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Sven Nordqvist

Extraits

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12 ans et +

Irrésistible alchimie

Brittany est l’image même de la jeune fille parfaite. Belle, blonde et intelligente, elle vient d’une famille aisée et sort avec le capitaine de l’équipe de football. Elle sait bien maîtriser ses émotions, mais elle cache une douloureuse fêlure : elle s’oppose à ses parents qui veulent placer dans une institution, sa sœur aînée, gravement handicapée. Alex Fuentes est d’origine mexicaine, il est bien sûr séduisant en diable, mais c’est le bad boy du lycée. Il fait partie d’un gang impliqué dans des trafics de drogues, comme son père, qui en est mort. En dernière année au lycée Fairfield, Brittany et Alex sont obligés de travailler en binôme leur cours de chimie. Alors que tout les oppose, leur attirance est immédiate. Et leur amour sera contrarié par des événements brutaux qui ne cesseront de s’amonceler sur eux. Membre d’une bande armée qui sème la terreur, Alex est malgré lui rattrapé par les exigences du chef du gang. Et Brittany, malgré ses efforts passionnés pour le sortir de là, ne parviendra pas à le protéger. Vengeance, meurtre, drogue, Alex prend conscience que ce monde n’est pas le sien. Au risque de perdre son amour, il fera tout pour sauvegarder l’existence de Brittany. Mais il ne pourra pas s’échapper de son milieu d’origine….Ce n’est que des années plus tard, après un exil et une réadaptation difficile, que la vie finira par sourire à Alex : ses retrouvailles avec Brittany prouveront que l’amour de nos deux héros aura survécu à l’épreuve du temps. Le style D’un chapitre à l’autre la voix d’Alex alterne avec celle de Britanny, ce qui rend les personnages encore plus réalistes, vivants et attachants. La brutalité des événements donne une tonalité passionnelle au récit. Le lecteur passe non sans frisson du cocon doré de Brittany à la violence des rues dans laquelle vit Alex.

02/2011

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Littérature française

GUIDEE PAR LE SONGE. Nouvelles, texte intégral

Ce volume rassemble tous les recueils de nouvelles de Béatrix Beck: Recensement, Vulgaires vies, Moi ou autres, Prénoms. "Le moins qu'on puisse dire est que Béatrix Beck aura été laconique en tout. Orpheline presque au berceau, jeune fille très tôt instruite des illusions et des vérités discontinues, veuve précoce, c'est dans le pointillé qu'elle trouve sa juste mesure. Béatrix Beck est l'écrivain du perpétuel inachèvement des choses terrestres. Du pointillé au pointillisme, il n'y a qu'un pas d'école: c'est dans cet "isme" là qu'on tentera d'enfermer l'impossible sauvageonne, dès ses premiers livres. Béatrix est un écrivain insouciant, mais extraordinairement véloce. Elle a pris l'habitude d'écrire sur ses genoux, comme quelqu'un qui s'attendrait à décamper très vite. Sa phrase ne s'installe jamais, et il n'est pas de style moins posé que le sien. Tout passe comme un délire léger, qui vous laisse l'impression saisissante de traverser une allégorie de l'histoire humaine. Aucun romancier peut-être, dans la période contemporaine, n'aura donné cours plus libre à sa fantaisie. Ses récits sont traversés d'étranges créatures. On y croise des gargouilles mérovingiennes qui jurent comme des charretiers, des chats qui parlent comme vous et moi, des villages qui disparaissent du Chaix sans crier gare, des nains de jardin qui ont une très haute opinion d'eux-mêmes, un illettré qui rêve de devenir éboueur, des anges en danger de pétrification, une brocanteuse qui devient écrivain. Si elle pouvait se faire encore plus petite qu'elle n'est, la reine Béatrix se cacherait dans le bonnet de Njördhr son nain de jardin, ou dans l'œil de son chat, ou dans n'importe quoi d'un peu féerique comme ce personnage de Moi ou autres qui rêve de se blottir dans son étui à lunettes. Histoire, quand même, au cas où le monde ferait plaisir à voir, de n'en rien manquer". Jean-Louis Ezine.

09/1998

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Littérature française

Orfex

Alix Koepler, chercheuse en neurobiologie, qui travaille à la mise au point d'un robot dernière génération, se découvre atteinte d'une tumeur au cerveau. Inspirée par l'histoire de Shéhérazade, elle invente à son seul usage un robot narrateur imaginaire, d'apparence humaine, chargé de lui raconter des histoires afin de reculer l'heure de sa mort. Orfex, sorte d'Orphée expérimental, a la possibilité de changer d'aspect à sa guise, peut devenir blond ou brun, homme ou femme, et mène une existence autonome tout en restant en communication permanente avec Alix. Elle l'envoie en mission pour observer le monde, il lui transmet tout ce qu'il voit en temps réel. Un jour, dans un café, Orfex fixe son attention sur un couple qui se dispute. Sur les ordres d'Alix, il prend l'apparence d'une belle jeune femme pour les suivre jusqu'à leur appartement et les interroger en se faisant passer pour une enquêtrice. Quatre personnes vivent là. Orfex va recueillir des confidences, observer les passions qui déchirent l'étrange quatuor, et peu à peu le robot, enchanté par ses découvertes, par les étranges aspects de la nature humaine, se prend au jeu jusqu'à vouloir expérimenter l'amour même. Alix s'accroche désespérément à son robot narrateur, elle reçoit toutes ses informations comme les derniers échos d'une vie qu'elle est en train de quitter. Mais très vite, les fictions que lui découvre Orfex pénètrent dans sa vie... Et tandis que son robot découvre le langage, s'émerveillant de ses possibilités qu'il expérimente avec une inventivité jubilatoire, le sien se dérègle selon la progression de sa maladie, comme si la frontière entre elle et Orfex s'estompait à mesure. Patrick Laurent fait preuve, dans le dialogue croisé entre le robot et sa créatrice, d'une fantaisie langagière très joyeuse, tout en maîtrisant la construction complexe de sa trame narrative. Le lecteur y trouvera le plaisir d'une aventure littéraire audacieuse, émouvante, pleine de vitalité.

03/2016

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Histoire de France

Constant d'Aubigné. Père de Madame de Maintenon

Tout le monde n'a pas la chance - ou la disgrâce - de trouver un biographe de génie. Pour son malheur, Constant d'Aubigné a eu la mauvaise fortune de rencontrer ale sien en la personne de son père qui l'a accablé de sa malédiction en maintes rencontres et singulièrement dans ses Mémoires, où il a voué son fils aux gémonies moins en raison de ses dépotements que pour avoir trahi une cause à laquelle Agrippa d'Aubigné avait consacré le meilleur de son activité au cours de sa longue existence. Le pire est que tous ceux qui se sont depuis intéressés au père de Madame de Maintenon ont adopté la même optique et n'ont voulu voir en lui qu'un abominable renégat. La vérité est moins simple. Certes, Constant d'Aubigné ne saurait passer pour un parangon de vertu. Mais si on le replace dans le contexte où sa vie s'est déroule, on s'aperçoit qu'elle participe du trouble et des désordres où la Noblesse s'est débattue au moment où la Monarchie a commencé à s'affermir et à surmonter la crise déclenchée par les Guerres de Religion. A la lumière de cette évolution, Constant d'Aubigné apparaît alors moins comme le singulier chenapan que son père nous a dépeint et ses autres biographes après lui, que comme un échantillon assez accompli de cette turbulente noblesse du début du XVIIè siècle, toujours en fermentation en attendant d'être matée par Richelieu, puis asservie par Louis XIV, qu'une ironie du sort devait faire le gendre du fils de l'auteur des Tragiques et de l'Histoire Universelle ! Fruit de longues recherches, bénéficiaire de documents ignorés des précédents biographes d'Agrippa d'Aubigné, de son fis et de sa petite-fille, ce livre nous est proposé par un érudit que ses travaux ont depuis longtemps désigné à l'attention des meilleurs spécialistes des XVIè et XVIIè siècles.

01/1971

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Histoire internationale

Nul droit, nulle part. Journal de Breslau, 1933-1941

Historien, Willy Cohn est l'une des figures intellectuelles majeures de la Breslau juive de l'entre-deux-guerres. Préoccupé par le cours des choses dès l'avènement de Hitler, Willy Cohn se fait pour sa descendance, comme pour la postérité au sens large, le chroniqueur du destin des Juifs et du judaïsme avant ce qu'il pressent devoir être la fin d'un monde, le sien et celui des siens. Il consacre donc toutes ses forces, jusqu'aux dernières heures avant sa déportation, à écrire et fait en sorte de remettre en lieu sûr un témoignage qui s'avère exceptionnel. Il le fait en historien, qui enregistre les restrictions des droits, les spoliations, les privations ; en Juif allemand, qui tient désespérément à l'Allemagne pour laquelle il a combattu durant la Première guerre mondiale ; en homme pieux qui croit à la force de l'histoire juive, il fait part des contradictions qui le minent, de ses hésitations sur la conduite à tenir : fuir ou non, que faire en Palestine ? Il n'eut pas le temps ni les moyens de partir et fut assassiné avec sa seconde femme et leurs deux fillettes à Kaunas en Lituanie, tandis que sa première femme fut gazée à Auschwitz. Avec cette version abrégée, le Journal de Breslau ici présenté nous livre un document précieux, que la presse allemande a comparé au témoignage de Victor Klemperer, et qui a eu un retentissement immense à sa parution. Il nous fait prendre exemplairement la mesure de ce que fut la destruction programmée des Juifs en Europe sous le nazisme. Né en 1888 à Breslau, alors ville du Reich, (aujourd'hui Wroclaw en Pologne), Willy Cohn enseigne l'histoire au lycée et se consacre à des recherches sur l'histoire de la Sicile à l'époque normande. Ses ouvrages font aujourd'hui encore référence. Politiquement engagé, il écrit notamment des biographies sur Marx, Engels, Lassalle, et rédige des articles sur l'histoire juive. Il a également laissé des Mémoires. Traduit de l'allemand par Tilman Chazal

03/2019

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Histoire internationale

J'ai vu la misère. Récit d'une Amérique en crise

L'Amérique de 1934 est plongée dans la Grande Dépression. Souhaitant réunir un autre type d'informations que celles récoltées par les fonctionnaires de l'administration, Harry Hopkins, proche de Roosevelt et directeur de la FERA (Federal Emergency Relief Administration) constitue une équipe de seize "enquêteurs", composée pour l'essentiel d'écrivains et de journalistes, et confie à chacun d'entre eux une région du pays particulièrement touchée par la crise. Martha Gellhorn, la plus jeune du groupe, est envoyée en Caroline du Nord, dans les villes ruinées par la fermeture des usines textiles. Des semai­nes durant, confrontée à la misère et au désespoir de la population, elle accumule des dizaines d'interviews, visite villes et bidonvilles, enregistre tout ce qu'elle voit et tout ce qu'on lui raconte. La matière de ses rapports pour la FERA nourrit quatre novellas réunies sous le titre anglais de The Trouble I've Seen, emprunté au célèbre negro-spiritual éponyme. Martha y suit le destin de cinq personnages, à l'existence brisée par la crise : Mme Maddison, admiratrice du président Roosevelt, prend part à un programme de réhabilitation rurale contre l'avis de ses enfants ; Joe et Pete, ouvriers et syndicalistes, perdent leur emploi après avoir participé à une grève visant à améliorer les conditions de travail ; Jim, jeune homme ayant fini par trouver un poste, en vient à voler son employeur afin que la femme qu'il aime et lui puissent être convenablement vêtus lors de leur mariage ; Ruby, une petite fille de onze ans, rejoint un groupe de jeunes prostituées dans le seul but de s'acheter des bonbons et des patins à roulettes. Le livre appartient au rayon de la fiction, mais son contenu, tout ce qui en fait la chair, relève du reportage. Il parut en 1936 aux Etats-Unis et en Angleterre, et fut salué par une critique élogieuse. "Je tiens Martha Gellhorn pour un écrivain véritablement remarquable", écrit HG Wells dans la préface.

05/2017

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Sciences historiques

La fin des terroirs. La modernisation de la France rurale (1870-1914)

Voici un portrait saisissant, nouveau, étrange du paysan français du XIXe siècle. Etrange en effet, et étranger, ce " sauvage " couchant dans des huttes sur des bottes de fougère, largement illettré, ignorant le système métrique, la monnaie et la langue française, parfois même le plus grand pays au-delà du sien. Les proverbes - ce livre en fourmille -, les chansons et les contes populaires, les témoignages des contemporains - fonctionnaires, magistrats, prêtres, militaires, instituteurs, touristes - constituent la palette de l'historien Eugen Weber. L'un des bénéfices de son approche est de faire apparaître le fossé qui sépare la France des villes de la France des campagnes, et la diversité de ces dernières. Fiction d'une nation une et indivisible, qui ne fut réalisée qu'au XXe siècle. La communauté paysanne n'est pas une non plus. De notables différences existent entre les paysans bretons et ceux du Limousin, de l'Ardèche, des Alpes, du Morvan, des Pyrénées, entre les parlers, les coutumes, l'alimentation, l'habitat, les modes de cultures... Autant de chapitres encore sur les fêtes et les veillées, la religion, l'émigration, la criminalité et la nuptialité, les communications et la politique, les foires et les marchés, la circulation des nouvelles... Une foison de détails tantôt saugrenus, tantôt monstrueux, insoupçonnés. Weber fait renaître, ce monde disparu. Car le " sauvage " s'est urbanisé, civilisé, policé. Il a gagné les villes, parce que c'est là qu'on peut gagner sa vie ; et les modes des villes l'ont gagné à leur tour. Les grandes peurs, les anciennes croyances, la misère, les maladies ont reculé. Comment ce monde est-il passé de son isolement à l'ouverture sur l'extérieur, d'une économie de subsistance à une économie de marché, de l'usage de la langue locale à celui de la langue officielle ? Weber analyse les facteurs de changement : la francisation de la France.

01/1998

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Littérature française

HKZ. Le livre du revenir

HKZ est le récit d'une amitié entre une femme qui a vécu une vie extrêmement libre et un homme deux fois moins âgé qu'elle, qui décide d'écrire ce qui se passe et s'est passé à partir du moment où il comprend qu'elle va mourir. Il s'agit de saisir ce qui déjà commence à s'estomper, la maladie rongeant la mémoire d'Hermine Karagheuz. Antoine Mouton l'a rencontrée à Saorge, lors d'une résidence d'écriture, alors qu'elle y était pour lire les Elégies de Duino de Rilke : il s'était proposé pour être son souffleur, à présent qu'elle est malade, il souffle encore. Le présent, le passé, le poème : dire tout ce qui bientôt ne sera plus. Faire le portrait de celles et ceux qui se réunissent pour tenter de faire des derniers jours de leur amie des jours de vie. Le livre raconte aussi ce que c'est que de vieillir alors qu'on n'a pas eu d'enfant : qu'est-ce qu'il est possible d'inventer, par l'amitié et la qualité des relations tissées au fil des années, d'autre que les liens du sang. HKZ est le portrait d'une femme multiple, qui a été comédienne, qui a écrit, qui a aimé, milité, dessiné, qui a rencontré toutes sortes de gens, qui s'est intéressée à tout ce qui l'attirait, sans frein, sans souci de cohérence. Au moment de sa mort, la cohérence est là malgré tout. Quelque chose a créé l'unité. L'âme, peut-être. Cette question de l'âme est ce qui conduit le récit d'Antoine Mouton. Mais c'est aussi un texte, que l'auteur trouve dans les archives de son amie, écrit par elle. Il le place au milieu du sien, parce que la littérature est exactement comme la vie : pleine de rencontres possibles.

03/2023

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Sociologie du travail

Professionnaliser l'intime. Le travail à domicile : réalité et complexité

" L'auteure de cet ouvrage est une curieuse de la vie. Elle nous emmène là où nous n'aurions pas pensé aller. Nous découvrons celles qui sont dans une maison qui n'est pas à elles, dans une famille qui n'est pas la leur, à aimer un enfant qui n'est pas le leur mais qu'elles aiment comme le leur. Cette situation crée un sujet vaste, complexe et bien souvent ambigu qui est présenté avec humanité et de réelles références culturelles. Nous sommes entre le don de soi et le domestique, entre le banal et l'essentiel. Une déclinaison de différents termes essentiel concernant "la femme à la maison" et ses différentes fonctions nous situent les fondamentaux de cette situation. Une recherche sur les activités féminine d'éducation, de care, d'entretien de la maison, d'ingéniosité demandée à la femme pour assumer les différentes dimensions de ses fonctions de "maîtresse" nous invite à découvrir une rétrospéctive sociologique de la femme au foyer. Nous apprenons l'histoire des nourrices, entre la mythologie et certaines fictions issues de la littérature enfantine ou des romans qui furent portés au cinéma ? ; combien les nourrices furent et sont encore importantes ! Mais ce sont les témoignages de ces femmes-assistantes parentales qui sont l'essentiel de cet ouvrage. L'auteure leur laisse la parole. Chacune nous entraine au coeur du sujet : l'amour inconditionnel pour un enfant qui n'est pas le sien. Ces multiples témoignages au coeur d'un réseau familial, où ce sont elles qui font les tâches invisibles, expriment un réel choix de leur part. L'ensemble de cet ouvrage est illustré, mettant en relief la diversité des situations qui donnent place aux enfants. L'auteure n'est pas une rêveuse Elle fait des propositions pratiques, reprenant un des termes de son titre : la professionnalisation. " Extrait de la préface de Bernadette Moussy

01/2023

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Littérature française

La comédie humaine. Un début dans la vie

" Les chemins de fer, dans un avenir aujourd'hui peu éloigné, doivent faire disparaître certaines industries, en modifier quelques autres, et surtout celles qui concernent les différents modes de transport en usage pour les environs de Paris. Aussi, bientôt les personnes et les choses qui sont les éléments de cette Scène lui donneront-elles le mérite d'un travail d'archéologie. Nos neveux ne seront-ils pas en- chantés de connaître le matériel social d'une époque qu'ils nommeront le vieux temps ? Ainsi les pittoresques coucous qui stationnaient sur la place de la Concorde en encombrant le Cours-la-Reine, les coucous si florissants pendant un siècle, si nombreux encore en 1830, n'existent plus ; et, par la plus attrayante solennité champêtre, à peine en aperçoit-on un sur la route en 1842. En 1842, les lieux célèbres par leurs sites et nommés Environs de Paris, ne possédaient pas tous un service de messageries régulier. Néanmoins les Touchard père et fils avaient conquis le mono- pole du transport pour les villes les plus populeuses, dans un rayon de quinze lieues ; et leur entreprise constituait un magnifique établissement situé rue du Faubourg Saint-Denis. Malgré leur ancienneté, malgré leurs efforts, leurs capitaux et tous les avantages d'une centralisation puissante, les messageries Touchard trouvaient dans les coucous du Faubourg -Saint-Denis des concurrents pour les points situés à sept ou huit lieues à la ronde. La passion du Pari- sien pour la campagne est telle, que des entreprises locales luttaient aussi avec avantage contre les Petites-Messageries, nom donné à l'entreprise des Touchard par opposition à celui des Grandes-Messageries de la rue Montmartre. A cette époque le succès des Touchard stimula d'ailleurs les spéculateurs. Pour les moindres localités des environs de Paris, il s'élevait alors des entreprises de voitures belles, rapides et commodes, partant de Paris et y revenant à heures fixes, qui, sur tous les points, et dans un rayon de dix lieues, produisirent une concurrence acharnée. . ".

02/2023

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Littérature française

Les quatre vies d'un amour

Voici le roman vécu d'une communion des âmes et des corps, d'un amour clandestin, insulaire, cérébral et tragique puisqu'il s'interrompt brutalement par la mort de la femme aimée, sur une plage, après qu'elle a porté secours à un enfant qui se noyait. Une brûlante et poignante valse à quatre temps, ou une symphonie en quatre saisons : l'idylle, l'amour, les retrouvailles, puis l'absence. Une passion de sept années, saisie sur le vif de quatre carnets de voyages effectués sur les pas de Lou Andréas Salomé. Avec Nietzsche à Sils Maria, avec Rilke à Duino, avec Dostoievski à Saint Petersbourg, puis dans le brutal désert des années de deuil, quand le narrateur tente de comprendre la tragédie qu'il vit, ce "Nous" qu'elle et lui furent, et comment tout ce à quoi ils ont voulu échapper a fini par les rattraper. Le narrateur déchiffre l'énigme de ce qui l'attache à cette femme déjà plusieurs fois mariée, déjà plusieurs fois mère, lourde de ses secrets et de ceux des patients qu'elle analyse ; de ce qui l'en a détaché ; de ce qui les a fait se retrouver. L'énigme d'une femme complexe, aux prises avec ses contradictions, ambivalente quant à son époque si peu freudienne ou le milieu intellectuel qui est le sien, une femme éperdue de liberté qui pressentait sa fin prochaine. Le narrateur ne s'épargne pas et traque les signes qu'il n'a pas su lire, les indices de la mort qui la travaillait avant de l'emporter. La vie qui se prolonge après qu'elle s'est éteinte. La clandestinité qui se retourne en occultation quand personne ne veut plus vous savoir veuf, puisque c'est à la famille officielle que va la compassion. Point de pensée magique ici : dans un style étincelant, une tentative d'élucidation au scalpel du mystère d'une relation magnifique, de l'amour buissonnier, d'une longue conversation que la mort interrompt mais que la littérature poursuit à l'infini.

03/2023

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De Gaulle

Après tant de silences

Fille d'un baron du gaullisme, Olivier Guichard, et femme d'un prince giscardien, Ladislas Poniatowski, l'auteure a grandi et vécu au sein de la Ve République. Et par son mariage insolite qui rapprochait deux clans ennemis, elle s'est retrouvée en plein coeur du milieu politique de cette époque. Fille d'un baron du gaullisme, Olivier Guichard, et femme d'un prince giscardien, Ladislas Poniatowski, l'auteure est journaliste et a longtemps dirigé la rédaction de magazines féminins. Elle a grandi et vécu au coeur de la Ve République. Par son mariage insolite qui rapprochait deux clans ennemis, elle s'est retrouvée plongée dans les milieux de pouvoir à l'époque la plus romanesque de notre histoire récente. Elevée à l'ombre de la Croix de Lorraine, Constance Guichard-Poniatowski a appris à prononcer " maman " en même temps que le nom du général de Gaulle et des hommes qui l'entouraient. L'ardeur de leurs convictions et la ferveur de leurs discussions électrisaient l'appartement familial où, béate d'admiration devant tant de héros, elle s'est laissé écraser par le piédestal sur lequel elle les avait placés. En particulier, le premier d'entre eux, Olivier Guichard, dont le caractère et l'engagement auprès du général de Gaulle et de son ami Georges Pompidou ont fait un père absent et " inatteignable ". Constance Guichard-Poniatowski décrit un milieu cadenassé entre silences et secrets de famille, en partie liés à son grand-père paternel, Louis Guichard, qui fut directeur de cabinet de l'amiral Darlan sous le régime de Vichy, mais aussi à un mode d'éducation : " Dans la famille Guichard, on la ferme sur tout ce qui est vraiment important et on fait sien le silence de plomb qui règne. " Elle a mis du temps à s'en libérer, c'est désormais chose faite. Avec lucidité, non sans humour, elle déboulonne toutes ces statues de Commandeur dans un récit intime qui n'a rien d'un règlement de comptes : la vérité tout au plus.

10/2022

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Mouvements artistiques

Frank Auerbach. The Charcoal Heads

Accompanying an exhibition at the Courtauld Gallery, London, Frank Auerbach : The Charcoal Heads presents a remarkable series of hauntingly beautiful largescale drawings by the artist. The catalogue includes a new piece of writing on one of the drawings from critically acclaimed novelist Colm Tóibín. This catalogue explores one of Frank Auerbach's most remarkable bodies of work - a series of large-scale portrait heads made in charcoal, produced during his early years as a young artist in postwar London. Auerbach (b. 1931) spent months on each drawing, working and reworking them during numerous sessions with his sitters. This prolonged and vigorous process of creation is evident in the finished drawings, which are richly textured and layered. Auerbach would sometimes even break through the paper and patch it up before carrying on. His heads thus emerge from the darkness of the charcoal with burning vitality, born of an artistic as well as a physical struggle with the medium. The process of repeated creation and destruction, of which these images bear the visible scars, speaks profoundly of their times, as people rebuilt their lives after the ruination and upending of the war. The exhibition will be the first time Auerbach's extraordinary drawings, made in the 1950s and early 1960s, have been brought together as a comprehensive group. They will be shown together with a selection of paintings he made of the same sitters ; for the artist, painting and drawing have always been deeply entwined. The accompanying catalogue - by Deputy Head of The Courtauld Gallery, Barnaby Wright, and with an essay by one of the greatest contemporary voices in the English language, Colm Tóibín - is the first publication to explore in depth this magnificent series. Tóibín spent several hours one afternoon in front of Auerbach's Self-Portrait (1958), which features on the front cover of the book, looking closely and taking notes. His essay is an account of his experience and offers new insights into the work and the nature of self-portaiture.

03/2024

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Littérature française

REVUE PRESENCE AFRICAINE N°181-182 - Centenaire Alioune DIOP

Centenaire Alioune Diop -Colloque du 3 au 5 mai 2010 (Dakar) DISCOURS D'OUVERTURE / OPENING ADDRESSES Son Excellence, Maître Abdoulaye WADE, Président de la République du Sénégal. Wole SOYINKA, écrivain, président de la Communauté Africaine de Culture : "Alioune Diop - At the Centennial" Abdou DIOUF, secrétaire général de la Francophonie Assane SECK, président de la Communauté Africaine de Culture, section sénégalaise (CAC-SEN Yandé C. DIOP, directrice de Présence Africaine Editions, secrétaire générale de la Communauté Africaine de Culture. Panel I : PRESENCE AFRICAINE : DECOLONISATION ET DEVENIR CULTUREL DE L'AFRIQUE ET DE SES DIASPORAS. PRESENCE AFRICAINE : DECOLONIZATION AND THE CULTURAL FUTURE OF AFRICA AND ITS DIASPORAS. Panel II : PEUT-ON PARLER AUJOURD'HUI DU PANAFRICANISME ET DU MONDE NOIR ? PANAFRICANISM AND THE BLACK WORLD TODAY ? Panel III : LE ROLE SPECIFIQUE DES INTELLECTUELS AFRICAINS DANS L'ACTUALISATION DU PROJET ALIOUNE DIOP. THE SPECIFIC ROLE OF AFRICAN INTELLECTUALS IN THE UP-DATING OF ALIOUNE DIOP'S PROJECT. Panel IV : ACTUALITE DU PROJET PRESENCE AFRICAINE DANS LA PRODUCTION ET LA DIFFUSION DES SAVOIRS AU XXIE SIECLE CURRENT INTEREST OF THE PRESENCE AFRICAINE PROJECT IN THE PRODUCTION AND SPREAD OF KNOWLEDGE IN THE 21ST CENTURY Panel V : DIALOGUE AVEC LES JEUNES. ACTUALITE DU PROJET PRESENCE AFRICAINE : LA QUESTION DE LA TRANSMISSION DES MEMOIRES DIALOGUE WITH YOUNG PEOPLE. RELEVANCE OF THE PRESENCE AFRICAINE PROJECT : TRANSMITTING MEMORY DISCOURS DE CLÔTURE/CLOSING ADDRESSES Théophile OBENGA, égyptologue Noureïni TIDJANI-SERPOS Sous-Directeur général de l'UNESCO pour l'Afrique, président du comité de soutien de la Communauté Africaine de Culture - Discours de remerciements SERIGNE MAMADOU BOUSSO LEYE, ministre de la Culture de la République du Sénégal.

03/2011

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Histoire des idées politiques

Critique du nationalisme

Le nationalisme est une idéologie moderne. A léchelle de lhistoire, il représente un phénomène récent qui trouve son paroxysme dans lexaltation nationale au moment de la Révolution française. Bien quamorcé par la monarchie capétienne, le processus de centralisation sest effectué au détriment de lidentité des peuples de France. Historiquement, le nationalisme est dabord une idéologie de gauche qui sest progressivement déplacée vers la droite. Mais, elle a toujours été réactive si bien quaujourdhui la gauche (minoritairement) et la droite (majoritairement) sen réclament. La nation traditionnelle (la terre des pères) quil ne faut pas confondre avec la nation moderne (jacobine et assimilationiste) renvoie pourtant parfaitement aux Deux patries décrites par Jean de Viguerie. Dun côté la patrie traditionnelle et enracinée, de lautre la patrie moderne et révolutionnaire. Au moment où la mondialisation libérale sétend un peu partout sur la surface du globe, le nationalisme revient en force. Sil peut opérer des critiques pertinentes à légard de la première, ses réponses ne permettent pas de la pousser dans ses derniers retranchements et de proposer une alternative à lhypermodernité narcissique et hétérophobe du nationalisme révolutionnaire. Cest au nom dune conception traditionaliste et enracinée que lauteur de cet essai semploie à critiquer le nationalisme comme individualisme reporté au niveau de la nation. Face au "Right or Wrong, my country" (Quil ait raison ou tort, cest mon pays), Arnaud Guyot-Jeannin rappelle la parole prophétique de José Antonio Primo de Rivera : "Le nationalisme, cest légoïsme des peuples" . AUTEUR Arnaud Guyot-Jeannin est journaliste et écrivain. Il a publié récemment Les visages du cinéma : 35 portraits non-conformistes (Xénia, 2012) et LAvant-garde de la tradition dans la culture (Pierre-Guillaume de Roux, 2016).

10/2021

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Histoire de l'art

Postcolonial/Décolonial. La preuve par l'art

"Les liens entre l'art contemporain et les questions de colonialité, postcolonialité, et décolonialité sont anciens et multiples. Des artistes occidentaux et non-occidentaux, depuis plusieurs décennies déjà, s'en sont emparés pour produire des oeuvres qui témoignent de leurs engagements politiques, sociétaux et esthétiques. Des concepts que les études postcoloniales ont approfondies ou inventées - agency (agentivité), mimicry (mimétisme/simulacre), ou essentialisme stratégique -, en autant d'outils utiles à démêler la complexité des relations coloniales et, au-delà, de toutes les relations de domination, sont ainsi revisités par les artistes. D'autre part, des auteurs, relevant de ces champs d'études qui conservent aujourd'hui toute leur actualité politique et leur pertinence théorique, disent à leur tour l'intérêt qu'ils portent à la création contemporaine. Associant vingt historiens de l'art et chercheurs en littérature, philosophie, droit ou psychanalyse, Postcolonial/Décolonial. La preuve par l'art présente des travaux portant sur des démarches artistiques (Betye Saar, Fred Wilson, Sarkis, Lidwien van de Ven, Voluspa Jarpa, des artistes du collectif Mira au Mexique, Iris Kensmil, Jean Renoir, et bien d'autres), mais aussi sur des propositions institutionnelles (notamment initiées par le Centro de Arte y Comunicación de Buenos Aires, la Biennale de Venise ou le Van Abbemuseum d'Eindhoven), associées en de nouveaux réseaux de solidarités. Une place particulière est réservée aux singularités artistiques, théoriques et juridiques en Amérique latine, lieu d'émergence des théories décoloniales. Sous un angle historiographique et épistémologique, on trouvera ici des analyses des fondements historiques, théoriques et idéologiques du postcolonial dont les théorisations, loin de la saturation conceptuelle dont certains veulent les accuser, concernent particulièrement l'histoire de l'art. "

07/2021

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Critique littéraire

Bertran de Born, seigneur et troubadour. Trobada tenue à Hautefort les 26 et 27 juin 2009

Actes de la Trobada de Hautefort en 2009. A lire et déguster, ces approches croisées du mystère ou mestier à l'oeuvre en Bertran de Born compteront dans la littérature à lui dédiée par leurs avancées dans l'histoire et la personnalité du troubadour (Jean-Pierre Thuillat, William Paden, Jean-François Gareyte) et par le développement des thèmes empruntés à Dante par Stefano Asperti - salus, venus, virtus. Ils sont traités sous l'angle de la guerre (Jean-Marie Sarpoulet), de l'amour (Katy Bernard, Peter Ricketts) et de la vertu d'exercitatio du corps et de l'esprit (Walter Meliga, Gérard Gouiran, Dominique Billy). Reste à prêter l'oreille au trobar accompli de Bertran, grâce aux interprétations musicales inédites proposées en CD audio par Olivier Payrat, Michel Haze, Mick Rochard et Maurice Moncozet (Troba Vox ISRC FR-38X10). SOMMAIRE : Introduction à la Trobada par Jean Gagnayre ; Le sen de Bertran de Born, par Walter Meliga ; La transmission de Hautefort des Lastours aux Born : une révision, par Jean-Pierre Thuillat ; Le morcellement du corps de la dame : de Bertran de Born au Roman de Flamenca, par Katy Bernard ; Bertran de Born : des divertissements au "divertissement" , par Gérard Gouiran ; Bertran de Born et la fin'amor, par Peter Ricketts ; Hautefort, berceau du Trobar ? par Jean-Fr. Gareyte ; Imaginer Bertran de Born... par William Paden ; La guerre dans le Roland occitan, la Chanson de la croisade albigeoise et les poésies de Bertran de Born, par Jean-Marie Sarpoulet, ; Ben grans avoleza intra, C'est une bien grande bassesse qui encrasse les ongles d'Aemar, par Dominique Billy ; Conclusions de la Trobada par Marie-Françoise Notz.

01/2010

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Histoire internationale

Chiang Kaï-shek. Le grand rival de Mao

"Brutal et tyrannique. Irritable. Vaniteux, têtu, méchant, extravagant, jaloux, avare, luxurieux, arrogant. Aime à se donner en spectacle et fanfaronne sur sa richesse." Ainsi se décrit sans fard Chiang Kaï-shek (1887-1975), à l'âge de 31 ans, dans son journal de 16 000 pages conservé à l'université de Stanford. Brutal, le jeune Chiang l'est assurément : à Shanghai, il n'hésite pas à assassiner pour le compte du gang de la Bande Verte, à battre sa première femme ou à malmener les soldats placés sous ses ordres. Après la mort de son mentor, Sun Yat-sen, en 1925, le "général rouge" saisit sa chance en s'emparant du Guomindang, le Parti nationaliste. Désormais marié à la belle et brillante Meiling, qui lui sert de conseillère occulte et d'interprète auprès des Etats-Unis, il s'attache à réunifier la Chine, massacrant ses alliés communistes de jadis et soumettant les seigneurs de la guerre. Pendant douze ans, il mène un double combat : à l'extérieur contre les Japonais, à l'intérieur contre les communistes. Si, à la fin de la Seconde Guerre mondiale, cet habile stratège est considéré, avec Churchill, Franklin Roosevelt et Staline comme un des "Quatre Grands", il ne se montre pas à la hauteur de son destin et doit capituler en 1949 devant Mao, son rival de toujours. Exilé à Taïwan, il impose sur l'île sa dictature et tente en vain de reconquérir une Chine continentale perdue. Une biographie monumentale, fruit de cinq années de recherches, qui redonne à cette figure majeure du XXe siècle la place qu'elle mérite dans l'Histoire.

08/2016

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Littérature française

Du rêve pour les oufs

Il vient te chercher en bas de chez toi dans sa Ford Focus gris métal, t'ouvre la portière, te demande si tu as passé une bonne journée, et te complimente sur ta tenue vestimentaire. Toi, tu te sens belle, tu le regardes amoureusement en te disant que tu es bien avec lui. Alors vous sortez de la caisse, il se remet les burnes en place et il rote, toi, tu trouves ça dégueulasse mais tant pis, tu le kiffes. Il utilise le verrouillage centralisé à distance, tut-tut, par-dessus son épaule, tu trouves ça super-classe, il est glamour, ça te plaît, tu l'aimes. Il t'annonce qu'il t'emmène au resto, tiens, ça n'arrive pas souvent. Comme tu regardes les films à l'eau de rose le dimanche après-midi à la télévision, tu crois qu'il va te faire sa demande en mariage. Mais au milieu de ta salade minceur, il t'explique qu'il a rencontré quelqu'un d'autre, que c'est une nana géniale et qu'il sen va avec elle à Grenoble. Il plie bagage la semaine prochaine donc tu serais sympa de lui rendre la perceuse qu'il t'a prêtée et tous ses disques de Barry White. Et en passant, on partage l'addition ? Alhème a 24 ans, un père qui a perdu la boule, un frère qui tourne mal, des petits boulots sous-payés, des copines mariées et un don pour attirer les ploucs. Dire qu'elle a tout pour être heureuse serait donc exagéré. Mais de sa cité d'Ivry à son Algérie natale en passant par les cafés parisiens, elle ne peut s'empêcher de promener un regard amusé sur ceux qui traversent sa vie. Ces " oufs " qui la font rire même si, souvent, elle a envie de " péter un boulard ".

08/2006

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Littérature française

Lettres à sa voisine

"C'est un vrai petit roman, fondé sur une surprise : la découverte de ces vingt-trois lettres à une dame (et trois à son mari) dont nous ne savions rien, et qui se trouve avoir été la voisine de Marcel Proust, au troisième étage du 102 boulevard Haussmann, Mme Marie Williams, épouse, en deuxièmes noces, d'un dentiste américain, le docteur Charles D Williams, qui exerçait, lui, au deuxième, c'est-à dire au-dessus de la tête du pauvre Marcel : d'où bien des drames vécus par ce phobique du bruit. Un roman par lettres, dans lequel les deux épistoliers rivalisent de style. Proust déploie à l'égard de Mme Williams tout son charme, fait briller son humour, sa culture, son art du compliment. C'est qu'il éprouve pour cette autre recluse, par-delà le désir de plaire à une voisine qui détient les clés du silence, une sympathie réelle, de l'amitié, une forme d'affection. Nous n'avons malheureusement pas les lettres de Mme Williams. De quoi est-il question dans ces lettres ? Du bruit d'abord, des travaux à l'étage du dessus, qui torturent Proust pendant ses heures de sommeil et de travail. Il est aussi question de musique, parce que Mme Williams aime la musique et joue de la harpe ; de roses, naturelles et métaphoriques, échangées avec les lettres ; mais aussi de la maladie (la sienne et celle de Mme Williams) ; de la solitude. Le ton est celui de l'amitié, de l'intimité de plau sen plus grande. Nous n'avons pas les dernières lettres envoyées par Proust. Contenaient-elles des adieux touchants ? Elle quitte le boulevard Haussmann en même temps que Proust. Contraint de s'en aller par l'avant de l'immeuble, il déménage le 31 mai 1919. Proust n'a parlé de Mme Williams à personne".

10/2013

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Religion

Les sens spirituels et la vision de Dieu selon Syméon le Nouveau Théologien

L'oeuvre pastorale et mystique de Syméon le Nouveau Théologien (vers 949) s'inscrit dans le droit fil de la plus pure tradition grecque au sen du christianisme antique. Une fête de la lumière, un éveil enthousiaste de l'intelligence, une fascination rationnelle de tout l'être exposé au mystère indicible de Dieu, tels sont les traits marquants de l'expérience intérieure vécue par Syméon et transmise par lui dans les mots simples de la prédication ordinaire. Moine à partir de l'âge de 27 ans, à Constantinople, cet écrivain sans ambition littéraire était destiné à devenir l'un des grands auteurs mystiques byzantins. Bernard Fraigneau-Julien pénètre jusqu'au coeur intime de l'univers spirituel de Syméon, en s'attachant à sa notion centrale, celle de la vision de Dieu. Une première partie de l'ouvrage déploie les richesses de la tradition séculaire où s'inscrit le message de Syméon. Origène, Grégoire de Nysse, le Pseudo-Macaire, Diadoque de Photicée, Maxime le Confesseur sont interrogés, à tour de rôle, sur leur doctrine des sens spirituels et de la vision de Dieu. La seconde partie analyse en profondeur cette doctrine chez Syméon lui-même. Un solide chapitre d'anthropologie théologique résume les traits classiques de la conception de l'homme, imprégnée de la Bible, telle que Byzance la légua, par l'entremise de Syméon, au deuxième millénaire chrétien. Une brillante étude de la vision de Dieu clôt le volume. La lumière d'un soleil toujours intact fait que l'oeil voit. De même, Dieu nous donne de le contempler en notre conscience vive sans rien perdre de son mystère radical. Ce n'est pas le moindre paradoxe de Syméon que d'insister sur ce qu'une pareille expérience a de sublime, et de la proposer aux humbles fidèles comme un état permanent de leur bonheur de croire.

07/1985

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Policiers historiques

L'énigme du code noir. Une nouvelle aventure de Nicolas Le Floch

Jamais dans sa longue carrière, Nicolas Le Floch n'avait vu pareils crimes. Au printemps 1791, on retrouve successivement deux cadavres dans le quartier du Luxembourg à Paris : le pre>mier a une jambe et un bras coupés, le second le dos labouré de dizaines de coups de fouet ; pour faire bonne mesure, tous deux ont été pendus, ce qui a causé leur mort. Ces deux grands seigneurs assassinés sont propriétaires de plantation à Saint-Domingue. Avec son ancien adjoint Bourdeau, Nicolas, agent spécial de la monarchie, découvre que ces mutilations sont calquées sur les punitions infligées aux esclaves fugitifs par les planteurs des colonies, selon les stipulations du "code noir" établi par Louis XIV pour réglementer la répression des fautes commises par les esclaves des colonies françaises. S'agit-il d'une ven>geance venue des îles ? Ou bien d'un complot bien plus tortueux commis dans une intention politique ? Dans le Paris révolutionnaire de 1791, tandis que l'Assemblée constituante tente de stabiliser le royaume et que Louis XVI défend sa couronne au palais des Tuileries, en butte aux émotions populaires suscitées par les patriotes les plus intran>sigeants, les deux policiers tentent de démêler cet écheveau complexe sur fond d'affrontements entre les factions politiques. Au cours de cette intrigue haletante, il devra comprendre la bataille qui s'ouvre sur l'abolition de l'esclavage, entre la Société des Amis des Noirs qui défend l'égalité des droits et le club Massiac, qui réunit dans une association puissante les intérêts coloniaux. Il devra surtout combattre les criminels redoutables de la "bande de l'Homme Vert" qui a élu domicile dans les carrières souterraines de Paris, tout en surmontant l'imbroglio sentimental qui oppose Laure de Fitz-James et Aimée d'Arranet avec qui il entretient une double liaison qui le mettra en fâcheuse posture.

10/2022

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Policiers

Balles d'argent

Anéanti par une rupture amoureuse, dépendant de son psy, l’inspecteur Edgar Mendieta, alias le Gaucher, s’oublie dans un travail acharné. Il enquête sur le meurtre de Bruno Canizales, avocat aussi prestigieux que décrié pour sa vie dissolue et fils d’un ancien ministre de l’Agriculture retrouvé la tête perforée d’une balle en argent. Le téléphone de Mendieta ne cesse de sonner et l’inspecteur, harcelé par son supérieur, découvre que sa route est jonchée de nouveaux cadavres. Qui se cache derrière ces crimes ? Les narcos ? Les politiciens soucieux de nettoyer le terrain avant les élections ? Les membres de l’étrange Petite Fraternité Universelle, dont Canizales faisait partie ? Mendieta s’escrime à trouver les coupables et à faire son travail à grands coups d’adrénaline et avec une bonne dose d’humour. Il court les bars et les villas huppées, croise des journalistes et de charmantes lesbiennes, pour finir par démêler un écheveau où convergent des intérêts divers. Mais il est le seul à vouloir réellement aller jusqu’au bout, sans doute parce qu’il n’a rien à perdre. Avec Balles d’argent, l’auteur mexicain Elmer Mendoza nous plonge dans un Mexique âpre et rude où il ne fait pas bon vivre ni mourir. Loin des cartes postales et des plages de Cancun, nous évoluons dans une ville de la frontière américaine à la fois glauque et corrompue, une ville sans foi ni loi, pervertie par l’argent sale de la drogue où la violence est à chaque coin de rue. Le livre témoigne de la transformation radicale que connaît le pays depuis une dizaine d’années et d’un Mexique devenu la plaque tournante du trafic de cocaïne entre la Colombie et les Etats-Unis. Balles d’argent est servi par un style sec, nerveux et incisif qui suscite et retient l’empathie du lecteur dans un savoureux compromis d’élégance naturelle et d’humour. Cerné par la mort et une corruption endémique qui gangrène tout sur son passage, l’auteur n’oublie pas de porter un regard tendre sur ce pays qui est le sien et qu’il aime.

03/2011

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Récits de voyage

Le voyage en Bretagne. De Nantes à Brest, de Brest à Saint-Malo

Bretagne, « province de l’âme » : la Bretagne est sans doute la seule région française à pouvoir se prévaloir d’autant d’oeuvres de grands écrivains s’attachant à cerner son génie et la singularité de ses paysages ou de ses modes de vie. Ce parcours littéraire, premier en son genre consacré à toute une province française, égrène d’Armor en Argoat, au fil des rivages et jusqu’au plus profond de la Bretagne intérieure, les écrits qui lui sont consacrés et qui appartiennent à son histoire littéraire, depuis Jules César au premier siècle avant Jésus-Christ jusqu’aux auteurs de la fin du vingtième siècle aujourd’hui disparus. Au total, presque deux cents auteurs et deux cent soixante-dix textes, quelques mille deux cent pages. Au-delà de la situation des textes dans le temps et dans l’espace, le premier critère de choix a été le plaisir de la lecture et la qualité littéraire et narrative : textes d’humeur, mémoires, relation d’épisodes historiques, correspondances, notes de voyage, essais. Les grands classiques de la littérature de Bretagne sont évidemment là ; pour n’en citer que quelques-uns : Cambry, Chateaubriand, Renan, La Villemarqué, Le Braz, Segalen, parmi les Bretons, mais aussi Hugo, Michelet, Stendhal, Balzac, Flaubert, Gide ; plus proches, mais tous disparus : Loti, Colette, Max Jacob, Guilloux, Henri Queffélec, Gracq, Mac Orlan, Jean-Edern Hallier … des poètes aussi, des écrivains étrangers, de grands auteurs méconnus, de Tanguy Malmanche à Armand Robin ou Yves Elléouët… et parmi d’autres pépites : Vauban à Camaret, Alexandre Dumas à Roscoff, Sarah Bernhardt à la baie des Trépassés, Saint-Pol Roux en bimoteur au-dessus de la rade brestoise, Villiers de L’Isle-Adam au collège de Vannes, Marcel Proust à Beg-Meil, Joseph Conrad à L’Île Grande, Jean Cocteau à Pont-Aven, le philosophe Alain au Pouldu, Georges Simenon sur un chalutier de Concarneau, le général de Gaulle incognito dans sa DS noire, Le Corbusier à Lesconil, Albert Camus au cimetière de Saint-Brieuc, ou les plus ou moins courtes nouvelles d’Édouard Corbière, de Jeanne Nabert, d’Henri de Régnier et d’Émile Zola dont les formidables Coquillages de M. Chabre révèlent une facette ignorée.

05/2012

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Littérature française

Sur le sentier de la reussite.. Roman d'aventure en 2 grands chapitres

Sur le sentier de la reussite... du village Bouche B d'où sont originaires Essono, Malota, Rosa, Rebecca, Oumarou, Djakass et Salaka se trouvent plusieurs obstacles malgré l'étroitesse du chemin c'est une véritable dépravation même de l'unité nationale. Vae solo (malheur à l'homme seul) disaient les anciens ! Quant aux tribus, le danger aujourd'hui apparent est néfaste. Nous sommes convaincus que les tribalités conduisent par leur dynamisme à la fécondation des nationalismes qui peuvent à la fois jouer en faveur ou en défaveur du panafricanisme. Mais, en ce qui concerne le tribalisme, nous aimerions savoir en réalité ce qui conduit les porteurs de ses germes. En réalité, la structuration d'une société comme la nôtre devrait être tendue par une transcendance permanence. C'est-à-dire que l'homme devrait dépasser sa condition tribale ou ethnique pour émerger au niveau de la nation ou du continent. Nous appelons tribalisme, toute manifestation qui requiert de l'individu le moins parcellaire en fonction d'une parenté qui est souvent un hasard. La panoplie de relations qu'impose et qu'implique une nation est immense. Chacun y trouverait du sien où tous y trouveraient une puissance, une impulsion, disons une force progéniture et procréatrice. De toutes les manières, en art, en science, dans tous les domaines où l'humaine condition est mise en cause, les considérations subalternes au niveau de la tribu, de l'ethnie ou du clan constituent un égarement. Autrement, nous, demain tomberons dans le piège facile d'être chef avec sous chefs, secrétaires, plantons, d'anciens amis, compagnons, amis d'associations tribales tribalistes, tribalisant ou ethniques. Au point où nous en sommes dans ces villages de Malota et rose comme ailleurs, l'action nécessite une révision de l'organisation dans les éléments familiaux. Bamiléké, Batéké, fang, urungu... autant de domaines qui appartiennent à l'histoire (avec h minuscule), donc aux histoires qui ne nous ressemblent plus. Disons avec Robert Young que l'essentiel n'est pas de comptabiliser les gestes de l'homme sur la terre, mais de propulser l'homme dans le futur. C'est peut-être cela l'Histoire (avec H majuscule)

10/2016

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Littérature étrangère

La septième croix. Roman de l'Allemagne hitlérienne

Sept Allemands opposants au nazisme se sont enfuis d'un camp. Un formidable appareil policier est mis en branle pour les retrouver. Un seul des sept, Georg Heisler, aidé par les efforts tâtonnants de ses amis de jeunesse, parvient à passer en Hollande grâce à l'organisation rudimentaire de la résistance et à la solidarité ouvrière mondiale. La septième croix qui l'attend au camp de concentration reste vide. Et c'est la brèche qui laisse un passage à d'immenses espoirs. Ce roman, dont l'action se déroule en Rhénanie, constitue une somme des expériences vécues par divers acteurs de toutes les classes de toute la société allemande des années 1930. Dans ce roman de l'Allemagne nazie écrit pendant son exil en France, Anna Seghers dresse une fresque polyphonique et dépeint une société dans laquelle le national-socialisme révèle en chacun les aspects profonds de son être : héroïsme insoupçonné d'un tel, lâcheté de tel autre, ou simple peur existentielle et fragilité face à un système conçu pour broyer toute résistance visant non seulement l'individu mais sa famille, ses proches. Solidarité, inconscience, constance ou reniement de l'idéal, toute une palette des comportements humains est présente. Anna Seghers, qui pour écrire son récit a longuement écouté et interrogé des compatriotes dont l'exil était plus récent que le sien, trace le portrait d'une humanité proche de nous : " Nous avons tous ressenti comment les événements extérieurs peuvent changer l'âme d'un être humain, de manière profonde et terrible. Mais nous avons également ressenti qu'au plus profond de nous il y avait aussi quelque chose d'insaisissable et d'inviolable. " Ce roman a été publié pour la première fois aux usa en 1942 où il a connu un immense succès : une édition de poche a été même envoyée aux soldats américains partis libérer l'Europe. En France, il est publié dès 1947 dans une traduction que l'auteur avait refusée, puis en poche en 1986, les ayants droit n'ont pu en interrompre la vente qu'en 2010. Nous présentons ici une nouvelle traduction avec une postface de Christa Wolf.

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Histoire militaire

Korvettenkapitän Kentrat. Du croiseur Emden à l'U-196 (1925-1945)

Cet ouvrage est tout à fait exceptionnelle car il ne s'agit pas d'une simple biographie illustrée mais du récit documenté relatant la carrière du grand marin, né en 1906 en Moselle, entré dans la Reichsmarine en 1925, en tant que simple Matrose. Sa gourmette, aspirant officier, embarquant sur l'Emden pour un tour du monde dont les photos et le récit les accompagnant - via des lettres - est un rare et remarquable document géographique et ethnographique. Il participe ensuite à la guerre d'Espagne sur le Deutschland, attaqué par les Soviétiques. Il rejoint l'arme sous-marine en 1939 avec l'U-25, commande l'U-8 dès mai 1940, puis l'U-74, avec lequel il sauve trois naufragés du Bismarck. Il est décoré du Ritterkreuz en décembre 1941 et prend le commandement de l'U-196 en septembre 1942, avec lequel il réalise la plus longue mission d'un U-Boot, 225 jours de mer, rentrant à Bordeaux le 23 octobre 1943. il rejoint le Japon en septembre 1944, affecté à la base de la Kriegsmarine à Kobé, jusqu'à la fin de la guerre. Après-guerre, nous le retrouvons dans des amicales, avec l'amiral Dönitz. Il est décédé le 9 janvier 1974. Cet album présente une riche iconographie, environ 600 photos et documents en grande partie légendés de sa main, dont 130 photos concernant l'U-196, le sous-marin en pleine mer, des documents, et objets personnels. C'est un ouvrage jamais vu dans sa présentation, où nous retrouvons pas à pas la croisière de ce grand marin à travers ses documents personnels, le lettres qu'il écrivait à ses parents lors de ses escales. Nous l'avons réalisé à partir de ses archives personnelles, que nous avons acquises. celles-ci témoignaient de ce qu'il l'avait le plus marqué, dont son tour du monde. A travers ce qu'il avait conservé, cet ouvrage hors du commun est un peu le sien et vous permettra de suivre le destin personnel de ce marin, devenu commandant de sous-marin.

11/2022

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Photographie

Cindy Sherman. La rétrospective

Les photographies de Cindy Sherman ne sont pas des autoportraits. Bien qu'elle soit le modèle de ses propres personnages, là n'est pas l'essentiel. Sa démarche suppose qu'elle travaille seule et assume de multiples rôles : photographe, modèle, coiffeuse, maquilleuse, costumière, styliste. A l'aide de tout un arsenal de déguisements, de fards, de perruques et de prothèses, Sherman transforme à volonté son aspect et son environnement, créant une multitude de compositions et de personnages étranges, comme ceux du clown ou de la vedette de cinéma, ou d'autres tirés de l'histoire, de l'art ou des contes de fées. A travers ses travestissements, elle a crée une oeuvre étonnante qui dérange, amuse et choque, où le questionnement de l'identité croise celui, contemporain, du corps et de l'image. Cette rétrospective comprend ses oeuvres les plus récentes, dont certaines inédites. Cindy Sherman est une des figures les plus importantes de l'art contemporain, au-delà du seul domaine de la photographie qui est à priori le sien : elle a construit sa réputation internationale sur le travail conjoint, extraordinaire, qu'elle mène sur l'image et son corps depuis trente ans. Se prenant exclusivement pour modèle, elle s'est photographiée sous les aspects et les traits de personnages les plus différents, tout à tour comiques ou dérangeants, déplaisants ou émouvants. Pour élaborer ses photographies, Cindy Sherman assume les multiples rôles d'auteur, de metteur en scène, de maquilleuse de plateau, de coiffeuse et de costumier. Accompagnant une rétrospective majeure de l'artiste au MoMA, cette publication traite thématiquement des différents modes d'explorations de Sherman : artifice et fiction, mise en scène et théâtralité, culture pop, horreur, mythes, contes de fées et grotesque ; le sexe, le corps et les notions de genre et d'identité de classe. Parmi les oeuvres et séries, analysées ici, dont les célèbres Untitled Film Stills (1977-1980), Centerfolds (1981), History Portraits (1989-1990), deux séries récentes sont reproduites pou al première fois dans un ouvrage, dans la perspective de l'examen des derniers développements de l'oeuvre. L'artiste s'explique sur ces différentes voies à travers une interview extrêmement précise et fouillée avec le cinéaste atypique John Waters.

02/2012

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Lettres classiques

Ellénore. Volume 2

Duc de... , que nous nommerons le duc de Montévreux, s'étant vu contraint de se réfugier en France par suite des troubles de son pays, vint s'établir à Boulogne avec sa femme et ses enfants. Une modique fortune, encore diminuée par les sacrifices que le capitaine Mansley avait faits à son parti lui donnait à peine les moyens de soutenir honorablement sa famille. Un vieux nègre, dévoué aux intérêts de son maître, l'avait suivi dans l'exil, et son zèle infatigable secondait si bien son habileté, qu'il faisait à lui seul le service des quatre domestiques que son maître avait été forcé de renvoyer en Irlande. Après avoir fait le métier de valet de chambre le matin, Zaméo devenait cuisinier, puis à peine avait-il servi le dîner, qu'il conduisait les enfants à la promenade, et revenait ensuite soigner le capitaine Mansley que la goutte retenait sur son canapé. Il était le modèle des serviteurs, et même des amis ; car loin de profiter de la liberté que le capitaine lui avait donnée et des offres avantageuses qui lui avaient été faites par de riches maîtres, il était resté fidèle au sien, en dépit du malheur. Le soir, pour mieux dissimuler les fatigues de sa journée, et distraire les trois petites filles du capitaine de l'impression qu'elles ressentaient en voyant souffrir leur père et pleurer leur mère, il leur chantait des airs créoles, et leur apprenait la danse de son pays. Ellénore, plus jeune que ses soeurs, était la plus adroite à singer les mines du vieux nègre, aussi avait-il pour elle une admiration passionnée qui la lui faisait vanter sans cesse. On ne restait pas cinq minutes avec lui sans lui entendre parler d'Ellénore ; ses traits si fins, ses joues roses, ses beaux cheveux blonds, ses grâces enfantines, ses espiègleries surtout étaient un continuel sujet d'éloges. On ne pouvait les entendre sans éprouver le désir de connaître l'enfant qui les inspirait ; et c'est à cette exaltation singulière qu'on peut attribuer la curiosité, et par suite l'intérêt que la duchesse de Montévreux prit à Ellénore.

02/2023

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Sciences politiques

Le Front National. Une identité antirépublicaine

Au fil de son installation désormais patente dans l'espace politique français, le Front national est devenu un exceptionnel donneur de leçons de morale républicaine à ses adversaires politiques de droite et de gauche. Depuis plusieurs décennies, Jean-Marie, Marine, Marion-Maréchal le Pen et leurs équipes respectives ont multiplié les sermons édifiants, les anathèmes accusateurs et les appropriations autoproclamées, sur le thème de la République. Au soir des élections présidentielles du 7 mai 2017, Marine le Pen invoquait hautement cette République pour s'opposer au projet du nouveau président élu Emmanuel Macron. Pourtant, à partir d'une lecture précise de ses différents supports médiatiques internes (journaux, revues, magazines, ouvrages, sites web, etc.), ce livre montre toute l'identité antirépublicaine de ce parti politique. Cette identité antirépublicaine, le FN la décline de trois façons. Par le panthéon qui est le sien : les grandes figures intellectuelles historiques qui fondent son idéologie. Par les hommages qu'il rend à ses grands disparus : les défunts par lesquels il honore ses héros. Par son vivier relationnel : les activistes, militants et sympathisants qui gravitent en son sein en affinités idéologiques. Dans ce magma se croisent et s'entrecroisent des contre-révolutionnaires de toujours, des monarchistes éternels, des pétainistes nostalgiques, des collaborationnistes attitrés, des antisémites assumés, des racistes attestés, des anciens de la Waffen SS, des négationnistes militants, des fascistes et néofascistes fiers d'eux-mêmes, des Grecistes cultivés mais réactionnaires, des Gudars ultra violents, des identitaires aussi haineux qu'exaltés. Tous ont bafoué ou bafouent encore la Démocratie, la République, l'Egalité. Nul autre parti politique que le FN ne cumule en son sein un tel fatras de personnalités politiques, d'idéologues, de groupuscules, de symboles, de slogans et d'injures qui nient ou attaquent la République dans ses fondements. Cet ouvrage finit en disant que donner des leçons de morale républicaine à partir d'un tel fond antirépublicain relève d'un réel culot politique. Le Front national proclame souvent être le premier parti de France. Mais au regard de son identité réelle, il devrait être redéfini en premier parti antirépublicain de France.

08/2017