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Morbius

Extraits

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Poésie

Pour personne

Stop. Assez de ce travail et de ces confitures. Assez joué à l'homme. j'ai l'impression d'être pris dans les fils visqueux, dans l'oeuvre étrangleuse de l'araignée. La langue comme glu mortelle. Dire non à l'empire de l'histoire et du style, aux domesticités. Se méfier aussi du poème. Méchant penchant. Pas là pour ça. Justement pour le contraire. Au besoin, recommencer. Partir de zéro. S'il faut un drame, jouons celui des recommencements. Ouvrage-matrice situé au seuil de l'oeuvre de Cédric Demangeot, à part dans la production de son auteur et jusqu'à présent inédit, Pour personne part d'une défiance à l'endroit du poème pour s'engager, avec une défiance non moins grande, dans la voie de la narration. Anti-poésie, anti-récit : double impasse, passe étroite, d'où doit émerger un possible recommencement. Et de fait, quelque part entre la première partie, où un narrateur refuse férocement à son récit tout personnage et finit néanmoins par introduire un certain jean personne, et la seconde, journal intime dudit jean personne, dans lequel alternent anecdote, pensée, humeur, maxime, pastiche, portrait, lettre et même poème ; quelque part dans ce coq-à-l'âne tragique et jubilatoire, dans ce ruban de Möbius, dans ce grand huit d'écriture, dans ce chemin de chaussetrappes et vertiges, entre la prose du monde et l'intériorité de la poésie, la parole se retrouve, se libère et dégage, pour elle-même comme pour son lecteur, une nouvelle perspective.

08/2019

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Littérature française

Ne neige-t-il pas aussi blanc chaque hiver ?

Il y a longtemps, un amant m'avait écrit : ne neige-t-il pas aussi blanc chaque hiver ? C'était une phrase pour dire la candeur de l'amour ; à présent je l'entends comme la révélation du tout petit peu que nous pouvons comprendre, à notre mesure humaine, de l'éternité. Je ne te reproche pas ta perspicacité, je te reproche de vouloir me voler mon secret. Il y a du vrai et du faux dans ce que tu as cru deviner. Je ne suis pas en train d'écrire une enquête policière sur "l'énigme fascinante du disque de Phaestos" (tu as trop surfé sur les sites nord-américains...), même si ce serait peut-être le meilleur moyen d'éveiller l'intérêt d'un hypothétique éditeur pour le premier et sans doute unique roman d'une inconnue. L'histoire du disque, pour moi, c'est une histoire qui tourne en rond, qui n'a pas de solution, qui ne peut pas en avoir. C'est ainsi que le personnage principal Constance Dargaud évoque son travail d'écriture, en réponse aux questions inquiètes de son ami Gerhard. Plusieurs niveaux fictionnels cohabitent dans ce roman de Silvia Ricci Lempen qui gravite autour d'une écrivaine et de son texte. Pris dans ce va-et-vient entre différents univers, le lecteur se voit propulsé dans les rouages de la création, et suit avec anxiété l'aventure troublante d'une auteure qui s'isole dans un monde imaginaire. Vie et fiction deviennent indissociables, dans cette histoire qui tourne en rond tel un ruban de Moebius. A l'image du cycle des saisons, les signes inscrits sur le disque de Phaestos sont répartis sur une spirale, spirale hypnotique égarant les déchiffreurs.

06/2013

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Monographies et entretiens

Marginalia. Dans le secret des collections de bande dessinée

Au Moyen Age les marginalia sont des dessins ajouteés par les lecteurs ou les copistes en marge des manuscrits. Souvent fascinants, ils entretiennent un dialogue avec les textes qu'ils eéclairent. On peut y voir une des origines de la bande dessineée, un art qui a fleuri au XXe siecle, ou s'unissent dessin et eécriture. Publié à l'occasion de l'exposition Marginalia. Dans le secret des collections de bande dessinée qui se tient du 1er avril au 21 septembre 2021 au Nouveau Musée National de Monaco - Villa Sauber, cet ouvrage rassemble plus de 300 dessins ou planches de 50 créateurs majeurs ayant donné à la bande dessinée les lettres de noblesse dont les plus jeunes artistes ont hérité, et qui s'impose aujourd'hui par sa foisonnante vitalité. On y retrouve notamment les oeuvres de George Herriman, Hal Foster, Charles Monroe Schulz, Albert Uderzo, Moebius, Enki Bilal, Claire Bretécher, Marcel Gotlib ou encore Philippe Druillet. Catalogue de l'exposition, ce livre invite à suivre le fil du rêve de chaque artiste vers l'imaginaire collectif. Les dessins reproduits assurent le passage de témoin entre les générations et le partage de visions fantastiques où chacun, quel que soit son âge, saura trouver matière à de formidables voyages. Structuré en six chapitres thématiques et chronologiques, ce catalogue retrace l'apparition de la bande dessinée et son ascension jusqu'à la neuvième place dans la classification des arts. Des textes inédits signés par des historiens, théoriciens, auteurs, artistes ou encore éditeurs accompagnent les nombreux documents d'archives et illustrations. Ce catalogue de 512 pages rassemble les textes originaux de Marie-Claude Beaud, Jean-Luc Fromental, Thierry Groensteen, Damien MacDonald, Didier Pasamonik, Numa Sadoul et Stéphane Vacquier.

04/2021

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Comics Super-héros

Madman, l'intégrale T1

Frank Einstein est décédé dans un accident de voiture, mais son corps a été recousu et ramené à la vie par deux scientifiques, le Dr Boiffard et le Dr Flem. Cette résurrection ne lui a laissé aucun souvenir de sa vie antérieure, y compris son nom, de sorte que les deux scientifiques l'ont renommé comme les deux personnages les plus admirés au monde : Frank Sinatra et Albert Einstein. Cette résurrection a également donné à Frank des pouvoirs précognitifs et empathiques avec lesquels, au départ, il a travaillé comme médium. Dans un effort pour lui permettre de trouver sa propre identité, les deux scientifiques l'ont amené à créer un alter ego super-héroïque appelé Madman, en s'inspirant de la seule chose dont Frank se souvenait clairement : un personnage de bande dessinée appelé Monsieur Excitation... De la première apparition de Madman à ses origines mystérieuses en passant par ses aventures à travers le temps, l'espace et l'absurdité pop-art ; suivez l'alter ego super-héroïque de Frank Einstein, Madman, alors qu'il s'aventure dans Snap City et rencontre de nombreux personnages et méchants loufoques et intemporels. Dans ce véritable hommage aux récits de super-héros, à la philosophie métaphysique, aux films de science-fiction des années 1950, à la musique pop rock and roll, et bien plus encore, cette série est un véritable classique de la bande dessinée humoristique qui pour la toute première fois est publiée en France. Une collection en 12 volumes rassemblant les aventures de Madman depuis ses débuts en 1990. Contient également des pin-ups et des illustrations bonus réalisés par les plus grands talents de la bande dessinée comme Frank Miller, Moebius, Frank Frazetta et bien d'autres encore !

09/2022

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Critique littéraire

Territoires postmodernes. Géocritique de Calvino, Echenoz, Pynchon et Ransmayr

À rebours des thèses structuralistes, ce livre affirme que la littérature parle du monde. Il y a du hors-texte. Cette étude de quatre oeuvres marquantes d'auteurs emblématiques du mouvement postmoderne apporte une contribution importante à la géocritique et aux théories de l'espace qui fleurissent aujourd'hui dans le domaine de la littérature générale et comparée. Le monde, balisé par les lignes imaginaires des géographes et des navigateurs, est sillonné par les migrants, les voyageurs et les armées en campagne. Les frontières quant à elles sont des lignes qui ancrent une identité dans le territoire, et ce sont bien souvent des obstacles infranchissables. L'approche géocritique met en évidence la crise de ces notions dans les descriptions de villes utopiques des Città invisibili d'ltalo Calvino, dans la course folle de l'héroïne des Grandes Blondes, de Jean Echenoz, dans les espaces subjonctifs de la Zone que parcourent les personnages de Gravity's Rarnbow, de Thomas Pynchon, et dans les déserts rocheux du grand roman d'après-guerre de Christoph Ransmayr, Morbus Kitahara. Une fois résolue la très ancienne question de la représentation mimétique qui se trouverait au fondement de toute oeuvre d'art, on peut faire émerger l'idée que dans la fiction récente, les configurations spatiales participent à l'intrigue de façon déterminante. Au-delà de la nostalgie postmoderne pour un monde vaste, qui recèlerait encore une part d'inconnu et serait favorable à tous nos désirs, ces oeuvres instaurent une nouvelle relation à l'espace. Conçu comme un ensemble rhizomatique de milieux et de flux connectés entre eux, le monde entretient avec la littérature des rapports dont les textes du corpus, dans leur variété, permettent de saisir la cohérence.

06/2014

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Science-fiction

Exsangue

Manon Bernard, Gavriel H. Feist, Eric Simard, Fred Esterel, Maximin Chabrol, Xavier Boulingue, Eric Tyran, Yann Lebecque, Hélène Goffart, Eve Mattatia, Alexis Breton, R. Senelier, Sophia Humbert, Renaud Balleyguier, Thomas Siefert, Quentin R. Guillen, Florence Vedrenne, L. Azarii, Frédéric Darriet, Fanny Sichel, Mello von Mobius, Marek Madenn, Philippe Caza, Maddy Nicolas, Jeanne Miromensil, Léon Bertal, Tess Boisnard et Nadége Carlesso se partagent le recueil Exsangue. Approchez-vous un peu plus près de leurs univers de sang... " - Tu ne comprends donc pas ! ? Cette fille ne peut pas mourir. Nous pouvons la tuer des centaines de fois, de toutes les façons possibles, et elle nous reviendra toujours et encore. " " Toute cette envie naît après tout d'un désir de consommation de l'autre, de ce qu'il est, de ce qu'il incarne. " " La quatrième pénétration s'accompagna d'un vomissement bref et puissant. Tout comme la suivante. Franck atteignait ses limites alors qu'il n'avait fait que la moitié du nécessaire pour survivre. " " Et mon expression, alors que j'admirais l'oeuvre sacrilège qu'était maintenant mon enveloppe charnelle, avait radicalement changé. " " Enfin, lorsque j'eus terminé de détailler mon environnement, l'horreur et l'abomination se révélèrent à moi... " " Le moment, furtif, revêtit son habit de douleur, un souvenir dont les stigmates gravent le corps et l'âme de celui qui les porte, le colorant chaque jour d'une teinte plus sombre, plus profonde jusqu'à en devenir indélébile. " " Je n'éprouve pas de douleur physique ou de sensation de brûlure, mais la perte de tant de sang, mêlée à la peur et la nausée, me rend de plus en plus malade. " " Je rêve d'une mort banale, aussi bénigne que la plus petite action posée par mégarde. Une mort distraite. Plus banale qu'un long épuisement vieillissant qui se clôt par une maladie fatale... " " La jeune femme, dans un effort surhumain, ferma les yeux. Des larmes perlèrent à ses paupières. Elle sentit qu'elle recouvrait le contrôle de son corps. Elle se débattit en vain, ses liens étaient solides. "

01/2021

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Manga

L'école emportée Tome 4

Auteur encore injustement méconnu en France, Kazuo Umezu fait pourtant partie de la famille des très grosses pointures de la bande dessinée mondiale, aux côtés de Moebius, Alan Moore, Hergé ou Neil Gaiman. Au Japon, il porte officieusement le titre de "Dieu du manga d'horreur" . Mais pour beaucoup de nippons, dont l'enfance a été bercée par ses uvres, cet auteur mythique est tout bonnement l'égal d'Osamu Tezuka, catapulté lui "Dieu du manga" tout court. "L'école emportée", son manga le plus célèbre, narre la disparition brutale d'une école primaire et de tous ses occupants, mystérieusement projetée dans un monde désertique, dépourvu de vie, où le sable dispute à un ciel aux brumes obscures les limites incertaines de l'horizon noir. Complètement dépassés par la situation, les adultes chargés de la protection des enfants vont se révéler incapables d'assurer leur rôle. Certains laisseront libre cours à leur folie naissante, d'autres préfèreront le suicide. C'est dans ce monde que les enfants, désemparés, à court de repères tant familiaux que géographiques, se devront à eux seuls de s'accorder l'espoir d'une survie improbable. Umezu est fasciné par les aspects les plus sombres de la nature humaine. Ses uvres peuvent être lues comme des cauchemars dont le lecteur, quand bien même il le voudrait, ne pourrait s'échapper. S'impliquant au même titre que ses protagonistes, l'auteur se livre à des expériences émotionnelles d'une intensité inédite en bande dessinée. L'école emportée, écrite voilà trente ans, n'a pourtant jamais été égalée dans sa tragique peinture de la condition humaine. Si l'horreur (sous toutes ses formes) et la peur semblent être les domaines de prédilection d'Umezu, elles ne sont que les éléments d'une oeuvre dont le propos est avant tout universel, libre de toute contingence morale. Ainsi, ses principaux récits se révèlent être d'incroyables histoires d'amours. Celle qui se cache dans l'école emportée est sans doute l'une des plus belles jamais écrites. Ce chef d' uvre est présenté dans un nouveau format poche dédié aux grands classiques du manga, et compte six volumes au total.

06/2005

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Manga

L'école emportée Tome 2

Auteur encore injustement méconnu en France, Kazuo Umezu fait pourtant partie de la famille des très grosses pointures de la bande dessinée mondiale, aux côtés de Moebius, Alan Moore, Hergé ou Neil Gaiman. Au Japon, il porte officieusement le titre de "Dieu du manga d'horreur" . Mais pour beaucoup de nippons, dont l'enfance a été bercée par ses uvres, cet auteur mythique est tout bonnement l'égal d'Osamu Tezuka, catapulté lui "Dieu du manga" tout court. "L'école emportée", son manga le plus célèbre, narre la disparition brutale d'une école primaire et de tous ses occupants, mystérieusement projetée dans un monde désertique, dépourvu de vie, où le sable dispute à un ciel aux brumes obscures les limites incertaines de l'horizon noir. Complètement dépassés par la situation, les adultes chargés de la protection des enfants vont se révéler incapables d'assurer leur rôle. Certains laisseront libre cours à leur folie naissante, d'autres préfèreront le suicide. C'est dans ce monde que les enfants, désemparés, à court de repères tant familiaux que géographiques, se devront à eux seuls de s'accorder l'espoir d'une survie improbable. Umezu est fasciné par les aspects les plus sombres de la nature humaine. Ses uvres peuvent être lues comme des cauchemars dont le lecteur, quand bien même il le voudrait, ne pourrait s'échapper. S'impliquant au même titre que ses protagonistes, l'auteur se livre à des expériences émotionnelles d'une intensité inédite en bande dessinée. L'école emportée, écrite voilà trente ans, n'a pourtant jamais été égalée dans sa tragique peinture de la condition humaine. Si l'horreur (sous toutes ses formes) et la peur semblent être les domaines de prédilection d'Umezu, elles ne sont que les éléments d'une oeuvre dont le propos est avant tout universel, libre de toute contingence morale. Ainsi, ses principaux récits se révèlent être d'incroyables histoires d'amours. Celle qui se cache dans l'école emportée est sans doute l'une des plus belles jamais écrites. Ce chef d' uvre est présenté dans un nouveau format poche dédié aux grands classiques du manga, et compte six volumes au total.

02/2005

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Psychologie, psychanalyse

Le Séminaire. Livre X : L'Angoisse 1962-1963

Tout ce que nous savons d'absolument nouveau et original sur la structure du sujet et la dialectique du désir que nous avons à articuler, nous analystes, nous l'avons appris par quelle voie ? Par la voie de l'expérience du névrosé. Or, que nous a dit Freud à ce propos ? Que le dernier terme où il soit arrivé en élaborant cette expérience, son point d'arrivée, sa butée, le terme pour lui indépassable, c'est l'angoisse de castration. Qu'est-ce à dire ? Ce terme est-il indépassable ? Que signifie cet arrêt de la dialectique analytique sur l'angoisse de castration ? Ne voyez-vous pas déjà, dans le seul usage du schématisme que j'emploie, se dessiner la voie par où j'entends vous conduire ? Elle part d'une meilleure articulation de ce fait de l'expérience que Freud a désigné dans la butée du névrosé sur l'angoisse de castration. L'ouverture que je vous propose, la dialectique qu'ici je vous démontre, permet d'articuler que ce n'est point l'angoisse de castration en elle-même qui constitue l'impasse dernière du névrosé. (Extrait du chapitre IV) L'insecte qui se promène à la surface de la bande de Mœbius, s'il a la représentation de ce que c'est qu'une surface, peut croire à tout instant qu'il y a une face qu'il n'a pas explorée, celle qui est toujours à l'envers de celle sur laquelle il se promène. Il peut croire à cet envers, alors qu'il n'y en a pas, comme vous le savez. Lui, sans le savoir, explore la seule face qu'il y ait, et pourtant, à chaque instant, il y a bien un envers. Ce qui lui manque pour s'apercevoir qu'il est passé à l'envers, c'est la petite pièce qu'un jour j'ai matérialisée, construite, pour vous la mettre dans la main, celle que vous dessine cette façon de couper le cross-cap. Cette petite pièce manquante, c'est une sorte de court-circuit qui l'amènerait, par le chemin le plus court, à l'envers du point où il était l'instant d'avant. Cette petite pièce manquante, le a dans l'occasion, l'affaire est-elle donc résolue parce que nous la décrivons sous cette forme paradigmatique ? Absolument pas, car c'est le fait qu'elle manque qui fait toute la réalité du monde où se promène l'insecte. Le petit huit intérieur est bel et bien irréductible. Autrement dit, c'est un manque auquel le symbole ne supplée pas. (Extrait du chapitre X)

06/2004

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BD tout public

L'intégrale Uderzo 1941-1951

En plus de 70 ans de carrière, Uderzo aura tout dessiné, dans tous les styles, tous les registres, avec un génie que lui reconnaissent des dessinateurs aussi variés que Petillon, Moebius, Zep ou Gotlib, et le succès public planétaire de la série Astérix avec son complice Goscinny. A 4 ans, sa maîtresse de maternelle repère son talent pour le dessin. A 7 ans, il découvre sa vocation avec le Journal de Mickey. A 14 ans, il publie son premier dessin, à 18 ans, c'est le premier album de 12 pages Publier l'intégrale d'une œuvre aussi vaste et variée est un défi de taille. Alain Duchêne et Philippe Cauvin, deux spécialistes passionnés, ont parcouru toute l'Europe  pour retrouver, rassembler, restaurer les milliers de dessins, planches originales, journaux, albums, nés du crayon magique d'Uderzo au fil du temps. Ce premier volume, exhaustif, réunit tous les dessins, séries et albums des années 1941 à 1951, en version intégrale : - Ses dessins d'enfance, ses débuts pendant la guerre, sa rencontre avec Calvo, les dessins du service militaire,.. - Les premières séries de presse pour la jeunesse : Flamberge, gentilhomme gascon, Clopinard, le dernier des grognards, vagabond espiègle et son acolyte Grogui, à l'allure déjà « enveloppée », Les aventures de Clodo et son Oie, strip cocasse à la française publié dans un quotidien, Zidore l'homme-macaque, version burlesque de Tarzan,… - Les séries d'aventure dans le magazine OK, de 1946 à 1949 : Arys Buck et son épée magique, Le Prince Rollin, Belloy l'invulnérable, des comics signés Al Uderzo pour faire américain, qui regorgent d'action et d'humour, avec scènes de bagarres, duos de héros contrastés et jolies princesses à délivrer… - En 1950, c'est la série Capitaine Marvel Junior pour le journal Bravo, et Superatomic Z. - les dessins de presse, époustouflants de ligne claire réaliste pour France Dimanche et France Soir de la grande époque, où il illustre les faits divers et le Tour de France. Au fil des dessins s'afffirme très tôt le « style Uderzo », avec le sens du gag visuel, de l'expression gestuelle, une maîtrise époustouflante de styles différents de dessin, du cosmique au western en passant par le réalisme. Le secret de son génie ? Le talent, le travail acharné, l'amour du dessin… et la modestie. « Les institutions dans la BD, ça n'existe pas. Ce sont les lecteurs qui font le succès. C'est aussi simple que ça ! » Albert Uderzo ( introduction à l'Intégrale 1941-1951).

10/2012

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Littérature française

De la marchandise internationale

Patricia Bartok n'est pas la seule à changer de sexe à volonté. Rita Remington rétrécit de quelques centimètres. Rosetta Stone a sorti ses fleurs artificielles. Colonel Fawcett effectue un de ces sauts périlleux dont il a le secret. Major Osiris Walcott vient de froisser le col de sa veste. Inspecteur et Flippo se prend pour un personnage de série télévisée. Jimmy Ravel sait ce qu'il faut faire pour égarer les philosophes. Et Monsieur Typhus ? Il se pourrait qu'il apparaisse à l'occasion comme un phénomène de foire bicéphale. Ils sont à Londres, Cuba, Berlin, Belgrade, Bagdad, Kaboul, Kinshasa, Macao, Moscou et même Copenhague entre 1967 et 2010. Dans notre société liquide, ces exterminateurs-là ne meurent jamais longtemps. Note : Monsieur Typhus est un des personnages de Made in USA, film de Jean-Luc Godard sorti en 1966, très libre adaptation d'un roman de Richard Stark, Rien dans le coffre, lequel appartient à la série Parker, où l'auteur a supprimé systématiquement tout ce qui pouvait ressembler à de l'émotion. Mon Typhus, froid, méthodique, efficace, dont on ne connaîtra jamais le " vrai nom ", est précisément inspiré du Parker de Richard Stark (En coupe réglée, Travail aux pièces, Planque à Luna-Park) mais aussi du Reiner/Raner de Claude Klotz (Alpha-Beretta, Dolly-Dollar, Tchin-tchin Queen). La lecture du polar californien glacé Diamondback de Jacques Monory n'a bien sûr pas été sans produire ses effets. Typhus est tantôt un voleur professionnel, tantôt un tueur à gages, tantôt un mercenaire, un justicier, un espion ou un contre-espion. Autour de 1980 (cf. Souvenirs of you et Chocolat bleu pâle), il copie un peu trop le Serge Godorish imaginé par Daniel Odier alias Delacorta (Nana, Diva, Luna). Je l'appelle " Typhus " pour toute la période de sa vie qui court jusqu'à fin 1980 : au-delà, il est " Monsieur Typhus ". Apparu en 1977 ou 1978, Typhus fait équipe avec Rita Remington (je venais d'utiliser ce pseudonyme pour signer quelques articles de propagande féministe). Jimmy Ravel et Patricia Bartok forment un duo dès leur création en 1980 (dans Un Roman raté, extraits publiés dans le n°47 de la revue Minuit). Major Osiris Walcott vient ensuite : il trouve son origine dans le Jerry Cornelius de la bande dessinée Le Garage Hermétique de Moebius (qui lui-même l'a emprunté au grand auteur de science-fiction Michael Moorcock). Suivront Colonel Fawcett (homonyme de l'explorateur britannique disparu en 1925 en recherchant une cité mythique perdue dans le Matto Grosso) et Inspecteur et Flippo (clin d'oeil au Mister Bradley Mister Martin de William S. Burroughs). Rosetta Stone est la dernière venue en date : elle est supposée décrypter les messages codés les plus retors mais elle a bien d'autres capacités. Ce ne sont pas des héros et héroïnes classiques, et pas non plus des caractères : ils changent constamment de physique (de sexe, d'apparence), de comportement, passent d'une idéologie à l'autre, ce sont comme des acteurs qui enchaînent des rôles, qui incarnent ou combattent la sauvagerie fondamentale de l'homme (et de la femme) de plus en plus banalisée dans notre société de consommation (de colonisation) ultime. Dans la trilogie Le Privilège du fou/Sur les ruines de l'Europe/La Vie est un cheval mort, ils tentent en vain de rivaliser avec les tueurs les plus cruels et sanguinaires de l'Histoire contemporaine.

03/2017