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BD tout public

Voltaire amoureux. Edition de luxe

Voltaire amoureux - édition luxe Tirage limité - 300 exemplaires notés et numérotés. 108 pages noir et blanc Quand Clément Oubrerie revisite la vie d'un génie français, cela donne un récit jubilatoire, mené d'une main de maître ! Voltaire, 24 ans, à peine sorti de la prison de la Bastille, triomphe déjà au théâtre avec sa remière tragédie, OEdipe. A la fin d'une représentation, le tout jeune auteur est mené, sous les acclamations du public, à la loge de la duchesse de Villars qui veut le rencontrer. C'est le début d'une histoire absolue et dévorante qui fera passer le futur philosophe par tous les états. Le plus sentimental des Philosophes des Lumières Voltaire n'a pas toujours été Voltaire. Né Arouet, de condition bourgeoise, il entend se faire une place de roi dans la société très hiérarchisée de la Régence. Le jeune homme n'a qu'un but : surpasser Homère et Racine réunis. Et son coeur est en effet celui d'un poète... Bien que d'un tempérament peu voluptueux, il cherche sans relâche l'amour idéal, papillonnant de marquises en jeunes actrices prometteuses... et surtout de déconvenue en déconvenue. Brillant mais étourdi, incapable de réfréner le plaisir de placer un bon mot, il flatte les puissants d'une main et combat l'intolérance de l'autre, sciant perpétuellement la branche sur laquelle il est assis - travers qui lui vaudra de connaître quelques bastonnades, l'exil et même la Bastille. La jeunesse d'un géant Jeune homme ambitieux, mondain et hypocondriaque, qui répugne à l'idée de travailler pour vivre, ce Rastignac féru de tragédies antiques va devenir celui qui incarnera pour toujours l'esprit des Lumières. Mais il devra pour cela se frayer un chemin dans une société violente et totalitaire, qui n'a d'égards que pour la noblesse. Tout en légèreté et en finesse, cet ouvrage nous fait découvrir la face méconnue d'un des personnages les plus iconoclastes de notre histoire littéraire.

01/2018

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Littérature française

Mes contes d'au-delà des mers

"Mes contes d'au-delà des mers sont des petits bonheurs, portés sur l'océan par des navires aux ailes légères. Ils sont toujours décrits avec l'écriture marine d'une justesse impeccable de Jean de La Varende, un écrivain qui a servi de tout son coeur, de tout son talent et de tout son plaisir la compréhension et l'amour de la mer. "Mis en scène à travers le monde et les âges, ces contes ont la force visuelle de séquences de cinéma. Le lecteur marche dans le cortège du marquis de Manera le long de la route brûlante, sur le sol d'argent fondu tout brasillant de vibrations blanches au grand soleil de onze heures. Il est dans le sillage des trières grecques, ces navires ailés, jaune et rouge, qui font trembloter en reflets les colonnes et les temples, sur les caps attiques et dans les îles mélodieuses. La langue est élégante et lisse comme cette glaçure anglaise que rien n'imite, ou comme le yakiba, la trempe d'une lame de sabre de samouraï. Elle est poétique, pétillante, riche, mélodieuse, jaillissante, jubilatoire. Elle rebondit d'allitérations en notations sonores dans un spectre large, du grondement d'un train qui s'assourdit aux confins de la plaine, jusqu'aux harpes étranges faisant miauler la brise. Sons, mais aussi odeurs exotiques, racine d'iris et fleur d'oeillet. Couleurs, dans toutes les nuances subtiles ou violentes, corps de nacre rose avec des jambes et des bras d'or, biches d'aventurine, cerfs roses aux bois dorés, faons jaune citron tavelés de poivre, deux oiseaux, noir, blanc et rouge, luttant dans une fougue du pinceau. Le ton est sensible, léger comme un nuage ou un éventail japonais, mais prégnant. [...] Tous réservent une surprise parfois impertinente, comme si la finalité du récit était d'amener sa chute majuscule, comme le clin d'oeil d'une jonque chinoise." Amiral François Bellec, de l'Académie de marine

12/2017

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Tourisme étranger

Voyages spirituels

Des incroyables statues de l'île de Pâques à l'historique chemin de Compostelle, découvrez vingt-cinq lieux empreints de spiritualité dans le monde. Un baume pour l'âme et un épanouissement pour l'esprit. Certains lieux ont la capacité de toucher l'âme. Ils ont ce pouvoir de s'insinuer davantage ; de s'infiltrer à travers la peau pour plonger intimement au plus profond de soi ; de nous contraindre à nous poser de nouvelles questions sur l'existence. Ces endroits pourraient ne pas être plus beaux, plus frappants, plus insolites ou plus grandioses que d'autres - mais la plupart du temps, ils le sont. D'une certaine manière, ils ont beaucoup plus de densité. C'est parce qu'ils sont sacrés qu'ils sont empreints d'une telle intensité spirituelle accumulée au cours des siècles - peut-être même des millénaires - par le recueillement de nos prédécesseurs. Ce sont des lieux chargés de prières et d'espérance. Lorsque vous visitez un site sacré, vous n'admirez pas qu'un joli caprice de la nature ou une structure architecturale géniale. Dans un site sacré, vous vivez une expérience, vous pouvez discerner dans les roches, les briques, la boue ou le mortier, toutes les histoires ancestrales. Peu importent vos propres croyances ou sentiments. En feuilletant Voyages spirituels, vous partirez au coeur de différentes confessions et croyances, vous traverserez les continents, volerez au-dessus des océans, pénétrerez au plus profond des massifs montagneux, vous parcourrez les déserts et plongerez au coeur de grouillantes cités. Parce que les êtres humains ont toujours été à la recherche de récits et de croyances pour transcender le monde qui les entoure. L'objectif de ce livre est de vous faire voyager dans quelques-uns de ces lieux magiques, mystérieux et mystiques. Illustré par de splendides dessins, il évoque la quintessence de vingt-cinq sites sacrés disséminés sur toute la planète, et ravive quelques-unes des légendes qui leur sont associées.

10/2018

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Religion

Que veut Dieu ?

L'humanité est aujourd'hui dépassée par des changements dont elle n'a même plus le contrôle. Et ses guides spirituels comme ses meneurs politiques ou ses décideurs économiques - la pureté de leur conviction fut-elle la plus sincère, la sagesse de leurs options fut-elle la plus grande et la force de leurs engagements fut-elle la plus vive -, se trouvent dans l'incapacité ou l'impossibilité de réellement s'attaquer à la racine des maux qui cancérisent la Terre, comme si tous leurs efforts se trouvaient annihilés par de maléfiques mécanismes dont les commandes refuseraient de se laisser manoeuvrer faisant de ce globe un bateau ivre voué au naufrage dans la tempête. Si depuis que les créatures humaines vivent en sociétés organisées, si jamais encore l'humanité n'a été débarrassée du fléau de la guerre et de la plaie de la misère, la raison n'est pas seulement d'ordre économique, d'ordre politique ou d'ordre confessionnel ou philosophique. Elle est encore et surtout d'ordre éthique. En effet rien de réellement valable et durable ne peut être réalisé si l'humanité ne prend pas appui sur les enseignements sacrés. Traitant de l'éthique, du culturel, du politique, du social, de l'économique, en bref de tout ce qui touche à l'humain pris individuellement et considéré collectivement, les recommandations, les préceptes, les commandements, pour avoir été émis il y a deux millénaires dans l'Evangile, sont en effet plus d'actualité qu'aux époques diverses où ils ont été donnés. Au fil des chapitres, et après Israël/Ismaël : les peuples de la promesse (Michel de Maule, 2015), le présent ouvrage est une somme non exhaustive de tels développements, peut-être déplairont-ils à certains et même heurteront d'aucuns : qu'à cela ne tienne puisque ce livre est écrit pour la multitude de celles et de ceux qui rêvent tout éveillés d'un nouvel âge.

01/2019

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BD tout public

Voltaire amoureux Tome 1

Quand Clément Oubrerie revisite la vie d'un génie français, cela donne un récit jubilatoire, mené d'une main de maître ! Voltaire, vingt-quatre ans, à peine sorti de la prison de la Bastille, triomphe déjà au théâtre avec sa première tragédie OEdipe. A la fin d'une représentation, le tout jeune auteur est mené, sous les acclamations du public, à la loge de la duchesse de Villars qui veut le rencontrer. C'est le début d'une histoire absolue et dévorante qui fera passer le futur philosophe par tous les états. LE PLUS SENTIMENTAL DES PHILOSOPHES DES LUMIÈRES. Voltaire n'a pas toujours été Voltaire. Né Arouet, de condition bourgeoise, il entend se faire une place de roi dans la société très hiérarchisée de la Régence. Le jeune homme n'a qu'un but : surpasser Homère et Racine réu¬nis. Et son coeur est en effet celui d'un poète... Bien que d'un tem¬pérament peu voluptueux, il cherche sans relâche l'amour idéal, papillonnant de marquises en jeunes actrices prometteuses... et surtout de déconvenue en déconvenue. Brillant mais étourdi, incapable de réfréner le plaisir de placer un bon mot, il flatte les puissants d'une main et combat l'intolérance de l'autre, sciant perpétuellement la branche sur laquelle il est assis - travers qui lui vaudra de connaître quelques bastonnades, l'exil, et même la Bastille. LA JEUNESSE D'UN GÉANT. Jeune homme ambitieux, mondain et hypocondriaque, qui répu¬gne à l'idée de travailler pour vivre, ce Rastignac féru de tragédies antiques va devenir celui qui incarnera pour toujours l'esprit des lumières. Mais il devra pour cela se frayer un chemin dans une so¬ciété violente et totalitaire qui n'a d'égards que pour la noblesse. Tout en légèreté et en finesse, cet ouvrage nous fait découvrir la face méconnue d'un des personnages les plus iconoclastes de notre histoire littéraire.

10/2017

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Sociologie

Le temps est au jeu de dupes. Ne pas se prendre au jeu et ne pas s'y faire prendre ! Suivi de Le temps du savoir maître ?

Le siècle dernier nous avait offert deux grandes guerres fratricides et meurtrières. Les survivants ont-ils échappé aux illusions nationalistes, fascistes, collectivistes et coloniales ? L'esprit humain nous réserve de nouvelles surprises. Un ordre nouveau se dessine. Un pour cent de la population du globe cumule de plein droit quatre-vingt-dix pour cent des richesses. Les jeux financiers, monétaires et politiques servent inconditionnellement cette oligarchie de "gagnants". Peu d'entre eux ont le panache et le rayonnement des grands leaders de jadis. Nul ne tranche le noeud gordien ou ne franchit le Rubicon. Nul ne brille par l'intelligence, la culture ou la générosité des idées. L'esprit ne sert pas la cote boursière. Une foule de petits commis besogneux fait compétition jalouse de compétences, de profils et de carrières pour servir ces maîtres occultes. La caste dominante est prédatrice comme ces bandes de chiens errants devenus pires que les meutes de loups. Nantie ou élue elle pratique "l'omerta" à la manière des groupes mafieux. Orwell écrivit : "En ces temps d'imposture universelle, dire la vérité est un acte révolutionnaire". On ne manque ni de pain ni de jeux, mais chacun demeure insatisfait dans l'attente de reconnaissance, de mythe donnant racine et de confiance en la fidélité des liens. Certes les "réseaux sociaux" entretiennent à leur façon rudimentaire l'illusion de partages. Freud et Valéry prédisaient le déclin de l'esprit. Simuler la sagesse même dans sa caricature, c'est aussi faire de la philosophie, énonçait Diogène. Nous voici cyniques avec lui dans ce monde de chiens face à l'aliénation du paraître d'aujourd'hui et ses violences sournoises. Pascal affirmait que la foi faisant sens (quelle qu'elle soit...) se cultive intimement. Cela demande suffisamment de laïcité, d'autonomie, de responsabilité, de courage et de liberté de pensée. Nulle école n'a l'audace suffisante et le savoir assez modeste pour aller à cette exemplarité.

07/2015

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Littérature française

Les origines anglaises de la franc-maçonnerie moderne. Au cœur de la galaxie hétérodoxe

En Angleterre, le siècle des Lumières prend racine dans le dernier tiers du XVIIe siècle et dans la pensée de savants tels que Francis Bacon (1561-1626), Thomas Hobbes (1588-1679), John Locke (1632-1704), Isaac Newton (1643-1727). La poussée rationaliste qui s'exerce lors des révolutions de 1642 et de 1688 déclenche les grands mouvements idéologiques et les mutations philosophiques et scientifiques qui se développent au XVIIIe siècle, mais provoque en retour une lente érosion des dogmes religieux " [... ] au profit d'idées séculaires et hétérodoxes ". La franc-maçonnerie anglaise " moderne " apparaît dans ce contexte de libération de la pensée, entre l'atmosphère studieuse des sociétés savantes (Royal Society) et le bouillonnement intellectuel hétéroclite des coffee-houses londoniennes où se crée la première Grande Loge de Londres. En ce sens, on peut dire que la franc-maçonnerie moderne est bien davantage le produit du siècle anglais des Lumières que celui des anciennes corporations de maçons opératifs. Par franc-maçonnerie moderne, on entend celle qui, à partir d'une forme préexistante en Ecosse et Angleterre, se constitue sous une forme radicalement nouvelle plus qu'elle ne se crée, à Londres, en 1717 selon l'historiographie classique, mais plus probablement vers 1721-23 selon certaines avancées convaincantes de la recherche récente. On ne soutiendra pas dans ce travail que les francs-maçons anglais du début du XVIIIe siècle sont tous des satellites de la galaxie hétérodoxe - latitudinaires, déistes, antitrinitaires ou athées - mais à la lecture de certains articles des obligations du maçon inscrites dans les Constitutions d'Anderson (1723), qui soutiennent la pluralité des opinions religieuses, on n'est pas loin d'un libertinisme philosophique et érudit qui se développe rapidement en Angleterre et dont les deux points d'ancrage critiques sont "la morale et les dogmes chrétiens" . Le franc-maçon libertin, loin d'être interdit de loge, entend penser et agir par lui-même. Il ne renie pas d'emblée le christianisme, mais il commence à s'en éloigner.

10/2022

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Sciences politiques

L'Union européenne. Une maison bâtie sur le sable

Depuis les aurores de la philosophie, les penseurs se sont interrogés sur la nature des sociétés humaines et du sens qu'il fallait conférer à la coexistence des êtres humains dans la cité. Des tyrannies aux démocraties, des ploutocraties aux oligarchies, des colonies aux empires, la domination des hommes sur les hommes a pris beaucoup de formes et modelé beaucoup de servitudes. D'innombrables règnes et républiques se sont succédé dans le temps, ont atteint des apogées et se sont évanouis dans la décrépitude ou les catastrophes. Des sociétés de castes et de classes ont émergé, des régimes esclavagistes et féodaux, colonialistes et impérialistes ont soumis une bonne partie de l'humanité à des existences précaires, faméliques, indignes. A ce jour, le genre humain n'a pas trouvé une manière de vivre ensemble qui permettrait à tous — égalitairement — de se nourrir et de mener une vie modestement heureuse et exempte des soucis existentiels les plus élémentaires. La rapine de quelques-uns a servi de prétexte à une interprétation faussement darwiniste a de l'émergence des meilleurs, de la victoire des élites ", alors que le vrai darwinisme vise simplement une survivance des plus adaptés. Or, avec le brigandage actuel de ses ressources naturelles, l'espèce humaine risque, à plus ou moins courte échéance, d'arriver à une inadaptation totale, d'autant plus qu'elle se menace elle-même de stocks nucléaires incontrôlables et fatidiques. Il faut revenir sur nos pas et contempler, sans préjugés et rationnellement, les possibilités de transformer de fond en comble les prémisses et les condusions de notre vie en commun. C'est dans cette perspective que l'auteur a entrepris de soumettre les institutions européennes à une critique constructive. Au risque de devenir bientôt l'autopsie d'un cadavre, cette critique doit viser un changement complet de paradigme, une fondamentale re-construction de l'appareil. Les peuples d'Europe méritent de revenir à un siècle de lumière, à une vision de temps éclairés...

03/2021

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Religion

Confession et contrition dans le bouddhisme chinois du Ve au Xe siècle

Confession et contrition dans le bouddhisme chinois du Vè au Xè siècle Le bouddhisme, comme tout système religieux, accorde, dans ses pratiques une palce importante à la confession et à la contrition. Mais il les conceptualise autrement que dans les religions judéo-chrétiennes. Présentes, dès l'origine, dans le bouddhisme indien, c'est en Asie orientale (Chine et Japon), domaine dont traite ce livre, que la confession et la contrition ont connu le plus grand essor. Elles concernent d'abord la communauté monastique, où la "confession" (tch'an-houei) joue un rôle de purification ; c'est surtout un rite de déclaration et de repentance des transgressions des règles de conduite monastique. Les moines chinois érudits, se fondant sur des traités traduit du sanskrit et des langues de l'Asie centrale, ont établi un lien entre la notion de vacuité et la confession des péchés : première étape sur la voie du salut, cette dernière mène aussi au paradis des buddha. Mais, selon les auteurs chinois, la vraie confession, celle qui purifie jusqu'à la racine, est la méditation sur le sens réel du "péché" (tsouei), qui, comme tout autre phénomène corporel ou spirituel, n'est que vacuité. Cette compréhension philosophique de la confession n'étant accessible qu'à une élite, des rites de confession y ont été substitués pour le fidèle, qui manque d'expérience religieuse et de pénétration philosophique. Celui-ci, durant sa méditation-confession, demande l'aide des buddha et bodhisattva divinisés. La réponse se manifeste sous forme de "vision" (siang). Les formules de confession rituelle prononcées par les moines renvoient non à des péchés déterminés, mais à toutes les fautes, commises en tout temps (passé, présent, avenir) par soi-même et par autrui. Pour les bouddhistes laïques, les traités de confession mettent l'accent sur la foi dans le Buddha et sa doctrine. Certains rites sont collectifs : la masse des fidèles assiste aux rites dits de "confession" (tch'an-yi) célébrés par les moines. Les dévots acquièrent ainsi de bons mérites et l'assurance d'un avenir paradisiaque.

01/1994

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Historique

Molière Tome 2 : Le scandale Tartuffe

" Le Roi a ri, je l'ai vu ! " En 1664, Molière a déjà acquis une belle notoriété, notamment avec sa pièce L'Ecole des femmes. Mais le jour où il présente sa nouvelle création, Tartuffe, la protection du roi ne suffit pas à lui éviter les foudres de l'Eglise. Cette satire mettant en scène un faux dévot qui manipule la religion à ses fins, est vécue comme un intolérable blasphème. Les ecclésiastiques les plus rigoristes vont jusqu'à réclamer le bûcher pour le poète impie, et le roi, sous pression, se voit contraint d'interdire la pièce. Mais pour le dramaturge, il est hors de question de se laisser guider sa conduite, et encore moins sa plume. Ce combat pour la libre expression, Molière va le mener contre sa femme inquiète pour sa vie, une troupe divisée par son attitude jugée irresponsable, le tout sur fond de graves déboires financiers, et de trahison de son jeune protégé, un certain Jean Racine... En 2022 nous célébrons les 400 ans de la naissance de Molière. L'occasion de se replonger dans ses oeuvres avec cette BD qui fait peau neuve par rapport à d'anciennes lectures de l'affaire Tartuffe, cette comédie muselée en raison de pressions exercées par des extrémistes religieux. Ce thème fait étrangement écho à l'actualité, comme bien d'autres aspects de l'oeuvre de Jean-Baptiste Poquelin. Via une narration moderne de type The Crown, Vincent Delmas et Sergio Gerasi nous mènent au plus près des sentiments des personnages. Le lecteur côtoie un Molière au discours sans concession mais aussi l'artiste populaire et l'homme passionné par la nature humaine, qui a redéfini les contours de la comédie. Un biopic fascinant en trois actes, dont la narration juste et sensible jongle avec les temporalités pour dépeindre tout le génie et la complexité de la figure tutélaire de la Comédie-Française.

09/2022

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Généralités

Le labyrinthe des égarés. L'Occident et ses adversaires

Une guerre dévastatrice vient d'éclater au coeur de l'Europe, qui ravive les pires traumatismes du passé ; des menaces de cataclysme nucléaire sont constamment agitées, alors qu'on les croyait définitivement écartées ; un bras de fer planétaire se déroule, opposant l'Occident à la Chine et à la Russie... Il est clair qu'un bouleversement majeur est en train de se produire, qui affecte déjà notre mode de vie, et qui remet en cause les fondements mêmes de notre civilisation. Chacun en a conscience, mais personne encore n'a contemplé cette crise avec la profondeur de champ qu'elle mérite. Comment en est-on arrivé là ? Amin Maalouf remonte, dans ce livre, aux origines de ce nouvel affrontement entre l'Occident et ses adversaires, en retraçant l'itinéraire de quatre grandes nations : d'abord le Japon de l'ère Meiji, qui fut le premier pays d'Asie à défier la suprématie des nations " blanches " , et dont la modernisation accélérée fascina l'humanité entière, notamment les autres pays d'Orient, qui tous rêvèrent de l'imiter ; puis la Russie soviétique, qui constitua, pendant trois-quarts de siècle, une formidable menace pour l'Occident, son système et ses valeurs, avant de s'effondrer ; ensuite la Chine, qui représente en ce vingt-et-unième siècle, par son développement économique, par son poids démographique et par l'idéologie de ses dirigeants, le principal défi à la suprématie de l'Occident ; et enfin les Etats-Unis, qui ont tenu tête à chacun des trois "challengers" , et qui sont devenus, au fil des guerres, le chef suprême de l'Occident et la première superpuissance planétaire. L'ensemble de ces récits constitue une grande fresque historique qui éclaire, comme on ne l'avait jamais vu jusqu'ici, les enjeux des conflits en cours, les motivations des protagonistes, et les étranges paradoxes de notre époque. En exergue du livre, l'auteur cite cette parole si pertinente de Faulkner : "Le passé ne meurt jamais. Il ne faut même pas le croire passé".

10/2023

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Histoire des mentalités

Quelques lignes d'utopie. Pierre Leroux et la communauté des "imprimeux" (Boussac (1844-1848)

Entre narration historique et fictive, ce récit retrace la naissance, la vie et la mort de la communauté utopique des "Imprimeux" qui s'est développée autour de deux activités : une imprimerie, puis une ferme. Rassemblée autour de la figure de Pierre Leroux, cette association entre industrie et agriculture s'est développée dans une petite commune de la Creuse - Boussac - entre 1844 et 1848, et réunit pas moins de quatre-vingts membres à son apogée. Typographe, maçon, journaliste, mais aussi philosophe, homme politique et théoricien du socialisme, Pierre Leroux était l'ami de George Sand. En plus de lui dédier Spiridon, cette dernière le soutien financièrement dans son installation, pour l'aider à sortir de la précarité. En 1843, dans la foulée de l'obtention de son brevet d'imprimeur, il installe donc ses presses au sein d'un ancien hospice, où il fabrique des revues à l'image de ce siècle : politiquement effervescentes. Soucieux de convertir en acte sa pensée socialiste, il invité son frère - également typographe - à diriger l'imprimerie à ses côtés. Peu à peu se constitue une colonie de travailleurs basée sur l'autosuffisance et l'égalité salariale. Jusqu'à ce que la révolution de 1848 en sonne le glas : Pierre Leroux proclame la République, est élu maire de Boussac puis député de la Seine ; il quitte alors la Creuse, laissant l'imprimerie aux mains de ses camarades. Afin de reconstituer l'existence, aussi brève qu'intense, de la communauté des imprimeux, Ludovic Frobert met à contribution sa propre imagination pour compléter les matériaux historiques qu'il a rassemblés. Evoquant autant les petits que les grands évènements, l'aventure des idées que la réalité quotidienne, il redonne vie aux échanges, discussions et polémiques que cette cohabitation a fait naître. Il ravive le souvenir d'un homme dont les idées et l'oeuvre ont marqué ses plus illustres contemporains - dont Karl Marx et Jean Jaurès - mais dont l'image s'est peu à peu effacée.

11/2023

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BD tout public

Les champs d'azur Tome 1 : Les pionniers

Au début du siècle dernier, le ciel est un vaste champ mal connu qui fascine et effraie. Un espace infini qui attire les aventuriers romantiques, les têtes brûlées ou les colons pragmatiques. Mais quelles que soient leurs origines, leurs méthodes et leurs intentions, tous sont habités par la même ferveur. Hantés par une passion exclusive pour laquelle ils vont jouer leur fortune et leur vie. Les uns, venus de nulle part comme Théodore Fayard, sont dotés d'un instinct hors du commun pour tout ce qui touche au "plus lourd que l'air": Les autres, issus du monde mécanique comme Fernand Joliot, mettent au service de cette industrie naissante l'expérience acquise dans le vélo, la motocyclette ou l'automobile. De la rencontre entre ces deux hommes, aussi féconde qu'explosive, vont naître une firme et un clan. Une famille ballottée par les convulsions de l'Histoire et les haines internes. Une dynastie qui marquera le siècle autant qu'il la marquera. Théodore Fayard a dix ans lorsqu'il croise son destin. Ce qui se passe ce jour-là, tandis qu'une mauvaise chute l'a jeté au fond d'un ravin des Vosges, a la saveur des miracles. Avant même sa guérison, le jeune Théo n'a plus aucun doute sur ce qu'il fera de sa vie : il la consacrera à la conquête des airs. Durant la décennie suivante, il se fait abonner à l'Aérophile, étudie avec avidité tout ce qui concerne les machines volantes, puis commence à construire ses propres planeurs en modèle réduit. Et peu à peu grandit en lui le désir de fabriquer un véritable appareil, comme ceux des frères Wright ou du capitaine Ferber ; mais pour un fils de rien, sans appui et sans le sou, c'est un rêve inaccessible... à moins que d'autres fous d'azur, plus fortunés que lui, ne décident de conjuguer leur passion avec la sienne.

04/2010

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Poésie

Oeuvres poétique. Volume 2, La guerre civile (755-759), Edition bilingue français-chinois

Ce volume de l'oeuvre poétique de Du Fu (712-770) comprend 109 poèmes rédigés pendant la première phase de la guerre civile qui déchire l'Empire des Tang, du début de l'hiver 755 au début du printemps 759. Durant cette période, les deux capitales impériales, Luoyang et Chang'an, furent occupées et pillées par les forces rebelles du général An Lushan. L'empereur Xuanzong est contraint à la fuite en juillet 756, son départ provoquant l'effondrement du régime et la fin d'un âge d'or ; son fils, Suzong, prend les commandes de la résistance loyaliste et reconquiert la plaine centrale et les deux capitales en 757, au prix d'un lourd bilan humain. La rébellion se replie au nord et parvient à reconstituer ses forces, faute pour Suzong et son gouvernement d'avoir su profiter de leur avantage. En avril 759, l'armée impériale sera défaite à nouveau. Du Fu chante sur un mode épique la chute de l'Empire, la désolation des défaites, la précarité des grands et des humbles, et l'espoir de la reconquête. Sa voix, que les épreuves personnelles mûrissent, est à la hauteur de l'Histoire qui se déroule sous ses yeux : plusieurs de ces textes sont devenus, au fil des siècles, des monuments comparables aux plus belles pages des tragédies de Shakespeare ou des épopées de Victor Hugo. La restauration de l'ordre impérial en 758 n'apporte pas le réconfort attendu. Le sort s'acharne sur Du Fu qui est limogé de la Cour dans le cadre d'une purge qui touche ses protecteurs et ses collègues. Rétrogradé à un poste d'administrateur dans une préfecture, il constate l'écart entre son ambition politique et la réalité des désordres. Ses poèmes deviennent caustiques et dépressifs, car "quand le vent d'automne mugit dans le ravin, l'orchidée émeraude perd son fragile parfum... quand les honneurs l'emportent sur les mérites, au soir de la vie on connaît de sévères gelées".

01/2018

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BD tout public

Un autre regard Tome 2

Il y a toujours un moment dans les discussions entre femmes où l'on s'en remet aux dessins d'Emma, sur le ton de : "C'est exactement ce qui m'est arrivé." Après son formidable succès en librairie Un autre regard, cette bédéaste amateur revient sur le devant de la scène médiatique avec une BD, publiée sur internet, intitulée "La charge mentale". Elle y décortique ce qui pèse sur les femmes, contraintes d'organiser les tâches ménagères et leur éventuel partage. Sur Facebook, son histoire a été "likée" 76.000 fois, partagée 215.000 fois et commentée par 21.000 internautes. Des chiffres colossaux. Un article sur l'express.fr a été lu 1million 800000 fois le record depuis la création du site. J'ai été un peu dépassée par le succès de cette BD, je ne m'y attendais pas. J'ai eu du mal à répondre à tout le monde, alors que d'habitude, j'essaye de le faire, nous explique Emma. Je suis ravie que le sujet soit sorti du seul cercle féministe et que ça ait touché des femmes pas du tout engagées. Cela me donne de l'espoir pour la suite." Depuis plus d'un an, cette dessinatrice du dimanche livre ses réflexions sur des sujets sociaux et féministes à travers ces images naïves, postées sur son blog "Emma Clit" et sur Facebook, où elle a plus de 218.000 abonnés. Elle en a tiré la BD Un autre regard, parue au mois de mai aux Editions Massot. Dans ce nouvel album, suite du premier, on y trouvera des séquences féministes inédites qui évoquent les BD de la suédoise Liv Strömquist, sur la violence conjugale entre autre. Le point commun de ces situations, c'est qu'elle ne sont pas dues à la malchance, mais à une société qui maltraite certaines catégories de population." Sommaire Montrez moi ces seins que je ne saurais pas ne pas voir Fallait demander L'attente Travaille ! (Pourquoi ?) Détends-toi

11/2017

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Loisirs et jeux

Chi et la chasse au trésor

ESCAPE ! Sauras-tu t'échapper de ce livre ? A l'instar des "Escape Games" où l'objectif est de s'extirper d'un monde qui nous retient prisonnier, ce livre interactif offre au lecteur l'opportunité d'aider son héros préféré à s'échapper d'une situation périlleuse ou d'un danger ! Sans temps limite et ne nécessitant aucun matériel supplémentaire, l'aventure consiste ici à résoudre des énigmes adaptées à l'âge du lectorat pour avancer et, in fine, trouver l'une des sorties possibles. Qu'il s'agisse d'utiliser les bons objets, de décrypter un code ou encore de découvrir un passage secret, observation, déduction et esprit d'à-propos seront les meilleurs alliés des lecteurs et lectrices dans cette aventure non linéaire d'un nouveau genre. Chaque escape book est doté d'un tutoriel immersif qui plonge rapidement lecteurs dans les aventures de leurs héros. Une carte en couleur permet également de se repérer tout au long des recherches, et celles et ceux qui piétinent pourront même s'aider d'un carnet d'indices ! Ici, pas de solution clé en main mais au contraire une très grande liberté d'action avec juste ce qu'il faut de coups de pouce pour ne jamais rester bloqué. Escape ! Chi s'échappe du parc : Après l'appartement, Chi est ravie de découvrir le monde extérieur, avec son parc, ses jeux et... ses dangers. Parviendras-tu à l'aider à s'échapper de ce parc avant que la nuit tombe ? Ce seul livre te suffira pour t'amuser follement avec le plus mignon des chatons. Une aventure inédite à lire et à relire, à jouer seul ou à plusieurs ! Deux rabats avec : - Un plan détaillé pour te repérer - Des objets pour progresser dans l'histoire - Un carnet d'indices pour t'aider si tu es bloqué Difficulté : 1/3 Accessibilité : 3/3 Fidélité à l'univers : 3/3

11/2018

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Montagne

Le Destel, montagnes de Toulon. Escalade, randonnées, grottes & canyons

Idéalement situé entre Marseille et Toulon, entre proximité maritime et arrière-pays varois, le Destel, ce méconnu, passe ici pour un "Petit Verdon". Certes il n'en a pas la profondeur, ni l'ampleur, mais son cadre préservé, sauvage et quelque peu atypique pour la région a de quoi séduire, voire passionner. Il bénéficie du climat toulonnais avec ses hivers cléments et son record national d'ensoleillement. Les faces multiples de ses nombreux secteurs occupent la totalité des expositions possibles et permettent ainsi de jouer selon les saisons avec le soleil ou avec l'ombre. L'escalade y est possible toute l'année, même les jours de Mistral dont il est plutôt bien abrité. La grimpe y est incroyablement variée : en dalle murs raides ou fissures du 4c au 7c, ou dans ses nombreux dévers et grottes dont le Destel à le secret et qui permettent une escalade ultra sportive jusqu'au 8b. Le choix des voies est tout aussi complet puisqu'il va des couennes de 20m aux grandes voies de 200m ! Les randonnées sont nombreuses et ludiques, facilement combinables entre elles selon nos envies et nos possibilités. L'exploration des très nombreuses grottes, souvent habitées dès le Néolithique, parfois ornées, ajoute encore un attrait historique à ce lieu unique et passionnant. Le village médiéval d'Evenos qui domine le ravin et dont l'histoire est intimement liée à celle du Destel est à lui seul un but de visite. Enfin deux canyons, ludiques et faciles d'accès complètent la palette des activités. Notre ouvrage en quelques chiffres : 19 secteurs de couennes pour 270 longueurs ; 10 secteurs de Grandes voies pour 62 Itinéraires de 3 à 8 longueurs. Un total de plus de 800 longueurs à grimper ! 6 randonnées combinables entre elles pour faire des parcours sur mesure. 2 canyons, Une quinzaine de grottes ludiques ou historiques ; L'Histoire du Destel, d'Evenos et ses légendes ; 35 aquarelles Inédites ; 65 photos.

06/2019

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Littérature française

Un jour je m'en irai sans en avoir tout dit

Non pas suite mais peut-être complément du précédent roman, ce livre-ci se décline en trois parties et chacune correspond à une question ou à un constat que tout esprit un peu affuté pose. Un roman de société : "Tout passe." Nous vivons une époque de transition, les livres, la famille, les mœurs, les frontières, les monnaies jusqu'à la religion. Tout se sait puisque, par la Toile, chacun est immédiatement informé du sort de tous. Pour illustrer ce propos, se déroule une histoire sentimentale contemporaine où un bouddhiste milliardaire et communiste fait irruption dans une famille traditionnelle. Un roman d'amour : "Rien ne change." Un écrivain cherche sa voie et il ne s'en sort que par l'amour d'une femme, Marie. Il se donne à elle qui le rend à lui-même. L'amour est plus important que la littérature et que tout le reste. Il ne consiste pas à se regarder dans les yeux mais à regarder le monde ensemble. Le spectacle du monde entraîne leur étonnement et leur admiration, qui sont à la racine de toute connaissance. Le roman de société s'est changé en roman d'amour, qui lui-même va se changer en roman de l'univers. Un roman de l'univers : "Il y a au-dessus de nous quelque chose de sacré." Au grand-père - désormais classique - de l'auteur, à Pama le bouddhiste, à Marie, s'ajoute Dieu comme un des principaux personnages du livre. Car comment peut-on parler d'autre chose que de Dieu ? Suit une petite histoire de l'humanité par ceux qui l'ont pensée et faite : les philosophes et les scientifiques. Un combat s'est engagé entre Dieu et la science. La position de l'auteur, catholique et agnostique, est de laisser ses chances à Dieu. Ce livre est aisé et profond. On y retrouve ce qui a fait le succès des précédents ouvrages : la foi en la littérature, l'importance des sentiments, l'absence d'illusions, le goût du bonheur, la recherche de la vérité. Le tout comme soulevé par la grâce d'un style et d'une écriture ailée.

08/2013

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Littérature française

Murmure de la source. Chroniques

Entre 1980 et fin 2000, Georges Haldas a publié des chroniques mensuelles dans la revue Choisir. Rassemblées aujourd'hui en volume, elles composent un ensemble très cohérent dans sa diversité. Il en émane, comme l'écrit Jean Vuilleumier dans sa préface, un bonheur communicatif : à chaque entrée en matière, il semble que se ravive une énergie irrésistible, nourrie de gratitude allègre, celle même qui ressaisit le chroniqueur à son réveil. La réalité sensible exerce alors sur lui un attrait inépuisable, quelque forme qu'elle emprunte. A retrouver, d'une chronique à l'autre, les étapes d'un parcours de vingt ans, on vérifie le pouvoir, qui s'y exerce avec constance, de rendre signifiants les plus modestes composants du réel. Sous le regard qui les interroge passionnément, voici qu'ils révèlent leur richesse infinie. Et la mémoire venue au jour, à travers tant d'évocations, on se l'incorpore comme la sienne propre, tant il est vrai que l'écrivain ne part de ce qui lui est personnel que pour mieux rejoindre ce qui appartient à tous. A ce titre, nul doute qu'il réalise ici un souhait ancien : écrire un de ces livres d'heures pour lesquels il a toujours éprouvé une prédilection particulière. Des illustrations propres à chaque saison, suivant le déroulement des jours, où il semble que tout renvoie a un centre mystérieux. Ligne de force majeure dans l'ensemble des textes, la présence enfin du Christ et des Evangiles. Passant, au fil du temps, de l'écriture aux Ecritures, il advient désormais à Haldas d'aborder celles-ci comme l'émanation d'une réalité quasi tangible. Sous les espèces de l'eau vive, du pain qui se fait chair, du vin changé en sang de l'Alliance, le ciel vient habiter les réalités les plus humbles. La paix qu'elles recèlent demeure pourtant précaire... Cependant, parmi les ruines et les décombres, une graine " un peu folle " reste vivace . " Je continuerai à être cette petite graine tenace, qui ne veut rien entendre d'autre que sa germination obscure et souterraine en liaison avec les grandes énergies cosmiques, et cela qui est plus encore que ces énergies. A quoi il faut renoncer à donner un nom. "

05/2001

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Littérature française

Mes trois zèbres. Guitry, de Gaulle et Casanova

Alexandre Jardin a souvent raconté, de façon drolatique ou tragique, de quelle famille réelle il est issu. On connaît son père (le "Zubial"), son grand-père ("le nain jaune") ses oncles et tantes (très pittoresques), mais il revient à la charge en détaillant, cette fois, sa famille "imaginaire". Car Alexandre a, outre le merveilleux Pascal Jardin, trois pères selon l'esprit : Sacha Guitry, le Général de Gaulle et Giacomo Casanova. Ces trois-là balisent, selon lui, une France idéale, celle dont nous avons précisément, aujourd'hui, le plus urgent besoin. Il les convoque donc dans ce livre qui est, à la fois, une triple biographie, une autofiction, et un manifeste à l'usage de nos temps moroses. Guitry l'invite à jouer avec le réel ; de Gaulle lui apprend à le transformer ; Casanova lui révèle comment il convient d'en jouir. Sacha Guitry : cent anecdotes sur cet homme qui ne fit jamais de différence entre le monde et une scène de théâtre. Ses femmes, sa drôlerie, ses bons mots, son génie du quotidien, décuplés par la verve jardinesque, résume à lui seul la France dont rêve Alexandre : une France rieuse, ne prenant rien au sérieux, prompt à l'enchantement et à la rigolade profonde. De Gaulle : à travers lui, Alexandre Jardin ravive sa nostalgie d'un pays qui "verrait les choses en grand". Bien sûr, c'est surtout le Connétable de la guerre, et non le paravent du "gaullisme immobilier", qui est ici convoqué. Etre Français selon Jardin : avoir les pieds sur terre et la tête dans les nuages. Plus de De Gaulle à l'horizon, hélas. Casanova, le séducteur vénitien, dont la présence se justifie dans ce livre puisqu'il éprouva le besoin d'écrire ses "Mémoires" en français, lui enseigne, quant à lui, l'art de jouir de l'existence à chaque seconde. Giacomo est l'homme galant par excellence, pas sadique, le contraire d'un Don Juan, qui veut insuffler à son temps une science du plaisir sans laquelle toute civilisation s'étiole. Là aussi, anecdotes et métaphysiques brillantes sont au rendez-vous. Au final, ce livre fait du bien. On sort ragaillardi de sa lecture cavalcadante.

10/2013

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Indiens

Sitting Bull. Chef des Sioux hunkpapas

Seuls les Sioux qui ont connu Sitting Bull ont pu donner à Stanley Vestal les moyens de finaliser correctement, à leurs yeux, cette biographie, la biographie mère, historique et de terrain, grâce à laquelle d'autres auteurs - universitaires-de-bureau - jusqu'à nos jours, ont pu exister : le Vestal est le "livre-racine" sur Sitting Bull. Quand en 1926 Stanley Vestal rencontre de nombreux Sioux dans les réserves du Dakota, commence la gestation du premier grand livre sur les Indiens. Parmi les Lakotas avec qui il parle de son projet, Vestal retrouve les deux neveux de Sitting Bull : One Bull et White Bull dont la capacité à raconter les événements, à parler de leur oncle, contribuent de façon capitale à la réalisation de ce projet. Sitting Bull est né en 1831 au sein de la bande des Sioux hunkpapas. Dès 1865, les Américains commencent à entendre parler de lui. Après 1868 Sitting Bull émerge de plus en plus comme le leader des Indiens des Plaines que l'armée américaine aura à défier en priorité. De combats en combats, ses partis de guerre finissent par anéantir le 25 juin 1876, à Little Big Horn dans le Montana, le 7e régiment de cavalerie du général Custer. S'ensuivront la fuite au Canada puis le retour, en 1881, aux Etats-Unis où, après quelques tours de piste dans le Wild West Show de Buffalo Bill, Sitting Bull sera assassiné le 15 décembre 1890 dans la réserve de Standing Rock, Dakota du Nord, par un membre de la police indienne au service de l'armée. Quatorze jours plus tard, le 29 décembre, près de 350 Sioux, essentiellement miniconjous et hunkpapas, dont un grand nombre de femmes et d'enfants, trouvent la mort à Wounded Knee sous le feu de la soldatesque américaine qui se livre à un véritable carnage. Walter Campbell dit Stanley Vestal, 1887-1957, a grandi dans l'Oklahoma. Ses camarades d'enfance sont alors cheyennes et arapahoes. Après plusieurs années à Oxford et plusieurs autres livres sur les Indiens, il devient professeur d'expression écrite à l'université de l'Oklahoma.

02/2022

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Beaux arts

Bruegel

Récemment, la redécouverte extraordinaire, en Espagne, d'un tableau perdu de Pieter Bruegel l'Ancien (vers 1525-1569) a fait l'effet d'une bombe et a ravivé l'intérêt que le public porte à ce grand peintre flamand. Cette oeuvre a subi les outrages du temps et est encore en restauration au Prado. Célèbre pour ses descriptions amusantes de paysans, de paysages de toutes saisons et de tableaux à la façon de Bosch, Bruegel a également créé de nombreuses peintures consacrées à des thèmes religieux. Après une carrière de plus de vingt ans de dessinateur et de peintre, il se fit un nom dans la "capitale du capitalisme", Anvers, le centre du commerce international et le leader du marché de l'art. Cet ouvrage examine tout l'ouvre de Bruegel alors même que sera présentée une foule de peintres flamands de sa génération qui ont coopéré avec Jérôme Cock, son éditeur de gravures. Bruegel est ici confronté non seulement avec ses rivaux d'Anvers, mais aussi avec les peintres qui l'ont inspiré, de loin ou de près, comme Joachim Patinir, Rogier van der Weyden ou Jérôme Bosch. Le contexte historique dans lequel Bruegel a vécu est longuement décrit : c'était en effet une époque de troubles religieux intenses opposant le roi d'Espagne, le catholique Philippe II, aux calvinistes naissants. L'iconoclasme de 1566 fut un des détonateurs qui allait engendrer la fameuse Révolte des Gueux ou Guerre de Quatre-Vingts Ans. Bruegel ne fut évidemment pas indifférent à ces événements, qu'il a "discrètement" retranscris dans sa peinture, n'osant pas dénoncer clairement les abus du pouvoir tant était grand le risque de poursuites et de représailles sévères. Les historiens de l'art trouveront certainement dans ce livre un nouveau point de vue sur l'oeuvre du peintre qui éclairera certaines de leurs conceptions, mais il s'agit ici d'aller également à la rencontre d'un public plus large qui découvrira, ou redécouvrira avec plaisir les facéties, les symboles, les scènes paysannes qui ont permis à Bruegel de faire un portrait sans faille de la condition humaine.

09/2011

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Pédagogie

Plurilinguisme, francophonie et formation des élites à Madagascar (1795-2012). De la mixité des langues

Les crises qui affectent le champ éducatif prennent souvent racine dans le rapport des hommes à leur identité. S'il en est ainsi dans les espaces francophones du Sud, et dans le cas particulier de Madagascar, examiner les langues et la formation à leur enseignement pourrait aider à la compréhension d'un tel rapport à travers la prise en compte du curriculum. Objet à multiples facettes et qui concentre les valeurs et normes de référence véhiculées par les projets de société, le curriculum implique en effet l'observation de situations linguistiques et socioculturelles marquées par des phénomènes d'hybridité dès l'ère (pré-) coloniale. La prévalence de modèles dits d'exception, hérités de contacts avec la France et la Grande-Bretagne constitue également, depuis l'indépendance, une autre caractéristique non négligeable de la mixité dans ce domaine sensible de l'histoire de l'éducation. Cet ouvrage met ainsi en évidence l'évolution des schémas de coprésence entre le malgache, l'anglais et le français, tels qu'elle apparaît dans les dispositifs mobilisés au sein d'établissements spécialisés depuis la fin du 18e siècle. Sont abordées, de ce fait, la nature et la place de la recherche curriculaire comme facteurs clés de changement dans un pays qui connaît différentes formes déterminantes de mondialisation entre 1795 et 2002. Avec l'entrée dans le système LMD, le débat récurrent autour de modèles alternatifs prend de nouvelles formes qui restent à interroger. La présente analyse développe une série d'enquêtes portant sur des actions effectuées en matière de formation initiale, continue et doctorale. Adoptant une perspective diachronique, elle prend en compte les modifications paradigmatiques qui concernent la formation à l'excellence à tous les niveaux, depuis la gouvernante éducative à la construction et l'évaluation des parcours d'apprentissage dans les trois langues, en lien ou non, sans négliger les représentations des acteurs. Au-delà de la lente émergence d'une didactique du plurilinguisme et des conflits ou tensions qui l'accompagnent, c'est la prise en charge de besoins immenses et variés par les politiques linguistiques qui est questionnée. Il y va du développement et du devenir des systèmes éducatifs en présence dans la zone Afrique australe et océan Indien.

12/2013

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Littérature étrangère

La saga de Mèmed le Mince

Mèmed est le premier cycle romanesque de Yachar Kemal, dont l’écriture l’a occupé pendant plus de trente ans. Le tome I a été publié en turc en 1955, le II en 1969, le III en 1984, le IV en 1987. Les lieux, les personnages et leur psychologie s’enracinent directement dans l’enfance de Kemal, né dans une tribu turkmène, dans une famille où l’on rencontrait aussi bien des bardes qui célèbrent les hauts faits des vivants et des morts et la splendeur de la nature que des bandits d’honneur qui avaient « pris le maquis », brigands qui serviront de modèles au personnage de Mèmed. La mère de Mèmed est une jeune veuve et l’enfant travaille dur dans les champs de coton, dont il revient le soir tout ensanglanté par les chardons qu’il doit arracher, pour assurer leur survie. L’agha local, un de ces paysans parvenus et sans scrupule qui ont les pleins pouvoirs sur les faibles, s’en prend à ces deux êtres sans défense. C’est là que la révolte de Mèmed prend racine et c’est ce qui fait de lui un bandit au grand coeur réfugié dans la montagne. Sa révolte ne fera que croître au cours de nombreux épisodes, dont le principal est l’amour passionné et partagé de Mèmed pour Hatché, la jeune fille qu’il enlèvera au mépris des plans de mariage décidés par l’agha. L’argent volé aux paysans, la corruption, les trafics en tout genre, l’arbitraire, l’avidité, voilà contre quoi Mèmed va lutter tout au long de cette épopée dont les rebondissements trouvent leurs sources dans la ruse et la cruauté des accapareurs de terres qui dépouillent une population sans défense, mais aussi sans courage. Le bandit d’honneur qu’est Mèmed sauve parfois la vie des faibles, plus souvent encore leur honneur et leurs droits en usant de ruse, de violence et de meurtre. Si le terreau de l’enfance est la première source de Mèmed, une grande culture littéraire a permis à Kemal d’en opérer la transformation en chef-d’oeuvre épique.

04/2011

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Beaux arts

Fugues

Fuguer n'est pas une mince affaire. Il peut s'agir de fuir son domicile ou d'entreprendre une escapade sans conséquence. La fugue est également, bien sûr, une écriture musicale. Singulièrement, la suite des dessins de Marie Mirgaine apporte sa pierre à l'édifice que constitue cette longue et savante histoire de la fugue. Comme en musique, effectivement, les créations de Marie Mirgaine ont la rigueur d'une suite d'imitations ouvrant la voie à l'alternance d'un thème qui s'enchaîne à travers la reprise (comme on le dit d'un canon pour le chant) : reprise et répétition de couleurs, de formes et d'impulsions articulées les unes aux autres. Ainsi se consitutent des dynamiques, des trajectoires où chaque nouveau mouvement des personnages en fuite (en fugue) reprend certains aspects des précédents pour obtenir pleinement l'accomplissement de ses propres énergies. Il y a même là une sorte d'ardeur, on pourrait dire, ce qui ne saurait nous étonner, si l'on songe un instant à la racine de ce mot fugue, de l'italien fuga, dont l'une des variantes : foga, a produit le mot fougue. Et plus encore : la fugue fait également écho aux notions de jointures et d'ajustements, agencement ou combinatoire de parties, le propre même, à bien y regarder, des compositions dessinées de Marie Mirgaine dont la technique, comme elle l'explique elle-même, est d'ajuster, d'organiser, en les superposant les uns aux autres, des morceaux de papier de toutes espèces. A n'en pas douter, il s'agit donc ici d'un art (cet ars, cette habilité, cette technique) dont la signification repose en son fond sur les notions d'assemblage et d'organisation. D'un art dont l'objet, peut-être, serait d'échapper par la fugue (la fuite vers nulle part) à l'immobilité, au poids cadavérique de la mort même, pour mieux lancer un hymne à l'impulsion, à la poussée de la vie, dont le rythme relèverait à la fois de la pulsion d'un choeur et du battement du coeur.

04/2019

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Fantasy

L'Age de la folie Tome 2 : Le problème avec la paix

Ancienne reine des affaires à Adua, Savine dan Glokta a tout perdu lors des émeutes de Valbeck. Sa fortune, son flair et sa réputation... Il ne lui reste plus que son ambition et une solide absence de scrupules. Pour un héros de guerre comme Leo dan Brock, la paix est une source d'ennui et de frustration. Mais avant de repartir au combat, il lui faut forger des alliances... et la diplomatie n'est pas son fort. Pendant ce temps, son amie Rikke lutte pour maîtriser son don maudit - avant qu'il finisse par avoir sa peau. Fraîchement couronné, Orso doit avant tout se garder des coups de poignard que lui réservent ses " partisans ". Sans pour autant négliger ses ennemis désireux de libérer le peuple de ses chaînes, les nobles, concentrés sur leurs intérêts privés, ou encore les créanciers qui l'attendent au tournant de la dette. L'ancien temps est mort et ses monarques avec. Les nouveaux découvriront vite que rien n'est éternel. Ni les pactes, ni les allégeances... ni la paix. La nouvelle trilogie de Joe Abercrombie, située dans le même univers que La Première Loi et Terres de sang. " Des batailles violentes et viscérales, une action brutale, un rythme frénétique : Abercrombie accumule les trahisons, les renversements d'alliance et les coups de théâtre. Son meilleur livre à ce jour. " George R. R. Martin " Ces livres sont bons, vraiment très bons. Ils m'ont littéralement happé... un univers parfaitement construit et des personnages fascinants. " Patrick Rothfuss " Le ton morbide, drôle et impitoyable de cette Fantasy sombre et adulte n'est pas sans rappeler celui de Iain Banks. " Lev Grossman, Time Magazine " Abercrombie écrit de la Fantasy comme personne d'autre. " The Guardian " Joe Abercrombie a créé un univers qui tient la comparaison avec ceux de George R. R. Martin en termes de drame, d'intrigues politiques et, bien entendu, d'effusions de sang. " SciFiNow " Abercrombie saupoudre d'humour noir les moments d'action sanglante. Il compose une histoire où la nature humaine profonde, mélange de ténèbres et de lumière, est dépeinte avec une grande finesse. " Publishers Weekly

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Fantasy

L'âge de la folie Tome 2 : Le problème avec la paix

Ancienne reine des affaires à Adua, Savine dan Glokta a tout perdu lors des émeutes de Valbeck. Sa fortune, son flair et sa réputation... Il ne lui reste plus que son ambition et une solide absence de scrupules. Pour un héros de guerre comme Leo dan Brock, la paix est une source d'ennui et de frustration. Mais avant de repartir au combat, il lui faut forger des alliances... et la diplomatie n'est pas son fort. Pendant ce temps, son amie Rikke lutte pour maîtriser son don maudit - avant qu'il finisse par avoir sa peau. Fraîchement couronné, Orso doit avant tout se garder des coups de poignard que lui réservent ses " partisans ". Sans pour autant négliger ses ennemis désireux de libérer le peuple de ses chaînes, les nobles, concentrés sur leurs intérêts privés, ou encore les créanciers qui l'attendent au tournant de la dette. L'ancien temps est mort et ses monarques avec. Les nouveaux découvriront vite que rien n'est éternel. Ni les pactes, ni les allégeances... ni la paix. La nouvelle trilogie de Joe Abercrombie, située dans le même univers que La Première Loi et Terres de sang. " Des batailles violentes et viscérales, une action brutale, un rythme frénétique : Abercrombie accumule les trahisons, les renversements d'alliance et les coups de théâtre. Son meilleur livre à ce jour. " George R. R. Martin " Ces livres sont bons, vraiment très bons. Ils m'ont littéralement happé... un univers parfaitement construit et des personnages fascinants. " Patrick Rothfuss " Le ton morbide, drôle et impitoyable de cette Fantasy sombre et adulte n'est pas sans rappeler celui de Iain Banks. " Lev Grossman, Time Magazine " Abercrombie écrit de la Fantasy comme personne d'autre. " The Guardian " Joe Abercrombie a créé un univers qui tient la comparaison avec ceux de George R. R. Martin en termes de drame, d'intrigues politiques et, bien entendu, d'effusions de sang. " SciFiNow " Abercrombie saupoudre d'humour noir les moments d'action sanglante. Il compose une histoire où la nature humaine profonde, mélange de ténèbres et de lumière, est dépeinte avec une grande finesse. " Publishers Weekly

01/2022

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Critique littéraire

Lettres. Tome 1, 1929-1940

Figure emblématique de la littérature du XXe siècle, Samuel Beckett est avant tout connu et reconnu pour sa prose et son théâtre. Ce premier volume de lettres qu'il écrivit de 1929 à 1940 nous offre un portrait personnel et vivant de l'écrivain qui fut également un grand épistolier. Après avoir été lecteur d'anglais à Paris à l'Ecole normale supérieure, il revient à Dublin pour enseigner à Trinity College, et démissionne au bout d'un an et demi, retourne ensuite à Paris, avant de gagner Londres, où il suit une psychanalyse à la Tavistock Clinic. Il relate son voyage à travers l'Allemagne entre 1936 et 1937 avant de s'installer de nouveau à Paris jusqu'à l'aube de la Seconde Guerre mondiale. Au fil des années, la genèse, souvent difficile, de ses premières oeuvres apparaît : son essai sur Finnegans Wake de Joyce, son étude sur Proust, son recueil de nouvelles Bande et sarabande, ses poèmes rassemblés dans Les os d'Echo et autres précipités, son premier roman Murphy. On découvre l'importance de sa relation avec Joyce et l'immense influence de celui-ci sur son oeuvre. Une familiarité frappante se dessine avec la littérature européenne, notamment avec les oeuvres de Dante, Goethe, Racine et Proust. Beckett révèle dans ses lettres un gons prononcé pour la peinture exposée dans les grands musées européens. Ce document remarquable nous présente un auteur naviguant sans effort entre l'anglais, le français, l'italien et l'allemand, jouant sans cesse avec les possibilités des langues, pratiquant un humour parfois féroce, écrivant dans un idiome à la fois polyglotte, encyclopédique et intertextuel. Mais un Beckett plus intime transparaît également : jeune écrivain à la recherche d'un éditeur essuyant de nombreux refus, il confie ici son obsession de la maladie et de la déchéance physique, tout en démontrant sa fidélité en amitié. Ce premier volume sera suivi de trois autres tomes offrant au lecteur une vision unique sur soixante années d'écriture (1929-1989) d'un grand auteur qui obtint le Nobel en 1969. L'ensemble de cette correspondance sera publié aux Editions Gallimard.

05/2014

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Beaux arts

Venus d'ailleurs. Peintres et sculpteurs à Paris depuis 1945

“Le seul trait qui soit commun à ces artistes, c’est d’avoir un jour désiré Paris, d’y avoir fait œuvre, et de lui être resté, d’une manière ou d’une autre, profondément attaché. Ce sont des êtres de conviction et d’expérience auxquels Martine Franck rend visite. Leur apparence pourrait sembler ordinaire s’ils n’étaient pas totalement habités par le projet qui inspire leur vie. La photographe sait capter, pour chacun, ce qui fait signe : le regard, le langage des mains qui trahissent l’inquiétude ou le jeu qui est au cœur de toute œuvre (…).Certains de ces portraits affirment le vertige d’un éphémère éternel et toujours inattendu, comme ceux de Rebecca Horn ou de Yaacov Agam ; une violente détermination face à un réel qui s’impose pour Avigdor Arikha ou Raymond Mason ; la méditation de Lee Ufan sur l’acte de peindre, ou celle de Zoran Music face à la mémoire d’une humanité perdue. Martine Franck capte aussi bien Antonio Seguí, confondu dans l’alignement anthropomorphe de ses urnes funéraires précolombiennes, que la farce proliférante des créatures fictives qui semblent cerner Erró. Elle saisit l’acuité du regard de Vladimir Velickovic ou le défi de Dado face à la mort. Dans l’une de ces images, Fermín Aguayo, jeune encore, est atteint par la maladie et l’on comprend que sa fin est proche. En acceptant de se livrer au portraitiste, le modèle propose ou accepte la pose qui pourra le caractériser. Au-delà de cette première approche, Martine Franck sait surprendre chez Léonor Fini, Valerio Adami, Gao Xingjian, Christian Jaccard, Judit Reigl ou Barthélémy Toguo des attitudes simples, éternelles, qui composent autant de figures emblématiques de l’inquiétude du créateur. On y découvre rarement la nostalgie du pays perdu et l’évocation directe des aléas de l’existence comme chez Oscar Rabine. C’est sans doute l’intelligence d’un parcours accompli qui domine cette galerie de visages habités, mais aussi la modestie devant les surprises du destin, la lumière d’un entendement d’enfance ou d’une nostalgie surmontée, une ultime vivacité, le pétillement d’un regard qui affirme un possible avenir.”Germain Viatte

09/2011

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Sciences politiques

La revue internationale et stratégique N° 116, Hiver 2019 : Une justice pénale internationale encore à venir

Dans les années 1990, la création de tribunaux pénaux ad hoc (ex-Yougoslavie, Rwanda) et l'adoption du Statut de Rome instituant la Cour pénale internationale (CPI) avaient fait naître de nombreux espoirs concernant l'émergence d'une justice pénale internationale et la lutte pour mettre fin à l'impunité des individus auteur des crimes les plus graves à l'échelle internationale. Depuis lors, le mode de fonctionnement de la CPI (difficultés du bureau du procureur à enquêter, faiblesses des pratiques d'investigation, etc.), les actions adoptées et les décisions rendues ont fait l'objet de nombreuses critiques, tant de la part de certains Etats que de certaines organisations de défense et de protection des droits humains, qui y ont vu, pour les uns, un acharnement contre les pays africains et une atteinte à la souveraineté des Etats, et, pour les autres, un renoncement à punir les crimes sous sa juridiction : volonté de punir certains dignitaires pour les uns, incapacité à punir les auteurs des crimes les plus graves pour les autres ; justice de vainqueurs et instruments aux mains des grandes puissances pour d'autres encore. L'acquittement de Laurent Gbagbo par la CPI en janvier 2019 a mis en lumière ce que d'aucuns appellent les errements ou les limites de cette institution. Les commentaires qui ont suivi la décision de la CPI ont ainsi ravivé et renforcé les critiques contre l'institution au point de la voir parfois remise en cause, ce dont atteste par exemple la multiplication récente du nombre d'Etats se retirant du Statut de Rome. Toutefois, derrière ces critiques tous azimuts, et pour certaines justifiées, pointe une autre problématique, celle de la remise en cause de la légitimité d'une justice pénale internationale. Ce qui se joue, dès lors, n'est pas seulement la question de l'efficacité de la CPI, mais aussi celle de la légitimité de l'idée même d'une justice pénale internationale. Indirectement, il semblerait que cette dernière se trouve délégitimée et affaiblie. Le dossier tentera d'apporter un éclairage à cette problématique en évaluant les critiques, en offrant des perspectives d'action et en défense d'une justice pénale internationale peut-être encore à venir.

12/2019