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Mahomet

Extraits

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Actualité et médias

Un voile sur le monde

Qui n'a pas constaté l'ahurissante propagation du voilement, là où on ne le voyait plus, mais aussi là où on ne l'avait jamais vu ? Pourquoi, comment ce phénomène, qui nous dérange, nous laisse perplexes et impuissants, a-t-il conquis le monde ? La journaliste Chantal de Rudder s'est attelée à en chercher la signification, en retracer la genèse, forte d'un long passé de reportages et d'enquêtes qui lui ont fait parcourir la planète.
Théocraties en perte de vitesse vs Etats multiculturalistes, Orient ou Occident, elle nous infiltre au coeur de pays emblématiques d'une pratique devenue commune, à un tournant de l'histoire. En Iran, premier pays à avoir fait du voile une obligation légale - il fut inscrit dans la loi en 1979 -, des femmes arrachent aujourd'hui leur tchador, autrefois symbole d'une révolution qui changea la face du monde ; en Arabie, qui dépensa sans compter pour exporter son islam rigoriste sur toute la planète, les Saoudiennes ont le droit de conduire, de travailler, de porter le voile "à la cool" : vérité ou leurre ? Pourquoi le Danemark, démocratie tolérante sans passé colonial ni conflit avec des Etats musulmans, est-il le pays des caricatures de Mahomet et un avant-poste du combat contre l'islamisme ? Comment la Belgique, petit royaume prônant la "laïcité pluraliste" , est-elle devenue, au fil des décennies, la matrice du terrorisme islamiste sur le vieux continent européen ignorant et cupide ? Et que dire de ces pays occidentaux, Etats-Unis en tête, où fleurit le courant islamiste décolonial diabolisant l'universalisme des Lumières, dénoncé comme raciste et destructeur ? Derrière le voile, se cachent luttes et chaos de l'histoire contemporaine.
Ce bout de tissu raconte les rapports difficiles entre les religions, entre les cultures, entre les sexes, entre les êtres humains...

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Littérature française

Issa, l'enfant prophète

En cette période trouble que vit une partie du monde en proie à la montée de l'islamisme radical, certaines régions de France isolées semblent épargnées du danger. Dans son village, Issa, enfant de la DASS, est aimé de tous. Ne porte-t-il pas pourtant une prénom bizarre (Jésus en arabe) qui l'intrigue au point de se poser en permanence la question de ses origines. Pourquoi sa mère, morte le jour de sa naissance, son père, fils de harki tué dans un accident de la route, son grand-père harki disparu sans laisser d'adresse, lui ont-ils légué ce petit nom énigmatique ? Il demandera à un ami chrétien, très proche, de l'initier aux rudiments de cette religion dont il porte l'emblème. Marqué pronfondément par cet enseignement, il n'en restera pas moins un agnostique convaincu. Contraint d'intégrer la pension en ville pour continuer ses études, il sera confronté à de jeunes radicaux qui lui mènent la vie dure. Ecartelé entre son pacifisme viscéral et le fondamentaliste qui l'environne, il fait la connaissance d'une étudiante de dernière année de médecine. Ce sera le grand amour quand les deux sont l'objet d'un attentat sanglant. Leur disparition consterne la région. Après un long coma et un état de mort clinique avéré, Issa réapparaître en compagnie du chirurgien qui l'a tiré d'affaire. Affecté de visions stupéfiantes concernant notamment Jésus et Mahomet, qui laissent tout le monde pantois, celui-ci accepte de seconder le professeur dans ses recherches sur le cerveau. Ce livre creuse en profondeur les origines et les conséquences des fondamentalismes qui affectent toutes les religions et qui en dénaturent le message.

02/2022

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Islam

Le Serviteur de Dieu. La figure de Muhammad en spiritualité musulmane

Parmi toutes les figures que l'islam présente de Mahomet, celle du " serviteur de Dieu " restait la plus inexplorée. Elle est pourtant décisive pour l'avenir du monde musulman. L'oeuvre magistrale d'un grand islamologue, spécialiste international de la biographie du Prophète. Qui est le Prophète Muhammad ? On l'a décrit de bien des manières : fondateur d'une communauté, législateur et juge, chef de guerre et conquérant. Il est tout cela, mais il a d'abord été un homme en attente de Dieu, puis un prophète recevant la Révélation et la transmettant à ses adeptes. Il partage aussi sa vie entre ses femmes, sa famille et ses compagnons, prêchant par son exemple et ses enseignements, se retirant la nuit avec son Seigneur. Pour ses proches et ses compagnons qui l'entourent de leur amour et de leur vénération, toute sa personne, ses paroles et ses gestes sont sacralisés par la Révélation et la visite de l'Ange. C'est de cette vision du Prophète, telle qu'elle a été transmise par sa communauté et vécue par elle à travers les siècles, que Denis Gril a voulu rendre compte à partir des sources musulmanes traditionnelles : le Coran, les hadiths, la Sîra ou Vie du Prophète. Les études réunies dans ce volume montrent ainsi comment les spirituels de l'islam ont trouvé dans le Prophète Muhammad leur modèle en se fondant sur leurs sources scripturaires. Ce livre est une invitation à porter un autre regard sur l'islam et ses prolongements dans la tradition spirituelle du soufisme, notamment à travers l'oeuvre du grand maître andalou, Ibn al-'Arabî, très attaché à l'étude et la transmission de la tradition prophétique et inspirateur d'une doctrine pour laquelle la réalité spirituelle du Prophète est la cause et l'accomplissement de l'humanité.

01/2022

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Faits de société

Le vol des bijoux de la Bégum. Les dessous de l'affaire

Le 3 août 1949 se déroula le plus spectaculaire hold-up de l'après-guerre : l'équivalent de six millions d'euros en bijoux raflés en deux minutes chrono, dans l'attaque, à Cannes, d'une Cadillac qui transportait la Bégum et son époux, le prince sultan Mahomed Shah Aga Khan III, honoré chaque année par ses fidèles de son poids en diamants. La personnalité des victimes et l'audace des voleurs donna à l'affaire un retentissement international. Les Lloyd's, assureurs des joyaux, proposèrent une énorme récompense pour récupérer le butin ; la police fit pression sur des truands confirmés pour obtenir les noms des braqueurs, certains avocats jouèrent les intermédiaires dans la restitution des bijoux volés dont une partie fut mystérieusement rendue, six mois plus tard. Stupéfiante affaire au cours de laquelle le patron de la PJ accusa son supérieur, le directeur général de la police, d'être, entre autres, le cerveau du braquage. Ce livre, qui se lit comme un polar, retrace avec précision cette ténébreuse histoire, fournit des détails inédits et décrit les méthodes de la police, aujourd'hui dite " à l'ancienne", entre le compromis et le marchandage. Une époque où les plaies de la guerre ne s'étaient pas encore refermées, où les liens d'amitié tissés pendant l'Occupation ou la Résistance entre les voyous et les flics pesaient lourd sur le comportement des uns et des autres.

04/2010

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Histoire internationale

Discours sur le Blitzkrieg. Discours officiels et intégraux du 28 avril 1939 au 24 février 1941

Pour qui est passionné par les prémices de la IIe Guerre mondiale et sa première partie, ces discours démontrent à quel point l'argumentation d'Adolf Hitler était rigoureuse, appuyée sur une documentation précise et sérieuse, utilisant une fort belle langue, claire... mais nullement concise, le Führer, incorrigible bavard, restant fidèle à lui-même ! Pour qui veut explorer les sentiers désertés par les historiens patentés, les universitaires et les académiciens, pour qui cherche honnêtement à savoir ce que fut le déroulement des faits réels et non ce qu'en ont dit les vainqueurs et ce qu'ont répété après eux les fonctionnaires de l'écriture historique, pour tous ceux et celles qui en ont assez des mensonges et des approximations, ce livre est enthousiasmant. Les discours d'Adolf Hitler ont toujours été longs, mais aussi admirablement documentés et, quoi qu'en aient dit des commentateurs qui ne les ont peut-être jamais lus attentivement, ils sont fort bien présentés, en une langue harmonieuse, mais simple, dépourvue d'afféterie littéraire... Adolf Hitler est un Allemand et un panthéiste : ses textes contiennent presque toujours une référence à la divinité créatrice. Toutefois, les discours de guerre sont moins encombrés de métaphysique que ceux des années 1920-1938. L'ennui est que le Führer du IIIe Reich se croit missionné par sa conception de la divine providence pour créer les conditions géopolitiques de l'éclosion de la Surhumanité. Authentique "fou de dieu", comme Moïse ou Mahomet, Adolf Hitler va bientôt se lancer dans son Grand Oeuvre : attaquer l'URSS pour annihiler l'hydre marxiste et conquérir à l'Est un espace de reproduction pour sa "race germano-scandinave". Il sera aussi impitoyable dans sa guerre que l'ont été, 32 siècles plus tôt, les hordes de Josué au service de l'idée mosaïque, les possibilités techniques du XXe siècle de l'ère dite chrétienne lui offrant le moyen d'industrialiser l'extermination des sujets jugés indignes d'occuper la nouvelle terre promise.

06/2018

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Esotérisme

Revue Spirite (Année 1866). les cures d’obsessions, la loi humaine, le spiritisme indépendant, une vision de Paul Ier, le reveil

Ce numéro de la Revue Spirite contient, entre autres, cures d'obsessions, la jeune cataleptique de Souabe, les femmes ont-elles une âme ? les rats d'Equihen, la loi humaine, le spiritisme indépendant, une vision de Paul Ier, le reveil du seigneur de Cosnac, la vue de Dieu, tentative d'assassinat sur l'empereur de Russie, un rêve instructif, le travail, mort de Joseph Méry, Mahomet et l'Islamisme, les frères Davenport, les phénomènes apocryphes, le zouave guérisseur du camp de Châlons, Saint Augustin accusé de crétinisme... Un an après l'apparition du Livre des Esprits, Allan Kardec se rend compte de la nécessité d'une revue mensuelle. Mais pour fonder un journal, il faut avoir des fonds. Allan Kardec n'en a pas assez. Il s'adresse à M. Tiedeman, ami des spirites et d'Allan Kardec. Mais Tiedeman hésite. Pendant ce temps, Allan Kardec demande l'avis des guides, par l'entremise de Mme E. Dufaux. On lui répond de mettre son idée à exécution et de ne s'inquiéter de rien. "Je me hâtai, dit Allan Kardec, de rédiger le premier numéro et je le fis paraître le 1er janvier 1858, sans en avoir rien dit à personne. Je n'avais pas un seul abonné, et aucun bailleur de fonds. Je le fis donc entièrement à mes risques et périls, et n'eus pas lieu de m'en repentir, car le succès dépassa mon attente. A partir du 1er janvier, les numéros se succédèrent sans interruption, et, comme l'avait prévu l'Esprit, ce journal devint pour moi un puissant auxiliaire. Je reconnus plus tard qu'il était heureux pour moi de n'avoir pas eu de bailleur de fonds, car j'étais plus libre, tandis qu'un étranger intéressé aurait pu vouloir m'imposer ses idées et sa volonté, et entraver ma marche ; seul, je n'avais de comptes à rendre à personne, quelque lourde que fût ma tâche comme travail".

10/2017

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Religion

Archéologie des religions. La saga des religions dans leur contexte historique

A une époque où le fait religieux prend une très grande importance, il était nécessaire pour bien comprendre les religions du Livre de revoir où, quand et comment elles sont nées et se sont développées. Les recherches archéologiques ont renouvelé les problèmes en apportant des éclairages inédits sur leurs origines. Au cours de la préhistoire, les hommes étaient soumis aux contraintes implacables de la nature (orages, foudre, incendies, cyclones, inondations) avec des animaux sauvages dangereux. Les chamanes ont alors inventé des "esprits" gouvernant ces phénomènes, avec lesquels ils apprirent à communiquer. Ce fut le début des croyances, l'animisme. Le réchauffement du Néolithique a entraîné un changement social majeur avec le développement de l'agriculture, de l'élevage nomade et de la sédentarité. Les "esprits" chamaniques sont devenus des "divinités" formant des "panthéons" très complets avec l'invention de mythes explicatifs répondant aux grandes questions existentielles. Les chefs sont devenus des rois, ou des empereurs, cumulant les fonctions temporelles et spirituelles en s'autoproclamant rois divins pour mieux imposer leur volonté aux peuples. Ce livre fait le bilan des divers panthéons divins du monde en montrant comment l'un d'entre eux, celui d'Ougarit au Proche-Orient, a donné naissance au judaïsme. Toute l'histoire des Hébreux, la rédaction des textes sacrés bibliques sont revues et corrigées à la lumière des données archéologiques. Issu du judaïsme, l'enseignement de Jésus a donné, grâce à saint Paul, naissance au christianisme qui, après une période de persécutions est devenue la religion d'état de l'Empire romain. Enfin dans la péninsule arabique, un nouveau monothéisme s'est développé à partir de l'hanafisme abrahamique, l'islam qui, avec Mahomet, s'est imposé grâce aux guerres de conquête. Cette histoire des religions dans leur contexte historique permet de mieux comprendre d'où viennent les diverses conceptions des religions actuelles. Que vous soyez croyant, agnostique ou athée, ce livre vous apportera de nouvelles perspectives à méditer qui expliquent aussi de très nombreux aspects mal compris de la situation politico-religieuse actuelle de notre monde.

03/2018

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Actualité et médias

La Dernière Chance. La recherche de la paix à l'heure des périls

C'est un événement sans précédent qu'un roi au pouvoir écrive ses mémoires en abordant sans détour toutes les questions les plus explosives auxquelles il est confronté. C'est l'urgence qui a décidé Abdallah II à se livrer à un tel exercice, avec la conviction que la fenêtre ouverte pour une paix entre Israël et les Palestiniens est en train de se refermer. Depuis douze ans, il gouverne la Jordanie, pays qui est au centre des problèmes stratégiques concernant le conflit israélo-arabe, l'Irak, l'Iran et le terrorisme. Il a connu quatre guerres, depuis qu'il est monté sur le trône, mais pour lui, le moment de vérité est venu ; le Moyen-Orient menace à nouveau de basculer dans le chaos. Un livre très personnel et émouvant. Un appel passionné à prendre les décisions qui s'imposent pour garantir une paix durable avant qu'il ne soit trop tard. Pour mieux comprendre les difficultés de la paix entre Palestiniens et Israéliens, l'impact de la guerre d'Irak sur la région, le fléau que représente le terrorisme ou encore comment il convient de traiter l'Iran. Chef de la famille des Hachémites, Abdallah II de Jordanie est le quarante-troisième descendant direct du prophète Mahomet. Sa famille a gouverné la ville sainte de La Mecque pendant plus de huit cents ans et son arrière-grand-père a dirigé la révolte qui a libéré les Arabes du joug ottoman. "La Dernière Chance raconte l'histoire extraordinaire du roi Abdallah et présente sa réflexion sur les grands défis de notre temps, ainsi que sa vision humaniste de la paix dans le monde. Ce roi est un homme bon, un dirigeant avisé, profondément engagé au service de la paix et de la prospérité pour sa patrie et la région. Pourquoi, malgré les obstacles, nous avons réellement la possibilité de faire la paix aujourd'hui et pourquoi nous ne pouvons nous permettre de manquer cette chance : voilà ce que montrent ces mémoires" Bill Clinton.

04/2011

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Histoire internationale

La France-Turquie. La Turquie vue de France au XVIe siècle

En 1453, les Turcs prennent Constantinople. Rome n'est pas venue au secours de la seconde capitale de la chrétienté : des querelles dogmatiques les ont, depuis des siècles, séparées. Après cette conquête, les armées turques déferlent sur l'Europe. En Europe, c'est la confusion des esprits. On appelle au combat mais on doute de la victoire. On prêche que le Turc est le fléau de Dieu envoyé sur les peuples qui se sont détournés de lui : on prophétise la prochaine fin des temps. A Rome, on proclame la croisade. Charles Quint s'affirme comme le rempart de la chrétienté. Soliman le Magnifique contemple ses conquêtes. François Ier se tait, il noue des liens discrets avec Constantinople et tient Rome à distance. Ces trois souverains sont de la même génération : ils ont à peine plus de vingt ans. En France, ressuscitant la violence des polémistes byzantins et des chroniqueurs des premières croisades, naît une "littérature des clercs" qui, sans relâche, dénonce le Turc, porteur de mort et messager de Mahomet. Mais d'autres voix se font entendre. Celles de quelques lettrés qui, contre l'ignorance volontaire, recommandent l'apprentissage des langues orientales. Celles aussi des voyageurs qui ont visité la Turquie dont ils ont admiré les monuments, son administration et plus encore la piété de ses habitants sans pour autant ignorer la dangerosité de sa puissance militaire. Dans la seconde moitié du siècle, alors que les grands acteurs ont disparu et que la France est en proie aux discordes sanglantes des guerres de religion, des voix s'élèvent pour exprimer la nostalgie d'une forme de gouvernante à la Turque, que d'aucuns disent despotique, tandis que d'autres dressent des plans minutieusement détaillés pour mettre fin définitivement à la puissance turque. A travers les multiples écrits des clercs, des voyageurs et des politiques, l'auteur dresse le portrait d'une France lieu des fructueuses contradictions de la Renaissance.

06/2013

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Humour

Plantu. 50 ans de dessin

Cet ouvrage, Plantu, 50 ans de dessin, offre une rétrospective unique dans l'atelier de l'artiste. On y reconnaîtra sa manière bien à lui d'attraper ses "bons clients" - Mitterrand en danseur de hip-hop, Sarkozy et sa coupe au rasoir, Hollande en concombre -, tout le bestiaire politique qui a marqué la vie publique depuis un demi-siècle. Le caricaturiste du Monde nous ouvre aussi en grand les portes de ses enfers : ses dessins inédits, ses dessins interdits, censurés ou publiés au milieu des polémiques et des tensions, sur le conflit israélo-palestinien, les guerres des Balkans ou les représentations de Mahomet. Dans ces pages intenses, Jean Plantu se raconte sans détour à Eric Fottorino pour dire ce qui fait penser son crayon. Ce qui l'énerve, ce qui l'indigne. Qu'il aborde ses débuts, ses combats contre l'intolérance et les excès de tous bords, son travail sur le Proche-Orient ou ses engagements au sein de sa fondation Cartooning for Peace, Plantu est toujours le même : entier, sincère, provocateur mais pas trop, à la limite de ce qu'il s'autorise pour pratiquer cet exercice à haut risque qu'il appelle le "dérapage contrôlé". Un mélange de liberté et de responsabilité. A travers quelques thèmes de prédilection qui sont autant de questions graves - comment dessiner après Charlie, comment Internet fait-il de la planche du dessinateur un terrain miné, comment expliquer au public français ou étranger jusqu'où il peut aller sans humilier -, Plantu offre un témoignage rare et exceptionnel sur son art chaque matin recommencé. A l'occasion de l'exposition "Plantu, 50 ans de dessin de presse" organisée par la BnF en mars 2018, ce marathonien du trait livre au passage un enseignement sur sa manière de dessiner, sur les chemins parfois inattendus qu'empruntent sa mine et sa pensée pour susciter le rire, le sourire, l'indignation, le malaise, et toujours la réflexion.

03/2018

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Religion

Réconciliez-vous !

Juifs, chrétiens et musulmans ont le même ancêtre – Abraham, Ibrahim – et une bonne partie de leur histoire en commun. Cette histoire commune est le socle sur lequel sont inscrites certaines des plus belles valeurs de l’humanité. Pourtant, au nom de leur religion, les peuples s’entretuent. Chaque jour, l’actualité nous le rappelle. En France, les actes antisémites se multiplient et l’islamophobie se répand. En écrivant Khadija, le premier volume de la trilogie Les Femmes de l’islam, Marek Halter a provoqué de nombreuses interrogations de lecteurs et de lectrices passionnés par la vie la première épouse de Mahomet. Le roman ne peut répondre à toutes. De là est née l’idée de Réconciliez-vous !, plaidoyer pour l’entente. Or on ne peut pas s’entendre si on ne se comprend pas. Si on écarte les questions qui tourmentent aujourd’hui une bonne partie de la société européenne : qu’est-ce qui pousse des musulmans, parfois si jeunes qu’ils sont presque des enfants, à aller faire le djihad ? Quel avenir leur réservons-nous et quel présent leur offrons-nous pour qu’ils choisissent de tout quitter ? Dans une époque où règnent le pessimisme et la désillusion, les religions peuvent proposer quelque chose d’immédiatement positif, un engagement moral qui donne un sens à l’existence. C’est en cela qu’elles sont fortes et qu’elles se sont imposées depuis des siècles. Mais elles sont perverties par la volonté d’anéantissement des extrémistes. Depuis toujours Marek Halter s’oppose, avec beaucoup de courage et de constance, à ceux qui réduisent la dimension universelle de nos différentes cultures au seul rapport de destruction. Parce qu’il est un homme de paix, parce qu’il a inlassablement prôné le dialogue interreligieux, parce qu’il s’est sincèrement attaché à apprendre et à comprendre les trois religions monothéistes, il est celui qui peut dire : «La Bible, le Nouveau testament et le Coran, c’est une histoire universelle qui s’adresse à tous les hommes et à toutes les femmes, c’est la grande histoire de l’humanité.»

02/2015

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Templiers

Les Assassins. Histoire de l'Ordre

L'Ordre des Assassins fit, par ses méthodes criminelles, trembler tout le Proche-Orient, les Croisés et les Mongols. Le fanatisme, le mépris de la mort, l'audace de leurs coups de main et le mystère qui entoure leur chef ont donne naissance au mythe de la secte des Assassins. Une véritable légende noire naquit à leur sujet, alimentée encore aujourd'hui par la série de jeux Assassin's creed qui les a fait entrer dans la culture populaire en jouant largement sur le mystère. Pourtant, bien peu de gens connaissent réellement les enjeux religieux et politiques de la montée en puissance de l'Ordre des Assassins. Sa naissance s'inscrit dans le contexte du conflit entre musulmans chiites et sunnites. A l'origine de celui-ci, la question de la succession du prophète Mahomet qui a été source de tension dès les premières décennies de l'histoire de l'islam. Sous l'impulsion d'un homme, Hassan al-Sabbah, l'Ordre naît à la fin du Xle siècle, alors que le monde musulman est sous la domination de la dynastie sunnite des Abbassides. Originaire de Perse et de confession chiite, Hassan al-Sabbah se dresse contre eux au nom d'une interprétation différente du Coran, mais aussi pour libérer son pays de leur joug. Il devient le chef charismatique et brillant stratège d'une communauté ismaélites. Surnommé le Vieux de la Montagne, il établit sa base dans la forteresse d'Alamut et met en place rapidement un réseau de forteresses bien protégées en Syrie et en Perse. La structure hiérarchique de l'Ordre est bien huilée. Les Assassins s'adonnaient à toutes sortes d'exercices physiques, en préparation des missions qu'ils recevaient de leur Maître. Ils apprenaient aussi à manier les armes, surtout les poignards. Selon ces préceptes, les Assassins vouaient un culte absolu et une soumission exemplaire à leur maître, pratiquant l'art du crime avec passion, patience et raffinement. Hassan al-Sabbah a inventé l'une des machines à tuer les plus redoutables de l'Histoire en éliminant par le poison et le fer tous les califes qu'il comptait parmi ses ennemis. Entre mythes et légendes, voici l'histoire réelle, bien différente et méconnue de l'Orde des Assassins.

02/2021

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Littérature étrangère

Songes et discours

" Voici, pour le lecteur français, la première occasion depuis le dix-septième siècle de se mesurer avec les Songes et discours de Quevedo. Le Siècle d'or touche à sa fin. Nature inquiète, turbulente, volontiers querelleuse, Quevedo est ce témoin à charge qui peint dans les Songes et discours le tableau d'une société malade. Défilent en une ronde infernale (au sens propre) des pantins gesticulants, grimaçants, vociférants, qui tous incarnent des types sociaux au travers desquels l'auteur dénonce les maux de son époque : l'hypocrisie, le mensonge, la rapacité, la luxure. A la suite du narrateur, lequel, successivement, assiste au jugement dernier, s'entretient avec un démon logé dans un alguazil, parcourt l'enfer, apprend à voir le monde au-dedans ou rend visite aux morts, nous découvrons une population d'hommes de loi, de greffiers, d'alguazils, de médecins, d'apothicaires, de tailleurs, de femmes de mauvaise vie, de duègnes, etc. Avec les femmes, la satire se fait particulièrement féroce. Jeunes, vieilles, laides, belles (mais leur beauté est artificieuse), aucune ne trouve grâce à ses yeux. L'enfer de Quevedo, comme celui de Dante, est par ailleurs peuplé de figures célèbres. L'auteur s'attarde auprès de quelques-unes d'entre elles - Judas l'Iscariote, Mahomet, Luther - pour les stigmatiser violemment ; l'entretien entre Judas et le narrateur vaut d'être souligné, car il illustre parfaitement ce mélange explosif de grotesque et de sacré, qui est une des constantes des Songes et discours. " La grandeur de Quevedo est verbale ", a justement dit Borges. Nul ne possède plus que lui la maîtrise de la langue espagnole. Il n'a pas son pareil pour manier l'ellipse, l'anastrophe, l'antithèse, le paradoxe, l'ambiguïté, l'amphibologie, et autres figures de style. Au cultisme de Gongora et de ses sectateurs, partisans d'une langue poétique où l'ornement est recherché pour lui-même, Quevedo oppose le conceptisme qui détourne les mots au service d'un raisonnement rigoureux et d'une pensée subtile, ingénieuse à l'extrême. Borges fait remarquer que la prose de Quevedo bannit l'épanchement sentimental et ne comporte aucun de ces symboles qui s'emparent de l'imaginaire des gens. Assurément Quevedo ne séduit pas en mignardant. Il est rude, ironique, vindicatif ; mais celui qui accepte de lui emboîter le pas cède tôt ou tard à ses sortilèges (nous en parlons en connaissance de cause). " Les traducteurs.

04/2003

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Philosophie

CAHIERS DE MEDIOLOGIE N°2 : QU'EST-CE QU'UNE ROUTE

Ouverture : Régis Debray, Rhapsodie pour la route François Dagognet, Route, anti-route et méta-route La route : permanence & paradoxe : Odon Vallet, Le routard et la routine Numa Broc, Géographie : les grandes lignes François-Bernard Huyghe, Cheminement animal, route humaine Daniel Bougnoux, L'état des routes François-Bernard Huyghe, Le médium ambigu Régis Debray, Le risque routier Nanine Charbonnel, Homo Viator ou Les dix métaphores de la marche Odon Vallet, Trois marcheurs : Bouddha, Jésus, Mahomet Pierre Sansot, Chantons les bas-côtés Jacques Lanzmann, L'ampoule, la crampe et le plaisir - Moi, j'aime l'autoroute Les routes : art & métier : François Dagognet - Alain Dupont - Michel Chappat, La chimie de la route. Dialogue du philosophe et de l'entrepreneur (entretien) Andre Guillerme, Chemins, routes, autoroutes - Théorie des routes Catherine Bertho-Lavenir, Lutte de classes et d'influence Alain Gras, Paris-Bangkok-Saigon : carnet de vol Arnaud Sompairac, La route, la nuit Serge Tisseron, Choses vues Thierry Dufrêne, On the road again. Notes sur un thème de l'art américain Les inforoutes : fin de la route ? : Daniel Parrochia, Les routes invisibles Karine Douplitzky, Voyage au bout de la route Pierre Lévy - Alain Finkielkraut, L'impasse ou l'échappée ? (entretien) Isabelle Rieusset, Un milieu conducteur Monique Sicard, Brouillards sur la route Robert Damien - Salvatore Maugeri, Normaliser pour dominerCoda : Régis Debray - Michel Serres, Sortir des réseaux... (entretien) Kiosque : En relisant en revoyant... : Karine Douplitzky, Le multimédiaticien François-Bernard Huyghe, La main (invisible) du futur Daniel Bougnoux, Philosophes, à vos marches ! Serge Tisseron, Le Cri de la soie : la trahison des images Daniel Bougnoux, Neuropolar Karine Douplitzky, Shakkei ou Les routes du virtuel Pierre-Marc de Biasi, Edward Hopper : l'émergence de la route moderne - Un héritage esthétique du IIIe Reich : l'autoroute nazie Frédéric Tachot, Les mots de la typographie. Initiation ouvrière Régis Debray, L'impératif retour aux sources (Image, Icône, Economie de Marie-José Mondzain) Jean Clair, Eloge du visible (Fondements imaginaires de la science, de Jean Clair) Daniel Bougnoux, Ridicule !, une technologie de l'esprit Serge Tisseron, L'«effet Copycat» Pascal Lardellier - Paul Rasse, Au carrefour des inforoutes, le cybercafé...J Lichnérowicz - Arnaud Sompairac, Bonne expo cherche partenaires...Patrice Claude, Une route réservée aux Israéliens...Louise Merzeau, Single Track Road Luiz Martino, Métaphores Jean-Michel Frodon, JLG Airline François Cusset, Déterritorialiser le livre français Louise Merzeau, Mois Off Laurent Roth, De l'assassinat du spectateur par la fée électricité Janique Laudouar, Une autre façon de monter l'escalier Philippe de Bruyn, Réponse à l'hyperscène Luiz Martino, L'objet évité Vincent Tiffon, Instantané médiologique Michel Wolf, Les garagistes de l'informatique Jean-Michel Frodon, Legendre au miroir Régis Debray, Vidéo-sadisme Anthologie.

11/1996

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Critique

Lettre aux professeurs sur la liberté d'expression

16 octobre 2020 : Samuel Paty, professeur dans un collège de Conflans-Sainte-Honorine, est assassiné par un djihadiste tchétchène pour avoir montré à ses élèves des caricatures de Mahomet parues dans Charlie Hebdo. Le pays est en émoi. Après l'hommage prononcé par Emmanuel Macron dans la cour de la Sorbonne, le ministre de l'Education nationale annonce que les professeurs d'histoire-géographie devront assurer après les vacances un cours d'éducation morale et civique sur la liberté d'expression. " Plus personne n'a droit à la lâcheté ", assène-t-il, avant de désigner un étrange coupable : les théories " intersectionnelles " et " identitaires " importées des Etats-Unis, qui auraient " gangréné " les sciences sociales et créé une atmosphère propice aux attentats. Entre la menace djihadiste et les foudres ministérielles, l'étau se resserre et bien des professeurs s'interrogent. Doivent-ils montrer à nouveau les caricatures à leurs élèves ? Se contenteront-ils de célébrer l'attachement de la République à la liberté d'expression et à la laïcité ? Ont-ils encore le droit de débattre avec leurs élèves non seulement de l'extension du principe de libre expression mais aussi de ses limites ? Sollicité par plusieurs professeures, François Héran leur adresse dans l'urgence une lettre, sous-titrée " Comment réfléchir en toute liberté sur la liberté d'expression ". Parue le 30 octobre sur le site La Vie des idées, elle enregistre en un mois plus de 200 000 lecteurs reconnaissants. Des critiques pointent aussi, venues de défenseurs d'une laïcité de combat ou de juristes experts de la question. Le premier chapitre reproduit la lettre originale. Ensuite, François Héran développe ses arguments, répond à ces critiques, et présente des réactions de professeurs à sa lettre. Sa conclusion : toutes origines confondues, les élèves méritent mieux qu'une théorie agressive et illimitée de la liberté d'expression. En se posant en championne universelle de la caricature antireligieuse, la France semble mener une politique du bras d'honneur visant la terre entière mais d'abord le monde musulman. On ne dissipera pas le malaise en se contentant d'invoquer un malentendu. La critique de l'islam est nécessaire, tout autant que la mesure objective des comportements islamophobes. On grandit la liberté d'expression quand on s'efforce de l'assortir d'une politique qui respecte la diversité des croyances et des opinions, et qui lutte réellement contre les discriminations. Qu'elles concernent les personnes ou les idées, les notions de traitement égalitaire et de respect sont des piliers de la démocratie. Difficiles à définir, certes, mais qu'il est urgent d'approfondir.

03/2021

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Byzance

Origines et histoire de l'Empire Byzantin

Les véritables historiens se reconnaissent à ce signe, qu'ils proclament dignes d'étude tous les âges et tous les peuples. Naguère nos érudits eux-mêmes avaient pour certaines époques un profond dédain. C'est le bas-empire qui de tout temps a eu le privilège d'éveiller la haine et le mépris dans les coeurs les plus généreux. Il est de bon ton encore aujourd'hui de l'injurier et de ne l'étudier point. Ces répugnances, on le reconnaîtra un jour, sont en grande partie injustes. Pour les atténuer, constatons les services rendus à notre civilisation par le bas-empire. C'est le bas-empire qui a divisé, arrêté, retardé ou limité les invasions germanique, arabe et tartare. Quatre siècles avant que l'Occident, plongé dans le chaos de ces invasions, pût oublier les querelles de race qui le déchiraient, l'Orient, le bas-empire avait organisé une croisade perpétuelle où le feu grégeois et la diplomatie, habilement combinés, accomplissaient des merveilles. Jusqu'à Mahomet (632), Constantinople fut la capitale de la plus vaste domination de l'univers. Jusqu'à Charlemagne (800), elle fut le centre de la civilisation. Jusqu'au schisme d'Orient (1057), elle disputa la suprématie religieuse à Rome. Jusqu'à la croisade vénitienne (1204), elle demeura l'entrepôt général du monde... Pour comprendre le bas-empire, il faut le considérer en quelque sorte comme la synthèse de l'antiquité. La Grèce et Rome, l'Orient et l'Occident, le despotisme et l'administration, le polythéisme et le christianisme, la philosophie et le droit, la rhétorique et la science, s'y sont, à doses inégales, mélangés et combinés. Le produit de cet amalgame, c'est Byzance. Pour présenter une image moins flatteuse, mais plus exacte peut-être, on pourrait dire que Byzance est le résidu qui s'est trouvé au fond du creuset où tant d'éléments divers s'étaient précipités. Cette idée générale admise, - et on ne peut pas ne pas l'admettre, - l'empire byzantin cesse d'être une énigme : il apparaît comme un phénomène que la science a le devoir d'expliquer. Suivre dans son évolution continue la civilisation ancienne, c'est expliquer en réalité les origines et la formation du bas-empire. On remonte ainsi à la source des idées, des moeurs, des institutions, dont le bas-empire a été précisément la résultante... La société byzantine était européenne par ses institutions familiales, par son attachement aux traditions antiques, comme le culte des morts, par sa langue et sa culture helléniques...

05/2022

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Histoire internationale

Ma très grande mélancolie arabe. Un siècle au Proche-Orient

Dans ce livre, il y a des ruines et des martyrs, des vestiges, des temples, des sanctuaires, des portiques, il y a des tombes, des cercueils, des mausolées, des cimetières, des épitaphes. Il y a des sépultures mythiques et des fosses communes. Il y a des résistants tués, des révoltés abattus, des leaders assassinés, des enfants massacrés, des nationalistes pendus. Il y a des prophètes, des dieux, des vierges, des archanges, il y a des victimes et des assassins. Il y a aussi des citadelles, des basiliques, des mosquées, des dômes, des minarets, des miradors, des barbelés, des carcasses d'hôtels, de cinémas, des camps et des prisons. Et des détenus, des captifs, des séquestrés, des torturés. Il y a des condamnés à mort. Il y a des miliciens et des dictateurs, des fidayins et des moudjahidins, une infirmière kamikaze, une miss Univers et un prince rouge, des émirs, des sultans, des pachas, des califes, des patriarches et des poètes. Il y a le style, la flamme, la passion, l'idéal, la cause. Il y a Septembre noir et la bataille de Karbala, la corniche de Beyrouth et le discours d'Alexandrie, la tête de Jean-Baptiste et celle de l'imam Hussein, la fiancée de Naplouse et l'artificier de la Casbah, la prisonnière de Khiam et la dactylo d'Alger, les Boeing de la Pan Am et l'automobile du roi d'Irak, le minaret de Jésus et le rocher de Mahomet. Il y a aussi un imam disparu, un cheikh caché et un mufti éliminé. Il y a des keffiehs, des treillis, des lunettes noires, des turbans, des sahariennes, des drapeaux, des journaux, des slogans. Il y a des rois déchus, des présidents pendus, des colonels égorgés, des régents mutilés, des journalistes éliminés. Des shahs d'Iran et des rois du Hejaz, des sultans fatimides, des monarques hachémites, des khédives et des astres de l'Orient. Il y a des jacarandas, des palmiers, des grenadiers, des frangipaniers et des lauriers en fleurs. Il y a la plume, le mot, le verbe, l'éloquence, il y a le discours et le slogan, l'étendard et le combat, et il y a des attentats, des processions, des funérailles, des cortèges, des pleurs. Et aussi des colonnes, des chapiteaux, des gisants, des sarcophages. Des tombeaux phéniciens, des nécropoles romaines, des pyramides égyptiennes. Il y a des blasts d'explosions. Il y a du sang, des soupirs, des larmes, de la poussière, de la fumée, des bris de verre, des décombres, la désolation, l'exil, l'agonie, la tragédie, le deuil. Des couronnes, des fleurs, des rubans, des chants, des youyous. C'est une danse macabre. Il y a un siècle au Proche-Orient.

10/2017

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Beaux arts

Les Civilisations de l'Islam

L’islam est une religion caractérisée par un monothéisme absolu et rigoureux. Sa vision du monde est simple et radicale, indifférente aux spécificités historiques, culturelles et raciales des personnes qui y adhèrent. En l’espace de quelques années après la mort de Mahomet, les armées islamiques, initialement formées d’Arabes, puis de divers peuples assujettis et convertis, conquirent des territoires immenses qui avaient vu fleurir la civilisation gréco-romaine puis judéo-chrétienne en Occident et la civilisation perso-zoroastrienne en Mésopotamie, remportant un succès éclatant. Quelques décennies plus tard, l’islam pénétra en Europe, conquérant l’Espagne et une partie de l’Italie du Sud, franchit le désert du Sahara pour convertir les populations d’Afrique noire en se superposant aux cultes locaux, et s’étendit aux vastes régions asiatiques jusqu’à atteindre l’Inde et rencontrer les cultes védiques et le bouddhisme, tandis que vers le nord il s’introduisait en Transoxiane (aujourd’hui l’Ouzbékistan), surpassant les conquêtes d’Alexandre le Grand lui-même, pour atteindre les frontières de l’empire chinois. Sur le plan de la culture et de l’expression artistique, le monde islamique assimila les énergies créatrices, les techniques et les coutumes des peuples assujettis, extraordinairement riches et diverses, et sut les refondre en une expérience complètement nouvelle et originale, tout en restant fidèle à la révélation coranique, qui impose à tout croyant de suivre ses préceptes et de répandre sa doctrine. Celui qui embrasse l’islam, considéré comme la seule vraie religion, fait alors partie du Dar al-Islam, la « maison de l’islam » : des concepts ancestraux tels que nation, race, activité, culture deviennent alors, du moins en théorie, dénués de signification. L’ensemble du monde islamique parle la même langue, l’arabe, la langue du Coran, dont les lignes directrices ont façonné les différentes traditions culturelles avec une homogénéité surprenante – homogénéité qui a caractérisé, et qui imprègne encore, la culture et le vécu spirituel et politique de centaines de millions de personnes et de nations entières. À l’intérieur de cet horizon culturel commun se sont élaborés au fil du temps des langages artistiques et des coutumes nationales, à travers la réémergence graduelle – quoique au sein de l’identité islamique commune – d’énergies locales vigoureuses, auxquelles l’arrivée de nouvelles populations et les déplacements pour motifs religieux, commerciaux et scientifiques ont apporté par la suite des éléments féconds. Tout discours de caractère général, comme les sujets abordés dans cet ouvrage, doit donc être pris comme une indication globale, à approfondir et clarifier parfois. Il est clair, par conséquent, que dans ce monde islamique diversifié existent côte à côte des réalités culturelles, spirituelles et artistiques d’une richesse et d’une complexité remarquables, mais le substrat commun éthico-politico-religieux, inséparable dans ses composantes, a donné naissance et produit encore des manifestations bien reconnaissables, unies par une spécificité que l’on peut définir comme islamique.

04/2010