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BD tout public

Sur les pistes du Marsupilami. De la case à l’écran : rencontre entre deux créateurs. Artbook du film "Sur la piste du Marsupilami" réalisé par Alain Chabat

Ce somptueux album, fruit de longs entretiens de Dugomier avec Alain Chabat, est la rencontre rêvée de deux grands créateurs. Tout au long de ce voyage dans leur imaginaire respectif, les visions du Marsu de Chabat et de Franquin se croisent, s’interrogent, se répondent et se complètent. Au fil des pages, découvrez le parcours presque initiatique emprunté par Alain Chabat dans sa quête du Graal franquinien : la mythique créature jaune tachetée, seigneur des jungles palombiennes. Une véritable épopée cinématographique, dans laquelle Chabat confie ses rêves, ses doutes et expose l’ambition qui sous-tend tout le film : comment adapter à l’écran la perfection du trait de Franquin et faire du Marsupilami un être de chair et de poil ? Et aussi... comment animer sa longue queue ? Comment le faire bouger ? Comment ? Comment ?... Et puis où c’est la Palombie ? Les réponses à ses questions (et tellement plus encore...) se trouvent dans ce livre qui restera sans doute un ouvrage essentiel pour tous les amoureux de l’oeuvre de Franquin et de Chabat. Car, en s’appropriant l’animal, Chabat en fournit une interprétation aussi personnelle que respectueuse. C’est l’histoire d’une recréation, d’une trahison fidèle... bref, d’un pari insensé et parfaitement réussi qui est ici contée. Au terme d’années de recherches, d’essais divers, de travail acharné et d’un tournage aussi exaltant qu’épuisant, la preuve est désormais faite : le Marsupilami qu’on croyait qui n’existe pas mais qui n’existe! La preuve, comme Franquin avant lui, Alain Chabat l’a rencontré ! Ah ! Vous retrouverez dans ce magnifique Artbook de 144 pages, toute l’exigence de qualité habituelle de la collection VO. Des dizaines de photographies du tournage, des costumes, des croquis préparatoires à couper le souffle, les dessins d’artistes renommés (comme Liberatore et Hausman) et bien sûr de Franquin. Le tout reproduit en qualité « fac-similé ». Houbaaaaaaa !

04/2012

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Poésie

Chemins perdus

Maurice Bonnet réunit ici l'intégralité de son oeuvre poétique, dont la qualité d'écriture et l'ironie charment d'emblée par l'humour, l'insolence et l'élégance du style. Tout écrivain finit par apprendre qu'on ne peut jamais aller que de soi à soi, quels que soient les chemins qu'on emprunte. Et en poésie, l'évidence en est éclatante : pour le poète, les chemins perdus constituent l'itinéraire le plus sûr pour se retrouver. C'est ce que pense Maurice Bonnet qui a toujours écrit pour lui-même et un petit cercle d'amis depuis ses années de jeunesse, des chroniques, des nouvelles, des essais. Poète ? Ce livre prouve qu'il l'est, mais il considère ne s'y être consacré que par accès. Parfois, après de longs silences, la poésie s'empare de lui, le submerge irrésistiblement et il ne peut que lui céder car la Muse est impérieuse. Il s'emploie à la satisfaire, entrant, c'est selon, dans la confidence ou le délire. Toute une vie de secrets à demi dévoilés et d'aveux plus ou moins déguisés au service d'une intime vérité. Le premier livre des Chemins perdus et le suivant des Chemins retrouvés couvrent plusieurs décennies. Le Livre de Paul est un parcours initiatique. Juvenis erotica est pour l'essentiel composé de poèmes d'une jeunesse inspirée de chair et de sang. Enfin, l'Ode à ma ville est l'hommage d'un vieil exilé à sa ville natale, telle qu'elle apparaît toujours en sa mémoire malgré de grands changements. Pour Mon petit testament, c'est un hommage à François Villon, poète préféré de l'auteur qui, pour finir, chante l'oubli dans une ballade émouvante. Aujourd'hui, il semble bien que la plupart des Français prennent la fuite au seul mot de poésie. Quel dommage ! Qu'on ouvre seulement ce livre, on y trouvera d'aimables ou de troublants échos.

06/2012

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Notions

Dysphoria Mundi. La révolution qui vient

" Puisque mon désir de vivre en dehors des prescriptions normatives de la société binaire hétéro-patriarcale a été considéré comme une pathologie clinique caractérisée sous le vocable de " dysphorie de genre " , il m'a paru intéressant de penser la situation planétaire actuelle comme une dysphorie généralisée. Dysphoria mundi : la résistance d'une grande partie des corps vivants de la planète à être subalternisés au sein d'un régime de savoir et de pouvoir patriarco-colonial. " Tel est le point de départ de ce livre de " philosophie documentaire " où l'auteur, malade du covid et enfermé seul dans son appartement, emprunte à tous les genres (essai, fiction, journal) pour raconter à sa façon un monde dont les différentes horloges se sont synchronisées au rythme du virus, mais aussi du racisme, du féminicide, du réchauffement climatique... et de la rébellion à venir. Une manière de carnet philosophico-somatique d'un processus de mutation planétaire en cours. Si la modernité disciplinaire était hystérique ; si le fordisme, héritier des séquelles des deux guerres mondiales sur la psyché collective, était schizophrène ; le néolibéralisme cybernétique, lui, est dysphorique. L'hypothèse centrale de cet essai : les événements qui se sont produits pendant la crise du covid à l'échelle mondiale marquent le début de la fin du réalisme capitaliste. Sommes-nous condamnés à croire tout savoir et ne rien pouvoir faire pour changer le cours des choses (paranoïa conspirationniste) ou continuer à tout faire de la même manière mais sentir que plus rien n'a de sens (dépression individualiste) ? Non : il est possible de franchir le pas vers une autre épistémologie terrestre. Encore faut-il refuser la nouvelle alliance du néolibéralisme numérique, des rhétoriques néo-nationalistes, l'explosion des inégalités économiques, des violences raciales, sexuelles et de genres, la destruction de la biosphère pour initier un profond processus de décarbonisation, de dépatriarcalisation, de décolonisation : c'est l'" hypothèse révolution " dont ce livre pose les prolégomènes...

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Histoire de France

Jacques Soustelle. L'ami qui a défié de Gaulle

La vie de Jacques Soustelle est un roman, un roman d'aventure. Elle se confond avec l'histoire de la France du xxe siècle qu'il a contribué à écrire. Un étudiant bardé de diplômes. Un ethnologue philosophe à la découverte des Aztèques et de la mixité des cultures, qui deviendra académicien. Un résistant de la première heure au service d'un général qu'il ne connaissait pas et de la France libre. Un influent patron des services secrets. Un ministre, à plusieurs reprises. Un des tombeurs de la IVe République et l'un des acteurs majeurs du retour au pouvoir de De Gaulle en 1958. Mais l'ami, le fidèle de près de vingt ans, a défié le Général sur l'avenir de l'Algérie. Malheur au vaincu, exilé, paria d'une république naissante, chevalier errant pendant sept longues années. Considéré fasciste par les uns, resté fidèle à ses idées et aux engagements de la France pour les autres, il sera oublié, y compris des livres d'histoire. L'ouvrage retrace, à partir de témoignages recoupés et consignés, le chemin que Soustelle a emprunté. Il raconte aussi comment, en 1965, l'exilé a sauvé la vie de Charles de Gaulle et nous révèle que, contrairement aux affirmations gaullistes et médiatiques de l'époque, Jacques Soustelle n'a jamais été jugé, donc jamais condamné et n'a pas eu à être amnistié. Marc Francioli est journaliste honoraire. Il a débuté sa carrière à L'Echo la Liberté à Lyon, avant de rejoindre puis d'assumer la rédaction en chef du Dauphiné libéré. Il a cofondé, au côté d'Henri Amouroux, Le Journal quotidien Rhône-Alpes et été directeur au quotidien Le Parisien. Dans l'audiovisuel, il a été rédacteur en chef de France 3 Paris-Ile de France et a terminé sa carrière comme médiateur de France 3 pour l'information. Membre de la Société des Gens de Lettres, il a publié notamment Rhône-Alpes (Glénat) et SAHEL (Arthaud).

05/2015

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Poésie

Eléments d'un songe

Les Eléments d'un songe se présentent comme une suite de variations dont le thème initial est emprunté à L'Homme sans qualités de Musil. A la suite de cet écrivain, grand rêveur en quête d'états parfaits où l'on puisse oublier la laideur de la vie et l'horreur de la mort, mystique sans Dieu, passionné de la nature, Jaccottet cherche lui-même patiemment, en philosophe et en poète, les solutions qui permettent de vivre. Des images de femmes, tantôt exaltées, tantôt douces et plus enclines que l'homme à la résignation, s'associent fréquemment à ces méditations. Pour l'une d'elles, qui a tenté de se suicider avec du poison, il écrit " Ce n'était pas le ciel qu'il lui aurait fallu, mais la terre seulement un peu éclairée et l'air plus frais, et pouvoir passer sans horreur dans la boue. " Les remèdes habituels contre cette douleur de vivre et cette crainte de la mort, sagesse, religions, et jusqu'à la psychanalyse, paraissent à l'auteur sans pouvoir. L'amour semble capable d'effacer pour un temps ces angoisses ; mais " si le corps cherche la possession, l'âme n'en veut pas. La chance de Dieu est d'être insaisissable ". En fait, Dieu affleure à toutes ces méditations ; mais l'auteur voudrait redécouvrir " le feu des religions sans passer par la vie étroite d'une piété qu'il n'accepte pas ". Où peut mener cette mystique sans Dieu, cette soif inextinguible de beauté et d'harmonie, ce refus hautain de la réalité quotidienne, qui viennent buter sans cesse contre l'idée de la mort ? On est frappé par la noblesse et la poésie de ces méditations ; par la variété de ces thèmes que l'auteur développe, par son honnêteté foncière. Il s'agit, pour lui, plutôt que de pessimisme, d'une trop grande exigence, d'une ambition trop haute, qui ne désespère pas complètement de s'accomplir.

08/1961

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Art contemporain

Anselm Kiefer. Biographie

1ère biographie consacrée à cet artiste Proche d'Anselm Kiefer depuis plus de vingt-cinq ans, étant son éditeur et ami, assidu de l'atelier, lieu favorable aux échanges multiples, mais aussi voyageant avec lui lors d'expositions ou autres séjours d'agrément, le moment m'a semblé favorable d'écrire sa biographie. Proche d'Anselm Kiefer depuis plus de vingt-cinq ans, étant son éditeur et ami, assidu de l'atelier, lieu favorable aux échanges multiples, mais aussi voyageant avec lui lors d'expositions ou autres séjours d'agrément, le moment m'a semblé favorable d'écrire sa biographie. Né en 1945, son enfance se déroula au milieu d'un champ de ruines. C'est dans le cadre de ses études en droit constitutionnel qu'il prit connaissance des vagissements du IIIe Reich. Cette révélation mortifère confortera, dès lors, sa liberté de penser et il n'aura de cesse de questionner ce qui a pu contaminer, dévoyer la kultur allemande. Ses recherches formelles seront dans un premier temps déterminées par la grande fracture du XXe siècle, l'infamie de l'holocauste, puis par un travail sur la spiritualité juive, la kabbale. S'ensuivra une production labyrinthique, guidée par la littérature, la poésie, la philosophie, l'histoire, l'étude des mythes, le destin des femmes, mais également le cosmos, le paysage... Kiefer n'en est pas moins un bâtisseur, un père de famille, un époux, un ami, un être au désespoir joyeux, dont la vie davantage que chez tout autre est intimement liée à son art, à son désir de s'inscrire dans le monde, de faire oeuvre, et dont l'aboutissement passera par une Fondation, afin de la pérenniser. Compte tenu des méandres de l'oeuvre, cette biographie n'emprunte pas les codes de la chronologie, mais s'arrête sur tel ou tel événement tout en suivant les différentes étapes, thématiques, afférant au parcours artistique de l'artiste.

10/2021

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Dictionnaires français

Surprenants langages en Occitanie-Pyrénées Méditérranée

Parlé dans le sud de la France, l'occitan est une langue latine que nos voisins italiens et espagnols connaissent bien puisqu'elle est reconnue officiellement dans le Piémont et dans le Val d'Aran. Elle se décline en six dialectes : "le languedocien, le provençal, le gascon, le limousin, l'auvergnat et le vivaro-alpin" précise l'Institut d'Etudes Occitanes. De ces influences occitanes sont nées différentes expressions qui émaillent le français parlé en Occitanie et donnent parfois naissance à des mots que l'on peut qualifier de "francitan", c'est-à-dire une francisation de mots occitans. Nous, Occitans, n'avons pas toujours conscience que nous ne nous exprimons pas d'une manière "classique"... L'occitan influence les tournures grammaticales et la manière de s'exprimer. De nombreuses exclamations occitanes sont employées sans avoir de traductions littérales précises et en rapport avec leur utilisation mais gardent un sens. L'occitan est parfois difficile à traduire car dans le mot il y a davantage que sa traduction française ; il y a une ambiance, une image, un sentiment.. L'occitan possède un vocabulaire très imagé, créé par dérivation tandis que le français utilise des mots souvent "artificiels", empruntés au grec ou au latin depuis le Moyen-Age. L'occitan tend à ce que le nom corresponde vraiment à la chose. Autant de raisons qui font que notre langage peut paraître parfois surprenant. Dans ce document vous trouverez, après un bref rappel historique, des vocabulaires liés à des traditions, des coutumes, des métiers régionaux, des situations illustrant ce langage que vous avez peut-être déjà remarqué qui, outre les accents locaux, surprend parfois les nouveaux venus en Occitanie-Pyrénées Méditerranée. L'objectif de cet ouvrage n'est pas d'apprendre l'occitan aux lecteurs mais, simplement et modestement, de les éclairer sur certains mots, certaines expressions employés localement dans le langage usuel. Toutefois, je rappelle et j'insiste : je n'écris pas l'occitan aussi je demande aux "puristes" d'excuser l'orthographe que je peux attribuer aux mots et expressions.

11/2021

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Beaux arts

Cézanne et Paris. Album de l'exposition

Jeune homme ambitieux, désireux de devenir peintre, Paul Cézanne (1839-1906) vient pour la première fois à Paris en 1861, entraîné par son ami d'enfance Emile Zola. Il y fréquente le Louvre où il étudie les maîtres anciens et dessine les modèles qui posent à l'académie Suisse. Mais Cézanne reste insensible aux charmes de la capitale dont la fréquentation est néanmoins à l'époque indispensable à toute carrière artistique ; tout au long de sa vie, il alternera régulièrement les séjours à Paris et en Provence, ne prenant cependant que très rarement Paris pour sujet de sa peinture. Paris offre de multiples tentations auxquelles le peintre se montre réfractaire, traduisant cette résistance dans des toiles violentes aux tonalités sombres. Après la guerre de 1870, il se convertit à la peinture de plein air en compagnie de Pissarro et de Guillaumin, en allant sur le motif du côté d'Auvers, de Pontoise et de Melun. Lorsqu'il séjourne à Paris, Cézanne sort peu. Il reste enfermé dans les différents appartements où il loge, et poursuit ses recherches picturales en peignant avec obstination des natures mortes, disposées devant un papier peint à motif de losange. Puis, à partir de 1888, il emprunte les voies du silence sur les bords de Marne, les rives de la Seine, à Fontainebleau, où il vient peindre en solitaire. Sa quête de reconnaissance est terminée : il est à présent un maître dont les jeunes générations recherchent le contact. Cet album, qui suit les étapes thématiques de l'exposition "Cézanne et Paris", présente trente-deux oeuvres parmi les plus emblématiques tant du parcours personnel du peintre que du développement de son art, et qui ouvrent les pistes nécessaires pour répondre à la question centrale de l'exposition : les incessants va-et-vient de l'artiste entre région parisienne et Midi sont-ils l'une des clefs indispensables à la compréhension de son oeuvre ?

10/2011

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Science-fiction

Funny Reich Tome 1 : L'impératif imparfait

Funny Reich est une série littéraire qui emprunte au genre de la série télé d'anticipation épisodes, feuilleton, flash-back sur la vie des personnages mais n'en reste pas moins une oeuvre littéraire. CADRE DE LA SERIE : Un monde forcément sympathique est forcément épouvantable. Une catastrophe naturelle, le Demodex, a éliminé les adultes de plus de trente ans ; des attentats ont ensuite dévasté de nombreuses «fermes de serveurs» et une grande partie des réseaux informatiques. Le monde est livré «clés en mains» à une jeunesse qui organise le refoulement, définit ses nouveaux ennemis (les Quand je pense) et ambitionne de fonder en Europe un Reich sympathique. Funny Reich Episode #1 : L'impératif imparfait. L'histoire débute 12 ans après la catastrophe qui a vu mourir tous les humains de plus de trente ans. La jeunesse survivante, guidée par ses bons sentiments, érige un nouveau Reich. Politiquement, à travers les Courants, pratiquement, sous l'autorité des Sections, et techniquement, par la mise en place d'une entreprise mondiale : le Lab. L'interdit absolu : se prendre la tête. La nouveau langage : L'impératif imparfait. Edito avait 17 ans lorsque le Demodex a supprimé les deux tiers de l'humanité. Comme d'autres, il s'est rendu à Bruxelles pour participer aux refondations du monde. Il a été pris en charge par le jeune pouvoir, qui l'a intégré aux Sections et l'a formé à un nouveau métier : courtier en attendus, dans le domaine judiciaire. A trente ans, il commence à se poser des questions, et se rapproche des cercles du pouvoir afin d'apporter lui aussi sa pierre à l'édifice. Il rencontrera dans ce parcours un underground moqueur. Un quatuor de personnages se met en place : Edito l'innocent, Manuel le débrouillard, Bonbon la bimbo et Mustapha l'organisateur, dont le prénom est un hommage au Meilleur des Mondes de Huxley.

11/2015

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Contes et nouvelles

Au ciel comme en terre. Nouvelles

Les dix nouvelles que le lecteur va découvrir dans ce livre sont reliées par un fil d'Ariane. Chacune d'entre elles met aux prises des hommes et des femmes avec la terre où ils vivent, avec les arbres et plantes qu'ils y cultivent et qui forment les paysages qui sont devenus leur cadre de vie. Que ce soit au coeur de Paris, sur les plateaux du Doubs, à Marrakech ou dans la plaine marrakchie, chacune et chacun de ces personnages ne saurait se comprendre sans que soit observée la relation qui est la leur avec leur environnement familier, natal ou d'adoption. L'enracinement de chacun d'entre nous dans un substrat où il puise sa force, sa folie parfois, l'essence de ses passions, est en effet une donnée fondamentale de nos vies. Tous ont un point commun : leur destinée est liée, indissolublement, à la terre qu'ils cultivent ou possèdent et, pour Angel, à l'infiniment petit des végétaux qu'il sait faire pousser dans ces jardins en miniature que sont les bonsaïs en pot. Ces personnages sont les fils - et les filles - du hasard ou de la nécessité. Leurs caractères, leurs pulsions, leurs impulsions, le chemin qu'ils ont emprunté, guidés par on ne sait quelle attraction tellurique, ont forgé leur singulier destin. Tous ont croisé sur leurs chemins improbables des êtres sans lesquels rien de ce qu'ils vécurent ne se serait produit. Des êtres chers, des êtres sulfureux, des êtres malveillants ou nocifs, des hommes et des femmes qu'ils ont aimantés par leur charisme ou leur fragilité, leur réputation ou leur seule présence fortuite quelque part, à un instant de leur destin. Ils sont désormais figés comme des figures de cire, dans ces pages, saisis dans l'instant qui scelle leur sort, souvent cruel, comme la vie sait le réserver aux femmes et hommes de bonne volonté. Car tous l'étaient, de bonne volonté...

12/2021

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Beaux arts

Sur les traces de Filippo Brunelleschi. L'invention de la coupole de Santa Maria del Fiore à Florence

De 1420 à 1436, les habitants de la ville de Florence virent, avec effroi et admiration, s'élever au dessus du vide l'immense coupole de leur nouvelle cathédrale, Santa Maria del Fiore. Filippo Brunelleschi a conçu et réalisé son chef d'oeuvre voilà près de six siècles ; depuis, architectes, géomètres, mécaniciens, experts en structures n'ont cessé de scruter cette grande construction pour qu'elle leur livre le secret de son inventeur. De nombreuses études visent notamment à retrouver les principes gouvernant la construction sans cintres et les procédés correspondants sur le chantier ; elles aboutissent parfois à des lectures très pertinentes de l'ouvrage. Leurs auteurs ont recours à des éclairages divers qui laissent pourtant dans l'ombre des questions fondamentales. Brunelleschi déclarait aux autorités de l'OEuvre de Santa Maria del Fiore que l'on ne pouvait réaliser la couverture du choeur de la cathédrale autrement qu'il le proposait. Dès lors, pour retrouver les principes utilisés, ne faut-il pas se replacer dans les conditions où se trouvait lui-même l'inventeur de la coupole ? Dans le contexte des connaissances du quattrocento, bien sûr, et face au défi de voûter un choeur octogonal démesuré. A cette fin, l'auteur nous propose de reconstruire la coupole par la pensée : au cours de cette expérience, le lecteur peut voir se dessiner le chemin - unique parce que nécessaire - emprunté six cents ans plus tôt par Brunelleschi. Cette démarche se situe aux confins de l'histoire de l'art, de l'histoire des sciences, de la géométrie et de la mécanique ; sa nature - hybride - procède de celle de l'énigme elle-même, fameuse pour avoir si longtemps dérouté historiens, géomètres et mécaniciens. Les résultats obtenus constituent une avancée décisive dans la compréhension du fonctionnement et de la genèse de cette grande construction. C'est à une recréation architecturale et à une récréation mathématique et mécanique que le lecteur est invité.

09/2013

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Littérature française

Rêveurs

Avons-nous chacun un double de nous-mêmes, s’agitant quelque part sur la Terre et menant une vie parallèle à la nôtre ? Alain Blottière dispose ainsi les deux jeunes héros de ce roman sur les deux registres alternés d’une intrigue où ils se font face sans se connaître. Nathan, un adolescent de 16 ans dont la mère est morte dans un accident de voiture un an plus tôt, vit avec son père dans une banlieue bourgeoise de l’Ouest parisien. Il est assez gâté, blasé, un peu paumé. Il plaît aux filles, Justine d’abord, Manon aujourd’hui, et aux garçons, notamment à son ami Raph qui en est franchement épris. Mais il s’ennuie. Son vrai plaisir, il le trouve en pratiquant le fameux et dangereux jeu du foulard, qui consiste à s’étrangler un court instant pour plonger dans d’étranges visions, comme en autant de fragments empruntés à un univers caché. Dans un autre monde, à Dar es Salam, un quartier misérable du Caire, le jeune Goma, 16 ans, vit les premières heures de la révolte anti-Moubarak. Goma et son ami Ragab se méfient des sbires de la police qui bouclent le quartier et réservent un sort particulièrement cruel aux petits émeutiers pauvres qui tombent entre leurs mains. Lui aussi vit le meilleur de son temps en rêve, loin d’ici, dans un pays sans faim ni violence. Il arrive que les parallèles se croisent. À l’occasion de courtes vacances en Égypte, Nathan se baigne en compagnie de Goma dans le Nil. Ils ne parlent pas la même langue, ne savent pas qu’ils sont dans le même livre. Nathan a la sensation éblouissante de rencontrer son double, un moment magique qui ne peut qu’annoncer sa mort. Puis l’auteur sépare à nouveau leurs destins, renvoie les personnages à leur solitude, à leurs fantasmes.

09/2012

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Esotérisme

L'ombre du poteau et le carré de terre. Ou Comment décrypter les églises romanes et gothiques

Pour chacun d'entre nous, l'approche des bâtiments religieux de la période médiévale emprunte, en général, des voies spécifiques qui dépendent de l'intérêt que nous leur portons. La démarche, exposée dans L'Ombre du Poteau et le Carré de la Terre, suit directement le processus de la méthode expérimentale utilisée en physique ou en médecine par exemple. Elle offre un nouvel outil d'investigation à tous ceux que l'art médiéval intéresse, aussi bien dans le domaine architectural et archéologique, que dans le domaine symbolique et historique. L'Ombre du Poteau et le Carré de la Terre ouvre sur une première étape de lecture, tente d'expliquer au mieux comment nos lointains anciens conçurent leurs églises et offre la possibilité de mettre en lumière les éléments primordiaux et fondateurs des églises médiévales. L'expérience montre que les principes de fondation présentés ont été appliqués sur près d'un millénaire, du moins en Europe occidentale. Apparu au IVe siècle, leur usage aurait disparu aux XIIIe ou XIVe siècle concomitamment, semble-t-il, à l'évolution des mentalités religieuses et philosophiques annonciatrices des grandes réformes et de la Renaissance Depuis la première édition (1997) de l'Ombre du Poteau et le Carré de la Terre, depuis la présentation du modèle de fondation des églises médiévales, bien des années se sont écoulées, les études ont succédé aux études confirmant s'il en était besoin, le bien fondé des hypothèses formulées. Certaines interrogations ont trouvé réponses, permettant de mieux comprendre ce qu'était la façon de voir et de penser des maîtres architectes, mais l'univers à explorer reste immense et toujours plus fascinant... Au plan pratique, il devient donc possible de comprendre ce que nos yeux du XXIe siècle ne voient plus ou considèrent parfois comme l'expression d'un manque de savoir-faire des bâtisseurs. Le cas des églises "tordues" ou déformées en est un bon exemple et le présent ouvrage en livre les raisons les plus probables.

12/2011

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Littérature étrangère

La dot des fiancées

Rabbi Yidel, 'hassid voué à l'observance et à l'étude, consacrerait volontiers ses journées (et ses nuits) à la Loi et aux commentaires, mais voici : ses trois filles ont atteint l'âge du mariage. Rabbi Yidel est pauvre, et sans dot, pas de fiancé... Comment s'en remettre à la Providence, quand mener les filles sous le dais nuptial est un commandement ? Il lui faut quitter son shtetl, la méditation et la dispute savante, pour trouver l'argent nécessaire. Autre version : pour donner à d'autres Juifs, chacun selon ses ressources, la possibilité de participer à l'accomplissement d'un commandement. Et, un beau matin d'hiver, rabbi Yidel, nanti de la sagesse d'une Tradition plusieurs fois millénaire et d'une lettre de recommandation d'un grand tsaddik, s'en va par les routes de Galicie dans une carriole tirée par deux chevaux et conduite par Nouta le cocher. A qui fait-il penser, ce 'hassid qui porte de beaux vêtements empruntés pour la circonstance et abreuve de paroles érudites son jovial cocher ? Au chevalier de la Manche et à son fidèle serviteur : la Torah, le Talmud et les commentaires ont remplacé les romans de chevalerie. Et les moulins à vent ? Les opinions des " réalistes ", cyniques ou hommes des Lumières (on est au début du XIXe siècle), qui s'obstinent à critiquer la Création, l'ordre des choses et les événements qui s'y déroulent, à ne pas louer le Saint béni soit-Il pour la surabondance de bienfaits, ou d'épreuves, qu'Il dispense au monde et à ceux qui l'habitent. De hameau en bourgade, Rabbi Yidel voyage pendant de longs mois, rencontre des gens admirables, des créatures fantastiques, des envoyés du Satan, parle beaucoup, s'entretient de Torah, trouve pour sa fille aînée un fiancé aimant l'étude et la Loi, et voit ses aventures mises en chansons par les ménestrels du temps. Mais l'histoire ne s'arrête pas là...

05/2003

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Philosophie

Libre comme Spinoza. Une introduction à la lecture de l'Ethique

Il y a de nombreux essais sur Spinoza. Des excellents et de moins bons. Notre propos n'est pas d'ajouter une nouvelle interprétation de Spinoza à la longue liste des interprétations rivales ou complémentaires. Il s'agit tout simplement de le lire, de comprendre la lettre du texte et d'en restituer l'esprit. Que veulent dire les énigmatiques définitions qui inaugurent la partie I ? « Cause de soi », « attribut », « modes », « substance » : Spinoza pose, par un acte de l'intelligence, des catégories dont il emprunte le nom à la tradition scolastique mais qu'il pulvérise de l'intérieur par l'usage qu'il en fait. Et qu'est-ce donc que ce Dieu, substance éternelle et infinie dont nous ne sommes que des modes « finis » ? Quand Spinoza parle de Dieu, ne vaudrait-il mieux pas entendre « la nature » ? Avant Spinoza, il y a eu Giordano Bruno et Spinoza s'inscrit dans ce mouvement d'où émerge la science moderne. Mais d'un autre côté, en refusant de séparer le sujet pensant du monde pensé, en replaçant l'homme dans l'ordre des choses, il paraît redonner vie à la philosophie antique. Et comme pour les philosophes antiques, le but de la philosophie est la vie bonne ; la philosophie est un choix de vie qui doit conduire à la béatitude, cette plénitude de l'être que Spinoza appelle aussi « amour intellectuel de Dieu », encore une de ces expressions énigmatiques qu'il faut sans doute traduire pour lui donner son sens véritable. La lecture de Spinoza, dès qu'on a franchi les premiers obstacles, nous donne déjà une idée de ce qu'est ce désir engendré par la raison qui nous conduit à mettre en action la meilleure partie de nous-mêmes, c'est-à-dire notre intellect. Notre objectif : permettre au plus grand nombre d'éprouver cette joie sans cesse renouvelée que procure la lecture de l'Éthique.

09/2014

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Poésie

L'amer du sud. Petite suite sarde, Edition bilingue français-italien

Préface de Giacomo Casti (extrait) : "Les poèmes de Thierry Renard et de Dimitri Porcu sont un voyage en mer en temps de paix, avant que la prochaine guerre n'éclate, un temps au présent rempli de mémoire, de relations et de musicalité. Ce sont des abîmes d'affections, d'esprits bienveillants, de fantômes malins et d'objets non identifiés. Leur voyage tourne autour de la Sardaigne, leur voyage, c'est la Sardaigne, une Sardaigne rythmique, nostalgique, utopique, beat, jazz, accueillante, primitive, barbare, préservée. Leur Sardaigne n'existe pas, car si elle existait vraiment ce serait trop beau, une Sardaigne à laquelle nous devons aspirer, leur île perdue et retrouvée, nous devons et devrons nous acharner longtemps pour pouvoir la vivre comme l'ont vécue nos aèdes ; mais la poésie sert justement à cela : nous faire voir les lieux de notre quotidien, avec des yeux nouveaux". Pendant le mois d'août 2018, Dimitri Porcu et Thierry Renard ont écrit sept poèmes chacun dont le thème principal est la Sardaigne. Ces poèmes, réunis dans ce livre, annoncent un autre futur, plus sonore et, donc, plus musical. Poésie fraternelle, poésie sauvage, mêlant à chaque vers, presque, intuition et improvisation. Ce duo de vers est aussi à l'origine du spectacle dont le titre est emprunté au recueil. L'AMER DU SUD - DUO POETIQUE ET MUSICAL L'Amer du Sud est l'aboutissement d'une recherche sur le fil raide de la composition contemporaine et de l'improvisation ouverte à tous les risques. Cette création nous dit l'âme commune, indomptable et déchirée, du poète Thierry Renard et du musicien Dimitri Porcu. Ce spectacle est aussi une manière d'hommage à la "Méditerrannée" , mer intérieure, mer pourtant ouverte à tous les vents, et à quelques-unes de ses voix disparues ou de ses figures tutélaires : Antonio Gramsci, Albert Camus, Cesare Pavese, Pier Paolo Pasolini, Sergio Atzeni et, plus près de nous, Marc Porcu. Dimitri Porcu : voix, clarinette, saxophone, mélodica, guimbarde et autres instruments insolites. Thierry Renard : voix

03/2019

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Critique littéraire

Fait et fiction. Pour une frontière

L'idée selon laquelle les frontières séparant la fiction de la réalité seraient définitivement brouillées est largement répandue. Ce livre est consacré à l'examen de cette situation et à la contestation de ce constat. Il s'attache à montrer l'existence et la nécessité cognitive, conceptuelle et politique des frontières de la fiction, que celle-ci soit narrative, dramatique ou cinématographique. En d'autres termes, il ne propose rien moins que de repenser les frontières de la fiction. Sa première ambition et son premier intérêt résident dans le bilan très complet qu'il dresse des controverses anciennes et récentes sur le statut de la fiction : le phénomène du storytelling, l'histoire des rapports entre Histoire et fiction, la pensée de Lacan dans son rapport avec les avant-gardes françaises, la mouvance cognitiviste. Son second intérêt et sa stimulante nouveauté résident dans le parti de distinction qu'il défend, examinant notamment les limites de la fiction imposées par les cultures qui ignorent ou refusent celle-ci. Le point de vue défendu renouvelle entièrement les termes du débat. L'auteur s'emploie en effet à définir la fiction comme un monde possible possédant son ontologie propre, en concentrant l'intérêt sur la question des paradoxes et de la " métalepse ", cette figure qui confirme la frontière entre les deux mondes en feignant de la franchir. Empruntant à la narratologie, à l'anthropologie, aux sciences cognitives et à l'ontologie, cette étude, aussi fine dans son détail qu'ambitieuse dans son propos, analyse le statut de la fiction dans ses multiples aspects, esthétiques et littéraires, philosophiques et logiques, légaux et politiques. Les exemples nombreux qui viennent soutenir son impeccable argumentation sont empruntés à des aires culturelles éloignées aussi bien qu'à l'Europe, à l'époque contemporaine autant qu'à la première modernité, et aux oeuvres littéraires, cinématographiques ou télévisuelles autant qu'aux mondes virtuels.

03/2016

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Littérature étrangère

En échec

Les sept nouvelles qui composent ce recueil sont parfaitement indépendantes les unes des autres. Elles sont cependant reliées par un motif commun que Berta Marsé a emprunté à La félicité de Katherine Mansfield : à un moment donné, tous ses personnages se trouvent confrontés à un événement insolite qui va bouleverser leur quotidien et changer le cours de leur vie. Ainsi, dans La tortue, un jeune illustrateur en panne d’inspiration découvre sans le vouloir l’inceste dont est victime une petite fille, qu’il va pour ainsi dire prendre sous sa protection. Dans Origine, c’est une jeune femme qui informe son père qu’elle est enceinte d’un garçon dont on apprend qu’il est son demi-frère, et c’est tout un pan du passé caché du père qui s’effrite. Dans La diva et la coiffeuse, on assiste à la prise de bec aussi pathétique que drôle entre une diva sur le retour, atteinte d’un cancer, et une jeune coiffeuse andalouse émigrée à Barcelone dont elle dédaigne la perruque qu’elle a confectionnée pour sa dernière représentation, et pour laquelle elle a sacrifié sa propre chevelure. La coiffeuse connaîtra alors une des plus belles émotions de sa vie. Dans la nouvelle suivante, Canotage, nous voyons littéralement exploser, en un après-midi, la relation entre un espoir du football espagnol et sa fiancée, alors qu’ils devaient très bientôt se marier. Premier amour est l’histoire d’un jeune garçon condamné à une mort prochaine et qui voudrait connaître l’amour avant de partir : mais attention, nul mélodrame ici, simplement beaucoup d’émotion et de justesse d’analyse. Je t’appellerai tend vers le fantastique, avec humour : un vieillard avait promis à sa fille de l’appeler au téléphone après sa mort. Ce qu’il fait, envoyant du même coup ladite fille à l’hôpital, victime du choc provoqué par cet appel. Dans La moule magique, la fête d’anniversaire d’une enfant de cinq ans tourne au cauchemar.

03/2013

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Littérature étrangère

Maurice Sachs

L'oeuvre de Maurice Sachs, c'est sa vie même. Cette oeuvre-là n'a pas les belles proportions des classiques. Elle est baroque, ou cubiste, ou fauve, ou un sale mélange des trois. Sachs, toute sa vie, fait des coups, des malversations et des saloperies. Il écrit des livres : Alias, Au temps du Bouf sur le toit, Le Sabbat, La chasse à courre. Il connaît des amours, noue et dénoue des amitiés, se marie, se convertit deux fois. Mais ces insignifiances, c'est pour meubler. D'ailleurs, les meubles, il n'y est pas attaché, surtout ceux des autres. Il les vend. Il «emprunte» et se «refait». En attendant que la vraie vie commence sous des auspices meilleurs que ceux de son enfance : un père tôt parti sans lui dire s'il est juif ou pas, une mère fantasque experte en escroqueries. Sachs, qui fut l'aventurier même dans le Paris de l'entre-deux-guerres dont il se voulut le chroniqueur, rêve d'une vie d'ordre. Il rencontre des jeunes gens passionnés de littérature, beaux et intelligents. Il aimerait à son tour jouer le rôle de Maritain, Cocteau ou Max Jacob à l'égard d'une certaine jeunesse de leur époque, qui les entoura, et les adula. Mais il aurait fallu que le nom de Sachs brillât au ciel de la gloire. Il n'en fut rien. Car sa gloire ne fut pas tardive. Elle ne fut jamais. Le départ de Sachs pour l'Allemagne en novembre 1942, comme travailleur volontaire, n'est pas celui de Rimbaud pour le Harrar : l'un a son ouvre derrière lui, l'autre devant ; l'un finit dans le négoce, l'autre à la Gestapo. Et on ne pourra pas appeler gloire posthume la réputation sulfureuse du «Juif collabo» abattu par la S S sur le bord d'une route au crépuscule du Reich. Sous l'effervescence picaresque d'une vie de drôlerie et de total amoralisme court quelque chose de tragique.

10/1988

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Beaux arts

Raoul Hausmann, 1886-1971. [exposition, 2 octobre-7 décembre 1986 , Musée départemental de Rochechouart

" Des multiples voies qu'ouvre ou emprunte Raoul Hausmann, souvent dans les directions les plus diverses, un sentiment seul et inchangé, semble toujours le guider - parfois véhément mais souvent d'une inéluctable lucidité - la révolte. Une pure, volcanique, sereine révolte. C'est elle qui, dans le café Westen à Berlin, le pousse à hurler ses poèmes phonétiques contre l'ordre bourgeois qui se met en place après la défaite du Kaiser. C'est elle encore, dans les années trente, qui, à l'encontre de l'académisme de l'esthétique nazie, l'amène par la photographie à rechercher ce qu'il y a de plus secret et de plus fragile dans le visible, la beauté immanente du monde dans son dépouillement originel. Enfin c'est elle qui, après la dernière guerre mondiale, lui intime de se tenir à l'écart de l'agitation superficielle des capitales pour être ce peintre-poète voyant qui se consume dans le présent et pour garder ce regard éloigné du philosophe qui observe la réversibilité des valeurs au fil des décennies. Pour Hausmann cette révolte permanente, totale, sans concession, c'était Dada. Une éthique plus qu'une esthétique. Dès lors sa vie ne pouvait suivre que les chemins de l'exil : un exil géographique, de Berlin à Ibiza, de Prague à Paris puis Limoges, mais aussi artistique, du photomontage à la photographie, du dessin à la gouache et à nouveau la peinture jusqu'aux derniers collages. Hausmann était cet artiste multiple décidé à vivre sa multiplicité comme un défi au conformisme ambiant. C'était aussi un homme qui vécut solitaire. " Cette monographie qui accompagne l'exposition du Musée Départemental d'Art Contemporain de Rochechouart est la première du genre en français, à tenter d'appréhender dans son ensemble et sa foisonnante diversité l'œuvre de Raoul Hausmann. Elle constitue en cela un document précieux pour mieux connaître l'un des protagonistes les plus singuliers de l'art du XXe siècle.

10/1986

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Musique, danse

GUIDE DE LA MUSIQUE SACREE ET CHORALE PROFANE. L'âge baroque (1600-1750)

Ce guide de la musique sacrée et chorale profane prend place dans cette vaste exploration de l'ensemble du répertoire musical que s'est fixée pour tâche la collection " Les indispensables de la musique ". Etant donné l'ancienneté et l'ampleur de ce domaine de la musique, trois volumes parcourant les siècles, depuis le Moyen Âge jusqu'à nos jours, ne seront pas de trop pour en faire le tour. L'âge baroque auquel est consacré ce volume est certainement, en cette matière, l'une des périodes les plus riches et celle à laquelle notre époque porte le plus d'intérêt. Chaque année voit la révélation de nouveaux chefs-d'œuvre oubliés jusque-là et c'est l'un des mérites de ce guide de participer à cette entreprise de redécouverte. L'appellation " musique sacrée " recouvre les compositions destinées à la liturgie (messes, vêpres...), les œuvres reposant sur des textes bibliques (psaumes...), ainsi que sur des sujets empruntés à l'Ancien et au Nouveau Testament, ou encore célébrant certains épisodes de la vie de la Vierge et des saints. Il s'agit ici aussi bien d'ouvrages pour voix ou parties solistes (Leçons de Ténèbres) que pour chœur a cappella ou avec orchestre (messes, cantates, oratorios, motets...). Tout naturellement les œuvres de musique profane recourant à des ensembles vocaux analogues ont été ici associées. C'est ainsi qu'on trouvera dans ce guide aussi bien l'analyse du Magnificat de Bach que celle de sa Cantate du café, du Messie aussi bien que de Sémélé de Haendel. Jean-Sébastien Bach (dont chacune des 210 cantates fait l'objet de commentaires), Monteverdi, Haendel, Marc-Antoine Charpentier, Purcell, Schütz, voisinent avec quelque cent autres compositeurs parmi lesquels Vivaldi, Rameau, Lalande, etc. Trésor inestimable où s'expriment le sentiment religieux et l'ardeur spirituelle de toute une époque, qu'ils soient catholiques ou protestants, cet immense répertoire est ici présenté, commenté et analysé dans toute sa richesse et sa diversité.

01/1992

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Littérature française (poches)

Un temps pour aimer, un temps pour haïr

1910-1950 : quarante années qui sont les plus tragiques de la vieille histoire européenne faite de guerres et de convulsions. Il n'aura pas fallu à Jean Ferniot moins de 400 pages pour les évoquer, ici en conteur épique, là sur le mode intimiste. Sous les yeux du lecteur passionné, s'accomplissent les deux conflits majeurs qui ont bouleversé le monde et dont la France, à travers les trois générations présentes dans Un temps pour aimer, un temps pour haïr, est le cœur. Quel livre ! De la France, il raconte l'éruption et l'épanouissement de la modernité dans les mutations qui affectent la société : naissance de l'auto, de l'avion, du téléphone... Un monde meurt, un monde naît, c'est le même et c'est un autre. L'histoire se fait sous nos yeux, à une allure folle, mais pas au point de ruiner le savoir du lecteur, son sentiment du temps qui passe, du temps passé, dont la nostalgie belle baigne tant de pages. Scènes de la vie rurale, scènes de la vie bourgeoise, nous sommes en Bretagne, à Paris, dans le Languedoc, avec la petite noblesse qui s'étiole, le peuple qui souffre - et le milieu cynique des affaires. Roman d'action, roman de mœurs, roman politique, roman de guerre et, comme le titre le suggère si bien, qui emprunte à L'Ecclésiaste, roman d'amours et de haines : en somme, l'homme en son entier. Justement, l'homme. Il s'incarne dans des dizaines et des dizaines de personnages, qui ont l'épaisseur de ceux de Balzac et de Zola. Aubin, le hobereau breton, Gaspard, le patriarche cévenol, Angèle, née victime et que l'amour sauvera, Thaddée, avocat des déshérités, Hervé, dont la guerre a fait un mort-vivant, Anne-Marie, la réprouvée qui se console avec l'argent - et tant d'autres - jusqu'à des assassins : à des degrés si divers, ils sont tous dans nos mémoires à jamais.

06/2003

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Histoire internationale

Les mouvements amazighs en Afrique du nord. Elites, formes d'expression et défis Maroc, Algérie, Tunisie, Libye et Egypte

Le présent ouvrage est le premier qui se consacre à l'étude du mouvement amazigh en Afrique du Nord. Comprenant cinq pays, à savoir, le Maroc, l'Algérie, la Tunisie, la Libye et l'Egypte, cette étude est le fruit d'une collaboration interdisciplinaire entre onze chercheurs provenant de plusieurs disciplines dont la sociologie, l'anthropologie et les sciences politiques. Tous natifs de la région, ils ont étudié des échantillons provenant de neuf régions restées amazighophones dans leur vie quotidienne. Celles-ci vont du Rif et de l'Atlas central au Maroc, passant par la Kabylie et Ghardaïa en Algérie ; la région des Touaregs au sud de l'Algérie et de la Libye dont est également inclus le mont Nefoussa ; en passant par les régions amazighophones de Tunisie, pour finir dans l'oasis Sioua en Egypte. Cette enquête scientifique qui a duré deux années, s'intéresse aux formes d'expression que le mouvement amazigh emprunte dans ces pays, à la nature de forces sociales et des élites qui, tout en défendant une revendication commune, se distinguent les unes des autres, tant au niveau régional (d'un pays à l'autre), qu'au niveau national. D'un point de vue méthodologique, cette étude s'appuie sur une approche qualitative, basée sur des entretiens directs avec un grand nombre d'acteurs sociaux et politiques. Elle s'intéresse par ailleurs aux positions des gouvernant et à celles des élites revendicatives dont la démarche a évolué avec le temps, jusqu'à parvenir à une certaine détente. Ceci est particulièrement notable dans les cas marocain et algérien, notamment. Cette étude rassemble de nombreuses données géographiques et socio-démographiques propres aux régions amazighophones dans les Etats d'Afrique du nord. Ces données servent aussi bien à évaluer le niveau d'intégration nationale sur les plans économique, social et politique, qu'à déterminer l'évolution de ce mouvement au sein de l'espace national et régional.

04/2019

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Histoire internationale

J'ai vu la misère. Récit d'une Amérique en crise

L'Amérique de 1934 est plongée dans la Grande Dépression. Souhaitant réunir un autre type d'informations que celles récoltées par les fonctionnaires de l'administration, Harry Hopkins, proche de Roosevelt et directeur de la FERA (Federal Emergency Relief Administration) constitue une équipe de seize "enquêteurs", composée pour l'essentiel d'écrivains et de journalistes, et confie à chacun d'entre eux une région du pays particulièrement touchée par la crise. Martha Gellhorn, la plus jeune du groupe, est envoyée en Caroline du Nord, dans les villes ruinées par la fermeture des usines textiles. Des semai­nes durant, confrontée à la misère et au désespoir de la population, elle accumule des dizaines d'interviews, visite villes et bidonvilles, enregistre tout ce qu'elle voit et tout ce qu'on lui raconte. La matière de ses rapports pour la FERA nourrit quatre novellas réunies sous le titre anglais de The Trouble I've Seen, emprunté au célèbre negro-spiritual éponyme. Martha y suit le destin de cinq personnages, à l'existence brisée par la crise : Mme Maddison, admiratrice du président Roosevelt, prend part à un programme de réhabilitation rurale contre l'avis de ses enfants ; Joe et Pete, ouvriers et syndicalistes, perdent leur emploi après avoir participé à une grève visant à améliorer les conditions de travail ; Jim, jeune homme ayant fini par trouver un poste, en vient à voler son employeur afin que la femme qu'il aime et lui puissent être convenablement vêtus lors de leur mariage ; Ruby, une petite fille de onze ans, rejoint un groupe de jeunes prostituées dans le seul but de s'acheter des bonbons et des patins à roulettes. Le livre appartient au rayon de la fiction, mais son contenu, tout ce qui en fait la chair, relève du reportage. Il parut en 1936 aux Etats-Unis et en Angleterre, et fut salué par une critique élogieuse. "Je tiens Martha Gellhorn pour un écrivain véritablement remarquable", écrit HG Wells dans la préface.

05/2017

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Littérature française

Romans

Conteur exceptionnel pétri de la tradition orale de son enfance marocaine, Tahar Ben Jelloun joue de la fuite de la cruelle réalité vers les rêves qui la rendent supportable. Ainsi ses romans sont-ils tissés de nombreuses voix qui se répondent ou se heurtent en quête d'une identité multiple : le Maroc des origines, l'arabe langue maternelle, le français choisi pour l'oeuvre littéraire. Si ses personnages sont si vivants, si incarnés, c'est qu'il les a empruntés à son univers le plus proche – oncles et tantes, cousins et cousines. Au fil des onze romans réunis dans ce Quarto, ils dessinent aussi le portrait d'un des acteurs principaux, le Maroc depuis les années soixante, le pays qu'il lui a fallu fuir pour ses crimes d'Etat, fuir une pauvreté telle que ses enfants désespérés sont prêts à tout pour immigrer. Dix-neuf mois de rééducation disciplinaire dans un camp militaire puis l'islamisation de la philosophie qu'il enseignait au lycée lui ont fait choisir la France où il a obtenu un doctorat de psychiatrie sociale. Il n'a cessé de militer pour l'alphabétisation des immigrés, contribuant à lever le silence qui pesait, tant sur la fracture culturelle que sur les problèmes d'intégration. Le pays natal, la liberté, la femme qui en est souvent si cruellement privée, l'immigration hantent ces romans publiés entre 1973 et 2016. Son premier maître en écriture, son premier lecteur, a été Jean Genet, un guide sévère auquel il reste fidèle : "Quand tu commences à écrire, me disait-il, sache qu'il y aura un lecteur qui te tiendra la main, si ce que tu écris ne l'intéresse pas, il retirera sa main et tu te retrouveras sans lecteur. Donc, il faut toujours penser à cet homme ou femme qui a pris la peine d'acheter ton livre pour le lire."

03/2017

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Littérature Allemande

Quand j'étais jeune. roman

Le jeune Franz aide souvent ses parents lors des réceptions organisées à l'auberge familiale, dans le Tyrol. Quand une jeune femme est retrouvée morte le lendemain de son mariage, près de l'établissement, Franz est interrogé en tant que témoin, mais l'affaire restera non-élucidée. Quelques années plus tard, Franz s'exile aux Etats-Unis et devient moniteur de ski. Dans sa mémoire, la mort de cette femme - qu'il avait prise en photo - s'agrège à un autre incident qu'il ne parvient pas à oublier, car c'est au même endroit qu'il avait volé un baiser à une très jeune fille. Les saisons passent, Franz vit chichement en donnant des leçons de ski, notamment à un professeur d'origine tchèque qui revient tous les hivers dans cette station du Colorado. Lorsque ce dernier meurt lors d'un accident de ski, dans des conditions suspectes, une enquête est ouverte. Des rumeurs de scandale sexuel circulent. Franz est mal à l'aise. Une blessure au genou fait le reste : il rentre en Autriche. A peine revenu chez son frère dans le Tyrol, il découvre qu'un policier a repris l'enquête sur la mort, survenue 12 ans plus tôt, de la jeune mariée, et qu'il fait désormais partie des suspects. Sa tranquillité est tout autant perturbée par le souvenir obsédant de l'adolescente qu'il avait embrassée contre son gré ... Norbert Gstrein se sert habilement des mécanismes empruntés au polar pour amener le lecteur au coeur d'une réflexion très contemporaine et complexe sur la sexualité. Les abus commis ou subis par les différents protagonistes, la question du consentement, celle du rapport entre désir et violence - tout cela est enchâssé dans une intrigue à rebondissements multiples. Quand j'étais jeune apporte ainsi un renversement des perspectives des plus intéressants, le tout porté par une narration très maîtrisée. Traduit de l'allemand par Olivier Le Lay

04/2022

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Histoire de l'art - Guides

Comment regarder les gestes et expressions

Des gestes et expressions sont attachés aux représentations de l'homme que les artistes nous donnent. Empruntés au quotidien ou issus de la tradition iconographique, ils sont porteurs de sens que cet ouvrage se propose d'éclairer, afin de décrypter les situations décrites par les oeuvres, la symbolique particulière liée à certains gestes, l'état d'esprit, voire le tempérament ou la santé mentale des personnages représentés. Ainsi les artistes du Moyen Age, en jouant sur les différences d'échelle entre les personnages, sur la position de leurs mains, bras et pieds, ont voulu définir les rôles sociaux et les dégrés de moralité des actes reproduits dans l'image. En caractérisant certaines figures, ils offrent un récit non verbal qui permet à chacun de comprendre les circonstances présentées : l'être hirsute et grimaçant sculpté sur les chapiteaux est à n'en pas douter le Diable, celui dont il saisit les chevilles est à coup sûr un damné. Sacrée ou profane, cette iconographie, bien souvent héritière de l'Antiquité, évoluera au fil des siècles. Au cours de l'histoire de l'art, c'est ainsi à travers une suite ininterrompue de legs et de trouvailles, que les artistes vont s'efforcer, selon Léonard de Vinci, de reproduire les "mouvements de l'âme" et les "affects" de la nature humaine. Le corps, ses parties et surtout son aspect sont révélateurs d'un monde et de sa pensée : ainsi l'entend la physiognomonie, science qui établit des correspondances entre physionomie et caractère et dont s'inspireront aussi bien Le Brun que Lavater. Plus moralistes, les caricaturistes exagèrent ou ridiculisent les traits physiques à proportion qu'ils posent un oeil critique sur leur société. De son côté, la psychiatrie naissante constitue avec le concours des artistes et, avant l'exploitation de la photographie, l'iconographie de l'aliénation mentale. Le xxe siècle, enfin, s'attaque à la physionomie, pour la restituer dans le fracas que la psychanalyse a provoqué.

03/2021

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Littérature française

Paradoxes sociologiques

" Dans une réunion mondaine berlinoise un peu nombreuse, j'étais assis en un coin, et contemplais le tableau que j'avais devant les yeux. Le maître de la maison contraignait son visage dur et récalcitrant au sourire figé ou plutôt au ricanement d'une danseuse, trahissant trop clairement qu'il a été emprunté pour la circonstance au costumier. La maîtresse de la maison donnait à ses lèvres passées au rouge une courbe aimablement doucereuse et décochait de temps à autre sur quelques invitées plus jeunes et plus jolies qu'elle, des regards chargés d'un triple extrait de venimeuse envie. Les jeunes filles jouaient, les unes adroitement, les autres si malhabilement qu'on se sentait tenté de les siffler et de leur lancer des pommes cuites, le rôle vaudevillesque de l'ingénue. ahurie et intimidée. C'étaient des petites bouches oubliées entr'ouvertes dans un trouble charmant, des yeux levés au ciel dans une extase sans cause, c'étaient des "ah ! " et des "oh ! " complètement idiots, des explosions de petits rires imbéciles, tels que peuvent en avoir des huîtres chatouillées par un doigt espiègle, des petites réponses spirituelles de nature à vous faire lever les bras et à pousser des hurlements de douleur ; et au milieu de toutes ces minauderies et manières précieuses, le sang-froid merveilleux d'un guerrier blanchi sous les armes, de temps en temps un regard dérobé acéré et impitoyable sur une rivale, un jugement cruel ou haineux sur sa personne et sa toilee, une estimation boutiquière minutieuse du prix ce celle-ci, l'observation scientifiquement exacte ce la durée de sa conversation avec les différents messieurs, et la constatation du nombre de ses danseurs et adorateurs ; et au cours de ce froid calcul de tête, à tout instant un agenouillement mental enthousiaste devant sa propre personne, et la répétition de la fervente litanie d'adoration personnelle : "C'est toi qui es la plus belle, la plus intelligente, la plus gracieuse de toutes".

01/2023

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Non classé

L'islam au secours de l'homme moderne - Tome 2

Chaque génération considère que celle qui a précédé était meilleure, que le monde va mal ou que la fin est proche.Le Prophète ??? ???? ???? ???? lui-même nous a informés que chaque génération qui vient est pire que la précédente (Al Boukhârî), ce qui n'empêche pas que, à chaque époque, des gens droits et intègres s'activent pour participer à la réforme de leurs concitoyens et à l'amélioration de la société dans laquelle ils vivent.Comme l'a annoncé le Prophète ??? ???? ???? ???? en ces termes : " L'islam a commencé comme quelque chose d'étrange et il redeviendra quelque chose d'étrange, alors annoncez la bonne nouvelle aux étrangers. " On lui demanda : " Qui sont ces étrangers, ô Messager d'Allah ? ". Il répondit : " Ceux qui participent à la réforme des gens lorsqu'ils deviennent corrompus. "Notre époque a, cependant, une particularité. Après la destruction de l'ordre traditionnel, voilà que notre monde se trouve en pleine mutation ; il emprunte la voie de la post-modernité sans que personne ou presque ne s'en inquiète ou sans que l'on s'interroge sur ce monde et son devenir.Les rares personnes attentives à ces changements ont des interrogations qui restent encore superficielles et n'interrogent pas fondamentalement l'origine des crises que l'on traverse.La modernité, qui se pose par nature, comme une rupture avec la tradition, engendre un système de pensée qui insuffle à l'individu le désir de conquérir son autonomie, qui le pousse à bouleverser donc les visions du monde traditionnel en faisant de la raison humaine la norme de toute chose. Dans une dynamique permanente de destruction et de rupture, cette modernité a, d'une certaine façon, dépouillé notre existence de but supérieur.Non seulement, elle nous a coupés de Dieu, mais elle tente aussi de nous couper de nous-mêmes, puisqu'elle nous pousse aujourd'hui à nier notre propre réalité biologique, comme en témoigne l'apparition de la théorie du genre par exemple.

12/2023

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Ouvrages généraux

Voyager en philosophe de Friedrich Nietzsche à Bruce Bégout

La figure du voyageur-philosophe est volontiers associée aux récits de l'âge classique, qu'elle emprunte la forme de la fiction ou celle du témoignage autobiographique. Descartes fonde sa philosophie de la méthode sur l'expérience de l'errance et de l'exil ; jusqu'au XVIIIe siècle, le Voyage philosophique accompagne les grandes découvertes et l'ambition encyclopédique de recenser tous les territoires, les modes de gouvernement et les aires linguistiques. Les liens entre voyage et philosophie semblent ensuite se distendre, au fur et à mesure que s'autonomise la littérature et que se développent la promenade romantique et le voyage d'agrément. Mais peut-on réellement parler d'une fin, ou du moins d'une éclipse du voyage philosophique, et ce phénomène coïncide-t-il avec la fracture historique qui fait éclater le système des Belles-lettres où littérature, histoire et philosophie étaient encore unies ? Le présent ouvrage se propose d'interroger le devenir du voyage philosophique à partir du XIXe siècle et les formes de sa résurgence, à la fois du côté de la littérature et de la philosophie, dans un esprit de dialogue entre les disciplines. De Friedrich Nietzsche, qui élabore sa philosophie de l'esprit libre à partir de ses voyages, à Bruce Bégout, qui revisite la figure du philosophe-voyageur sous la forme du nomade motorisé, la pensée philosophique ne cesse d'être stimulée par l'errance ou d'orienter celle-ci. Y a-t-il lieu de distinguer une écriture philosophique et une écriture littéraire du voyage, et quelle est la place de l'expérience et du vécu, de la description ou de la conceptualisation, selon l'identité ou le champ de compétences que revendique le voyageur ? Voyager en philosophe renvoie aux multiples façons de décentrer l'écriture et la pensée, y compris pour proposer ce que Pierre Macherey appelle une "philosophie littéraire" : que fait la littérature de voyage à la philosophie, et inversement, que fait la philosophie à la littérature de voyage ?

06/2021