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Critique littéraire

Plurilinguisme et autotraduction. Langue perdue, langue "sauvée"

Pour un écrivain, transposer son ouvrage dans une autre langue relève d'une forme d'écriture très particulière. A la fois auteur et traducteur, l'écrivain occupe une position double, instituant simultanément un point de vue intérieur et extérieur sur son texte. C'est le cas de Nabokov, Tsvetaeva, Singer, Milosz, Beckett et tant d'autres… Cette posture scripturale ambiguë, impliquant des tensions fécondes entre création et reformulation, constitue l'originalité fondamentale des textes littéraires issus de l'autotraduction. L'évolution de ce phénomène au cours du XXe siècle témoigne des mouvements transculturels dus à l'hétérogénéité croissante de certains environnements. Au lendemain de la révolution russe, le plurilinguisme littéraire est amplifié par les déplacements - exil, mouvements migratoires, déportations, relégations. Les pratiques de traduction auctoriale des écrivains issus d'Europe centrale et des régions de l'ancien Empire russe n'ont pas encore donné lieu à une étude spécifique. Ce travail collectif est l'un des premiers à envisager les divers formes d'autotraduction dans un cadre géoopolitique complexet et, partant, dans un champ littéraire souvent supranational, incluant les oeuvres de langues russe, polonaise, serbe, ukrainienne, géorgienne et yiddish, jusqu'à l'occitan. A ces langues s'ajoutent le français, l'anglais et l'allemand comme langues cibles. L'approche choisie par les auteurs du reueil offre une réflexion sur les rapports entre langue et exil, faisant ressortir la richesse des interconnexions des domaines littéraires. Ils interrogent le statut des langues mises en regard, leur valeur sur les "marchés linguistiques", comme le positionnement des auteurs, de la critique et du public face à la dualité centre/périphérie. Cette opposition, qui prend une acuité particulière dans des aires culturelles marquées par le plurilinguisme, est au coeur de l'ouvrage. Avec les contributions de : Olga Anokhina, Stanley Bill, Iryna Dmytrychyn, Yana Egorova-Moral, Vladimir Feschenko, Eva Gentes, Rainier Grutman, Sabine Haupt, Christine Lombez, Anna Lushenkova-Foscolo, Magdalena Lubelska-Renouf, Atinati Mamatsasvili, Hélne Martinelli, Michaël Oustinoff, Tatiana Ponomareva, Michèle Tauber.

01/2020

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Hindouisme

Explorer l'éternel. Essais sur l'enseignement de Nisargadatta Maharaj

Les enseignements de Nisargadatta Maharaj transmis par son éminent disciple, Ramesh Balsekar Ramesh S. Balsekar a été le disciple et le traducteur de Nisargadatta Maharaj (1897-1981), un des plus grands sages de l'Inde du XXe siècle. Le livre de Nisargadatta Je Suis est toujours considéré aujourd'hui comme un chef-d'oeuvre de la spiritualité non-duelle. Balsekar explore ici les enseignements de son maître dont il est devenu le porte-parole, obéissant par là à la demande que Nisargadatta Maharaj lui-même lui avait adressée : " Ecris et parle de mon enseignement ". Répondant à des questions de chercheurs spirituels sur l'enseignement de Nisargadatta, Balsekar met en évidence la nature essentielle et les idées de base des fondamentaux des paroles de son maître ; il partage aussi avec nous des anecdotes, et nous permet de vivre l'ambiance qui régnait auprès de lui, dans sa petite pièce de Bombay. La clef de cet enseignement est très simple selon Balsekar : du point de vue de l'entité individuelle illusoire, les problèmes n'en finissent jamais, du point de vue de la totalité du fonctionnement phénoménal, les problèmes ne surviennent jamais. Pourquoi en est-il ainsi ? Parce que la conscience est tout ce qui existe, et tout le reste est une apparition en son sein, y compris l'individu. En plus de ses précieux éclaircissements sur Nisargadatta Maharaj, Balsekar fait aussi référence à d'autres sages de la spiritualité comme Lao-Tseu, Huang-Po ; il plonge dans des textes célèbres de l'Inde comme le Yogavashishta, ou le Tripura Rahasya, et tisse même des liens entre la sagesse ancestrale de l'Inde et les découvertes des sciences contemporaines. Explorer l'Eternel est véritablement un livre unique, en ce sens qu'il traverse une vaste étendue de la pensée humaine et qu'il atteint le point où la science et la spiritualité fusionnent dans la Vérité Suprême. Peu de livres de ce calibre sont écrits de nos jours, parce qu'il y a peu d'auteurs susceptibles de les écrire.

05/2023

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Vocabulaire

Dictionnaire de la technique automobile. Allemand-Français, Français-Allemand, 2e édition

Plus de 30 100 entrées-vedettes allemandes et de 28 900 entrées-vedettes françaises rassemblant termes techniques, tournures idiomatiques et sigles. - Collection terminologique à la pointe de l'actualité - Informations grammaticales et sémantiques détaillées - Articles clairement structurés - Reflet de l'usage réel tant dans les domaines fondamentaux que dans les domaines connexes de la technique automobile : moteur, propulsion alternative (véhicules électriques, technologie hybride, pile à combustible), transmissions, liaisons au sol, carrosserie et peinture, équipement électrique et électronique, chauffage/ventilation/climatisation, technologie des commandes, systèmes d'aide à la conduite, véhicules utilitaires, classification des véhicules, compétition automobile, écologie et recyclage. Über 30. 100 deutsche und 28. 900 französische Stichwörter bestehend aus Fachwörtern, Redewendungen und Abkürzungen - Hochaktuelle terminologische Sammlung - Ausführliche grammatische und semantische Informationen - Übersichtliche Gliederung der Einträge - Darstellung des realen Sprachgebrauchs in den Kern- und Nebenbereichen der Kfz-Technik : Motor, alternative Antriebe (Elektrofahrzeuge, Hybridtechnik, Brennstoffzelle), Kraftübertragung, Fahrwerk, Karosserie und Lack, Fahrzeugelektrik und -elektronik, Heizung/Lüftung/Klimatisierung, Regelungs- und Steuerungstechnik, Fahrerassistenzsysteme, Nutzfahrzeuge, Systematik der Straßenfahrzeuge, Motorsport, Ökologie und Recycling. L'auteur : Jean-Marc Dalla-Zuanna a fait des études de langue, de littérature et de civilisation germaniques à la Sorbonne et suivi la formation de traducteur-terminologue de l'ISIT à Paris. Diplômé en français, allemand et anglais en 1986, il travaille depuis 1987 au service linguistique d'un grand constructeur automobile allemand. Il a collaboré à divers projets comme la mise au point de systèmes de TAO, la constitution de bases terminologiques et l'évaluation de la qualité selon la norme SAEJ2450. Der Autor : Jean-Marc Dalla-Zuanna studierte Germanistik an der Sorbonne und belegte den Studiengang Übersetzung-Terminologie am ISIT in Paris. 1986 erwarb er sein Diplom in den Sprachen Französisch-Deutsch-Englisch. Seit 1987 arbeitet er im Sprachendienst eines namhaften deutschen Automobilherstellers. Er wirkte bei diversen Projekten mit, u. a. der Entwicklung von CAT-Systemen, dem Aufbau von Termbanken und der Qualitätsevaluierung gemäß SAE-Norm J2450.

07/2021

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Poésie

Représentation de la croix

Comme l'écrit Jean-Pierre Lemaire, dans sa préface : "Le lecteur français peut aujourd'hui retrouver, grâce à Giovanni Raboni et à son traducteur, Jean-Charles Vegliante, une forme de poème dramatique dont il n'a plus d'équivalent dans sa langue depuis le Moyen Age. En Italie, des poètes contemporains perpétuent la tradition médiévale du "drame semi-liturgique" ; ainsi Mario Luzi a-t-il écrit en 1999 La Passione, long monologue prêté au Christ gravissant le chemin de croix. Avec Représentation de la Croix, Giovanni Raboni a fait, un choix inverse : le Christ est aussi au centre du drame, mais il en est le centre absent. On le devine parfois en coulisse : tout proche, derrière la porte du Temple où il s'entretient avec les docteurs tandis que ses parents à sa recherche interrogent le gardien ; sur le point de paraître devant la foule à laquelle Pilate va le présenter ; mais on ne le voit, on ne l'entend jamais en personne. Un tel choix est caractéristique d'une approche moderne du mystère : il n'y a plus, devant le lecteur ou le spectateur, de figure centrale pour incarner et dire le sens. Comme le postule Judas à propos du discours sur le pain de vie, "Un sens, de toutes les façons, doit bien y être ! " , mais il est livré à l'interprétation, aux doutes, à la confiance ou au désarroi des uns et des autres. Cette présentation nous touche d'autant plus : le récit que nous connaissions par coeur, mais qui pouvait rester extérieur, dans son intangibilité, à nos vies incertaines, est fragmenté, interrogé, débattu comme il le fut sans doute entre les premiers témoins du drame, et comme il l'est peut-être encore aujourd'hui dans le secret de nos consciences troublées. C'est ce débat, perdu ou tu, que le poème polyphonique de Raboni met au jour".

09/2021

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Littérature Allemande

Les égarements de l’élève Törless

Soixante-trois ans après celle qu'en donna Philippe Jaccottet en 1960, ce roman considérable est ici proposé dans une nouvelle traduction de Dominique Tassel (traducteur - notamment de Freud, Thomas Mann, Stefan Zweig, ou encore de Franz Kafka...), rendant toute sa vérité au texte original, à son écriture souvent rugueuse et d'une extrême brutalité, noir sur blanc pourrait-on dire, au contenu sexuel traité franchement, et politique - en rapport "avec les tortionnaires sexuels que Musil qualifiera plus tard, après la naissance du nazisme, de "dictateurs in nucleo" . Présentation du roman : Salué dès sa parution en 1906 par un des plus grands critiques allemands de l'époque, Alfred Kerr, "Les égarements de l'élève Törless" fut le seul succès littéraire de Musil de son vivant. Ce roman philosophique, autrement qualifié de "roman d'apprentissage" , débute avec l'entrée du jeune Törless dans une école privée huppée de la fin de la monarchie en Autriche-Hongrie. Jusqu'au moment où un événement majeur se produit au sein de l'école : un vol d'argent, soit un acte hors des normes d'une idéologie aristocratique régissant l'éducation de ces jeunes gens destinés aux plus hautes fonctions... Ce qui intéresse Musil dans son livre, c'est la nature des troubles auxquels la sensibilité littéralement hors du commun de Törless est exposée. Opposition de ce fait mise à l'épreuve par une connivence de l'élève avec des congénères mus par une double ambition, politique pour l'un et philosophique orientaliste pour l'autre. Cette ambition a besoin d'une victime, laquelle sera précisément l'auteur du vol, Basini, qui, identifié comme tel, va faire l'objet de sévices sexuels. Törless ne s'identifiera quant à lui jamais ni à cette double ambition ni aux souffrances de la victime ; cependant ce que les tortionnaires sexuels ressentent en torturant et ce qu'éprouve la victime l'interrogent...

09/2023

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Sculpteurs

En regardant Giacometti

"Ce qui l'obsède c'est ce qui se produit quand un être humain est vu par un autre être humain qui a l'obsession de représenter ce qu'il voit." C'est en ces termes que David Sylvester résume l'obsession de Giacometti. Or, à la lecture de cette étude, ou de cette succession d'études écrite et peu à peu augmentée entre les années 1950 et 1990, on en vient à se demander comment nous pourrions résumer la sienne. En termes semblables, peut-être ? Dans sa préface de traducteur datant de la première parution chez André Dimanche Editeur en 2001, Jean Frémon en a l'intuition : "On pourra y trouver des redites, une manière très particulière de tourner autour de la question, un excès de méticulosité dans l'analyse. En réalité, une méthode qui est exactement celle de Giacometti lui-même, sculptant ou dessinant, constamment taraudé par le sentiment de l'échec et obsédé par la justesse du regard". Fruits d'une remarquable faculté d'observation qui transparaît à chaque page, ces onze chapitres couronnés par un entretien sont aussi le témoignage d'une longue fréquentation et d'une écoute amicale de l'artiste. Sylvester renonçant par méthode, et peut-être par nature, à toute synthèse brillante, nous n'en ressortons pas munis d'une lecture toute faite qui nous dédouane d'un face-à-face avec l'oeuvre, mais de principes d'observation, presque de lois optiques qui nous y reconduisent mieux armé, l'oeil aguerri, débarrassés de l'aura et du discours qui la cernent, la mettent à distance, la rendent intimidante à force d'être emblématique. De l'enfance à Stampa à l'ascèse créative de l'atelier de la rue Hippolyte-Maindron en passant par la période surréaliste, écrits, dessins, tableaux et sculptures sont scrutés avec une telle minutie, une telle loyauté que, les abordant seuls à notre tour, il nous semble connaître de l'intérieur jusqu'à leur raison d'être.

11/2021

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Poésie

Le testament de la licorne précédé des Idoles

Le Testament de la licorne regroupe la grande majorité de l'oeuvre poétique de Jean Hautepierre, exclusion faite de ses pièces de théâtre et de son épopée Le Siège, déjà publiées par ailleurs. Les textes du Testament sont inédits pour la plupart d'entre eux ; leur composition, qui s'étale de 1987 à 2019, a suivi un rythme très variable, pour l'essentiel en fonction inverse de la composition par l'auteur de ses tragédies en vers, sur lesquelles a porté l'essentiel de son action depuis 2011. Jean Hautepierre aborde ici ces grands thèmes de la poésie que sont la mort, l'amour et la douleur, y joignant parfois l'occultisme et le fantastique. Quoi d'étonnant, puisqu'ils sont les grands thèmes de la vie même ? La fidélité de l'auteur au vers classique s'accompagne d'une rénovation de celui-ci qui va jusqu'à la proclamation d'une nouvelle catégorie de vers, les vers cataphractaires, longs et rythmés. La présente édition portant sur les oeuvres poétiques complètes de l'auteur, elle se devait de comprendre un choix de ses poèmes de jeunesse, Les Idoles. L'auteur lui-même souligne que ces textes juvéniles ne sont pas sans défaut. Pourquoi les publier alors ? Parce que Les Idoles forment en quelque sorte un avant-propos à l'ensemble de son oeuvre poétique. La publication tardive de ces textes, composés entre 1982 et 1986, est aussi un salut du poète de 2020 à un jeune poète en devenir des années 1980. Jean Hautepierre est poète, auteur tragique et traducteur. Son oeuvre comporte quatre volets principaux : l'épopée Le Siège (dont le roman Le Meurtre de la Tour de Cristal), les tragédies en vers, les traductions de poètes américains (Edgar Poe, Clark Ashton Smith) ainsi que les autres oeuvres poétiques, quasi-intégralement publiées ici. Il organise des spectacles théâtraux, dont un festival de théâtre en vers contemporain au théâtre du Nord-Ouest (Paris, mai-juin 2015). Couverture : Les chevaux de Neptune par Walter Crane (1892) Nouvelle Pinacothèque (Munich)

05/2020

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Théâtre

Yeats dramaturge. La voix et ses masques

William Butler Yeats n'a cessé d'affirmer, dans toute son oeuvre théâtrale, la centralité de la question de la parole et de la voix. Inspiré par la matière légendaire de l'Irlande, il souscrit au mythe d'une oralité populaire dont le théâtre se doit d'être le porte-parole, avant de s'en écarter au profit de sa propre "parole écrite" de poète dramatique. Dans le contexte des mutations du drame au tournant des XIXe et XXe siècles, il défend une nouvelle dramaturgie tragique mêlant à un orchestre de voix réelles ou imaginaires la voix perturbatrice d'une figure héroïque. Plus tard, dans les Pièces pour danseurs, un choeur de musiciens est l'ordonnateur d'un teatrum mentis, du jeu de fantômes et de masques d'une psyché en quête de métamorphose. Sur cette scène de mots et de visions, lorsque du rythme des mots et de la danse surgit un instant d'épiphanie et de grâce, la question centrale que pose l'oeuvre n'est alors pas : qu'est-ce qui se passe ? Mais : qui (ou quoi) passe ? Pierre Longuenesse, chercheur passionné, traducteur subtil, mais aussi lui-même metteur en scène, maintient de bout en bout la force de cette interrogation en entrecroisant quelques éléments très simples, qui témoignent d'une connaissance intime de l'écriture et de la pratique théâtrale : l'espace scénique, la position des corps, les jeux d'ombre et de lumière, la netteté des mots ou des silences, et plus encore les incarnations de la voix. Toute la force de conviction de l'ouvrage qui nous est ici donné à lire tient à cette capacité de questionnement sur les métamorphoses du corps au regard de la présence de la voix, dans des pièces scandées, avec toujours plus d'insistance au fur et à mesure que se déploie l'oeuvre, par ce qu'il nomme lui-même des "événements-paroles".

06/2012

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Littérature étrangère

Secret public

En 1980, dans un pays totalitaire, la réalisation, pour la télévision d'Etat, d'un documentaire consacré au plus grand écrivain national devient le prétexte d'une quête de la vérité historique. Qui est Tomas Szass, l'écrivain célébré ? L'auteur de romans réalistes qui ont sublimé les aspirations du nouveau régime ? Le chef de file des " événements " qui ont ébranlé ce même régime quelques années plus tard ? L'homme brisé par l'internement et contraint à une autocritique qui devait à la fois lui rendre la liberté et le conduire à se retirer du monde ? Tous ces éléments dessinent le secret d'une existence qu'Istvan Ber, le réalisateur, est chargé de retracer. Soumis aux pressions de ses supérieurs hiérarchiques et de la police politique, il compose, grâce aux techniques du montage, un personnage conforme aux attentes de l'orthodoxie. Son assistante, Clara Kessler, récupère les chutes du documentaire officiel pour monter son propre film et obtenir de Szass qu'il lui livre son secret. Utilisant lui-même le procédé du montage, Bernlef a construit un roman où alternent la vie des protagonistes et les extraits des romans de Szass, les fragments d'interviews de l'écrivain à différentes périodes de la vie, les documents officiels retraçant les grands épisodes de l'histoire du régime. Redoublant par ce procédé le conflit qu'affrontent les personnages, Bernlef place son lecteur devant la question suivante : comment notre vie, dans sa dimension la plus quotidienne ou privée, est-elle affectée par la conscience de la vérité ? Les différentes réponses à cette question font circuler le secret d'un personnage à un autre, et composent l'énigme sans cesse déplacée de Secret Public. Né en 1937, J. Bernlef vit à Amsterdam. Romancier, nouvelliste, poète et traducteur, il a reçu le grand Prix littéraire AKO pour Secret Public en 1987. Calmann-Lévy a déjà publié du même auteur Chimères, roman qui a été porté à l'écran. Traduit du néerlandais par Philippe Noble.

04/1994

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Littérature étrangère

Poètes bouddhistes des Tang

Nul besoin d'être " bouddhologiste " pour apprécier ces poètes bouddhistes de la dynastie des Tang (618-907). La part est ici réduite des œuvres doctrinales, au profit des "poèmes de sensibilité bouddhique, qui s'imposent avant tout comme poèmes. A côté de mandarins bouddhistes ou bouddhisants, le lecteur trouvera principalement des moines ou des ermites. Ces hommes, qui s'isolent sur les hauteurs et ne cessent de songer à leurs frères de la plaine, nous déconcertent. Sont-ils vraiment bouddhistes ou d'abord chinois, à vouloir concilier les contraires, la retraite et l'action ? S'ils choisissent la montagne - la rude, la belle montagne chinoise -, n'est-ce m pas à la manière des taoïstes pour s'y revivifier en s'y ensauvageant ? S'ils choisissent d'écrire, n'est-ce pas à la manière des confucianistes pour se distinguer de la bête brute ? Enfin, la Loi du Bouddha leur commandant d'éteindre toutes leurs passions, ont-ils éteint la plus folle d'entre elles, la passion de la beauté, passion de la beauté naturelle, passion de la beauté d'art ? Non ; et tant mieux pour nous ; ils sont restés poètes. A ses traductions en poèmes français de maint et maint poète chinois - hier Li Bai, demain Tao Yuan-ming -judicieusement prisées par le traducteur des Cinq essais de poétique du comparatiste Qian Zhongshu (Ed. Bourgois, 1987), Paul Jacob ajoute aujourd'hui celles de poètes bouddhistes. Pourvu qu'on l'interprète en parfaite antiphrase, j'appliquerai à ce recueil ce que de ses propres travaux écrivait Pang Yun : Jour après jour je ne fais rien de rare ; Mais je m'y tiens tout naturellement. Heureuse collection où persévère " tout naturellement ", tout artistement donc, en l'espèce, celui que voilà quinze ans je repérai au Colloque sur la traduction poétique, et grâce à qui de beaux poèmes deviennent en français de vrais poèmes ! Etiemble

12/1987

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Littérature étrangère

Street Life

« Au cours de mon temps, j'ai visité et j'ai traîné dans chaque quartier parmi les centaines de quartiers dont cette ville est faite, et par ville, j'entends la ville entière – Manhattan, Brooklyn, le Bronx, Queens et Richmond. » Joseph Mitchell est décédé en 1996 à l'âge de 88 ans. Écrivain au New Yorker durant presque cinquante ans, il composa pour ce dernier la presque totalité de ses chroniques, rassemblées dans les recueils suivant : My Ears are Bent, McSorley's Wonderful Saloon (Le Merveilleux Saloon de McSorley, éditions Diaphanes, 2016), Old Mr Flood, The Bottom of the Harbor et Joe Gould's Secret (Le Secret de Joe Gould, Autrement, 2012. À paraître en Folio Gallimard). Auteur et chroniqueur New Yorkais majeur du 20e siècle, encore méconnu en France, quoique largement loué par ses pairs (Rushdie, Amis, Auster ...), les trente dernières années de sa vie sont dominées par une longue et désormais légendaire aphasie littéraire. Le livre qui paraît en novembre 2016 aux éditions Trente-trois morceaux rassemble quatre textes écrits par Mitchell au cours de cette dernière période, les seuls connus à ce jour : Street Life, Dans le bras d'eau, Par les passés, Note de l'auteur. Ils constituent chacun à leur façon un chapitre interrompu de ce grand roman autobiographique dont Mitchell avait plusieurs fois, dans sa correspondance ou son œuvre antérieure, établi le projet. Là s'invente une langue différente des chroniques, comme une prose poétique suspendue au-dessus du silence, faite d'énumérations, de gonflements, d'errance dans la ville et la mémoire de l'écrivain. Mitchell est un auteur déterminant par la radicalité et la fluidité conjuguées de son style et de son projet d'écriture qui, sous les dehors de simples chroniques, dialoguait souterrainement avec Ulysse et Finnegans Wakes de Joyce. Une postface du traducteur François Tizon, situant ces récits dans l'œuvre de Mitchell, complète l'ouvrage.

11/2016

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Littérature étrangère

Théâtre. Tome 1

Ce volume invite à redécouvrir Tchekhov. Son théâtre d'abord. On trouvera ici les œuvres dramatiques complètes de l'auteur de La Cerisaie, y compris donc, les divertissements en un acte qui, de la saynète au vaudeville, n'ont pas pris une ride. Leur verve parfois féroce aide à mieux comprendre pourquoi Tchekhov, contre ses admirateurs et ses metteurs en scène, soutenait que ses grandes pièces étaient comiques. Quelques pièces exceptées (données dans une traduction originale d'Anne Coldefy-Faucard), la traduction est celle de Denis Roche, le premier à avoir popularisé Tchekhov en France, le seul traducteur qui ait connu personnellement l'écrivain. C'est de même un Tchekhov " en son temps " qui est présenté, à travers ses écrits (correspondance, carnets) et des témoignages d'amis. un Tchekhov ni plus ni moins authentique qu'un autre, sans doute, mais encore plus contradictoire, donc plus vivant et plus proche. On croit connaître le " bon docteur " Tchekhov, ami des pauvres et philanthrope, le malade et le sceptique entre désespoir et rêves d'avenir. Connaît-on le Tchekhov passionné de vivre, entouré de jolies femmes, l'amateur de canulars et de cirques, le grand sportif et le grand voyageur ? Ce Tchekhov-là, qu'agacent les propos sur sa " tendresse ", sa " mélancolie "ou son " pessimisme " est un anticonformiste. Il se veut, à chaque instant, un homme libre. Il ne donne pas de leçons et ne veut pas en recevoir. Il refuse tous les embrigadements au nom du Peuple, du Progrès (auquel il croit), de l'Art et des Lumières. S'il entend travailler au bien commun, c'est parce qu'il trouve là son bonheur. Quant aux maîtres à penser, il les suspecte d'abuser de leur rente de situation médiatique, qu'ils s'appellent Tolstoï ou Diogène. Sa liberté à lui, c'est de vivre et penser totalement l'égalité naturelle entre tous les hommes. Tsiolkovski, le génial précurseur de la cosmonautique russe, avait un mot favori : " Je veux être un Tchekhov en science. "

05/1996

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Rock

Conversations avec Iggy Pop

Il est le dernier monstre sacré et la dernière véritable bête de scène encore debout ! Indomptable, refusant toute notion d'embourgeoisement, Iggy est resté sauvage et n'a jamais galvaudé son surnom d' "Iguane" . Respecté par toutes les générations de musiciens depuis plus d'un demi-siècle, considéré comme le seul et unique "parrain du punk" , Iggy a toujours su transcender sa propre légende, se mettre à nu (au propre comme au figuré ! ) pour alimenter un mythe sans cesse renouvelé - ainsi qu'une discographie ô combien riche et flamboyante. La France a toujours aimé Iggy et soutenu lors des périodes les plus complexes de sa vie. Notre homme, jamais ingrat, lui a toujours rendu la pareille, devenant petit à petit l'un des artistes les plus francophiles qui soient. Son amour pour la culture française (il a déjà chanté Gainsbourg, Brassens, Piaf et même Prévert ! ) et pour le public français se verra honorer en mai 2022 de la plus longue tournée de l'Iguane sur notre sol, avec au total 13 dates et aucune région épargnée ! En l'absence d'autobiographie, ce livre d'entretiens comble un manque criant d'ouvrages sur le bonhomme, qui n'est pas facile à approcher. Personne n'a jamais pu l'interviewer autant de fois (une dizaine ! ), sur un laps de temps aussi étendu (30 ans). Les interviews, très détaillées, couvrent tous les aspects de sa carrière et de sa vie chaotique. Elles permettent aussi de rendre compte des évolutions de son état d'esprit. Elles sont complétées ici de leurs repères discographiques, biographiques et scéniques idoines. L'auteur : Christophe Goffette dirige des revues (principalement musicales) depuis trois décennies, revues musicales dans lesquelles il a toujours beaucoup écrit, se spécialisant dans des entretiens au long cours. Il est également traducteur, scénariste, producteur, directeur artistique, patron de maison de disques (et d'une radio rock) ou encore réalisateur. Il a traduit et présenté le monumental Tout Bowie (Nouveau Monde éditions).

03/2022

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Histoire du cinéma

45 secondes qui ont change le cinema italien

Au début des années soixante-dix et pendant les années de plomb, les tournages de films italiens, qui se déroulaient habituellement à Rome, migrent vers Milan qui offre le décor inquiétant d'une cité industrielle tentaculaire noyée dans un brouillard permanent. On y tourne alors des polars sombres, d'une extrême violence. Mais au milieu des années quatre-vingt, la métropole lombarde opère une totale métamorphose. Une publicité pour une liqueur amère parvient en 45 secondes à incarner l'euphorie qui s'empare alors de la ville soudain devenue la flamboyante capitale de l'élégance, de la mode, de la finance, de l'avant-garde théâtrale et musicale, des nouvelles technologies et de la télévision. Le slogan de cette publicité est Milano da bere, Milan à boire. Dans une incroyable volte-face, le cinéma italien s'empare de cette nouvelle dynamique dans des films qui mettent en scène top models, yuppies et paninari, les héros insouciants de cette dolce vita à la milanaise. Ces films rencontrent un succès exceptionnel auprès du public italien et l'euphorie de la Milano da bere se poursuit jusqu'au jour où éclate l'opération "Mains propres", créant un séisme qui va secouer le pays tout entier... Jean-Philippe Guigou, auteur du livre "Les Cinéastes de l'Impossible", est aussi le traducteur de nombreux écrivains comme Mirella Tenderini, Mario Casella, Fulvio Mariani, Riccardo Cassin ou Krzysztof Wielicki. Après avoir fondé une agence de communication interactive à Milan, il revient en France et travaille avec le cinéaste Andrzej Zulawski sur de multiples illustrations pour ses livres et pour les éditions américaines de certains de ses films. Il est également l'auteur des scenarii de deux documentaires sur le cinéma, l'un tourné à Varsovie avec Andrzej Zulawski, l'autre à Rome avec le cinéaste italien Luigi Cozzi. A ce jour, il a distribué en France une quarantaine de films.

01/2023

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Histoire des Etats-Unis (1776

L'Impérialisme de la liberté. Un autre regard sur l'Amérique

Qu'est-ce que l'Amérique ? Pourquoi seuls les États-Unis ont gardé le nom du continent ? Comment se sont-ils imposés au monde comme le pays de la liberté ? En quoi cet impérialisme diffère-t-il de celui qu'exercèrent les puissances européennes sur leurs colonies ? Ce sont les questions que pose le philosophe japonais Osamu Nishitani. Son regard est instruit de l'expérience du Japon qui est aujourd'hui l'un des premiers vassaux des États-Unis en Orient. La figure de "l'Amérique" se dévoile ainsi comme celle d'un "devenir monde" . C'est par l'histoire d'un baptême, celui qui créa l'Amérique en la nommant, qu'Osamu Nishitani remonte aux origines du "Nouveau Monde" . Depuis les "découvertes" par l'Europe catholique d'un continent au-delà de l'Atlantique à partir de la fin du xve siècle, l'Amérique fut essentiellement une terre imaginaire, la projection onirique d'une terra nullius, territoire vierge que les émigrants pouvaient librement exploiter, en effaçant toute trace de la présence et des usages de ses premiers habitants nommés "Indiens" . Cette conception de la liberté est "le péché originel" américain. Elle n'est pas seulement la liberté de conscience religieuse qui fut au coeur de la rupture avec le Vieux Monde, mais une liberté fondée sur la propriété privée, propriété de soi et des choses, qui trouve dans le néolibéralisme sa traduction ultime. Nishitani repense ainsi l'emprise américaine sur le monde jusqu'à aujourd'hui, alors que se renverse l'illusion de sa toute-puissance. Osamu Nishitani, né en 1950, au Japon, est philosophe. Il est professeur à l'université Meiji Gakuin de Tokyo et anime un laboratoire d'études globales sur les mutations du monde contemporain à l'Université des études étrangères (TUFS) de Tokyo. Sa pensée, focalisée sur la guerre et la mort, est influencée par Georges Bataille et Maurice Blanchot, ainsi que par Pierre Legendre, dont il est le traducteur au Japon. Il a été chercheur invité à l'Institut des études avancées de Nantes en 2009.

05/2022

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Critique Poésie

Du bonheur de la vie poétique. En pensant à André du Bouchet, Yves Bonnefoy et Philippe Jaccottet

La traduction, nous le savons bien au Bruit du temps, n'est pas seule- ment la meilleure façon de comprendre un texte découvert dans une langue étrangère, elle est aussi, très souvent une rencontre, celle du traducteur avec l'auteur et, aussi bien, une affaire d'amitié. Il se trouve que Wolfgang Matz, avec son épouse Elisabeth Edl (ou, dans le cas d'André du Bouchet, avec Sander Ort), a publié des traductions alle- mandes de trois poètes français d'une même génération, celle dont on fête, en ce début des années 2020 le centenaire de la naissance ; trois poètes d'ailleurs eux-mêmes liés par des liens d'amitié, mais aussi par une certaine idée de la poésie dont la revue L'Ephémère a été l'une des manifestations. Wolfgang Matz les a rencontrés à plusieurs reprises, il a été l'un des témoins de leurs dernières années. Ce livre évoque ces trois figures en rassemblant quelques souvenirs, en revenant aussi sur certains textes qu'il a traduits, mais en s'attachant surtout à ce que ces rencontres lui ont appris : que la poésie ne se réduit pas à la produc- tion de livres, qu'elle doit aussi se traduire par une certaine "justesse" dans la vie elle-même. C'est ce qui fait le prix de ces pages, à laquelle on pourrait bien sûr reprocher une certaine idéalisation de l'existence poétique, mais il faut les lire comme un hommage à la qualité d'être de ces trois figures, une sorte de signe amical de reconnaissance pour ce qu'ils ont été et ce qu'ils ont représenté, humai- nement, jusqu'au bout - puisqu'il est surtout question ici de leur fin - pour les personnes qu'ils ont côtoyées. Dans une lettre à Böhlendorf, Hölderlin parlait du besoin qu'il ressentait de la "Psyche unter Freunden" , d'une parenté de l'âme que les amis peuvent partager. C'est de cela qu'il est question dans ce précieux petit livre.

04/2024

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Critique littéraire

Les plus belles pages de la littérature française. Lectures et interprétations

Quarante textes inoubliables, quarante morceaux de bravoure de la littérature française depuis la Ballade des pendus de François Villon jusqu'à La Modification de Michel Butor. Ces pages, nous les avons dans l'oreille et nous les gardons en mémoire. Mais pourquoi sont-elles si remarquables ? Quatre auteurs tentent d'en pénétrer les secrets et de faire partager au lecteur tout ce qui, par-delà la lettre, en fait la saveur et l'esprit. Ils montrent comment ces véritables bijoux au sein même de l'oeuvre font naître encore et toujours de fortes émotions et révèlent parfaitement les vibrations du monde. En écho, des spécialistes des langues étrangères renouvellent notre regard sur ces textes d'exception si souvent traduits par nos voisins anglais, allemands, italiens ou espagnols. Que deviennent le funeste "gibet" de Villon, l'inquiétant "alambic" de Zola, ou la "madeleine" de Proust lorsqu'ils voyagent à l'étranger ? Comment, par exemple, le petit gâteau typiquement français retrouve-t-il ailleurs son goût et son parfum du passé, comment les traducteurs restituent-ils la chaîne imaginaire proustienne ? Les réponses, souvent inattendues, sont éclairantes. Ces "lectures et interprétations", composées d'explications qui suivent le fil du texte ou qui mettent en relief leurs thèmes centraux, sont accompagnées d'encadrés comportant : des informations sur le contexte historique, social et culturel ; des mises en relation avec d'autres textes qui les ont inspirés ou qu'ils ont inspirés ; un compte rendu des traductions du texte ; des illustrations qui mettent en perspective la beauté de la page. Et, pour avoir toujours sous les yeux le texte expliqué, un fascicule où sont rassemblés les morceaux choisis.

12/2007

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Critique littéraire

Les saisons littéraires de Rodolphe Darzens...

Rodolphe Darzens, né à Moscou en 1865 et mort à Paris en 1938, eut une existence pittoresque, picaresque même. Poète symboliste lié avec tout le milieu littéraire de son époque, il fut secrétaire d'André Antoine au théâtre Libre, fondateur de revues à la vie brève, journaliste sportif, inventeur de la carotte ferrugineuse, lutteur masqué aux Folies-Bergère, revendeur de bicyclettes d'occasion, directeur de théâtre, coureur automobile, spadassin des lettres (on lui connaît une dizaine de duels), traducteurs d'Ibsen t de Strinberg, moniteur de boxe du jeune Michel Simon, librettiste pour Cléo de Mérode, etc. S'il est tombé aujourd'hui dans un oubli que l'on est tenté de qualifier de parfait, il est l'une de ces figures secondaires, qui n'en sont pas moins, sous l'invocation de Larbaud, le tissu même de la littérature. L'œuvre de Rodolphe Darzens est morte, mais ce poète symboliste aux dons limités a eu un jour un coup de foudre pour la poésie d'Arthur Rimbaud. Profondément impressionné par cette œuvre, à une époque où Rimbaud était pratiquement inconnu, Darzens entreprit une enquête pour retrouver les poèmes éparpillés jadis par " l'homme aux semelles de vent " avant son abandon de la littérature. Le premier, il mena des recherches pour reconstituer la vie de ce poète dont on ne savait pratiquement rien. L'étude qu'il rédigea sur Rimbaud, qu'il ne put publier par suite d'une opposition de la famille du poète est restée inédite. Elle est reproduite intégralement dans le présent volume avec de nombreux documents, dont le fac-similé jusqu'alors inconnu de plusieurs lettres de Rimbaud.

05/1998

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Histoire internationale

Les manuscrits de Tombouctou

Au cour de l'Afrique subsaharienne des XVe et XVIe siècles, Tombouctou est une cité florissante qui attire enseignants et étudiants, protégés par l'empereur du Songhaï. C'est là que se partage et se propage le savoir. L'enseignement et le livre prospèrent et tous les métiers en profitent : copistes, libraires, répétiteurs, relieurs, traducteurs, enlumineurs. On vient d'Égypte, d'Andalousie, du Maroc ou de l'empire du Ghana pour suivre des cours à l'université de Sankoré. Ainsi, en pleine gloire, la ville accueillait au XVe siècle plus de 25 000 étudiants. Sur des parchemins, sur des papiers d'Orient, sur des omoplates de chameau ou des peaux de mouton, tout est noté, commenté, référé : le cours du sel et des épices, les actes de justice, les ventes, les précis de pharmacopée (dont un traité sur les méfaits du tabac), des conseils sur les relations sexuelles, des précis de grammaire ou de mathématiques. Après l'effondrement de l'empire Songhaï au XVIIe siècle, ces manuscrits ont été oubliés, conservés dans des cantines rouillées et des caves poussiéreuses, mangés par le sel et le sable. Mais les choses changent : les héritiers des grandes familles ouvrent des bibliothèques privées, l'institut Ahmed Baba est crée, l'Unesco et les chercheurs du monde entier s'y intéressent. Le professeur Georges Bohas estime que seulement 1% des textes sont traduits et 10% catalogués. Dans ce livre, qui mêle l'histoire de Tombouctou, les images de ces textes précieux et les contributions de cinq des plus grands africanistes, Jean-Michel Djian s'interroge : pourquoi un tel oubli ? Que cachent ces manuscrits ? Que peuvent-ils nous apprendre ?

10/2012

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Biographies

L'Arche et la galère. Un éditeur sur le pont

L'autobiographie de Rudolf Rach permet de comprendre de l'intérieur le processus de travail d'un éditeur de théâtre, interface délicate entre la création littéraire et celle du théâtre, chaînon souvent manquant en France par rapport à un pays comme l'Allemagne. L'importance des éditions de l'Arche dans le paysage théâtral français depuis plus d'un demi-siècle permet à Rudolf Rach de tracer un portrait très personnel du théâtre français, du côté du théâtre privé comme de celui du théâtre public. Son regard d'expatrié lui autorise une étude particulière des différentes situations que rencontrent les auteurs, face à leurs traducteurs, mais aussi face aux gens de théâtre et à leurs exigences. Tous ces éléments donnent lieu à des analyses très fines de l'évolution de l'art de la mise en scène des deux côtés du Rhin. Tous ces éléments personnels viennent enrichir une vision "à long terme" de l'évolution parallèle de nos deux pays sur plus de soixante-dix ans : jusqu'où nous ressemblons-nous, cousins germains, à partir d'où Français et Allemands demeurent-ils foncièrement différents ? Note de l'éditeur L'Arche et la galère est la version française de deux textes de Rudolph Rach publiés en Allemagne (Gleich nebenan et Alles war möglich, parus en 2020 aux éditions Bittner). Ces publications s'adressaient à un public allemand, en accord avec l'auteur, nous avons réduit l'ensemble pour privilégier la vision de Rudolph Rach éditeur (tant en Allemagne qu'en France) mais sans occulter la relation de l'auteur avec son pays d'origine.

11/2023

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Chanson française

Brassens. Liberté, libertés

Des universitaires montrent que Brassens est l'homme de toutes les libertés. Liberté de pensée, de parole, de ton. Des libertés amoureuses aussi... . Ils analysent aussi les libertés que prennent avec lui d'autres artistes par leurs reprises et leurs traductions. Brassens est l'homme de toutes les libertés. Liberté de pensée, liberté de parole, liberté de vie. Sans tapage, mais avec des mots directs, il dit ce qu'il pense et vit ce qu'il veut. Il chante aussi bien la liberté que les libertés qu'on prend avec la morale admise. En rupture avec les "braves gens" quand ils représentent un système de valeurs figées, il se sent pourtant libre d'affirmer ses propres valeurs : amitié, affection pour les humbles, libre-pensée, amour hors mariage. Car Brassens chante également les libertés amoureuses. Qu'elle est variée, la palette des amours brassensiennes... Des privautés à l'amour libre, du libertinage sans illusion au grand amour sans codes. Un collectif d'auteurs propose ici une analyse des terrains où la liberté de Brassens s'exprime : ton inédit, provocations débonnaires, registres de la langue, génie musical souvent mal entendu, sexualité sans ambages, et - raffinement suprême - liberté de choisir ses propres contraintes dans une prosodie rigoureuse et pourtant souple, et une genèse textuelle qui cristallise lentement. A ces libertés, d'autres artistes répondent, en adoptant Brassens et en l'adaptant : que ce soient les traducteurs ou les autres musiciens qui reprennent son répertoire, ils s'emparent respectueusement mais librement de ses musiques et de ses textes. En ressort la figure universelle d'un grand tolérant et d'un grand sceptique, libre d'aimer et de douter.

12/2023

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Histoire internationale

Des signaux avant la ruine. L'URSS vue par ses écrivains (1954-1991)

Dans un livre consacré à Brodski, Yakov Gordine saluait la "survie spirituelle" pendant les décennies "soviétiques" et il mettait en son centre la "résistance indomptable" de la culture à la pseudoculture imposée par le pouvoir. Alertée en 1981 par Braudel sur l'effondrement inévitable du régime communiste avant la fin du XXe siècle, j'ai dès ce moment lu beaucoup de littérature russe pour rechercher la réalité de cette société. Pour écrire ce livre, j'ai repris la lecture de cette littérature qui a été traduite abondamment et par des traducteurs remarquables. Après le "dégel" amorcé par le roman laborieux d'Ehrenbourg, la "renaissance" s'est affirmée de manière éclatante avec le Docteur Jivago (1958) : la rhétorique édifiante du "réalisme socialiste" était balayée, et le tragique réinstallé. Depuis le Rapport Khrouchtchev (1956), la littérature traduite - qu'elle soit autorisée, ou clandestine ou de l'exil - explorait des terrains essentiels. D'abord, la répression : de la Journée d'Ivan Denissovitch (1963), à Chalamov, en passant par La Faculté de l'inutile de Dombrovski, par Contre tout espoir de Nadejda Mandelstam, on voyait l'ampleur de la répression, la convergence de ces analyses, et la force de cette littérature qui restera. Ensuite, le quotidien : une littérature, moins reconnue car moins spectaculaire, le racontait, comme tissé de morosité, d'angoisses, de peur, parfois d'un au-delà discret, et toujours du tragique, la distance au pouvoir, et, malgré le poids de l'appareil politico-policier, des envies de vivre. Même dans le fantastique, (Boulgakov enfin découvert), ou la dérision (Vénédict Erofeiev dans Moscou-sur-Vodka), la société communiste apparaît dans sa tragique vérité : les vies dénaturées par des malheurs inventés.

11/2013

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Critique littéraire

Les mots qui nous manquent. Encyclopédie

Cascamorto (italien) : Tomber mort d'amour. Zapoï (russe) : Une terrible envie de se saouler, de se perdre dans l'oubli. Sarang (coréen) : J'aimerais être avec toi jusqu'à la fin de ma vie ! C'est en regardant les Indiens nettoyer les vitres le long des façades des gratte-ciels à New York qu'est née l'idée de ce livre. Ils appartiennent à une tribu qui ignore le mot "vertige", sa sensation, le concept même. Les auteurs ont alors eu envie de connaître et de rassembler ces mots qui existent dans d'autres langues et qui n'ont pas d'équivalents dans la langue française. Mais à combien de mots allaient-elles avoir accès ? Beaucoup ou très peu ? Yolande Zauberman et Paulina Spiechowicz ont alors rencontré des traducteurs, des poètes, des chercheurs. Elles ont fouillé dans les dictionnaires, les livres d'anthropologie ou de géopolitique pour trouver ces mots manquants. Elles ont accédé à un réservoir de mots qui s'est avéré infini. Dans cette petite encyclopédie, les mots sont un voyage, ils tiennent le lecteur en haleine, le font passer par des sentiments, des nuances, des colères qui appartiennent à toutes les géographies. Par leurs mots secrets les autres cultures s'ouvrent à nous. Par exemple, "Wiswas" désigne en arabe une obsession qui tourne dans la tête et n'en veut plus sortir. Prononcer ces deux syllabes partout dans le monde arabe et les regards s'éclairent : on n'est plus tout à fait un étranger. Ce livre répond à un désir que l'on a tous éprouvé : sentir une seconde comment sentent les autres.

10/2016

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Critique littéraire

L'enfant et le génocide. Témoignages sur l'enfance pendant la Shoah

Que signifie grandir, jouer, rêver au sein d'une humanité ravagée par le génocide ? Qu'en était-il de l'enfance et des enfants durant la Seconde Guerre mondiale, lorsque les nazis menaient leur guerre d'extermination contre les Juifs et leur politique d'épuration contre les Tsiganes ? Ecrits pendant ou après les événements, les textes rassemblés ici, rédigés en une dizaine de langues, dessinent ce que fut l'effondrement d'un monde aux yeux des plus jeunes, et disent l'incroyable vitalité qu'ils déployèrent dans les ghettos et les camps. Ils éclairent la perception que les enfants et les adolescents eurent de ce drame collectif et permettent de comprendre le regard, souvent sans concession, qu'ils portèrent sur les adultes. Ces témoignages, ces poèmes et ces fables ne sont pas seulement des documents historiques : qu'ils prennent ou non forme littéraire, ils montrent l'importance qu'eut pour certains la possibilité de mettre en mots ce qu'ils vivaient et éprouvaient. Les textes réunis ici, émanant de témoins inconnus autant que d'auteurs célèbres (Aharon Appelfeld, Imre Kertész, Primo Levi...), parfois inédits en français, ont été choisis et présentés par Catherine Coquio et Aurélia Kalisky, avec l'aide de plusieurs traducteurs et historiens. Ils forment un livre unique et bouleversant qui propose, pour la première tris à l'échelle de l'Europe, un témoignage sur la Catastrophe telle qu'elle fut vécue par les enfants: ceux qui grandirent dans la certitude quotidienne de leur condamnation, et qui, s'adaptant au monde où il leur fallait vivre, firent de ces récits ceux de la vie même.

11/2007

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Théâtre

Wuturi, le bébé géant

Il s’agit, dans cette pièce, de réinventer un théâtre complet, qui retrouve les formes originelles de la scène coréenne. Kim Kwang-lim allie arts martiaux, marionnettes, chant rituel, danse, musique pour créer une nouvelle tradition artistique. Wuturi sera créé en 2002 et fera une tournée mondiale, y compris en France, au Théâtre du Soleil, en 2004. Wuturi renouvelle une vieille légende populaire coréenne : dans un village de montagne, un général haineux et dominateur fait exécuter tous les nouveau-nés de géants qui pourraient le détrôner. Une mère parvient cependant à sauver son enfant, Wuturi. Ce bébé, une fois devenu géant, réveille le peuple pour libérer le village… Ainsi passe un message à la fois archaïque (c’était au temps où les tigres fumaient la pipe) et contemporain (le peuple résiste à la tyrannie), autant dire universel. Cette fable est portée par une écriture complexe et très maîtrisée. Kim Kwang-lim joue de tous les registres, du trivial au lyrique, du rire aux larmes, de la satire à la rêverie. Surtout, il utilise une langue rythmée, issue des conteurs traditionnels coréens et du p’ansori, qui swingue, et que les traducteurs, qui suivent le travail de Kim Kwang-lim depuis dix ans, rompus à accompagner le théâtre coréen moderne ou traditionnel, ont voulu rendre de la manière la plus efficace possible. édition complétée d’un dossier : afin d’aider le lecteur français, la traduction comprend un dossier présentant le projet Wuturi, avec des textes inédits de l’auteur, du metteur en scène, et du dramaturge français, Michel Vinaver, qui dit le plaisir qu’il a eu à découvrir le travail de cette troupe.

05/2012

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Linguistique

Linguistique contrastive : énonciation et activité langagière

Ce volume propose la réédition d'une sélection d'une vingtaine d'articles de Jacqueline Guillemin-Flescher parus en France et à l'étranger entre 1983 et 2018. Il offre une vue d'ensemble des travaux qui ont suivi la parution de son ouvrage Syntaxe comparée du français et de l'anglais : problèmes de traduction (1981). Celui-ci avait ouvert la voie à un champ de recherches en linguistique contrastive dans le cadre de la théorie des opérations prédicatives et énonciatives d'Antoine Culioli. Son organisation met en lumière le fil conducteur de cette recherche, tout en distinguant les grands domaines auxquels elle s'applique. La 1re partie consacrée à la théorisation de l'activité de traduction à partir du point de vue de la linguiste situe sa démarche par rapport à d'autres approches théoriques de la traduction en s'appuyant sur la mise en regard de l'anglais et du français. La 2e partie explore la question des repérages et de la détermination au niveau prédicatif, à travers des analyses portant sur la deixis, la transitivité, les types de procès, la prédication de propriété. Le concept de qualification/quantification occupe une large place dans la 3e partie consacrée à la construction du sens au niveau énonciatif, qu'il s'agisse d'asserter, de qualifier, de modaliser, de construire un point de vue. Cette représentation du point de vue à travers les repérages en jeu dans le domaine de la perception, fait l'objet de la dernière partie. L'ouvrage s'adresse à un lectorat s'intéressant au fonctionnement des langues et aux problèmes de traduction : chercheurs et étudiants en linguistique et traduction, traductologues et traducteurs.

04/2023

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Homéopathie

Traitement homéopathique, guérison de cancers et de tumeurs métastasées

Comme tout homéopathe hahnemannien, le docteur Jens Wurster aborde le traitement du cancer d'une manière unique. Pour la première fois, des cas de cancer guéris par homéopathie sont documenté en detail et de manière pratique. Pour la première fois, des cancers guéris par homéopathie sont documentés en détail et de manière pratique. L'auteur décrit minutieusement la méthode de traitement homéopathique : le travail particulier d'anamnèse, la pratique du dosage, l'évaluation des réactions à l'administration du médicament, ainsi que de façon générale et pratique la prise en charge globale des malades. La compensation par l'homéopathie des effets secondaires de la chimiothérapie et de la radiothérapie est expliquée de manière concrète. De nombreuses études de cas parfaitement documentées viennent illustrer la capacité de l'homéopathie a traiter, et même guérir, les tumeurs métastasées. Tous les cas sont présentés avec des analyses et des répertorisations : Tous les cas sont présentés avec des analyses et des répertorisations : bien détaillées, elles sont ainsi parfaitement compréhensibles. En révolutionnant le traitement homéopathique du cancer, la première édition de ce livre est devenue un classique dans toute l'Europe. Une édition française manquait cruellement. Gràçe à une équipe de traducteurs issue de lécole "Planète Homéopathie", cet ouvrage est désormais accessible aux francophones. Dans cette nouvelle édition entièrement revue et augmentée, le parcours des patients est documenté sur une période de dix ans. De nouveaux acquis sur le traitement homéopathique du cancer pourront ainsi profiter à tous les lecteurs. Voilà de quoi donner de l'espoir à de nombreuses personnes qui semblent n'avoir plus aucune chance de guérison.

04/2021

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Graphisme

Graphisme

Le cahier de graphisme Olive de la collection "J'apprends à lire avec Olive" a été spécialement conçu pour les enfants, dès 3 ans. Ce cahier permet d'apprendre à reconnaître et tracer les graphismes clés, et propose un entraînement progressif préparant efficacement à l'écriture des lettres et des chiffres de 1 à 5. Le cahier de graphisme avec Olive permet à l'enfant de développer sa motricité fine en s'exerçant aux graphismes préparatoires à l'écriture. Il observe et reproduit un modèle, s'approprie les principes de l'écriture (le respect du sens de gauche à droite, l'alignement et l'ordre des lettres) et découvre les lettres de l'alphabet en capitale ainsi que les chiffres de 1 à 5. A chaque page, l'enfant complète des lettres bâtons au sein d'un mot. La collection "J'apprends à lire avec Olive" se compose d'une méthode de lecture syllabique et phonétique, d'un cahier de graphisme dès 3 ans et d'un cahier d'écriture dès 5 ans pour apprendre à écrire les lettres cursives et les chiffres, et de premières petites histoires pour une lecture en autonomie des aventures d'Olive, disponibles en plusieurs niveaux. La collection Olive s'accompagne également de blocs de coloriages à gros contours pour les enfants à partir de 2 ans, dans des univers attachants (magiciens, fées, licornes, maternelle, animaux de la forêt, joies de la plage). Enfin, Les cahiers effaçables d'Olive proposent un support adapté aux enfants dès 3 ans pour s'exercer à reconnaître et reproduire à l'infini les graphismes, les formes, les lettres majuscules et les lettres minuscules. Ce cahier de graphisme propose à chaque page : Un modèle du graphisme à suivre avec le doigt, Un tracé à reconnaître puis à reproduire sur une grande illustration d'Olive, Une ligne d'entraînement pour consolider son tracé, Un mot à compléter en lettres bâton A la fin du cahier, l'enfant peut compléter et colorier un grand dessin avec tous les graphismes vus au fil du cahier.

05/2022

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Littérature française

Le paradis des impatients Tome 3 : Vivement... que je me remette au piano…!

"Monsieur le garde des sots Jean Michel Blanquer Je teins a vou alertez prais de ché moi il y a un delincan du stylo ! UN RECIDIVISTE.... ! " Cet écrivain MAVERICK est un parfait récidiviste ! Du reste, son nom veut dire anticonformiste en italien ou indépendant au Portugal et einzelganger en allemand... Gangster c'est tout dire ! Il utilise de manière étourdissante toute la palette de l'alphabet des 26 lettres auquel il faut ajouter les lettres issues de cinq diacritiques, qui l'enrichissent alors de treize voyelles accentuées et du graphème c cédille " ç ", ainsi que deux ligatures e dans l'a " ae Æ " et e dans l'o " oe Œ ". Mais ne vous trompez pas, ce personnage, avec ces 40 couleurs, décrit l'avenir et le futur dans un récit qui est la preuve éclatante de la récidive. Tout et absolument tout y passe, il ne se prive de rien, pas même d'une cédille ! Son récit, bien qu'imagé, pourrait, ou devrait, sembler très probablement et même sûrement antidésoxyribonucléïquement républicain à une lecture plus approfondie par l'un des procureurs que vous voudrez bien désigner à cet effet. Il prétend apporter le bonheur à tous. Il se targue même de vouloir réformer l'école du 21e siècle... Comme si on pouvait apprendre sans effort ! Pire encore, il veut abolir le travail dans un discours proche de la rhétorique de l'aliénation hamstérienne, qu'il remplace par de l'extrême esclavagisme, certes sur des machines et des robots mais de l'automation tout de même, comme dogme et nouvelle drogue de l'entreprenariat à la production monétaire. C'est l'anti Marx par excellence puisqu'il démonte allègrement l'absence du marché dans la réalité statistique du communisme et du socialisme... Mais aussi ne nous trompons pas, sa productique, qui selon lui ne serait que le fruit de la nouvelle liberté retrouvée qu'il déconstruit aussi, prétendant apporter la Liberté du choix d'un réel marché.

05/2022

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Critique littéraire

Les scaphandriers de la rosée

Pour Hubert Haddad, la littérature est une passion à la fois secrète et partagée qui a la langue pour enjeu, à savoir l'avenir de l'homme. Dans cet essai ordonné entre les deux pôles de l'universalité (" L'alphabet incontrôlable ") et de la subjectivité (Journal d'un animal arbitraire "), Haddad explore la posture de l'écrivain, non pas seulement face à son œuvre, mais dans les processus mêmes de la création. Les proximités biographiques et imaginaires que l'auteur éclaire, excèdent les classifications habituelles, pour donner sa vraie dimension, métaphysique et abyssale, à l'aventure des mots. L'originalité de ce livre réside dans la recherche concertée de ce lieu de surgissement où s'élaborent des œuvres apparemment si diverses. " Défiance et illumination " dans une langue. Qu'est-ce que cette chose qui porte à écrire, à transgresser le réel par le style ? Pourquoi des auteurs aussi différents que Daumal, Poe, Hölderlin, Maupassant, Jünger, Garcia Marquez (auquel est consacrée la première étude conséquente en France), le trop méconnu Fardoulis-Lagrange, ou encore Piyere de Mandiargues, Dominique de Roux, Luc Dietrich, Paul Gadenne et Claude Louis-Combet, butent-ils avec tant de force sur la question fondamentale de l'origine scripturale, liée au désir et la mort ? Ces études variées sur la position de l'écrivain à travers les œuvres et le monde qui les porte se nourrissent de réflexions sur la légitimité des genres littéraires à travers les espaces mythiques et les catégories flottantes du réalisme et de l'imaginaire. L'auteur, lui-même poète, romancier et dramaturge, s'efforce d'approcher au plus près sur ces bases, le mystère des passions esthétiques qu'une même hantise, de l'ordre d'une élucidation absolue, ne cesse d'inspirer. Sans le moindre esprit de système, après Saintes-Beuveries (José Corti), Hubert Haddad développe une philosophie critique de la littérature fondée sur l'épreuve de la vérité et l'expérience fondamentale.

08/2000