers hmak khi2 ka Conte n° 10 - Le pêcheur et le corbeau Conte n° 11 - Le tigre et l'ermite Conte n° 12 - Le singe et le chasseur Conte complémentaire n° 10 - Le singe et le tisserin Conte n° 13 - La vache et son veau Conte n° 14 - Le roi et le yakkha Conte n° 15 - Histoire du bijoutier Conte n° 16 - L'épouse principale et l'épouse de second rang Conte n° 17 - Le pivert et l'éléphant Conte complémentaire n° 11 - Indra et la perruche Conte complémentaire n° 12 - Le garuda et la tortue font un pari Conte complémentaire n° 13 - Le larron qui use d'artifices Conte complémentaire n° 14 - Le tigre et le pivert Conte n° 18 - Histoire du setthi gosahkah Conte n° 19 - La grenouille et le bouvier Conte n° 20 - Ne pas avoir deux secrets à la fois Conte n° 21 - L'intelligence au royaume du ciel Conte n° 22 - Le lièvre réveillé par un fruit de hmak Tum Conte n° 23 - Histoire des quatre sourds Conte n° 24 - Histoire de l'orphelin Conte n° 25 - Le port d'un habit à rayures fait aboyer les chiens Conte n° 26 - Les trois bonheurs

12/1971

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Critique littéraire

Notre-Dame de Paris, le manuscrit

Pour la première fois en France, le manuscrit intégral de Notre-Dame de Paris, conservé à la BNF, est publié dans un luxueux coffret. Un roman que Victor Hugo voulait "à la fois drame et épopée, pittoresque mais poétique, réel mais idéal, vrai mais grand, qui enchâssera Walter Scott dans Homère" . A L'ORIGINE DE NOTRE-DAME DE PARIS... Dès l'âge de 14 ans, Hugo veut être "Chateaubriand ou rien". Avec ses frères, il crée une revue (Le Conservateur littéraire). Il côtoie les esprits de son époque, Alfred de Vigny, Lamartine, Charles Nodier. L'influence gothique anglaise et l'engouement de son siècle pour le roman historique et le Moyen Age influenceront la rédaction de son premier chef d'oeuvre : Notre-Dame de Paris. UN ROMAN CULTE Notre-Dame de Paris paraît en mars 1831 : il était promis à son éditeur Charles Gosselin de longue date, mais Hugo met 3 ans à rendre ce roman inspiré par l'inscription ANÁIKH (fatalité, en grec) débusquée dans la mythique cathédrale de l'île de la Cité. Un carnet de notes perdu et les événements politiques auraient été à l'origine du retard... Sur le manuscrit, Hugo précise : "J'ai écrit les trois ou quatre premières pages de Notre-Dame de Paris le 25 juillet 1830. La révolution de juillet m'interrompit [... ]. Je me remis à écrire Notre-Dame de Paris le 1er septembre et l'ouvrage fut terminé le 15 janvier 1831". Le succès est immédiat. En un mois, 4 rééditions se succèdent. Le texte est traduit en de nombreuses langues, Hugo en tire un livret d'opéra en 1836. Les aventures de Quasimodo, Esmeralda, Phébus et Frollo, se déclinent en ballets, comédies musicales, pièces, films... LES MANUSCRITS DE VICTOR HUGO : DES TRESORS Victor Hugo est extrêmement soigneux avec ses manuscrits. Il choisit ses plumes et papiers, et après l'exil, il privilégie de grandes pages bleutées qu'il plie en deux. Il compose en laissant des marges à gauche pour les rajouts et ratures - voire, les dessins. Ses manuscrits sont conservés - quelques uns furent offerts à ses amis - dans une malle sur laquelle veillent ses proches et qui l'a suivi à Bruxelles, Jersey, Guernesey. LE COFFRET Présenté en deux volumes, le manuscrit est ponctué d'une sélection de gravures et de dessins réalisés pour des éditions illustrées de Notre-Dame de Paris publiées au XIXème siècle. Nous avons choisi d'inclure à cette édition des notes préparatoires, des dessins et un plan. Une édition limitée - 1000 exemplaires numérotés Cette édition prévoit deux tirages : le premier, dans un coffret bleu marine et or, numéroté de 1 à 1000, et un deuxième, de couleur ivoire (non numéroté).

05/2016

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Critique littéraire

La question de l'intime. Génétique et biographie

L'intime existe sous forme de deux espèces, l'intime individuel et l'intime subjectif. L'intime individuel varie selon les sociétés au sein desquelles il prend forme. C'est pourquoi on peut dire qu'existe un intime proprement africain par opposition à un intime occidental, de même qu'existe un Odipe africain. L'inconscient est une donnée universelle mais qui ne s'actualise pas de manière identique selon les sociétés où on l'observe. C'est la conclusion à laquelle aboutirent Marie-Cécile et Edmond Ortigues dans leur fameux Odipe africain. Non que la société sénégalaise d'aujourd'hui soit comparable terme à terme avec la société viennoise qu'observa Freud au début du XXe siècle mais l'obéissance au père existe dans l'une et l'autre société, tout en étant sans aucun doute plus fondamentale au Sénégal aujourd'hui qu'elle ne le fut jamais à Vienne parce qu'elle s'associe en Afrique à un culte des ancêtres qui joue un rôle très important dans la cohésion sociale. De même, que l'intime africain soit plus évidemment extimique que l'intime occidental s'explique quand on considère d'un point de vue anthropologique le mode de vie malien ou guinéen. D'ailleurs on ne connaît pas d'écrivain africain vivant en Afrique et tenant un Journal intime. Les écrivains combattants l'oppression coloniale puis les dictatures post-coloniales sont dans l'évidence de l'histoire qui se fait sous leurs yeux tandis que ceux qui prennent du recul et analysent leur intimité sont rares. S'ils vivent en France comme Tchicaya U Tam'si ils seront plus portés vers l'intime. Bref, nous sommes en face d'un continuum allant de l'intime individuel à l'intime social (extime) où chacun se situe selon sa manière d'être et son implication dans telle ou telle culture. L'intimité subjective (ou poétique ou génétique) correspond, pour un écrivain, au travail d'appropriation d'une langue d'écriture selon un rythme inventé-travaillé (ce qu'on appela longtemps un style). Ce travail commence selon Valéry par une rumination intérieure et chemine de ratures en redistributions diverses jusqu'à un bon à tirer final... provisoirement final. Deux contributions, celles de Pierre-Marc de Biasi et celle de Jean-Pierre Orban, l'un et l'autre créateurs, s'attacheront à spécifier les voies de ce forage subjectif. Cinq contributions ensuite scruteront l'interrelation des deux intimes dans l'oeuvre elle-même, quatre d'entre elles (Jean-Michel Devésa, Céline Gahungu, Xavier Garnier et Nicolas Martin-Granel) se centrant sur l'oeuvre si diverse et riche de l'écrivain congolais Sony Labou Tansi, la dernière (celle de Guy Dugas) dévoilant l'ingéniosité intellectuelle de l'essayiste tunisien Albert Memmi.

07/2018