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Johann Dizant

Extraits

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Mystique

Les Torrents et Commentaires au Cantique des cantiques de Salomon

Jeanne Guyon, à qui avec une ou deux autres en littérature on fait encore l'équivoque révérence d'un "Madame" , survit dans les mémoires comme quelque chose dans l'ombre de Fénelon. On voudrait la retirer à la clandestinité des théologiens, aux lourds sous-entendus de l'ésotérisme, à l'insignifiante indiscrétion des "sciences humaines" . La soustraire à la condescendance ou au vague intérêt pour les cas étranges et les ténébreuses affaires. Et simplement rendre possible, ce qui reste encore tout à fait précaire et aléatoire : qu'on la lise. On pourrait s'aviser alors que sous ce nom est consignée une des plus hautes et des plus exactes expériences d'âme que l'on connaisse, spécialement en notre langue. Expérience d'âme ne doit pas faire penser à ce club douteux de la "spiritualité" , mais plutôt à ce risque qui est nôtre universellement, de laisser faire les choses autour de nous et en nous, sans en être trop bafoués, et qu'elle assume, pour elle aux extrêmes du péril. Cette oeuvre ne se confine pas dans les règles strictes de la mystique ou de la spéculation, si même elle traverse l'une et l'autre ; mais aussi bien, comme Jeanne Guyon se plaisait à dire, elle a en don, le "discernement des esprits" ; c'est le don d'atteindre chacun en son centre, de lui donner ce dont il a besoin avec les mots qui lui parlent, tout en se disant elle-même. Ce qui fut pour Fénelon est-ce pour de seules âmes choisies ou pour quiconque peut s'approcher et accueillir ? Dans son esprit, sans aucun doute, la seconde hypothèse.

10/2021

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Littérature étrangère

La société des abeilles

Au bout d'un long moment - le poêle me réchauffait le dos, mes yeux se fermaient puis se rouvraient brusquement, il y avait de la circulation en ville, la chouette prenait de la hauteur, un nageur plongeait dans l'océan -, elle ajouta qu'elle venait de lire un livre, une drôle d'histoire qui se compliquait au fur et à mesure, il y était question de pensées sur les abeilles disant qu'il fallait toujours prévenir les abeilles en cas d'événement important, en cas de décès au sein de la famille le plus jeune membre de la famille doit se rendre aux ruches, secouer une chaînette à laquelle sont accrochées de petites clés, toquer à la ruche et murmurer trois fois : Petites abeilles, petites abeilles, quelqu'un est mort, puis attendre un instant en silence, et lorsque les abeilles se remettent à bourdonner, c'est qu'elles acceptent, elles, de continuer à vivre. Migrations, réfugiés, frontières. Dorothee Elmiger se saisit de ces mots qui marquent notre actualité pour en interroger la teneur. La société des abeilles est un roman qui entremêle les voix singulières de personnages indénombrables, tels qu'"A. L. Erika", "le logisticien", "la traductrice", "l'écrivaine", "l'étudiant" et "Fortunat". Dans un espace neutre, ces voix témoignent de leur expérience des limites, géographiques, sociétales, physiques. Il est question de lieux et de voyages, contraints ou souhaités, d'idéaux, d'appartenance et de justice, de musique, du sommeil et de la mort. Cette narration éclatée fait ainsi écho à la multiplicité des motifs explorés dans une écriture polyphonique d'une grande finesse.

10/2016

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Science-fiction

Le Fou et l'Assassin Tome 1

FitzChevalerie Loinvoyant, bâtard de la famille régnante des Six-Duchés et assassin royal à la retraite, coule des jours paisibles dans sa propriété de Flétrybois avec son épouse Molly et ceux de leurs enfants qui ne sont pas encore partis de la maison. Mais, lors d'une fête de l'Hiver, trois inconnus se présentent en se disant ménestrels puis s'enfuient dans une tempête de neige, tandis que, la même nuit, une messagère envoyée à Fitz disparaît dans d'inquiétantes circonstances sans avoir eu le temps de lui remettre son message. Fitz voit sa vie se défaire, ses enfants s'en aller, sa femme vieillir et sombrer dans la démence, se découvrant enceinte à plus de cinquante ans, alors que lui garde toute sa jeunesse et son ardeur grâce à l'Art. Et il se désole de n'avoir plus reçu de nouvelles du Fou depuis quinze ans... Mais, pendant un voyage au royaume des Montagnes où il se rend avec Kettricken, le roi Devoir et la reine Elliania, il retrouve la maison qu'occupait jadis son ami avec Jofron, fabricante de marionnettes. Cette dernière lui révèle que le Fou lui a écrit à plusieurs reprises, alors qu'il n'a jamais rien reçu. Une question le taraude alors : et si c'était lui qui avait envoyé en ultime recours la messagère assassinée ? Renouant avec les personnages de sa série L'Assassin royal (La Citadelle des Ombres) qui lui ont assuré une célébrité mondiale et que l'on considère comme son chef-d'oeuvre, Robin Hobb ouvre ici un nouveau cycle pour notre plus grand bonheur.

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Histoire de France

François Ier, roi de chimères

Au xxie siècle, François Ie apparaît comme le père de la Renaissance française, l'ami de Léonard de Vinci, le bâtisseur de Chambord et de Fontainebleau, le vainqueur de Marignan, l'allié de Soliman contre l'ennemi juré du royaume, Charles Quint. Mais ces traits saillants ne sont-ils pas l'arbre qui cache une forêt bien plus complexe ? Dans cet essai biographique d'un genre nouveau, Franck Ferrand dépasse l'image d'Epinal et nous dépeint ce roi sous les traits d'un personnage moins brillant qu'on ne le prétend. Car le géant débonnaire a connu des triomphes mais aussi des défaites - et ce jusqu'à la captivité. François Ie, héros tourmenté, subit la trahison de son cousin, adora sa soeur et détesta son héritier, frôla plusieurs fois la mort, multiplia les conquêtes amoureuses, vit mourir ses fils aimés... Un homme qui vécut entre une jeunesse de rêve et une vieillesse de cauchemar, torturé par une maladie atroce. L'historien va plus loin : et si François Ie n'avait pas été un si bon roi ? Louis XII disait de son successeur : "Ce gros garçon gâtera tout." L'histoire, pour peu qu'on la regarde objectivement, semble lui avoir donné raison. Longtemps dominé par sa mère, manipulé par sa maîtresse, François se laissa aveugler par son amour de l'Italie et par sa haine de l'Empereur. Jouet des factions, facile à duper, le soi-disant "restaurateur des Lettres" instaura la censure et lutta contre l'imprimerie ; il finit même par allumer les bûchers d'où partiront les guerres de religion ! Sous une plume érudite et alerte, voici un portrait contrasté, doublé d'une analyse implacable.

09/2014

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Sociologie

Facebook, un bac à sable pour ados

C’est l’histoire vraie d’un prof qui voit tous les jours devant lui des jeunes plus intéressés par leur portable, leur mobile ou leur Smartphone que par le cours qu’on leur donne. Alors ce prof a tenté une expérience un peu spéciale, il s’est habillé en jeune puis il est rentré dans leur monde : Facebook. Au départ il l’a fait presque par jeu. Rien de sérieux ni de scientifique dans sa démarche, il s’est inscrit sur Facebook juste pour aller voir sans aucune arrière-pensée. Il a pris une fausse identité (il s’appelle Bob, il a 18 ans et il est au lycée). En 40 heures en pleine semaine, son Fake (faux profil) avait 12 amis sur Facebook, plein de relations potentielles et des accès à des comptes soit disant sécurisés. Il s’est vite arrêté car dépassé par l’ampleur que cela prenait. Il s’est aperçu qu’il était en train de jouer dans un bac à sable avec des gosses sans seau ni pelle : Facebook, le bac à sable des ados. Le prof a appris et compris plein de choses avec cette expérience et ses élèves aussi quand il leur a expliqué ce qu’il avait fait. Le but de cette expérimentation n’a jamais eu d’autre objectif que la pédagogie. Ce livre est destiné aux jeunes qui pensent tout maîtriser sur le Net ainsi qu’à leurs parents qui sont soit débordés par les nouvelles technologies de la communication soit prétentieux naïvement de croire contrôler tous les agissements de leurs enfants. Ce n’est pas une leçon de morale, c’est simplement du vécu en direct live.

01/2013

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Littérature française

Eloge du démodé

« Un refus d’être dans la course, de participer avec armes et bagages à cette poursuite échevelée de la modernité qui caractérise tant notre époque tonitruante. S’éloigner de la clameur du moderne, préférer l’implicite et ses chuchotis à l’explicite qui aboie ses vérités. Se montrer plus sensible à l’écho qu’à la voix qui l’a produit. Ne pas vouloir se rendre exclusivement contemporain de son siècle, mais retourner aussi vers d’autres, en commencer le voyage. En place des autoroutes privilégier dans ce but les sentes perdues éperdues de la confidence et du secret. Comment écrire un secret sans le dévoiler ? Fracturer le réel pour le savoir, une des aspirations de ce bref manifeste, libelle, art poétique. S’asseoir à l’ombre, en peser le pour et le contre, loin du clinquant d’un mécanique soleil luisant sans discernement pour celles et ceux que soi-disant il éclaire. Ambitionner somme toute de devenir le chantre de la corne du bois. S’enfouir pour cela dans les forêts de la pudeur et de la discrétion. Devenir vieux d’une vieillesse qui rajeunit les rides, les change en arbre des grâces. Pratiquer le recul en avant, ameuter, réveiller hier pour enrichir, augmenter aujourd’hui. Tenter d’inventer tout un art du démodé, ces étoffes dont le temps s’habille pour signaler qu’il passe, afin d’apprendre à en tirer tous les fils, les réunir alors, les enrouler en phrases pour énoncer une doctrine du présent perçu surtout comme un passé qui s’attarde, qui n’en finit pas de s’attarder ».

04/2012

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Critique littéraire

Martin Amis. Le postmodernisme en question

Comment écrire à l'ère du doute généralisé quant à la possibilité pour le signe de commercer avec le monde ? Comment faire fi de la mélancolie au relativisme nihiliste entaché de médiocrité dans laquelle nous serions soit disant plongés ? Comment, en un mot, réintroduire de la valeur dans et par le littéraire, à l'heure post-humaniste des vérités incertaines et de l'ébranlement des fondements de nos certitudes ? Les romans de Martin Amis fournissent quelques éléments de réponse à ces questions, par la virulence de leur critique de l'affect mélancolique d'un certain discours ambiant dit postmoderne. Loin d'être victimes du pessimisme fin de siècle (" fin de XXe siècle, bien sûr "), ils forment une œuvre à part entière car l'énergie provocatrice de leur verbe est la marque d'une foi dans le pouvoir qu'ont les mots - dans leur violence même - à prendre langue avec le monde, à investir les sphères éthiques et politiques pour faire du roman un lieu de débat concernant la modernité. London Fields (1989) porte ce débat sur le devant de la scène : l'ironie qui y préside n'épargne aucune des complaisances affectant le versant mélancolique du postmodernisme, qu'elle mime pour mieux les dénoncer. Les maux de notre société y sont hyperbolisés, l'apocalyptisme ambiant radicalisé, l'excès de nos peurs hypertrophié jusqu'à ce que cet excès même, victime de sa propre violence, implose, laissant la place aux valeurs programmées par le joyeux carnaval de la langue qui préside à l'écriture du roman et bouleverse les catégories établies pour instaurer celles de la liberté d'un langage inventeur de ses propres lois.

09/2003

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Littérature française

Outrage

Fabien, ingénieur du son, a un père qui meurt souvent mais ne cesse jamais de vivre. Il veut composer une musique pour lui, la dernière, avec les sons du monde qu'il recueille en tendant son micro là où on ne l'attend pas. Son enfance le hante. Deux séries d'images n'en finissent pas de réapparaître. La première, liée au père, un cheminot, résonne de fer, de sang et de sueur. C'est l'univers fascinant des trains, de la vie ouvrière qui ne l'anime plus et dont il a la nostalgie. La seconde, tournant autour d'un vaste champ d'épandage au bord de la Loire, près de Nantes, concentre séduction et menace : sur les tas d'ordures rôde un jeune gitan à la peau cuivrée. Sa présence, chaude et charnelle, marque à jamais les goûts sexuels de Fabien. Il dérive aux quatre vents, de la Corse au Brésil, de la Moselle à Vitrolles, au Liban, en Iran, à New York. Séduit par des gens ordinaires ou des êtres en marge, des rejetés, voyous et camés, des prolos, des intérimaires, il découvre, au-delà d'échanges souvent brutaux, une part de dignité et de grandeur. En se mêlant à eux, il dévoile une face cachée du pays réel. Complice de leur douleur de vivre, de leur inadaptation à une société cannibale, il les rejoint furtivement, jusqu'aux confins de la folie. Leur déréliction, il la partage. En la disant, il l'anoblit. Son expérience, sorte de passion laïque, enfonce les enquêtes sociologiques, explore des chemins intimes et secrets. Elle a la force nue de la vérité, la beauté dérangeante d'un cri dans la nuit.

08/2004

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Philosophie

Les Grecs, les Arabes et nous. Enquête sur l'islamophobie savante

La peur des Arabes et de l'islam est entrée dans la science. On règle à présent ses comptes avec l'Islam en se disant sans " dette " : " nous " serions donc supposés ne rien devoir, ou presque, au savoir arabomusulman. L'Occident est chrétien, proclame-t-on, et aussi pur que possible. Ce livre a plusieurs " affaires " récentes pour causes occasionnelles. Occasionnelles, parce que les auteurs, savants indignés par des contre-vérités trop massives ou trop symptomatiques, s'appuient sur ces débats pour remettre à plat le dossier de la transmission arabe du savoir grec vers l'Occident médiéval. Occasionnelles, parce que les différentes contributions cherchent à cerner la spécificité d'un moment, le nôtre, où c'est aussi dans le savoir que les Arabes sont désormais devenus gênants. Il est donc question ici des sciences et de la philosophie arabo-islamiques, des enjeux idéologiques liés à l'étude de la langue arabe, de ce que "latin " et " grec " veulent dire au Moyen Âge et à la Renaissance, de la place du judaïsme et de Byzance dans la transmission des savoirs vers l'Europe occidentale, du nouveau catholicisme de Benoît XVI, de l'idée de " civilisation " chez les historiens après Braudel, des nouveaux modes de validation des savoirs à l'époque d'Internet, ou de la manière dont on enseigne aujourd'hui l'histoire de l'Islam dans les lycées et collèges. Il est question dans ce livre des métamorphoses de l'islamophobie. Pour en venir à une vue plus juste, y compris historiquement, de ce que nous sommes : des Grecs, bien sûr, mais des Arabes aussi, entre autres.

09/2009

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Psychologie, psychanalyse

LE MOI ET SON ANGOISSE. Tome 1, Entre pulsion de vie et pulsion de mort

En 1926, dans "Inhibition, Symptôme et Angoisse", Freud propose une nouvelle théorie de l'angoisse dans laquelle le Moi joue un rôle capital. Dans ce nouveau cadre le Moi fait plus que ressentir l'angoisse, il la produit. Cette théorie s'oppose à celle qui la précédait où l'angoisse était une transformation, dans certaines conditions, de la libido. On peut opposer ces deux théories en disant que l'une, la plus ancienne, était pulsionnelle, alors que l'autre est topique. Il est bien entendu que la topique sur laquelle se fonde cette dernière théorie est la nouvelle topique introduite pour l'essentiel après 1920. Mais celle-ci ne peut se concevoir, selon l'auteur, que fondée sur la dernière théorie freudienne des pulsions introduite, elle aussi, après 1920, et ceci en dépit du fait que certains de ses éléments sont apparus avant cette date. En fonction de quoi l'auteur pense qu'il faut ajouter une troisième étape théorique où l'angoisse est bien produite par le Moi (la théorie topique) mais où le danger qui la suscite ainsi que sa production même dans le Moi ont des sources pulsionnelles. Cette troisième étape a, selon l'auteur, valeur de synthèse des deux autres. Ainsi s'ouvre la possibilité d'un renouvellement théorique-métapsychologique de l'angoisse sans pour cela changer la phénoménologie de celle-ci, surtout son rôle dans la névrose et dans la psychopathologie en général. De cette façon est satisfaite, pour ce cas, une exigence métapsychologique fondamentale, à savoir montrer la genèse des phénomènes psychiques, surtout les plus importants, à partir des pulsions, c'est-à-dire à partir des sources de la vie psychique.

01/1997

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Histoire de France

Lettre à la mère

Lettre à la mère, est une lettre qu'Edith Bruck écrit à sa mère assassinée à Auschwitz. C'est pour elle, le moyen d'évoquer son père et surtout de s'adresser à sa mère pour lui dire à la fois son amour sans limites mais aussi sa rage, fruit d'une éducation, ressentie comme oppressante, que cette mère a voulu lui donner. Une manière de s'affranchir pour pouvoir grandir, en disant tout, sans concession. Certains passages relatifs à la féminité et la maternité sont caractéristiques de l'écriture des femmes survivantes des camps. Ils ne sont pas sans rappeler "la lettre" de Marceline Loridan-Ivens à son père, Et tu n'es pas revenu, où, comme Edith Bruck elle évoque le choix douloureux de ne pas avoir d'enfants après Auschwitz. Cette Lettre à la mère d'Edith Bruck est d'une grande densité, une tentative de vivre et non pas de survivre après Auschwitz : De quoi aurais-je voulu te parler ? Je ne le savais pas. Et je ne le sais toujours pas, je n'ai rien programmé, ni le contenu, ni la fin, ni rien, j'avance à l'aveuglette, je te dis n'importe quoi pour te tenir en haleine jusqu'à la fin, qui viendra toute seule. Alors, je te laisserai aller, je te laisserai reposer en paix, et je serai moi aussi en paix avec toi et toi avec moi. La figure de Primo Levi, l'ami et le confident, est présente dans Lettre à la mère comme dans toute l'oeuvre d'Edith Bruck. Elle rend hommage au grand écrivain dont le suicide l'a laissé désemparée à tout jamais.

04/2018

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Histoire de France

Jean le Bon

Le personnage de Jean II le Bon, roi de 1350 à 1364, est d'une ambiguïté extrême. Au vrai, sa nature apparaît comme un véritable défi à la logique. Ainsi le souverain est laid, mais néanmoins séduisant. Jouisseur et insouciant, il se montre en même temps un excellent législateur. Il est naturellement bon, mais il sait aussi se montrer très cruel. Pacifiste, il guerroie. Il fait preuve d'une bravoure généreuse voire prodigue (à la bataille de Poitiers, où le Prince Noir le fait prisonnier, il se livre à une escrime sanglante, la hache d'armes au poing) et cependant il est capable de faire bombarder une ville avec des cadavres décapités sur son ordre. Candide et courtois, il n'en perd pas moins tout contrôle dans des fureurs aveugles. Il dévalue la monnaie plus que de raison en même temps qu'il lutte farouchement contre la vie chère. Brave, "bien-disant", il attire l'adoration du peuple, alors qu'il déchaîne le mépris chez la plupart des historiens modernes. Il a pour passion le luxe, la chasse et les tournois, mais, roi "humaniste", il convie à sa Cour hommes de lettres et savants... Il rattache le Dauphiné et la Bourgogne à la couronne de France pour, plus tard, céder d'un coup un gros morceau du royaume aux Anglais... Un destin pour le moins paradoxal qui le conduit à mourir en Angleterre, après avoir passé plus de la moitié de son règne en captivité. Et ces Anglais qui le pleurent et qui pendant la cérémonie funèbre font brûler autant de torches qu'ils en avaient allumées, au soir de Crécy, pour rechercher leurs morts...

03/1985

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Littérature française

Le Carnaval sauvage

Chaque année à Cambaron, petit village du Sud de la France, le carnaval sauvage vient clore les vendanges. Le temps d'une journée, la population s'adonne à un rituel païen et orgiaque où les hommes, masqués et habillés comme des bêtes, chassent les femmes vêtues de blanc, victimes consentantes bientôt traînées dans la lie de vin et les excréments. Maria n'y a pas assisté depuis qu'elle a intégré l'Ecole Normale Supérieure et enfin pu quitter son " village d'arriérés " où la jeunesse croupie et les femmes comme elle, les homosexuelles, sont moquées ou rejetées. Ce jour-là, elle a laissé son père, veuf taciturne et mutique, en se disant qu'elle devait vivre. Et Agnès, son premier amour, pensant qu'elle pourrait l'oublier. Elle n'a pas pu. Elle revient trois ans plus tard, à l'occasion des vendanges, pour, pense-t-elle, la sauver en la tirant de là. Tandis que la fête sauvage se prépare, son retour ravive les tensions et les haines, prêtes à exploser le jour du carnaval... Construit comme une bombe à retardement, le roman s'ouvre en pleine bataille, au milieu du carnaval dans lequel Maria cherche Agnès. Il revient ensuite en arrière, au jour de son retour, et avance ainsi jusqu'à rejoindre les festivités et se clore dans le bain de sang de leurs dernières heures. Pierre de Cabissole s'y révèle maître du suspens, aussi fin observateur des nobles sentiments que des ressorts de la rage et de la jalousie. Un livre palpitant, contemporain, une héroïne complexe, et la découverte d'un romancier de talent. .

01/2024

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Sciences politiques

Racismes d'Etat, Etats racistes. Un brève histoire

"Racismes d'Etat, xénophobie institutionnelle ou de même nature, discriminations systémiques engendrées par des politiques publiques ou favorisées par l'absence de prise en compte de leur gravité, ce sont là nos objets". Depuis un certain nombre d'années, les procès en séparatisme et en communautarisme se sont multipliés. Procès intentés non plus seulement par l'extrême droite, dont on connaît les outrances, mais aussi par des intellectuels respectables et des responsables politiques soi-disant modérés. Le but d'une telle offensive ? Discréditer comme un pur et simple délire la tentative de nommer les discriminations systémiques. Ainsi, le racisme ne pourrait exister dans notre république puisqu'il y est interdit au nom du principe d'égalité qui la fonde ; prétendre le contraire reviendrait à tout confondre, à se vautrer dans l'outrance, à se ranger du côté de ceux qui menacent les institutions. L'offensive a pris une telle ampleur qu'il fallait y apporter une réponse précise. Contre les amalgames et les caricatures, cet ouvrage propose l'étude de deux concepts - ceux de racisme d'Etat et d'Etat raciste - dont il retrace la genèse et définit les strictes conditions d'application. Non, dire qu'une xénophobie d'Etat s'exerce à l'encontre de certaines populations ne revient pas à comparer la France d'aujourd'hui à l'Afrique du Sud de l'apartheid. Mais, si l'on doit se garder des comparaisons hâtives, on doit aussi examiner, dans leur glaciale variété, les pratiques réelles, passées et présentes, des régimes dits démocratiques, sur le plan intérieur comme à l'étranger. Il en va de l'efficacité du combat contre le racisme et la xénophobie.

02/2024

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Généralités

Journal d'un rochelais sous l'occupation (format poche)

Sous la direction d'Albert-Michel LUC et Louis-Gilles PAIRAULT " Depuis samedi 14 nous entendons le ronflement du canon et des bombardements. Dans la journée de samedi nous avons eu cinq alertes avec passages d'avions et tirs de DCA. Il n'est arrivé ici aucune autre nouvelle que celles données par la TSF. Mais si la ville est encore calme (mis à part le tremblement des fenêtres), la cervelle des Rochelais est en ébullition. Les mêmes gens qui déclaraient il y a peu de temps "il vaut mieux attendre et être libéré sans casse" brûlent maintenant d'impatience, disant "vite, un grand coup ... et que ce soit fini ! " . Tenu avec régularité à partir du printemps 1942, rédigé dans un style précis et circonstancié, non dénué d'ironie, le journal de Marcel Delafosse brosse un portrait saisissant de la vie rochelaise pendant l'Occupation. Il est un témoin particulièrement précieux de la période si éprouvante de la "poche de La Rochelle" , où - alors que toute la France était libérée depuis septembre 1944 -une forte garnison allemande demeura jusqu'en mai 1945. Bombardements alliés et arrestations allemandes, évacuations, rationnements, rumeurs et inquiétudes forment le quotidien des habitants, qui vivent dans l'incertitude et dans la peur que - comme sa voisine Royan - la ville ne subisse une destruction totale. Marcel Delafosse (1915-2000), ancien élève de l'Ecole des Chartes, a dirigé les Archives départementales de la Charente-Maritime de 1937 à 1968. On lui doit plusieurs ouvrages d'histoire régionale, mais ses Notes sur La Rochelle (1942-1945), dont le manuscrit est conservé aux Archives départementales de la Charente-Maritime, étaient demeurées inédites.

03/2023

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Littérature française

Papi Mariole [EDITION EN GROS CARACTERES

" Benoit Philippon excelle dans le comique de situation, alternant scènes renversantes et répliques percutantes. En tout point réjouissant". Le Parisien WE "Accrochez-vous à vos bretelles, ça va valser". "Bon sang de bon soir, mais qu'est-ce que je fous là ? " A l'entrée du périph, un vieux monsieur, peignoir en velours et chaussons en peluche effilochés, se répète inlassablement cette question. Echappé de son Ehpad, Mariole, tueur à gages, ne se souvient plus de rien, sauf d'une chose : il lui reste une mission à accomplir. Seul problème, il ne sait plus laquelle. Mathilde, elle, se bourre d'anxiolytiques pour oublier. Victime de revenge porn, jetée en pâture sur les réseaux sociaux, elle se dit que le plus simple est peut-être d'en finir... à moins de faire équipe avec le vieil amnésique venu à sa rescousse : en l'aidant à retrouver la mémoire, Mathilde pourrait se payer une revanche en or. Après le succès de Mamie Luger, Benoît Philippon nous embarque dans un trip fantasque, drôle et bouillonnant. Célia (L'ombre du vent, Niort) : "Je l'aime, je l'aime, je l'aime. C'est touchant, c'est drôle, ça balance. J'ai ri aux punchlines (...) Je me mets à pleurer en disant que je peux pas les laisser (...)". Aurèle (Médiathèque de l'Astrolabe, Figeac) : "Quelle prouesse d'écrire un livre qui explose dans tous les sens, qui soit fin, qui évoque des sujets graves et qui fasse rire, qui donne envie de mordre sans être méchant, qui soit loufoque tout en étant tendre". Céline (Cultura Niort) : "Jubilatoire. Un roman noir, lumineux, féministe, engagé, drôle et émouvant. Des personnages inoubliales".

04/2024

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Immigration

Les étoiles ne mentent pas. Parcours d'un Français musulman

Les étoiles ne mentent pas, Shérif Toubal "Je sais maintenant que je vais écrire. Il vient un temps où l'arbre doit porter ses fruits. Chaque hiver se clôt par un printemps, il me faut témoigner". Comme Albert Camus, j'ai voulu écrire et être un témoin, loin des statistiques et des considérations trop sociologiques. Cet ouvrage est une prise de parole, devenu une sorte de pont qui tente de relier deux rives, en disant de l'intérieur le rapport aux femmes, à la sexualité, à l'amour, au travail, à l'argent, à l'Algérie, à l'Islam, à ma mère, à mon père... bref, à la vie. A travers ce texte, j'ai dit ! J'ai dit de l'intérieur ce qu'était le par-cours d'un Français musulman, né dans le delta du Rhône, au bord de la Méditerranée, dans une famille d'origine maghrébine, avec ses blessures et ses joies". Dans cet ouvrage inclassable, Shérif Toubal nous offre une histoire, son histoire, celle d'un Français, d'un Français musulman, né dans les années 70, en France. Comment grandit-on entre deux cultures ? Comment construit-on son identité ? Qu'est-ce qu'être ? Que faudrait-il avoir ou dire pour pouvoir être considéré avant d'être vu comme "Arabe" ou "musulman" ? Comment avancer et passer de cancre et religieux à docteur en psychanalyse et respon-sable pédagogique du diplôme universitaire (DU) Laïcité et médiation ? Les étoiles ne mentent pas raconte ce cheminement éclairé à l'aune de la psychanalyse et soutenu par le désir de trouver et faire sa place dans notre société. Un ouvrage particulièrement enrichissant.

12/2023

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Critique

Les graphies d'Eros

" Je m'efforce, moi, quand j'écris une page pornographique, de dire ce qui se passe dans la peau, dans le ventre, dans les reins, dans l'anus, dans le vagin... Et pour ce faire, je suis forcé d'avoir recours à des métaphores, la description clinique n'apportant rien sur le plan sensible. " Jacques Abeille Si les Porn Studies commencent à avoir quelque reconnaissance en France, on ne concède guère de valeur à la production pornographique, qui garde la réputation d'être répétitive, mécanique, aussi éloignée de toute poésie que peut l'être une recette de cuisine ; bref, elle est seconde et dépourvue, dit-on, de cette originalité qui est à la source de toute oeuvre d'art. Construite au fil d'une vie, l'oeuvre double de Jacques Abeille / Léo Barthe bouscule avec vigueur ces préjugés. En poète et plasticien, le Janus Abeille / Barthe fait de la graphie d'Eros non une subversion du geste noble du créateur mais la condition première de l'existence et de la création. Fidèle à ce déplacement des discours et à leur croisée, ce volume se veut polyphonique : on y entendra la voix d'Abeille / Barthe à travers une nouvelle inédite, Toute licence, qui traite de l'innocence des jeux érotiques et de leur consubstantialité avec tout geste poétique. Selon un rythme régulier et pour prendre résonance, viendra s'intercaler dans ce texte la voix de critiques, spécialistes de littérature contemporaine (Jean-Michel Devésa et Pierre Vilar), d'érotisme (Patrick Wald Lasowski) ou de fantastique (Eric Vauthier), de la sexologue Nadine Grafeille et d'un artiste familier d'Abeille (le plasticien Philippe Lemaire). Léo Barthe est le pseudonyme non dissimulé de Jacques Abeille, auteur d'une oeuvre conséquente dans le domaine de l'imaginaire, à travers notamment " Le Cycle des contrées " (Le Tripode). Il a parallèlement, sous le nom de Léo Barthe, publié de nombreux textes érotiques à La Musardine (Camille, L'Animal de compagnie, La Demeure des Lémures, Princesse Johanna), ainsi qu'une trilogie, De la vie d'une chienne, au Tripode. Ce volume poursuit l'étude de l'oeuvre de Léo Barthe / Jacques Abeille, entreprise il y a cinq ans dans Le Dépossédé (Le Tripode), sous la direction d'Arnaud Laimé, maître de conférences à Paris 8.

09/2021

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Policiers

Asymptote. Jusqu'où l'homme peut-il survivre au système ?

L'éclairage public de la Ville était presque complètement éteint depuis quelques années. Soi-disant pour la planète, plus probablement pour le pognon. Les rues sales, les chantiers inachevés et les squats défilaient dans la lumière blanche de ses phares, diffusée par les rideaux de flotte - ça faisait des semaines qu'il pleuvait quasiment sans discontinuer. Matthias Serra, lieutenant à la brigade des homicides, s'était vu chargé d'une affaire qui pouvait potentiellement attirer tous les vautours de la presse. Lui qui d'habitude était cantonné aux crimes de second rang allait devoir se coller à l'assassinat d'un juge qui menait une accusation de corruption contre les leaders d'un parti d'extrême droite en passe de prendre le pouvoir à la tête de la République. Au fil de l'avancée de son enquête, Matthias, évoluant dans les méandres d'un monde pourri jusqu'à la moelle, aura à payer le prix et à perdre ses derniers fragments d'innocence, pour enfin embrasser sa vraie destinée... Asymptote est un thriller, mais il emprunte beaucoup à l'essai satirique, au pamphlet. Il se veut une critique percutante des modèles dominants. D'inspiration notamment orwellienne, le récit propose, au travers des yeux d'un homme pris dans la tourmente, une fresque épurée et dynamique, un instantané de ce que pourrait être le monde de demain pour alerter sur les dérives de celui d'aujourd'hui. Car Asymptote, malgré son aspect intemporel et universel, appartient et fait écho à l'actualité récente : le lecteur, dont l'imagination sera libre à bien des égards, s'y retrouvera via certains repères et se laissera gagner par ce cadre à la réflexion, cette invitation à une prise de conscience, pour un horizon justement plus libertaire et égalitaire.

10/2019

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Musique, danse

A toi Lionel, mon fils...

Tu te souviens, Lionel, de cette nuit ? C'était au printemps. Tu étais revenu habiter chez moi pour quelque temps. Le premier soir, alors que tu arrivais et que nous ne nous étions pas revus depuis sept ans, j'avais quitté la maison pour une soirée prévue de longue date, parée, bijoutée, coiffée. Sans voir que cela t'énervait, que tu voulais me parler. Lorsque je suis rentrée au petit matin, tu écrivais. Et j'ai sorti cette phrase idiote : "Tu dors ?" Ce fut l'explosion. Tu m'as accusée de ne pas avoir changé, de m'intéresser plus à mes fringues et mes fêtes qu'a toi. Nous nous sommes engueulés comme jamais. J'aurais dû rester, certes, mais que me reprochais-tu vraiment ? De quoi moi, ta mère, étais-je coupable à tes yeux ? Aujourd'hui, le temps a passé, tu n'es plus là et je voudrais te dire, enfin, qui je suis. Révéler ce que je n'ai jamais dévoilé, à toi ni à personne. Te parler de ma famille, de celle que j'ai essayé de créer autour de toi, des personnages marquants de ma vie, des boîtes que j'ai montées dans le monde entier, de ceux qu'on appelle désormais les "people", princes de sang, princes de coeur, parfois aussi "princes-monseigneur". Je voudrais, pour toi qui terminais tes lettres en me disant "Attention, je suis jaloux", ôter le masque et dévoiler mon vrai visage. Parce que s'il y a beaucoup d'événements et émotions que tu sais déjà. je souhaite te les raconter tels que je les ai vécus, perçus, avec mes mots, ma vision, te confier en somme ce que toi, souvent, tu refusais d'entendre.

05/2010

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Littérature française

Déneiger le ciel

Déneiger le ciel. Cette nuit lui paraissait être une porte. S'il la franchissait, il serait libre d'aller et venir n'importe où. Dans le présent, les souvenirs, partout, tant que ses jambes le soutiendraient. A. B. David a soixante ans et vit dans une ferme isolée, sur les hauteurs. Pour la première fois en vingt-six ans, il a décidé de ne pas déneiger la commune. Le soulagement est vite effacé par la culpabilité en ce 23 décembre glacial quand son vieil ami Pierre, inquiet de sentir venir la tempête, l'appelle à l'aide et qu'Antoine, son " fils de rechange ", lui annonce qu'il est en rade à trente kilomètres de là. David n'y tient plus, son tracteur est en panne, il part à pied. Commence alors pour lui une nuit hallucinée. Pour résister au froid qui l'anesthésie et à l'ivresse de la neige omniprésente, il se grise de ses souvenirs, chante et danse. Dans cette veille subconsciente au pays des ombres, là où la frontière entre ciel et terre a disparu, la nature déchaîne les sentiments de David comme les éléments, convoquant les fantômes du passé et les ombres du présent. L'image de sa femme, tuée par un chauffard, celle de sa fille, venue lui annoncer son divorce, Muriel encore, qu'il voudrait savoir aimer, le fantôme de Martine, mystérieuse disparue que charrie la rivière... mènent autour de David un bal étrange. En entraînant une fois de plus son lecteur dans ce décor qu'il décrit si bien, en disant l'errance nocturne d'un homme trouvant son chemin à travers la neige mais en proie à la détresse intérieure, André Bucher explore un univers âpre et poétique qui remet l'homme au cœur de la nature, et laisse la place aux croyances païennes et panthéistes.

01/2007

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Littérature française

Du rêve pour les oufs

Il vient te chercher en bas de chez toi dans sa Ford Focus gris métal, t'ouvre la portière, te demande si tu as passé une bonne journée, et te complimente sur ta tenue vestimentaire. Toi, tu te sens belle, tu le regardes amoureusement en te disant que tu es bien avec lui. Alors vous sortez de la caisse, il se remet les burnes en place et il rote, toi, tu trouves ça dégueulasse mais tant pis, tu le kiffes. Il utilise le verrouillage centralisé à distance, tut-tut, par-dessus son épaule, tu trouves ça super-classe, il est glamour, ça te plaît, tu l'aimes. Il t'annonce qu'il t'emmène au resto, tiens, ça n'arrive pas souvent. Comme tu regardes les films à l'eau de rose le dimanche après-midi à la télévision, tu crois qu'il va te faire sa demande en mariage. Mais au milieu de ta salade minceur, il t'explique qu'il a rencontré quelqu'un d'autre, que c'est une nana géniale et qu'il sen va avec elle à Grenoble. Il plie bagage la semaine prochaine donc tu serais sympa de lui rendre la perceuse qu'il t'a prêtée et tous ses disques de Barry White. Et en passant, on partage l'addition ? Alhème a 24 ans, un père qui a perdu la boule, un frère qui tourne mal, des petits boulots sous-payés, des copines mariées et un don pour attirer les ploucs. Dire qu'elle a tout pour être heureuse serait donc exagéré. Mais de sa cité d'Ivry à son Algérie natale en passant par les cafés parisiens, elle ne peut s'empêcher de promener un regard amusé sur ceux qui traversent sa vie. Ces " oufs " qui la font rire même si, souvent, elle a envie de " péter un boulard ".

08/2006

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Economie

Le scandale De Litra, grand annonciateur de l'explosion des banques

La société De Litra nous a laissé un document historique exceptionnel, aussi exceptionnel que la chute de la compagnie financière De Litra elle-même, éternellement associée à l'une des plus grandes escroqueries du XXe siècle qui avait secoué Paris : environ 100 millions d'euros "envolés" ou plutôt "volés" à des centaines de clients innocents. Si le livre De Litra reste encore aujourd'hui un repère historique incontournable sur le marché de l'or en France (en particulier sous l'occupation allemande) et sur le futur des banques insolvables, le dossier établi sur le scandale lui-même par le journaliste Pierre Jovanovic montre que si vos économies ou vos lingots se trouvent dans un coffre de banque ou dans un gardiennage privé, eh bien ils ont beaucoup de chances d'être emportés par ceux qui sont censés les... garder ! On l'a vu en juillet 2018 avec la Société Générale. Mais au delà de l'aspect historique du marché de l'or, le scandale De Litra a été "annonciateur" puisque à lui seul, il nous montre que le monde bancaire du XXle siècle finira de la même façon : par une escroquerie globale et la ruine des Français. Pour preuve : aujourd'hui, si vous voulez retirer en liquide toutes vos économies de votre banque, celle-ci vous l'interdira (soi-disant à cause du terrorisme, ou bien pots blanchiment d'argent, etc., etc.), prouvant de facto qu'elle est en réalité en faillite cachée. Ce qui, par extension, conduit à un nouveau constat : chaque Français travaille désormais pour deux employeurs en même temps : le premier chez qui il se rend cinq jours par semaine, et le second, sa banque, qui lui interdit de retirer tout son argent que le premier lui verse !

02/2019

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Histoire internationale

Sur les traces de 14-18 en Wallonie. La mémoire du patrimoine

Le 4 août 1914, vers 10 h, le cavalier Antoine Fonck tombe sous les balles à Thimister. Il est le premier soldat belge tué. Le 10 novembre 1918, sept officiers allemands en fuite franchissent la frontière belgo-néerlandaise à Mouland. L'un d'eux n'est autre que le Kaiser Guillaume II. Il a abdiqué la veille à Spa. L'Armistice est signé le lendemain. La Grande Guerre se termine à une vingtaine de kilomètres de là où elle a commencé. Cinquante et un mois se sont écoulés entre ces deux dates, faits de privations, de souffrance et de mort pour les populations. D'est en ouest et du nord au sud, pratiquement aucune région de Wallonie ne sera épargnée par les horreurs de la première "guerre totale". Enrichi de nombreuses illustrations parfois inédites, ce livre, résultat de trois ans de recherches sur le terrain, autant que dans les archives, relate des événements connus, des épisodes méconnus, des anecdotes. Il sillonne les chemins sanglants de l'invasion : le siège des forts de Liège et de Namur, le martyre de Herve, Visé, Andenne, Tamines, Dinant et de bien des villages, les quartiers ravagés, la boucherie des combats en Gnome et les tourments infligés aux civils. Il raconte la légende fantastique des Anges de Mons, la guerre de Churchill et d'Hitler à Ploegsteert et à Comines, le premier rideau de fer de l'histoire, les réseaux d'espionnage, les déportations, la vaste entreprise de reconstruction après la victoire. L'ouvrage répertorie également les héritages encore tangibles que la Grande Guerre a laissés en Wallonie dans les paysages, les rues, les monuments, la mémoire collective... En mémoire d'hier pour raviver notre mémoire d'aujourd'hui.

10/2013

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Policiers

Pitié pour Constance

Pour le Président et ses conseillers, les arguments sécuritaires ont toujours été des instruments très favorables aux bons sondages… Pour l’ultra-gauche, l’insurrection tant attendue justifie toutes les dérives et plus si affinités… Constance Sicardi, fille d’un député proche du pouvoir, est l’égérie la plus active d’un de ces groupuscules. Elle vit en communauté dans un village reculé du centre de la France, soutient les grèves, les ouvriers, les occupations d’usine et si nécessaire, le fauchage sauvage de maïs transgénique… À la fin d’un meeting agité à Marseille, elle est enlevée par un mystérieux commando. Rapidement saisi du dossier, le juge Galtier va, au cours de son enquête, mettre au jour les agissements probables d’un service proche du pouvoir, la Cellule Grise… Affaire d’État ou affaire classée, le chemin du juge sera semé d’embûches ! Après son roman sur la dictature grecque puis sa charge pour l’indépendance de la justice et la survie du juge d’instruction, nous avions compris qu’André FORTIN avait des « choses » à dire, parfois essentielles pour la démocratie. Dans cette lignée, il nous offre aujourd’hui PITIÉ POUR CONSTANCE où on croise un Président, carriériste, autocrate et imbu de lui-même, puis des barbouzes serviles, de douteuses officines très privées, des députés en mal de glorioles, des « sauvageons » qui en d’autres circonstances, auraient pu faire sauter des TGV du côté de Tarnac… l’ultra-gauche sans doute… On croise surtout un Pouvoir… un Pouvoir fort et prêt à tout, vraiment à tout, pour le garder. Même à en mettre plein la gueule aux autres susnommés : les soi-disant gauchistes précisément. On s’y croirait… Et c’est là que ça devient vraiment effrayant !

02/2011

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Histoire de France

1914-1918 Prolonger l'agonie. Tome 2, Comment l'oligarchie anglo-américaine à délibérément prolongé la Première Guerre Mondiale de trois ans et demi

Le fait que nos gouvernements nous mentent est généralement accepté de nos jours, sauf que la Première Guerre mondiale fut le premier conflit planétaire au cours duquel des millions de jeunes gens ont été sacrifiés pour des motifs occultés. Ils ne sont pas morts pour sauver la civilisation ; ils ont à la place de cela été tués pour l'accumulation de juteux bénéfices et dans l'espoir d'établir un gouvernement mondial unique. En 1917, l'Amérique fut précipitée dans la guerre par un président qui avait promis de rester en dehors du conflit. La réalité du pouvoir ; était cependant détenue par un ensemble de banquiers, financiers et autres politiciens que les auteurs de ce livre désignent collectivement sous le terme d'"Elite secrète". Résultat de recherches passionnées parmi des documents gouvernementaux issus des deux côtés de l'Atlantique, des mémoires ayant échappé à la plume du censeur, des discours prononcés dans divers Parlements de la planète, des articles de nombreux grands journaux de l'époque et autres archives, Prolonger l'agonie soutient que la Grande Guerre a délibérément et inutilement été prolongée, et que les mensonges grossiers qui émaillent nos "histoires" modernes continuent de circuler parce que nos gouvernements refusent la vérité à leurs citoyens. On trouvera dans ce livre des récits choquants sur les soi-disant "atrocités" commises en Belgique, l'opération aussi inutile que sanglante des Dardanelles, l'enclave industrielle de Briey "miraculeusement" épargnée par les combats, l'envoi parle fond du Lusitania, la fausse légende humanitaire d'un certain Herbert Hoover, la mort de Lord Kitchener, la complicité des sionistes américains et britanniques dans une déclaration Balfour soigneusement manipulée par les Rothschild ainsi que sur l'histoire sans fard de la Révolution russe. Toutes les preuves transparaissent ici à la faveur d'un exposé parfaitement documenté - la vraie histoire du monde en guerre !

04/2019

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Poésie

Table des négociations. Poème-slogan pour une artiste-guerrière Ilnu de Mashtehiatsh

Dédié à Diane Robertson, artiste "autochtone" montagnaise née à Mashteuiasth, décédée en 1993 à l'âge de 33 ans, Table des négociations a été rédigé par Serge Pey à la suite des manifestations célébrant le 400e anniversaire de la ville de Québec en 2008. Dialogue politique, théorique et animiste, entretenu avec la poésie contemporaine, ce poème entre en résonance avec le travail de l'artiste ilnu de Mashteuiatsh autour de "l'esprit des animaux". Conçu comme une affiche-manifeste ethno-philosophique, il mêle les accents de la transe verbale aux chants de certains oiseaux de la vieille Europe, venant saluer les peuples autochtones du Québec et du Canada. Ce nouveau texte est aussi une partition de poésie sonore qu'il convient de réciter accompagné des chants d'oiseaux qui le regardent en miroir. Table des négociations est la suite des versions de la lettre adressée à Diane Robertson publiée dans la revue Inter-le Lieu, Droit de voirie (Maelstrom ReEvolution), Pourquoi j'écrase des tomates en disant mes poèmes (DocKs). Ce chant rythmé comme un rap archaïque, est le dernier volet de la série des poèmes indiens de Serge Pey : Ne sois pas un poète sois un corbeau, nous sommes une poignée de corbeaux sur la terre (Dernier télégramme), Nierika ou les mémoires du cinquième soleil (Maison de poésie Rhône -Alpes - Le temps des cerises) et Adresse à Barack Obama pour la libération de Léonard Peltier dans le langage des signes des Indiens des plaines (Bruno Doucey). Témoignage engagé dans la reconnaissance des nations et des langues indiennes de la "Grande tortue", nom amérindien de l'Amérique du Nord, Table des négociations est un cri de révolte, un message politique et une lettre d'amour contre l'oubli pour ceux que Serge Pey nomme les "peuples du poème".

05/2015

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Ethnologie

Du côté des petites filles

Best-seller depuis sa parution en France en 1974, ce livre a été vendu à plus de 300000 exemplaires. " Une étude passionnante sur le conditionnement dont sont victimes les petites filles, dès la crèche, à l'école, dans leur famille. " Marie-Claire " Pourquoi du côté des petites filles plutôt que des petits garçons. Parce que les femmes sont les premières victimes des principes d'éducation qui inculquent aux enfants la différence entre une manièr'e d'être féminine et une manière d'être masculine. " Lire " La soi-disant infériorité des femmes, affirme Elena Gianini Belotti, naît de leur conditionnement. Elle n'est pas plus naturelle que ne l'est la supériorité de l'homme. Et si l'éducation ne visait qu'à développer les qualités humaines de l'enfant, sans tenir compte de son sexe, cette ingégalité s'effacerait d'elle même. " Marie-France " Ecrit par une enseignante, étayé par des enquêtes, c'est un livre important : il montre, pour la première fois, de façon claire et irréfutable les racines de l'inégalité entre hommes et femmes. Dès sa naissance, la petite fille est traitée différemment du petit garçon, dès la maternelle, elle est enfermée dans un rôle écrité à l'avance. Best-seller en Italie, ce livre est à mettre entre toutes les mains, surtout celles des parents et des enseignants. " Télérama " Ce livre ne veut pas être un acte d'accusation contre les parents, mais un appel qui doit leur faire prendre conscience des conditionnements qu'ils ont subis et qu'ils risquent de reproduire en les transmettant à leurs enfants. Cette étude rigroureuse n'est pas un roman. Pourtant, l'amour, l'aventure, la passion habite ses pages. L'amour des enfants, l'aventure de leur développement et la passion de leur liberté vont toucher au cœur les parents qui sont tous coupables. " Parents

05/2011

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BD tout public

Alex, Eurêka et l'inspecteur Lestaque 5 - Lestaque se déchaîne

Contenu de l'album : - Episode 10 : A COUPS DE PLUME 31 planches parues initialement dans le journal COURS VAILLANTS en 1962 Suite à la sortie de son film, EUREKA connaît un début de gloire envahissant, dont profite un louche individu, qui prétextant une dédicace lui fait signer un mystérieux document... Peu de temps après notre héros découvre en librairie un livre dont il est l'auteur... mais qu'il n'a jamais écrit ! - Episode 11 : LE CHEVAL DE BRANDEVERT 31 planches parues initialement dans le journal COURS VAILLANTS en 1962 ALEX et EUREKA sont en vacances en Sologne chez le Baron du VAL DU PONT, cousin éloigné de notre noble héros. Ils y seront confrontés à des écumeurs de vieilles demeures et à un mystérieux cheval fantôme, qui soit-disant défendrait le trésor du château voisin de Brandevert depuis la Révolution ! Pour compliquer l'affaire, LESTAQUE est en congés et c'est le catastrophique inspecteur FRICOT qui est mis sur l'affaire ! Autant dire que nos amis vont devoir se débrouiller seuls face au terrible GIVREUR, glaçant chef de la bande organisée, qui deviendra un méchant récurrent de la série. - Episode 12 : LESTAQUE ATTAQUE 30 planches parues initialement dans le journal COURS VAILLANTS en 1962-1963 (Encore) en vacances, nos 3 amis sont cette fois-ci dans une île du Var. Avant d'embarquer, tandis que LESTAQUE retrouve un ami d'enfance surnommé BAMBOUILLE, ALEX et EUREKA surprennent le manège étrange de 2 marins dont l'un s'avère armé. Etrange pour des pêcheurs, surtout que dès le lendemain, assistés de leurs complices ceux-ci vont décharger en secret des caisses sur l'île de nos 3 héros. Et ce que ne savent pas ces derniers, c'est que l'un des contrebandiers présumés les connaît...

01/2018

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Histoire de France

Les guerres et les mots du général Paul Azan. Soldat et historien (1874-1951)

Aujourd'hui, le général Paul Azan (Besançon, 1874 - Lons-le-Saunier, 1951) est à peu près oublié. Depuis sa mort, son immense oeuvre, consacrée principalement à l'histoire de l'Afrique du Nord française, et en particulier à celle de l'Armée d'Afrique, n'a pas été rééditée. Ses livres se trouvent condamnés à des rayons poussiéreux, aux sites web de marchands de livres rares, ou à quelques savants articles et notes de bas de page. Son château de Mireval, à Lons-le-Saunier, est abandonné par la famille depuis longtemps. Paul Azan, soldat et historien de l'épopée coloniale, semble avoir quitté l'Histoire avec son Empire chéri. De son vivant, Azan était une figure brillante et bruyante de l'Afrique du Nord française. Ses livres d'histoire et ses interventions polémiques, signées ou pas, notamment sur le " problème indigène stimulaient les débats sur l'oeuvre coloniale de la France, son passé et son avenir. Ses écrits et ses faits d'armes firent de lui un ami du maréchal Lyautey et son collaborateur lors de l'Exposition coloniale de 1931, la soi-disant apogée de l'idée coloniale en France. Le général Azan restait une figure à la fois au centre et en marge, non seulement par son appartenance à l'Armée d'Afrique, mais surtout en tant que soldat-écrivain. Tenant à la fois la plume et l'épée, Azan se mêlait sans frein à des combats d'armes et de mots, les deux étant intimement liés. Paul Azan est à peu près oublié, mais, en partie pour cette raison, il nous fascine. Dans son itinéraire mouvementé, nous voyons les rapports entre guerre et écriture, savoir et pouvoir, les façons dont la France cherchait à conquérir et " pacifier " l'Afrique du Nord, et, finalement, le destin de textes coloniaux quand leur référent est balayé par l'Histoire.

11/2010