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Littérature étrangère

Rien qu'un mort de plus

Le jeune Sancho Bordaberri, librairie à Getxo, au Pays basque, écrit des romans policiers. Il rêve d'égaler ses modèles (Hammet, Chandler, Cain...) mais tous ses textes sont refusés par les maisons d'édition. Il manque de renoncer mais se ravise et décide de remettre au jour une vieille affaire : un crime réel dont le coupable n'a jamais été découvert. Les jumeaux Altube, escrocs notoires, piliers du marché noir dans la région, ont été, dix ans auparavant, enchaînés à une roche pour que la mer les noie à marée montante. Un seul en a réchappé. Sancho mène l'enquête, le libraire se transforme en détective et vit son roman ; narrateur, protagoniste et écrivain se confondent. Tel don Quichotte, il se fond dans les lectures qu'il a idéalisées et adopte une nouvelle identité, celle du détective Samuel Esparta, clin d'oeil au personnage de Dashiell Hammett, Sam Spade. Rien qu'un mort de plus est un hommage malicieux au roman policier, qui renvoie aussi à l'histoire ténébreuse de l'après-guerre et du régime franquiste, où la toute-puissance et l'impunité des phalangistes contraste avec la misère des "rouges" vaincus, et des Basques accablés par les représailles.

12/2014

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Littérature française

La condition d'infini Tomes 2-4 : Le jardin d'hiver. La maison des blocs tombés. Le mur d'or

Aimer permet-il à l'homme chassé de l'équilibre des choses de s'exprimer aussi totalement que possible ? Ce qu'il a perdu se précise au travers d'une délinquance insoutenable dont les tomes II, III et IV rassemblés dans ce volume racontent les aventures, c'est-à-dire les lésions. Vienne et toutes les beautés d'un jardin d'hiver. Il neige. Maïa doit mourir. Ed et Ad, ses enfants, dorment enlacés au fond d'une armoire. Ils l'enterrent et rencontrent d'étranges personnages : Hammet-Hegel, philosophe détective, Paula la boiteuse qui joue du violoncelle au pied d'un noyer battu par les vents, Laïos le constructeur d'avions à énergie humaine, et d'autres encore, fantasmes peut-être, signes ou symboles, mais aussi acteurs bien réels d'une histoire qu'ils essaient d'investir à travers l'élucidation des origines et l'intelligence du présent. Les personnages se lancent à la poursuite de la vérité qu'ils géométrisent en une série d'épreuves, de jeux, d'injonctions et de procès. Si l'amour et la solitude sont le sujet de cette vaste entreprise romanesque, Vienne, complexe et sombre, contradictoire, insoluble, lieu par excellence où peut être à nouveau posée la question du sujet, Vienne ne pouvait qu'en être le théâtre.

10/1995

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Critique littéraire

Shakespeare

William Shakespeare demeure le dramaturge le plus célèbre, le plus joué et le plus lu dans le monde. Le plus commenté aussi : quinze publications par jour sont relatives à l'auteur d'Hamlet ! Des revues savantes de plusieurs pays lui sont intégralement consacrées. Pourtant cet univers théâtral, d'une richesse inégalée, où vivent quelque neuf cents personnages animés de toutes les passions humaines, conserve ses ambiguïtés et ses énigmes, sources d'interprétations multiples et souvent contradictoires. Le présent ouvrage, dû à l'un des meilleurs spécialistes de la littérature anglaise, propose une initiation à Shakespeare, rigoureuse et objective, intégrant l'apport des plus récentes recherches. Une première partie résume ce que nous savons de l'homme et de l'acteur, de la genèse et de la datation de ses œuvres. Celles-ci sont ensuite abordées par genre : poèmes, drames historiques, tragédies, comédies.... Chacune fait l'objet d'une analyse particulière, l'ensemble étant précédé d'un important chapitre sur le théâtre élisabéthain, ses origines, ses formes, son esthétique. L'étudiant, le lecteur ou le spectateur désireux d'approfondir sa connaissance du théâtre de Shakespeare trouvera ici un guide indispensable et clair indiquant à chaque étape les principales pistes d'interprétation et de réflexion.

03/2006

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Histoire internationale

La noblesse de l'échec. Héros tragiques de l'histoire du Japon

Aucun Occidental n'a jamais révélé les ressorts de l'âme japonaise comme le fait Ivan Morris dans ce livre brillant (sa dernière oeuvre) qui éclaire pour nous d'un jour inattendu l'histoire et la culture d'un peuple mal connu, à travers l'existence de ses héros légendaires, héros vaincus et comme tels traditionnellement vénérés dans la mémoire populaire. La Noblesse de l'échec raconte la vie tragique de neuf personnages authentiques qui tous se dressèrent contre des forces supérieures aux leurs, et finirent par succomber malgré les ressources immenses de leur courage et de leur volonté. A la différence des chevaliers superbes et conquérants de la civilisation occidentale, ces hommes solitaires et pathétiques se firent toujours les défenseurs de causes perdues et, comme le voulait leur destin, terminèrent leur vie de fugitifs pourchassés dans un exil cruel ou dans l'apothéose du suicide rituel. Parmi eux un prince de 19 ans, victime d'une intrigue de cour, frère lointain de Hamlet ; un samouraï hors la loi poursuivi et massacré par son frère aîné ; un adolescent énigmatique qui prit la tête d'une insurrection de chrétiens japonais, et l'imposant Saigo Takamori qui catalysa la restauration impériale Meiji. Cette lignée s'achève par un groupe d'hommes dont le nom nous est familier, les pilotes kamikazes de la Seconde Guerre mondiale.

02/1980

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Poésie

Voix seule

Dans ce livre qui s'inscrit dans une nouvelle forme de poésie narrative inaugurée avec Le développement des lignes, Alain Veinstein offre non pas un recueil de textes, mais des éclats successifs qui finissent pas raconter une histoire, ou une situation. Le titre, Voix seule, résume l'enjeu : un personnage (homme) tente d'exister par sa seule voix, par le chant, dans un monde totalement désagrégé où il se retrouve seul, absolument seul, sans aucun lien avec qui que ce soit sinon par le chant où se joue le battement vivant de l'existence. Sa relation au monde passe par la voix, un monde qui s'est petit à petit réduit aux éléments d'un théâtre, le décor, le rideau, les coulisses pour accéder à une probable scène. Et, venant le hanter sans cesse, le père mort, qui apparaît ici comme le spectre de Hamlet. Et tout ce qui peut tourner autour, comme images mentales, par exemple creuser un trou, enterrer, à l'exemple du fossoyeur. Comment s'ouvrir un chemin dans l'épaisseur de la nuit, et faire en sorte que le noir ne prenne pas toute la place, quand on ne dispose pour tout espace que d'un genre de couloir paraissant ne mener nulle part, sinon à un rideau de théâtre rouge sang., derrière lequel on ne saura jamais exactement ce qui se trouve.

05/2011

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Théâtre - Pièces

En fleur et en os

Un chalet cossu, avec terrasse donnant sur un lac, quelque part en France, en 2010. La famille Tarvel et les enfants de Belkacem se réunissent pour célébrer un anniversaire. La fête familiale voit vite surgir les rancoeurs et les regrets, accumulés sur plusieurs générations, d'une amitié fondée pendant la guerre d'Algérie. Tel le prince Hamlet, Jambet n'a pas accepté que sa mère tout juste veuve convole avec son oncle. Telle Ophélie, Fella a souffert d'être abandonnée par Jambet. Ces deux-là, fragilisés à des degrés divers par l'époque qui les a engendrés, voient leur fille atteindre ce soir sa majorité - et prendre sa liberté... La légèreté de ton de cette comédie au rythme de vaudeville est au service d'une profonde réflexion, tant sociologique que psychologique, qui ose prendre pour toile de fond les non-dits de la guerre d'Algérie et la douleur des Harkis. Comme pour mieux nous inviter à une vaste grille de lecture, un plan surélevé de la scène, éclairé en alternance avec le plateau lui-même, figure l'univers de l'imaginaire et de la mémoire : dieux, fantômes et psychothérapeutes s'y démènent et réveillent des épisodes du passé. Une pièce de théâtre puissante, tout en nuances, qui est à la fois oeuvre de poésie et manifeste contre tous les obscurantismes.

09/2023

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Cinéma

Histoire du cinéma britannique

Il n'y a pas si longtemps, le cinéaste Alan Parker lançait : "Avec l'industrie cinématographique britannique, il est souvent difficile de savoir si le nageur vous fait signe pour vous saluer ou bien s'il se noie". Faut-il le croire ? D'outre-Manche nous parviennent régulièrement des films qui nous captivent, nous font rêver, nous font rire et même, réfléchir ! Fresques historiques, épopées militaires, actrices et acteurs de première grandeur, histoires d'amour et d'humour mid Atlantic, films "shakespeariens", documentaires, oeuvres excentriques, dessins animés, polars, vampires et zombies : on trouve le pire comme le meilleur dans le fragile cinéma anglais dominé par la production et la distribution hollywoodiennes. Les cinéphiles ont en mémoire les noms d'Alexander Korda, d'Alfred Hitchcock, inventeur du "suspense", les comédies Ealing avec Alec Guinness, le Hamlet de Laurence Olivier, les films de David Lean (Lawrence d'Arabie), Le Troisième Homme de Carol Reed ou encore Les Chaussons rouges de Powell et Pressburger. En 1986, The Mission, de Roland Joffé reçoit la Palme d'or à Cannes. "Le cinéma britannique est bien vivant à la télévision". C'est là, en effet, que se sont formés, entre autres, Ken Loach (Kes) et Stephen Frears (Talma Drewe) qui, aujourd'hui encore, occupent le devant de la scène. Ils sont rejoints par de nouveaux talents, Shane Meadows, Paul Greegrass, Lynne Ramsay, ou Andrea Arnold.

09/2010

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Loisirs et jeux

Georges N° 48 : Squelette

Ouvrez grand vos omoplates car vous n'allez pas en croire vos os ! - 10 pages de BD avec un grincheux-chat-sorcier, assisté du plus dévoué des crapauds, qui s'en vont emprunter un tibia géant dans un museum d'histoire naturelle... (par Patrick Doyon)- Une nouvelle aventure de Panpi et Gorri, ou comment deux chiots sont à deux pattes de tomber sur un os... - L'histoire vraie, toujours en BD, de l'artiste Frida Kahlo et de sa passion pour l'anatomie. La partie " jeux " permettra aux enfants de compter leurs côtelettes et d'arpenter un squelette, mais aussi : - de fêter El Dia de los muertos au Mexique et Halloween en Irlande - de s'interroger sur le squelette interne ou externe des animaux - de découvrir Hamlet, le tarot, Jolly Roger et les vanités ! - Sans oublier le super paper-toy squelette ! Quant aux activités : on cuisine des biscuits salés en forme d'os et on les accompagne de sésame pour le calcium, on décore des têtes de mort comme au Mexique, on fabrique un squelette et on rejoue une scène de L'Etrange Noël de M. Jack de Tim Burton. Mais aussi : un reportage avec un chirurgien en chair et en os, des actualités avec une sélection de livres coups de coeur, l'interview d'un illustrateur, un quiz... En résumé, voici le " numér'os " indispensable à toutes les vitrines Halloween !!!

10/2020

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Théâtre

Shakespeare dans la maison de Molière

Depuis le début du vingtième siècle, s'ajoutent régulièrement aux registres de la Comédie-Française les pièces de la Renaissance anglaise. Hamlet, Macbeth, Roméo et Juliette, Coriolan, La Nuit des Rois, Le Marchand de Venise, La Tempête, La Mégère Apprivoisée et bien d'autres pièces écrites par le dramaturge élisabéthain y ont vu ou revu le jour ces dernières décennies. Dans cette Maison de tradition et de savoir-faire " à la française ", quel regard nous est offert sur le répertoire shakespearien ? Comment s'imprime le sceau de cette Institution sur des oeuvres retraduites pour l'occasion et adaptées à la scène à l'italienne ? Cet ouvrage effectue un voyage dans le temps pour retracer l'aventure shakespearienne au Français. L'accent est porté sur l'interprétation que font nos contemporains de cette " matière " shakespearienne : l'esthétique scénographique, le jeu des comédiens, les choix interprétatifs, et les anecdotes liées à l'histoire d'une mise en scène, font l'objet d'une attention toute particulière. Mais ce travail est aussi élaboré en relation avec ceux qui ont vécu de près ou de loin cette aventure : les sociétaires, pensionnaires, chorégraphes, metteurs en scène, décorateurs, costumiers, techniciens, évoquent leurs souvenirs pour rendre vivant et authentique cet ouvrage illustré qui se veut aussi un hommage à l'art de la scène. Ainsi, par le jeu de l'illusion théâtrale, Shakespeare et Molière s'unissent enfin.

11/2012

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Philosophie

L'irrévérence

L'irrévérence signifie : je ne suis pas ta chose, je ne t'appartiens pas. Forme du regard, pli de la pensée, l'irrévérence traduit un rapport au cosmos tout entier - Dieu, le monde, la société, l'autre. Personnages réels ou personnages imaginaires - miroirs de la culture -, Adam, Socrate, Brutus, Galilée, Hamlet, Don Quichotte, Faust, nos héros se détachent et ne s'identifient pas. Au lieu de contempler le monde, ils le mettent à distance, le démystifient, le nient ou le dénigrent. Ils se nourrissent de questions et non de réponses. Ils privilégient le désir de connaissance contre le désir de sécurité, l'inquiétude contre la paix de l'esprit. Ils aperçoivent en face d'eux un monde qui fait défection, et, d'un mouvement réciproque, ils s'en retirent, le définissent comme un objet, le pèsent, le critiquent, l'analysent, en extirpent les contradictions, et cherchent à le changer. L'esprit de distance se traduit par la révolte, le doute, la curiosité, le rire, la liberté, toutes expressions de l'altérité vécue. L'esprit européen s'oppose et s'expose, trouve dans la distance un monde menaçant, un Dieu qui négocie et aime d'un amour meurtri, et même d'une relation à soi qui tourne à l'incompréhension. D'un bout à l'autre de l'histoire il reste insatisfait, séparé, dissident.

10/2002

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Théâtre

Shakespeare, le marrane du théâtre. Essai sur Le Marchand de Venise

Un jour de l'année 1596, Shakespeare écrit Le Marchand de Venise. C'est un véritable tournant dans son oeuvre. Une rupture qui lui donnera la force d'écrire plus d'une trentaine de pièces. Déjà surnommé par un de ses contemporains, Robert Green, un "ébranleur de scène" ("Shakes-scene"), cet ébranlement va entraîner la production de la matière même du théâtre. Le grand Will libère la parole (30 000 mots différents) et invente la vie rêvée des personnages. Que s'est-il passé ? Rien de moins que le télescopage entre la volonté de dépasser son double marranisme originaire, juif par le père, catholique par la mère, et le traumatisme de la mort de son fils Hamnet. Face au silence qui lui est alors imposé, il décide, en effet, de mettre tous ses conflits intérieurs sur la table. Mais pas n'importe comment. Shakespeare est dans Shylock. L'association entre "Sh", "Y" ("I") et "Lock" indique qu'il parle, mais "sous serrure". "Moi, Shakespeare, sous serrure". Ses conflits sont réélaborés. Un siècle plus tard, Spinoza fera de même avec la philosophie. Mais Shakespeare n'est pas un "marrane de la raison", c'est un "marrane du théâtre". Il se préoccupe de montrer ce que sont des vies qui ont vraiment relégué le monde d'hier, judéo-chrétien, mais aussi latin et grec, au musée des accessoires, non sans les parodier de mille et une manières. Ainsi, Gérard Huber prend-il cet exceptionnel marrane en filature et démontre que le monde d'aujourd'hui ne peut plus se passer de la "marranité" de Shakespeare qui, tout en exigeant que la vérité l'emporte sur le mensonge, démontre que la mauvaise foi et le parjure sont toujours triomphants. Un essai passionnant sur le théâtre de Shakespeare qui, grâce à l'analyse rigoureuse et psychanalytique menée par l'auteur, éclaire d'une façon novatrice bien des problèmes de notre époque.

04/2017

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Psychologie, psychanalyse

Le psychisme à l'épreuve des générations

L'individu est un groupe dont la psyché est soumise à l'épreuve des générations. Telle est l'approche que Nicolas Abraham inaugurait voici près d'un quart de siècle avec sa "théorie du fantôme". De nombreux travaux actuels sur la "transmission psychique" connaissent la révolution opérée par cette approche, mais ils n'en mesurent pas toujours l'enjeu. Dans son introduction, Serge Tisseron rappelle que cet enjeux consiste à placer le lien social au centre de la compréhension du fait psychique individuel. La question de la vie psychique entre les générations devient alors celle des diverses modalités de la symbolisation, tant verbale que non verbale, et des processus psychiques qui y interviennent. Nicolas Rand propose une clarification du concept de "fantômes" en reprenant l'analyse d'Hamlet initié par Nicolas Abraham. Maria Torok et Nicolas Rand étudient la notion d'inquiétante étrangeté dans la clinique du fantôme en s'appuyant sur une nouvelle lecture de L'Homme au sable, de E.T.A. Hoffmann. Claude Nachin précise le fonctionnement de la "crypte" et du "fantôme" et les particularités des cures des patients qui en sont porteurs. Serge Tisseron dégage les conditions particulières qui peuvent faire des images psychiques les vecteurs et les témoins privilégiés des secrets entre les générations. Pascal Hachet explore la clinique de la crypte et du fantôme chez les toxicomanes. Jean-Claude Rouchy, enfin, analyse l'impact de la clinique du fantôme dans l'approche des groupes et des familles.

02/2012

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Littérature étrangère

EN LA FORET DE LONGUE ATTENTE. Le roman de Charles d'Orléans 1394-1465

En la forêt de Longue Attente. " Je suis celui au cœur vêtu de noir. " C'est une vie magnifique et sombre, violente et songeuse, qui nous est ici contée : celle de Charles d'Orléans, petit-fils de Charles V, neveu de Charles VI le Fou, père de Louis XII, grand seigneur et poète, aux jours les plus tragiques de la guerre de Cent Ans. L'assassinat de son père par les hommes de main du duc de Bourgogne, Jean sans Peur, déclenche la guerre civile des Armagnacs et des Bourguignons. A treize ans, Charles d'Orléans devient le chef de l'une des grandes maisons féodales de France, les lois de l'honneur imposent au jeune homme timide, plus séduit par les livres que par les armes, de tirer vengeance du crime impuni. Mais lorsque le duc de Bourgogne tombe à son tour sous les poignards, au pont de Montereau, Charles, fait prisonnier à Azincourt, est depuis longtemps enfermé à la Tour de Londres. Pendant les vingt-cinq années de sa captivité en Angleterre, ce prince mélancolique saisi par une histoire trop cruelle pour lui, ce Hamlet français, commencera d'écrire les ballades et les rondeaux qui immortaliseront son nom. Qui ne se souvient d'avoir appris à l'école, avec la Ballade des Pendus de son contemporain François Villon, les vers du Printemps : " Le temps a laissé son manteau de vent de froidure et de pluie... " ?

06/1991

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Contes et nouvelles

La magie du cerveau. Une façon de voir le monde et son parfum

Qui peut dire qu'il détient le vrai sens de la vie ? Personne, tout reste inconnu. Est-ce que notre cerveau capte l'extérieur pour lui donner l'apparence d'un tableau, ou enveloppons-nous de magie le tableau extérieur pour le soumettre à nos sensations ? Nous n'en sommes pas maîtres. Se dessine alors la ligne enchanteresse de la vie, tragique et comique, chaque pas nous menant vers la mort, seul point commun. La nouvelle "Les deux... ou aucune d'entre elles", regard sur l'existence, ironie, mysticisme : Hamlet qui tombe de son piédestal, figure tragique devenue comique. Tragédie et Comédie sont les deux faces d'une même réalité ; tous les personnages se trouvent "entre elles". C'est le poème de la vie, où chacun avance sur la ligne jusqu'à la mort. La vie simple coule jour après jour, cependant qu'un parfum étrange persécute le héros : la vieille succombe à une bataille de fleurs, une jeune fleuriste nomme son salon "La Fée des Fleurs" ; le charme du parfum des fleurs et l'envoutement. Et cet homme en vol cosmique qui ne supporte plus l'enfermement dans la cabine ; il cueille la fleur jaune, fleur magique, illusion, mortelle. Un balancement permanent entre raison et force infernale qui nous égare, "Un papillon". Quelques histoires de cheminements tragiques, comiques, des fictions, plus vraies qu'une réalité racontée. Une façon de voir le monde.

06/2021

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Notions

Le déni de savoir dans sept pièces de Shakespeare

Le théâtre élisabéthain est contemporain de l'émergence du scepticisme philosophique au fondement de la pensée et de la science européennes modernes. Dans cette série d'études classiques sur le drame shakespearien, Stanley Cavell montre comment la tragédie se nourrit de questionnements fondamentaux sur la nature du savoir, se faisant ainsi l'écho de la crise de la connaissance qui a traversé son temps. Les grands personnages shakespeariens incarnent chacun avec force une ou plusieurs options du scepticisme. Que leur doute porte d'abord sur l'amour filial (Le Roi Lear), la fidélité conjugale (Othello, Le Conte d'hiver), la légitimité du meurtre (Macbeth) ou de la vengeance (Hamlet), la nature du pouvoir et des rapports sociaux (Coriolan), le destin des empires et du monde (Antoine et Cléopâtre), il menace de s'étendre à la réalité tout entière et de les précipiter dans la folie. Lui-même héritier de la tradition sceptique, qui s'incarne encore dans les Recherches philosophiques du second Wittgenstein où elle investit la question du langage, Cavell n'a cessé de parcourir la généalogie de ce courant de pensée pour en restituer la vérité profonde : le déni de savoir est un masque qui cache l'incapacité à reconnaître l'autre. C'est en réhabilitant le langage ordinaire, auquel la pensée a souhaité tourner le dos, que la relation au monde peut être rétablie et la tragédie conjurée. Cet horizon constitue l'originalité profonde du dialogue philosophique que Cavell entretient ici avec Shakespeare.

11/2021

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Théâtre

Vie d'artiste

Les auteurs qu'il monte, d'Euripide à Cixous, sont les classiques d'hier (Racine, Tchekhov, Claudel) ou d'aujourd'hui (Duras, Brisville, Dubillard). On lui doit la mise en scène d'une quinzaine d'opéras aussi différents que Le Grand Macabre de Ligeti, Le Ring de Wagner ou La Flûte enchantée de Mozart. Il a dirigé, outre sa compagnie, deux grands théâtres nationaux et, depuis 2007, le Conservatoire national supérieur d'art dramatique. Au théâtre, au cinéma ou à la télévision, il a été Napoléon, Berlioz, Léon Blum, Descartes et même Billy the Kid... Acteur viscéral, metteur en scène effervescent, auteur et récitant, Daniel Mesguich est tout cela. Au fil de ces entretiens, il évoque son enfance dans l'Alger de Camus, les années sans le sou à Marseille, la découverte simultanée de Sartre, Dylan, Ferré, Marx et Gérard Philipe, l'arrivée à Paris et l'amitié d'Antoine Vitez, ses premières mises en scène de Kafka et Marivaux, les années de triomphe et de scandale d'Avignon à Pékin. Mais aussi son travail avec François Truffaut, Romy Schneider ou Bernard Rapp et la rencontre sans cesse répétée, sur la route d'Elseneur, d'un certain Hamlet, prince de Danemark... Plus qu'un iconoclaste, animé par la passion de "faire penser le texte", Daniel Mesguich se révèle un amoureux du verbe, des acteurs et de leurs rêves. Un artiste, avant tout.

11/2012

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Critique Poésie

Des étoiles nouvelles. Quand la littérature découvre le monde

Les étoiles se lèvent-elles à l'ouest ? Et un poème peut-il faire polémique dans les journaux plusieurs semaines durant ? Que doit aux éléphants la rondeur de la Terre ? Et à Dürer La Guerre des étoiles ? Lequel des deux est le plus sémiologue, Tintin ou Milou ? Une boucle de cheveux et une bulle de savon méritent-elles de monter au ciel ? Et quels vers inédits de Shakespeare dans Hamlet auraient suffi à modifier l'oeuvre de Proust ? A tant de questions fondamentales comme à bien d'autres ce livre apporte des réponses précises et argumentées, ainsi qu'à celle-ci, qui les résume toutes : que peut une image ? A partir de deux mots pris dans l'un des poèmes les plus célèbres de la langue française, l'ouvrage raconte la découverte du monde, de la terre et du ciel parle langage et la littérature. Car ce livre traite des étoiles et de la poésie. Il parle du plus loin de nous, le firmament, et de ce qui nous touche au plus près, les mots du poète, des mots qui parfois nous découvrent le ciel. C'est un livre sur tout et sur l'inaccessible, sur l'altérité et les relations Nord-Sud, sur l'esthétique, la science et le pouvoir, sur la mémoire et les possibles de l'histoire. A partir de deux mots seulement, il dévoile les métamorphoses de la poésie en même temps que celles de notre connaissance du monde.

03/2021

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Littérature française

Les malgré-nous

Au commencement était le Verbe, le verbe haut d'Alex, patron du bistrot le Goya et ancien boxeur pour qui le monde est un ring, la vie une remise en jeu et Claude Keller, entrée au Goya avec ses secrets, un titre à conquérir. Au commencement vint donc le silence, enraciné dans une enfance d'après-guerre, dans les énigmes d'une filiation aux fils coupés. Car avant ce commencement furent l'Alsace annexée, les toutes premières rafles de juifs, les Jeunesses hitlériennes, l'incorporation de force dans l'armée nazie. Alors, à moins de résister, de s'évader, la jeunesse ordinaire, celle des parents Keller, fut faite de résignation, d'obéissance, de malgré-nous. À la recherche de ces séquelles de guerre, le narrateur, fils de déportés, affronte le vertige de ses origines englouties. Dentiste en retraite, habitué aux bouches muettes, il désire en faire jaillir mots et confidences avant qu'il ne soit trop tard, les partager avec Claude Keller, établir un lien entre les rives de leurs passés, franchir l'écart de temps qui les sépare. Comme dit ce bon vieux Hamlet, " rien n'est bon ou mauvais, tout dépend de ce qu'on en pense ". Encore faut-il mesurer le péché originel qui pèse sur chacune de ces vies exclues de leur paradis, pour enfin, à l'échelle intime comme à celle du monde, prendre le parti de ne plus jamais vivre en malgré-nous.

08/2003

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Poésie

Kean. 5 actes

Kean ou Désordre et génie fut écrit par Alexandre Dumas père pour le célèbre acteur Frédérick Lemaitre. Cette pièce oubliée - dont on trouvera d'ailleurs, à la fin de la présente édition, le texte intégral -, Jean-Paul Sartre l'a reprise, réécrite et, comme dit Robert Kemp, il en a fait un "bon drame solide, dont il a bien bourré les creux et qui est devenu brillant". Kean est un fameux acteur anglais. Il triomphe au Théâtre Royal de Drury Lane, et tout Londres, au début du XIXe siècle, court l'acclamer. Deux femmes l'aiment : la comtesse Eléna, épouse d'un ambassadeur, et Anna Damby, jeune héritière bourgeoise. Kean est débauché, couvert de dettes, ivrogne et coureur de jupons. Toutefois le prince de Galles n'a pas dédaigné d'en faire son ami. Kean est un homme excessif, qui se moque des contingences, laisse la bride à ses passions, se livre avec volupté à l'insolence, à la générosité, au mépris. Mais, au-delà de ces manifestations d'un tempérament puissant, c'est la condition du comédien et de l'homme de génie que Jean-Paul Sartre a posée dans les termes les plus efficaces. Kean est-il lui-même, ou bien les divers personnages (Roméo, Hamlet, Othello surtout) qu'il incarne ? Dans quelle mesure ces êtres shakespeariens ne dévorent-ils pas sa personnalité ? Un soir, enfin, Kean explose. A la face du public, à la figure du prince de Galles qui cajole la comtesse Eléna dans sa loge, il met son coeur à nu. Et il est hué.

03/1954

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Littérature étrangère

Soleil noir

" N'ayant plus ni le tonnerre ni le mammouth, ce qui nous épouvante aujourd'hui c'est la pauvreté, la maladie et l'exclusion. On se sent fort en consolant un enfant et puissant distribuant l'aumône. On minimise nos misères en disant C'est la vie! Cependant, la nuit abrite encore nos peurs. Ni l'enfant ni l'homme de Cro-Magnon n'ont disparu. Un coup de frayeur et l'on se réveille dans le noir en hurlant. " Au Chiapas, il y a de belles plages, le chef a un gros cigare et son comptable aime la perfection, les trafiquants de drogue se disputent les récoltes et les paysans font les frais de cette bataille. Melina ne sait rien de tout cela. Elle couche avec le chef et le comptable l'accompagne pour qu'elle ne s'ennuie pas lorsque son maître n'est pas là... Non, il ne se passera pas ce que vous croyez car il y a des jeux auxquels on ne doit pas jouer avec n'importe qui. Après Lune écarlate (Prix Hammet 1995), Rolo Diez livre, avec Soleil noir, une nouvelle partie dans le grand match des astres et une fable tragique sur la volonté de liberté des opprimés et le prix à payer pour cette émancipation. Un texte d'une grande poésie magnifiquement scandé par les dessins de Jean-Louis Tripp, qui sont autant de gros plans éclairant les protagonistes de cette intrigue avant que l'éclipse ne les fasse disparaître.

11/2005

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Théâtre - Essais

La dystopie théâtrale. Emergence d'une nouvelle forme dramatique

Associant l'analyse du discours esthétique des auteurs comme Müller, Bond et Barker à l'étude dramaturgique de leurs réécritures respectives de Shakespeare, cette étude a pour but de s'interroger sur l'émergence d'une nouvelle forme dramatique – la dystopie théâtrale. En faisant appel à l'instrumentalisation esthétique (et politique) de la catastrophe, à la fois shakespearienne et historique, les dramaturges s'empressent à écrire des pièces qui partagent presque la même vision sur l'avenir du monde et de l'homme. L'apocalypse du roi Lear et la vision cauchemardesque qu'Hamlet porte sur le monde sont greffées, par les dramaturges, sur des tissus dramatiques étayés déjà sur les traces des barbaries du XXe et XXIe siècles. A partir de la matrice dystopique Fin de partie de Samuel Beckett jusqu'à la plus récente Brutopie de Howard Barker, les " dystopies théâtrales " s'opposent, à première vue, à toute fonction utopique. Néanmoins, le ton apocalyptique (au sens derridien du terme) qui les caractérise, cache des fonctions esthétiques qui questionnent à nouveau la catharsis et la nature même du théâtre. En analysant ces fonctions, il est question de démontrer que ces formes dramatiques peuvent être vues aussi comme des dramaturgies censées provoquer l'éveil des consciences et ressusciter ainsi la pulsion utopique que l'Humanité semble avoir perdue. Ce processus paradoxal s'opère par le recours à une " catharsis inversée ", dans le sens d'une surcharge intellective et d'une rétention émotionnelle qui touchent souvent le paroxysme. Quel lien entre l'Utopie et la "dystopie théâtrale" ?

07/2022

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Critique littéraire

Contre-attaque. Entretiens avec Franck Nouchi

Contre-attaquer à contre-courant : Philippe Sollers ne recule décidément devant aucun obstacle. Ni décliniste, ni souverainiste, ni communautariste, ni péguyste, ni laïcard, ni populiste, ce livre en forme de discussions avec Franck Nouchi ne prétend rien moins que de redonner toute sa place, la première, à la littérature. Seize ans après la parution de La France moisie, dans les colonnes du Monde, Sollers joue au ping-pong. En tout, treize parties, treize conversations, qui ont eu lieu du 27 octobre 2015 au 25 mars 2016, au gré d'une actualité particulièrement dense. Idéologues et commentateurs de tous poils, à l'omniprésence médiatique arrogante, en prennent évidemment pour leur grade. Mais, l'essentiel est ailleurs. " C'est le passé qu'il faut redéfinir, dit-il. Dans ce présent instantané, il est en danger. Les morts eux-mêmes sont très en danger parce qu'il est arrivé quelque chose au temps. Hamlet dirait que le temps est sorti de ses gonds. Il y avait quelque chose de pourri au royaume de Danemark ? Il y a quelque chose de maintenant suffocant dans la République française. Il faut changer la répartition passé-présent-avenir. Puisque le présent est devenu instantané, il contamine le passé. Et quand le passé n'est plus vivant, il n'y a plus non plus de futur. C'est pour ça que tout le monde a peur ! ". Pessimiste, Sollers ? Tout au contraire. A rebours de l'esprit du temps, cette contre-attaque est un message d'espoir. Dans trente ans, dans un siècle, les lendemains se remettront à chanter.

11/2016

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Littérature française

Le Zubial

"Le jour où mon père est mort, le 30 juillet 1980, la réalité a cessé de me passionner. J'avais quinze ans, je m'en remets à peine. Pour moi, il a été tour à tour mon clown, Hamlet, d'Artagnan, Mickey et mon trapéziste préféré ; mais il fut surtout l'homme le plus vivant que j'ai connu. Pascal Jardin, dit le Zubial par ses enfants, n'accepta jamais de se laisser gouverner par ses peurs. Le Zubial avait le talent de vivre l'invivable, comme si chaque instant devait être le dernier. L'improbable était son ordinaire, le contradictoire son domaine. S'ennuyait-il au cours d'un dîner ? Il le déclarait aussitôt et quittait la table, en baisant la main de la maîtresse de maison. Désirait-il une femme mariée ? Il ne craignait pas d'en faire part à son époux, en public, et d'escalader la façade du domicile conjugal le soir même pour tenter de l'enlever. S'il écrivit des romans et plus de cent films, cet homme dramatiquement libre fut avant tout un amant. Son véritable métier était d'aimer les femmes, et la sienne en particulier. Ce livre n'est pas un recueil de souvenirs mais un livre de retrouvailles. Le Zubial est l'homme que j'ai le plus aimé. Il m'a légué une certaine idée de l'amour, tant de rêves et de questions immenses que, parfois, il m'arrive de me prendre pour un héritier". Alexandre Jardin.

09/1997

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Critique littéraire

Chateaubriand l'Exil et la gloire. Du roman familial à l'identité littéraire dans l'oeuvre de Chateaubriand

" Qui suis-je ? et que viens-je annoncer de nouveau aux hommes ? " Cette question qui ouvre l'Essai sur les Révolutions inaugure l'œuvre de Chateaubriand et la hante tout entière. La quête d'identité menée à travers les personnages romanesques (de René à Aben-Hamet) ou historiques (Rancé) et dans les prises de positions esthétiques ou religieuses du Génie du Christianisme trouve son aboutissement dans le magistral autoportrait des Mémoires d'Outre-Tombe, épitaphe au tombeau muet et solitaire du Grand-Bé. Dans un jeu subtil de miroirs, Chateaubriand projette son image dans ses créations d'où émerge, dans un reflet magnifié, la figure mythique d'un écrivain. Cette figure, vacillant entre la déréliction et l'amour, se construit au sein même de l'antithèse de l'exil et de la gloire. Noble provincial, relégué à un ordre de valeurs et à un temps que la Révolution a rendus caducs, à la fois puissant et défaillant, le père occupe le centre de gravité de cette quête identitaire. Par la grâce de la métaphore, il étend son ombre à l'appréhension du social, de l'Histoire et, surtout, de l'esthétique sous l'avatar du " modèle littéraire ". Aussi cet essai remonte-t-il aux origines fantasmatiques de l'identité pour dépasser dans un second temps le plan psychanalytique et en suivre le déploiement dans le parcours d'une oeuvre, conquête de la Plume aux dépens de l'Epée et du Crucifix.

01/1994

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Littérature étrangère

L'art d'être aimée et autres nouvelles

Au risque de sa vie, Ophélie cache Hamlet dans une mansarde à Varsovie pendant les cinq années de guerre ; après ce long huis clos d'une passion dévorante, quels rôles leur fera jouer l'ironie grinçante du destin dans la Pologne d'après-guerre (L'art d'être aimée) ?Comment décider de la culpabilité d'un général nazi dans le génocide, qu'il a tenté d'éviter, d'une population placée sous son autorité ? Quel a été ensuite son rapport à la folie méthodique du nazisme ? C'est ce que tente de découvrir un reporter américain dans un face-à-face sans merci (L'interview de Ballmeyer). Comment, de son côté, une ex-avocate du barreau de Varsovie, exilée depuis trente ans à Paris, vit-elle le souvenir de sa participation en toute bonne foi aux procès truqués de la Pologne stalinienne ? Est-ce un revenant de son passé, porteur d'étonnantes révélations, qui pourra enfin départager à ses yeux l'innocence et la culpabilité qu'elle a jadis tant mêlées (L'art de la conversation) ?Une jeune émigrée d'avant Solidarité, établie à New York, vient interviewer un grand metteur en scène de théâtre polonais en tournée à Paris : deux générations s'affrontent, confrontent leurs visions de la vie et du passé, leurs relations au visage multiple de la Pologne. L'un après l'autre, les masques tombent, jusqu'aux vérités ultimes (Madame King). Un écrivain célèbre, enfin, règle parodiquement ses comptes avec son public, son oeuvre et lui-même, dans un discours de jubilé d'une drôlerie implacable, trop délirant pour ne pas être l'écho d'une inquiétante réalité (De vous à moi).

12/1993

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Poésie

Sarah Bernhardt

Très jeune, Sarah Bernhardt va faire ses débuts au théâtre ; en 1862, à l'âge de dix-huit ans, elle joue son premier rôle à la Comédie-Française. pendant dix ans, elle multiplie les apparitions dans de petits rôles avant de jouer la reine d'Espagne dans la reprise de Ruy Blas où son interprétation est très remarquée. En 1872, elle revient à la Comédie-Française dont elle devient sociétaire en 1875 et où elle interprète Dona Sol dans Hernani. Elle est en train de devenir une légende vivante car, à ses talents de comédienne, viennent s'ajouter ceux de peintre et de sculpteur. Elle est également l'inspiratrice de nombreux peintres et Alphonse Mucha l'immortalise sur ses affiches. En 1879, Sarah Bernhardt fait sa première tournée en Angleterre. Elle connaît un grand succès dans Phèdre, avant d'aller aux Etats-Unis où elle remportera un triomphe. Elle est dorénavant une star internationale et parcourt le monde du Caucase au Brésil avec la troupe qu'elle a créée. Elle sait jouer aussi bien des rôles du répertoire classique que des rôles de comédies légères comme Froufrou ou Fédora et elle est l'unique actrice à avoir triomphé en interprétant successivement le rôle d'Ophélie puis celui d'Hamlet. Sa vie amoureuse est également bien remplie. Une correspondance fournie témoigne de l'empressement de ses amants à son égard. Atravers une correspondance inédite, des souvenirs d'amis et les propos écrits de Sarah, les auteurs ont réussi à tracer un magnifique portrait d'une femme hors du commun, qui fut aussi la plus grande comédienne de son temps.

04/1994

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Critique littéraire

Mes passions de toujours. Van Gogh, Proust, Woolf, etc.

C'est une autobiographie des plus intimes que forme cet ensemble de préfaces, critiques littéraires, conférences de Viviane Forrester. Pour elle, tout livre est une personne, toute œuvre en est une. Toute création est une créature. Sa voix musicale, étrangement convaincante, souvent pleine d'humour, mène irrésistiblement à la lecture, à la relecture. Celles des ouvrages si divers qui font dire à la langue ce qu'elle est faite pour taire et qui nous conduisent à découvrir ainsi nos propres et plus secrets secrets... Comme dans un perpétuel et fascinant roman, nous découvrons une kyrielle d'êtres, qui vont de Thomas Bernhard à la Bovary, de Hamlet à Jocaste, de Freud à Gauguin, de Joyce à Caliban, d'Emilie Dickinson au baron de Charlus ; des voix périlleuses du Christ, d'Antonin Artaud, Beckett ou Pasolini à celle de Virginia Woolf découverte sous toutes ses facettes, de Proust analysé au plus profond, de manière tout à fait inédite. Van Gogh y est défendu avec une verve des plus ironiques. Nous découvrons Nathalie Sarraute, Marguerite Duras, Julien Green, Jean Rhys à travers leur amitié avec l'auteur : intimité, rires et confidences souvent liés aux arcanes de la création. On découvre ici la pulpe, les affres et l'euphorie de la pensée, l'énergie qui conduit souvent du drame d'un auteur à la joie même tragique de l'œuvre. Viviane Forrester ouvre à la pensée des espaces nouveaux. Pour elle, à travers et malgré la langue, avec des auteurs si divers, mais voué au même regard et à la même attente, il s'agit de récuser l'impossible.

03/2006

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Histoire de la philosophie

Levinas et la question de l'infini

La grande majorité des philosophes s'accordent avec Hamlet pour déclarer : " être ou ne pas être, telle est la question. " Levinas le conteste en décrivant la façon dont la relation avec autrui produit un sens autre, infini, au-delà de l'être. Ce livre se donne ainsi pour but d'étudier la façon dont cette contestation de la primauté philosophique de l'être peut se faire entendre au sein même de la philosophie. Elle s'exprime notamment par l'emprunt à Descartes de son idée de l'infini : Levinas, donnant à celle-ci un sens éthique, affirme que le visage de l'autre homme m'appelle à une responsabilité infinie envers lui qui m'arrache au souci égoïste de mon être. La responsabilité envers autrui met mon être en question, l'accusant d'injustice dans son indifférence aux autres : elle le soumet à la question de l'infini. Ce sens qui ne revient pas à l'être a-t-il sa place en philosophie, ou relève-t-il de la théologie et de la métaphysique précritique ? Levinas peut-il, en phénoménologue, décrire à travers l'idée de l'infini le sens du Bien et la venue de Dieu à l'idée ? Ne faut-il pas voir dans la question de l'infini l'intuition directrice de toute l'oeuvre de Levinas, qui l'a conduit à renouveler la philosophie en la rendant sensible à la parole du visage ? Levinas et la question de l'infini propose ainsi, dans une lecture renouvelant la compréhension de cette oeuvre, d'exposer l'interrogation fondamentale dont celle-ci procède.

02/2022

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Théâtre

Le roi et le marabout. Défaite ou résurgence des idolâtries ? Avec 1 CD audio

Cette "tragédie" met en scène une Afrique tiraillée entre l'Orient et ses propres valeurs ancestrales. Elle a émergé en grande partie du récit épique des griots soninkés, en particulier Hamet Koité à qui l'auteur rend un vibrant hommage. Pour le volet historique, il s'est référé aux écrits d'Amadou Hampâté Bâ qui relatent la résistance historique méconnue des Ardo, du Macina à l'islamisation. Les textes de Joseph Ki-Zerbo ont également été consultés à ce sujet. Cette fiction autonome a été écrite à partir du texte originel qui met en scène deux hommes, deux acteurs malgré eux, d'une tragédie aux dimensions cornéliennes et pluriverselles. Un nouveau monde naît sous nos yeux dans la violence de l'accouchement difficile du métissage culturel. Après avoir été les meilleurs amis et alliés du monde, des fissures de plus en plus béantes se font jour entre les deux protagonistes. Mayel-Ammadi Thoubou Arbi-Malangal Barry, du village de Malangal, est un petit marabout frêle, froid, calculateur, entêté et persévérant qui veut convertir à l'islam les idolâtres et autres païens "sans religion révélée" du Macina par tous les moyens, y compris par le Jihad. En face de lui, Wouri-Boubou Ardo Galo Guéladam Hambodédjo Pathé Hammadi Yélé-Mayo Diallo, un homme fier d'être peul, courageux, rectiligne, honnête et loyal, dont le cordon ombilical est enterré au Macina et qui demeure irrémédiablement attaché aux valeurs de respect et de tolérance de toutes les cultures du monde, au même titre que celle transmise par ses ancêtres Ardo...

07/2015

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Littérature française

Mémoires éclatés d'Alexandre

Frappée d'une sénilité pas tout à fait précoce, lasse de devoir vivre auprès d'une fille aussi revêche que dévouée, Alex Gray se réfugie dans l'évocation d'existences imaginaires. Elle se revoit tour à tour compagne d'un moine orthodoxe et libidineux sur une petite île grecque ; religieuse dans un couvent où elle côtoie la sainteté ; étoile d'une médiocre troupe théâtrale qui porte la culture aux provinces reculées de l'Australie, incarnant avec désinvolture Hamlet ou Cléopâtre ou prenant des poses artistiques sur un texte destiné aux "happy few". Ces fuites vers un passé mythique sont entrecoupées de retours vers la vie quotidienne et de fugues imaginaires, ainsi que de conversations avec sa fille et le meilleur ami de son mari défunt, à qui elle veut laisser le fatras de ses souvenirs hétéroclites, dans le vague espoir qu'il les publie. Ce que fait ici l'auteur. L'un des éléments les plus savoureux de cette oeuvre baroque est l'intervention du Prix Nobel australien à travers le regard de la mémorialiste, mais aussi à travers ce qu'il partage de ses obsessions. Il s'agit, chez tous deux, de la quête de son être authentique, au-delà des masques et de l'affabulation. C'est elle, mais c'est aussi bien lui, qui note par exemple : "Je dois continuer à écrire. Peut-être quelqu'un finira-t-il par comprendre. . ". Le comique implacable avec lequel elle décrit une certaine société de son pays ou un monde théâtral qui se veut d'avant-garde rappelle étrangement la bouffonnerie amère et les hantises de l'auteur de Voss, de L'oeil du cyclone ou du Vivisecteur. On est tenté de croire que l'auteur n'a pas eu beaucoup à intervenir pour apporter la caution de son nom à ces Mémoires volant en éclats.

11/1988