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Sciences politiques

Hong Kong en révolte

Au Loong Yu vit à Hong Kong et a participé activement à la révolte contre le projet de loi sur l'extradition imposé par la Chine. Il nous propose une plongée au coeur de cette rébellion qui a débordé sur la question démocratique, notamment sur le droit au suffrage universel. Il nous propose de suivre le déroulement des évènements, de découvrir ses acteurs et ses actrices et s'interroge sur l'avenir de ce soulèvement. En ouverture, l'ouvrage revient sur les événements de 2019 et les différentes tendances politiques qui traversent la révolte de Hong Kong, en particulier les "localistes" antichinois. L'auteur se concentre également sur le rôle-clé joué par la jeunesse, les salarié·es et leurs organisations syndicales. Il retrace la montée de la "génération 1997", qui a constitué l'épine dorsale de la révolte. Et revient sur les temps forts de la protestation ? : les manifestations, les occupations ou les journées de grève générale les plus importants. Les lecteur·trices peuvent ainsi comprendre ce qui s'est passé réellement sur le terrain et prendre connaissance avec précision ce que les manifestant·es ont dit et fait. Au Loong Yu analyse également la nature de la révolte. Profond mouvement démocratique pour la liberté ou réaction de droite, voire raciste contre les Chinois, comme certains l'affirment ?? Le chapitre intitulé "Evénements" nous propose un récit de la montée du mouvement puis de son reflux. Les modes d'organisation et d'action des différents courants protestataires sont également abordés. Enfin, Au Loong Yu explore la politique du Parti communiste chinois à l'égard de l'île, les luttes de fractions en son sein, la nature de ce régime et les raisons de sa volonté de domestiquer les Hongkongais. Il revient également sur la gestion de la pandémie de Covid-19.

06/2021

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Actualité médiatique internati

Un voile sur le monde. Nouvelle édition

Qui n'a pas constaté l'ahurissante propagation du voilement, là où on ne le voyait plus, mais aussi là où on ne l'avait jamais vu ? Pourquoi, comment ce phénomène, qui nous dérange, nous laisse perplexes et impuissants, a-t-il conquis le monde ? La journaliste Chantal de Rudder s'est attelée à en chercher la signification, en retracer la genèse, forte d'un long passé de reportages et d'enquêtes qui lui ont fait parcourir la planète. Théocraties en perte de vitesse vs Etats multiculturalistes, Orient ou Occident, elle nous infiltre au coeur de pays emblématiques d'une pratique devenue commune, à un tournant de l'histoire. En Iran, premier pays à avoir fait du voile une obligation légale – il fut inscrit dans la loi en 1979 –, des femmes arrachent aujourd'hui leur tchador, autrefois symbole d'une révolution qui changea la face du monde ; en Arabie, qui dépensa sans compter pour exporter son islam rigoriste sur toute la planète, les Saoudiennes ont le droit de conduire, de travailler, de porter le voile " à la cool " : vérité ou leurre ? Pourquoi le Danemark, démocratie tolérante sans passé colonial ni conflit avec des Etats musulmans, est-il le pays des caricatures de Mahomet et un avant-poste du combat contre l'islamisme ? Comment la Belgique, petit royaume prônant la " laïcité pluraliste ", est-elle devenue, au fil des décennies, la matrice du terrorisme islamiste sur le vieux continent européen ignorant et cupide ? Et que dire de ces pays occidentaux, Etats-Unis en tête, où fleurit le courant islamiste décolonial diabolisant l'universalisme des Lumières, dénoncé comme raciste et destructeur ? Derrière le voile, se cachent luttes et chaos de l'histoire contemporaine. Ce bout de tissu raconte les rapports difficiles entre les religions, entre les cultures, entre les sexes, entre les êtres humains...

03/2023

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Histoire internationale

Le défi de l'ethnisme. Rwanda et Burundi

La première édition de ce livre, en 1997, se présentait comme le prolongement intellectuel du travail de deuil qu'appelaient le génocide des Tutsi et les massacres d'opposants hutu perpétrés au Rwanda en 1994, mais aussi les massacres commis au Burundi en 1993. Seuls les chapitres généraux de la première édition ont été gardés, complétés par une conclusion actualisée. Quinze ans plus tard, le défi reste le même : celui de la réduction de la réalité génocidaire, qui hante cette région d'Afrique depuis un demi-siècle, à des "colères populaires spontanées" ou à des "guerres ethniques", c'est-à-dire à des massacres sans responsabilités. L'opinion publique reste souvent attachée à ces clichés, en fonction de préjugés persistants sur une Afrique exotique, "continent des ténèbres" et des "violences ataviques". Toute une littérature, en France, continue étrangement à jouer de cette ignorance. Jean-Pierre Chrétien, qui a travaillé sur ces pays depuis plus de 40 ans, montre que l'ethnisme relève soit d'une illusion théorique, soit d'une propagande raciste qui, en l'occurrence, débouche sur des pratiques d'exclusion et des massacres de masse. Au Rwanda en 1994, l'éradication des Tutsi, décrits comme des êtres malfaisants d'origine étrangère, visait aussi à neutraliser les démocrates hutu qui s'opposaient au régime en place. Un projet censé être authentique et "populaire" a conduit justifier (quitte à le nier ensuite) l'élimination radicale de "l'autre", traité en bouc émissaire de calculs politiques à courte vue. Ce livre rappelle que l'impératif de la recherche, en Afrique comme ailleurs, est de décrypter les fausses évidences. Par-delà les cas rwandais et burundais, il permet de penser autrement les rapports complexes qui s'établissent entre mobilisation politique, violence et construction identitaire.

01/2012

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Histoire internationale

L'agenda du génocide. Le témoignage de Richard Mugenzi, ex-espion rwandais

Analyses et controverses se succèdent sur le génocide des Tutsi et le massacre des Hutu démocrates au Rwanda en 1994, mais souvent loin des réalités du terrain. Cet ouvrage est au contraire le résultat d'une enquête qui nous livre un document de première importance sur l'agenda de ces crimes de masse. Avec le témoignage de Richard Mugenzi, recruté dès le mois d'octobre 1990 comme espion par les Forces armées rwandaises, nous sommes au coeur de la machine politico-militaire préparant le génocide, par lequel des groupes extrémistes espéraient conserver et même renforcer leur emprise, jusque-là sans partage, sur le Rwanda. Les explications de cet ancien agent de renseignement de ce qu'on pourrait appeler le Deuxième Bureau de l'armée rwandaise rappellent que les massacres ont suivi une logique militaire et politique, et que les machettes des miliciens s'appuyaient aussi sur des armes modernes et sur un pouvoir sophistiqué. Ce livre ne se présente pas comme un catalogue de " révélations " proférées par un témoin sorti de nulle part, mais comme le fruit d'un dialogue serré mené par Jean-François Dupaquier, qui connaît lui-même très bien le Rwanda. Les propos de Richard Mugenzi sont resitués dans le contexte de l'époque. Sa biographie extraordinaire ne reste pas dans l'ombre. Il est heureux que ce témoin, interrogé de manière étonnamment négligente par les enquêteurs du Tribunal pénal international d'Arusha, puis par les services du juge Bruguière, puisse s'exprimer sans détour. Ce livre aide à comprendre la logique profonde et l'efficacité redoutable de la machine montée, avec l'appui de militaires français, par les services de renseignement de l'armée rwandaise, acteurs de premier plan de la désinformation et de la propagande raciste déployée à la même époque par les médias extrémistes rwandais.

09/2010

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Beaux arts

Jean Dubuffet et la besogne de l'Art Brut. Critique du primitivisme

Tordre le cou au primitivisme : voilà l'un des enjeux du travail de Jean Dubuffet (1901-1985). Le lecteur pourra trouver l'affirmation paradoxale tant l'artiste semble être le parangon du primitivisme artistique dans la seconde moitié du XXe siècle. Tout pourtant dans son travail concourt à récuser l'existence d'un art supposé "primitif", pierre de touche d'une conception européenne et raciste de l'art, repliée sur elle-même et ébranlée au sortir de la Seconde Guerre mondiale. En poussant à l'excès les codes du primitivisme de son temps, le peintre en dévoile lucidement les ressorts et les présupposés. Considérant ensemble les trois activités de Dubuffet — la peinture, l'écriture et les prospections qu'il mène pour son entreprise de l'Art Brut — ce livre cherche à mieux comprendre cet activisme critique initié au début de la reconnaissance professionnelle de l'artiste. Mois après mois, année après année, l'auteur retrace le cheminement intellectuel et la pratique maniaque de celui qui défendra et promouvra l'invention artistique dans tous ses états. Chemin faisant s'esquisse un portrait de l'art parisien d'après-guerre à l'heure de l'institutionnalisation de l'avant-garde : celui d'une vaste redistribution des rôles qui affecte les mondes de l'art, de la littérature, de la critique, mais aussi de l'ethnologie et de la psychiatrie. Célébrant l'opération artistique en partant de l'informe, Dubuffet cherche alors à déjouer les procès de catégorisation qui sévissent dans le champ de la création, tout comme dans celui des sciences humaines et sociales. Là est la pointe de la critique de Jean Dubuffet, là est la besogne de l'Art Brut.

04/2019

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Littérature française

Le cri muet de l'iguane

"Jean Jules Joseph, mon grand-père, est né à la Martinique en 1893. Il a été un héros noir de la guerre de 14-18. A en croire Paulette, ma mère, il l'aurait quasiment gagnée à lui tout seul. C'est la légende familiale qui m'a accompagné, dont j'ai été nourri et que j'ai voulu écrire pour lui rendre hommage. Il a suffi de l'intrusion d'une historienne et d'un vieux carnet oublié au fond d'une malle pour mettre à bas ce récit héroïque et découvrir l'incroyable et tumultueuse histoire de mon grand-père. Jean Jules Joseph a été élevé par de véritables Amazones. Amoureux dès l'enfance d'Aurore, la fille du plus riche planteur de l'île, il a été le témoin direct d'un assassinat politique raciste, a survécu à l'éruption de la Montagne Pelée grâce à son iguane, a boxé contre le premier champion du monde noir des poids lourds, et s'est trouvé mêlé à une mystérieuse "guerre du rhum" à la Martinique, avant de mettre le pied à Tarbes, de rencontrer Marie, ma grand-mère, d'établir notre famille et d'enfouir dans un carnet le secret de sa "vie d'avant nous". Le cri muet de l'iguane, c'est ce secret qui vous égorge de l'intérieur, sauf à l'écrire. C'est ce que j'ai fait". Après Le Champ de personne et Paulette et Roger, Daniel Picouly revient à sa mythologie familiale du côté des origines martiniquaises, des traditions fabuleuses, des amours contrariés et des secrets bien gardés avec cette verve de conteur, rythme et digressions mêlés, qui réenchante l'histoire du monde.

04/2015

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ouvrages généraux

L'aigle et le léopard. Les liaisons dangereuses antre l'Angleterre et le IIIe Reich

Les " cousins germains ". Après la chute de la France, en juin 1940, l'Angleterre a bien failli faire la paix avec le IIIe Reich et accepter le partage du monde qu'Hitler lui proposait depuis son arrivée au pouvoir. Nul doute qu'alors l'issue de la guerre eût été tout autre. En parvenant, sur le fil, à faire échouer ce plan, Churchill n'a pas seulement triomphé des anciens partisans de l'" apaisement ", regroupés derrière son prédécesseur Neville Chamberlain, l'homme des accords de Munich. Les forces qu'il a vaincues in extremis s'activaient depuis deux décennies, tantôt dans l'ombre, tantôt au grand jour, pour répudier l'ancienne " Entente cordiale " entre Londres et Paris au profit d'un accord géopolitique global avec l'Allemagne : à cette dernière, la direction politique du continent, assortie d'une intégration économique et financière poussée avec le monde anglo-saxon ; à l'Empire britannique, un leadership écrasant sur le commerce mondial. Ce rêve n'a pas seulement été poursuivi par de nombreuses figures de l'aristocratie britannique, sans parler d'une partie de la famille régnante, fidèle à ses origines allemandes - à commencer par le roi Edouard VIII, authentiquement nazi. Largement partagé, il avait pour chef de file le gouverneur de la Banque d'Angleterre en personne, Montagu Norman, et ses adeptes se recrutaient dans tous les secteurs de l'opinion, syndicats compris. Quant à Hitler lui-même, c'est peu dire que sa fascination pour l'Angleterre était inséparable de sa doctrine raciste. Cette dernière fut forgée au contact d'un idéologue britannique, Houston Stewart Chamberlain, considéré par les nazis comme leur second " prophète ". Ecrite d'une plume alerte et riche de nombreuses révélations, voici l'histoire inédite et prenante de ces liaisons dangereuses qui faillirent changer la face du monde et perdurèrent jusqu'à la chute du IIIe Reich.

03/2023

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Théâtre - Essais

Itinéraire d'un masque

Suite à la censure de sa pièce Les Suppliantes par des militants " antiracistes ", Philippe Brunet nous livre sa réflexion sur l'importance de préserver le théâtre des Grecs qui met en scène des problématiques toujours d'actualité. Il y a 2500 ans, on n'avait pas imaginé qu'un jour Eschyle serait censuré à Paris. C'est arrivé en 2019. La troupe de théâtre antique Démodocos, menée par Philippe Brunet, allait jouer pour la troisième année ses Suppliantes, en Sorbonne. Les masques des Danaïdes, ces réfugiées égyptiennes du mythe, étaient prêts pour le festival des Dionysies. Mais le soir du spectacle, le 25 mars, la Sorbonne fut bloquée par des étudiants et des militants anti-racistes. La troupe aurait eu le tort de maquiller jusque-là ses comédiens, de leur foncer la peau, de se livrer à une pratique raciste dite de blackface. Deux jours avant la représentation empêchée, alerté de menaces de blocage alors qu'il était en pleine lecture publique de sa traduction de l'Iliade d'Homère, le metteur en scène avait tenté, sur facebook, de désamorcer les polémiques : " Le théâtre est le lieu de la métamorphose, pas le refuge des identités ". En vain. Dans le fond, deux ans après l'affaire des Suppliantes, on ne sait si le théâtre de la cité, malmené par la censure, survivra aux traitements de choc de la crise sécuritaire et sanitaire et à son triste corollaire, le numérique global. C'est l'occasion pour l'helléniste de revenir sur son parcours et de s'interroger sur ce qui reste, selon lui, totalement occulté dans les débats : qu'y a-t-il de si précieux à sauver du théâtre des Grecs ?

03/2022

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Actualité et médias

Un voile sur le monde

Qui n'a pas constaté l'ahurissante propagation du voilement, là où on ne le voyait plus, mais aussi là où on ne l'avait jamais vu ? Pourquoi, comment ce phénomène, qui nous dérange, nous laisse perplexes et impuissants, a-t-il conquis le monde ? La journaliste Chantal de Rudder s'est attelée à en chercher la signification, en retracer la genèse, forte d'un long passé de reportages et d'enquêtes qui lui ont fait parcourir la planète.
Théocraties en perte de vitesse vs Etats multiculturalistes, Orient ou Occident, elle nous infiltre au coeur de pays emblématiques d'une pratique devenue commune, à un tournant de l'histoire. En Iran, premier pays à avoir fait du voile une obligation légale - il fut inscrit dans la loi en 1979 -, des femmes arrachent aujourd'hui leur tchador, autrefois symbole d'une révolution qui changea la face du monde ; en Arabie, qui dépensa sans compter pour exporter son islam rigoriste sur toute la planète, les Saoudiennes ont le droit de conduire, de travailler, de porter le voile "à la cool" : vérité ou leurre ? Pourquoi le Danemark, démocratie tolérante sans passé colonial ni conflit avec des Etats musulmans, est-il le pays des caricatures de Mahomet et un avant-poste du combat contre l'islamisme ? Comment la Belgique, petit royaume prônant la "laïcité pluraliste" , est-elle devenue, au fil des décennies, la matrice du terrorisme islamiste sur le vieux continent européen ignorant et cupide ? Et que dire de ces pays occidentaux, Etats-Unis en tête, où fleurit le courant islamiste décolonial diabolisant l'universalisme des Lumières, dénoncé comme raciste et destructeur ? Derrière le voile, se cachent luttes et chaos de l'histoire contemporaine.
Ce bout de tissu raconte les rapports difficiles entre les religions, entre les cultures, entre les sexes, entre les êtres humains...

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Actualité politique France

Noir français

Le parcours édifiant d'un jeune homme depuis les quartiers difficiles jusqu'à l'Assemblée nationale, dépassant les préjugés de classe et de couleur " Si tu n'es pas blanc, tu es considéré moins français que les autres. Tu dois te justifier d'être là, ou dire merci. Pour ma part, je n'ai pas à m'intégrer, je suis né ici. " Ce jeudi 3 novembre 2022, élu député depuis cinq mois, Carlos Martens Bilongo s'exprime pour la première fois dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale. Il n'a pas le temps d'aller au bout de sa question à la Première ministre, interrompu par une insulte raciste : " Retourne en Afrique ", venue des rangs du Rassemblement national. Sa parole est coupée par la violence verbale au coeur même de la démocratie. Un citoyen français noir n'aurait-il pas le droit de demeurer sur notre sol, et encore moins d'être élu de la nation ? Mais à trente-deux ans, la vie de Carlos Martens Bilongo ne se résume heureusement pas à cet épisode. Comment ce jeune homme, issu de Villiers-le-Bel, a-t-il rejoint la place 604 du Palais-Bourbon ? Comment ce garçon de parents congolais protestants, en partie élevé par des prêtres catholiques belges, a-t-il su déjouer les pronostics de ses professeurs qui lui présageaient la prison, " comme les autres de son quartier " ? Enfant du bitume des villes populaires, Carlos Martens Bilongo ne se conforme pas aux clichés sur la banlieue. N'éludant aucune des embûches sur le chemin de vie d'un jeune Français noir, il raconte son histoire faite de luttes, de stratégies de survie, d'intelligence du terrain. Fort de son parcours, sans esprit de vengeance ou de revanche, il appelle la France de demain à tirer sa richesse des origines de tous ses citoyens.

05/2023

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Littérature étrangère

Au rythme de notre colère

Dans une cité du nord de Londres, trois amis s'apprêtent à se retrouver pour disputer un match de foot au pied des quatre tours où ils ont grandi : Yusuf le fils de l'ancien imam de la mosquée aujourd'hui décédé, Selvon pour qui le sport est l'unique chemin vers la liberté, et Ardan dont les talents de rappeur sont encore étouffés par sa timidité. Le premier est d'origine pakistanaise, le deuxième antillaise, le dernier irlandaise. Des racines différentes et pourtant un même destin qui se profile dans ces rues qui suintent la violence, et que nous arpentons avec eux pendant les 48 heures suivant la diffusion d'une vidéo qui enflamme la cité. Sur les écrans on peut voir le meurtrier d'un soldat britannique, qui avait achevé le militaire avec un couteau de boucher, appeler au Jihad dans les rues de Londres. L'assassin est un jeune noir islamiste qui portait les mêmes baskets que Yusuf, Selvon et Ardan, avec " son visage, comme un miroir, qui réfléchissait la peur et la confusion de [leur] coeur. " La cité est désormais prise en étau entre les manifestations de skinheads venus en découdre et de jeunes musulmans animés par la haine de l'Occident, endoctrinés par le nouvel imam de la mosquée. La rage gronde et envahit la cité, replongeant la mère d'Ardan dans son passé lorsque sa famille, membre de l'IRA, baignait dans une insoutenable violence quotidienne ; ramenant également le père de Selvon à l'époque de son arrivée en Angleterre depuis les Antilles, et au racisme électrique qui l'avait alors accueilli. Pour les trois amis et leur famille, ces deux journées vont être douloureuses et cruciales, car dans ces rues de Londres, la colère est indispensable à la survie. Récompensé par de nombreux prix littéraires pour ce premier roman, Guy Gunaratne revisite le roman choral pour nous offrir un livre d'une puissance inouïe. Il nous fait écouter ces cinq voix qui martèlent la terrible banalité de vies usées par la violence et dont on découvre, page après page, les blessures profondes et les combats quotidiens. Au rythme de notre colère est un livre réaliste, brut, sur la fureur de nos rues. Traduit de l'anglais par Laurent Trèves

01/2020

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Philosophie

Scénarios de la mondialisation culturelle. Tome 2, Civilisations, cultures, conflits

La mondialisation pose à nouveau tout à la fois la question de la civilisation dans son rapport moderne à la barbarie et celle des cultures saisies dans leur rapport de coexistence plus ou moins pacifique. Civilisation et culture ne sont pas des concepts univoques bien définis, mais des notions indicatives de problèmes à définir, facilement transformables en choses en soi, en substances fixes. Une approche nominaliste préalable s'impose pour ne pas être victime de l'illusion du primordialisme qui se donne des entités primordiales engagées dans une gigantomachie. Cette approche permet de dégager les enjeux politiques. Au sein d'un monde déchiré par la guerre globale et les états de violence interethniques, la civilisation est considérée comme enjeu d'un choc. La civilisation occidentale, dominante, se juge par la bouche de certains interprètes directement menacée par d'autres rivales, notamment la civilisation islamique. Les accusations d'impérialisme ne sont pas nouvelles. Depuis le 11 septembre 2001 la tentation est grande pour les leaders occidentaux de récuser l'accusation en faisant valoir la menace terroriste et de donner à leur hégémonie une diction civilisatrice exclusive. S'opère un usage rétorsif de l'incrimination de barbarie. En fait, il importe de déconstruire la notion asymétrique de civilisation en prenant la mesure de la barbarie immanente à la mondialisation capitaliste et de distinguer entre islamophobie politiquement injustifiable et critique légitime des religions. L'enjeu est d'empêcher que la problématique confuse du choc des civilisations ne se transforme en prophétie auto-réalisatrice. La même opération de déconstruction s'impose pour la notion de culture : elle se prête à une autre essentialisation qui passe par l'acceptation relativiste du pluralisme culturel qui désormais est une donnée de nombreuses sociétés. Ce relativisme est contesté par l'idée de culture majoritaire opposée à celle de cultures minoritaires qui accompagnent les phénomènes migratoires irréversibles de la mondialisation. La thématique dominante est celle des identités différentes en conflit potentiel. Le racisme xénophobe d'Etat gagne de nombreux pays dont la France, il rejette les minorités culturelles sur leur différence culturelle et légitime une politique de guerre civile préventive à l'encontre des minorités terrorisées accusées de se transformer en communautés terroristes ennemies. L'enjeu est cette fois d'éviter la guerre de majorités prédatrices contre ces minorités. Le recours ne peut être que politique, c'est celui de la transformation des luttes identitaires en conflits sociaux pour une égalité interculturelle.

02/2011

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Histoire internationale

La Nuit rwandaise n°8 : La France a participé au génocide. 20 ans de déni, ça suffit !

La France a participé au génocide des Tutsi. 20 ans de déni, ça suffit ! 8eme numéro de la revue annuelle La Nuit rwandaise. Alors que se dessine de plus en plus clairement le tableau dévoilant l'ampleur des complicités - et de la participation directe - de la France dans le génocide des Tutsi du Rwanda, le 8eme numéro de la revue fait le point sur l'état des savoirs sur la question. En plus des dossiers et rubriques habituelles de la revue, deux importants dossiers : Une saison au Congo : Retour sur la guerre de l'ONU, au Kivu. Guillaume Ancel, qui a quitté l'armée française en 2005 avec le grade de lieutenant-colonel, apportait début avril un nouvel éclairage sur l'opération Turquoise (23 juin-22 août 1994), auquel il a pris part, et sur le soutien apporté par la France aux forces génocidaires, au Congo (ex-Zaïre) : "En leur livrant des dizaines de milliers d'armes, nous avons transformé les camps de réfugiés du Zaïre en base militaire. On a clairement été à l'origine d'une continuation des combats qui ont fait des centaines de milliers de morts". Et qui continuent à en faire, vingt ans après, comme on le verra dans ce dossier supervisé par L'Agence d'information. Art et Mémoire : Pour ce numéro spécial, illustré par Bruce Clarke, vingt ans après la commission du génocide des Tutsi et quatorze ans après le projet "Ecrire par devoir de mémoire" , sont également publiées les réflexions des auteurs et artistes du projet Fest'Afrika sur leur rencontre avec le Rwanda et la tragédie du génocide. En mémoire de toutes les victimes rwandaises du racisme et de la haine, et en hommage à Théogène Karabayinga. Mais le génocide des Tutsi a-t-il duré 100 jours, en 1994, ou trentre ans ? Un génocide oublié. Est également ouvert, dans ce numéro, avec un texte de Jean-Luc Galabert, écrit à l'occasion de la cinquantième commémoration des massacres génocidaires contre les Tutsi en 1963-1964, un dossier sur les "premières vagues génocidaires" au Rwanda. Témoignages & Documents : Ce numéro ouvre également deux rubriques à part entière à partir de contributions extérieures ; ainsi nous lançons un appel pour ceux qui veulent répercuter leur témoignage et/ou des documents d'archives autour du génocide des Tutsi.

04/2014

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Histoire internationale

L'homme des bois. Les populations indiennes d'Amérique du Nord

Le recueil L'homme des bois rassemble les écrits qu'Elisée Reclus (1830-1905), l'un des géographes les plus célèbres de son époque, et son frère aîné Elie Reclus (1827-1904), ont consacrés à l'Indien, l'habitant naturel des grands espaces américains, bien avant que ceux-ci ne deviennent Canada, Etats-Unis et Mexique que nous connaissons aujourd'hui. L'attention qu'Elisée Reclus porte aux Indiens dans la Nouvelle Géographie Universelle (1876-1894), relève d'une démarche incluant pour la première fois, dans des ouvrages géographiques, la critique des crimes coloniaux, de la Conquista jusqu'aux Empires européens de la fin du 19e siècle. Les Indiens intéressent Reclus à la fois comme population indigène et en tant que victimes des persécutions et du racisme des prétendus civilisateurs blancs. Le géographe est fasciné par leur manière de vivre qui lui fournira, non pas des modèles, mais une source pour sa conception idéale de la société qu'il développera dans des écrits plus proprement anarchistes. Elisée Reclus a connu l'Amérique pendant son premier exil, de 1852 à 1857, en voyageant de la Louisiane jusqu'à la Sierra Nevada de Sainte-Marthe, où il avait essayé de fonder une communauté capable d'abriter d'autres exilés républicains européens, en s'inspirant de la très connue "utopie tropicale" d'Alexandre de Humboldt. Reclus deviendra célèbre aussi pour ses articles sur la guerre de sécession américaine, publiés dans la Revue des deux mondes de 1861 à 1865, qui lui valent la consécration comme porte-parole officieux du mouvement anti-esclavagiste américain. Les frères Reclus sont passionnés par les moeurs des populations indigènes et y portent un regard qui ne relève jamais de la prétention de supériorité dudit "civilisé". Les textes d'Elie sur la mythologie et la culture indiennes font écho aux articles de la Nouvelle Géographie Universelle d'Elisée. Il nous est paru important de présenter à la fois des textes d'Elisée et d'Elie, car leur étroite collaboration, commencée dans les milieux socialistes français et ayant contribué à la naissance du mouvement anarchiste international, se poursuit dans leurs carrières scientifiques respectives. Si Elie est bien moins connu que son frère, ses travaux comme ethnographe et comme responsable de la bibliothèque de Hachette font de lui un des collaborateurs et des informateurs privilégiés de l'ouvrage encyclopédique d'Elisée.

02/2012

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Géopolitique

Jours gris et nuages d'acier sur l'Ukraine

De février, jusqu'à l'automne, l'auteur nous livre plusieurs récits sur la guerre en Ukraine et l'état du monde, volontairement subjectifs, nourris d'expériences personnelles, de témoignages, du passé proche et du présent tragique. Il évoque les mouvements antiguerre de Russie et du Bélarus, les dénis et les silences d'une partie des forces progressistes. Il se pose, pour lui-même et à chacun d'entre nous, les questions de la pratique de la solidarité internationale et de la lutte pour la paix et la sécurité. Comment exfiltrer un nouveau-né et sa mère coincés quelque part au sud de Kharkiv ?? Comment faire sortir une journaliste de Moscou et sa famille ?? Comment aider des étudiants nigériens fuyant l'Ukraine et se retrouvant confrontés au racisme des institutions d'Europe ?? Comment soutenir des réfugié·es en Pologne ?? Comment avoir des nouvelles des copines et des copains ?? Et surtout, comment informer et faire comprendre ce que disent les dissidents russes et les résistants ukrainiens. Ce n'est pas la première fois que Bernard Dréano vit ainsi une guerre à distance, tout en étant à la fois bien informé et affectivement touché. Il nous rappelle que, dans son enfance, on parlait des "? évènements d'Afrique du Nord ? " (le gouvernement français de l'époque, comme le russe d'aujourd'hui, ne voulait pas entendre parler de guerre), mais cette guerre-là était venue jusque dans sa rue de la banlieue parisienne. Plus tard, il a vécu, de loin et par moments de plus près, diverses guerres au Proche et Moyen-Orient, dans le Sud-Caucase, lors des guerres de dislocation de la Fédération yougoslave... Que peut-on faire, interroge l'auteur ?? Bien sûr l'indispensable soutien matériel et moral aux réfugié·es, et autant que possible aux civils ukrainiens sur place. Nous sommes en face d'une agression caractérisée perpétrée par l'Etat russe. D'où l'exigence de retrait des troupes russes du territoire ukrainien, pour la paix. Cela passe par le soutien à la résistance populaire ukrainienne, aux opposantes et aux opposants aux régimes russeet biélorusse. Militant de la paix depuis des décennies, Bernard Dréano explique ici en quoi la lutte contre la guerre et pour la paix passe par le soutien actif à la résistance ukrainienne.

02/2023

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XXe siècle

Ecumes amères . Marins pêcheur, la découverte d'un monde

Ecumes amères est le récit de personnages fréquentant une pension maritime de Boulogne, dans la seconde moitié du 20e siècle. Un lieu qui semble fictif, ouvert à tous vents et en même temps très fermé. "Ecumes amères" est la traduction d'une mer omniprésente. Ce sont aussi les écumes de la colère, de l'indignation, de la rancoeur, de la tristesse, de la mélancolie des différents personnages de ce livre dont le lecteur découvre la plus profonde intimité. A partir des souvenirs de Louisette, fille cadette des tenanciers du Lieu Charles et Simone, se croisent Fatty, un Anglais borgne et râleur, marin à mi-temps, Colly l'Africain, le Sage de la bande, enrôlé dans la Marchande, Le Gall, jeune Breton impétueux, débarqué à Boulogne au terme d'une nuit d'escale agitée, Paulo, un chasse-marée éclopé et alcoolique, qui vit avec d'autres gars désoeuvrés dans un bunker, Roland, pêcheur artisanal, en provenance du port voisin d'Etaples, qui est le point d'ancrage pour décrire, avec sa famille, la communauté maritime dont il est issu. Le lecteur découvre les secrets de chacun en entrant dans leur intimité, avec pour toile de fond la beauté et la rudesse de la mer. L'occasion d'évoquer la religion, le blasphème, le racisme, la famille, la bâtardise, la misère, la sexualité, l'injustice, la précarité, le courage... La personnalité des uns et des autres donne le relief à cette histoire, qui veille à proposer des rebondissements et des liens inattendus. L'amertume demeure au-delà du vécu. Dominique Dachicourt est né et a grandi à Etaples, dans une maison traditionnelle du quartier de la marine. Fils de pêcheurs, il ne prend pas le relais de ses aïeuls installés dans la cité portuaire depuis trois siècles. Après une dizaine d'années dans la fonction publique territoriale, il devient professeur des écoles, en France et en école européenne à Bruxelles. Il collaborera également, durant une vingtaine d'années, à la rédaction de nombreux articles dans la Voix du Nord en qualité de correspondant de presse. Il est l'auteur d'un recueil pour enfants "Histoires pour 1m20 et plus" . Poète, nouvelliste. Il est également lauréat de quelques concours de nouvelles, dont celui de la Société littéraire et culturelle Musanostra.

07/2023

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Littérature française

L'affaire Myriam Sakhri

Cas emblématique de harcèlement dans la gendarmerie Depuis 12 ans, l'affaire Sakhri défraye la chronique. Que s'est-il passé dans la caserne de gendarmerie à Lyon où Le corps de la jeune gendarme de 32 ans a été retrouvée morte le 24 septembre 2011 une balle dans le foie et son arme de service à ses pieds ? Harcèlement, discrimination, suicide ou meurtre ? L'enquête sur les circonstances de la mort de Myriam Sakhri, confiée par la justice à l'IGGN (Inspection Générale de la Gendarmerie Nationale) conclut à un suicide " pour raisons personnelles " alors que la jeune femme disait être victime de harcèlement de la part de sa hiérarchie et dénonçait le racisme de ses collègues au sein du CORG, le service des appels d'urgence de la gendarmerie. La famille fait appel mais la Cour de cassation en 2015 écarte tout harcèlement. L'affaire est pliée. Mais la famille ne croit pas à cette thèse. Elle travaille sans relâche pour obtenir des éclaircissements sur cet événement tragique. Les soeurs de Myriam et une amie de la famille relève un nombre important de failles et d'incohérences. Pourquoi l'enquête a été bouclée en six mois ? Pourquoi Myriam se serait suicidée alors qu'elle venait de réussir le concours d'OPJ ? Pourquoi a-t-on conclu qu'un seul tir avait été tiré alors que l'on a retrouvé deux douilles dans l'appartement ? Le collectif " Soutien Gendarme Myriam Sakhri " retrouve des dizaines de témoins clés dont plusieurs militaires et pompiers qui contredisent la version officielle ainsi que sur le rôle joué par le colonel qui dirigeait la caserne. " il voulait qu'elle dégage de la gendarmerie, elle était dans le collimateur ", " on m'a demandé de ne pas parler du mot visant le colonel G ", évoquant une réunion organisée au CORG après le drame destiné selon elle à " salir la mémoire de la défunte. "Tout le monde a eu peur et s'est tu" , déplore un autre. Grâce au travail d'investigation exemplaire de la famille avec leurs avocats William Bourdon et Vincent Brengarth, la justice décide de rouvrir le dossier judiciaire le 2 avril 2021. Le résultat de l'enquête est attendu dans quelques jours. La décision du juge d'instruction devrait tomber avant l'été 2022.

07/2022

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Indépendants

"C'est le Québec qui est né dans mon pays !". Carnet de rencontre d'Ani Kuni à Kiuna

"La vérité, c'est que je suis Québécoise, que ma famille habite leur territoire traditionnel depuis plus de 200 ans et, pourtant, je ne connais pratiquement rien d'eux et je n'en connais aucun. La vérité, c'est que j'ai honte de moi. Honte de nous". C'est au contact des Maoris de la Nouvelle-Zélande qu'Emanuelle Dufour réalise l'ampleur de son ignorance à l'égard des Premiers Peuples du Québec. A son retour, elle entreprend un long cheminement pour aller à la rencontre des réalités autochtones et entamer un dialogue plus que jamais nécessaire. Que révèlent le silence sur les pensionnats autochtones dans les manuels d'histoire et les clichés sur les "? Indiens ? " dans la culture populaire ? Comment a été vécue la crise d'Oka par les Autochtones ? Racontée à partir de sa propre expérience mais aussi celle de nombreux Autochtones et Allochtones, cette oeuvre polyphonique explore les legs de notre inconscient colonial et fait surgir des histoires trop longtemps restées dans l'ombre. "C'est le Québec qui est né dans mon pays ! " nous dit Anna Mapachee, afin de renverser le miroir de notre histoire coloniale. Si le racisme systémique façonne toujours la condition autochtone, ce carnet de rencontres témoigne aussi du travail entamé par les communautés pour se réapproprier leurs langues, leurs savoirs ancestraux et leurs identités, entre autres à l'Institution Kiuna d'Odanak, "une école faite pour nous autres" . Et vous, êtes-vous prêt. e. s à explorer votre partie de l'histoire ? Avec les témoignages et citations autorisés de Kim Angatookalook et Tristan André-Angatookalook, Michèle Audette, Terry Awashish, Eve Bastien, Lise Bastien, Louis-Xavier Bérubé, Marie-Eve Bordeleau, Jimmy-Angel Bossum, Marie-Pierre Bousquet, Sébastien Brodeur-Girard, Diane Cantin, Mikayla Cartwright, Kakwiranó : ron Cook, Emma Cuchio Antonio, Guillaume Dufour, Ellen Gabriel, Julie Gauthier, Claude Hamelin, Prudence Hannis, Sarah Hornblow, Paige Isaac, Institut Tshakapesh, Jacques Kurtness, Marcel Lalo, Léa Lefevre-Radelli, Pierre Lepage, Monica Lopez, Anna Mapachee, Lucie Martin, Pierre Martineau, Rita Mestokosho, Uapukun Mestokosho, Melissa Mollen Dupuis, Caroline Nepton Hotte, Jennifer O'Bomsawin, Annick Ottawa, Ghislain Picard, Murrray Sinclair, Geneviève Sioui, Louis-Karl Sioui-Picard, Lou Maïka Strauss et Martin Strauss, Jean-Yves Sylvestre, Myriam Thirnish, Pamela Rose Toulouse, Jacques Viens, Florent Vollant, Stanley Vollant et Xavier Vollant, Jesse Wente et plusieurs autres.

10/2021

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Histoire de France

Rencontres avec Violette Maurice. En hommage de Denise Vernay et avec l'aide de Laurence Thibault

L'idée d'un ouvrage sur Violette Maurice est née d'une rencontre avec Miarka (Denise Vernay) qui souhaitait faire connaître cette personnalité extraordinaire, cette femme d'exception. Violette, personnalité double : femme d'action et poète. Femme d'action entrée dans la Résistance dès l'automne 1940, alors qu'elle n'a que vingt et un ans. Elle crée le mouvement et le journal 93. Arrêtée avec son père, Robert Maurice, en octobre 1943, elle est déportée à Ravensbrück où elle parvient à résister à l'enfer du camp, grâce à l'amitié et à la poésie (pour Violette Maurice, la poésie est un acte de résistance). Elle refuse d'y travailler pour l'ennemi. Au retour, après la convalescence d'une diphtérie contractée au camp et une lente réadaptation à la vie, Violette retrouve Léon Boquin (revenu du camp de Rawa Ruska, en Ukraine), rencontré avant la guerre aux Eclaireurs de France : elle l'épouse en 1947. En réalité, témoigner est un acte difficile, pour Violette Maurice comme pour tous les déportés. Le récit des horreurs du camp reflète en négatif la vie de ceux qui ont profité de l'Occupation, qui ont suivi Pétain, et qui ne voulaient pas entendre les déportés pour ne pas se voir eux-mêmes. Il est aussi très pénible de raconter des expériences douloureuses et terribles que le commun des mortels ne peut que très imparfaitement comprendre. Après la guerre, Violette Maurice se consacre aussi à la protection de l'enfance malheureuse, appuie le désir d'indépendance des Algériens, donne des cours de promotion sociale auprès d'adultes... Par la suite, après avoir été membre de l'Association des Droits de l'Homme, après avoir adhéré et participé au travail de la LICA (Ligue internationale contre l'Antisémitisme, créée en 1928), elle devient présidente régionale de la LICRA (Ligue contre le Racisme et l'Antisémitisme) de 1977 à 1983. Parallèlement, toujours fidèle à ses amis de Résistance et de Déportation, elle collabore à l'ADIR (Association nationale des anciennes déportées et internées de la Résistance), vice-présidente de l'UNADIF (Union Nationale des Associations de Déportés, Internés et Familles de Disparus) dans le département... A partir de 1984, outre son témoignage de résistante déportée, Violette Maurice se consacre à l'écriture de la poésie...

04/2012

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Actualité et médias

Retour du Tchad. Carnet d'une correspondance

François-Xavier Verschave, un spécialiste, définissait ainsi la Françafrique : "une nébuleuse d'acteurs économiques, politiques et militaires, en France et en Afrique, organisée en réseaux et lobbies, et polarisée sur l'accaparement de deux rentes : les matières premières et l'Aide publique au développement. La logique de cette ponction est d'interdire l'initiative hors du cercle des initiés. Le système autodégradant se recycle dans la criminalisation. II est naturellement hostile à la démocratie". Ce dispositif, régulièrement reconduit, regroupe la majorité des dirigeants africains mis en place, soutenus et protégés par la France : Omar Bongo et fils (Gabon), Gnassingbé Eyadéma (Togo), Paul Biya (Cameroun), Denis Sassou-Nguesso (Congo), Blaise Compaoré (Burkina Faso), et bien sûr Idriss Déby au Tchad. C'est dans ce dernier pays que Sonia Rolley a travaillé comme correspondante de RFI et de l'AFP. Pas facile d'être entre le marteau et l'enclume, entre le régime tchadien dirigé d'une main de fer depuis dix-huit ans par le président Déby, et entre les autorités françaises qui ont du mal à couper le cordon ombilical avec leur ancienne colonie. Sonia Rolley qui faisait son métier de journaliste sans complaisance (au passage elle fustige l'équipée de l'Arche de Zoé et son traitement par la France au plus haut niveau), a été expulsée, en mars 2008, pour ne pas avoir su se taire. Pire, correspondante de RFI, seule radio crédible au Tchad (et en Afrique), constamment sur le terrain, bénéficiant d'un accès personnel et privilégié tant auprès des autorités que des rebelles et des opposants, elle s'efforçait de dire la vérité. Pas celle de l'ambassade de France... Au bout du compte son constat est amer : "Finalement, la Françafrique est plus qu'un simple néocolonialisme. Au mieux, après observation des relations entre responsables des deux pays, j'y perçois une forme de "syndrome de Stockholm", la propension d'otages, les diplomates français, partageant long-temps la vie de leurs geôliers, les régimes dictatoriaux tchadiens, à développer une empathie ou une contagion émotionnelle avec ces derniers. La version moins romantique de cette idée est la froide collaboration avec ces régimes. Je me souviens d'avoir lu dans un livre d'histoire que l'esprit de Vichy était fait pour s'adapter aux colonies compte tenu de l'autoritarisme et du racisme des régimes coloniaux."

01/2010

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Littérature française

A la crête des vagues

A la crête des vagues raconte les amours de Karim et Laurélie à Marseille, dont la relation va être minée par le mensonge et l'imposture. Karim est un jeune homme des Quartiers Nord de la cité phocéenne, que ses copains ont surnommé JFK en référence à la fameuse corniche Kennedy. JFK survit dans un univers de misère et de violence, avec une mère muette dont il est le porte-parole. Pour payer le loyer, il commet des cambriolages et des petits trafics. Un jour, JFK rencontre la blonde Laurélie, qui s'éprend de ce jeune beur ombrageux et révolté. Elle est la fille d'un juge progressiste, Charles Mazargue, politiquement à gauche, issu de la bonne bourgeoisie marseillaise. Avec la famille Mazargue, JFK a rencontré ceux qui peuvent l'aider à progresser dans l'échelle sociale. Ce sont des gens très généreux et ils voient en lui ce qu'il y a de meilleur dans "l'assimilation à la française". Mais JFK se méfie de la main tendue. Il ne veut pas se laisser domestiquer par leur gentillesse. Il méprise secrètement cette générosité qu'il prend pour de la condescendance et du racisme. Aux yeux de JFK, ces "gens" ne méritent pas qu'on leur dise la vérité. Alors, il leur fait croire qu'il étudie la médecine et va se servir d'eux pour réaliser un sombre projet. L'engrenage des mensonges commence. JFK est assez malin pour réussir le pire : il usurpe l'identité d'une étudiante fragile et manipulable, il entre à la fac de médecine de la Timone en élève clandestin. L'amour de Laurélie pourra-t-il aider JFK à se dépêtrer de ses faux semblants pour enfin devenir Karim ? Le roman est une suite de balades d'amour et de haine entre deux eaux, une quête d'identité en forme de descente aux enfers, qui aboutit au déshonneur de la famille Mazargue. L'intrigue nous plonge au coeur d'une tragédie contemporaine : deux amants, issus de conditions sociales différentes, vont être entrainés dans une passion qui va exploser contre le mur de l'imposture et de la rancune. Les personnages sont saisis avec beaucoup d'acuité, de subtilité et de férocité, les rouages de la manipulation se mettent en place de manière implacable jusqu'à la chute de la jeune femme, victime de son cruel amant. Un roman fort qui confirme le talent de son auteur.

08/2016

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Art contemporain

David Hammons. Blizaard Ball Sale

David Hammons est né en 1943 à Springfield, aux Etats-Unis. Il s'est formé au cours des années 1960 et 1970, au moment où le Black Power et la communauté du Black Arts Movement commencent à se répandre aux Etats-Unis. Dès ses débuts cependant, Hammons poursuit un parcours autonome, qui se démarque par ses choix personnels. Ses performances des années 1980 témoignent de son choix de se mettre toujours en marge, de la manière la plus discrète qui soit. Hammons fait de la question raciale et de sa propre identité afro-américaine le thème essentiel de son travail. S'inspirant aussi bien des readymade de Duchamp que de l'arte povera, il recueille des matériaux abandonnés, qu'il trouve souvent dans la rue et qui sont liés à la culture noire américaine - des fragments de métal et de bois, des cheveux, des cigarettes, des paniers de basket, des pierres et des tissus - et les élève au rang d'objets d'art. Un jour d'hiver, en 1983, David Hammons s'installe dans la rue pour vendre des boules de neige de différentes tailles. Il les installe en rangées selon leur taille et passe sa journée à tenir le rôle d'un vendeur aimable. Il inscrit cet événement - qu'il nomme plus tard Bliz-aard Ball Sale - dans un corpus d'oeuvres qui, de la fin des années 1960 à nos jours, se sert d'un lexique d'actions discrètes et de matériaux typiquement "noirs" pour construire une critique de la nature de l'oeuvre d'art, du monde de l'art et du racisme aux Etats-Unis. Bien que Bliz-aard Ball Sale soit souvent mentionnée et que la réputation de l'oeuvre gagne de plus en plus en influence, elle n'a longtemps été connue qu'à travers de maigres descriptions et par quelques photographies. Dans cette passionnante étude, Elena Filipovic partage la vaste histoire de cette oeuvre éphémère qu'elle a recueillie à travers des témoignages oraux, la découverte d'images et de documents rarement montrés, nous donnant ainsi quelques aperçus d'un artiste insaisissable qui a érigé au rang d'art le fait de se rendre difficile à trouver. Ce livre est le premier essai en français consacré à cet artiste majeur de la scène internationale, aussi insaisissable qu'incontournable.

04/2022

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Civilisations pré-colombiennes

Les Mayas

Parmi les grandes civilisations préhispaniques, les Mayas jouissent d'une popularité particulière, liée notamment au défi scientifique que représente la connaissance de ces cultures plusieurs fois millénaires dont les secrets se sont dévoilés progressivement au cours des deux derniers siècles. Des "cités perdues" mises à jour dans la jungle tropicale par les explorateurs du XIXe siècle aux multiples vestiges archéologiques que la télédétection découvre encore sous l'épais manteau végétal, en passant par les débats passionnés sur le supposé "effondrement" ou le déchiffrement d'un système d'écriture complexe et unique en son genre au Nouveau Monde, l'histoire et l'archéologie des anciens Mayas n'ont cessé de fabriquer du "mystère", suscitant l'intérêt bien au-delà des cercles savants. Mais, pour certains, cette fascination se nourrit aussi d'un imaginaire exubérant, dans lequel les Mayas sont mobilisés pour questionner aussi bien les origines que les fins dernières de l'humanité. Massivement investis par la pseudo-science et les croyances "new age", la culture et le passé des Mayas sont ainsi mis à toutes les sauces d'une cuisine ésotérique capiteuse, vendue pour satisfaire les besoins ou calmer les angoisses d'Occidentaux désorientés et en quête de sens. Il serait pourtant regrettable de limiter la place des Mayas dans la grande geste du genre humain à l'étonnante civilisation qui a bâti Palenque, Tikal ou Chichén Itzá et qui continue de nourrir les prophéties fantasques de quelques aigrefins de la pensée. Envisagés au présent, les Mayas, ce sont aussi des peuples autochtones d'Amérique centrale qui, après avoir subi les violences de la conquête coloniale, les ravages du choc microbien, la déshumanisation par le travail forcé, endurent toujours depuis, sur les terres de leurs ancêtres, le racisme, la pauvreté et l'exclusion. Dans un passé récent, ces peuples ont surgi sur le devant de la scène, pour le pire comme pour le meilleur, lors de l'effroyable et trop peu connu génocide qui a décimé et traumatisé les Indiens du Guatemala au début des années 1980, mais aussi en 1994, au moment où, par la voix du sous-commandant insurgé Marcos, ceux du Chiapas délivrèrent un message d'espoir et d'émancipation à portée universelle. Entre créations et destructions, entre oppressions et révoltes, entre fantasmes et réalités, ce livre nous invite à parcourir 3000 ans d'histoire de luttes et de passions.

05/2021

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Art contemporain

George Adéagbo. Edition bilingue français-anglais

Georges Adéagbo a fait des études de droit à Abidjan, Côte d'Ivoire. En 1967 il part pour la France ou il fait un stage chez Pechiney. Suite au décès de son père, il retourne au Bénin en 1971 pour assumer les affaires paternelles. C'est alors que débute son activité artistique, il commence à écrire des écrits philosophiques et à collecter, dans les rues ou proche de la lagune, de nombreux objets abandonnés ou perdus. Il recueille tout : vêtements, tissus, chaussures, disques, livres, jouets, coupures de journaux, notes écrites, cailloux, paquets de cigarettes, morceaux de plastique. Tous ces objets, chargés d'une mémoire, d'une histoire et tombés dans l'oubli, Georges Adéagbo les organise dans un ordre précis. Georges ne s'approprie pas les objets, ce sont les objets qui le sollicitent. Il dit de lui-même " Je marche, je pense, je vois, je passe, je reviens, je ramasse les objets qui m'attirent, je rentre, je le lis, j'écris des notes. J'apprends1. " La démarche artistique de Georges Adéagbo n'est pas comprise par ses proches, critiqué, incompris, il est pris pour un fou et sera même interné. En 1993 Georges Adéagbo rencontre Jean-Michel Rousset, un commissaire d'exposition, alors collaborateur du marchand d'art français André Magnin également directeur artistique de la Contemporary African Art Collection. Débute ainsi sa carrière artistique, il peut enfin présenter ses " installations " ailleurs que dans sa cour. L'année suivante, il expose à la Saline royale d'Arc-et-Senans. Puis s'ensuivra d'autres expositions en Europe et partout dans le monde. En 1999, c'est la consécration : il expose à la Biennale de Venise et il devient le premier artiste africain à recevoir le prix du jury de la Biennale de Venise2. Il rencontre alors Stephan Köhler, qui deviendra le coordinateur de ses futures expositions3. Trois ans plus tard il participe à la documenta de Cassel orchestrée par Okwui Enwezor4. Avec le temps, ses oeuvres sont plus soignées mais elles restent conforme aux codes de l'art conceptuel. Georges Adéagbo se saisit des éléments clés des sociétés qu'il croise pour construire un libre langage. Observateur implacable de la marche du monde, ses oeuvres pointent les constantes de l'Histoire (le racisme, la pauvreté, la crise, les guerres) et creusent un dialogue souterrain entre sa culture africaine et celles des pays où il est invité à exposer5

04/2021

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Rock

Ike & Tina Turner. Le père du rock'n'roll et la mère du rock'n'roll

A ce jour aucun livre en français n'a couvert la biographie de Ike Turner, et celle de Tina Turner n'est écrite que dans ses propres livres. Cet ouvrage comble ce manque, en s'attachant principalement aux faits, relatés par les deux protagonistes ou par d'autres personnes qui les ont côtoyés. Ike Turner a la réputation d'un homme infidèle, drogué et violent, qui a battu Tina pendant des années, c'est la réalité, mais on oublie trop souvent qu'il fut aussi un innovateur musical, respecté par ses pairs. Ike Turner a contribué à abolir la ségrégation qui était la règle dans le sud des Etats-Unis. Il était parmi les premiers à jouer une musique qui touchait les gens de toutes couleurs et cultures aux Etats-Unis, et il a obligé les producteurs de spectacles à accepter tous les publics. Certains disent qu'il a inventé le rock'n'roll, en tous cas il est sûr que sa musique a permis à certains de l'inventer. Il avait un caractère tyrannique et coléreux, mais était aussi travailleur, discipliné, et généreux. L'enfance d'Ike Turner a été très dure, dans un environnement qui ne faisait pas de cadeau. Bref, c'était loin d'être un homme parfait, il avait de grandes qualités et d'énormes défauts, mais c'était une personnalité hors du commun, née à une époque et dans un milieu qu'on a du mal à concevoir aujourd'hui. Tina Turner était une femme d'exception, la seule sans doute à réussir en deuxième partie de sa vie à devenir une star. La vice-présidente des Etats-Unis Kamala Harris publia à sa disparition un long hommage : "Tina Turner parlait un langage universel. A travers sa musique, elle racontait des histoires d'amour et de perte, de triomphe et de douleur, et elle le faisait d'une manière que les gens du monde entier pouvaient comprendre et à laquelle ils pouvaient s'identifier. Ses chansons, et la force avec laquelle elle les chantait, ont ému des millions de personnes. Elle a contribué à faire évoluer la musique de notre pays. Tout au long de sa vie, elle a subi le racisme, le sexisme et la violence conjugale, des expériences auxquelles personne ne devrait jamais être confronté. Mais elle a relevé ces défis avec courage et conviction.

12/2023

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BD tout public

Blacksad Tome 2 : Artic-Nation

Oldsmill, le maître de la ville, est un tigre blanc. Karup, le chef de la police, un ours blanc. Huk, l'âme damnée de Karup, un renard blanc. Avec les autres animaux à pelage immaculé, ils forment la société WASP (W pour White, AS pour Anglo-Saxon, P pour Protestant). Tous les autres habitants, de la pie noire au renard brun-roux en passant par le chat tacheté et la biche châtain, ne sont que racaille. Et si la police n'est pas capable de maintenir l'ordre des blancs, les gros bras d'Arctic-Nation, le parti raciste, cagoulés et vêtus de robes blanches, s'en chargent sans états d'âme. Ils ont les cordes et les croix enflammées qu'il faut. Dans cette ambiance pas câline, câline, Blacksad, le chat détective privé, enquête sur la disparition d'une enfant de couleur. La mère de Kyle, Dinah, travaillait comme femme de ménage chez le même Karup et, selon quelques bonnes âmes, serait au mieux avec le fils Oldsmill. Un vrai noeud de vipères dans lequel Blacksad plonge les pattes et joue au justicier prompt à griffer si nécessaire... Son seul appui, le reporter d'un magazine à scandale Weekly. Un fouille-merde qui sera utile à John. Vaut mieux. Coups bas et coups tordus vont pleuvoir comme à Gravelotte. Après Quelque part entre les ombres, son coup d'essai – et de maître –, le dessinateur Guarnido va encore plus loin dans le réalisme animalier. Les gueules, les pelages, les ramages de ses personnages leur donnent une réalité extraordinaire, et – c'est à tomber par terre –, toujours humaine. Lorsqu'ils sortent leurs crocs ou leurs griffes, ses fauves relèguent les coups de gueule d'un James Cagney au rang de caprices de garçonnet. Le plus doux des chatons est un fauve en devenir. Alors, Blacksad en colère ! Le scénario de Canales est envoûtant comme un roman de Dashiell Hammett, glauque comme un Raymond Chandler, gouailleur comme un Chester Himes. Arctic-Nation est un vrai roman noir. Très, très noir.

03/2003

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Histoire de l'art

Primitivismes. Tome 2, Une guerre moderne

Primitivismes : Une invention moderne cherchait à montrer comment et pourquoi l'Europe, à la fin du XIXe siècle, fait du primitif une idée essentielle : au temps de l'expansion coloniale et de la naissance de l'anthropologie, ce primitif s'incarne dans les "sauvages" , les fous, les préhistoriques et les enfants. Primitivismes 2 : Une guerre moderne continue l'étude des fondements et des usages de la notion jusqu'à la Seconde Guerre mondiale. Trois thèmes s'y tressent. Les arts d'Afrique, d'abord : ceux-ci, après avoir brièvement participé à l'histoire des avant-gardes avec Apollinaire et Picasso, sont captés dans l'entre-deux-guerres par la mode nègre qui se développe en accord avec le discours colonialiste et raciste. Elle les réduit à l'état d'objets décoratifs, sinon publicitaires. Le refus de cette appropriation, ensuite : par ses écrits, ses revues et ses actes, le surréalisme oppose l'Océanie telle qu'il la rêve à ce trop bel art nègre. Dans le même mouvement, il construit une autre histoire et une autre géographie de la création. Celles-ci donnent aux cultures amérindiennes, du Nouveau-Mexique à l'Alaska, à la préhistoire et aux peuples "barbares" anciens, la place qui leur était refusée. Cette contre-culture s'oppose au récit habituel qui veut que la Grèce soit le berceau de la civilisation. Le néoclassicisme s'imposant comme le style des totalitarismes soviétique et nazi, l'affrontement est donc idéologique et politique autant que culturel. Ainsi apparaît la notion de guerre, qui donne son sous-titre au présent volume. Quand Dada fait scandale parle grotesque et le rudimentaire, il se déclare l'adversaire des sociétés occidentales si développées, coupables des carnages de la Première Guerre mondiale. Le surréalîsme, à sa suite, attaque I'ordre du monde occidental - rationnel, standardisé, obsédé parle progrès et le profit - et veut susciter ou ressusciter le temps de la poésie, de la magie et de la liberté naturelles.

02/2021

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Sports

Histoire secrète du sport

L'histoire du sport est faite de records, de stars, de médailles et de paillettes. C'est à sa face cachée que convie cette Histoire secrète du sport, celle des vestiaires, des coulisses, des ficelles qui actionnent les champions et leurs exploits. Les vaincus, les tricheurs et autres parias, sans qui le sport n'aurait pas toute sa saveur, sont ici enfin remis en lumière. Le sport célèbre les vainqueurs, leur sourire et leurs larmes, leurs performances et leur fortune. On en oublie le plus souvent les vaincus, les tricheurs et les hommes de l'ombre qui fabriquent le sport business : agents, dirigeants, entraîneurs, entrepreneurs, financiers, journalistes, bookmakers, dealers. Derrière les Mohamed Ali, les Eddy Merckx, les Pelé et autres Federer, cet ouvrage parcourt deux siècles d'histoire au contact de ces personnages occultes dont on parle peu mais qui ont eu plus d'influence que quiconque sur l'évolution de la pratique et de l'industrie sportives. Ainsi de Horst Dassler, ancien patron d'Adidas, inventeur du marketing sportif, faiseur de rois, d'argent et de champions. Son empire produisit tous les grands dirigeants du sport mondial, présidents du CIO (Juan Antonio Samaranch, Thomas Bach) ou de la FIFA (João Havelange, Sepp Blatter, tous deux déchus pour corruption). Ainsi également de ces médecins italiens qui, dès les années 1950, développèrent la science du dopage et gangrenèrent le cyclisme et bien d'autres disciplines. Ou encore d'Avery Brundage, président du CIO de 1952 à 1972, qui s'opposa ardemment au boycott des Jeux olympiques de Munich (1936) au nom de l'apolitisme du sport cher à Pierre de Coubertin, lui-même misogyne et raciste. Ce sont ces figures cachées dans les bureaux, dans les lobbies, dans les arcanes, mais aussi les oubliés, les parias, les sans-grades, les perdants sans qui le sport ne pourrait jamais célébrer les vainqueurs, que cet ouvrage fait sortir de l'ombre.

02/2019

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Histoire internationale

L'intoxication nazie de la jeunesse allemande

A partir du constat que l'influence des livres de propagande conçus sous le Troisième Reich pour conditionner la jeunesse n'a pour ainsi dire jamais été analysée en France, Ralph Keysers montre dans cette étude comment le " message raciste " a été pour une large part médiatisé par quatre publications s'adressant aux enfants en fonction des étapes successives de leur évolution : de 3 à 5 ans, de 6 à 7 ans, de 8 à 9 ans, et enfin de 10 à 12 ans. La chronologie éditoriale des parutions (1934, 1936, 1938, 1940) illustre la stratégie énoncée par Hitler lors de son discours de Reichenberg, le 2 décembre 1938 : embrigader les jeunes pratiquement dès le berceau afin qu'ils ne soient " plus jamais libres leur vie durant " et deviennent des rouages fanatiques de l'Etat nazi. La révélation de ces quatre publications, dont R Keysers nous livre la traduction et la reproduction commentée des illustrations, est un voyage au coeur de l'horreur. On y voit naître pas à pas ce qui deviendra la Shoah : " Aucun peuple n'a réussi à ce jour à éliminer totalement le juif ", explique le médecin au petit Hans (chap. 5, texte 11) ; et de poursuivre : " Le bacille juif se promène encore dans beaucoup de pays de la terre ! Tant que les juifs vivront sur terre, il existera un danger juif. " Lire le travail de R Keysers, ex-diplomate, maître de conférences à l'université de Pau et déjà auteur de Cinq mots forts de la propagande nazie (Klincksieck, 2008), c'est se persuader qu'une nation prépare son avenir sur le socle de programmation de sa jeunesse. Oui, il faut en passer par la nausée sciemment provoquée par R Keysers dans cette minutieuse recherche car nous nous trouvons là en présence d'un terrifiant marqueur historique et sociologique de ce que peut représenter une intoxication de masse en vue d'une métamorphose radicale des consciences vers la barbarie.

05/2011

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Sociologie

Beaufs et barbares. Le pari du nous

"Je l'avoue, c'est un bien curieux mot que ce "nous". A la fois diabolique et improbable. Au moment où d'un côté, les "je" et les "moi" plastronnent, et où de l'autre, le "nous" de la suprématie blanche s'épanouit, il est même presque incongru. Surtout quand on sait que les différentes composantes et sous-composantes de ce grand "nous" - fanonien - sont aussi incertaines les unes que les autres. Le "nous" des classes populaires blanches ? Improbable. Celui des indigènes ? Encore plus. La rencontre de ces deux "nous" : une douce naïveté. Leur union au sein d'un bloc historique ? Une utopie. Mais si j'ai grand-peine à me convaincre qu'une telle unité soit possible, je ne me résous pas à l'idée que tout n'aura pas été tenté. Aussi, faut-il commencer par ce qui l'empêche". C'est peu dire que le terrain est miné : un Etat- nation bâti sur l'esclavage et la colonisation, des organisations politiques fidèles au pacte national-racial, un chauvinisme de gauche qui a progressivement éteint l'internationa- lisme ouvrier, une société civile indifférente aux ravages de l'impérialisme, et la profonde "asymétrie des affects" entre petits Blancs et sujets postcoloniaux. Telles sont quelques- unes des manifestations de "l'Etat racial intégral" disséqué dans la première partie de ce livre. La seconde partie propose une réflexion stratégique sur son dépassement car, on l'a vu encore récemment, l'Etat racial intégral comporte des brèches, colmatées faute d'avoir été consciemment élargies. C'est là qu'il faut "enfoncer le clou et aller à la recherche de l'intérêt commun" , construire une politique décoloniale, inventer une dignité blanche concurrente de celle de l'extrême droite, défendre l'autonomie indigène et accepter de se salir les mains en ferraillant contre le consensus raciste. Alors, face au bloc bourgeois occidental ébranlé par les crises qu'il a lui-même provoquées, pourra se nouer l'alliance inédite des beaufs et des barbares.

01/2023