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Religion

Origène. Sa vie et son oeuvre

De son vivant comme depuis dix-sept siècles, loué par les uns, attaqué par les autres, Origène est l'un des écrivains qui ont suscité le plus de controverses et, de nos jours, le plus d'études. Pourtant, s'il existe bien des monographies utiles sur sa doctrine, aucune étude d'ensemble sur l'homme et son oeuvre, conduite avec les ressources de la critique moderne, n'a paru depuis cinquante ans. Ce premier tome répond donc à un besoin réel en reprenant à la base toutes les sources qui nous informent sur Origène. C'est ainsi qu'on y trouvera une étude approfondie de l'Histoire ecclésiastique d'Eusèbe, de sa méthode, de sa chronologie, puis un examen des informations données par Porphyre, Epiphane, Jérôme, Palladius et d'autres. Vient ensuite une analyse de la liste des oeuvres d'Origène que Jérôme nous a transmise : d'où vient-elle, quelles transformations Jérôme lui a-t-il fait subir et que reste-t-il aujourd'hui de cette oeuvre immense ? Parmi les oeuvres d'Origène, l'auteur a choisi d'étudier trois séries d'ouvrages moins connus : les trois Commentaires des psaumes souvent confondus par les historiens, les Stromates, dont il a découvert une longue citation méconnue, enfin les Hexapies, question difficile autant qu'importante pour l'histoire du texte biblique : il établit notamment qu'Origène a composé cet ouvrage à partir d'une synopse juive. Puis il reprend la question de la chronologie. Des indices qui n'avaient pas encore été relevés permettent de dater presque toutes les oeuvres d'Origène et les principaux événements de sa vie. Après avoir jeté ces bases, le livre peut enfin esquisser une biographie d'Origène. Cette étude n'intéressera pas seulement les spécialistes d'Origène, mais elle sera nécessaire à tous ceux qui travaillent sur Eusèbe, Epiphane, Jérôme et sur l'histoire de la Bible. Le tome II donnera l'édition du traité inédit d'Origène "Sur la Pâque" retrouvé dans un papyrus de Toura. Un autre tome sera consacré à l'école d'Alexandrie, aux maîtres d'Origène, et à la genèse de sa doctrine.

01/1977

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Energie

Paysages et énergies. Une mise en perspective historique

En avons-nous conscience ? Nos paysages, en France comme ailleurs dans l'Europe et dans le monde, sont imprégnés d'énergie. Les hautes éoliennes qui fleurissent dans les champs depuis vingt ans n'en sont que les manifestations les plus visibles. Les barrages hydroélectriques, les centrales nucléaires, les terminaux pétroliers et gaziers, le charbon, ont entièrement façonné le cadre et le mode de vie de régions entières, recréant des reliefs, des sols et des milieux, faisant surgir des usines et des villes, traçant des voies ferrées et des routes. Quant aux moulins à eau et à vent qui ont précédé les révolutions industrielles, ils ont intensément redessiné les bords de rivières, les silhouettes des collines et même les remparts des villes pendant des siècles. A ces paysages de la production s'ajoutent ceux du transport et, plus prégnants encore, ceux de la consommation : ils ont été profondément remodelés par la quantité d'énergie fossile et fissile consommée depuis soixante-dix ans : lignes et postes électriques, routes et autoroutes, boulevards et rocades, hypermarchés et zones artisanales, champs agro-industriels et sites touristiques de masse... sont l'expression tangible de notre rapport à cette énergie profuse et pas chère, qui nous permet de nous déplacer et de consommer sans compter - ou presque. L'histoire des relations entre énergies et paysages reste cependant méconnue. Cet ouvrage propose d'en esquisser une dans la longue durée : d'abord en bousculant certaines idées reçues et en révélant quelques écueils, car pour paraître évidente, une telle histoire est tout sauf un long fleuve tranquille qui nous ferait passer des forces naturelles aux énergies fossiles et à la fée électrique ; ensuite en faisant halte dans une dizaine de territoires répartis à travers la France, de façon à montrer comment cette relation entre énergie et paysage s'est nouée et a évolué au fil du temps. Ces mises en perspective révèlent à quel point la transition énergétique du XXIe siècle ouvre un nouveau chapitre de cette histoire passionnante avec un redoutable défi : réinventer un paysage énergétique désirable du quotidien pour mieux réduire nos consommations et produire sainement. Cet ouvrage vient opportunément offrir un éclairage aux débats souvent passionnés relatifs au paysage.

06/2021

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Biographies

L'énigme Jean Marquès-Rivière

Cet ouvrage se présente comme la première enquête sur l'auteur Jean Marquès-Rivière (1903-2000) qui fut un acteur de premier plan de la franc-maçonnerie (puis son pourfendeur zélé au sein du Service des Sociétés Secrètes), mais aussi un diffuseur de la pensée théosophique, du spiritisme, de la fraternité des Polaires, du bouddhisme, de la magie tibétaine et de nombreuses expressions liées à l'enseignement du Yoga. Son parcours spirituel très dense et ses engagements politiques extrêmes mettront en lumière la complexité d'un homme, au parcours personnel ponctué de trahisons et de reniements successifs. Qui était-il réellement ? Un esprit bicéphale, capable du meilleur comme du pire. De l'aimable conférencier de la rue Copernic au collaborateur vénéneux, cet "esprit épris de curiosité" du départ, tourné résolument vers la culture asiatique, attiré par les secrets d'une époque ouverte aux mondes fantasmés de l'ésotérisme, sera ensuite bousculé puis emporté par la guerre, au gré d'une expression martiale qu'il ira nourrir de son antimaçonnisme obsessionnel et de son admiration pour Hitler. Une fracture idéologique correspondant à la France occupée dans laquelle il se compromettra en s'incarnant en fanatique, jusqu'à sa condamnation à mort par contumace vécue comme une injustice, sorte de damnation indélébile. Cette biographie ne relève pas de l'hagiographie, ni à contrario d'un essai à charge, elle s'efforce de mettre en lumière des éléments historiques souvent inédits, sans pour autant chercher à le dédouaner de ses actes. Son existence se conjugua au pluriel, derrière une multiplicité de personnalités imbriquées les unes aux autres. L'approche chronologique retenue dans cet essai s'appuie notamment sur de nombreux articles de presse, permettant de l'esquisser au fil d'une actualité française dans laquelle son statut ne cessera d'évoluer, passant de la "une des gazettes" à la disparition totale. C'est dans ce vide, cette sorte d'évanouissement temporel qu'il me fallait m'aventurer, pour découvrir un homme complexe se dissimulant derrière une douzaine de pseudonymes, comme autant de vies secrètes aujourd'hui dévoilées.

09/2021

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Religion

HISTOIRE DES RELIGIONS ET DESTIN DE LA THEOLOGIE. Volume 3

Théologien, historien, philosophe, sociologue et homme politique libéral, Ernst Troeltsch (1865-1923) fait partie du groupe des théologiens protestants allemands appelé " Ecole de l'histoire des religions ". Revendiquant l'héritage de Kant et de Schleiermacher, proche de Max Weber et du néo-kantisme de l'Ecole de Bade, Troeltsch est le théoricien classique du néo-protestantisme. Surtout connu en France comme sociologue de la religion, il est redécouvert aujourd'hui comme philosophe et théologien, éclipsé un temps par Barth, l'existentialisme et Heidegger. Les huit essais rassemblés ici sont écrits à l'horizon d'une réflexion sur le religieux marquée par les sciences humaines et sociales et par une conscience accusée de la pluralité des formes de la religion. Troeltsch y dessine un programme qui inscrit délibérément la théologie dans une perspective historique, tout en s'efforçant d'articuler approche empirique et interrogation touchant les jugements de valeur. Il récuse ainsi toute tentative pour faire valoir un domaine théologique réservé : non seulement le christianisme n'est pas la religion dans sa forme achevée ou " absolue ", mais les tentatives pour déterminer une " essence " du christianisme par-delà ses inscriptions socioculturelles diverses devront également être refusées. En désenclavant la réflexion théologique, Troeltsch oblige à redéfinir son objet et son statut : elle ne sera plus explicitation du croire, mais devra esquisser une théorie du christianisme précisant le statut, la fonction et les limites du religieux dans une modernité marquée par la diversification des instances de rationalisation et de légitimité. Ce faisant, son propos tranche avec les discours théologiques dominants dans la seconde moitié du XXe siècle, tant en protestantisme qu'en catholicisme. Et il ouvre à nouveau la question d'une pertinence sociale et culturelle du religieux et du théologique. A l'heure où les paradigmes modernes se trouvent en profonde interrogation sur eux-mêmes et où la question religieuse fait retour - peut-être pour le meilleur mais souvent pour le pire -, la lecture de Troeltsch peut apporter une contribution bienvenue à un ensemble de questions parmi les plus centrales de notre temps. Publiés pour la première fois en français, les textes présentés ici sont accompagnés d'un important appareil de commentaires historiques aidant le lecteur à reconstituer le contexte et la genèse des débats en cause.

09/1996

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Histoire et Philosophiesophie

Les raisons de la fiction. Les philosophes et les mathématiques

Ce livre marque le bilan de plus de deux décennies de recherches effectuées au croisement de divers secteurs des mathématiques, des philosophies anglo-saxonnes modernes et contemporaines, et de la psychanalyse ; il est sous-tendu par une enquête plus générale sur la possibilité de construire aujourd'hui une théorie des fictions en accordant à cette dernière la valeur fondatrice qu'un grand nombre de philosophies paraissent avoir perdue (à commencer par le kantisme et la phénoménologie). Plusieurs fils sont entrelacés. Le premier consiste en une approche résolument " empiriste " des mathématiques ; cette conception, qui vise à secouer le joug d'une attitude a prioriste, pour ne pas dire innéiste, très généralement et spontanément adoptée en la matière, aboutit à accorder un rôle essentiel à la notion de fiction. Cette carte " fictionaliste ", avancée par Aristote et rénovée plus récemment par l'utilitarisme, semble ne jamais avoir été jouée comme il convenait ; en raison des échecs relatifs des diverses philosophies des mathématiques qui se sont disputé le terrain jusqu'à ce jour, il est tenté ici de relever cet héritage, fascinant mais délaissé. Le deuxième fil conducteur de l'ouvrage est celui d'un " psychologisme " délibéré et avoué : il s'agit d'ouvrir sur les aspects affectifs, dynamiques et économiques qui sous-tendent les efforts logiques et démonstratifs des mathématiciens. Ces recherches, quand elles sont esquissées, paraissent encore " échapper " au philosophe, au penseur, au psychologue même, quand ils ne les dénoncent pas par principe. Il est temps d'attirer l'attention sur le travail particulier des schèmes à l'œuvre en toute démonstration. Le troisième fil met l'accent sur un certain type de pensée technique, qui mène son chemin aveuglément et symboliquement ; mais non pas sans pensée. Valéry disait : " Il n'y a de science que des actes. Tout le reste est littérature ". Le présent livre, variation sur la pensée active des mathématiques, n'en néglige pas pour autant " le reste ", puisque la théorie des fictions proposée ne sépare les concepts ni de ce qu'il est convenu d'appeler, fallacieusement d'ailleurs, le " contexte ", ni des schèmes dont l'auteur a cherché à établir qu'ils sont communs aux mathématiques et à la littérature.

09/2004

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Littérature française

L'Assemblée nationale et moi

THierry Laget a pratiqué, pendant un quart de siècle et dans l’un des hauts lieux supposés de la joute oratoire et du discours, l’hémicycle de l’Assemblée nationale, l’art de se taire que célébrait l’abbé Dinouart. Cet exercice a eu pour corolaire un don de l’observation qui tend à prouver que, des deux bouts de la lorgnette, le petit est parfois le bon. Acteur de la vie politique — à son corps défendant —, détenteur de nombreux secrets d’État, il a préféré tout oublier pour se concentrer sur des questions que personne avant lui n’avait osé aborder : à quoi ressemblent et à quoi servent les chaussettes des ministres et des députés ? qui croise-t-on à trois heures du matin dans les couloirs du Palais-Bourbon ? quelle langue parlent exactement les parlementaires ? pourquoi n’a‑t-on pas purifié l’hémicycle après que des nazis l’eurent profané en 1940 ? quel est le rôle des machines dans l’activité législative ? peut-on établir un lien entre les circonscriptions, les fromages et leurs représentants ? les rapporteurs généraux du budget auraient-ils de superpouvoirs ? comment le silence peut-il survenir dans le temple de la parole ? quel est le destin de l’individu confronté à la loi de la foule ? 


Esquissées, en quelques traits d’une langue aux subtilités, reconnaissons-le, plutôt aristocratiques, nous voyons sous les colonnes flotter les silhouettes de députés fameux — Édouard Balladur, Nicole Catala, Patrick Roy, Henri Emmanuelli, Dominique Perben, Jean-Pierre Brard, Jean Lassalle, Didier Migaud, Nicole Bricq, Raymond Forni, Michel Crépeau, Gilles Carrez, Patrick Devedjian, et d’autres moins glorieux — sans omettre celle du député inconnu, dont personne, pas même les huissiers, ne saurait dire le nom et dont on n’a jamais entendu la voix. 


Cet usage d’un humour impassible, qui fait leur part au rêve, à l’histoire et à la littérature, compose un tableau qu’il serait imprudent de classer simplement dans la colonne de l’antiparlementarisme primaire, mais qui ne manquera pas d’instruire tout citoyen curieux ou inquiet de ce que l’on appelle la démocratie.

05/2024

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Littérature étrangère

Turbulences

"Un livre magistral, d'une intensité saisissante". The Washington Post Douze vols, douze voyageurs en transit à travers la planète, douze destins individuels liés les uns aux autres. Après Ce qu'est l'homme, finaliste du Man Booker Prize, l'écrivain britannique David Szalay nous emmène aux quatre coins du monde, explorant ce lieu de passage par excellence qu'est l'aéroport. De Londres à Madrid, de Dakar à São Paolo, à Toronto et à Doha, ce sont des fragments d'existence qui tissent le récit pour finalement se rejoindre. Avec une impressionnante économie de moyens et une grande subtilité, Szalay en saisit l'essence, captant chez chacun de ces êtres, en suspens à des milliers de mètres d'altitude, les zones de turbulences auxquelles la vie les expose. En offrant une vision panoramique en perpétuel mouvement, Turbulences esquisse un portrait de l'humanité en temps de crise, et nous interroge sur notre place et notre rapport aux autres dans ce vaste réseau interconnecté qu'est le monde d'aujourd'hui. Rabat bio David Szalay, né en 1974 à Montréal et élevé à Londres, vit à Budapest. Il a été sélectionné par Granta comme l'un des romanciers britanniques les plus talentueux de sa génération. Son précédent roman, Ce qu'est l'homme, traduit dans une quinzaine de langues, a été récompensé par le Plimpton Prize for Fiction et le Gordon Burn Prize. Turbulences, qui a rencontré un immense succès critique en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis, confirme sa singularité sur la scène littéraire anglo-saxonne. Rabat presse "David Szalay s'impose comme le plus formidable chroniqueur des lieux sans âme et sans racines, ainsi que des vies itinérantes et désespérées de ceux qui y habitent". The Guardian "Un livre profond et étonnamment bouleversant. L'auteur confirme une fois de plus son étrange et remarquable talent lorsqu'il s'agit de se glisser dans des vies à mille lieues de la sienne". The Times "Un livre élégant et impressionnant. Page après page, le mélange de pudeur et de franchise dont fait preuve David Szalay se révèle toujours plus éblouissant". The Financial Times

02/2020

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Théâtre - Essais

La vidéo en scène. L'acteur et ses technologies

En quoi les technologies audiovisuelles ont-elles modifié le rapport des artistes et du public à la scène ? Renouvelé les dramaturgies ? Esquissé de nouveaux rapports du performeur à son personnage et à ses partenaires de jeu ? A ces questions répondent les 21 metteurs en scène internationaux interviewés dans ces pages, parmi lesquels Romeo Castellucci, Guy Cassiers, Heiner Goebbels, Ivo van Hove, Milo Rau, Christiane Jatahy, Cyril Teste et Marianne Weems. Normal021falsefalsefalseFR-CAX-NONEX-NONE / Style Definitions / table. MsoNormalTable {mso-style-name : "Tableau Normal" ; mso-tstyle-rowband-size : 0 ; mso-tstyle-colband-size : 0 ; mso-style-noshow : yes ; mso-style-priority : 99 ; mso-style-parent : "" ; mso-padding-alt : 0cm 5. 4pt 0cm 5. 4pt ; mso-para-margin : 0cm ; mso-para-margin-bottom : . 0001pt ; mso-pagination : widow-orphan ; font-size : 12. 0pt ; font-family : "Calibri", sans-serif ; mso-ascii-font-family : Calibri ; mso-ascii-theme-font : minor-latin ; mso-hansi-font-family : Calibri ; mso-hansi-theme-font : minor-latin ; mso-bidi-font-family : "Times New Roman" ; mso-bidi-theme-font : minor-bidi ; mso-ansi-language : FR-CA ; mso-fareast-language : EN-US ; } Loin de constituer un effet de mode appelé à disparaître, les technologies numériques sont au coeur de la création contemporaine. Créatrices d'esthétiques et de nouvelles narrativités, elles innervent les pratiques de très nombreux artistes et compagnies et appellent de ce fait une réinvention des pratiques scéniques : jeu de l'acteur, narration, conception du personnage, scénographie, mise en scène. De façon plus importante encore, elles émergent comme véritable processus de création, générant des esthétiques et modifiant de façon radicale l'art de faire du théâtre. Ce livre rassemble vingt et un entretiens, menés entre 2014 et 2019, avec des artistes européens et nord-américains dont l'approche de la scène est marquée par l'intégration des technologies audiovisuelles (parmi lesquels Guy Cassiers, Romeo Castellucci, Heiner Goebbels, Ivo van Hove, Milo Rau, Cyril Teste, Marianne Weems). S'ils n'ont pas introduit la vidéo au théâtre, ils ont largement contribué à démocratiser sa présence sur scène à un point tel qu'elle s'est aujourd'hui naturalisée.

05/2023

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Album de films

Les fils de Jean-Pierre et Luc Dardenne

Une question bru^lante est au coeur du film des fre res Dardenne, elle fac ? onne son e ? criture et sa mise en sce ne. Une question qui se re ? pe te sans cesse jusqu'a l'e ? puisement - comme Olivier re ? pe te les gestes bien concrets de l'enseignant qu'il est. Ve ? hicule ? e par l'entrelacs des images et des sons, elle pe ? ne tre peu a peu le spectateur pour bousculer son point de vue, le placer dans l'inconfort du doute, de l'obsession. "Que faire ? Accepter le garc ? on ou se venger de lui ? " Et derrie re cette question une autre plus profonde : si la douleur de la perte le ? gitime la vengeance, le corps, lui, est-il capable de l'accomplir ? Paul Vincent de Lestrade tente dans ce livre de faire e ? merger cette question et de montrer comment par les moyens qui lui sont propres le film y re ? pond. Ce faisant, il esquisse les grandes lignes de l'e ? thique cine ? matographique et, a travers elle, de la conception de l'humain et du monde dont le film est porteur. On trouvera, en fin de volume, un entretien avec Jean-Pierre Duret, inge ? nieur du son sur Le Fils comme sur la majorite ? des films des fre res Dardenne. Avec franc-parler il revient sur la conception de la bande sonore du film et de ? crit un processus de travail dans lequel la "me ? thode" se re ? invente sans cesse dans la collaboration et la confrontation au re ? el. Apre s une licence en cine ? ma et audiovisuel a la Sorbonne, en paralle le de laquelle il travaille comme critique cine ? ma pour divers me ? dias e ? tudiants, Paul Vincent de Lestrade entre a l'INSAS ou il obtient un master en re ? alisation. Ses travaux documentaires comme fictionnels forment une collection de portraits questionnant principalement le rapport des corps aux normes qu'on leur impose et notamment l'impe ? ratif de performance. "Le Fils" de Jean-Pierre et Luc Dardenne est son premier livre.

09/2021

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Théâtre - Pièces

Chaque âge à ses plaisirs. Marivaudage en trois actes

Pièce de théâtre sans doute écrite à la fin des années 1940 ou au début des années 1950, oeuvre de jeunesse donc, elle ne peut manquer de surprendre déjà ceux qui connaissent Gilbert Durand en tant que philosophe et anthropologue. Sans doute, il est vrai, une autre oeuvre théâtrale, L'oeuf de Pâques, aura déjà pu attirer leur attention sur cet aspect méconnu de son activité intellectuelle et littéraire. Mais elle est peut-être plus surprenante encore, dans la mesure où l'on y retrouve bien des thèmes qui seront développés plus tard dans ses livres qui ont fondé les études sur l'imaginaire et les mythes. Dans cette pièce de théâtre qui se veut légère, six personnages sont réunis autour des plaisirs liés à chaque âge de la vie et surtout autour de celui de l'amour qui les transcende tous, comme un septième personnage, très allégorique. Or, le principal souci de la plupart des personnages dans la recherche de l'amour est avant tout celui de la séduction, qui s'achève là où l'amour commence. Ce sont plusieurs des schèmes de la séduction et autant de codes sur lesquels elle repose qui sont ici décrits. Il y a plus encore toutefois. C'est aussi le fondement sur lequel Gilbert Durand construira sa théorie qui est déjà esquissé ici, en l'occurrence l'hypothèse que le projet imaginaire, la création d'images que toute activité humaine, directement ou indirectement, suscite, n'est jamais que la compensation apportée à l'angoisse de l'homme devant la mort. On le voit, cette pièce de théâtre, au travers, ou au-delà, du marivaudage dans lequel elle s'est placée, livrait déjà en creux bien des aspects de ce que sera la réflexion de l'anthropologue et ouvrait bien des pistes pour une recherche qui n'attendait plus qu'il lui fournisse des méthodes. Et, en attendant qu'elle puisse trouver une adaptation sur la scène théâtrale ou lyrique, sa lecture ne peut que constituer une merveilleuse introduction, ludique tout autant que didactique, aux études sur l'imaginaire.

03/2023

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Psychologie, psychanalyse

Généalogies

Dans ce livre, je raconte mes origines, mon enfance, ma formation intellectuelle, ma rencontre avec les maîtres qui m'ont donné le goût de la recherche : Gilles Deleuze, Michel de Certeau, Louis Althusser, d'autres encore. Au-delà de l'exposé de la méthode qui m'a permis de collecter les archives nécessaires à mes travaux sur le freudisme, j'ai l'impression de témoigner pour une génération : celle qui trouva dans le structuralisme, dans cette alliance particulière de la littérature, de la linguistique, de la philosophie et du marxisme, de quoi alimenter un engagement distinct de celui de Sartre. J'ai prolongé ce travail généalogique par un développement consacré à la genèse du troisième volume de l'histoire de la psychanalyse en France : Jacques Lacan. Esquisse d'une vie, histoire d'un système de pensée. J'y explique l'état de l'historiographie freudienne dans le monde, les difficultés posées par le traitement des archives, la crise des institutions psychanalytiques et le développement d'un courant " révisionniste " lié en partie à la question américaine de la political correctness, du culte des minorités, de l'anti-universalisme. J'y réponds aussi aux critiques qu'a inspirées cet ouvrage et aux questions toujours plus personnelles qui m'étaient posées dans les débats consacrés à la place de ce maître paradoxal dans la descendance des interprètes de la découverte de l'inconscient. En contrepoint, ce livre propose une chronologie du freudisme depuis le 6 mai 1856, date de la naissance de Sigmund Freud, jusqu'à nos jours. On y trouve, année après année, les événements qui ont marqué l'histoire de la psychanalyse dans le monde, immergés dans l'histoire générale, politique et intellectuelle. Ces annales, qui dépouillent le freudisme de ses légendes et de ses rumeurs, forment la trame à partir de laquelle j'ai rédigé les 2500 pages de mes travaux sur la question. Historienne, docteur ès lettres, Elisabeth Roudinesco est directeur de recherche à l'université de Paris-VII, chargée de conférences à l'Ecole des hautes études en sciences sociales, vice-présidente de la Société internationale d'histoire de la psychiatrie et de la psychanalyse.

01/1994

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Littérature étrangère

Hwabyeong

Hwabyeong est une hypothèse. Sous couvert d'une nouvelle, une timeline se déroule cherchant sa voie entre réel et fiction, entre mémoire refoulée ou fantasmes sublimés. Hwabyeong est une ligne de feu, une colère froide - à la fois collective et individuelle - serpentant dans les méandres d'un outre-monde en proie au chaos. Hwabyeong est polymorphe et crie de plusieurs voix, un drone en manque de cible remplace le narrateur. Hwabyeong n'est ni une analyse ni une vision surplombante de l'actualité ou de la société, plutôt une immersion subjective dans les reliquats d'un monde en constante évolution. Découpée en trois parties, cette nouvelle fait émerger le quotidien de protagonistes vivant dans les trente dernières années du siècle passé. Témoignant d'une quête amnésique, d'une manifestation sauvage sans réel but et d'une fin post-apocalyptique, cette confrérie de destins éclatés tente de décrire de l'intérieur les entrailles d'un présent de plus en plus opaque, alternant effets de réels et de fiction. Kim Seob Boninsegni a écrit Hwabyeong à la place de publier une monographie. Suivant un fil narratif, ce sont les thèmes chers à l'artiste qui sont développés et exposés au lecteur. Comme à son habitude, Kim s'est entouré de plusieurs voix. Ainsi, l'ouvrage fait intervenir Yvan Alvarez, Luca Beeler, Nicolas Brulhart, Timothée Calame, Eléonore Chalié, Marie Matusz, Léo Bachiri Wadimoff et un anonyme. "Une dent pend d'une gencive défoncée par des années de bruxisme. Une dent étrange, dont la blancheur contraste avec les stries laissées par le tabac sur l'émail de ses congénères. Le dentiste qui transpire à grosses gouttes hésite à l'arracher. De ses deux doigts tremblants il s'essaie à la bouger, voire à la tirer non sans malice. La dent résiste et en tirant plus fort, il actionne la fermeture de la mâchoire qui lui sectionne son pouce et son index à la hauteur des première et seconde phalanges. Au moment d'encaisser la consultation, ses deux doigts emmitouflés dans un pansement réalisé en urgence, le dentiste esquisse un sourire maladroit et grincant : "Celle-ci est pour moi. Ce sera une consultation que le système n'aura pas. ""

03/2017

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Récits de voyage

Le voyage rêvé de Balzac. Écrits et gravures d'Extrême-Orient

Un ouvrage fondamental sur les rapports du romantisme et de l'Orient, vus par Balzac et son ami illustrateur. A l'occasion de l'exposition Borget au Musée Bertrand de Châteauroux (avril-juillet 2023), Le Passeur consacre un ouvrage à Borget et au récit de son voyage en Chine, jamais réédité depuis 1842. Au printemps 1836, Auguste Borget, qui a été l'élève de Théodore Gudin, s'embarque au Havre pour un tour du monde, à la recherche de paysages neufs. Après New York et ses environs, il traverse l'Amérique du Sud, puis le Pacifique, et va passer un an sur les côtes de Chine, à une époque où peu de personnes y ont encore pénétré. A Hong-Kong, Canton, Macao, il dessine et observe. Chassé de Chine en juillet 1839 par la première guerre de l'opium (trafic dans lequel il a peut-être trempé), il gagne les Philippines puis les Indes, lorsque la maladie l'oblige à interrompre son voyage et à regagner la France, ses cartons pleins de centaines de dessins, dont il tirera désormais la matière de ses tableaux, exposant régulièrement au Salon de 1841 à 1859. En 1842, il publie un superbe album de 32 dessins lithographiés, La Chine et les Chinois, où ses dessins sont accompagnés d'un texte passionnant, peignant la Chine par les mots, restituant le spectacle de la rue, les habitations de bateaux, les moeurs et la vie quotidienne des Chinois. A la suite de ce vivant témoignage, on lira les quatre articles peu connus que Balzac a consacrés au livre de son ami : " Un Français en Chine ! un artiste ! un observateur ! [... ] C'est un garçon parti de la contrée la plus immobile et la moins progressive de France, un peintre de paysage né à Issoudun, en plein Berry. [... ] bien des femmes y mourront sans vouloir croire qu'un Berrichon ait vu la Chine ". Puis une autre rêverie asiatique de Balzac, Voyage de Paris à Java (1832). Le volume, introduit par une esquisse biographique de Borget, est complété par l'étonnante correspondance entre Borget et Balzac.

04/2023

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Jazz, Blues, Soul, Rap, Reggae

Mystère Monk

Un livre illustré de photos et de dessins originaux qui propose une approche collective, multiple, textet et image, pour percer le fameux mystère Monk. Dans l'histoire du jazz, il a une place unique. C'est un génie, et un musicien inclassable qui dépasse le genre où il s'est illustré. C'est aussi un personnage énigmatique dont on n'a jamais fini de faire le tour... Il y a quarante ans, le 17 février 1982, disparaissait l'une des figures essentielles du jazz : Thelonious Sphere Monk. Poète de l'essentiel, il a écrit quelques unes de plus belles pages du jazz moderne avec Charlie Parker, Miles Davis, Sonny Rollins et John Coltrane. Le pianiste est singulier, le compositeur, auteur du célèbre standard " Around Midnight ", est l'un des plus prolifiques de l'histoire du jazz. L'homme est fantasque, mutique, mystérieux. Dans Mystère Monk, Franck Médioni a rassemblé plus de cent-vingt contributions de par le monde. Ils sont musiciens (Sonny Rollins, Herbie Hancock, Chick Corea, Martial Solal, Archie Shepp, Bill Frisell, Joe Lovano, John McLaughlin, Laurent de Wilde, Yaron Herman, Henri Texier, Bernard Lubat, Jean-Claude Vannier, Alain Planès, Pascal Dusapin...), journalistes (Michel Contat, François-René Simon, Guy Darol, Edouard Launet...), musicologues (Leila Olivesi, Lewis Porter, Philippe Baudoin), écrivains (Jacques Réda, Yannick Haenel, Philippe Sollers, Jean Echenoz, Yves Buin, Zéno Bianu, Allen Ginsberg, Christian Bobin, Sylvie Kandé, Jack Kerouac, Thomas Vinau, Esther Tellermann, John Edgar Wideman, Julio Cortázar, Roberto Bolano, Nimrod, Eric Sarner, Marcuse Malte, Pacôme Thiellement...), photographes (Jean-Pierre Leloir, Guy Le Querrec, Bob Parent, Roberto Polillo, Marcel Fleiss, Christian Rose...), dessinateurs (Enki Bilal, José Munoz, Cabu, Serguei, Willem, Blutch, Youssef Daoudi, Edmond Baudoin, Louis Joos, Jacques Loustal, Jacques Ferrandez, Serge Bloch, Jochen Gerner, Charles Berberian, Christophe Chapouté, Albin de la Simone...), peintres (Victor Brauner, Willem de Kooning, Miquel Barceló, Ben Vautier, Ernest Pignon-Ernest, Charlélie Couture...) ou réalisateurs (Bertrand Tavernier, Clint Eastwood). Cet ouvrage collectif est kaléidoscopique. Il multiplie les angles (témoignages, analyses, récits, fictions, poésies, photographies, dessins, peintures). Un livre polyphonique qui est à la fois chronologique et thématique. Ecritures variées, rythmes éclatés, images et couleurs démultipliées, un portrait saisissant de Monk s'esquisse.

10/2022

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Littérature française

De Quel Amour blessé...

4 e de couverture L'amour est là. Un bonheur qui paraît neuf et simple pour Ariane. Mais Laurent parviendra-t-il à se laisser prendre ? Son esprit est omniprésent dans l'ombre de cette autre qui s'impose encore. Cette autre, c'est Elise, sa blessure. Dans ce roman, Ariane et Elise se superposent et se confondent en une écriture ciselée avec la précision d'un orfèvre. En toile de fond, la campagne romaine, de Florence à Venise, de Trieste à Vérone. Antoine d'Ormesson, compositeur et cinéaste, conjugue ici ses talents pour nous plonger au tréfonds de l'âme humaine. A propos du livre : "Ariane, ma soeur, de quel amour blessée Vous mourûtes aux bords où vous fûtes laissée ! " Le célèbre vers de Racine, dans Phèdre, annonce déjà la couleur des sentiments de ce récit psychologique. Le thème de l'amour blessé, conjugué cette fois au masculin, sous-tend ce récit comme un leitmotiv : celui de la blessure, personnalisée ici par Elise. On la croyait cicatrisée, insignifiante, mais cette blessure se rouvre au fil des souvenirs. Fugace, légère, elle enfle et devient, lancinante, douloureuse... Peu à peu insupportable, obsédante. Les sentiments, comme les pensées les plus intimes de l'être, sont esquissés, analysés, ciselés avec une grande sagacité. Alors que tout était serein au départ, voici que trois êtres - Ariane, Elise, Laurent - entrent en lice, se confondent et se déchirent dans l'esprit du narrateur. (...) "Plus Laurent y songeait, plus il lui paraissait que ces pèlerinages du souvenir prenaient l'allure d'un baume que l'on met sur une blessure et qui avive la dou¬leur. Mais Ariane était là. Il attendait d'elle l'apaisement. Il aurait voulu l'aimer. Il n'y parvenait pas". Antoine d'Ormesson nous mène dans les profondeurs et les replis de l'âme humaine sans détours et avec beaucoup d'élégance. Son écriture, subtile et musicale est celle du compositeur et du réalisateur de films. L'émotion et la réminiscence sont suscitées par de beaux plans sur la campagne romaine et les trésors de ses villes, où le regard se pose... Sa plume fait jaillir une cantate à trois voix aux reliefs et couleurs saisissants. (...) "Laurent avait cherché à comprendre comment il lui aurait été possible de reconstituer cet accord parfait qui, comme en musique, était formé d'Elise, de lui-même, et de leur complicité tierce majeure ou mineure à la fois, qui rendait tout lumineux ou secret. Mais voilà que deux notes, comme deux fonctions, étaient séparées, n'étaient plus dans le même ton. S'il est clair que certains rapports humains ne peuvent que difficilement se réformer, il est du moins admissible qu'il en existe toujours la semence".

12/2015

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Ethnologie

Les femmes et le marché du travail urbain en Afrique subsaharienne

La recherche d'égalité dans un espace engendre fréquemment l'inégalité dans d'autres espaces. De ce fait. le succès de toute stratégie de développement visant à réduire la pauvreté est étroitement dépendant du mode d'appréhension des institutions des marchés du travail, en particulier les groupes entre lesquels les disparités sont les plus prononcées. Dans ce contexte, l'option analytique en termes de genre revêt une importance spécifique, dans la mesure où le différentiel de libertés qui prévaut entre les hommes et les femmes n'est pas, la plupart du temps, réductible à un écart de revenus ou de ressources. La présente étude s'inscrit dans cette perspective. Elle tente d'expliciter les inégalités selon le genre, inhérentes à la participation aux marchés du travail de cinq capitales d'Afrique subsaharienne francophone — Ouagadougou, Burkina Faso ; Yaoundé, Cameroun ; Abidjan, Côte d'Ivoire ; Conakry, Guinée ; Bamako, Mali — dont les pays sont confrontés à une profonde crise économique et sociale, sans précédent au cours de leur histoire. Après avoir présenté le profil des ménages urbains dans lesquels s'insèrent les femmes, ainsi que les caractéristiques de ces dernières, les spécificités de l'offre de travail féminin sont examinées. Les modes de participation au marché du travail et l'incidence sur les niveaux de vie sont ensuite précisés. Par ailleurs, l'importance de l'éducation féminine en ternies d'opportunités économiques et d'évolution future de la population active suggère une analyse des déterminants de l'accès au système éducatif, ainsi qu'une appréhension de la relation entre ce dernier et la fécondité. De même, l'analyse des écarts de revenus selon le genre permet d'identifier les processus de discrimination, tandis que l'architecture de la carrière professionnelle met en évidence une segmentation du marché du travail. Enfin, les orientations de politique économique sont esquissées. Malgré la prééminence tenace du préjugé masculin et les réminiscences des valeurs traditionnelles — même en milieu urbain —, les femmes accéderont de plus en plus fréquemment à de meilleures opportunités économiques et seront en mesure de mieux contrôler les ressources internes du ménage. Cette évolution du statut de la femme est inéluctable et souhaitable, même si ce processus s'inscrit dans le long terme. L'éradication de la pauvreté est illusoire sans une meilleure participation des femmes au développement, en général, et aux marchés du travail, en particulier.

09/1997

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Cosmologie - Histoire

Le mystère du satellite Planck. Qu'y avait-il avant le Big Bang ?

Le 21 mars 2013, une équipe européenne d'astrophysiciens, sous l'égide de l'Agence spatiale européenne, rendait publiques des images inédites, d'une extraordinaire précision, du rayonnement - fossile - de l'Univers à ses tout débuts. Des "clichés" pris par le satellite européen Planck, d'une résolution dix fois supérieure à celle du dernier disponible (pris par la NASA en 2003), qui ramènent quelque 13, 8 milliards d'années en arrière, 380. 000 ans seulement après sa naissance - le Big Bang -. Parmi eux, une carte complète de ce "fond diffus cosmologique" qui dévoile le cosmos en formation, soit une moisson de renseignements majeurs quant à ses genèse et composition, au carrefour de la cosmologie et de la physique des particules, entre validation - voire révision - de phénomènes prévus par les théoriciens et... observation "d'anomalies" inattendues, à expliquer. De quoi notamment saisir pour la première fois à quoi a ressemblé le Big Bang, étape clé de nos origines, et alimenter la recherche relative à ce qui l'a précédé, domaine des thèses de doctorat respectives des auteurs. En talentueux "passeurs", Igor et Grichka BOGDANOV, pionniers de la vulgarisation scientifique - tant éditoriale que télévisuelle -, proposent, à l'intention du plus large public curieux ou passionné, le premier titre consacré aux résultats de la mission Planck. Les frères Bogdanov y relatent avec verve la manière dont la "collaboration Planck" s'inscrit dans la continuité historique, en forme de saga pleine de rebondissements, d'une discipline jalonnée de grands noms, pour beaucoup "nobélisés", - d'Edwin Hubble à Stephen Hawking et Georges Smoot, en passant par Alexandre Friedmann, Georges Gamow, Edward Teller, Henrietta Lewitt, Robert Wilson et Arno Penzias, entre autres - dont ils rappellent les démarches et contributions dûment contextualisées. Igor et Grichka exposent par ailleurs les enjeux, questionnements et défis associés aux premières données publiées, et reviennent plus spécifiquement sur les questions de la forme de l'Univers, du "sens" de sa création, et bien sûr de l'avant-Big Bang. Esprits indépendants, les "Bogdanov" se risquent ce faisant à ouvrir le débat interprétatif, formuler de nouvelles hypothèses, et esquisser des pistes de réflexion, dans le sillage de quelques astrophysiciens de renom (dont des collaborateurs de la mission Planck) dont ils relaient les déclarations et commentaires hétérodoxes. Un rendez-vous à ne pas manquer, dans l'enfance de l'Univers, en compagnie d'un duo de spécialistes, pour mieux comprendre et suivre les grisantes découvertes en cours.

02/2022

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Histoire ancienne

La Gaule, le monde insulaire et l'Europe du Nord au haut Moyen Age ; Actualité de l'archéologie en Normandie (Ve-Xe siècle). Actes des XXVIIe Journées internationales d'archéologie mérovingienne

Les XXVIle Journées internationales d'archéologie mérovingiennes organisées, à l'université de Caen Basse-Normandie, par l'Association française d'Archéologie mérovingienne et le Centre Michel-de-Boüard - Centre de Recherches Archéologiques et Historiques Anciennes et Médiévales avaient pour thème général La Gaule, le monde insulaire et l'Europe du Nord au haut Moyen Age. Elles ont donné l'occasion d'esquisser un panorama de la recherche dans les pays concernés et porté en particulier sur les témoins archéologiques qui illustrent des relations politiques et économiques entre le royaume mérovingien, les royaumes anglo-saxons et les chefferies du monde scandinave et d'Allemagne du nord, dans tout un espace dont la mer du Nord et la Manche, loin d'être les obstacles qu'on a longtemps crus, constituent bien au contraire une sorte d'épine dorsale, facteur de contacts, de compénétrations, d'influences réciproques, voire d'interdépendance ou de cohésion. Dans une perspective historique et par le biais de l'archéologie, elles ont abordé également dans le cadre de ces territoires les questions qui se posent en matière de modalités de fixation des populations, de conditions d'établissement des royaumes, de reconstitution sociale, comme celles qui relèvent des croyances et de la conversion progressive au catholicisme. Comme de tradition au cours de ces Journées, le second thème avait un caractère régional et portait sur l'Actualité de l'archéologie en Normandie (Ve-Xe s.). Des acteurs de l'archéologie, dont la liste reflète la totalité des instances professionnelles du domaine et leurs collaborations, ont présenté des fouilles récentes, achevées ou en cours, tant en Haute qu'en Basse-Normandie, portant sur des habitats, des cimetières et des lieux de culte. Dans le cadre de ce thème, ont également été dressés quelques bilans thématiques, en matière d'habitat rural, de textilotechnie, de numismatique. Le présent volume rassemble les versions écrites des principales communications relevant de ces thèmes prononcées lors des Journées de Caen, ainsi que trois contributions hors thèmes dont l'occasion et leur actualité justifiaient alors également la présentation. Il est dédié à la mémoire de Martin Welsch, membre fidèle de l'AFAM, ami cher de beaucoup des membres de celle-ci, savant éminent spécialiste du monde anglo-saxon au haut Moyen Age et de ses relations avec le continent.

10/2013

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Littérature étrangère

Mensonges d'été

Bernhard Schlink nous propose dans ce recueil de nouvelles sept variations sur le thème du mensonge. Tout en illustrant des sujets de société très contemporains comme l’euthanasie ou les réseaux de prostitution, des thèmes plus classiques comme la jalousie, le conflit générationnel ou les regrets à la veille de la mort, l’auteur allemand scrute à chaque fois les fonctionnements du couple. Que ce soit le flûtiste modeste tombé amoureux d’une riche héritière ("Arrière-saison"), l’écrivain qui croit se protéger par des petits mensonges sans importance ("La nuit à Baden-Baden"), ou encore l’homme qui pense sauver son mariage en se coupant du monde ("La maison dans la forêt"), les héros de Schlink se distinguent souvent par une forme de lâcheté qui finit par les perdre. La nouvelle la plus dramatique du recueil est sans doute "L’inconnu dans la nuit" , où les non-dits dans un couple, qui doit surmonter le traumatisme dû à l’enlèvement de la femme pendant plus d’un an en Arabie Saoudite, auront des conséquences tragiques. Les trois dernières nouvelles ont en commun de mettre en scène des personnages plutôt âgés. Quand dans "Le dernier été" le personnage principal, atteint d’un cancer des os, souhaite recourir à l’euthanasie sans oser en parler à son épouse, le protagoniste de "Bach à l’île de Rügen" souhaite seulement se réconcilier avec son fils et lui parler de son couple, avant de mourir. La toute dernière nouvelle du recueil nous propose l’histoire d’une vieille dame qui parle à sa petite-fille des mensonges et des renoncements, et d’un fiancé abandonné… Bernhard Schlink possède un talent indéniable pour nous parler de ces situations en apparence banales qui posent néanmoins de vraies questions de morale. Sa capacité à esquisser des personnages incarnant des dilemmes et des interrogations d’ordre éthique, qui a fait le succès d’un livre comme Le liseur, se trouve ici condensé dans la forme courte et transposée dans des situations moins dramatiques et plus quotidiennes que dans ses romans. Mensonges d’été se situe néanmoins bien dans la continuité de l’oeuvre de Schlink. Le recueil a été un très grand succès dans les pays de langue allemande et devrait ravir son lectorat français tout autant.

06/2012

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Philosophie

Les politiques de réconciliation. Analyses, expériences, bilans

Comment les sociétés gravement affectées par une période de violence et d'arbitraire sortent-elles de la répression, de la division de la société et de la guerre civile ? Elles ont souvent eu recours à l'amnistie sans phrase, aux tribunaux ou à l'épuration. Le temps finit aussi. comme on dit, par effacer les blessures et les rancoeurs : l'arrivée de nouveaux venus affaiblit le souvenir des souffrances des luttes et de la répression. Mais lorsqu'il y a eu manifestes violations des droits de l'homme, le silence et l'oubli sont répugnants. Or, voilà que dès 1983, en Argentine, une fois la dictature militaire renversée, on avance un mot non pas nouveau, niais auquel on fait porter une charge éthique nouvelle et une trame politique inédite : la réconciliation. Pour réaliser la réconciliation, les nouveaux régimes politiques mettent en place des Commissions qui travaillent dans des contextes toujours particuliers mais qui soulèvent partout des débats intenses et riches. Les vieilles notions de Vérité, Justice, Paix, etc, sont investies de valeurs et de significations contradictoires et sont l'objet de conflits qui vont jusqu'au différend entre les acteurs de ces politiques. A la réconciliation attendue s'ajoutent tes exigences de réparations. Parmi les associations de familles de disparus et de victimes, les délais pour rendre la justice, les obstacles à dire ce qui s'est passé et à identifier des responsables d'actes atroces imposent l'idée que les politiques de réconciliation ont peu à voir avec la vérité et la justice. Quant au pardon, un rejet salutaire à son égard s'est installé : appeler les victimes à pardonner à leurs bourreaux revient à faire reposer la réconciliation sur la conscience des premiers sans qu'aient été satisfaits leur besoin de vérité et la restauration de leur dignité. Cependant, le pardon reste une possibilité rare et imprévue. Plus de trente ans après la première expérience de réconciliation, il est possible de proposer des analyses des notions engagées dans ces politiques(quelle "vérité", quelle réconciliation, quelle politique), de faire le récit d'expériences (en Colombie, au Pérou. en Afrique du Sud) et d'esquisser un bilan de ce qui a été manqué (Guatemala) ou seulement aperçu (l'Afrique des Grands Lacs), et de l'écart entre une utopie et les réalités individuelles (Rwanda).

12/2013

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Beaux arts

Hokusai. Les trente-six vues du mont Fuji

L'intégrale des 36 vues du Mont Fuji, comprenant les dix estampes supplémentaires commandées par l'éditeur d'Hokusai suite au succès de cette série. "Si seulement les cieux pouvaient m'accorder encore dix ans... Si seulement les cieux pouvaient m'accorder encore cinq ans, je deviendrais un grand artiste". En formulant ainsi ces voeux à la fin de sa vie, Hokusai (1760-1849), aujourd'hui considéré comme le plus célèbre artiste de son époque, exprime son éternel quête de la perfection. Au début des années 1830, il entreprend sa suite colorée des Trente-six vues du mont Fuji, et parvient ainsi à l'apogée de sa carrière. Consacrée tout entière au paysage, la série présente le mont Fuji selon une multitude de points de vue et de cadrages. Voyageur infatigable, Hokusai, passionné de nature, explore toutes les facettes du volcan. Parfois solitaire et majestueuse, ou esquissée dans un horizon lointain, en grande spectatrice du monde des hommes, la montagne sacrée est inébranlable malgré les saisons et le temps. Mais elle n'est pas le seul élément d'observation : le peuple, dans toute sa diversité, s'affaire, occupé à toute sorte d'activités quotidiennes, parfois en symbiose avec son environnement, paisible et bienfaisant, ou au contraire, en prise avec une nature souveraine, magnifique et impitoyable, comme pour La Grande Vague de Kanagawa. Il capture dès lors l'instantané, l'éphémère, mais également l'éternel. La nature, quant à elle, demeure et se renouvelle sans cesse sous l'égide de son grand souverain, l'immuable mont Fuji à la cime enneigée. Créatif, Hokusai joue avec la couleur, et notamment avec le bleu de Prusse, pigment artificiel importé de Hollande depuis peu, plus intense et profond que les bleus naturels traditionnellement utilisés. Le maître s'amuse des effets d'atmosphère, de l'anecdotique, et allie la tradition picturale japonaise, largement influencée par le modèle chinois, à la perspective occidentale. Le succès de ces estampes est considérable et popularise le genre du paysage. Dès lors, l'éditeur d'Hokusai lui commande dix nouvelles planches, Le Fuji vu de l'autre côté. C'est donc une intégrale de quarante-six estampes au total qui est reproduite dans ce coffret, accompagné d'un livret explicatif décrivant chacune des estampes de la suite la plus célèbre du grand maître japonais.

11/2018

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Histoire ancienne

Sexe et amour de sumer à Babylone

Epoux, laisse-moi te caresser : Ma caresse amoureuse est plus suave que le miel. Epoux, tu as pris avec moi ton plaisir : Dis-le à ma mère, et elle t'offrira des friandises ; A mon père, et il te comblera de cadeaux. Telle est la façon dont la déesse Inanna déclare sa flamme à son amour, ou d'une façon beaucoup plus crue, dans un autre hymne : Laboure donc moi la vulve, ô homme de mon coeur Ces éléments du rituel du mariage sacré, qui se déroule lors de la fête du Nouvel An, ont longtemps entretenu le mythe de la lascivité des peuples de Sumer et Babylone, thème qu'on retrouve jusque dans la peinture orientaliste du XIXe siècle. Cette vision est cependant ruinée par le déchiffrement des écritures cunéiformes. Sur plusieurs millénaires la documentation est éparse et elle renseigne davantage sur la morale, les règles et leurs transgressions que sur les sentiments et les désirs de chacun, c'est-à-dire plus sur le sexe et sa fonction reproductive ou génératrice de plaisir que sur l'amour. La chair est concrète, les sentiments sont, eux, plus difficiles à cerner : il n'y a guère de preuves épigraphiques et encore moins archéologiques de l'engagement d'un être ! Elle permet cependant d'esquisser de grandes lignes de la sphère du privé et de l'intime jusque dans ce plaisir que l'on dit charnel. Six thèmes seront ici abordés : la sexualité des dieux porteuse des valeurs de référence que se donnent les individus pour vivre en commun ; la place de chacun des sexes dans la société et le regard que celle-ci porte sur eux ; le cadre légal dans lequel les relations sexuelles s'effectuent le plus souvent c'est-à-dire le mariage qui se doit d'être fécond ; les transgressions à ce cadre bien établi que les amours soient librement consenties ou que le rapport soit forcé ou encore enfreigne règles et tabous ; les lieux soit imaginaires soit réels dans lesquels ces relations, légitimes ou pas, se déroulent ; enfin comment séduire et parvenir du plaisir amoureux à l'orgasme ce qui, parfois, ne va pas sans difficultés ! Bref de quelles manières se conçoivent les rapports intimes et amoureux en Mésopotamie, il y a plus de 5000 ans ?

03/2012

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Droits de l'homme

Préférences et discriminations. 187 Réflexions sur la liberté et ses espaces persistants

L'exigence de non-discrimination a progressivement conquis différents espaces où se déploient les activités humaines. Ceux qui furent longtemps gouvernés par l'intuiti personae, la volonté individuelle et le libre choix semblent désormais régulés par des impératifs égalitaires. A tel point qu'une interrogation émerge quels sont les espaces où la liberté, y compris la liberté d'exclure, persiste ? Toute préférence n'est-elle finalement qu'une discrimination en puissance ? Le droit de la non-discrimination est-il si liberticide que ses détracteurs le prétendent ? Actant l'indétermination des frontières du droit de la non-discrimination, lesquelles n'ont pas toujours été pensées de manière explicite et cohérente, les auteurs de ce volume proposent une analyse de ce droit par ses marges. Sans prétendre dresser une cartographie complète et parfaitement lisse, ils entendent apporter un éclairage sur certaines zones grises, interrogeant tour à tour légalité et légitimité pour esquisser ce qui relève de la préférence ou de la discrimination. La démarche s'avère délicate pour de nombreux actes envisagés : léguer davantage à son fils qu'à sa fille, boycotter tel produit en raison de son lieu de fabrication, inscrire prioritairement les enfants de telle religion dans une école confessionnelle, se réunir en non-mixité choisie dans un cadre associatif, constituer un syndicat corse, une copropriété LGBTQI+, choisir un donneur de gamètes en fonction de ses caractéristiques physiques, une aide à domicile en fonction de son genre... L'appréhension juridique de ces différents choix met au jour d'une manière particulièrement éclatante la tension qui existe entre, d'une part, la non-discrimination et, de l'autre, la liberté sous ses diverses déclinaisons (liberté de disposer de ses biens, liberté de conscience, liberté d'expression, liberté religieuse, liberté d'association, liberté syndicale, liberté contractuelle...). En définitive, plus qu'une application sans concession de la non-discrimination, les analyses révèlent des dynamiques complexes et multiples. Si l'exigence de non-discrimination peut parfois sembler radicale, elle s'efface régulièrement en raison de la spécificité des espaces étudiés. Elle est le plus souvent conciliée avec le libre choix pour préserver dans une large part ce dernier. Elle est encore, dans certains cas, assise sur l'exercice même d'une liberté individuelle ou collective qui, loin de lui être opposée, se mue en un vecteur privilégié de son expression.

12/2023

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Documentaires jeunesse

Moi et mes émotions

" Les Savoirs des petits " Une collection de livres-objets (leporellos) pour les 4-6 ans, pour leur permettre, à travers une double lecture (histoire au recto, explications au verso), d'appréhender ce qu'ils sont et le monde qui les entoure. En partenariat avec Le Quai des savoirs, à Toulouse Au recto, une histoire en 7 volets, avec un grand dessin en frise, à lire et à accrocher Mini-Scope fête son anniversaire mais Micro-Scope, son ami n'est pas là. Elle commence à se mettre en colère car il est en retard. Sa maman lui dit qu'il ne viendra pas et Mini-Scope se sent triste, ses yeux commencent à se remplir de larmes. Mais sa maman lui apporte le gros gâteau d'anniversaire pour la réconforter, Mini-Scope esquisse un petit sourire. Le gâteau bouge, cela lui semble étrange et n'est pas vraiment rassurée. Le gâteau bouge de plus en plus, elle a peur. Son coeur commence à battre très fort. Mais surprise Micro-Scope en sort en chantant " Joyeux Anniversaire ". Tous les autres enfants chantent en choeur avec lui. Mini-Scope est vraiment contente et son coeur se remplit de joie. La fête peut continuer dans les rires et la bonne humeur. Au verso, un documentaire : Les émotions : Une émotion, c'est ce que tu ressens à l'intérieur de toi et qui te fais réagir. La joie : Quand tu es joyeux, tu as envie de rire, de t'amuser ; tu as l'impression que ton coeur brille comme un soleil et tu veux partager ta joie avec ceux que tu aimes. La tristesse : Quand tu es triste, ton coeur est tout refroidi et engourdi ; et parfois même des larmes coulent de tes yeux. La colère : Quand tu es en colère, tout t'énerve, tu as l'impression que ta tête et ton coeur prennent feu et vont exploser, et parfois tu as même envie de crier très fort. La peur : Quand tu as peur, tu te sens tout petit, tout faible ; et parfois même tu voudrais te cacher dans un endroit encore plus petit que toi. La surprise : Quand quelque chose d'inattendu arrive, tu es surpris, tu as l'impression qu'un courant d'air soudain parcourt ton corps et tu te demandes ce qui se passe.

02/2020

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Beaux arts

Eric Manigaud. La mélancolie des vaincus, Edition bilingue français-anglais

L'exposition sera accompagnée d'un livre d'artiste édité en français et anglais. Cet ouvrage sera le résultat d'une forme hybride entre un livre d'artiste et un catalogue d'exposition. Trois textes viennent approfondir l'oeuvre d'Eric Manigaud — rapprochant l'ouvrage des catalogues d'expositions traditionnellement conçus — tandis que le cahier d'images inclura un travail graphique et une présentation inédite des oeuvres de Manigaud — le rapprochant ainsi d'un livre d'artiste. Né en 1971 à Paris Vit et travaille à Saint-Etienne. Agrégé d'arts plastiques, Eric Manigaud, en historien, exhume les premières photographies scientifiques témoignant d'un passé refoulé (première guerre mondiale etc) et se propose d'en révéler la part d'ombre par l'usage du crayon et du graphite, en dessinateur. Si l'artiste au moyen d'une projection par la lanterne magique s'emploie à calquer son dessin sur la photographie, favorisant ainsi, par cette représentation à première vue mimétique, une certaine confusion des mediums, son entreprise de création n'est pas réductible à une simple opération de retranscription. Par le recours à la mine de plomb, il renforce l'effet de réel, conférant ainsi une certaine densité à l'ombre et offrant ainsi à ces individus l'épaisseur leur permettant de prendre corps. Mais par cette technique et le geste qui lui est associé, il esquisse aussi les contours vacillants de l'ombre, tentant de figurer un espace transitoire entre lumière et obscurité, vie et mort, la figuration de ces individus qui semblent dans un entre-deux ontologique confine ainsi à l'irréel. De ces images caractérisées par l'objectivité de la capture photographique, il fait émerger, en portraiturant mutilés de guerre, individus malades, internés, la subjectivité. Il propose au regardeur de reconsidérer ces individus dont la défiguration tient surtout au filtre déformant que l'on appose sur eux. Cette mise à distance induite par un sentiment d'étrangeté se mue en un mouvement de recul propice à la prise de conscience de notre intolérance vis à vis de ce que l'on considère comme une déviance à la norme. Eric Manigaud met ainsi au jour la part d'ombre de notre humanité en faisant de ces âmes sondées au moyen de ses dessins un miroir qu'elle se tend à elle-même.

01/2021

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Sciences historiques

La violence, une histoire sociale. France, XVIe-XVIIIe siècles

Des hommes qui vengent leur père, leur frère ou leur soeur, des maris qui tuent en flagrant délit d'adultère, des pères qui mutilent l'enfant menaçant l'honneur de la famille... À partir des lettres de rémission, une source méconnue, bruissante des affrontements de violence et de sang qui traversent et perturbent les relations interpersonnelles, ce livre porte sur l'homicide vécu au quotidien, du siècle de la Renaissance à celui des Lumières : il en définit les composantes, il en esquisse l'évolution et ambitionne de proposer une explication globale en offrant un modèle de compréhension et d'intelligibilité de la société de l'époque moderne. L'évolution n'a pas été linéaire : la violence s'exacerbe au XVIe siècle, notamment dans le cas du duel, puis décline, jusqu'à atteindre un point bas dès le début du XIXe siècle. A la théorie du procès de civilisation, chère au sociologue Norbert Elias, maints aspects des affrontements du siècle de la Renaissance et des guerres de Religion ne se conforment pas. Aussi, la première originalité de cet ouvrage est-elle d'emprunter son paradigme explicatif à Emile Durkheim : la violence diminue parce que déclinent les causes qui y portent, c'est-à-dire l'attachement à des groupes, et d'abord aux groupes de parenté, ainsi qu'aux communautés confessionnelles au temps de la déchirure religieuse et des " guerriers de Dieu ". Ce livre permet de comprendre le poids des devoirs issus des liens du sang, encore très forts au XVIe siècle : à la fois une solidarité impérieuse et une obligation intransigeante de défense de son honneur, un honneur conçu comme collectif et absolu. L'attention accordée aux femmes est toujours très forte : épouses, soeurs et filles occupent, au coeur de ces conflits de violence, une position centrale. Une autre originalité de l'ouvrage est de calculer des taux d'homicide : taux très élevés dans le cas du duel, puis déjà bas dans la société rurale du XVIIIe siècle. Il montre enfin l'affaiblissement des liens de parenté, corrélé au resserrement du lien conjugal, ainsi que la relativisation et l'individualisation de l'honneur, portées par le désir de plus en plus impérieux d'un épanouissement individuel. L'aspiration au bonheur serait-elle le meilleur remède à la violence ?

02/2011

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Décoration

Yves Saint Laurent

" Au 5 avenue Marceau, toutes les formes du silence pouvaient s'écouter : le silence des lignes, le silence crème des toiles, le doux silence des ateliers, le silence heureux des mains, le silence minéral de l'attente, quand il n'était pas là, le silence d'un sourire esquissé dans le miroir, la beauté, comme une histoire d'amour entre lui et les mannequins, son studio de création... Et puis le silence de la peur, du doute - son école. J'ai rencontré Yves Saint Laurent en 1986 à travers son métier, et c'est seulement un an plus tard que nous avons été présentés. Publiée en 1993, cette biographie a été rééditée en 2002 lors de la fermeture de la maison Yves Saint Laurent, puis en 2010. Un jour il m'avait lancé : "Mais vous connaissez bien mieux ma vie que moi... ". Faux, évidemment. Car écrire la vie de cet homme de son vivant, c'est refuser de tomber dans certains pièges. " Je n'ai jamais cherché à éviter ses zones d'ombres, mais à privilégier sa lumière, ce qui l'a rendu si différent. Yves Saint Laurent est à la fois l'astéroïde et le noyau d'une vieille comète, une planète monstre ayant modifié la perception du système solaire de la mode. Du soleil cher à Chanel, et de l'étoile - talisman de Dior, Yves Saint Laurent a fait une boule de feu, il est ce météore qui continue à éclairer la galaxie, bien après sa mort. " L. B. Le 1er juin 2008, Yves Saint Laurent laissait derrière lui bien plus qu'un nom et une maison de couture... A l'occasion du dixième anniversaire de sa mort, Laurence Benaïm nous confie l'édition définitive de sa légendaire biographie : l'ascension d'un jeune garçon né en 1936 à Oran, qui s'écriait à l'âge de treize ans : "Un jour, j'aurai mon nom gravé en lettres de feu sur les Champs-Elysées". L'itinéraire d'un peintre de la vie moderne, oeil à vif, traversant les époques pour en habiller l'ambiguïté dans un parfum de luxe, de vertiges et de décadence. La vie d'un homme libre, provocateur, secret, malheureux, génial, toujours échappé vers d'autres vies... La biographie du dernier des classiques. Le roman de la mode de 1958 aux débuts des années 2000.

05/2018

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Ethnologie

Maladie et santé selon les sociétés et les cultures

À l'origine de cet ouvrage dirigé par Maurice Godelier, anthropologue de réputation internationale, il y a deux hypothèses : la première postule que les réactions des populations à diverses épidémies ou pandémies, tel le sida, dépendent assez étroitement des représentations culturelles que ces populations se font de l'origine et des causes des maladies qui les affectent ; la seconde que les gouvernements de ces sociétés doivent prendre en compte ces représentations dans les politiques de santé qu'ils mettent en place pour lutter contre ces maladies. Pour éclairer la complexité de cette recherche, quatre textes ouvrent ce livre : de Jean-Pierre Dozon, Le sida en Afrique subsaharienne : problème culturel ou problème de politique publique ? ; de Francis Zimmermann, Du phlegmon à l'azadirachtine. Représentations indiennes des maladies et bioprospection ; d'Elisabeth Hsu, Expériences de la personne, de la santé et de la maladie en Chine ; de Sylvie Fainzang, La culture, entre représentations de la personne et politiques de santé. Mises en perspective avec quelques données occidentales. Sous la rubrique " Contrepoints ", Claudine Attias-Donfut, Marie-Odile Bertella Geffroy, Xavier Carpentier-Tanguy, Jean-Marc Ferry, Joseph Maïla, Serge Marti débattent des analyses proposées. Préalablement à ces réflexions, Maurice Godelier propose une définition en quatre points de ce qu'il entend par " représentations culturelles " ; ce qui le conduit à faire la part de l'imaginaire et du symbolique. Il insiste également sur un autre préalable théorique : ne pas coller sur toutes les formes d'individualité sociale et historique les attributs de la personne humaine tels que l'Occident les pense. Apparaissent alors en filigrane dans cet ouvrage les premiers traits d'esquisse d'un Manifeste de l'anthropologie. Prendre en compte et analyser chacun des facteurs qui entrent dans un processus en développement est une exigence scientifique qui impose la mobilisation et la coopération d'un grand nombre de disciplines des sciences sociales et des sciences médicales. Toutes doivent se décentrer et se distancier par rapport aux stéréotypes et préjugés que nos sociétés nourrissent contre les autres sociétés, leurs cultures et leurs pratiques. L'anthropologie pratiquée par un Occidental avec cette rigueur, cette érudition et cette vigilance critique n'est pas une description au service de la domination occidentale sur le reste du monde. Cette anthropologie-là produit un savoir partagé qui bénéficie aussi bien aux partenaires indiens ou africains qu'à leurs collègues européens. Ni arrogance, ni auto-flagellation.

08/2011

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Biographies

Journal Des Goncourt. Troisième Série, Tome 2

Le Journal des Goncourt suscite également admiration (le "meilleur de l'oeuvre" ou, selon Robert Ricatte, "le plus beau de leur roman") et aversion (un ramassis de ragots et de malveillance, la preuve d'un échec). Il convient d'abord de s'en étonner, au lieu de l'accepter simplement comme un bien nécessaire - éphémérides et répertoire à consulter en toute occasion -, ou de l'intégrer naturellement dans l'ensemble des écrits, en tant qu'appendice, esquisse, complément ou substitut de l'oeuvre légitime, bien que l'une et l'autre démarche soient parfaitement fondées, et du reste illustrées par de multiples travaux spécialisés, dont le présent colloque s'est largement fait l'écho. Les considérant comme acquis, je souhaiterais déplacer le point de vue et proposer une approche un peu nouvelle, me semble-t-il. L'entreprise me paraît en effet offrir matière à un questionnement radical, si l'on entre un moment dans la perspective de l'organisation - ou réorganisation - du "champ littéraire" tout au long de la seconde moitié du XIXe siècle, et d'une réflexion sur le statut de l'écrivain "moderne" , ou la figure emblématisée de l'homme de lettres. Un dépouillement systématique du Journal, par les moyens informatiques, permettrait seul d'établir, méthodiquement et chronologiquement, sur des bases lexicales, la nouvelle problématique de l'écrivain fin de siècle qui s'y dessine, en rupture avec les valeurs du premier romantisme (autour du "Poète"), entre artiste et intellectuel. Mais le Journal est moins une oeuvre théorique qu'une oeuvre de combat, soumise aux variables conjoncturelles et consubstantiellement engagée dans la pratique de la littérature, dont il traite. Je me contenterai ici de dégager une perspective d'étude, à travers une approche concrète des questions soulevées par ces milliers de pages, qui couvrent près d'un demi-siècle de "la vie littéraire" (je reviendrai sur ce sous-titre). Le genre et la masse invitent au feuilletage plutôt qu'à une lecture continue, pourtant indispensable si l'on veut saisir les lignes de force de ces Mémoires et en comprendre à la fois les constantes et les infléchissements - ceux d'un texte en devenir, qui exécute un programme tout en enregistrant les variations du milieu où il opère, et en s'y adaptant.

01/2023

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Journal Des Goncourt. Tome 1

Le Journal des Goncourt suscite également admiration (le "meilleur de l'oeuvre" ou, selon Robert Ricatte, "le plus beau de leur roman") et aversion (un ramassis de ragots et de malveillance, la preuve d'un échec). Il convient d'abord de s'en étonner, au lieu de l'accepter simplement comme un bien nécessaire - éphémérides et répertoire à consulter en toute occasion -, ou de l'intégrer naturellement dans l'ensemble des écrits, en tant qu'appendice, esquisse, complément ou substitut de l'oeuvre légitime, bien que l'une et l'autre démarche soient parfaitement fondées, et du reste illustrées par de multiples travaux spécialisés, dont le présent colloque s'est largement fait l'écho. Les considérant comme acquis, je souhaiterais déplacer le point de vue et proposer une approche un peu nouvelle, me semble-t-il. L'entreprise me paraît en effet offrir matière à un questionnement radical, si l'on entre un moment dans la perspective de l'organisation - ou réorganisation - du "champ littéraire" tout au long de la seconde moitié du XIXe siècle, et d'une réflexion sur le statut de l'écrivain "moderne" , ou la figure emblématisée de l'homme de lettres. Un dépouillement systématique du Journal, par les moyens informatiques, permettrait seul d'établir, méthodiquement et chronologiquement, sur des bases lexicales, la nouvelle problématique de l'écrivain fin de siècle qui s'y dessine, en rupture avec les valeurs du premier romantisme (autour du "Poète"), entre artiste et intellectuel. Mais le Journal est moins une oeuvre théorique qu'une oeuvre de combat, soumise aux variables conjoncturelles et consubstantiellement engagée dans la pratique de la littérature, dont il traite. Je me contenterai ici de dégager une perspective d'étude, à travers une approche concrète des questions soulevées par ces milliers de pages, qui couvrent près d'un demi-siècle de "la vie littéraire" (je reviendrai sur ce sous-titre). Le genre et la masse invitent au feuilletage plutôt qu'à une lecture continue, pourtant indispensable si l'on veut saisir les lignes de force de ces Mémoires et en comprendre à la fois les constantes et les infléchissements - ceux d'un texte en devenir, qui exécute un programme tout en enregistrant les variations du milieu où il opère, et en s'y adaptant.

01/2023