Recherche

Malaises

Extraits

ActuaLitté

Guadeloupe

Guadeloupe

Cette nouvelle formule des guides Evasion vous invite à voyager autrement. Guidés par nos auteurs, experts de chaque destination, vous partirez à la découverte des plus beaux lieux, en prenant le temps d'explorer des régions moins connues, en séjournant dans nos adresses " coups de coeur " ou en testant de nouvelles activités, en lien avec la culture du pays. Dans ce titre Guadeloupe, suivez les conseils de Viviane Pajamandy et Gaby Badlou, deux Guadeloupéens d'origine follement amoureux de leur archipel, au point d'y consacrer le blog passionnant " We Love Guadeloupe " . Ils vous proposent un voyage tout en douceur tropicale, de Pointe-à-Pitre au volcan de la Soufrière, en passant par les plages paradisiaques du sud de la Grande-Terre. Suivez leurs pas pour découvrir aussi des recoins plus confidentiels, comme les Grands-Fonds, le Cul-de-Sac marin ou la route de l'esclavage, sans oublier bien sûr des échappées dans les îles authentiques de Marie-Galante, La Désirade et Les Saintes. Retrouvez leurs meilleurs conseils et leurs coups de coeur pour un voyage au coeur de la Guadeloupe authentique : - Des séjours sur mesure pour ne rien manquer des incontournables, mais aussi des coins encore préservés du tourisme. Coup de coeur garanti ! Egalement un circuit authentique dans les îles, pour découvrir une facette préservée de l'archipel. - Les meilleures adresses, à la fois simples et authentiques : restaurant de poissons les pieds dans l'eau, artisans passionnés, chambres d'hôtes de charme... - Des balades et des randonnées pour découvrir les paysages sauvages de la Guadeloupe ou pour s'immerger dans la culture locale : une randonnée rafraîchissante dans la jungle vers les chutes du Carbet, une balade en voilier vers la Petite-Terre, une excursion sur les falaises de la Porte d'Enfer, une randonnée sur les crêtes de la Désirade, etc ... - Et bien sûr, toutes les activités pour partir à la rencontre d'une autre Guadeloupe : les meilleurs spots pour plonger, pour randonner ou pour pratiquer des activités nautiques, des contacts de guides passionnés pour découvrir les traditions locales...

12/2022

ActuaLitté

Religion

La vie quotidienne du prêtre français au XIXe siècle (1801-1905)

Durant un siècle, de 1801 à 1905, l'Eglise de France a vécu sous le régime du Concordat conclu entre Bonaparte, Premier consul, et le pape Pie VII. Ce Concordat faisait des prêtres français des fonctionnaires du culte, salariés, dépendant étroitement de leur évêque et de l'administration. Et cependant, jamais le clergé français n'a été aussi nombreux : 140000 jeunes gens ordonnés en un siècle. Qu'est-ce qui a pu pousser tant d'adolescents, en majorité des fils de paysans, à franchir le seuil des séminaires ? La sécurité attachée à un traitement fixe et assuré ? Une promotion sociale incontestable ? Certainement. Mais aussi l'attrait du service de Dieu et des âmes, la réalisation d'une haute vocation. L'exercice de cette vocation, au cours du XIXe siècle, est rendue de plus en plus malaisée par la formidable mutation économique, sociale, idéologique, religieuse qui fait que la France républicaine et logique de 1905, avec ses 4 millions de travailleurs industriels, est très différente de la France de 1801, dont les campagnes surpeuplées vivaient encore selon un rythme ancien, auquel l'existence du prêtre était accordée. A travers la vie quotidienne du prêtre français au XIXe siècle, c'est toute une nation qu'on voit évoluer, c'est la France profonde qu'on entend respirer, une France à la fois très éloignée et très proche de nous. Pierre Pierrard Né à Roubaix, Pierre Pierrard est professeur honoraire à l'Institut catholique de Paris. Après avoir soutenu une thèse de doctorat sur La Vie ouvrière à Lille sous le Second Empire, il a orienté ses recherches et ses travaux vers une meilleure connaissance des courants sociaux et religieux contemporains. Chroniqueur à La Croix président de l'Amitié judéo-chrétienne de France, il a reçu le Grand Prix catholique de littérature en 1984 pour son livre : l'Eglise et les ouvriers en France, 1840-1941 (Hachette-Littérature). Il est également l'auteur d'une Vie quotidienne dans le Nord au XIXe siècle.

04/1986

ActuaLitté

Guides de France

Bretagne. 40 belles balades

16 balades sur le littoral. 12 balades dans les îles. 12 balades dans l'arrière-pays. Entre la forêt, la lande, les falaises et la mer, la nature bretonne étonne par sa diversité. Le livre Belles balades Bretagne vous propose 40 circuits courts et faciles d'accès pour découvrir les secrets de la région (Monts d'Arrée, forêt de Brocéliande, côte de granite rose, îles de Bretagne...). Découvrez les plus belles balades avec les pages panoramiques du guide ou trouvez la plus proche de chez vous grâce à l'appli mobile. Le livre, très illustré, permet de plonger en plein coeur des secrets naturels de la région avec près de 150 illustrations, des photos en double page et des planches animaux détaillées. Familiarisez-vous avec les circuits proposés en lisant les infos pratiques (niveau de difficulté, accès, durée...). Survolez les itinéraires en animation 3D grâce à l'appli mobile pour vous faire une idée du relief, de la végétation, de la longueur du parcours... Comme si vous y étiez ! Sur place, choisissez d'être guidé par le livre ou par l'appli mobile. Les deux sont autonomes ! Ecoutez et identifiez plus de 150 chants d'oiseaux en pointant simplement votre téléphone sur le dessin dans le livre, ou en recherchant une espèce dans la rubrique Faune et flore de l'appli mobile. Ecoutez les conseils d'experts avec le Mot du Naturaliste : des passionnés vous racontent leurs anecdotes sur la balade ou sur la faune et la flore à observer sur le site. Restez toujours sur le bon chemin grâce à la géolocalisation complète du parcours. En cas de doute, activez votre GPS et sachez instantanément où vous êtes par rapport au tracé de la balade. L'appli mobile est entièrement incluse dans votre achat. Il vous suffit ensuite de la télécharger. Pour la première fois, un guide exploite la qualité visuelle et tactile du livre (superbes photos grand format, plaisir de feuilleter) et toutes les possibilités pratiques du Numérique (géolocalisation, son et vidéo, interactivité...).

03/2019

ActuaLitté

Thrillers

Les sorcières du phare

- Tu te souviens des légendes sur les wildlings ? demande-t-elle. - Si je m'en souviens ? Comment veux-tu que je les oublie ? On nous les a enfoncées dans le crâne avant même qu'on sache parler. - Et si je te disais que Clover a une brûlure sur la hanche, un groupe de nombres, qu'est-ce que tu en penserais ? - Je dirais que c'est pas cool et que tu devrais l'emmener chez le médecin, fait Cassie, ébahie. - Et le fait qu'elle soit restée une enfant de sept ans... ? - Mais enfin, Luna, elle ne peut pas être Clover ! - Et moi, je crois que c'est un wildling, réplique Luna et en le disant, elle sent que quelque chose a changé en elle. Un phare abandonné Au sommet des falaises d'une île écossaise, se dresse un phare. Dans le passé, des événements aussi terribles qu'étranges s'y sont produits. Tout a commencé par une chasse aux sorcières... Aujourd'hui, des siècles plus tard, les habitants de l'île disparaissent mystérieusement. Deux soeurs perdues Liv Stay et ses trois filles ne croient ni aux sorcières ni aux malédictions. Mais quelques mois après leur arrivée sur l'île, Clover et Sapphire sont introuvables et Liv reste seule avec Luna. Une enfant mystérieuse Vingt ans plus tard, une des deux soeurs disparues de Luna réapparaît. Elle est exactement telle que Luna se souvient. Le même visage. Le même sourire... Le même âge. Face à l'impossible, c'est à Luna de découvrir ce qui s'est réellement passé au phare, il y a tant d'années. Bientôt adapté en série TV. Trois soeurs. Une île isolée. Des secrets révélés... "Dès le début, j'ai été séduite par ce roman étrange et énigmatique. Impossible de le reposer avant de l'avoir fini". Samantha Downing "Dans son captivant nouveau roman à l'atmosphère envoûtante, C. J. Cooke tisse des liens entre plusieurs genres dans une histoire intrigante sur la nostalgie, l'amour perdu et la famille. " Booklist

04/2024

ActuaLitté

Religion

Epitres de St Jean

Suivant une tradition fort probable, c'est à des églises d'Asie (de la province d'Asie), sinon à toutes les églises d'Asie, que sont adressées les épîtres de saint Jean. Nous nous préparerons à vérifier le bien-fondé de cette tradition, et aussi à comprendre le but et le caractère de ces épîtres, en essayant de nous représenter ce qu'était la vie religieuse de ces communautés. Entreprise malaisée : toutes les origines sont enveloppées d'obscurité ; les conditions de nos ancêtres dans la foi étaient si différentes des nôtres ! La province d'Asie apparaît de très bonne heure comme un des foyers où le Christianisme s'est solidement implanté : saint Paul, nous rapporte saint Luc (Act., XIX, 9, 10), demeura plus de deux ans à Ephèse, prêchant dans la synagogue, puis dans l'école de Tyrannus multipliant ses entretiens, au point que "tous les habitants de l'Asie, Juifs et Grecs, entendirent la parole du Seigneur" Colosses, Laodicée, Hiérapolis comptaient parmi les cités, qui n'avaient pas vu l'Apôtre mais que sa prédication avait touchées ; lui-même avait plusieurs fois traversé Troas et y avait évangélisé les frères ; nous retrouvons, parmi les destinataires des sept épîtres dans l'Apocalypse de saint Jean, Ephèse et Laodicée, à côté de Smyrne, Pergame, Sardes, Philadelphie et Thyatires. Un peu plus tard, saint Ignace d'Antioche envoie une lettre aux chrétientés de Tralles et de Magnésie du Méandre. Il est probable qu'en Asie, tout comme en Bithynie, la foi chrétienne s'était répandue, non seulement dans les cités, mais aussi dans les bourgs et dans les campagnes, qu'elle comptait des fidèles "de tout âge, de tout rang, de tout sexe". Il est assez vraisemblable que, pendant assez longtemps, dans les centres où ils se trouvaient, les chrétiens ne constituaient qu'une petite minorité : en 155, à Smyrne, au moment du martyre de l'évêque saint Polycarpe, ils apparaissent comme une poignée au milieu des juifs et des païens.

01/1954

ActuaLitté

Droit

L'organisation de la connaissance des actes du procès civil. Etude sur un modèle en mutation

En procédure civile, la connaissance des actes du procès par les parties est essentielle ; des garanties importantes y sont attachées, à commencer par le respect du principe du contradictoire. Une difficulté se pose, toutefois : il est malaisé de déterminer si une partie a eu connaissance de l'acte qui lui a été communiqué. Toute la question est alors de savoir comment le droit s'accommode de cette difficulté. A cette fin, deux modèles contraires d'organisation peuvent être dégagés. Dans le premier, formaliste, il est fait le choix de favoriser la connaissance des actes du procès par les parties en amont, pour pouvoir se désintéresser de leur connaissance effective en aval, tous les moyens ayant été mis en oeuvre pour y parvenir. Dans le second, réaliste, on se désintéresse de la façon dont les actes du procès sont portés à la connaissance des parties, mais, par la suite, on prête beaucoup d'intérêt à la connaissance que les parties en ont réellement eue. L'étude révèle que le droit du procès civil reposait initialement sur un modèle à dominante formaliste, mais que ce modèle a évolué, particulièrement au cours des dix dernières années. Sous l'influence des soucis contemporains de rationalisation des coûts de la justice et de protection accrue des droits fondamentaux des parties, le formalisme du droit du procès civil s'est tempéré. Faudrait-il qu'il le soit davantage ? Ce travail ne plaide ni pour la subversion du modèle classique, ni pour son rétablissement. Plutôt, c'est une évolution nuancée du droit qui est suggérée, proposant d'exalter le formalisme lorsque la sécurité juridique l'exige, sans renoncer à tirer profit de règles l'atténuant quand cela s'impose. Prix de thèse de la Cour de cassation 2018. Prix de thèse André Isoré de la Chancellerie des Universités de Paris. Prix de thèse de l'Université Paris II Panthéon-Assas.

12/2019

ActuaLitté

Esotérisme

2020, le grand tournant

Pas un jour ne passe actuellement sans sa dose de témoignages alarmants, de livres ou de vidéos faisant état de la situation préoccupante dans laquelle se trouve notre monde aujourd'hui. On parle même de "l'humanité en péril" ! Rien que ça... A tout le moins, il s'agit d'un énorme "malaise de la civilisation". Les gens sont de plus en plus angoissés, déstabilisés. Et les astrologues sont, de leur côté, inquiets en raison des configurations planétaires exceptionnelles de 2020, qui changeront le paysage du monde et la vie de la majorité de ses habitants. Précisons qu'a la faveur de ces cycles planétaires exceptionnels, certains, selon leur signe, vivront une fantastique poussée ascensionnelle. Sans apporter de l'eau au moulin des défaitistes, ce livre tente, avec l'éclairage original et précieux des grands cycles planétaires qui reflètent notre devenir collectif et individuel, de livrer ma vision d'astrologue/sociologue, a travers des analyses géopolitiques : thèmes d'Emmanuel Macron, de Donald Trump, des Etats-Unis et des prochaines élections, de Vladimir Poutine... Notre monde est-il vraiment menacé ? A quel point et dans quels domaines ? Sommes-nous déjà dans l'ère du Verseau qui doit changer les mentalités ? Quel rôle vont jouer l'islam et l'Etat islamique ? Notre civilisation chrétienne vit-elle ses dernières heures ? Dans quel sens l'économie va-t-elle évoluer : allons-nous vers un krach boursier, ou pire ? Cet ouvrage donne une autre vision des choses. Un regard vu de Sirius... Comme chacun de nous sera touché différemment selon ses propres étoiles, vous découvrirez également dans cet ouvrage les prévisions sur 2020 pour chaque signe et pour chaque décan. Vous serez ainsi mieux armé pour affronter cette nouvelle année qui s'annonce tout sauf anodine. Et gardons les yeux rivés sur la ligne bleue des Vosges : en survolant les années suivantes, 2026 promet une nouvelle société. Une aurore sur un nouvel âge d'or ?

10/2019

ActuaLitté

Actualité et médias

L'affaire Omar. Mensonges et vérités

Le 2 février 1994, la Cour d'assises des Alpes-Maritimes condamne Omar Raddad à dix-huit ans de réclusion criminelle pour le meurtre de Ghislaine Marchal, née de Renty, avec pour toute charge deux inscriptions en lettres de sang : OMAR M'A TUER. L'affaire Raddad vient de naître. Le procès a défrayé la chronique, et suscité un profond malaise dans l'opinion publique. Pourquoi le doute n'a-t-il pas bénéficié au présumé coupable ? Pour en avoir le cœur net, la journaliste Eve Livet a repris l'affaire depuis le début, d'abord avec Saad Solman pour le film Le procès Omar Raddad, puis pour ce livre. Elle a rencontré magistrats, avocats, procureur, témoins, experts et détectives, et elle a procédé, à la cour d'assises de Nice, à l'analyse critique de l'intégralité des six volumes du dossier Raddad/Marchal. Le constat est accablant. Preuves à l'appui, ce livre démontre pièce par pièce une enquête et une instruction à charge, la probable falsification du jour de la mort, les documents détruits, les témoignages manipulés, le mobile fabriqué, les autres pistes écartées, les rapports d'expertises influencés, le procès orienté, mais aussi les défaillances de la défense. Et si Ghislaine Marchal avait été tuée pour une tout autre raison que celle alléguée par les juges ? Quelle vérité cherche-t-on à cacher ? A-t-on détourné l'appareil judiciaire au profit d'intérêts privés ou d'intérêts d'Etat ? " On est en plein Agatha Christie ", disaient Me Girard et Me Baudoux, les premiers avocats d'Omar : " A la première page, on vous donne le nom du coupable. A la dernière, vous comprenez que ce n'était pas lui. Sauf que dans cette affaire on veut nous empêcher d'écrire le roman. " L'affaire Omar tente d'être ce " roman " jamais écrit, à ceci près qu'il s'agit d'une histoire vraie.

02/1999

ActuaLitté

Pléiades

Théâtre complet. Tome 1, Théâtre de jeunesse ; Drames en vers

"Si on le prend à l'origine qu'est-ce, en vrai, que le romantisme sinon la manifestation d'un état de crise dont le siège se trouve toujours dans le fond même de notre esprit ? Oui, cet esprit est ainsi fait qu'il supporte avec peine le malaise de vivre sans cesse sous la coupe de la raison. Car il se sait plein de ressources qu'il tient pour autrement fécondes : l'or qu'il puise dans son instinct, autrement dit dans ce monde vraiment abyssal qu'est l'inconscient. Quand l'asphyxie produite par cet état de choses est devenue intolérable, on peut dire que le romantisme a vu enfin venir son heure. Il n'attend plus pour exploser que l'étincelle que la moindre occasion fait naître. Par sa révolte, le romantisme signifie au monde rationnel son intention de défendre jusqu'à l'exhaustion ce qu'il tient pour le suc de la personne humaine : savoir la musique intérieure que nous donne le sens du sacré. [... ] Il se trouve que Victor Hugo s'est fait, en France, l'incarnation de cette force irrépressible que représente le romantisme. Inspirateur d'un coup de force dont l'objectif était de doter le théâtre d'un genre qui fût, au plus haut point, digne de la Révolution : voilà son titre de gloire véritable. De toutes les oeuvres que cette époque vit éclore, il n'en subsiste presque aucune dont on garde le vivant souvenir. Sauf celles, il faut le reconnaître, dont il est l'auteur. Cette survivance, il va sans dire que Hugo la doit beaucoup moins à ses vertus de dramaturge qu'à son seul génie oratoire. Il n'y a donc pas lieu de séparer ses drames de son oeuvre poétique. Le meilleur de son théâtre n'est autre chose qu'un magasin de morceaux de bravoure dont le lyrisme fait tous les frais. Sorti du livre, le théâtre de Hugo est donc contraint d'y rentrer. On ne saurait mieux se soumettre à sa destinée". Roland Purnal.

01/1964

ActuaLitté

Littérature française (poches)

Journal / Charles Juliet Tome 1 : Ténèbres en terre froide 1957-1964

Au tréfonds de l'être, une plaie suinte, que maintiennent à vif maintes de ces questions auxquelles il n'est jamais facile de fournir une réponse : vivre, le faut-il ? Et ce mot, vivre, comment le comprendre ? Quelles significations lui attribuer ? Et que doit-on faire de sa vie ? Quel sens lui donner - ou en recevoir ? Et s'il semble rigoureusement indispensable de se connaître, cet être que je suis, quel est-il ? Dois-je le subir dans tout ce qu'il est ? Ou bien puis-je le transformer ? Mais alors dans quel but, quelle intention ? Vais-je savoir brûler ce qui m'encombre, désenfouir mon noyau, ne garder en moi que ce qui procède de l'élémentaire, l'originel ? Et cet autrui dont je viens de vérifier à quel point il est mon semblable, vais-je savoir le rejoindre ? Et si je cède à ce désir de me connaître, comment dissoudre l'angoisse qu'il suscite ? Comment vaincre la peur de la vie ? La peur de la mort ?.. Mais quand ces questions le taraudent, l'être n'est pas à même de se les formuler. Elles ne sont tout d'abord qu'un malaise, un désarroi, une lancinante sensation d'exil, l'âpre nostalgie de ce que l'on ne saurait nommer, une infranchissable solitude. Et c'est à son insu que l'être se trouve progressivement engagé dans une aventure dont il ne soupçonne ni en quoi elle réside, ni où elle est susceptible de le mener. Les notes rassemblées dans ce Journal sont les traces laissées par un homme embarqué dans une telle aventure, et qui, des années plus tard, devra s'avouer qu'en se scrutant la plume à la main, il n'a fait qu'obéir à un urgent besoin de se révéler à soi-même, se clarifier, s'unifier, à l'impérieuse nécessité d'accéder à la liberté, la connaissance, une ineffable lumière.

02/2010

ActuaLitté

Poésie

Black-Label. Suivi de Graffiti et de Poèmes nègres sur des airs africains

Avec ses amis Léopold Sédar Senghor et Aimé Césaire, Léon-Gontran Damas est considéré comme le troisième « père fondateur » du mouvement de la négritude. Né à Cayenne en 1912, il connaît une enfance chaotique, et son parcours scolaire puis universitaire le mène successivement à Fort-de-France, à Meaux, à Paris. C’est là qu’il prend pleinement et douloureusement conscience de son identité « nègre », celle-ci s’exprimant dès ses premiers poèmes avec le soutien des surréalistes, notamment de Robert Desnos, en 1937, sous le titre de Pigments. Animateur du « Mouvement de la renaissance guyanais », il se lance dans l’action politique. Il est élu député de 1948 à 1951, puis opte pour une carrière de journaliste. Il multiplie les conférences à travers le monde, compose une anthologie des littératures francophones d’outre-mer et, finalement, accepte un poste d’enseignant à l’université Howard de Washington où il meurt d’un cancer de la gorge en 1978. L’oeuvre poétique de Léon-Gontran Damas exprime, clame, revendique un profond sentiment d’appartenance raciale, mais sans éclats lumineux ni accents triomphants. Le malaise existentiel de l’être noir est ici un mal-être torturant qui ne connaît de répit que dans la dérision et la lucidité conquise d’une parole directe, en crochets courts et uppercuts dirait-on, puisqu’elle adopte souvent un rythme de boxeur au combat. Black-Label, le long poème lamento de Damas, est devenu au fil des ans comme l’hymne blessé de l’âme nègre. Là, les désirs, les frustrations, les errements de l’âme d’Afrique surgissent en plaintes, chansons, rêveries et révoltes. On a fréquemment évoqué le cousinage des complaintes de Damas avec les Paroles de Jacques Prévert, le rapprochement tient à la simplicité de l’expression et à la qualité émotionnelle, mais les mots qui déferlent chez Damas ont un goût de sang fauve, une pulsion de sang noir qui mêle la fureur au désenchantement.

09/2011

ActuaLitté

Littérature française

Le chêne de Garance

Garance, après avoir fait un léger malaise cardiaque, décide de révéler à son petit-fils, aujourd'hui en âge de comprendre, le secret du chêne qui trône au beau milieu de son corps de ferme à Cournon-d'Auvergne. Ce chêne qui, quelques années plus tôt, avait ébranlé la quiétude de son mari Julien Destang, décédé depuis ; ce chêne qui, un soir d'été de 1960, leur avait causé une indélébile frayeur : une trombe de poussière importante s'était engouffrée dans la grosse excavation que le chêne portait depuis toujours sur son tronc, un orage énorme avait effrayé les deux fermiers et l'horloge de la cuisine s'était mise à carillonner sans s'interrompre. Le lendemain, Julien Destang, curieux s'introduisit dans la cavité du chêne et fut emporté par un épiphénomène intemporel qui le transporta dans sa cour de ferme, mais... en 1788. La peur le fit revenir quelques heures plus tard dans son siècle, le pauvre Julien ne se remettra jamais de sa promenade dans le temps. Garance, la grand-mère de Victor, un jeune étudiant des beaux-arts du Quartier latin de Paris, libertaire et rebelle de mai 1968, lui révèle pour la première fois le secret du chêne, mais il pense que sa grand-mère n'a plus toute sa tête, il en parle à son ami d'enfance Gé qui a la même réaction que lui, ce dernier, apprenti cuisinier à Clermont-Ferrand, est ravi de venir retrouver son ami quelques semaines à Cournon-d'Auvergne pour les vacances de cette même année révolutionnaire. Victor abasourdi par le récit de Garance propose à Gé de monter dans la cavité du chêne. Un matin, de retour de boîte de nuit, les deux jeunes écervelés embrumés par l'alcool montent dans le chêne, une fois dans la cavité, ils entendent un bruit d'aspiration comme un ballon de baudruche qui se dégonfle, et se retrouvent dans le corps de ferme, mais... en 1788 !

08/2021

ActuaLitté

Revues

Usbek & Rica N° 36, juillet 2022 : La grande démission et la difficulté de retourner au travail à l'ère post covid. Où en sommes nous sur le dossier de la procréation

Ce numéro estival du magazine Ubsek et Rica proposera deux dossiers thématiques extrêmement actuels ! Dossier N°1 : Grande Démission : et si c'était que le début ? C'est décidé : dorénavant, le travail n'occupera plus une place centrale dans leur existence. Ils préfèrent s'épanouir autrement, quitte à revoir à la baisse leurs aspirations matérielles et à renoncer à une carrière toute tracée. Tant pis pour la sacro-sainte "ambition" . Des Etats-Unis à la Chine en passant par la France, le "travailler moins" prend aujourd'hui différentes formes et colorations politiques chez les jeunes. Certains rêvent de renverser le système au-delà de leur propre trajectoire, d'autres cherchent plus simplement à tirer leur épingle du jeu pour acheter leur liberté le plus tôt possible, tels des esclaves affranchis des temps modernes. Si la tendance reste assez minoritaire, il convient de la prendre au sérieux. La Grande Démission n'est pas une simple lubie de millennials paresseux et vaguement rebelles. Au contraire, à travers ses multiples visages et canaux d'expression, elle traduit le malaise d'une jeunesse à la fois épuisée, désillusionnée et pressée de reprendre en main son destin. Dossier N°2 : "Dis, comment on fera des bébés demain ? " Sur tous les continents, les taux de fécondité reculent à une vitesse spectaculaire. D'après l'Onu, d'ici à 2100, ils devraient se stabiliser autour de deux enfants par femme à l'échelle mondiale - et parfois beaucoup moins selon les pays. Le recours à la procréation assistée est-il en passe de se généraliser ? Le recours à la congélation des ovocytes, qui a explosé au cours de la dernière décennie (+ 1000 % aux Etats-Unis) va-t-il se poursuivre dans les prochaines années ? La mise au point de l'utérus artificiel va-t-elle transformer la parentalité ? Les "bébés CRISPR" génétiquement modifiés seront-ils de plus en plus nombreux ? Dans ce dossier, Usbek & Rica explore la façon - toujours plus médicalisée et scientifiquement assistée - dont on fera des bébés demain.

07/2022

ActuaLitté

Pléiades

THEATRE COMPLET. Tome 2, Drames en vers, Drames en prose, Théâtre lyrique, Théâtre en liberté, Théâtre moderne, Fragments

"Si on le prend à l'origine qu'est-ce, en vrai, que le romantisme sinon la manifestation d'un état de crise dont le siège se trouve toujours dans le fond même de notre esprit ? Oui, cet esprit est ainsi fait qu'il supporte avec peine le malaise de vivre sans cesse sous la coupe de la raison. Car il se sait plein de ressources qu'il tient pour autrement fécondes : l'or qu'il puise dans son instinct, autrement dit dans ce monde vraiment abyssal qu'est l'inconscient. Quand l'asphyxie produite par cet état de choses est devenue intolérable, on peut dire que le romantisme a vu enfin venir son heure. Il n'attend plus pour exploser que l'étincelle que la moindre occasion fait naître. Par sa révolte, le romantisme signifie au monde rationnel son intention de défendre jusqu'à l'exhaustion ce qu'il tient pour le suc de la personne humaine : savoir la musique intérieure que nous donne le sens du sacré. [... ] Il se trouve que Victor Hugo s'est fait, en France, l'incarnation de cette force irrépressible que représente le romantisme. Inspirateur d'un coup de force dont l'objectif était de doter le théâtre d'un genre qui fût, au plus haut point, digne de la Révolution : voilà son titre de gloire véritable. De toutes les oeuvres que cette époque vit éclore, il n'en subsiste presque aucune dont on garde le vivant souvenir. Sauf celles, il faut le reconnaître, dont il est l'auteur. Cette survivance, il va sans dire que Hugo la doit beaucoup moins à ses vertus de dramaturge qu'à son seul génie oratoire. Il n'y a donc pas lieu de séparer ses drames de son oeuvre poétique. Le meilleur de son théâtre n'est autre chose qu'un magasin de morceaux de bravoure dont le lyrisme fait tous les frais. Sorti du livre, le théâtre de Hugo est donc contraint d'y rentrer. On ne saurait mieux se soumettre à sa destinée". Roland Purnal.

01/1964

ActuaLitté

Religion

MULTIPLICATION DES APPARITIONS DE LA VIERGE AUJOURD'HUI. Est-ce elle ? Que veut-elle dire ?

A l'heure où les apparitions (présumées) de la Vierge se multiplient, le cardinal Sin a demandé à l'abbé Laurentin une conférence à Manille sur " Les apparitions de la Vierge aujourd'hui : que veut-elle dire ? ". L'abbé Laurentin pensa d'abord refuser : impossible de répondre sans imprudence ou présomption, sans anticiper ou usurper le jugement de l'Eglise. Mais le cardinal Sin posait tout haut une question audacieuse que beaucoup se posent tout bas. Tout en prenant garde aux pièges, l'abbé Laurentin a tenté de répondre. Il a multiplié ses enquêtes, amassé des dossiers, visité les apparitions en cours. Il a trié celles qui présentent les meilleurs caractères d'authenticité. Il les relate brièvement, de manière vivante, souvent sous forme de reportages, s'agissant d'événements inachevés. Cette lecture est surprenante et passionnante. Elle commence par les apparitions de Finca Betania (Venezuela) qui viennent d'être reconnues : fait nouveau, car nulle apparition n'avait été formellement reconnue par l'Eglise catholique depuis Beauraing et Banneux (1932, 1933). L'œuvre ose accomplir deux tâches importantes et urgentes : 1. Elucider le malaise et les confusions qui pèsent aujourd'hui sur les apparitions : pourquoi sont-elles au bas de l'échelle des valeurs dans l'Eglise ? Pour quelles raisons théologiques et historiques ? Quelle est leur fonction ? La prudence interdit-elle de répondre aux appels d'urgence venus du ciel ? Entre attentisme et illuminisme, peut-on tracer un chemin ? (Introduction). 2. Les fausses apparitions et leur leçon. Beaucoup ont dévié, faute d'être accueillies et guidées. C'est l'objet de l'annexe 2. D'autres annexes évoquent les principaux cas discutés et ceux sur lesquels on manque d'information suffisante (Grouchevo, U.R.S.S.). Ce livre, très attendu à l'échelle mondiale, voudrait réconcilier dans la lumière les adversaires systématiques et les inconditionnels des apparitions, au-delà des aveuglements, du scepticisme et de la crédulité.

10/1995

ActuaLitté

Sociologie

L'Etrange procès

Pour que vous puissiez traverser sans encombre, Maurice Papon, deux Républiques, cinq présidents, trois décennies et demie de vie publique, il en a fallu des complices ! Il en a fallu des solidarités politiques efficaces, des adversaires complaisants, des historiens dupés, des journalistes incurieux, des magistrats ligotés, des aveugles volontaires ! Ces mensonges, qui les a gobés ? Qui les a partagés ? Qui y a cru ? Qui vous a aidé à les protéger ? Je vais à présent chercher vos complices. Je ne prétends pas les débusquer tous : ils sont trop nombreux. Sans acharnement mais sans pusillanimité, je voudrais simplement m'adresser à tous ces aveugles, volontaires ou non, qui à eux tous forment la France. J'ai choisi de le faire à travers plusieurs figures. D'abord celles de Simone Veil et Philippe Séguin, parce que ce sont les deux seuls responsables politiques d'envergure à avoir exprimé, dès avant le début de votre procès, leur malaise. Tous deux sont irréprochables, insoupçonnables de complaisance à votre égard, tous deux ont été frappés dans leur chair par la Seconde Guerre mondiale. Comment pouvais-je éviter de revenir sur François Mitterrand ? La photo sur laquelle on le voit serrer la main de Pétain m'a donné voici trois ans déjà l'envie confuse d'écrire ces lettres ouvertes, dont votre procès fut le déclencheur. Celle que je lui adresse sera aussi l'occasion de me tourner vers mes confrères journalistes, et d'analyser... l'aveuglement des autres. Au dernier moment, après le coup de théâtre de la révélation par Me Arno Klarsfeld de son histoire familiale, j'ai complété ce recueil par une lettre au président de la cour d'assises de Bordeaux, Jean-Louis Castagnède. Cet épisode, en effet, m'a paru particulièrement éclairant de l'inadaptation de la justice à traiter un procès comme le vôtre. J'offrirai mes conclusions à l'historien Marc Bloch, auteur de l'Etrange défaite, immortelle chronique de la défaite de 40, puisque aussi bien ce livre pourrait se lire comme la chronique d'un étrange procès.

03/1998

ActuaLitté

Sociologie

Zone de mort

"Confronté à l'épreuve ultime, Paul Yonnet laisse libre cours à une écriture qui est à la fois un combat contre la mort menaçante et une planche de salut l'empêchant de sombrer. Zone de mortdécrit l'expérience limite d'un individu avec sa propre histoire et son rapport au monde, mais par-delà ce parcours unique et tragique, il dévoile une vérité abrupte qui s'adresse à tous : celle de l'individu confronté à la souffrance et à la mort dans une société qui fait tout pour les mettre à distance. Ce texte est un coup de poing contre le nouveau monde aseptisé, l'envers du décor de l'optimisme enjoué des bien-pensants de la postmodernité et des partisans doucereux du suicide assisté." Etudiant à Caen en 1968 où il connut Jean-Pierre Le Goff, Paul Yonnet est l'un des observateurs les plus originaux et les plus pénétrants de la société. contemporaine. Il a bâti une oeuvre sociologique puissante et singulière qui éclaire comme nulle autre l'expérience de notre postmodernité, tout particulièrement dans le domaine des loisirs et des sports. L'un de ses livres, Voyage au centre du malaise français. L'antiracisme et le roman national (1993), qui à sa sortie avait suscité une polémique, se révèle aujourd'hui prémonitoire. L'écriture a toujours été pour Paul Yonnet une " épreuve de vérité ". Dans ce texte hors des normes, à la fois dur et lumineux, qui dit le combat contre la maladie, l'épreuve qu'elle représente, se mêlent les souvenirs d'enfance, le désir de vivre jusqu'au bout de la nuit en toute la lucidité. Libre à chacun d'apprécier ou non ce récit qui contient sa part de mystère, alterne les moments de réminiscences, de sérénité, d'angoisse et de chaos. Le lecteur ne peut sortir indemne de la traversée de cette "zone de mort" qui nous confronte à notre condition d'être souffrant et mortel. Paul Yonnet est décédé le 19 août 2011 à l'âge de 63 ans.

09/2017

ActuaLitté

Dessin

Chambre d'amies

Une jeune fille caresse un tigre endormi à ses pieds, une autre cultive des plantes carnivores, des amies jouent au badminton au milieu de vases en porcelaine, des couples se fondent pour mieux s'affronter... Au sommet de son art graphique, Anna Sommer utilise les motifs des papiers peints en les opposant aux siens propres pour nous présenter des scènes intimistes, immobiles et cependant vibrantes de tension intérieure. Rien ne bouge et néanmoins - tout est en mouvement : derrière les traits lissés des personnages et leurs attitudes à première vue innocentes, des drames se jouent, des stratégies se tissent, des fantasmes se font jour. Les animaux deviennent plus humains que les humains, les objets acquièrent une vie qui leur est propre : qui manipule qui dans cet univers foisonnant, où chaque détail regorge de malice ? secrète ? De subtil érotisme aussi, relevé d'une pointe de sadisme... Entre la fable intemporelle et l'instantané de la vie quotidienne, ces collages allient l'humour au malaise, la tendresse à la cruauté, et introduisent une distance fantastique dans ce qui nous est le plus familier. Mieux que jamais, Anna Sommer nous raconte sans mot dire les pièges de nos intérieurs douillets et les illusions de nos existences intranquilles. Préface de Julie Bouvard. Anna Sommer est née en 1968 à Aarau, en Suisse. Graphiste de formation, elle devient illustratrice et travaille pour divers journaux tels que le magazine féminin suisse-allemand Annabelle, le magazine musical francophone Vibrations, le magazine de bandes dessinées allemand Strapazin, et aussi L'Imbécile et L'Amour. En 1996, elle fait paraître Remue-ménage, sa première bande dessinée, dont le trait atypique fera de nombreux émules. Egalement graveuse, elle pratique depuis 2012 le "? papier découpé? ", qu'elle réalise avec un cutter et de la colle en aérosol. Depuis 2002, elle a publié plusieurs albums aux Cahiers dessinés ainsi que L'Ouf, en 2014, aux éditions Actes Sud. Elle vit à Zurich.

09/2023

ActuaLitté

Histoire internationale

L'influence des guerres de libération sur la révolution des oeillets

Ce livre aborde de façon plus ou moins exhaustive des questions relatives aux guerres d'indépendance qui s'étaient déroulées dans les colonies portugaises d'Afrique en 1960. En y faisant aussi la genèse de la révolution portugaise de 1974, l'auteur veut surtout montrer les liens étroits entre cet événement et les luttes de libération en Afrique. En 1960 précisément, la plupart des pays africains accédaient pacifiquement à l'indépendance, mais le Portugal refusait de se plier aux décisions de L'ONU. Par conséquent, la seule alternative dont disposaient les mouvements de libération comme le PAIGC, le FRELIMO, le MPLA, le FNLA et l'UNITA, c'était la lutte armée. Pour des raisons géostratégiques, le Portugal bénéficiait du soutien politique et militaire de l'OTAN. Paradoxalement, les jeunes officiers qui faisaient la guerre dans les colonies portugaises d'Afrique ont été les propres fossoyeurs du régime fasciste au Portugal. Ils furent à l'origine du fameux " Mouvement des capitaines " né en Afrique sur les fronts de combat. Ils subissaient une série de vexations qui ne faisaient qu'augmenter le mécontentement dans leurs rangs. Parmi ces facteurs de malaise, il y a eu surtout les fameux décrets 373/73 et 409/73 qui créaient des inégalités dans le système des recrutements et des promotions. Il se trouvait également que ces jeunes recrutés étaient très marqués par les idées révolutionnaires des années 1960. Ils démystifièrent donc la guerre en Afrique. Mais tout cela se déroula sur fond d'impasse militaire. En effet, les guérillas nationalistes étaient parvenues à assurer leur domination sur les terrains de combat. Il fallait donc décoloniser rapidement. Mais, le gouvernement de Marcel Caetano s'entêtait. Le " Mouvement des capitaines ", né en Guinée et s'étant déjà ramifié jusqu'en Angola, au Mozambique et en métropole, passa donc à l'action et fit tomber le régime fasciste. Ce fut la révolution des oeillets du 25 avril 1974.

05/2012

ActuaLitté

Ethnologie

Au musée des illusions. Le Rendez-vous manqué du quai Branly

Le musée du quai Branly consacré aux civilisations d'Afrique, d'Asie, d'Océanie et des Amériques a été le grand projet de Jacques Chirac. Il devait favoriser le "dialogue des cultures" mais, cinq ans après son ouverture, il semble davantage relever d'un monologue occidental sur les arts primitifs. En cela, il est le révélateur du profond malaise que suscite l'altérité dans une République se prétendant aveugle à la différence. Critique amicale de la part de la plus française des anthropologues américaines, Au musée des illusions commence par le récit, informé aux meilleures sources, de la création du musée. Il explique comment un dessein présidentiel servant les intérêts de quelques-uns a mobilisé des années durant les moyens de l'Etat, au gré de mésaventures où le grotesque l'a souvent disputé au désordre. Surtout, Sally Price démontre à quel point les concepteurs du musée ont privilégié le spectaculaire au détriment d'une démarche pédagogique. On a rarement vu un tel écart entre les intentions proclamées et un résultat fait d'illusions voire d'erreurs. Mais l'apport essentiel de cet ouvrage est de pointer la singularité du musée du quai Branly par rapport aux établissements du même genre à l'étranger. Exemple parfait du fonctionnement de l'"Etat culturel" à la française, sa conception a d'abord obéi au principe de laïcité dans son sens le plus large. Les peuples et communautés dont sont issus les objets présentés n'ont guère été consultés et le rendez-vous a bel et bien été manqué. Bon nombre des questions essentielles auxquelles la France est confrontée aujourd'hui sont donc abordées ici : la place de l'immigration, les fondements de la citoyenneté, la laïcité, le vivre ensemble, l'affaiblissement des autorités politiques... A ce titre, la façade de verre du musée du quai Branly apparaît comme un fragile rempart contre les démons que la société française ne veut pas affronter.

09/2011

ActuaLitté

Philosophie

Hegel penseur du droit

Les Principes de la philosophie du droit sont l'un des textes les plus lus et les plus controversés de Hegel. Il s'agit à la fois d'un bilan de l'histoire de la philosophie morale, juridique et politique et d'une analyse audacieuse et " engagée " de la modernité post-révolutionnaire. Pourtant, malgré sa destination pédagogique et sa rédaction soignée, le précis de 1820 est d'un abord malaisé, dans la mesure où il ne se soustrait à aucune des exigences de ce qui, pour Hegel, garantit la " scientificité " d'un traité de philosophie. Il n'y a rien d'étonnant, par conséquent, au fait que les querelles d'interprétation les plus violentes aient eu lieu à son propos et que la pensée hégélienne du droit ait, tour à tour, servi de caution ou de repoussoir aux prises de position politiques les plus diverses. La difficulté du texte mais aussi le caractère stratégique des thèmes abordés font en effet des Principes de la philosophie du droit un idéal miroir à fantasmes. Or ce que l'on nomme la " fin des idéologies " ouvre la voie à une lecture plus sereine (mais peut-être plus exigeante) de la conceptualisation hégélienne du droit et pas seulement de ce que Hegel nomme le " droit étatique ", mais aussi du droit privé (" abstrait "), centré sur la question de la propriété, et du droit qu'a l'individu de voir honorée sa qualité de sujet moral agissant. Ce recueil d'études, qui illustre les tendances actuelles de la recherche, propose une lecture à la fois synthétique et détaillée de l'ouvrage de Hegel en insistant non seulement sur sa dimension " systématique " et spéculative, mais aussi sur ses prises de position les plus novatrices. Il ne s'agit pas de prétendre que Hegel soit avant tout un philosophe du droit, encore moins de mettre entre parenthèses le puissant soubassement métaphysique ou spéculatif de sa doctrine de l'esprit objectif, mais de réévaluer ce moment du système et de tirer parti des appuis qu'il peut offrir à la philosophie contemporaine.

02/2004

ActuaLitté

Ethnologie

Du point de vue de l'ethnicité. Pratiques françaises

Depuis une vingtaine d’années, les discussions tantôt politiques, tantôt scientifiques autour du « modèle républicain français d’intégration » témoignent implicitement d’un malaise face à cette question, tout en l’occultant dans la pratique. Finalement, ce qui pose problème aujourd’hui n’est pas tant le principe d’égalité des droits que la difficulté contemporaine à l’assurer dans la réalité. Crise économique, chômage, ségrégation urbaine associée à une répartition territoriale des inégalités sociales, ou encore la manière dont la xénophobie se banalise dans le discours politique sont quelques-uns des facteurs qui ont fait apparaître des pratiques et discours discriminatoires où « la culture d’origine » est souvent surinvestie et appréhendée de manière négative. Aussi la question de l’« ethnicité » réduite à sa dimension politique étatico-nationale a-t-elle pour effet de limiter la compréhension des réalités quotidiennes associées aux situations hiérarchisées dans lesquelles se jouent des relations interethniques. Plutôt que de s’intéresser aux prétendus « problèmes » que pose l’immigration, anthropologues, géographes, sociologues, mais aussi un juriste, une psychosociologue, un documentariste et un économiste ont choisi dans cet ouvrage d’interroger les enjeux auxquels ceux-ci renvoient. Au fond, il s’agit de considérer que la « différence » des populations nommées « immigrées », « deuxième génération », « gens du voyage », existe peu en tant que telle, qu’elle est le résultat de rapports sociaux sociologiquement et historiquement construits entre différents acteurs, et inscrits à un moment donné. Chantal Crenn est maître de conférences en anthropologie à l’université Michel-de- Montaigne Bordeaux III, IUT Département « Carrières sociales » et chercheure à l’UMI 3189 ESS-CNRS-Bamako / Dakar / Ouagadougou / Marseille. Laurence Kotobi est maître de conférences en anthropologie au Département d’Ethnologie et d’Anthropologie sociale de l’université Bordeaux-Segalen et chercheure à l’UMR 5185-ADES-CNRS / université Bordeaux-Segalen. Avec les contributions d’Hélène Bertheleu, Bernard Chérubini, Henri Courau, Dominique Crozat, Denys Cuche, Angélina Etiemble, Mohamad Fazani, Zahia Kessar, Gaëlla Loiseau, Abdourahmane Ndiaye, Dragoss Ouedraogo, Yves Raibaud, Claire Schiff et Maryse Tripier.

02/2012

ActuaLitté

Histoire de France

L'ambition et le remords. Les socialistes français et le pouvoir (1905-2005)

Le Parti socialiste français a dirigé pour la première fois un gouvernement il y a près de soixante-dix ans. Il a exercé le pouvoir sous trois républiques et il est devenu, plus encore sous le régime actuel que sous le précédent, un parti du système, parvenant enfin, pendant trois législatures, à diriger ce " gouvernement parfaitement normal de la nation tout entière " que Gaston Defferre appelait jadis de ses vœux. C'est sous ces couleurs que François Mitterrand a conquis la présidence de la République et il est l'un des deux seuls partis français à pouvoir espérer raisonnablement gagner à nouveau cette élection dans un avenir prévisible. Pourtant, paradoxalement, ce parti n'a jamais assumé aisément son action gouvernementale. Il s'est généralement senti soulagé quand il est retourné dans l'opposition, s'accusant lui-même, ou ceux qui avaient gouverné en son nom, d'avoir trahi ses objectifs et son projet, bref, de n'avoir pas conduit une véritable politique de gauche. Après chaque défaite, envahi par le doute, il a recherché dans son identité originelle les ressources nécessaires à l'élaboration d'un projet authentiquement socialiste. Sa vocation gouvernementale, qui paraît établie, ne lui apparaît pas à l'évidence comme le résultat et la preuve de ses succès. Au contraire, elle suscite chez lui méfiance et suspicion. L'exercice du pouvoir ne le satisfait pas, ne lui suffit pas. Il veut autre chose. Comme le remarquait Léon Blum, il veut accomplir des réformes qui laissent " une trace éblouissante ". D'où ses déceptions répétées et son intention, réitérée régulièrement, de mener, la fois suivante, une action enfin résolument transformatrice. Chaque cycle de pouvoir débute ainsi par la réaffirmation de la doctrine, puis, une fois au pouvoir, par un malaise croissant débouchant sur une critique de l'action gouvernementale, des désillusions et l'appel à un retour aux sources avec la réaffirmation d'une volonté de " rupture ".

10/2005

ActuaLitté

Poésie

L'âme

La sensation de ne pas «être au monde» ne suppose pas qu'il y ait un autre monde, dont nous aurions la nostalgie ou le désir. C'est simplement le prix que nous payons pour parler. Car, parlant, nous tenons le monde à distance et n'avons avec lui d'autre rapport que médiatisé par le redoublement symbolique. Alors que le monde est en souffrance en nous et notre malaise naît de cette attente frustrée. Mais cette souffrance est aussi la condition de notre aspiration à un rapport fusionnel, prolixe, acharné avec les choses, les corps, la «nature»... La question de la «poésie» est celle de cette habitation paradoxale du monde par les êtres parlants. Elle dit l'absence du parlant au monde et son effort pour combler l'absence. Elle est travaillée par un rêve d'adhésion au monde (d'où son obsession analogique : comparaisons, métaphores) ; en même temps, elle note, parce que travail de langue, l'expérience vraie du parlant : inadéquation des mots aux choses, obscurité muette du monde, résistance du réel à l'imposition du sens. Ame est l'un des mots les plus galvaudés par la mystique, la littérature, la poésie. C'est que âme est un signifiant pur : le nom de rien. Le nom de ce rien qui s'ouvre dans le monde à chaque fois que la langue s'évertue à le dire. Le nom de l'écart, de la séparation, de la «différence non logique» (Bataille définit ainsi la matière). L'aura insignifiante des choses, infusée dans la langue et la hantant d'une vacuité qui la scande de portées sonores et rythmiques imprenables par le sens. Les poèmes de L'Ame sont des essais d'enregistrement de cette vacuité dont le jeté fait abstraitement bouger, dans le temps d'une journée exemplaire et banale, la diction de quelques choses perçues, de quelques corps aimés, de quelques paysages vus, de quelques bribes de savoirs : dérapages, petites catastrophes du sens, lame de l'âme passée entre le réel et les mots.

03/2000

ActuaLitté

Sports

Captain speaking. Inventaire malicieux à l'usage du passager inquiet (ou pas)

Inventaire malicieux à l’usage du passager inquiet Pour quelle raison embarque-t-on toujours dans un avion par le côté gauche ? Savez-vous qu’il n’y a aucune raison de s’inquiéter lorsque vous voyez à travers le hublot une épaisse fumée s’échapper de l’aile ? Pourquoi votre déodorant se répand-il toujours au fond de votre trousse de toilette au moment de l’atterrissage ? Et que signifie cette phrase vaguement inquiétante qui marque le début de chaque vol : «Armez les toboggans» ? Mêlant informations utiles et insolites, statistiques (presque) rassurantes et anecdotes espiègles glanées par un commandant de bord pendant 25 ans, cet abécédaire ludique s’adresse à tous les curieux, mais aussi à tous ceux qui restent circonspects à l’idée de prendre l’avion. Extraits choisis : M comme Médecin : Il y a toujours un médecin à bord. Sont-ils organisés entre eux pour que cette affirmation soit juste ? Le fait est qu’à chaque fois qu’un passager fait un malaise et qu’une hôtesse prend le micro pour demander «Y a-t-il un médecin à bord ?», quelqu’un se lève. La question «Y a-t-il un pilote à bord ?» est réservée aux films à l’humour décapant. S comme Scratch : L’avion y s’est scratché est une désolante déformation d’un anglicisme évoquant un accident aérien. On dit crash et se crasher, un point c’est tout. Et on évite surtout d’en arriver là : l’entrée Statistiques est là pour en témoigner. T comme Traînées dans le ciel : On peut quelquefois observer en levant la tête deux avions qui semblent à proximité, dont l’un dégage une traînée et pas l’autre. Il faut alors en déduire qu’ils ne sont pas à la même altitude. Et ça tombe bien parce que, vu du jardin, ils allaient droit l’un vers l’autre.

05/2016

ActuaLitté

Littérature française

Oeuvres

La postérité a retenu de Joseph de Maistre qu'il a été l'un des plus fermes partisans de la contre-révolution. Ses adversaires l'ont peint comme un doctrinaire sectaire, pourfendeur des idées nouvelles. Ce portrait comporte une part de vérité : ennemi déclaré des Lumières, Maistre développe une philosophie de l'autorité, dénonçant l'illusion des droits de l'homme et de la démocratie, qui peut légitimement révolter une conscience moderne. Quelles raisons a-t-on de lire un tel penseur au début du XXIe siècle ? A en croire les meilleurs esprits, ces raisons ne manquent pas. Cioran en propose un usage thérapeutique : il s'agit de parier ironiquement sur les excès d'un dogmatisme "aussi habile à compromettre ce qu'il aime que ce qu'il déteste ". Une autre raison de lire Maistre consiste à chercher dans son œuvre un révélateur, au sens chimique du terme. C'est ce que suggère George Steiner, lorsqu'il affirme que ce penseur est un prophète, qu'il annonce le malaise idéologique de la modernité en montrant la violence inscrite dès l'origine dans l'émancipation révolutionnaire. Mais on peut aussi lire Maistre, comme Valéry, à la façon du dilettante pour la saveur de son écriture. Ses traits d'esprit sont rehaussés par une langue admirable : causticité, imagination, acuité intellectuelle, Maistre séduit jusqu'à ses adversaires. Ce volume s'adresse aux historiens, aux philosophes, aux juristes et aux amateurs de littérature. Il réunit un choix des œuvres les plus célèbres de Maistre - Considérations sur la France, Essai sur le principe générateur..., Les Soirées de Saint-Pétersbourg, Eclaircissement sur les sacrifices -, mais aussi des textes moins connus et partiellement inédits - Six Paradoxes, Sur le protestantisme - établis dans le respect des manuscrits. Et, pour la première fois, sous forme de Dictionnaire, une petite encyclopédie de la pensée maistrienne. A redécouvrir, même si l'on n'est pas un "affreux réactionnaire ". Pierre Glaudes

04/2007

ActuaLitté

Humour

Plantu. 50 ans de dessin

Cet ouvrage, Plantu, 50 ans de dessin, offre une rétrospective unique dans l'atelier de l'artiste. On y reconnaîtra sa manière bien à lui d'attraper ses "bons clients" - Mitterrand en danseur de hip-hop, Sarkozy et sa coupe au rasoir, Hollande en concombre -, tout le bestiaire politique qui a marqué la vie publique depuis un demi-siècle. Le caricaturiste du Monde nous ouvre aussi en grand les portes de ses enfers : ses dessins inédits, ses dessins interdits, censurés ou publiés au milieu des polémiques et des tensions, sur le conflit israélo-palestinien, les guerres des Balkans ou les représentations de Mahomet. Dans ces pages intenses, Jean Plantu se raconte sans détour à Eric Fottorino pour dire ce qui fait penser son crayon. Ce qui l'énerve, ce qui l'indigne. Qu'il aborde ses débuts, ses combats contre l'intolérance et les excès de tous bords, son travail sur le Proche-Orient ou ses engagements au sein de sa fondation Cartooning for Peace, Plantu est toujours le même : entier, sincère, provocateur mais pas trop, à la limite de ce qu'il s'autorise pour pratiquer cet exercice à haut risque qu'il appelle le "dérapage contrôlé". Un mélange de liberté et de responsabilité. A travers quelques thèmes de prédilection qui sont autant de questions graves - comment dessiner après Charlie, comment Internet fait-il de la planche du dessinateur un terrain miné, comment expliquer au public français ou étranger jusqu'où il peut aller sans humilier -, Plantu offre un témoignage rare et exceptionnel sur son art chaque matin recommencé. A l'occasion de l'exposition "Plantu, 50 ans de dessin de presse" organisée par la BnF en mars 2018, ce marathonien du trait livre au passage un enseignement sur sa manière de dessiner, sur les chemins parfois inattendus qu'empruntent sa mine et sa pensée pour susciter le rire, le sourire, l'indignation, le malaise, et toujours la réflexion.

03/2018

ActuaLitté

Philosophie

Où allons-nous mes amis ?

" Mes amis, il y a urgence. Nous marchons et ignorons où mènent nos pas. Même l'horizon, que certains tentent de nous dessiner, se dissout dans le brouillard. Nous sommes comme ce voyageur du Transsibérien qui, jour après jour, se lamente sur son siège : "Personne ne peut m'aider, personne. – Mais pourquoi ? – Parce que, depuis une semaine déjà, je roule dans un train qui ne va pas dans la bonne direction !" Depuis une semaine ? Pour nous, depuis bien plus longtemps". Au printemps 2015 paraissait Réconciliez vous. Après les attentats de janvier, Marek Halter, homme de paix, appelait au rapprochement entre les différentes religions. Deux ans ont passé, d'autres terribles attentats ont secoué notre pays et le sentiment de malaise et de division s'est accru au sein de la société française. Aujourd'hui convaincu que nous faisons collectivement fausse route, Marek Halter persiste et nous alerte en pointant tout ce qui devrait nous empêcher de nous dresser les uns contre les autres - chrétiens, juifs, musulmans -, à ne pas nous considérer comme les ennemis que nous ne sommes pas, unis au contraire par une longue histoire commune. Penser, comprendre, savoir, changer... la paix naît au cœur de chaque individu. Ce petit ouvrage est un appel à mieux connaître son voisin (et pour cela à considérer ce que disent les textes fondateurs), à s'écouter et à se parler dans le respect, à profiter des enseignements de l'histoire, à entendre la parole des intellectuels lucides et courageux, non celle manichéenne des donneurs de leçon et autres " belles âmes " toujours prompts à juger. À ne pas sombrer, enfin, dans les pièges tissés par le véritable ennemi, les assassins de Daech qui voudraient nous opposer en s'appuyant sur nos préjugés et nos réflexes de peur. Le cri d'un homme qui a connu le pire et qui, depuis toujours, se bat pour éviter le retour de la barbarie.

03/2017

ActuaLitté

Théâtre

Les libérés ; Le combat avec l'ange

Theodor Tagger, dit Ferdinand Bruckner (Vienne 1891 - Berlin 1958) est un dramaturge, représentant fameux de la Nouvelle Objectivité, qui mêle la force du cinéma naissant à celle du théâtre moderne et de la psychanalyse. La Maison Antoine-Vitez et les éditions Théâtrales ont entrepris de faire redécouvrir l'actualité de son théâtre en publiant dix de ses pièces. Ferdinand Bruckner dépeint avec brio l'individu au coeur de l'Histoire, dans une Europe plongée dans une crise morale, économique et politique, qui fait écho à notre situation contemporaine. Dans Les Libérés, Bruckner creuse une question ancrée dans l'immédiat après-guerre et qui entre en résonance avec les conflits civilisationnels actuels : celle de la responsabilité du pouvoir étranger face aux populations qu'il a libérées. Quelle justice appliquer dans un pays encore traumatisé par le joug fasciste ? Poursuivre les anciens collaborateurs au risque de générer des troubles mettant en péril la démocratie naissante, ou fermer les yeux au mépris de l'équité ? Bruckner décrit avec une grande acuité le malaise qui règne au sein d'une armée libératrice qui devrait se retirer pour laisser le peuple libéré reprendre ses droits, mais qui peut difficilement hâter ce mouvement pour cause de sécurité publique à assumer. Le Combat avec l'ange est une pièce du "tragique actuel" : c'est l'acmé du pouvoir financier d'une ancienne saltimbanque devenue une riche veuve à la tête d'un empire financier qu'elle cherche, en jouant avec la Bourse, à étendre encore au mépris de ses ouvriers et de l'éthique. Dans cette entreprise, elle peut compter sur l'un de ses beaux-fils dénué de tout scrupule, quand le cadet ne veut pas, lui, entrer dans ces affaires amorales et cherche une existence modeste, mais droite : quel chemin de vie emprunter à l'époque de la reconstruction après la Catastrophe ? Celui de la rédemption par l'humilité ou de l'enrichissement aveugle ? C'est l'histoire très humaine d'une chute mystique et morale.

03/2015

ActuaLitté

Littérature française

La Reine de Beyrouth

Le roman s'ouvre sur une étrange — pour ne pas dire scabreuse — occurrence. En 2006, pendant l'offensive d'Israël au Liban, une femme disparaît. Elle s'appelle Layla Lutfallah et sa vie, ainsi que celle de sa famille, est une fresque flamboyante du Liban contemporain qui tourne au cauchemar. Cette fable savamment orchestrée installe une sensation de malaise et de confusion, car toutes les tentatives pour la retrouver s'avèreront inutiles. L'enquête est exagérément bâclée dans le chaos d'un pays ébranlé par des bombardements massifs. Choc apocalyptique pour son fils, Carlos Rebeiz, roi de la haute finance internationale et incarnation vivante et étonnamment précise de la puissante diaspora libanaise, qui voit s'effondrer toute raison d'être. Lamour aveugle qu'il porte à sa mère réveille en lui l'ange de la mort. Leur relation est fusionnelle, lourdement amplifiée par le romanesque levantin. A travers le narrateur, on suit la vie des personnages centraux, enchaînés par le destin, presque solidaires, dans un noyau indestructible où l'émotion, les accommodements et l'inhumanité forment une chorégraphie rythmée par une obsession mémorielle et une galerie d'adjoints atypiques, mais bien réels qui composent une monographie entre le burlesque et le tragique du pays des cèdres. Un brouillage de pistes prend le lecteur à la gorge car il ressent inévitablement une sensation physique, organique de la souffrance. C'est douloureux, non par quelque discours moral sur la violence qui règne au Proche-Orient, mais parce que c'est le sujet même de ce livre. Et on se demande si au bout, tout au bout de cette violence inouïe, il y a quelque chose. La Reine de Beyrouth est un livre que l'on peut prendre de cent côtés. Car il jette une lumière divergente sur le Liban, un petit pays qui sauve le monde de la banalité, car il possède une nonchalance et paradoxalement, une force inégalées ailleurs, qui ouvre l'esprit, éveille toutes les sensations et procure des énergies infinies.

06/2017