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Revues

Travailler en collaboration à l'école - Revue 90

Travailler en collaboration à l'école - N°90, septembre 2022 Le travail collaboratif à l'école est souvent cité comme l'une des pistes à suivre pour participer à la résolution de cette "crise du sens" qui semble frapper de nombreux systèmes éducatifs. Si l'idée que l'on travaille et apprend mieux à plusieurs semble être une évidence, elle mérite pourtant d'être examinée de près : se réunir pour faire ce que chacun savait déjà faire, ce n'est pas la même chose que joindre ses efforts pour le bénéfice de tous et de chacun. Neuf études de cas, réalisées dans des pays et des contextes très différents, composent ce dossier qui traite non seulement du travail en collaboration des élèves et des enseignants, mais aussi de celui des personnels, de l'institution et des familles. Suffit-il d'appeler officiellement à la collaboration pour que celle-ci soit effective ? Existe-t-il des "bonnes pratiques" transférables d'un pays à un autre ? Que peut-on apprendre des initiatives qui donnent toute leur place aux élèves ? En quoi permettent-elles d'améliorer la qualité générale de l'éducation ? Avec quelle prise en compte des cultures autochtones ? Ce numéro apporte des éclairages sur le fonctionnement de l'école, en invitant à réfléchir sur la culture scolaire, sur le parcours de formation des élèves et des personnels qui les accompagnent dans leurs apprentissages. Il souligne l'importance de prendre en compte l'ensemble des acteurs, savoirs et valeurs de l'école. Etudes de cas : Chine, Espagne, France, Japon, Mexique, Nouvelle-Zélande, Québec/Suisse, Rwanda, Suède. Un numéro coordonné par : - Patrick Rayou, professeur émérite en sciences de l'éducation à l'université Paris 8 Saint-Denis, membre du centre interdisciplinaire de recherche "Culture, éducation, formation, travail" (CIRCEFT) et de l'équipe de recherche ESCOL (Education, scolarisation). Il étudie notamment les inégalités sociales de réussite scolaire et la manière dont elles se construisent. - Jean-Pierre Véran, membre du laboratoire Bonheurs, CY Cergy Paris Université. Inspecteur d'académie honoraire, membre du comité de rédaction de la Revue internationale d'éducation de Sèvres et expert auprès de France Education International. Il intervient sur les questions de gouvernance des organisations éducatives, de politiques éducatives et d'éducation aux médias et à l'information.

10/2022

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Economie

RAPPORT MONDIAL SUR LE DEVELOPPEMENT HUMAIN 1998

Au cours du XXe siècle, la consommation mondiale a augmenté à un rythme sans précédent, pour avoisiner les 24000 milliards de dollars en 1998. Cette progression est une des données de l'histoire de ce siècle. Aujourd'hui les consommateurs vivent dans une abondance inédite et pourtant, plus d'un milliard de personnes sont les laissés pour compte de cette explosion de la consommation. En outre, cette expansion de la consommation entraîne son lot de problèmes : inégalités, pressions sur l'environnement et conséquences sociales négatives découlant de la surenchère des dépenses. La mondialisation diffuse des produits nouveaux sur des marchés nouveaux dans le monde entier, ce qui crée de nombreuses opportunités, mais aussi de nouveaux besoins concernant la sécurité des produits et l'information du consommateur. Ces tendances obscurcissent les perspectives du développement humain. Le rapport mondial sur le développement humain 1998 étudie les défis que devront relever tous les individus et tous les pays s'ils veulent instaurer les modes de consommation plus propices à la protection de l'environnement plus équitables socialement, qui soient à même de satisfaire les besoins essentiels de tous et de préserver la santé et la sécurité du consommateur. Ce rapport comprend une contribution spéciale de John Kenneth Galbraith, qui a écrit il y a quarante ans un ouvrage qui a fait date. L'Ere de l'opulence, traitant de la richesse privée et de la misère publique. Lorsque M. GALBRAITH se penche de nouveau sur la question aujourd'hui, c'est pour observer que, loin de s'être atténués, les contrastes se sont au contraire accentués. Et qu'ils sont aggravés par la misère privée et la dégradation de l'environnement. Ce Rapport mondial sur le développement humain 1998 a été élaboré par une équipe d'économistes éminents et de spécialistes renommés des questions de développement, placés sous la direction de Richard Jolly, conseiller spécial de l'administrateur du PNUD et de Sakiko Fukuda-Parr, qui est à la tête du bureau du Rapport mondial sur le développement humain. Le comité des consultants était quant à lui formé de Anil Agarwal, Galal Amin, Sudhir Anand, Graciela Chichilnisky, Allen Hammond, Bruce Hutton, Martin Khor, Michael Lipton, Emily Matthews, Norman Myers, Theodore Panayotou, Charles Perrings Robert Prescott-Allen, Juliet Schor, Amartya Sen. Anuradha Seth, Vandana Shiva, Frances Stewart. Herbert Wulf, Simon Zadek et Mahhub ul Haq qui est à l'origine du Rapport mondial sur le développement humain.

09/1998

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Littérature française

Fraternels

En cette nuit du 18 juin, sur le mont Valérien, l'Ifon 11 du jeune François-Joseph de la Fistinière est fin prêt à filmer son propriétaire dans une position attentatoire à l'honneur de sa famille de militaires. Afin d'enrayer la propagation virale de la vidéo, le patriarche appelle au secours son fils illégitime, patron de la firme Opié, elle-même conceptrice de l'Ifon et numéro un européen de l'énergie. A La Défense, la tour Opié s'éveille : Samia, l'hôtesse d'accueil, prend son poste au rez-de-chaussée ; au trente-sixième étage, le technocadre Kevin Klein convoque toute son habileté informatique pour maquiller la baisse dangereuse des stocks de tantale nécessaires au grand dessein de l'entreprise. A l'autre bout de la planète, en Iamalie, d'étranges aurores boréales plongent dans l'inquiétude une tribu de Kètes. A Cuzco, Pérou, on inaugure l'Horloge du Sud : il s'agit d'en finir avec l'impérialisme occidental et de s'approprier le temps qui, à l'image des saisons, s'égrènera désormais à l'inverse de l'hémisphère nord. Plutôt que de se lamenter sur ce monde qui va à sa perte, sur fond de course effrénée au profit, d'inégalités sociales vertigineuses et de désastres écologiques, le romancier s'invente démiurge. Décidant, lui aussi, d'inverser le processus, il embarque son lecteur éberlué dans une ébouriffante utopie. Les victimes d'hier se réapproprient leur destin : tandis que, dans les Andes, les terres minières reverdissent, deux licenciés d'Opié (dont notre Franjo), ayant rejoint la ZAD de Cadarache, trouvent le moyen de faire imploser la toute-puissance capitaliste ; la vie de Samia, elle, a changé depuis sa rencontre, lors de la Gay Pride, avec Yaqut, dont la défense d'un islam de paix et de lumière l'a convaincue de s'engager à ses côtés dans un djihad... de l'amour ; quant à Tyapsa, la seule survivante de la tribu de Kètes, on la retrouvera, après bien des tribulations, figure centrale d'un final libertaire, burlesque et transgressif. C'est un vibrant éloge au pouvoir de la fiction que cet éblouissant roman-monde, mené tambour battant par un écrivain qui jamais ne doute de la capacité de ses personnages d'aller au bout de leurs désirs.

08/2016

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Faits de société

OK boomers ? Des jeunes face aux défis du siècle

"? Le gouvernement et plus généralement les adultes doivent se rendre compte qu'il faut nous faire confiance. C'est nous qui allons construire l'avenir. ? " Ces mots de Mehdi Legrand, 19 ans, interrogé par les journalistes de La Croix en mai 2021, sont plus que jamais porteurs d'espoir. Les années passent et les crises se superposent : elles sont sanitaires, sociales, économiques ou climatiques et menacent l'avenir de chacun. Les effets socio-économiques et psychologiques de ces crises touchent plus particulièrement les plus jeunes, confrontés à préparer leur futur dans un monde aux moyens limités et à l'avenir incertain. Leurs plus belles années se sont transformées en doutes et inquiétude au quotidien. Génération Covid, Me Too ou Black Lives Matter, les 15-25 ans des années 2020 sont loin d'être désintéressés des sujets de société, ils dénoncent à leur manière les conséquences d'un modèle de société installé par leurs aînés, les "? boomers ? ". C'est dur d'avoir vingt ans en 2020, d'autant plus quand celles et ceux qui vivront dans ce que d'aucuns appellent le monde d'après ne sont ni écoutés, ni entendus et encore moins représentés. Pour convaincre ceux qui dirigent aujourd'hui nos sociétés de tout mettre en oeuvre pour éviter une dégradation de la protection des droits humains, la jeunesse doit prendre la parole. Alors que son avenir dépend des décisions qui seront prises les prochaines années, comment pourrait-elle laisser son sort aux mains de ceux qui ne semblent ni l'entendre ni la comprendre ?? Ce livre interpelle la classe politique et les jeunes prêts à oeuvrer pour le changement de notre modèle social et politique qui alimente un creusement des inégalités et une hausse des violences envers les minorités. A mi-chemin entre l'essai et le récit, l'ouvrage examine sept grands défis de notre siècle pour imaginer les outils nécessaires à la préparation d'un avenir meilleur et comprendre le rôle qu'aura à jouer la nouvelle génération dans ces combats. Pour donner envie d'agir et de s'engager, l'ouvrage met en avant des portraits et témoignages de citoyens engagés. Il entend aussi, plus généralement, porter un message multigénérationnel pour sensibiliser les générations aujourd'hui aux commandes des institutions et des entreprises aux priorités qui doivent être les siennes.

03/2022

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Généralités

Le Monde d'aujourd'hui. Expliqué à mon fils né ce matin

Cet ouvrage est issu de la rencontre entre les connaissances sur l'état actuel du monde que l'auteur a accumulées au cours de sa formation en géographie, en études du développement, en écologie globale et en sciences de l'environnement et l'irruption dans sa vie d'un enfant. Cette naissance a soudain imposé l'exigence existentielle d'une explication et d'une compréhension de la dérive actuelle de la société mondia- lisée, et avec elle une mise en péril des conditions de vie sur terre. Ouvertement engagé et critique, cet ouvrage personnel constitue en même temps un formidable outil didactique pour comprendre les principaux enjeux et problématiques globales de monde actuel et propose quelques pistes pour s'écarter d'une trajectoire qui apparaît toujours plus mortifère. L'introduction de l'ouvrage, par une adresse directe à son fils qui vient de naître, résume en quelques paragraphes et dates clés les principaux événements qui ont vu, au cours des quatre dernières décades, le déploiement du capitalisme mondialisé à l'ensemble de la planète, tout en retraçant paral- lèlement le parcours intellectuel et les questionnements éthiques de l'auteur face au roulement du monde. Cette porte d'entrée très personnelle et au ton volontairement simple permet d'introduire le lecteur au corps principal du livre et à ses problématiques complexes et multiples sous l'angle de la vulgarisation. Suivent alors huit chapitres consacrés à la clarification et à la mise en perspective critique des principales dynamiques et structures qui organisent le monde contemporain : la mondialisation et ses origines impérialistes et coloniales ; les dérives de l' "hypercapitalisme" ; les structures politiques, leur asymétrie au niveau mondial et les inégalités qui en découlent ; le fonctionnement de la société de consommation ; l'individualisme, la perte de sens et les stratégies de compensation ; la problématique environnementale (changement climatique et biodiversité entre autres) ; et enfin les fausses solutions de la coopération internationale et du développement durable. A ces chapitres critiques qui conjuguent engagement, clarté scientifique et intelligence didactique, dressant avec force et précision un tableau éloquent et non moins révoltant de notre époque, succèdent trois chapitres qui passent en revue les réflexions et postures alternatives à la voie sans issue dans laquelle la société capitaliste mondiale s'est enferrée ; changement de "cosmologie" , transition et/ou révolution.

10/2022

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Littérature française

Maquillée. Essai sur le monde et ses fards

Ceci n'est pas un livre sur le maquillage. C'est un voyage inédit, une plongée dans un univers peu connu, fait de paillettes et de gloss, mais dont les règles et les acteurs, les produits et les valeurs, en disent long sur notre société consumériste et numérique. Une enquête sur une industrie qui vaut des milliards de dollars et fait rêver des millions d'individus à travers la planète. Une méditation féministe sur l'un des symboles de ce qu'on dit " la femme " . Une réflexion philosophique sur la beauté, le paraître, l'identité. Un récit personnel où Daphné B. pense en se livrant. Tout part d'elle, en effet, Daphné B. , poète et féministe. Le texte s'ouvre, elle est dans son lit et remplit online son panier Sephora. Elle se demande pourquoi elle dilapide son argent et son temps pour acheter des fards, rouges, poudres. Pourquoi elle se peint le visage ? Pour se cacher ? S'écrire ? Qu'est-ce que le maquillage représente, symboliquement, économiquement, socialement ? Pourquoi le dit-on frivole alors qu'il fait désirer, dépenser ? A mesure qu'elle s'enfonce dans ses recherches Internet et passe d'une fenêtre à une autre (un tutoriel où une influenceuse livre ses secrets de beauté en même temps que ses hontes ; le lancement d'une palette déchainant les passions de milliers de clients ; un reportage sur le Mica, matière première des fards, que des enfants extraient de mines en Inde ; la mise à mort d'une Youtubeuse ; le récit de prisonnières pour qui se maquiller, c'était survivre) elle s'interroge et mêle aux images qu'elle voit ses références - Ovide, Platon, Derrida, Foucault, Anne Carson ou bell hooks - pour penser le maquillage absolument : comme un objet de consommation dont la production détruit la planète et creuse les inégalités. Un paradoxe, artéfact louant la perfection, promu par des êtres se disant authentiques. Le signe d'une soumission aux diktats de la beauté et aux logiques capitalistes. Mais aussi une arme de libération, de résistance, de révolte. Virtuose, Daphné B. nous emporte dans une Odyssée numérique et poétique pour nous parler de nous, nos fards, nos failles, nos manières de briller. La porte d'entrée, c'est le maquillage, mais le monde derrière, c'est le nôtre.

09/2021

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Ethnologie et anthropologie

Françoise Héritier. Le goût des autres

" Il faudrait offrir ce livre à tous les jeunes tant il encourage la curiosité et l'empathie, questionne les inégalités entre les femmes et les hommes, ouvre des possibles". Olivia de Lamberterie - ELLE " Ce récit est un pur enchantement, délicat et fiévreux". Page des libraires TTT-Télérama Profondément engagée pour la cause des femmes, Laure Adler retrace la vie et l'oeuvre d'une brillante intellectuelle féministe : Françoise Héritier. Une précurseuse, une aventurière de la pensée, une citoyenne engagée et une amie très chère, qui n'a cessé de déconstruire les idées reçues sur le masculin et le féminin et de lutter contre toutes les formes d'oppression dont souffrent les femmes. "Bien avant la naissance de #MeToo, elle se révèle à la fois une théoricienne et une avocate des causes essentielles de la vie de la société. A l'heure du tout voir, du tout savoir, du tout exposer, à l'heure où des jeunes filles sont victimes chaque jour de harcèlement sexuel sur les réseaux sociaux, à l'heure où le corps des femmes continue à être une marchandise ou un butin de guerre, à l'heure où l'intégrisme gagne du terrain, à l'heure où, en Ukraine, le viol est une arme de guerre, à l'heure où, en Afghanistan, les filles n'ont pas eu le droit de faire leur rentrée des classes, Françoise Héritier m'apparaît comme une vigie, une lanceuse d'alertes, une scientifique qui nous laisse en héritage des manières et des moyens de combattre les violences sexuelles, sociales et politiques dans un monde inégalitaire et fragmenté. Elle incarne aussi à mes yeux la figure d'une penseuse qui a toujours réfléchi de manière non occidentale, d'après ses observations en Afrique, terre nourricière de ses premières interrogations, sur ce qui fait société. Françoise, l'aventurière de l'esprit, Françoise, qui croyait au bonheur et qui, partout et en toute chose, détectait et goûtait le sel de la vie". Laure Adler est journaliste, historienne et écrivaine, et productrice à France Inter, spécialiste de l'histoire des femmes et des féministes au xixe et au xxe siècles. Elle est l'auteure de plusieurs biographies consacrées à de grandes figures féminines et a notamment publié, chez Albin Michel, Le Corps des femmes (2020).

03/2024

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Philosophie

Pour une politique hors-sol

Devant l'ampleur de la crise dite migratoire en Europe et les difficultés qu'elle pose en regard de la citoyenneté et du droit d'asile, la pensée politique moderne se doit de réexaminer ses fondations et ses configurations. Le problème auquel nous sommes aujourd'hui confrontés est de savoir comment les sociétés occidentales peuvent accueillir l'expérience de la dispersion et de l'exil. Peut-on rendre compte des communautés d'exil à l'âge du capitalisme absolu à partir de catégories appartenant à la tradition métaphysique ? Doit-on appréhender cette expérience comme une menace à surmonter ou doit-on la penser comme une modalité éthique, propre à fonder un système politique inédit reposant sur l'inter-altérité, l'hospitalité et des formes transnationales de citoyenneté? Intégrer l'exil dans une pensée politique aujourd'hui, c'est suggérer une politique hors-sol, non définie territorialement, ce qui est le cas du droit international actuel, de nature à contrer une politique du chaos productrice de misère, de violence et d'inégalité. Avec quels instruments conceptuels est-il aujourd'hui possible d'appréhender les questions de l'exil et de l'hors-sol ? Du commun à la politique et au vivre-ensemble, les chemins sont divers mais ils rencontrent tous la problématique de l'Un et le lexique de l'identité substantielle à quoi l'on doit les contradictions qui traversent nos sociétés désormais pluriel-es et la violence conséquente faite à l'autre. Pour dépasser ces obstacles, cet ouvrage tente d'opposer l'extériorité radicale de l'exil à la déclinaison de la communauté en termes de propriété et de fusion. Il passe aussi par un élan critique traversant les domaines disciplinaires, de la philosophie à la littérature en passant par l'économie et l'histoire des idées. C'est sur cette voie que doit s'orienter l'enquête, pour faire apparaître les multiples procès à travers lesquels les individus peuvent s'associer et créer des groupements de toutes sortes. Hors-sol.

11/2017

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Ethnologie

Se faire contemporain

La mondialisation culturelle cesse d’apparaître comme un phénomène irrépressible et vague dès l’instant où l’on investit ses lieux les plus concrets, pour la saisir en pratique. A cette échelle ethnographique, la danse contemporaine africaine, qui est l’objet de ce livre, révèle sa face la moins visible, notamment pour le public cultivé occidental, amateur d’oeuvres venues d’ailleurs. On y voit comment des techniques chorégraphiques nouvelles s’imposent aujourd’hui en Afrique. On comprend que l’émergence d’une forme «contemporaine» de danse repose de façon décisive sur la formation de réseaux institutionnels, d’intérêts sociaux, de rapports à l’art et à la culture, de manières légitimes de parler et de se parler, de trajectoires biographiques et finalement, de personnalités inédites de danseurs et de chorégraphes, qui en viennent à incarner, entre «ici» et «là-bas», l’art africain internationalisé. Au-delà, on saisit ce que la mondialisation culturelle signifie en Afrique, compte tenu de la force particulière qu’y prend le rapport entre le Nord et le Sud. Le cas de la danse contemporaine montre qu’il s’agit presque toujours de composer avec une domination inséparablement économique, politique et culturelle. Parfois pour s’y conformer au mieux, comme lorsque les danseurs s’efforcent de doser techniques «traditionnelles» et «techniques contemporaines», suivant en cela le goût (et les injonctions) des programmateurs européens. Parfois au contraire pour tâcher de subvertir cette domination : ainsi lorsque l’engagement chorégraphique est avant tout utilisé comme une ressource économique et migratoire, bien loin de la «vocation». Finalement, le portrait vivant qu’Altaïr Despres fait de la danse contemporaine en Afrique nous parle de l’inégalité symbolique dans le monde d’aujourd’hui. Au-delà des visions heureuses du «métissage», qui peut prétendre à l’art et à la légitimité culturelle internationale ? Qui peut imposer son style, et qu’est-ce que cela implique pour les autres ? Comment penser ce pouvoir, sans le réduire à une affaire esthétique ?

02/2016

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Sciences historiques

Le déshonneur dans la République. Une histoire de l'indignité, 1791-1958

La répression des faits de collaboration est restée dans les mémoires pour l'inégalité et la dureté de ses verdicts. Or, la sanction la plus appliquée à la Libération ne fut pas la peine capitale mais une mort symbolique, la " mort civique " pour crime d'indignité nationale. En concevant ce nouveau crime, les juristes de la Résistance ont rompu avec une logique de guerre civile. Ils ont voulu mettre hors d'état de nuire le " vichyste ", non en lui ôtant la vie ou la liberté, mais en l'enfermant dans un " carcan d'infamie ". Entre la guillotine ou la prison, ils ont opté pour un mode original de répression de l'ennemi public républicain: l'infamie de droit. Au total, c'est 95 000 Françaises et Français qui, convaincus d'indignité nationale, se sont vus déshonorés par la loi pénale et, pour un temps, dégradés au rang de citoyens de seconde classe. Cette sanction d'une exceptionnelle gravité, critiquée pour sa dimension rétroactive, n'est cependant pas neuve : elle a ses racines dans le droit de l'Ancien Régime, et surtout dans la législation révolutionnaire. Si l'indignité, qualifiée de " nationale ", devient le principe avoué de l'ordre public républicain à la Libération, l'indignité est, dès les origines, le socle caché de la morale politique révolutionnaire. L'histoire de cette notion floue, appréhendée ici sur la longue durée et à partir de sources judiciaires inédites, atteste que c'est à l'indignité que la fraternité doit d'être mise en œuvre dans la communauté politique républicaine. Dans cet ouvrage, Anne Simonin mêle l'histoire du droit et la littérature : c'est la voix de ceux qu'indigne l'indignité qu'elle nous donne à entendre, mais aussi la voix des hommes de loi et des citoyens qui, de Robespierre au général de Gaulle, ont cru à une République ayant appris à être sage, et frappant d'indignité celles et ceux qu'elle ne pouvait convaincre d'être fraternels.

11/2008

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Histoire ancienne

Archéologie de la pensée sexiste. L'Antiquité

Les oeuvres de l'Antiquité révèlent à la fois le mépris et l'éloge adressés à la femme dans des domaines fort différents (cosmogonie, théologie, morale, littérature, droit, philosophie, médecine, histoire et rhétorique), qui se sont développés dans diverses régions (Croissant fertile, Inde, Chine, Grèce, Rome et monde des Pères de l'Eglise). L'humanité a ainsi hérité d'une multitude de manuscrits très riches, encore qu'ils soient presque tous rédigés par des hommes, la plupart du temps pour des hommes, bien souvent sexistes avant la lettre. Au cours de cette longue période, la femme, ou les femmes, ont été qualifiées très durement : "une eau profonde et les détours en sont inconnus" ; (Livres de sagesse des pharaons) ; "un anneau d'or au nez d'un pourceau" (le livre des Proverbes) ; "un piège profond", de même qu'"un coeur de chienne et des façons sournoises" (Hésiode) ; "mystérieuse obscurité" (Lao Tseu) ; "un être manqué" et "ce qui sert de réceptacle" (Aristote). Comment expliquer que des termes aussi injurieux aient été utilisés par des hommes qui comptent indiscutablement parmi les êtres les plus éminents de leurs disciplines respectives et les esprits les plus brillants de leur époque ? A l'inverse, on a su rendre hommage à la femme, par exemple à sa "beauté qui subjugue la force elle-même" (Isocrate, dans son Eloge d'Hélène) et à "cet être si parfait, qui est doué d'une exquise sensibilité" (Jean Chrysostome, dans l'une de ses Homélies sur la Genèse). Archéologie de la pensée sexiste propose une relecture des oeuvres principales de nombreux auteurs de l'Antiquité et montre que les préjudices et les maux subis par les femmes en ce début du XXIe siècle plongent leurs racines dans un passé très lointain et se manifestent de toutes les manières : inégalité des droits, maltraitance, esclavage sexuel, viols collectifs, avortement, lapidation pour adultère, mariage négocié, port imposé du voile dans l'espace public et bien d'autres.

11/2016

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Coran

La dimension du temps dans le Coran

Pour les croyants musulmans, le Coran est la Parole de Dieu. Selon certains d'entre eux, cette Parole doit être prise à la lettre ; selon les autres, elle peut faire l'objet d'interprétations plus ou moins subtiles. Mais pour la plupart d'entre eux, elle est imprescriptible, elle a valeur absolue, en tous temps et en tous lieux. Cette approche a été transmise depuis des siècles, de génération en génération, comme une évidence indiscutée. Mais elle pose désormais un insidieux dilemme à tous les croyants qui portent une vision sécularisée du monde et se réclament de valeurs humanistes universelles. Assumant le principe de l'égalité en droit des individus, quels que soient leur religion, leur sexe, ou leur appartenance ethnique, ces croyants se trouvent en porte à faux avec nombre de versets coraniques qui vont à l'encontre de ces valeurs. Ils ne peuvent que récuser, par exemple, l'inégalité de statut social entre l'homme et la femme, la pratique de l'esclavage, la violence contre les Infidèles, les châtiments corporels. Le dilemme de ces croyants n'est pas imputable au Coran, mais au dogme selon lequel la Parole de Dieu serait globalement imprescriptible. Dogme qui repose sur un postulat implicite, tout à fait discutable : que la Parole de Dieu est nécessairement consubstantielle à Dieu. Ce postulat a été théologiquement réfuté par certains des plus grands penseurs musulmans. C'est une thèse, qui a lentement pris corps en se confrontant à une thèse adverse, et qui n'a définitivement prévalu, à l'échelle du monde musulman, que plusieurs siècles après la mort du Prophète. Le présent essai rappelle brièvement le contexte historique dans lequel cette thèse s'est imposée, avant de démontrer qu'elle peut faire, au XXIe siècle, l'objet d'une réfutation nouvelle, dotée d'une cohérence, et d'une force d'évidence, qu'elle ne pouvait avoir il y a mille ans.

02/2023

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Revues

Europe N° 1117, mai 2022 : Marivaux

Les préventions contre Marivaux ont eu la vie dure. Sainte-Beuve ne voyait dans son théâtre que "badinage à froid espièglerie compassée et prolongée, pétillement redoublé et prétentieux, enfin une sorte de pédantisme sémillant et joli...". Ce sont les gens de théâtre qui au siècle dernier ont contribué au premier chef à rendre à cet écrivain sa force comique, sa vérité sociale, la subtile clarté de sa langue, tout en découvrant un Marivaux des profondeurs, âpre, violent, cruel. Depuis lors, le répertoire marivauden n'a plus quitté l'affiche. La critique a pareillement élargi une oeuvre qui ne se limite plus a quelques textes de théâtre. Elle a rappelé les "petites pièces" a cité des plus connues, les romans de jeunesse à côté de La Vie de Marianne et du Paysan parvenu, et surtout souligné l'importance des "journaux", chroniques, essais et réflexions. Marivaux expérimente et invente des formes nouvelles. Il parle des inquiétudes de son temps avec autant de légèreté que d'acuité. Il désamorce les violences de la vie amoureuse et de la société par l'humour Merveilleux explorateur de la confusion des sentiments et des incertitudes du désir, il brise les illusions de l'amour-propre et les mensonges de l'ordre social. Avec Marivaux, les mots d'hier aident à comprendre les sentiments d'aujourd'hui et les mots d'aujourd'hui aident à prendre conscience de la distance historique. Joué, publié, étudié, mis en images au cinéma, cet écrivain parait en phase avec notre époque. Loin de toute superficialité mondaine, il pratique une mise à l'épreuve de soi : on se masque pour s'éprouver, on se dérobe derrière les mots et les mots sont des aveux. On aimerait aujourd'hui faire intervenir Marivaux dans nos débats sur l'égalité des êtres malgré l'inégalité des conditions et sur la tension entre la réalité vécue des sexes et l'injonction des genres. La gravité de tels enjeux n'est pas séparable du plaisir lié à la lecture et au spectacle de ses oeuvres.

05/2022

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Pléiades

Oeuvres. Tome 3, Les Pléiades. Nouvelles asiatiques. La Renaissance

Le tome III de cette édition offre au lecteur trois ouvres maîtresses de Gobineau, dont les dix dernières années furent sans doute, au plan intellectuel, les plus fécondes de sa vie. En 1872, l'auteur de l'Essai sur l'inégalité des races humaines a cinquante-six ans ; accablé, comme Flaubert, par la bêtise universelle, il se veut, plus que jamais, le héraut du désespoir. Mais l'heure n'est plus aux grandes constructions théoriques ; c'est par la fiction que Gobineau entend désormais prolonger sa réflexion : le roman des Pléiades, le recueil des Nouvelles asiatiques, les scènes historiques de La Renaissance sont des projections dans l'imaginaire des thèses autrefois exposées sous forme d'essais. Ainsi, dans Les Pléiades, s'exprime l'obsession de la décadence où s'enfonce l'humanité. Au sein de la médiocrité, quelques êtres hors normes, les "fils de roi", sont les champions d'une cause qu'eux-mêmes savent perdue. Modèles inaccessibles, ils ne peuvent faire échapper l'univers à la déchéance promise. Qu'on ne s'y trompe pas, cependant : Gobineau, à qui Barbey d'Aurevilly reconnaissait "de l'ironie, de la contradiction, du paradoxe", se soucie peu de démontrer systématiquement. Les Pléiades est aussi un roman d'amour fou, l'une des Nouvelles asiatiques transpose dans une atmosphère de Mille et Une Nuits l'aventure sentimentale que l'auteur est en train de vivre, et La Renaissance, réinvention passionnée d'une période exceptionnelle, peut prendre des aspects d'émouvante confidence : à sa mort, en 1882, Gobineau laisse une des plus grandes ouvres du romantisme flambloyant. Lors de l'établissement de cette édition, on a eu accès, aussi souvent qu'il a été possible, aux manuscrits autographes de l'auteur ; textes sûrs, donc, auxquels s'adjoint une annotation précise. Notons enfin que le plus large public pourra désormais lire La Renaissance qui était, depuis plusieurs dizaines d'années, pratiquement introuvable.

03/1997

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Cinéma

Le cinéma au défi des arts

Cet ouvrage rassemble des études s'efforçant de repenser à nouveaux frais la question des relations entre le cinéma et les arts plastiques. Cette question, vieille comme le cinéma, comporte une multitude d'"entrées", de facettes qui sont dans un premier temps synthétisées, puis explorées à partir de cas particuliers qui permettent de dépasser les généralités d'usage. Entre l'appel d'Aragon de 1918 à voir les avant-gardes s'emparer du cinéma et l'appropriation de plus en plus courante dans les arts actuels des techniques filmiques et du cinéma comme machine, spectacle, modalité temporalisée de la représentation, que s'est-il passé ? Pour qui se trouve, comme Charlot, à claudiquer de part et d'autre d'une frontière d'ailleurs incertaine entre ces deux "champs", la recherche des proximités et des différences s'impose sans cesse à l'esprit, mettant à jour l'inégalité de statut entre les oeuvres et leurs signataires de part et d'autre, mais aussi les continuels transferts, échanges, greffes et rapports de domination réciproque. Presque tous les grands artistes du XXe siècle ont été tentés (Picabia, Klein), ont pratiqué (Léger, Hains, Warhol, Serra, Nauman) ou ont côtoyé le cinéma (Picasso), y compris pour le refuser (Malevitch, Delaunay). Et bon nombre de cinéastes ont cultivé une affinité pictorialiste (Feuillade, Kubrick, Godard). Un curieux chassé-croisé règle bien souvent les rapports des cinéastes et des artistes : les premiers ont voulu très tôt légitimer leur "art" en reprenant à leur compte les valeurs esthétiques dont les artistes entendaient s'affranchir en recourant au contre-exemple du cinéma. De nos jours, les cinéastes indépendants et expérimentaux participent pleinement aux problématiques de l'art contemporain au point d'envisager leur "entrée au musée", et certains artistes opèrent un mouvement inverse en valorisant les attributs du cinéma industriel, son imagerie et es procédés narratifs. Les échanges et les contaminations n'ont donc pas cessé entre deux champs que l'économie continue cependant de séparer : les textes qu'on trouvera ici réunis abordent l'un "au risque" de l'autre.

03/2019

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Jazz, Blues, Soul, Rap, Reggae

Tupac Shakur, Changes. Une histoire orale

Au cours de l'été 2020, le single "Changes" de Tupac Shakur est devenu l'hymne des protestations mondiales contre le meurtre de George Floyd. La chanson est devenue si populaire qu'elle est revenue dans le hit-parade iTunes plus de vingt ans après sa sortie, montrant clairement que la musique de Tupac et la façon dont elle aborde le racisme systémique, la brutalité policière, l'incarcération de masse, l'inégalité des revenus et un système éducatif défaillant sont tout aussi importantes aujourd'hui qu'à l'époque. Tupac aurait aujourd'hui 50 ans. Il nous a quitté il y a 25 ans. Sheldon Pearce offre l'un des récits les plus réfléchis et les plus complets à ce jour sur la vie et l'héritage de l'artiste. Pearce, rédacteur et écrivain au New Yorker, interroge des dizaines de personnes qui ont connu Tupac au cours des différentes phases de sa vie. Sheldon donne la belle part aux personnalités connues qui ont accompagné Tupac, mais aussi aux proches de Tupac qui nous livrent tous des histoires inédites et des points de vue rares. Parmi eux, l'acteur qui a joué avec lui dans une production de Harlem de A Raisin in the Sun lorsqu'il avait douze ans, le professeur de théâtre du lycée qui a reconnu et cultivé son talent, le vétéran de l'industrie musicale qui l'a aidé à développer une association à but non lucratif consacrée à l'aide aux jeunes artistes, le cadre de Death Row Records qui ne s'est jamais exprimé sur le disque, et des dizaines d'autres. Méticuleusement tissées ensemble par Pearce, leurs voix se combinent pour dépeindre Tupac dans toute sa complexité et sa contradiction. Ce livre remarquable illustre non seulement la façon dont il a changé pendant ses vingt-cinq brèves années sur cette planète, mais aussi la façon dont il a changé le monde à jamais.

03/2022

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Histoire internationale

Manuel d'histoire du Rwanda à l'Epoque coloniale. Suivant le Modèle de Mgr Alexis Kagame

Ce Manuel est la suite du Manuel d'Histoire du Rwanda ancien. Il analyse la part imputable à la Colonisation allemande et à la Colonisation belge dans le Chaos rwandais. Avec cet ouvrage, on a la preuve que la Colonisation a amplifié la Spirale de la violence rwandaise en renforçant la tyrannie de la Noblesse séculaire Tutsi trouvée sur place. Celle-ci s'explique par cinq déterminants principaux, à savoir : le Code Tutsi des institutions politiques et militaires, l'organisation foncière rwandaise de droit Tutsi, l'organisation socio-familiale rwandaise, l'Uburetwa et l'institution d'Ubuhake (oubouhakié), etc. L'Ubuhake traditionnel noble Tutsi est de droit une institution Tutsi dans le cadre de laquelle se passaient, sous le régime féodal Tutsi, des contrats asymétriques de servage socio-économique liant un noble Tutsi à un serf Hutu sur la simple promesse de protection et d'une gratification éventuelle par une vache en cas de mérite. Mais en cas de démérite, le contrat sous-entendait le risque d'exécution à coup de lance, ou sinon de dépossession du menu bétail, que le serf Hutu devait mettre sous garantie. Le contrat court le jour de l'entrevue, mais toutes les corvées obligatoires exécutées par le serviteur Hutu postulant pendant la longue période de demande de rendez-vous ne sont pas prises en considération. Les droits et les devoirs réciproques, le cahier des charges du serf Hutu ainsi que toutes les autres modalités pratiques étaient déterminés par le noble Tutsi à qui revenait la gestion unilatérale du contrat. L'Ubuhake est à la fois une philosophie d'inégalité des sous-populations, un lien d'assujettissement et une règle de stratification de la Société rwandaise en castes Tutsi, Hutu et Twa. L'Uburetwa et l'Ubuhake sont les principaux faits historiques classiques expliquant la Domination interne séculaire du Rwanda par la Noblesse Tutsi. Un autre fait est que celle-ci a été exacerbée autant par la Colonisation allemande que par la Colonisation belge.

12/2010

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Sociologie

Je n'étais plus aussi bête qu'au commencement. Cahier manuscrit relatant la vie d’une prostituée anonyme — 1890

Le second titre de la collection archVives est basé sur le cahier anonyme d'une prostituée de la fin du XIXe siècle découvert par hasard aux Archives cantonales de Genève. Ce cahier - un seul, non terminé - déroule en une longue phrase l'histoire d'un enfermement de plusieurs années en maison close et d'une aspiration à la liberté. Ce récit intime a été rédigé en vue de lui conférer le statut de témoignage et, peut-être, d'éviter à d'autres femmes le piège de la prostitution ; mais ce cahier n'a jamais été publié. Il interroge pourtant ce que nous tentons si souvent de comprendre : pourquoi et comment peuvent être mis en place, appliqués et acceptés des systèmes de domination et de violence basés sur l'inégalité. Ici le commissaire de police et le médecin se prêtent main-forte au nom de l'hygiène morale et publique et accréditent de leur autorité légale et médicale la suprématie d'un genre sur un autre, d'une classe sur une autre. Mais l'approche de Mayte Garcia relève du pas de côté. Elle n'explique pas, ne raconte pas, elle choisit de partager ses questions et sa méthode d'approche. C'est en sa compagnie, en suivant son propre cheminement interprétatif du cahier anonyme que nous avançons et découvrons à sa suite l'histoire suffocante d'une prisonnière. S'invitant subtilement au milieu de ces pages, elle redonne voix et présence à une femme. Au milieu du livre, après cette première partie interprétative, est reproduit le texte du cahier intégralement retranscrit, permettant au lecteur de se plonger à son tour au coeur de ce témoignage glaçant. Enfin, dans la dernière partie, Mayte Garcia reprend son cheminement interprétatif et amène la lectrice et le lecteur, par une mise en perspective historique et contextuelle, à aborder les questions cruciales que soulève ce témoignage : celles du corps, de la pauvreté, de la féminité, de la violence, et de l'amour.

10/2023

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Pédagogie

Penser et agir l'orientation au 21e siècle. De l'élève au citoyen engagé

Depuis plusieurs années, notre société est en plein bouleversement, dû, notamment, aux progrès technologiques, à l'évolution des modes d'organisation du travail, à la mondialisation de l'économie, à l'explosion démographique, mais également à cause des crises majeures qui touchent notre écosystème, telles que le réchauffement climatique, la pollution, la diminution de la biodiversité ou encore l'accroissement des inégalités socio-économiques entre individus. Dam ce cadre, nos vies et donc nos formations et nos carrières, se retrouvent dans une position que l'on pourrait qualifier d'instable, obligeant les individus à s'autoréguler et à construire eux-mêmes leurs propres projets personnels et professionnels. Ce monde inconstant et imprévisible, "liquide" pour reprendre le terme de Bauman, entraîne la nécessité de revoir nos actions d'aide à l'orientation en nous centrant, non plus sur le simple appariement individu/emploi, mais sur la construction de la personne, tout au long des, vie, au sein des réalités multiples qu'elle côtoie et dans lesquelles elle sera amenée à vivre. Nos actions d'aide à l'orientation, qu'elles se destinent aux plus jeunes, au sein de l'Ecole, ou aux adultes, déjà engages dans un métier ou en quête d'un avenir professionnel, doivent donc s'adapter à une grande variété de contextes tout en aidant les personnes à devenir acteurs et actrices de leur propre projet de vie qui donnera, selon Guichard un sens et une perspective à leur existence. Cet ouvrage présente, à travers un ensemble de textes scientifiques, les enjeux de l'Orientation en ce début de XXIe siècle : dans leur perspective sociétale, ils sont particulièrement réfléchis à travers le concept de Life Design qui cherche à rendre acteur l'Individu de notre monde post-moderne dans sa construction personnelle et professionnelle. L'Ecole, pensée comme un système qui permet de développer l'autonomie des élèves dans le cadre d'une oritentation tout au long de la vie, est examinée sous le prisme de l'Approche Orientante qui veut aider chaque jeune à mieux se connaître, à mieux appréhender le monde qui l'entoure et à construire progressivement un projet personnel et professionnel cohérent. Le Life Design et l'Approche orientante proposent un cadre de réflexion général de l'orientation au XXIe siècle, ainsi que des pistes et des méthodes d'intervention d'accompagnement destinées aux jeunes et aux adultes, dans et en dehors de l'Ecole, et visant à répondre aux défis sociétaux actuels et futurs.

02/2019

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Littérature française

Mathias et la Révolution

Mathias traverse la ville, il a un rendez-vous important, il fait des rencontres, il pense à la Révolution, il en parle. Dans le livre tout le monde pense à la Révolution, en parle. Et il y a des émeutes, pour des raisons précises, un accident dans un hôpital de banlieue où il y a eu un mort. Il faut être clair par rapport au mot " révolution ". Dans le titre, ce n'est pas par hasard, s'il y a une majuscule. Il s'agit de la Révolution française. Leslie Kaplan l'a prise comme point d'appui pour parler d'aujourd'hui. Si Mathias et la Révolution s'appuie sur l'Histoire, si c'est un livre où l'on se réfère à la Révolution, les personnages, les situations sont d'aujourd'hui. Aujourd'hui, l'idée de révolution vise un nouveau changement du cadre de pensée : s'extirper du capitalisme néolibéral. Il y a une remise en cause des fondements mêmes de la société pour essayer d'aller vers un système qui prenne en compte le collectif et le commun, sans tomber dans des choses qui ont existé et dont plus personne ne veut entendre parler - à raison - comme le communisme d'Etat. " On ne peut plus continuer comme ça, on veut autre chose ! ", est dans l'air. On est dans une période qui cherche. Personne dans le livre n'est un révolutionnaire professionnel. Mais chacun essaie de faire des choses différentes, d'agir différemment, chacun dans son domaine propre, bien qu'il n'ait pas d'indications sur comment faire. Et le fait que la Révolution française a existé dit que c'est possible de changer l'état des choses, de faire bouger la façon de penser des gens. C'est un roman polyphonique, il y a toutes sortes de personnages, avec des points de vue différents, parfois opposés, et il y a beaucoup de dialogues et de questions, la propriété privée, le marché, vendre et se vendre, le poids du passé colonial, le racisme, la culture, le conformisme, la violence... et un désir général de liberté, d'égalité, le refus des inégalités, des idéologies de la supériorité. C'est un roman " d'idées " qui montre comment on vit concrètement dans sa vie les idées aujourd'hui, un roman politique, qui interroge comment vivre ensemble ici et maintenant, et dans le moment actuel qui est souvent un moment déprimé et cynique c'est un livre qui met au contraire l'accent sur le désir de mouvement, de changement, sur la joie de ce désir, et qui dit qu'un autre point de vue est possible.

01/2016

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Histoire internationale

Histoire des Togolais, Des origines aux années 1960

Trois expériences coloniales - allemande de 1884 à 1914, anglaise de 1914 à 1920 sur une partie du Togo allemand, puis française de 1914-1920 à 1960 -, un statut international de territoire sous mandat de la SDN (de 1920 à 1945), puis sous tutelle de l'ONU (de 1945 à 1960), la revendication de la création d'un territoire éwé, les formes particulières de la décolonisation (territoire expérimental de la loi-cadre en 1956) et de la lutte pour l'Indépendance (impossibilité de la création d'une section Togo du RDA, envoi de pétitions et de pétitionnaires à l'ONU, envoi de missions de l'ONU dans le Territoire) ont fait du Togo (et du Cameroun) un cas singulier d'administration, mais surtout de décolonisation en Afrique noire française. La colonisation - domination d'un peuple par un autre, au profit d'abord du dominant, même si le dominé en tire des avantages certains - a donc façonné le Togo, avec ses inégalités régionales et ses disparités sociales, pour le meilleur comme pour le pire. Réunis malgré eux dans cet Etat qui est maintenant le leur, les Togolais ont certes quelques tendances à se diviser, plutôt qu'à se traiter vraiment en citoyens d'une même mère-patrie (mais l'Histoire n'est-elle pas riche de récits de frères que leur parenté n'empêche pas de se combattre, et qui, tôt ou tard, se réconcilient ?). Pourtant, quand ils se comparent à leurs voisins africains, tous les Togolais, quels que soient leur origine, leur âge ou leur milieu social, se sentent bien togolais. C'est parce qu'ils ont une identité très forte, qui leur est spécifique, puisque issue d'une histoire singulière : leur héritage à tous, leur raison de se sentir "frères" et concitoyens. l'Etat aujourd'hui togolais s'est ainsi formé au fil des décennies depuis 1884, sur des bases que les auteurs du présent ouvrage ont tenté d'analyser à travers cette étude. Ont-ils réussi ? Le lecteur en jugera. Mais d'ores et déjà, la volonté pédagogique de l'ouvrage ne doit pas être occultée : expliquer aux Togolais ce qui fait d'eux les éléments indissociables d'une même nation en gestation, riche de la diversité de ses peuples, de ses cultures, mais, par la force des choses, obligés de vivre ensemble sur un même territoire, le Togo, "la Terre de nos aïeux", qu'ils sont tous conviés à bâtir. Puisse une meilleure connaissance de leur histoire commune aider les Togolais à mieux se comprendre, à mieux s'accepter, à mieux s'apprécier.

06/2011

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Revues

Revue internationale d'éducation N° 91, décembre 2022 : Les syndicats d'enseignements au XXIe siècle

Les syndicats d'enseignants au XXIe siècle N°91, décembre 2022 Dans la plupart des pays, la mise en place d'un système scolaire public s'est accompagnée de la création de syndicats d'enseignants, qui se sont développés au XXIe siècle, au fur et à mesure que l'offre éducative de l'Etat s'étendait et s'universalisait. Aujourd'hui, les syndicats d'enseignants restent souvent au centre de la discussion sur les changements éducatifs, étant considérés par certains comme un obstacle aux réformes nécessaires, tandis que d'autres voient en eux des défenseurs de valeurs et d'intérêts qui ne sont pas spécifiques aux enseignants, et un bastion de l'éducation publique. S'éloignant de cette logique polarisée, ce nouveau dossier de la Revue internationale d'éducation de Sèvres se propose de cerner, à travers 10 études de cas, les évolutions du syndicalisme enseignant en ce début de XXIe siècle. Est-il affaibli, en retrait, ou connaît-il un processus de renouvellement et de recherche de nouvelles formes d'expression qui correspondraient aux transformations éducatives en cours ? A la lecture des articles, on constate une désaffection certaine des enseignants pour leurs syndicats, non seulement dans les pays en développement, marqués par de fortes inégalités sociales dans l'accès à l'éducation, mais aussi dans certains pays développés. Les revendications traditionnelles, en vue de meilleures conditions de travail, de rémunération et de défense des acquis sociaux, ne semblent plus suffire à susciter une adhésion durable. Mais on observe aussi une dynamique nouvelle : dans certains contextes, les syndicats proposent des réformes du système scolaire et du rôle des enseignants. D'autres formes de représentation et d´organisation émergent. Ces changements, encore embryonnaires, permettront-ils, dans les années qui viennent, de donner une nouvelle voix aux enseignants dans les écoles et dans la société ? Etudes de cas : Autriche, Canada, Etats-Unis, France, Inde, Mexique, Pérou, Sénégal, Suède, et un article sur l'internationalisation du syndicalisme enseignant Un numéro coordonné par : - José Weinstein, sociologue, professeur à l'Université Diego Portales au Chili, où il dirige le programme de leadership de la faculté d'éducation. Il a été vice-ministre à l'éducation et ministre de la culture dans le gouvernement du président Ricardo Lagos (2000-2006). - Werner Zettelmeier, ancien professeur associé à l'Université de Cergy-Pontoise, spécialiste de l'analyse des systèmes éducatifs français et allemand. Il s'intéresse notamment aux personnels de direction et à la relation école-formation-emploi dans les deux pays.

01/2023

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Droits des étrangers

Administration sans contact, étrangers déconnectés. 2022

La transformation numérique des services publics doit théoriquement améliorer les relations entre le public et l'administration. La " dématérialisation " est toutefois loin d'être bénéfique pour les publics les plus précaires qui n'ont qu'un accès limité ou plus malaisé à l'outil informatique. Cette inégalité face au " tout numérique ", qui entrave, voire interdit, la possibilité de faire valoir ses droits, le public étranger la subit plus durement encore. Et cela alors même que, dans son cas, accéder à l'administration revêt un caractère vital : en dépendent la reconnaissance de son droit au séjour et, au-delà, l'ensemble des droits qui en découlent. Le " sans contact " s'impose comme la nouvelle norme du service public : fini l'agent de guichet, place à l'agent instructeur-valideur face à un public sommé de devenir l'entrepreneur de sa propre vie administrative. Une mutation qui permet de justifier la réduction drastique des effectifs des préfectures, avec pour conséquence un accueil de plus en plus dégradé du public. La dématérialisation a ainsi remplacé les files d'attente devant les préfectures par des files d'attente virtuelles : formées, devant les plateformes numériques, de tous ceux et celles qui n'arrivent pas à obtenir sur internet un rendez-vous en préfecture, elles sont désormais invisibles. La Défenseure des droit et les associations n'ont de cesse de dénoncer le caractère aussi kafkaïen qu'ubuesque d'un dispositif à la fois sous-dimensionné et mal conçu, qui exclut toute possibilité de joindre un interlocuteur et écarte la spécificité de certaines situations. Avocat·es, associations, travailleurs sociaux, délégué·es du Défenseur des droits, de plus en plus sollicité·es, dénoncent cette forme d'externalisation sauvage qui les amène à remplir, à la place de l'administration, les tâches d'information et d'assistance qui lui incombent. A force de mobilisations associatives et d'actions contentieuses il a certes été acté que le tout numérique doit être aménagé pour laisser une place à d'autres modes d'entrée en contact avec l'administration. Mais les remèdes proposés ne sont à l'évidence pas à la hauteur des problèmes engendrés par une dématérialisation à marche forcée.

10/2022

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Histoire du droit

La danse du pendule. Les juristes et l'internationalisation des droits de l'homme, 1920-1939

La danse du pendule propose de faire de l'ambivalence et du principe d'incertitude, sujets de notre temps, des objets d'histoire, et invite à découvrir l'histoire de la Déclaration des droits internationaux de l'homme, adoptée à New York en 1929 par les juristes du prestigieux Institut de droit international, qui précède la Déclaration universelle de 1948. Au lendemain de la Première Guerre mondiale, les violences de masse, les migrations forcées, l'apatridie et la protection des minorités engagent un processus d'internationalisation des droits de l'homme. C'est dans un temps dominé par les logiques impériales et nationales occidentales et par l'inégalité entre les sexes que naît le projet d'une Déclaration des droits internationaux de l'homme. A l'initiative du juriste russe André Nikolaïevitch Mandelstam, ancien drogman de l'ambassade de Russie à Constantinople et témoin du génocide des Arméniens, en exil à Paris, il se structure entre les associations de réfugiés apatrides, les sociétés savantes juridiques et des groupes d'intérêt transnationaux. Entre New York, Paris et la Société des nations à Genève surgissent les enjeux et les contraintes de cette déclaration, soutenue en France par Albert de La Pradelle et aux Etats-Unis par James Brown Scott, et de l'ambition de Mandelstam, de la transformer en une Convention mondiale des droits de l'homme en 1933. Pourtant, alors même que les persécutions anti-juives du régime nazi sont connues de tous, la dynamique d'internationalisation des droits de l'homme s'effondre de manière abrupte à la Société des nations puis s'enlise dans un débat civilisationniste sur la guerre italo-éthiopienne de 1935-1936. Cette étude puise à de nombreuses sources dont certaines inédites, de l'Institut de droit international, de l'Académie diplomatique internationale, de celles de la Dotation Carnegie pour la paix internationale et de la Section des minorités de la Société des nations. En associant l'étude des parcours, des discours et des pratiques des juristes internationalistes, ce livre montre que les droits de l'homme sont des entités instables, objets de projections et d'appropriations.

07/2021

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Développement durable-Ecologie

Le syndrome du Titanic. Tome 2

Notre Titanic prend l'eau: la crise tant redoutée et si prévisible est là. Ou plutôt les crises, car nous entrons dans un maelström où se conjuguent et s'additionnent la crise économique, la crise énergétique et la crise climatique. Deux siècles de " progrès " ininterrompus nous ont donné l'illusion que l'humanité pourrait subvenir à la croissance exponentielle de ses besoins. Aujourd'hui, force est de constater que non seulement le progrès tant vanté laisse un nombre croissant d'êtres humains sur le bord de la route, mais que la planète, surexploitée, donne des signes d'épuisement. Il en faudrait quatre ou cinq pour fournir l'énergie et les matières premières qui permettraient aux pays émergents (et ne parlons pas du tiers-monde) d'accéder à un style de vie comparable au nôtre! Les cyniques hausseront les épaules: " Pas de chance. La justice n'est pas de ce monde." Ce serait méconnaître une dimension fondamentale de nos sociétés mondialisées, à savoir qu'internet et la télévision par satellite étalent notre richesse et nos gaspillages insensés sous les yeux des pauvres et des laissés-pour-compte du monde entier. A l'inégalité s'ajoute à présent la frustration, qui mène à l'humiliation, mère de toutes les violences. Et comment stopper les vagues migratoires que ce différentiel provoque, avec leurs cortèges de déracinements, de ruptures familiales et culturelles? Il ne s'agit plus seulement d'oeuvrer pour un développement durable, mais de trouver les moyens de prospérer ensemble sans croître - rien de moins! Aux trois crises systémiques qui nous menacent, opposons trois résolutions: celle de la cohérence, qui nous oblige à les traiter conjointement, celle du réalisme, qui nous dicte un retour à la mesure, et celle de la justice, qui nous fait obligation de respecter la démocratie et les équilibres sociaux. A nous d'inventer un nouvel art de vivre ensemble, fondé sur la frugalité et le partage. Les crises, en ébranlant nos certitudes, peuvent paradoxalement nous y aider. Et si elles n'annonçaient pas le début de la fin, mais la fin du début?...

09/2009

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Monographies

Pleased to meet you N° 13, février 2022 : Pleased to meet you Moffat Takadiwa. Edition bilingue français-anglais

" Présenter l'artiste comme une rock star " sert de boussole éditoriale à la collection Pleased to meet you qui souhaite offrir une approche la plus intime et inédite possible de l'artiste et de son oeuvre. Le choix du format " magazine ", à la structure plus libre et décontractée qu'un catalogue, est décisif pour susciter la proximité et l'empathie. Au fil des titres parus se dessine une galerie de portraits d'artistes singuliers, habités et inspirants. Le treizième numéro de la collection est dédié à Moffat Takadiwa, artiste né en 1983 au Zimbabwe, qui a rapidement acquis une importante notoriété sur la scène internationale de l'art contemporain grâce à ses sculptures de grande envergure réalisées à partir de rebuts. Après collecte et tri de déchets informatiques, bouchons plastiques, brosses à dents et tubes de dentifrice, réunis par formes et couleurs, toujours en très grande quantité, l'artiste tisse ensemble ces objets en de riches tentures. Suspendues aux murs, ces étoffes post-industrielles aux formes organiques atteignent par leur préciosité une aura d'objets totémiques ou ritualisés. Appartenant à la génération née après l'indépendance du Zimbabwe, Moffat Takadiwa traduit dans son oeuvre ses préoccupations liées aux questions de consommation, d'inégalité, de post-colonialisme et d'environnement. Mettant en pratique ses idées et convaincu que l'art peut servir de levier au développement de sa communauté, il prend une part active dans un espace culturel à Harare. Pleased to meet you Moffat Takadiwa, la première publication consacrée à l'artiste, rend compte de l'oeuvre au plus proche du processus à travers des vues de l'atelier et des gestes des assistants, de détails des sculptures et de photos d'exposition, sans oublier en arrière-plan un aperçu de l'effervescence de la scène artistique zimbabwéenne. Trilingue français, anglais et shona, la publication rassemble une variété de textes pour envisager les différentes facettes de l'oeuvre, depuis une dense interview avec le critique et commissaire d'expositions Morad Montazami jusqu'à un texte de fiction écrit par l'écrivain zimbabwéen Ignatius Mabasa.

01/2022

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sociologie du genre

L'émancipation sexuelle de la femme

L'émancipation sexuelle de la femme. Madeleine Pelletier Date de l'édition originale : 1911 Féministe, antimilitariste, socialiste, franc-maçonne, autrice et essayiste, Madeleine Pelletier (1874-1939) s'est battue sur tous les fronts pour défendre ses idées, avec une conviction et une force de caractère qui sont la marque des plus grands intellectuels engagés. Née à Paris en 1874 de parents pauvres, au sein d'une famille très nombreuse, Madeleine Pelletier se retrouve presque immédiatement livrée à elle-même. En constant confl it avec sa mère dévote et royaliste, elle fréquente la bibliothèque de son quartier pour s'instruire par elle-même. A l'âge de douze ans, alors qu'elle a quitté l'école, elle fait la rencontre de groupes anarchistes puis féministes, auprès desquels elle va forger sa pensée, mais aussi découvrir le militantisme. En 1897, elle obtient son baccalauréat en autodidacte, poursuit ses études jusqu'à devenir, en 1906, la première femme médecin diplômée en psychiatrie. Elle se consacrera à cette discipline le restant de sa vie, avant d'être à son tour internée contre sa volonté. En parallèle de sa carrière médicale, Madeleine Pelletier s'investit dans divers mouvements pour défendre les idées féministes, socialistes ou encore anarchistes. Elle intègre la franc maçonnerie en 1904 en rejoignant la seule loge autorisée aux femmes, souhaitant leur ouvrir davantage les portes de cette Société. Révulsée par le concept des rôles genrés, elle se met par provocation à porter le pantalon malgré l'interdiction alors en vigueur à l'encontre des femmes. Elle est également une autrice prolifi que qui rédige non seulement des articles scientifi ques mais aussi un grand nombre d'essais en faveur de la cause féministe. Elle défend par exemple en 1909 l'accès aux urnes pour toutes dans La Question du vote des femmes. La maternité étant pour elle à l'origine de l'oppression et de l'asservissement des femmes, elle écrit aussi Le Droit à l'avortement en 1913. Dans L'Emancipation sexuelle de la femme, Madeleine Pelletier plaide pour l'indépendance vis-à-vis des hommes, se scandalise de l'autorité patriarcale, du concept de virginité, de la condition des épouses délaissées, des inégalités conjugales, de l'objectifi cation et de la culpabilisation des femmes. Radicale, déterminée parfois jusqu'à en devenir intransigeante, Madeleine Pelletier soutient avec ferveur et conviction des positions qui sont encore au coeur des débats du XXIe siècle et qui suscitent toujours un dialogue parfois féroce entre conservateurs et progressistes. Ce livre, réimprimé en fac-similé par Hachette-BnF, est identique à la publication originale de 1911 conservée à la Bibliothèque nationale de France. Pour découvrir tous les titres du catalogue, rendez-vous sur www. hachettebnf. fr.

08/2021

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Monographies

Nú Barreto

Coédition Dilecta / Galerie Nathalie Obadia, avec le soutien du Cnap Langues : français / anglais Nú Barreto est né en 1966 à São Domingos en Guinée-Bissau. Il vit et travaille à Paris (France). Diplômé de l'école nationale des Métiers de l'image des Gobelins (Paris), l'artiste développe une oeuvre pluridisciplinaire et engagée, très vite remarquée. En 1998, il représente son pays à l'Exposition universelle de Lisbonne (Portugal). Il mène depuis une carrière internationale qui le distingue parmi les artistes majeurs de l'art contemporain africain. Depuis l'enfance, le dessin est le médium de prédilection de Nú Barreto. De cette époque, ses oeuvres sur papier ont gardé leur verve imaginative qu'il met aujourd'hui au service de son récit personnel de l'Afrique contemporaine. Son oeuvre graphique n'est pas tendre, il est même la plupart du temps âpre et piquant. Sous la mine acerbe de ses crayons et le rouge sang de ses pinceaux, Nú Barreto illustre les violences multiples qu'a subies. Au coeur de cette réalité quotidienne, l'homme imparfait incarne le premier rôle. Comme un miroir, cet alter ego d'encre noire et rouge nous renvoie à notre propre inconstance et nous confronte à notre responsabilité à l'égard de la situation actuelle en Afrique : son corps est déformé par la douleur et la peur. Dans les compositions de Nú Barreto, l'absence de fond, comme celle de tout repère spatial, procure un sentiment de vertige. D'autres objets fétiches se retrouvent de feuille en feuille : la chaise, avec son pied brisé, symbolise l'instabilité chronique des états africains ; l'échelle, avec ses barreaux cassés, est la métaphore de l'ascenseur social en panne dont le dysfonctionnement concourt à la montée des inégalités. On trouve aussi dans le répertoire des symboles de Nú Barreto des animaux (corbeaux, porcs, caméléons...) et des objets hors d'usage (des vélos, des guitares...). Cette panoplie de symboles puise ses origines dans le creuset des cultures autochtones d'Afrique de l'Ouest dont les productions artistiques ont recours au pouvoir des signes. L'artiste y joint l'usage expressionniste de la couleur rouge. Les papiers, lacérés ou déchirés, participent également à la représentation d'un paysage tourmenté. Les oeuvres de Nú Barreto figurent dans de grandes collections institutionnelles dont, entre autres, celles du musée Capixaba do Negro (MUCANE) à Vitória (Brésil), de l'Africana Fondation à Genève (Suisse), de la Fondation H à Paris, du Taipa House Museum à Macao (Chine), ou encore du National Museum of African Art du Smithsonian Institution à Washington D. C. (USA). Nú Barreto est représenté par la Galerie Nathalie Obadia (Paris / Bruxelles) depuis 2018.

01/2023

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Sociologie

L'origine des systèmes familiaux. Tome 1 : l'Eurasie

On connaît les apports décisifs d’Emmanuel Todd à l’anthropologie, particulièrement au rôle des types familiaux dans le temps. Au commencement, il y eut la volonté de montrer que la diversité des structures familiales traditionnelles explique les trajectoires de modernisation. Ainsi, la carte du communisme recouvrait-elle celle de la famille communautaire, associant l’autorité du père à l’égalité des frères ; la famille nucléaire absolue anglaise, libérale pour ce qui concerne les rapports entre parents et enfants mais indifférente à l’idée d’égalité, fut le substrat nécessaire aux développements de l’individualisme et du libéralisme politique anglo-saxons ; la famille nucléaire égalitaire du Bassin parisien, structurée par les valeurs de liberté des enfants et d’égalité des frères, légitimait l’idée a priori d’une équivalence des hommes et des peuples ; la famille souche, système fondé sur l’autorité du père et l’inégalité des frères, fut en Allemagne et au Japon le socle d’idéologies ethnocentriques dans le contexte de la transition vers la modernité. Pour autant, comment expliquer cette fragmentation de l’espèce humaine, sinon en remontant à l’unicité originaire, si elle avait jamais existé ? Au terme d’une enquête menée depuis plus de vingt ans, impliquant l’examen et la mise en fiche des organisations familiales de centaines de groupes humains préindustriels, Emmanuel Todd identifie et définit une forme originelle, commune à toute l’humanité : la famille nucléaire. Il reconstitue le processus de différenciation qui a mené aux émergences, successives ou simultanées, des divers types anthropologiques observables à la veille du déracinement urbain et industriel. Pour cela, il recourt à une anthropologie diffusionniste et non plus structuraliste et il emprunte à la linguistique le principe du conservatisme des zones périphériques. Il apparaît alors que l’Europe, placée sur la périphérie de l’Ancien monde, est sur le plan familial un conservatoire de formes archaïques ; nous sommes restés, pour ce qui concerne l’organisation anthropologique, assez proche de la forme originelle. Pour avoir ignoré des évolutions familiales paralysantes pour le développement technologique et économique, l’Europe a été, durant une brève période, « en tête » de la course au développement, bien que l’Occident n’ait inventé ni l’agriculture, ni la ville, ni le commerce, ni l’élevage, ni l’écriture, ni l’arithmétique.

09/2011

ActuaLitté

Musique, danse

Images de femmes. Avec 1 CD audio

La place des femmes dans la société : un thème d'une brûlante actualité... depuis des siècles !! Il est de telles évidences, si profondément ancrées dans nos cultures et dans nos comportements, qu'on a parfois du mal à les reconnaître, à les discerner ou, tout simplement, à les admettre. Ainsi, malgré une pléiade de lois autour de la parité hommes-femmes, force est de constater que les inégalités persistent toujours dans de nombreux domaines et que les bonnes intentions sont rarement suivies d'effets. Dès lors, la prise de conscience de cette situation, condition nécessaire pour faire réellement évoluer les choses, passe par des chemins bien plus efficaces que l'action politique, autrement dit par l'éducation. L'objectif de ce nouvel opus consiste à faire de l'art, de la musique et de l'histoire les vecteurs d'une approche différente pour sensibiliser les nouvelles générations à l'importance des rôles et fonctions que la femme a occupé aussi bien dans les mythologies des mondes antiques qu'au XXIe siècle. Agrémenté de nombreuses illustrations, tant graphiques que sonores, ce large survol apporte une autre regard sur l'histoire de l'humanité qui a trop souvent fait de la femme un "homme partiel", voire "un être invisible". Bref, qu'elles soient sainte, sorcière, chef de guerre, philosophe, maître à penser ou stratège politique, diverses figures exceptionnelles sont ainsi abordées (Hypathie d'Alexandrie, Cléopâtre, Jeanne d'Arc, Christine de Pisan, Yennenga, Isabelle d'Este, Louise Labbé, Olympe de Gouge, Anna Zingha, Kimpa Vita, Lalla Fatma N'soumer, Marianne, Louise Michel, Mary Shelley, Ada Lovelace, Victoria, Tarenorer, Joséphine Baker, Alexandra David-Néel, Rosa Parks, Aung San Suu Kyi, Mère Térésa, Soeur Emmanuelle...). Par ailleurs, Jérôme Dorival s'attache à présenter les vies et oeuvres de quelques rares compositrices qui ont jalonné l'histoire de la musique : Hildegard von Bingen, Francesca Caccini, Elisabeth Jacquet de La Guerre, Louise Farrenc, Fanny Hensel-Mendelssohn, Clara Schumann, Germaine Tailleferre, Yi-Xu... et Hélène de Montgeroult (indépendamment de la qualité de son oeuvre, trop méconnue, il faut découvrir l'histoire de sa rocambolesque traversée de la Révolution française !! ). De plus sera proposé un dossier consacré à la portraitiste Elisabeth Vigée La Brun et à la présence de la musique dans son oeuvre... De son côté, Claude Dietrich décrypte les parcours atypiques de plusieurs femmes qui se sont illustrées dans les domaines de la chanson (Edith Piaf, Marlène Dietrich...), du cinéma (Marilyn Monroe, Greta Garbo...) ou du jazz (Bessie Smith, Billy Holiday, Ella Fitzgerald) ainsi que l'écoute d'oeuvres marquantes. Enfin, Phalika Ngin nous entraînera dans le sillage de deux reines (Indradevi et Jayarajadevi) qui, au cours du XIIe siècle, ont marqué par leurs initiatives diverses tout le royaume khmer (Cambodge) alors à son apogée. Un grand pan de l'histoire trop souvent ignoré par l'Occident nous est ainsi révél

02/2016