Recherche

Baudelaire Rimbaud

Extraits

ActuaLitté

Critique littéraire

Passages d'encre. Echanges littéraires dans la bibliothèque Jean Bonna - Envois, lettres et manuscrits autographes, 1850-1900

Un exemplaire des Fleurs du mal dédicacé par Baudelaire à Vigny, une lettre autographe de Mallarmé à Huysmans, des poèmes de Barbey d'Aurevilly calligraphiés par Léon Bloy... Nombreux sont les échanges manuscrits entre écrivains que conserve la bibliothèque de littérature française Jean Bonna. De ces rêves de collectionneur, Passages d'encre présente un choix qui court du Second Empire à la Belle Époque. Ces pièces d'exception sont décrites ici au plus près de leur matérialité imprimée et manuscrite, et abondamment reproduites. Chacune apporte un éclairage particulier sur la nature des liens qui se nouèrent entre les figures littéraires d'une époque fascinante, ou entre celles-ci et leur entourage familial ou sentimental. De la genèse d'une œuvre jusqu'à sa diffusion, de l'écrivain à son destinataire, sans omettre artistes, graveurs, éditeurs, imprimeurs, etc., tous les vecteurs et acteurs de la scène littéraire sont évoqués. A partir de ces signes tracés en marge de l'imprimé, le volume esquisse une cartographie des transmissions d'auteurs - depuis Nerval jusqu'à Jarry - et questionne les démarches stratégiques, sociales ou intimes qu'elles traduisent. Dix-neuf " réseaux " présentant quelque cent vingt livres et manuscrits exceptionnels sont ainsi proposés. La plupart se déploient autour d'un auteur phare, qu'il soit l'émetteur d'un exemplaire dédicacé ou d'une lettre, ou son destinataire. Outre leurs qualités bibliophiliques - reliures et grands papiers, qui participent également de la " cérémonie du don " sur les exemplaires dotés d'envois -, les livres rencontrés ici recomposent cinq décennies d'effervescence créatrice. De plus, des lettres autographes d'écrivains tels que Corbière et Jarry sont reproduites pour la première fois.

10/2008

ActuaLitté

Biographies

Les infréquentables frères Goncourt

Edmond et Jules de Goncourt sont comme écrasés par leur nom. Si nul n'ignore le prix qu'ils ont fondé, l'oubli a frappé la vie et l'oeuvre de ces deux frères qui se sont attaqués pendant près d'un demi-siècle à tous les genres littéraires, et plus encore au genre humain. Suivre les Goncourt, c'est courtiser la princesse Mathilde, dîner avec Zola, survivre à la Commune, passer des salons des Rothschild aux soupentes sordides et recevoir toute l'avant-garde artistique dans leur Grenier de la Villa Montmorency. Pamphlétaires incisifs, romanciers fondateurs du naturalisme, dramaturges à scandale, collectionneurs impénitents, ces langues de vipère ont légué à la postérité un cadeau empoisonné : un Journal secret qui fait d'eux les meilleurs chroniqueurs du XIXe siècle. Seule la méchanceté est gratuite, aussi les deux écrivains la dépensent-ils sans compter. Chaque page laisse éclater leur détestation des femmes, des parvenus, des Juifs, des artistes et de leurs familiers. On découvre Baudelaire ouvrant sa porte pour offrir aux voisins le spectacle du génie au travail, Flaubert invitant ses amis à déguster des "cervelles de bourgeois", les demi-mondaines étalant un luxe tapageur ou Napoléon III entouré d'une cour servile qui met en bouteilles l'eau de son bain... Réactionnaires ne jurant que par la révolution en art, aristocrates se piquant de faire entrer le bas peuple dans la littérature, les Goncourt offrent un regard aiguisé sur un monde en plein bouleversement, où, de guerres en révolutions, le paysan fait place à l'ouvrier, la bougie à l'ampoule et le cheval à l'automobile.

01/2020

ActuaLitté

Littérature comparée

Mythopoétiques dantesques. Une étude intermédiale sur la France, l'Espagne et l'Italie (1766-1897)

Dès 1854, le poète et historien Jean-Dominique Fuss s'indigne de la "dantomanie" de ses contemporains et reproche aux "dantomanes" un manque de goût et de génie issu d'un excès d'admiration pour le Moyen-Age. L'idée que les appropriations dantesques dans la littérature et les beaux-arts des XVIIIe et XIXe siècles soient inférieures à celles de la (post)modernité a persisté jusqu'à nos jours. Le but de la présente étude est de réajuster l'opinion dominante de la critique en montrant la complexité, l'originalité et la valeur artistique des oeuvres canonisées et non-canonisées qui composent le corpus. Parmi les 'dantomanes' dévalorisés des XVIIIe et XIXe siècles se trouvent des personnalités aussi éminentes que Giacomo Leopardi, Victor Hugo, Gérard de Nerval, Charles Baudelaire, Gustavo Adolfo Bécquer et Emilia Pardo Bazán, mais aussi des artistes, des écrivains et des écrivaines qu'il est temps de sortir de l'oubli, notamment Caterina Franceschi Ferrucci, Sofia Giacomelli, Julio Monreal, Vicente Colorado ou Henri Cantel. Leurs oeuvres sont souvent en avance sur leur temps, faisant ressortir des aspects de la Divine Comédie que la critique n'abordera qu'au XXIe siècle. L'analyse comparatiste et intermédiale permet non seulement de redécouvrir les mythopoétiques dantesques des XVIIIe et XIXe siècles, mais aussi de mieux comprendre les tensions et les apories de la Divine Comédie elle-même, montrant ainsi qu'il faut cesser de considérer les productions dantesques des XVIIIe et XIXe siècles comme de "mauvaises copies" de "l'original", et que la Divine Comédie et ses réappropriations s'éclairent de manière réciproque.

07/2021

ActuaLitté

Critique littéraire

Les XIXes siècles de Roland Barthes

Malgré la résistance de Roland Barthes à l'histoire littéraire et à la logique séculaire que l'école imposait, le XIXe siècle constitue dans son oeuvre un pivot, dont on ne peut se débarrasser à si bon compte, et sur lequel il bute dès qu'il veut construire certains de ses objets d'élection : une histoire des "écritures", une histoire des "mythologies". Si, dans le titre, le pluriel s'est imposé, c'est parce que ses rapports à ce siècle repère furent multiples et parce que, tout au long de sa carrière, ils n'ont cessé d'évoluer. Siècle amical lors de son adolescence, plutôt mal vu au temps de la "nouvelle critique" structuraliste, le XIXe siècle rentre en grâce à partir de S/Z et des Fragments du discours amoureux, et plus encore dans les derniers séminaires sous les auspices du romantisme allemand. La place qui leur revient a été ici donnée aux principaux auteurs de prédilection : Balzac, Chateaubriand, Stendhal, Flaubert, sans oublier Michelet, un auteur qui pourtant "n'était pas son genre". Mais ont été prises en compte aussi des affinités plus partielles (Baudelaire, Nietzsche), voire bien plus ambiguës (Zola). Plus qu'une étude raisonnée, ce volume propose donc une approche en mosaïque des amours et désamours du lecteur et de l'auditeur pour certains créateurs, certaines oeuvres, parfois même pour de simples phrases qui façonnent une oeuvre et un imaginaire critique. Mais il dessine en fin de compte un panorama aussi complet que possible du rapport de Barthes au XIXe siècle : à sa littérature principalement, mais aussi à sa musique, à sa philosophie et à son histoire.

09/2019

ActuaLitté

Théâtre - Pièces

Dramma giocoso au Dîner de Paris. Verdi et Wagner, une amitié indéfectible

Ici, point de statue du Commandeur, point de Festin de Pierre, puisque tout est farce en ce bas monde, "Tutto nel mondo è burla" ainsi que se conclut le Falstaff de Verdi ; c'est précisément de ce compositeur qu'il est question dans cette comédie en 2 actes précédés d'un prélude. Mais ledit musicien donne la réplique à son ami de longue date, à savoir Richard Wagner. Dramma giocoso au Dîner de Paris Il s'agit ici de la version scénique du Roman-Bouffe éponyme (Le Dîner de Paris paru en août 2017) qui a eu droit à un article de Christophe Rizoud dans ForumOpéra. Cette pièce transforme en acteurs de chair et de sang non seulement les personnages authentiques des 9 lettres apocryphes (Golo Mann, Alma Mahler, Franz Werfel, Siegfried et Cosima Wagner, Arrigo Boito, Emanuele Muzio, Giovanni Boldoni, Sir Francis Seymour Haden, James Whistler et Giuseppina Strepponi), mais aussi Henri Fantin-Latour, en grande conversation avec de célèbres comédiennes du Théâtre-Français qui reviennent juste du Père-Lachaise où elles ont fleuri la tombe de leur consoeur, Mademoiselle Elisa Rachel Félix, la grande tragédienne décédée deux semaines auparavant, ou encore Camille Saint-Saëns, Edgar Degas, Gustave Moreau, Charles Baudelaire, Théophile et Judith Gautier, Hans Christian Andersen et bien d'autres… En fait, on se retrouve devant une galerie de portraits du genre de ceux que réalisait Fantin-Latour dans Un atelier aux Batignolles, par exemple. Pour annoncer le déjeuner que partageront Verdi et Wagner à Paris, deux salonnières reçoivent du beau monde : Cosima et Siegfried Wagner, Arrigo Boito, Franz Werfel et Alma Mahler, Giovanni Boldini, entre autres…

11/2021

ActuaLitté

Contes et nouvelles

Fumeurs d'Opium. Comédiens Ambulants

Recueil de sept nouvelles qui se déroulent en Indochine à la fin du XIXe siècle, Fumeurs d'Opium est un authentique chef-d'oeuvre et certainement l'une des meilleures illustrations littéraires des terribles génies de la "pâte noire" , tour à tour fantastique, effroyable, halluciné ou alors totalement apaisé. Dans la tradition d'un de Quincey ou d'un Baudelaire, Jules Boissière décrit les effets de l'opium sur celui qui s'y adonne. Mais là où ces deux auteurs se limitent à leurs propres expériences ou à celles de leurs amis proches, l'auteur peint un tableau de la société tout entière, représentée côté indigène par le lettré classique et côté colonisateur par le soldat français. Selon les deux optiques, l'opium est la panacée pour atteindre la sagesse, la sérénité par l'effacement des limites entre le Bien et le Mal, l'impassibilité même devant la mort, la compassion mutuelle qui peut unir d'anciens ennemis... Le tout évoqué dans le cadre d'une nature tantôt hostile, tantôt enchanteresse. Jules Boissière (1863-1897) est un écrivain et poète français en poste en Indochine à la fin du 19e siècle. Proche de Mallarmé, Daudet et Mistral, il publie des textes et des poésies en français et en provençal. Il part au Viêt-nam en 1886 où il effectue son service militaire avant d'occuper divers postes dans l'administration coloniale toute en assumant la direction de la Revue indochinoise. Boissière meurt précocement en 1897 à Hanoi à l'âge de 34 ans d'une occlusion intestinale - probablement aggravée par son addiction à l'opium.

11/2021

ActuaLitté

Littérature française

Oldies

« Mes écrits tiennent du journal de bord, du carnet de voyage ; tantôt très ancrés dans le vif, à la manière d’un reportage, tantôt au contraire ils se détachent du monde des causalités et forment des sortes de reay-made poétiques. Dans ma poche de jeune poète, de retour d’Afrique, cette lettre de Christian Dotremont : « Je pense que la poésie doit être ainsi : un débat extrêmement multiple entre soi et soi, entre soi et les autres, entre soi et les réalités si diverses, nouvelles, à voir, à saisir, ou déjà anciennes relativement, dont il faut s’en aller pour les voir mieux, les saisir davantage ou les intégrer à soi une fois pour toutes. » Plus loin, il poursuit : « Je crois précisément que dans le multiple débat de la poésie est nécessaire une “terre inconnue”, à la fois “continent perdu” et “île au trésor”, un espace “hostile” et “enchanteur” à aimer, à haïr ? ». Vingt ans après mes vingt ans, le Mexique m’a révélé qu’il n’y a pas de prodige sans quotidien ; c’est par la porte de « ce qui est » qu’on atteint « ce qui n’est pas ». Je me méfie du complexe de « l’albatros » (désigné par Charles Baudelaire) et du génie virtuel j’espère que ses visions (celles que nous envoie le télescope Hubble, par exemple) soient placardées sur tous nos murs ; en attendant, je m’enferme dans les rues avec mes semelles de pneu, je troue les murs avec l’encre noire. Office : le 15 mai 2012 Coll. Lignes fictives 13,5 x 19,5, +/- 160 p., +/- 25 € ISBN 978-2-7186-0866-2 Code Sodis : 750 652 5

05/2012

ActuaLitté

Critique littéraire

Traité du débutant

L'écrivain qui, à la manière de Baudelaire, dispense des Conseils aux jeunes littérateurs et signe, au printemps de 1929, un Traité du débutant, n'a que vingt-huit ans. Voici donc un garçon précoce doublé d'un outrecuidant. C'est qu'il ne lui déplaît point de poser en cicérone, de feindre d'avoir assez de métier pour l'enseigner aux novices. Il ne déteste pas non plus profiter de l'exercice pour s'imposer à lui-même quelques règles de conduite. Bref, notre jeune auteur a du caractère. Il est vrai, que, à l'âge où certains de ses contemporains finissent encore leurs études, Jean Prévost a déjà bien vécu et beaucoup écrit. Si son Traité du débutant se lit si bien plus de quatre-vingts ans après sa parution, ce n'est pas seulement que son auteur écrit vite, clair et moderne, c'est aussi qu'il donne des conseils pratiques qui valent toujours et portent, sur la société littéraire, des jugements que le temps a rendus plus aigus. Bien avant La littérature à l'estomac, de Julien Gracq, il écrit : " La hâte que ce siècle a voulu mettre en toutes choses, il l'a mise aussi dans sa lecture ". Mais aussi : " Étant donné que le public est bête, tout grand et immédiat succès d'une belle oeuvre est le fruit d'un malentendu ". Mais encore : " Les critiques n'ont aucune espèce d'influence (...) ; ils n'ont même pas d'avis ". Une fois pour toutes, Jean Prévost a décrété que le public des vrais lettrés ne dépassait pas, en France, les six cents âmes. Pour ce début de siècle, nous ne serons guère plus généreux.

03/2011

ActuaLitté

Philosophie

Journal hédoniste. Tome 1, Le désir d'être un volcan

Les pauvres peuvent-ils être libertins ? Quelles leçons sur les hommes un chat peut-il donner ? Dans quelles circonstances Socrate va-t-il à l'abattoir ? Que disent les prostituées aux philosophes ? Quid de la pourriture de l'œuvre en soi ? Quelles relations entre stupre et stupeur ? Quelle âme ont les pousse-pieds lisboètes ? Comment vivre au pied d'un volcan ? Mondrian aide-t-il à comprendre Venise ? Qui préférer : Eve, Pénélope, Carmen ou Marie ? Y a-t-il une date pour le suicide d'un nietzschéen ? Que serait une philosophie du panache ? Où peut-on légalement brûler des ouvriers ? Dans quelle ville est la tombe du prince des dandys ? Que peut-on écrire du corps de son père ? En quelle compagnie Maître Kant erre ? Y a-t-il une raison moléculaire ? Qu'est-ce que le syndrome de Gênes ? Quelles mythologies comparées pour l'eau ou le pétrus ? De quelle façon peut-on fixer des vertiges ? Quel écrivain désirait être un volcan ? Comment sculpter de l'énergie ? Faut-il remplir les cercueils de livres ? Une érection peut-elle être un auxiliaire de connaissance ? Don Juan a-t-il trouvé son inspiration capitale dans les arènes ? Que veulent les femmes ? Le libertinage est-il toujours de droite ? Qui a écrit Ainsi parlait Tarass Boulba ? Madame Claude a-t-elle lu Baudelaire ? Où peut-on visiter le cimetière des plaisirs ? Comment peut-on aimer Diogène et De Gaulle ? Pourquoi les pessimistes sont-ils des poseurs ? A quoi ressemble l'odor di femmina ? Sur tous ces sujets, Michel Onfray apporte ses réponses qui sont autant de chapitres de ce livre qui peut, et doit, être lu comme un journal hédoniste.

02/1998

ActuaLitté

Critique littéraire

Idées et visions et autres écrits polémiques, philosophiques et critiques, 1897-1923. Volume 1

André Suarès (1868-1948) est le plus méconnu des auteurs de sa génération, celle de Gide, de Proust, de Claudel et de Valéry. Il a pourtant été leur égal. Bergson, Ernst-Robert Curtius ou Paulhan ont salué en lui un maître. Condisciple à l'Ecole normale supérieure de Romain Rolland, Suarès partageait avec ce dernier une même passion pour la musique. Excellent pianiste, il a consacré à ses compositeurs favoris une série de portraits qu'on retrouve ici pour la première fois Mozart, Beethoven, Wagner, Debussy, Ravel. Et bien d'autres. Souffrant de la veulerie de son époque, Suarès, pour ne pas désespérer de l'homme, s'est raccroché aux grands créateurs Tolstoï et Dostoïevski, Shakespeare et Cervantès, Baudelaire et Pascal, Goethe et d'Annunzio. Tous, ils incarnent des valeurs, ils transmettent ce sens de la grandeur, lisible également dans l'architecture des villes italiennes ou dans certains paysages bretons. La violence avec laquelle il a combattu les dérives fascistes et antisémites de son époque n'a d'égale que celle de Zola, de Péguy ou de Bernanos. Engagé dans l'affaire Dreyfus alors qu'il n'avait que vingt ans, Suarès a été le premier à dénoncer la montée du nazisme. Ayant vécu la Première, puis la Seconde Guerre, il était persuadé que seule une Europe unie était capable de prévenir les folies meurtrières de la France et de l'Allemagne. Poète, essayiste, philosophe, voyageur, Suarès aborde tous les genres. Pour la première fois est donné ici un choix représentatif de son œuvre immense. La plupart de ses textes étaient devenus introuvables ; beaucoup sont restés inédits. Ils sont plus actuels que jamais.

09/2002

ActuaLitté

Petits classiques parascolaire

"Heureux qui, comme Ulysse..." et autres poèmes. Avec un parcours sur le sonnet

Un recueil rassemblant les poèmes les plus connus de Du Bellay, suivi d'un parcours littéraire sur la forme poétique du sonnet " . Dans une édition conforme aux nouveaux programmes de français en 2de, incluant notamment des prolongements artistiques et culturels et un dossier Nouveau bac. Le recueil De L'Olive aux Regrets en passant par les Antiquités de Rome, Joachim du Bellay, l'un des plus célèbres poètes de la Pléiade, invente une poésie tour à tour élégiaque et satirique. Le recueil proposé ici rassemble ses poèmes les plus connus, offrant ainsi un panorama de l'oeuvre de cet auteur majeur de la Renaissance. Le parcours sur le sonnet 10 sonnets, de Pétrarque à Pierre Vinclair, en passant par Ronsard, Louise Labé ou encore Baudelaire, pour suivre l'évolution de cette forme poétique, de la Renaissance à nos jours. Le dossier Toutes les ressources utiles au lycéen pour étudier l'oeuvre dans le cadre des nouveaux programmes : - un avant-texte pour situer l'oeuvre dans son contexte - au fil du texte, la rubrique " Des clés pour la lecture linéaire" - après le texte : - des repères sur l'oeuvre - un groupement de textes complémentaires sur les poètes de la Pléiade - des sujets types pour l'écrit et l'oral du nouveau bac français Des prolongements artistiques et culturels Sur la peinture de la Renaissance : 6 oeuvres clés et des outils pour les analyser Et un guide pédagogique Sur www. classiques-et-cie. com. En accès gratuit réservé aux enseignants, il inclut tous les corrigés : des questionnaires au fil du texte, des sujets de bac, des lectures d'images.

09/2020

ActuaLitté

Critique littéraire

Le cahier Rouge des chats

Cette anthologie inédite réunit plus de soixante-dix textes célèbres et moins célèbres, ayant le chat pour héros. Divisée en six parties ("Le chat idéal", "Le chat magique", "L'animal des rois", "Le chat et les écrivains", "Les malheurs des chats", "Le chat, héros de la littérature"), les écrits qui la composent sont français ou anglais, classiques ou modernes, et tous ronronnant de plaisir et de malice. On y trouvera des mythes et des histoires rapportés par Cicéron, Hérodote ou Plutarque ; des anecdotes sur les chats à la cour des rois, par la féroce princesse Palatine ou la tendre Mme Campan ; de grands classiques de la littérature féline, comme le Raminagrobis de Rabelais, L'Epitaphe d'un chat de Du Bellay, Le Chat botté de Perrault, Le Chat Murr de Hoffmann, le chat du Cheshire de Lewis Caroll, Le Chat de Baudelaire. Les plus grands amoureux des chats ne sont-ils pas les écrivains ? Voici l'Histoire de mes bêtes d'Alexandre Dumas, le Bestiaire de Paul Léautaud, la Vie de deux chattes de Pierre Loti. Le Cahier Rouge des chats comprend enfin de nombreux inédits : des interviews d'Alphonse Daudet, d'Edmond de Goncourt et de Stéphane Mallarmé, ainsi que trois nouvelles inédites de jeunes écrivains français. Un humoriste français avait déclaré que "Dieu a inventé le chat pour permettre à l'homme de caresser le tigre". Le voici rusé, miaulant, caressé, admiré, aimé, adoré, vénéré, sous nos yeux, dans nos bras. L'anthologie a été réalisée par l'auteur de l'anthologie Napoléon par ceux qui l'ont connu, un succès de la collection (Cahiers rouges, 2014).

10/2015

ActuaLitté

Littérature française

La mer en cendres

L'image saisissante formulée dans " Les fleurs du mal " par Charles Baudelaire : " L'oasis où je rêve et la gourde où je hume à longs traits le vin du souvenir" évoque pour l'auteure l'Algérie insouciante de sa jeunesse avant d'affronter les heures sombres d'une guerre barbare ayant abouti à un rapatriement forcé pour les uns et pour les autres à une liberté pleine d'écueils. Son constat amer, mais lucide, qui n'exclut pas l'humour " la politesse du désespoir ", retrace l'évolution d'une société " d'hommes malheureux " qui se sont armés pour partir à la conquête du bonheur avec la ferme volonté de balayer dans le sang tout obstacle à cette quête du " bonheur promis " ! L'enthousiasme des foules dupées retombera, tandis que les expatriés au bord d'un abîme de futur et d'angoisse devront se battre pour se reconstruire une vie aussi heureuse que possible en France, de Nice à Dunkerque. Pourtant des liens fraternels unissaient Arabes et Kabyles avec les Européens d'Algérie, ainsi qu'en témoignent l'Armée d'Afrique et les Harkis. De même, dans cette histoire de volupté, de sang et de mort, vécue par l'auteure dans son pays natal, les personnages se sont aimés depuis l'enfance dans leur Algérie matricielle mais la vie les a séparés, les couples ont été déchirés ... les frères ennemis n'en sont-ils pas moins frères ? Aux dernières pages du récit, le témoin de ces déchirures rêve d'un avenir de pardon et de réconciliation, Comme le temps érode les choses les plus dures.

03/2017

ActuaLitté

Beaux arts

Le musée intérieur de Henry James

Cet essai (illustré d'une quarantaine de reproductions en couleurs dans deux cahiers) sur les rapports de James avec la peinture, à travers son oeuvre imaginaire et son oeuvre critique, est l'occasion d'analyser l'oeuvre du maître américain et aussi sa vie. En effet, intimement lié à des artistes, James était fasciné par la création artistique qu'il comparait constamment à la littérature. Il a analysé de très près la technique des peintres et leur univers, qu'il s'agisse de peintres académiques ou novateurs. Ses nombreux voyages en Italie l'avaient amené, par ailleurs, à s'attarder sur les grands maîtres vénitiens. Son frère, le philosophe William James, peignait, si bien que la peinture faisait partie intégrante de son univers psychique et quotidien. Le livre est divisé en deux parties : un essai en cinq chapitres et un choix de traductions de textes de James sur l'art, correspondant à ces cinq sujets : Venise, les peintres londoniens, les caricatures de Daumier, les lettres et les tableaux de Delacroix et l'oeuvre de John Singer Sargent (qui, par le cosmopolitisme et la haute société, était en quelque sorte son jumeau en peinture). C'est donc aussi un voyage dans l'intimité de James, dans sa conception de la création artistique, du visible et de l'invisible, du dicible et de l'indicible, du mystère. L'essentielle question jamesienne sur les indices d'une réalité cachée est au coeur de cet essai. Profondément européen, et particulièrement tourné vers la France, James était en constant dialogue, explicite ou secret, avec Baudelaire, Delacroix, Zola, sur la question de l'art, et se trouve être, en ce domaine, un précurseur de Proust.

11/2016

ActuaLitté

Littérature française (poches)

Adieu, phénomène

Un phénomène, dans le langage courant, désigne un être singulier, attachant et fugace. Celui de Valentine se nomme Baptiste. Ils se sont aimés quand ils avaient les âges de Juliette et de son Roméo : quatorze et dix-sept ans. Pour l'amour de Baptiste, Valentine s'est évadée d'un pensionnat et, avec un entrain passionné, a transgressé les interdits d'une époque encore conventionnelle mais déjà remuante, celle du président Auriol et de Boris Vian, de la guerre d'Indochine à celle d'Algérie. Baptiste et Valentine étaient prêts à tout : déjouer les embrouilles des grandes personnes, rebaptiser Baudelaire, rivaliser de fierté, faire sauter la tour Eiffel, se séparer et, même, être heureux ensemble, très longtemps. Projets auxquels la mort violente et mystérieuse de Baptiste mettra un terme. Un terme ? Voire. Car le propre des phénomènes est de se transmuer en fantômes quand cela les arrange. Et comme Valentine, c'est sûr, est douée de médiumnité, Baptiste, invisible mais présent ne cessera de surgir à ses côtés, de lui parler et de la protéger des pièges de la vie. Elle aura un mari, des enfants, des amants. Elle fera le tour du monde. Grâce à Baptiste, elle échappe aux affres du temps qui passe, de la solitude dans son appartement délabré ; elle a des clochards pour amis et sabre le champagne avec un cambrioleur surpris chez elle. Elle peut tout oser. Elle est invulnérable. Parfois, le soir, elle descend sur le quai de la Seine où Baptiste l'attend sous un petit saule qui, l'été, trempe ses cheveux dans l'eau. Adieu, phénomène ! Adieu, parfois, veut dire : bonjour !

08/2001

ActuaLitté

Littérature classique

Champignons & Vers de pastiches

Les champignons : les grands oubliés de la littérature. Mais existe-t-il un lien, un pont, pour que se rejoignent les écrits des grands auteurs et les petits lutins des forêts ? Les vers, sans doute... Les vers ! Permettez-moi, ici, non plus de les craindre, mais au contraire de les admirer, les magnifier, les sublimer. Oh ! je ne parle pas là des minuscules larves qui infestent nos chers chapeaux, non, mais de ceux écrits par les poètes au cours des siècles. Ronsard, Hugo, et Baudelaire ou encore La Fontaine, Corneille, Brassens et bien d'autres que vous retrouverez dans ces pages. Toutes et tous furent de grands écrivains qui ont marqué l'histoire de la Littérature, voire celle de la France. Plus encore, ces illustres personnages ont souvent été vifs dans leurs propos, acerbes dans leurs textes, puissants dans leurs écrits, voire simplement, proches du génie ! Du génie... N'en est-il de même des champignons, êtres extraordinaires que l'on sait aujourd'hui indispensables à la vie de notre Terre ? Les voilà les vrais liens : le Vers et le Génie ! Par le pastiche, rapprochons plus encore ces univers incontournables que sont de la littérature - avec ou sans vers - et la fonge. Vous trouverez ici de grands textes détournés à la sauce "champignon" que n'auraient - du moins je l'espère - pas renié nos chers écrivains. L'intérêt premier des hommes pour les carpophores passe par le ventre. Pensons aux nombreux comestibles qui se mangent accompagnés d'un petit verre, parfois anisé dans le Midi. Aussi, laissons-nous aller, avec modération mais humour, à quelques Champignons & Vers de pastiche...

03/2022

ActuaLitté

Ouvrages généraux et thématiqu

Alcide Dusolier (1836-1918) et la République

Sous le Second Empire, Alcide Dusolier se fait un nom comme critique littéraire et s'engage dans l'opposition républicaine. Après la proclamation de la Troisième République en 1870, il combat pour faire triompher les idées républicaines dans une Dordogne bonapartiste et accède au Parlement en 1881 où il représente la Dordogne pendant trois décennies. Son jugement sur Baudelaire, qualifié de "Boileau hystérique" et sa "découverte" d'Eugène Le Roy (l'auteur de "Jacquou le Croquant" l'ont fait entrer dans l'histoire littéraire ; son amitié avec Gambetta et sa lutte constante en faveur de la République l'inscrivent dans l'histoire politique. A l'occasion du cent-cinquantenaire de la République, c'est autour du rôle et de la place d'Alcide Dusolier dans l'histoire de la République que ce livre est construit, en trois parties : un homme de lettres engagé à Paris dans le combat pour la République (1836-1870), avec Gambetta pour installer la République en Dordogne (1870-1881), le parlementaire, un des piliers de la République en Dordogne (1881-1918). Alcide Dusolier, c'est une vie où se mêlent la passion des Lettres et de la République, à Paris et en Dordogne. Bernard Lachaise est agrégé d'histoire, professeur émérite d'histoire contemporaine à l'Université Bordeaux Montaigne. Il est l'auteur de nombreuses publications dont : Yvon Delbos. Biographie 1885-1956 (1993), une collaboration à Histoire de Périgueux (2010), à Histoire de Bergerac (2017) et la co-direction de La Dordogne dans la Seconde Guerre mondiale (2020). Spécialiste d'histoire politique, en particulier du gaullisme, il a récemment publié Georges Pompidou : avec de Gaulle 1944-1959 (2020).

05/2021

ActuaLitté

Ouvrages généraux

Walter Benjamin. Histoire d'une amitié

Gershom Scholem et Walter Benjamin, deux Juifs berlinois appartenant à la même génération, refusent d'emblée le mensonge et le confort. Scholem quitte dès 1923 Berlin pour Jérusalem. Il y édifiera une oeuvre magistrale. A ses certitudes s'opposent les hésitations de Benjamin, la dispersion de ses écrits, la précarité de ses entreprises universitaires et littéraires, son balancement entre les séductions du marxisme et un sentiment très vif de son appartenance au judaïsme. Il envisagera même de s'installer en Palestine. Témoin lucide, Scholem évoque les phases et les lieux de cette amitié : le Berlin de la guerre et de l'après-guerre, la Suisse, le Paris de 1927 et de 1938. Lettres à l'appui, il apporte des précisions sur l'attitude de Benjamin envers le sionisme et le communisme, sur ses relations avec d'autres figures des lettres allemandes de son temps : Brecht, Buber, Ernst Bloch, Hannah Arendt, Adorno, Horkheimer et l'Ecole de Francfort. Il retrace la formation de la pensée de Benjamin, sa conception du rôle du critique littéraire, ses goûts artistiques, sa position ambiguë devant le marxisme. Il constate son double refus ; ni Moscou, ni Jérusalem, puis le caractère tragique de son exil : pour Benjamin, chassé d'Allemagne par le nazisme en 1933, Paris, "capitale du XXe siècle" , siège d'une littérature dont il est le critique et le traducteur (Baudelaire, Proust), sera un lieu de solitude et d'angoisse avant le suicide d'octobre 1940 à la frontière espagnole. Au moment où l'oeuvre de Walter Benjamin est l'objet d'une attention croissante, cet essai de Gershom Scholem est une contribution essentielle à sa compréhension.

10/2022

ActuaLitté

Littérature française

Les lignes de la main

"Nées de la préférence ou de l'occasion, ces pages, sans en avoir eu l'intention, finissent par composer un paysage de la peinture au XXe siècle, dans l'éventail de quelques exemples majeurs. En même temps la question est posée de l'immédiate actualité, de l'avenir. Qu'en est-il de l'art d'aujourd'hui ? L'étude qui ouvre le livre (Le Sujet de l'Art) en indique le souci constant. Mais les pages qui concernent les artistes les plus anciens (Ingres, Géricault, Hugo dessinateur, Van Gogh) rappellent que la présence des oeuvres passées est moins un fait de culture qu'un phénomène de vie. Comme Baudelaire, nous nous tenons entre une modernité désirée, épiée, et une ineffaçable révélation. J'ai appelé ce livre Les Lignes de la main, car la peinture, elle aussi, est une écriture. On écrit toujours de quelque chose, mais de quelque chose que l'on ne voit qu'en écrivant. La séduction de la critique d'art vient du fait que l'écrivain voit cette fois avant d'écrire le monde sur lequel il va écrire. Monde déjà formé, filtré mais innommé. Il reste à trouver les mots. Je n'ai pas cherché les mots qui, au-delà de ce que l'on voit, prétendent rendre compte de l'objet dont nous n'aurions que l'illusion. Je n'ai pas voulu non plus décrire inutilement ce que l'on voit. Plutôt ai-je tenté de m'assurer des choses que je voyais, les remerciant d'être là, le retenant. Comme s'il s'agissait de créatures aimées : fragiles et indéchiffrables." Gaëtan Picon.

03/2006

ActuaLitté

Critique littéraire

L'arbitre aux mains vides. Ecrits de jeunesse

Arthur Adamov (1908-1970) appartient à une riche famille arménienne propriétaire d'une partie des pétroles de la Caspienne, chassée de Russie par la Révolution. Après une errance entre l'Allemagne et la France, le jeune Adamov fréquente Montparnasse et rencontre des écrivains, dont Roger Gilbert-Lecomte et Antonin Artaud avec lesquels il se lie d'amitié. Dans les années 50, il est, avec Ionesco et Beckett, l'un des créateurs du théâtre dit de l'absurde et mis en scène par les plus grands (Blin, Vilar, Serreau, Mauclair, Planchon...). Sous l'influence de Brecht, il s'oriente ensuite vers le théâtre politique en même temps qu'il publie des essais sur le théâtre ainsi que de bouleversantes confessions. Mais si Beckett est nobélisé en 1969 et Ionesco élu à l'Académie française en 1970, Adamov, en cette même année, malade et marginalisé, se donne la mort. Traducteur de Gogol, Tchekhov, Gorki, Dostoïevski, Büchner, Rilke..., auteur de pièces radiophoniques, Arthur Adamov, entre 1927 et 1947, écrit de nombreux poèmes en vers et en prose, mais aussi des manifestes, des essais, des préfaces, des critiques de livres et d'art éparpillés au hasard de revues souvent éphémères. Ces textes de jeunesse écrits dans le sillage de Rimbaud, disent l'amour, la mort, la solitude, mais aussi l'émerveillement au monde. Inconnus alors qu'ils constituent pourtant le creuset d'une oeuvre, ils relèvent d'une écriture mystérieuse qui nous touche au plus profond. Ces documents, réunis ici pour la première fois, éclairent cette figure injustement oubliée, qui est l'une des voix les plus authentiques et les plus bouleversantes de l'avant et l'après-guerre, celle d'un témoin, d'un poète inspiré, d'un passeur...

11/2019

ActuaLitté

Poésie

Eros émerveillé. Anthologie de la poésie érotique française

L’érotisme, la poésie - ou la rencontre de deux émois majeurs. Dans son Erotisme, Georges Bataille affirme lumineusement : « …La poésie mène au même point que chaque forme de l’érotisme… Elle nous mène à l’éternité… » Si la poésie est bien le « plus haut état de la langue », n’est-elle pas la plus apte à restituer l’émotion érotique, ce plus haut état du corps et du coeur ? Embrasant les mots, la poésie érotique met le feu aux joues et ailleurs. Elle célèbre les sens, libère les énergies, elle chante le plaisir effréné de vivre hors des carcans de toutes sortes, la surabondance vibratoire, le grand jeu des attractions universelles. Du vertige libertin qui envahit la poésie française aux XVIe siècle jusqu’aux blasons amoureux des surréalistes, de l’érotisme le plus feutré à la pornographie la plus exacerbée, on trouvera ici, en trois cent cinquante poèmes, une anthologie de la volupté sous toutes ses facettes. Un florilège du chavirement, explorant le territoire amoureux dans sa dimension toujours renouvelée. De Ronsard à Rimbaud, de Verlaine à Genet, de Louise Labé à Joyce Mansour, de Sade à Bataille, de Jouve à Calaferte, de Pierre Louÿs à Franck Venaille, de Michel Leiris à Bernard Noël, quelque deux cents poètes, dont un grand nombre de modernes et de contemporains, disent ici l’incroyable besoin d’impudeur qui parfois les saisit. Ils disent les jeux de la langue et du sexe, avec toutes leurs saveurs, du sucré au salé, de l’implicite à l’explicite. Cette anthologie, qui rassemble ce que la poésie française a produit de plus érotique en cinq siècles, entraîne le lecteur à célébrer Eros en tous ses fastes, lumineux, sombres ou hilarants – Eros émerveillé.

02/2012

ActuaLitté

Critique littéraire

Réelles présences. Les arts du sens

Sommes-nous, aujourd'hui, encore capables de jouir d'une oeuvre ? Savons-nous encore lire un texte, voir un tableau, écouter une sonate ? La question est d'importance. Nous vivons à l'ère moderne — celle qu'inaugurèrent Rimbaud et Mallarmé. Tous deux prophétisèrent la fin d'un monde, celui — classique — où le mot désignait une chose. Depuis lors, on s'est acharné à théoriser la fin du discours, l'arbitraire du signe, le texte autoréférentiel, l'autonomie de la structure, la mort de Dieu d'abord, de l'homme ensuite. Même les compositeurs ont proclamé la mort de la musique, et les artistes la fin de l'Art... De tout cela, il nous reste un lourd héritage : nous vivons, en effet, à l'époque que George Steiner appelle l'ère de l'Epilogue. C'est l'ère où le monde n'a plus de sens, où le sens d'une oeuvre, quelle qu'elle soit, n'est plus la raison d'être de notre lecture, mais où, au contraire, chacune de nos lectures accorde une raison d'être à l'oeuvre. Les intentions du créateur n'importent plus, seul compterait ce qu'arbitrairement nous mettrions dans l'oeuvre que nous déconstruirions. Face à cette mode de l'indécidable, de l'interchangeabilité du sens, George Steiner, nourrissant ses réflexions d'exemples puisés dans la littérature, la musique et la peinture, nous convie à parier à nouveau sur le sens, et même sur le scandale radieux de la transcendance : il y a bien un accord et une correspondance entre le mot et le monde, entre, d'une part, les structures de la parole et de l'écoute humaines et, d'autre part, les structures, toujours voilées par un excès de lumière, de l'oeuvre. C'est grâce à ce pari que nous pourrons jouir de l'oeuvre et comprendre sa nécessité.

11/1993

ActuaLitté

Beaux arts

Extases

Ernest Pignon-Ernest est né à Nice en 1942. Depuis 1966 il fait de la rue le lieu même d'un art éphémère qui en exalte la mémoire, les évènements ou les mythes. Il a ainsi préfiguré nombre d'expériences artistiques sollicitant l'espace du dehors. Par la facture puissante, comme intemporelle, de ses images et l'acuité de leur inscription dans le réel (choix signifiant des sites et du moment), les interventions d'Ernest Pignon-Ernest métamorphosent les lieux en espaces plastiques, poétiques, fictionnels, réminiscents, jusqu'à faire de ces lieux et du temps l'œuvre même. Du Chili à Soweto, d'Alger à Naples, de Charleville à Paris, la confrontation des drames de notre temps comme l'exploration de destins individuels en rupture de norme ou de mythe à raviver font prendre à l'artiste un risque chaque fois inédit, celui-là même qui hantait Rimbaud quand il s'acharnait à trouver le lieu et la formule. Dans les années 90, lors de ses collages dans les rues de Naples, un vers de Nerval l'a mené à un dialogue très libre avec les grandes mystiques : Marie Madeleine, Hildegarde de Bingen, Angèle de Foligno, Catherine de Sienne, Thérèse d'Avila, Marie de l'Incarnation et Madame Guyon. Pour qui a toujours fait du corps l'objet et le sujet de ses explorations, la rencontre autour d'une thématique de cette nature relève autant d'une quête que d'un défi. Comment représenter ce qui ne peut se voir ? Comment faire image de chairs qui aspirent à se désincarner ? Comment capter les traces, les effets, les lumières, les ombres, les soupirs ou les cris d'expériences ineffables ? Comment restituer par des traits de tels transports, de tels excès, de telles effractions sublimées ?

07/2008

ActuaLitté

Actualité et médias

Macron sous les masques

Caché sous les masques, quel Macron authentique peut-on débusquer ? Un voyant ou un aveugle ? Du jeune président, on connaît la spectaculaire ascension. En le portant au pouvoir, les Français ont fait le choix du renouveau et du progressisme. Mais trente mois plus tard, on sait encore peu de choses du cheminement intellectuel et politique d'Emmanuel Macron. Dans le délicat passage à l'"acte II" de son quinquennat, c'est ce destin que le chef de l'Etat, malmené par l'hiver des Gilets jaunes, met aujourd'hui en jeu. Christophe Barbier confronte cette épopée quasi-chevaleresque aux grandes sagas du pouvoir. Il replace le président "en marche" dans la lignée des monarques, Louis XVI ou Napoléon III, comme des révolutionnaires, Bolivar ou Mirabeau, et des grands réformateurs, Thiers ou Mendès France. Puisque la politique et la tragédie, sans cesse, s'imitent, l'auteur promène également devant notre "Jupiter" contemporain le miroir où se reflètent d'illustres figures antiques, mythologiques et littéraires, de Caligula à Narcisse et Rimbaud, dont Emmanuel Macron prend tour à tour les traits. Dans cet exercice inédit, l'intransigeant analyste de la vie politique construit un passionnant labyrinthe de références, de correspondances et de modèles. Apparaît alors le kaléidoscope d'un talent exceptionnel : en tout état de cause, Emmanuel Macron est le premier homme politique français du XXIe siècle. Mais s'imposera-t-il comme un personnage marquant de l'Histoire de France, dont il sait qu'elle invente et se répète à la fois ? C'est bien ce défi - celui de la postérité - que le jeune homme charismatique a l'intention de relever. De loin, le plus grand à s'être, jusqu'à présent, dressé devant lui.

11/2019

ActuaLitté

Histoire ancienne

Mythanalyse de la Rome antique

Relisons ici Virgile et Ovide : l'Enéide comme épopée initiatique des origines de Rome, et le poème mythologique des Métamorphoses. Au-delà de l'homme romain, Virgile et Ovide y parlent à chacun de nous : la mythologie est la terre natale de toutes les formes symboliques. Par delà vingt-deux siècles, nous nous sentons dans une fraternité avec les peurs, les joies et les désirs qui s'y expriment. Enée, confronté à l'incertitude du risque et à la certitude de l'amour, est l'archétype de chacun de nous essayant de construire son espace personnel. En tant qu'homo viator, il est à la fois guerrier, passeur et exilé ; et comme héros fondateur, il met en ordre le monde, à mesure qu'il progresse dans l'organisation de sa psyché. Comme le dit Paul Veyne dans sa préface à ce livre, nous y trouvons la "vérité profonde" de ces "structures privilégiées de l'imaginaire humain" . Au-delà de ces fulgurances, c'est cet écho que Joël Thomas essaie de repérer plus généralement dans l'imaginaire des Latins, aussi bien pendant la période augustéenne que dans ses influences, en particulier dans la construction de l'Europe. Car, dans une forme de feed back, l'Enéide est à la fois la matrice et le reflet de la romanité ; et le phare de la romanité ne s'est pas éteint avec ses formes matérielles. L'Enéide inspirant La Divine Comédie, ou relue par la Créüside de Magda Szabo, Ovide revisité par David Malouf, ou Catulle modèle possible pour Le Bateau Ivre de Rimbaud : même lorsque ses formes transitoires ne sont plus, Roma Aeterna demeure, et "ce qui demeure, les poètes le fondent" (R. -M. Rilke).

07/2015

ActuaLitté

Critique littéraire

Isidore Ducasse. Auteur des Chants de Maldoror, par le comte de Lautréamont

Isidore Ducasse (Montevideo, 1846 - Paris, 1870), qui a signé ses Chants de Maldoror du pseudonyme de " comte de Lautréamont ", est longtemps resté un personnage singulier, presque énigmatique, qui aurait été jeté son livre à la face du siècle avant de disparaître. Faute de la connaître, on inventa longtemps sa biographie. Il faut dire que tous les ingrédients d'une légende ou d'un mythe étaient au rendez-vous : la naissance dans un pays lointain, l'enfance dans un Uruguay en proie à la guerre civile, l'adolescence dans des lycées-cachots de Bigorre et du Béarn, l'existence solitaire à Paris et la mort précoce à vingt-quatre ans, de cause inconnue, dans une capitale prise sous le siège de 1870. L'œuvre ? Déconcertante dans sa forme, déroutante par son lyrisme, puissante par sa sorte de modernité permanente. Encore aujourd'hui, Isidore Ducasse passe pour l'écrivain du dix-neuvième siècle sur lequel on a le moins de renseignements, et les points obscurs de sa biographie son propices à une atmosphère de rumeur et de mystère. Les Surréalistes craignaient - ou feignaient de craindre - que la connaissance biographique sur le poète nuise à la puissance d'impact de son œuvre. C'était un raisonnement faux : ce que l'on a pu découvrir sur la vie de Ducasse enrichit au contraire l'œuvre, lui ajoutant chaque fois une nouvelle facette. Après le livre de François Caradec, paru en 1970, qui fut d'un apport considérable, le présent ouvrage, richement illustré, bénéficie des acquis les plus récents de la recherche biographique sur cet écrivain dont on commence à dire qu'il pourrait bien être le poète français du XXIe siècle, comme Rimbaud a été celui du XXe siècle.

05/1998

ActuaLitté

Poésie

Dans l'hiver des villes. Edition bilingue français-anglais

L'édition bilingue de la poésie de Tennessee Williams. La Ménagerie de verre, Un tramway nommé Désir, La Chatte sur un toit brûlant, La Nuit de l'iguane... On connaît surtout l'oeuvre de dramaturge de Tennessee Williams, exaltée, lyrique, très largement adaptée au grand écran avec la postérité que l'on sait. Pourtant, en privé, l'homme se définissait comme un poète avant tout, un poète solitaire et torturé, inspiré de la lecture de Keats, Shakespeare, Rilke et Rimbaud. Il publia Dans l'hiver des villes en 1956, mais sa célébrité en tant qu'auteur dramatique était déjà telle à l'époque qu'elle ne pouvait qu'éclipser son oeuvre poétique. Aujourd'hui, quarante ans après sa mort, on comprend à la lecture de ce recueil combien ses vers et son sens poétique nourrissent tout son travail d'écriture, destiné ou non à être mis en scène. Aussi, ses poèmes sont-ils, à l'image de ses pièces, caractérisés par l'intensité de son expression, sa passion de la sincérité, son sentiment de solitude et sa compassion envers les marginaux. A une nuance près : ils apparaissent dans une certaine mesure comme une confession. Contrairement à son théâtre qui se voulait exempt de toute thématique ouvertement homosexuelle, il parvient ici, au moyen de conventions poétiques ou de formes libres, à rendre acceptable le récit de ses expériences avec les hommes, ou de son amour pour Frank Merlo - son compagnon de longue date. " Orphée sous les tropiques ", Tennessee Williams écrivit ces poèmes dans le but d'exprimer sa sexualité propre, ce que le théâtre lui interdisait. " Quand les poètes deviennent délibérément des hommes de lettres, nous nous mettons à les lire avec davantage de respect que de plaisir ", écrivait-il. La lecture de ce recueil, traduit avec talent par Jacques Demarcq, vient le contredire avec bonheur.

10/2022

ActuaLitté

Littérature française (poches)

Oeuvres. Tome 1

A dix-huit ans, Valéry entame une première carrière qui le conduit à faire paraître une trentaine de poèmes, après quoi le sentiment, autour de 1892, de ne pouvoir égaler Mallarmé ou Rimbaud en vient à ouvrir une crise : il cesse d'écrire. Néanmoins, trois ans plus tard, il donne coup sur coup deux brefs chefs d'oeuvre : l'Introduction à la méthode de Léonard de Vinci et La Soirée avec Monsieur Teste. Devenu rédacteur au ministère de la Guerre en 1897, il connaît une nouvelle, mais plus longue, période de silence à laquelle la publication de La Jeune Parque ne mettra un terme qu'en 1917. Il continue cependant, chaque matin, à l'aube, à tenir les Cahiers où il consigne des réflexions sur des sujets divers, mais la suspension de l'oeuvre est par moments vécue comme une panne douloureuse. Un nouveau départ est donné vers 1912 lorsque Gide lui demande de réunir ses oeuvres de jeunesse et, de la relecture de ses anciens poèmes, vont naître tour à tour, après la Parque, l'Album de vers anciens et Charmes en 1922. A cet ensemble s'ajoutent en 1919 les réimpressions de l'Introduction et de la Soirée et, peu après, les dialogues d'Eupalinos et de L'Ame et la Danse : l'évidence s'impose qu'une oeuvre majeure est en train de se construire. Cette gloire naissante vaut à son auteur de nombreuses commandes de préfaces, d'études ou de conférences qui viendront nourrir les volumes successifs de Variété, les Regards sur le monde actuel ou les Pièces sur l'art. Elle lui vaut également de participer à diverses commissions culturelles, en particulier dans le cadre de la Société des Nations, et de devenir ainsi, en Europe, une sorte de passeur de culture.

02/2016

ActuaLitté

Poésie

Plan à vol de corbeau

Vingt ans après ce qui fut la première traduction française de cet ouvrage en 1999, Cori Shim & Jean-Yves Darsouze, qui en étaient les traducteurs, proposent cette nouvelle traduction intégrale et augmentée du chef-d'oeuvre poétique de Yi Sang, "Plan à vol de corbeau" ("Ogambo"), lequel comprend des poèmes publiés entre 1931 et 1956, soit presque 20 ans après sa mort au Japon en 1937 pour ces derniers. Né en 1910 à Séoul, année de l'annexion japonaise, toute sa vie durant, Yi Sang eut à subir l'occupation. Contraint de parler et d'écrire dans la langue japonaise imposée devenue officielle, il sut se l'approprier et la détourner. Diplômé d'architecture en 1929, cette influence est, parmi celle notamment des mathématiques (présence de chiffres, de séries, d'équations, mais aussi de lignes...), notoire dans certains de ses poèmes, comme bien sûr dans le titre même de cet ouvrage ("? Plan ? . ". .). Membre du groupe artistique "Le Cercle des neuf" qu'il intégra en 1934, Yi Sang, qui fut également peintre, publia dans le "Journal" éponyme de ce même groupe ("Pierres tombales" en papier et "Etat critique" y parurent notamment en 1936). Poète incontournable qualifié de "? Rimbaud coréen ? ", de nombreuses études et éditions nouvelles lui ont été consacrées, et un prix littéraire créé en 1977 porte son nom. "Sa poésie résolument moderne a parfois provoqué le scandale. Elle est torturée, loufoque [... ]. En exil dans une famille qui n'est pas directement la sienne, dans un pays qui n'appartient plus aux Coréens, dans une vie qui paraît condamnée par la maladie, Yi Sang bouleverse la phrase coréenne, utilise du vocabulaire étranger, des références scientifiques, et offre une vision déstructurée de la réalité, recomposée à travers une recherche de soi qui se perd aux limites du désespoir, de l'absurde et de la mort". (Jean-Yves Darsouze)

08/2019

ActuaLitté

Monographies et entretiens

Le désir d'être inutile. Souvenirs et réflexions

L'unique ouvrage autobiographique du créateur de Corto Maltese. L'homme qui a donné naissance à la légende de Corto Maltese est devenu à son tour une légende. Dans ce livre, peu de temps avant sa mort, il explorait les mystères de sa vie. Curieux mélange d'ascendances franco-anglaises, judéoespagnoles et turques, Hugo Pratt naît vénitien et s'éveille à la vie en Ethiopie où il découvre le fascisme et l'amour, apprend à dessiner et à détester le colonialisme. Dans Venise libérée, il côtoie et endosse tous les uniformes, ennemis comme alliés. A vingt-trois ans, il s'embarque pour Buenos Aires, partageant son temps entre la bande dessinée, les voyages et les extravagances mondaines. Il crée environ sept mille planches dessinées, de L'As de pique à Corto Maltese, personnage culte depuis les années 1970. De bordées en aventures, il fait plusieurs fois le tour de la planète, après Rimbaud, Stevenson, Jack London et tant d'autres amis connus et inconnus. " Ma vie a commencé bien avant que je ne vienne au monde, et j'imagine qu'elle se poursuivra sans moi longtemps après ", écrit-il. L'autre voyage est intérieur. Expert en kabbale, initié au vaudou, découvreur de l'étrange en six ou sept langues apprises et parlées et près de vingt mille livres lus et collectionnés, Hugo Pratt est le mystérieux gentilhomme de Venise que l'on rencontre dans ce livre avec ses soeurs noires, ses cousins indiens, ses femmes, ses personnages, ses copains et la mort... Cette nouvelle édition, définitive, paraît trente ans après la première édition, en 1991. Elle est augmentée d'une introduction inédite et contient le chapitre dans lequel Dominique Petitfaux retrace les quatre dernières années de la vie de Hugo Pratt.

01/2022