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Actualité et médias

SOS Méditerranée. L'odyssée de l'Aquarius

Depuis le 26 février 2016 l'Aquarius sillonne la Méditerranée pour sauver du naufrage et de la noyade les milliers de réfugiés qui fuient "l'enfer libyen" dans l'espoir de rejoindre l'Europe via la Sicile et le sud de l'Italie. Une traversée périlleuse à bord de canots pneumatiques ou de barcasses surchargés qui a conduit à la mort 50  ; 000 migrants en une quinzaine d'années, dont 5  ; 143 en 2016, 3  ; 119 en 2017 et déjà plus de 200 au cours du seul mois de janvier2018... Sans l'intervention du navire affrété par l'association SOS méditerranée cet effroyable bilan serait bien plus lourd. En 22 mois l'équipage de l'Aquarius a en effet porté secours à près de 27  ; 000 personnes en multipliant les missions. Plus de 150 depuis que le "bateau- citoyen" a quitté les quais de Marseille  ;! Un formidable résultat qui ne fait que limiter les conséquences d'une tragédie inédite sur la mer la plus mythique de la planète. Il atteste malgré tout que la résignation, l'indifférence ou la fatalité peuvent être combattues. C'est cette conviction qui poussa à l'action les deux fondateurs de SOS Méditerranée, le capitaine de marine marchande Klaus Vogel et la responsable de programmes humanitaires Sophie Beau. Leur indignation et leur détermination animent désormais tous les bénévoles qui ont rallié "le pavillon d'assistance" de l'association européenne. Cet ouvrage invite à partager leur voyage au bout de la solidarité. Un "arrêt sur images" impressionnant et bouleversant à la fois. Autant de moments de veille, de tension, d'angoisse, de courage, de gravité, de soulagement enfin saisis par les photographes qui embarquent sur l'Aquarius et illustrent, jour après jour, l'engagement total des équipes de sauveteurs qu'ils soient membres de "SOS" ou des équipes médicales. Leurs clichés renforcent aussi les témoignages poignants des hommes, des femmes et des enfants, venus du Soudan, d'Erythrée, d'Ethiopie, du Nigeria, du Mali ou d'autres pays devenus "invivables". Nouveaux damnés ils ont cheminé péniblement sur les routes de l'exil, ont enduré mille souffrances, ont été trop souvent exploités, torturés et violentés en Libye avant de monter, contre rançon, sur les radeaux de la dernière chance. Si beaucoup de ces réfugiés restent mutiques, traumatisés au-delà du racontable, leur regard, leur visage, leur attitude sur le pont de L'Aquarius en disent long sur leurs tourments qui ne disparaîtront jamais totalement à la vue des côtes européennes. Mais après leur sauvetage providentiel cette navigation de trois ou quatre jours sur une Méditerranée devenue plus rassurante a ravivé en eux le souffle de l'espérance...

07/2018

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Poésie

Totem normand pour un soleil noir

L'oeil à l'abîme" ou à la merveille, Christophe Dauphin pense que "les utopies du coeur donnent aux mots les sommets de vivre et de rêver" . Mais il n'ignore pas que l'Histoire nous préface et nous achemine vers la grande nuit sacrificielle, que l'ombre et la lumière sont des gotons qui couchent ensemble, que l'injustice est l'un des brins de notre osier et la Beauté le masque du terrible. "Pas un espace sans combat" , pas un mot sans cri : puissance et jaillissements constants d'une inquiétude, attisée logiquement par l'énigme d'être (sans doute, pour "mourir sans rature, faudra-t-il s'habiter de rêves et de fougères"), dans sa passion ignée pour les mots qui témoignent, la poésie de Christophe Dauphin se penche autant sur les poètes amis disparus (d'Yves Martin à Senghor, de Jean Sénac à Marc Patin, Jacques Prevel et Jean-Pierre Duprey...) que sur les exclus de la société, insurrection canari, dont la révolte se trouve incarnée dans cette magnifique formule : "Mille visages en une seule pierre" . Car une incessante colère sourd de la plaie du chant d'Orphée qui hante toujours la "cité à la dérive" de sa jeunesse - loin de la misère tirée à quatre épingles où certains tribunaux du beau désespoir ont élu domicile. Les textes de cet ensemble racontent la naissance à la poésie parmi les poubelles fracturées des "tours-totems" ("J'entre par effraction dans l'alphabet") et l'importance de cet engagement ("Mise à nu/Mise à mort") ; ils disent aussi l'amour du pays normand et de la Provence ; dénoncent la "République du glyphosate" ainsi que les "églises, les mosquées, les synagogues et leurs armureries" , et incantent la souffrance du Gaza d'Amir Hassan, le poète palestinien. En somme, ils montrent un ciel intérieur encré par l'art, la fraternité et l'insoumission. Il s'agit bien de survivre dans un monde confisqué, de plaider la cause des "soeurs et frères de l'arbre sec" ou des migrants, face aux "horizons noyés de matraques" , de s'insurger contre la fatalité de la drogue, et d'aimer, le plus possible, le plus vite possible, le plus loin possible. A chaque fois, le poète s'invite aux "Assises du Feu" . Le "pouvoir éruptif de cette poésie" (Paul Farellier), "La grâce de sa juste vision" (Paul Sanda) font de son auteur "un guetteur insatiable d'étoiles" (Odile Cohen-Abbas), "celui qui ne recule pas" (Adeline Baldacchino), attentif "à toutes les formes possibles de l'obtention de la parole heureuse" (Gabrielle Althen). Le lecteur pourra apprécier les sourires et sanglots de sa démesure, la générosité qui s'en dégage, sa violence verbale au service du diamant.

10/2020

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Littérature étrangère

Ce qu'on peut lire dans l'air

Au début des années 1980, Yosef et Mariam, que la révolution éthiopienne a séparés pendant trois ans, se rejoignent aux Etats-Unis. Pour célébrer leurs retrouvailles, ils s'offrent enfin un voyage de noces, à Nashville. Trente ans plus tard, Jonas Woldemariam, leur fils, en pleine crise existentielle, revient sur leurs pas. Entre de vagues souvenirs d'enfance et le silence de ses parents sur le drame qui les a menés aux Etats-Unis, il reconstitue à tâtons l'histoire de sa famille, sa propre histoire... On retrouve dans ce nouveau roman la grâce poétique de l'écriture et du regard, ce souci de rendre compte de la réalité sans jamais négliger la fiction ni l'imaginaire appréciés dans Les Belles choses que porte le ciel. Ce qu'on peut lire dans l'air parle du couple, de la solitude, de la guerre et de l'exil, mais il évoque aussi la lumière et l'apaisement. La presse française "Sentiment d'être étranger, brutalité sourde de l'intégration au rêve américain, frontière poreuse entre mensonge et fiction, le deuxième roman de Dinaw Mengestu offre une nouvelle variation, à la fois plus ample et plus intime, autour des thème qui traversaient déjà Les belles choses que porte le ciel, son épatant premier roman... Le New Yorker l'a inclus l'année dernière dans sa liste des vingt écrivains américains de moins de 40 ans les plus prometteurs". Livres Hebdo "Subtil. Une image pertinente de la vie des immigrés en Amérique". Jeune Afrique "Mengestu renoue avec son lyrisme mélancolique dans un roman poignant, où le désamour et le déracinement se mêlent pour former une seule histoire, celle que partagent tous les exclus du rêve américain". André Clavel, Lire La presse anglo-saxonne "Magnifiquement écrit". The New York Times "L'écriture précise et nuancée de Mengestu évoque des personnages, des scènes et des émotions, avec une clarté stimulante et sans égale". Publishers Weekly "Un livre parfois sombre, mais toujours pénétrant, sur l'amour, le sentiment de perte et l'expérience des migrants". Kirkus Reviews "La peinture finement mélancolique d'une généalogie qui se forme et se reforme à travers deux continents et deux générations". The Times Literary Supplement "Une grande partie de la littérature américaine a été façonnée par l'expérience de l'immigration et c'est ce qui rend encore plus remarquable le regard neuf de Dinaw Mengestu. Son écriture est parfaite, comme son souci du détail et sa capacité à faire surgir l'émotion là où on s'y attend le moins". Bookpage "Un roman virtuose qu'il faut lire et relire. Même dans sa mélancolie, il danse avec la vérité". The Cleveland Plain Dealer

08/2011

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Monographies

Towards the Sun. The Artist - Traveller at the Turn of the Twentieth Century

Bien qu'il y ait eu des monographies sur les artistes voyageurs britanniques du XVIIIème et du début du XIXème siècles, il n'existe aucune enquête de ce que l'écrivain Henry Blackburn décrivait de "voyage artistique" un siècle plus tard. A partir de 1900, le "Grand Touriste" est devenu un globe-trotteur muni d'un appareil photo et, malgré le développement de la photographie instantanée, l'enregistrement visuel immédiat en huile et aquarelle reste le plus répandu. Kenneth McConkey's exciting new book explores the complex reasons for this in a series of chapters that take the reader from southern Europe to north Africa, the Middle East, India and Japan revealing many artist-travellers whose lives and works are scarcely remembered today. He alerts us to a generation of painters, trained in academies and artists' colonies in Europe that acted as crèches for those would go on to explore life and landscape further afi eld. The seeds of wanderlust were sown in student years in places where tuition was conducted in French or German, and models were often Spanish, Italian, or North African. At fi rst the countries of western Europe were explored afresh and cities like Tangier became artists' haunts. Training that prioritized plein air naturalism led to the common belief that a well-schooled young painter should be capable of working anywhere, and in any circumstances. At the height of British Imperial power, and facilitated by engineering and technological advance, the burgeoning tourism and travel industry rippled into the production of specialist goods and services that included a dedicated publishing sector. Essential to this phenomenon, the artist-traveller was often commissioned by London dealers to supply themed exhibitions that coincided with contracts for colour-illustrated books recording those exotic parts of the world that were newly available to the tourist, traveller, explorer, emigrant, or colonial civil servant. These works were not, however, value-neutral, and in some instances, they directly address Orientalism, Imperialism, and the Post-Colonial, in pictures that hybridize, or mimic indigenous ways of life. Behind each there is a range of interesting questions. Does experience live up to expectation ? Is the street more desirable than the ancient ruin or sacred site ? How were older ideas of the 'picturesque' reborn in an age when 'Grand Tours' once confi ned to Italy, now encompassed the globe ? McConkey's wideranging survey hopes to address some of these issues. This richly illustrated book explores key sites visited by artist-travellers and investigates artists including Frank Brangwyn, Mary Cameron, Alfred East, John Lavery, Arthur Melville, Mortimer Menpes, as well as other under-researched British artists. Drawing the strands together, it redefi nes the picturesque, by considering issues of visualization and verisimilitude, dissemination and aesthetic value.

11/2021

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Montagne

L'Alpe N° 82, automne 2018 : Les Alpes vues d'ailleurs

Comment se représente-t-on les Alpes à l'autre bout du monde ? Quel regard les artistes, écrivains, scientifiques, voyageurs japonais, sud-africains, canadiens, papous portent-ils sur l'arc alpin ? En quoi leur vision " géo-décentrée " peut-elle enrichir nos propres connaissances ? Au sommaire de ce numéro : - Dix-neuf mois de voyage à travers les Etats-Unis et l'Europe en bateau et en train, dix-neuf mois de visites d'usines, d'hôpitaux, d'écoles, dix-neuf mois de réceptions : de 1871 à 1873, la délégation japonaise conduite par le prince Iwakura ne ménage pas ses efforts pour comprendre l'Occident afin de moderniser le Japon et renégocier les traités commerciaux. Avec un grand sens de l'observation, le jeune Kume Kunitake consigne le détail de ce voyage officiel qui passe aussi... par les Alpes suisses. - La Canadienne Harriet Rosenberg, anthropologue et historienne, n'est qu'une jeune étudiante quand elle parcourt les Hautes-Alpes en autostop dans les années 1970 à la recherche du village qui deviendra l'objet de sa thèse. Ce sera Abriès dans le Queyras. - Avec le photographe Marc Dozier, le Papou Mundiya Kepanga fait son tour de France, découvrant l'étrange tribu des Français. Dans son livre Au pays des Hommes blancs, à la façon de Montesquieu et de ses Lettres persanes, l'agriculteur pose un regard plein d'humour et de philosophie sur notre monde et ses contradictions. - La Coréenne Ji-Young Demol Park s'est installée dans les Alpes après avoir étudié, dans son pays natal, les grands maîtres européens du paysage. A quoi ressemblent les montagnes suisses ou savoyardes vues par l'oeil d'une artiste orientale ? Réponse en mots et en images. - La Sud-Africaine Lavonne Bosman, après s'être longtemps immergée dans la vie quotidienne de l'ethnie amaXhosa, a posé ses valises à des milliers de kilomètres de son pays natal pour y photographier les habitants de deux villages des Grisons (Suisse). Les uns sont installés là depuis des générations, les autres sont des demandeurs d'asile. Un travail photographique lumineux sur les migrants d'hier et d'aujourd'hui. - " Etage alpin ", " alpinisme ", " Alpes australiennes ", " Alpes néo-zélandaises " : la terminologie alpine s'est imposée à la plupart des régions montagneuses du monde. Ce n'est qu'au cours du xxe siècle que le modèle alpin longtemps dominant a été bousculé et que la nécessité d'une diversité de regards s'est imposée pour rendre compte de la singularité de chacun des massifs, Alpes comprises. Et aussi : - Le musée de l'Ancien Evêché (Grenoble) fête ses vingt ans... comme L'Alpe dans quelques mois ! - Felix von Cube, un pionnier de l'alpinisme en Corse. - D'une rive à l'autre. Voyage autour du Léman, la nouvelle exposition du musée du Chablais (Thonon-les-Bains).

09/2018

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Philosophie

Habiter selon Tanella Boni

On n'y pense pas au verbe habiter. Pourtant, tout se passe comme s'il y avait sur la Terre plusieurs catégories d'humains : ceux qui habitent, qui sont " chez eux " parce qu'ils ont un toit et ceux qui, " sans toit " vivent de " passage ", " en transit " ou " sans domicile fixe ". Or habiter, ce n'est pas être figé quelque part. Ce n'est pas non plus passer son temps à buter contre des murs et des barbelés, sans trouver de chemin ouvert, sans voir un horizon. Il y a donc des images-chocs qui se rappellent à nous, qui nous interpellent. Images de migrations partout dans le monde, comme si des milliers d'humains ne savaient plus où aller, où habiter. Or migrer est-ce habiter ? C'est d'abord faire l'expérience d'un monde difficile à vivre, c'est affronter ses lois. Donc, au 21ème siècle, pour de nombreux humains qui traversent les mers, les vents et toutes sortes d'intempéries, rien n'est moins sûr que l'habiter. Et pourtant, les migrants habitent le monde, ils ont des histoires, des valeurs qui leur permettent de résister. On ne sait plus qui ils sont. Ils n'ont plus de pays, plus de provenance. Parfois, ils ont brûlé leurs pièces d'identité. Pourtant des bribes de cultures continuent de les habiter. Ainsi, Habiter n'est pas un verbe comme les autres. Il raconte qui nous sommes et où nous sommes. Il dit le sens du temps et de l'espace. Il exprime l'essentiel de notre rapport au monde : prendre possession, peupler, construire, bâtir, être relié, vivre, se nourrir, créer, utiliser des outils, laisser traces et empreintes, mourir. Habiter ou créer un chez soi quelque part : en pleine forêt, dans une région froide, dans un désert, faire monde avec la nature, ou un no man's land ou avec une mégapole du futur. De ce point de vue, les animaux et les plantes n'habitent pas la Terre, même s'ils ont d'ingénieux modes de vie. J'ose dire que l'habiter est une spécificité humaine. J'ose dire aussi que toute culture est une variété de l'habiter. Dans ce livre, chaque chapitre est construit comme un récit de voyage et la narratrice raconte de petites histoires de l'habiter : la découverte en Côte d'Ivoire, par une paysanne, de traces (pierres sculptées) d'une civilisation disparue ; la case d'une grand-mère et la vie qui l'entoure, comme mode de résistance à la colonisation ; villes et bidonvilles qui se côtoient mais ne se ressemblent pas. Le plastique envahissant qui transforme les modes de vie après les indépendances des pays africains. Et que signifie ces noms de quartiers et de bidonvilles (Dallas, Washington, Petit-Paris...) qui renvoient au rêve de l'ailleurs et particulièrement au rêve américain ? Tout comme fait, l'imaginaire et le rêve jouent un rôle important dans la manière d'habiter le monde...

10/2018

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Immigration

Etranger

Dans la veine propre à la collection Le mot est faible, ce nouveau titre revient, sous l'angle du droit, sur l'histoire de la nationalité française inventée à la fin du xixe siècle et utilisée depuis pour fabriquer des étrangers et les soumettre à des régimes plus ou moins sévères et cruels suivant les besoins du marché du travail. Barbare, métèque, esclave, aubain... Jusqu'à une période récente, il n'existe pas de définition univoque de l'étranger car il se définit en creux, par défaut, comme celui qui n'appartient pas à la communauté. Suivant ce critère, il a existé autant de figures de l'étranger que de manières inventées par les humains de former communauté. Dans la Grèce antique, l'étranger est l'étranger à la cité, celui qui ne parle pas grecque - le barbare - mais aussi le Grec qui vient d'une autre cité. Dans l'Europe médiévale où les frontières sont mouvantes, c'est l'étranger à la foi, le non-chrétien qui incarne la figure de l'altérité (le Juif, le protestant ou le Turc). Suivant les périodes et les lieux, d'autres critères imprécis et fluctuants, car nés à l'échelle locale, s'articulent pour décider, si besoin, que tel marchand ou tel voyageur est étranger, autorisant le seigneur local puis le roi à hériter de ses biens. Même au milieu du xixe siècle, en France, dans les zones frontalières où vivent des familles et des travailleurs immigrés, les représentant de l'Etat peine à distinguer les Français - soumis à la conscription - des étrangers. Ce flou entourant la notion d'étranger a aujourd'hui disparu. Le droit moderne s'est approprié le concept pour en dessiner les contours au scalpel : l'étranger est celui qui n'a pas la nationalité de l'Etat sur le territoire duquel il se trouve. Désormais, établie avec certitude, est présentée comme un attribut de la personne humaine. Ce petit livre voudrait revenir sur l'histoire de la nationalité française inventée à la fin du xixe siècle et utilisée depuis pour fabriquer des étrangers et les soumettre à des régimes plus ou moins sévères et cruels suivant les besoins du marché du travail. La catégorie d'étranger - opposée à celle du national - n'a rien de naturel, elle est façonnée depuis l'origine au vu des projets impérialistes et capitalistes des Etats industriels avancés. Depuis les années 1980, paré de sa légitimité ontologique, le droit créé de nouvelles sous-catégories d'étrangers (les demandeurs d'asile ou les migrants) censées justifier qu'on les enferme massivement, qu'on les expulse ou qu'on les abandonne à leur sort dans le désert ou en mer. Jusqu'où l'Etat et ses règles de droit peuvent-ils, sous couvert de légitimité démocratique, catégoriser les personnes humaines pour les traiter ouvertement comme des animaux ?

09/2023

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Sociologie

Tel-Aviv. Le quartier de Florentine, un ailleurs dans la ville

Fruit d'une collaboration entre une géographe et un architecte-urbaniste, cet ouvrage propose une lecture inédite de Tel-Aviv. En trois parties et sept chapitres, il fait découvrir au lecteur l'histoire urbaine, sociale et forcément politique de cette ville " globale " du Moyen-Orient, éminemment méditerranéenne et maintenant mondialement reconnue pour son patrimoine architectural et la modernité de son plan d'urbanisme, celui dessiné par P. Geddes en 1925. Ce récit renouvelé de la ville, de son développement au début du XXe siècle et de ses transformations les plus contemporaines, est porté par une géographie urbaine et sociale minutieuse et de longue haleine du quartier de Florentine : un ancien quartier dit juif de Jaffa, de migrants d'abord venus de Salonique, puis d'Iran et aujourd'hui d'Afrique comme d'Asie, longtemps abandonné des services publics et particulièrement défavorisé malgré sa centralité. L'auteur montre, déambulation graphique à l'appui (dessins d'analyse et d'ambiance dans ses rues, arrière-cours et intérieurs), comment ce quartier a en réalité été l'un des pivots, peu connus, du développement de Tel-Aviv comme ville à part entière et prospère de la Palestine mandataire avant même la création de l'Etat d'Israël. Premier quartier commerçant puis industriel d'une ville qui se voulait à ses débuts uniquement résidentielle, Florentine contribuera en effet à établir à la fois la centralité économique et l'autonomie politique de Tel-Aviv. Cela étant, après la conquête de Jaffa et la fin de la guerre de 1948, ce quartier va progressivement être " effacé " de la carte de la ville. Il réapparaîtra un demi-siècle plus tard, au début des années 2000, comme espace de mobilisation civile et culturelle pour la jeunesse du pays et pour les milliers de travailleurs immigrés européens, asiatiques et africains qui y vivent. Porté par ces transformations, Florentine fait maintenant l'objet d'un véritable engouement et d'une fièvre immobilière et de rénovation particulièrement intense et rapide. Articulant enjeux locaux, nationaux et globaux, cet ouvrage met ainsi en regard la géohistoire du quartier, les traces déposées dans ses rues et ses commerces par ses populations successives et les manifestations les plus banales de l'identification au lieu recueillies dans de nombreux entretiens approfondis aussi bien avec des habitants, des militants associatifs que des décideurs politiques. En circulant entre différents registres de sens et niveaux de lecture, il dépasse la simple étude de cas pour nourrir également les débats sur l'urbain et la mondialisation. Comment comprendre, à partir de cet exemple singulier mais emblématique la quête toujours plus forte de lieux et d'espaces d'identification ? Comment, encore, y déchiffrer, la manière dont se nouent le local et le global ? C'est aussi à cette double interrogation que l'ouvrage propose de répondre, pour repenser le sens du lieu et sa place dans la ville.

06/2018

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Littérature française

Le sel, la dame et l'éponge

"Ah, l'existence humaine ; le bonheur est comme une ombre, d'un coup d'éponge humide, le malheur en efface le dessin". Si Gilles Ortlieb a placé cette pensée d'Eschyle en épigraphe de ce nouveau livre où il poursuit ce "mouvement perpétuel de navetteur de l'âme" qu'il évoquait lui-même dans Et tout le tremblement, c'est qu'elle en donne la clé. De quoi s'agit-il, en effet - ici comme dans chacun de ses livres - sinon de tenter de saisir les quelques traits de craie que les vies humaines déposent dans les lieux où les emportent les hasards de l'existence. La découverte, en 2018, à la pointe de la Camargue, dans un bout du monde aussi délaissé que le Grand Est industriel, de la petite cité de Salin de Giraud qui abrite encore aujourd'hui une importante communauté grecque, ne pouvait qu'émouvoir le traduc- teur de Georges Séféris - que l'on a vu dans Journées toujours à l'affût de ce qui, à l'étranger, pouvait lui rappeler son pays. Partout, dans ce bourg presque abandonné, reste vivace le souvenir de ces migrants qui sont venus s'y installer pour gagner leur pain dans les salines au len- demain de la Première Guerre, après avoir été chassés non seulement d'Asie Mineure par les Turcs (comme l'avait été Séféris), mais de la Crimée par la Révolution russe. De là, il était tout naturel pour l'auteur de poursuivre l'enquête en arpentant l'île de Kalymnos, d'où venaient la plupart de ces anciens pêcheurs d'éponge devenus saulniers. Et plus loin ensuite jusqu'à Tarpon Springs, aux USA, autre lieu d'émigration pour les pêcheurs de Kalymnos, mais où, à la différence de Salin de Giraud, la présence d'éponges leur a permis de ne pas changer de métier. Fidèle à sa méthode d'observation du terrain et des hommes, Gilles Ortlieb s'attache à relever dans ces pages - lorsqu'il y décrit une procession de l'épi- taphios, des soirées dans une chambre d'hôtel, ou lorsqu'il y retranscrit, comme Nerval dans Les Filles du Feu, des chansons populaires - tout ce que, au fond, un voyageur peu attentif voit sans songer à le distinguer. Comme s'il était doté d'un regard particulier pour reconnaître ce qu'à son propos Jacques Réda a nommé "l'inaperçu" , et donc les moindres traces du fragile dessin dont parlait Eschyle. Mais s'il prend aussi soin de nous raconter qu'un marin a pris dans ses filets, en 1994, une statue vieille de deux mille ans, la Dame de Kalymnos, peut-être est-ce parce qu'en collectant les manifestations les plus ténues du réel, et leur tremblement, il aspire de même, bien qu'il s'en défende, à faire remonter à la surface de la langue une réalité sous-marine qui, par éclats éphémères, viendrait manifester un certain or du temps - une poésie intemporelle.

03/2024

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Immigration

Mots et merveilles. apres la route

Livre témoignage, ce roman graphique raconte un vécu familial suite à l’arrivée d’un jeune homme afghan. ll est à lui seul un parcourt d’« histoires de vie d’ici qui réunissent des histoires de vie d’ailleurs. Chacun prend soin de l’autre et réciproquement. Chacun prend confiance et donne confiance. Parfois, néanmoins, la rencontre ne se fait pas. »

« Depuis ce samedi de février 2017, j’ai acquis un nouveau statut : marraine d’un jeune homme afghan mineur que je ne connais pas. Ce jour-là, je ne sais même pas où se trouve l’Afghanistan sur une carte du monde. Je parade néanmoins lors de cette matinée d’information : la raison de cette fierté est collée sur le haut de ma poitrine, à l’opposé du coeur et se matérialise sous la forme d’un rectangle blanc, sur lequel est écrit « Mostafa». C’est ce prénom-là qui nous est attribué. »

La suite de ce livre parle de fous rires, d’incompréhensions, de découvertes et de la capacité de la famille de Valérie Despont à situer aujourd’hui l’Afghanistan sur une carte. Mais aussi de sa rencontre avec un grand nombre d’autres jeunes gens au féminin et au masculin qui rêvent de pouvoir dire un jour : « Ici c’est aussi chez moi ».

Les illustrations oniriques en collage de l’artiste Myriam Schussler renforcent cette idée de voyage sinueux entre ici e là-bas et les questionnements sur la route de ces jeunes migrants.

Graphisme et mise en page sont assurés par Pierre Neumann. Un spectacle-concert mis en scène par Daniel Carel (Cie de l’Autre) est en cours création autour de ce texte avec des comédien·ne·s professionnel·lle·s. Deux concerts de musique réalisés par ces jeunes étrangers installés en Suisse romande seront proposés de manière à recréer un peu de leur univers au-delà de leur simple présence ici en Suisse.

Après une enfance à la campagne entre terrain de football, dimanche à l’église et vacances en Italie, en Espagne et en Suisse allemande, Valérie Despont démarre une formation artistique à Genève à l’École supérieure d’arts visuels et arts décoratifs où elle se spécialise en gravure. Elle anime un atelier de gravure « Taille et Morsure » durant cinq ans et travaille dans le milieu du spectacle à la billetterie, au bar, aux vestiaires ou aux décors au sein du Théâtre de Vidy et Boulimie à Lausanne. Elle ouvre la galerie « des ponts sur l’eau » spécialisée en bijoux contemporains, puis la galerie « Vice-versa » à Lausanne. En 2017, elle rencontre le monde de la migration.

Artiste originaire des Alpes, Myriam Schussler suit des études de bande dessinée et d’image imprimée à l’Académie Royale des Beaux Arts de Bruxelles, puis elle installe son atelier dans un camping-car (la Typomobile) qui lui permet d’aller à la rencontre de différents publics et événements à travers l’Europe. Très active dans la microédition et la publication de fanzines, strips et autre supports expérimentaux, Myriam Schussler est une artiste pluridisciplinaire à la fois dessinatrice, graveuse et céramiste.

Dossier - Nouvelles têtes : les éditeurs suisses jeunesse et BD la jouent collectif

09/2021

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Littérature française

Yoga

C'est l'histoire d'un livre sur le yoga et la dépression. la méditation et le terrorisme. L'aspiration à l'unité et le trouble bipolaire. Des choses qui n'ont pas l'air d'aller ensemble, et pourtant. C'est l'histoire d'un écrivain qui voit avec satisfaction qu'il a peut-être enfin réussi sa vie, trouvé un équilibre, et qui voudrait bien écrire un livre " souriant et subtil sur le yoga " qu'il pratique depuis 25 ans. Il dirait ceci : " Ce que j'appelle yoga n'est pas seulement la bienfaisante gymnastique que nous sommes si nombreux à pratiquer, mais un ensemble de disciplines visant l'élargissement et l'unification de la conscience. Le yoga dit que nous sommes autre chose que notre petit moi confus, apeuré, et qu'à cet autre chose nous pouvons accéder. " Mais à peine lancé dans cette histoire, le beau tableau craque, les failles ressurgissent, les mensonges et les trahisons réapparaissent, l'abîme s'ouvre. La vie dérape. La vie intime et amoureuse, et la vie du monde également : terrorisme (attentats de Charlie Hebdo en 2015), crise migratoire... Et si tout n'était qu'illusions ? L'écrivain est hospitalisé à Sainte-Anne, et traité aux ECT : électro-convulso-thérapie, autrefois appelés électrochocs. Il raconte son séjour halluciné, son désir suicidaire, l'impossibilité de se rassembler, de se réunifier. Son mariage, dont il était si fier, se brise. Il doit aussi rompre avec sa maîtresse avec qui il entretenait une relation érotique extrême et solaire. Il faut partir, tenter de divertir l'horreur. Un reportage infructueux en Irak à la recherche d'un mystérieux " Coran de sang ", un séjour sur une île grecque parmi de jeunes migrants qui racontent leur périple, le souvenir obsédant de cette maîtresse sensuelle, et tous les fantômes d'une vie fracassée. C'est finalement le roman du mal terrifiant dont souffre Emmanuel Carrère raconté par Emmanuel Carrère lui-même : " Ce mal dont je suis atteint à défaut d'en guérir, je peux le décrire ". Dépression, bipolarité. Emmanuel Carrère affronte dans ce roman le jeu dangereux entre fiction et réel. Comment la fiction peut venir au secours des déchirements et des impasses du réel ? Mais au-delà, c'est le roman de l'énigme de toute vie, de tout homme. Le roman d'une exploration psychique de soi sans concessions, de ses terreurs, de ses mensonges, et des efforts pour devenir meilleur, quelqu'un de bien. Une expérience littéraire limite pour toucher l'âme humaine, interroger notre désir de salut, d'équilibre, et les techniques pour y parvenir. Mais pourquoi le yoga alors ? Parce que " quand on parle de deux choses en disant qu'elles n'ont rien à voir, il y a de fortes chances pour qu'elles aient tout à voir, au contraire ". Ce qu'enseigne aussi le yoga. Non seulement Emmanuel Carrère propose un récit personnel de ce qu'est le yoga pour lui mais il en fait un formidable miroir romanesque pour raconter l'horreur de soi autant que la patience avec laquelle nous voulons aimer les autres, nous sauver, réussir notre vie. Un livre aimant, drôle et terrifiant, infiniment sincère sur la difficulté bouleversante d'être soi. Jamais Emmanuel Carrère n'était allé aussi loin sur cette voie.

08/2020

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Photographes

Georgia

Georgia, c'est le nom du bateau dans lequel embarqua en 1906 un certain Ljubisa Danilovic, jeune Monténégrin rêvant d'un ailleurs plein de promesses. C'est à Butte, ville minière des Etats- unis, dans le Montana, qu'il débarqua finalement, comme nombre de Monténégrins ou d'Italiens à l'époque. De cet homonyme dont il ne sait rien, à part la mention de son nom sur un document d'époque listant les passagers du Georgia, Ljubisa Danilovic imagine en 2021 le trajet qui le mènera de son Monténégro natal aux Etats- Unis, refaisant ainsi un voyage en tous points comparable à ceux que doivent aujourd'hui entreprendre des milliers de migrants à travers le monde. En mêlant dans cet ouvrage des photographies de la ville de Butte, d'un Monténégro n'offrant pas d'horizon aux jeunes adultes rêvant d'ailleurs, d'un Monténégro nostalgique de son enfance, des migrants rencontrés à Paris, Calais ou Sarajevo, et d'autres yant passé leur vie loin de leur pays de nais- sance... , Ljubisa Danilovic parle d'une même voix de la petite histoire mais bien sûr aussi de la Grande Histoire. fdsddfdsqsdwSed que net, volupta testiae voluptae sed et qui temporrum volent ut iurerum quatempor asimet lantistectia dolectem res minc tusci quam et hit quiamusame volo to que nus etur rest eaquaessi cuptat enimost isimuscit quamendel modi odisquiat re officil iquibus, sapero inissint lacerisquis del ipsamus nessit, tem numenis aut voloreh enihili quibus rectium dem ium es eumquos eveles intiunt et ate et doluptis nonsed essitatem none et mo dolenim eaquatenda consed maiosam soluptas et eiunto ex explatem. 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07/2022

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Critique littéraire

Études anglaises - N°2/2015. The British Contemporary Novel: 2008-2015

Catherine BERNARD Writing Capital, or, John Lanchester's Debt to Realism John Lanchester's fourth novel Capital (2012) offers a scathing, satirical denun- ciation of the excesses of capitalism, commodity fetishism and globalisation. The choral structure of the novel also allows the text to function as a world-novel, embracing as it does the criss-crossing lives of protagonists, each embodying a facet of a ramifed present. Reworking the basic principles of realistic representation, it appropriates the language of materialism to bring it to work paradoxically against the reifcation of affects and identity. With Capital, the "credit crunch" novel claims a different form of accountability that emerges through the very "stuff" of fiction. Le quatrième roman de John Lanchester, Capital (2012), offre un portrait satirique des excès du capitalisme, du fétichisme de la marchandise et de la globalisation. La structure chorale du roman transforme aussi le texte en roman-monde. Il embrasse les vies interdépendantes de protagonistes qui, chacun, incarnent une facette d'un présent densément ramifé. Retravaillant les principes de base du réalisme, le roman s'approprie le langage du matérialisme pour l'amener à oeuvrer contre la réifcation des affects et de l'identité. Avec Capital, le roman "de la crise" ("credit crunch fiction") revendique une forme de responsabilité qui s'incarne dans la matière même de la fiction. Vanessa GUIGNERY The Way We Live Now : Jonathan Coe's Re-evaluation of Political Satire This paper examines Jonathan Coe's oeuvre to discuss the evolution of his modes of portraying contemporary Britain. While Coe is well known for his satirical state-of- the-nation novels and for his commitment to political fiction, his recent essays reveal his misgivings about the effectiveness of political satire and Condition-of- England novels in the new millennium. This paper will navigate between Coe's fiction and non-fiction to examine the forms political engagement may take in the contemporary British novel. Cet article parcourt l'oeuvre de Jonathan Coe afin d'analyser l'évolution de ses modes de représentation de la Grande-Bretagne contemporaine. Coe est connu pour ses romans satiriques qui offrent un "état de la nation" et pour son attache- ment à la fiction politique, mais ses essais récents révèlent ses doutes quant à l'efficacité de la satire politique et de romans qui décrivent la condition de l'Angleterre à l'heure du nouveau millénaire. Cet article naviguera entre les écrits fictionnels et non-fictionnels de Coe pour envisager les formes que peut prendre l'engagement politique dans le roman britannique contemporain. Jean-Michel GANTEAU Vistas of the Humble : Jon McGregor's Fiction Jon McGregor's novels are characterised by a constant attention to detail and to the ordinary. They address the realities of individual, social and anthropological vul- nerability through narratives whose frail form countermands any attempt at abstraction and totalisation. In this article, I evoke the forms and modalities of vulnerability through the prism of the characters' and narratives' dependence on trauma, of systematic relationality and of attention to singularities. By throwing light on invisibilities and by giving voice to the inarticulate, McGregor writes ethical and political novels and uses the position of the precarious witness to contribute to the creation of some narrative democracy whose purpose, in Guillaume Le Blanc's terms, is to enlarge our sense of the common. Les romans de Jon McGregor se donnent pour tâche une attention permanente aux détails et à l'ordinaire. Ils s'ordonnent ainsi à l'évocation de la vulnérabilité indivi- duelle, sociale et anthropologique à travers des récits dont la forme vulnérable refuse toute totalisation. Les modalités et visages de la vulnérabilité sont ici évoqués à travers les motifs de la dépendance au trauma, de la mise en relation systématique, et de l'attention aux singularités. En mettant en lumière l'invisible et les invisibles, et en redonnant voix aux inaudibles, Jon McGregor fait oeuvre éthique et politique : il se pose en témoin précaire et contribue à l'élaboration d'une démocratie narrative dont le but est, selon les termes de Guillaume Le Blanc, de "créer du commun" . Peter CHILDS Food Chain : Predatory Links in the Novels of David Mitchell Humans are for David Mitchell predatory animals, whatever their civilized com- plexity. His novels contain numerous examples of individuals and groups who would oppress others in the name of logic, desire, morality, technology, survival or sheer force of will. That people prey on animals, resources and other human beings is only one dimension to Mitchell's fictional world but it is consistent and stark, from the cannibals that appear in Cloud Atlas and The Thousand Autumns of Jacob de Zoet through the warring factions in number9dream to the more fantasti- cal parasitic predators of Ghostwritten and The Bone Clocks. In this essay, I review aspects to this theme while analysing Mitchell's fictional world, which increasingly seems to be governed by interlinkages not only within narratives but metaleptically across them. David Mitchell considère les êtres humains comme des prédateurs, quel que soit leur degré de civilisation. Ses romans comportent de nombreux exemples d'individus et de groupes qui oppriment autrui en invoquant pour cela la logique, le désir, la morale, la technologie, l'instinct de survie ou leur volonté de puissance. Le fait que des hommes s'en prennent à des animaux, à des ressources naturelles ou à d'autres êtres humains n'est qu'un des aspects de l'univers fictionnel de Mitchell, mais il s'agit là d'une dimension structurante, à l'origine de la noirceur de l'oeuvre dans son ensemble - des cannibales de Cloud Atlas et The Thousand Autumns of Jacob de Zoet aux prédateurs parasites de type plus fantastique dans Ghostwritten et The Bone Clocks en passant par les factions en guerre dans number9dream. Cet article recense plusieurs composantes de ce motif récurrent dans la fiction de Mitchell, laquelle paraît de plus en plus fortement régie par des liens se tissant non seulement de manière interne aux différents récits, mais aussi de manière externe entre les récits eux-mêmes, sur un mode métaleptique. Marc POREE "What if ?" : The Speculative Turn of Will Self's Fiction "Et si ?" Révélant de lui-même les extravagantes hypothèses de travail dont il aime à procéder, Will Self est friand de spéculation. Une spéculation de type "métaphysique" , rejoignant celle des poètes de la première moitié du dix-septième siècle (cloués au pilori par Johnson avant que d'être réhabilités par T. S. Eliot). Une spéculation, dont le caractère cérébral s'accommode pourtant d'une volonté de faire que le roman s'incorpore et digère ce qui ne relève a priori pas de lui (les sciences, la pensée). Une spéculation, enfin, qui procède à rebours de l'évolution du lectorat et de la technologie, en oeuvrant à renouer avec un mécanisme de "sensibilité unifiée" que Self sait être anachronique, mais qui pose, à nouveaux frais, la question de la nécessaire difficulté en art. "What if ?" Never wary of unveiling the fantastical conceits which he is wont to proceed from, Will Self is (over)fond of speculation. A speculation that is meta- physical in kind, related to that implemented by the poets of the first half of the seventeeenth century (vilified by Johnson before being rehabilitated by T. S. Eliot). A speculation, the cerebral nature of which is found to be more than compatible with the processes of incorporation and digestion, at the hands of the novel, of all that is allegedly foreign to it (the sciences, thought). A speculation, lastly, bent on restoring a mechanism of "unified sensibility" which Self knows to be anachronis- tic, given the average reader's pursuits, but which offers a fresh take on the neces- sary difficulty of art. Camille MANFREDI Tales from the Pigeon-Hole : James Kelman's Migrant Voices This article offers to dwell on James Kelman's concerns with liminality and cultural identity by outlining the dynamics of displacement, dislocation and relocation in his recent novels You Have to be Careful in the Land of the Free (2004), Kieron Smith, Boy (2008) and Mo Said She Was Quirky (2012). While paying attention to Kelman's interest in the potential for subversion of the in-between, the article anal- yses the narrators' strategies of self-preservation and self-transformation with a view to better understand Kelman's own perception of the predicament of the contemporary Scottish writer in the postcolonial and global contexts. Cet article se propose d'éclairer le traitement des motifs de la liminalité et de l'identité culturelle à travers les dynamiques de décentrement, dislocation et délocalisa- tion dans les récents romans de James Kelman, You Have to be Careful in the Land of the Free (2004), Kieron Smith, Boy (2008) et Mo Said She Was Quirky (2012). En gardant à l'esprit l'intérêt de Kelman pour le potentiel subversif de l'entre-deux, cet article analyse les stratégies de préservation et de transformation de soi développées par les narrateurs. Elles permettront d'éclairer la tâche qui, selon Kelman, revient à l'auteur écossais contemporain dans le contexte à la fois du postcolonial et de nos sociétés mondialisées. Christian GUTLEBEN Whither Postmodernism ? Four Tentative Neo-Victorian Answers This paper sets out to examine in what ways recent neo-Victorian fiction illustrates twenty-first-century fiction's quest for new novelistic possibilities. On the basis of David Mitchell's Cloud Atlas (2004), Andrea Levy's The Long Song (2010), Michel Faber's The Crimson Petal and the White (2002) and Rosie Garland's The Palace of Curiosities (2013), it will be argued that neo-Victorianism broadens the scope of postmodernism by conceiving a cosmopoetics in which a referential and an aesthetic globalisation are combined, by imagining alternative forms of fictional historiography, by challenging various forms of orthodoxy and by questioning the limits of the human. Although it suggests evolutions and variations in relation to late twentieth-century historiographic metafiction, the novel of the new millennium nevertheless cannot be said to forsake postmodernism. Cet article se propose d'examiner dans quelle mesure la fiction néo-victorienne récente illustre la tentative de la fiction du vingt-et-unième siècle d'explorer de nouvelles possibilités romanesques. En prenant comme exemples Cloud Atlas de David Mitchell (2004), The Long Song d'Andrea Levy (2010), The Crimson Petal and the White de Michel Faber (2002) et The Palace of Curiosities de Rosie Garland (2013), nous soutiendrons que le néo-victorianisme élargit le spectre du postmodernisme en concevant une cosmopoétique où se mêlent référentialité et esthétique mondialisées, en imaginant d'autres formes d'historiographie fictionnelle, en remettant en cause diverses formes d'orthodoxie et en s'interrogeant sur les limites de l'humain. Bien que le roman du nouveau millénaire suggère des variations et des évolutions par rapport à la métafiction historiographique de la fin du vingtième siècle, on ne peut cependant pas considérer qu'il renonce au postmodernisme.

08/2015