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Beaux arts

Ouvrir Vénus. Nudité, rêve, cruauté

Botticelli, poète et orfèvre de Vénus : c'est ainsi que nous regardons encore, et à juste titre, le célèbre tableau que Laurent de Médicis commanda au peintre vers 1484, La Naissance de Vénus. C'est ainsi que nous nous représentons l'idéal du nu que la Renaissance florentine fit revivre à partir de modèles antiques, telle la Vénus des Médicis. Ce livre propose un contre-motif : Botticelli, bourreau de Vénus. A travers un réexamen des sources littéraires, le lecteur découvrira comment, dès le Quattrocento, l'image de la nudité forme un ensemble impur, inquiet, menacé et menaçant tout à la fois. Humiliation ou damnation chrétiennes (Botticelli a écouté les sermons de Savonarole, illustré l'Enfer de Dante), sadisme ou métamorphoses des thèmes païens : une analyse de quatre panneaux illustrant un conte cruel de Boccace fera découvrir comment, chez le grand peintre, la nudité se tresse de cruauté et la beauté de malaise, en un travail formel qui puise dans le rêve et dans le fantasme ses opérations fondamentales. Botticelli repensé avec Freud, avec Bataille, voire avec Sade ? L'anachronisme n'est qu'apparent. Car c'est d'un même instrument que le peintre se montre tout à la fois l'orfèvre et le bourreau de Vénus : c'est bien avec son style qu'il incise et qu'il ouvre, froid et cruel, l'image du corps féminin. De plus, l'humanisme médicéen, dans la longue durée de son histoire, révèle ici toute son ambivalence, déjà notée par Aby Warburg : entre la Vénus des Médicis du musée des Offices et la Vénus des médecins du musée anatomique de Florence (1781) il n'y a que le mouvement structural, historique et esthétique d'une nudité offerte transformée inexorablement en nudité ouverte.

11/1999

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Littérature française

Une petite robe d'organdi

Garance se réveille en cette fin d'été, elle vient d'avoir cinquante ans. Son esprit est un peu confus, elle a encore fait ce rêve étrange. Qu'importe, elle a rendez-vous avec son amie Edwige pour passer une belle journée à l'atelier de peinture chez Jeannine. Pourtant un petit épisode au cours de cette journée s'apprête à lui proférer un léger malaise ; une singulière sensation qu'elle ne peut décrire. Mais Garance n'est pas du genre à se laisser contrarier comme ça par des chimères. Il semble cependant que cet évènement ravive quelque chose d'imperceptible dans l'esprit de Garance : un voyage dans l'inconnu, un dédale flou qui l'amène vers le néant et la laisse sans réponse. Sans bien comprendre pourquoi, elle va accepter l'idée que lui suggère son amie Edwige : aller revisiter le fil de sa vie ; sa vie qui, jusqu'à ce petit déclic, lui offrait plutôt quiétude et sérénité. Cet anniversaire serait donc l'amorce d'un prodigieux chavirement... Corinne Cosserat-Delorme a passé une enfance tranquille entre les Yvelines, la Lorraine où habitaient ses grands-parents, les vacances d'hiver à la montagne et celles d'été à visiter la France. Après l'adolescence, elle obtint un premier emploi de secrétaire Boulevard des Capucines, qui lui permit de découvrir Paris. Par la suite, une fabuleuse expérience de vie en montagne lui fit aimer davantage la nature et ses paysages majestueux. Dotée d'un esprit rêveur, parfois imaginatif, aimant flâner au gré de ses envies, elle effectua quelques voyages enchanteurs qui accentuèrent son attirance pour l'art en général. Le mot liberté - qui pourrait caractériser son état d'esprit - la conduit de temps en temps à réaliser des rêves qu'elle croyait inaccessibles.

07/2022

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Littérature française

Au fil des jours et autres nouvelles

Dans un entretien de 1984, le poète Giorgio Caproni manifestait son intérêt pour la prose à laquelle il s'était consacré surtout entre la fin des années 1930 et celle des années 1940 : "J'ai toujours gardé la nostalgie des nouvelles - admettait-il - et je crois avoir été l'un des premiers poètes à avoir donné une dimension narrative à ses vers". Les dix-sept nouvelles de ce recueil ont pour la plupart été publiées dans des journaux et des revues et seule "Au fil des jours" , qui donne son titre à ce volume, est parue du vivant de l'auteur chez Rizzoli. Ces textes, traduits pour la première fois en France, offrent un large échantillon du travail de Caproni narrateur, notamment en raison de la variété des sujets abordés : la guerre et l'expérience dans la Résistance, l'après-guerre avec ses promesses et ses désillusions, la mer et les aventuressingulières qu'on y vit... Si différentes qu'elles soient, ces nouvelles ont en commun une certaine vision de l'être humain. En effet, les personnages de Caproni se ressemblent, ils partagent tous une difficulté à trouver leur place dans la société, un malaise existentiel, une rage qui est à l'origine de leur action mais surtout de leur inaction. Mettant en scène des épisodes qui n'ont souvent rien de sensationnel, l'auteur nous plonge dans l'intimité de ses personnages, fait de nous les témoins de leurs doutes, de leurs émotions, de leurs changements d'humeur soudains. Plus que la réalité que nous observons à travers leurs yeux, c'est leur vérité intime qui nous est livrée. Une vérité minutieuse, quotidienne, qui nouslaisse toutefoisl'impression de noustenir au bord d'un abysse.

09/2023

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Psychologie clinique

Le Souffrir. "Le droit d'être un homme"

L'auteur invite le lecteur à participer aux questionnements qui ne sont nullement théoriques : n'a-t-il jamais ressenti une émotion religieuse profonde ou de l'effroi ? N'a-t-il jamais pris le chemin du doute et du désespoir ou éprouvé de l'angoisse face à l'étrangeté de l'étranger ou de son propre monde ? N'a-t-il jamais été confronté à la violence humaine ou même à ce sentiment de malaise d'être exilé en soi-même ? Choc, insolite, étonnement, autant d'épreuves qui nous invitent à déchiffrer le sens de la vie humaine et donc de la souffrance. Ce petit ouvrage, qui s'appuie sur quelques-uns des visages disparates déployés sous les yeux de l'auteur aujourd'hui, cherche à mettre en lumière ce que la souffrance dévoile ou fait éclore. De sa place de clinicien, il montre que ce qui est révélé, c'est-à-dire le Souffrir pris dans son sens henryen du terme (pure épreuve de soi), est porteur d'universalité puisqu'il définit notre humanité. Le point de départ comme le point d'arrivée est ici l'homme. En définitive, l'auteur tente de répondre à cette question qui traverse l'ouvrage : que faut-il avoir souffert de l'autre pour reconnaître cette exigence éthique ? Car selon lui, cette question n'a de sens, en vérité, que si nous allons au plus profond de la quête de soi pour y trouver ce qui, en chaque homme fait tout homme : le "droit d'être un homme" , de se sentir un de Nous. Il confirme aussi l'apport essentiel de la phénoménologie, de la littérature, de la psychopathologie ou encore de l'anthropologie philosophique à la compréhension de l'expérience humaine. Cet ouvrage ne s'adresse pas qu'aux initiés. Il échappe aux frontières murées.

05/2021

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Littérature française

Province terminale

Une année de terminale condensée en huit dates, huit moments fulgurants écrit par un adolescent dont on ne connait pas l’identité, dans une ville de province indéfinie, mais qui ressemble férocement à toutes ces banlieues cossues et bourgeoises qui environnent les grandes agglomérations françaises. Fils ainé d’une famille de notable de confession catholique, le personnage essaie en vain de trouver des explications à son indifférence aux autres, à son incapacité à ressentir le moindre événement… Cependant, un regard, une musique, ou l’atmosphère de la campagne alentour lui signifie qu’il y a quelque chose à trouver, là, près de lui, quelque chose de vital, de l’amour peut-être… Seul ou avec sa bande d’amis, il croit s’affranchir par sa fréquentation d’activistes d’extrême droite, et se laisse entrainer dans des situations de plus en plus nocives. Ce parcours initiatique le fait sombrer progressivement dans une réalité effrayante et insoupçonnée qui réveille le personnage des cauchemars de son enfance (un clown sinistre) et le confronte d’une manière d’abord elliptique, puis de plus en plus fatale aux agissements de son père… Province terminale est le roman d’apprentissage d’un adolescent qui s’éprouve dans le pire pour se confronter aux choses, pour essayer d’entrer dans la vie, la ressentir dans son corps. L’histoire se déroule pendant une année de terminale, de septembre à juillet, et nous entraine progressivement dans un univers mélancolique et désarçonnant. L’écriture est éthérée, les lieux et les choses rarement nommées, créant un climat de malaise qui renforce cette étrangeté au monde. C’est aussi un roman sur la perte de l’enfance, sur l’impossible filiation, et sur l’identité sexuelle. Désespérée et dérangeante, cette vision du monde se révèle aussi très juste et salutaire.

01/2012

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Littérature française

Journal. Tome 4, 2003-2011

TOMME IV. (Les provinciales.) Après les années d'apprentissage et les premiers succès, c'est l'homme mûr que ce 4e tome du Journal nous découvre : Richard Millet continue son exploration intérieure en déroulant la période la plus prestigieuse de l'écrivain dont tous les livres sont désormais publiés chez Gallimard (notamment La Confession négative, 2009) et qui entre au comité de lecture de cette maison. Mais ces années (2003-2011) ne sont pas les plus heureuses, puisqu'il ne croit pas à ces prestiges et que sa lucidité donne au contraire à son regard sur les cuisines de la pauvre littérature dont notre siècle est capable une acuité qui lui sera fatale. " Depuis le début, élu au "comité", cela ne semble être qu'un "malentendu." " Il verra son " sentiment de la langue " se changer en malaise et sa répugnance à l'égard du milieu éditorial parisien mener à sa fatale éviction. " L'anecdote a, dans mes cahiers, une valeur politique ", écrit-il et ici en effet, " chez Gallimard ", c'est " la banque centrale " qui produit elle-même la " fausse monnaie ". C'est l'époque des Bienveillantes, qu'il est chargé de publier et de " mettre au propre ", et d'un autre prix Goncourt qui ne lui auront pas servi de sauf-conduit, lorsque commencera " l'affaire Richard Millet ". " Très tôt, chez Gallimard, j'ai senti puis compris la fragilité de ma position. " Voici donc " presque un anti-journal, ou un contre-journal... Choses vues, réflexions, sismographie du moi, références à des oeuvres littéraires ou musicales, fragments pour une autobiographie depuis longtemps rêvée, tentation aphoristique... " Cependant, " un écrivain n'apprend rien à son lecteur ; il ne fait que lui rappeler ce qu'il sait déjà – tout en faisant mine de ne pas le savoir. Le style est l'instrument de cette transaction à demi mensongère. "

10/2022

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Religion

Prêtres. Enquête sur le clergé d'aujourd'hui

Au début du XXIe siècle, dans une France largement sécularisée, les prêtres ne font pas la une des médias. Pourtant, dans les moments fondamentaux de la vie - la naissance, le mariage ou la mort -, les Français se tournent encore vers eux. Et chaque année, des hommes jeunes n'hésitent pas à répondre à l'appel du sacerdoce, choisissant une vie à rebours de l'air du temps. Qui sont-ils ? Qu'est-ce qui les motive ? Comment vivent-ils ? Quels sont leurs doutes, leurs questions, leurs convictions ? Quel regard portent-ils sur l'Église, sur la société ? Que pensent-ils du " retour de la messe en latin " ? Monique Hébrard a longuement rencontré cinquante d'entre eux pour un dialogue sans tabou. Ils parlent très ouvertement, aussi bien de la manière dont ils vivent leur sexualité que de leur malaise à propos de la position de l'Église sur les divorcés remariés. Tous témoignent, à travers des parcours d'une grande diversité, d'un immense désir d'être au service des hommes et des femmes de notre temps, pour les accompagner et leur manifester concrètement le message d'amour de l'Évangile. Il ressort de ces rencontres que les caricatures ne sont pas de mise : ceux qui portent le col romain ne sont ni " traditionnalistes " ni "papistes" ! Et les "vieux militants" ne sont ni désabusés ni dépourvus de spiritualité. Si les vocations se font plus rares, si le vieillissement du clergé est indéniable, les prêtres qui s'expriment ici récusent l'idée d'être " les derniers des Mohicans " ; ils apparaissent plutôt comme des " défricheurs d'avenir ", totalement engagés dans la vie de la société pour répondre aux aspirations de l'homme contemporain. En 2006, la France comptait 20 523 prêtres (dont 5 083 appartenaient à une congrégation ou à un ordre religieux)

04/2008

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Littérature grecque

On a sa fierté

On a sa fierté (1964), Le sarcophage (1971), Le seul héritage (1974) : trois livres qui forment un tout. Mêmes lieux — la Thessalonique des jeunes années de Ioànnou, les lieux où il part enseigner, comme la Libye, où il passe deux ans — ; même période — la guerre, la guerre civile, la dictature des colonels — ; même personnage central : l'auteur ; même attention extrême à soi-même et aussi aux autres (la famille, les voisins, la ville entière), dans un va-et-vient perpétuel entre le je et le nous ; même façon de raconter, loin de toute chronologie, par brèves plongées dans un passé douloureux, comme on tapote à petits coups une plaie. C'est dans ce livre inaugural que les tourments intimes sont les plus aigus. Isolé par ses origines (ses parents sont nés hors de Grèce), par son malaise d'intellectuel qui n'aime que les gens du peuple, par son homosexualité surtout — qu'à l'époque, on ne saurait vivre ou seulement dire —, Ioànnou se débat dans une terrible solitude. Il étouffe de ne pas pouvoir se confier, se confesser, se disculper. C'est ce besoin de tout dire et en même temps de tout cacher qui donne aux trois livres une tension particulière, d'où vient en grande partie leur force et leur charme. Avant ce coup d'essai, Ioànnou était un homme de trente-cinq ans qui n'avait rien fait encore de sa vie, l'auteur presque inconnu de deux minces recueils poétiques ; dix ans plus tard, il sera reconnu, fêté, imité. On peut soutenir que grâce à lui la littérature grecque, le plus souvent extravertie jusqu'alors, s'est davantage autorisé l'introspection, le discours sur soi ; qu'elle a appris à s'exprimer de façon moins frontale, plus indirecte et fine.

11/2021

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Poésie

Poèmes suivis de Trois poèmes secrets (1933-1955)

"Cher Georges Séféris, si proche du plus malaisé - du plus vrai - de chacun de nous, que signifie cet impossible dont vous parlez dans votre poésie vigilante, à quelle contradiction ultime emprunte-t-il son malheur ? A votre histoire sans doute, pour une part, et il serait facile de reconnaître dans les hasards qui ont déterminé votre vie les éléments comme rassemblés à dessein d'un théâtre de la dissociation du réel. Il n'est pas indifférent qu'un enfant ait vécu à Clazomène l'été, entre des pêcheurs et la vigne, et à Smyrne, grand port "retentissant" où l'Europe et l'Asie, l'intemporel et le siècle, les rituels et les marchandises se mariaient richement pour la conscience charmée ; puis, que l'exode de tout un peuple, dans le sang et les larmes du désespoir, l'ait séparé à jamais de l'heureuse terre natale : Tout ce que j'ai aimé a disparu avec les maisons Neuves l'autre été Qui ont croulé sous le vent d'automne, a écrit Séféris, et ce n'est pas là qu'une image. Mais tout aussi décisif fut que la nouvelle patrie, à la fois la même et si différente, l'Attique au passé trop présent, au présent trop grevé d'absurdités et de drames, n'ait guère eu à offrir au jeune homme qui lui venait que sa tristesse d'alors : que la "souffrance", dirent tant de voix, d'être grec. Et encore la guerre, et toutes sortes d'exils. Georges Séféris a passé une grande part de sa vie à être grec - à servir la Grèce - dans les pays étrangers, et il a bien été ce voyageur empêché de rentrer au port qu'il évoque dans ses poèmes. " Yves Bonnefoy (1963).

02/1989

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Histoire internationale

L'impensable rencontre. Chroniques des "Sauvages" de l'Amérique du Nord (récits des premiers contacts)

Au temps des "découvertes" et de l'exploration du monde, navigateurs et voyageurs européens rencontrent des peuples aux moeurs déboussolantes. Certains suscitent leur admiration. Ils en décrivent avec bonheur l'hospitalité, la générosité, l'élégance, la douceur... D'autres en revanche les horrifient : ils sont oisifs, malpropres, agressifs, se mangent entre eux, pratiquent la torture, ont une sexualité débridée... Au Nouveau Monde, continent "imprévu", qui ne figurait sur aucune carte, les visiteurs venus d'Europe s'avouent particulièrement troublés. La radicale étrangeté de ceux qu'ils nomment "Indiens" par erreur, les conduit à se demander s'il s'agit là de vrais humains. A moins qu'ils ne soient des démons ? Ou encore des rescapés de l'Age d'Or ? Le "Bon Sauvage" ne serait-il pas finalement un "affreux Barbare" ? Ces ambiguïtés s'expriment dans de nombreux textes hauts en couleurs, chroniques vécues de ces premiers regards : carnets de voyage, rapports d'expédition, ethnographies sommaires, relevés topographiques et naturalistes... Une même relation de voyage ou de terrain peut exprimer l'attirance, la répulsion, la réprobation indignée des moeurs "indigènes", sans perdre de vue les richesses sonnantes et trébuchantes dont ces êtres étranges semblent détenteurs. Rapacité, mais aussi malaise, flottement, impuissance à traverser l'océan de la différence...Un choix de textes qui permet de saisir les sociétés indiennes quasi intactes, à la veille d'une destruction de très grande ampleur, ainsi que la perplexité des Européens en Amérique du Nord, confrontés pendant quatre siècles d'expansion à diverses populations de ",Sauvages", ainsi qu'on les appelait encore, il y a peu. De Christophe Colomb et Samuel de Champlain à George Catlin et Edward S Curtis, c'est à un formidable voyage dans l'histoire de l'Amérique et de celle des mondes indiens que nous convie Marie-Hélène Fraïssé.

10/2014

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Histoire internationale

La Chine au XXe siècle. Tome 2, De 1949 à aujourd'hui

"Le peuple chinois s'est dressé. Les Chinois ne seront plus jamais un peuple d'esclaves", annonçait Mao le 1er octobre 1949, lors de la proclamation triomphale de la République populaire de Chine. Quarante ans plus tard, les grands espoirs soulevés par les débuts du "vent communiste" se sont totalement évanouis. En réalité, l'"âge d'or" du communisme n'apparut tel que par référence aux épisodes qui suivirent. Les Cents Fleurs, le Grand Bond en avant, qui marque le sommet de la collectivisation, furent - pour le peuple comme pour le Parti - des épreuves inutiles. Et la tragique Révolution culturelle, sous prétexte de purifier et régénérer la Révolution, n'aboutit finalement qu'à en dégoûter les Chinois. Bien avant le massacre des étudiants du printemps 1989, les manifestations du printemps 1976 où, pour la première fois, le peuple s'exprime contre Mao illustrent déjà la perte de légitimité du pouvoir. Certes, le régime de Deng Xiaoping connaît d'abord une relance de la légitimité en prônant les Quatre Modernisations. Mais si la modernisation progresse effectivement dans le domaine de l'agriculture, les difficultés économiques que le régime est incapable de résoudre provoquent un malaise social croissant. Wei Jingsheng réclamait une cinquième modernisation - la démocratie - faute de laquelle les quatre autres seraient vouées à l'échec. En fait, la dernière tragédie de Tian'anmen ne montre pas tant l'échec d'une révolution démocratique que l'archaïsme d'un Etat incapable de conduire la modernisation. Un Etat qui compte aujourd'hui un bon milliard d'habitants et où apparaissent plus évidentes que jamais l'arriération d'une société fragmentée et, sous-jacente au marxisme-léninisme, la persistance d'une morale et d'une idéologie confucéennes qui privilégient le rôle des élites.

10/1990

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Droit

QUI EST LE JUGE ? Pour en finir avec le tribunal de l'Histoire

Un mal hante l'époque : la manie compulsive de juger. Tout le monde semble vouloir juger tout le monde, comme si cette escalade judiciaire était de nature à pallier l'obscurcissement de la politique et l'affaissement du civisme. Pourtant, qu'il s'agisse des grands procès pour crime contre l'humanité ou de l'expérience des tribunaux pénaux internationaux, le jugement sonne faux. Sa justice manque de justesse. Des événements récents à fort retentissement médiatique permettent de prendre la mesure du problème. L'affaire Pinochet : à quelles conditions l'humanité peut-elle devenir source de droit et comment juger les dictateurs ? Les procès pour crime contre l'humanité : quel usage en faire, quand sa définition évolue tant ? Le procès Papon : comment, cinquante ans après, démêler les faits, distinguer les responsabilités individuelles de celles de l'Etat ? La table ronde des historiens organisée par le journal Libération pour soumettre à l'examen les accusations de Gérard Chauvy contre Lucie et Raymond Aubrac : peut-on éviter que l'expertise historique dégénère en instruction ? Ce malaise n'est pas seulement celui du droit, il est tout autant celui de l'histoire : plutôt que d'accepter la fragile incertitude du jugement humain, la tentation reste forte en effet d'en appeler à de vieux fétiches majuscules, l'Histoire ou l'Humanité, de glisser du jugement historique toujours en appel au tribunal définitif de l'Histoire. Contre cette tentation, je me suis efforcé tout au long de ce livre de définir les conditions politiques d'un juste exercice du jugement en matière historique, où mémoire, deuil et oubli contribuent chacun à sa façon à l'institution d'une société consciente et responsable. D. B.

03/1999

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Littérature française

Fugitifs

C'est Salomé qui lui avait donné cette idée des listes à faire, celle des fugitifs, les traqués de toutes sortes... Des ombres en cavale, et tout ce sang sur le sol desséché, tel est le souvenir d'Un bel été. Tous fugitifs dans ces nouvelles. Celui, Né à Kiev, qui se cache dans une maison, c'est le secret d'une enfant. La peur est partout. Où va le passant qui marche A reculons sur le trottoir d'une ville ? Quelquefois de la peur naît le rêve, du malaise le dérisoire, les dérives. C'est un lourd travail de devenir vieux, confiait Ingmar Bergman à un ami. Dans Une suite d'adieux, c'est un lourd travail aussi pour celui qui a rangé ses outils cette nuit, a épuisé les mots à la tâche. Tous en cavale, ceux qui fuient au loin ou se réfugient au plus près. La fugitive, une ombre s'est recroquevillée au bout de mon lit. Et Noureïev, animal divinisé, Rudolf pied léger, autre ombre immobile près d'une fenêtre. Tous enchaînés, tous ensorcelés, dans la liste de Salomé. Magique, le cinéma : le trac d'une comédienne au théâtre qui se rassure en rêvant à son image au cinéma, au tigre blanc et au sable d'une passion clans le désert. L'écriture est presque elliptique, elle est pour quelque chose dans la poésie et le côté énigmatique que l'auteur réussit à créer. On bascule dans le plus terrifiant le plus normalement du monde. Et la vie continue avec son impitoyable ironie, disait Scott Fitzgerald. Dans Qu'as-tu fait de toi ? celui qui a vendu son corps par fragments pour devenir œuvre d'art dans les biennales connaît l'extase à Florence devant le David de Michel-Ange... Extase et désespoir. Tous fugitifs, à bout de souffle.

05/2003

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Littérature française

Le pays où les arbres n'ont pas d'ombre

Trois femmes, Marie, sa mère Astrid et sa grand-mère Sabine, habitent ensemble dans la Plaine, à la périphérie de la Ville, où elles ont été déplacées pour une raison qu'on leur tait. Dans cette banlieue végète une population misérable qui travaille dans de grandes usines de recyclage pour alimenter en matières premières utilisables la Ville peuplée de nantis paisibles. La Ville et la Plaine sont séparées par un no man's land, la Zone, réputée infranchissable. Marie, Astrid et Sabine tentent de survivre, chacune à leur façon, dans une société qui empêche toute forme de solidarité. Sabine, passionnée par la botanique, est porteuse d'un savoir qui n'intéresse plus personne ; au fil des ans, elle transforme une ancienne usine en une serre immense où elle implante des végétaux glanés dans la Plaine. Astrid se nourrit des souvenirs de l'histoire d'amour qu'elle a vécue avec un homme marié, directeur de la plus grande bibliothèque de la Ville. Marie, 14 ans, travaille au tri dans l'usine de papier où elle vole des morceaux de livres et cherche une échappatoire à l'univers glauque dans lequel elle est enfermée. Chacune de ces trois femmes puise dans les ressources dont elle dispose pour sauvegarder ce qui continue de donner sens à sa vie : le monde du savoir pour Sabine, le monde des sentiments pour Astrid, celui de l'imaginaire pour Marie. Un jour, Astrid et sa fille décident de franchir la Zone pour rejoindre le père de Marie... On retrouve dans la maîtrise de ce récit polyphonique, aux temporalités juxtaposées, la marque d'un auteur très singulier. L'univers imaginé par Katrina Kalda, oppressant et désolé, possède une grande force d'évocation et un charme puissant, instillant chez le lecteur un malaise et une fascination qui ne se dissipent pas.

05/2016

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Littérature française (poches)

Le Bavard

Publié en 1946, remanié lors d'une nouvelle édition en 1963, Le Bavard, pure contamination des mots les uns avec les autres, étend cette contagion avec une rage qui offre peu d'exemples à l'ensemble des protagonistes du drame, gagne à sa cause délétère les figures mêmes de l'auteur et du lecteur, provoquant de la sorte un rare et extraordinaire malaise. Il ramasse de la façon la plus éprouvante et la plus sarcastique la destruction, le saccage, le désir de silence autant que l'envie de perdre et de mourir. Il rappelle à la mémoire les interminables et prodigieux jeux vains, obligatoirement perdants, du désaveu, auxquels la langue dans laquelle il s'enferme oblige parfois, en le terrorisant, un enfant qui fait vœu de se taire. Enfin il révèle un désir plus général et plus obscur : désir d'une médiation pour elle-même, dénuée de toute fin. Véhicule qui ne véhicule plus rien, que rien ne subordonne que lui-même, qui se consomme totalement en soi autant qu'il consume avec intensité les forces qui le sous-tendent. Telle une offrande. Le caractère exemplaire, presque " catégorique ", qu'un tel écrit présente est renforcé par la violence, qu'on peut dire désastreuse, qui le porte. Au sein de ce récit qui reproduit et détruit en effet intensément des textes célèbres de H. von Kleist et de F. Dostoïevski, c'est la langue même qui se résout en retournant ses armes contre elle-même, qui se porte en avant et s'expose dans le dessein insensé de perdre définitivement la bataille. Qui s'escrime à défaire, à détruire les fonctions dont les sociétés et les cultures la prétendent porteuses. Défi et carnage.

06/2006

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Histoire de France

Les chrétiens contre la guerre d'Algérie

André Mandouze et Robert Barrat, Louis Massignon et Henri Marrou, Anne-Marie Chaulet, Francine Rapiné et Elia Perroy, les abbés Boudouresques et Robert Davezies, Scotto et Berenguer : qui se souvient du rôle de ces catholiques, et de tant d'autres militants plus obscurs, contre la guerre d'Algérie, contre la colonisation et la torture ? La prise de conscience de certains fut très précoce : des textes publiés dès novembre 1954 en témoignent. D'autres élevèrent la voix contre la torture au moment où la gauche française, avec le gouvernement du socialiste Guy Mollet, donnait les pouvoirs spéciaux à l'armée pour conduire la guerre en Algérie, par tous les moyens. Les témoignages des jeunes militants d'Action catholique, des séminaristes et des jeunes prêtres, "appelés" ou "rappelés" en Algérie, sur les exactions devenues systématiques contre la population musulmane autant que les combattants du FLN, suscita une protestation morale et un malaise dans l'opinion française dont on ne saurait sous-estimer les conséquences à moyen terme. Il fallait en finir avec cette guerre. Certains, laïcs et prêtres, s'engagèrent même plus loin, en France comme en Algérie, en faveur des musulmans pourchassés par la police. Qu'on ne s'illusionne pas : la grande masse des catholiques fut divisée comme le reste de l'opinion et, hors les grandes voix du cardinal Liénart, Prélat de la Mission de France, et de Mgr Duval, à Alger, les autres évêques, divisés eux aussi, ne firent guère preuve de courage pour donner des consignes claires à leurs fidèles. Cet ouvrage n'est pas une histoire des chrétiens dans la guerre d'Algérie. On a voulu faire entendre la voix de ceux qui s'engagèrent, en donnant à lire des textes aujourd'hui peu accessibles, et même quelques inédits.

06/2012

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Religion

La vertu des païens

Le présent volume part d'une question simple : comment le christianisme occidental, à partir du XVIème siècle, parvient-il à incorporer dans son histoire et dans son destin la découverte des peuples non-chrétiens ou la volonté de convertir à la Révélation des peuples qu'ils avaient conçu jusqu'ici aux limites d'un monde chrétien central dans la vie du monde ? Cette question ne concerne pas seulement l'aventure des missions de Chine, mais la Chine porte à ses sommets l'angoisse théologique et anthropologique d'une autre civilisation, seule comparable aux grandes civilisations antiques, et qui, pour cette raison, sollicitera un prodigieux transfert de la relation des juifs et des chrétiens dans celle des confucéens et des catholiques. Ce moment crucial de l'époque moderne redécouvre d'autres grandes scansions de l'histoire de l'Occident, non pas seulement dans le rapport entre judaïsme et christianisme, mais dans ce que l'on peut appeler l'invention chrétienne du "paganisme" comme religion des autres mais aussi comme religion du passé. Sommes-nous aujourd'hui aussi loin de tout cela qu'on pourrait le penser ? Qu'en est-il du statut des autres religions dans une période de grand reflux de l'oecuménisme religieux ? La reconnaissance de la "vertu des païens" , reconnaissance ambiguë, proche d'une tolérance, toujours ambiguë elle aussi, est pour nous aujourd'hui un miroir tendu, dans l'épaisseur du temps, au malaise de notre civilisation post-chrétienne. Le volume propose, à partir de ce moment essentiel, un retour en arrière dans le temps - l'antiquité, le moyen âge - et un saut vers le futur, notre présent, et entend confronter les débats historiques les plus complexes, éclairés par les meilleurs spécialistes, avec une réalité contemporaine dans laquelle, comme nous le savons parfois trop bien, l' "Autre" hante encore l'identité incertaine des sociétés et des peuples.

01/2019

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Shonen/garçon

Les mémoires de Vanitas Tome 1

Fin du xixe siècle. Paris est en plein émoi à la suite d'attaques répétées de vampires. Pourtant, la règle d'or de leur communauté est de ne pas s'en prendre aux humains ! Un mal mystérieux semble ronger ces créatures immortelles... C'est en cette période troublée que Noé arrive dans la capitale. Il suit la trace du grimoire de Vanitas, artefact légendaire craint de tous les vampires. On dit qu'il permet à son détenteur d'interférer avec ce qu'il y a de plus sacré pour eux : le nom véritable, symbole même de leur vie. Le modifier peut les rendre fous, voire les anéantir... A bord de l'énorme vaisseau flottant sur lequel il a embarqué, Noé fait la connaissance d'Amélia. Alors qu'il l'aide à se remettre d'un malaise, tout s'emballe : elle perd la tête et révèle sa nature de vampire devant les passagers ! C'est alors qu'entre en scène un mystérieux assaillant, se présentant comme... Vanitas ! Devant un Noé bouche bée, il dégaine le fameux grimoire et apaise l'accès de folie de la jeune femme. L'artefact ne serait donc pas qu'une arme mortelle ? Vanitas, héritier du nom et du pouvoir du créateur du livre, a une mission : sauver les vampires de la malédiction qui pèse sur eux ! Après Pandora Hearts, Jun Mochizuki crée un nouvel univers palpitant, entre steampunk et fantasy ! Le talent du jeune auteur pour camper des personnages mystérieux, ambivalents et à la psychologie complexe ne se dément pas. D'un trait toujours aussi soigné et élégant, elle nous entraîne à travers un Paris peuplé de créatures de légende, dans une enquête aux frontières du monde des humains et des vampires !

07/2017

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Actualité politique France

Surf

Journal de crises au coeur du pouvoir. " En cette nuit du 14 mars 2020, veille du confinement général, dans la salle Jean-Dausset du ministère, les fortes personnalités et les gros caractères qui se font face n'ont pas tous basculé, pas encore. Si chacun a compris qu'il est vain de livrer une bataille dont l'issue vient d'être rendue publique par le chef du gouvernement, je perçois le malaise, voire la colère monter chez certains. Au cours d'une pause, je m'approche de l'un d'eux, que je connais bien, qui travaille sous ma direction. Je le sens particulièrement tendu, effaré. Lui ne comprend pas. La seule bascule qu'il pressent est celle de notre pays dans le chaos. "Mais enfin, c'est du délire, ce qui se passe, vous devenez tous dingues et toi, tu en rajoutes, tu les pousses au crime ! Vous vous rendez compte de ce que vous êtes en train de faire ? me dit-il. - ; Nous n'avons pas le choix. J'ai vu ce qui se passe en Italie, je vois ce qui monte de nos hôpitaux. Nous n'avons pas le choix. ' " Des Conseils de défense et de sécurité nationale aux rencontres avec les familles des victimes, du personnage Didier Raoult à la campagne de vaccination, des antivax aux centaines d'heures de débat parlementaire, Olivier Véran témoigne, avec réalisme et humilité, de ses victoires et de ses doutes, de ses fiertés et de ses remises en question. Son récit révèle en détail le quotidien d'un ministre de la Santé devenu porte-parole du gouvernement et de ses équipes au coeur de la gestion des crises, dans l'ombre des fureurs médiatiques et loin des procès d'intention. Il témoigne par-dessus tout des combats d'une vie, conjugués à ceux de tout un pays.

09/2022

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Pédagogie

La famille est l'avenir de l'école

Ce livre voudrait rassurer les parents qui ne savent plus comment s'en sortir pour éduquer les enfants, et leur montrer qu'ils ne sont, de loin, pas les seuls responsables de la crise que traverse l'école. Les choix de société récents, ainsi que ceux opérés au sein de l'école, pèsent lourdement sur la situation de malaise actuelle. La modernité a piétiné la tradition, en faisant table rase du passé. Le moule unique piétine les différences naturelles et invente la culture commune. Les idéologies ont remplacé les praticiens et tordu le cou au bon sens. Dans le même temps, l'enfant accédait au statut d'enfant roi. Il sait désormais qu'il a des droits. A tel point qu'il n'a plus conscience de ses devoirs. On a d'ailleurs oublié de les lui rappeler. A force d'avoir droit, d'être associé aux décisions, d'être poussé à prendre la parole très souvent, il a de plus en plus de mal à obéir. Nous lui avons volé son enfance, car nous le considérons de plus en plus tôt comme un adulte. Cette mentalité favorise son sentiment de toute puissance, d'irresponsabilité, voire d'impunité. Nous devons absolument changer de cap. Il est urgent de réhabiliter l'autorité, ainsi que la figure du père. Les enfants doivent s'exercer à remplir leurs devoirs. Il faut les leur enseigner. L'enfant doit être accompagné sur la voie de la responsabilité. Parents, nous sommes les premiers responsables de notre enfant. Cette tâche est essentielle et ne s'improvise pas. Plus nous remplirons notre rôle de gérants et moins l'école aura tendance à l'usurper, et plus l'école ira bien.

12/2000

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Histoire internationale

Madagascar, le coup d'Etat de mars 2009

Le 17 mars 2009, une partie de l'armée s'empare du palais présidentiel situé dans la capitale de Madagascar et renverse le Président Marc Ravalomanana, élu par deux fois. Cet ouvrage, composé de onze contributions d'auteurs aux parcours variés, traite de divers aspects de ce coup d'État. Organisée par un ancien Disc Jockey, le jeune Andry Rajoelina, nouvellement élu maire de la capitale, et soutenue par une partie du monde des affaires et de l'armée, cette prise du pouvoir soulève questions et controverses, expression d'un malaise social et politique profond. Alors que les mouvements de démocratisation sont en développement dans de nombreuses parties du monde, Madagascar semble, depuis, régresser et glisser progressivement vers un climat de conflits qui divise en profondeur l'ensemble de la société et met à mal les institutions. A travers plusieurs textes, cet ouvrage décrit le déroulement et les mécanismes de cette alternance extraconstitutionnelle, pour lancer des pistes de débats et de recherches sur les changements politiques à Madagascar et leur environnement, ainsi que sur la nature de la démocratie. Pour ce faire, des auteurs abordent la politisation de l'armée et la question de son rapport à la société civile, l'installation d'un État de non-droit et les conditions du retour à une normalité constitutionnelle, le pillage des ressources naturelles par une minorité liée à des réseaux internationaux et leur indispensable contrôle par les locaux, l'importance démographique grandissante de la jeunesse et le nécessaire réexamen des valeurs fondamentales de la société, les jeux des puissances dans cette partie du monde, et enfin l'obligation de l'instauration de mécanismes d'apaisement social, de discussions et de médiations.

02/2012

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Littérature française

Virus. Fuite à Pattaya

"A l'intérieur, l'atmosphère était démente. La musique – uniquement des chansons thaïes très cadencées -, diffusées par d'immenses haut-parleurs, était si forte que les verres posés sur les tables de bois en tremblaient. Et, en liesse, la foule des consommateurs en redemandait. Des jeunes Thaïs, des trois sexes, se démenaient tels des possédés devant la scène illuminée comme en plein jour. Derrière une fumée bleue factice, les musiciens s'en donnaient à coeur joie et nombre d'admirateurs, déjà ivres, tentaient d'escalader l'estrade pour s'approcher de leurs idoles d'un soir. Ils étaient aussitôt refoulés par des agents de sécurité en noir, habitués à en découdre." Nicholas, traducteur à Montréal, traverse une crise qui menace son couple et mine sa vie. A l'insu de Luo, son épouse, il rejoint son frère, Olivier, retraité à Pattaya. Là, alors qu'il s'interroge sur son avenir et que Luo cherche à localiser son point de chute, Nicolas découvre la Thaïlande, ses parfums ses moeurs, ses habitants. Sa rencontre avec Nuttawan lui donne l'envie de prolonger son séjour au pays des mille sourires et, peut-être même, d'y refaire sa vie. Fort de sa propre expérience, un divorce désastreux ainsi qu'un terrible secret, Olivier cherche à l'en dissuader. Lorsque le projet de Nicolas se précise, un profond malaise s'installe entre les deux frères. Convaincu que Nicolas est sur le point de commettre une irréparable erreur, Olivier décide de prendre les choses en main, avec l'aide de Dao, le kathoey qui partage sa vie. C'est toutefois compter sans le corona virus, qui gagne du terrain en Thaïlande, et qui s'invite dans l'histoire.

02/2023

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Religion

La sexualité, don de Dieu. Une invitation au dialogue entre les jeunes, leurs aînés et l'Eglise

Cet ouvrage s'appuie sur le témoignage de couples chrétiens qui ont senti, à travers leur union conjugale, même si pour certains cela est resté exceptionnel, s'être approché de Dieu. Impression fugace parfois, mais bien réelle, qui les invite à approfondir le message évangélique, pour comprendre tout le sens de ce qu'ils vivent. Et là, – surprise !, miracle peut-être ! – l'enseignement de Jésus fait bien apparaître, à leurs yeux, que le Créateur a conçu la sexualité humaine pour en faire aussi un chemin vers Lui. Il leur faut en témoigner, à notre époque de laxisme ambiant, où la sexualité est vécue trop souvent dans l'insignifiance, avec pour conséquences le papillonnage, le refus du mariage, les divorces fréquents. En témoigner, en particulier devant les jeunes qui ne perçoivent, dans le langage de l'Église, que des interdits qu'ils rejettent, ce qui est un facteur certain de déchristianisation. Une première partie rappelle l'enseignement de Jésus, qui donne toute sa signification au mariage comme sacrement. Elle analyse ensuite les dérives et contresens intervenus dans l'histoire qui ont conduit au malaise actuel, et les ouvertures progressives du Concile Vatican II et des derniers papes, ouvertures que les époux proposent encore d'approfondir. Après avoir situé ainsi la sexualité au niveau du « merveilleux » appelé à être le sien, une seconde partie, pose un regard différent, plus humain, plus près des préoccupations d'accueil des jeunes, plus attentif, surtout, à l'amour et à la miséricorde de Dieu, sur les sujets qui font débat, comme la contraception, les divorcés, l'homosexualité, le mariage des prêtres. Dans l'axe de la large concertation engagée par le pape François avec le synode sur la famille, ce livre a vocation à recentrer le dialogue entre les jeunes, leurs parents et l'Église.

09/2015

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Cancer

Rencontre inopinée avec un cancer colorectal

Je coulais des jours heureux de retraité très actif, après une carrière professionnelle passionnante, quand la nouvelle est tombée brutalement : le test de dépistage hémoccult que je réalisais régulièrement était positif pour la première fois. Des examens plus approfondis confirmèrent la présence d'un adénocarcinome du colon droit, en d'autres termes d'un cancer. Je vivais alors dans l'insouciance d'une santé qui jusque-là avait été sans évènements marquants et je pensais être épargné du fait d'un mode de vie sain. Une colère refoulée mêlée d'un sentiment confus de profonde injustice s'empara de moi dès l'annonce. Je me retranchais ensuite dans le déni, dans l'impossibilité de nommer ce mal, avec l'espoir qu'une erreur viendrait contrarier cette triste réalité. Je compris vite que le projet de vie que j'avais bâti pour les années à venir s'écroulait et que ma colère, bien que légitime était contreproductive. Il me fallait mettre des mots sur ce malaise lourd à porter pour s'en décharger. Ce livre est né, livre de combat, celui d'un face à face avec le cancer. Je décidais d'être acteur dans le traitement de la maladie afin de l'apprivoiser pour "mieux l'extraire de mon corps", aidé par ma famille et par la communauté de soignants avec laquelle je développais une relation de proximité et de grande confiance. C'est ce parcours médical et personnel que ce livre raconte méthodiquement, sans tabou sur mes états d'âme et dans l'intimité de mes angoisses et de mes doutes, comme un témoignage à partager avec d'autres patients atteints de cancer. Avec l'espoir que mon expérience pourra les aider à trouver "leurs mots", ouvrir des pistes pour vaincre leur désarroi et surmonter leurs peurs.

03/2024

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Muséologie

L'effet musée. Objets, pratiques et cultures

L'effet des musées est généralement envisagé quant à leur rôle dans le développement culturel, l'identité urbaine ou l'économie touristique. On l'entend ici, au contraire, de l'intérieur : dans son efficacité à l'endroit de ses fonds, de leurs dispositions, et de leurs leçons ou influences. Résolument pluridisciplinaire, cette enquête collective réunit jeunes chercheurs et universitaires confirmés, et s'attache à couvrir une grande diversité des collections - beaux-arts, sciences, ethnologie, société, histoire... de la fin du XIXe siècle à aujourd'hui. Il s'agit de décrire d'abord le travail des établissements sur leurs objets, non seulement dans le choix de les collecter ou de les collectionner, mais dans leur traitement : en les nommant, en les classant, en les cataloguant, en les restaurant ou en les réparant, voire en les méconnaissant, sciemment ou non. Ces processus d'identification et de sélection, déterminants pour la vie sociale des collections, donnent souvent lieu à des jugements en termes de renaissance ou de mise à mort, de célébration ou d'oubli. Les gestes d'exposition analysés ensuite revêtent des physionomies très différentes, des démonstrations visuelles aux expériences immersives, mais tous manifestent l'omnipotence de l'institution sur ses espaces de déambulation ou d'étude, de la profession de foi didactique ou normative aux préoccupations exclusives de succès. Enfin l'effet musée s'opère sur ses publics, entre fascination, émerveillement, respect, jouissance mais aussi malaise, dédain voire colère, ainsi dans le moment postcolonial au sein des "musées des autres" . Ces effets contrastés révèlent les aléas de la légitimité sociale des faiseurs de musées, des appareils étatiques aux initiatives philanthropiques et aux idiosyncrasies de collectionneurs. Ils dessinent plus largement un paysage d'amitiés et d'inimitiés envers l'institution, contribuant à faire naître un consensus plus ou moins large, selon les périodes, autour de ses installations et de leurs valeurs.

06/2022

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Ouvrages généraux et thématiqu

Février 34. L'affrontement

Le spectre des années trente plane sur la France d'aujourd'hui. Des mobilisations de masse récentes comme les gilets jaunes ont ravivé la mémoire de l'émeute sanglante du 6 février 1934, largement assimilée à une tentative de coup de force fasciste des ligues. La réalité fut bien plus complexe. Olivier Dard et Jean Philippet s'appuient sur un dépouillement systématique des sources pour replacer cette journée au coeur d'une séquence de deux ans, de "l'hiver du malaise" de 1932-1933 à l'échec de "l'union nationale" autour de Doumergue à l'automne 1934. Ils racontent au plus près du terrain, entre Paris et la province, l'affaire Stavisky et ses multiples rebondissements, les coulisses et le déroulement de la manifestation meurtrière du 6 février, de même que ses répliques, tout aussi violentes, des 7 et 9 ainsi que du 12, marqué par une grève générale. En examinant les multiples acteurs de ces journées - membres des ligues, communistes, forces de l'ordre ou simples passants -, cette somme propose une lecture renouvelée du 6 février 1934, par-delà les mythes et les récupérations. Professeur d'histoire contemporaine à Sorbonne Université, Olivier Dard est un spécialiste d'histoire politique et tout particulièrement des années trente. Outre une synthèse sur le sujet (Les années trente. Le choix impossible, LGF/Le Livre de poche, 1999) et une étude sur Le rendez-vous manqué des relèves des années 30 (PUF, 2002), il a notamment publié des biographies consacrées à Bertrand de Jouvenel (Perrin, 2008) et à Charles Maurras. Le nationaliste intégral (Dunod/Poche, 2023). Docteur en histoire de Sciences Po, JEAN PHILIPPET est chercheur indépendant après une carrière de conseiller parlementaire dans les deux Chambres. Sa thèse "Le temps des ligues. Pierre Taittinger et les Jeunesses Patriotes" fait autorité sur le sujet.

01/2024

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Histoire de la musique

Biblio pop. Rock et littérature de William Blake à Bret Easton Ellis

La guitare et la plume, ou les noces barbares entre rock et littérature. Deux univers qui, depuis les Saintes écritures et jusqu'à la littérature de genre (Fantastique, Science Fiction, Polar...) se seront toujours côtoyés jusqu'à parfois se percuter, percoler dans une gerbe d'étincelles. Au-delà de Dylan, de Cohen ou de tous ces écrivains-rockers, on voit bien que le monde du rock a toujours puisé dans les livres et a mis au pinacle les grands de la littérature. Kerouac et Dylan, Faulkner et le Band, Alan Sillitoe et Ray Davies, Hubert Selby et Lou Reed, Artaud et Jim Morrison, Rimbaud et Patti Smith, Yeats et Van Morrison ... On pourrait multiplier les exemples d'affinités et de liaisons - parfois dangereuses - entre écrivains et rockers. Plus près de nous, des rockers comme Tom Waits ou Nick Cave perpétuent la tradition unissant les mots et les sons à travers une poésie du malaise et des mélodies crépusculaires. C'est avant tout la notion de lyrisme qui est convoquée ici, exprimant aussi bien la lyre des anciens aèdes que la guitare de nos pop stars. Le lyrisme qui, nous dit Wikipedia, est "une tonalité, un registre artistique qui privilégie l' expression poétique et l'exaltation des sentiments personnels, des passions" . Ce lyrisme inspiré sur lequel souffle le vent de l'épopée et qui n'a rien à voir avec les jérémiades auto-complaisantes et narcissiques que l'on entend trop souvent de nos jours. Reste à espérer que nous aurons, avec cet ouvrage, mérité à la fois du rock et de la littérature pour concilier deux passions qui peuvent paraître lointaines en apparence, mais qui sont finalement très proches, grâce à des écrivains qui swinguent, grâce à des musiciens qui se font poètes.

03/2024

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Littérature anglo-saxonne

La Chute de la maison Usher. Et autres histoires extraordinaires

Double assassinat dans la rue Morgue, La Lettre volée, Le Scarabée d'or... Les plus célèbres contes horrifiques et fantastiques d'Edgar Allan Poe, maître du genre, traduits par Charles Baudelaire, dans une édition collector illustrée qui s'ouvre avec La Chute de la MaisonUsher, nouvelle adaptée en une série Netflix par Mike Flanagan (The Haunting of Hill House). Un classique du fantastique devenu une série Netflix Un homme reçoit une invitation à passer quelques jours dans le domaine de son ami Roderick, la Maison Usher. En arrivant, il ressent un profond malaise et trouve son ami dans un état terrible, rongé par un mal mystérieux qui se manifeste par des sensations " extranaturelles ". Quelques jours plus tard, la soeur de Roderick décède de cet étrange mal et, un soir de tempête, des phénomènes inexplicables et angoissants ponctuent la nuit dans la maison... Grand classique du maître américain de la littérature fantastique, " La Chute de la maison Usher " (1839), ouvre ce recueil qui réunit une sélection des Histoires extraordinaires et Nouvelles Histoires extraordinaires d'Edgar Poe, dont le nom continue d'évoquer l'énigme et le mystère et qui déploient ses thèmes favoris : la déduction comme un des beaux-arts, le romantisme noir, le fantastique scientifique et la figure de la femme fatale. Au sommaire : Double assassinat dans la rue Morgue - La Lettre volée - Le Scarabée d'or - Manuscrit trouvé dans une bouteille - Une descente dans le Maelström - Révélation magnétique - Morella - Ligeia - Metzengerstein - Le Chat noir - L'Homme des foules - Le Coeur révélateur - La Chute de la maison Usher - Le Puits et le Pendule - La Barrique d'Amontillado - Le Masque de la mort rouge - Le Diable dans le beffroi - Petite discussion avec une momie - Ombre - Le Portrait ovale.

05/2023

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Histoire de l'architecture

Enseigner l'architecture aux Beaux-Arts (1863-1968). Entre réformes et traditions

L'histoire de l'enseignement de l'architecture à l'Ecole des beaux-arts au XXe siècle semble connue des historiens de l'architecture et des architectes qui, pour la plupart, ont arpenté les couloirs de cette prestigieuse école. Malgré son évidence et l'ampleur des archives disponibles, ce sujet n'avait jamais été abordé de front sur cette longue période. Certains auteurs s'étaient intéressés au XIXe siècle, durant lequel l'établissement s'était forgé une réputation internationale, d'autres aux bouleversements qu'il a subis en 1968. Mais, entre la réforme mise au point par Viollet-le-Duc en 1863 et la disparition de la section d'architecture, il y avait un vide que cet ouvrage propose de combler. A partir de l'analyse de documents d'archives originaux et d'un corpus jusque-là épars, ce livre fait le choix d'un regard croisé entre histoire réglementaire et pédagogique pour traduire l'évolution et les continuités d'un enseignement, et évaluer les aptitudes de l'institution à questionner ses traditions académiques au fil du temps et à se réformer. Visant à dégager une lecture historique à propos de la "doctrine" de la section d'architecture, à vérifier son soi-disant endormissement et sa capacité à intégrer la modernité, il offre une synthèse, libérée de toute polémique, de l'évolution de la formation des architectes en dégageant des moments de basculement, de crise ou de stabilité provoqués par des phénomènes d'ordre institutionnel, historique ou professionnel. Le récit revient sur l'hégémonie et l'apogée de l'institution au tournant du XXe siècle et met en avant les vicissitudes d'un "système Beaux-Arts" qui, assujetti par l'Académie, étend ensuite ses ramifications au sein d'écoles régionales prises dès leur origine dans la tourmente d'un long conflit entre Paris et la province. Il raconte l'aboutissement d'une double réforme à la croisée des sphères professionnelle et scolaire durant le régime de Vichy et aborde enfin l'amplification de malaises profonds et latents qui caractérisent l'ultime période de la section d'architecture. Du berceau parisien aux antennes provinciales, des débuts glorieux aux difficultés grandissantes, des enjeux pédagogiques à ceux de la profession, du cours de théorie aux concours d'émulation, l'ouvrage propose une lecture inédite de la longue et difficile mue de la section d'architecture à l'Ecole des beaux-arts au XXe siècle.

02/2022

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Littérature française

La Mendigote

Claire, une jeune femme passionnée par son métier d'agent littéraire, entend parler, au cours d'un dîner, de Larry Romney, dont elle a perdu la trace et qui a joué un rôle important dans sa vie. Elle lui écrit ; il l'invite à le retrouver en Allemagne, car tous deux sentent le besoin de faire le point sur le drame qui les a séparés. A travers le dialogue de leurs souvenirs, se reconstruit peu à peu leur histoire. Larry parle de Mary, la jeune Américaine qu'il a aimée. Originaire d'une famille puritaine de Boston, Mary a suivi sur un coup de tête Larry à Paris, où elle représente un éditeur américain. Victime de son instabilité, tantôt elle fuit Larry, tantôt elle le recherche. Parallèlement, Larry vit l'amitié apaisante de Claire qui I'aime sans le lui dire. Jusqu'au jour où les deux jeunes femmes se rencontrent. A son tour, Claire évoque le comportement de Rupert Horn : Allemand, fils de nazi, hanté par les crimes hitlériens, Rupert a rencontré Mary en Hollande dans un musée et la capte à son tour. L'été, les quatre personnages se retrouvent dans le Midi : Mary a découvert que Rupert était marié, Claire a mis fin à la solitude qui la poursuit depuis l'enfance - on l'avait surnommée La Mendigote - en se laissant séduire par Rupert. Larry les rejoint. Après une confrontation difficile, Mary s'engage sur un sentier qui mène au sommet des falaises rouges de l'Esterel, et va s'écraser sur les rochers. Pendant ces cinq jours où Claire et Larry se sont livrés au jeu de la vérité, Larry se rend compte qu'il aime Claire. Se sont-ils tout dit ? Le lecteur le découvrira à la fin de ce livre captivant où l'intrigue, pleine de suspense, est étroitement mêlée à la finesse de l'analyse psychologique et à I'atmosphère poétique.

04/1966