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Delphine Godard, Delphine Soucail

Extraits

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Cinéma

Jerzy Skolimowski. Signes particuliers

Après des poèmes remarqués et des scénarios pour Andzej Wajda et Roman Polanski (Les Innocents charmeurs, Le Couteau dans l'eau),Jerzy Skolimoski a été le représentant le plus talentueux du jeune cinéma polonais des années 60 avec Signes particuliers : néant, Walkover et Le Départ, salués alors avec admiration par Jean-Luc Godard. En 1967, Haut les mains ! lui vaut de graves problèmes de censure qui le forcent à s'exiler ; il entame une nouvelle carrière plus chaotique, marquée par d'autres grands films (Deep End, Le Cri du sorcier, Travail au noir, Le Bateau-phare, Ferdydurke). Il tourne en Italie, aux Etats-Unis et surtout en Angleterre, en s'adaptant admirablement à des contraintes économiques inconfortables. En 1991, il se retire pour s'adonner totalement à la peinture, qu'il a toujours pratiquée parallèlement au cinéma. Puis en 2008, c'est un très attendu retour avec Quatre Nuits avec Anna, suivi d'Essential Killing, deux films qui le placent à nouveau parmi les cinéastes contemporains les plus importants. Ce livre réunit des admirateurs de longue date de Skolimowski ; il a pour ambition de cerner les modulations d'une oeuvre protéiforme en mêlant entretiens avec le cinéaste, témoignages d'amis et de collaborateurs, mises en perspective historiques et essais critiques. Divisé en quatre parties correspondant aux quatre étapes du parcours de Skolimowski : les premiers films en Pologne (1959-1967) ; l'exil (1967-1991) ; la peinture (1992-2008) ; le retour au cinéma et en Pologne (2008-2012), l'ouvrage forme un ensemble critique très riche où se répondent des points de vues variés.

02/2013

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Sciences historiques

Rouler plus vite, laver plus blanc. Modernisation de la France et décolonisation au tournant des années soixante

Après la Seconde Guerre mondiale, la France connaît sous l'impulsion des Etats-Unis une période de modernisation brutale et massive qui provoque d'importants changements sociaux et culturels. En une dizaine d'années (1955-1965), la société de consommation envahit la vie quotidienne et prétend défaire les inégalités. Mais quels en furent les effets véritables ? Avec un humour et un recul salutaire, Kristin Ross interroge la place accordée aux icônes de l'époque - l'automobile, l'hygiène, les biens de consommation standardisés -, ainsi que les types sociaux et représentations - l'" homme nouveau ", le cadre dynamique, le couple moderne, le culte de l'efficacité... Pour penser ce nouveau modèle culturel, l'auteur met à contribution le cinéma de Tati, Demy et Godard, les écrits de Fanon, Barthes, Debord et Lefebvre, les romans de Sagan, Robbe-Grillet, Beauvoir, Triolet, ou Perec, mais aussi l'idéologie de L'Express et de Elle. Elle montre que la France des années soixante ne peut être appréhendée qu'en maintenant le parallèle entre deux histoires, celle de la modernisation et celle de la décolonisation, et en soulignant leurs tensions spécifiques : celles d'un pays dominant/dominé, exploitant des populations coloniales au moment même où il se trouve amené à collaborer ou fusionner avec le capitalisme américain. Le colonialisme extérieur se convertit alors en " colonisation de la vie quotidienne ". K. Ross établit un autre parallèle, audacieux, entre l'Algérie et le culte de l'hygiène, la pratique de la torture et l'industrie rationalisée. Finalement, quel fut le prix réel de notre modernisation ?

02/2006

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Musique, danse

Maurice Le Roux. Polyphonie d´un enfant du siècle

Maurice Le Roux (1923-1992) a été un acteur influent du monde musical de sa génération et a notamment milité pour la reconnaissance par le public de la musique contemporaine. Musicien précoce, il étudie le piano et compose de la musique, puis des musiques de film comme par exemple : Amère victoire (Nicholas Ray), Les Mistons (François Truffaut), Le Petit soldat (Jean-Luc Godard), La Chamade (Alain Cavalier), Contes immoraux (Walerian Borowczyk). Après ses études au Conservatoire national de Paris à la sortie de la guerre de 1940-1944, il se consacre à l'écriture Le Cercle des métamorphoses, poème symphonique (1953), Un Koan, poème symphonique (1973) à la direction d'orchestre à travers le monde, notamment avec l'Orchestre national de l'ORTF dont il est nommé directeur en 1960. Il s'attache à promouvoir la musique contemporaine et à faire connaître au public certains compositeurs classiques qu'il admire comme Monteverdi et Moussorgski, dont il s'efforce de jouer et de faire jouer les oeuvres dans leur version originelle. Musicologue (il est l'auteur de nombreux ouvrages), cinéphile et pédagogue, il produira la série Arcana, connaissance de la musique pour la télévision TF1, avant d'être nommé Conseiller musical à l'Opéra de Paris et Inspecteur général de la musique au Ministère des Affaires Culturelles. Esprit passionné, épris de relations, il eut un rôle important dans la société artistique de la seconde moitié du XXe siècle. Une biographie sensible, très documentée et illustrée, écrite par l'un de ses fils : Patrice Le Roux

06/2015

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XXe siècle

Un dernier Charleston, Louise

"Dans la nuit brumeuse de Manhattan, l'image de Lulu cherchant le client à la fin du film apparut. Un observateur attentif aurait pu rythmer ses pas, dicter les expressions qu'elle devait avoir devant la caméra. Une scène se rejouait à l'insu de tout le monde. Il aurait fallu un observateur rigoureux et passionné. Tels furent Langlois etnombre d'autres, comme Jean-Luc Godard et Anna Karina évoquantLouise, la femme éternelle, dans l'un de ses films. La femme éternelle condamnée à vivre alors qu'elle aurait pu sombrer et disparaître sans être devenue actrice, presque par hasard, à ne jouer aucun jeu sinon celui de jouer avec le feu. "Il n'y a pas de Garbo, il n'y a pas de Dietrich. Il y a Louise Brooks" clamait Henri Langlois, le fondateur de la Cinémathèque française. Un dernier Charleston, Louise est un roman qui plonge dans l'histoire personnelle, dans l'intime de la star du muet. Révélée par un seul film, Lulu, de Wilhelm Pabst, dans l'Allemagne des années 1920, Louise Brooks a survécu à son éviction du métier par les frères Warner. Elle mène alors une vie de bohème, se remet à donner des cours de danse, puis prend la plume pour écrire, à la demande de la Fondation Eastman, le créateur de Kodak. Louise Brooks, star incontestable du cinéma au même titre que Marylin Monroe, devenue icône. Sous la plume de Daniel Bernard on découvre un être fragile, surprenant, parfois dérangeant mais aussi infiniment attachant.

10/2023

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Philosophie

Histoire de la pensée au Pays de Liège. Des origines à nos jours ; Tome III, XVIe s. - XVIIIe s.

Après le grand Sac par le Téméraire et la guerre civile, un renouveau se fait jour en Principauté de Liège. Elle devient un refuge pour les sciences, les arts et les lettres latines. L'articulation théâtrale et musicale de la réalité se traduit par l'importance qu'elle prend avec l'histoire nationale dans la formation des jeunes, jusqu'à Grétry. Les mathématiques jouissent d'un esprit d'envergure avec de Sluse qui correspond avec Pascal. La théologie et la morale cherchent à mieux répondre à la complexité moderne des situations en développant la pensée probabiliste. Les collèges anglais aidant, Liège devient une capitale de l'intelligentsia catholique anglaise, tout en accroissant ses liens avec les Etats-Unis naissants et la Russie. Les Lumières anglo-américaines jouent un rôle notable dans l'évolution de la pensée politique et économique du pays, et pas seulement la philosophie française dont la Physique de l'âme de Godart et les Projets réformateurs de Heusy sont des vecteurs incisifs, avant que la Révolution liégeoise n'éclate trop hâtivement, dès le début de la française, n'occasionne la perte officielle de l'indépendance principautaire en 1795, mais n'ouvre aussi de nouveaux possibles.

10/2019

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Religion

Pourquoi m'as-tu abandonnée ?

" On n'a pas cent fois, dans une vie, l'occasion de gueuler à la face de Dieu. L'âge venu, je prends cette liberté. C'est vrai, je ne risque plus grand-chose ! J'ai délaissé mes pouvoirs, qui sont tombés vains. Je ne dîne plus en ville. Je suis un simple soldat de l'édition. Et j'avance vers une fin que j'espère rapide, sans souffrance, comme celle de mon ami Bodard. Alors c'est vrai je hurle : contre ce Dieu que j'aime et qui ne cesse de fuir, contre les prières murmurées dans mon lit, au petit matin. Contre le silence des dimanches sans amis. J'insulte Dieu de m'abandonner sans joie, en ce corps qui me lâche. Mon Dieu, que t'ai-je fait ? Ai-je moi aussi mérité cela ? Et pourquoi ? J'avance, pourtant. Je lis. Je rencontre des auteurs, des talents nouveaux. J'écris un peu. J'espère en Dieu, tout de même. Je lui parle. Et je pleure de l'aimer sans grâce, avec plaisir encore, et de l'aimer jusqu'à la fin, dans l'abandon et la lumière. " F.V.

01/2002

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Beaux arts

L'art face à la censure. Six siècles d'interdits et de résistances

Ce sont des censures nombreuses et protéiformes qui ont frappé le monde de l'art depuis le début du XXe siècle : alors que la liberté de conscience et de création semblait acquise, au moins dans les pays dits démocratiques, et qu'elle paraissait gagner du terrain dans les régimes autoritaires, voilà que des violences inattendues ont ressurgi. Parfois meurtrières, ainsi qu'en témoigne la tuerie contre l'équipe de Charlie Hebdo. De sorte que cet ouvrage, paru initialement en 2011, se devait de connaître une version actualisée et augmentée pour mesurer au mieux les types d'interdictions passées et contemporaines, pour en comprendre les origines et en prévenir les dérives potentielles. Ce livre analyse, à travers quantités d'exemples précis et documentés, les défis d'avant-garde, parfois héroïques, qu'ont lancés d'éminentes figures historiques, de Michel-Ange à Jean-Luc Godard, de Caravage à Egon Schiele en passant par Artemisia Gentileschi, Gustave Courbet ou Otto Dix. Il dresse un panorama des résistances et des combats en faveur de l'affirmation de l'individu et de l'émancipation de l'esprit contre l'Eglise, l'Etat, les goûts dominants, les petites lâchetés et les grandes répressions. Il examine aussi de près les motivations et les armes des censeurs en s'attachant à montrer comment ceux-ci révèlent malgré eux la puissance, la portée, le danger des oeuvres qu'ils pourchassent, et leur rendent ainsi un hommage paradoxal. Enfin, il espère offrir une réflexion pour demain, dans une époque de plus en plus cadenassée par des proscriptions insidieuses - une époque qui requiert écoute, vigilance et courage.

03/2019

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Cinéma

Plus Bébel la vie

Si vous n'aimez pas : la boxe, la sculpture, le théâtre, les cascades, les copains, les soirées, le football, les chiens, les flingues, les chapeaux, les clopes, les déguisements, les smokings, les torses nus, les décapotables, les cuites, la bagarre, les aventures, la jungle, les bras d'honneur, les blagues... Si vous n'aimez pas : Rochefort, Marielle , Bedos, Girardot, Galabru, Beaune, Vernier, Gérard, Noiret, Karina, Godard, Seberg, Duras, Melville, Carrière, Delon, Lautner, Gabin, Verneuil, Truffaut, Demongeot, Resnais, Hossein, Oury, Bourvil, de Broca, Rappeneau, Andress, Moreau, Deneuve, Schifrin , Adjani, Lelouch, Anconina, Zidi, Ferrache, Lambert, Klapisch, Duris, Pailhas, Woo, Dupontel, Del toro, Perrin, Le bihan, Dujardin, Canet, Lellouche, Duléry, Desplechin, Mormeck, Tarantino, Dupieux, Van damme, Gerra, Brühl, dj bob Sinclar, Nacéri, Moati, Paradot, Pons, P. Anderson / A. Rami... Si vous n'aimez pas jean-paul belmondo allez vous faire foutre ! Hommage au dialogue légendaire du film A bout de souffle : "Si vous n'aimez pas la mer, si vous n'aimez pas la montagne, si vous n'aimez pas la ville... Allez vous faire foutre ! " Illustré par plus de 250 photos, le livre retrace les multiples visages de l'acteur le plus chéri du cinéma français. Boxeur, cascadeur, acteur mythique de la Nouvelle Vague, issu de la bande du Conservatoire, flic ou voyou, Jean-Paul Belmondo incarne le panache français au cinéma dans toute sa splendeur. Les équipes de So Film se sont associées à Jeff Domenech, ami et confident de l'acteur pour réaliser ce livre événement. Graphique, illustrés par des documents rares, le livre aborde sous différents angles originaux l'immense carrière et la vie de cet acteur inclassable.

11/2018

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Littérature française

Marimé

Marimé, c'est une demeure familiale en Bretagne, tout au bord de la mer. Malgré son passé, malgré tant de jours heureux - ou de secrets drames familiaux -, la famille Chevalier s'en désintéresse. Seule Catherine ressent comme une intolérable blessure les menaces d'abandon de la vieille propriété de sa jeunesse. Catherine, photographe, se retrouve à Marimé avec son amie Annie, plus jeune, comédienne, "goinfre les choses". A l'improviste, Florence viendra les rejoindre; Florence la lumineuse, la rassurante, la bien-mariée, l'heureuse mère. A peine est-elle là, d'ailleurs, que les menaces s'éloignent, que Marimé semble revivre. Et l'arrière-été, est si beau... C'est par des chemins rapides, inattendus et sournois que la mort, l'amour et la vie viendront choisir en quelques jours, parmi ces trois femmes, leurs proies. Laquelle sera sauvée, laquelle se perdra? Trois destins de femmes d'aujourd'hui, si proches, si dissemblables. Après la grâce adolescente, le charme et l'humour très personnels qui faisaient l'attrait de Mon beau navire, Anne Wiazenisky fait preuve ici d'une nouvelle maîtrise de l'art du roman. Anne Wiazeinsky s'est fait connaître comme comédienne dès sa dix-septième année, tournant avec Bresson, Pasolini, Jean-Luc Godard, Illarco Ferreri, Philippe Garrel des rôles aussi importants que ceux de La Chinoise ou de la jeune fille de Théorème, avant d'aborder le théâtre (Fassbinder, Aovarina) et la télévision. Elle a publié des nouvelles, Des filles bien élevées (Grand Prix de la nouvelle de la Société des gens de lettres, 1988), et au roman, Mon beau navire (1989).

08/1991

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Littérature française

Florbelle

Florbelle est un autoportrait que Cauda a écrit dans les blancs du roman de Sade dont nous n'avons que les notes puisque le fils irrévérencieux, à la mort de son père, a brûlé l'ouvrage. Cauda, le peintre, a son atelier bâti sur une ancienne propriété de la famille Sade, revendue quand Donatien était enfant ! Pour le dire autrement : Florbelle lui était destiné. Restait à en noircir les pages. Ce que Cauda a fait à double titre en dessinant une quinzaine d'encres qui illustrent son autoportrait en miroir du marquis ! Comme un fait exprès, il a écrit et dessiné Florbelle lors du confinement, ajoutant ainsi de l'enfermement à l'enfermement, faisant de son atelier un château (de Shilling) coupé du monde, protégé des regards autres, centré au milieu d'autour sur lui-même face à Sade. La quête dure 19 journées auxquelles s'adjoint un épilogue. En 2011 une exposition prit comme titre Florbelle (after Sade)â ; on y précisait : "L'oeuvre manquante devient prescriptionâ! " Pour parler comme Godard, dans prescrire il y a écrire. Et pour écrire Sade il y fallait Cauda. "Entré au château de Silling à l'âge de 17 ans, je n'en suis jamais sorti". C'est ainsi qu'il ouvre ses journées, par un enfermement, un lieu coupé du monde propice à toutes les transgressions. Une invitation au voyage intérieur où le corps tient lieu de donjon. Un corps qui figure, dans ce face à face Sade/Cauda, trait après trait, un habit de lumière envisagé comme un abîme de lumière. Autrement dit un autoportrait.

10/2023

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Cinéma

Dernières chroniques cinématographiques 1977-1979

Au Nouvel Observateur et au " Masque et la Plume", sur France-Inter, Jean-Louis Bory fut un ardent défenseur du nouveau cinéma. On retrouve dans chacune de ses phrases sa voix et son enthousiasme. Alors que tant de critiques hésitent à regrouper leurs articles qu'ils jugent trop liés à des événements déjà passés, ce livre démontre de façon évidente que la critique peut ne pas vieillir. Ces textes, publiés dans Le Nouvel Observateur de 1977 à 1979 et inédits en volume, rejoignent, à juste titre, l'œuvre littéraire de Jean-Louis Bory. Même style, même jaillissement, même regard sur la société. De même que les critiques de François Truffaut, Jean-Luc Godard, Claude Chabrol sont déjà des créations, les articles de Jean-Louis Bory existent en eux-mêmes. Ils s'imposent à nous comme des " short stories ". Les " histoires " de Bory défient ainsi le temps en nous parlant de films majeurs: Providence de Resnais, Casanova de Fellini, L'Homme qui aimait les femmes de Truffaut, Padre Padrone des frères Taviani, Une journée particulière d'Ettore Scola, Un ami américain de Wim Wenders, Le Diable probablement de Bresson, L'Œuf du serpent de Bergman, La Petite de Malle, Le Goût du saké d'Ozu, Intérieurs d'Allen, Nosferatu de Herzog... " Une critique enthousiaste de Bory sur un film déclenchait automatiquement la venue dans les salles du Quartier latin d'un public qu'on pouvait évaluer à près de 50 000 personnes dans les années 70. Ce qui déterminait Bory, devant les films comme devant les gens, c'était la passion. La passion totale, incontrôlée ". YVES BOISSET

10/2000

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Littérature française

Economie de l'amour

« J’ai vingt-quatre ans et je laisse tout le monde dire que c’est le plus bel âge de la vie. Si un jour je suis vieux, je pourrai raconter aux jeunes que je suis né dans les années 1980, et même si je ne dansais pas le Mia, ils trouveront ça plus merveilleux que si j’étais né dans les années 1990. Je suis né dans un temps sans téléphone portable, sans internet, où fumer était normal, je serai parmi les derniers à avoir vu ça. Les jeunes me trouveront très vieux. »De Nanterre où il enseigne l’économie à des étudiants désabusés aux salles de cinéma où il apprend ce que l’amour devrait être, le narrateur d’Économie de l’amour se présente comme un observateur du monde « anguleux, hérissé de piquants » et dénué de toute complaisance. Pour lui, ni l’amour ni l’économie ne sont des domaines maîtrisables, alors même que tout le monde clame haut et fort en connaître les lois. Trop timide, souvent déçu, la solitude le guette. Il y a bien la jeune fille du magasin de photos, pourtant… Ne pourrait-elle pas lui faire découvrir les algorithmes du cœur ? Parce qu’« avoir fait Polytechnique » n’est pas synonyme de bonheur, parce qu’il est possible d’admirer à la fois Godard et Britney Spears ou de s’enfermer une semaine à Ribérac pour « vivre de l’inconnu », cet enfant de notre siècle, à la fois tendre et irritant, bouscule nos repères et pointe avec une lucidité haute en couleurs les travers de notre société.

03/2011

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Cinéma

L'histoire-caméra

L'histoire a toujours fasciné le cinéma. En témoigne, depuis les origines, l'attirance des metteurs en scène pour les reconstitutions historiques. Très vite, également, elle s'est invitée dans les images, transformant les films en archives visuelles du XXe siècle. Ces deux mouvements - l'histoire reconstituée et l'histoire surgissant à l'écran - manifestent la rencontre du cinéma et de l'histoire : le cinéma donne une forme à l'histoire, laquelle, en retour, y inscrit son empreinte comme sur une plaque sensible. Le septième art aurait-il une dimension historique intrinsèque ? La réponse d'Antoine de Baecque est sans équivoque : " La forme cinématographique est de part en part historique, et le cinéaste, doté de son outil, l'histoire-caméra, un historien privilégié. " Le cinéma moderne d'après la Seconde Guerre mondiale incarne l'irruption de cet " âge de l'histoire " dans la vision des films. Il fournit à lui seul toute la matière de ce livre : les œuvres des années 1950, confrontées en regards caméra au traumatisme de la mort de masse ; celles de la Nouvelle Vague, quand le style se fait trace du mal-être de la jeunesse sur fond de guerre d'Algérie ; les films " démodernes " du cinéma russe d'après le communisme ; le cinéma hollywoodien contemporain, où se reflètent les fictions maîtresses du 11-Septembre. S'y ajoutent les mises en forme de Sacha Guitry, filmant l'histoire de France en son château, de Jean-Luc Godard, qui fait resurgir l'histoire dans la mémoire muséale du siècle, et de Peter Watkins, qui la traque comme un reporter de guerre.

10/2008

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Critique littéraire

Une volonté sans fléchissement. Correspondance 1957-1960 (D'Hadrien à Zénon, II)

" Une attention perpétuellement en éveil, une volonté sans fléchissement ", dit la lettre du 8 janvier 1957 à Henri Godard. Ces vertus que Marguerite Yourcenar attribue à l'Hadrianus imperator sont aussi les siennes dans sa correspondance des années 1957-1960. Quelque trois cent cinquante lettres. la plupart écrites de Petite Plaisance, la petite maison du Maine : le reste au gré des voyages : Canada, Italie, Espagne, Portugal. Partout, cependant, c'est le souci de l'œuvre qui domine, qu'il faut poursuivre et peaufiner : la correspondance de Marguerite Yourcenar ressortit au journal d'écrivain. Mais l'écrivain n'entend se laisser dicter sa conduite par personne ; et surtout pas par le succès. Tandis qu'Hadrien s'éloigne, Marguerite Yourcenar se détourne en apparence de ce genre romanesque qui a fait sa notoriété : elle multiplie les essais les plus divers, assure leur diffusion, poursuit ses traductions de poètes grecs anciens ou modernes, s'attelle à une transposition française de negro spiritual. En même temps. elle multiplie les conférences, réagit aux livres qu'un lui envoie, confie ce qu'elle retient de ses lectures, prodigue ses conseils à de jeunes écrivains - entre en conflit avec tel de ses éditeurs -, se révèle européenne avant la lettre. D'une autre, on crierait à la dispersion : elle au contraire s'affermit en tout. D'autant qu'en elle Zénon a repris son errance : L'Œuvre au Noir mûrit lentement. Et commence à se rassembler la documentation de l'œuvre ultime : ce Labyrinthe du monde où se développera la chronique romancée des lignées familiales. Une volonté perpétuellement en éveil, une attention sans fléchissement...

11/2007

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Cinéma

Jean-Pierre Mocky. Une vie de cinéma

Jean-Pierre Mocky est l'un des réalisateurs majeurs du cinéma français en même temps que l'un des plus originaux, indépendants et contestataires. L'ambition de ce livre est de retracer de façon exhaustive son très riche parcours atypique, celui d'un aventurier du cinéma dont le désir de raconter des histoires originales et de filmer est encore intact. Des " Dragueurs " en 1959 à " Votez pour moi ! " en 2017 (dernier film tourné à ce jour), il aura été un des cinéastes les plus prolixes (avec Claude Chabrol et Jean-Luc Godard) alignant plus de 65 longs-métrages en cinquante-huit années de carrière, sans compter une cinquantaine de courts métrages. Cet ouvrage présente en 710 pages environ et en grand format l'ensemble de sa filmographie de réalisateur et traite aussi de tous les autres aspects de sa carrière : débuts au théâtre, au cinéma en tant qu'acteur, etc. Il met aussi en évidence les faits marquants de sa biographie. Ce livre fournit une vision panoramique sur l'ensemble des films et permet une meilleure compréhension de leur réception critique au fil du temps. Il est doté d'une iconographie très abondante et de qualité, environ 700 photos et illustrations, mêlant photos de tournage, privilégiant des instantanés de Jean-Pierre Mocky au travail mais aussi d'autres documents rares : planches-contact, affiches françaises et étrangères, projets d'affiches, documents publicitaires, etc. A travers ce livre, vous aurez accès à une information précise, concrète selon un plan chronologique, clair et homogène et participerez à un voyage ludique et instructif sur près de 70 ans dans l'histoire du cinéma français.

10/2018

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Thrillers

Le Poison du doute

Et si depuis toutes ces années, elle vivait avec un monstre ? Dupont de Ligonnès, Godard, Romand... Autant de familles a priori sans histoires décimées par un père ordinaire. Et si, sans le savoir, Margaux Novak vivait avec l'un d'eux qui aurait refait sa vie ? La question donne le vertige... Surtout lorsqu'il n'y a rien pour le prouver, à part des petites habitudes, des petits riens... Et qu'à l'origine de ces accusations, il y a une policière prête à tout. Quitte à tout détruire. Qui croire ? Que croire ? Installée dans sa confortable petite maison en baie de Somme avec son fils et son mari, Margaux Novak connaît le bonheur tranquille de n'importe quelle mère de famille... lorsqu'une policière débarque chez elle pour mettre sa vie à sac. Depuis quinze ans, celle-ci mène l'enquête sans relâche. Elle cherche un homme qui a assassiné femme et enfants avant de disparaître. Et elle pense l'avoir retrouvé en la personne de Philippe Novak, le mari de Margaux. Sans ADN, sans preuve tangible de l'innocence ou de la culpabilité de Philippe, c'est parole contre parole entre la flic qui accuse et le mari soupçonné. Et pour Margaux, c'est le début d'une longue descente aux enfers. Très vite, son quotidien se trouve bouleversé. Le voisinage se retourne contre elle et sa famille commence à se faire harceler. La rumeur a décidé de s'inviter dans sa vie pour la détruire à petit feu, et ce sont des pans entiers de son existence qui s'effondrent. Entre deux cauchemars, lequel est le vrai ?

04/2022

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Andersen

Miniconte princesse petit pois

L'originalité du style d'Andersen repose sur son art de dessiner des variations nouvelles à partir de sources populaires - fabliaux, légendes, ouvrages de colportage et en bon héritier de la tradition des anciennes sagas de bien faire chanter ses contes, délicieusement illustrés par Edmond Dulac. En Chine, tu ne le sais peut-être pas, l'empereur est aussi un chinois, et tous les gens de sa cour sont aussi des chinois. Il s'y est passé une histoire, il y a de cela bien des années. Raison de plus que je me hâte de te conter avant qu'on ne l'oublie ! Le palais de l'empereur était tout ce qu'on peut au monde imaginer de plus magnifique (Le Rossignol).

11/2022

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Sociologie

De la diversité fantasmée aux effets de réalités. Discours et pratiques

Les recherches sur les questions de la diversité, ou plutôt des diversités et de leur "gestion" ont connu des évolutions contrastées et controversées selon les disciplines, les époques et les contextes. Or la diversité relève d'abord d'un constat qui devrait créer le consensus car elle est la condition même de l'existence de tout être vivant et de la dynamique de nos sociétés. L'objectif de cette publication, qui a fait l'objet d'un premier volume, Diversité(s) au coeur des politiques et des pratiques : entre l'Europe et l'Afrique, paru en 2017/18 dans la revue Alterstice, n'est donc pas de remettre en question cette diversité en recomposition constante mais plutôt d'en investiguer les conceptions, les représentations, les catégorisations et les usages. Diversité que nous avons postulée fantasmée, (ré)inventée, imaginée mais pas imaginaire, qui a de ce fait des effets de réalités sur les discours, les politiques, les dispositifs et les pratiques au niveau des Etats, des institutions, des collectivités et des individus. Le concept de diversité, à l'instar de tout concept à la mode, n'a jamais été suffisamment discuté, critiqué et donc conscientisé dans l'ampleur de sa complexité. De ce fait, discussions, confrontations et prises de conscience sont indispensables à la négociation de systèmes de cohabitation et de collaboration en réponse à des tensions et des conflits nés de cette diversité même ou plutôt de son instrumentalisation ou de sa méconnaissance. C'est pourquoi nous avons volontairement réuni ici des textes aux conceptions opposées, aux regards divergents, aux postures dérangeantes.

02/2019

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Télévision, radio

Ca tourne mal à la télé. Une histoire tumultueuse des séries, de l'ORTF à Netflix

LE LIVRE Sur le plan des conflits d'ego, des tournages catastrophiques, des caprices de stars et des bides retentissants, la télévision n'a rien à envier au cinéma. Mais vous vous en doutiez. De l'épisode pilote de Game of Thrones, tellement raté qu'il dut être retourné, au scandale provoqué par la fin du Prisonnier, les coulisses du petit écran sont pleines de bruit et de fureur. Les acteurs n'y sont pas toujours heureux. Pour preuve, Paul Michael Glaser a fait un procès à la production de Starsky & Hutch pour non-paiement d'heures supplémentaires dans l'espoir de rompre son contrat et Jeanne Moreau a claqué la porte du tournage d'Urgences avant même d'y faire une guest. Dans la lignée de Ca tourne mal ! et Ca tourne mal... à Hollywood ! , ce livre vous plongera dans les abîmes des séries où tout est possible. Comme qualifier de "rêve" une saison entière de Dallas afin de justifier le retour de Patrick Duffy dont le personnage était mort à l'écran un an auparavant. Ou confier à Jean-Luc Godard la réalisation d'un épisode de l'anthologie Série noire, sachant qu'il va se livrer à un sabotage en règle. Ou bien encore d'imaginer une suite de Casablanca avec David Soul ou un remake du Magnifique avec Antoine de Caunes... Alors, on s'assoit confortablement dans son canapé et on allume la télé. L'AUTEUR Collaborateur régulier de la revue Schnock, Philippe Lombard a déjà pas mal roulé sa bosse d'auteur dédié au cinéma et à la télévision. Son tout premier livre était consacré à Amicalement vôtre, le plus récent évoque la carrière de Lino Ventura. Entre les deux : une quarantaine d'ouvrages sur Michel Audiard, Tintin, Star Wars, Louis de Funès, Tarantino ou encore James Bond.

11/2022

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Cinéma

Mon obsession magnifique. Ecrits, souvenirs, interventions (1962-2010)

Pour la première fois réunis, les textes critiques et autobiographiques du cinéaste Bernardo Bertolucci. L'auteur du Dernier Tango à Paris s'attarde sur certains tournages, raconte ses passions au jour le jour, évoque sa vie et ses admirations. Parrainé par son père, le poète Attilio Bertolucci et par Pier Paolo Pasolini, il commence une carrière de poète, vite interrompue, en devenant l'assistant de Pasolini qui lui offre un scénario pour qu'il le tourne (La Commare secca). Ses très jeunes débuts le propulsent au devant de la scène. Et les films, tous très personnels, s'enchaînent pour ce réalisateur tourmenté, angoissé qui va prendre la tête de la génération postérieure à celle de Fellini, Visconti, Bolognini, Rossellini. Il s'exprime ici sur son esthétique et sa psychologie, dialoguant avec des journalistes, mais aussi avec sa femme Clare Peploe ou avec Wim Wenders, sans pour autant se priver de la parole directe. Il trace des portraits émouvants de Maria Schneider, de Laura Betti, de Marlon Brando, de Robert De Niro, de Godard, de Moravia, de Pasolini, de Kubrick, de Garrel. Il fournit une sorte d'anthologie personnelle de sa cinémathèque privée où Crash côtoie Blanche-Neige et Le Plaisir, et où Robert Bresson et Renoir prennent place près de Bergman et de Chaplin. Le plus littéraire des cinéastes italiens, et peut-être aussi le plus dérangeant, livre un autoportrait qui est presque une auto-analyse. Grand lecteur, Bertolucci est porté aussi bien à la méditation intime (Partner, La Stratégie de l'Araignée, La Luna) qu'à la fresque politique (Le Dernier Empereur, '900). Mais c'est probablement dans le film en huis clos psychologique qu'il manifeste sa plus grande originalité: outre Le Dernier Tango à Paris, Un thé au Sahara ou Prima della rivoluzione.

10/2014

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Acteurs

Jean-Paul Belmondo. Le Magnifique

Ce livre nous raconte l'histoire d'une passion. Celle qui a saisi un jeune homme de 17 ans pour le théâtre et la comédie. L'adversité sera forte, les obstacles seront nombreux, mais en boxeur émérite, Jean-Paul Belmondo les renversera avec la fougue qu'on lui connaît, parfois d'un rageur bras d'honneur. Il quittera le Conservatoire qui ne l'aimait pas où pourtant il aura noué d'indéfectibles amitiés, et se donnera au cinéma qui va l'aimer à la folie. Il arrive devant les caméras alors que le cinéma est frappé de plein fouet par la Nouvelle Vague et Jean-Paul Belmondo éclaboussera de sa présence les films essentiels de Jean-Luc Godard, dont Pierrot le fou. A partir de là, il sera partout, car il est bon en tout. Cinéma d'auteur, série noire, film de cape et d'épée, comédie populaire... Les parents aimaient Jean Gabin, leurs enfants et petits-enfants s'attachent à Belmondo qui les régale en changeant sans cesse de costume, tantôt flic, tantôt voyou, amoureux ténébreux ou Guignolo rigolo. Mais toujours Magnifique. Et le public qui l'adore fera de Bébel l'un des rois du box-office français. Et d'autant plus quand l'affiche de Borsalino réunira les deux plus grands fauves que le cinéma français ait jamais libérés. Gardant une tendresse, malgré tout, pour le théâtre, Belmondo reviendra sur scène dès la fin des années quatre-vingt-dix et là encore, dans la peau de Cyrano, il triomphera. Dans un livre richement illustré de photos parfois inédites, défileront sous la fine plume de Sophie Delassein la vie et la filmographie de cet Animal à nul autre pareil qui par son talent et la force de son indestructible passion aura conquis le coeur d'un pays tout entier.

09/2021

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Cinéma

La cinéphilie. Invention d'un regard, histoire d'une culture, 1944-1968

La cinéphilie fut une passion française, dévorante et exigeante. Voir des films par centaines, seul ou en bande, mais aussi en discuter, écrire, rencontrer les réalisateurs, fonder des revues, animer des ciné-clubs, se réunir, se combattre : c'est ainsi qu'à Paris, entre la Libération et 1968, les grands cinéastes du XXe siècle connurent la gloire. La cinéphilie a en effet, pour une bonne part, " fabriqué " Alfred Hitchcock, Howard Hawks, Roberto Rossellini, Jean Renoir et autres cinéastes, les plaçant au rang d'auteurs et d'intellectuels qui, à l'instar d'Aragon, de Picasso ou de John Cage, ont fait la culture du XXe siècle. Mais qui étaient ces cinéphiles ? Antoine de Baecque trace ici les portraits de ces jeunes " mordus du cinéma " devenus critiques, cinéastes eux-mêmes, écrivains et journalistes : André Bazin, Eric Rohmer, Henri Langlois, François Truffaut, Jean-Luc Godard, Jacques Rivette, Claude Chabrol, Serge Daney, notamment. Il saisit ces grandes figures dans leur vie, leurs passions et leurs combats, au-delà même du cinéma et de son histoire : ces cinéphiles, influencés par le surréalisme, l'existentialisme, la littérature, le structuralisme, posent en effet un regard différent sur les idées, les arts et les grands débats des années cinquante et soixante. Fondé sur le dépouillement d'archives privées, de trésors cinématographiques (les fonds Truffaut, Bazin, Sadoul, Langlois), et de revues fondatrices (L'Ecran français, les Cahiers du cinéma, Positif, Les Lettres françaises), cet essai reconstitue l'épaisseur des contextes intellectuels et politiques, et propose, à travers une douzaine de portraits de cinéphiles, de groupes, de revues et d'auteurs, la première synthèse sur la cinéphilie française en son âge d'or. Une manière d'ouvrir et d'illustrer, et avec quel brio, une autre histoire culturelle de notre temps.

02/2003

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Poésie

Après, depuis

Après, depuis est un livre de deuil. Cette chose tout à fait commune, ce thème en soi banal se voient traités ici sur un mode particulier, qui fait basculer le ton forcément subjectif de l'expérience unique vers un cadre plus général, non pas impersonnel mais susceptible d'être investi par n'importe quel lecteur. En six étapes, de la chambre vide à la maison à vendre, chacune d'elles rédigées et composées dans un style et un rythme différents, ce livre fait le tour de ce qui reste et de ce qui change après la mort d'un être aimé. Le ton du livre rappelle par moments les grands textes lyriques de John Ashbery, mais aussi la fantaisie des listes telle qu'on la trouve chez Borges ou Sei Sh ? nagon. L'essentiel pourtant est le souci de lisibilité, puis la tentative de dépasser le vécu purement individuel. Après, depuis est une élégie dont la grande ambition est d'offrir un écho, certes décalé mais parfaitement reconnaissable, de la vie de ses lecteurs. Auteur francophone de langue maternelle néerlandaise, Jan Baetens est l'auteur de quelque vingt recueils de poésie, dont SLAM, poèmes sur le basketball, Cent ans de bande dessinée (en vers et en poèmes), Vivre sa vie, une novellisation en vers du film de Jean-Luc Godard ou Ici, mais plus maintenant. Les styles et thèmes de ces livres varient considérablement, mais leur point de départ est toujours le même : la vie quotidienne, refaite et repensée par la littérature. Il est également l'auteur de nombreuses études sur les rapports entre textes et images, dont récemment Le roman-photo (en collaboration avec Clémentine Mélois, éd. du Lombard) et Adaptation et bande dessinée (Les Impressions Nouvelles). Aux éditions JBE, il vient de publier le "? remix ? " d'une collection privée de ciné-romans-photos, Une fille comme toi.

06/2021

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Cinéma

Un lézard. Le cinéma des Straubs

A la 6le minute, 25e seconde de la Mort d'Empédocle, un lézard fait irruption en bas du champ et disparaît d'emblée. Il faut s'exercer, la perception aux aguets, pour qu'il ne passe pas inaperçu. Mais une fois qu'on l'a vu, on ne regarde et on ne pense plus le monde comme avant. Car pour Danièle Huilier et Jean-Marie Straub (et pour Rosa Luxembourg) le sort d'un petit reptile a autant d'importance que le sort de la révolution. Ce livre va ainsi à la rencontre d'une oeuvre au pluriel de ses textes, de ses musiques (la têtue géométrie cézannienne comme aplat géologique de l'image), et sans auteur fixe : le nom propre est "l'appréhension instantanée d'une multiplicité" (Deleuze) et celle-ci un événement qui continue aujourd'hui pour les Straubs. Chaque chapitre compose une carte mouvante, qui se répète et se modifie. Il s'agit d'une cartographie tout d'abord italienne, depuis les constellations des films-Pavese et Vittorini et d'un autre Dante exilé au paradis. Dès lors, on dérivera de l'ailleurs-dehors de l'Italie fasciste et " démocratique ", post-fasciste (Fortini), à l'Allemagne nazie et "démocratique", post-nazie (Brecht), à l'Égypte nomadisée, mosaïque de Schoenberg, à ses révoltes trop tôt trop tard d'hier et d'aujourd'hui, à la Palestine hallucinatoire de Kafka... D'où l'interférence avec les visions de Godard ou encore avec le regard-désert d'Antonioni. Donc, un livre-carte, dont les Straubs ne sont pas les sujets mais les passeurs, jusqu'aux derniers films en numérique qui extériorisent un réalisme psychique terrifiant et vivant... Image roche, sur roche, contre le saccage du capitalisme planétaire. Un lézard.

01/2014

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Littérature française

Le festival n'aura pas lieu

Lucien Fabas est envoyé en reportage en 1952 sur le tournage de Mogambo, au Kenya, où il côtoie John Ford, Clark Gable, Ava Gardner et Grace Kelly. Il y rencontre la soeur d'Ava Gardner, Bappie, avec laquelle s'ébauche une liaison qui durera toute leur vie... On retrouve Fabas à partir de 1954, secrétaire général du Festival de Cannes. Il tente d'amadouer les terribles chroniqueuses hollywoodiennes qui boycottent le Festival, puis assiste à Madrid à une rixe entre les toreros vedettes Ordonez et Dominguin pour les beaux yeux d'Ava Gardner. Nouvel épisode romanesque : l'édition 1968 du Festival, troublée et finalement annulée en raison de la révolte des jeunes cinéastes menés par Truffaut et Godard. Passent Louis Malle, Lelouch, Polanski, Welles, Fritz Lang, la Begum... Fabas tente de sauver l'entreprise, en vain, et finit par aller se reposer dans sa propriété en Suisse, où de Gaulle, cousin de Madame Fabas, vient se ressourcer avant de regagner Paris et d'affronter la crise de 1968. La relation intermittente et compliquée avec Bappie se poursuit, tandis que Fabas chasse avec constance les films et les stars dont il doit alimenter le festival ressuscité. En 1972 vient le temps des honneurs, puis celui du retrait. Le roman s'achève à Londres, où vit Bappie, sur l'amorce d'un nouveau départ dans la vie. Un roman à la fois mythologique et mélancolique sur le Festival de Cannes, par l'homme qui en fut le Délégué Général durant 24 ans et le Président durant 12 ans. Gilles Jacob a savamment tissé des morceaux de bravoure purement romanesques et des épisodes inspirés par la vie de son prédécesseur Robert Fabre Le Bret, auquel il prête certains de ses propres sentiments nostalgiques.

04/2015

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Cinéma

Passages à vide. Ellipses, éclipses, exils du cinéma

Que le cinéma reste irréductiblement affaire de plans et non d'images, malgré la pente générale du tout-à-l'image contemporain, semble une cause entendue même des plus rétifs à la logique toujours paradoxale de cet art, bien à part, du présent. Mais que cette affaire se noue également entre les plans, dans leurs interstices et leurs intermittences, autant que dans l'expérience faussement rassurante de leur enregistrement, et comme à contre-image, pour y souffler des puissances insoupçonnées d'absence ou simplement y faire scintiller un peu de temps à l'état pur, voilà qui méritait sans doute, au-delà des seules questions de montage, d'aller y voir de plus près, jusque dans les détails de prime abord les plus insignifiants des films. Ces derniers ne sont jamais indifférents, surtout quand, par-delà les genres et les époques, ils ont comme auteurs des voyageurs de l'intervalle aussi attentifs aux choses que, mettons, Murnau ou Vigo, Ford ou Walsh, Hitchcock, Lang ou Tourneur, pour revenir aux Anciens, Antonioni ou Godard, Wenders ou Douglas, Snow ou Mekas, pour s'en tenir aux Modernes, et qu'on les parcourt à l'aide de boussoles aussi diverses et sensibles que les pensées de Benjamin, Agee ou Daney. Et peut-être s'apercevra-t-on alors que s'il n'y a littéralement rien à voir dans chacun des moments, pris séparément, d'ellipse du récit, d'éclipse de la représentation et d'exil du sujet où paraît vaciller le sens des films, tous ces passages à vide dessinent ensemble, en filigrane des ouvres, l'articulation première qui fait inlassablement tourner la roue des plans. Ils sont, à leur manière, l'Orient du cinéma.

03/2002

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Cinéma

Histoire d'une revue. Tome 1, A l'assaut du cinéma (1951-1959)

Avril 1951. Dans un petit bureau des Champs-Elysées, Jacques Doniol-Valcroze, Lo Duca et Léonide Keigel feuillettent les premiers exemplaires d'une nouvelle revue voulue par André Bazin : les Cahiers du cinéma. La couverture du premier numéro est déjà jaune, et sera longtemps un signe de ralliement des cinéphiles. Mai 1959. Les Quatre Cents Coups triomphent au Festival de Cannes. Derrière François Truffaut, c'est toute une génération de critiques - de Claude Chabrol à Jean-Luc Godard, Jacques Rivette ou Eric Rohmer - qui passe avec armes (un don certain pour la polémique) et bagages (une passion et une vraie intelligence du cinéma) du côté de la mise en scène. On connaît la suite. Entre ces deux dates. L'histoire des Cahiers du cinéma est celle d'une génération enthousiaste et injuste, brillante et provocatrice, conviviale et divisée, qui va donner naissance à la Nouvelle Vague. La figure centrale de ce noyau de moralistes du cinéma est incontestablement André Bazin qui, selon le mot de Truffaut, fut "un homme célèbre par sa bonté". Du côté de Renoir et Rossellini, défendant le cinéma hollywoodien, pourfendant "une certaine tendance du cinéma français", ces jeunes Turcs inventent, au fil des débats et des polémiques, cette "politique des Auteurs" qu'incarnent des réalisateurs alors méprisés ou incompris tels que Hitchcock, Hawks, Lang, Nicholas Ray ou Minnelli, et qui va révolutionner la critique de cinéma dans le monde. Relisant les textes, traquant les personnages, profitant de sources d'archives inédites, Antoine de Baecque raconte les dix premières années d'une revue qui ne pouvait laisser quiconque indifférent. Il offre ainsi le premier récit du "cinéma vu de la critique", d'une critique qui laisse aujourd'hui encore le lecteur haletant, ravi, parfois irrité, ou à bout de souffle.

04/1991

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Poésie

Ce qui nous restera. Fragments de Tanger et d'ailleurs

Ce qui nous restera est un Cheminement dans les ombres qui nous constituent, dans le mystère et, parfois, dans la grâce. À force d’explorer les rivages du Styx, Philippe Guiguet Bologne parvient ici à retrouver l’âme des choses... Avec Orphée et la mort elle-même, un heureux Icare et un homme à tête de buse au profil de Samuel Beckett, avec El qui déjà hantait de sa divine féminité le précédent Cheminement ; en prenant par la main le sage Hiérophante, si perdu dans nos temps, Djihad le beau pêcheur, Jassim le clown et acrobate triste, Amir qui la nuit se transforme ; en visitant les odalisques d’Henri Matisse pour pieusement les honorer, ou poursuivre une compagnie de mercenaires égarés dans des toiles de Monet et dans d’étranges labyrinthes, puis passer et repasser par les paysages de Palestine, du détroit de Gibraltar, de métropoles européennes et de déserts aux marges du monde, en arpentant le Saint-Sépulcre et la baie de Tanger, ces Fragments et débris sont autant de pépites, des petits trésors, à lire comme des nouvelles ou des contes féériques, reliés par les souffles de la poésie et un fil de Minotaure qui suit, dans leur fuite, Marianne et Ferdinand. Ce qui nous restera est finalement une structure, une geste, un esprit peut-être : on l’aurait aimé en tout cas ; le dernier souffle, comme celui d’Azraël sur la glaise de la Genèse, d’un cinéaste qui après avoir opiniâtrement questionné son monde par son art, lui rendra son âme. Voilà donc, sans doute aussi, un modeste hommage au génie de celui qui a su faire parler l’arrière des images, Jean-Luc Godard, conjugué au temps des obsessions de Philippe Guiguet Bologne.

11/2019

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Acteurs

Gérard Depardieu à nu

Depuis Les Valseuses, Gérard Depardieu s'est construit une filmographie de premiers plan, en collaboration avec les plus grands noms. Pourtant, rien ne prédestinait ce jeune Castelroussin à un tel parcours... Retour sur la trajectoire de cet acteur hors norme. Un colosse aux pieds d'argile Cela ne fait aucun doute : Gérard Depardieu est un acteur hors norme, sa filmographie en atteste. Mais derrière l'acteur se cache une personnalité fragile, avec des failles. Et cela, Gérard Depardieu le sait. C'est ce qui le rend ivre de vie. Il ne cesse de repousser les limites pour se donner davantage d'oxygène et de liberté. Depardieu est un homme libre, " une force qui va ", pour reprendre l'expression de Victor Hugo. Tout commence à Châteauroux, où il naît de parents illettrés le 27 décembre 1948. Ado bagarreur, voleur, inculte, il bégaie : ses mots s'entrechoquent dans sa gueule de bad boy. Jusqu'à sa rencontre avec Jean-Laurent Cochet, metteur en scène et professeur d'art dramatique, qui initie le jeune Gérard au théâtre et lui donne l'envie de rattraper le temps perdu. Dès lors, c'est l'ascension : d'abord avec Les Valseuses (1974), film culte qui fait de lui l'icône d'une génération et d'une époque. Il joue avec les plus grands, pour Godard, Truffaut, Pialat, Resnais, Chabrol, Ridley Scott, Bertolucci... Mais, au-delà de sa filmographie, cette biographie explore également la figure d'un homme qui se déteste après la mort de son fils Guillaume en 2008 ; du rabelaisien qui torture son corps ; de l'homme d'affaires qui côtoie des personnalités atypiques, voire infréquentables (Poutine, Kim Jong-Un...). Une biographie vivante et remuante, à l'image de son sujet qui a toujours dévoré la vie.

04/2022

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Romans historiques

Continental Saigon

Symbole et miroir de l'histoire de l'Indochine, l'hôtel Continental fut le point d'ancrage de tous les aventuriers, les rêveurs et les ambitieux. Son salon, sa terrasse bruissaient des intrigues et des illusions tissées par ces hommes qui ont cédé aux charmes de l'Extrême-Orient, ses promesses de fortune, le parfum du pastis et des tamaris, la fumée brune de l'opium puis celle des canons. A travers l'histoire de la famille Franchini - un père corse propriétaire du fameux hôtel et une mère vietnamienne - c'est tout le Saigon des années 1930 à 1970 qui ressurgit : la vie quotidienne des Vietnamiens, la tragédie du métissage, le crépuscule du "règne des Blancs", la prospérité et les désillusions, la corruption et le sang. Poste d'observation des personnalités militaires et politiques, journalistes, écrivains et cinéastes, le Continental est un lieu d'envoûtement par lequel sont passés Segalen, Dorgelès, Malraux, Mayréna, Bodard, Graham Greene, Schoendoerffer ou encore Chancel. Récit poignant d'un témoin privilégié de l'Histoire et de ses coulisses, de l'Indochine française à la guerre du Vietnam, Continental Saigon est un livre devenu mythique. Depuis sa première publication en 1976, il incarne autant les fantasmes de cette luxuriante et mystérieuse Indochine que le rêve colonial brisé.

05/2015