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Littérature française

Histoires déglinguées

" Les enfants du Marquis de Sade et de Coca-Cola font crisser leurs baskets dans les rues de la ville. Ces gosses s'appellent David, Lollilop, Tim ou Frank et même Rocky-Vélo. Victimes innocentes ou anges exterminateurs, ils annoncent la fin d'un monde égotiste tourné vers l'argent - le nôtre - qui n'a que trop duré, et contemplent d'un air rêveur les désordres du siècle. Il n'empêche que la férocité du genre humain fait son chemin. Et même si les cris des agrafés de la vie se font entendre ici et là, la période est bougrement cruelle où l'inanité, de nos efforts gaspillés en pure perte pour ressembler à des héros, rabaisse toujours les plus faibles d'entre nous à la hauteur d'un bonsaï dans une forêt vosgienne. Mais alors, comment se hisser sur le toit du bonheur ? Faut-il s'empiffrer de bonbons ? Forniquer contre argent ? Pisser dans une bouteille ? Ou se faire photographier tous les jours de sa vie devant Constantinople ? Hein ? je vous demande un peu. Souvent, les gens me déchirent le cœur. Comment ne pas aimer cette petite fille qui croit tuer les hommes rien qu'en les regardant ? Qui sont ces Américains qui, à force de vouloir un enfant acceptent de jouer avec un bébé de chiffon ? Pourquoi le petit Henri brûle-t-il tant de posséder " l'eau chaude " ? Qui est le pogo aux yeux rouges ? Et si le trésor n'existait pas ? Voici une cinquantaine de nouvelles réunies pour la première fois dans la poigne d'un seul livre où j'aime pêle-mêle et fraternellement le clampin en bermuda et charentaises tapi derrière ses troènes, le malbruti qui passe ses dimanches à haïr les lundis, l'astrobiais des machines à sous qui couche sous des télescopes braqués sur le vide électronique ou l'enfourné du Toboso qui cherche, métro Palais-Royal, des fibules mérovingiennes sous les colonnes de Buren. Ces types-là, je trouve, mettent de la gaieté en couleur sur la flanelle du temps perdu. " Jean Vautrin.

06/1999

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Humour

Ma vie est mieux que la vôtre

"Sois toi-même" , "reste vrai. e" , et surtout "crois en tes rêves" ... On a tous et toutes lu un jour ce genre de conseil qui, quand ça ne va pas très bien, donne envie de courir tout droit dans une baie vitrée. Car, oui, la vie est un poil plus compliquée qu'un poncif sur le bonheur ou une graine de chia sur du fromage blanc 0 %. J'ai donc décidé d'aborder dans ce livre les vraies questions du quotidien : comment savoir si la personne qui vous court après avec un couteau est un serial killer ? Quel fond de teint choisir pour cacher un bleu de Flash-Ball ? Faut-il se faire pousser une moustache pour demander une augmentation à son boss ? Autant de réponses que vous trouverez dans ce livre et qui vous aideront, je l'espère, à affronter ce monde hostile. Dans cet ouvrage drôle et impertinent qui retrace son parcours et intègre des anecdotes personnelles, des tutos et des conseils pratiques, Alison Wheeler s'amuse à détourner les codes des témoignages lifestyle des célébrités pour en souligner l'absurdité. Comédienne et autrice, Alison Wheeler est une artiste protéiforme qui épice son humour noir d'autodérision, d'un féminisme féroce et d'une joyeuse absurdité. Membre du collectif Studio Bagel, puis humoriste sur France Inter, elle officie désormais sur Quotidien où elle présente deux chroniques hebdomadaires aussi caustiques qu'irrévérencieuses. "Elle est de loin l'humoriste la plus talentueuse du PAF. La preuve, elle dure. A 33 ans, Alison Wheeler est au top. Le moment idéal, donc, pour sortir Ma vie est mieux que la vôtre, un faux guide de coaching hilarant". CAUSETTE "L'anti-guide de la femme idéale" GALA "Humoriste bien trash du Quotidien, Alison Wheeler enfonce le cou dans Ma vie est mieux que la vôtre. Tutos et conseils absurdes, féminisme féroce... Une premier livre délicieusement irrévérencieux". GRAZIA "Ses pastilles d'humour ravageur font mouche chez Yann Barthès. Elle ose même nous donner des conseils bien-être en publiant Ma vie est mieux que la vôtre". PARIS MATCH "Marre des livres bien-être et des tutos pratiques pour améliorer votre quotidien ? Précipitez-vous sur son livre, où elle détourne les codes des témoignages lifestyle pour mieux en souligner l'absurdité". TELE 7 JOURS "Un antiguide savoureux pour répondre aux questions les plus importantes de l'existence, telles que "l'homme qui vous court après avec un couteau est-il un serial killer ? " " FRANCE DIMANCHE

11/2019

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Littérature étrangère

La pulpe

Lorsqu' il met le point final à La Pulpe, à ce qui constitue son ouvre ultime et son chef-d'oeuvre, le dimanche 12 juillet 1970, Jerzy Andrzejewski écrit dans son Journal : «Nul sentiment de soulagement et nulle conscience de clore (ou plutôt d'ouvrir) certain chapitre de ma vie. Jamais je n'ai attaché autant d'espoir à aucun de mes livres ; d'aucun je n'ai été si peu sûr.» Car ce roman, qui échappe délibérément aux formes conventionnelles du roman pour s'évader vers le théâtre, le journal ou le pamphlet, est une ouvre politique autant que morale ou philosophique. Un kaléidoscope d'une rare perfection au travers duquel l'écrivain, en quête de l'absolu en art, cherche aussi une place sans équivoque dans cette société polonaise qu'il qualifie lui-même de totalitaire. Jerzy Andrzejewski a travaillé plus de sept ans à ce livre, de janvier 1963 à juillet 1970. Il lui faudra attendre encore neuf ans pour le voir publier - clandestinement - en Pologne, mais dès le 29 avril 1970 il notait dans son Journal : «Je n'ai plus guère d'illusions. Je pense qu'il s'agit de ma part d'une certaine conquête d'ordre moral si, dans les conditions d'existence qui sont les miennes, je puis et veux écrire comme je le veux et comme je le puis, sans autocensure vigilante et roublarde et sans tenir compte de la censure officielle. Mais je me rends parfaitement compte que ma souveraineté créatrice - pathétiquement parlant - atteint dans la pratique des limites fort différentes de mes aspirations. Je vis dans ce pays depuis ma naissance et je ne veux pas le quitter. Je suis trop attaché au passé comme au jour présent de cette terre, je suis trop vieux aussi et tenu par trop d'obligations familiales pour me résigner d'un cour léger au destin hasardeux d'émigré politique. Je ne voudrais qu'une chose : que La Pulpe puisse paraître au pays. Mais je sais bien que c'est presque impossible. Je vais donc publier ce livre chez un éditeur de l'émigration, il sera traduit, peut-être même étendra-t-il un peu ma renommée, et alors ? Ici, où je me trouve et où je vis, le livre restera inconnu, cent personnes le liront, disons mille, peut-être même davantage, c'est pratiquement sans signification, un silence profond s'abattra sur lui. Que signifie, par conséquent, cette souveraineté qui est la mienne ? Ne pas y penser pour l'instant. Vérifier, corriger, faire des projets, achever.» Jean-Yves Erhel.

02/1989

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Littérature française

Un libraire

L'histoire d'une amitié entre un libraire et l'autrice, construite au fil des lectures. Un destin bouleversant " Raconter Jacques et témoigner de son destin singulier, si beau et si tragique à la fois, ce serait raconter au nom des libraires, pour eux et pour nous tous qui faisons ensemble société, quel libraire, essentiel parmi les essentiels, il demeure à jamais. Jacques Allano était libraire en Bretagne, à Saint-Brieuc. Faute de successeur, il était sorti de sa retraite, prise presque dix ans plus tôt, pour revenir en octobre 2019 à la tête de la librairie dont il était le cofondateur, Le Pain des rêves, et empêcher sa fermeture. Il en a été profondément heureux jusqu'au 16 mars 2020. Confronté à ses fragilités pendant le premier confinement, il s'est suicidé quelques jours après la réouverture de la librairie, le 16 mai 2020. Jacques était de la haute lignée des libraires. Un serviteur avant tout, humble et tenace, à la mémoire encyclopédique, au désordre savant parmi lequel seul un libraire peut se retrouver, et à l'amour inconditionnel des livres. Un homme qui, dans sa soixante-dixième année, avait repris du service dans cette librairie - sa vie, son oeuvre. Et moi qui ne supportais pas l'idée que ce lieu fût déserté et réduit au triste état de dent creuse dans un centre-ville en souffrance, je l'avais accompagné, abandonnant mes rêves d'écriture. Devant les clients et les représentants, Jacques m'appelait sa collaboratrice, faisant sonner clairement chaque syllabe. Pour le taquiner, entre nous, je lui disais patron. Un jour, presque à la fin, en riant, lui qui n'avait pas d'enfant, et moi non plus, il se rendit compte que j'aurais pu être sa fille. J'avais travaillé à ses côtés jusqu'au 15 mai ; soucieuse, j'avais aussi veillé sur lui comme sur un fils. Puis je me suis retrouvée seule. Brutalement seule dans la librairie le samedi 16 mai à 10 heures. Le téléphone. Le silence. Jacques était mort. Dans un premier temps, l'idée de raconter Jacques me parut révoltante à différents égards. Comment écrire sans trahir sa pudeur ? Comment faire avec les trous, les lacunes, les mystères, les contradictions ? Comment faire avec mon chagrin ? Mais un dimanche de novembre, alors que chaque jour depuis sa mort je lui parlais intérieurement, comme au temps du Pain des rêves que nous avions partagé en frère et soeur de livres, je commençai à lui écrire. " Mérédith Le Dez

09/2021

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Impressionnisme

Achille Laugé. Le néo-impressionnisme dans la lumière du Sud

Du 24 juin au 30 octobre 2022, pour la première fois en Suisse, la Fondation de l'Hermitage consacre une grande rétrospective au peintre français Achille Laugé (1861-1944). Artiste rayonnant essentiellement dans la région de Carcassonne, Laugé fascine par son parcours solitaire au sein du mouvement néo- impressionniste. L'exposition, qui réunira près d'une centaine d'oeuvres et couvrira toute la carrière de Laugé, met en lumière l'originalité profonde de ce peintre du quotidien, mû par une sensibilité exceptionnelle. Eclosion du néo-impressionnisme Issu d'une famille paysanne, Laugé abandonne ses études de pharmacie et s'inscrit à l'Ecole des beaux-arts de Toulouse où il se lie avec Antoine Bourdelle, avant de poursuivre son apprentissage à Paris et de partager l'atelier d'Aristide Maillol. Au Salon des Indépendants de 1886, Laugé découvre le tableau manifeste de Georges Seurat, Un dimanche après-midi à l'Ile de la Grande-Jatte, véritable révélation. En 1890, de retour à Carcassonne, Laugé se convertit à la couleur pure divisée. Un artiste d'une rare sensibilité Seul devant l'éblouissante lumière méridionale, Laugé s'approprie, au gré de nombreuses expérimentations, la théorie des couleurs de Seurat et de Signac. Combinant les teintes de manière très personnelle, il réalise de somptueuses natures mortes où les bouquets de coquelicots et de marguerites voisinent avec les fruits mûrs et les branches d'amandiers en fleurs. Achille Laugé exprime cet " art de sensibilité émue " que relève son ami Bourdelle. Géométrie, perspective et lumière Tel Monet devant la cathédrale de Rouen, Laugé travaille sur des séries, représentant inlassablement la route qui mène à Cailhau, le village dans lequel il s'installe en 1895. Dans ces paysages rigoureusement construits, il s'attache à rendre les nuances de la lumière, le passage des saisons dans leurs plus infimes variations. Arpentant les chemins avec la " roulotte-atelier " qu'il a conçue pour travailler sur le motif, l'artiste crée des compositions au style épuré desquelles se dégagent un doux sentiment de tranquillité, un sens de la composition très géométrique et un goût prononcé pour le vide. La technique stricte qui caractérise ses portraits des années 1896 à 1899 va de pair avec la délicatesse qui imprègne l'oeuvre de Laugé. Vers 1905-1910, il assouplit sa touche, tout en continuant à utiliser une palette réduite aux couleurs pures. Les années 1920 et 1930 le voient passer les étés à Collioure, haut-lieu des coloristes du tournant de siècle. Laugé mourra en 1944, sans avoir jamais cessé de travailler, cultivant la singularité de sa palette et la liberté de sa touche résolument vibrante.

06/2022

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BD tout public

L'intégrale Uderzo 1941-1951

En plus de 70 ans de carrière, Uderzo aura tout dessiné, dans tous les styles, tous les registres, avec un génie que lui reconnaissent des dessinateurs aussi variés que Petillon, Moebius, Zep ou Gotlib, et le succès public planétaire de la série Astérix avec son complice Goscinny. A 4 ans, sa maîtresse de maternelle repère son talent pour le dessin. A 7 ans, il découvre sa vocation avec le Journal de Mickey. A 14 ans, il publie son premier dessin, à 18 ans, c'est le premier album de 12 pages Publier l'intégrale d'une œuvre aussi vaste et variée est un défi de taille. Alain Duchêne et Philippe Cauvin, deux spécialistes passionnés, ont parcouru toute l'Europe  pour retrouver, rassembler, restaurer les milliers de dessins, planches originales, journaux, albums, nés du crayon magique d'Uderzo au fil du temps. Ce premier volume, exhaustif, réunit tous les dessins, séries et albums des années 1941 à 1951, en version intégrale : - Ses dessins d'enfance, ses débuts pendant la guerre, sa rencontre avec Calvo, les dessins du service militaire,.. - Les premières séries de presse pour la jeunesse : Flamberge, gentilhomme gascon, Clopinard, le dernier des grognards, vagabond espiègle et son acolyte Grogui, à l'allure déjà « enveloppée », Les aventures de Clodo et son Oie, strip cocasse à la française publié dans un quotidien, Zidore l'homme-macaque, version burlesque de Tarzan,… - Les séries d'aventure dans le magazine OK, de 1946 à 1949 : Arys Buck et son épée magique, Le Prince Rollin, Belloy l'invulnérable, des comics signés Al Uderzo pour faire américain, qui regorgent d'action et d'humour, avec scènes de bagarres, duos de héros contrastés et jolies princesses à délivrer… - En 1950, c'est la série Capitaine Marvel Junior pour le journal Bravo, et Superatomic Z. - les dessins de presse, époustouflants de ligne claire réaliste pour France Dimanche et France Soir de la grande époque, où il illustre les faits divers et le Tour de France. Au fil des dessins s'afffirme très tôt le « style Uderzo », avec le sens du gag visuel, de l'expression gestuelle, une maîtrise époustouflante de styles différents de dessin, du cosmique au western en passant par le réalisme. Le secret de son génie ? Le talent, le travail acharné, l'amour du dessin… et la modestie. « Les institutions dans la BD, ça n'existe pas. Ce sont les lecteurs qui font le succès. C'est aussi simple que ça ! » Albert Uderzo ( introduction à l'Intégrale 1941-1951).

10/2012

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Littérature étrangère

Coup de froid

Des Etats-Unis aux confins ravagés de l'Afrique, Thom Jones nous plonge, avec ces dix nouvelles, dans un monde nerveux fait de désir, de folie et de rage. Une fresque hallucinée à la Bruegel, où des accidentés de la vie (marines, boxeurs...) se confrontent aux maux éternels qui frappent la condition humaine - la guerre et la maladie au premier plan. N'ayant pour seule arme qu'une certaine dose d'ironie... " Disons-le d'emblée, c'est un formidable putain d'écrivain, à déguster à petites doses, reprendre les histoires dès le début, sucer les mots comme des bonbecs. " Philippe Garnier, Libération. " Les auteurs de la trempe de Thom Jones sont rares. L'authentique poésie de son univers fictif est irrésistible. [... ] Un écrivain exceptionnel. " New York Times. "Les nouvelles de Thom Jones dégagent une étrange poésie et restent longtemps en mémoire". Livres Hebdo. "Ce Coup de froid est chaudement recommandé". André Rollin, Le Canard enchaîné. " La nouvelle américaine possède en Thom Jones un talent rare, capable de convertir en mots les malheurs des hommes, de rendre palpable la violence de leur condition et de rire de cette vaste comédie. " Bruno Corty, Le Figaro littéraire. " Une belle écriture tendue, servie par une traduction experte et vivante [... ]. Coup de chapeau au tumulte de vivre. " Liliane Kerjan, La Quinzaine littéraire. " Thom Jones est l'un des meilleurs nouvellistes actuels, excellant à dépeindre les antihéros d'aujourd'hui. " Le Monde des Livres. " Au fil de la lecture, les nouvelles épuisent et laissent un goût amer mais, comme une drogue, on en veut encore. " Camille Perotti, La Libre Belgique. " On reste en état de sidération face à cette écriture de trompe-la-mort. " Marie-Laure Delorme, Le Journal du Dimanche. " Cette écriture a un sacré coup de griffe, doublé d'un sens inné du flingage. " Bruno Juffin, Les Inrockuptibles. " Ces histoires, écrites avec des mots coups de poing, donnent le vertige... " Manon de Staël, Le Spectacle du monde. " Par sa manière magistrale de transcender le reportage, de donner aux détails du quotidien une résonance durable, Márai s'y impose pour ce qu'il est : un maître à tout jamais. " Jacques Decker, Le Soir. " Une prose coup de poing, mais qui frappe juste. " Connaissance des arts. " Une voix décoiffante. [... ] Lire une nouvelle de Jones, c'est ouvrir une porte sur un décor d'apparence normale et peu à peu sentir le sol se dérober sous ses pas. " Le Populaire du Centre. " Tout simplement unique, exceptionnel et incontournable. [... ] Un chef-d'oeuvre. " Edelweiss.

10/2007

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Fonction publique

Le droit du travail dans la fonction publique. Les relations individuelles et collectives

Le droit du travail applicable aux agents de la fonction publique Il n'est pas habituel de parler de "droit du travail" dans la fonction publique, dans la mesure où le statut est prégnant pour expliquer son fonctionnement. Toutefois, il existe des relations collectives et individuelles entre employeurs et agents, et il est donc intéressant de les mettre en exergue et de les rapprocher de celles du secteur privé. Il apparaît de toute évidence un socle juridique commun, et de plus en plus une certaine porosité concernant les droits fondamentaux du travail entre le privé et le public. Néanmoins, la fonction publique reste marquée par des notions très fortes, comme la continuité du service, son adaptabilité et l'égalité devant le service public. L'agent public est donc un "citoyen spécial" soumis, en outre, au principe de neutralité. Organisé sous forme de fiches indépendantes permettant aux lecteurs de s'informer sur ces thématiques, cet ouvrage vise à leur apporter une approche concrète et réglementaire du "droit du travail" propre à la fonction publique. Des QCM à la fin de chaque chapitre et des cas pratiques en fin d'ouvrage permettent d'appréhender la réalité au-delà des textes. L'ouvrage comprendra 4 parties - le temps de travail : la durée légale, le travail de nuit, le travail du dimanche et jours fériés, le temps partiel, le télétravail, les heures supplémentaires, les congés annuels, les astreintes... - le droit disciplinaire : les droits (comme citoyen/professionnel) et les obligations (professionnelles/morales), la distinction entre fonctionnaire et contractuel, la déontologie (dignité, impartialité, probité...), les conflits d'intérêts (cumul d'activités, activités interdites, activités libres...)... - le droit syndical : les conditions d'exercice du droit syndical, la situation des représentants syndicaux, la protection de l'agent exerçant des activités syndicales, les limites à l'exercice du droit syndical, les relations employeurs/syndicats (droit de grève, préavis, absence de service fait, réquisition, la négociation collective)... - le droit à la protection dans l'exercice des fonctions : la santé et la sécurité au travail, le droit à formation pour l'adaptation au poste, le CPF, le droit à l'évolution de rémunération du fonctionnaire et du contractuel (passage du CDD en CDI), le droit à l'entretien professionnel annuel... Au final une présentation complète du droit du travail applicable aux agents publics tant dans leurs relations individuelles et collectives. Points forts - Organisé sous forme de fiches qui peuvent être consultées de façon indépendante, ce livre apporte avant tout au lecteur des éléments concrets sur des sujets qui sont de plus en plus prégnants dans notre société

07/2023

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Histoire de France

Retours de mémoires sur l'Algérie

Les écrits sur l'Algérie privilégient inévitablement les acteurs de premier plan, politiques ou militaires, qui donnent habituellement des repères à l'Histoire ... Absents de cette Histoire ou relégués dans l'anonymat des masses, des Pieds-Noirs ont cru utile de vouloir y faire leur place en survalorisant leurs mérites ou leurs souffrances, ou en rabâchant les moments où ils avaient fait parler d'eux ; par leur exagération, certains n'ont fait que ternir l'image favorable qu'ils prétendaient répandre. Les populations civiles auraient mérité d'être considérées pour ce qu'elles étaient. Il est vrai que nous allions au travail, au marché, à la plage ; il y avait des dimanches, des fêtes, des fiançailles, des mariages, des enterrements bien sûr. On célébrait des anniversaires, les familles se retrouvaient, et surtout, surtout : . . malgré la guerre et les tueries, Pieds-Noirs et Algériens continuaient à vivre côte à côte ; les femmes de ménage allaient au travail, les ouvriers se côtoyaient à l'atelier ou dans les exploitations. Certains jours, l'insouciance du quotidien reprenait son cours, donnant l'impression d'une certaine passivité. En réalité, beaucoup vivaient en silence un bouleversement intérieur. Il n'était pas possible d'être confronté au séisme d'un tel divorce violent, sans conséquence sur la perception que chacun avait de son monde immédiat. Selon les cas, nous en sommes sortis aigris, révoltés, avec des convictions raffermies ou relativisées, ou avec une maturité nouvelle. Ce sont ces transformations que Bernard Zimmermann a voulu faire émerger. Et puisque je me sentais incapable de l'écrire, il m'a proposé que nous procédions par entretiens. Ceux-ci se sont étalés sur un an, et chaque fois dans l'intimité d'un face à face. Il ne s'agissait pas de reconstituer une tranche de vie dans sa chronologie qui n'aurait que peu d'intérêt, mais de se mettre en recherche d'une évolution en remontant s'il le fallait dans ses racines et de façon plus générale de tout ce qui avait pu y contribuer ou la compliquer. Michel Laxenaire

11/2003

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Littérature française

David Foenkinos. Coffret 3 volumes : Le potentiel érotique de ma femme ; Nos séparations ; La délicatesse

Le potentiel érotique de ma femme : Après avoir collectionné, entre autres, les piques apéritif, les badges de campagne électorale, les peintures de bateaux à quai, les pieds de lapin, les cloches en savon, les bruits à cinq heures du matin, les dictons croates, les boules de rampe d'escalier, les premières pages de roman, les étiquettes de melon, les œufs d'oiseaux, les moments avec toi, les cordes de pendu, Hector est tombé amoureux et s'est marié. Alors, il s'est mis à collectionner sa femme ; Nos séparations : Je pense à Iris qui fut importante tout de même, à Émilie aussi, à Céline bien sûr, et puis d'autres prénoms dans d'autres pénombres, mais c'est Alice, toujours Alice qui est là, immuable, avec encore des rires au-dessus de nos têtes, comme si le premier amour était une condamnation à perpétuité. Alice et Fritz s'aiment, et passent leur vie à se séparer. Les raisons : la cyclothymie des mouvements passionnels, les parents et les beaux-parents, le travail et les collègues, les amis d'enfance, deux Polonais comme toujours, les cheveux et les dents, une longue histoire de cravate, la jalousie, et Schopenhauer bien sûr ; La délicatesse : François pensa : si elle commande un déca, je me lève et je m’en vais. C’est la boisson la moins conviviale qui soit. Un thé, ce n’est guère mieux. On sent qu’on va passer des dimanches après-midi à regarder la télévision. Ou pire : chez les beaux-parents. Finalement, il se dit qu’un jus ça serait bien. Oui, un jus, c’est sympathique. C’est convivial et pas trop agressif. On sent la fille douce et équilibrée. Mais quel jus ? Mieux vaut esquiver les grands classiques : évitons la pomme ou l’orange, trop vu. Il faut être un tout petit peu original, sans être toutefois excentrique. La papaye ou la goyave, ça fait peur. Le jus d’abricot, ça serait parfait. Si elle choisit ça, je l’épouse… – Je vais prendre un jus… Un jus d’abricot, je crois, répondit Nathalie. Il la regarda comme si elle était une effraction de la réalité.

05/2012

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Humour

Chroniques de La Montagne 1962-1971

" Je n'ai jamais le temps de dégorger le vingtième de ce que j'accumule, et plus tard, ce sera trop tard. " Pour répondre à cette urgence, Alexandre Vialatte (1901-1971) a créé un genre littéraire qu'il a poussé à la perfection : la chronique. Depuis sa vingt et unième année et jusqu'à sa mort, il en a composé par centaines, pour La Revue rhénane, Le Crapouillot, L'Intransigeant, Le Moniteur, L'Epoque, La Nouvelle Revue française, La Revue hebdomadaire, Marie-Claire, Le Journal de l'Est, Le Petit Dauphinois et, pendant les dix-huit dernières années de sa vie, pour le grand quotidien auvergnat La Montagne. Ce quotidien lui offre toutes les semaines une demi-colonne ou une colonne entière et lui laisse une totale liberté de parler de ce qu'il veut, à l'exception de la politique. Ainsi, tous les dimanches soir, Vialatte porte sa copie à la gare de Lyon, la dépose au wagon postal du train de vingt-trois heures quinze. En dix-huit ans, ce n'est que deux ou trois fois qu'il a manqué son rendez-vous. Et de quoi parle-t-il semaine après semaine ? De tout, de rien. Tantôt il aborde un roman, tantôt une pièce de théâtre ou un recueil de poèmes, parfois il parle d'une rencontre, évoque un film, se gausse d'une vérité première, approfondit un lieu commun, commente un proverbe. La chronique est l'œuvre d'un promeneur, d'un flâneur, d'un curieux d'un philosophe. " Nous sommes allés cherchant des hommes, comme Diogène, pour leur demander des maximes ou des fenêtres sur l'horizon. " C'est un genre essentiellement poétique, qui peut attraper n'importe quel sujet au vol. Même le plus éphémère se trouvera, par la grâce du style, chargé de sens. " Une chronique, il faudrait la faire pousser comme une herbe dans les fentes d'un mur, dans les pierres de l'emploi du temps. " Vialatte, à sa manière, nous restitue le temps perdu. Il appartient à la famille des Saint-Simon et des Proust.

10/2000

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Littérature française

Oeuvres complètes. Tome 15, Cahiers de Rodez (Février-Avril 1945)

Antonin Artaud, les deux premières années de son séjour à Rodez, en dehors des lettres qu'il adresse à ses amis, n'écrit que fort peu, et les testes de cette période, s'ils font montre d'une extraordinaire virtuosité langagière, tel l'Arve et l'Aume, répondent presque toujours à une sollicitation extérieure ou à une demande formulée par le médecin-chef de l'hôpital psychiatrique. C'est au mois de février 1945 seulement qu'il se met à travailler de façon régulière dans de petits cahiers d'écolier qu'il noircit d'une écriture serrée. Les premiers textes cherchent le lecteur potentiel. Ils sont titrés et leur facture est traditionnelle. Ils présentent un commencement et s'acheminent vers une fin, mais très vite Antonin Artaud abandonne ce type de composition et se met à écrire ce qu'il dit être " des notes psychologiques personnelles qui tournent autour de quelques remarques que j'ai faites sur les fonds de l'inconscient humain, ses refoulements et ses secrets ignorés même du moi habituel ". Il écrit alors avant tout pour lui-même, pour obéir à une nécessité, une urgence intérieure pressante qui l'amène à se livrer à une immense méditation où tout se rebrasse : l'être, la mort, l'origine, la filiation, la virginité, la sexualité, où va se consommer, par la mise en cause tant de la métaphysique que de toute religion, sa rupture avec le passé. Sans ces notes qui sont comme la genèse de tous les textes flamboyants qui jailliront après sa sortie de rodez, un maillon nous ferait défaut. C'est leur lecture et leur étude qui nous donneront peut-être un jour de comprendre comment s'est effectué l'incroyable voyage qui a permis le Retour d'Artaud, le Mômo. Ces notes, les destinait-il à la publication ? La question demeure sans réponse. Ce qui est sûr c'est qu'il a apporté ses cahiers de Rodez à Paris, ne les a pas détruits et s'est même, quelques mois avant sa mort, préoccupé de leur conservation. Dans le tome XV, on trouvera les cahiers de février, mars et avril 1945, dans le tome XVI, ceux de mai et juin. Antonin Artaud indique lui-même qu'il a " jeté la communion dieu et son christ par les fenêtres " le dimanche de Pâques 1945, c'est-à-dire au début d'avril. Ainsi, les textes du tome XV appartiennent en majorité à ce que l'on pourrait appeler la période chrétienne d'Antonin Artaud. Mais est-ce si simple ? son catholicisme est quelque peu hérétique, sa conception de la religion l'apparenterait plutôt aux gnostiques qu'il avait autrefois lus avec attention. Dans le tome XVI, les signes de rejet se multiplient, les valeurs basculent, un renversement s'opère, le mythe peut s'installer.

05/1981

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Sports

Quand le Bayern Munich de Franz Beckenbauer et de Gerd Muller dominait l'Europe et le monde. 1972-1976

Avec des footballeurs d'exception comme Franz Beckenbauer, Gerd Muller, Sepp Maier, Uli Hoeness, Paul Breitner, Franz Roth, Hans-Georg Schwarzenbeck, le Bayern Munich domina le football européen au milieu des années 1970 en remportant 3 coupes d'Europe des clubs champions consécutivement en 1974, 1975 et 1976. 6 joueurs de la formation bavaroise constituèrent également l'ossature de la RFA championne d'Europe des nations en 1972 et championne du monde en 1974. Cependant dans la mémoire collective du football européen et français les succès bavarois ne furent pas reconnus à leur juste valeur. Accusée tantôt d'être une équipe chanceuse, défensive, réaliste comme les formations italiennes, uruguayennes et argentines, le Bayern Munich et l'Allemagne de l'Ouest avec son ossature bavaroise commirent le crime de lèse-majesté pour les "idéalistes" et les "romantiques" du football de battre les "magnifiques" Pays-Bas de Johan Cruyff en finale de la coupe du monde le dimanche 7 juillet 1974, et pour les Français de battre l'AS Saint-Etienne en finale de la coupe d'Europe des clubs champions le 12 mai 1976. Le Bayern Munich, une sorte de Wehrmacht à visage humain, aurait imposé son hégémonie en Europe et dans le monde en bâtissant uniquement ses victoires sur les traditionnelles vertus du football allemand : efficacité, puissance physique, qualités mentales. Le Bayern Munich et la RFA auraient par conséquent été efficaces mais sans toutefois être capables de séduire les amateurs du beau jeu. Dans son huitième ouvrage Antoine Camacho remet en cause cette vision caricaturale marquée encore par les traumatismes de la Seconde Guerre mondiale, les victoires du Bayern Munich et de la RFA ayant eu lieu trente ans après ce conflit terriblement meurtrier. Si les victoires bavaroises et allemandes reposèrent en effet sur les vertus traditionnelles du football allemand, efficacité, puissance physique, qualités mentales, refus de la défaite jusqu'à la dernière seconde de la rencontre, elles reposèrent également sur un football portée sur l'attaque incarnée par le meilleur attaquant de l'histoire du football, Gerd Muller, ainsi que des qualités techniques et une intelligence tactique incarnée par le meilleur football allemand de l'histoire, Franz Beckenbauer. Le Bayern Munich de Franz Beckenbauer et de Gerd Muller fut la synthèse réussie de l'Internazionale d'Helenio Herrera et du tout à l'attaque de Moenchengladbach. En équipe nationale la RFA avec l'ossature bavaroise disputa entre 1970 et 1976 des matchs beaucoup plus spectaculaires que les Pays-Bas de Johan Cruyff (qui brilla surtout face à des équipes sud-américaines au creux de la vague dans les années 1970), le RFA-Angleterre et le RFA-Italie lors de la coupe du monde 1970 au Mexique, Angleterre-RFA et RFA-URSS au cours du Championnat d'Europe 1972, RFA-Suède la meilleure rencontre de la coupe du monde 1974, Yougoslavie-RFA et Tchécoslovaquie-RFA au cours du championnat d'Europe 1976.

11/2018

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Policiers

Terminus Belz

Il s'appelle Marko Voronine. Il est en danger. La mafia le poursuit. Il croit trouver refuge sur Belz, une petite île bretonne au large de Lorient coupée de tout sauf du vent. Mais quand le jeune Ukrainien débarque du ferry, l'accueil est plutôt rude. Le métier du grand large en a pris un coup, l'embauche est rare sur les chalutiers et les marins rechignent à céder la place à un étranger. Et puis de curieuses histoires agitent en secret ce port de carte postale que les locaux appellent « l'île des fous ». Les hommes d'ici redoutent par-dessus tout les signes de l'Ankou, l'ange de la mort, et pour Marko, les vieilles légendes peuvent se montrer aussi redoutablesque les flingues de quelques tueurs roumains. Tricotant avec brio un huis clos inquiétant et une course-poursuite haletante, Emmanuel Grand mène son thriller d'est en ouest à un train d'enfer. Paroles de libraires« Quand un clandestin ukrainien tentant d'échapper à la mafia roumaine débarque sur une petite île bretonne coupée du monde, le vent peut bien continuer de rugir et le marin craindre l'Ankou, le lecteur, lui, retient son souffle ! » Coiffard, Nantes« Très iodé et furieusement rythmé. » Le Jardin des lettres, Craponne« Le maître du polar breton est né. » Mots en marge, La Garenne-Colombes« Un roman policier-fantastique et aussi très humain. » Le Passage, Alençon« Un roman noir fascinant où mafia roumaine et légendes bretonnes se télescopent avec brio. Formidablement mené et original, à ne pas manquer ! » Les mots et les choses, Boulogne-Billancourt« Un roman palpitant à l'intrigue rythmée par les vents marins. » Le Failler, Rennes« Fouetté par les vents bretons, confronté à des marins bourrus, on ne peut pas lâcher ce polar à l'intrigue mâtinée de légendes. Embarquez pour Belz ! » Vivement dimanche, Lyon« Des plus sombres légendes bretonnes au meilleur du thriller contemporain, Terminus Belz est le trait d'union improbable mais pourtant réussi entre Anatole Le Braz et DOA ! » L'Odyssée, Saint-Malo« Un polar parfaitement maîtrisé, mélange vif et détonant de mafia et de légendes bretonnes, d'histoire d'amour et de pêcheurs dans la tourmente : un régal. » Le Divan, Paris« Une efficacité redoutable pour installer une ambiance noire, trouble, contemporaine. » Espace culturel Leclerc, Bretagne« Emmanuel Grand a très bien su mélanger l'action, l'imaginaire, le suspense et la beauté des îles bretonnes. » Gibert Jeune, Paris« Quand les légendes s'invitent au bal des tueurs, c'est toute l'île qui danse une gigue mortelle. Un roman qui vous harponne ! » Saint-Christophe, Lesneven« Un premier roman absolument remarquable à ne surtout pas manquer. » Cultura, Plaisir« Les personnages sont très bien brossés (notamment le libraire alcoolique !) et l'intrigue est très prenante. » Le Forum du livre, Rennes« Un polar aussi vivifiant qu'une tempête bretonne ! » La Manouvre, Paris

01/2014

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Immigration

Mots et merveilles. apres la route

Livre témoignage, ce roman graphique raconte un vécu familial suite à l’arrivée d’un jeune homme afghan. ll est à lui seul un parcourt d’« histoires de vie d’ici qui réunissent des histoires de vie d’ailleurs. Chacun prend soin de l’autre et réciproquement. Chacun prend confiance et donne confiance. Parfois, néanmoins, la rencontre ne se fait pas. »

« Depuis ce samedi de février 2017, j’ai acquis un nouveau statut : marraine d’un jeune homme afghan mineur que je ne connais pas. Ce jour-là, je ne sais même pas où se trouve l’Afghanistan sur une carte du monde. Je parade néanmoins lors de cette matinée d’information : la raison de cette fierté est collée sur le haut de ma poitrine, à l’opposé du coeur et se matérialise sous la forme d’un rectangle blanc, sur lequel est écrit « Mostafa». C’est ce prénom-là qui nous est attribué. »

La suite de ce livre parle de fous rires, d’incompréhensions, de découvertes et de la capacité de la famille de Valérie Despont à situer aujourd’hui l’Afghanistan sur une carte. Mais aussi de sa rencontre avec un grand nombre d’autres jeunes gens au féminin et au masculin qui rêvent de pouvoir dire un jour : « Ici c’est aussi chez moi ».

Les illustrations oniriques en collage de l’artiste Myriam Schussler renforcent cette idée de voyage sinueux entre ici e là-bas et les questionnements sur la route de ces jeunes migrants.

Graphisme et mise en page sont assurés par Pierre Neumann. Un spectacle-concert mis en scène par Daniel Carel (Cie de l’Autre) est en cours création autour de ce texte avec des comédien·ne·s professionnel·lle·s. Deux concerts de musique réalisés par ces jeunes étrangers installés en Suisse romande seront proposés de manière à recréer un peu de leur univers au-delà de leur simple présence ici en Suisse.

Après une enfance à la campagne entre terrain de football, dimanche à l’église et vacances en Italie, en Espagne et en Suisse allemande, Valérie Despont démarre une formation artistique à Genève à l’École supérieure d’arts visuels et arts décoratifs où elle se spécialise en gravure. Elle anime un atelier de gravure « Taille et Morsure » durant cinq ans et travaille dans le milieu du spectacle à la billetterie, au bar, aux vestiaires ou aux décors au sein du Théâtre de Vidy et Boulimie à Lausanne. Elle ouvre la galerie « des ponts sur l’eau » spécialisée en bijoux contemporains, puis la galerie « Vice-versa » à Lausanne. En 2017, elle rencontre le monde de la migration.

Artiste originaire des Alpes, Myriam Schussler suit des études de bande dessinée et d’image imprimée à l’Académie Royale des Beaux Arts de Bruxelles, puis elle installe son atelier dans un camping-car (la Typomobile) qui lui permet d’aller à la rencontre de différents publics et événements à travers l’Europe. Très active dans la microédition et la publication de fanzines, strips et autre supports expérimentaux, Myriam Schussler est une artiste pluridisciplinaire à la fois dessinatrice, graveuse et céramiste.

Dossier - Nouvelles têtes : les éditeurs suisses jeunesse et BD la jouent collectif

09/2021

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Littérature française

Les départs exemplaires

Ce recueil de nouvelles assassines de Gabrielle Wittkop nous présente, à travers siècles et continents, cinq récits baroques qui sont autant de « départs exemplaires ». Au coeur d’un burg romantique allemand, perchée sur une tour en ruine et livrée aux corbeaux, une jeune femme de bonne famille agonise, devenue l’objet d’un fait divers absurde et lugubre. Un dimanche d’octobre dans une ruelle de Baltimore, un écrivain aux yeux noirs succombe, ivre mort, après avoir perdu sa valise. Dans un New York contemporain, la vie de Seymour M Kenneth ressemble à une lente descente aux enfers ; il s’éteint en vagabond dans les entrailles de la ville. C’est dans un fossé moite de la jungle malaise que s’achève mystérieusement celle de Mr T, esthète et espion, emportant avec lui ses derniers secrets. Enfin, dans l’atmosphère sadienne du XVIIIe siècle français, Claude et Hippolyte, les deux jumeaux hermaphrodites mis au monde par la comtesse de Saint-Effroy, sont assassinés. La mort est au coeur des cinq nouvelles – dont deux inédites : « Les Derniers Secrets de Mr T. » et « Claude et Hippolyte » – qui composent cette réédition augmentée des Départs exemplaires. Elle est organique, marque les corps, s’imprime dans les chairs des femmes élégantes, des monstres androgynes et des dandys rongés par l’alcool ; elle est destin ou hasard malchanceux, meurtre ou énigme, guidant vies et intrigues de ces fictions taillées sur mesure ; elle se lit dans les signes et augures quasi fétichisés – papillons ou corbeaux, perles de grenat, bottines vernies – et engendre le charme vénéneux de l’esthétique de Wittkop, son ton macabre et raffiné, de nos jours inégalé. Au fil d’une prose ornée et mordante, précise et précieuse, dont la tonalité varie en fonction des époques et des décors abordés, la mort fait aussi mystère. Elle fait pencher successivement ces textes « caractérisés par la découverte et le malentendu », vers le fantastique ou l’enquête – c’est bien la silhouette d’Edgar Poe qui se faufile dans « Les Nuits de Baltimore » et celle d’un agent de la CIA en Asie derrière ce curieux Mr T. – ou vers le conte légendaire comme cette femme, cheveux au vent, criant au sommet d’une tour allemande qui rappelle des esquisses de Goya ou de Hugo. Le recueil, d’une forte unité thématique, semble donc décrire, par l’exemplarité des destins et la variation des décors, la permanence d’anciens mythes monstrueux et dérangeants. Ultime force de ce livre, la narratrice (ou l’auteur) mène voluptueusement les drames et personnages à leur sort tragique, irréversible. Mais si le sort s’acharne avec cruauté, non sans humour et un certain goût du supplice, ces victimes expiatoires sont aussi l’occasion de questionner la nature du lien entre vie, trépas et beauté qu’avaient proclamée le romantisme noir ainsi que les esthétiques du XIXe siècle dandy. Ces références constituent alors le fondement spectral de l’art de Gabrielle Wittkop, qui les met à distance pour s’imposer comme une « Peintre de la mort » résolument moderne.

09/2012

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Essais

Incertitudes en psychanalyse

Comme toujours dès qu'on décentre durablement l'humain de son apparente et naïve quiétude, dès qu'on sème le doute sur ses souvenirs et l'origine de ses passions, on le rend malade. Malade de la peste. Le dimanche 27 aout 1909, sur le pont du George Washington qui l'amenait à New-York, contemplant la découpe des gratte-ciels de Manhattan, Freud ne s'y était pas trompé. "Ils ne savent pas que nous leur apportons la peste... " avait-il confié pensivement à Ferenczi et Jung. La psychanalyse comme peste des certitudes. Vérité impossible à formuler en Europe ? Ironie d'un viennois ciblant la naïveté américaine ? En tout cas, la mesure de cette "peste" et la qualification de ses symptômes ne sont pas plus aisés aujourd'hui qu'en 1909. C'est pourtant cela que vise ce recueil. Au demeurant, la véracité de la phrase citée fait débat. Elle ne figure ni dans les oeuvres de Freud, ni dans celles de Ferenczi ou de Jung. Pourtant, le 7 novembre 1955, à Vienne, lors d'une conférence prononcée sur le sens d'un "retour à Freud", Lacan affirme la tenir de Jung. Mais l'aurait-il finalement inventé pour propager, au nom de son fondateur, l'annonce des méfaits de la jeune science ? Comme pour le pangolin du XXIème siècle, un doute subsiste sur l'identité de l'agent infectieux. Rendre à l'incertitude son bien, tel est donc l'enjeu. Mais encore faut-il pouvoir la défaire de l'irritation qu'engendre toute retenue, fût-elle celle du jugement. Séjourner "dans les incertitudes, les mystères et les doutes sans se laisser aller à la quête agacée de faits ou de raisons" exige une solide capacité négative. John Keats en faisait la source du génie de Shakespeare, et Bion en rappelle l'impérieuse nécessité dans l'exercice de l'analyse. C'est à ce prix que l'écoute s'affranchit de tout agrippement au savoir, qu'elle accueille l'angoisse et l'effondrement pour permettre, le moment venu, les salutaires mouvements de la curiosité. Certes on pourra regretter que depuis plus d'un siècle "la jeune science" ait pris quelques rides et qu'elle puisse parfois s'essouffler sous le poids de trop généreux commentaires. Pourtant l'incertitude demeure l'ordinaire du psychanalyste. A condition, bien sûr qu'il accepte de suivre les chemins du scandaleux et de l'inouï en s'arrachant aux ornières du bien connu et du prédictible. Comme on le verra, les textes ici assemblés partent souvent de "petits riens", rencontrés au fil du quotidien analytique. Dans la cure, dans l'échange entre collègues, en marge de lectures. Ils sont comme autant de pensées incidentes. Elles en disent souvent longs sur les vastes et complexes théories qui les sous-tendent et se sont constituées au cours d'un lent parcours. A l'écart de tout conformisme assuré, chaque auteur a voulu se laisser distraire par l'imprévu et l'incertain. Sans fausse pudeur. Sans naïveté ni complaisance non plus.

12/2021

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Pléiades

Œuvres

Les choix de Georges Duby (1919-1996) furent ceux d'un historien formé à la géographie : la vie des hommes est inscrite dans l'espace, qui lui-même influence les rapports sociaux. Sa thèse, en 1952, donne le ton : il va se consacrer à l'étude des sociétés, en France, entre le Xe et le XIIIe siècle, et en explorer toutes les dimensions, économiques, sociales, idéologiques, esthétiques, sexuelles. Compagnon de route de l'école des Annales, il est avant tout un esprit indépendant. Semble-t-il se rallier à l'histoire événementielle en acceptant de consacrer en 1973 un livre au Dimanche de Bouvines ? Cette bataille, au fond, ne l'intéressait pas, dira-t-il ; "Bouvines innovait en m'obligeant à observer le jeu de la mémoire et de l'oubli, à traiter le discours dont un événement a fait objet au fil des siècles, comme constituant cet événement lui-même". L'art, lui, intéresse l'historien des sociétés, qui y voit "l'expression d'une organisation sociale, de la société dans son ensemble, de ses croyances, de l'image qu'elle se fait d'elle-même et du monde". Au milieu des années 1960 ont paru chez Skira trois volumes sur l'art médiéval. Le Temps des cathédrales (1976) en est issu, fruit d'un impressionnant travail de lecture, d'interprétation des sources et de montage de textes venant de la tradition chrétienne. Le livre captive le grand public éclairé. La renommée de Duby ne cesse de croître. Un texte d'accès moins aisé comme Les Trois Ordres ou l'Imaginaire du féodalisme (1978) attire lui aussi les lecteurs. La représentation de la société divisée en trois catégories fonctionnelles - ceux qui prient, ceux qui combattent, ceux qui travaillent - n'est-elle pas l'une des grandes figures de l'imaginaire historique français ? On propose bientôt à Duby de prêter sa voix à l'évocation radiophonique du destin de Guillaume le Maréchal, régent d'Angleterre. De cette expérience naît, en 1984, un récit "biographique". Nouvelle entorse à la "nouvelle Histoire" ? En apparence seulement. Duby démonte dans ce livre le fonctionnement de la société chevaleresque. Il donne carrière à son désir d'écrire un ouvrage d'histoire sérieuse susceptible d'être lu "comme un roman de cape et d'épée". Nouveau succès. En Italie, l'ouvrage sera comparé au Nom de la rose. C'est aux femmes, aux Dames du XIIe siècle, qu'avec une grande liberté de pensée et d'écriture Duby consacrera ses derniers livres. Il aborde là l'histoire "la plus ténébreuse" , celle d'êtres sans voix, et découvre des femmes "si fortes que les hommes s'efforçaient de les affaiblir par les angoisses du péché". Les trois petits volumes parus en 1995 et 1996 témoignent de l'art avec lequel Duby met son savoir à la portée d'un large public. Il n'ignore pas que le réel ou le vécu sont inaccessibles. "Tout historien s'exténue à poursuivre la vérité ; cette proie toujours lui échappe". Mais l'écriture est là pour suggérer le probable...

09/2019

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Biographies

Charles de Foucauld. un officier de l'armée française devenu explorateur, prêtre, et ermite dans le Sahara marocain.

Biographie de Bazin sur la vie de Charles de Foucauld et son oeuvre caritative dans le pays des Touaregs. Texte intégral. Charles de Foucauld, né le 15 septembre 1858 à Strasbourg (France) et mort le 1er décembre 1916 à Tamanrasset (Algérie française), est un officier de cavalerie de l'armée française devenu explorateur et géographe, puis religieux catholique, prêtre, ermite et linguiste. Il est béatifié le 13 novembre 2005 par le pape Benoît XVI puis canonisé le 15 mai 2022 par le pape François. Il est commémoré le 1er décembre. Orphelin à l'âge de six ans, Charles de Foucauld est élevé par son grand-père maternel, le colonel Beaudet de Morlet. Il intègre l'école spéciale militaire de Saint-Cyr. A la sortie, son classement lui permet de choisir la cavalerie. Il rejoint donc l'Ecole de cavalerie de Saumur où il se signale par son humour potache, tout en menant une vie dissolue grâce à l'héritage perçu à la mort de son grand-père. Il est ensuite affecté en régiment. A vingt-trois ans, il décide de démissionner afin d'explorer le Maroc en se faisant passer pour un juif. La qualité de ses travaux lui vaut la médaille d'or de la Société de géographie et une grande renommée à la suite de la publication de son livre Reconnaissance au Maroc (1888). De retour en France et après diverses rencontres, il retrouve la foi chrétienne et devient moine chez les trappistes le 16 janvier 1890. Puis il part pour la Syrie, toujours chez les trappistes. Sa quête d'un idéal encore plus radical de pauvreté, d'abnégation et de pénitence le pousse à quitter La Trappe afin de devenir ermite en 1897. Il vit alors en Palestine, écrivant ses méditations (dont la Prière d'abandon) qui seront le coeur de sa spiritualité. Ordonné prêtre à Viviers en 19011, il décide de s'installer dans le Sahara algérien à Béni Abbès. Il ambitionne de fonder une nouvelle congrégation, mais personne ne le rejoint. Il vit avec les Berbères, adoptant une nouvelle approche apostolique, prêchant non pas par les sermons, mais par son exemple. Afin de mieux connaître les Touaregs, il étudie pendant plus de douze ans leur culture, publiant sous un pseudonyme le premier dictionnaire touareg-français. Les travaux de Charles de Foucauld sont une référence pour la connaissance de la culture touareg. Le 1er décembre 1916, Charles de Foucauld est assassiné à la porte de son ermitage. Il est très vite considéré comme un martyr et fait l'objet d'une véritable vénération appuyée par le succès de la biographie de René Bazin (1921). De nouvelles congrégations religieuses, familles spirituelles et un renouveau de l'érémitisme s'inspirent des écrits et de la vie de Charles de Foucauld. Son procès en béatification commence dès 1927. Interrompu durant la guerre d'Algérie, il reprend et Charles de Foucauld est déclaré vénérable le 24 avril 2001 par Jean-Paul II, puis bienheureux le 13 novembre 2005 par Benoît XVI. Le pape François signe le 27 mai 2020 le décret reconnaissant un miracle attribué au bienheureux. Il est canonisé le dimanche 15 mai 2022.

01/2023

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Littérature étrangère

Le plus beau de tous les pays

Judith McPherson n'a pas grand-chose dans la vie. Elle vit avec son père John au pied des montagnes, dans une ville de "fenêtres cassées et d'hommes aux dents cassées", dans un pavillon silencieux, plein de reliques poussiéreuses, de souvenirs de sa mère qu'elle n'a jamais connue. Si la ville est entièrement gouvernée par l'économie des aciéries, les McPherson vivent sous l'autorité de la sainte Bible. Ils appartiennent à une secte, les Frères, qui étudient quotidiennement le texte et effectuent tous les dimanches du porte-à-porte dans les rues environnantes pour avertir de l'imminence de l'Apocalypse. Victime de brimades à l'école, Judith trouve du réconfort dans la création, loin des regards, d'un monde en miniature avec des montagnes de papier mâché et des rivières en film alimentaire, des champs de velours côtelé marron et un miroir pour la mer. Judith l'appelle "Le Plus beau de tous les pays", d'après une phrase tirée du livre d'Ezéchiel. Un soir, Judith a une idée. Peut-être que si elle fait tomber la neige dans le plus beau de tous les pays, il n'y aura pas d'école le lundi. Lorsqu'elle ouvre les rideaux de sa chambre le lendemain, le monde par-delà sa fenêtre est devenu blanc. Et désormais, Dieu se met à lui parler. Si elle peut commander la neige, lui demande-t-il, que peut-elle faire de plus pour Lui ? C'est là que les ennuis commencent. Les miracles ultérieurs de Judith sont plus équivoques que la neige, et surtout moins contrôlés... Et bientôt, c'est la situation des McPherson, déjà en butte au mépris du reste de la ville, qui s'en trouve bouleversée. Mais, diable, pourquoi Judith a-t-elle précisément été choisie par l'Etre suprême ? Et que souhaite-t-il réaliser grâce à elle ? A travers le regard d'une enfant hypersensible qui a grandi dans une famille où toute action s'opère sous le regard de Dieu, Grace McCleen s'interroge sur le bien et le mal, la foi et le doute, mais aussi sur le fait de vivre dans un monde coupé des réalités, au sein d'une communauté qui vit dans l'angoisse d'Armageddon. Une foi absolue, nous suggère-t-elle, peut-être une forme d'évasion, une stratégie compensatoire, mais elle tourne facilement à la pathologie. Aussi, le suspense devient-il haletant pour le lecteur, qui assiste au cas de conscience de la jeune Judith, contrainte de multiplier les transgressions envers l'ordre des Frères, ou envers ce père mutique qui lui cache la vérité sur la mort de sa mère...

08/2013

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Littérature étrangère

Les immortalistes

A quoi ressemblerait votre vie si vous connaissiez la date de votre mort ? New York, été 1969. Pour tromper l'ennui, les enfants Gold ne trouvent rien de mieux à faire que d'aller consulter une voyante capable de prédire avec exactitude la date de leur mort. Si Varya, Daniel, Klara et Simon veulent tous savoir de quoi demain sera fait, ils sont loin de se douter de ce qui les attend. Des années plus tard, hantés par la prophétie, ils vont faire des choix de vie radicalement opposés. Simon, le petit dernier censé reprendre l'entreprise de confection familiale, s'enfuit sur la côte ouest, en quête d'amour à San Francisco. Klara, la rêveuse, devient magicienne à Las Vegas, obsédée par l'idée de brouiller les pistes entre la réalité et l'imagination. Epris de justice, Daniel s'engage comme médecin dans l'armée après les attentats du 11 septembre. Quant à la studieuse Varya, elle se jette dans des travaux de recherche liés à la longévité, tentant désespérément de percer le secret de l'immortalité. Lorsque le premier d'entre eux trouve la mort à la date annoncée par la voyante, les trois autres craignent le pire. Doivent-ils prendre au sérieux cette prémonition ? N'est-ce la puissance de l'autosuggestion qui pousse les Gold à faire des choix qui les conduisent irrémédiablement vers leur mort ? Fresque de grande envergure, à l'ambition et à la profondeur remarquables, Les Immortalistes se situe entre le destin et le libre arbitre, le réel et l'illusion, l'ici-bas et l'au-delà. Une ode magnifique à ce qui nous échappe et à la force implacable des liens familiaux. "LE roman de l'année". Entertainment Weekly Extrait : "- Sans elle, je ne serais jamais venu à San Francisco. Je n'aurais pas rencontré Robert. Je n'aurais pas appris à danser. Je serais probablement encore à la maison, à attendre que ma vie commence. Il est en colère contre sa maladie. Il est en rage contre ce mal qui le ronge. Et jusque-là, il détestait aussi la femme de Hester Street. Comment, se demandait-il, avait-elle pu annoncer un destin aussi tragique à un enfant ? Mais maintenant, il la considère différemment, comme une mère ou une déesse, celle qui lui a montré la porte et lui a dit : "Vas-y !" Klara semble paralysée. Simon se remémore l'expression de son visage après leur emménagement à San Francisco, un mélange sinistre d'irritation et d'indulgence, et il s'était rendu compte pourquoi cela le perturbait. Elle lui rappelait la femme : elle l'observait, guettant le compte à rebours. A cet instant éclot en lui un sentiment qui ressemble à de l'amour. Il revoit Klara sur la terrasse du toit, la façon dont elle se tenait sur le rebord sans le regarder. "Donne-moi une seule bonne raison qui t'empêcherait de vivre ta vie". - Cela ne te surprend pas que ce soit dimanche, constate Simon. Tu sais depuis le début ? - Ta date, murmure Klara, tu avais dit que tu mourrais jeune. Je voulais t'offrir tout ce que tu désirais. Simon étreint la main de sa soeur. Sa paume est charnue, d'un rose sain. - Et tu as réussi, dit-il".

04/2018

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Cuisine

La pâtisserie en famille

Les 50 recettes de Christophe Michalak pour partager et vous amuser en famille ! Le jour où j'ai surpris Victor, mon fils de 5 ans, la main dans le pot de pâte à tartiner... j'ai bien compris le message : gourmand comme son papa, lui aussi voulait mettre la main à la pâte ! Alors, pour lui transmettre ma passion, partager un moment convivial et ludique, quoi de mieux que de pâtisser, ensemble ? Plaisir d'être en famille, de découvrir des recettes, pas-à-pas. Fierté de faire goûter à sa maman tartelettes et cookies, sablés et douceurs chocolatés confectionnés tous les deux. Et comme le partage est un mot qui voit grand, j'ai voulu que d'autres parents puissent connaître cette même joie, avec leurs enfants ! C'est de cette envie de partage, en toute simplicité, que ce livre est né. Maintenant, c'est à vous de vous emparer de ces recettes... et de ces moments de bonheur avec vos petits. Pour rire et se créer des souvenirs communs. Parce que c'est aussi ça, la magie de la cuisine. A votre tour de pâtisser & de vous amuser en famille ! A propos de l'auteur Christophe Michalak est l'un des chefs pâtissiers français les plus réputés de sa profession, il est reconnu pour ses créations avant-gardistes et élégantes qui ont offert un nouveau souffle à la pâtisserie française. Après 15 ans en tant que chef pâtissier du Plaza Athénée, Christophe Michalak devient tour à tour champion du monde de la pâtisserie en 2005, auteur et présentateur de l'émission Dans la peau d'un chef sur France2, puis chef d'entreprise avec trois boutiques parisiennes depuis 2013. Désormais papa d'un petit Victor, " transmission " est le maître mot aussi bien dans ses Masterclass que dans sa cuisine familiale. "Faire de la pâtisserie en famille, c'est simple comme bonjour ! Avec Christophe Michalak, cela donne encore plus envie de mettre la main à la pâte. Ces 50 recettes classées par thème (sablés, tartes, glaces...) sont un concentré de plaisir". ELLE "Quoi de mieux que de pâtisser en famille et de faire découvrir le goût des bonnes choses à ses enfants ? Pour que d'autres parents puissent connaître cette même joie avec leurs enfants, le chef propose des recettes à réaliser avec ses petits. Et la magie de la cuisine opère ! " GOURMAND "Le plus rock des pâtissiers est aussi un papa poule, et cela tombe bien, car son univers ludique, fun et régressif parle parfaitement aux petits gourmands". FOU DE PATISSERIE "Plus qu'un livre de recettes : une invitation à partager des moments conviviaux en famille" TETE A MODELER "Et si vous passiez du temps en cuisine, mais avec vos enfants ? Découvrez 50 recettes de desserts plus gourmands les uns que les autres, adaptées aux enfants de 6 à 12 ans, et créez des souvenirs et des moments de partage à n'en plus finir". MAXI "Ce livre de 50 recettes est adressé aux apprentis chefs pâtissiers (...). Sa mise en page, parcourue d'illustrations, de photographies et d'adresses directes à l'enfant, permet d'inclure entière ment les plus jeunes dans le processus de création pâtissière". BIBLIOTECA MAGAZINE "Une pratique guidée et accessible de la pâtisserie avec un ton pédagogique, des illustrations et des photos explicites". IDEAL PATISSERIE "Christophe Michalak propose de vous réunir en famille afin de préparer des recettes pleines d'amour et de gourmandise ! " FRANCE DIMANCHE "Pour mieux savourer le temps qui passe en famille" ICI PARIS

10/2019

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Critique littéraire

Mon Kafka. Kafka, l'unique

"Ce dimanche 19 juillet 1910, j'ai dormi, je me suis réveillé, dormi, réveillé, misérable vie". Franz Kafka, Journal. "J'y songe souvent et, chaque fois," je me demande quand dans ma vie est apparu le Journal. Impossible de dater cette apparition, mais il me semble tout de même que ce fut très tôt, dès mes premières années d'étude, presque à l'âge où Kafka a commencé à l'écrire. Il ne m'a plus quitté. Ce grand livre souffrant, tragique et drôle, n'est pas de ceux qui détruisent, mais de ceux qui sauvent, qui donnent de la force. On y revient, sans cesse. Parcouru par la douleur de l'existence, il est traversé par la lumière. D'une beauté déchirante, il est transpercé par l'échec, par l'angoisse lancinante de l'échec, par le désir de solitude et par le désir de la rencontre, par la nécessité menacée d'écrire et la douleur du corps, du "désespoir que me causent mon corps et l'avenir de ce corps" (1910). "Je suis une fois de plus tiraillé à travers cette fente longue, étroite, terrible, dont, à vrai dire, je ne puis triompher qu'en rêve. A l'état de veille et par la seule force de ma volonté, je n'y parviendrais jamais" (5 décembre 1919). Aujourd'hui je parcours à nouveau le Journal par le biais de cette quête particulière de l'écriture de ses rêves, de ses visions d'avant le sommeil ("mais je n'ai pas dormi du tout") et de l'immédiat après réveil. Franz Kafka écrit comme on dessine - c'est l'écriture la plus proche du dessin que je connaisse. Quelque chose que je n'ai jamais vu ailleurs. Et, dans le Journal, le travail incessant de cette écriture se frayant un chemin par approches successives, cet effort pour aller vers cette vérité dépouillée est incomparable - Kafka dessine. "L'insatisfaction dont une rue offre l'image, chacun lève les pieds pour quitter la place où il se trouve" (21 août 1912). "Tout oublier. Ouvrir la fenêtre. Vider la chambre. Elle est traversée par le vent. On ne voit que le vide, on cherche dans tous les coins et l'on ne se trouve pas" (19 juin 1916). "Vague espoir, vague confiance" (2 novembre 1921). "Cet après-midi, rêve d'une tumeur sur ma joue. Cette frontière oscillant perpétuellement entre la vie ordinaire et une terreur en apparence plus réelle" (22 mars 1922). "Mon travail se clôt, comme peut se fermer une plaie qui n'est pas guérie" (8 mai 1922). La plaie n'est pas et ne peut se guérir, chaque page ouverte du journal l'est sur une douleur et sur un récit mêlé de désespoir et de lumière. Pour moi, les images, ce que j'appelle cette évocation si violente qu'elle s'apparente donc au dessin, se reçoivent de façon viscérale, intense ; elles se ressentent physiquement : ce sont des mots qui agissent sur le corps, qui pénètrent avec toute la force que nécessita leur expulsion. "Mon Kafka" , il est celui de tous et celui singulier de chacun. Marina Tsetaïeva écrivit "Mon Pouchkine" en 1937. Mon titre lui est un évident hommage. Anne Gorouben, Paris, juin 2015 Anne Gorouben est née en 1959 à Paris. A l'Ecole nationale supérieure des arts décoratifs, elle suit les cours de Zao Wou Ki. Depuis, elle expose régulièrement ses peintures et ses dessins en France ou à l'étranger. En 2003, elle présente notamment un hommage à Paul Celan au musée d'Art et d'Histoire du judaïsme à Paris. Son cycle "d'Odessa à Odessa" est exposé dans différents centres d'art en France et en Ukraine. Ses oeuvres sont présentes dans des collections publiques et privées en France et à l'étranger. Elle a publié 100, boulevard du Montparnasse en 2011 aux éditions Le Cahier Dessiné et contribue depuis à la Revue.

10/2015

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Sports

Coups de poing et points à la ligne

Ce livre aurait pu s'intituler la boxe dans la ville. Il est une chronique de la vie perpignanaise dans ses rapports avec le noble art de 1885, date à laquelle la boxe anglaise fait son apparition, à la fin du XXe où elle peut fêter plus d'un siècle d'existence. Cet ouvrage est tout à la fois une histoire des boxeurs, des clubs et des prévôts, des dirigeants mais aussi des quartiers, des rues, des cafés... car cette vie sportive s'est inscrite dans des lieux familiers encore visibles qui ne sont plus que hantés par les gants de cuir rouge, les coups de gong et des hommes sur des rings parfois improvisés. L'ancien Alcazar, devenu cinéma Familia et son parc ont disparu, mais l'ancien hôpital militaire avec ce qui fut le siège du Foyer Léo-Lagrange est toujours là, gardien des souvenirs, des sons, des odeurs... aujourd'hui encore en longeant ses hauts murs on voit passer les ombres des cogneurs, des stylistes, des encaisseurs tragiques de coups fabuleux, des k.o. techniques. Dans une soirée, le drame pouvait côtoyer la comédie et le tragique avoir sa part de ridicule devant un public le plus souvent féroce. Le Casal Catala et le Théâtre de Verdure aux Platanes, le Nouveau Théâtre, le Vélodrome ont aussi rejoint le Paradis des constructions festives perdues mais le Centro Espagnol est encore là même si depuis bien longtemps, il n'accueille plus les puncheurs venus de Barcelone et il n'y a plus de combat au Théâtre Municipal.... Il reste les bars, les cafés et il existe le Palais des Congrès. Ce livre fait revivre dans le contexte urbain des figures tutélaires presque mythiques du sport roussillonnais, de la boxe catalane, les héros oubliés : ils sont tous dans ce livre... petits ou grands, amateurs ou professionels... Admirable carrière de Biosca, des salles parisiennes à celles de Madrid, Barcelone, Milan, Alger... Nos boxeurs voyageaient et l'Indépendant donnait parfois de leurs nouvelles. Ils sont tous ou presque dans ce livre avec leurs clubs, leurs dirigeants emblématiques et souvent pittoresques, toujours passionnés : " Napoleon Orliac ", Gaetano, on ne peut les citer... Les petits clubs, les groupements éphémères, ont eux aussi droit au chapitre au même titre que les grands, les omni-sports : l'U.S.A.P. et le Foyer Léo-Lagrange qui eurent encore, vers les années 1960 de formidables équipes de boxeurs. Cette chronique n'oublie pas combien la boxe et le rugby furent proches. Les villes et villages du département, où il y eut des clubs (Rivesaltes, Port-Vendres, Ille sur Têt, Bages...) qui défendaient les couleurs de leur coin de Roussillon. Les jours heureux et les jours noirs, dans la ville qui bouge avant guerre, après guerre qui s'agrandit... L'histoire de la boxe se mélange avec une chronique des grands jours de joies, de fêtes. Chronique contemporaine de ceux qui montent sur un ring pour échanger des coups avec un inconnu et n'ont que quelques minutes pour montrer leur courage et souvent leur limites tant physiques que morales, ceux qui le lendemain reprenaient leur travail à l'usine, aux abattoirs, au nettoiement des rues, aux écuries du faubourg, à la gare, employés, ouvriers, ceux qui après défaite ou victoire, reprenaient l'entraînement amenaient femmes et enfants le dimanche, voir Lord Jim au cinéma ; leurs pères étaient allés voir le cirque Pinder où Carpentier rejouait avec application son match contre Dempsey... ceux là aussi méritaient quelques pages. Perpignan a ses " rugby ", son Castillet, la Sardane, et, grâce à Dalí, le centre du monde.... avec ce livre les Perpignanais n'oublieront pas que des coups de gong ont accompagné son histoire.

04/2012

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Monographies

Chères images. Peinture et écriture chez Gilles Aillaud

Dans son hommage à la peinture figurative et animalière de Gilles Aillaud, Nicolas Pesquès entremêle avec finesse notations poétiques, fragments de théorie sur l'art, descriptions de tableaux, bribes de souvenirs en compagnie du peintre. Le côtoiement des formes et des couleurs de Gilles Aillaud, l'encourageant à écrire, semble lui révéler en même temps qu'écrire et peindre sont deux formes d'un semblable besoin d'expression, qui, sans se confondre, convergent vers la même question impossible. "? La seule question qui vaille est celle à laquelle on ne peut pas répondre. Les bêtes nous indiquent la possibilité de ne pas la poser. L'expression est ce que nous avons trouvé de mieux pour ne pas la résoudre sans l'étouffer. Par la peinture, par le poème, nous la restituons dans son malheur. ? " (Dans le mauve à l'aplomb des corbeaux) On ne trouvera aucune réponse définitive à l'énigmatique question, ni dans la peinture de Gilles Aillaud, ni dans la littérature de Nicolas Pesquès ? ; seulement "? des formules possibles, inventives et vouées à la vision de sa nuit ? ". La formule qu'il invente dans son livre s'élabore dans une intimité étroite et de longue date avec l'oeuvre de l'artiste lié au courant de la Figuration narrative. Ce volume constitue une traversée de la peinture de Gilles Aillaud en cinq chapitres ? : Dans le mauve à l'aplomb des corbeaux (texte d'une monographie parue chez André Dimanche en 2005), Pan ! (paru dans Sans peinture, L'Atelier contemporain, 2017), Après l'image, Chères images, et Vous la dirai-je (inédits). Cherchant sans relâche une manière de dire attentive à l'étrangeté de ce qui se présente, Nicolas Pesquès tente de cerner au plus près la singularité du sillon creusé par le peintre dans la réalité rugueuse ? : "? Peindre ce que l'on a devant soi, présenter le monde. Gilles Aillaud, une fois accompli le choix de cet écart plutôt que celui de la philosophie - mais celle-ci n'a pas cessé d'accompagner sa démarche -, n'a jamais eu d'autre souci. Il s'est d'emblée installé au coeur perpétuel de la peinture. ? " Ce coeur de la peinture, ce noyau, chez Gilles Aillaud, est celui d'une figuration des existences animales, végétales, minérales ? : "? Il ouvre et accède au monde. A ses rivages, à ses arbres, à ses cailloux. Il ouvre et accède au grand large de l'anonyme flux des choses précises. ? " (Dans le mauve à l'aplomb des corbeaux) Choses anonymes et précises à la fois, que le peintre saisit à la croisée du mystère de leur venue et de l'évidence de leur présence. L'écrivain tente de suivre le peintre dans ce flux, ce labyrinthe où il s'est engouffré, où l'idée d'achèvement n'a plus cours, où seuls comptent les mouvements de la pensée et les gestes de la main, toujours à recommencer ? : "? Le labyrinthe ? : c'est l'autre nom du dehors, c'est tout ce qui est là? : le paysage, la bête qui vaque, la main qui dessine, l'homme qui bifurque et continue. C'est peut-être la première image, celle de notre connaissance des choses, de la peinture, etc. Gilles Aillaud a toujours voulu y revenir, y séjourner. Que faire après l'image s'il n'y a rien avant ?? En produire d'autres, de nouveaux textes, de nouveaux tableaux ? ; c'est cela vivre dans le labyrinthe. ? " (Après l'image) Le labyrinthe, à la fin, apparaît comme un fourmillement d'images. Non seulement celles de la peinture, mais aussi celles du langage, qui toutes deux défont les logiques discursives et grammaticales parfois réductrices. Si la rencontre entre la peinture et la parole a lieu, c'est par la grâce d'un étoilement d'images ? : "? Et si l'idiome commun à toutes les expressions était l'image ?? Et qu'à l'empire du discours on puisse opposer un étoilement du corps et de la pensée, un rayonnement de plusieurs puissances. Une imagerie venue de partout et de tous nos sens. Ce serait l'empire de l'image, toutes images confondues, pour faire rentrer le discours dans le rang. Décoloniser l'espace occupé par la grammaire, laisser les images à leur tâche, nous abasourdir par leur manège et leur grégarité. ? " (Vous la dirai-je)

09/2023

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Géopolitique

Le Régiment immortel ou La guerre sacrée de Poutine

" Il fallait tout le sérieux de l'historienne et tous les souvenirs d'une Russe exilée en France depuis la perestroïka pour écrire ce livre quasi testamentaire sur la dérive militariste de la Russie de Vladimir Poutine. " Le Journal du dimanche Réédition poche augmentée d'une postface inédite. " Avez-vous entendu parler du fusil de Tchekhov ? Il s'agit d'un principe dramaturgique énoncé par le grand écrivain russe, selon lequel tout détail mémorable dans un récit de fiction doit être nécessaire et irremplaçable. "Si, dans le premier acte, vous dites qu'il y a un fusil accroché au mur, écrivait-il, alors il faut absolument qu'un coup de feu soit tiré avec au deuxième ou au troisième acte. S'il n'est pas destiné à être utilisé, il n'a rien à faire là. ' Le Régiment immortel décrit ce "fusil de Tchekhov' qui, en 2019, était encore accroché au mur. Je décris dans ces pages la formation d'une nouvelle identité russe qui s'organise autour de la victoire remportée à l'issue de la "Grande guerre patriotique' (1941-1945), la création d'un nouveau récit national basé sur de multiples omissions et mensonges, la militarisation de la nation entière - à commencer par les enfants -, les aspirations impérialistes visant à élargir autant que possible la sphère d'influence russe, le culte païen du "peuple éternel et invincible' et la haine de l'Ukraine et de l'Occident. Ce fusil était devant nous. Il aurait dû nous sauter aux yeux. Pourtant, nos politiques n'ont rien vu venir, débattant sereinement avec Vladimir Poutine de la sécurité européenne, multipliant les échanges commerciaux et culturels, sans comprendre que la nuit noire allait bientôt s'abattre sur la Russie, capable d'entraîner dans l'abîme non seulement l'Ukraine, mais également nos autres voisins. L'Ukraine est à feu et à sang, le fusil a servi. " Galia Ackerman, mars 2022 ___________________________________________ " Un livre indispensable pour comprendre les ressorts d'une politique identitaire et belliqueuse. " Michel Eltchaninoff, Philosophie Magazine " A lire absolument si vous vous intéressez à la Russie. " Télématin, France 2 " [Galia Ackerman] démontre comment les "technologues politiques" du Kremlin ont accaparé le Régiment immortel, "apothéose païenne du culte de la nation", pour l'accorder à la nouvelle idéologie de l'Etat russe basée sur un patriotisme effréné et une militarisation sans précédent. " Isabelle Mandraud, Le Monde " Le Régiment Immortel éclaire, à la lumière de sa longue histoire, la "folie ultra nationaliste" d'un pays où règne encore le soviétisme - l'appareil autoritaire -, mais délesté de son essence communiste " Jean-Marie Durand, Télérama " Un livre formidable et passablement inquiétant. [... ] Il faut absolument [le] lire. " RFI " C'est l'évolution de la Russie poutinienne que décrit Galia Ackerman dans un tableau impressionnant et remarquablement documenté. " Etudes " Une enquête intellectuelle passionnante. (...) Courez acheter ce livre lumineux, complet et précis. " Michel Eltchaninoff, Les Nouveaux dissidents " Dans son livre Le Régiment Immortel, l'historienne Galia Ackerman (...) analyse le piège mental créé par Poutine. En réécrivant l'histoire du vingtième siècle, ce dernier a produit la vision délirante d'une Russie combattant de nouveau le "fascisme" en Ukraine -- comme si le fait de revivre, en permanence, la "Grande Guerre patriotique" de 1941-1945 était le seul moyen de rallier son peuple. " Nathalie Nougareyde, The Guardian " Un captivant essai. " L'Express " Dans Le Régiment Immortel, Galia Ackerman revient sur les relations de la Russie à son Histoire, à partir des commémorations du 9 mai, [et] analyse surtout la récupération politique qui en est faite par Vladimir Poutine, plus de 70 ans après. " Olivia Gesbert, France Culture " Un essai profond et instructif. " Laure Mandeville, Le Figaro " L'histoire du Régiment Immortel peut être considérée comme l'allégorie de ce qui est arrivé à la Russie depuis que Poutine y a imposé un tournant politique décisif. " Brice Couturier, France Culture " Le livre de Galia Ackerman permet bien de mettre à nu le travail de construction d'une nouvelle idéologie d'Etat qui est actuellement conduit en Russie, au prix parfois d'une réécriture de l'histoire. " Alain Guillemoles, La Croix " Spécialiste de l'Ukraine, de la Russie post-soviétique et de son idéologie officielle, [Galia Ackerman] analyse dans ce livre passionnant l'utilisation très politique par Poutine de la victoire sur le nazisme. " Politis " Galia Ackerman propose un essai aussi cohérent dans la thèse qu'il défend que large dans les aspects qu'il envisage. " La Vie des idées " Magistral. "The Conversation " (...) Indispensable pour comprendre la Russie actuelle mais aussi pour défaire les rouages de l'idéologie poutinienne. " Emmanuel Languille, Fnac Nantes

09/2023

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Actualité médiatique France

Hors de moi

Ce premier volume d'un journal-fleuve couvre une seule année de la vie de l'auteur, de juin 2016 à juin 2017, durant laquelle il fut notamment chroniqueur dans l'émission " On n'est pas couché ", année fertile en rencontres, observations et expériences. Personnalité controversée, Yann Moix est avant tout un des meilleurs écrivains d'aujourd'hui, salué comme tel par l'ensemble de la critique au-delà des polémiques qu'il peut susciter. C'est la raison de son entrée dans " La collection " Bouquins et de la publication de cette oeuvre inédite qui traverse tout son univers à la fois intime et public. On y découvrira le grand lecteur qu'il est, l'homme fou de musique, de littérature et de philosophie. L'amoureux dans ses relations avec les femmes de sa vie. L'observateur implacable de la comédie sociale, littéraire et médiatique à travers les multiples portraits qu'il brosse de ses confrères écrivains, des personnalités politiques et médiatiques qui ont eu la chance ou la malchance de croiser sa route. Un régal de tendresse pour ceux qu'il apprécie et de férocité pour ceux qu'il démasque sans merci. Au nom d'un souci contestant et absolu de sincérité brute, comme il l'explique dans ces extraits : Dimanche 10 juillet 2016 : Ecrire un journal exige non pas exactement de la paresse, mais un certain laisser-aller qui, finalement, oscille entre l'inconscience, le suicide et le courage. Se faire un destin, pourtant, est impossible si l'on n'est pas d'abord - pour un temps du moins - détesté, honni, proscrit, voué aux gémonies, marginalisé, " grillé ". Tous ceux qui ne passent pas par cette sale période ne font, au mieux, qu'une " carrière ". Plutôt crever que de faire carrière. Faire carrière : réussir dans la vie ; il s'agit de réussir sa vie. Traduction concrète : la soumettre à tous les dangers (intellectuels, physiques). Lundi 11 juillet 2016 : Tout journal intime est une burlesque lutte contre cet invisible titan qui nous pousse vers cet abyme : l'âge. L'âge est un cosmos que gouverne le ridicule. Il s'agira donc de s'y amuser ; j'ai bien fait de pleurer d'abord. Viennent les jours, doucement, où je n'aurai d'autre choix que de m'abandonner sans vergogne à ce que je crois que je suis - jusqu'à le devenir. Jeudi 11 août 2016 : Dans ce journal, je tiens à constater, quand je le relirai - si je le relis jamais ? les contradictions qu'il contient, et qui me disent mieux que ne le sont mes cohérences. Un être n'est jamais que le perpétuel contraire de ses décisions, la démission de ses certitudes, l'inverse de ses pensées, la dénégation de ses actes, le contre-exemple de sa morale. Je ne suis que le brouillon de ce que je crois que je suis. Je suis vivant, c'est-à-dire que je n'ai pas la personnalité que je m'assigne, encore celle qu'on m'accole. Je m'échappe sans arrêt de ce que je décide, je m'évade de ce que je prévois, je rature ce que j'échafaude, je m'enfuis de moi-même sans m'en rendre compte, et lorsque j'en suis conscient, au lieu que d'en avoir mauvaise conscience, il s'agirait plutôt que j'en jouisse. Echapper à soi : voilà le motif de l'existence. Je ne supporte pas celui qui est fidèle à ses principes, parce qu'une vie de fidélité n'est pas une vie, et qu'une vie de principes tutoie la mort. Fidélité aux êtres, oui. Aux choses ? Plutôt mourir. Mercredi 24 août 2016 : La profondeur de la vie fait craindre à chaque paragraphe d'un journal intime l'imminence de la mort. Lundi 5 septembre 2016 : Ce journal intime est un journal de guerre. Mercredi 26 octobre 2016 : Si je ne suis plus d'accord avec ce que j'ai déjà écrit, ne pas raturer, mais continuer, dire que je me suis trompé plus haut, ou me contredire parfaitement. Cela n'a aucune importance. On se contredit sans cesse dans la vie. Je suis capable de me contredire par écrit. C'est le cheminement qui compte, les errances et les erreurs évidemment. Je n'improvise pas ce que je pense, mais ne pense qu'en improvisant. Je ne voudrais pas tricher. Je laisse à ce journal sa fraîcheur spontanée. J'avance au coupe-coupe en même temps que le lecteur ; je veux dire : c'est le lecteur qui avance avec et en même temps que moi. Dans la jungle.

08/2023

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Sports de balle

Nadal, Federer, Djokovic. 21 matches pour entrer dans la tête de ces champions et booster votre mental

Soyez coaché par le seul psychiatre qui a disputé Roland-Garros ! Christophe Bernelle, 59 ans, est le seul psychiatre qui a disputé Roland-Garros ! En 1983, l'année du sacre de Yannick Noah, il s'incline au deuxième tour contre Mats Wilander, le futur finaliste. Il a 20 ans, il est 9e français et 170e joueur mondial mais il n'était pas préparé psychologiquement. Dans la foulée des qualifications pour Wimbledon, le feu sacré perdu, il rompt avec le tennis. Il entame des études de médecine, se spécialise dans la santé mentale. Le docteur Bernelle devient thérapeute. La passion du tennis revenue (il continue de le pratiquer à un bon niveau), il exerce dans divers cabinets en particulier auprès du jeune public. Il a aussi été responsable de la cellule mentale à la DTN au sein de la Fédération française de tennis. Il est, comme tout le monde, fasciné par ceux qu'il appelle les trois monstres : Roger Federer, Novak Djokovic et Rafael Nadal, 61 titres du Grand Chelem à eux trois depuis 2003 quand, chez les hommes, aucun Français n'en a gagné un depuis Noah en 1983. Avant de remporter l'Open d'Australie en 2020, Djokovic a eu cette phrase, à laquelle il souscrit : " Maintenant, pour gagner un Grand Chelem et être constant au plus haut niveau pendant de nombreuses années, il faut acquérir une maturité mentale et émotionnelle, une expérience pour comprendre ses forces et combattre ses faiblesses. Rafa, Roger et moi, tout au long de ces dix, quinze ans, on a su ce qu'il fallait faire mentalement dans certaines situations particulières. Cela nous donne probablement un petit avantage". Dans cet ouvrage ludique, pratique et pédagogique, Christophe Bernelle, après avoir raconté son parcours de tennisman à psychiatre, va décortiquer ce qui constitue la force du merveilleux trio, notamment au niveau mental. Il va analyser leurs ressorts, les mécanismes qui les habitent et constituent comme des vade-mecum à déployer pour le tennisman amateur comme pour tout un chacun. Il va entrer dans leur psychisme et disséquer une quarantaine de matches mettant aux prises Federer, Nadal ou bien Djokovic pour en dresser des archétypes. Exemple : Anticiper la situation Dimanche 14 juillet 2019. Finale de Wimbledon. Djokovic bat Federer 7-6, 1-6, 7-6, 4-6, 13-12. 4h57 de jeu. L'analyse : " Dans cette finale d'anthologie, la plus longue de l'histoire du tournoi, le Serbe a obtenu son 16e titre du Grand Chelem, malgré la ferveur du public pour le Suisse. Trois quart d'heure plus tôt, Federer mène 8 jeux à 7 au 5e set et 40-15, s'offrant deux balles de match. Federer sert une superbe première balle sur le coup droit de Djokovic, qui sort un retour gagnant croisé. Djoko a senti le coup, a anticipé, comme lors d'une séance de tir au but. Tout était programmé dans sa tête. La balle est arrivée exactement où il le pensait et boum... Si tu attends ce que l'autre va faire, tu réagis au lieu d'agir... Les très grands anticipent toujours, ils visualisent avant. Il a contre-attaqué et gagné son pari. Il n'est pas anodin non plus qu'il ait remporté les trois tie-breaks du match (le dernier à 12 jeux partout, pour la première fois de l'histoire) alors que, objectivement, sur ce match, il est moins fort que Federer ; il n'est d'ailleurs qu'à voir la " facilité " avec laquelle le Suisse a remporté ses deux sets. Djokovic n'a pas été intimidé par le public qui encourageait Federer, il a même joué de cet amour du public pour son adversaire en s'imaginant qu'il criait " Djoko Djoko " plutôt que " Come on Rodger ! " Il s'est conditionné, a réussi à prendre cette énergie qui la galvaniser. Il était heureux d'être là, sur le court, se préparant à battre la légende. Il ne s'est pas crispé au moment de conclure, grâce à tout le travail entrepris sur lui-même depuis des années. Comme pour un entretien d'embauche, il est entré positivement sur le terrain, sans se préparer au pire, pour mieux diminuer la pression et se concentrer sur son jeu et uniquement sur son jeu. Cette victoire à Wimbledon est d'abord une victoire mentale. " Autres exemples de thématiques qui seront illustrées par des matches, de la victoire de Nadal à Wimbledon en 2008 à l'élimination du même Nadal en 8e de finale du tournoi en cinq sets contre l'obscur Gilles Muller, du triomphe de Daniil Medvedev au dernier US Open contre Djokovic à la défaite d'un Federer diminué en trois sets contre Gaël Monfils en finale de la Coupe Davis 2014 avant de balayer Richard Gasquet deux jours plus tard pour offrir la premier sceptre en Coupe Davis à la Suisse : Vivre l'instant présent, L'esprit plus fort que le corps, Mieux penser pour mieux jouer, Apprendre à perdre, Le plaisir et l'amour du jeu, Savoir accepter la défaite, etc. En fin d'ouvrage, Christophe Bernelle expliquera pourquoi les Français, malgré de bons joueurs et un million de licenciés, ne parviennent pas à s'inspirer de ces modèles. " L'état d'esprit et donc le mental ont une part importante dans cet état de fait. Chez nous, quand les joueurs arrivent à un bon classement, souvent ils explosent en vol ... ", déplore-t-il. Il donnera des pistes pour progresser à ce niveau.

04/2023