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Freaky Fridays

Extraits

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Littérature française

Les frères Y. Suivi de Les véritables frères Y

En haut : deux têtes, quatre bras, quatre poumons et deux coeurs dans un double thorax. En bas : un nombril, un pénis, deux testicules, deux jambes et... trois fesses. Un inventaire à la Prévert pour un corps facétieux. Ce sont les Frères Y. Inspiré librement d'une histoire vraie, ce roman raconte, avec beaucoup d'humour et d'empathie, le destin d'une erreur génétique, la vie peu ordinaire d'un ypsiloïde ou, pour le dire plus simplement, des frères siamois Giuliano et Gian-Giuseppe, qui ont partagé le même corps durant toute leur existence. Vingt années d'exhibitions dont on sait presque tout, quarante ans de silence, de retraite et d'amour, dont on ne sait presque rien. Nés dans le nord de l'Italie en 1877, ils ont été examinés et exhibés jusqu'à l'âge de vingt ans dans divers pays d'Europe et à travers les Etats-Unis, avant de s'installer, fortune faite, dans une villa près de Venise. Porté par une écriture élégante et rigoureuse, le roman de Marie-Eve Sténuit évite tous les pièges du voyeurisme et nous rappelle que l'humain, si "monstrueux" soit-il, n'est pas seulement l'image que l'on a de lui. La réédition de ce roman exceptionnel propose le texte original et un essai inédit : une enquête passionnante et abondamment illustrée sur la vie réelle des deux célèbres frères siamois du roman et de quelques-uns de leurs non moins fameux confrères du monde des "freaks". Marie-Eve Sténuit, en nous racontant les destinées plus ou moins heureuses de ceux que l'on croise dans les Frères Y, nous communique ainsi un peu de sa fascination pour cet univers.

02/2015

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Littérature islandaise

Troll

Hans Blaer est un troll trans de trente-trois ans. Hans Blaer a les joues rasées de frais, de faux ongles en gel rose, une poitrine imposante, plus petite que celle de sa mère, et un torse velu, un peu plus que celui de son père. Hans Blaer est né hermaphrodite, sa mère a refusé une opération immédiate, et iel s'est choisi le seul prénom épicène de la langue islandaise. Très jeune, iel a compris que les adultes n'avaient pas le monopole de la définition de la moralité. Et, un jour, iel s'est retrouvé derrière un écran et a compris qu'iel pouvait dire tout et son contraire, être ellui et tous les autres à la fois. Et, puis, Hans Blaer est devenu célèbre, sur Internet, à la radio, à la télé : une freak en croisade contre les gauchos et la bien-pensance, une kamikaze ultra cultivé prêt à brûler tout sur son passage, une incendiaire sans pitié jusqu'au jour où iel fera le pas de trop et devra fuir la police, le public, la presse - la lie, la pègre et la racaille... Norddhal nous livre ici un roman explosif, drôlement cruel et cruellement poignant, sur les excès idéologiques des sociétés contemporaines, sur la volatilité anonyme des réseaux sociaux et sur les absurdités morales qui imprègnent nos sphères les plus intimes. L'auteur est un franc-tireur qui semble tirer à l'aveugle sur la foule, mais qui qui vise entre les yeux des contradictions et de l'hypocrisie sociale du xxie siècle. Un chef-d'oeuvre qui n'épargne rien ni personne.

08/2021

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Littérature érotique et sentim

Comment sauver une vie

Josephine Clark est piégée par un passé poignant qui la hante chaque fois qu'elle regarde dans un miroir et la violence de sa vie de tous les jours qu'elle ne peut fuir. Ses pensées se tournent de plus en plus vers Evan Salinger, le garçon qu'elle connaissait au lycée. Le garçon qu'ils appelaient le taré. Un solitaire. Un Freak. Le garçon qui semblait savoir des choses que personne ne pouvait savoir. Le temps de quelques semaines, Jo avait trouvé du réconfort en compagnie d'Evan, se faufilant tous les soirs afin de le retrouver à la piscine locale. Dans la froideur de l'eau et la chaleur des bras d'Evan autour d'elle, Jo avait goûté à quelque chose proche du bonheur. De cruelles circonstances les ont séparés, et quatre ans après, le doux souvenir de leur temps ensemble se dissout sous les coups de la désormais dure réalité de la vie de Jo. Evan semble être un rêve qui s'estompe... jusqu'à ce qu'il réapparaisse au moment où elle a le plus besoin de lui. Guidés par l'étrange intuition d'Evan, ils s'enfuient de leur petite ville de Louisiane, poursuivis par la police, et Jo commence à suspecter que quelque chose se cache derrière son retour soudain. En douze jours à travers l'Amérique, de lourds secrets sont révélés, des passés bien enfouis sont mis à jour, et la frontière entre rêve et réalité se brouille alors qu'Evan et Jo se battent pour s'accrocher à leur amour et découvrent qu'il y a plus d'une façon de sauver une vie.

04/2020

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Science-fiction

Les Déchets

Un groupe d'hommes au volant d'une camionnette roulent en direction d'un immense complexe pétrochimique. Venus réaliser des travaux de maintenance et de réparation industrielle, ils sont sommés par Radelli, le patron tyrannique de l'usine, de réaliser les travaux nécessaires en une semaine. L'usine est délabrée, toute la structure et les équipements sont vétustes. Les techniciens se mettent au travail mais ils se rendent rapidement compte que les délais sont impossibles à tenir. Soudain, une explosion se produit et le groupe se retrouve prisonniers de cette usine-mouroir, condamnés à travailler aux côtés d'ouvriers défigurés et déformés par les substances toxiques... Dans LES DECHETS, l'auteur italien Michelangelo Setola imagine un monde post-apocalyptique aux paysages de désolation. Le ciel est envahi de nuages toxiques, l'air à un goût de métal. Les humains, aux allures de troupe de freak show, ont des visages difformes, à moitié fondus, avec des ex-croissances, comme s'ils avaient été trop longtemps exposés à des substances radioactives. Ces ouvriers, damnés d'une terre à l'agonie, sont les rebuts d'une société en quête d'industrialisation massive aux conséquences désastreuses sur l'écosystème. Avec ce tableau sans filtre et désabusé, Michelangelo Setola dépeint une dystopie aux lendemains sombres qui résonne comme une urgence à réagir à la crise écologique et sociale. L'auteur exprime ici toute la virtuosité de son dessin à la fine mine graphite dans des planches en grand format d'une beauté violente qui sied parfaitement à l'ambiance fantastique et inquiétante de son histoire. LES DECHETS est son deuxième livre à paraître en France, après DORMIR DANS LA BOUE, paru en 2016 chez Actes Sud.

05/2021

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Critique littéraire

Revue de la Bibliothèque nationale de France N° 61, octobre 2020 : Singeries

" Singeries : tableaux représentant des primates déguisés en humains dans des scènes comiques dans la France du XVIIIe siècle ; grimaces des hommes, en référence aux soi-disant mimiques de leurs cousins primates. " Une ressemblance troublante Ce dossier de la Revue de la Bibliothèque nationale de France remonte aux bases de l'histoire naturelle et de la primatologie, avec " Jocko ", petit chimpanzé que Buffon fait naturaliser assis sur un tabouret. D'emblée, c'est la ressemblance physique du singe avec l'homme qui interroge : une autre discipline s'en empare, la physiognomonie, qui entend déduire la personnalité d'un individu à partir de son apparence physique. Pour autant, Lavater, son fondateur, ne s'y intéresse que pour le maintenir à distance. se méfie des comparaisons hâtives avec les animaux et réaffirme au contraire la supériorité de l'homme (du fait de ses convictions religieuses). Il faut attendre les Lumières puis la théorie de l'évolution des espèces de Darwin (1858) pour soustraire l'homme du cadre biblique et l'insérer au sein du règne animal. L'apparition du grand singe en Europe, à travers les circuits de l'esclavage notamment, pose la question des limites de l'humain. Un imaginaire raciste se diffuse alors par l'intermédiaire des zoos humains et des spectacles de freak shows, remplacés à partir des années 1930 par l'industrie du cinéma. Les " singeries " dans les arts Dans les arts picturaux et ornementaux, la représentation du singe et plus largement de l'animal évolue : si le motif simiesque est très apprécié dans l'Antiquité, il devient plus rare dans l'imagerie chrétienne, car associé au péché et très vite relégué à un statut purement décoratif qui annonce les singeries du XVIIIe siècle, comme chez Chardin ou Grandville. Au cours du XIXe siècle, le singe est de moins en moins représenté sous une forme anthropomorphique. Influencé par la société protectrice des animaux (fondée en France en 1845), l'art animalier se renouvelle en profondeur, remettant en cause la suprématie de l'homme dans la hiérarchie naturelle. Le rapport homme-singe a beaucoup inspiré la littérature, brouillant les frontières inter-espèces. Les premiers orangs-outans, exhibés au début du XIXe siècle, comme dans la nouvelle d'Edgar Poe L'Orang-outan, nous renvoient l'image de notre propre bestialité. De même, Pierre Boulle qui publie en 1963 La Planète des singes, adapté au cinéma en 1968, s'interroge sur la nature conflictuelle et mimétique des relations entre l'homme et l'animal. Les singeries du côté des singes Le singe est-il véritablement cet imitateur divertissant que l'on s'est plu à définir au fil des siècles ? L'imitation est un processus essentiel de l'apprentissage chez les primates, comme le démontre l'expérience menée avec Nénette, orang-outan le plus célèbre de la ménagerie du Jardin des Plantes. Pour revenir sur ce mythe de singe imitateur, Sabrina Krief, primatologue et professeure au Muséum national d'histoire naturelle, spécialiste des relations entre humains et grands singes, analyse les comportements de ces derniers en Ouganda, de l'automédication à l'apprentissage. Elle milite pour la reconnaissance de la vulnérabilité des primates et de leur environnement : ces espèces doivent être mieux connues pour être mieux protégées pour leur valeur intrinsèque, et non parce qu'elles répètent des scénettes inculquées sous la contrainte du dressage. Rubriques " Autour d'une oeuvre " dédié à la première " revue du nu ", Le Nu esthétique (1902), à mi-chemin entre académisme et érotisme " Découverte " de l'art des feux d'artifice au XVIIe siècle à partir de manuscrits conservés à la BnF Une " galerie " consacrée à un passionné de théâtre, Guillot de Saix, et à son don au département des Arts du spectacle " Innovation " (à confirmer) : la naissance du patrimoine numérique (E. Bermès)

10/2020