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Condamnées à mort. L'épuration des femmes collaboratrices, 1944-1951

Extraits

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Littérature française

1941

Tout commence dans la chaleur de l'été 1978. Un normalien en vacances s'amourache d'une séduisante jeune femme dont le père, Pierre Bordeaux, ambassadeur à Rome lui apparaît vite comme l'incarnation de cette manière déterminée et élégante qu'ont eu certains résistants de dire non à l'occupation allemande. Il l'interroge sur son passé et tombe alors sur une énigme : Pierre Bordeaux était à Vichy en 1941. Qu'y faisait-il ? Agent double ? Rond de cuir pour le Maréchal ou espion dormant de la résistance ? Voici que l'ambassadeur Bordeaux nous donne à lire sa chronique de l'année 1941 : Du temps où la France ressemblait à un paysage d'automne. Attaché d'Ambassade en 1938, Pierre Bordeaux est nommé dans un Madrid franquiste et calciné, loin de la drôle de guerre. Il voit la France qui capitule. Réclamé à Vichy par le directeur du cabinet civil du Maréchal, contacté par un gaulliste en imperméable, Bordeaux le faux-naïf va devoir ruser dans cette ville de cure, où règne un gouvernement aux airs d'opérette. Jusqu'à la rencontre avec Carla, journaliste cosmopolite et espionne, certes, mais qui le guidera du bon côté de l'espoir. Vichy vu par Lambron ? C'est une farce et une tragédie. C'est une capitale en miniature où l'on noie des complots dans un verre d'eau, c'est un labyrinthe de faux amis où Pétain vous hypnotise de son oeil bleu. Un slalom mortel dans les couloirs de l'Hôtel du Parc entre Benoist-Méchin et Giraudoux, Ionesco et Darlan, le Khédive et Rubirosa, les cagoulards et les speakers de Radio-Vichy. Une ville folle de rumeurs. Cruel et moqueur, Marc Lambron démontre qu'il y avait là, entre un homme et une femme, assez de passion pour que brûle toujours la mèche de la liberté.

09/1997

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Histoire internationale

Journal 1934-1944

Volatilisé en 1946, le Journal d'Alfred Rosenberg, "l'idéologue" du parti nazi, a été retrouvé aux Etats-Unis en 2013 après de longues recherches. Publié pour la première fois, il s'agit d'un document majeur et exceptionnel par un familier d'Hitler, qui écrit pour l'Histoire, conscient d'en être un témoin unique. Le Journal offre ainsi une compréhension du national-socialisme, du rôle d'Hitler et de la mise en oeuvre de la Shoah. Mais pas seulement... Acteur à l'influence considérable, responsable des persécutions et du pillage de l'Europe - pour ses crimes, il sera jugé et exécuté à Nuremberg -, Rosenberg livre une version détaillée des événements, rend compte de ses échanges avec Hitler, qu'il conseille servilement au quotidien, toujours prêt à changer d'avis si la nécessité fait loi. Sans effets particuliers, son écriture témoigne de ses obsessions, l'antisémitisme au premier chef mais aussi la détestation de tous ses pairs à l'instar de Goebbels et Himmler. Néanmoins, si Rosenberg fut le penseur du nazisme, ses notes intimes montrent qu'il se révèle impuissant à convaincre pour réaliser la révolution de la Grande Allemagne. Ainsi, la disparition programmée de l'Eglise catholique ou l'assassinat de tous les bolcheviques qu'il hait par-dessus tout. Présenté et commenté par deux des meilleurs historiens du nazisme, le Journal offre, comme rarement on l'a lu, une plongée au coeur de la machinerie nazie et dans l'intimité du Führer.

09/2015

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Ouvrages généraux

Toulouse 1940-1944

Jean Estèbe s'est appuyé sur une documentation largement inédite comprenant quelques sources allemandes surprenantes et des rapports clandestins de la Résistance pour étudier, sous des optiques variées, l'histoire de Toulouse au temps de Vichy et de l'occupation. Il évoque la vie quotidienne des Toulousains, l'évolution de l'opinion publique, le comportement de l'administration, de la presse, de l'Eglise, de la police et des acteurs économiques, l'activité de la Résistance, des partis collaborationnistes, de la Milice et de la Gestapo, et enfin le climat conflictuel de la Libération. Au passage, l'auteur égratigne certaines idées reçues et présente des perspectives nouvelles. Ce sont quatre ans de la vie d'une grande ville de la zone libre, d'une ville qui, par conséquent, à la différence de Bordeaux, sa voisine, n'a été occupée par les Allemands qu'à partir de novembre 1942. Ce ne fut naturellement pas sans incidence sur l'évolution des mentalités, des attitudes et des conditions d'existence.

02/2022

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Résistance

Résistantes. 1940-1944

Coédition Gallimard/Ministère des Armées

09/2021

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Histoire internationale

Journal 1943-1944

Leïb Rochman écrit son Journal entre 1943 et 1944 au moment où il vit caché derrière une double cloison chez une paysanne polonaise puis dans une fosse creusée dans une étable avec d'autres compagnons polonais, allemands, russes ou ukrainiens. Il ne livre jamais sa localisation exacte, il cite toujours, avec une extrême prudence, un village ou un lieu-dit à une certaine distance. Ils passent des jours entiers, en rang d'oignons, les visages tournés vers le mur sans possibilité de s'asseoir. Avec talent, Leïb Rochman réussit à faire entendre le monde extérieur, l'écho des animaux, les détonations des tueries, les conversations de leur hôte avec les villageois. Le texte frappe par la force de leurs relations, de l'amour qui les lie entre eux et avec le peuple juif, et qui leur permet de survivre. Leib Rochman nous fait entendre une voix folle de douleur mais il raconte aussi qu'en dépit de tout, lui et ses compagnons continuent d'observer l'essentiel des lois du judaïsme. Il nous livre ici une conception du monde pétrie de Torah (Pentateuque et plus largement Premier Testament) qui se déploie au fil des pages. Jusque dans son approche des animaux domestiques, des souris et des mulots, des déflagrations et du tonnerre des combats et, bien sûr, des eaux qui les submergent dans leur dernière cachette, l'empreinte divine, le caractère cataclysmique et annonciateur d'une ère nouvelle - ou de la fin du monde - sont omniprésents. Leur foi constitue l'un des aspects les plus poignants de ce témoignage. Ils ne cessent d'être portés par leur aspiration à construire une vie nouvelle comme à se reconstruire en tant qu'êtres humains, libres, dans un lieu où les Juifs seraient enfin les maîtres de leur destin. Un Etat juif, précise Rochman en Eretz-Israël. Là même où il s'éteindra en 1978.

02/2017

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Histoire de France

Ardenne. 1944-1945

Fin 1944, les forces de l'Axe menées par l'Allemagne nazie semblent à bout de souffl e. Beaucoup de soldats alliés, quelque peu assommés par les récents combats de l'automne, ont quant à eux dans l'esprit la prochaine fête de Noël. Dans les villes libérées, la population profi te de sa liberté retrouvée tout en se préparant à faire face à un nouvel hiver encore conditionné par le rationnement. Le 16 décembre, à la surprise générale, Hitler lance sa dernière grande offensive en Belgique et au Luxembourg à travers les forêts d'Ardenne. Avec près de 300 000 combattants engagés, il veut renverser le cours de la guerre, jouer sa dernière carte... Ce livre présente la fameuse campagne d'Ardenne qui s'est déroulée durant l'hiver 1944- 1945. Après avoir été brièvement remise en contexte, l'offensive allemande du mois de décembre 1944 est résumée en ses principaux points. Les combats du mois de janvier 1945, moins connus, sont abordés à travers le destin d'une compagnie de la 84e division d'infanterie américaine au sein de laquelle se trouve un jeune d'origine allemande de 21 ans dénommé Henry Kissinger. Il n'est alors pas le célèbre diplomate que l'on connaîtra dans les années 1960-1970. Ce guide présente la bataille en prenant l'angle des combattants, en se centrant sur leur quotidien, sur les histoires personnelles en décrivant l'expérience humaine de ces hommes et de ces femmes, militaires ou civils qui ont lutté pour rester en vie durant ce terrible hiver 1944-1945. D'Elsenborn à Echternach en passant bien évidemment par Bastogne, nous vous emmenons sur les traces des combattants en vous faisant découvrir des vestiges et sites de mémoire qui se trouvent actuellement sur le champ de bataille.

06/2019

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Poésie

La nouvelle jeunesse. Poèmes frioulans (1941-1974)

L'éternel retour prend fin : l'humanité a pris la tangente. De nouveaux " démons " patronnent ce phénomène, et je crois encore, stupidement, à une nouvelle révolution des pauvres. Le Livre demeure, mais la Parole s'en est allée. C'est le pire saint Paul qui avait raison et non l'Ecclésiaste. Le monde est une grande Eglise grise où il importe peu que les Devoirs soient imposés par l'Hédonès plutôt que par l'Agapè. Le futur tout entier n'est que la codification du développement par le compromis historique. P.P.P.

11/2003

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Généralités

Juin 1940-Juin 1941. Churchill piège Hitler

Juin 1940, juin?1941. Quelles sont les causes profondes de l'étrange inaction d'Hitler à l'égard de la Grande-Bretagne pendant cette période tragique où le pays était seul face au dictateur ? Ce livre cherche à répondre à trois questions fondamentales qui vont mener Hitler à sa perte : Pourquoi a-t-il laissé s'échapper le corps expéditionnaire à Dunkerque entre le 26?mai et le 4?juin 1940 ? Pourquoi n'a-t-il déclenché la "?bataille d'Angleterre?" que le 13?août, soit six semaines trop tard, ce qui a permis à la Grande-Bretagne de se réorganiser ? Pourquoi a-t-il attaqué la Russie en juin?1941 au lieu du Moyen-Orient, alors qu'il occupait les Balkans et que Rommel était aux portes de l'Egypte ?

02/2021

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Histoire internationale

Le Journal de Lena. Leningrad, 1941-1942

Le blocus de Leningrad, 1941. Une lycéenne de seize ans, Léna Moukhina, commence à rédiger son journal intime quelques semaines avant l'invasion nazie et va relater, au quotidien, un des épisodes les plus meurtriers de la Seconde Guerre mondiale. Décrivant de l'intérieur la ville assiégée, la jeune fille évoque les tirs d'artillerie et les bombes, la lutte pour survivre, les tickets de rationnement, la faim obsédante qui la tenaille et la quête désespérée de nourriture, le froid, le désespoir. Très vite, l'horreur s'installe, ses proches décèdent, la laissant seule. Mais elle fait preuve d'une force morale peu commune et son journal semble l'aider à entrer en résistance et à se battre contre la guerre, la mort et la déshumanisation. Ce texte est un document rare et l'oeuvre d'un véritable écrivain. Le manuscrit original, remis aux Archives nationales de Saint-Pétersbourg par un inconnu en 1962, a été authentifié par des historiens. Publié en 2011 en Russie, à l'occasion du soixante-dixième anniversaire du blocus de Leningrad, il est salué comme un événement dans la douzaine de pays où ses droits ont été vendus.

01/2014

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Philosophie

Le chemin Walter Benjamin. Souvenirs 1940-1941

Le chemin Walter Benjamin n'est pas qu'une métaphore. C'est une réalité : un itinéraire de randonnée pyrénéen qui, en Catalogne, mène de Banyuls-sur-mer à Portbou, de France en Espagne. Son point d'arrivée est le petit cimetière suspendu au-dessus de la Méditerranée où Walter Benjamin fut inhumé, après sa mort le 26 septembre 1940. Création de l'artiste israélien Dani Karavan, le mémorial qui lui rend hommage plonge dans la mer, à l'endroit précis d'un incessant tourbillon. Il s'intitule " Passages ", en écho à l'oeuvre de l'intellectuel juif allemand qui s'est donné la mort à Portbou après avoir emprunté ce chemin pour traverser la frontière afin d'échapper à l'Europe national-socialiste. Ce sont les souvenirs de Lisa Fittko qui ont permis la renaissance de ce chemin de liberté. Résistante allemande au nazisme, elle fut en 1940- 1941, avec son mari Hans, l'âme d'un réseau clandestin organisant, depuis Banyuls, l'échappée en Espagne des persécutés par ce sentier que Walter Benjamin fut le premier à emprunter à ses côtés. Salué en Allemagne par le Grand Prix du livre politique lors de sa première parution, en 1985, son récit rappelle que les frontières sont faites pour être traversées et les exilés pour être accueillis. Artisan de cette réédition, Edwy Plenel dit l'actualité de ce Chemin Walter Benjamin comme l'on convoquerait un souvenir à l'instant du péril : " Ce livre n'érige pas un monument, ni ne commémore ou célèbre : c'est un acte d'engagement. Sa temporalité n'est pas celle d'un passé révolu, mais d'un passé plein d'à présent. " Prix spécial Walter Benjamin 2020

09/2020

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Actualité et médias

CIRCONSTANCES. Tome 2, Circonstances Politiques 1954-1974

J'ai toujours été soucieux de la chose publique, et j'y ai participé, de diverses manières, chaque fois que la circonstance s'y prêtait ou que la nécessité m'en apparaissait. Prises de position, indignations, diatribes, soutiens et plaidoyers, programmes et budgets lorsque j'appartiens au gouvernement, débats et rapports parlementaires, interventions pour l'avenir européen, aide aux peuples amis, témoignages de la présence de la France en bien des points du monde, défense des permanences : l'ensemble de mes textes politiques n'est pas loin d'égaler en volume celui de mes ouvrages d'imagination. L'action politique commence toujours par des mots. Elle est certes souvent décevante. Peu de souhaits exaucés, peu d'objectifs atteints, peu de projets aboutis, et raremement sous une forme idéale. Qu'importe ! Se vouer aux affaires publiques c'est se vouer forcément à l'imparfait. Mais je ne regrette ni les heures ni les labeurs que j'y ai consacré. Cela fait partie de l'honneur de vivre. Le temps redonne unité à ce qui, dans l'instant, semblait décousu. Si, à travers les événements d'un demi-siècle qui, à aucun moment, ne m'a trouvé indifférent, j'ai pu de mon mieux faire œuvre de moraliste politique, les pages ici réunies le diront.

06/1998

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Littérature française

Le cri de la vie : 1954-1964

J'ai écrit ce livre sur l'insistance de mon fils Florent et de mon épouse Sabine, pour laisser une trace indélébile de mes souvenirs. Je souhaite aussi aider les personnes de ma génération et celles qui ont vécu des situations ou des évènements identiques, à réveiller les leurs. Par ailleurs, si j'ai décidé de transmettre ces mémoires c'est aussi pour les jeunes et les nouvelles générations, afin que ces souvenirs, mes souvenirs, puissent les aider ou leur servir afin de rester libres. Pour qu'ils puissent se rendre compte, que nous n'avions pas la culture de la surconsommation, et du maintenant tout de suite. Nous étions libres, cultivés par l'apprentissage, par la lecture et la curiosité. Nous n'avions pas besoin d'une IA pour réfléchir, pour créer, pour développer notre imagination. Mais tout ça peut encore exister, si on le veut, si les générations actuelles entraînent les nouvelles, à atteindre ces bonheurs en vivant cela. Ensemble, nous pouvons les aider à créer les bonnes actions pour eux et de les répéter, et ainsi laisser le champ libre pour qu'ils puissent acquérir la réflexion, l'imagination, la créativité, la clarté, ce qui leur permettre d'êtres libres. Le savoir rend libre. Claude

09/2023

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Militaire

De Leningrad à la Courlande. Le Heeresgruppe Nord 1941-1945

L'opération "Barbarossa" et la guerre en Union sovié- tique constituent le front majeur de la Seconde Guerre mondiale, celui où se décide du sort de la guerre. Alors qu'on ne compte plus les récits des batailles de Moscou, de Stalingrad, de Koursk et de Berlin, il manquait un récit des événements survenus dans la partie nord du front, sur la route de Leningrad. L'auteur embrasse l'intégralité de la période, de l'invasion allemande de 1941 à la ré- duction de la poche de Courlande en 1945.

02/2022

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Histoire internationale

La Guerre du Pacifique a commencé en Indochine. 1940-1941

Le 23 septembre 1940, l'armée japonaise viole la frontière indochinoise malgré la conclusion d'un accord à Hanoi quelques heures plus töt. Pour l'Indochine française, c'est le début de près de cinq années d'occupation, qui aboutissent, le 9 mars 1945, à l'élimination de la présence française. Ainsi, l'action des forces nippones a pour conséquence de précipiter l'indépendance du Vietnam, du Cambodge et du Laos, et déclenche la Guerre d'Indochine. Pour le Japon, nouvel allié de l'Allemagne, c'est la première étape de l'expansion vers le sud qui mène, quinze mois plus tard, à l'éclatement de la Guerre du Pacifique. Fruit d'un long travail de recherche et d'analyse d'archives françaises et japonaises, ce livre explore le rôle du Japon, longtemps resté absent des études sur le second conflit mondial et sur les origines de la Guerre d'Indochine, bien qu'il ait précipité la crise qui allait changer pour toujours le destin de l'ancienne colonie indochinoise, ainsi que celui de l'ensemble de la région Asie-Pacifique.

04/2019

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Histoire internationale

Sékou Touré à Raymonde Jonvaux, militante anticolonialiste française (1948-1954)

Le présent ouvrage regroupe les correspondances (lettre et cartes postales) que Sékou Touré a adressées à Mademoiselle Raymonde Jonvaux, une cadre communiste qu'il avait connue lors d'un congrès de la Confédération générale des travailleurs (CGT) à Paris, qui l'admirait et avec laquelle il a entretenu des rapports militants. Ces correspondances rendent compte des activités quotidiennes du syndicaliste et du politique, son analyse de la société coloniale, sa position sur divers problèmes qui assaillent les colonisés, les moyens et méthodes de lutte adoptés dès les premières années de son combat contre les sociétés de traite, et l'incurie de l'administration coloniale.

07/2016

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Romans policiers

Les romans durs. Volume 5, 1941-1944, Edition 2023

Cinquième volume de l'intégrale des " romans durs " de Georges Simenon, précédé d'un entretien de Jacques Santamaria avec le président de l'Académicie Goncourt, Didier Decoin, dont le père, Henri Decoin, a réalisé l'adaptation de deux romans durs, Les Inconnus dans la maison et La Vérité sur Bébé Donge. Romans 1941-1944 " Ce qui compte, n'est-ce pas que le roman, épuré, débarrassé de tout ce qui n'était pas son essence propre, devienne le moyen d'expression de notre époque comme la tragédie l'a été pour d'autres temps ? " Simenon, L'Age du roman

02/2023

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Histoire de France

Obéir. Les déshonneurs du capitaine Vieux Drancy, 1941-1944

20 août 1941. Du jour au lendemain, le gouvernement de Vichy et la Gestapo métamorphosent plus de trois cents gendarmes en gardiens de camp de concentration. Pendant trois ans, à Drancy, banlieue parisienne, des " soldats de la loi " formés au service de la République vont brutaliser près de soixante-dix mille innocents, enfants, femmes, personnes âgées, les empêcher de s'évader. Ils vont escorter les convois d'extermination jusqu'à la frontière allemande. " J'ai obéi aux ordres, j'ai fait respecter le règlement. " Ainsi se justifieront ceux qui rendront des comptes à la Libération. Mais tous n'ont pas obéi de la même manière. A Drancy, il y eut des bourreaux, des collaborateurs et des profiteurs, dont celui qui fut leur chef en 1942, le capitaine Marcelin Vieux. D'autres gendarmes, résistants ou simplement bienveillants, ont réussi à garder leur dignité. Parmi eux, un " juste " sera reconnu. L'auteur a confronté les témoignages des internés aux archives inédites de la gendarmerie nationale, de la police et de la justice. En retraçant l'histoire du camp de Drancy et celle du capitaine Vieux, il nous permet de comprendre pourquoi certains ont obéi aveuglément à des ordres iniques et pourquoi d'autres ont récusé la nazification qui leur était imposée.

10/2009

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Histoire de France

L'étonnante odyssée du U-123 Blaison. Lorient (1941-1959)

Découvrez, pour la première fois, l’histoire complète d’un sous-marin ayant servi dans la marine allemande à partir de Lorient pendant quatre ans, puis dans la Marine nationale onze années supplémentaires. Le U-123, sous-marin océanique allemand de type IXB à long rayon d’action, est mis en service le 30 mai 1940. Durant sa première mission, il participe à l’ouest de l’Angleterre à la première attaque en meute contre le convoi SC-7. Dorénavant basé à Lorient, il effectue 11 autres patrouilles de combat jusqu’en avril 1944. Il passe en totalité 690 jours en missions. Ses opérations le mènent dans l’Atlantique nord jusqu’au Canada, sur les côtes américaines, face au Brésil et dans le golfe de Guinée en Afrique. Le U-123 Blaison est le premier à avoir inauguré la base de sous-marins de Keroman I à Lorient en août 1941, puis à avoir les hostilités sur les côtes américaines le 12 janvier 1942. Durant l’ensemble de ses missions, il a coulé 42 navires de commerce ainsi que 2 bâtiments de guerre, endommagé 5 autres bateaux marchands et un navire de guerre, ce qui le positionne à la troisième place des U-Bootes ayant obtenu le plus de résultats. La récupération par Luc Braeuer de l’album photo d’un des officiers du Blaison, complété par des images issues du U-Boot-Archiv de Cuxhaven et des photos prises par des membres d’équipage français après-guerre, permet d’illustrer avec 280 photos et documents, l’histoire de ce sous-marin hors du commun. Ses 12 missions sont décrites très précisément grâce à de nombreuses cartes et croquis et à la traduction complète de son journal de bord.

04/2016

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Histoire internationale

L'exil de Sa Majesté le roi Mohammed V à Madagascar (1954-1955)

Cet ouvrage présente une partie de l'histoire du Maroc encore peu connue : la période de l'exil de sa Majesté Mohammed V de 1953 à 1955. Ce temps de l'exil apparais dans l'historiographie du Maroc comme la période transitoire entre le protectorat et l'indépendance. Participant courageusement à la libération du Maroc, le 20 mai 1953, le Sultan Sidi Mohammed Ben Yoússef et sa famille sont contraints de partir en exil, d'abord en Corse, puis plus longuement à Madagascar, la grande ile de l'océan Indien. Les détails de l'exil, sur le plan personnel et sur le plan politique sont particulièrement mis en avant dans cet ouvrage : la vie quotidienne du Sultan et de sa famille, la naissance de la princesse Lana Amina, les fructueux échanges avec la communauté indo-musulmane de Madagascar, les prêches que le Sultan fait en arabe pour la prière du vendredi, les visites qu'il reçut dl Maroc, les liens avec les autorités françaises pour mettre fin à l'exil et préparer l'indépendance. Au-delà des souffrances de cet exil forcé, le Sultan montre de grandes qualités morales et garde confiance en l'avenir. L'expression de sa foi se renforce par ses prières. Contrairement au souhait de la France, l'exil renforce l'image du Sultan : il devient le symbole de la libération nationale auprès de tous les marocains. Avec le soutien de la résistance, c'est suite à l'exil que le Sultan accède au trône le 19 novembre 1955 en devenant le roi Mohammed V, souverain du Royaume du Maroc, libre et indépendant. Les récits de vie comme les photos inédites qui illustrent cet ouvrage historique, ne manquent pas de nous livrer la grandeur d'âme du roi Mohammed V et de nous faire découvrir les arcanes de l'indépendance du royaume, directement en lien avec la période de l'exil.

11/2018

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Religion

La condamnation des prêtres-ouvriers (1953-1954). Etude de cas à travers les documents

L'histoire des prêtres-ouvriers (en abrégé les PO) commence, dans les années 1940, comme une tentative pour l'Eglise de renouer le contact avec un monde ouvrier, alors largement éloigné d'elle, malgré les efforts des mouvements d'action catholique tels que l'ACO et la JOC. L'expérience est mise en route avec l'accord de la hiérarchie catholique. Individuellement ou par petites équipes, dans le cadre de la Mission de France, de la Mission de Paris ou bien rattachés à l'évêque d'un diocèse ou à une société religieuse (dominicains, jésuites), des prêtres vont s'engager sur les grands barrages en construction ou dans les usines. Leur identité de prêtres va progressivement s'en trouver questionnée et transformée. Ils se disent "devenus prêtres autrement". Très vite, ils se sentent en porte-à-faux par rapport à la conception traditionnelle du prêtre et ils réalisent que leur engagement les amène à une solidarité de vie et de lutte avec leurs camarades de travail. Au contraire, les évêques et Rome s'imaginent que ces prêtres doivent vivre selon le modèle et la définition classique du concile de Trente : l'homme du sacré, mis à part, l'homme du religieux, l'homme qui n'a pas à se compromettre dans les affaires du monde. Construit à partir d'une sélection de documents d'archives — ce qui en fait son originalité — cet ouvrage de référence nous fait revivre l'histoire tumultueuse des relations entre les évêques et les PO, de l'année 1950 au 31 mars 1954, date à laquelle entrera en vigueur la condamnation des prêtres-ouvriers. Un affrontement et un tragique malentendu entre deux manières de penser le monde, Dieu, Jésus, de vivre l'Evangile et la pratique chrétienne, et même tout simplement de comprendre et de penser la réalité.

11/2019

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Religion

Des prêtres-ouvriers insoumis en 1954. Le "Groupe Chauveau" (1957-2011)

C'est au milieu des années 1940 que débute l'aventure des prêtres-ouvriers (PO). Avec l'accord de leurs évêques ou de leurs responsables religieux respectifs, un certain nombre de prêtres entrent au travail dans les usines de métallurgie, le bâtiment ou les entreprises de travaux publics. Leur motivation est de se rapprocher d'un monde ouvrier qui, depuis le milieu du XIXe siècle, n'a jamais vraiment rejoint les paroisses traditionnelles. Mais la période favorable aux prêtres-ouvriers ne va pas durer longtemps. La disparition du cardinal Suhard, le 30 mai 1949, leur fait perdre leur protecteur et les débuts de la guerre froide compliquent la perception de leur travail missionnaire au sein du monde ouvrier. Au début de la décennie 1950, les tensions s'accentuent entre les prêtres-ouvriers et leurs évêques. Puis le 1er mars 1954, tombe la condamnation du pape Pie XII qui entend mettre fin à l'expérience. L'événement va entraîner une scission parmi les PO, entre ceux qui se soumettent et rentrent au moins provisoirement dans le ministère habituel, et ceux qui choisissent de rester dans le monde du travail. On appellera ces derniers les insoumis. Ils n'entendent pas pour autant mettre un terme à leur vie de foi et à leur combat pour une Eglise plus ouverte aux défis du XXe siècle. C'est l'histoire d'une vingtaine de ces insoumis que raconte le livre, appelés ici le "Groupe Chauveau", du nom de son initiateur, Bernard Chauveau. Pour ce faire, les auteurs de cet essai ont dépouillé une grande quantité d'archives. Les témoignages et les documents rassemblés nous révèlent la force de leur quête intérieure et leur recherche d'une foi ouverte à la culture ouvrière et plus largement à celle de l'homme moderne. Un livre sur des questions brûlantes toujours d'actualité.

12/2015

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Sciences historiques

Ouvriers de Lorraine (1936-1946). Tome 2, Dans la résistance armée (juin 1941-août 1944)

La recherche de Jean-Claude Magrinelli porte sur les dix années qui changèrent la Lorraine. De 1936 à 1946 se sont succédé trois régimes, une IIIème République finissante, un Etat français collaborant avec l'occupant et une IVème République naissante. L'auteur a consulté, cinq années durant et par dérogation, l'ensemble des archives de cette période, quelles soient d'origine préfectorale, judiciaire, policière, française et allemande. Les fruits de son travail vous sont restitués à travers l'ouvrage : Ouvriers de Lorraine (1936-1946) Le second tome : Dans la résistance armée (juin 1941 — août 1944), est une analyse de la guerre dans laquelle s'engagent, de façon autonome ou conjuguée, les forces de répression allemandes et françaises pour exterminer la résistance ouvrière, notamment dans le département de Meurthe-et-Moselle dont les usines et mines alimentent l'effort de guerre allemand. Ce fut un échec.

04/2018

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Actualité et médias

L'Afrique condamnée à l'espoir

Récemment donnée pour définitivement perdue, l'Afrique refait surface. Elle est l'objet de toutes les convoitises, et c'est un signe révélateur. Cet ouvrage explique pourquoi il faut croire au réveil de l'Afrique : non par militantisme aveugle, mais sur la base de faits précis, puisés dans les réalités du continent, notamment de l'Afrique du Sud, véritable Atlas portant sur ses épaules le poids de l'Afrique entière. Après un passage en revue de l'Asie des " dragons " et des " tigres ", sans omettre la ténébreuse politique chinoise, l'ouvrage évoque l'épineuse question de la démocratie, dramatiquement illustrée par les récents " printemps " dits " arabes ", en portant par ailleurs un regard méditatif sur la " démocratie à la sud-américaine ". Il s'agit bien d'un plaidoyer vigoureux en faveur d'une Afrique debout.

02/2012

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ouvrages généraux

Résistance et espionnage. Les pionniers du Service de renseignement de l'armée de l'air en Normandie

Résistance et espionnage Les pionniers du Service de renseignement de l'armée de l'air en Normandie "La Résistance est un territoire sans cartes", écrivait Julian Jackson. Si l'histoire des pionniers de la Résistance a fait l'objet de plusieurs travaux d'historiens, celle des réseaux Desserée et Esparre demeure méconnue. Ces deux réseaux figurent pourtant parmi les premiers mis en place en Normandie par les Services de renseignement clandestins de l'armée de l'air, dès 1940. Dans ce livre, Thierry Marchand raconte le parcours des dix-sept pionniers du réseau Desserée et de neuf résistants du réseau Esparre, l'effondrement de leurs organisations à la suite de dénonciations, la répression allemande et leurs procès, en août 1941 et en mai 1943. plusieurs résistants sont fusillés au Mont-Valérien, d'autres sont déportés ou voient leur peine de mort "suspendue". Ils deviennent ainsi des "condamnés à mort à vie", emprisonnés plusieurs années en Allemagne. Parmi eux, Jean Fromont, chef scout à Lisieux, libéré par anticipation en 1944, décède quelques jours après son retour en France. Une autre figure de ces réseaux, Paulette Duhalde, meurt à Ravensbrück à la veille de son rapatriement. Ce livre, richement documenté et illustré, rend un vibrant hommage à ces pionniers de la Résistance en Normandie.

08/2022

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Critique littéraire

Correspondance générale. Tome 10, 1951-1958

C'est la dernière période de la vie de Roger Martin du Gard. Son pessimisme grandit. Le bouleversement du monde et les convulsions internationales l'inquiètent. Les relations avec sa fille se détériorent. L'âge et ses misères l'accablent; il se plaint volontiers, avec humour souvent, de la "décrépitude de la carcasse"... Sa solitude de "vieil ours insociable et indépendant" s'accroît. Malgré divers témoignages de sympathie, il sait que son œuvre s'éloigne. Il se sent de plus en plus dépassé par son temps; mais, dans une époque de "guerres de religion", il s'obstine à plaider pour "la souveraineté de l'individu". Il profite de son roman toujours en chantier, sa " tapisserie de Pénélope", pour exprimer sa pensée. Il continue de converser avec les amis qui sont toujours là : Jean Denoël, Jean Schlumberger, Marcel Jouhandeau, André Malraux... Il s'appuie sur une solide amitié, celle de la "chère voisine", Marie Rougier. Il s'est fait de nouveaux amis parmi de jeunes écrivains qu'il conseille et encourage. Son temps est maintenant compté. Gide est mort en février 1951; d'autres disparaissent. Il est dans la "salle d'attente" et se "< résigne à l'inévitable". Le temps de l'inventaire est venu. Il prépare l'édition de ses Œuvres complètes, heureux d'y voir associé Camus. Il met en ordre ses manuscrits, classe ses anciennes correspondances, trie les documents amassés. Il fait ses valises, les fameuses "cantines" qu'il destine à la Bibliothèque Nationale. L'on suit avec émotion le détachement pathétique du vieil homme face à la mort, qui, jusqu'à la fin, reste fidèle à son principe : " consentir à soi-même ".

11/2006

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Grandes réalisations

Le Cèdre, Jean Tschumi 1951-1956

La découverte d'une oeuvre d'art totale de Jean Tschumi, aussi célèbre que méconnue. Achevé en 1956, le siège de la Mutuelle Vaudoise à Lausanne devient rapidement le modèle de l'architecture administrative en Suisse. L'intention du maître de l'ouvrage est clairement démonstrative : on veut un bâtiment en mesure d'exprimer, par sa modernité architecturale, l'image d'une société tout aussi moderne et dynamique. Jean Tschumi, figure clé de l'architecture du XXe siècles, est à l'oeuvre. Béton armé apparent ; dispositifs techniques de pointe ; flexibilité des intérieurs. Ces idées sont savamment transposées dans le bel ensemble dit "Le Cèdre", du nom du site, dans un cadre naturel d'exception que Tschumi saura valoriser. L'architecte compose avec les formes et les matériaux, les couleurs et les textures, selon une démarche de très grande cohérence. Viendront s'ajouter une série d'oeuvres d'art admirablement intégrées dans l'architecture, une véritable "oeuvre d'art totale". Le Cèdre est l'un des bâtiments les plus célébrés en Suisse et au-delà, une démonstration même. Cette première monographie consacrée au bâtiment de Jean Tschumi souhaite lui rendre hommage.

02/2023

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Histoire de France

Les camps d'internement du fort de Metz-Queuleu (1943-1946)

Fort de Queuleu : un nom qui sonne le glas dans la mémoire mosellane. Yeux bandés et mains liées, plus de 1400 patriotes y sont enfermés par la Gestapo d'octobre 1943 à août 1944. Sous les coups d'un commandant sadique, ils attendent là la fin de l'instruction de leur dossier avant d'être, en général, déportés. A la Libération, le fort est réutilisé de décembre 1944 à mars 1946 pour l'internement des Allemands et des « suspects » jugés dangereux, soit plus de 8 000 personnes. Auteur de nombreux ouvrages sur la Moselle de 1918 à 1945 et président de l'Ascomémo, Philippe Wilmouth a, dans ce dernier opuscule, allié ses compétences à celles de Cédric Neveu, doctorant en histoire, préparant une thèse sur la répression nazie en Moselle annexée. Plusieurs années de recherche dans les archives et auprès des témoins ont été nécessaires aux auteurs pour donner un nouvel éclairage sur ces deux périodes mettant en évidence l'importance du fort de Queuleu dans le système répressif nazi, mais aussi dans l'épuration.

01/2011

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Histoire de France

Chronique des jours immobiles. Les nomades internés à Arc-et-Senans 1941-1943

Le 6 avril 1940, sous la IIIème république finissante, un décret présidentiel assigne à résidence ceux que la loi de 1912 désigne comme " nomades ". Il s'agit de populations itinérantes hétérogènes (Manouches, Roms, Gitans, Yéniches, forains), englobées sous le vocable de Tsiganes, mais françaises de souche pour la plupart. Avec l'occupation allemande, leur destin est scellé. Dès l'automne 1940, les " nomades " sont traqués pour être internés dans la trentaine de camps érigés par le gouvernement de Vichy. Dans l'indifférence générale, ils y seront parqués plusieurs années. À Arc-et-Senans, dans le département du Doubs, c'est un site prestigieux, l'ancienne saline Royale de Nicolas Ledoux, qui servit à emprisonner pendant près de deux ans, dans des conditions indignes, plus de 370 personnes dont près de la moitié étaient des enfants de moins de 15 ans. À partir des archives et des témoignages, cet ouvrage a pour objet d'accompagner ces hommes et ces femmes, ces garçons et ces filles, dans l'interminable déroulement des jours d'enfermement qu'ils eurent à subir, pour la seule et simple raison qu'ils étaient - comme on les nomme aujourd'hui - des Gens du voyage.

01/2011

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Histoire internationale

Des signaux avant la ruine. L'URSS vue par ses écrivains (1954-1991)

Dans un livre consacré à Brodski, Yakov Gordine saluait la "survie spirituelle" pendant les décennies "soviétiques" et il mettait en son centre la "résistance indomptable" de la culture à la pseudoculture imposée par le pouvoir. Alertée en 1981 par Braudel sur l'effondrement inévitable du régime communiste avant la fin du XXe siècle, j'ai dès ce moment lu beaucoup de littérature russe pour rechercher la réalité de cette société. Pour écrire ce livre, j'ai repris la lecture de cette littérature qui a été traduite abondamment et par des traducteurs remarquables. Après le "dégel" amorcé par le roman laborieux d'Ehrenbourg, la "renaissance" s'est affirmée de manière éclatante avec le Docteur Jivago (1958) : la rhétorique édifiante du "réalisme socialiste" était balayée, et le tragique réinstallé. Depuis le Rapport Khrouchtchev (1956), la littérature traduite - qu'elle soit autorisée, ou clandestine ou de l'exil - explorait des terrains essentiels. D'abord, la répression : de la Journée d'Ivan Denissovitch (1963), à Chalamov, en passant par La Faculté de l'inutile de Dombrovski, par Contre tout espoir de Nadejda Mandelstam, on voyait l'ampleur de la répression, la convergence de ces analyses, et la force de cette littérature qui restera. Ensuite, le quotidien : une littérature, moins reconnue car moins spectaculaire, le racontait, comme tissé de morosité, d'angoisses, de peur, parfois d'un au-delà discret, et toujours du tragique, la distance au pouvoir, et, malgré le poids de l'appareil politico-policier, des envies de vivre. Même dans le fantastique, (Boulgakov enfin découvert), ou la dérision (Vénédict Erofeiev dans Moscou-sur-Vodka), la société communiste apparaît dans sa tragique vérité : les vies dénaturées par des malheurs inventés.

11/2013

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Histoire de France

La France à l'heure allemande. 1940-1944

Pendant quatre ans, les Français ont vécu sous la domination de l'Allemagne nazie. A cette situation extraordinaire, ils se sont adaptés de différentes façons, quelques-uns en refusant, la majorité en pliant et en subissant, d'autres, assez nombreux, en faisan des accommodements ou en recherchant une entente avec le vainqueur. Voici un ouvrage qui embrasse pour la première fois l'ensemble des réactions de la société française à la présence de l'occupant : le gouvernement de Vichy, les groupements politiques, l'opinion, l'Eglise, les patrons, les banquiers, les éditeurs, les écrivains... On y voit la diversité et l'évolution des comportements, de l'engagement dans la collaboration jusqu'aux formes quotidiennes, affichées ou subreptices, de la cohabitation avec le vainqueur - la recherche de travail ou de commandes, l'apprentissage de l'allemand, les contacts avec l'occupant, la fréquentation des concerts, des conférences, des expositions qu'il organise. Placés dans une situation extraordinaire, les Français ont dû tracer la ligne de l'acceptable et de l'inacceptable, faire le départ du digne et de l'indigne, du bon et du mauvais, en se référant à l'image qu'ils avaient d'eux-mêmes, de leur pays, de ses intérêts, de leurs intérêts. De ce que leur réponse a été hésitante, divisée, sanglante au débouché de l'Occupation, il est resté une déchirure à vif.

12/1995