Recherche

Orizons

Extraits

ActuaLitté

Pédagogie

Je veux faire battre le coeur de l'école

Le cours Alexandre Dumas accueille cette année 108 enfants, de la maternelle à la 3è. L'école est située à Montfermeil, à deux pas de Clichy-sous-Bois et de la cité des Bosquets où avaient débuté en 2005 des émeutes qui avaient embrasé les banlieues. Dix ans plus tard le quartier a changé, et l'école en préfabriqué fait partie de ce vaste chantier. Elle a pour devise : Eduquer, Instruire, Cultiver, Orienter, des mots qui trouvent un écho particulier ici. L'enjeu est considérable : redonner le goût d'apprendre à des élèves déscolarisés ou démotivés, s'adapter à chaque enfant en fonction de son parcours et de son rythme, créer de l'harmonie au sein de classes diverses avec des enfants venant de tous les horizons. Albéric de Serrant nous raconte avec la passion qui l'anime la genèse de cette aventure exceptionnelle, comment cette école est née, qui sont les professeurs qui l'animent avec lui, leurs parcours atypiques, leur vocation, quelles méthodes ont été testées et retenues, quelles règles se sont imposées pour structurer la journée des élèves. Les rituels ont toute leur importance : chaque lundi dans la cour de l'école les objectifs de la semaine sont énoncés par le directeur, chaque matin dans cette même cour les élèves, en uniforme, assistent à la levée du drapeau, chaque midi pour les élèves, après le repas (préparé par les parents), c'est le temps des "services" : vaisselle, coup de balai dans la cour, chaque soir le directeur rend ses "avis" toujours devant l'ensemble des élèves... Le cours Alexandre Dumas fait partie de ces écoles qui changent la vie des élèves, qui fait naître des vocations, des passions, la curiosité. Albéric de Serrant nous raconte son parcours, celui d'un élève confronté à l'échec et aux fautes d'orthographe, celui d'un homme qui devait devenir prêtre et qui est finalement mari et père de cinq enfants, celui d'un directeur qui doute, qui cherche, et qui parvient à dénicher le talent que chaque enfant a en lui.

09/2015

ActuaLitté

Sciences historiques

Les Fermiers de l'Île de France. L'ascension d'un patronat agricole, XVe-XVIIIe siècle

A quelle position sociale les élites rurales de l'Ancien Régime pouvaient-elles prétendre dans un secteur pilote du capitalisme agricole ? Comment se sont-elles renouvelées ? Et quelle fut leur action dans les transformations de l'agriculture ? En retenant comme cadre les grandes exploitations de l'Ile-de-France, dont les solides corps de ferme marquent encore les paysages, et en suivant sur plus de quatre siècles la trajectoire d'une centaine de " dynasties " de fermiers, le présent ouvrage dégage l'étonnante mobilité dont a fait preuve un groupe social installé sur place depuis le Moyen Age et toujours là aujourd'hui. En dépit de chutes sévères, en particulier à l'époque de Louis XIV, l'histoire des gros laboureurs se place sous le signe d'une spectaculaire ascension. On assiste à l'émergence, à la consolidation puis à la métamorphose d'un patronnat agricole qui va bien au-delà de l'image convenue des " coqs de village ". Le rapport à la terre, le champ des relations, les niveaux de fortune, le mode de vie, les investissements économiques et culturels érigent les grands fermiers, qui contrôlent plus que jamais le plat pays, en citoyens du monde. Ce livre est aussi l'occasion de dresser un vaste tableau de l'économie rurale, en particulier pour les XVIe et XVIIe siècles. Techniques agricoles, pratiques agraires, orientations de production soulignent les facultés d'adaptation dont la grande culture fut capable aux portes d'un marché si stimulant avant même toute révolution agricole. Chez ces fermiers à grosses bottes qui gardaient un pied au village et plaçaient l'autre à Paris, les horizons s'ouvraient toujours. Agrégé d'histoire, docteur de l'université de Paris-I, Jean-Marc Moriceau est professeur d'histoire moderne à l'université de Caen. Président de l'Association d'histoire des Sociétés rurales, créée en 1993, il dirige avec Ghislain Brunel la revue Histoire et Sociétés Rurales.

12/1994

ActuaLitté

Littérature française

Tout pour elle

La sentence est l'emprisonnement à perpétuité. Calliopée Baumann parcourt le monde sans se soucier du lendemain. Mais un seul retour au bercail était non-négociable : celui à l'occasion de l'anniversaire de son frère, Jules. Seulement le destin place parfois des épreuves sur votre route sans que vous ne puissiez y échapper. Il suffira d'une halte de quelques heures dans un pays douteux pour que Callie se retrouve emprisonnée à tort. Les circonstances entourant cette incarcération ne lui permettent même pas de clamer son innocence ; elle ne risquerait non plus sa liberté, mais tout bonnement sa vie. Ainsi réduite au silence, cette injustice va la détruire à petit feu. Après tout, à quoi bon avoir des rêves lorsqu'on n'a plus aucun espoir de les réaliser ? Elle se résigne alors à une vie gâchée, une vie en cage. Mais c'était sans compter sur sa famille qui en décide autrement... On ne souhaite pas aux gens qu'on aime qu'ils abandonnent leur vie pour nous. Plongez dans ce récit où vous trouverez plus que vous ne cherchiez : amour certes, mais également rires, larmes, réflexions, désinvolture, ainsi qu'une abnégation de chacun de ses personnages. Une aventure haletante dont vous ne cernerez les contours que dans les dernières pages. Ce livre, c'était son rêve depuis ses 15 ans. Tiphaine Dechipre a suivi des études de droit des affaires en gardant toujours dans un coin de la tête que c'est le métier d'auteure qui ferait son bonheur. Le temps a passé sans que cette idée ne la quitte. Elle signe ici son premier roman, annonciateur d'une longue et belle série. Une fois son manuscrit confié à nos bons soins, elle souhaite explorer de nouveaux horizons et décide de rejoindre Madrid à vélo. Un roadtrip épique qu'elle relate sur son site Auteure-et-Globe-trotteur. com, et stoppé à cause du confinement. But the road is calling, to be continued...

09/2020

ActuaLitté

Critique littéraire

Garder tout en composant tout

Les carnets présentés ici sont des carnets posthumes qui, à la différence de Tous feux éteints parus en 1975, n'ont pas été réunis par l'auteur mais par son ami et exécuteur testamentaire Jean-Claude Barat, qui les a sauvés du chaos des brouillons laissés derrière lui. En quelque sorte, des carnets en marge des carnets qui s'étendent de 1924 à 1972. Un lent et minutieux travail a d'abord permis de déchiffrer des textes souvent illisibles, gribouillés à la hâte sur toutes sortes de papiers (publicités, courrier, factures, faire-part de décès...). Leur retranscription a ensuite abouti à la découverte de deux matériaux différents. D'un côté, des notes et des pensées inédites ; de l'autre, des fragments isolés par la main de l'auteur du reste de sa production littéraire : il peut s'agir ici d'une réplique de théâtre simplement manuscrite et que rien ne signale en tant que telle ; là d'une phrase qui, séparée de son contexte, se transforme soudain en aphorisme cinglant ou en adage définitif, ou encore de passages soigneusement prélevés au cœur de ses essais mais réécrits, comme " re-formatés " afin de venir s'intégrer à la formule des carnets. Bref, une somme d'éléments aussi épars que variés, provenant de tous les horizons de son œuvre. Pouvait-on, d'un point de vue éditorial, maintenir ensemble ces deux matériaux ? Fallait-il conserver au travers de ces multiples variantes ce qui constitue aujourd'hui l'un de ses derniers gestes d'écrivain ? C'est dans ces nouveaux carnets que, faute de réponse, s'est trouvée une justification indispensable à l'élaboration de cet ouvrage. Il s'agit d'un texte daté du 27 janvier 1954 qui s'intitule " Garder tout en composant tout " et qui est la définition du double concept qu'il a toujours revendiqué : le syncrétisme (garder tout) et l'alternance (en composant tout)...

11/2001

ActuaLitté

Psychologie, psychanalyse

Cognition et sciences sociales. La dimension cognitive dans l'analyse sociologique

Les sciences sociales sont tout particulièrement concernées par la " révolution cognitive " depuis que les sciences cognitives ont levé, tout récemment, leur traditionnelle mise entre parenthèses du social. Il serait bien sûr prématuré de vouloir faire le point sur un domaine encore très neuf et où abondent théories spéculatives et préalables épistémologiques. Les organisateurs du colloque dont est issu ce volume ont donc, plus modestement, préféré susciter un débat autour de deux problèmes précis dont nul ne contestera que, s'ils sont loin de balayer l'ensemble du champ des sciences sociales, ils y occupent une place centrale et ont un sens empirique évident : Comment expliquer les croyances collectives ? Comment rendre compte de l'émergence de l'action collective ? Les différentes contributions tirent parti de disciplines très diverses (de l'éthologie à l'anthropologie cognitive, des théories de la décision et de l'argumentation à la philosophie de l'esprit) et ont pour auteurs, à côté des sociologues, des chercheurs d'horizons variés. Mais il s'agit toujours pour les uns et les autres, en se faisant écho ou en se répondant dans un dialogue spontané, d'apporter des éléments de solution aux deux questions précédentes en s'interrogeant sur les cadres dans lesquels celles-ci sont posées. Se trouve ainsi mis en question de façon aiguë le modèle utilitaire du choix rationnel, actuellement très répandu aux Etats-Unis et en Europe du Nord. Mais ce sont aussi les grands paradigmes classiques de la sociologie qui sont réévalués dans toute leur diversité, avec une préférence marquée pour le paradigme wébérien, lequel suggère une forme de " cognitivisme " (actionniste) très sensiblement différente dans ses accentuations du cognitivisme (naturalisme) actuellement dominant dans certaines régions des sciences de l'homme. Différents domaines de la sociologie (sociologie de la connaissance, sociologie morale, sociologie économique, sociologie des mouvements sociaux, sociologie de l'administration, etc.) se trouvent ainsi traversées et éclairés d'un jour nouveau.

03/1999

ActuaLitté

Littérature française

Noyé vif

Si on ne peut pas sauver tout le monde, comment doit-on choisir ? Un roman vigoureux et fin qui fait se rencontrer préjugés et  réalité, et nous interroge sur la valeur d'une vie. Le soleil brille haut, la mer est calme. Six apprentis marins de l'école de voile quittent le port de Sète, dans une joyeuse anarchie encadrée par un moniteur. Parmi eux, le narrateur porte sur cette bande hétéroclite un regard doux-amer. Il a une raison intime d'être sur ce bateau, sur cette Méditerranée qui l'a recraché, lui, l'immigré syrien, des années auparavant sur les plages françaises. Et, tandis que la vie s'organise en mer, rythmée par les quarts et les manoeuvres, les six personnes se confrontent les unes aux autres - dévoilant origines, horizons, idéaux et préjugés - et à elles-mêmes. Un concentré de comédie humaine. Mais le jour où se lève la plus effroyable des tempêtes, la traversée vire à la tragédie. Une déferlante emporte le moniteur. Ils sont maintenant six néophytes sur ce bateau, dont un blessé. Les secours contactés les rassurent : un patrouilleur de la marine va se dérouter vers eux, il faut tenir bon. C'est alors que le canal d'urgence de la radio grésille à nouveau. Une voix très jeune. L'enfant supplie, en anglais : "S'il vous plaît, nous sommes nombreux, le bateau est cassé, il prend l'eau". Le patrouilleur en route vers la zone annonce qu'il va les secourir aussi. Dans le voilier, le dilemme surgit aussitôt. Qui doit être sauvé en premier par la marine française ? Six Français sur un voilier qui ne tiendra peut-être pas jusqu'au bout, ou un bateau de migrants ? Tandis que les éléments continuent à s'acharner sur eux, les six s'affrontent sur la marche à suivre et la valeur des vies à sauver. Le ton est vif et l'humour noir. Johann Guillaud-Bachet ébranle nos certitudes, bouscule les idées reçues, et les interrogations qu'il soulève sans jamais juger nous trottent longtemps dans la tête.

01/2018

ActuaLitté

Poésie

Si je n'ose... Une randonnée poétique

En passant par les rives de la Casamance pour mieux retrouver le sourire des belles Sénégalaises aux plages bleues de Tahiti, le recueil de poésie, Si je n'ose... nous offre une balade, un envol vers des horizons nouveaux. Une balade de vers, une randonnée de pure beauté qui s'impose par elle-même. "Ma belle joie cachée d'un midi ensoleillé d'Afrique / Lorsque je marche le long des ruisseaux féeriques. / Où est passée cette Afrique dont parlent les pyramides / Et dont les terres, jadis fleuries, sont devenues arides ?" De la poésie classique qui vous fait vibrer le corps et vous bouscule l'âme, Si je n'ose... nous fait découvrir le Nouchi, l'argot ivoirien avec Coupé-décalé vous enivre et vous amène à esquisser des pas de danse. "Farotement, farotement, farotement / Avec ses grands borôs d'enjaillement / Et la Jet Set, tu as vu ma pointinini ? / Ca, je te dis, ce pour teuuh la go petini" Il vous fait replonger à l'époque de votre belle jeunesse trop vite perdue, et vous fait revivre les temps de folie de votre adolescence. Avec Lampedusa, le lecteur ressent la douleur du monde, et son hypocrisie que met si merveilleusement à nu le poète. "Lampedusa, tu n'as pas voulu me recevoir cette fois-ci / Me refoulant des splendeurs d'Italie / Quand mon Afrique, déchirée par ses propres maux / Vomit ses impossibles enfants au fond des caniveaux" Avec La danse du Lewi, Phil Nomel d'Escally rappelle bien ses origines Adioukrou, entendons par là, homme de noblesse, d'élégance et de luxe. Oh... de ce luxe, qui impose le passage aux classes d'âges initiatique, le coeur ardent au travail, l'essence du partage et de l'appartenance au groupe, de la charité intrinsèque des peuples noirs. Il arbore son adioukrouté à tout instant, à tout moment et en tout lieu. "Lattoungblan qui tonne sa rage / Le batteur qui vibre à son art / Pour remplir l'edj'em de ses sages / Ceux qui vont exorciser l'avatar"

11/2015

ActuaLitté

Histoire de France

Dans les yeux des poilus (1914-1918). Des Flandres aux Vosges

« Mais qu'avons-nous fait pour mériter une chose pareille ? Quelles fautes devons-nous expier en ce bas monde ? » Avant de franchir le parapet de la tranchée pour monter à l'assaut, le soldat Paul Viriot, du 37e régiment d'infanterie, s'interroge. Combien de camarades vont être broyés lors de cette énième attaque ? Il se sent abandonné à lui-même, sans secours ni consolation. Un siècle plus tard, il demeure difficile de s'imaginer ce qu'ont vécu les poilus durant plus de quatre années. Contrairement aux récits officiels teintés de propagande et saturés de patriotisme, les jeunes hommes qui ont dû combattre n'ont pas été dans leur grande majorité des « bêtes de guerre » recherchant à tout prix une forme de gloire. Il n'y a qu'à parcourir leurs écrits pour mesurer à quel point ils étaient lucides. S'ils aimaient leur pays et la liberté, ils n'admettaient pas que leur existence soit sacrifiée dans des offensives stériles. Voici un ouvrage émouvant et authentique au fil duquel vous découvrez le quotidien d'hommes ordinaires plongés dans la première guerre moderne de l'humanité. L'auteur s'est attelé à rechercher des témoignages inédits afin d'illustrer son récit historique. Des Flandres aux Vosges, il vous fait partager le destin de poilus venus de tous les horizons - paysans, ouvriers et employés ; chefs d'entreprise ; poètes et écrivains comme Guillaume Apollinaire ou Charles Péguy - et vous emmène dans l'intimité des états-majors en vous faisant côtoyer les généraux Joffre, Foch, Pétain et bien d'autres encore… Sans la moindre censure, tous les aspects de la guerre sont abordés, de l'officier mal-aimé abattu par ses hommes sur le champ de bataille aux ordres impitoyables donnés pour empêcher une troupe de reculer face à la déferlante d'un assaut. Les yeux des poilus ont nourri la mémoire d'images et d'émotions, admirablement traduites dans leurs écrits, avec leurs mots et leur sensibilité.

09/2015

ActuaLitté

Sciences politiques

Pourquoi ils font le djihad. Enquête sur la #GénérationMerah

Qui sont ces voyous devenus terroristes ? Pourquoi toute cette violence, cette haine de la France et de la police ? Qui sont ces ados qui adorent Ben Laden et nourrissent une admiration sans faille pour les gangsters, les terroristes, Mohamed Merah et Scarface ? Qui sont ceux qui s'identifient à la cause palestinienne et importent ce conflit en France ? Parmi eux, des jeunes hommes désemparés, à bout de souffle, que seul les religieux extrémistes reçoivent avec bienveillance. Des jeunes éduqués, diplômés aussi, préférant mourir loin de la France, en Irak ou en Syrie, nouvelles terres de djihad... L'auteur a plongé discrètement pendant plusieurs années au coeur des gangs, des cités, des prisons, des lieux de culte et des services de police pour mieux comprendre : émeutes, braquages, embuscades, voyoucratie, guerre des gangs, trafics... Il dresse ici un rapport sans concessions évoquant le face à face avec une jeunesse perdue dans des messages de violence, de complots et qui s'identifie elle-même comme "étrangère" à la France. Apolitique et non partisan, Jean-Paul Ney nous livre un état des lieux impitoyable : le constat de l'indifférence d'une justice, de l'échec des politiques et du système éducatif. Au bout, l'impensable : un boulevard pour l'extrême droite et une guerre qui ne dit pas son nom, mais qui est déjà sur toutes les lèvres. Jean-Paul Ney est grand reporter, écrivain et producteur, ex-journaliste d'investigation à Canal Plus et France Soir. A l'âge de 18 ans, il fut éducateur sportif en banlieue parisienne. Fin connaisseur des questions de sécurité et de société, ancien otage, il a couvert les conflits d'Afrique et du Moyen-Orient dont la 2e Intifada, la 2e guerre du Liban, la chute du colonel Kadhafi et les guerres secrètes du contre-terrorisme au Sahel. Aujourd'hui, il enseigne le grand reportage et l'investigation dans des écoles de journalisme et a fondé une startup pour venir en aide aux jeunes de tous horizons : KickStarTV, la télévision de demain.

09/2015

ActuaLitté

Littérature française

Voyage à la rue de Fribourg. Ou Une nouvelle Andalousie à Genève

La rue de Fribourg. Comme la rue du Valais, celle de Berne ou de Zurich, ou encore de Neuchâtel. Toutes sises dans le quartier des Pâquis. Certains imaginent que ces rues ont été habitées par des immigrés confédérés. Fausse piste. Mais il y a bel et bien eu à certaines époques, parfois avant l'entrée de Genève dans la Confédération, un lien particulièrement fort avec ces régions, et Genève a tenu à le signifier via ces dénominations. Lorsque j'étais très jeune, au début des années septante, la rue de Fribourg abritait des bistrots espagnols. On y trouvait d'anciens militants de la cause républicaine. Je me souviens de soirées arrosées et chantantes au El Ruedo. Ensuite, très rapidement, à la fin de cette décennie, des commerçants venus d'horizons plus éloignés sont apparus. Alain Bittar, le libraire arabe de L'Olivier, Hagop Avakian, le marchand de tapis arménien, Habibollah Khanmohammad, l'Iranien du magasin de tabac et journaux, furent de ceux-là. Aujourd'hui, après encore bien des lustres, on y rencontre des émigrés venus du monde entier. Faut-il le rappeler, environ 70 pourcent des habitants du canton de Genève ont un papa ou une maman étranger(ère). Genève est une petite New York. Fréquentant la rue de Fribourg depuis des années car j'y ai quelques amis, j'avais le sentiment que cet espace urbain reflétait de manière concentrée un peu l'esprit notre cité. Pas loin d'une vingtaine de pays présents via des commerces sur quelques centaines de mètres de long. Et une ambiance plutôt paisible, voire parfois une réelle solidarité, même si on peut aussi percevoir quelques légères acrimonies ici ou là. A deux ou trois reprises, des commerçants de cette rue ont organisé des fêtes afin de rapprocher les habitants du coin. Ainsi est née l'idée de faire un petit livre sur les patrons ou gérants des magasins et autres restaurants du coin.

03/2015

ActuaLitté

Histoire de l'art

Le Principe de plaisir. Esthétique, savoirs et politique dans la Florence des Médicis (XVIe-XVIIe siècle)

Ce livre raconte plusieurs histoires en une. D'une part, celle d'une des académies les plus originales et les plus productives de la fin de la Renaissance florentine, l'académie des Alterati (1569-ca. 1630). D'autre part, celle d'un groupe social restreint, constitué de quelques dizaines de jeunes patriciens florentins que le pouvoir médicéen ne voyait pas d'un bon oeil parce que leurs ancêtres avaient lutté pour maintenir la République oligarchique. Ces jeunes nobles firent de leur académie un lieu où occuper leurs loisirs et partager leurs plaisirs - artistiques et autres -, mais aussi un collectif où travailler ensemble à leur intégration dans la société de cour médicéenne. En troisième lieu, ce livre raconte l'histoire d'un corpus de documents, aujourd'hui dispersé, mais qui constituait jadis le fondement de toutes les activités des "Altérés" . Ces milliers de folios de documents, pour l'essentiel restés à jamais manuscrits - et très largement inexplorés - contiennent des discours académiques, des lettres, des registres d'activité, des dialogues, des poèmes collectivement corrigés, etc. Leur analyse permet de suivre au jour le jour les activités des Alterati pendant près de six décennies, et d'examiner, à travers la forme matérielle que prirent leurs travaux, comment émergèrent en leur sein, au fil de leurs débats, des horizons intellectuels collectifs. Par l'entrelacement constant de ces trois histoires, ce livre en raconte enfin une quatrième : celle des actions, activités et discours qui, au sein de l'académie des Alterati, ont participé à la constitution de l'esthétique en savoir (et en savoir-faire) d'un type nouveau. A travers le cas des Alterati, ce livre pose ainsi la question de la formalisation des savoirs et pratiques esthétiques qui sont aujourd'hui les nôtres - et celle des liens entre leur émergence et la montée en puissance de l'autoritarisme politique moderne, au sein des aristocraties européennes de la première modernité.

04/2022

ActuaLitté

Dessin

Le livre de la nature

Le livre de la nature est le premier ouvrage d'histoire naturelle imprimé en langue allemande et doit être, à ce titre, considéré comme une étape essentielle dans la longue histoire des velléités encyclopédiques. Son auteur, un certain Konrad von Megenberg (1309-1374) le rédige aux alentours des années 1350. Comme dans tout projet de cet ordre, il s'agit d'organiser un système de rapports, une totalité. Et puisqu'il s'agit là du livre, d'un livre de la nature, force est d'admettre que cette nature, en sa totalité, se présente comme un livre qui pourrait être ouvert, parcouru page à page, afin d'en découvrir et connaître l'ensemble du contenu ? Et ce jeu de miroir entre livre et nature n'est pas sans signifier que la composition d'un livre de la nature exige la mise en oeuvre et la constitution d'ensembles qui puissent prendre formes, à la façon de ces dessins illustrant cette nature qui semble ainsi nous faire quelque peu part de la grammaire et de la clef de ses secrets, dont notre tâche serait dès lors d'en effectuer le déchiffrage. S'agirait-il aussi d'apprendre à lire combien cette nature, en son livre, peut présenter de formes, de caractères, de variations, de variétés, d'inventivités, de tableaux où viennent s'unir le proche et le lointain, le familier et l'exotique, comme si l'action de création de cette nature était puissance d'agir, autrement dit une âme. Voilà sans doute qui donne au livre de cette nature des horizons insoupçonnés, dont les lectures que nous pouvons en faire ne cessent de s'enrichir, en s'affranchissant de leurs étroitesses, de leurs maladresses, de leurs convictions, comme s'il était enfin possible d'envisager que les contenus des livres ouverts (celui de la nature comme celui de Konrad von Megenberg) que le lisible et le visible de ces deux livres ouverts, ne devaient leurs apparitions, leurs matérialités, qu'à l'illisible et l'invisible, dont ils seraient les ornements, ou les murmures.

04/2023

ActuaLitté

Science-fiction

Le testament d'un enfant mort

En 1978, Philippe Curval imagine le regard d’un nouveau-né sur un monde sans avenir. XXIe siècle. Un mal mystérieux et incurable frappe les nouveaux-nés du monde entier : après quelques mois d’une maturation psychologique accélérée, l’enfant dépérit et meurt immanquablement. Après la mise au point d’un enregistreur-décodeur, l’humanité est enfin capable d’entrer dans l’esprit de ces enfants et d’en saisir les ressorts suicidaires. Trop tard, sans doute. Bienvenue dans le monde sans espoir des « hypermaturés ». À travers une écriture viscérale, Philippe Curval nous plonge avec délectation dans les méandres émotionnels, fantasmatiques et primordiaux du nouveau-né, et confronte la vision de l’enfant en construction à une société sourde et aveugle. Chez Curval, l’humanité court à sa perte en privilégiant sa soif d’expansion, de domination et de conquête, au détriment de l’essentiel, symbolisé par cet enfant incompris dont nous partageons les découvertes, l’incompréhension, la solitude, la curiosité et finalement le désir de mort. Ceux qui découvrent Philippe Curval aujourd’hui ne savent sans doute pas tout ce que la science-fiction hexagonale lui doit. Né le 27 décembre 1929 à Paris, il s’y livre corps et âme dès le début des années 1950 et ne cessera jamais de l’enrichir de son imagination sans limites et de son style dynamique. Toujours actif – voir son blog www.quarante-deux.org – Curval est resté un ardent défenseur du genre et un visionnaire iconoclaste et libre. « Dyschroniques » exhume des nouvelles de science-fiction ou d’anticipation, empruntées aux grands noms comme aux petits maîtres du genre, tous unis par une même attention à leur propre temps, un même génie visionnaire et un imaginaire sans limites. À travers ces textes essentiels, se révèle le regard d’auteurs d’horizons et d’époques différents, interrogeant la marche du monde, l’état des sociétés et l’avenir de l’homme. Lorsque les futurs d’hier rencontrent notre présent...

01/2013

ActuaLitté

Sciences politiques

Révolutions et transitions politiques dans le monde arabe

Les interprétations des bouleversements politiques que connaissent l'Afrique du Nord et le Moyen-Orient depuis fin 2010 se sont multipliées aussi bien en France qu'à l'étranger, sans pour autant toujours en fixer le sens de manière éclairante. L'évolution actuelle de ces processus politiques en conflits militaires et confessionnels et la multiplication des acteurs ont eu pour conséquence d'obérer la compréhension des dynamiques politiques à l'oeuvre dans ces régions. Cet ouvrage s'attache à décrire ces dynamiques complexes en les inscrivant dans une temporalité plus large, en revenant sur les séquences fondatrices, pour mieux comprendre l'évolution de cet ensemble d'événements, appelé à l'origine "révolutions arabes" ou "printemps arabe", dont les contours, l'étendue et le sens sont loin d'être stabilisés. L'ouvrage met l'accent sur le cas syrien afin de donner à voir la transformation d'un conflit local, une révolte populaire contre un pouvoir contesté, dans le sillage des révolutions arabes, en un conflit à dimension mondiale qui échappe aux acteurs locaux et dont les effets se font ressentir jusqu'au coeur des capitales européennes. Il s'agit aussi de mesurer à travers le jeu des alliances entre les différents acteurs régionaux et internationaux toute l'ambiguïté de l'attitude des Etats occidentaux à l'égard de ces processus révolutionnaires. La parole est donnée à un acteur du conflit, Burhan Ghalioun, professeur émérite à l'Université de la Sorbonne Nouvelle - Paris 3, premier président du Conseil national syrien, à travers un témoignage qui dévoile de l'intérieur les vicissitudes de la révolution syrienne et les aléas de la diplomatie internationale. Ce livre rassemble des spécialistes venant d'horizons différents, politologues, sociologues et historiens, dont le terrain de recherche principal sinon exclusif est le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord. Il s'inscrit dans un effort de mise en perspective historique d'événements qui participent à la formation du monde arabe contemporain.

08/2017

ActuaLitté

Littérature française

Au pied du mur

" Mon trousseau comportait des bleus de travail et un béret et c'est dans cette tenue que la moitié de mes professeurs exerçaient. Quel formidable parcours initiatique pour un gamin de treize ans que toutes ces séquences d'apprentissage dans nombre d'ateliers. Parmi les nombreux travaux que j'ai eu à réaliser, je me rappelle notamment avoir appris à transformer, à la forge, un barreau d'acier de section carrée en section octogonale, à marteler, à la chaudronnerie, une bande de tôle pour lui donner la forme d'un S, à limer, à l'ajustage, des blocs d'acier cubiques, pour que les six faces soient planes, d'équerre et à la cote. Mes mains ont attrapé des cloques et j'ai été très découragé devant la pauvre allure de mes premiers cubes, mais je crois que c'est la première vraie réussite d'un bloc plan, d'équerre et aux cotes qui m'a apporté, pour le reste de ma vie, la confiance en moi : j'ai compris ce jour-là que j'étais capable de faire et de réussir. " " Je suis assez fier d'avoir incité mes élèves et étudiants à quitter le cocon familial pour partir vers d'autres horizons moins confortables. 140 élèves et étudiants sont allés faire leur stage aux quatre coins de l'Algérie. Certains d'entre eux ont accepté de passer un ou quatre mois à Hassi-Messaoud, dans le Sahara, à des températures très supérieures à 50 °C. J'ai été pour tous ces élèves un maître exigeant mais ils ont toujours accepté avec un certain enthousiasme les challenges que je leur proposais. Ils ont montré qu'ils savaient parfois consentir d'énormes efforts pour réussir ce qui devenait pour eux l'objet d'une grande fierté, comme ce chantier réalisé pendant les vacances scolaires par deux étudiants et six élèves qui ont installé et réglé, seuls, 200 vannes d'équilibrage de circuits de chauffage, dans les sous-sols du lycée. "

05/2021

ActuaLitté

Poésie

L'osmose des blessures

Ionut Caragea, incité au plus beau des naufrages, laissant fuir le rouge de son âme, nous fait complice de son espoir endeuillé ; et de cette douleur qui résonne en chaque cellule de son être, le poète a su tirer un chant qui nous envoûte par sa coupante sincérité. Les fioritures n'ont pas lieu d'être, le pathos larmoyant non plus. Ionut évite ces deux écueils et nous donne un long poème de dramaturgie intime, cendres de pensées parsemées sur la neige de l'enfance, qui réaffirme avec force que la poésie n'est pas juste du noir sur du blanc. En cette Osmose des blessures, nous avons un plain-chant de poète absolu selon la juste formule de Paul Verlaine quand il évoquait ces êtres qui trouvaient dans l'écriture le parfait porte-voix de leur douloureuse existence. Ionut Caragea est de ces oiseaux qui ont franchi la vastitude des horizons intérieurs et pour notre bonheur sait les restituer magnifiquement. Cela donne une poésie d'une pureté confondante : on l'a vu émouvante mais aussi sans concession, simple, directe, qui peut parler à tout un chacun et en même temps susciter l'interrogation suprême : vivre est-ce survivre ? Ionut Caragea, avec ce recueil, signe une oeuvre forte qui ne doit pas laisser indifférent. L'émotion est à chaque page, à chaque poème, à chaque vers, et cependant il réussit la gageure de toujours éviter la sensiblerie. Au plus près de ces blessures, il invite à la poétique sympathie, dans le sens premier du mot, à savoir pratiquer l'osmose. N'est-ce pas également l'ambition de tout poète : partager le paysage que survole l'oiseau de son âme ? Dès lors comment résister à la fraîcheur de ce tercet de rossignol : " pendant ce temps / aimons-nous en écoutant / l'écho des ailes inlassables " ? Ainsi, dans le petit matin, le poème de Ionut en tête, je m'en vais, mantra du jour, répétant sans cesse : " l'écho des ailes inlassables ! inlassables ! " Daniel Malbranque

01/2023

ActuaLitté

Histoire régionale

Les familles de l'élite lorientaise des origines au milieu du XXe siècle. Stratégies sociales et matrimoniales

Cet essai constitue le terme d'un demi-siècle de mes travaux sur Lorient, sorte de prolongement ultime à "Lorient ville portuaire, une nouvelle histoire des origines à nos jours", ainsi qu'à Lorient et le Morbihan, une histoire de ressentiments et de rivalités (1666-1914), parus successivement aux Presses universitaires de Rennes en 2017 et 2019. Il cible les familles de l'élite pour comprendre les stratégies sociales et matrimoniales de celles qui, sur le terrain se sont engagées dans l'aventure lorientaise, les pionnières, celles qui ont parié sur la dynamique du commerce de l'Inde, puis de l'économie militaire et plus tard sur les nouveaux horizons du commerce charbonnier et de l'invention du chalutage à vapeur Ce sont celles qui se sont implantées pour construire et piloter une trajectoire originale, plus que celles, véritables étoiles filantes, qui se sont précipitées à certains moments pour spéculer et qui très vite se sont évaporées, mais aussi celles qui dans les moments difficiles, quand l'horizon semble bien médiocre, ont résisté favorisant même des greffes porteuses de transition vers de nouvelles phase d'expansion, contribuant à l'épanouissement de véritables constellations créatrices. L'ampleur des descendances, les mortalités précoces, les faillées ont pesé, favorisant l'inscription de certaine familles dans la durée tandis que d'autres voyaient leur avenir interrompu. Le profil de la ville n'est pas sans influence sur le profil de cette élite. Car si le négoce est fondateur des stratégies familiales lorientaises, la marine, l'armée, les professions juridiques et médicales deviennent des composantes incontournables de la société du XIXe siècle dans une ville qui a perdu de son lustre, et guident les stratégies d'alliance de ces familles anciennes. Mais ce sont certainement les familles du négoce, de l'armement maritime et de l'industrie portuaire qui sont les moteurs des grandes phases de fondations et de refondations de l'élite, celle qui impriment le développement et détiennent les pouvoirs, économiques avant tout, mais aussi institutionnels et politiques.

12/2021

ActuaLitté

Actualité et médias

Tarjuman. Enquête sur une trahison française

De 2001 à 2014, durant l'occupation de l'Afghanistan par les militaires de l'Otan, l'armée française a employé 800 interprètes (Tarjuman en langue dari). Appelés PCRL, pour Personnel Civil de Recrutement Local, ils représentaient un maillon crucial, indispensable, pour le travail de l'armée sur le terrain, et étaient considérés par les militaires comme des soldats à part entière. Certains portaient l'uniforme et les armes en opération. Pourtant, une fois la France retirée d'Afghanistan, elle a refusé d'accorder des visas à plus de la moitié d'entre eux, sans jamais expliquer pourquoi. Aujourd'hui, leur situation est catastrophique. Menacés de mort, harcelés, ils doivent se cacher des talibans et de la population qui se retournent contre eux. Ce n'est pas la première fois dans son histoire que la France laisse un sentiment de trahison et d'abandon chez ceux qui l'ont servie hors de ses frontières, on pense, bien que le contexte diffère totalement, aux Harkis de la guerre d'Algérie. Cette enquête très complète a été menée sur le terrain et auprès d'un nombre très important de personnes de différents horizons par deux jeunes journalistes pendant plus d'un an. Elle laisse le lecteur ébranlé par l'histoire de ces hommes qui se sont battus pour la paix, pour un avenir meilleur, qui ont aidé la France et que nous avons oubliés. Les auteurs : Brice Andlauer est journaliste indépendant. Il a travaillé quatre ans pour la chaîne i>TELE, et réalise aujourd'hui des longs formats sonores pour la RTS, Explicite et Boxsons. Ses reportages l'ont emmené en Iran, en Turquie, à Cuba, au Mali et en Afghanistan. Quentin Müller est reporter indépendant, spécialisé dans la région du Moyen-orient et plus spécifiquement le pourtour du Golfe arabo-persique. Il s'intéresse particulièrement à l'intervention des puissances occidentales en Orient et Asie centrale. Il est contributeur de différents médias français, (Libé) anglophones et finlandais.

02/2019

ActuaLitté

Histoire du cinéma

Midi-Minuit Fantastique. Volume 4, avec 1 DVD

Mai 1962. Les kiosques à journaux affichent la photo saisissante d'un loup-garou aux prises avec une voluptueuse jeune femme. En lettres noires et rouge sang brille pour la première fois un nom appelé à la postérité : Midi-Minuit Fantastique. Tout au long des Sixties, ces trois mots magiques résonnent comme la plus intense des promesses... Fondée par Michel Caen, Alain Le Bris, Jean-Claude Romer et Jean Boullet, la toute première revue européenne consacrée au cinéma de genre ne se contente pas de défricher un domaine alors méconnu et méprisé. En dix ans d'existence, MMF s'impose comme une publication à la fois ludique et exigeante, foisonnante et avant-gardiste. En un mot : culte. Sa rédaction fédère de brillants spécialistes : Gérard Lenne, Jean-Pierre Bouyxou, Raymond Borde... De prestigieuses plumes d'horizons divers s'invitent dans ses colonnes : Ado Kyrou, Eugène Ionesco, Jean Rollin... Le ton est libertaire, les racines populaires, l'inspiration surréaliste. L'iconographie de sexe et de sang, éminemment évocatrice. Un seul credo : le fantastique est l'autre nom de l'érotisme. MMF saisit en temps réel un age d'or du septième art et accouche d'une subversive "politique des horreurs". La Hammer, le gothique italien, l'épouvante américaine sont à l'honneur. Dracula et Peeping Tom deviennent les héros noirs d'une contre-culture qui annonce mai 1968 et la libération sexuelle. Cinéma bis, cinéma d'auteur, underground, littérature et BD s'entremêlent dans un enthousiasmant maelström pop... Cet ultime volume, dirigé par Michel Caen et Nicolas Stanzick, préfacé par John Landis, regroupe les neuf derniers numéros la revue, depuis le 18/19, en 1967, jusqu'au légendaire 25/26, resté inédit en 1973 et publié ici pour la première fois. Enrichi de photos et de textes inédits, il comporte aussi le DVD Les Frissons de Midi-Minuit - une sélection de huit courts métrages introuvables. Manière de fêter comme il se doit la renaissance d'une revue devenue littéralement mythique.

12/2021

ActuaLitté

Thèmes photo

Par nos fenêtres. Vues d'Ivry-sur-Seine

Ianna Andreadis a invité les habitants d'Ivry à participer depuis chez eux à un projet de photographie partagée : prendre une vue de la ville depuis leur fenêtre, en incluant le cadre de celle-ci, frontale et axiale. Le résultat produit un panorama spectaculaire et compose un tableau collectif de la ville d'Ivry, un catalogue sensible des manières d'y habiter. D'avril 2020 à avril 2021, dans la période si particulière des confinements successifs, l'artiste Ianna Andreadis a invité les habitants d'Ivry à participer depuis chez eux à un projet de photographie partagée. La règle du jeu a été donnée d'emblée : prendre une vue de la ville depuis leur fenêtre, en incluant le cadre de celle-ci, frontale et axiale, sans déformation exagérée des perspectives. Le résultat produit un panorama spectaculaire et très varié de la ville, où chacun exerce un regard entre l'intime du chez-soi et son extérieur familier, du plus proche au plus lointain. Recouvrant tous les quartiers, les points de vue alternent entre motifs architecturaux emblématiques de la banlieue parisienne et paysages d'une apparente banalité. Identification d'une ville avec son coeur et ses marges, ses horizons et ses vues sur cours, places, rues et cités, ses matériaux de béton, brique et ses végétaux... Ces vues expriment l'emprise du temps : le temps qui passe (ou qui ne passe pas) - heures, jours, saisons, le jour et la nuit ; le temps qu'il fait - neige, pluie et soleil sous d'extraordinaires ciels d'Ile-de-France. L'ensemble compose un tableau collectif de la ville d'Ivry et forme le catalogue sensible des manières d'y habiter. Le texte d'Ianna Andréadis dévoile une partie du processus de cette " fabrication urbaine plurielle " qui peut s'adapter à d'autres villes comme elle l'a déjà fait pour Athènes (Fenêtres d'Athènes, éditions Agra, 2016). Danièle Méaux poursuit ici une réflexion féconde sur ce qu'elle nomme les " géo-photographies " et s'interroge sur le sens de la photographie collaborative.

12/2021

ActuaLitté

Sciences historiques

Corse, terre d'accueil, terre d'exil. 1914-1918

La déclaration de guerre en août 1914 a généré en Corse une histoire particulière. En effet, île éloignée de plus de 100 km de la terre ferme française, sa situation géographique la destinait tout naturellement à devenir un lieu de détention pour les différentes catégories de prisonniers ennemis. De plus, tout apport de main d'oeuvre, qu'il soit constitué de ressortissants de pays ennemis ou amis, était le bienvenu dans cette île vidée de sa jeunesse, partie au front. Dans une oeuvre précédente, parue en 2014, Simon Giuseppi a présenté le cas d'un millier d'internés civils austro-allemands évacués de la France continentale et détenus dans l'ancien couvent de Corbara. Pour coïncider, cette fois-ci, avec la commémoration de l'Armistice et la fin des hostilités du premier conflit mondial, ce deuxième ouvrage complète et élargit l'histoire de l'internement dans les couvents de Cervione, Oletta, Morsiglia et Luri, puis décrit et analyse la présence dans l'île de milliers de prisonniers de guerre allemands, turcs, bosniaques etc... et autant de réfugiés, pour la plupart serbes et israélites syriens. Parmi ces étrangers venus de tous horizons, un grand nombre a contribué, par leur travail volontaire ou forcé, au fonctionnement voire à la survie de l'administration et de l'économie insulaires. D'autres ont préféré consacrer le temps de leur captivité au développement de leur talent d'artiste ou d'écrivain. Les recherches menées par l'auteur ont fait resurgir la production artistique de prisonniers civils et de réfugiés qui constitue un véritable reportage graphique, venant enrichir et authentifier son récit. La parole est donnée, comme il se doit, aux auteurs allemands qui ont tenu à raconter leur version des conditions de détention, parfois sérieusement différente de celle qui émerge de la lecture des archives françaises. Enfin, les remarquables clichés réalisés en 1916 par l'opérateur-photographe Isidore Aubert lors d'une tournée des différentes communautés étrangères permettent au lecteur de mieux appréhender la réalité de cette période de l'histoire de la Corse, terre d'accueil et terre d'exil, période assez récente et pourtant bien mal connue.

12/2017

ActuaLitté

Récits de voyage

Aventuriers et explorateurs de Bourgogne

Pour tous les hommes l'existence est une aventure. Mais certains plus que d'autres dépassent leurs limites et repoussent plus loin les frontières de la connaissance et de la découverte. Par choix ou par nécessité ces hommes et ces femmes d'exception ont contribué à écrire l'histoire de l'Humanité. Nés ou de passage en Bourgogne, partis des doux bocages, des riches vignobles ou des noires forêts du Morvan, ils furent marins, croisés au Moyen Age, hommes de lettres, scientifiques, voyageurs, aventuriers, explorateurs, sportifs ou industriels. Tous ont pris la vie à bras-le-corps et ils ont osé, pour se réaliser. Des moins connus comme Jeanne Barret qui pour embarquer se fit passer en 1767 pour un homme, de Jean Bion, missionnaire sur les galères, ou Jean de Léry qui vécut chez les anthropophages, vous découvrirez le parcours extraordinaire de Thurot ou d'Anne-Marie Javouhey, l'exceptionnelle destinée d'Ursula Salima Machamba ire reine de Mohéli qui par son mariage avec un gendarme bourguignon contribua à verser son île dans le giron français en 1910. Lucienne Delille nous offre une superbe galerie de portraits avec aussi Charles de Foucauld, Théodore Monod qui avaient choisi la Bourgogne pour se ressourcer, mais aussi des contemporains comme Patrice Franceschi, Maurice Thiney, Christian Kempf, Régis Belleville, Claudie Haigneré, et bien d'autres encore, tous des aventuriers généreux et valeureux qui sont allés au bout de leur passion, de leur rêve, jusqu'au point que nul autre n'avait pu atteindre. Et il y en a encore bien d'autres, qui ont flirté avec la banquise, les déserts, les hautes mers, l'inconnu des horizons lointains... A feuilleter cet album, on sort grandi. Chaque personnage surprend par son courage et son dépassement de soi et des quotidiens acquis. Ce livre n'est pas une chronologie de la vie de quelques héros choisis, mais une succession de récits qui nous ouvrent toute grande une fenêtre sur le monde, sur les autres, la nature... Il se dégage ainsi au fil des pages des réponses à ce désir de savoir, de découvrir, d'aimer... de se réaliser, loin, fort... Vite, comme eux, et grâce à ce livre, partez pour l'aventure !

11/2010

ActuaLitté

Anglais apprentissage

Services aux personnes. Lexique français-anglais

Le secteur des services à la personne est en plein essor en France et en Europe. Il offre une grande diversité de métiers d'avenir et les offres d'emplois abondent. Ses acteurs travaillent aujourd'hui avec des publics de tous horizons, et peuvent aussi être amenés à se déplacer à l'étranger : c'est pourquoi l'anglais est devenu un atout certain et une compétence recherchée afin de répondre aux besoins de tous types de publics.ØØEnseignantes dans la filière SAPAT (Services aux personnes et aux territoires), les auteures ont conçu ce livret pour accompagner leur pédagogie ainsi que les démarches professionnelles en anglais, de plus en plus fréquentes dans leurs formations.ØØCe lexique s'adresse à toutes les personnes en lien avec les différents secteurs des services : apprenants (du CAP au BTS, préparation aux concours et écoles de formation aux métiers des secteurs paramédicaux et sociaux), professionnels, et enseignants/formateurs pour un prolongement de leur pédagogie lorsqu'ils sont conduits à travailler sur du vocabulaire technique et professionnel et lors de la mise en place d'actions en collaboration avec des interlocuteurs anglophones.ØØØØIl s'agit là d'un outil de formation - en aucun cas d'un manuel scolaire -, qui intervient en complément des cours dans le but d'aider à développer la communication en anglais dans le secteur des services.ØØLe vocabulaire et les expressions les plus récurrents et les plus usités dans le domaine de spécialisation sont regroupés, selon les différents domaines d'intervention, en 10 chapitres : 1. Les publics ; 2. Organismes et professionnels ; 3. Les besoins ; 4. Le confort corporel de la personne ; 5. Le confort matériel ; 6. La nutrition ; 7. La santé ; 8. La vie quotidienne ; 9. Le cadre d'intervention ; 10. Milieu rural et territoire. Le contenu n'est pas exhaustif, tant ce secteur est vaste. ØØAfin de faciliter la recherche de termes précis dans l'une ou l'autre langue, sont proposés en fin de lexique un index alphabétique français et un index alphabétique anglais.ØØCe lexique vous accompagnera dans vos études, dans votre formation professionnelle, dans vos déplacements à l'étranger (voyages, séjours, stages), et vous aidera à communiquer plus facilement en anglais dans votre secteur professionnel.

11/2018

ActuaLitté

Economie

Croissance et développement en Afrique de l'Ouest

L'ouvrage que la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) met à la disposition du public vient à point nommé. En traitant des sources de la croissance et du développement, il donne l'occasion de revisiter une problématique essentielle. Depuis sa création en mai 1975, en se fixant comme objectif de promouvoir la coopération et l'intégration en Afrique de l'Ouest, la CEDEAO a toujours situé l'accélération de la croissance au coeur de son action. Au moment où elle célèbre son quarantième anniversaire, l'occasion est propice à un bilan. Depuis le milieu des années 90, la situation globale de l'Afrique de l'Ouest s'améliore sur le plan économique, politique et social, même si elle demeure contrastée au niveau des Etats. Les indicateurs macro-économiques témoignent d'un retour de la croissance et d'une meilleure maîtrise des déséquilibres. Puis, au début des années 2000, la région a amorcé un développement soutenu au rythme de 6 à 8 %. La conjugaison de facteurs positifs, comme l'abondance des matières premières et l'amélioration de la gestion macro-économique et de la gouvernance, ont encouragé les investissements directs étrangers (IDE). Bien que substantiels, ces progrès s'avèrent toutefois insuffisants pour sortir la région de la pauvreté. Ce paradoxe appelle davantage de débats pour expliquer les échecs. Il devient impératif pour les parties prenantes d'avoir une meilleure connaissance des économies des Etats et de partager une vision commune sur les sources de la croissance économique. Les auteurs rappellent dans cet ouvrage l'importance des connaissances et des traditions endogènes présentes chez les peuples d'Afrique de l'Ouest. Ils soulignent la nécessité de développer l'entrepreneuriat et d'améliorer l'environnement interne et externe des Etats. Ils rappellent enfin le rôle de l'éducation et des facteurs culturels. Ce livre collectif, qui implique des chercheurs de divers horizons, permet ainsi d'approfondir des questions essentielles et de confronter des points de vue en matière de croissance et de développement. L'une de ses originalités est d'allier les aspects théoriques et pratiques ainsi que des analyses pluridisciplinaires, ce qui permet de mieux cerner les nombreux défis qui attendent aujourd'hui les pays de la CEDEAO. Extrait des préfaces

04/2015

ActuaLitté

Régionalisme

Albertville autrefois. Les années 20

" Albertville, cité neuve aux toits clairs a pour elle le charme d'un visage ouvert et jeune. Ses rues rectilignes se coupant à angles droit, disent nettement qu'elle n'a rien à cacher et que sa cordialité n'est point feinte. Ses magasins élégants, qui vont se modernisant chaque jour, ne laissent guère de place à l'échoppe, descendue jadis de Conflans-la-Morte, vers un plus riant séjour. Et la gaie chanson d'eau vive courant le long des trottoirs, confirme cette impression, que tout ici doit être aimable. Et que d'agréables promenades y sollicitent le flâneur dès les portes de la ville. Albertville n'est pas qu'un pays charmant dans un cadre délicieux. Pour assuré que soit son avenir touristique, elle n'y borne pas ses ambitions. Car sa situation privilégiée, au débouché de quatre importantes et riches vallées a fait d'elle, à tous égards, un centre. Ses manifestations économiques de tout ordre : agricoles, commerciales, industrielles, jouissent d'un succès croissant. La terre y est fertile, le commerce vivant, la petite industrie prospère et multiple. Et ses possibilités d'extension, dans une large vallée, sont grandes. De nouvelles rues d'ailleurs, tracées d'hier, prennent corps peu à peu. Albertville subit les événements plus qu'elle ne les force ; et c'est beaucoup déjà, que de toute son activité et de toute son initiative, elle réussisse à y faire face. C'était hier, la construction d'un nouvel Hôtel des Postes, d'un établissement de Bains-douches, d'un bâtiment scolaire, d'un Hôpital moderne et vaste. C'est aujourd'hui celle d'Habitations populaires, d'une salle des fêtes, l'aménagement de squares et de jardins nouveaux... Ce seront sans doute demain de nouvelles usines venant chercher la force électrique dont, à proximité, elle est riche. L'avenir d'Albertville donc, n'est pas que dans le tourisme. Mais encore faut-il le redire, quelque soit son destin, l'offrande d'un accueil courtois, dans l'écrin de ses horizons, demeurera son Violon d'Ingres. " Albert Alex. Le Nouvelliste de Lyon. 14 juillet 1929.

04/1987

ActuaLitté

Tourisme France

Brecht Evens Paris. Edition bilingue français-anglais

La collection "Travel Book" éditée par Louis Vuitton invite au voyage, qu'il soit mobile ou immobile, nourri du plaisir de l'évasion intellectuelle ou émotionnelle. Au fil des pages, les oeuvres d'artistes de renom et de jeunes talents racontent les villes et les pays parcourus, leurs chemins escarpés et leurs architectures rectilignes, les lumières, les jours et les vies qui s'y déploient. Héritiers des "Carnets de voyage" Louis Vuitton qui ont saisi durant près de vingt ans les aventures urbaines d'une poignée d'illustrateurs et aquarellistes, les "Travel Books" proposent une nouvelle vision du départ. Une vision contemporaine, où l'on explore aussi bien les mégalopoles sans sommeil que les contrées sauvages et lointaines. Une vision inédite, où l'on ose croiser les cultures en confrontant le regard des artistes à des mondes qui ne leur sont en rien familiers. Ainsi Paris vue par le Congolais Chéri Samba ou interprétée par le Belge Brecht Evens, l'île de Pâques par l'Américain Daniel Arsham, New York par le Français Jean-Philippe Delhomme, Londres par la jeune Japonaise Natsko Seki, Venise par l'illustre mangaka Jirô Taniguchi, le Vietnam par l'Italien Lorenzo Mattotti, l'Arctique par l'Irlandais Blaise Drummond, Edimbourg par Floc'h - le plus british des Français -, l'Afrique du Sud par le célèbre peintre chinois Liu Xiaodong. Chaque artiste part à la rencontre de mondes qui lui sont étrangers. Son oeil s'aiguise, piqué par la surprise de l'inconnu ou stimulé par le plaisir de la redécouverte. Le lieu devient page blanche, vierge de tout repère. Les points de vue se transforment alors en véritables propos, à la fois narratifs, tendres, pittoresques, voire satiriques. Au-delà de la vocation iconographique de ces carnets de route, la collection souligne la richesse des horizons esthétiques que recèle l'art actuel. Les univers créatifs proposés répondent d'ailleurs à une même exigence de diversité : au cours de leurs voyages, ces artistes venus du monde entier choisissent librement leur mode d'expression. Le dessin, la peinture, le collage, l'art contemporain, l'illustration, la bande dessinée ou le manga sont autant de prismes à travers lesquels retranscrire leurs regards sur l'ailleurs.

05/2016

ActuaLitté

Histoire de France

Des soldats noirs dans une guerre de blancs (1914-1922). Une histoire mondiale

La France fut le seul pays belligérant à engager des soldats noirs sur le front européen au cours de la première guerre mondiale. L'idéal universaliste de la République coloniale souvent invoqué fut-il un simple alibi idéologique destiné à justifier l'impérialisme ? Comment réagirent les populations civiles qui se trouvèrent souvent pour la première fois face à des noirs en chair et en os ? Quelles répercussions à court et à long terme eut ce brassage de populations sur la hiérarchie des races en vigueur à l'époque en France mais aussi dans l'Empire britannique, toujours attaché à la suprématie blanche, aux Etats-Unis, où régnait la ségrégation, ou dans l'Allemagne vaincue, qui se voyait comme le dernier rempart de la Kultur, la gardienne de la "citadelle des valeurs" et ressentit l'occupation de la Rhénanie par des troupes noires comme la transgression ultime, comme une "colonisation inversée" ? La campagne de propagande orchestrée par les autorités de Berlin contre "la honte noire" qui se déchaîna après l'entrée en vigueur du traité de Versailles, à grand renfort de fausses rumeurs et de fantasmes pornographiques, annonce l'hystérie raciste de l'Allemagne nazie. Pourquoi se répandit-elle comme une traînée de poudre bien au-delà des frontières allemandes ? Comment expliquer qu'elle ait réussi à mobiliser les organisations féminines d'horizons politiques divers et les mouvements ouvriers en Allemagne et à l'étranger, des pacifistes et militants anticolonialistes ? Pourquoi le retour des anciens combattants provoqua-t-il des émeutes dans les villes portuaires anglaises et une recrudescence des lynchages dans le Sud des Etats-Unis ? Quelle influence eurent les rencontres entre les intellectuels et les militants noirs des deux côtés de l'Atlantique sur les mouvements d'émancipation et de défense des droits civiques et sur l'émergence d'une conscience noire à l'échelle mondiale ? Telles sont quelques-unes des questions abordées dans l'ouvrage passionnant de Dick van Galen Last. Un ouvrage qui nous oblige à reconsidérer l'histoire du XXe siècle et qui intéressera autant le grand public que les spécialistes.

06/2015

ActuaLitté

Littérature étrangère

Attente

L'atmosphère de ces textes est étrange et prenante ; c'est elle qui s'impose au lecteur, peu à peu, à travers les faits décrits. Tout l'art du narrateur consiste à déstabiliser le lecteur, qui perd progressivement, sans en avoir vraiment conscience, ses points de repère. C'est un glissement imperceptible qui s'opère et qui laisse dans un état de rêverie ou bien d'inquiétude. Aucun de ces récits ne se clôt vraiment : ils restent comme en suspens, tels des points d'interrogation. Le décor ? Il peut s'agir d'un parc aux arbres dénudés, dans la lumière dorée et triste de l'automne, où des animaux étonnants apparaîtront ou bien de rues dans la nuit sous la lumière trouble de réverbères bossus ; d'un tramway échappé de la ville et qui se perd dans l'immensité d'une plaine parcourue par des chevaux à la crinière de feu qu'attaquent des oiseaux au bec d'acier... Le ciel sera de préférence violet ; il fera nuit et la pluie ajoutera souvent sa note de malaise. Les personnages seront parfois des enfants, partagés entre rêve et réalité : un vieillard, par exemple, sous les yeux médusés de ses copains, attache au dos d'un petit garçon une paire d'ailes. Et quand ce sont des adultes, force est de constater qu'ils ont conservé au fond d'eux-mêmes une part d'enfance qui ouvre des horizons immenses de rêve ou de cauchemar, en tout cas de non-réalité. La faune a dans ces textes une présence très forte : des mulots conversent un jour de printemps ; un porcelet devient le compagnon rassurant du passager abandonné dans son tramway sans conducteur, lâché dans une plaine sans fin. Les objets se transforment en animaux, ainsi des siphons qui étirent des cous d'oiseaux ; des cygnes, des pélicans, des cigognes suivent les noces mortuaires d'un cycliste désespéré de grandir... Mais le bestiaire de Tsepeneag est surtout fantastique : des bêtes étranges le parcourent telles ce poisson qui danse la nuit devant la fenêtre du narrateur, cette femme à tête de chèvre, cet oiseau violet, géant qui personnifie l'angoisse de la mort et du néant. Et le rêve de s'enraciner au coeur du réel...

04/2003

ActuaLitté

Religion

Henri de Lubac. La rencontre au coeur de l'Eglise

L'influence que le père Henri de Lubac exerça sur le concile Vatican II est due, pour une grande part, à la publication, en 1953, de " Méditation sur l'Eglise ". Cet ouvrage, qui marqua un tournant décisif dans la pensée catholique, fut réédité à quatre reprises en moins de dix années et, grâce à de nombreuses traductions, rencontra rapidement une ample diffusion à l'étranger. Cinquante ans après, à l'occasion d'une nouvelle réédition aux Éditions du Cerf - couplée avec celle de " Catholicisme. Les aspects sociaux du dogme " -, deux colloques, organisés l'un à Lyon et l'autre à Paris, permirent de mesurer à quel point cette pensée avait été novatrice et ancrée dans l'amour de l'Eglise, et combien elle était encore aujourd'hui vivifiante et féconde. Le présent ouvrage rassemble en effet les interventions de spécialistes de nombreuses disciplines (histoire, théologie, exégèse) venus d'horizons très variés (Europe, Afrique, Asie). En quatre temps, il décrit le contexte général et personnel de l'élaboration de cette œuvre, et en éclaire les aspects essentiels : " Histoire " dépeint la situation du catholicisme romain et de l'Église lyonnaise à l'orée des années 1950, et y replace le père de Lubac dans ses relations difficiles avec la hiérarchie ; " Ecclésiologie " examine par quels chemins sa Méditation a pu conduire au cœur d'un des plus profonds mystères qui soit à ses yeux, celui de l'Eglise elle-même ; " Universalité " met en lumière sa contribution à l'élaboration d'une théologie de la mission et de l'inculturation du catholicisme ; " Théologie " revient sur les grandes thématiques de sa pensée. " Bien plus qu'une institution, [l'Eglise] est vie qui se communique ", écrivait le père de Lubac. Cet ouvrage est pour le lecteur l'occasion de mesurer à quel point cette vie était inépuisable pour lui - et mystérieusement inépuisable -, lui qui eut pourtant à souffrir tellement à cause d'elle et pour elle. Avec des contributions de Jean-Dominique Durand, Jacques de Larosière, Jacques Prévotat, Bernard Comte, Étienne Fouilloux, Dominique Bertrand, Jean-François Chiron, Georges Chantraine, Olivier de Berranger, Matthieu Rougé, Antonio Russo, Édouard Adé, Juvénal Ilunga Muya, Germain Kwak Jin-Sang, Michel Fédou, Jean-Pierre Wagner, Étienne Guibert, Éric de Moulins-Beaufort, cardinal Philippe Barbarin.

11/2006

ActuaLitté

Critique littéraire

Metz au miroir des écrivains. Regards français et étrangers des origines à nos jours

Nombreux sont les écrivains qui ont illustré par leur oeuvre la ville de Metz, certains n'ayant pas manqué de la décrire et de nous en laisser une image d'autant plus précieuse qu'elle n'a cessé de se modifier à travers les siècles. Ce livre est né d'un constat, l'absence d'un ouvrage consacré à la ville de Metz vue par les écrivains. Un travail collectif dû à la plume de quelque quarante membres de l'Académie nationale de Metz comble cette lacune. L'éventail est élargi à des écrivains d'autres horizons, allemands certes, mais aussi anglais, suisses, luxembourgeois, belges, danois, polonais. Ainsi le lecteur trouvera-t-il dans ces pages, à côté de Philippe de Vigneulles, Rabelais, Bossuet, Madame de Staël, Chateaubriand, Balzac, Barrès ou Verlaine, des étrangers en nombre comme Giacomo Casanova, Alexander von Humboldt, Mary Shelley, Charles Dickens Jr, D.H. Lawrence, Joseph Roth, et bien d'autres. C'est ce regard d'écrivains venus d'ailleurs qu'il est intéressant de confronter avec celui de ceux qui sont nés ou ont vécu à Metz, francophones ou germanophones. Une place est réservée, à côté des grands auteurs reconnus, à de petits maîtres souvent fort oubliés, mais dont certains, comme le pasteur évangélique allemand Wilhelm Ludwig Steinbrenner, ou Ludwig Emil Grimm, illustrateur des contes de ses célèbres frères, ont su évoquer notre cité avec une précision, une richesse de détails, un sens du pittoresque et de la vie qu'on ne rencontre pas toujours chez les plus grands. Plus d'une fois, des regards croisés et contrastés sur Metz sont mis en parallèle selon le vécu propre d'écrivains contemporains les uns des autres, en particulier pour la période de l'Annexion et des deux guerres mondiales, où des descriptions parfois opposées évoquent la ville, selon qu'on a le coeur du côté allemand ou français ou qu'on est déchiré de devoir choisir. Dans le déploiement des siècles, le lecteur verra la ville se transformer, prendre de nouveaux visages, et pourra confronter la cité d'aujourd'hui avec les étapes de son histoire à travers le temps.

03/2019