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Utopia Gillian Flynn

Extraits

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Critique littéraire

Zola. Tome 3, L'honneur (1893-1902)

Trois volumes, trois mille pages, quatre cents illustrations documentaires : la biographie d'un des géants du roman français, à la mesure de sa personnalité, de sa carrière et de son œuvre. Le troisième volume couvre la troisième et dernière période de la carrière de Zola : 1893-1902, celle qui commence après l'achèvement des Rougon-Macquart, et qui se termine par une mort sans doute criminelle. Malgré sa relative brièveté, cette période est aussi chargée de matière et de péripéties que la précédente. Zola publie deux nouveaux cycles romanesques : Les Trois villes et Les Quatre Evangiles (le troisième, posthume, et le quatrième, inachevé). Mais l'épisode le plus dramatique de ces dix années est son engagement dans l'affaire Dreyfus : " J'Accuse... ! ", dans l'Aurore du 13 janvier 1898, son procès aux Assises de la Seine, son exil en Angleterre, son retour victorieux. Inexorablement, " J'Accuse... ! " a conduit de proche en proche à la révision du procès qui a envoyé le capitaine juif en déportation. Les dernières années sont celles d'un regard sans illusion, mais sans pessimisme, sur la France fin de siècle : Fécondité, Travail, Vérité disent sur le mode du mythe et de l'utopie l'espoir dans une société régénérée. Histoire publique, histoire privée. Zola est aussi pendant ces années le personnage de deux romans personnels, parce qu'il partage son affection entre deux femmes : Alexandrine, qui reste la compagne de ses créations et de son combat, et Jeanne, jeune femme intensément aimée, la mère de ses deux enfants et le modèle de ses dernières héroïnes. Le livre s'achève sur les enquêtes qui ont tenté d'apporter un peu de lumière sur sa mort : Zola a-t-il payé de sa vie son combat pour la vérité et la justice ?

09/2002

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Sciences historiques

Histoire de la modernité. Comment l'humanité pense son avenir

La modernité n'est ni un concept sociologique, ni un concept politique, ni à proprement parler un concept historique. C'est un mode de civilisation caractéristique, qui s'oppose au mode de la tradition, c'est-à-dire à toutes les autres cultures antérieures ou traditionnelles : face à la diversité géographique et symbolique de celles-ci, la modernité s'impose comme une, homogène, irradiant mondialement à partir de l'Occident. La question de la modernité ouvre des perspectives lourdes de sens. Outre qu'elle déborde largement la Querelle des Anciens et des Modernes, elle nous renvoie à la question de la vie politique, mais surtout à la mise en cause de l'esprit historique, qui voit un aujourd'hui toujours moins radieux que demain. La modernité ne correspond pas à une forme future du monde, mais à l'inscription du futur dans le présent. A moins que, justement, la modernité ne se nourrisse des formes les plus anciennes du monde. La modernité est millénaire : monde juif, christianisme, catholicisme, Réforme, Révolution industrielle, la modernité combat par tous les moyens le passé. Jusqu'au XXe siècle où la modernité est à son tour contestée par un nihilisme qui prend le nom de "post-modernisme". En mêlant inextricablement mythe et réalité, la modernité se spécifie dans tous les domaines : Etat moderne, technique moderne, musique et peinture modernes, mœurs et idées modernes, comme une sorte de catégorie générale et d'impératif culturel, jusque dans la figure caricaturale du modernisme. Dans une de ces lumineuses synthèses dont il a le secret, Jacques Attali dessine la grande histoire de la modernité, qui est une histoire des hommes et de comment ils se rêvent. Une utopie modeste qui nous permet de penser au-delà de notre plaisir immédiat.

10/2013

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Histoire de France

La monarchie de Juillet. 1830 - 1848

Le changement dynastique n'est que l'un des effets de la révolution de 1830. Les Trois Glorieuses et la monarchie qu'elles engendrèrent, portées par les parties les plus dynamiques de la société - gens de plume, artistes, entrepreneurs, jeunesse étudiante -, par l'impressionnante galerie des " hommes nouveaux ", par la frange la plus éclairée de l'aristocratie et des catholiques, ne sacrifièrent guère à l'utopie. La volonté d'implanter en France des moeurs et des institutions libérales était un projet solide, réaliste, conçu pour l'avenir. C'est lui qu'il faut créditer du progrès des libertés, du développement économique, du maintien de la paix au prix de quelques déconvenues et même de l'exceptionnelle floraison romantique. Si ces avancées, cette acclimatation au parlementarisme, cet enrichissement , certes bien inégalitaire, du pays ont fini emportés par le torrent de 1848, c'est en partie parce que les équipes dirigeantes, à l'épreuve du pouvoir, n'ont pas bien su accompagner le projet : défaut d'imagination devant l'événement, routine, rivalités personnelles, aveuglement ou sincérité douteuse du roi, scandales, résistance au changement, particulièrement en matière sociale, tout vint pervertir et gauchir une construction qui aurait peut-être assuré à la France un avenir meilleur. On aurait tort de condamner les idées et les aspirations des hommes de 1830 au motif que le régime a sombré dans le discrédit et a partiellement échoué à unir la nation. Nourri de l'intime connaissance que son auteur a de l'orléanisme, éclairé par de longs passages dus à d'illustres témoins - de Hugo à Chateaubriand, de Tocqueville à Guizot, de Rémusat à Louis Blanc... -, enrichi des recherches et des problématiques les plus récentes, ce livre offre la synthèse précise et vivante qui manquait. Un grand pan de notre histoire, longtemps négligé, nous est ainsi révélé.

05/2011

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Philosophie

Témoins du futur. Philosophie et messianisme

Guerres d'ampleur inconnue, rêves d'émancipation brisés, extermination : le XXe siècle a été le cimetière du futur. Il y a des témoins : de Hermann Cohen à Emmanuel Lévinas, d'Ernst Bloch à Leo Strauss, de Franz Rosenzweig à Gershom Scholem, de Walter Benjamin et Martin Buber à Hans Jonas, ils sont allemands d'origine ou de culture, juifs et philosophes. Leur formation, leurs préoccupations et leur orientation parfois s'opposent mais souvent se croisent : entre l'engagement sioniste et des formes hétérodoxes de marxisme, dans la redécouverte de traditions cachées de l'histoire juive, au carrefour de l'éthique et de la métaphysique. Ils ont en commun d'avoir contribué à introduire dans la philosophie une dimension messianique inédite. La raison en est que, à un moment donné de leur critique du monde comme il va, l'expérience historique s'est dressée comme un obstacle qu'il fallait se résigner à accepter ou tenter de surmonter pour dégager un nouvel horizon, tourné vers le futur, ouvert à l'utopie, en un mot messianique. Les plus grands de leurs prédécesseurs avaient annoncé le désenchantement du monde et proposé d'en payer le prix : leurs œuvres portent la trace d'une morsure du nihilisme. Eux se sont risqués à la résistance et au sauvetage des promesses du monde : c'est la lumière messianique qui éclaire leur œuvre. Thèses de Walter Benjamin sur l'histoire, principe de responsabilité envers les générations futures chez Hans Jonas, redéfinition par Emmanuel Lévinas des formes de l'éthique, voici quelques-unes des problématiques qui irriguent désormais la philosophie. Comment comprendre le paradoxe de ces pensées dont l'écho est d'autant plus universel qu'elles se sont faites d'abord plus juives ?

08/2003

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Théâtre

Paradise Now

Compris dans l'avant-garde artistique du XXe siècle par sa position politique radicale et une réflexion permanente sur le rôle du théâtre, dont il questionne de manière incisive la vocation institutionnelle visant à plaire, le Living Theatre propose une relation interactive entre l'acteur et le public, qui doivent contester ensemble les conventions établies d'un théâtre fondé sur l'illusion. Paradise Now, création théâtrale collective exprimant l'esprit de révolte du temps, recherche le Paradis et l'Utopie hic et nunc à travers la détermination infatigable de mener à bout l'entreprise théâtrale, par l'action, la rébellion et la révolution anarchique non violente. Les spectacles des années 1968-1969 sont restés vifs dans la mémoire des spectateurs avec la prégnance d'un événement unique, inoubliable, exaltant, fixant à jamais la joie d'une communion, où scène et salle n'étaient qu'un tout. Le credo libertaire, plein d'exaltation et d'espoir, la confiance en des valeurs autres que celles promues officiellement sont les produits d'une époque porteuse d'espoir et de confiance qui souhaitait changer le monde. Judith Malina (1926-2015) et Julian Beck (1925-1985) sont les fondateurs du Living Theatre, un théâtre qui interroge le rapport entre la fiction et la réalité, le théâtre et la vie. Engagé, le Living radicalise ses idées anarchistes et pacifistes en réaction au contexte politique des Etats-Unis et face à la guerre du Viêt Nam. C'est en découvrant Artaud que la troupe choisit d'associer le corporel à l'intellect, mettant en pratique les principes du "théâtre de la cruauté". Le 24 juillet 1968, la première de Paradise Now à Avignon est une révolution dans le théâtre : la plus accomplie de leurs performances représente l'apogée de leur création artistique, transgressant la frontière scène-salle et la bienséance bourgeoise.

06/2019

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Philosophie

LE CREPUSCULE DU DEVOIR. L'éthique indolore des nouveaux temps démocratiques

Bioéthique, charité médiatique, actions humanitaires, sauvegarde de l'environnement, moralisation des affaires, de la politique et des media, débats autour de l'avortement et du harcèlement sexuel, croisades contre la drogue et le tabac : partout la revitalisation des " valeurs " et l'esprit de responsabilité sont brandis comme l'impératif premier de l'époque. Il y a peu, nos sociétés s'électrisaient à l'idée de libération individuelle et collective, aujourd'hui elles vont proclamant qu'il n'est plus d'utopie possible que morale. Pour autant, il n'y a aucun " retour de la morale ". L'âge du devoir rigoriste et catégorique s'est éclipsé au bénéfice d'une culture inédite qui diffuse davantage les normes du bien-être que les obligations suprêmes de l'idéal, qui métamorphose l'action morale en show récréatif et en communication d'entreprise, qui promeut les droits subjectifs mais fait tomber en déshérence le devoir déchirant. Désormais, le label éthique est partout, l'exigence de se dévouer nulle part. Nous voici engagés dans le cycle postmoderniste des démocraties répudiant la rhétorique du devoir austère et intégral, couronnant les droits individuels à l'autonomie, au désir, au bonheur. Nouvelle phase de la culture individualiste qui n'exclut pas les revendications intransigeantes et leur aveuglement. Face aux menaces du néomoralisme comme du cynisme à courte vue, il convient de réhabiliter l'intelligence en éthique qui se montre moins soucieuse d'intentions pures que de résultats bénéfiques pour l'homme, qui n'exige pas l'héroïsme du désintéressement mais l'esprit de responsabilité et la recherche de compromis raisonnables. Libéralisme pragmatique et dialogué ou nouveau dogmatisme éthique ? Le visage de demain sera à l'image de cette lutte que se livrent ces deux logiques antagonistes de l'après-devoir.

02/2000

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Sciences historiques

Le Pré Saint-Gervais. Chroniques citoyennes (1904-2004)

Au début du XXe siècle, le Pré Saint-Gervais, commune urbaine aux allures villageoises, appartient au département de la Seine. Elle est devenue la plus petite agglomération de la ceinture parisienne au cours de son existence. Ces chroniques citoyennes présentent une galerie de portraits d'habitants aux histoires singulières et d'élus engagés qui ont construit la ville d'aujourd'hui. Vivante cité ouvrière, le Pré Saint-Gervais abrite des industries qui fabriquent des automobiles, des bicyclettes et des pianos. Proches de la Villette, nombre d'artisans gervaisiens trouvent leurs matières premières aux abattoirs. La Butte du Chapeau-Rouge, lieu mythique de rassemblements ouvriers et contestataires, gervaisienne jusqu'en 1930, reçoit Jean Jaurès qui y prononce, en 1913, ses discours contre la guerre et la loi des trois ans, allongeant la durée du service militaire. Une utopie sociale se réalise, menée par Jean-Baptiste Sémanaz puis par son successeur Eugène Boistard. L'habitat insalubre, la santé et l'éducation sont au coeur des préoccupations de ces équipes socialistes innovantes. Elles mettent en place l'Université Populaire Gervaisienne, association qui propose à une population adulte des formations techniques et une initiation aux arts. Cette dernière permet à tous les citoyens d'accéder au sport à travers l'Education Physique Populaire Gervaisienne. Issue de ce laboratoire du socialisme municipal traversé par la guerre de 14-18, la cité-jardins et ses équipements transforment la ville de fond en comble en apportant modernité et progrès social. La Seconde Guerre mondiale et ses conséquences ralentissent cependant cette mutation. Les Trente Glorieuses et la poussée démographique locale relancent le processus d'évolution de la ville sous les mandats des maires Edmond Pépin et Fernand Blanluet. Enfin, l'Union de la Gauche marque un tournant politique riche de grandes heures avec ses maires Marcel Debarge, Claude Bartolone et Gérard Cosme.

11/2014

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BD tout public

Prise de terre. Abécédaire illustré des luttes environnementales

Le constat est sans appel : notre planète va mal, le climat se dérègle, les écosystèmes s’effondrent... Et pourtant peu de décisions politiques sont prises dans le bon sens. Pour lutter, il faut entre autres accroître la connaissance de tout le monde dans le domaine de l’écologie, au sens large. C’est ce que propose ce livre d’une manière ludique, à travers les dessins humoristiques de Red et les lumineuses explications de nombreux spécialistes. Nous courons à notre perte si nous ne renonçons pas à notre modèle «destructiviste» qui s’affranchit ouvertement des limites écologiques. Il est urgent de regarder en face ce monde incertain où tout est encore possible : le pire ou le meilleur. Mais au pessimisme de la situation, ce livre préfére l’optimisme de la volonté. Pour nous, pour nos enfants, nous avons le devoir de nous mettre en mouvement. Cette utopie se dessine à petits traits par l’action individuelle et à grands coups de pinceau via la mobilisation citoyenne. Red est un dessinateur tout à la fois emprunt d’une ironie féroce et mu par une humanité indéfectible. Chaque illustration contribue à un éveil des consciences ; avec le sourire mais sans renoncer à l’esprit de lutte qui doit présider au changement ! Chaque double page présente un thème différent ; rythmée par plusieurs dessins, elle dresse un état des lieux rédigé par un acteur engagé, décrypte la langue de bois qu’on nous parle, et donne des ressources pour aller plus loin. Quelques exemples des thèmes abordés dans l’ouvrage : pesticides, abeilles, algues vertes, Semences paysannes, OGM, élevages industriel et projet des 1000 vaches, souffrance animale, Notre-Dame des Landes, agrocarburants, déchets, téléphonie mobile, santé environnementale, perturbateurs endocriniens, nucléaire, pollution de l'air, vélo, gaz de schiste, écotaxe, fret ferroviaire, énergie renouvelable, Dakar, 4x4, pollution lumineuse, publicité...

11/2014

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Littérature française

La révolution en contant. Histoires, contes et légendes

Ce que le lecteur va découvrir, ce n'est pas seulement un corpus de fictions, de récits, de scénarios dont il ne soupçonnait pas l'étendue, mais à quel point " conter " est ici névralgique, pour Louise Michel (1830-1905) et dans sa fin de siècle. Aujourd'hui encore, par un préjugé tenace, la Louise Michel qui écrit ne peut être qu'un auteur d'histoire : on oublie l'écrivain. Or il faudrait au moins ajouter un "s" à "histoire". Si le vainqueur écrit l'histoire ou pense l'écrire, le vaincu écrit des histoires — si vraies qu'elles s'élaborent en légende —pour exprimer l'aune côté, le souterrain, l'utopie, ce qui n'est pas encore, la Révolution. Chez elle, le rêve et l'action ne font qu'un, l'histoire et l'imaginaire résonnent. Et quel imaginaire ! Amie du symbole et du frisson, Louise Michel puise en romantique dans le tréfonds légendaire pour l'infléchir : Haute-Marne dont elle était native, monde kanak où elle fut déportée, Bretagne qui la fascine, Paris glauque de la fin du XIXe tiède, même veillée ! Ses contes sont peuplés de vrais ogres, de Barbes Bleues de chair et de sang, tel Gilles de Rais ; ce sont des contes de la puanteur, de la dévoration, de la nécrophilie, de la consommation de chair plus ou moins fraîche ; ce sont des mondes qui s'engloutissent... mais aussi des mondes qui s'éveillent, des harmonies de la nature et des cosmogonies. Les uns sont connus, comme les légendes kanak, ou méconnus, comme Le Livre du Jour de l'An, pour les enfants (jamais réédité) ; d'autres, retrouvés sur les manuscrits ou dans la presse du temps, sont inédits. Rigoureusement présentés et annotés par Claude Rétat, ils sont ici réunis pour la première fois. Cessant d'être épars et cloisonnés, ils peuvent communiquer et nous parler.

04/2019

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Technologies

Bâtiment et environnement. Bâtir pour préserver la santé, gérer l'environnement et reconstruire la ville, Actes du colloque du 28 octobre 1999

1re table ronde : Bâtiment et santé publique. Un bâtiment brûle de l'énergie, utilise des flux (eaux, gaz, déchets...), et peut mettre en danger la vie de ses occupants (amiante, plomb...). De ce constat est née la notion de HQE : Haute Qualité Environnementale. Qu'il s'agisse de bâtiments publics, d'immeubles collectifs ou de maisons individuelles, chaque élément d'un bâtiment : les matériaux utilisés, les équipements (chauffage, isolation, ventilation, électricité, éclairage...), tout comme sa conception, influent sur la santé des occupants. Construire et rénover autrement est devenu un enjeu pour allier modernité, protection de la santé des habitants et environnement. 2e table ronde : Bâtiment et traitement des déchets. Les déchets de chantiers représentent chaque année 31 millions de tonnes soit à peu près l'équivalent du volume de la collecte des ordures ménagères. Une nouvelle circulaire est attendue, qui organise la collecte et le traitement des déchets du BTP. La fermeture progressive des décharges va obliger les professionnels du bâtiment à gérer autrement leurs déchets. La fin des décharges " brutes " comme le prévoit la loi en juillet 2002 : utopie ou réalité ? Un dossier complexe qui aura un coût élevé. 3e table ronde : Repenser et reconstruire la ville. Quartiers en difficultés, copropriétés dégradées, parc social privé de fait obsolète... Fracture économique et sociale, insécurité... La politique de la ville ne peut se résumer à des actions isolées. Il faut renouveler l'urbain dans son approche environnementale et reconstruire la ville sur la ville en privilégiant des approches novatrices. Démolition/reconstruction, construction d'équipements publics, réappropriation foncière, accueil d'activités... Repenser quartiers et villes, un enjeu pour le troisième millénaire pour lequel tous les partenaires (État, collectivités territoriales, acteurs économiques et sociaux...) doivent se mobiliser.

01/2000

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Droit

Droit et institutions. Tome 1, De l'Empire romain à la féodalité, 2e édition

Les Normands mettent le royaume en péril : le succès d'aventuriers, peu nombreux mais entreprenants, révèle sa fragilité. Les aristocrates croient le sauver en s'affranchissait de l'autorité royale. Pourtant, les gens d'Eglise, entraînant toute la population, continuent à se tourner vers le passé et à rêver, comme au temps de Charlemagne, la restauration de l'autorité impériale sur Romains et Francs, maintenant confondus dans une prodigieuse foi en l'avenir. Les chrétiens de la société carolingienne se plaisent à rappeler les gloires du peuple de Dieu dans l'Ancien Testament ; ils représentent Charles le Chauve en roi Salomon. Mais ici, le roi d'Israël, vêtu du manteau pourpre des empereurs romains, est flanqué de deux palatins tenant des attributs du roi franc : lance, écu, épée. En majesté sur une cathèdre de style byzantin, le roi couronné siège sous un dais dans une cour bordée d'arcades, où se pressent les dignitaires du palais et la foule des rachimbourgs. Ce nouveau peuple élu assiste au Jugement de Salomon. Dans une composition triangulaire, tous les regards des laïcs, hormis celui de l'exécuteur, convergent vers le roi. Investi d'un ministerium, celui-ci rend la justice en recherchant la vérité. Le partage de l'enfant vivant, qu'il propose pour identifier la mère, est accueilli par des gestes d'approbation et de louanges. La scène, discrètement représentée au bas de la miniature, est essentielle : la sagesse du fils de David ne peut apparaître pleinement que dans l'épisode biblique. Telle était l'idée de justice à la fin du IXe siècle : utopie rétrospective ? Charles le Chauve emporta dans la mort le rêve impérial du premier millénaire. Pourtant, nombre d'institutions, bien que remodelées sous l'emprise féodale, poseront les bases d'une société nouvelle.

12/1993

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Histoire internationale

Hiéroglyphes

Après avoir évoqué, dans La Corde raide, son adolescence dans une Vienne encore heureuse, la Palestine des premiers kibboutz, la bohème journalistique du Berlin des années 20, Arthur Koestler fait revivre dans ce volume l'euphorie de son adhésion au communisme (1931 il adhère au Parti communiste allemand), quand les lendemains chantaient en URSS (voyage en URSS de 1932-1933) ; et que, comme l'annonçait Trotsky "le citoyen moyen de la société sans classe" qui s'édifiait à l'Est allait "s'élever au niveau d'un Aristote, d'un Goethe, d'un Marx". Notre édition rassemble en un seul volume Hiéroglyphes I et Hiéroglyphes II. Ce livre autobiographique narrant sa relation personnelle au communisme demeure aussi une étude documentée de l'Europe qui précède la Seconde Guerre mondiale puisque A Koestler voyage en Hongrie, en Autriche, en Allemagne, en Espagne, en France et en Angleterre. L'auteur rapporte les expériences qui ont marqué sa vie notamment lorsqu'il fut accusé d'espionnage au profit d'une puissance étrangère pendant la guerre civile espagnole et emprisonné dans les geôles franquistes ou encore sa détention au camp de Vernet par les autorités françaises (1939). Juif hongrois né à Budapest en 1905, Arthur Koestler fait ses études à Vienne, puis devient journaliste en Palestine. Revenu en Europe, il adhère au Parti communiste allemand, trouvant là une réponse à la menace nazie. Egalement séduit par l'utopie soviétique, il part un an en URSS, puis participe à la guerre civile espagnole. A partir de 1938, ayant rompu avec le Parti communiste, il combattra sans relâche le régime stalinien, notamment à travers son roman majeur, Le Zéro et l'Infini. A partir de 1940, il vit en Angleterre, où il se suicidera avec sa femme en mars 1983. Son ouvre de romancier, philosophe, historien et essayiste lui vaut une renommée mondiale.

10/2013

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Littérature étrangère

Les cercueils de zinc

Les Cercueils de zinc, publié en 1989, est "un livre sur une guerre ignorée et cachée à son propre peuple - un livre sur la guerre des Soviétiques en Afghanistan. Les gens ne devinaient ce qui se passait qu'en voyant arriver, d'un pays inconnu, des cercueils de zinc..." Pour l'écrire, Svetlana Alexievitch s'était rendue sur place avant d'enquêter pendant quatre ans dans ce qui s'appelait encore l'Union soviétique. Ce sont les dernières années de cette guerre de dix ans qui sont ici évoquées. L'auteure donne à entendre la douleur des mères devant ces cercueils contenant les restes de leurs fils, parfois trop grands pour entrer dans leur appartement, parfois lestés de terre pour faire le poids d'un corps sans membres. Svetlana Alexievitch a recueilli les témoignages des soldats, des épouses, des amies des soldats, des médecins, des infirmières, des pilotes d'hélicoptère... Le livre paru, on ne lui pardonna pas d'avoir démoli le mythe du soldat soviétique accomplissant son devoir internationaliste - la télévision le présentait en train de planter des pommiers alors qu'en réalité il lançait des grenades dans des maisons où s'étaient réfugiés des femmes et des enfants ou bombardait un village. Après une campagne orchestrée pour gêner la diffusion de l'ouvrage, un procès fut intenté à l'auteure, à Minsk, en 1992, où des témoins cités dans le livre furent obligés de se récuser. II reste que cette guerre déclenchée par Leonid Brejnev a été le tombeau de l'Union soviétique, et a fait de l'Afghanistan le futur berceau d'Al-Qaida. Les Cercueils de zinc, troisième opus du cycle Les Voix de l'utopie, est un témoignage capital qui se hisse à la hauteur des grands livres sur la guerre dans une nouvelle édition entièrement revue par l'écrivain.

02/2018

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Histoire de France

Dieu en ses royaumes. Une histoire des guerres de religion

Alors que surgit aujourd'hui un désir messianique de faire régner par la violence une Loi divine transcendant les lois civiles, n'est-il pas utile de faire retour sur une séquence historique au cours de laquelle la France subit, du fait de la montée en force d'exclusivismes religieux, une longue succession d'atrocités et de massacres ? Tel est le projet qui anime Dieu en ses Royaumes. Au commencement du XVIe siècle, il y eut le tragique d'une grande peur de la damnation face à un Dieu toujours plus distant et menaçant. La fin des Temps approchait et chacun devait se préparer au face-à-face imminent avec le Christ. Puis vint l'instant libératoire de l'Evangile restitué, quand Calvin proposa aux fidèles de vivre dans une «bonne crainte» de Dieu rompant avec l'angoisse du salut. De sanglantes guerres opposèrent alors à partir de 1562 «papistes» et «huguenots» dans la violence extrême d'une lutte entre hantise eschatologique et désangoissement messianique. Le pouvoir monarchique tenta d'entraver la crise en se réappropriant la mission providentielle de maintien d'un ordre de paix civile. Dieu en ses royaumes raconte donc l'histoire d'un second grand conflit, qui mit aux prises les rêves apocalyptiques des catholiques intransigeants avec l'utopie d'un roi Christ. Mais Michel de L'Hospital, Catherine de Médicis, Charles IX et Henri III rencontrèrent l'échec lors du massacre de la Saint-Barthélemy et du régicide de 1589. Toute tragédie a une fin : à travers l'exaltation de la figure d'Henri IV guidant ses sujets vers un nouvel âge d'or fut légitimée la nécessité d'un vivre ensemble dans les libertés de conscience et de culte.

04/2015

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Religion

La communication prophétique. Tome 3, L'économie chabbatique

Si notre fin de siècle est marquée à la fois par le retour du religieux et par la mondialisation de l'économie, ces deux mouvements planétaires ne doivent pas coaliser ce qu'ils peuvent avoir de pire: le fanatisme exterminateur et la dégradation généralisée de l'Humain. Quelles valeurs et quelles conduites pourraient assurer la conjonction de l'économie du vivant et d'une théologie politique de la paix ? Le pape invite l'Eglise à célébrer le jubilé du prochain millénaire en référence aux libérations chabbatiques de tradition biblique, et l'Etat d'Israël, créé en 1948, qui passe lui aussi la ligne de son propre jubilé, se trouve confronté de nouveau à la parole des prophètes de la Thora, mais également à celle du Coran. Quelles configurations économiques feraient en ces occasions se rejoindre dans les faits l'exigence contemporaine du respect des droits de l'homme et l'affirmation selon laquelle l'Humain est créé à la semblance divine, c'est-à-dire un être de pensée appliqué à une oeuvre que nient l'angoisse du chômage et la peur de perdre, avec son emploi, son identité ? Comment, à propos de l'économie chabbatique, les traits distinctifs de l'Humain travaillant six jours puis appliquant librement sa pensée à son oeuvre le septième peuvent-ils dès lors apparaître? Qu'est-ce que l'année chabbatique durant laquelle, tous les sept ans, la terre elle-même doit se reposer des forçages de l'Humain qui en oublie l'origine et la finalité, qui n'entend plus sa respiration ? Qu'est-ce que le jubilé, qui convie toute société, selon un cycle de quarante-neuf années, à se départir des comportements d'emprise, des institutions de rapt, de la possession prédatrice qui disloque les corps et les âmes ? Utopie recommencée ou espérance vive ?

03/1998

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Ouvrages généraux

Cosmopolitiques

Pourquoi les sciences modernes n'avancent-elles que sur un mode guerrier : guerre du scientifique contre ses concurrents, du savant contre le " charlatan ", du " nouveau " contre l'" ancien " ? Pourquoi les sciences s'affirment-elles sous le jour le plus faux : triomphe d'un savoir enfin objectif, neutre et désintéressé, produit par une démarche méthodique, humble et sereine ? Et pourquoi quand les scientifiques disent leurs rêves et leurs ambitions, est-ce si souvent la spéculation arrogante et la polémique qui s'expriment ? Pourquoi, par exemple, la physique moderne est-elle habitée par la conviction qu'elle seule peut percer l'énigme de ce monde, énigmatiquement intelligible comme l'a dit Einstein ? Peut-on répondre à ces questions sans insulter les passions des scientifiques mais d'une manière qui leur permette d'échapper à " la passion moderne de disqualifier toute pratique qui ne souscrit pas à l'affirmation d'un monde unique " ? C'est pour répondre à ces questions qu'Isabelle Stengers revisite quelques grands moments de l'histoire des sciences. Si nul d'entre nous n'a le droit de prétendre représenter le " genre humain " ou d'inventer " une utopie qui vaille pour tous les habitants de la terre ", nul n'a non plus le droit de raconter cette histoire des sciences dites modernes comme celle de la découverte d'une réalité qui devrait faire autorité pour tous et toutes. Les passions qui habitent cette histoire ne sont pas arbitraires mais singulières, et c'est cette singularité qu'il convient de cultiver s'il s'agit de nous libérer de l'insupportable tolérance de ceux qui prétendent " savoir " envers ceux qui, disent-ils, " croient ". Les cosmopolitiques d'Isabelle Stengers nous demandent, selon Donna Haraway, de penser, et de prendre des décisions " en présence de celles et ceux qui en porteront la conséquence ".

04/2022

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Philosophie

La dialectique de la raison. Fragments philosophiques

Les auteurs partent d'une constatation : au XXe siècle le progrès scientifique et technique était suffisamment avancé pour qu'un monde sans famine, sans guerre et sans oppression cessât d'appartenir au domaine de l'utopie. S'il n'en fut rien, c'est, selon les auteurs, parce que les grandes innovations de l'ère moderne ont été payées " d'un déclin croissant de la conscience théorique ". Le progrès a porté à un degré jamais atteint la domination de la société sur la nature, mais s'est accompagné d'autre part d'une évolution qui n'attache de prix qu'à ce qui est immédiatement utilisable, techniquement exploitable. Cela revient à dire que les principes de vérité, de liberté, de justice, d'humanité ont perdu leur réalité pour devenir de simples mots. Du même coup, l'ambition de réaliser ces principes dans le monde social s'est vidée de sa substance : celui qui ne sait pas ce qu'est la liberté n'est pas non plus en mesure de lutter pour elle sur le plan politique. Les idéaux du progrès ont été l'élément essentiel de la philosophie bourgeoise des Lumières qui s'avance sous la bannière de la Raison. Horkheimer et Adorno analysent comment ce mouvement tend à éliminer ses propres valeurs avant même qu'elles aient donné lieu à une pratique sociale, selon un processus qui constitue ce qu'ils appellent la " dialectique de la Raison ". Ils montrent que cette autodestruction de la Raison ne peut que se poursuivre à l'avenir et engendrer de nouvelles formes de totalitarisme, si l'ambiguïté qui réside au cœur de la notion de progrès n'est pas clairement reconnue sans cesse surmontée.

09/2008

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Notions

Le procès de la chair. Essai contre les nouveaux puritains

Cinquante ans après la Révolution sexuelle, voici venu le temps de la " cancel culture " , du " politiquement correct " et du nouveau puritanisme. Où en est la liberté ? Et le sexe, chaque jour condamné ? David Haziza dénonce ce véritable procès fait à la chair, un mouvement qui transcende les idéologies et privilégie le neutre sous toutes ses formes. La neutralité, c'est l'indifférenciation sexuelle que l'on veut substituer à l'érotisme. C'est aussi la place grandissante des machines et des écrans. Et l'élevage industriel, aussi sordide que l'utopie du véganisme, qui prétend sauver la planète en coupant l'homme de ses racines animales. Ou encore la conception notariale que nous prétendons désormais avoir du consentement amoureux. Et si ce qui manquait à notre époque était l'acceptation de la violence ? Sans la confondre avec la brutalité ou la cruauté, une erreur trop fréquente qui ne laisse d'autre choix que l'asepsie ou la sauvagerie. Le procès de la chair renvoie dos à dos les bonnes âmes de droite et de gauche. Au féminisme normatif et notarial, il oppose les sorcières et les déesses. A la transsexualité, il préfère la subversion androgyne, qui travaille la culture de siècle en siècle. Il incite à renouer avec le mythique et le sacré, pour embrasser à nouveau l'humanité comme vie animale et animée - et non comme machine. Dans cet essai brillant, à rebours sans être antimoderne, David Haziza nous fait voyager en compagnie de quelques héros artistiques et littéraires, de Botticelli à Romain Gary, en passant par Rabelais, René Char et Camille Paglia. Ou comment réconcilier la modernité avec le désir, le corps, la vie. Galvanisant et totalement original.

01/2022

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Sociologie politique

Vers la société délibérative. A l'horizon, le nouveau visage du politique

Assurément, nous vivons une crise du politique. A peu près personne ne le conteste, mais les choses se compliquent dès lors qu'il s'agit d'en révéler les origines et les principes. Quant aux solutions proposées pour en sortir, elles sont aussi diverses que contradictoires. Or, la force de l'analyse et de la proposition avancées par Jérôme Bonnemaison tient sans doute précisément à la façon dont il positionne le problème – non pas dans telle ou telle option politique, idéologique ou structurelle de surface, mais en-deçà de tous les ajustements éventuels : dans le paradigme de la démocratie représentative en elle-même. Car cette crise n'est pas passagère, mais le symptôme d'une fin : nous sommes arrivés au terme d'un fonctionnement possible du politique tel que la modernité l'avait inventé. C'est pourquoi, parce qu'elles s'appuient sur le paradigme de l'ancienne politique que pourtant elles dénoncent, les différentes attaques adressées au système politique que nous connaissons sont vouées à l'échec. Aussi, après une analyse à la fois fine et musclée de la crise et de ce qui l'a provoquée, Jérôme Bonnemaison développe l'idée d'un autre modèle de fonctionnement, celui d'une société à la fois délibérée et délibérative, où chacun, à nouveau responsabilisé face aux choix collectifs, peut devenir un acteur direct de l'économie politique et prendre son destin en main. Pour autant, nulle utopie ici, car cette société est déjà là, parfois en germe, souvent en pratique – et l'obstacle à franchir, finalement, n'est autre que l'illusion de croire que nous vivons encore dans un système politique représentatif... Ce livre est là pour encourager ce modèle d'une société d'hommes libres à prendre conscience de lui-même.

05/2021

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Histoire internationale

Le Parapluie de Simon Leys

Pendant de nombreuses années, une bonne partie de l'intelligentsia occidentale - en France surtout - s'enflamma pour l'utopie maoïste. Jusqu'au jour où une voix isolée, celle de Simon Leys, clama son indignation : témoin de la réalité atroce de la "Révolution culturelle", ce brillant sinologue sortit de sa réserve pour dénoncer de façon implacable le caractère totalitaire et meurtrier d'un tel régime. D'abord accueillis par la calomnie et le mépris, les livres sur la Chine de Simon Leys se sont bientôt imposés comme des références indispensables par leur clairvoyance et l'élégance du style satirique. Puis, à côté de l'oeuvre politique, on a peu à peu découvert toute la subtilité et la culture de ce lettré cosmopolite vivant en compagnie de Confucius ou Cervantès, Tchekhov ou Stendhal, Conrad ou Chesterton, Orwell ou Lu Xun, et tant d'autres encore. Qu'il s'agisse de littérature, de peinture, de la mer, des îles, mais aussi du bon (et mauvais) goût, du succès, du tabac, du jargon, ou alors de l'imagination, de la beauté, de la vérité, du catholicisme : Simon Leys, depuis son exil australien, savait comme nul autre nous instruire et nous enchanter, nous faire rêver et méditer. Il aimait beaucoup citer le propos abrupt d'un personnage de Vargas Llosa : "La vie est une tornade de merde, dans laquelle l'art est notre seul parapluie." Cet essai montre pourquoi la lecture de Simon Leys (1935-2014) a été et reste un parapluie unique contre la folie des idéologies, la sottise et l'esprit de sérieux. Pourquoi et comment ce rebelle aux modes a-t-il été traité avec une incroyable hostilité ? Quel a été le parcours intellectuel de ce grand "interprète-traducteur" de la civilisation chinoise ? Et qu'est-ce qui donne à son oeuvre une coloration si singulière et attachante ?

05/2015

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Philosophie

Simone Weil. Le courage de penser

Simone Weil est une des personnalités les plus extraordinaires du XXe siècle. Il fallait un "redoutable dénicheur d'archives, connaissant admirablement les courants intellectuels de la première moitié du XXe siècle" (Daniel Lindenberg) comme Domenico Canciani pour brosser le portrait de l'étudiante en philosophie dans la mouvance d'Alain, suivre ses premiers pas d'enseignante, ses engagements de militante, syndicaliste, pacifiste et anticolonialiste, en faisant une large place aux témoignages de ceux qui ont croisé son chemin : Pierre Monatte, Robert Louzon, Boris Souvarine, Daniel Guérin, Albertine et Urbain Thévenon et combien d'autres de ces "intellectuels mineurs" qui ont fait l'originalité de l'histoire politique et sociale des années trente. Sans chercher à la loupe les traces de son génie ni en faire le produit mécanique de son époque, l'auteur voit sa spécificité dans les réponses qu'elle a apportées aux sollicitations de son temps. Cette méthode historique qui, selon Robert Chenavier, "fait merveille dans l'analyse de la première partie de la vie de Simone Weil", n'est pas abandonnée dans la reconstruction de la seconde. Les Cahiers, les lettres, les inédits, l'apport d'interlocuteurs privilégiés, tels le père Joseph-Marie Perrin, le philosophe paysan Gustave'l'hibou, le poète Joë Bousquet, Maurice Schumann, porte-parole de la France libre, permettent de la suivre dans ses engagements derniers, la Résistance, la rédaction de textes admirables où le politique, le religieux et le mystique s'éclairent mutuellement. Inlassable dans la recherche de la vérité, ne séparant jamais la pensée de l'action, elle griffonne peu avant de mourir son utopie extrême : "Bâtir une civilisation nouvelle - Antique d'esprit - Vivante - Si nous pouvons..." Toute recherche ne fait qu'ouvrir une porte. Ce n'est que dans le tête-à-tête que le lecteur peut poser sur Simone Weil la question fondamentale : "Dit-elle vrai ou non ?"

11/2011

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Autres philosophes

Walter Benjamin au micro. Un philosophe sur les ondes (1927-1933)

De Walter Benjamin, nous connaissons le visage rond aux cheveux grisonnants et taillés en brosse, affublé de petites lunettes cerclées de métal, que nous donnent encore à voir les photographies de Gisèle Freund. Nous connaissons également son écriture "minuscule et pointue" que contiennent ses innombrables manuscrits et carnets de notes. Mais qu'en est-il de sa voix ? On ignore généralement que le philosophe allemand était aussi un homme de radio. Intervenu près d'une centaine de fois sur les ondes de Berlin et Francfort entre 1927 et 1933, il s'efforça de dépasser les formes journalistiques d'information et de divertissement et de repenser le matériau sonore diffusé sur les ondes. Se prenant au jeu de l'écriture, il s'employa sans relâche à concevoir des émissions remarquables, tant par leur diversité que par leur nombre, retravaillant ses manuscrits jusqu'au moment de leur mise en ondes. A travers ses chroniques littéraires, ses modèles radiophoniques ou ses émissions pour enfants et adolescents, le philosophe berlinois montre l'importance de tenir compte de l'auditeur, bouleversant totalement les programmes établis jusqu'alors. Plus encore, la radio incarnait aux yeux de Benjamin une utopie fondée sur une écoute émancipatrice où celui qui tend l'oreille peut, à tout moment, devenir quelqu'un qui donne à entendre. A sa manière, cet ouvrage de Philippe Baudouin tend à redécouvrir la voix du philosophe. L'ouvrage comprend deux annexes sonores : d'une part, deux extraits de la pièce radiophonique pour enfants " Chahut autour de Kasperl " diffusée à la radio de Cologne le 9 septembre 1932, seuls témoignages sonores du travail du philosophe connus à ce jour, et d'autre part une interview de Stéphane Hessel réalisée par Philippe Baudouin pour France Culture, dans laquelle ce premier affirme reconnaître la voix de Benjamin dans le personnage de Kasperl.

05/2022

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Histoire des religions

De passion et de compassion. 'Un aumônier universel… doux et humble de coeur" Livre premier

Humer l'essence des croyances aux parfums de ses opinions vraies, sincères et franches, comme on colore les chemins de la vie, comme on confie ses espérances aux souffles du temps, s'ouvrir aux réalités du monde comme on ouvre son coeur, tel est le credo de Barsimée qu'il développe tout au long de ses rencontres. Ne vivre que de passion et de compassion ! Il aimerait tellement que son utopie d'aujourd'hui devienne réalité demain : que toute religion et toute relation à Dieu ne soient plus prise de tête, mais prise de conscience que l'être humain a un coeur. Qu'elles ne soient plus synonymes aussi de déni de liberté, mais au contraire sources de libération, en dehors de tant de dérives sectaires : toutes ces belles paroles qui séparent, ces enseignements et ces vérités absolues qui troublent et finissent par diviser. Pour Barsimée, le chrétien, l'homme de Dieu ou l'humain, Humain, commence par donner et poursuit sa vie, pardonné. Tout au long de ces quatre histoires, qu'il vit à l'horloge du temps, il n'aura de cesse de dire que l'humanité doit trouver ce grand trésor qu'est l'Amour, pour parvenir à marcher ensemble. Il n'y a qu'unie qu'elle pourra trouver cette richesse infinie qui se cache sur un sentier étroit, là-bas, quelque part, vers cet ailleurs que l'on ne voit pas. C'est sa seule issue. Mais arrivera-t-il à faire comprendre cela, tant les humains sont égarés dans le labyrinthe de la discorde ? Il ne veut jamais oublier que chaque être humain vaut par ce qu'il existe, et que la douceur, l'humilité et l'Amour sont les seules valeurs qui font grandir... ce qui vient en plus est vain !

05/2023

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Littérature Allemande

Le Monde d'hier. Souvenirs d'un Européen

Le titre et le sous-titre — "Le Monde d'hier, Souvenirs d'un Européen" — montrent bien dans quelle perspective Stefan Zweig a écrit cette autobiographie. C'est moins l'auteur lui-même qui est au premier plan des souvenirs que le "Monde" vers lequel se porte son regard devenu nostalgique sous l'effet des forces destructrices à l'oeuvre en 1939-1941, époque où il rédige ce livre. Une première partie est consacrée à l'évocation de la Vienne et de la monarchie austro-hongroise du tournant du siècle, vue par les yeux d'un jeune bourgeois juif ayant édifié sa personnalité dans cet univers de sécurité matérielle et de foisonnement culturel. Vient ensuite le récit d'un itinéraire spirituel placé sous le signe du cosmopolitisme et de l'utopie d'une fraternité des esprits sur lesquels se constitue un pacifisme qui ne sera jamais abandonné. La dernière partie s'achève sur l'expérience ultime de l'auteur : les persécutions nazies, le brasier de la Seconde Guerre mondiale, l'exil au Brésil où il se suicidera avec sa femme un jour de 1942, juste après avoir posté le manuscrit du "Monde d'hier" à son éditeur. Les chapitres sont ordonnés chronologiquement mais forment chacun une unité, une sorte d'essai indépendant brossant le tableau d'une période ou d'un phénomène majeur. le récit est émaillé de portraits d'écrivains amis (Rainer Maria Rilke, Romain Rolland, Henri Barbusse, Emile Verhaeren, Theodor Herzl, Paul Valéry, Sigmund Freud, Arthur Schnitzler,...) et de récits de voyages (Paris des impressionnistes, Berlin des années 20, Russie de l'après-révolution). Stefan Zweig n'a sans doute pas la pénétration et la vision politique d'autres auteurs sur la même époque mais la séduction qu'exercent sa finesse d'écriture et ses descriptions permet de comprendre le succès dont bénéficie toujours ce livre.

01/2023

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Théâtre

Tout sur le rouge

Après avoir écrit deux ouvrages sur les règles, Elise Thiébaut a eu envie de parler des cycles dans une pièce de théâtre qui met en scène nos intimités trop souvent oubliées ou malmenées. Du cycle menstruel à l'avortement, de la maternité à la ménopause, elle aborde avec humour, mais aussi avec amour, ces moments de la vie des femmes - et des hommes - marqués par l'appel du corps, de la biologie, du désir et de la transmission. Politique et poétique, dans la continuité des "Monologues du vagin", d'Eve Ensler, "Tout sur le rouge" est un dialogue avec la matrice et ses divers avatars : taureaux ou déesses, bonheurs et détresses. La pièce, jouée par Aline Stinus et mise en scène par Caroline Sahuquet est programmée du 27 novembre au 29 décembre 2019 à la Manufacture des Abbesses, à Paris. D'autres dates sont en cours de discussion. Le livret de "Tout sur le rouge" est suivi d'un "Manifeste pour la révolution menstruelle" qui appelle à créer une guilde mondiale des chevalières et chevaliers du sang menstruel, le seul qui ne soit pas le produit de la violence, afin de constituer un trésor non de guerre, mais de paix, au service de l'humanité et de l'égalité. Une utopie surréaliste qui pourrait bien finir par se réaliser... Extrait : "Vous avez sûrement entendu parler de cet organe qui se trouve entre les jambes de la moitié des êtres humains. On peut l'appeler la chatte, bien qu'elle ne ressemble que de très loin à un félin. On peut l'appeler le con, bien que le plus con des deux dans ce cas ne soit pas celui qu'on croit". E. T.

11/2019

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Aménagement du territoire

Utopies en Immobilier. Recueil d'idées pas si farfelues pour transformer l'immobilier au profit d'une meilleure performance environnementale et sociale

Depuis 70 ans, la forme urbaine a suivi la finance. Et si elle a gagné en fonctionnalité, la ville a peut-être perdu en humanité. Durant le siècle passé, elle n'a pas toujours favorisé la mixité, la convivialité, la mobilité, les changements de vie, le partage ou le vivre-ensemble. Le secteur immobilier a fini par bâtir des produits immobiles, incapables de s'adapter aux évolutions d'usage, aux urgences climatiques, sanitaires, économiques ou sociales. Le bâti s'est standardisé en faisant du béton sa base, son facteur d'efficacité, garant d'une rentabilité financière à court-terme assurée pour ses investisseurs et promoteurs. Finalement nos villes et périphéries se sont imperméabilisées et n'absorbent plus ni les pluies diluviennes, ni les chocs sociétaux. En 2024, le statu quo n'a plus sa place. Appeler à une transition du secteur immobilier n'est même plus suffisant. Il faut intégralement le transformer, à commencer par les instruments financiers qui contribuent à lui donner corps. C'est la raison pour laquelle ce livre a interpellé plus de 50 acteurs du secteur sur leurs utopies pour la ville, l'immobilier et les façons d'habiter en 2050. De manière contre-intuitive peut-être, l'utopie souhaitable qui se dessine dans ces pages ne met pas la nouveauté, la technologie ou la fameuse smart city à l'honneur. La ville du futur ressemblera de bien des manières à celle d'aujourd'hui. Car le changement viendra de l'intérieur. Du réemploi de l'existant pour en faire des espaces plus agiles, mieux partagés, plus résistants, mieux isolés, et moins gourmands, plus abordables et adaptables et bien mieux connectés à la nature. Le changement viendra d'une finance réinventée au service d'actifs urbains fructueux, en harmonie avec le Vivant.

03/2024

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Sciences politiques

Critique de la raison socialiste et perspectives

Le socialisme a-t-il échoué, devant l'Histoire, à remplacer le capitalisme ? Et si tel est le cas, pourquoi et comment a-t-il failli ? A partir de ce questionnement, l'auteur souligne l'urgence de porter un regard neuf sur l'idéologie socialiste en procédant à la critique de ses fondements théoriques. Pour ce faire, il entreprend une histoire du socialisme, à travers l'analyse et la critique des matérialismes dialectique et historique, et de la conception marxiste de l'économie. Contre un capitalisme sauvage qui étend son emprise et aboutit à d'incessantes délocalisations dans le but d'optimiser toujours un peu plus le profit, quelle espérance reste-t-il à l'homme de bonne volonté ? La démocratie, rempart solide contre les fanatismes et l'inhumanité, est un bon point de départ, et une laïcité raisonnée, respectueuse des croyances et des cultes, permet de réconcilier une humanité qui doit se rassembler autour de valeurs de tolérance et d'entraide. Reste alors à accomplir le plus difficile, le partage équitable des richesses entre Etats et plus généralement entre êtres humains. Cet idéal, cette utopie à laquelle tous doivent contribuer, ne pourra voir le jour qu'au terme d'une lutte politique qui verra un jour triompher "l'humanisme révolutionnaire" dont l'auteur se réclame. Cette "Critique de la raison socialiste" s'adresse à tout lecteur curieux d'histoire, de philosophie et d'économie. De Lucrèce à Marx, de l'origine de la matière aux théories de l'infrastructure et de la superstructure, l'auteur nous entraîne dans un exposé didactique et passionnant, en nous faisant réfléchir sur des thèmes aussi essentiels que la démocratie, la religion et l'avenir de l'humanité.

06/2013

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Religion jeunesse

Thomas More. Apôtre de la conscience

Thomas More, l'une des plus grandes figures de l'Angleterre des Tudors ! Imprimerie, humanisme, Réforme qui déchire l'Eglise... c'est dans ce contexte d'une Europe bouleversée que naît le jeune Thomas. Il se révèle d'une foi profonde et d'une intelligence brillante qu'il enrichit par son amitié avec le grand humaniste Erasme. Avec lui, il rivalise d'érudition et voyage dans toute l'Europe. La profondeur de la pensée de Thomas éclate lors de la parution de sa grande oeuvre de critique politique et sociale, L'Utopie : celle-ci marque profondément les penseurs et artistes européens de son époque. Le jeune savant se montre aussi un époux et père de famille modèle autant qu'un remarquable serviteur de la cité de Londres puis du royaume. Il jette cependant un regard très critique sur les jeux de pouvoir et d'influence des grands souverains de son époque, François Ier, Charles Quint et Henry VIII. Dans les années 1520, ce dernier insista fortement pour que Thomas More rejoigne son gouvernement, reconnaissant sa valeur et respectant son intégrité politique. Sir Thomas More connaît ainsi une prodigieuse carrière politique jusqu'à accéder aux plus hautes charges de l'état. Cependant sa foi profonde éclairant son engagement politique l'entraînent à désavouer le divorce du souverain et le sacre d'Anne Boleyn comme reine d'Angleterre... La fureur d'Henry VIII se déchaîne alors ! Thomas More est décapité le 6 juillet 1535 après avoir été accusé de trahison... Cependant, plus que jamais dans sa vie, il n'aura été à ce moment-même en accord avec sa conscience. Sa paix se manifestant par son humour joyeux jusque sur l'échafaud !

11/2019

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Non classé

Un homme si grand dans l'entrée du jour

J'écris afin de toucher de la plume l'essentiel, ce que le monde énervé ou la mort prématurée nous fait manquer. Surtout pour retenir un peu les âmes belles d'ici. Voici donc un enfant qui recherche celle de son père, afin de bien grandir. C'est un chemin entre innocence et douleurs, quand la réalité de l'absence parfois ne saute pas au visage. Ma douleur à moi n'est pas arrivée à l'heure. Elle avait déjà loupé l'annonce du décès, même les obsèques. Elle a pris son temps pour grimper jusqu'à mon coeur, beaucoup de temps, beaucoup d'années. Mon Papa est mort très tôt, un siècle avant l'éclosion de ma conscience. C'est comme ça, les véritables héros sont fragiles du coeur, ils aiment trop, ça leur fatigue les valves. J'avais huit ans et une demi-tonne d'insouciance. Après, il m'a fallu chercher, deviner, inventer : son visage, son regard, sa voix, dont il me restait si peu. Et chercher ce qui construit un homme. De mes trop rares années avec lui, et des quelques récits qui me furent offerts sur sa vie, il me reste quand même un joli fil : être un Homme, c'est être libre à tout prix. Je me suis emparé assez vite de cette formidable utopie qui amuse les enfants et encombre les adultes. Mais que la barre est haute ! Comment être digne d'un homme six fois évadé de la guerre et des camps allemands, lui qui a toujours su remonter du pire des découragements ? Au-delà de ce défi, je ne peux m'empêcher de relier son histoire à celle des évadés de l'Afrique et de l'Asie qui aujourd'hui tentent le vaste pari de la Méditerranée, et viennent frapper à notre porte, à ma porte, comme mon Papa tout perclus de faim et de neige fit le pari de frapper à la porte d'une ferme hollandaise, en janvier 1944, en se demandant qui ouvrirait.

04/2020

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Théâtre

Raymond Hermantier : une histoire du théâtre populaire et de la coopération théâtrale en Afrique. Du TNP de Jean Vilar au Théâtre national Daniel-Sorano à Dakar (1940-1984)

C'est tout un pan de l'histoire du théâtre que nous raconte ici Marie Pasquini à travers la vie de Raymond Hermantier qui participa à la grande aventure du théâtre populaire aux côtés de Jean Vilar et en exporta l'utopie en Afrique après les Indépendances. Mais c'est aussi un éclairage formidable sur l'histoire de la coopération théâtrale qu'elle nous offre, et surtout l'occasion d'en comprendre les enjeux politiques et culturels. "Il fera du théâtre envers et contre tous, pour tous, même au fond des déserts", disait de lui Charles Dullin qui lui avait confié son école. Comédien et metteur en scène précoce, héritier du Cartel, proche de Copeau, Jouvet et bien sûr Vilar, il fut une figure du théâtre populaire des années 1950. Sa création aux arènes de Nîmes d'un surprenant Jules César réunissant 10 000 spectateurs en une soirée emporta l'adhésion de la presse et fit sa notoriété. Fidèle spectateur du festival du Théâtre des Nations de Paris, il y découvre l'importance du "dialogue des cultures". Aussi en pleine guerre d'Algérie, avec le soutien de Malraux, il décide de fonder le Groupe d'action culturelle (1959-1961) et monte en arabe dialectal et en langue berbère des oeuvres de tradition populaire. Puis, en 1963, il rejoint la coopération théâtrale franco-africaine comme Jean-Marie Serreau, Maurice Jacquemont ou Pierre Debauche et s'y engage pendant prés de 20 ans en devenant le principal metteur en scène et conseiller de la compagnie du Théâtre national Daniel-Sorano de Dakar. Il y montera de grandes épopées africaines et les auteurs de la Négritude, et lors de festivals internationaux (Dakar 1966, Alger 1969, Lagos 1977) contribuera à faire connaître la création africaine et à la "sortir du regard ethnologique qui aura été imposé sur l'Afrique des siècles durant", selon l'expression d'Achille Mbembe.

01/2021