Recherche

Le Mensuel retrouvé. Précédé de Marcel avant Proust

Extraits

ActuaLitté

Littérature française (poches)

L'affaire Lemoine

Sombre histoire d'extorsion de fonds, L'affaire Lemoine met en scène un célèbre diamantaire trop crédule aux prises avec un ingénieur électricien aussi malin que malhonnête. Par jeu, Marcel Proust en retrace les méandres en imitant le style de Balzac, de Flaubert, des frères Goncourt ou du duc de Saint-Simon. Quand l'auteur d'A la recherche du temps perdu s'amuse à pasticher d'autres écrivains pour le plus grand bonheur du lecteur...

01/2006

ActuaLitté

Littérature française (poches)

Vacances de Pâques et autres chroniques

"J'avais eu le soupçon l'an passé que le jour de Pâques n'était pas différent des autres, qu'il ne savait pas qu'on l'appelât Pâques, et dans le vent qui soufflait, j'avais cru reconnaître une douceur que j'avais déjà sentie, la matière immuable, l'humidité familière, l'ignorante fluidité des anciens jours. Mais je ne pouvais empêcher les souvenirs des projets que j'avais faits l'autre année de donner à la semaine de Pâques quelque chose de florentin, à Florence quelque chose de pascal".

ActuaLitté

Littérature française (poches)

A la recherche du temps perdu : Sodome et Gomorrhe. Tome 3 (partie 2 : Albertine disparue)

Albertine disparue est le dernier volume revu et remanié par Proust avant sa mort. Prévu d'abord sous le titre La Fugitive, comme le pendant de La Prisonnière, il présente la fin de l'épisode d'Albertine : sa fuite, sa mort, le chagrin, puis l'oubli. Le huis-clos de La Prisonnière s'achève, non sur l'apaisement, mais sur une multiplication des regrets et des enquêtes posthumes. Un long passage conduit Marcel à Venise, depuis toujours cité de ses désirs, maintenant univers thématique dense où nous retrouvons sa mère, Mme de Villeparisis et M. de Norpois. Il s'y livre à la fois à l'éblouissement esthétique et à de nouvelles poursuites amoureuses. À la fin de sa vie, Proust songeait à développer ses recherches sur l'homosexualité dans un Sodome et Gomorrhe IV, un Sodome et Gomorrhe V et au-delà, avant d'en arriver au Temps retrouvé. D'où les remaniements profonds - allant jusqu'à l'étonnante suppression des deux tiers du volume - qu'il fit subir à Albertine disparue, sans pouvoir les conduire à leur terme. Nous donnons de cette partie l'édition qui nous paraît la plus plausible, comprenant le texte initialement prévu et faisant apparaître clairement les modifications apportées dans les derniers jours.

03/2003

ActuaLitté

Littérature française (poches)

A la recherche du temps perdu Tome 2 : A l'ombre des jeunes filles en fleurs. Volume 1

Premières rencontres, premières amitiés, premier amour... Alors qu'il se croyait "sur le seuil de [sa] vie encore intacte" , le narrateur, âgé de quinze ans, éprouve soudain la douleur qu'infligent les lois du temps. Entre le côté de chez Swann et celui de Guermantes, Proust évoque le séjour de son héros A l'ombre des jeunes filles en fleurs, qui correspond à une déchirante prise de conscience. C'est une étape de transition entre l'enfance et l'âge adulte, où les passages du rêve à la réalité sont autant de mirages qui se défont.

06/2019

ActuaLitté

Littérature française (poches)

Sodome et Gomorrhe. Tome 2

Partie centrale du long roman de Proust, Sodome et Gomorrhe (1921-1922) cristallise une prise de conscience du narrateur de la Recherche, qui pose un regard nouveau sur la société aristocratique qui l'entoure : tout est signe, voire faux-semblant, qu'il faut savoir déchiffrer. Car le titre Sodome et Gomorrhe se réfère non seulement aux moeurs sexuelles - telle que l' "inversion" du baron de Charlus -, mais aussi à une certaine mondanité que Proust entreprend de dépeindre, poursuivant ses réflexions à la fois esthétiques et morales.
Dans le second volume de Sodome et Gomorrhe, le narrateur, en proie à des "intermittences du coeur" , ne sait plus s'il aime ou non son amie Albertine. Jaloux malgré ses incertitudes, il la soupçonne d'être "membre de Gomorrhe" ...

06/1994

ActuaLitté

Petits classiques parascolaire

Combray. (Du côté de chez Swann)

De son enfance à Combray, le Narrateur se rappelle les couchers difficiles où il attendait plein d'angoisse le baiser de sa mère pour pouvoir s'endormir. Devenu adulte, en quête de souvenirs perdus, il retrouvera une partie du passé grâce à une petite madeleine... Lecture par extraits de Combray, première partie de Du côté de chez Swan, ouverture du cycle romanesque À la recherche du temps perdu. Le dossier propose des exercices pour étudier les personnages du texte et pour identifier les figures de style caractéristiques de l'écriture proustienne.

08/2007

ActuaLitté

Pléiades

A la recherche du temps perdu Intégrale : Coffret en 4 volumes

Coffret de quatre volumes vendus ensemble

09/2019

ActuaLitté

Pléiades

A la recherche du temps perdu. Tome 3

Ce volume contient Sodome et Gomorrhe, La Prisonnière et près de trois cents pages d'Esquisses relatives à ces deux textes. Annonçant en 1920 la publication du Côté de Guermantes au critique du Temps, Proust écrivait : "C'est encore un livre "convenable". Après celui-là, cela va se gâter sans qu'il y ait de ma faute. Mes personnages ne tournent pas bien ; je suis obligé de les suivre là où me mène leur défaut ou leur vice aggravé." De fait, Sodome et Gomorrhe ne passa pas pour un livre "convenable". Mais au-delà du scandale, sa réussite repose sur sa structure : comme souvent dans A la recherche du temps perdu, deux côtés opposés, en apparence incompatibles, vont se rejoindre, puis se confondre. Les Esquisses présentées dans ce volume montrent comment le violoniste Morel devint peu à peu un double d'Albertine. Sous l'égide de Baudelaire - qui fut fasciné par les lesbiennes et dont Proust ne doutait pas qu'il eût pratiqué l'homosexualité - et en contradiction avec le vers de Vigny - "La Femme aura Gomorrhe et l'Homme aura Sodome" - sur quoi s'ouvre le volume, ces deux personnages relient les deux côtés et confèrent ainsi à la vision proustienne de l'inversion toute son originalité. Sodome et Gomorrhe commence par une révélation. La Prisonnière est la quête d'un impossible bonheur, d'une illusoire sécurité, d'un savoir toujours fuyant. Albertine est prisonnière du narrateur, mais non pas son secret. Le récit se fait l'écho de l'ambiguïté de la relation de Proust à la connaissance. On n'aime jamais que ce qu'on ne possède pas, et le besoin du mystère vient se heurter à celui de la sécurité : entre crainte et désir du réel, entre curiosité et habitude, se joue devant nous la tragicomédie d'un couple qui n'existe sans doute que par ces tierces personnes, aussi nécessaires que dangereuses, dont la présence n'est jamais aussi sensible que lorsqu'elles sont ailleurs. La Prisonnière, texte publié posthume et ici entièrement réétabli, est le lieu d'une quête jamais achevée de la vérité ; c'est également celui du rougeoyant Septuor de Vinteuil qui offrira cette leçon grosse de promesses : l'art n'est peut-être pas aussi vain et irréel que la vie.

11/1988

ActuaLitté

Pléiades

A la recherche du temps perdu. Tome 4

Avec des index des noms de personnes, des noms de lieux et des ouvres littéraires et artistiques

10/1989

ActuaLitté

Littérature française

Contre Ste-Beuve nouv

A la fin de l'automne 1908, Proust rentre de Cabourg épuisé. Depuis longtemps il a renoncé à son oeuvre. Profitant d'un répit que lui laisse sa maladie, il commence un article pour Le Figaro : "Contre SainteBeuve". Six mois plus tard, l'article est devenu un essai de trois cents pages. Conversant librement avec sa mère, l'auteur entrelace, autour d'une réflexion sur Sainte-Beuve, les souvenirs personnels, les portraits d'amis, les impressions de lecture. Voici le château de Guermantes ; voici M. de Quercy et Mme de Cardaillac, grands lecteurs de Balzac, mais qui ressemblent à s'y méprendre à Charlus et à Gilberte. Sans le savoir, Proust venait de libérer son génie. Cet extraordinaire document est beaucoup plus qu'un document. Proust ne voulait pas qu'on mît des idées dans un roman. Toutes les analyses qu'il a écartées d'A la recherche du temps perdu, on les trouvera ici. Nerval, Chardin, Balzac, Goethe, Joubert et Chopin sont étudiés en des pages d'une intelligence et d'une sensibilité également profondes. Elles nous confirment ce dont on se doutait déjà : que Proust, le plus grand romancier de son siècle, pourrait bien en être aussi le plus grand critique.

09/1954

ActuaLitté

Littérature française

A la recherche du temps perdu Tome 3 : La prisonnière. La fugitive. Le temps retrouvé

Selon Nietzsche, les vrais grands livres sont rares : eux seuls font oublier les autres livres. La Recherche est dans ce cas. Comme La Divine Comédie de Dante, comme le théâtre de Shakespeare, elle ne reproduit pas le monde, elle le produit. Sans doute Dieu a disparu de cette cosmogonie, mais que de livres en un seul ! Celui de l'enfance, celui des désirs, celui de la mondanité et de la nature, celui de l'amour, celui du sexe et de la mort, celui de l'art enfin qui se construit sous nos yeux. A chacune de nos questions humaines Proust répond d'une manière qui peut sembler définitive, plus fin que Marivaux et aussi fort que Michel-Ange. Née de l'intelligence la plus pénétrante de ce siècle, la Recherche est l'œuvre la plus généreuse dont nous puissions disposer : transmutation perpétuelle du particulier en universel, elle donne à son lecteur l'impression d'être l'auteur de ce qu'il fit. Cet autoportrait, qu'ont risqué avant lui saint Augustin, Montaigne ou Rousseau, Proust seul l'a pleinement réalisé en le soumettant comme le Monde à l'épreuve du Temps, vrai protagoniste de ce livre immense. L'impossible littéraire est ici atteint : ce livre des idées est aussi un poème, ce drame universel est également l'œuvre d'un grand auteur comique. Le désenchantement débouche sur la joie.

04/2001

ActuaLitté

Littérature française (poches)

Un amour de Swann

Ce court roman (deuxième partie de Du côté de chez Swann) contient tout ce qu'on aime lire : une peinture sociale, celle de l'immortel clan Verdurin et du cercle aristocratique de Mme de Saint-Euverte, dans les années 1880 ; une histoire d'amour et de jalousie, mettant en scène un dandy et une courtisane ; des réflexions sur l'art (peinture et musique) ; le comique et le tragique ; le passage du temps et le phénomène de mémoire involontaire ; enfin, un récit tout en analyse et des dialogues étincelants, et bien souvent hilarants. Proust a mis ici tout ce qu'il pense et sent sur l'amour. Roman qui condense toute la Recherche, confession intime cryptée, Un amour de Swann est un chef-d'oeuvre dont le sens est caché sous de multiples enveloppes, métamorphoses, synthèses et fusions - profondeur que n'épuise jamais la lecture.

02/2018

ActuaLitté

Poches Littérature internation

DU COTE DE CHEZ SWANN

Du côté de chez Swann est le premier des sept volumes de A la Recherche du temps perdu. Il est composé de trois parties : Combray, Un amour de Swann (souvent publié indépendamment du reste de l’oeuvre ) et Nom de pays : le nom. Le premier volet d’un des plus grands chefs-d’oeuvre de la littérature mondiale, dans son édition intégrale la plus compacte.

ActuaLitté

Littérature française

Oeuvres complètes de Marcel Proust Tome 6 : A la recherche du temps perdu. Tome 6, La fugitive

Le sixième volume d'A la recherche du temps perdu, paru en 1925, pose d'étranges problèmes éditoriaux, son titre et son contenu offrant des choix opposés. Assortie d'une abondante annotation et d'un large relevé de variantes, c'est la version longue qui est proposée ici, conduisant au Temps retrouvé.

09/2017

ActuaLitté

Littérature française

Du côté de chez Swann. Edition enrichie

" Longtemps, je me suis couché de bonne heure. " Le célèbre incipit de La Recherche du temps perdu est énoncé par un narrateur insomniaque qui se remémore les différentes chambres à coucher de son existence. Il évoque ainsi les souvenirs de Combray, lieu de villégiature de son enfance...

05/2017

ActuaLitté

Littérature française (poches)

A la recherche du temps perdu Tome 5 : La Prisonnière

Le cinquième volume d'À la recherche du temps perdu, paru en 1923, est le premier des trois posthumes. Il repose sur un étrange huis clos, entre Albertine, prisonnière insaisissable, et le héros, qui s'enferme dans l'enfer de la jalousie, mais s'approche du moment où va éclore sa vocation.

11/1989

ActuaLitté

Littérature française

Marcel Proust, Cahiers 1 à 75 de la Bibliothèque nationale de France N° 44 : Volume 1, Fac-similé ; Volume 2, Transcription diplomatique. 2 volumes

Au printemps de 1912, quand Proust rédige le Cahier 44, il croit encore que son oeuvre pourra être publiée en une fois et s'efforce de la mettre au point le plus rapidement possible. La matinée Villeparisis, qu'on trouvera à la fin du Côté de Guermantes I, s'étend et prend plus de relief ; les Guermantes affluent, la présence de Bloch, juif et dreyfusard, fait de l'Affaire le lieu où les différents personnages se révèlent.

04/2015

ActuaLitté

Littérature française (poches)

La bibliothèque idéale des 50 ans GF Tome 29 : La prisonnière. A la recherche du temps perdu, 1re partie de Sodome et Gomorrhe III

La Prisonnière nous introduit dans des univers clos où, malgré les évocations riantes des cris de Paris et un burlesque historique de l'homosexualité à travers les âges, nous voyons d'un côté Albertine et le narrateur se détruire dans le plus torturant des marivaudages et, de l'autre, le Baron, au sommet de sa puissance mondaine, être anéanti d'un seul coup par une vindicative exécution couplée avec une trahison amoureuse. Jamais Proust n'a atteint ce degré de dérision, de cruauté, de tension dramatique, de pressentiment de la mort. Pourtant, à travers tout cela se révèlent les valeurs et les démarches de l'art, cependant que débute le grand retour de l'oeuvre sur elle-même, à elle-même son propre miroir. L'édition du texte, faite d'après une nouvelle lecture des manuscrits et des dactylographies, tient un compte particulier du découpage et de la ponctuation d'origine, restituant avec plus d'authenticité la voix particulière de Proust.

02/2015

ActuaLitté

Littérature française

Les soixante-quinze feuillets. Et autres manuscrits inédits

Graal proustien, les "soixante-quinze feuillets" de très grand format étaient devenus légendaires. La seule trace qui en existait était l'allusion qu'y faisait Bernard de Fallois, en 1954, dans la préface de Contre Sainte-Beuve. En 1962, ils n'avaient pas rejoint la Bibliothèque nationale avec le reste des manuscrits de l'auteur de Swann. Leur réapparition en 2018 à la mort de Fallois, après plus d'un demi-siècle de vaines recherches, est un coup de tonnerre. Car les insaisissables "soixante-quinze feuillets" de 1908 sont une pièce essentielle du puzzle. Bien antérieurs à Contre Sainte-Beuve, ils ne font pas que nous livrer la plus ancienne version d'A la recherche du temps perdu. Par les clés de lecture que l'écrivain y a comme oubliées, ils donnent accès à la crypte proustienne primitive. "Un livre est un grand cimetière où sur la plupart des tombes on ne peut plus lire les noms effacés", lit-on dans Le Temps retrouvé : mais ici, le temps n'a pas encore effacé tous les noms.

04/2021

ActuaLitté

Littérature française

Le temps retrouve. Tome 2

Toute la journée, dans cette demeure de Tansonville un peu trop campagne, qui n'avait l'air que d'un lieu de sieste entre deux promenades ou pendant l'averse, une de ces demeures où chaque salon a l'air d'un cabinet de verdure, et où sur la tenture des chambres, les roses du jardin dans l'une, les oiseaux des arbres dans l'autre, vous ont rejoints et vous tiennent compagnie R isolés du moins R car c'étaient de vieilles tentures où chaque rose était assez séparée pour qu'on eût pu, si elle avait été vivante, la cueillir, chaque oiseau le mettre en cage et l'apprivoiser, sans rien de ces grandes décorations des chambres d'aujourd'hui où, sur un fond d'argent, tous les pommiers de Normandie sont venus se profiler en style japonais, pour halluciner les heures que vous passez au lit, toute la journée je la passais dans ma chambre qui donnait sur les belles verdures du parc et les lilas de l'entrée, sur les feuilles vertes des grands arbres au bord de l'eau, étincelants de soleil, et sur la forêt de Méséglise. Je ne regardais, en somme, tout cela avec plaisir que parce que je me disais : c'est joli d'avoir tant de verdure dans la fenêtre de ma chambre, jusqu'au moment où dans le vaste tableau verdoyant je reconnus, peint lui au contraire en bleu sombre, simplement parce qu'il était plus loin, le clocher de l'église de Combray, non pas une figuration de ce clocher, ce clocher lui-même qui, mettant ainsi sous mes yeux la distance des lieues et des années, était venu, au milieu de la lumineuse verdure et d'un tout autre ton, si sombre qu'il paraissait presque seulement dessiné, s'inscrire dans le carreau de ma fenêtre. Et si je sortais un moment de ma chambre, au bout du couloir j'apercevais, parce qu'il était orienté autrement, comme une bande d'écarlate, la tenture d'un petit salon qui n'était qu'une simple mousseline mais rouge, et prête à s'incendier si un rayon de soleil y donnait.

02/2023

ActuaLitté

Littérature française

Le temps retrouve. Tome 1

Toute la journée, dans cette demeure de Tansonville un peu trop campagne, qui n'avait l'air que d'un lieu de sieste entre deux promenades ou pendant l'averse, une de ces demeures où chaque salon a l'air d'un cabinet de verdure, et où sur la tenture des chambres, les roses du jardin dans l'une, les oiseaux des arbres dans l'autre, vous ont rejoints et vous tiennent compagnie R isolés du moins R car c'étaient de vieilles tentures où chaque rose était assez séparée pour qu'on eût pu, si elle avait été vivante, la cueillir, chaque oiseau le mettre en cage et l'apprivoiser, sans rien de ces grandes décorations des chambres d'aujourd'hui où, sur un fond d'argent, tous les pommiers de Normandie sont venus se profiler en style japonais, pour halluciner les heures que vous passez au lit, toute la journée je la passais dans ma chambre qui donnait sur les belles verdures du parc et les lilas de l'entrée, sur les feuilles vertes des grands arbres au bord de l'eau, étincelants de soleil, et sur la forêt de Méséglise. Je ne regardais, en somme, tout cela avec plaisir que parce que je me disais : c'est joli d'avoir tant de verdure dans la fenêtre de ma chambre, jusqu'au moment où dans le vaste tableau verdoyant je reconnus, peint lui au contraire en bleu sombre, simplement parce qu'il était plus loin, le clocher de l'église de Combray, non pas une figuration de ce clocher, ce clocher lui-même qui, mettant ainsi sous mes yeux la distance des lieues et des années, était venu, au milieu de la lumineuse verdure et d'un tout autre ton, si sombre qu'il paraissait presque seulement dessiné, s'inscrire dans le carreau de ma fenêtre. Et si je sortais un moment de ma chambre, au bout du couloir j'apercevais, parce qu'il était orienté autrement, comme une bande d'écarlate, la tenture d'un petit salon qui n'était qu'une simple mousseline mais rouge, et prête à s'incendier si un rayon de soleil y donnait.

02/2023

ActuaLitté

Littérature française

L'Indifférent

Parue il y a quatre-vingts ans dans une revue éphémère, cette nouvelle de Marcel Proust, oubliée de tous, a été retrouvée par Philip Kolb. Elle avait été publiée en 1896, dans La vie contemporaine. On peut penser qu'elle fut écrite en 1893, alors que Proust avait vingt-deux ans. On retrouvera avec amusement et curiosité, dans cette œuvre de jeunesse, bien des thèmes et des mots proustiens : les crises d'asthme, les cattleyas, l'Opéra, et surtout une étude de la cristallisation de l'amour qui est déjà celle qui sera développée dans Un amour de Swann et dans l'analyse des sentiments que le narrateur de la Recherche porte à la duchesse de Guermantes et à Albertine.

ActuaLitté

Petits classiques

Réussir son Bac de français 2023 : Analyse du roman Du côté de chez Swann de Marcel Proust

Réussissez votre bac de français 2023 grâce à notre fiche de lecture du roman Du côté de chez Swann de Marcel Proust ! Validée par une équipe de professeurs, cette analyse littéraire est une référence pour tous les lycéens. Grâce à notre travail éditorial, les points suivants n'auront plus aucun secret pour vous : la biographie de l'écrivain, le résumé du livre, l'étude de l'oeuvre, l'analyse des thèmes principaux à connaître et le mouvement littéraire auquel est rattaché l'auteur.

10/2022

ActuaLitté

Petits classiques

Réussir son Bac de français 2023 : Analyse du roman À l'ombre des jeunes filles en fleurs de Marcel Proust

Réussissez votre bac de français 2023 grâce à notre fiche de lecture du roman A l'ombre des jeunes filles en fleurs de Marcel Proust ! Validée par une équipe de professeurs, cette analyse littéraire est une référence pour tous les lycéens. Grâce à notre travail éditorial, les points suivants n'auront plus aucun secret pour vous : la biographie de l'écrivain, le résumé du livre, l'étude de l'oeuvre, l'analyse des thèmes principaux à connaître et le mouvement littéraire auquel est rattaché l'auteur.

10/2022

ActuaLitté

Littérature française

Le mystérieux correspondant et autres nouvelles retrouvées

Avant d'être le génial auteur de la Recherche, Proust écrivit des nouvelles inspirées de sa jeunesse dans les salons mondains, entre découverte du désir et amour qui fuit, frivolité et profondeur, apparence et réalité. C'est là qu'il met à l'épreuve son style, ses images, ses intuitions. Ce sera, en 1896, Les Plaisirs et les Jours. Mais peu avant la publication du recueil, Proust choisit d'en retirer quelques nouvelles, qui restèrent secrètes durant plus d'un siècle. Etait-ce parce qu'il s'y confiait, presque sans dissimulation, sur son homosexualité, vécue comme une malédiction ? Voici ces textes, fragiles, inaboutis, qui auraient si bien pu ne pas nous parvenir, et pour cela si émouvants. On y lit, en miniature, toutes les obsessions qui seront celles de la Recherche : l'amour malheureux, la fuite du temps, la satire sociale. En une phrase, une fulgurance, le futur Proust est déjà là. En nous faisant entrer comme jamais dans sa conscience, l'auteur nous ouvre son atelier de travail, son secret laboratoire, et le journal intime qu'il n'a pas écrit.

04/2021

ActuaLitté

Littérature française

A la recherche du temps perdu. Coffret en deux volumes, Edition limitée

Pour un nombre considérable de lecteurs, A la recherche du temps perdu est une oeuvre à part, la référence, le Livre. Au catalogue de la Pléiade, le coffret réunissant ses quatre volumes fait figure de navire amiral. L'établissement du texte, l'appareil critique, les Esquisses qui révèlent le roman en formation rendent cette édition irremplaçable. Selon toute vraisemblance, ce n'est que par crainte de devoir acquitter un supplément de bagage que les voyageurs ne l'emportent pas plus souvent sur l'île déserte. A l'occasion du centième anniversaire de la mort de Proust, la Pléiade propose à titre exceptionnel, et à tirage limité, le texte de la Recherche, intégral et nu (les notes et les Esquisses restant l'apanage de l'édition en quatre volumes), en deux tomes d'environ 1500 pages chacun. Ce tirage satisfera les globe-trotters, sans leur être réservé. Les sédentaires le placeront près de leur fauteuil. Les promeneurs le glisseront dans leurs poches. Toute table de chevet pourra l'accueillir. Une oeuvre-monde, toujours à portée de main, explorable à l'infini.

04/2022

ActuaLitté

Littérature française

Les Plaisirs et les Jours

"Les qualités de ce livre délicat, paru en 1896, me paraissent si éclatantes, que je m'étonne qu'on n'en ait pas d'abord été ébloui". André Gide Les Plaisirs et les Jours, est le tout premier livre d'un jeune auteur de 25 ans encore inconnu, Marcel Proust. Publié en 1896 par Calmann-Lévy, ce recueil de portraits et de poèmes en prose porte pourtant déjà en germe son style si caractéristique et certains des thèmes et des personnages de A la recherche du temps perdu. A l'occasion du centenaire de sa disparition, les éditions Calmann-Lévy rééditent cet ouvrage trop souvent oublié, sous sa forme originelle, accompagné des illustrations de Madeleine Lemaire. Pour redécouvrir ce texte traversé par l'esprit du temps et la mélancolie fin de siècle.

ActuaLitté

Littérature française (poches)

A la recherche du temps perdu: Le Côté de Guermantes. Tome 1

" Il fallait montrer que Pays et Etres perdent, quand on les approche, Balbec pour Pays et Guermantes pour Etres. " A la démythification des lieux dans A l'ombre des jeunes filles en fleurs, fait suite la démythification des personnes dans Le Côté de Guermantes I. Arrivé à " l'âge des mots ", le narrateur va se mettre en quête du nom d'écrivain et passer par une série d'épreuves initiatiques, l'amèneront à réviser ses théories sur l'amour, l'amitié, l'art et la mort, dans cette véritable " comédie des erreurs ", qui cache en ses profondeurs le côté de Sodome. Cette édition a été préparée d'après l'édition originale de 1920, et le collationnement de tous les documents autographes (brouillons, manuscrits, additions sur les dactylographies et corrections sur épreuves) qui ont formé les couches successives du texte.

10/1987

ActuaLitté

Littérature française

La fin de la jalousie et autres nouvelles

Profondément épris de la belle Françoise Seaune, Honoré de Tenvres s'émeut sans cesse de cet incroyable amour. Jusqu'au jour où on lui dit qu'elle a la réputation d'être une femme facile. Bouleversé, il découvre brutalement les tourments de la jalousie... Mondains, voluptueux et cruels, les personnages de ces nouvelles de Proust virevoltent avec un raffinement qui annonce les héros d'A la recherche du temps perdu.

11/2023

ActuaLitté

Pléiades

Jean Santeuil précédé de Les plaisirs et les jours

"Pourquoi m'a-t-il demandé d'offrir son livre aux esprits curieux ? Et pourquoi lui ai-je promis de prendre ce soin fort agréable, mais bien inutile ? Son livre est comme un jeune visage plein de charme rare et de grâce fine. Il se recommande tout seul, parle de lui-même et s'offre malgré lui. Sans doute il est jeune. Il est jeune de la jeunesse de l'auteur. Mais il est vieux de la vieillesse du monde. C'est le printemps des feuilles sur les rameaux antiques, dans la forêt séculaire. On dirait que les pousses nouvelles sont attristées du passé profond des bois et portent le deuil de tant de printemps morts. Le grave Hésiode a dit aux chevriers de l'Hélicon Les Travaux et les jours. Il est plus mélancolique de dire à nos mondains et à nos mondaines Les Plaisirs et les jours, si, comme le prétend cet homme d'Etat anglais, la vie serait supportable sans les plaisirs. Aussi le livre de notre jeune ami a-t-il des sourires lassés, des attitudes de fatigue qui ne sont ni sans beauté ni sans noblesse. Sa tristesse même, on la trouvera plaisante et bien variée, conduite comme elle est et soutenue par un merveilleux esprit d'observation, par une intelligence souple, pénétrante et vraiment subtile. Ce calendrier des Plaisirs et des Jours marque et les heures de la nature par d'harmonieux tableaux du ciel, de la mer, des bois, et les heures humaines par des portraits fidèles et des peintures de genre, d'un fini merveilleux. Marcel Proust se plaît également à décrire la splendeur désolée du soleil couchant et les vanités agitées d'une âme snob. Il excelle à conter les douleurs élégantes, les souffrances artificielles, qui égalent pour le moins en cruauté celles que la nature nous accorde avec une prodigalité maternelle. J'avoue que ces souffrances inventées, ces douleurs trouvées par génie humain, ces douleurs d'art me semblent infiniment intéressantes et précieuses, et je sais gré à Marcel Proust d'en avoir étudié et décrit quelques exemplaires choisis. Il nous attire, il nous retient dans une atmosphère de serre chaude, parmi des orchidées savantes qui ne nourrissent pas en terre leur étrange et maladive beauté. Soudain, dans l'air lourd et délicieux, passe une flèche lumineuse, un éclair qui, comme le rayon du docteur allemand, traverse les corps. D'un trait le poète a pénétré la pensée secrète, le désir inavoué. C'est sa manière et son art. Il y montre une sûreté qui surprend en un si jeune archer. Il n'est pas du tout innocent. Mais il est si sincère et si vrai qu'il en devient naïf et plaît ainsi. Il y a en lui du Bernardin de Saint-Pierre dépravé et du Pétrone ingénu. Heureux livre que le sien ! Il ira par la ville tout orné, tout parfumé des fleurs dont Madeleine Lemaire l'a jonché de cette main divine qui répand les roses avec leur rosée". Anatole France, Paris, le 21 avril 1896.

01/1987