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Littérature française

Madame

Dans le grand appartement où elle vit confinée au service de Madame, une femme raconte. Avec une haine teintée de jubilation, elle décrit son servage. Qui est Madame, vieille femme juive rescapée de l'extermination ? Et si la cuisinière était sa fille ? A moins que toutes deux ne soient qu'une seule et même personne. Gisèle Berkman nous donne ici un premier roman vertigineux. Dans le grand appartement où elle vit confinée au service de Madame, une femme raconte. Avec une haine teintée de jubilation, elle décrit son servage, les recettes de cuisine inventées pour complaire à sa patronne irascible. Elle raconte Madame, cette vieille femme qui joue du piano, se rêve en Danielle Darrieux, et tyrannise son employée. La cuisinière note tout. Elle consigne, jour après jour, tout ce quotidien qui l'étouffe. Les jours se traînent tandis que Madame sombre dans la démence. Et les identités s'échangent jusqu'au vertige. C'est comme si la mémoire qui peu à peu se retire de la vie de l'une venait éclaircir les nombreuses questions de l'autre. Qui est Madame, vieille femme juive rescapée de l'extermination ? Et si la cuisinière était sa fille ? A moins que toutes deux ne soient qu'une seule et même personne. Et qui était Monsieur, dont le bureau est interdit d'accès ? Un jour, la cuisinière découvre la photo d'un enfant, le petit Ilia, mort pendant la Shoah, et cette image énigmatique l'obsède, aimante sa vie tout entière. La Shoah, jamais nommée, est le centre obscur autour duquel tout gravite, aussi bien la folie des personnages que le désastre qui s'abat progressivement sur eux. Mais Madame est aussi la chronique d'une émancipation, et celle-ci passe par le langage, par les joies ineffables et amères qu'il procure. Gisèle Berkman nous donne ici un premier roman vertigineux. Le style, la maîtrise de l'écriture et de l'émotion, la gravité du sujet changée en grâce, tout cela fait de Madame un grand texte.

08/2021

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Ecrits sur l'art

Poétiques du quotidien. Le parti pris du non-art

Le quotidien, notion dont la naissance est liée à la modernité esthétique et aux romantismes, est au centre des pratiques artistiques qui viennent questionner les frontières entre l'art et la vie et entre art et non-art dans les années 1960 à 1980, période qui voit l'avènement de la notion dans la théorie critique comme dans la culture. L'investigation du quotidien s'effectue alors à la croisée de l'art et des sciences humaines et sociales et fait de la question d'une vie quotidienne créative un enjeu politique. L'articulation entre la question du quotidien et celle de l'utopie, qui façonne la tradition de la pensée critique du quotidien inaugurée par Henri Lefebvre, est mise en évidence par la confrontation de son apport théorique avec celui de Michel de Certeau. En expliquant comment le quotidien, d'objet conceptuel, devient aussi un projet, l'ouvrage éclaire les pratiques collectives non-art de Robert Filliou, d'Allan Kaprow et des artistes Fluxus. Ces pratiques et les écrits qui les accompagnent sont abordés comme des expérimentations qui rejoignent les approches plus théoriques du quotidien, tout en se présentant comme un geste engagé et paradoxal d'affirmation et de négation de l'art qui invite à inscrire les pratiques créatives dans la vie quotidienne, plutôt que de faire entrer celles-ci au musée. Ces démarches se détournent en effet des institutions artistiques pour investir le quotidien comme le lieu de l'émancipation. Cet ouvrage étudie diverses pratiques d'écriture qui relèvent de ce projet et s'intéressent à montrer comment les configurations discursives mises en place par Georges Perec et Daniel Spoerri offrent l'inventaire poétique d'un quotidien partageable. L'anecdote enfin, dont use Allan Kaprow, interroge les pratiques quotidiennes par leur mise en récit, dans une visée épistémique qui distingue les poïétiques du quotidien des processus d'esthétisation de l'ordinaire par l'art.

08/2023

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Cyclisme, VTT

Une histoire des courses cyclistes

Grands tours et classiques, duels d'anthologie, lieux cultes : la grande et la petite histoire du cyclisme et de ses champions, racontées avec gourmandise par Jean-Noël Blanc. A savourer ! Une idée de génie est toujours bête comme chou. Pourquoi avoir attendu 1817 pour inventer de placer deux roues l'une derrière l'autre au lieu de les disposer côte à côte ? Le baron allemand Drais les relie d'un montant de bois, et voici la draisienne, l'ancêtre du vélo. Le bicycle est d'emblée voué à la vitesse et à la course. En 1867, la première course emmène 100 participants de l'avenue d'Antin à Versailles. Trois ans plus tard, on compte déjà 270 courses en France ! Bien entendu, la compétition pousse aux améliorations techniques. L'histoire des courses cyclistes est donc celle de l'émancipation progressive du vélo vis-à-vis de la bicyclette. Il ne faut pas confondre les deux. La bicyclette sert à faire les courses quand le vélo est au service de la course : ici le quotidien, là l'exploit, le rêve, la légende. Cette magie émerveille : le public s'extasie devant ces champions qui défient la montagne ou domptent les pavés. En 50 micro-chapitres illustrés par de nombreux documents d'archives et des photos contemporaines, cet ouvrage brosse par petites touches un panorama du cyclisme, avec ses " forçats de la route ", grimpeurs, rouleurs, sprinteurs ou simples équipiers, ses heures de gloire et ses drames, ses beaux gestes et ses tricheries, ses évolutions techniques et ses décors de théâtre. Tour de France, Bordeaux-Paris, Paris-Brest-Paris, Six Jours de Paris, Milan-San Remo, Tour des Flandres, Flèche wallonne, Paris-Roubaix, Tour de Lombardie, Paris-Nice, Critérium du Dauphiné, Giro : il fait revivre toutes les grandes courses, qu'elles appartiennent au passé ou qu'elles soient toujours à l'affiche. Une histoire non encyclopédique mais subjective, écrite dans une langue savoureuse par un amoureux du vélo et de l'écriture.

05/2023

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Sciences historiques

Féminismes pluriels

Cette étude traitera des différents points de vue débattus au sein du mouvement féministe. Au cours du siècle dernier, le féminisme s'est construit et a évolué dans le contexte politique et économique mouvant des deux guerres, de la révolution culturelle de mai 68 et des bouleversements actuels. Des concepts se sont forgés et ont permis de mieux cerner les enjeux de l'émancipation des femmes, tels celui de patriarcat ou celui de genre. Des observateurs de toutes disciplines soulignent les changements et les mutations culturelles au sein de nos sociétés occidentales où les questions de bien-être individuel et de développement personnel ont peu à peu pris la place des recherches de solutions collectives. Le féminisme, dans sa particularité de démarche émancipatrice, tient compte de ces deux pôles, c'est l'une de ses grandes richesses mais c'est peut-être aussi une des raisons des reproches qu'on lui fait si souvent. Le féminisme serait dépassé, selon certaines, il aurait fait " fausse route " et serait devenu obsolète alors que, par ailleurs, d'autres voix appellent à la vigilance, les droits conquis n'étant pas forcément protégés par les lois contre des attaques et des reculs. Alors que certains proclament la mort du féminisme, des rapprochements se sont opérés entre femmes du nord et du sud au cours des dernières décennies. Ces alliances fécondes annoncent une adaptation créative pour la transition économique inéluctable. Par ailleurs, devant ces avancées majeures pour les femmes, se profilent des réactions aux difficultés identitaires des hommes. Les défis restent grands. De nombreux ouvrages sont publiés chaque année sur le féminisme, ses conséquences et son actualité mais notre ambition ici est de permettre d'y voir plus clair dans les composantes variées de ce vaste mouvement social. Historique et politique, l'étude se veut aussi un état des lieux capable de provoquer de nouvelles formes de luttes.

10/2012

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Actualité médiatique internati

J'assume. Mémoires du fondateur de Jeune Afrique

Né en 1928 à Djerba, Béchir Ben Yahmed aurait dû être épicier, comme son père. Il a été un acteur majeur de l'indépendance tunisienne, le confident et le bras droit de Habib Bourguiba, son jeune ministre de l'Information (à 28 ans). Il aurait pu ne faire que de la politique, et viser haut. Non, il sera éditeur de presse et journaliste. Béchir Ben Yahmed, "BBY" pour reprendre les initiales devenues célèbres, c'est avant tout l'homme d'une intuition improbable et révolutionnaire, le fondateur et le patron de Jeune Afrique : un "hebdo" pour tout un continent à peine sorti des nuits coloniales. BBY, c'est plus de soixante ans d'écriture et de luttes. Avec Jeune Afrique, puis, à partir de 2003, La Revue. Il sera un Africain convaincu, un militant de l'émancipation des "Sud" , un observateur lucide de la vie internationale. Et l'auteur, chaque semaine, de cet édito, le fameux "Ce que je crois" , où il ne craint pas de prévoir, souvent avec justesse, d'être tranchant, à contre-courant. D'assumer. Ces Mémoires écrits sans fausse diplomatie se révèlent un témoignage rare qui échappe au "récit dominant" . BBY fait revivre le soleil des indépendances, les espoirs et les désillusions de l'Afrique moderne, l'évolution complexe de la Tunisie, les guerres d'Orient, les convulsions du monde. Surgissent les portraits de Bourguiba, Lumumba, Che Guevara, Hô Chi Minh, Boumédiène, Senghor, Houphouët-Boigny, Foccart, Mitterrand, Bongo Ondimba, Hassan II, Alassane Ouattara, et tant d'autres. On y retrouve aussi ses propres combats, dignes d'un roman, l'autoportrait d'un professionnel exigeant qui aura influencé plusieurs générations de lecteurs. Et une réflexion émouvante sur l'identité, la spiritualité et la fin du chemin. Béchir Ben Yahmed nous a quittés le 3 mai 2021, journée mondiale de la liberté de la presse. Il avait 93 ans. Presque un siècle.

11/2021

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Histoire de la BD

La représentation de l'étranger(gère) dans la bande dessinée

Les textes réunis ici proposent de comprendre et d'analyser la représentation de l'étranger(gère) dans les bandes dessinées. Par-là, cet ouvrage aborde notre rapport à l'altérité, celle de la relation entre des bédéastes occidentaux et des personnages qu'ils dessinent et racontent. Imagine-t-on seulement les rapports entre la bande dessinée et la représentation des étrangers(gères) depuis l'ère coloniale lors de laquelle on la destinait aux jeunes publics, jusqu'à l'émancipation vers le lectorat adulte d'un art du dessin et de la narration, qui propose des milliers d'images des étrangers(gères) ? Ce second moment correspond à partir des années 60 à ce que l'on nomme la période postcoloniale, et il s'étend jusqu'à nos jours. La bande dessinée s'adresse maintenant aussi aux adultes, mais que dit-elle des étrangers(gères) ? Que fit-elle et que fait-elle de l'héritage de l'imaginaire colonial ? Des chercheurs(ses) de toutes disciplines se proposent de comprendre les enjeux de récits dont la narration se situe dans les "Mondes historiques coloniaux" , les "Mondes contemporains postcoloniaux" et les "Mondes imaginaires" (fantastique et science-fiction) ; par là même ils(elles) s'interrogent sur les représentations des figures des étrangers(gères), ainsi que sur la relation de l'homme occidental avec la femme exotisée, mais aussi sur la question des marques de l'altérité, sur les stéréotypes tant sexistes que raciaux et les procédés critiques pour les éviter, sur le fait ou pas de réduire une culture plurielle à quelques traits spectaculaires qui amènent l'essentialisation. Cela amène à questionner la transmission, la transformation ou la contestation de l'héritage colonial largement prescripteur de la relation aux étrangers(gères) depuis les points de vue des mondes occidentaux. Les explorateurs de bandes dessinées, auteurs des chapitres de l'ouvrage sont : Daniele Comberiati, Iris Delhoum, Vinod Kumar, Alicia Lambert, Marion Lecorre-Carasco, Patrick Marcolini, Vincent Marie, Flavio Paredes-Cruz, Mélissa Rollinger, Eric Villagordo.

12/2023

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Philosophie

Violence et civilité. Wellek Library Lectures et autres essais de philosophie politique

Les origines de ce livre remontent à un exposé, " Violence et politique ", présenté en 1992 à la décade de Cerisy autour de Jacques Derrida, " Le passage des frontières ". Il s'articule en deux ensembles: l'adaptation française, fidèle à l'original, des Wellek Library lectures de 1996 à Irvine, " Extreme Violence and the Problem of Civility ", et une série de textes plus récents (rédigés entre 2001 et 2006) qui tentent d'articuler les catégories de la guerre, de la souveraineté, de la révolution et de la lutte des classes. La conclusion est un essai de 2003 " sur les limites de l'anthropologie politique " et la pensée moderne de la tragédie. Le livre propose une réflexion sur l'autre scène de la politique où son rapport constitutif à la violence n'est plus normalisé par le droit, les institutions, l'idéologie qui opèrent la " conversion " de l'extrême violence. Il cherche à dessiner une topographie de la cruauté, où viennent se superposer sans se confondre ses formes ultra-subjectives (délires d'identité, extermination, vengeance de la loi) et ultra-objectives (surexploitation capitaliste, production et élimination de la vie comme déchet). Il engage une comparaison des stratégies de civilité qui se partagent la possibilité de formuler un concept de la politique comme anti-violence, telles que les ont esquissées différents courants de la philosophie contemporaine. La critique des positions de Marx et des marxistes occupe ici une position centrale. Mais il faut la replacer dans une généalogie plus longue et plus conflictuelle, remontant à Hegel et Clausewitz et se confrontant à la conception schmittienne de la souveraineté telle que l'auteur du Nomos de la terre l'a recherchée dans son interprétation de Hobbes. Le recueil - conçu comme une contribution à la théorie des conditions réelles de la transformation et de l'émancipation - débouche sur la " rencontre manquée " de Lénine et Gandhi et sur le problème d'une civilisation de la révolution : unité de contraires dont le défaut équivaut pour la politique à la barbarie, dont parlait déjà Rosa Luxemburg en 1914.

02/2010

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Romans de terroir

La métairie et le château

Tiénot a onze ans en 1918. La Grande Guerre a bouleversé les repères et les comportements, les gens ont changé. À la métairie où vivent Tiénot, ses parents et sa petite soeur, l’atmosphère s’assombrit. Les certitudes enfantines de Tiénot meurent doucement. Son regard sur le monde se fait interrogateur et inquiet. Sa petite amie d’enfance, Justine, une fille de l’assistance recueillie par ses parents, se retourne contre lui et se moque de son affection. Son père n’est plus le gaillard qu’il était : les gaz l’ont laissé invalide, cloué au lit, impuissant et amer. Quant à la belle Mado, sa mère, elle perd la tête pour Joseph, un bellâtre sans coeur qui martyrise ses enfants pendant que le père est à l’hôpital. Alors, qu’est-ce qui fait tenir Tiénot ? Sa passion, ce qui lui fait battre le cœur et l’exalte, ce sont les univers qui se téléscopent autour de lui. D’un côté les magnifiques bois de Hautefage qui grouillent d’une vie minuscule et majestueuse, de l’autre le château où s’agitent les idées modernes (comme l’émancipation des métayers) et les progrès du nouveau siècle : l’aviation, la libération des femmes (les petites amies du fils de famille, qui conduisent des automobiles et se préparent à occuper un emploi). Mais ces consolations finissent par perdre de leur puissance face à la violence de Joseph et à l’amour aveugle que lui porte Mado. Tiénot doit réagir s’il veut sauver sa peau et redonner un peu de dignité à sa mère. Encouragé par la Toca Braso, une vieille rebouteuse, et surtout par son grand-père, Tiénot se décide à faire déguerpir Joseph. Une nuit, protégé par son grand-père armé d’un fusil, Tiénot passe à l’attaque. Mais en chassant l’ennemi, il doit pour toujours dire adieu à l’enfance.

05/2012

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Sciences politiques

La face cachée des "révolutions" arabes

Depuis le milieu de l'hiver 2011, en Afrique du Nord et au Proche-Orient, des mouvements de contestation populaire ont pris forme, incarnant les aspirations démocratiques et le ras-le-bol des citoyens à l'égard des régimes tyranniques et corrompus qui les gouvernaient. Ils sont parvenus à provoquer leur chute, mettant fin à des situations qui n'étaient plus acceptables au XXIe siècle. Telle apparaît la merveilleuse épopée du "printemps" arabe et de ses "révolutions" aux yeux de la majorité de l'opinion publique internationale. Toutefois, derrière ce conte au dénouement heureux se cache une réalité bien différente. Alors que la très grande majorité des médias et des observateurs internationaux a fait de ces "révolutions" arabes, le symbole de l'émancipation des peuples d'Afrique du Nord et du Proche-Orient, il est apparu indispensable à de nombreux experts d'en donner une lecture plus objective. En effet, plus de dix-huit mois après que se soit levé le vent de révolte qui a balayé le monde arabo-musulman, il est possible de discerner plus distinctement le fil des événements et les jeux d'acteurs qui les ont impulsés. Ce livre s'attache successivement à étudier et déconstruire les événements ayant eu lieu au Maghreb et au Proche-Orient ; à mettre en lumière le rôle essentiel des acteurs extérieurs à ces "révolutions", dont l'action a été déterminante ; et à évaluer les conséquences du printemps arabe, lesquelles ne semblent pas être à la hauteur des espérances suscitées. Il réunit les contributions de vingt-trois auteurs de huit nationalités différentes, Algérie, Belgique, Côte d'Ivoire, Egypte, France, Mali, Tunisie, Syrie, et d'horizons très divers, femmes et hommes politiques, officiers de renseignement, journalistes, universitaires, etc. Ensemble, ils dénoncent la pensée dominante qui tend à faire du printemps arabe un événement spontané et positif pour les pays d'Afrique du Nord et du Proche-Orient et démystifie les "révolutions" arabes en mettant en lumière leurs mécanismes, leur manipulation et leurs retombées négatives.

11/2012

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Critique littéraire

L'année 1925. L'esprit d'une époque

« Il y a des dates qui comptent, d’autres qui tombent en poussière. Tandis que 1896 ou 1907 se laissent oublier et ne marquent plus pour nous que des heures surannées, 1900 est une échéance, un jubilé, noces d’or du passé et de l’avenir ». C’est en orfèvre que Paul Morand célébrait 1900, trente ans après. Entre temps il aura été un des héraults des Années folles et, tout particulièrement, de l’année 1925, qui tout autant que 1900 a marqué une échéance et s’est vite imposée à la mémoire collective comme une année mythique. Étonnante et durable fortune ! Entre l'armistice de 1918 et la crise de 1929, les années vingt, profondément marquées par les horreurs de la Grande Guerre, présentent un singulier mélange de désarroi, de révolte et de frivolité. À la fin des combats qui ont dévasté l’Europe, tout un monde s’écroule, plongeant modèles et valeurs dans une crise durable. En cette période d’extraordinaire effervescence, la table rase et l’expérimentation sans tabous sont à l’ordre du jour. Les moeurs oscillent entre deux tendances fortes : émancipation et détraquement. Amour et libertinage jouent à cache-cache aux quatre coins de l’Europe galante. Discréditée par un conflit qu’elle a provoqué ou qu’elle n’a pas su empêcher, la politique hésite entre les tentations du communisme et du fascisme. Et la littérature, gagnée elle aussi par la difficulté d’être, cherche les voies de son renouvellement. Pour restituer l’esprit de cette époque qui à tant d’égards dialogue avec la nôtre, il fallait remplir deux conditions. Réunir, en premier lieu, des recherches travaillant dans des disciplines différentes. Se croisent ici des travaux de spécialistes d’architecture et de cinéma, de littérature française et de littérature comparée, d’études anglo-américaines et de Kulturwissenschaft, des hispanistes et des slavistes, des italianistes et des historiens du sport. D’autre part, il était indispensable de faire appel à des spécialistes internationaux.

06/2012

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Philosophie

Lumières pour enfants. Emission pour la jeunesse

Ce volume prend sa place naturelle après Trois pièces radiophoniques déjà parues dans la même collection. Il regroupe en effet les émissions destinées à la jeunesse réalisées par Benjamin avant la mainmise des nazis sur la radio. Ici, Benjamin cherche à renouveler le conte. « Comment ? Par des récits qui semblent inspirés de Baudelaire et de Kafka, des récits qui associent curieusement l’escroquerie et la catastrophe et qui, comme en passant, traduisent la vision benjaminienne de l’Histoire comme une catastrophe continue. De qui est-il question ? De brigands et de charlatans, de sorcières au bûcher, d’escrocs, d’imposteurs, de marginaux, de personnages suspects comme Cagliostro ou Faust, de bootleggers de la Prohibition, et même d’un faux messie blasphémateur, le fameux Sabbataï Zevi dont Benjamin a découvert l’existence grâce à son ami Gershom Scholem. Autant de personnages qui cherchent à survivre dans un contexte général de catastrophe : le tremblement de terre de Lisbonne, les inondations du Mississippi, la destruction de Pompéi, etc. Les contes pour enfants de Benjamin ne sont pas des contes de fée, ils adressent plutôt un avertissement aux jeunes gens, un avertissement prophétique […]. En cela, ces contes de la catastrophe imminente demeurent fidèles à la vocation des contes traditionnels qui, dans l’esprit de Benjamin et d’Ernst Bloch, doivent aussi être des récits d’émancipation, animés malgré tout par un principe d’espérance, ô combien fugitif, à l’opposé des mythes asservissants ». (Jean Lacoste, La Quinzaine littéraire) Que Benjamin ait été aussi un conteur, on le savait déjà. Mais ici, à travers les prismes de l'enfance et la profusion labyrinthique de récits hantés par le merveilleux, c'est le projet d'une pédagogie libre qui s'énonce familièrement, à la façon des devinettes. Tant dans le « je me souviens » berlinois qui ponctue le livre que dans l'évocation d'évènements lointains, ces « lumières » pour enfants clignotent pour tous comme le butin enjoué de ce collectionneur d'histoires qu'était Benjamin.

05/2011

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Littérature française

Oeuvres

La postérité a retenu de Joseph de Maistre qu'il a été l'un des plus fermes partisans de la contre-révolution. Ses adversaires l'ont peint comme un doctrinaire sectaire, pourfendeur des idées nouvelles. Ce portrait comporte une part de vérité : ennemi déclaré des Lumières, Maistre développe une philosophie de l'autorité, dénonçant l'illusion des droits de l'homme et de la démocratie, qui peut légitimement révolter une conscience moderne. Quelles raisons a-t-on de lire un tel penseur au début du XXIe siècle ? A en croire les meilleurs esprits, ces raisons ne manquent pas. Cioran en propose un usage thérapeutique : il s'agit de parier ironiquement sur les excès d'un dogmatisme "aussi habile à compromettre ce qu'il aime que ce qu'il déteste ". Une autre raison de lire Maistre consiste à chercher dans son œuvre un révélateur, au sens chimique du terme. C'est ce que suggère George Steiner, lorsqu'il affirme que ce penseur est un prophète, qu'il annonce le malaise idéologique de la modernité en montrant la violence inscrite dès l'origine dans l'émancipation révolutionnaire. Mais on peut aussi lire Maistre, comme Valéry, à la façon du dilettante pour la saveur de son écriture. Ses traits d'esprit sont rehaussés par une langue admirable : causticité, imagination, acuité intellectuelle, Maistre séduit jusqu'à ses adversaires. Ce volume s'adresse aux historiens, aux philosophes, aux juristes et aux amateurs de littérature. Il réunit un choix des œuvres les plus célèbres de Maistre - Considérations sur la France, Essai sur le principe générateur..., Les Soirées de Saint-Pétersbourg, Eclaircissement sur les sacrifices -, mais aussi des textes moins connus et partiellement inédits - Six Paradoxes, Sur le protestantisme - établis dans le respect des manuscrits. Et, pour la première fois, sous forme de Dictionnaire, une petite encyclopédie de la pensée maistrienne. A redécouvrir, même si l'on n'est pas un "affreux réactionnaire ". Pierre Glaudes

04/2007

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Poésie

Ku Tashi ! A Wassa ! - Recueil de poèmes

"Ku Tashi ! A Wassa" est un miroir, dans lequel de nombreuses gens, mieux des situations de nombreux Etat se reconnaîtront. Causticité, verve embrasée, c'est là une insurrection de conscience, qui témoigne de l'indignation inouïe, qu'éclot la tourbe de nos vécus. C'est une critique rationnelle de toutes les franges de la nation : les gouvernants, les gouvernés, l'Elite, la Jeunesse. C'est là, le théâtre chancelant entre bigarrés ressentis, nourris de récrimination : l'espérance et la déception. Cela s'illustre, par des poèmes alliant facture attifée et méticuleuse, mêmement critique aiguisée et acérée ; avec des titres à l'instar de "Complot Etatique" ; "République" , qui sont des questionnements, sur les sens de République. Outre, c'est la réprobation dans "l'Elite" , qui constitue les radicelles de nos chancres sociétaux, avec de surcroît la culpabilité de la plèbe dans "Talaka" ; ou encore plus patibulaire la sénilité déplorable de la jeunesse, comme l'illustre "La mort" . C'est aussi un sorite, des hydres apparaissant tels des goulots de strangulation, à l'émancipation naturelle de la Nation avec "Déconfiture" , "la loi Aguiara" , "Grève" ; outre le questionnement sur le devenir National avec "Déveine éducationnel" , "Régimes" . Au-delà de l'évocation des problèmes socioculturels, ayant pour soutènements la religion, nos assuétudes culturelles ; or ce n'est là qu'une fugue de nos responsabilités, en démontrent "Talibizo, Almajiri" , "Gangrène" . En plus, subsiste celle de la désagrégation de nos patrimoines naturels (Mère nature), dans "Ceinture verte" , "Les yeux mouillés du fleuve" . La subversion conscientale s'ensuit avec "Wa key ! Halte" , "Halte" , "Scandale" , "Contresens" et "Assez ! " ou toutes les violences perpétrées sous la chape étatique. En revanche, ces encres noires d'indignation ne sont guère une résignation de l'auteur, mais davantage une invite à plus d'union, de solidarité, d'amour et de civisme, dans "Union" ; "Brassage" ; "Réagis, agis, surgis" Les problèmes de notre nation, ne sont là que les corollaires de nos agissements communs. La condition sine qua non de ce dé

10/2017

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Littérature française

Une femme parmi les hommes. Métallurgie 1969-1987

Nicole Motte est comptable aux grands bureaux à Vénissieux près de Lyon, avec 15000 salariés n°50918. C'est après mai 68, un acquit 2 heures d'expression directe dans les bureaux en réunion mensuelle. C'est dans cette réunion que j'ai pris la parole, encouragée par les collègues pour questionner sur la discrimination salariale, l'injustice, 1400 francs et le collègue, même diplôme brevet de technicien, 2400 francs. Cette première parole en public fût une révélation, elle m'a construite à 21 ans, les collègues m'ont envoyé une image positive, une femme assumant son sort face aux autres... Après, en leur nom, je suis proposée aux élections de délégués du personnel. Un parcours de travail, d'émancipation, de militantisme émaillé d'engagements, je suis proposée au Congrès de la Métallurgie d'être la responsable des employé(e)s de la fédération sur toute la France. Je monte à Paris, Montreuil 10 ans de 1977 à 87. Je gère des conflits dans les entreprises, pas simple, c'est passionnant, négocie avec ma voix douce, je calme. Un travail d'approfondissement de cette catégorie professionnelle à majorité féminine est réalisé avec des médecins, des syndicats, des journalistes, un réseau très ouvert. Puis licenciée économique, je prends le chemin de l'Université de Saint-Denis Paris VIIIe pour un Diplôme Universitaire de formateurs, (trices) pour adultes D.U.F.A., une licence des sciences de l'éducation. Je suis formatrice pour adultes en maison de détention, préventive, une maison d'arrêt à Osny dans le Val d'Oise (95), je participe à leur projet de sortie, la rebelle, l'histoire de la tôle ; un détenu m'offre une bande dessinée, la seule femme à entrer dans ces lieux, cela leur donnait un parfum de liberté... Une expérience humaine riche. Une autre étape va suivre, "une femme parmi les hommes", "Pierrot le laitier", un humaniste qui collecte le lait, le Bonlait pour les lyonnais dans les fermes des Dombes, le pays aux mille étangs.

03/2019

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Beaux arts

L'Orient des peintres. Du rêve à la lumière, Edition bilingue français-anglais

Catalogue officiel de l'exposition L'Orient des peintres, du rêve à la lumière du 7 mars au 21 juillet 2019. Riche d'une soixantaine de chefs-d'oeuvre provenant des plus importantes collections publiques et privées d'Europe et des Etats-Unis (musée du Louvre, musée d'Orsay, musée des Augustins de Toulouse, la Städtische Galerie im Lenbachhaus de Munich, la collection Thyssen-Bornemisza de Madrid, le Rijksmuseum d'Amsterdam, le Sterling and Francine Clark Art Institute de Williamstown), cette manifestation entend révéler à travers ce voyage un nouveau regard sur cette peinture. Portés par le souffle de la conquête napoléonienne, les peintres européens ont fantasmé l'Orient avant de vérifier leur rêve dans le voyage. Pourtant, ce dernier ne fait pas disparaître un fantasme indissociable de la figure féminine, celle de l'odalisque, ou femme de harem, et continue de nourrir les peintres, d'Ingres et Delacroix aux premières heures de l'art moderne. "L'atelier du voyage" apporte cependant une connaissance de l'architecture et des arts décoratifs qui infléchissent progressivement une pratique classique vers une géométrisation et conduit à la recherche d'une harmonie entre corps humain et ornement abstrait, de Gérôme et Landelle à Vallotton, Migonney, Bernard ou même Matisse. D'autre part, l'expérience du paysage, des scènes de la vie quotidienne en plein air, nourrit de nouvelles pratiques et précipite l'émancipation de la couleur. Dans l'éblouissement de la lumière d'Orient et face à des spectacles inconnus, le peintre invente de nouvelles manières de peindre. Des paysages de Fromentin ou de Lazerges aux prémices de l'art moderne, des Impressionnistes et Néo-Impressionnistes aux Fauves, à Kandinsky et à Klee, la couleur se libère peu à peu de l'exactitude photographique. La naissance de l'abstraction ainsi passe par l'Orient : l'exposition sera alors l'occasion de découvrir certains aspects moins connus de l'art moderne à sa naissance.

03/2019

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Histoire internationale

Citadinités subalternes en Afrique

Et si la vie urbaine en Afrique ne se réduisait pas au dysfonctionnement, à l'inadaptation, voire au chaos ? Ou plus exactement, est ce qu'il n'existerait pas sous les désordres apparents d'autres logiques citadines plus subtiles, fluides et moins aisément perceptibles, participant à la réinvention permanente de la cité et des frontières qui la jalonnent ? Ces autres récits de et dans la ville sont au coeur de cet ouvrage, qui les aborde dans leur dimension aussi bien anthropologique, géographique, qu'historique. C'est à travers des histoires de corps, d'imaginaires mis en actes, d'espoirs d'autres lendemains, de difficultés et de souffrances également, qu'une autre ville se donne à voir, moins immédiatement saisissable et néanmoins indubitablement vivace. Ainsi, les expériences citadines subalternes étudiées ici ne renvoient pas à une vision statique de situations de relégation, mais plutôt à des formes complexes d'initiatives qui émergent dans les marges ou les interstices urbains. En postulant que la ville est un haut-lieu d'acquisition de ressources, de saisissement d'occasions, de productions imaginaires, mais aussi de contestations plus ou moins directes ou détournées, l'objectif est de penser simultanément des situations de domination et des manières de composer avec elles, au quotidien. L'étude de cette tension constitutive des expériences citadines, envisagée dans différentes métropoles du continent, de la colonisation à nos jours, permet de comprendre les trajectoires de celles et ceux qui négocient leur insertion au sein de sociétés urbaines qui pourtant les marginalisent. Qu'il s'agisse de femmes de bidonvilles, de jeunes habités par le rêve d'un départ au Nord, de groupes politiquement et historiquement minorés, d'anciens détenus ou d'artistes qui tentent de sublimer les frontières sociales comme géographiques, toutes ces expériences de la ville témoignent d'un jeu complexe d'assujettissement et d'émancipation, dont le territoire citadin est à la fois le cadre, l'arène et la condition de possibilité.

02/2018

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Pédagogie

Le choix d'éduquer. Ethique et pédagogie, Edition 2018

Chacun sait bien, même si on ne l'avoue guère, que la réussite de l'acte pédagogique ne tient pas seulement aux qualités strictement scientifiques et didactiques de l'enseignant. Il n'est qu'à écouter les élèves eux-mêmes ou leurs parents, il n'est simplement qu'à nous interroger sur notre propre parcours scolaire pour nous en convaincre. Et c'est d'abord cela que Philippe Meirieu prend le risque d'expliquer dans cet ouvrage. Il montre l'importance décisive des choix éthiques de l'éducateur, quand il se donne pour fin l'émergence de sujets libres, quand il oeuvre simultanément pour leur instruction et leur émancipation, quand il parvient à articuler le principe d'éducabilité et celui de liberté... Tout faire pour que l'autre apprenne et pour lui communiquer la conviction du possible, sans attendre pour autant la soumission et encore moins la réciprocité marchande. L'éducation est ainsi une aventure imprévisible, une histoire toujours différente à écrire et dans laquelle l'éthique n'est pas une "nouvelle matière scolaire" ni même un "supplément d'âme", mais bien ce qui oeuvre, à travers l'ensemble des activités que l'éducateur organise. A partir de cette approche, l'auteur rencontre un certain nombre de thèmes majeurs de la réflexion éducative : l'universalité de la culture, la formation à la citoyenneté, la discipline et les sanctions, la place de la didactique et des apprentissages méthodologiques, la formation des maîtres, le travail en équipe, etc. Mais il les traite de manière originale, en une trentaine de brefs chapitres où il s'efforce de faire apparaître les enjeux essentiels. Ainsi le livre peut-il se prêter à une multiplicité de lectures : certains le liront "comme un roman" - et sans doute, à bien des égards, en est-il un -, d'autres y trouveront un outil de réflexion individuelle ou collective, l'occasion de questionner leur activité, le moyen de faire le point sur bien des débats d'aujourd'hui.

01/2018

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Sciences politiques

En l'an 68. Trublions, enragés & messianiques ouvrent le bal du Diable sous l'enseigne de la postmodernité

Mai 68 fut une véritable Révolution et non un chahut d'étudiants. Une révolution mondiale qui à l'opposé de 1917 a pleinement réussi et vu le triomphe posthume de Trotsky. A savoir l'échec du marxisme-léninisme qui avait érigé la classe ouvrière en idole messianique. Le joli mois de Mai consacra lui, les théories freudo-marxistes d'Herbert Marcuse et ultra libérales de Milton Friedman, les Ecoles de Francfort et de Chicago s'étant combinées pour former un mélange détonnant et changer la face du monde. Les minorités agissantes devinrent les forces subversives porteuses de l'assomption eschatologique. Le messianisme révolutionnaire n'a en vérité jamais visé l'émancipation des hommes, mais uniquement la destruction de l'ordre existant. Le prolétariat russe n'aura été ainsi entre les mains des bolchéviques qu'un instrument... La Terreur rouge de 1918 le récompensera de sa crédulité à coups d'exécutions massives, de famine et de goulag. Au demeurant la révolution ultra libérale-libertaire conduit tout aussi inéluctablement à l'élimination des classes laborieuses par le déclassement et le chômage de masse. Cinquante ans après, les protagonistes de l'émeute soixante-huitarde, trotskistes et maoïstes, sont devenus les grands passeurs de l'hédonisme californien, se faisant les agents les plus actifs de l'américanisation du Vieux continent et au-delà, de sa tiers-mondisation. Ils furent aussi généralement d'ardents promoteurs idéologiques des guerres destinées, au nom de la Démocratie et des Droits de l'Homme, à diffuser le monothéisme du marché, nouvelle religion annonciatrice d'une Gouvernante mondiale en progestation assistée. Tous ou presque occupent aujourd'hui des postes de contrôle politiques, culturels, universitaires, médiatiques d'où ils ont avec succès engagé la grande mutation du paradigme sociétal et culturel du monde occidental. Soit la négation absolue de toutes les références métaphysiques ayant servi jusqu'à ce jour de base à la civilisation.

08/2018

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Pédagogie

Les pédagogies critiques

"La pédagogie critique ne doit pas être confondue avec la "pédagogie alternative". Il ne s'agit pas, pour les éducateurs et éducatrices progressistes, de pratiquer des pédagogies seulement "alternatives", mais bien de viser la transformation sociale globale. D'autant que, dans une large mesure, les pratiques des pédagogies alternatives s'adressent essentiellement à des enfants issus de milieux socialement privilégiés". En France, les pédagogies critiques sont rendues invisibles, abusivement englobées dans les pédagogies "nouvelles" ou "alternatives" dont les pratiques purement techniques sont à la mode dans les écoles de riches. Alors que partout ailleurs dans le monde, elles sont clairement distinguées des méthodes pédagogiques libérales qui réduisent l'éducation à un parcours de performance et de réussite purement personnelle, la France se singularise par un débat réduit à l'opposition simpliste entre "tradition" et "modernité" qui laisse un boulevard à l'école néolibérale. Le propos de cet ouvrage est donc de redonner toute sa place à un courant pédagogique ancien mais très vivant, et de lui rendre toute sa force de critique radicale et d'émancipation sociale, notamment pour les classes populaires. C'était la démarche des grands fondateurs Célestin Freinet et Paolo Freire ; c'est aussi celle que perpétuent et renouvellent beaucoup de pédagogues d'aujourd'hui. Cet ouvrage collectif fait le panorama le plus complet possible des pédagogies critiques. Il remet à la première place l'essentiel : les pédagogies critiques participent d'un projet politique de remise en cause de l'ordre néo-libéral et des dominations de toutes sortes (sexistes, racistes ou de classe). Il revient aux origines et à la théorie des grands fondateurs et présente les pratiques actuelles qui s'en inspirent. Il brosse le tableau le plus large possible, à l'échelle internationale, de tous les lieux d'éducation (l'école et l'université, mais aussi l'éducation populaire). Il interroge la manière dont les pédagogies critiques peuvent contester de manière constructive l'école réduite au maintien de l'ordre républicain et s'opposer efficacement à la captation néolibérale de l'enjeu pédagogique.

01/2019

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Science-fiction

Martelin Tome 2 : L'héritier du miroir. Partie 1, La patience et la roublardise d'un jeu d'échec

L'apprenti sorcier Luckiel est envoyé pour récupérer Orianna et le miroir de l'enchanteresse PhénomaCordis. Une traque s'amorce, une bataille se prépare, mais pour quels enjeux ? Après tout, dans cette partie d'échecs où plusieurs joueurs veulent participer et changer la donne à leur avantage, Orianna n'est au fond qu'un simple appât. Le roi noir est prêt à tout pour garder la reine blanche hors-jeu et qu'elle ne puisse protéger Martelin. Ce dernier ignore encore qu'il vaut plus qu'une tour, un cavalier ou un fou, qu'il est en fait le roi blanc en personne. Que s'il tombe, la partie est terminée. Il n'est guère étonnant que les forces se rassemblent et concoctent une stratégie avant le début officiel d'un combat. Du côté des blancs, on fait tout pour garder un coup d'avance et préparer Martelin à survivre aux futures manoeuvres des noirs. Leurs adversaires tentent déjà de manipuler leurs pions pour conduire leurs proies dans leurs pièges, afin de les mettre en échec. Cependant, Luckiel hésite dans un rôle qui ne lui a jamais convenu et réfléchit sérieusement de quel côté, entre l'ombre et la lumière, il souhaite évoluer. Pour le plus grand plaisir des lecteurs du premier tome, l'auteure poursuit le cycle consacré à Martelin, un jeune humain adopté par des elfes promis à accomplir de grandes choses. A la fois récit initiatique et roman d'aventures, ce second tome accompagne l'intrépide protagoniste sur le chemin de son émancipation. Après avoir quitté sa famille pour suivre l'enseignement de son nouveau maître, ce prince des forêts doit affronter bien des épreuves avant de réaliser sa destinée : mettre à terre un tyran qui conquiert et étouffe année après année ce monde, à la manière d'un cancer. Donnant vie à un univers magique peuplé de monstres, de nains, de fées et de dragons, l'auteur, fidèle au genre du roman fantasy, imagine une épopée épique pleine de retournements et de péripéties.

07/2017

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Histoire de France

Au coeur de la Révolution. Mes années de Russie 1917-1927

Russie, 1917-1927 Limougeaud, mais peu attiré par le métier de céramiste, Marcel Body devient apprenti typographe. Le mort de Tolstoï en 1910 lui fait découvrir l’oeuvre de celui-ci, et il se met à apprendre le russe. Cette connaissance du russe lui vaudra, une fois sous les drapeaux, de faire partie d’un groupe d’instructeurs qui arrive en Russie après la révolution de février 1917. A la fin de l’été de 1918, avec trois autres membres de la Mission militaire française qui, comme lui, désapprouvent l’intervention armée de la France contre le pouvoir soviétique, il rejoint le tout petit groupe communiste français créé à l’instigation des bolcheviks pour mener une action de propagande en faveur du nouveau régime. Plongé dans l’action au cours des années de révolution qui suivent, il n’en garde pas moins un regard critique sur les événements et, surtout, sur les conditions de vie de la population. De la guerre civile, notamment en Ukraine, à la préparation et à la tenue des premiers congrès de l’Internationale communiste, puis à son affectation au ministère des Affaires étrangères, il rend compte de façon vivante et personnelle. En 1921, quoique déjà critique vis-à-vis de l’évolution du régime, il est nommé à la représentation soviétique à Oslo. A partir de 1922, il y travaillera aux côtés d’Alexandra Kollontaï, militante de premier plan de l’opposition interne du Parti communiste soviétique qui s’était manifestée au cours des années précédentes. En 1927, Marcel Body rentra en France et fut exclu du Parti communiste français en 1928. Il trouva alors d’autres cadres pour poursuivre son combat pour l’émancipation collective. Rédigé en 1980 avec le concours d’Alexandre Skirda, ce livre de Marcel Body est un témoignage de premier ordre sur les événements et la vie quotidienne de la période révolutionnaire et sur l’évolution du régime.

11/2015

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Autres philosophes

La Mettrie. Un philosophe pour notre temps

Julien Offray de La Mettrie (1709-1751), en pleine emprise chrétienne, bravant dogmes et préjugés, eut l'audace de proclamer ? : Hommes, vous n'avez pas d'âme ? ! Il entreprit de démontrer rationnellement la vérité de ce que les spiritualistes assimilent à un outrage ultime. Guy Chaussinand-Nogaret, dans son coruscant opuscule pour les temps présents, raconte à nos contemporains comment La Mettrie fut conspué, pourchassé, vilipendé, occulté souvent­. Mais on le lira aussi, surtout, comme le récit d'une vie exhibant des vertus - le courage, l'audace, la persévérance - qui, à l'époque, conduit à la geôle, voire à la mort, dès lors qu'elles servent le dessein héroïque de renverser l'ancien régime des idées, donc d'exhausser le champ des possibles conceptuels en y revendiquant une pleine place pour le matérialisme et l'athéisme. La Mettrie est l'un des personnages les plus éloquents enfantés par le siècle des Lumières, pourtant riche en penseurs dont la hardiesse étonne encore aujourd'hui. Médecin et philosophe, faisant fi de l'indigence des connaissances alors disponibles, il élabore une théorie matérialiste fondée sur l'expérimentation de son propre corps et de ceux de ses patients. Il ne trouve qu'un complexe nerveux et conclut que l'âme n'est qu'un organe dont la perfection fait illusion. Les sensations et la pensée n'ont donc d'autre réalité que la matière elle-même et ses combinaisons. Dieu considéré comme un personnage fantastique dont le mystère flatte les imaginations, un matérialisme fondé sur l'observation d'une matière en constant mouvement, tels sont les principaux apports de La Mettrie aux élans de l'émancipation. Avec la prudence de celui qui doute raisonnablement, il reconnait que matérialisme et athéisme ne peuvent pas encore être démontrés par des arguments irréfutables mais restent les plus vraisemblables des hypothèses. Mort prématurément à 42 ans, La Mettrie a ouvert la voie d'une approche de la nature qui fonde aujourd'hui les progrès de la science et, loin des métaphysiques réactionnaires qui font encore florès, l'avenir de la philosophie.

12/2022

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Football

Chaque jour se réinventer

Jean-Michel Aulas est un parfait produit de l'Ecole de la République. Figure essentielle du monde des affaires et du monde du sport en France et internationalement, il a acquis son statut au gré d'une ascension accélérée. Né à L'Arbresle (Rhône), fils d'un prof de français et d'une prof de maths, il a anticipé la révolution informatique avec à-propos. Titulaire d'un simple BTS à l'âge de 19 ans, cet esprit sans cesse en ébullition a demandé à ses parents son émancipation (la majorité légale était alors fixée à 21 ans) afin de cofonder sa toute première entreprise. C'est dans le secteur de l'informatique qu'il s'est épanoui plus avant jusqu'à diriger la CEGID (Compagnie européenne de gestion de l'informatique décentralisée), une société spécialisée dans la conception de logiciel de gestion de compte. Le football, il le découvre un peu par hasard. Ancien délégué syndical de l'UNEF, marqué par les événements de mai 68, ex-joueur de handball, il se contente, dans un premier temps, de répondre à une bravade de Bernard Tapie pressé de le voir prendre la direction de l'Olympique lyonnais. Pari tenu. A tel point que Jean-Michel Aulas est considéré comme l'un des présidents les plus efficaces de l'histoire du "foot" français. Chemin faisant, JMA - tel que tous ses proches le surnomment - a remporté avec l'OL sept titres de champion de France d'affilée et huit titres de championne d'Europe. Il est l'un des rares présidents en France à avoir fait construire un stade dédié (le Groupama Stadium). Secondé par son fils Alexandre, toujours ardant et inventif, exigeant et intransigeant, il a finalement attendu l'âge de 73 ans pour vendre son oeuvre à John Textor un richissime homme d'affaires américain. Le coeur léger et des idées plein la tête. Sans doute parce que, plus que la moyenne des entrepreneurs qui l'entourent, il est sans cesse prêt à se remettre en cause et se réinventer.

03/2023

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Sociologie politique

Politiser le bien-être

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04/2023

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Sectes

J'ai quitté les témoins de Jéhovah. La vie commence après l'éternité

J'ai été frappé de stupeur, au moment où j'achevais mon récit, par l'information d'une tuerie dans une salle des Témoins de Jéhovah à Hambourg, perpétrée par un homme de 35 ans. Je suis né et j'ai grandi au sein de ce mouvement avant de claquer la porte il y a maintenant de nombreuses années, en payant le prix exorbitant de cette émancipation. J'ai choisi la plume, cet homme a choisi l'arme à feu. Qu'est-ce qui sépare la plume de l'arme à feu ? Tout un univers. Reste la sidérante question : Au plus profond de l'être, qu'est-ce qui pousse l'un vers un livre et l'autre vers le carnage ? Il est des chaînes qui ne se voient pas et des prisons dont les barreaux sont invisibles. Il en est ainsi de l'endoctrinement, qui peut se fondre dans la société pour passer inaperçu, mais dont la réalité et les ravages sont pourtant implacables. Embarqués au coeur des pensées et des émotions d'un homme, nous le voyons, au fil des pages, naître et grandir dans le monde des témoins de Jéhovah, avant de traverser avec lui les conflits internes, les questionnements et les déchirements qui l'ont conduit à s'en libérer. Un parcours de vie particulier, dans une communauté particulière. Le récit d'un parcours de vie qui permet de réaliser à quel point, en dépit de différences parfois profondes, les êtres humains sont semblables, dans leurs aspirations, leurs aptitudes, leurs contradictions. La description d'une communauté qui illustre la façons dont les groupes humains, aussi diverses soient leurs natures et leurs origines, se construisent selon des besoins, des ressorts et potentiellement des dérives bien plus similaires qu'on ne l'imagine. Ce livre vous propose, au cours de ce voyage humain, de naviguer entre peur et courage, entre rejet et amour, entre fragilité et force, entre désespoir et enthousiasme. Alternativement. Ou simultanément. Avec pour horizon une formidable envie de vivre, et pour boussole un indéfectible attachement à la liberté.

02/2024

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Pédagogie

Freinet : l'alternative. Principes et orientations

L'intention de cet ouvrage est de recentrer la réflexion et les pratiques de la pédagogie Freinet contemporaine sur ses principes fondamentaux. Il s'agit aussi de poser de façon spécifique un problème général redoutable, celui du devenir des institutions. En l'occurrence, une institution éducative, coopérative et égalitaire, celle de l'Ecole moderne. Les principes fondamentaux, tels qu'ils ont été construits par les pionniers et énoncés par Freinet lui-même, sont ceux de coopération, de Méthode naturelle et de tâtonnement expérimental, corrélés au matérialisme pédagogique des dites "techniques Freinet" . Cette construction générale, encore très vivante aujourd'hui, s'est faite de manière empirique, à même la réalité des classes, et de façon coopérative - à l'échelle de centaines de contributrices et de contributeurs, dans un espace international, et sur une durée d'un siècle. Elle s'affirme comme "révolution pédagogique" , et s'inscrit dans un projet plus large de politique d'émancipation. Un siècle d'existence et de transformations, cela implique plusieurs générations, et par conséquent le problème de la formation. Un problème qui est en même temps celui du devenir de l'institution : comment poursuivre son oeuvre originale dans un monde en pleine mutation ? Comment éviter le double écueil du dogmatisme doctrinaire et du syncrétisme consensuel ? Pour le dire autrement, de l'esprit de chapelle et du n'importe quoi ? Comment instaurer une fidélité sans exclusion ? En quoi consiste en propre cet effort pour sortir de la scolastique et inventer son alternative : une école émancipatrice pour tous les enfants, et cohérente avec la perspective d'une société égalitaire ? Comment définir aujourd'hui une institution éducative populaire, affirmant la capacité de n'importe qui sans céder au n'importe quoi ? En somme, en quoi consiste ce commun, capable à la fois d'unifier (autour de son affirmation pratique égalitaire) et de cliver (contre la persistance des modèles inégalitaires) ? En quoi consiste ce commun capable de produire à la fois l'enthousiasme d'un affect joyeux et la détermination d'une lutte incertaine ?

01/2023

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Géopolitique

Russie, le logiciel impérial

L'offensive de la Fédération de Russie contre l'Ukraine, lancée le 24 février 2022, a surpris, par son ampleur, tous les observateurs du monde russe et post-soviétique. Les analyses de ce conflit sont multiples et contradictoires. Plusieurs grilles de lecture reviennent néanmoins : démocratie (ukrainienne) contre autoritarisme (russe), nation (ukrainienne) contre Empire (russo-soviétique), Europe-Occident (Ukraine) contre Eurasie (Russie), émancipation (ukrainienne) contre oppression coloniale (russo-soviétique), société civile (ukrainienne) contre Etat oppressif (russe)... Or, une question est toujours évacuée ou oubliée, c'est celle de l'Etat. Pour la Russie comme pour tous les pays de son ancien " empire " , la construction de l'Etat et la hantise de son effondrement sont centrales. Cet ouvrage vise à resituer ce conflit dans la longue continuité de l'Etat russe moderne (Empire russe, URSS, Fédération de Russie). Il faut revenir sur la dynamique impériale qui a présidé à sa création et à l'expansion géographique progressive de l'Etat russe depuis le XVe siècle pour analyser et comprendre le présent. Titulaire d'un doctorat et d'une HDR (Habilitation à Diriger les Recherches) en science politique à l'IEP de Paris, Jean-Robert Raviot est professeur de civilisation russe et soviétique à l'Université Paris-Ouest Nanterre La Défense depuis 2000. Au cours des années 1990, il a effectué plusieurs séjours de longue durée en URSS puis en Russie : à l'Institut de l'économie mondiale et des relations internationales de Moscou (IMEMO), à l'Institut de sociologie de la section sibérienne de l'Académie des sciences de Russie à Akademgorodok (région de Novosibirsk) ainsi que des missions plus ponctuelles dans les républiques du Tatarstan (Volga) et du Bachkortostan, ainsi que dans d'autres régions de Russie. Il a dirigé les Collèges universitaires français de Saint-Pétersbourg (1997-1998) puis de Moscou (1998-1999). Il est auteur de plusieurs ouvrages, dont "Démocratie à la russe" (Ellipses) et "Russie, vers une nouvelle guerre froide ? " (Documentation Française)

02/2024

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Littérature comparée

Libertés & contraintes. Cultures, arts, sociétés

Les notions de "liberté" et de "contrainte" sont avant tout présentes dans le champ du Droit. C'est dire si elles sont consubstantielles à l'organisation des sociétés. Mais la vie imaginative, la création littéraire, artistique et tout ce qui ressortit à la culture font aussi partie intégrante des sociétés ; c'est cette seconde orientation qu'investit le présent ouvrage collectif par le truchement de l'examen, croisant les approches de façon interdisciplinaire et interséculaire, de la tension entre ces deux pôles. Sa première partie, Sociétés, scrute des enjeux politiques, sociaux, culturels et artistiques de cette dichotomie à partir d'objets d'étude aussi variés que, entre autres, la traduction au XVIIIe siècle par l'abbé Prévost d'une compilation anglaise de récits de voyages, la direction des arts sous Napoléon, un cas d'errance gouvernementale lors des confinements liés à la pandémie de Covid-19 de 2020 ou encore l'appréhension transhistorique de l'apprentissage de la musique par les personnes aveugles. La deuxième partie de ce livre est consacrée aux rapports que l'écriture peut entretenir avec la censure ou les normes en vigueur, que les écrivains s'en jouent, s'en affranchissent ou les transforment en création augmentée. De Mirabeau et Sade à l'auteur israélien contemporain Tomer Gardi en passant par Francesco Gritti, le romancier et pamphlétaire vénitien de la fin du XVIIIe siècle, chacun trouve sa voie en la matière d'une façon spécifique ; mais tous ont en commun d'y parvenir au nom de la liberté de pensée. La troisième, enfin, Contraintes et émancipation des formes, est souvent amenée à aborder les dynamiques positives qu'engendre la contrainte. Si le champ de la littérature continue à y être exploré par le biais d'un chapitre sur Georges Perec ou d'un autre sur Jacques Réda, celui de la musique réapparaît à travers, par exemple, la démarche dodécaphonique de Rodolfo Halffter, compositeur exilé au Mexique à la suite de la Guerre Civile espagnole.

01/2024

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Notions

De la Liberté. Quatre chants sur le soin et la contrainte

"Pourquoi ne pas accepter que la longue et glorieuse carrière de la liberté touche à sa fin, que notre obsession continuelle à son égard reflète plutôt une pulsion de mort ? 'Ta liberté me tue ! ' proclamaient les pancartes des manifestants pendant la pandémie ; 'Ta santé n'est pas plus importante que ma liberté ! ' s'égosillaient en retour les militants anti-masques. ", dès l'ouverture de son nouvel essai, Maggie Nelson souligne cette contradiction au centre de tous les débats actuels entre le soin (care) et la liberté. Quelle notion plus caractéristique des oppositions à l'oeuvre dans nos sociétés, un idéal revendiqué comme un cri de ralliement, par des camps que tout oppose ? La liberté reste-t-elle la clé de notre autonomie, de notre justice, de notre bien-être, ou représente-t-elle la fin d'une étoile qui a trop longtemps brillé ? L'obsession collective pour la notion de liberté est-elle toujours synonyme d'émancipation ou d'un nihilisme de plus en plus profond (ou les deux) ? Comment expliquer que la liberté soit désormais ainsi l'étendard du populisme et du puritanisme ? Dans son nouvel essai, De la liberté, Maggie Nelson examine le concept de liberté en faisant ressortir toute sa complexité. Elle nous offre, en s'appuyant sur un vaste corpus, de la théorie critique à la culture populaire, une manière de penser et d'interroger notre propre liberté. Dans la lignée des Argonautes et de son écriture à la fois réflexive et intime, nous retrouvons toute la singularité de celle qui est devenue, au fil des années, une icône de la pensée. Elle convoque et déconstruit les débats du monde de l'art, l'héritage complexe de la libération sexuelle, les douloureux paradoxes de l'attrait du désespoir face au changement climatique. De la liberté confronte le lecteur à ses propres contradictions, ses rapports à la dépendance et à l'interrelation, à son désir de liberté et à la nécessité du soin.

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Télévision, radio

Histoire sexuelle des séries américaines (des années 1990 à nos jours). Edition de luxe

Si les séries américaines possèdent une longue histoire, la sexualité de leurs protagonistes reste assez méconnue et peu étudiée en langue française ou anglaise. Depuis la fin des années 1990, période à laquelle les chaînes du câble américain se sont mises à produire leurs propres séries originales, les représentations sexuelles ont pourtant pris une tournure plus franche pour les protagonistes de fiction sérielle. Cela a poussé les chaînes non payantes à faire preuve de plus d'audace (dans le cadre qui leur était imposé), et incité les plateformes de streaming à se mettre sur les rangs pour montrer d'autres corps et explorer d'autres sexualités. Que ce soit par l'homosexualité, l'onanisme, le sexe oral, la montée du désir, la jouissance ou les sex toys, les séries américaines ont largement enrichi leur "palette" sexuelle au cours des trois dernières décennies (même si certains tabous restent particulièrement tenaces). Cet ouvrage retrace l'histoire sexuelle des séries américaines en deux étapes. La première, diachronique, s'intéresse à l'évolution des représentations sexuelles et des discours qu'elles laissent transparaître, entre conformisme et quête d'émancipation, conservatisme et mise à distance des postulats les plus réactionnaires. De façon plus synchronique, il convient également d'étudier la manière dont les séries américaines se sont accommodées et, parfois, adaptées aux séismes de l'histoire contemporaine. Du déclenchement de l'affaire Weinstein à la création du mouvement #MeToo, de la prise en compte de la pornographie au rejet de l'organique par la science-fiction hollywoodienne, de profondes mutations se sont imposées à la télévision américaine au cours des dernières années, en particulier quand il s'est agi de mettre en scène l'intimité de personnages de fiction. Mais une chose est sûre : ces derniers n'ont pas renoncé aux plaisirs de la chair. ///// 390 photogrammes en couleur des séries ///// Version luxe cartonnée à tirage limité /////

01/2024