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L'Actuelle. Une galerie d'art non-figuratif (1955-1957)

Extraits

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Poésie

Poèmes. 1957-1994

"Il y a des blaireaux écrasés, des agneaux qui naissent la tête tranchée, des saumons monstres tapis au fond de lacs écossais opaques, qu'on ferre et qui résistent de toute leur puissance vitale. Il y a des faucons, des brochets, des renards nocturnes, bref toute une galerie de prédateurs sur lesquels règne, cynique et dérisoire, un corbeau mythique du nom de Crow. Ted Hughes n'est pas qu'un poète animalier, comme on a trop vite cru. C'est un explorateur de la cruauté qui est au fond de l'être vivant, bête ou homme. Une espèce de poète darwinien moderne ayant croisé les chemins de la fable celtique ancienne. L'héritier de Yeats l'Irlandais mais aussi du guerrier de la Somme Wilfrid Owen, essayant d'articuler ensemble la beauté, la terreur et la pitié". Jacques Darras.

06/2009

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Critique littéraire

Correspondance 1920-1957

"Deux amis racontent ce qui les a intrigués, ou amusés, soulignent le détail qui a frappé leur curiosité toujours en éveil". Comme l'écrit Jean-Philippe Segonds : "Ils ne livrent qu'une part d'eux-mêmes, mais combien attachante, toute de spontanéité et de gentillesse. Dans ce plaisir d'écrire, les mots courent librement avec, çà et là, quelque négligence mais, plus d'une fois, un tour admirable, un rare bonheur dans l'expression". Jean-Philippe Segonds a travaillé pendant des années à la mise au point de ce volume, relayé à sa mort par Marc Kopylov. Au fil de trois cent dix lettres, nous voyons naître une amitié entre deux grandes figures de la littérature française. "Peut-on imaginer deux êtres aussi différents de caractère et même parfois de goût ? " demande Michel Déon dans sa préface. "L'un, Paulhan, est bref, il dit tout en trois lignes, se dissimule sous deux lettres, J. P. ou un pseudonyme, ses fonctions l'obligeant, il sait rester ouvert à l'autre, se montre conciliant ou émet des doutes quand il ne se retranche pas derrière les décisions de Gaston Gallimard, l'éditeur parfait. L'autre est un grand bourgeois de province, jamais plus heureux que dans sa propriété de Valbois, impératif malgré son extrême politesse. Trois ans durant, ils se donnent du "monsieur" avant de passer au peu compromettant "cher ami". Paulhan s'amuse, ironise, mais avec délicatesse. Pour la connaissance de l'élaboration de cette oeuvre et de l'immense générosité littéraire de Larbaud, il ne saurait y avoir de plus heureux retour en arrière que cette édition".

12/2010

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Littérature française

Romans. 1957-1961

En publiant Casse-pipe dans la Pléiade en 1988, Henri Godard parlait de ce roman comme d'un texte "mutilé" et il déplorait "la perte du reste". Sans doute espérait-il que ce "reste" sortirait un jour des oubliettes. Rien ne permettait alors de prévoir que ce seraient des milliers de feuillets, concernant des projets romanesques inconnus (Guerre et Londres), ou attestés mais perdus (La Légende du roi René et La Volonté du roi Krogold), ou encore déjà publiés en partie (Casse-pipe), voire en totalité (Mort à crédit et Guignol's band), qui referaient surface, comme ce fut le cas dans l'été de 2021. Les manuscrits n'avaient donc pas été mis au feu : ils hibernaient. Leur importance est considérable. Tous concernent la première moitié de l'oeuvre romanesque de Céline. Pour l'essentiel, ce sont des récits autonomes, et non pas des "avant-textes" de romans publiés par leur auteur (mais quelques-uns relèvent de cette catégorie et ils sont passionnants). S'ils peuvent avoir l'apparence de brouillons, ils ne sont les brouillons que d'eux-mêmes. Ils ont (au moins) deux intérêts : ils favorisent une meilleure compréhension de la manière dont l'oeuvre romanesque de Céline s'est constituée, et ils valent pour eux-mêmes, comme des récits inattendus et captivants. Que nous apprennent-ils ? Par exemple que ce qu'on appelle le "cycle de Ferdinand" n'a pas toujours été composé de Mort à crédit, de Casse-pipe et de Guignol's band (1936-1944). Que Guerre, Londres et le manuscrit retrouvé de Mort à crédit jouent un rôle dans l'affaire. Que la légende du roi Krogold (ou René) n'a cessé de passionner Céline. Ou encore que des liens étroits unissent Guerre et Casse-pipe. Les thèmes et la tonalité des récits retrouvés sont immédiatement reconnaissables : si les textes sont encore, stylistiquement, en chantier, leur univers, lui, est entièrement célinien. La découverte, dans Guerre, de personnages et de situations que l'on connaissait par Casse-pipe est l'une des émotions fortes que peut éprouver un amateur de Céline. On en dirait autant de la rencontre avec le Dr Yugenbitz de Londres, prototype du Clodovitz de Guignol's band. Ou de la présence, dans un récit aussi étrange que Krogold, d'une idée centrale dès Voyage, celle de la vie vécue comme une agonie. Pour recueillir ces nouveautés, deux volumes de la Pléiade ont été remis en chantier. Dans le premier (1932-1934), les textes réapparus en 2021 figurent sous un intitulé, Textes retrouvés, qui traduit leur statut et rappelle qu'il s'agit de manuscrits, non de romans mis au point par Céline. De même, dans le deuxième (1936-1947), les séquences nouvelles de Casse-pipe sont réunies sous la rubrique Scènes retrouvées. Quant aux éditions des romans publiés du vivant de Céline, elles ont été revues et enrichies d'appendices nouveaux. Du manuscrit et du dactylogramme de Voyage, qui n'étaient pas accessibles dans les années 1980, il a été tiré des transcriptions révélatrices. Le passionnant manuscrit de travail de Mort à crédit,

05/2023

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Littérature étrangère

La Havane, 1957

En cette année 1957, la fête tropicale bat son plein. George Raft en personne, l'une des plus grandes vedettes de Hollywood, est attendu à La Havane pour l'inauguration d'un nouveau casino, le premier d'une série de luxueux établissements de jeu associés à un ensemble d'hôtels qui devraient progressivement ouvrir leurs portes dans l'île. On compte y accueillir des touristes du monde entier et leur offrir chaque nuit, outre les sensations de la roulette et du black-jack, une revue digne du Sans Souci ou du célèbre Tropicana, les meilleurs cabarets de la ville. Mais, côté coulisses, tout n'est pas encore réglé. Voilà pourquoi, lorsqu'on découvre le cadavre d'un hippopotame abattu dans les environs du parc zoologique de La Havane, soudain les langues se délient et le bruit court que ce fait divers n'est pas sans rapport avec la guerre implacable que se livrent les parrains de la mafia américaine pour le contrôle des hôtels à Cuba. On dit même que le dictateur Batista y est impliqué et qu'il soutient activement l'un des clans new-yorkais. Las d'interviewer des starlettes cubaines, le journaliste Joaquin Porrata pense que le moment est venu de changer de rubrique et de journal, et il décide de mener l'enquête. Mais un hippopotame criblé de balles n'est pas un chien écrasé. Trop entier, inexpérimenté, Joaquin n'imagine pas qu'à la recherche d'une vérité qui n'est pas bonne à dire il va devoir voyager jusqu'au bout de la nuit havanaise. Car la solution de l'énigme se trouve peut-être au cœur de cette ville mythique en proie à mille rumeurs, ignorant encore, en cette année 1957, qu'elle vit les derniers mois d'un carnaval qui semblait éternel. Embarqué à son tour sur les pas de Joaquin, captivé de bout en bout, grâce à l'écriture efficace et intelligente de Mayra Montero, ici au sommet de sa virtuosité narrative, le lecteur saisit au plus près les enjeux et les émotions de cette fin de fête. Comme dans un tableau du Tropicana, guérilleros et gangsters, militaires et bourreaux, starlettes et grandes stars, tous sortent pour la dernière fois sur scène et chantent ensemble le Son de Almendra, l'inoubliable mélodie d'une apocalypse tropicale.

09/2007

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Littérature étrangère

Journaux de bord. 1947-1954

"Dans l'Evangile qui porte son nom, saint Matthieu pose l'équation : "Car beaucoup sont appelés, mais peu sont élus". Quelque vingt siècles plus tard, un écrivain français si peu français la retourne : "Très peu d'appelés, encore moins d'élus." Jack Kerouac, plus criminel encore peut-être, retourne le retournement : "Car beaucoup sont élus, mais peu sont venus." C'est dans ces Journaux de bord - tenus entre 1947 et 1954, publiés aux Etats-Unis en 2004 et accueillis avec une indifférence qui tentait vainement d'être à la hauteur de ce crime discret contre l'humanité - que Jack Kerouac a élaboré, dans le secret absolu, sa formule. Ses amis jaloux à l'époque, ses lecteurs distraits par la suite, ses cinéphiles hébétés d'aujourd'hui le croyaient sur la route. Cette proposition baroque, irrégulière, requiert désormais toute notre attention. Lisons". P G

11/2015

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Histoire de la BD

Pierre Joubert. Rétrospective 1927-1959

En près de 75 ans de carrière, Pierre Joubert (1910 - 2002) a illustré un millier d'ouvrages et plusieurs centaines de revues. Alliant une dextérité graphique à un sens de la mise en scène hors du commun, il a marqué de son art, celui de l'illustration des générations de lecteurs qui le découvrirent à travers le scoutisme, la collection "Signe de Piste" , les aventures de Bob Morane, les albums de "La Vie privée des hommes" et bien d'autres ouvrages. Ce premier album rétrospectif présente près de 500 illustrations du début de sa carrière en 1927 jusqu'à la fin des années 1950.

11/2023

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Pléiades

Romans et nouvelles (1959-1977)

Vivement controversé à ses débuts, Philip Roth s'est peu à peu imposé aux Etats-Unis comme l'un des plus grands auteurs de sa génération. Les cinq livres réunis ici témoignent déjà de ce qui deviendra sa marque de fabrique : richesse de l'imagination, verdeur, vigueur de l'ironie, selon un alliage très particulier d'oralité et d'élégance, d'exubérance et de délicatesse. Cest à cette époque-là, et avec ces ouvrages, que Roth devient Roth. Goodbye, Columbus (1959), l'extraordinaire recueil de nouvelles qu'il publie à vingt-six ans, et bien plus encore la très iconoclaste Plainte de Portnoy (Portnoy et son complexe, 1969) ont fait scandale, l'un au sein de la communauté juive, que les décapants récits de Roth se soucient peu de flatter, l'autre bien au-delà : la chronique familiale, psychologique et sociale dessinée au vitriol par Portnoy va de pair avec un langage où rivalisent le loufoque, la gouaille et une outrancière crudité. Le roman, qualifié de magistrale "orchestration de voix" et d'allègre "festival linguistique" , est un véritable jalon culturel des années 1960. Tel un ventriloque, le protagoniste fait dialoguer sur le divan de son analyste les voix contradictoires qui l'habitent. Dans un torrent d'imprécations et de lamentations sont données à entendre la voix de l'enfant, celle de l'adolescent, celle de l'adulte torturé. Le plus souvent aux prises avec sa yiddishe mame grotesquement castratrice, Portnoy dialogue aussi avec son père humble et soumis, et avec ses maîtresses, de séduisantes shikses (jeunes filles non juives, en principe interdites), en qui il voit les incarnations de l'Amérique qu'il entend conquérir. Multipliant les identités et les masques comme un acteur multiplie les rôles, c'est ensuite David Kepesh que Roth introduit sur la scène de son oeuvre. Ce professeur de littérature se voit transformé en une gigantesque glande mammaire dans Le Sein (1972), fable kafkaïenne à la fois fantastique et burlesque, tandis que Professeur de désir (1977) retrace son enfance en famille, son exploration effrénée de la liberté sexuelle pendant ses études, puis les expériences féminines contrastées de sa maturité. Malgré l'apparence "sage" de ce schéma biographique, la pratique de la fiction est toujours aussi affranchie et ludique - en témoigne, entre autres, l'épisode désopilant de la visite faite en rêve à la "putain de Kafka" . Enfin apparaît Nathan Zuckerman, qui accompagnera Roth jusqu'en 2007. Dans Ma vie d'homme (1974), il essaie de se libérer d'un mariage désastreux. La structure narrative, emboîtée et miroitante, du récit se complexifie, au point que Milan Kundera qualifia le livre de "chef-d'oeuvre de baroque" . On a dit de Nathan qu'il était le travesti littéraire de Philip. Mais comme le souligne Philippe Jaworski dans sa préface, "la présence de "l'auteur" dans ses écrits de fiction ressortira toujours à une réalité de fiction" . Au reste, "la réalité de l'écrivain pourrait tout aussi bien dériver de l'existence de son personnage" .

10/2017

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Critique littéraire

Correspondance croisée (1935-1954)

2019 marque le cinquantième anniversaire de la mort de Louise de Vilmorin, le 26 décembre 1969. On connaît l'auteur de "Madame de" et de "Julietta", mais l'édition de sa correspondance n'a été entreprise qu'à partir des années deux mille. Il manquait à l'édifice déjà publié les lettres échangées avec Jean Hugo, arrière-petit-fils de Victor Hugo, lui-même peintre, décorateur de théâtre et illustrateur, qui eut une grande influence sur son oeuvre. Cinq cent vingt-six lettres ont été réunies dans le présent volume, entre 1935 (date de la rencontre de Louise et de Jean) et 1954 (date de la parution de "L'Alphabet des aveux", qui constitue leur oeuvre commune). La correspondance ainsi éditée permet de préciser la chronologie de leur relation, mais également de mener plusieurs réflexions sur le genre épistolaire et la manière dont, dans la lettre, on s'adresse à l'autre et dont on exprime ses sentiments, notamment amoureux. Au fil de ses lettres, Louise de Vilmorin distille également quelques-uns de ses souvenirs d'enfance et, en septembre 1948, elle entreprit d'y raconter ses mémoires. Enfin, la correspondance témoigne de la genèse de l'oeuvre, puisqu'il s'agit d'une période d'intense création littéraire : "Madame de" et "Julietta" bien sûr, mais également poèmes et figures de style, écrits principalement à Alpbach en Autriche et à Sélestat dans le Bas- Rhin. Par ses conseils, ses lectures et ses dessins, Jean Hugo contribua à faire de Louise de Vilmorin la poétesse que l'on connaît, mais également une épistolière de grand talent.

09/2019

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Autres philosophes

Carnets philosophiques 1945-1950

C'est en français, traduit d'après les manuscrits, que paraît pour la première fois, dans son intégralité, le journal de pensée tenu par Jan Patocka entre 1945 et 1950 et découvert dans les archives il y a une vingtaine d'années. Rédigées à une période charnière pour la pensée du philosophe tchèque comme pour l'histoire de son pays et de l'Europe en général, portées par un mouvement qui Fait apparaître questionnement métaphysique et analyse phénoménologique, de plus en plus, comme en prise avec les événements, ces pages " s'imposent - écrit Renaud Barbaras dans sa préface - comme un document philosophique majeur, non seulement pour la compréhension de l'oeuvre de la maturité de Patodka, mais par elles-mêmes, tant l'auteur y fait preuve de bout en bout d'une finesse d'analyse et d'une profondeur spéculative dont il y a bien peu d'équivalents ".

09/2021

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Poésie

Oeuvres I (1965-1975)

L'oeuvre de Jacques Brault était auparavant éparpillée chez divers éditeurs et plusieurs de ses publications n'étaient plus disponibles. Certains de ses livres sont déjà considérés comme des classiques de la littérature québécoise (Mémoire, Chemin faisant, Moments fragiles, Agonie), mais le regroupement des publications permet de lire autrement ces livres, en les liant à d'autres textes moins connus et en faisant mieux percevoir ce que l'auteur appelait son "cheminement" , qui le conduit d'un engagement social fervent à l'exploration d'un "en dessous" qu'il associe à l'intimisme littéraire.

03/2024

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Critique littéraire

Journal 1954-1960. "Avec elle et la bande critique"

C’est un Jacques Lemarchand (1908-1974) bien installé dans ses doubles fonctions de lecteur et de critique théâtral, et compagnon depuis décembre 1950 de Silvia Monfort, que nous retrouvons dans ce Journal 1954-1960. Sous l’Occupation, il a connu les errements et les difficultés d’un jeune intellectuel bordelais «monté à Paris» pour devenir écrivain. Grâce à Jean Paulhan, il est entré au comité de lecture de Gallimard, puis Albert Camus lui a demandé de tenir la chronique théâtrale de Combat. Il devient alors l’un des critiques dramatiques les plus lus de l’après-guerre qui voit l’émergence de jeunes auteurs, acteurs et metteurs en scène, soutenus par la décentralisation théâtrale. Au Figaro littéraire, où l’a appelé Pierre Brisson en 1950, Jacques Lemarchand exerce sa lucidité ironique, sa grande culture et sa déontologie «janséniste». Ferraillant avec la «bande critique» de ses confrères, comme Jean-Jacques Gautier du Figaro ou Robert Kemp du Monde, il entame une défense acharnée de ce que l’on appellera «le Nouveau Théâtre». Chez Gallimard, il fonde la collection théâtrale «Le Manteau d’Arlequin» en 1955, puis la «Collection Blanche» de littérature pour enfants en 1959. Dans son bureau, qu’il partage avec Camus, passent de nombreux écrivains – Boris Vian, Jean Blanzat, Brice Parain, Eugène Ionesco, Arthur Adamov, Jacques Audiberti, Marguerite Duras, Violette Leduc et aussi les Gallimard, qui lui font part des bruits du jour… Devenu quinquagénaire, Jacques Lemarchand ne dédaigne pas jouer à «l’homme brûlé» en exagérant le nombre de ses conquêtes, mais désire par-dessus tout «inspirer confiance». L’angoisse de l’âge commence cependant à poindre et ses rêves s’en ressentent. Le 21 septembre 1954, il constate : «je bois fort et je tombe dans le sombre»… Liées à un profond ennui existentiel, ces crises se multiplient, parallèlement à une vie sentimentale fort agitée. Après une étonnante scène de rupture avec Silvia Monfort au Festival d’Avignon en juillet 1954, plusieurs jeunes femmes – actrices, écrivaines ou journalistes –, se succèdent ou s’imposent. Frénétique en amour, mais attaché à sa famille et fidèle en amitié, Jacques Lemarchand se montre très affecté par la mort de sa mère, en juin 1958, puis par celle de deux de ses proches amis : Boris Vian en juin 1959 et Albert Camus en janvier 1960.

05/2020

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Critique littéraire

Une amitié tenace. Correspondance 1910-1957

Ludmila Savitzky et André Spire ont entretenu pendant un demi-siècle une intense amitié personnelle et littéraire, hors norme, à l'image de leurs personnalités farouchement indépendantes, rebelles, à contre courant. Leur correspondance, commencée avant la Grande Guerre, s'achève avec la mort de Ludmila en 1957. Dans ces lettres, inédites à ce jour, " Lud " et " Aspire ", écrivains et poètes, s'entrelisent, s'analysent, se commentent et se critiquent, évoquent leur quotidien où événements intimes et historiques s'entremêlent, offrant une chronique fascinante des milieux politiques et littéraires qu'ils fréquentent (dont Ezra Pound, James Joyce, Gustave Kahn, Julien Benda, Albert Cohen). Illustré de nombreuses photographies, le livre se feuillette comme un album de famille, laissant découvrir deux êtres rares, témoins d'un siècle convulsif et douloureux marqué par deux guerres mondiales.

05/2010

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Biographies

Claire de Castelbajac 26 octobre 1953 – 22 janvier 1975

Voici la réédition d'un livre "historique" , le premier ouvrage écrit sur Claire de Castelbajac (1953-1975), figure spirituelle qui a touché tant de coeurs. C'est à sa maman, Madame Solange de Castelbajac, que l'on doit ces pages publiées en 1978, à l'invitation pressante de son frère, religieux carme : "Je te fais un devoir de conscience d'écrire sur ta fille, cela portera des fruits spirituels". Cet ouvrage bouleversant conduit bien sûr aux prémices du rayonnement spirituel de la jeune fille du Gers. Il permet aussi et surtout de découvrir le message enthousiasmant de sa vie simple, intense et fulgurante : le Seigneur comble de joie ceux qui mettent leur confiance en lui !

03/2023

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Guerre d'Indochine

Diên Biên Phu. 20 novembre 1953-7 mai 1954

Elles s'appellent Dominique, Huguette, Anne-Marie, Gabrielle, Isabelle, Béatrice... Ce sont les positions du camp retranché de Diên Biên Phu, isolé dans une plaine à l'extrême ouest du Tonkin. Là, le haut commandement français en Indochine a décidé de livrer bataille, concentrant une douzaine de bataillons. Il s'agit de fixer et d'user les troupes viêt-minh. Le général Giap, qui les commande, a besoin de son côté d'une victoire, dans la perspective de négociations qui s'annoncent. L'affrontement ne peut qu'être terrible. Il sera mortel. Du 13 mars au 17 mai 1954, dans des combats sans merci où, des deux côtés, l'héroïsme le dispute à l'horreur, la garnison française, bientôt totalement isolée, se défend pied à pied, sous les ordres du général de Castries, des colonels Bigeard, Langlais et Lalande, avant de succomber sous le nombre, laissant 5000 morts sur le terrain et 6000 prisonniers dont bien peu survivront. Cette page de gloire inutile, véritable " Verdun asiatique ", signe la fin de la présence française en Indochine, avant les accords de Genève conclus le 21 juillet 1954. Recueillant les témoignages des anciens, puisant aux meilleures sources d'archives, Pierre Pellissier retrace ces moments terribles où une part de l'image de l'Occident s'est abîmée, sublime et tragique, dans la cuvette de Diên Biên Phu.

03/2024

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Histoire du cinéma

Une histoire du cinéma français. Tome 3, 1950-1959, Edition de luxe

Une histoire du cinéma français se présente comme une série d'ouvrages, classés par décennies successives (des années 30 à nos jours) pour offrir au lecteur un panorama complet du cinéma français. Pour chaque année sont mis en avant les films majeurs, un grand réalisateur, une actrice et un acteur ainsi qu'un grand dossier thématique abordant pour le cinéma les questions essentielles de la période. A travers ces analyses, et la mise en perspective des oeuvres et des artistes dans un contexte historique, social, politique et même technique, ce livre se veut le récit pertinent - et à l'occasion, impertinent ! - de l'histoire, riche mais encore trop méconnue, de notre cinéma. Tome 3 : 1950-1959 Le cinéma français des années 50 n'est pas toujours reconnu à sa juste valeur. Coincé entre un âge d'or qui s'est prolongé jusqu'à la fin des années 40 et l'avènement de la modernité des années 60, la décennie 50 a vite été taxée de conformisme ; une période de "Qualité française" - formule péjorative des Cahiers du cinéma - qui voit tout de même naître des oeuvres aussi importantes que La Beauté du diable (René Clair), Le Plaisir (Max Ophüls), Casque d'or (Jacques Becker) ou La Traversée de Paris (Claude Autant-Lara), on se contenterait de moins ! Surtout, avec la démocratisation de la couleur (French Cancan, magnifique hommage de Jean Renoir à son père), l'émergence d'un nouveau polar (Touchez pas au grisbi, Du rififi chez les hommes), l'avènement de nouvelles actrices plus en phase avec leur époque (Martine Carol, Jeanne Moreau, Anouk Aimée et bien sûr Brigitte Bardot), le cinéma français entame déjà sa mue. Et si en 1959 sortent les premiers films de la Nouvelle Vague (Le Beau Serge de Claude Chabrol et Les Quatre Cents Coups de François Truffaut), toute la décennie aura témoigné préalablement d'une aspiration à la modernité : de Louis Malle (Ascenseur pour l'échafaud, Les Amants) à Alain Resnais (Nuit et Brouillard, Hiroshima mon amour) en passant par Jean-Pierre Melville (Deux Hommes à Manhattan) et Henri-Georges Clouzot (Le Mystère Picasso). Une histoire du cinéma français vous invite ainsi à plonger dans les années 50, une décennie aussi riche que variée. 190 photos NB et couleur. Version luxe cartonnée.

11/2021

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Histoire de France

La clémence de l'Oncle Hô. Un mensonge meurtrier - Indochine 1952-1954

A. Le Merre relate ses deux années de survie durant sa captivité dans les camps Vietminh. Il revient sur les conditions de détention au camp n°1 dans un hommage à ses compagnons qui y ont laissé la vie.

05/2011

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Pléiades

Oeuvres complètes. Coffret en 2 volumes : Tome 3, 1949-1956 ; Tome 4, 1956-1959

Des Justes au Premier Homme (1949-1959), les tomes III et IV parachèvent la nouvelle édition des Ouvres complètes d'Albert Camus : ouvrages, articles, préfaces et conférences parus de son vivant, et écrits posthumes.

11/2008

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Philosophie

Les Modernes

Jean-Paul Aron est le témoin aigu, passionné, féroce des événements culturels de 1945 à 1984. Cinquante-quatre épisodes majeurs, de la conférence d'Antonin Artaud au Vieux-Colombier en 1947 aux journées de Mai 68, de la sortie du film de Jean-Luc Godard A bout de souffle en 1960 au séminaire de Jacques Lacan à l'Ecole Normale supérieure en 1964, de la création du Club Méditerranée et de la première représentation de La cantatrice chauve d'Eugène Ionesco en 1950 à la décade de Heidegger à Cerisy en 1955, de la publication de Mythologies de Roland Barthes en 1957 à l'exposition Manet en 1983. Mémorialiste dans la tradition de Saint-Simon et de Chateaubriand, Jean-Paul Aron se livre à une critique acerbe de la modernité. Il dénonce les "clans", les terrorismes et détrône les pontifes. Les modernes : la somme d'une époque et l'oeuvre subversive d'un esprit libre. Un livre de vie face à la glaciation récente de la pensée, de la littérature et des arts.

09/1986

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Littérature française

La conscience

Le 12 novembre 1958, vers 16 h, j'ai déplié une vieille table de bridge devant la fenêtre de droite du grand salon parental rue Copernic et j'ai précipité un récit intime : mon ami jean Crinyème (Crin, prononcer Crine) a sonné, je lui ouvre, mon père intervient, le concert des voix enroule des cycles, titre adopté dès les premières pages. Des temps s'emboîtent la guerre de 14 selon les tantes, les Croisades selon Mamie, mon enfance à Dainville, le séjour de mes vingt ans au sanatorium. Fin janvier 1959, ayant produit cent pages, j'ai renoncé à la facilité du langage parlé. En octobre 1959, j'ai quitté la spacieuse clarté parentale au-dessus de laquelle A. M. et moi jeunes époux dormions et faisions la sieste dans une chambre de bonne sans eau pour le sombre studio de la rue des Tournelles. Les objets résistent à ma conscience, je sens cela depuis que la lecture de L'Imaginaire de Jean-Paul Sartre pendant ma classe de philosophie (1951-1952) m'a mené à l'intensité poétique d'Edmund Husserl, désormais mon écriture insiste. Elle insistera jusqu'à ce 12 novembre 2013.

11/2016

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Histoire de France

Indochine 1952-1954. Les luc binh - Souvenirs d'un marin du fleuve

Pour découvrir une facette méconnue du conflit indochinois, la guerre du fleuve, et comprendre le " mal jaune " !, Après deux ans à l'Ecole navale et la traditionnelle croisière à bord de la Jeanne d'Arc, François Jourdier est affecté aux Forces Fluviales de l'Indochine Sud. Pendant vingt-sept mois, il participe à la guerre du fleuve, d'abord dans la région de Saigon, puis dans le delta du Mékong. Responsable de petites unités, de leurs équipages et souvent des troupes transportées, le jeune enseigne de vaisseau de vingt-deux ans doit prendre des décisions, faire des choix. A son arrivée, en juillet 1952, la guerre semble en passe d'être gagnée. De Lattre vient de mourir, mais sa présence se sent encore, il a secoué le corps expéditionnaire et lui a rendu la foi en une victoire que tous croient désormais possible. Deux ans après pourtant, la bataille de Dien Bien Phu sonne le glas de l'Indochine française. Ces souvenirs d'un marin du fleuve atteint par le " mal jaune " entraînent le lecteur à la découverte d'une guerre méconnue, et pourtant elle aussi meurtrière. Un voyage au fil de l'eau, parmi les luc binh (jacinthes d'eau), à la rencontre d'un pays et d'une population à l'attrait irrésistible, en dépit des combats.

03/2009

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Correspondance

Correspondance entre andré gide et jean malaquais - 1935-1950. 1935-1950

Dialogue entre deux écrivains, l'un célèbre, l'autre débutant, cette correspondance se situe sur fond de polémiques politiques, quand Gide rompt avec le stalinisme, quand Malaquais parvient en 1942 à quitter la France avec l'aide de Gide. Installé en Amérique, il allait, avec Planète sans visa, écrire le grand roman de la France occupée.

08/2023

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Beaux arts

Reynold Arnould. Une poétique de l'industrie

Tubulures de l'industrie chimique et grands pylônes électriques, pales de turbines et torchères pétrolières... La grande industrie moderne respire une beauté particulière, inquiétante et fascinante. Peu de peintres pourtant s'en sont saisis. Aucun, en tous cas, autant que Reynold Arnould (1919-1980), qui a transfiguré cette industrie dans des toiles d'apparence abstraite à l'occasion d'une grande exposition au musée des Arts décoratifs en 1959. Artiste typique de la génération d'après-guerre, Reynold Arnould a dirigé les musées du Havre de 1952 à 1965 et inauguré en 1961 dans cette ville le premier musée de conception moderne en France. André Malraux l'appela en 1965 à la direction des Galeries nationales du Grand-Palais. Mais cette brillante carrière de conservateur ne doit pas occulter son oeuvre picturale, inlassablement poursuivie pendant cinquante ans, dont les toiles industrielles sont une composante majeure. La première partie de cet ouvrage décline le thème de l'industrie chez Reynold Arnould, depuis ses portraits d'automobiles de 1955 jusqu'à ses oeuvres murales des années 1960-1970. La seconde partie éclaire cette peinture par le récit de la jeunesse de cet artiste, de sa rencontre avec le peintre et écrivain mondain Jacques-Emile Blanche en 1934 à sa nomination au Havre en 1952. A travers ce cas singulier : jeune prodige, premier Prix de Rome à vingt ans, professeur de beauxarts dans une université du Texas de 1949 à 1952, c'est aussi un pan d'histoire sociale de la peinture du XXe siècle qui est ainsi mis à jour.

11/2019

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Beaux arts

Staël, la figure à nu. 1951-1955, Edition bilingue français-anglais

A partir de 1951 et jusqu'à sa mort en 1955, Nicolas de Staël fait du nu l'une des clés de voûte de son travail sur le rapport entre le fond et la figure. Le musée Picasso a choisi de mettre en lumière cet aspect fondamental de son oeuvre en réunissant un ensemble rare de peintures et de dessins, pour une grande partie inédits. Les contributions de Maryline Desbiolles, Federico Ferrari, Federico Nicolao et Jean-Louis Andral convient à une véritable redécouverte de cet artiste d'exception.

05/2014

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Livres rabats, tirettes

10 Autres Chaises

En 2016, paraissait 10 CHAISES, de Dominique Ehrhard. Ce livre mettait en scène et en volume 10 chaises iconiques du XIXe et du XXe siècle. Véritable exploit de création en animation papier, il a su, au cours des années, trouver son public de curieux et de passionnés et a reçu en 2017 le Grand Prix du jury "La Nuit du livre" . Dans le même format et la même présentation, ce nouveau volume propose de découvrir de nouvelles chaises iconiques du XX ? et XXI ? siècle : Sitzmaschine, Joseph Hoffmann, 1905 / Chaises et table pour jeu d'échec, Alexander Rodtchenko, 1925 / Fauteuil Barcelona, Lilly Rich & Mies van der Rohe, 1929 Chaise Wishbone CH-24, Hans Wegner, 1949 / Chaise Fourmi, Arne Jacobsen, 1952 / Chaises Capitello Ionico et Sole, Piero Fornasetti, 1955 / Heart Cone Chair, Werner Panton, 1958 / Chaise longue Arc, Pascal Mourgue, 1938 / Chaise N°543 - Broadway, Gaetano Pesce, 1992 / Chaise Vegetal, Erwen & Ronan Bouroullec, 2008.

09/2022

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Histoire de France

Gendarmes au combat. Indochine, 1945-1955

De la pointe de Camau au sud jusqu'aux confins de la Chine, des bords du Mékong aux rivages de l'Annam, ils furent 14 000 gendarmes à servir en Indochine. Près de 700 d'entre eux y ont laissé leur vie. Retracer l'histoire des gendarmes en Indochine, c'est écrire celle de ces milliers de postes perdus qui " tenaient " le terrain, au contact des populations, sans liaisons, bien souvent sans armement lourd. Avec un exceptionnel courage, ces gendarmes ont donné le plus bel exemple des vertus qui sont l'apanage de leur Arme : l'obéissance, l'obstination, le sens de l'humain, le dévouement absolu. Gendarmes au combat est un superbe hommage rendu aux survivants. C'est également une belle leçon d'héroïsme.

09/2006

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Sports

La Citröen DS de mon père. Tome 1, 1955-1967

Toute la petite histoire d'une voiture qui a marqué son siècle. La DS, première génération, est décrite dans cet ouvrage, de sa conception à ses victoires sportives. Voiture des grands, faite pour le luxe et le confort, elle devient aussi championne incontestée des épreuves les plus longues et les plus dures en Afrique et aux Etats Unis. Prenant le relais de la Traction, elle eut, dès ses débuts, ses amoureux fous qui lui pardonnaient sans peine la mise au point de l'hydropneumatique. L'auteur analyse douze ans de fabrication, du premier moteur de 1911cm cube, qui lui valut le patronyme de DS 19, à la DS 21 de 2175 cm cube, 100 CV et 175 km/h. Bertoni, Opron, Magès ont restylisé, tour à tour, la face avant, les phares ou la lunette arrière, sans jamais bouleverser son " regard en coin ". Tous les aspects de la production en série, mais aussi les accessoires et carrosseries spéciales, sont détaillés dans cet album exprimant, s'il en était besoin, le génie d'une marque.

07/1998

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Récits de voyage

L'usage du monde. Genève, juin 1953, Khyber Pass, décembre 1954

A l'été 1953, un jeune homme de vingt-quatre ans, fils de bonne famille calviniste, quitte Genève et son université, où il suit des cours de sanscrit, d'histoire médiévale puis de droit, à bord de sa Fiat Topolino. Nicolas Bouvier a déjà effectué de courts voyages ou des séjours plus longs en Bourgogne, en Finlande, en Algérie, en Espagne, puis en Yougoslavie, via l'Italie et la Grèce. Cette fois, il vise plus loin : la Turquie, l'Iran, Kaboul puis la frontière avec l'Inde. Il est accompagné de son ami Thierry Vernet, qui documentera l'expédition en dessins et croquis. Ces six mois de voyage à travers les Balkans, l'Anatolie, l'Iran puis l'Afghanistan donneront naissance à l'un des grands chefs-d'oeuvre de la littérature dite de voyage", L'Usage du monde, qui ne sera publié que dix ans plus tard et à compte d'auteur la première fois avant de devenir un classique. Par son écriture serrée, économe de ses effets et ne jouant pas à la "littérature", Nicolas Bouvier a réussi à atteindre ce à quoi peu sont parvenus : un pur récit de voyage, dans la grande tradition de la découverte et de l'émerveillement, en même temps qu'une réflexion éthique et morale sur une manière d'être au monde parmi ses contemporains, sous toutes les latitudes.

03/2014

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Art du XXe siècle

Chaïm Soutine/Willem de Kooning. La peinture incarnée

Le musée de l'Orangerie présente une exposition faisant dialoguer les oeuvres de Chaïm Soutine (1893-1943), peintre de l'Ecole de Paris d'origine russe (actuelle Biélorussie) et de Willem de Kooning (1904-1997), expressionniste abstrait américain d'origine néerlandaise. Cette exposition s'attachera plus spécifiquement à explorer l'impact de la peinture de Soutine sur la vision picturale du grand peintre américain. Soutine a en effet marqué la génération des peintres d'après-guerre par la force expressive de sa peinture et sa figure d'"artiste maudit", aux prises avec les vicissitudes et les excès de la bohème parisienne. Son oeuvre a été particulièrement visible aux Etats-Unis entre les années 1930 et 1950, moment où l'artiste figuratif de tradition européenne est relu à l'aune des théories artistiques nouvelles. La peinture gestuelle et l'empâtement prononcé des toiles de Soutine conduisent critiques et commissaires d'exposition à le proclamer "prophète", héraut de l'expressionnisme abstrait américain. C'est précisément au tournant des années 1950 que Willem de Kooning entame le chantier pictural des Woman, toiles dans lesquelles se construit un expressionnisme singulier, entre figuration et abstraction. L'élaboration de ce nouveau langage correspond au moment où le peintre convoque l'univers artistique de Chaïm Soutine et s'y confronte. De Kooning découvre les tableaux de son prédécesseur dès les années 1930, puis à la rétrospective qui consacre le peintre au Museum of Modern Art à New York en 1950. Il sera particulièrement marqué ensuite par la présentation des toiles de Soutine dans les collections de la Fondation Barnes de Philadelphie, où il se rend avec sa femme Elaine en juin 1952. Mieux que tout autre artiste de sa génération, de Kooning a su déceler la tension entre les deux pôles apparemment opposés de l'oeuvre de Soutine : une recherche de structure doublée d'un rapport passionné à l'histoire de l'art, et une tendance prononcée à l'informel. L'oeuvre de Soutine devient alors une référence permanente pour l'artiste américain. De Kooning, qui cherche à dégager sa peinture de l'antagonisme art figuratif / art abstrait en élaborant une 'troisième voie' originale, trouve dans l'art de Soutine une légitimation de sa propre pratique. L'exposition mettra en dialogue les univers singuliers de ces deux artistes au travers d'une cinquantaine d'oeuvres articulées autour de thématiques essentielles : la tension entre la figure et l'informe, la peinture de la "chair", la pratique picturale "gestuelle" des deux artistes. Ces moments thématiques seront ponctués de remises en perspective historiques, par l'évocation de la rétrospective de Soutine au MoMA en 1950 et de la visite de de Kooning à la Fondation Barnes en 1952.

09/2021

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Histoire internationale

L'histoire occultée des Palestiniens (1947-1953)

Ce livre est un événement ! L'auteur, historienne palestinienne, y développe une approche différente et nouvelle des conflits arabo-sionistes, et replace la Catastrophe, traduction française du terme arabe nakba qui évoque le début de l'exode forcé des palestiniens en mai 1948, dans une perspective historique nourrie d'archives nouvellement ouvertes et de textes d'historiens, tant palestiniens qu'israéliens. Sujet d'une immense sensibilité, l'exode violent dont on été victimes les palestiniens est parfois occulté, souvent minoré. Ce livre entend lui redonner sa place dans l'histoire du XXe siècle.

04/2013

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Sciences politiques

L'impérialisme unitaire. Tome 1, 1950-1967

Cet ouvrage réunit les études sur les relations internationales réalisées par Arrigo Cervetto au cours des trois premières décennies de son activité de militant révolutionnaire. Cet effort d'analyse est l'aboutissement de la bataille politique que Cervetto a engagée au cours de ces mêmes années pour restaurer le léninisme en Italie, et ne peut être séparé de sa lecture particulière du legs politique de Lénine. Pour Cervetto, et pour le groupe restreint de révolutionnaires qui se réfèrent à lui après la fin de la Seconde Guerre mondiale, le retour à Lénine est la condition préalable à l'élaboration d'une stratégie révolutionnaire. En d'autres termes, par le biais du léninisme, ces militants souhaitent sortir le mouvement communiste du gouffre où l'a fait sombrer la contre-révolution fasciste, stalinienne et social-démocrate. Le titre de ce livre reprend un concept, celui d'" impérialisme unitaire " justement, qui a été élaboré à partir du débat internationaliste du début des années 1950. D'un point de vue politique, à cette époque de l'histoire, affirmer l'existence d'un " impérialisme unitaire " voulait dire avant tout que l'on attribuait à l'URSS, ainsi qu'à tout le soi-disant " camp socialiste ", la même nature sociale que le " camp capitaliste " occidental opposé. L'internationalisme trouvait ainsi une base théorique solide, mais le concept d'" impérialisme unitaire " va bien au-delà de son emploi occasionnel dans la lutte politique contre le stalinisme. Dans son effort pour se raccorder à l'essence de la conception léniniste du parti révolutionnaire, Arrigo Cervetto repère dans la notion de formation économico-sociale le noyau fondamental de la continuité entre Marx et Lénine. L'idée centrale du Capital de Marx est que l'évolution de la formation économico-sociale constitue un processus historique et naturel, qui peut être étudié, en tant que tel, par des méthodes scientifiques. Dans Le Capital, l'ossature abstraite de l'économie constitue la charpente objective à partir de laquelle la science parvient à discerner la chair et le sang de la formation économico-sociale capitaliste, son cycle vital, son évolution historique réelle. Cervetto prouve que cet acquis de Marx est le point de départ de l'élaboration de Lénine et en arrive à soutenir, et à démontrer, que le Parti léniniste est la solution des problèmes posés dans Le Capital, "le parti [est] l'aboutissement de la science". La grande masse d'analyses réunies dans ces volumes témoigne de l'engagement d'Arrigo Cervetto dans l'effort de mettre en oeuvre sa conception du parti et de la lutte révolutionnaire.

12/2010