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Développement personnel

Le Chemin, la Vérité et la Vie. Rompre avec le Monde, fusionner avec la Vie

Ce livre n'est pas un livre. Il est une invitation formelle ; un ticket d'or pour marcher vers une vision de la vie plus épurée, plus libre, plus épanouie... puis pour la concrétiser, et l'incarner. Nous vous y trompez donc surtout pas ; il ne faudra pas en rester là, assis à simplement lire et se laisser inspirer par les nombreuses pensées, observations et photographies présentes au coeur de cet ouvrage, bien que celui-ci puisse tout à fait être tranquillement parcouru ainsi, de page en page. A l'instar de son précédent livre percutant et du même acabit, vous serez ici aussi conviés avant tout par C.C. Atman à expérimenter personnellement le contenu. Oui, vous devrez donc bel et bien vous lancer dans une marche, aux côtés de l'auteur, pas à pas, journée après journée, sur le chemin que vous aurez choisi d'emprunter. Qu'il s'agisse pour vous de suivre l'un des Chemins de Compostelle, comme fortement suggéré, ou de vous offrir une longue échappée sur un Chemin de Nature ou de Grande Randonnée (GR), le décor est posé, et l'aventure peut commencer. Ce livre n'est donc pas un livre. Il est avant tout un ami bienveillant vous défiant de vous lancer avec lui sur le long Chemin intérieur de la Vérité et de la Vie. C'est un compagnon vous invitant pour un instant à la simplicité, au mouvement et à un certain dénuement pour rompre avec le monde, et ainsi fusionner avec la Vie. C'est une invitation au voyage ultime, qui peut avoir lieu à chacun de vos pas ou entre chacune des réflexions directrices présentes en ces pages. Une chose est certaine : ceux et celles qui y répondront et qui oseront se lancer sur ce Chemin verront la perspective et les priorités de leur vie profondément changer, vers une plus grande et simple liberté. Ce ticket que vous vous offrez est celui d'une expérience inégalée qui est par conséquent garantie... ou remboursée.

06/2019

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Littérature française

Blue Bay Palace

" J'ai alors giflé son visage d'ange. Si j'avais eu une pierre, un bâton, n'importe quoi, je l'aurais massacré jusqu'à ce qu'il ne soit qu'une bouillie de chair, je crois. Mais je n'avais que mes mains pour dire ma colère et mes yeux pour fusiller. Il ne l'a pas vue venir cette gifle et sa tête s'est retournée comme celle d'une marionnette et il a reculé. J'ai senti la brûlure sur ma paume et j'ai abattu ma main encore, mais cette fois, il a esquivé. J'ai bondi sur lui. Je me rappelle que mon corps avait soudain pris la souplesse d'un félin, que je criais comme un animal parce qu'une main froide me broyait le cœur jusqu'à ce qu'il explose. Après, je ne sais plus très bien. J'ai comme ça, des accès de rage où le sang m'aveugle et ce bruit là, qui tonne dans ma tête. Le soleil bouge, je suis avec lui sous le banian géant et nous sommes assis sur des racines. Je n'ai plus chaud, je ne suis plus en colère... Il commence à parler tout bas. Tellement bas que sa voix couvre à peine le flux indolent des vagues et je dois m'approcher pour entendre. Il hausse les épaules de temps en temps, secoue la tête. Ses mains sont serrées l'une contre l'autre... Maya, commence-t-il, Maya, mon amour... " Entre mer et soleil, images immaculées pour touristes et venelles crasseuses pour indigènes, entre raison et folie, Maya, dix-neuf ans, poursuit l'amour. Elle vit à Blue Bay, village pauvre bordé d'un côté par l'océan et de l'autre par un hôtel de grand luxe. Quand son amour lui échappera, elle ira au bout de son cœur, de son corps et de son pays.

12/2003

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BD tout public

Voltaire amoureux. Edition de luxe

Voltaire amoureux - édition luxe Tirage limité - 300 exemplaires notés et numérotés. 108 pages noir et blanc Quand Clément Oubrerie revisite la vie d'un génie français, cela donne un récit jubilatoire, mené d'une main de maître ! Voltaire, 24 ans, à peine sorti de la prison de la Bastille, triomphe déjà au théâtre avec sa remière tragédie, OEdipe. A la fin d'une représentation, le tout jeune auteur est mené, sous les acclamations du public, à la loge de la duchesse de Villars qui veut le rencontrer. C'est le début d'une histoire absolue et dévorante qui fera passer le futur philosophe par tous les états. Le plus sentimental des Philosophes des Lumières Voltaire n'a pas toujours été Voltaire. Né Arouet, de condition bourgeoise, il entend se faire une place de roi dans la société très hiérarchisée de la Régence. Le jeune homme n'a qu'un but : surpasser Homère et Racine réunis. Et son coeur est en effet celui d'un poète... Bien que d'un tempérament peu voluptueux, il cherche sans relâche l'amour idéal, papillonnant de marquises en jeunes actrices prometteuses... et surtout de déconvenue en déconvenue. Brillant mais étourdi, incapable de réfréner le plaisir de placer un bon mot, il flatte les puissants d'une main et combat l'intolérance de l'autre, sciant perpétuellement la branche sur laquelle il est assis - travers qui lui vaudra de connaître quelques bastonnades, l'exil et même la Bastille. La jeunesse d'un géant Jeune homme ambitieux, mondain et hypocondriaque, qui répugne à l'idée de travailler pour vivre, ce Rastignac féru de tragédies antiques va devenir celui qui incarnera pour toujours l'esprit des Lumières. Mais il devra pour cela se frayer un chemin dans une société violente et totalitaire, qui n'a d'égards que pour la noblesse. Tout en légèreté et en finesse, cet ouvrage nous fait découvrir la face méconnue d'un des personnages les plus iconoclastes de notre histoire littéraire.

01/2018

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BD tout public

Voltaire amoureux Tome 1

Quand Clément Oubrerie revisite la vie d'un génie français, cela donne un récit jubilatoire, mené d'une main de maître ! Voltaire, vingt-quatre ans, à peine sorti de la prison de la Bastille, triomphe déjà au théâtre avec sa première tragédie OEdipe. A la fin d'une représentation, le tout jeune auteur est mené, sous les acclamations du public, à la loge de la duchesse de Villars qui veut le rencontrer. C'est le début d'une histoire absolue et dévorante qui fera passer le futur philosophe par tous les états. LE PLUS SENTIMENTAL DES PHILOSOPHES DES LUMIÈRES. Voltaire n'a pas toujours été Voltaire. Né Arouet, de condition bourgeoise, il entend se faire une place de roi dans la société très hiérarchisée de la Régence. Le jeune homme n'a qu'un but : surpasser Homère et Racine réu¬nis. Et son coeur est en effet celui d'un poète... Bien que d'un tem¬pérament peu voluptueux, il cherche sans relâche l'amour idéal, papillonnant de marquises en jeunes actrices prometteuses... et surtout de déconvenue en déconvenue. Brillant mais étourdi, incapable de réfréner le plaisir de placer un bon mot, il flatte les puissants d'une main et combat l'intolérance de l'autre, sciant perpétuellement la branche sur laquelle il est assis - travers qui lui vaudra de connaître quelques bastonnades, l'exil, et même la Bastille. LA JEUNESSE D'UN GÉANT. Jeune homme ambitieux, mondain et hypocondriaque, qui répu¬gne à l'idée de travailler pour vivre, ce Rastignac féru de tragédies antiques va devenir celui qui incarnera pour toujours l'esprit des lumières. Mais il devra pour cela se frayer un chemin dans une so¬ciété violente et totalitaire qui n'a d'égards que pour la noblesse. Tout en légèreté et en finesse, cet ouvrage nous fait découvrir la face méconnue d'un des personnages les plus iconoclastes de notre histoire littéraire.

10/2017

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Littérature érotique et sentim

Sur la route Tome 1 : Descente bonus : Marqué

Descente Ne regarde pas en arrière. Ne regarde jamais en arrière... Ash, le timide tatoueur, a un passé troublé. Des années de négligence, d'abus de drogues et de vie dans la rue ont fait des ravages, et parfois il semble que le lien profond et tacite avec son amant est le seul baume pour des blessures qu'il ne comprend pas tout à fait. Pete, l'ambulancier de Chicago, n'est que chaleur, amour et force - choses qu'Ash ne pensait pas avoir un jour, et ne savait même pas qu'il désirait jusqu'à ce que Pete le lui montre. Mais le destin est une maîtresse cruelle, et lorsque les cauchemars entrent en collision avec le présent, le monde qu'ils avaient timidement tenté de construire s'écroule. Les événements traumatiques dans le travail de Pete le distancent de la maison, et il ne réalise pas jusqu'à ce qu'il soit trop tard qu'Ash a commencé une descente aux enfers. La trahison, les secrets et les mensonges se dévoilent, et quand une coïncidence dévastatrice prend place, Pete doit se battre avec tout ce qu'il a pour sauver l'amour de sa vie. Bonus : Marqué Six mois se sont écoulés depuis qu'Ash est entré dans la vie de Pete et a mis son monde sens dessus dessous, et six mois depuis qu'ils s'étaient assis dans un restaurant toute la nuit en cherchant la solution théorique d'Ash pour le tatouage fané et raté de Pete. Ce dernier a plus ou moins abandonné l'espoir qu'Ash tiendrait sa promesse quand un jour, à la fin d'un long service à la caserne, il trouve Ash l'attendant. Ce soir est le soir. Ash est prêt, et il semble que le temps soit venu pour lui de laisser sa marque sur Pete de plus de façons qu'il l'aurait imaginé.

03/2017

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Récits de voyage

Malaga. Chorégraphie portuaire

Plongé dans l'intense circulation des personnes et des véhicules du centre-ville, le voyageur sera subitement attiré par la vision inattendue, au fond de rues étroites, d'un paysage étonnant fait de mâts, de cheminées et de grues. Le nouvel arrivant n'avait pas perçu jusqu'alors la proximité des quais, mais le son rauque et grave de la sirène d'un bateau qui arrive au port, s'élevant bien au-delà des autres sons de la ville, rend bien réelle cette scène. Dès lors, le passant va découvrir une série d'indices subtils qui lui parleront du passé maritime de Malaga : dans l'enchevêtrement des rues, il trouvera par exemple des noms évocateurs comme Cortina del Muelle (façades du quai), Atarazanas (chantiers navals), Puerta del Mar (Porte de la mer), Ancla (ancre)... Une visite des alentours lui permettra de découvrir les nombreuses variétés de poissons du littoral, point de rencontre entre deux continents et deux mers. Depuis des temps très anciens, les embarcations de pêche de ces terres arborent deux yeux peints à côté de la proue, comme si elles voulaient afficher leur parenté avec les autres peuples de la Méditerranée. Malaga n'est sans doute plus la "ville du paradis" comme le chantait le poète Jorge Guillén, et c'est aujourd'hui une grande ville trépidante. Mais, lorsque l'Europe gèle de froid, ici on déguste des fritures au soleil sur le passage maritime, en manches courtes. Le climat s'associe à la Méditerranée pour souhaiter la bienvenue aux visiteurs étrangers et rendre plus paisible la vie des autochtones. Lorsque le soleil se couche, assis sur le muret d'une vieille station thermale aux colonnes doriques, on pourrait admirer indéfiniment les embarcations au mouillage dans la baie, tanguant légèrement au gré du courant. Feuilleter le livre Une oeuvre graphique de Luis Ruiz Padron, sélection officielle des Rendez-vous du Carnet de voyage, éditée en tirage limité et numéroté par Artisans-Voyageurs, la maison d'édition du livre objet.

11/2016

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Littérature française

Paula Monti. Tome 2

En 1837, le bal de l'Opéra n'était pas encore tout à fait envahi par cette cohue de danseurs frénétiques et échevelés, chicards et chicandards (cela se dit ainsi), qui, de nos jours, ont presque entièrement banni de ces réunions les anciennes traditions de l'intrigue et ce ton de bonne compagnie qui n'ôtait rien au piquant des aventures. Alors, comme aujourd'hui, les gens du monde se rassemblaient autour d'un grand coffre placé dans le corridor des premières loges, entre les deux portes du foyer de l'Opéra. Les privilégiés se faisaient un siège de ce coffre et le partageaient souvent avec quelques dominos égrillards qui n'étaient pas toujours du monde, mais qui le connaissaient assez par ouïdire pour faire assaut de médisance avec les plus médisants. Au dernier bal du mois de janvier 1837, vers deux heures du matin, un assez grand nombre d'hommes se pressaient autour d'un domino féminin assis sur le coffre dont nous avons parlé. De bruyants éclats de rire accueillaient les paroles de cette femme. Elle ne manquait pas d'esprit ; mais certaines expressions vulgaires et le mode de tutoiement qu'elle employait prouvaient qu'elle n'appartenait pas à la très bonne compagnie, quoiqu'elle parût parfaitement instruite de ce qui se passait dans la société la plus choisie, la plus exclusive. On riait encore d'une des dernières saillies de ce domino, lorsque, avisant un jeune homme qui traversait le corridor d'un air affairé pour entrer dans le foyer, cette femme lui dit : Bonsoir, Fierval... où vastu donc ? Tu parais bien occupé ; estce que tu cherches la belle princesse de Hansfeld, à qui tu fais une cour si assidue ? Tu perdras ton temps, je t'en préviens ; elle n'est pas femme à aller au bal de l'Opéra... . C'est une rude vertu ; vous vous brûlerez tous à la chandelle, beaux papillons !

01/2023

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Lacan

Mon aventure avec Lacan

J'ai raconté d'abord comment cela s'est passé sur ce divan, alors qu'en même temps, debout et les pieds sur terre, se déroulait l'histoire de ceux qui écoutaient Lacan. Ma mémoire m'a guidé, avec la plasticité qu'elle imprime aux événements. Elle s'appuie sur des visages, des moments suspendus, des émotions la distorde et l'ordonne. Elle ne vaut pas plus que ça, et donc elle vaut beaucoup. Quand je me suis assis devant le papier blanc, longtemps plus tard, j'ai d'abord noté ce que j'avais retenu de mon analyse - selon la luminosité des souvenirs les plus marquants. Puis, au fur et à mesure que je me les remémorais - même de petits fragments - dès qu'ils étaient couchés sur le papier, d'autres réminiscences émergèrent toujours plus nombreuses. Elles apparurent entre les lignes de ce que j'écrivais, selon les couleurs de mes stylos : bleu, vert, noir - beaucoup de rouge. Elles remontaient à la surface du papier blanc, comme du fond d'une pièce d'eau, à contrecourant du quotidien qui oublie le passé pour accueillir le présent. Et puis mon aventure avec Lacan ne s'arrêta pas à l'heure de son décès. Elle continue jusqu'à aujourd'hui dans une sorte de monde parallèle. Il ne s'agit pas tant d'idées ou de réflexions théoriques, que d'images qui ne sont pas virtuelles : elles ont le visage, l'habit, le geste de l'homme au cigare torsadé. Par en dessous, par en dessus, par le travers et souvent vent debout, je continue de naviguer en me souvenant d'un style, d'une poésie, d'un geste plutôt que d'une pensée. Car pour moi du moins, si Lacan survit, c'est grâce à sa poésie de grand Aède au verbe étincelant, qui métamorphosa la pâle psychothérapie réglementée des héritiers de Freud en une pratique si inspirée que l'on peut à peine la qualifier de " clinique ".

09/2022

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Littérature française

Histoire d'un casse-noisette. Une nouvelle d'Alexandre Dumas

Résumé Le soir de Noël, Marie trouve parmi les jouets un casse-noisette en forme de bonhomme. Jaloux, son frère Fritz brise les dents du jouet. La nuit venue, la fillette refuse de se coucher sans avoir installé au mieux son casse-noisette dans l'armoire quand, à minuit, des bruits se font entendre. Marie découvre avec terreur son parrain Drosselmayer assis sur l'horloge et voit des milliers de souris commandées par un roi à sept têtes. Tandis que les rongeurs se rangent en ordre de bataille, les jouets descendent de l'armoire et choisissent Casse-noisette pour général. La joute s'engage mais très vite les souris menacent Casse-noisette. Furieuse, Marie jette son soulier sur les assaillants et sauve son ami avant de tomber évanouie. Le lendemain, Marie raconte l'aventure à ses parents incrédules. Quand arrive Drosselamyer, elle lui reproche de ne pas avoir secouru Casse-noisette. En guise d'explication, il lui raconte comment son neveu, Nathaniel Drosselmayer, fut transformé en casse-noisette par Dame Souriçonne, la mère du Roi des souris. Pour retrouver forme humaine, il doit diriger un combat au cours duquel il lui faut tuer le Roi des souris à sept têtes, puis il doit se faire aimer d'une jolie dame. Plusieurs nuits plus tard, Casse-noisette supplie la fillette de lui donner une épée. Le lendemain, le Roi des souris est tué en combat régulier au grand bonheur de Marie qui accompagne Casse-noisette dans le royaume des poupées. A son réveil, Marie montre à ses parents les sept petites couronnes du Roi des souris. Devant leur scepticisme, la fillette éclate en sanglots, affirme qu'elle aime véritablement Casse-noisette et tombe évanouie. Quand elle rouvre les yeux, elle voit son parrain et Nathaniel qui viennent d'entrer. Les enfants sont laissés seuls et le garçon demande à Marie de l'épouser. La fillette accepte et devient souveraine du royaume des poupées.

02/2023

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Littérature française

Paradoxes sociologiques

" Dans une réunion mondaine berlinoise un peu nombreuse, j'étais assis en un coin, et contemplais le tableau que j'avais devant les yeux. Le maître de la maison contraignait son visage dur et récalcitrant au sourire figé ou plutôt au ricanement d'une danseuse, trahissant trop clairement qu'il a été emprunté pour la circonstance au costumier. La maîtresse de la maison donnait à ses lèvres passées au rouge une courbe aimablement doucereuse et décochait de temps à autre sur quelques invitées plus jeunes et plus jolies qu'elle, des regards chargés d'un triple extrait de venimeuse envie. Les jeunes filles jouaient, les unes adroitement, les autres si malhabilement qu'on se sentait tenté de les siffler et de leur lancer des pommes cuites, le rôle vaudevillesque de l'ingénue. ahurie et intimidée. C'étaient des petites bouches oubliées entr'ouvertes dans un trouble charmant, des yeux levés au ciel dans une extase sans cause, c'étaient des "ah ! " et des "oh ! " complètement idiots, des explosions de petits rires imbéciles, tels que peuvent en avoir des huîtres chatouillées par un doigt espiègle, des petites réponses spirituelles de nature à vous faire lever les bras et à pousser des hurlements de douleur ; et au milieu de toutes ces minauderies et manières précieuses, le sang-froid merveilleux d'un guerrier blanchi sous les armes, de temps en temps un regard dérobé acéré et impitoyable sur une rivale, un jugement cruel ou haineux sur sa personne et sa toilee, une estimation boutiquière minutieuse du prix ce celle-ci, l'observation scientifiquement exacte ce la durée de sa conversation avec les différents messieurs, et la constatation du nombre de ses danseurs et adorateurs ; et au cours de ce froid calcul de tête, à tout instant un agenouillement mental enthousiaste devant sa propre personne, et la répétition de la fervente litanie d'adoration personnelle : "C'est toi qui es la plus belle, la plus intelligente, la plus gracieuse de toutes".

01/2023

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Littérature française

La derniere incarnation de vautrin

" ? Qu'y a-t-il, Madeleine ? dit madame Camusot en voyant entrer chez elle sa femme de chambre avec cet air que savent prendre les gens dans les circonstances critiques. ? Madame, répondit Madeleine, monsieur vient de rentrer du Palais ; mais il a la figure si bouleversée, et il se trouve dans un tel état, que madame ferait peut-être mieux de l'aller voir dans son cabinet. ? A-t-il dit quelque chose ? demanda madame Camusot. ? Non, madame ; mais nous n'avons jamais vu pareille figure à monsieur, on dirait qu'il va commencer une mala- die ; il est jaune, il parait être en décomposition, et... Sans attendre la fin de la phrase, madame Camusot s'élança hors de sa chambre et courut chez son mari. Elle aperçut le juge d'instruction assis dans un fauteuil, les jambes allongées, la tête appuyée au dossier, les mains pendant, le visage pâle, les yeux hébétés, absolument comme s'il allait tomber en défaillance. ? Qu'as-tu, mon ami ? dit la jeune femme effrayée. ? Ah ! ma pauvre Amélie, il est arrivé le plus funeste événement... J'en tremble encore. Figure-toi que le procureur-général... Non, que madame de Sérizy... que... Je ne sais par où commencer... ? Commence par la fin ! ... dit madame Camusot. ? Eh bien ! au moment où, dans la Chambre du conseil de la Première, monsieur Popinot avait mis la dernière signature nécessaire au bas du jugement de non-lieu rendu sur mon rapport qui mettait en liberté Lucien de Rubempré... Enfin, tout était fini ! le greffier emportait le plumitif, j'allais être quitte de cette affaire... Voilà le président du tribunal qui entre et qui examine le jugement : "? Vous élargissez un mort, me dit-il d'un air froide- ment railleur, ce jeune homme est allé, selon l'expression de M. de Bonald, devant son juge naturel. Il a succombé à l'apoplexie foudroyante". Je respirais en croyant à un accident... ".

02/2023

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Littérature française

La comedie humaine adieu. Adieu

" Allons, député du centre, en avant ! Il s'agit d'aller au pas accéléré si nous voulons être à table en même temps que les autres. Haut le pied ! Saute, marquis ! là donc ! bien. Vous franchissez les sillons comme un véritable cerf ! Ces paroles étaient prononcées par un chasseur paisiblement assis sur une lisière de la forêt de l'Ile-Adam, et qui achevait de fumer un cigare de la Havane en attendant son compagnon, sans doute égaré depuis longtemps dans les halliers de la forêt. A ses côtés, quatre chiens haletants regardaient comme lui le personnage auquel il s'adressait. Pour comprendre combien étaient railleuses ces allocutions répétées par intervalles, il faut dire que le chasseur était un gros homme court dont le ventre proéminent accusait un embonpoint véritablement ministériel. Aussi arpentait-il avec peine les sillons d'un vaste champ récemment moissonné, dont les chaumes gênaient considérablement sa marche ; puis, pour surcroît de douleur, les rayons du soleil qui frappaient obliquement sa figure y amassaient de grosses gouttes de sueur. Préoccupé par le soin de garder son équilibre, il se penchait tantôt en avant, tantôt en arrière, en imitant ainsi les soubresauts d'une voiture fortement cahotée. Ce jour était un de ceux qui, pendant le mois de septembre, achèvent de mûrir les raisins par des feux équatoriaux. Le temps annonçait un orage. Quoique plusieurs grands espaces d'azur séparassent en- core vers l'horizon de gros nuages noirs, on voyait des nuées blondes s'avancer avec une effrayante rapidité, en étendant, de l'ouest à l'est, un léger rideau grisâtre. Le vent, n'agissant que dans la haute région de l'air, l'atmosphère comprimait vers les bas-fonds les brûlantes vapeurs de la terre. Entouré de hautes futaies qui le privaient d'air, le vallon que franchissait le chasseur avait la température d'une fournaise. Ardente et silencieuse, la forêt semblait avoir soif. Les oiseaux, les insectes étaient muets, et les cimes des arbres s'inclinaient à peine... ".

02/2023

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Religion

Avant que l'Amour ne meure. Vivre des relations qui comblent vos besoins

A quand remonte la dernière fois... que vous et votre conjoint avez pris le temps de faire le point sur vos besoins mutuels ? Combien de temps s'est-il écoulé... depuis que vous vous êtes assis tous les deux pour parler de vos besoins respectifs ou évaluer dans quelle mesure vous y répondez ? A moins que vous n'ayez jamais eu une telle discussion... Peut-être même l'idée ne vous est jamais venue à l'esprit... "Pourquoi serait-il si important de discuter de nos besoins ? Après tout nous nous aimons ; cela ne suffit-il pas ? " Un mariage réussi nécessite des efforts réfléchis et attentifs, un engagement à toute épreuve et beaucoup, beaucoup de travail. Dans son livre, Avant que l'amour ne meure, Larry Russell partage en toute simplicité les sept piliers essentiels à la réussite d'un mariage. Aucun couple ne peut se permettre de les négliger. Larry Russell est le directeur exécutif de Shepherd's Heart Ministry (Ministère Coeur de Berger), un ministère qui se consacre aux pasteurs et leaders de ministère en difficulté. Avec son épouse Lorrie et leur équipe, ils accueillent des pasteurs dans des centres de retraite situés en Israël, France, Asie du Sud-Est, au Canada et aux Etats-Unis. Ce cadre privé permet de tenir des sessions en profondeur sur le burnout, les difficultés conjugales et les chutes morales. Titulaire d'une maîtrise en conseil et relation d'aide/mariage et d'une maîtrise en sciences, il a été pasteur exécutif d'une grande église multiculturelle à Denver au Colorado pendant onze ans. Il y a mis sur pied un programme complet de relation d'aide. Larry et Lorrie voyagent beaucoup dans le monde pour enseigner lors de conférences pastorales et de retraites, ainsi que dans des églises et lors d'ateliers. En tant que conseiller, il a consacré quelque 14 000 heures à la relation d'aide dans le cadre de son cabinet privé.

01/2019

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Littérature française

Un long voyage ou l'empreinte d'une vie Tome 6 : Le conscrit

Après un premier conseil de révision au chef-lieu, où Louis s'était vu ajourné pour raison de taille non règlementaire, un second à Laon l'année suivante l'avait, curieusement, déclaré "bon pour le service armé". Une véritable réhabilitation pour lui, immédiatement visible au bureau, et un triomphe attendu auprès de ses parents, de ses amis, d'Aline. Finalement, non, pour elle - il l'avait appris peu après -, ça n'avait plus d'importance, elle s'était promise à un autre. Dans ce sixième tome, suite de la 1re Epoque, Louis, assis dans un compartiment du train en partance, quitte La Fère et l'administration, destination le chef-lieu. Avant de bientôt rejoindre Aix-en Provence et la caserne Miollis. Là, c'est l'immersion brutale dans la vulgarité et la grossièreté des moeurs des jeunes hommes des classes populaires, auxquelles il appartient pourtant. A la visite d'incorporation, ses derniers espoirs s'envolent : adieu le service armé, ce sera le conseil de réforme et le service auxiliaire, le médecin est formel. Gratte-papier à l'intendance ? Lui ? Impensable ! Dès lors, il fera tout, y compris une mémorable ascension de la montagne Sainte-Victoire, pour arriver à ce conseil de réforme, sinon sur une civière, du moins dans un tel état d'épuisement qu'on n'aura d'autre issue que de le réformer. Réformé définitif ? Non, ce serait faire aveu de son inaptitude. Réformé temporaire, voilà ce qu'il demande au médecin-chef, et obtient, avec en sus un sursis jusqu'au prochain conseil de révision. Retourné à la vie civile, en attente d'une nouvelle affectation administrative, Louis profite de deux mois de bonheur retrouvé, ponctués d'un drame familial et d'un autre, extérieur, sur fond d'une éphémère aventure platonique avec une jeune fille du quartier. Jusqu'à la catastrophe, en forme de pli de la poste. Retour à la case départ : il est de nouveau nommé à La Fère...

10/2016

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Thaïlande

Thaïlande

Première fois au "pays des hommes libres" ? Ne manquez aucune de ses pépites, des khlongs de Bangkok, la Venise de l'Orient, à Ko Samui en passant par Chiang Mai, la "Rose du Nord" et les villages montagnards du Triangle d'Or, grâce à nos pages "Incontournables" et "Itinéraires". Vous voyagez en famille ? Envie d'explorer palais royaux, grottes sanctuaires et wat dorés ou de partir en trek dans la nature luxuriante ? De contempler les plus beaux spots marins de la planète ou de dorloter vos chakras sur une plage paradisiaque ? Cap sur nos sélections "En voilà des idées" pour un séjour selon vos envies. Et entre les visites ? Consultez nos "Carnets d'adresses" pour sillonner un joyau du patrimoine mondial à vélo (magique au petit matin), vivre la vie de fermier (bio) thaï, vous déplacer en rod daeng (taxi collectif), goûter la cuisine de rue, arpenter un marché flottant, longer en train la rivière Kwai avant de siroter un thé glacé sur un lit de toile suspendu au-dessus de l'eau, vous restaurer dans une maison sur pilotis d'un village de pêcheurs ou au beau milieu d'une plantation, embarquer pour aller voir les lucioles... Envie de séjourner "autrement" ? Suivez les conseils des habitants avec qui vous avez "Rendez-vous" : qu'ils soient cheffe étoilée, responsable d'une ferme perlière, fondateur d'un Coconut Museum oeuvrant pour la préservation des cocoteraies ou véritable "Hero of Asia" militant pour la cause animale, tous ont eu à coeur de partager leurs lieux de prédilection. NOTRE AUTEUR Arkanae Sawangkamol, qui a longtemps travaillé pour l'office de tourisme national, séjourne régulièrement dans son pays natal où il aime avant tout s'éloigner des sentiers battus, dans le centre mais aussi dans le nord...

10/2023

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Actualité et médias

Les armes nucléaires ont-elles un avenir ?

Les armes nucléaires occupent, dans l'imaginaire collectif comme dans la réalité historique, une place paradoxale : d'un côté, on redoute l'horreur de l'apocalypse ; de l'autre, la dissuasion apparaît comme une donnée immuable et somme toute assez confortable. Seulement voilà : dans ce domaine aussi, le monde est devenu multipolaire. La carte géopolitique se recompose. Révisions doctrinales, initiatives contre la prolifération des armes atomiques, mesures de désarmement nucléaire sont désormais à l'ordre du jour. Les meilleurs experts étrangers et français examinent pour la première fois les conséquences de ces évolutions. Ils analysent en particulier les risques d'éclatement et les conséquences potentielles d'un conflit nucléaire dans les régions où les armes atomiques sont désormais devenues une composante-clé du paysage stratégique : Moyen-Orient, Extrême-Orient, Asie du Sud. Ils examinent également les choix auxquels la France, avec ses alliés, sera confrontée. Sir Lawrence Freedman est membre de la commission Chilcott qui examine les conditions de l'entrée en guerre du Royaume-Uni en Irak ; Ariel E. Levite a été l'un des dirigeants du Commissariat israélien à l'énergie atomique ; Sir Hilary Synnott a été ambassadeur du Royaume-Uni au Pakistan ; George Perkovich et James M. Acton sont les auteurs d'Abolishing Nuclear Weapons ; François Godement dirige l'Asia Centre ; Camille Grand est directeur de la Fondation pour la recherche stratégique ; Louis Gautier est l'auteur de Mitterrand et son armée ; Bruno Tertrais est maître de recherche à la Fondation pour la recherche stratégique ; François Heisbourg est président de l'International Institute for Strategic Studies et conseiller spécial de la Fondation pour la recherche stratégique. Il est notamment l'auteur des Conséquences stratégiques de la crise.

04/2011

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Ecrits sur l'art

Art absolument N° 108, octobre-novembre-décembre 2023

8 Chroniques Carnets de route. En Suisse, une fondation pour les mots, l'écrit et le texte // L'état des choses. Danses macabres, Tapiès : Muera la muerte ! 13 Actualités Berthe Morisot et l'art du XVIIIe siècle au musée Marmotttan Monet / Une "orgie de tons purs" à la Fondation Gianadda / Modigliani à l'Orangerie : confessions d'un masque / Sophie Taeuber-Arp en sa maison à Clamart / A Caen, la figuration narrative en l 30 Découvrir Van Gogh / De Staël, Sisyphe heureux. Musée d'Orsay, Paris / Musée d'Art moderne de Paris 40 / Mark Rothko. En présence. Fondation Louis Vuitton, Paris 44 / Parvine Curie. Des coffres-corps percés sur l'inconnu. Musée d'Art moderne, Troyes 48 / Art à La Réunion La ravine et la tortue. CCC OD, Tours 56 / Agnès Varda. Encore et toujours là. Cinémathèque française, Paris 62 / Fan Yifu. Sur la légèreté de la couleur. 68 / Claire Borde. Une peinture murmure. Galerie Convergences, Paris 72 / Gastineau Massamba. La salive existentielle. Espace Art Absolument, Paris 78 Collectionner / Foires Paris+ par Art Basel, AKAA, Asia Now... : l'automne parisien / Art Montpellier, foire régionale et ouverte 82 Collectionner / En galeries Du Japon à Paris, la galerie Nichido rejoue ses modernes / Olivier O. Olivier dans ses mondes, galerie de l'Institut / Hammoud Chantout à la galerie Terrain Vagh / Richard Tuttle fait feu de tout bois chez Lelong / Judit Reigl, feux continus chez Dina Vie 86 Débattre Bien commun. Festivals et communautés 88 Débattre / Livres Le banquet barbare de chantalpetit / La songline des Sept Soeurs aborigènes / Le portrait allégorique par Edgar Wind / Wanda Cze ? kowska, dans son contexte et au-delà 94 Chroniques Pages d'art. L'Art faber : le travail à l'oeuvre // Continent-médias. "Musées sur ordonnance"

10/2023

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Ethnologie

Les Beti du Gabon et d'ailleurs.. Tome 1, Sites, parcours et structures

Cet ouvrage est l'œuvre d'un Africain à la quête de ses origines et de son devenir. De fait, il restitue la longue migration, sans doute inachevée, des Beti-Bulu-Fang, l'un des groupes ethniques les plus importants du Nord-Ouest de l'Afrique Centrale, qui, de la lointaine Phénicie au Proche-Orient, au fil de près de trois millénaires, les aurait conduits à leur habitat actuel, en passant par l'Egypte pharaonique, la Nubie, l'Ethiopie, le Darfour, les confins nigéro-tchadiens, le Golfe du Bénin. Formidable épopée que celle de ce peuple dont l'auteur, un de ses fils les plus dignes et représentatifs, tente de reconstituer la mouvante et irréductible identité à travers une multitude de repères et d'approches. Ainsi, pour rendre compte de l'histoire et des traditions sociales et culturelles des Beti, l'auteur convoque-t-il une pluralité de disciplines (histoire, archéologie, linguistique, anthropologie, sociologie, etc.), fait-il appel à sa perception personnelle, n'hésitant pas à recourir aux références bibliques et à sa sensibilité religieuse, et s'appuie-t-il sur les témoignages et visions de vieux Fang. Les multiples faits de société, de culture, de religion, d'économie, sont minutieusement exhumés, enregistrés, sélectionnés, classés poux en dégager pertinences et incohérences, ressemblances et dissemblances, continuités et ruptures, persistances et disparitions, en rapport avec les exigences du temps présent. Il en est ainsi de tout ce qui a trait aux sites successifs de leur parcours, à la structure de la société, à leurs modes d'organisation sociale, politique, économique, spatiale et résidentielle, aux objets et techniques de leur vie matérielle, agricole, artisanale et artistique. Une attention soutenue étant accordée à la linguistique en tant que réservoir de mémoire du peuple beti et de site révélateur des parentés possibles entre civilisations d'hier et d'aujourd'hui. Bref de tout ce qui constitue la riche " substance matérielle " du tome I de l'ouvrage. Il en va de même des croyances, rites initiatiques et cultes religieux, en particulier le bwiti et l'ombwiri, des pratiques, interdictions, coutumes et représentations liées aux grands moments de 1a vie des individus et de la société : la naissance, les initiations, le mariage, la maladie, la mort. En somme, de tout ce qui fait l'essentielle " consistance spirituelle " du tome II de l'ouvrage. De cette recherche, résulte un livre à la fois érudit, passionnant et foisonnant d'hypothèses et de suggestions où les faits sont sans cesse réinterprétés selon une logique stratégique et idéologique claire avec laquelle on peut être, ou ne pas être d'accord, mais qui a l'immense et inhabituel mérite de poser, pour une fois, la question de la validité théorique et de l'utilité pratique d'une histoire endogène des peuples africains, c'est-à-dire telle qu'elle est vue et ressentie par eux-mêmes, hors de toute " extraversion scientifique " et référence à une histoire de Blancs. C'est donc un véritable testament pour les générations futures que nous livre l'auteur, le passé étant organisé selon une rationalité nouvelle tout entière orientée vers la réappropriation de soi dans une singularité faite d'emprunts et/ou de résistances à l'Autre. Penser et vivre l'identité, non comme un résultat définitif, mais comme une perpétuelle transition entre racines et errances, entre sédentarité et nomadisme, entre contestation et participation, entre fermeture et ouverture, n'est-ce pas là, au-delà d'une incontournable interculturalité, le message d'avenir de notre commune humanité qui nous est ainsi transmis ?

08/2002

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Architecture régionale

La Cité des Electriciens

La Cité des Electriciens est la plus ancienne cité minière préservée du Nord de la France. Ce " Regards... " revient sur la réhabilitation de ce coron, laissé à l'abandon plusieurs années et devenu aujourd'hui un véritable lieu culturel dynamique, marqué par une directive sociale, architecturale, économique et touristique. Présentation du site La Cité des Electriciens est la plus ancienne cité minière préservée du Nord de la France. Inscrite aux Monuments historiques depuis 2009, elle est située à Bruay-la-Buissière. La cité devient en 2012 l'un des cinq grands sites miniers dans le cadre de l'inscription du Bassin Minier sur la liste du Patrimoine mondial de l'UNESCO au titre de Paysage culturel, évolutif et vivant. Construite entre 1856 et 1861, elle a pour vocation de loger les familles de mineurs. De grands scientifiques, notamment dans le domaine de l'électricité ont donné leurs noms aux rues (Ampère, Marconi, Volta, Edison, Coulomb, Franklin, Laplace, Faraday, Branly et Gramme) d'où le nom, la Cité des Electriciens. En 2008, les habitants abandonnent peu à peu le coron, laissé à l'abandon depuis l'arrêt de l'activité minière en 1979. Il accueille alors une première intervention de la compagnie artistique Les Pas Perdus qui donna l'élan pour les travaux de réhabilitation qui commencèrent en 2013. La Communauté d'agglomération a fait le choix de proposer un nouvel usage d'équipement culturel et touristique. La cité a ouvert ses portes au public en mai 2019. La configuration du quartier a été conservée : sur une superficie totale de trois hectares, six des neufs " barreaux " ont été réhabilités (trois ont conservé leur usage d'habitation), de même que les " carins ", petites dépendances annexées aux logements et qui servaient de poulailler, de latrines ou de buanderie. Les jardins ont également fait l'objet d'une rénovation paysagère. La cité révèle la progressive évolution de l'habitat ouvrier au XIXe siècle et de l'architecture des premiers corons. Conçu par l'agence d'architecture Philippe Prost, avec l'agence Du&Ma pour la muséographie et la scénographie, un centre d'interprétation du paysage, de l'urbanisme et de l'habitat miniers accueille le public dans deux bâtiments : le premier, contemporain, repérable à sa magnifique carapace de tuiles rouges émaillées, présente le bassin minier à travers les terrils, fosses et cités, des origines de la révolution industrielle à la fermeture de la dernière fosse. Le second est un " barreau " qui offre un habitat minier réhabilité. Aujourd'hui la cité accueille des expositions, propose des résidences d'artistes, des ateliers nature, arts plastiques, des visites guidées, des espaces de restauration, des gîtes... L'ouvrage En première partie, l'ouvrage présente, par le biais d'un entretien avec Philippe Prost et Isabelle Mauchin, le projet de réhabilitation de la Cité. La deuxième partie de l'ouvrage, le " portolio ", expose le projet en images. On pourra suivre le processus de réhabilitation grâce à des photographies avant restauration, des images du chantier et des documents graphiques tels que plans, coupes... , et de nombreuses photographies du projet achevé. La troisième partie évoque la vie dans la Cité des Electriciens lorsqu'elle était encore habitée par les mineurs et leurs familles, ainsi que l'importance des jardins ouvriers et le projet qui a permis leur réhabilitation.

10/2021

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Ethnologie

Les Beti du Gabon et d'ailleurs.. Tome 2, Croyances, us et coutumes

Cet ouvrage est l'œuvre d'un Africain à la quête de ses origines et de son devenir. De fait, il restitue la longue migration, sans doute inachevée, des Beti-Bulu-Fang, l'un des groupes ethniques les plus importants du Nord-Ouest de l'Afrique Centrale, qui, de la lointaine Phénicie au Proche-Orient, au fil de près de trois millénaires, les aurait conduits à leur habitat actuel, en passant par l'Egypte pharaonique, la Nubie, l'Ethiopie, le Darfour, les confins nigéro-tchadiens, le Golfe du Bénin. Formidable épopée que celle de ce peuple dont l'auteur, un de ses fils les plus dignes et représentatifs, tente de reconstituer la mouvante et irréductible identité à travers une multitude de repères et d'approches. Ainsi, pour rendre compte de l'histoire et des traditions sociales et culturelles des Beti, l'auteur convoque-t-il une pluralité de disciplines (histoire, archéologie, linguistique, anthropologie, sociologie, etc.), fait-il appel à sa perception personnelle, n'hésitant pas à recourir aux références bibliques et à sa sensibilité religieuse, et s'appuie-t-il sur les témoignages et visions de vieux Fang. Les multiples faits de société, de culture, de religion, d'économie, sont minutieusement exhumés, enregistrés, sélectionnés, classés poux en dégager pertinences et incohérences, ressemblances et dissemblances, continuités et ruptures, persistances et disparitions, en rapport avec les exigences du temps présent. Il en est ainsi de tout ce qui a trait aux sites successifs de leur parcours, à la structure de la société, à leurs modes d'organisation sociale, politique, économique, spatiale et résidentielle, aux objets et techniques de leur vie matérielle, agricole, artisanale et artistique. Une attention soutenue étant accordée à la linguistique en tant que réservoir de mémoire du peuple beti et de site révélateur des parentés possibles entre civilisations d'hier et d'aujourd'hui. Bref de tout ce qui constitue la riche " substance matérielle " du tome 1 de l'ouvrage. Il en va de même des croyances, rites initiatiques et cultes religieux, en particulier le bwiti et l'ombwiri, des pratiques, interdictions, coutumes et représentations liées aux grands moments de 1a vie des individus et de la société : la naissance, les initiations, le mariage, la maladie, la mort. En somme, de tout ce qui fait l'essentielle " consistance spirituelle " du tome II de l'ouvrage. De cette recherche, résulte un livre à la fois érudit, passionnant et foisonnant d'hypothèses et de suggestions où les faits sont sans cesse réinterprétés selon une logique stratégique et idéologique claire avec laquelle on peut être, ou ne pas être d'accord, mais qui a l'immense et inhabituel mérite de poser, pour une fois, la question de la validité théorique et de l'utilité pratique d'une histoire endogène des peuples africains, c'est-à-dire telle qu'elle est vue et ressentie par eux-mêmes, hors de toute " extraversion scientifique " et référence à une histoire de Blancs. C'est donc un véritable testament pour les générations futures que nous livre l'auteur, le passé étant organisé selon une rationalité nouvelle tout entière orientée vers la réappropriation de soi dans une singularité faite d'emprunts et/ou de résistances à l'Autre. Penser et vivre l'identité, non comme un résultat définitif, mais comme une perpétuelle transition entre racines et errances, entre sédentarité et nomadisme, entre contestation et participation, entre fermeture et ouverture, n'est-ce pas là, au-delà d'une incontournable interculturalité, le message d'avenir de notre commune humanité qui nous est ainsi transmis ?

08/2002

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Littérature étrangère

Là, avait dit Bahi

A bord d’un camion qui roule sur les routes d’Algérie, le chauffeur, un vieil homme nommé Bahi, entreprend de raconter sa vie au narrateur, assis silencieux à côté de lui. Il lui dépeint avec une surprenante allégresse ses souvenirs de la ferme où il a travaillé très jeune, de l’Indépendance et de la période sanglante qui l’a précédée. Il lui décrit l’Algérie d’aujourd’hui et le terrorisme qui secoua le pays jusque dans les campagnes. Il s’amuse des petits bénéfices qu’il fait, à soixante-dix ans passés, en revendant du sable d’un bout à l’autre du pays ; murmure l’histoire de ses deux femmes, épousées l’une à l’insu de l’autre ; se moque tendrement de la réussite trop clinquante de ses fils… Toutes ces histoires tantôt sombres, tantôt cocasses, sont habitées par le souvenir d’un homme, nommé Malusci, qui n’est autre que l’ancien propriétaire de la ferme où a débuté Bahi, et aussi le grand-père du narrateur. Un homme dont Bahi, malgré tout ce qui les séparait, croit pouvoir dire qu’il fut l’ami. Un homme qui a quitté l’Algérie voilà cinquante ans, et qui défia jusqu’à la dernière heure ceux qui voulaient l’en chasser. Un homme aujourd’hui déclinant, qui vit à Bandol, rongé par le ressentiment, et que le narrateur ne connaissait jusque-là que sous son plus mauvais jour. Voyage dans l’espace (le territoire algérien arpenté en camion) et dans le temps (des années 1960 aux années 2000), Là, avait dit Bahi est un roman tout en mouvement, porté par le style plein de souffle de Sylvain Prudhomme et illuminé par le personnage de Bahi, éblouissant conteur. Qu’il nous décrive la vie de tous les jours de l’Algérie contemporaine, l’exécution d’un villageois par les Français, la réparation du camion ou un rendez-vous manqué dans Oran en proie à la folie meurtrière des fêtes de l’Indépendance, ce roman nous transporte à chaque fois dans des scènes d’une grande intensité et nous offre un point de vue neuf sur l’Algérie, trois générations après l’Indépendance.

01/2012

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Religion

Jean de la croix en france

Voici le troisième ouvrage publié par André Bord chez Beauchesne sur le Docteur mystique. Dans Mémoire et Espérance chez Jean de la Croix, préface de Henri Gouhier, était enfin étudiée la faculté spirituelle pourtant privilégiée : la mémoire, et son lien absolument original avec l'espérance théologale. Pascal et Jean de la Croix, préface de Philippe Sellier, révèle que le génie français avait un cousin carme, que l'influence sanjuaniste s'est exercée quotidiennement à Bien-Assis sur la famille Pascal grâce à leurs voisins immédiats les Carmes déchaussés et en particulier sur l'âme profonde de Blaise, témoins ses écrits mystiques. Jean de la Croix en France note la présence du saint Espagnol au cours de quatre siècles. Considérable pour les spirituels Français au XVIIè siècle, moins vigoureuse mais réelle aux XVIIIè et XIXè siècles, grâce surtout aux carmels féminins et aux Jésuites. Eclatante au XXè siècle où elle atteint des philosophes comme Baruzi, Bergson ou Lavelle... , des psychologues comme Henri Delacroix, des poètes comme Valéry, des peintres comme Dali, des critiques tel René Huyghes. Et une foule de spirituels dont Thérèse de l'Enfant-Jésus est le plus prestigieux représentant. Méconnaître Jean de la Croix est se priver d'un trésor aux multiples richesses qui dépasse les frontières, le Carmel, les Ecoles : Docteur de l'Eglise, il est universel ; sa doctrine est d'"une cohérence et d'une modernité absolues" (Jean-Paul II). L'ouvrage présente un tableau très vaste de cette influence, sans oublier l'iconographie et les médias. Les Ouvres de Jean sont éditées plus de quinze fois au XVIIè siècle ; c'est lui qui occupe la troisième place, après saint Augustin et saint Thomas d'Aquin, dans la Vie spirituelle jusqu'en 1933 ; c'est l'auteur le plus cité d'après un questionnaire de cette revue en 1954 auprès de ses lecteurs. Jean de la Croix en France est une synthèse remarquable, richement documentée, très attendue, après le IVè centenaire de la mort de Jean de la Croix et juste avant le centenaire de la mort de la Petite Thérèse.

04/1997

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Thèmes photo

André Kertész in Corsica. Edition bilingue français-corse

L'oeuvre immense d'André Kertész (1894-1985) s'est constituée au gré de travaux de commandes et c'est à l'une d'elle que cet ouvrage se consacre : un reportage sur la Corse commandé par la prestigieuse revue Art et Médecine (parution : décembre 1933) accompagnée des textes de Abel Bonnard de l'Académie française, Paul Morand et André Thérive,). Le 12 ou le 13 mai 1933, il s'embarque pour la Corse, dans ses bagages, il emmène trois appareils : un Rolleiflex, un appareil 6x9 cm (folding) et une petite chambre 9x12 cm. Un carnet de prises de vue, reproduit dans l'ouvrage, permet de préciser les étapes du photographe sur l'île de Beauté du 14 au 20 mai. Il entame son circuit par le golfe de la Liscia, avant de terminer sa journée à Piana où son regard est attiré par les hommes assis à l'ombre de l'église. Le lendemain, après avoir déambulé dans les rues de Calvi, il visite l'île Rousse et Belgodère, dont il photographie le cimetière. Au soir, il prend une chambre à l'hôtel du Mouflon d'Or à Zonza, d'où il se rend à Porto-Vecchio avant de faire étape à Bonifacio. Il termine son périple à Ajaccio avant de rembarquer pour le continent. Comme à son habitude, il n'a pas photographié la Corse comme une destination de villégiature, mais les paysages et des moments de la vie quotidienne des habitants de l'île. En cinq ou six jours, cheminant en automobile sur des routes rocailleuses, il a réuni une petite centaine d'images (toutes reproduites dans le livre) alternant paysages et scènes de la vie quotidienne. Au-delà de son talent, cette série, par le nombre de lieux visités, montre l'implication professionnelle de Kertész. Certaines images du reportage sur la Corse vont alors connaître une nouvelle actualité et devenir emblématiques du travail de Kertész, notamment la photographie du chevet de l'église de Piana que Kertész intégrera dans son livre rétrospectif Soixante ans de photographies publié aux éditions du Chêne en 1972.

01/2023

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Littérature française

Journée particulière

C'est le récit d'une étrange demande que formule un jour un ami photographe, Alain Fonteray, à Célia Houdart : qu'elle écrive le récit d'une rencontre qui hante Alain Fonteray. Plusieurs années auparavant, celui-ci a croisé par hasard dans Paris le grand photographe américain Richard Avedon : dans un café, un homme, assis un peu plus loin, se lève, s'approche d'Alain Fonteray et d'une amie et leur demande s'il peut faire leur portrait. L'inconnu les remercie et s'en va avec une femme rousse. Quelques minutes plus tard, la femme rousse revient dire à Alain Fonteray que l'homme qui les a pris en photo est Richard Avedon. Alain Fonteray, qui admire énormément l'artiste américain, ne l'a pas reconnu. Il le rejoint à un passage piéton. A l'issue d'un bref échange, Richard Avedon accepte à son tour d'être photographié par Alain Fonteray, dans le même café. Près de trente ans plus tard, Alain Fonteray est toujours hanté par cette rencontre. Célia Houdart fait le récit de sa "journée particulière" , sans savoir exactement pourquoi, mais avec le pressentiment d'un mystère. Elle revient sur les lieux de ce double portrait, consulte des catalogues pour mieux connaître l'oeuvre de Richard Avedon. Se met en quête de témoignages de proches du photographe américain. Elle tente de saisir la raison pour laquelle cette journée comptait à ce point pour Alain. "Faire le récit de cette rencontre fugitive avec Richard Avedon me l'a rendue encore plus profonde et mystérieuse, écrit-elle. C'était tenter à ma manière de la sauver de l'oubli, et cela m'a offert l'occasion, par un jeu de reflets et de surimpressions, profitant du trouble dans lequel cette enquête me plongeait, d'explorer des épisodes de ma propre vie et de mon enfance dans les coulisses des théâtres, auprès de mes parents comédiens. Je croyais regarder un autre. Je ne voyais pas, dans cette glace à plusieurs faces, mon propre reflet". Ce livre est une reconstitution, une suite de zooms et de panoramiques, un montage. Un peu comme dans Blow Up de Michelangelo Antonioni. Mais ici il n'y a, heureusement, aucun meurtre.

10/2021

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Littérature étrangère

Propos oisifs sous la tonnelle aux haricots

Un été près de Hangzhou... Un homme seul, cloîtré dans sa retraite campagnarde, assis à sa fenêtre nord, se livre à une activité rafraîchissante : il écrit. Pas un traité philosophique, non ; pas de la poésie ; pas davantage un Mémoire pour servir la chronique du règne achevé en cataclysme un quart de siècle plus tôt : il y risquerait sa tête, dans ces années 1660 où la censure de la nouvelle dynastie mandchoue veille de près à l'ordre moral et scripturaire. II travaille donc à détourner la forme si populaire, si peu considérée, du recueil de contes pour s'en faire une parfaite couverture. Il invente une tonnelle où grimpent des haricots et sous laquelle les villageois viennent se retrouver l'après-midi au frais, après leur journée de travail. Jeunes et vieux s'y installent sur une natte posée à même le sol ou sur de petits bancs, l'éventail à la main, pour écouter, raconter, donner leur avis à tour de rôle. Le cercle des causeurs met les ressources de chacun à contribution : les récits font assaut d'originalité, les points de vue s'affrontent. Les cadavres de la mémoire collective se faufilent hors du placard pour entamer dans l'ombre verte de la tonnelle une danse carnavalesque tour à tour féroce, légère et poignante. Les clichés marchent sur la tête, les icônes bien-pensantes sont retournées comme des gants. La circulation des idées fait lever un vent qui court d'un bout à l'autre du texte et passe en bruissant à travers le tressage des mots pour parvenir jusqu'à nous. Dans l'espace poétique qu'il s'invente, lieu rêvé d'une liberté précaire qui est d'abord une liberté de parole, ce petit livre met en scène des interrogations sur le sens de l'Histoire, sur la fonction des idéologies, sur l'impossible et nécessaire transmission des valeurs auxquelles il ne semble pas que nous ayons, depuis ou ailleurs, trouvé de réponses. Le " Dodécaméron chinois " comme l'a surnommé André Lévy, est un livre hanté. Et un bien curieux trésor, qui n'a pas fini de surprendre.

01/2010

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Littérature française (poches)

Les bouteilles se couchent

Il entra dans le bistrot de la rue du Four, l'éternel bistrot. Assis sur les tabourets en fer rouge, devant le comptoir humide, c'étaient les mêmes que tout à l'heure, que cet après midi, que d'habitude...Guy restait tranquille, dans son coin, là depuis toujours, attendant de se soûler pour raccourcir la nuit, jouant on ne savait quel amour avec une petite fille venue comme exprès de sa famille pour entourer de ses bras encore vierges le visage calme et maigre de son Guy. Depuis la publication du témoinage de Jean-Michel Mension La Tribu, on tonnait mieux la préhistoire de l'aventure situationniste, en particulier la période 1952-1953 au cours de laquelle Debord et ses camarades lettristes se retrouvaient dans un bistrot de la rue du Four, Chez Moineau. Mais hormis les photos désormais célèbres d'Ed van der Elsken, on dispose de peu de documents d'époque susceptibles d'évoquer l'atmosphère de ce point de ralliement de la bohème artistique et de la jeunesse délinquante de Saint-Germain-des-Prés. Dans sa correspondance, Debord cite parfois le roman où l'un des membres du groupe, Patrick Straram, avait mis en scène toute la petite tribu des "Moineaux" ; mais il n'en subsistait que le titre : Les bouteilles se couchent. On croyait le texte perdu, détruit par son auteur peu après son départ pour le Canada en 1954 '. dans les années t96o-703 Straram, devenu une figure de la contre-culture au Québec, avait tourné la page lettriste. En réalité, Straram n'avait pas détruit son texte. Jean-Marie Apostolidès et Boris Donné en ont retrouvé les fragments épars à la Bibliothèque nationale du Québec et proposent ici une reconstruction de ce récit où apparaissent Guy Debord, Michèle Bernstein' Jean-Michel Mension, Ivan Chtcheglov, Jean-Claude Guilbert et bien d'autres. L' écriture de Straram, trés influencée par le jazz, se cherche encore : mais ce petit récit vaut par ses portraits, par la vivacité de ses dialogues, et par la fantaisie d'une intrigue inspirée de Jarry où le bistrot Moineau devient un navire à la dérive dans le Quartier Latin !

04/2006

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Littérature française

Et soudain tout s'éteint

"Pourtant, tu savais à quel point il m'avait été difficile de devenir candidat à la Mairie de Paris. Etait-ce d'ailleurs bien l'ordre des choses, quand on est enfant de femme de ménage, enfant de rien, sans héritage, homosexuel de surcroît ? Tout cela, oui, tu le savais. Tu en avais même durant toutes ces années façonné le désir, celui de la fuite et du rêve d'un autre monde. Ce que je réalisais alors, c'était aussi un peu de toi. Et pourtant, c'est ce moment que tu as choisi pour me dire que tu allais mourir. Alors oui, quand j'ai appris en ce début de campagne électorale que tu avais une tumeur au cerveau et qu'il ne te restait qu'une poignée de mois à vivre, durant quelques instants, je n'ai pu étouffer ma colère à ton encontre. Rends-toi compte ! Au moment où je croyais me libérer des chaînes de notre milieu, tu cherchais à m'y ramener avec la tragédie de ta mort certaine. Durant chaque meeting, tu étais dans un coin de ma tête, ton visage, les bribes de l'enfance, et cette peur panique, maman va mourir, et je ne suis pas là. Dans les trains qui me faisaient osciller entre Paris et Vesoul, dans le fatras de la vie publique, dans le silence de l'attente assis sur le bord de ton lit, à te donner à manger, à te regarder partir. Maman va mourir, et je ne suis pas vraiment là, je me répétais dans ce tourbillon qui n'en finissait pas. Puis Maman est morte, et plus rien, ou si peu. Alors, je t'ai écrit, pour retrouver ces souvenirs que j'ai voulu oublier, cette famille que j'ai voulu fuir, le désir de tout effacer et celui de ne pas vous perdre, pour te retrouver, toi". Cette lettre que David Belliard nous donne à lire, c'est l'espace-temps entre l'enfant et l'adulte, le trajet entre la Haute-Saône et Paris, le tiraillement entre deux mondes. C'est l'espace que laisse la maladie pour les souvenirs doux et abrupts parfois, et les derniers mots, sans fard, poignants. Une magnifique déclaration.

03/2022

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Littérature française

La comedie humaine melmoth reconcilie. Melmoth reconcilie

" Il est une nature d'hommes que la Civilisation obtient dans le Règne Social, comme les fleuristes créent dans le Règne végétal par l'éducation de la serre, une espèce hybride qu'ils ne peuvent reproduire ni par semis, ni par bouture. Cet homme est un caissier, véritable produit anthropomorphe, arrosé par les idées religieuses, maintenu par la guillotine, ébranché par le vice, et qui pousse à un troisième étage entre une femme estimable et des enfants ennuyeux. Le nombre des caissiers à Paris sera toujours un problème pour le physiologiste. A-t-on jamais compris les termes de la proposition dont un caissier est l'X connu ? Trouver un homme qui soit sans cesse en présence de la fortune comme un chat devant une souris en cage ? Trouver un homme qui ait la propriété de rester assis sur un fauteuil de canne, dans une loge grillagée, sans avoir plus de pas à y faire que n'en a dans sa cabine un lieutenant de vaisseau, pendant les sept huitièmes de l'année et durant sept à huit heures par jour ? Trouver un homme qui ne s'ankylose à ce métier ni les genoux ni les apophyses du bassin ? Un homme qui ait assez de grandeur pour être petit ? Un homme qui puisse se dégoûter de l'argent à force d'en manier ? Demandez ce produit à quelque Religion, à quelque Morale, à quelque Collège, à quelque Institution que ce soit, et donnez-leur Paris, cette ville aux tentations, cette succursale de l'Enfer, comme le milieu dans lequel sera planté le caissier ? Eh ! bien, les Religions défileront l'une après l'autre, les Collèges, les Institutions, les Morales, toutes les grandes et les petites Lois humaines viendront à vous comme vient un ami intime auquel vous demandez un billet de mille francs. Elles auront un air de deuil, elles se grimeront, elles vous montreront la guillotine, comme votre ami vous indiquera la demeure de l'usurier, l'une des cent portes de l'hôpital. Néanmoins, la nature morale a ses caprices, elle se per- met de faire çà et là d'honnêtes gens et des caissiers... ".

02/2023

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Réussite personnelle

The 4-Hour Workweek. Tudo em 4 horas!

Em The 4-Hour Workweek, o autor, empresário e orador americano Timothy Ferris partilha o seu próprio método para trabalhar menos e ganhar mais, que inclui optimização, outsourcing e desenvolvimento pessoal. Este resumo e análise clara e detalhada é um recurso valioso para quem quer compreender o livro muito original de Ferris : apresenta uma explicação completa da experiência pessoal do autor, os principais conceitos subjacentes ao seu trabalho, como a Lei de Parkinson, e os antecedentes contextuais do seu trabalho, incluindo o movimento hippie. Fornece também uma introdução à sua própria compreensão do princípio de Pareto, as principais críticas à sua obra e potenciais extensões da sua abordagem, dando-lhe tudo o que precisa para compreender este livro inovador em apenas 50 minutos. Sobre The 4-Hour Workweek : The 4-Hour Workweek é um bestseller que impulsionou o seu autor à fama e lhe conferiu o estatuto de "guru", graças em grande parte à promoção activa do livro por bloggers ligados à Ferris. No entanto, embora seja sem dúvida um grande sucesso, o livro tem sido alvo de uma grande quantidade de críticas, baseadas principalmente no facto de as recomendações que Ferris dá serem baseadas nas suas próprias experiências, não podendo por isso ser adaptado para todos. A semana de trabalho de 4 horas carece portanto de um certo sentido de perspectiva, embora, na Internet, o livro nunca seja comercializado como livro de gestão ou de economia - parece estar numa categoria por si só! Sobre Timothy Ferriss : Timothy Ferriss nasceu em 1977 e formou-se na Universidade de Princeton com uma licenciatura em estudos da Ásia Oriental, depois de ter estudado um pouco em neurociência. Depois de se ter lançado no mundo do trabalho, rapidamente cresceu insatisfeito e iniciou a sua própria empresa, Brain Quicken, e começou a desenvolver uma série de outros projectos, incluindo o lançamento de vídeos online, um programa de televisão e cursos de aprendizagem, todos focados na sua abordagem à auto-realização.

01/2023

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Littérature étrangère

Tout l'amour est dans les arbres

Sardaigne, 1991. L'ingénieur Corona, entrepreneur de travaux publics, contraint sa femme et ses deux fils, Emilio et Carlo, à quitter Oristano pour aller vivre à Nuoro, dans la montagne. Emilio n'aime guère sa nouvelle ville, il s'y sent seul et différent, jusqu'au jour où, au lycée, il se retrouve assis à côté de Pasquale Cosseddu, que tous surnomment l'Egout. C'est le début d'une étrange amitié entre deux garçons, puis deux hommes, que tout oppose. Emilio est bon élève, sa famille est aisée et son destin tout tracé : il reprendra l'entreprise familiale. Cosseddu est un élève médiocre. Ce qui les unit, c'est d'une part le fait d'être, en marge du groupe, deux individus mutiques et sauvages qui peinent à trouver leur place dans le monde, et d'autre part leur goût commun pour la nature la plus indomptée de l'île. Emilio laisse entendre à son ami Cosseddu qu'il renoncera à tout, la carrière, la respectabilité et l'argent, pour le suivre dans la nature. Mais tiendra-t-il parole ? Tout l'amour est dans les arbres est le récit d'une amitié, dont les péripéties permettent à l'auteur de nous montrer la transformation de la Sardaigne, qui était il n'y a pas si longtemps encore un lieu ancré dans la tradition avant de s'ouvrir à la modernité. Mais ce qui intéresse vraiment De Roma se niche dans la relation entre Cosseddu et Emilio. Même si rien n'est explicite, il s'agit d'une histoire d'amour, mais un amour impossible, dont les deux protagonistes n'ont au fond pas vraiment conscience - Cosseddu trop ignorant, Emilio trop embourgeoisé. Tout le talent de De Roma, c'est de tenir son récit de bout en bout, de flirter avec la révélation tout en la tenant à distance. Le rapport entre l'homme et la nature, entre la civilisation et l'instinct, qu'incarnent Cosseddu et Emilio, est marqué par un lyrisme des plus évocateurs : on a rarement lu des récits de balades en montagne aussi envoûtants. Il y a là un savoir-faire étonnant, un équilibre d'une grande efficacité, qui font que le roman se dévore plus qu'il ne se lit. Plébiscité par la presse italienne, il a remporté plusieurs prix.

06/2016