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Littérature étrangère

La dernière conquête du major Pettigrew

À Edgecombe St. Mary, en plein coeur de la campagne anglaise, une tasse de thé délicatement infusé est un rituel auquel, à l’heure dite, le major Ernest Pettigrew ne saurait déroger pas plus qu’à son sens du devoir et à son extrême courtoisie, aussi désuète que touchante, qui font de lui l’archétype même du gentleman anglais : raffiné, sarcastique et irréprochable. Dans ce petit village pittoresque où les cottages le disputent aux clématites, le major a depuis trop longtemps délaissé son jardin. Désormais veuf, il a pour seule compagnie ses livres, ses chers Kipling, et quelques amis du club de golf fuyant leurs dames patronnesses. Ce n’est guère son fils, Roger, un jeune londonien ambitieux, qui pourrait le combler de tendresse. Mais, le jour où le major apprend le décès de son frère Bertie, la présence douce et gracieuse de Mme Ali, veuve elle aussi, va réveiller son coeur engourdi. Tout devrait les séparer, elle, la petite commerçante d’origine pakistanaise, et lui, le major anglais élevé dans le plus pur esprit britannique. Pourtant leur passion pour la littérature et la douleur partagée du deuil sauront les réunir. Ils vont, dès lors, être confrontés aux préjugés mesquins des villageois, où le racisme ordinaire sévit tout autant dans les soirées privées, sur le parcours de golf, à la chasse, sur les bancs de messe que dans les douillets intérieurs. Et les obstacles seront pour eux d’autant plus nombreux que leurs familles s’en mêlent : Roger s’installe dans un cottage voisin avec Sandy, sa petite amie américaine, et le neveu de Mme Ali, musulman très strict rentré du Pakistan, se découvre un enfant caché… C’est avec beaucoup de charme et d’intelligence que Helen Simonson s’empare du thème des traditions pour montrer combien elles peuvent être à la fois une valeur refuge et un danger. Il se dégage de son roman une atmosphère so british qui enchante. Reste une question : votre tasse de thé, vous le prendrez avec un nuage de lait ou une tranche de citron ?

03/2012

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Philosophie

Osons l'utopie pour construire un monde meilleur. Esquisse d'une autobiographie politique

L'auteur de cette Esquisse d'une autobiographie politique s'est proposé de reconstruire l'itinéraire d'un intellectuel critique, lucide et "rebelle", celui d'un enfant de guerre, né en Silésie, en 1942, et jeté dans un monde brutal et inhumain, celui de l'Allemagne de l'après-guerre. Il décrit le drame d'une enfance malheureuse, encore ombragée par le nazisme, dans un milieu caractérisé par le refoulement collectif des crimes nazis, par l'anticommunisme et par la restauration, sur les ruines du IIIe Reich, en Allemagne de l'Ouest, d'une société bourgeoise parlementaire "démocratique", ayant conservé les mentalités autoritaires du passé. Il raconte aussi comment cette rupture affective et politique avec la société allemande fera de lui assez tôt un homme "révolté", politiquement engagé pour la vraie démocratie et le progrès social et pour une société égalitaire et fraternelle, sans maître et esclave et sans domination de l'homme sur l'homme. Arrivé à Paris, en septembre 1967, il se jettera "corps et âme" dans la révolte de Mai 68, vécue par lui-même comme "le plus grand mouvement anti-autoritaire d'émancipation du XXe siècle". C'est ce même intérêt pour les mouvements politiques d'émancipation qui le conduira aussi au Chili, à l'époque de "L'Unité populaire" de Salvador Allende (1970-1973), et au Portugal, pendant la révolution des "oeillets" (1974-1975), où il sera le témoin d'une révolution démocratique antifasciste dont il analysera les raisons et les contradictions dans un de ses livres. L'émancipation sera aussi le leitmotiv de sa propre philosophie sociale critique très orientée vers l'écosocialisme, vers un marxisme "ouvert" non dogmatique et un cosmopolitisme citoyen rejetant le racisme, l'antisémitisme, le souverainisme et le nationalisme, sous ses diverses variantes, et dont le mot d'ordre inspiré d'Ernst Bloch est : osons l'utopie de la construction d'un monde meilleur !

10/2019

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Littérature française

Electron libre

Que sommes-nous, si ce n'est Unité ? A travers ce récit, je souhaite rendre hommage à la solidarité et témoigner de ce que j'ai vu et vécu sur le terrain durant ces six dernières années. Orphelinats, camps de réfugiés, construction de toits de maisons.. ont rythmé mes six dernières années durant mon temps libre et vacances, à côté de mon travail dit officiel, afin de partager un peu de nos privilèges. Beaucoup de personnes m'ont dit vouloir agir de la sorte mais ne pas savoir comment s'y prendre. L'idée de cet ouvrage s'est alors mise en route. Créer une nouvelle source de récolte de fonds tout en informant. En effet, en vous procurant ce livre, vous participez aux prochaines aventures, car les sommes perçues des ventes serviront aux nouveaux projets et ceux en cours. Vous y trouverez donc quelques clés si vous souhaitez ceuvrer en ce sens et dé- couvrirez tout ce qui a pu être fait grâce à cette immense chaîne à laquelle nous sommes tous reliés. L'amour, la compassion, l'espoir et les sourires qui reprennent vie sont de magnifiques victoires face au racisme, à la maltraitance et au rejet. Vous verrez ce qu'une simple citoyenne peut accomplir avec très peu de moyen et constaterez que c'est finalement à la portée de tous. Les premières récoltes de fonds resteront inoubliables face à tant de réticences, de reproches et d'attaques. Discréditée et moquée, elle a continué à faire front. Fidèle à ses convictions, remplie de cette force, poussée par ce désir ardent de diffuser un maximum de lumière. Seule, accompagnée ou en groupe, chaque mission, chaque partage, chaque voyage fut un océan d'aventures, de marées hautes, de marées basses, d'instants forts parfois magiques, gravés à jamais. Des milliers de familles, d'enfants isolés, de tribus, tout cela vécu dans des endroits parfois époustouflants de beauté et de chaleur humaine, et d'autres bien plus sombres, froids et totalement insalubres.

12/2020

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Critique littéraire

Les dionysiaques. Tome 11, Chants XXXIII-XXXIV, Edition bilingue français-grec ancien

Si le poète des Dionysiaques affectionne particulièrement la veine guerrière, il ne néglige pas pour autant la poésie amoureuse. En effet, l'essentiel des chants XXXIII à XXXV est consacré aux amours contrariées de Morrheus, l' " Achille indien " et de Chalcomédé, la " Bacchante au coeur d'airain ". Dionysos est parti à la conquête des Indes, pays des confins et limite du monde pour les Grecs. A sa suite, une armée féerique, faite de Bacchantes et de Ménades en furie, affronte sans relâche les soldats indiens. Parmi eux, Morrheus, chef glorieux dont le poète réalise une véritable aristie, comme le fit jadis Homère pour Achille et Diomède. Mais le valeureux guerrier est vaincu par une flèche à la blessure incurable, celle d'Amour. Nonnos mêle à merveille poésie érotique et guerrière dans ce récit original qui tient autant du roman grec tel que nous le connaissons, par exemple, chez Achille Tatius, que de la poésie épique la plus pure. Notre édition, qui poursuit le long travail de publication des Dionysiaques, rassemble en un volume les chants XXXIII et XXXIV. La liste des éditions ainsi que des ouvrages cités est donnée au début du volume, qui contient en outre une étude détaillée des amours de Morrheus et de Chalcomédé. Les sources possibles de l'épisode sont proposées, tandis que les parallèles avec le roman grec sont longuement discutés. Un plan général est fourni et assorti de judicieuses pistes de lecture. Chaque chant est précédé d'une notice qui lui est propre ainsi que d'un sommaire permettant de circuler aisément dans le poème. Des notes accompagnent la lecture et sont développées, en fin d'ouvrage, par des notes complémentaires. Trois études, " les jeux de l'amour ", le " racisme " de Nonnos et " de la virginité des Bacchantes " sont données en appendice, ainsi qu'un Index Rerum notabilium en français et en grec. Texte établi et traduit par Bernard Gerlaud.

05/2005

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Littérature française

Meta Carpenter. premier roman

Meta Carpenter est camgirl. Assouvir les fantasmes d'hommes cachés derrières leurs écrans, c'est sa façon d'exister. Et si le plus souvent ses clients la dégoutent, c'est autant par la médiocrité de leurs requêtes sexuelles que pour leur misogynie idiote. Heureusement, les mercredis, elle officie avec Hafsia Dinur. Les deux jeunes femmes filment leurs ébats amoureux avec l'aide d'un drone domestique. A l'heure de la pornographie planétaire, leurs vidéos deviennent culte jusqu'au cauchemar. Un seul homme trouve grâce aux yeux de Meta. Sous le pseudonyme de Corsaire-Satan, il observe la jeune fille et échange avec elle images et récits enragés sur la violence faite aux femmes. Une étrange relation amoureuse se noue, à laquelle se joint bientôt Hafsia. Tous trois ont en commun de savoir que le monde n'a jamais voulu d'eux, comme il n'a jamais voulu des femmes libres. Leurs conversations engagent Corsaire-Satan à dépeindre son enfance : il évoque ses deux mères, la biologique, fantôme obsédant, et l'adoptive, femme-bouclier avec laquelle il a partagé joies et complicité. Mais il se souvient aussi de son père d'accueil, haineux envers l'enfant parce qu'il n'avait pas la bonne couleur de peau, et d'un voisinage empreint de violence sociale et de racisme ordinaire... A travers le portrait de ses mères, Corsaire-Satan se fait porteur d'un chant sacré d'amour aux femmes. Sa confession d'un lyrisme à l'os ravive le feu d'une lutte intérieure qu'il partage avec Meta et Hafsia, et tous trois vont alors prendre la route pour chercher une possible délivrance. Dans une langue ciselée, nerveuse et foisonnante, John Jefferson Selve explore avec ce trio magnifique une utopie amoureuse parfaite. L'hommage aux mortes se fait hymne à la vie. Et avant que n'éclose un nouveau monde, c'est une enfant qui va naître.

02/2022

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Littérature étrangère

Jusqu'à ce que les pierres deviennent plus légères que l'eau

Un jeune sous-lieutenant, après avoir servi en Angola pendant vingt-sept mois, rentre au pays où il ramène un tout jeune orphelin. Cet enfant noir, qui a survécu à la destruction de son village et au massacre des siens par l'armée portugaise, il va l'élever comme son propre fils. Plus de quarante ans plus tard, le vétéran et sa femme ont fait le trajet depuis Lisbonne pour rejoindre la vieille maison de famille, dans un village reculé et quasi abandonné, quelque part au pied des montagnes. Dans trois jours, conformément à la tradition, on tuera le cochon. Comme chaque année, leur fille, leur fils adoptif et son épouse, les rejoignent pour l'occasion. Dès le prologue, on apprend que ces retrouvailles connaîtront un dénouement tragique : le jour de la tue-cochon, l'animal ne sera pas le seul à se vider de son sang. Dans les vingt-trois chapitres que compte le livre, à mesure que l'on s'approche du terme fatal de ces trois journées, on entendra alternativement les voix des différents membres de la famille, tout particulièrement celles du père, que l'Angola " ne lâche pas ", et de son fils adoptif. L'ancien militaire n'en finit pas de revivre les horreurs de la guerre : toutes les attentions de sa femme, pourtant elle-même forcée de se battre contre un cancer, et les séances collectives de psychothérapie à l'hôpital n'y font rien. Quant à son fils, c'est une autre guerre qu'il mène : sans cesse renvoyé à son identité de " Nègre ", il est en butte à l'hostilité générale et au racisme le plus vil, y compris de la part de sa propre épouse, qui le méprise et l'humilie. Après des décennies de non-dits, de souvenirs escamotés, d'interrogations refoulées, quelles relations ces êtres peuvent-ils encore entretenir ? Dans ce nouveau livre de Lobo Antunes, poignant, brutal, violent, mais qui sait également être tendre, délicat, une fois encore chacun fait de son mieux pour sauver sa peau – et sa part d'humanité.

01/2019

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Notions

Dysphoria Mundi. La révolution qui vient

" Puisque mon désir de vivre en dehors des prescriptions normatives de la société binaire hétéro-patriarcale a été considéré comme une pathologie clinique caractérisée sous le vocable de " dysphorie de genre " , il m'a paru intéressant de penser la situation planétaire actuelle comme une dysphorie généralisée. Dysphoria mundi : la résistance d'une grande partie des corps vivants de la planète à être subalternisés au sein d'un régime de savoir et de pouvoir patriarco-colonial. " Tel est le point de départ de ce livre de " philosophie documentaire " où l'auteur, malade du covid et enfermé seul dans son appartement, emprunte à tous les genres (essai, fiction, journal) pour raconter à sa façon un monde dont les différentes horloges se sont synchronisées au rythme du virus, mais aussi du racisme, du féminicide, du réchauffement climatique... et de la rébellion à venir. Une manière de carnet philosophico-somatique d'un processus de mutation planétaire en cours. Si la modernité disciplinaire était hystérique ; si le fordisme, héritier des séquelles des deux guerres mondiales sur la psyché collective, était schizophrène ; le néolibéralisme cybernétique, lui, est dysphorique. L'hypothèse centrale de cet essai : les événements qui se sont produits pendant la crise du covid à l'échelle mondiale marquent le début de la fin du réalisme capitaliste. Sommes-nous condamnés à croire tout savoir et ne rien pouvoir faire pour changer le cours des choses (paranoïa conspirationniste) ou continuer à tout faire de la même manière mais sentir que plus rien n'a de sens (dépression individualiste) ? Non : il est possible de franchir le pas vers une autre épistémologie terrestre. Encore faut-il refuser la nouvelle alliance du néolibéralisme numérique, des rhétoriques néo-nationalistes, l'explosion des inégalités économiques, des violences raciales, sexuelles et de genres, la destruction de la biosphère pour initier un profond processus de décarbonisation, de dépatriarcalisation, de décolonisation : c'est l'" hypothèse révolution " dont ce livre pose les prolégomènes...

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Sociologie

Le Conflit n'est pas une agression. Rhétorique de la souffrance, responsabilité collective et devoir de réparation

Dans cet essai, Sarah Schulman fait le pari de lier les relations intimes, les luttes contemporaines autour du racisme ou du sida et la politique internationale. Elle met en avant la persistance, ici et là, de fallacieuses accusations d'agressions mobilisées pour décliner la responsabilité de chacun dans une situation conflictuelle. Ce travail profond, aussi courageux qu'impertinent, montre comment la sanction et la répression prennent le pas sur l'auto-analyse à l'échelle individuelle et collective, et comment l'altérité sert de justification à la violence et à l'exclusion. En décrivant l'action de "groupes nuisibles" dans les mécanismes de l'engrenage de la violence, Schulman expose la manière dont les groupes affinitaires, les communautés, les familles, ainsi que les groupes religieux, ethniques ou nationaux tissent des liens à travers leur refus, partagé, de changer leur manière de se percevoir mutuellement. Elle montre également comment les comportements dominants et les comportements traumatisés se rapprochent par leur commune incapacité à tolérer les différences des autres. Le Conflit n'est pas une agression est un livre à la fois militant, géopolitique, témoignage historique et essai féministe. Pouvant aussi bien servir de manuel comportemental pour la vie en collectivité que de guide militant permettant de comprendre les grands enjeux sociétaux de ces dernières années, il analyse en détail des événements tels que le conflit israélo-palestinien, Black Lives Matter, ou encore la lutte contre le sida et fait remarquablement écho à des événements antérieurs à sa publication, comme l'affaire Weinstein et le mouvement Me too. Plus largement, cet ouvrage tente d'offrir des solutions à une question complexe : comment désamorcer un conflit ? En distinguant le conflit de l'agression, Sarah Schulman revalorise la notion même de conflit et lui offre une valeur tant ontologique que symbolique. Loin de constituer une agression, celui-ci doit être mis en avant comme une façon d'entamer le dialogue entre les différentes strates constituant la société, en dépit des questions de nationalité, classe sociale, race et/ou genre.

02/2021

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Afrique sub-saharienne

Le roi génial et bâtisseur de Lumumba. Tome 3, Histoires de dignités sur 135 ans et +

Après la révélation des fake news et l'organisation d'un tribunal, ce troisième volume de la "trilogie Le roi de Lumumba" apporte de vraies histoires de dignités. L'échange des regards complices de Leopold II et de Lumumba choquerait si l'un n'avait pas créé le territoire que l'autre voulut sauvegarder. Ils incarnent la vérité historique du même Congo : un pays en construction depuis 135 ans et, surtout, une nation faite, non pas de données statistiques, mais d'hommes qui méritent respect et dignité. Si le Congo était florissant, avec des populations heureuses, qui oserait parler de vieilles histoires coloniales ? Des gens comme Mobutu estimaient déjà que c'est une erreur impardonnable de ressasser le colonialisme plutôt que de penser et de construire le présent et l'avenir. L'auteur a pris, sans gants, les ingrédients du passé lointain et proche et de l'actualité du jour qu'il verse au fur et à mesure dans un shaker. Le résultat est un cocktail enivrant de couleurs et de saveurs intenses et fraîches d'un Congo méconnu et longtemps falsifié. Un seul exemple. Les Congolais ont accepté des legs de Léopold II, notamment le travail décrié, dont ils ont fait leur devise nationale ; ils ont même fait un bilan positif de la colonisation. De son côté, la Belgique reste la seule puissance coloniale qui a accordé l'indépendance sans guerre de libération. Mais ce tableau est noirci à dessein par les théories de Violence coloniale, de Postcolonialisme et de Décolonialisme. En Europe, elles culpabilisent et poussent la Belgique à l'outrage de soumettre au vote parlementaire l'histoire de "son" Congo. En Afrique, elles indignent parce qu'elles servent l'apologie du racisme ; elles entravent aussi la résilience. Ces idéologies sont surtout incapables de regarder, de voir et de montrer que le drame du Congo est de n'avoir toujours pas eu la véritable indépendance ! Celle que la colonisation ne pouvait pas lui transmettre... ...

06/2021

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Sciences politiques

La Chine sans oeillères. Tout ce que vous avez toujours voulu savoir...

Journaliste, écrivain, professeur d'université, médecin, essayiste, économiste, énarque, chercheur en philosophie, membre du CNRS, ancien ambassadeur, collaborateur de l'ONU, ex-responsable du département international de la CGT, ancien référent littéraire d'ATTAC, directeur adjoint d'un Institut de recherche sur le développement mondial, attaché à un ministère des Affaires étrangères, animateur d'une émission de radio, animateur d'une chaîne de télévision, ils sont dix-sept intellectuels, qui nous parlent ici de la Chine depuis l'Europe, l'Amérique du Sud, l'Afrique, l'Asie. Ce livre vise un public que nos médias maintiennent dans une grave ignorance de la Chine. Ce que beaucoup de Français croient, c'est que le "régime" communiste chinois, dont LA langue est le mandarin, fait travailler les enfants, opprime les minorités, éradique les cultures, persécute les croyants. Sur fond d'un racisme implicite s'est construite une image négative de ce pays et d'un peuple qui font peur ("le péril jaune"), alors même que la politique étrangère de la Chine, telle que la définit le président Xi Jinping, n'est pas basée sur une volonté de domination du monde (contrairement à celle affichée par les Etats-Unis d'Amérique), mais sur la notion de "communauté de destins" . Il ne s'agit pas ici de faire un éloge béat de la Chine, de suggérer que la France ferait bien de s'inspirer de son système politique, économique, médiatique, policier, militaire, judiciaire, syndical. Nous avons notre propre système, perfectible. La Chine a le sien, sur lequel nous avons peu de prises, dirigé par un parti communiste désormais centenaire (né le 23 juillet 1921) et fort de 90 millions d'adhérents. Il ne s'agit donc pas de se positionner en "pro-chinois" , mais en "pro-vérité" en invalidant des mensonges, en apportant des informations sur ce qui se passe en Chine et qui explique son dynamisme.

07/2021

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Rock

Alone. Mémoires

L'autobiographie " retrouvée " de Mickey Baker, guitariste noir et pionnier oublié de l'histoire du rock. Alone est l'histoire retrouvée de Mickey Baker, l'un des musiciens et compositeurs afro-américains les plus influents de l'après-guerre, classé par Rolling Stone parmi les cent plus grands guitaristes de tous les temps. Et pourtant : qui se souvient de cet authentique génie aujourd'hui ? Et qui s'attendait à découvrir sa trace en France, dans un village des environs de Toulouse où il a fini sa vie anonymement ? Avec Chuck Berry, Ray Charles, Screamin' Jay Hawkins et les autres, il fut l'un des pionniers du rock'n'roll dans les années 1950, publia une méthode de guitare jazz vendue à plusieurs millions d'exemplaires, et enregistra avec la chanteuse Sylvia Vanderpool un hit monumental, Love Is Strange. Sacrée revanche pour le gamin des quartiers pauvres de Louisville... Mais même au plus fort du succès, une ombre continue de planer au-dessus de Mickey Baker : " Etant métis, pas vraiment noir et certainement pas blanc, j'ai toujours été un paria parmi les Noirs comme parmi les Blancs ", écrit-il. Et c'est finalement ce racisme qui le décidera, au début des années 1960, à quitter l'Amérique pour s'installer en France. Dans son pays d'adoption, pour la seconde fois de sa vie, il révolutionnera la musique populaire en composant et en jouant pour toute une vague de jeunes artistes que la presse surnomme les " yéyés " : Françoise Hardy, Sylvie Vartan et bien d'autres. Cette histoire, Mickey Baker la raconte avec sa voix unique, tour à tour jazz, rock et blues, dans un texte formidable de rythme, d'intelligence et d'émotion où les dialogues claquent souvent comme les répliques d'un film de Tarantino. Inédit en anglais, Alone paraît pour la première fois dans la présente traduction. " Rares sont les guitaristes à avoir eu pareille influence. " - The New York Times

11/2021

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Autres

Hospitalité. Tome 1, Séminaire (1995-1996)

Qu'appelle-t-on un étranger ? Comment l'accueille-t-on ? Comment le refoule-t-on ? Quelle différence entre un autre et un étranger ? Qu'est-ce qu'une invitation, une visite, une visitation ? Comment la notion de l'étranger s'inscrit-elle dans la langue ? Quelle est son histoire européenne, et d'abord grecque ou latine ? Comment se distribue-t-elle dans les espaces de la parenté, de l'ethnie, de la Cité, de l'Etat, de la nation ? Comment analyser aujourd'hui, notamment en France et en Europe, la pertinence et les enjeux de l'opposition ami/ennemi ? Compte tenu de mutations technologiques (par exemple dans la structure et la vitesse de la communication), qu'en est-il des frontières, de la citoyenneté, des droits dits du sol ou du sang, des populations déplacées ou déportées, de l'immigration, de l'exil ou de l'asile, de l'intégration ou de l'assimilation (républicaine ou démocratique), de la xénophobie ou du racisme ? Ces questions sont travaillées par Jacques Derrida à travers des lectures croisées de grands textes classiques (de la Bible, de Sophocle ou de Platon - et surtout du fameux article de Kant sur le droit cosmopolitique à l'hospitalité universelle dans Vers la paix perpétuelle) et modernes (de Heidegger, de Benveniste sur l'ipséité ou sur le rapport hospes/hostis, d'Arendt sur le déclin de l'Etat-nation, de Roberte ce soir de Klossowski), mais aussi à propos de débats en cours au sujet de l'immigration ou du droit d'asile en France et en Europe. La réflexion préliminaire de Derrida dans cette première année de son séminaire " Hospitalité " est structurée par la distinction rigoureuse, quoique sans opposition, entre deux logiques hétérogènes qui risquent toujours de se pervertir l'une l'autre : celle d'une hospitalité stricte et conventionnelle (toujours finie, conditionnelle et subordonnée à la maîtrise du chez soi ou de l'ipséité) et l'idée d'une hospitalité inconditionnellement ouverte à l'arrivant. Séminaire établi par Pascale-Anne Brault et Peggy Kamuf.

11/2021

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Littérature française

Sensibilités. Roman

Il était une fois une femme qui avait décidé de faire le BIEN. Et c'est toujours bien de faire le BIEN, n'est-ce pas ? Cette femme travaillait dans une prestigieuse maison d'édition cotée en bourse, Feel Good était son nom. Chez Feel Good, on tenait par-dessus tout à ce que les actionnaires et les lecteurs soient heureux et calmes. Oui, on y mettait un point d'honneur. Mais, après tout, être heureux et calmes n'est-ce pas ce que nous voulons tous ? Cette femme, celle qui voulait faire le BIEN, se disait que les livres devaient être la première étape du chemin qui mènerait au bonheur. Déterminée, méthodique, rigoureuse, elle avait décidé que sa mission serait de nettoyer chaque mot de chaque texte pour que plus jamais personne ne soit heurté dans sa sensibilité. Corriger, à la source, chaque manuscrit dans un esprit Feel Good afin que tout le monde se sente bien, confortable. Se sentir bien, c'est important, n'est-ce pas ? Désormais, la seule et unique question qui la guiderait serait : est-ce que ce texte, cette phrase, ce mot peut être source d'inconfort ? Car l'inconfort n'était pas bon pour les lecteurs, pas bon pour les actionnaires, pas bon pour la vie sociale, il n'était pas Feel Good. Et être Feel Good c'est ce que nous voulons tous, n'est-ce pas ? Mais on n'efface pas les maux de la société comme on efface les mots des manuscrits. Dehors, le monde est en colère, chaque jour apporte son nouveau lot de violence, de haine, de racisme... Etre Feel Good ? Quitte à se laisser aveugler par le soleil du Bien et retirer des rayons les livres qui dérangent ? Quel en sera le prix ? Dialogues hilarants. Situations justes et si souvent vraies, où l'ironie se mêle à la tendresse moqueuse. Une fable sur notre temps.

09/2023

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Littérature française

Ton coeur à la forme d'une île

" Ce sentiment d'appartenance comme un joyau et une blessure, de celles qui viennent de loin. De générations humiliées, de populations déplacées, massacrées. Je suis corse, sò corsa, je le clame, je le chante, je le soupire. Je le porte en étendard, en oeillères, parfois, en mot d'amour, toujours. C'est ce qui me constitue, ma colonne vertébrale, ne faisant pas l'économie des clichés : brune, petit format, traits à la serpe, yeux noirs, souvent vêtue de noir, caractère trempé. Quelle est la part de la génétique et celle de l'effort à coller à l'image du mythe ? " Etre ou ne pas être Corse, telle est la question posée dans cet objet littéraire pluriel - comme peut l'être la définition d'une identité. Après On ne peut pas tenir la mer entre ses mains, Laure Limongi aborde son lien avec cette île à la culture si singulière, en mêlant histoire, entretiens, fiction et passages autobiographiques. Enquêtes personnelle et collective se superposent pour illustrer le ressenti des Corses insulaires et de ceux de la diaspora quant à leurs racines, leur langue, leur culture, leur perception des poncifs sur l'île : ils sont à double tranchant, entre le rejet méprisant des insulaires tenant d'une forme de racisme et la fascination pour un ailleurs si proche et sa beauté sauvage, ainsi transformé en exclusif lieu de loisirs. Revenant sur l'histoire contemporaine, Laure Limongi explique la constitution du stéréotype du Corse fraudeur et violent après la Seconde Guerre mondiale, sur fond de désastre écologique, de bouleversements politiques et de revendications sociales. Et l'on retrouve Laví Benedetti, personnage fort en gueule et attachant du précédent livre, dont le destin est ici éclairé par les dérives des combats de son époque. Ton coeur a la forme d'une île nous emporte dans une traversée qui lève nos préjugés à mesure que l'on découvre une histoire méconnue. Une magnifique réflexion sur la notion d'identité comme un feuilletage mouvant, ouvert à l'altérité, et non un carcan sclérosant fermé sur ses traditions.

10/2021

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Divers

Hergé. Les ultimes secrets

D'où viennent les initiales "J. W". du prénom du docteur Muller ? Qui a donné son étrange nom à Didi ? Qui a réellement inspiré Haddock, Nestor, Rackham le Rouge, le marquis di Gorgonzola ou Aristide Filoselle ? D'où viennent le scénario de L'Etoile mystérieuse, les épisodes de la fausse noyade de Tintin et de la mise en quarantaine du Pachacamac dans Le Temple du soleil, la devise syldave "J'y suis, j'y reste" , ou encore les pastilles explosives de L'or noir ? ... Voici quelques-unes des dernières révélations inédites dévoilées ici. En se livrant à un véritable travail d'archiviste sur la totalité des magazines auxquels Hergé collaborait, Bob Garcia a découvert un véritable gisement d'informations à portée de main et encore jamais exploité. A la lumière des rubriques et articles parus dans Le Petit Vingtième, Le Soir jeunesse ou le Journal Tintin (soit environ 80 000 pages), il relit donc toutes les bandes dessinées achevées de Tintin, depuis Les Soviets jusqu'aux Picaros, puis les aventures de Jo, Zette et Jocko, et enfin les gags de Quick et Flupke, et révèle les sources qui ont inspiré le dessinateur. Ces recherches lui permettent en outre de restituer les opinions d'Hergé (et/ou de ses proches collaborateurs, souvent sous sa responsabilité en tant que rédacteur en chef) sur de nombreux sujets : la guerre, le racisme, l'antisémitisme, la religion, les femmes... Une façon de redécouvrir certaines vérités - et de mettre à mal quelques affirmations rapides - concernant le créateur de Tintin. Passionné de littérature populaire, de musique et de bande dessinée, Bob Garcia a publié une dizaine de romans policiers et de nouvelles, des essais et des articles sur le monde du jazz, et des études sur Tintin, parmi lesquelles Tintin, le Diable et le Bon Dieu (2018) ; Tintin, du cinéma à la BD (2019) ; et Tintin et l'Histoire (2022).

02/2023

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Faits de société

La France Orange Mécanique. Nul n'est censé ignorer la réalité

ENQUETE SUR UN SUJET TABOU : L'ENSAUVAGEMENT D'UNE NATION Chaque jour en France : 2860 violences physiques dont 360 avec arme 660 violences sexuelles dont 300 viols et tentatives Dans la Manche, un clandestin est jugé pour viol et agression sexuelle sur deux jeunes filles. Un " prédateur " pour la police, des " difficultés d'interprétation " selon son avocate. La cour estime que le prévenu n'a pas eu " conscience d'imposer un rapport sexuel ". Il ne mettra pas les pieds en prison. Pourquoi notre société protège-t-elle les criminels ? Dans notre pays, on agresse des pompiers à coups de marteau. On lynche des flics devant leurs enfants. On viole des enfants de quatre ans au parloir des prisons. On joue du poignard dans les écoles et les hôpitaux. On assassine des Chinois parce qu'ils sont chinois, et ça ne coûte pas plus de deux ans ferme. On trouve normal que ce soit aux victimes de " prendre leurs précautions ". On trouve normal de criminaliser l'inquiétude des honnêtes gens. On trouve normal que trois millions de femmes se disent harcelées dans la rue, qu'à peine 1 % des violeurs soient un jour condamnés, que le terrorisme soit devenu la " préoccupation principale " des Français, et qu'il soit interdit d'évoquer l'impressionnante part de criminalité liée à l'immigration. Et pendant ce temps-là, les féministes évoquent des trottoirs " pas assez larges ", les antiracistes traquent les " amalgames " et dénoncent le " racisme systémique ", nos responsables votent des " plans banlieue ", disent l'urgence de développer les " peines alternatives ", et lâchent des ballons contre le terrorisme. Alors, pourquoi ce livre ? Parce que ne pas punir les coupables, c'est condamner les innocents. Parce qu'il est temps de regarder notre société en face. Parce que nul n'est censé ignorer la réalité. Livre au retentissement international, La France Orange Mécanique est le premier best-seller de Laurent Obertone, né en 1984, essayiste et romancier à succès, diplômé d'histoire, d'anthropologie et de journalisme

06/2022

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Ethnologie

Afrodescendances, cultures et citoyenneté

Etre afrodescendant et jouir de la pleine citoyenneté s'avère une question sensible partout dans le monde. Les demandes sociales des afrodescendants sont partout et renvoient à la reconnaissance, ce qui veut dire devenir pleinement sujet de droit sans nier pour autant la mémoire du passé et le rapport identitaire aux références et aux récits qui construisent les riches cultures élaborées par les afrodescendants, cela tant sur le plan local que sur le plan transnational, en même temps qu'à une demande d'engagement politique de la part des Etats qui doivent trouver des solutions aux problèmes collectifs des afrodescendants le plus souvent aux prises avec la pauvreté et un faible statut social. Il s'agit aussi, pour les Etats, de mettre en place des politiques diverses reliant plusieurs aspects de la vie sociale : politiques de lutte contre le racisme, politiques culturelles inclusives, politiques de la mémoire de l'esclavage et, bien sûr, politiques sociales avantageuses. Plusieurs questions se posent à nous, par exemple : les afrodescendants qui ne sont pas des élites politiques ou culturelles entretiennent-ils cette "mémoire de l'esclavage" ? Quels sont les groupes qui, au contraire, rejettent une telle mémoire ? De nombreux leaders politiques sont d'accord pour concentrer leurs réclamations de meilleures conditions de vie sur cette question de la pleine citoyenneté. En quoi cette question de la citoyenneté fait-elle ou non écho aux premiers intéressés, en l'occurrence ceux qui seraient susceptibles d'en bénéficier ? Comment relier citoyenneté et mémoire de l'esclavage, mais aussi références culturelles ancestrales, mémoire de l'Afrique et identité composite ? Quelles sont les stratégies politiques et culturelles mises en place par les afrodescendants pour relier mémoire de l'esclavage et luttes pour la citoyenneté ? Quelles sont les pratiques culturelles effectives des afrodescendants servant à reconstruire, directement ou indirectement, une citoyenneté par le bas ? Ce sont toutes ces questions, une à une ou interreliées, que ce livre permet d'ouvrir tout en offrant, sinon des réponses, tout au moins des repères et des voies de réflexion des plus fructueuses.

11/2013

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Beaux arts

Unions mixtes, mariages libres et noces barbares. Edition bilingue français-anglais

Souvent actes de révolte et de résistance contre les pressions contemporaines, politiques, religieuses ou sociales, s'exerçant sur l'individu, les créations d'ORLAN détournent les dernières innovations technologiques pour créer une oeuvre d'une grande force d'interpellation. Unions mixtes, mariages libres et noces barbares est une monographie des oeuvres récentes d'ORLAN. Une limousine, figure du luxe et du mariage, fait face à une projection vidéo intitulée ORLAN Remix : Romain Gary, Costa-Gavras, Deleuze et Guattari. Critique de la standardisation des représentations sociales et mise en exergue de l'absurdité du racisme, cette installation monumentale, à l'étrange poésie, prône l'évidence de la mixité. Sculpting Brushes, version lumineuse n. 2, est la première sculpture d'une série intitulée Bump Load. ORLAN prête ses traits à cet être mutant, à la fois futuriste et archaïque, ethno et techno-cyber, dont les parties lumineuses réagissent à la présence des visiteurs. Trois sculptures de plis s'inscrivent dans la filiation du travail d'ORLAN sur le drapé baroque. Remix d'oeuvres historiques, ces trois sculptures - ressemblant à des robes et dont l'aspect de surface diffère - soulèvent la question de la copie et du clonage, de la différence et de la répétition. Plus qu'un travail sur les symboles et les représentations sociales, l'oeuvre d'ORLAN s'inscrit dans une démarche éthique. Si la limousine montre la prospérité et la richesse, sa forme de baudruche la rend éphémère et dérisoire. De même, l'utilisation de matériaux de haute technologie dans Sculpting Brushes, en particulier le coltan dont l'exploitation forcenée - pour les téléphones cellulaires et autres ordinateurs portables - est aujourd'hui source de graves conflits géopolitiques, dénonce les ravages du système capitaliste. L'ouvrage, en plus de montrer les dernières oeuvres d'ORLAN ainsi que leur processus de création, est enrichi par un essai de Raoul Vaneigem sur la notion de liberté du corps et par un entretien avec le philosophe Raphaël Enthoven.

03/2010

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Psychologie, psychanalyse

Violences et souffrances à l'adolescence. Psychopathologie, psychanalyse et anthropologie culturelle

La violence à l'adolescence est un problème endémique qui ne cesse de se développer dans les sociétés industrielles dites " post-modernes ", posant des questions tant aux parents, aux éducateurs qu'aux soignants. L'auteur tente de montrer ici d'une part que les violences scolaires et/ou physiques, certes en augmentation, ne sont que la face visible de violences qui, à l'adolescence et dans notre société, sont beaucoup plus nombreuses que celles dont on fait le titre des journaux. Le rappel de l'existence de différentes formes de violences, les distinctions avec l'agressivité, ses rapports à la peur et l'effroi ou la perte du sentiment d'appartenance, les spécificités du processus chaotique qu'est l'adolescence, ou les différentes structures psychiques chez lesquelles la violence est un mode de régulation des tensions internes, sont ici évoqués. Aussi aux violences scolaires dont on parle souvent faut-il ajouter celles des toxicomanies, des addictions, voire de la boulimie-anorexie, sans compter celle d'avoir des parents séparés, ou/et au chômage, sans reconnaissance symbolique et stabilité financière. Ajouter encore la violence d'habiter dans des banlieues au chômage, l'exclusion et le racisme comme seul horizon, celle de la consommation offerte aux regards et aux appétits des plus démunis ou celle encore de la " désymbolisation " et de la perte de certaines références identitaires et culturelles. L'auteur tente de montrer que le sujet ayant présenté des actes de violence active ou passive est d'abord un sujet qui souffre, singulièrement dans son identité, et qu'une compréhension psychopathologique de ces comportements ne peut se passer d'une compréhension du contexte socio-culturel dans lesquels ils surviennent, contexte favorisant largement ce qu'on nomme ici " les pathologies de l'altérité ". La dernière partie de cet ouvrage tentera donc de faire correspondre certains concepts et descriptions psychopathologiques avec ceux décrits par les sociologues concernant notre société " en réseau " génératrice de violence... de civilisation.

06/2001

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Critique littéraire

Le genre humain N° 54 : Alain Fleischer, écrivain

Lorsque qu’en compagnie de Jean-Pierre Vernant, Jacques Le Goff, François Jacob et d’autres, Maurice Olender crée en 1981 la revue "Le Genre Humain", il précise d’emblée que, si dans cette série de volumes collectifs on pourra lire des textes de scientifiques (historiens, sociologues, ou biologistes, démographes et statisticiens), on y découvrira aussi des écrivains et des poètes. C’est ainsi que Georges Perec publiait dans la revue Le Genre humain son célèbre texte "Penser/classer" (dernier texte publié de son vivant, en février 1982). M. Olender avertit ses lecteurs dans l’ouverture du volume (n°1) intitulé La Science face au racisme : "C’est entre science et société que l’on pourra découvrir régulièrement un texte d’écrivain, de poète, qui explorera les arcanes de la langue, grande révélatrice des représentations sociales et laboratoire des catégories de la pensée". Ainsi, peut-on lire dans les volumes du Genre humain des pages inédites de Paul Celan, Yves Bonnefoy, Nancy Huston et tant d’autres. Après avoir consacré un numéro à Jean Pierre Vernant, ce nouveau volume porte sur un homme dont l’oeuvre protéiforme surprend quelquefois la critique tant sa richesse est inhabituelle dans le paysage international aujourd’hui : en effet, Alain Fleischer est un cinéaste (plus de 300 films avec des rétrospectives programmées sur les cinq continents), photographe (innombrables expositions) et plasticien qui a répondu aux commandes de l’architecte Jean Nouvel avec qui il travaille régulièrement. Le présent volume est consacré à Alain Fleischer écrivain, où la mémoire, l’oubli et les "angles morts" de la Shoah sont omniprésents. Découvert comme écrivain par Denis Roche, Alain Fleischer a publié une cinquantaine de livres dont une douzaine de titres importants au Seuil, notamment dans la collection « Fiction & Cie » : La Femme qui avait deux bouches (1999) ; Les Angles morts (2003), La Hache et le Violon (2004), L’Amant en culottes courtes (2006).

08/2013

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Jazz, Blues, Soul, Rap, Reggae

Tupac Shakur, Changes. Une histoire orale

Au cours de l'été 2020, le single "Changes" de Tupac Shakur est devenu l'hymne des protestations mondiales contre le meurtre de George Floyd. La chanson est devenue si populaire qu'elle est revenue dans le hit-parade iTunes plus de vingt ans après sa sortie, montrant clairement que la musique de Tupac et la façon dont elle aborde le racisme systémique, la brutalité policière, l'incarcération de masse, l'inégalité des revenus et un système éducatif défaillant sont tout aussi importantes aujourd'hui qu'à l'époque. Tupac aurait aujourd'hui 50 ans. Il nous a quitté il y a 25 ans. Sheldon Pearce offre l'un des récits les plus réfléchis et les plus complets à ce jour sur la vie et l'héritage de l'artiste. Pearce, rédacteur et écrivain au New Yorker, interroge des dizaines de personnes qui ont connu Tupac au cours des différentes phases de sa vie. Sheldon donne la belle part aux personnalités connues qui ont accompagné Tupac, mais aussi aux proches de Tupac qui nous livrent tous des histoires inédites et des points de vue rares. Parmi eux, l'acteur qui a joué avec lui dans une production de Harlem de A Raisin in the Sun lorsqu'il avait douze ans, le professeur de théâtre du lycée qui a reconnu et cultivé son talent, le vétéran de l'industrie musicale qui l'a aidé à développer une association à but non lucratif consacrée à l'aide aux jeunes artistes, le cadre de Death Row Records qui ne s'est jamais exprimé sur le disque, et des dizaines d'autres. Méticuleusement tissées ensemble par Pearce, leurs voix se combinent pour dépeindre Tupac dans toute sa complexité et sa contradiction. Ce livre remarquable illustre non seulement la façon dont il a changé pendant ses vingt-cinq brèves années sur cette planète, mais aussi la façon dont il a changé le monde à jamais.

03/2022

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Philosophie

Histoire(s) de vie

Edgar Morin, dont on vient de fêter le centième anniversaire avec grand éclat, est la dernière des grandes figures intellectuelles de notre temps. Sa parole continue de faire autorité. Tout autant que sa pensée, c'est sa longue destinée qu'il évoque ici avec son amie Laure Adler dans cet ultime témoignage qui a valeur de testament. Ce livre est le fruit d'une longue complicité intellectuelle qui a fait de Laure Adler une interlocutrice privilégiée d'Edgar Morin. Au cours de ces échanges réguliers poursuivis jusqu'à ces derniers mois, ils font ensemble le tour de la vie du philosophe, de ses engagements, de ses rencontres. Ils évoquent son enfance marquée par la mort de sa mère, ses relations, entre autres, avec Marguerite Duras et François Mitterrand dans le cadre de la Résistance, autour de ce qu'il appelle "la communauté de la rue Saint-Benoît", brossant d'eux un portrait très personnel. Il revient sur son engagement au sein du Parti communiste, puis durant la guerre d'Algérie, sur Mai-68 et le conflit israélo-palestinien, parmi les innombrables thèmes d'actualité qui ont alimenté sa réflexion et ses prises de position. Tout a intéressé, passionné, mobilisé Edgar Morin dans cette époque complexe et tourmentée qui se confond avec l'histoire de son existence. L'idée européenne, le défi écologique, la création artistique dans son ensemble, le sujet migratoire, le racisme et l'antisémitisme, le rôle et le devoir des intellectuels en période de crise, en particulier à l'heure du Covid. Sur tous ces sujets, Edgar Morin livre à Laure Adler l'analyse, le point de vue d'un sage plein d'acuité et capable d'autocritique. Les multiples reflets d'une pensée sans cesse en mouvement chez cet intellectuel que Laure Adler présente comme ?un baroudeur du savoir?", en perpétuel vagabondage à?travers toutes les disciplines. "Un anti-maître à penser?" auprès de qui elle nous invite à puiser à notre tour des leçons d'optimisme et de vitalité.

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Sciences politiques

Naissance de l'Action française. Maurice Barrès, Charles Maurras et l'extrême droite nationaliste au tournant du XXe siècle

Fondée en 1899 sous l'égide intellectuelle de Maurice Barrès, avant de tomber sous l'emprise du royaliste Charles Maurras un an plus tard, l'Action française est assurément le mouvement d'extrême droite le plus influent de la première moitié du XXe siècle en France. Pourtant, il n'existait aucune étude approfondie consacrée aux conditions de son émergence, dans le contexte particulier de l'affaire Dreyfus. Apparaît alors une extrême droite d'un genre nouveau, réactionnaire mais volontiers athée, ultra-nationaliste et farouchement antisémite. Henri Vaugeois, fondateur de l'AF, en appelle à un dictateur régénérant la nation par la mise au ban des idéaux républicains. Charles Maurras encense, dans la presse royaliste, l'action antijuive de Jules Guérin. Quant à Barrès, compromis dans la tentative de coup d'Etat de Déroulède en février 1899, il reconsidère son nationalisme (le mot a été inventé par lui en 1892) à la lueur du racisme crépusculaire de Jules Soury, qui le fascine. Tous se retrouvent autour de l'Action française, qui s'institue "laboratoire de nationalisme". Le petit groupe d'AF fait ainsi le lien entre l'extrême droite du xixe siècle, principalement royaliste et cléricale, et l'extrême droite du XXe siècle, avant tout nationaliste et populiste (et, dans les années 1930-1940, largement fascinée par l'expérience dictatoriale des voisins italien, allemand, espagnol).A partir de nombreuses archives privées largement inédites et de multiples sources publiques et imprimées, cette enquête se propose de cerner un moment de transition, politique, intellectuel, idéologique. Plus largement, elle vise à restituer, en suivant au plus près les principaux acteurs dont les correspondances personnelles ont été systématiquement dépouillées (pour l'essentiel Barrès et Maurras), les conditions sociales d'une conversion politique (en l'espèce, le ralliement du groupe nationaliste de l'Action française à la "monarchie de salut public") ainsi que les fondements de la magistrature intellectuelle et du charisme de Charles Maurras.

11/2015

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Récits de voyage

India

Ces pèlerinages donnent la saveur inébranlable d'une autre humanité possibleQUOI ? Ce sont des carnets subjectifs écrits avec soin, dans une langue simple et soignée. Ils sont jalonnés de révélations, de doutes, de rencontres remarquables et de questions philosophiques, ou existentielles, évoluant au fil de trente années. Ces carnets relatent des faits ordinaires inhérents à ce genre de voyage, ainsi que les plus extraordinaires. En particulier ces Visitations d'un autre état de conscience, l'effleurement de ce qu'on nomme le Soi, la Grâce, instants partagés avec des milliers de pèlerins allant de temple en temple, de montagnes sacrées en fleuves sacrés. Vivre serait donc arpenter le labyrinthe du divin tout autant que celui des ignorances nous privant de la vastitude d'être au monde. "Qui sommes-nous ? " se demande-t-on sur ces routes-là. Ces pèlerinages donnent la saveur inébranlable d'une autre humanité possible. L'Inde, jusqu'à peu, restait l'une des terres encore tournées vers la Conscience. Ses sages enseignaient la plénitude de l'âme, autant qu'un universalisme dénonçant le sexisme, le racisme, les castes, la violence. Cette Inde va-t-elle disparaître dans le roulis sombre de la mondialisation ? COMMENT ? Ecrit sous la forme d'un journal (1994-2019) qui permet au lecteur de se situer dans le temps et dans la géographie des événements. QUI ? L' AUTEUR. Jacqueline Merville est écrivaine et peintre. Elle a publié treize récits aux Editions Des femmes - Antoinette Fouque, parmi lesquels Presque africaine (2010), Le Voyage d'Alice Sandair (2020), La Vie bonne et d'autres vies (2022), des recueils de poésie, notamment à La Main courante, et dirige depuis 2002 une collection de livres d'artistes, Le Vent refuse. Son travail de peinture et d'écriture est traversé par ses voyages effectués autour du monde : de longues escales au Mexique, au Maroc, au Togo, en Amérique du Nord. Depuis 1992, elle partage son temps entre le Sud de la France et l'Asie, en particulier les terres indiennes.

03/2024

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Actualité politique France

Tous contre Zemmour

No pasarán ! Un livre à plusieurs voix qui démonte le discours du polémiste - abondamment cité mais rarement contredit par les chaînes info - point par point, à partir des engagements d'acteurs de la solidarité et d'animateurs de la vie sociale. Chacun traite d'un sujet sur lequel il est expert, et répond précisément aux thématiques du candidat d'extrême droite. Ce faisant, et sans épargner Marine Le Pen, ces personnalités dessinent un autre tableau des tensions sociales et des défis à relever. Le choix des intervenants est guidé par la volonté de mettre en avant une pluralité de points de vue et des voix qui portent. Quinze personnalités, quinze grandes thématiques. Ont été sollicités : Nicolas Offenstadt (cofondateur du Comité de vigilance face aux usages publics de l'Histoire), l'histoire déformée. - Christiane Taubira (rapporteur de la loi sur la reconnaissance de l'esclavage comme crime contre l'humanité), la peur de l'autre - Philippe Martinez (secrétaire général de la CGT), une marche arrière sociale - Aurélie Trouvé (ancienne porte-parole d'Attac), au bonheur des riches - Cédric Herrou (agriculteur de la vallée de la Roya à l'origine de la reconnaissance du caractère constitutionnel du principe de fraternité), le fantasme de la frontière - Lilian Thuram (fondateur de Education contre le racisme), le virus colonial - Henriette Steinberg (secrétaire générale du Secours populaire), une guerre contre la solidarité - Corinne Masiero (actrice engagée), tous contre tous - Robert Badinter (porteur de l'abolition de la peine de mort), le retour aux violences archaïques - Patrick Weil (président de la mission à l'origine des lois Guigou et Chevènement sur la nationalité et l'immigration), le mensonge du grand remplacement - Maud Vergnol (responsable du service politique de L'Humanité), une créature médiatique - Philippe Rio (désigné meilleur maire au monde par la City Mayors Foundation), la banlieue au pilori - Nicolas Hulot (président d'honneur de la Fondation pour la nature et l'homme), le grand réchauffement occulté - Nicole Ferroni (humoriste), la brutalité des mots.

12/2023

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Philosophie

Le silence des bêtes. La philosophie à l'épreuve de l'animalité

L'Antiquité fut en quelque sorte un âge d'or pour les bêtes. Car si les hommes offraient des animaux en sacrifice à Dieu, aux dieux, ils s'accordaient sur leur statut d'êtres animés et avaient pour elles de la considération. Certes, bien des questions demeuraient ouvertes, et les philosophes de ce temps ne manquèrent pas de s'entre-déchirer en tentant d'y répondre. Les animaux pensent-ils ? Sont-ils doués de raison ? Ont-ils la même sensibilité que nous ? Faut-il s'interdire de les manger ? Mais pourquoi donc restent-ils silencieux ? Depuis que Dieu s'est fait homme, que le Christ s'est offert en sacrifice tel un agneau, c'est-à-dire depuis l'ère chrétienne, la condition de l'animal a radicalement changé. Désormais les philosophes se préoccupent surtout de verrouiller le propre de l'homme et de ressasser les traits qui le différencient des autres vivants, lesquels sont considérés comme des êtres négligeables : tenus pour des machines (Descartes) et à l'occasion comparés à des pommes de terre (Kant). Des hommes d'esprit et de coeur font bien sûr exception, au XVIIIème siècle surtout. A leur suite, Michelet dénoncera prophétiquement l'injustice faite aux animaux et annoncera que c'est compromettre la démocratie que de les persécuter. Au XXème siècle, une certaine littérature vient renforcer de nouveaux courants philosophiques pour rappeler que la manière dont nous regardons les bêtes n'est pas sans rapport avec la façon dont sont traités quelques-uns d'entre nous, ceux que l'on déshumanise par le racisme, ceux qui, du fait de l'infirmité, de la maladie, de la vieillesse, du trouble mental, ne sont pas conformes à l'idéal dominant de la conscience de soi. Ce livre expose avec clarté la façon dont les diverses traditions philosophiques occidentales, des Présocratiques à Derrida, ont abordé l'énigme de l'animalité, révélant par là même le regard que chacune d'elle porte sur l'humanité. C'est pourquoi on peut le lire aussi comme une autre histoire de la philosophie.

09/1998

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Sociologie

La caricature… et si c'était sérieux ? Décryptage de la violence satirique, 2e édition

Janvier 2015 a placé la caricature et le dessin de presse au coeur de tous les débats. Avec la renaissance de Charlie Hebdo, en une couverture plébiscitée par les Français, vilipendée dans certains pays musulmans, la caricature a été réaffirmée comme bastion avancé de la liberté d'expression et de la laïcité. Pourtant de nouvelles attaques sont venues la remettre en cause ces cinq dernières années : même le New York Times a décidé, en 2019, de cesser d'en publier pour échapper aux polémiques. Après le temps de l'émotion doit venir celui de l'intelligence, et de la pédagogie. Cinq ans plus tard, ce livre illustré offre à tous (citoyens, élèves et enseignants) des clés pour comprendre la place du dessin satirique dans la République, son rapport avec les pouvoirs et les religions. Plus que jamais il nous faut comprendre quelles transgressions sont permises en démocratie, quelles autres ne le sont pas, et pourquoi. Cet ouvrage illustré, rédigé par des spécialistes reconnus, offre à tous des clés pour décrypter la caricature. Quelle est sa place dans la République ? Quel a été son rapport avec les pouvoirs et les religions ? Pourquoi un tel raidissement actuel sur le fait religieux ? Comment distinguer l'intention humoristique de la propagande haineuse, voire raciste ? Voici enfin réédité et mis à jour cet ouvrage paru peu après les attentats de Charlie, et qui s'est imposé comme une référence pour comprendre la caricature. Tous les auteurs mobilisés sont des spécialistes ayant publié de nombreux ouvrages sur la question.

01/2020

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Développement durable-Ecologie

Une écologie décoloniale. Penser l'écologie depuis le monde caribéen

Une colère rouge recouvre le ciel. Les vagues s'agitent, l'eau monte, les forêts tombent et les corps s'enfoncent dans ce sanguinaire gouffre marin. Les cieux tonnent encore devant ce spectacle : le monde est en pleine tempête. Derrière sa prétention d'universalité, la pensée environnementale s'est construite sur l'occultation des fondations coloniales, patriarcales et esclavagistes de la modernité. Face à la tempête, l'environnementalisme propose une arche de Noé qui cache dans son antre les inégalités sociales, les discriminations de genre, les racismes et les situations (post)coloniales, et abandonne à quai les demandes de justice. Penser l'écologie depuis le monde caribéen confronte cette absence à partir d'une région où impérialismes, esclavagismes et destructions de paysages nouèrent violemment les destins des Européens, Amérindiens et Africains. Le navire négrier rappelle que certains sont enchaînés à la cale et parfois jetés par-dessus bord à la seule idée de la tempête. Tel est l'impensé de la double fracture moderne qui sépare les questions coloniales des destructions environnementales. Or, panser cette fracture demeure la clé d'un "habiter ensemble" qui préserve les écosystèmes tout autant que les dignités. Telle est l'ambition d'une "écologie décoloniale" qui relie les enjeux écologiques à la quête d'un monde au sortir de l'esclavage et de la colonisation. Face à la tempête, ce livre est une invitation à construire un navire-monde où les rencontres des humains et non-humains sur le pont de la justice dessinent l'horizon d'un avenir commun.

10/2019

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Actualité et médias

La grande peur des belles âmes. La gauche et l'antiracisme

Ce livre part d'un constat troublant : si un militant anti-raciste avait quitté la France quelques mois avant la dernière présidentielle et y reviendrait aujourd'hui, sans avoir été "informé" pendant son absence, il ne douterait pas que le Président élu en 2012 s'appelle Nicolas Sarkozy. En effet, alors que la droite avait sombré dans de graves excès en stigmatisant les étrangers et leurs enfants, tout indique que la gauche au pouvoir n'a pas beaucoup changé les choses. Sauf que, avec elle, c'est bien pire : car ceux qui ont voté pour Hollande nourrissaient de grands espoirs. Dans ce livre, Dominique Sopo, bien que membre du PS, dresse un constat impitoyable d'une année de gauche au pouvoir (en matière d'antiracisme). Il analyse alors les raisons de l'inaction de l'actuelle majorité : culture "énarchique" des élites, allergie viscérale à l'altérité, antiracisme de façade. Plus grave, il estime que les élites de gauche n'arrivent pas à "penser l'égalité" et qu'elles refusent, au fond, toute idée de transformation de l'identité française. La gauche des "belles âmes" ? Rien moins. Cette situation porte en elles de grands risques "moraux" mais aussi électoraux. L'auteur esquisse les pistes d'une réconciliation de la gauche avec la France de gauche. Et invite ses camarades à ne plus avoir peur de "l'inversion du lien colonial". C'est à ce prix que la gauche sera fidèle à ses ambitions. Mais n'est-il pas, déjà, trop tard ?

01/2014

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Actualité politique France

A gauche de l'impossible

A gauche de l'impossible est un plaidoyer contre les raccourcis qui, faisant miroiter des succès électoraux immédiats, épousent la culture politique dominante, celle-là même qu'une gauche émancipatrice devrait mettre en cause : verticalité du pouvoir, césarisme présidentiel, intolérance au pluralisme, absence de culture démocratique, mépris des mobilisations populaires, rejet des causes communes de l'égalité, incompréhension des nouvelles luttes écologistes, antiracistes et féministes. La catastrophe ne se conjugue pas au futur, elle est dans le présent : un présent d'aliénation et de domination où s'entremêlent les désastres sécuritaires, sanitaires, écologiques, sociaux et démocratiques. Il ne s'agit plus de l'éviter, mais de l'affronter en cessant de s'illusionner : la réponse ne viendra pas d'en haut, d'experts prétendus ou de gouvernants discrédités, mais du sursaut de la société, de ses inventions et de ses mobilisations. Si la gauche politique est en peine, c'est parce qu'elle s'est détachée de la société qui la légitimait pour s'identifier à l'Etat dont elle revendique la gestion. Or être de gauche, sur la durée, ce n'est pas vouloir absolument le pouvoir, c'est d'abord défendre la société contre les abus des pouvoirs, qu'ils soient étatiques, politiques ou économiques, sociaux ou culturels, entremêlant domination sociale, discrimination raciste et oppression patriarcale. Alors que l'effondrement menace, dans un mélange de destruction du vivant et de déshumanisation du monde favorable aux fuites en avant autoritaires et identitaires, la porte étroite du salut est dans ce pari sur l'impossible.

09/2021