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Science-fiction

Refuge 444 Tome 4 : Echec et mat ! Nouvelle partie…

Libre de ses mouvements, l'Empire Tarc peut enfin s'adonner à sa soif d'extension, et celle-ci passe, entre autres, par les Cités des Vagues. Dans cette perspective, un ambassadeur est envoyé pour - officiellement - "renouer et consolider des liens d'amitié". Mais ce n'est que la partie immergée de l'iceberg et les gens des Cités ne sont pas dupes, ils se méfient de cet ambassadeur tout beau, tout propre, car l'Empire n'agit jamais à la légère... Au Refuge 444, les partisans des Trois Lunes ont enfin pris le pouvoir. Un nouveau groupe siège au conseil, qui place la religion et l'Elu au centre des décisions. Malgré tout, la résistance s'organise. Jean Beau-Blond, qui soutient les résistants, connaît la véritable identité de l'Elu, le nouveau messie des Trois Lunes. Il est certain que révéler cette découverte peut changer la donne. Et il a une autre carte à jouer : il peut enfin expliquer la stérilité des Luts. Le périple de la Pachate s'est transformé en calvaire. Elle est sans nouvelle de son puissant protecteur, l'Intouchable, et la voilà détenue comme esclave par les Nomades qui se préparent à une grande bataille. Mais contre qui ? Au Pays du Froid, les Tarcs sont toujours focalisés sur la construction de la route commerciale entre l'Empire et le peuple Olis. Ce projet est une priorité et la nouvelle impératrice suit ce plan de très près. Bien que retardé par le froid, le chantier avance ; les moyens sont à la hauteur de leurs ambitions : hommes, soldats, armes, tout respire la démesure, et rien ne semble pouvoir les freiner. Mais attention, la saison de chasse des grands prédateurs du Pays du Froid se rapproche... et les Sangs-Blancs aiment... la chair fraîche...

09/2015

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Dessin

Le grosso modo

Sous ses faux airs administratifs (couverture de méchant carton gris, gommette, étiquettes, code barre...), ce livre s'apparente à un dossier d'archives comme certains artistes aiment à en ponctuer leur carrière, à l'un de ces recueils de dessins voués à asseoir définitivement le génie de leur auteur auprès du grand public. Le fait est que Jacques Floret y a compilé - fichtre - pas moins de 600 dessins, et le tout avec une rigueur exemplaire. Ils sont pour la plupart extraits de carnets dans lesquels régulièrement Floret note des idées, fignole des croquis, tente des trucs, esquisse de drôles de compositions ou bien, plus difficilement comme on le sait, s'efforce de laisser librement courir une ligne sur la page. A y regarder plus attentivement, Le Grosso modo se distingue pourtant d'un simple recueil informel de dessins par les liens tissés de proche en proche entre les images. Sur le mode "Marabout, bout d'ficelle, selle de cheval, cheval de course, course à pied, pied-à-terre... " , chaque image est enchaînée par le biais d'un détail, d'une qualité de trait ou d'un motif à l'image précédente, et s'accroche de même à celle qui suit : une thématique émerge, qui laisse bientôt, à la faveur de similitudes formelles, sa place à une autre qui laisse sa place à une autre qui, etc. De proche en proche, d'analogie en ressemblance, une suite séquentielle se forme, un fil se dévide qui reviendra former à l'autre bout de la lecture, grosso modo, une pelote qu'il faudra dérouler de nouveau. A noter : les dessins de Jacques Floret ont pour préface un récit de fiction concocté par le déjà fameux Frédéric Ciriez.

04/2023

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Animaux, nature

Le guide Larousse des poules et du poulailler. Bien les choisir, les nourrir et les garder en bonne santé

Une éleveuse expérimentée livre tous ses secrets pour bien choisir ses poules, les garder en bonne santé et mieux les comprendre. Accueillir des poules chez soi... un vaste programme. Tout cela paraît simple au premier abord puis viennent un certain nombre de questions : combien ? quelle forme de poulailler ? coq ou pas coq ? quelle race ? faut-il couper les ailes ? que leur donner à manger ? comment les vermifuger ? Cet ouvrage EXHAUSTIF répond à toutes vos interrogations - et bien d'autres encore - de manière TRES CLAIRE et TRES PRATIQUE. Vous y trouverez notamment : Des fiches pratiques avec PAS A PAS PHOTOS : tenir une poule, quels points regarder pour voir si elle en bonne santé, administrer un médicament... Des DOSSIERS qui approfondissent des sujets importants comme : les poux rouges, les parasites externes et internes, les produits à utiliser au poulailler, le stress... Un chapitre SANTE TRES DETAILLE qui propose des outils de diagnostic en partant de symptômes visibles et précis, comme la couleur des fientes ou de la crête et en mettant l'accent sur la prévention. Beaucoup de renseignements utiles sur L'OEUF, qu'il soit destiné à la consommation ou à donner naissance à des poussins. Vous apprendrez à élever avec l'aide d'une mère poule ou de couveuses et éleveuses artificielles. Le pourquoi du comment des COMPORTEMENTS DE LA POULE : hiérarchie, attitudes typiques et même lien vers des extraits sonores avec la signification d'une dizaine de cris. Vous saurez alors reconnaître à l'oreille quand la poule a pondu, quand elle a peur... Vous découvrirez même que, selon l'oeil avec lequel elle vous regarde, elle ne vous considère pas de la même manière ! Vous apprendrez aussi quelques trucs et astuces pour établir de bonnes relations avec vos poules et avec... le COQ ! Découvrez l'univers fascinant des poules !

02/2020

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Architecture

L'architecte joueur. Ou le saisissement du monde

L'enfant qui joue invente des mondes à son idée. Ce livre, fruit d'une exposition, propose de prendre au sérieux cette métaphore et de théoriser le processus créatif architectural à partir du concept de "jeu". A la base de tout processus créatif : le jeu. L'enfant qui joue invente des mondes à son idée. Ce livre, fruit d'une exposition, propose de prendre au sérieux cette métaphore, et de théoriser le processus créatif architectu-ral à partir du concept de "jeu". En croisant les théories psy-chanalytiques de Winnicott et les philosophies de Gadamer et Bataille, l'enquête s'aventure dans le monde du jeu, cet espace transitionnel qui se situe dans l'intervalle mystérieux reliant nos subjectivités à la réalité extérieure, et qui rend possible la communication d'une oeuvre, son partage entre un créateur et la société. A partir d'objets architecturaux, imaginés ou construits, choisis dans le moment ludique des années 1950 à 1980 qui a fait suite à l'effondrement du paradigme moderne, la recherche déploie quatre mondes de jeu paradigmatiques : labyrinthes, théâtres, constructions et stratégies. L'étude de New Babylon de Constant, du Teatro del mondo d'Aldo Rossi, du Fun Palace de Cedric Price, du World Game de Buckminster Fuller permet ainsi de décrypter quatre pos-tures de joueurs et leurs techniques créatives : la situation, le symbole, le diagramme et la carte. Il en résulte une matrice de quatre règles du jeu fondamentales, un outil réflexif à même d'orienter les concepteurs dans les méandres du jeu architectural qui naît du surgissement de leurs désirs. L'ensemble dialogue avec des oeuvres présentées dans l'exposition "Architects at play", formant ainsi une série de cabinets de curiosités, qui font pénétrer, successivement, dans les différents mondes d'une architecture joueuse.

06/2023

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Lecture 9-12 ans

La légende véritable du roi d'Orient Tome 1

En 1096, Thierry, un jeune paysan du village d'Hautpoul, dans la Montagne noire (près de Toulouse), vient d'épouser une jeune et belle paysanne, Isabelle. Mais au lendemain des noces, le chevalier Guillaume, dont il est l'écuyer, lui annonce qu'ils vont partir en Orient combattre les Sarrasins et délivrer le Saint Sépulcre. C'est la première Croisade des chrétiens. La mort dans l'âme, Thierry doit se résoudre à obéir. Les deux hommes vivent un long et difficile voyage jusqu'à la fascinante Constantinople, où ils retrouvent les armées croisées. Puis, ils livrent plusieurs batailles avant de se voir séparés lors du siège de Jérusalem. Thierry est en effet capturé par les Turcs qui occupent la ville sainte, puis, vendu comme esclave au Calife de Bagdad, Obassan. C'est ainsi que commence, pour le jeune homme, une odyssée extraordinaire. Il découvre Bagdad et sa fabuleuse civilisation. En échange de sa liberté, il accepte d'effectuer pour Obassan une ambassade vers le magnifique pays de Cathay (la Chine) et traverse, au retour, une mystérieuse contrée, le pays d'Hampasi. Lors d'une embuscade, sa caravane est attaquée et anéantie par d'abominables " d'hommes chevaux " (les premiers Tartares). Laissé pour mort, Thierry est recueilli par un peuple misérable, soumis à ces mêmes tribus d' " hommes-chevaux ". Soigné, Thierry reprend conscience, mais il a perdu la mémoire ! Ne sachant plus qui il est, il aide ce peuple à combattre et à vaincre les " hommes-chevaux ". La légende dit qu'il combattit dans les montagnes le père de ces créatures, le Diable en personne. Vainqueur de ce duel fantastique, Thierry est admiré et récompensé pour sa bravoure. Il est alors couronné roi. Commence un fabuleux règne de 50 ans ! Thierry, semble frappé par un sortilège. En 50 ans, il ne vieillit pas d'une ride. Nul ne s'explique ce prodige effrayant, et son peuple, craignant qu'il n'ait été ensorcelé par le Diable, lors de leur combat, finit par le rejeter et lui demande de quitter le pays. Au même moment, sa mémoire lui revient enfin. Thierry le Hardi revient donc en France, et après un long voyage de retour, il retrouve son village d'Hautpoul où nul ne le reconnaît. C'est ce que racontent les conteurs de la Chanson du roi d'Orient. Mais d'autres, disent que Thierry ne revint pas en son village, et qu'il continua son épopée en Egypte. Ils affirment que seule cette histoire est vraie et c'est pourquoi ils la nomment La Légende véritable du roi d'Orient.

09/2012

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Histoire internationale

John Ninet. 1815-1895, Un disciple de Rousseau au pays des fellahs

Agronome, économiste, ethnologue, conteur à l'orientale... rassurez-vous, il ne s'agit pas d'un baladin à la cour du grand pacha modernisateur Méhémet-Ali, mais d'un citoyen genevois débarqué à l'âge de vingt-quatre ans en Egypte pour se vouer à la culture du coton. Né en 1815 à Saint-Gervais, ce faubourg ardent qui a vu apparaître J.-J. Rousseau un siècle auparavant,, John Ninet grandit dans un milieu de petits industriels. Adolescent, il assiste à l'exaltante montée de la gauche. Le cosmopolitisme ambiant l'incite à regarder au-delà des frontières. Après un séjour en Géorgie, il s'installe dans le delta du Nil et va vivre avec la terre égyptienne une véritable histoire d'amour. Cultiver du coton, c'est partager le labeur du paysan dont les conditions n'ont pas varié depuis des millénaires. Le jeune agronome apprend la langue et s'emploie à former des cadres. Marqué par son éducation libérale, il s'indigne de l'injustice qui accable le peuple fellah et commence à écrire une série d'articles, la plupart anonymes, pour dénoncer la cupidité du vice-roi et de ses comparses indigènes, turcs et européens. A travers son témoignage, nous découvrons la glorieuse époque de Méhémet-Ali jusqu'à la lente dérive de ses cinq successeurs et à l'occupation anglaise. Il va tenter de soutenir le mouvement nationaliste grâce aux principes de démocratie qu'il a connus dans sa patrie. Partisan de ce premier soulèvement en Orient, il est le seul Européen à demeurer jusqu'au bout dans le camp d'Arabi. L'arrogance colonialiste le dépouillera de tout, même d'une reconnaissance posthume. Nous le voilà rendu, ce John Ninet, défenseur des droits de l'homme et précurseur de l'assistance technique. Son destin exemplaire éveille de singulières résonances, à l'heure où les soubresauts sur l'ensemble de l'aire musulmane ne cessent de nous interpeller.de démocratie qu'il a connus dans sa patrie. Partisan de ce premier soulèvement en Orient, il est le seul Européen à demeurer jusqu'au bout dans le camp d'Arabi. L'arrogance colonialiste le dépouillera de tout, même d'une reconnaissance posthume. Nous le voilà rendu, ce John Ninet, défenseur des droits de l'homme et précurseur de l'assistance technique. Son destin exemplaire éveille de singulières résonances, à l'heure où les soubresauts sur l'ensemble de l'aire musulmane ne cessent de nous interpeller.

01/2010

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BD tout public

Hellenik Blues

Le titre Hellenik blues fait référence au Rebetiko, un courant de musique grecque du type "chanson réaliste des bas-fonds" né dans les années trente dans les banlieues d'Athènes et Thessalonique au sein d'une population interlope d'immigrants de la Grèce d'Asie mineure, chassés par les turcs en 1922. Le livre pose plusieurs questions : quelle est la différence entre un touriste et un voyageur ? La limite est ténue. Quelle est la différence entre un voyage et une galère ? Encore plus vague. Mais c'est là tout le charme de la vie, rien n'est clair. Ainsi va Mandragore, accompagnée de son inséparable Goum, à la recherche de la Grèce de ses rêves d'enfants, sur les traces d'Ulysse, Dédale ou Agamemnon. L'oeil de l'ex-étudiante en histoire de l'art s'attardera donc dans les églises orthodoxes, au musée d'Archéologie d'Héraklion, aux sites antiques de Cnossos, de Mycènes, Mystra, Monemvassia, et celui de la musicienne dans les concerts de musique grecque à travers un récit de bande dessinée ponctué d'illustrations pleine page réalisées sur place. Mais la véritable âme grecque, l'Hellenik Blues, elle la trouvera à Athènes dans un club de Rebetiko, entre l'Ouzo et la danse... Passionnée par la Grèce, grande boulimique de voyages, Mandragore est aussi une artiste aux multiples facettes. Elle mène, à la fois, une carrière de chanteuse- musicienne et d'auteur de bande dessinée (ce qui l'a conduit naturellement à initier Les Contes Grafikofages, spectacle associant conte, musique et dessin simultané projeté sur écran). Elle développe également une activité d'éditrice au sein des éditions de L'uf, notamment en assurant la direction éditoriale d'ouvrages collectifs. Mandragore fait montre d'un regard qui lui est propre. Dans une forme parfois proche du reportage ou de l'interview dessinée, elle s'attache en particulier à faire partager au lecteur la dimension humaine de ses voyages. Ce qui lui donne l'opportunité en retour de reporter son regard du plus lointain (Nazdravi ! et Hellenik Blues) au plus proche (Les aventures de mon quartier, Bréhat). On relève aussi sa participation au livre collectif Les chansons d'Edith Piaf en bandes dessinées (Petit à Petit, 2003 et 2007). Elle vient tout juste d'achever son périple, Le rêve de Mandragore, qui l'a menée depuis juillet jusqu'en Ouzbékistan, toujours avec son compagnon Goum, sa harpe en bandoulière et son carnet de croquis à la main. Un livre-CD devrait voir le jour pour rendre compte de ces expériences. En outre, passionnée par la Grèce, elle fait partie d'un réseau d'héllenistes.

06/2009

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Littérature étrangère

Le Pantin

Adnan Sözmen est un journaliste qui a eu ses heures de gloire. Du matin où il ne peut plus entrer dans le grand immeuble de son journal, à celui où, de l'hôtesse d'accueil au sommet de la hiérarchie, tout le monde se détourne de lui, sa vie bascule. De ce jour où il se fait licencier, surgit " par hasard " Dogan, son demi-frère qu'il croyait mort depuis longtemps et dont il a gardé de mauvais souvenirs en raison, entre autres, de leurs grandes divergences politiques qui jadis les avaient opposés violemment tout autant que leurs conflits familiaux. Dogan, à la fois pour des raisons obscures et effrayantes, craint pour sa vie. Il demande à Adnan de lui accorder son aide. Celui-ci, presque malgré lui, par instinct journalistique et par curiosité, va finir par s'impliquer dans une affaire complexe qui va le mettre en butte à ce qu'on appelle en Turquie le Derin Devlet, c'est-à-dire l'Etat profond ou l'Etat dans l'Etat, constitué de hauts fonctionnaires, de membre des forces de sécurité et de militaires qui agissent en dehors du gouvernement et qui sont considérés comme protecteurs des intérêts nationaux même s'ils utilisent des moyens illégaux. La machine infernale qui se met alors en marche entraîne Adnan Sözmen dans l'engrenage d'un aspect du monde turc qu'il ne soupçonnait pas, ou si peu... Ce roman est un véritable tableau vivant de la Turquie urbaine d'aujourd'hui, une fable moderne et juste, profondément ancrée dans la réalité. Une intrigue bien menée, une étude psychologique détaillée et un regard pointu nous permettent de découvrir cette littérature.

08/2008

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Couple, famille

L'abécédaire des prénoms du monde arabe. Etymologie et histoire

Une somme sur l'étymologie et l'histoire des prénoms du monde arabe Ce livre rend compte des noms en usage dans le monde arabe (et non pas seulement des " noms arabes "), et donne une idée de leur diversité, tant sur le plan de leur étymologie que sur celui de l'origine ethnique des populations. Une approche qui contribue à modifier la perception du monde arabe comme un ensemble presque monolithique ayant une seule langue, une seule histoire et une seule religion. Par des commentaires détaillés, des références linguistiques et historiques, cet ouvrage vise à souligner la transmission de noms en usage dans le monde arabe et issus d'une quinzaine de langues et de dialectes (syriaque, grec, perse, arménien, turc, kurde, kabyle, ouzbek, etc.) Contrairement à l'ouvrage précédent du même auteur, " Les Sources étonnantes des noms du monde arabe " (Beyrouth-2004) ce dictionnaire, considérablement enrichi, examine, en plus des prénoms, nombre de patronymes dont le sens s'est perdu et dont la plupart sont en fait d'anciens prénoms dans la langue d'origine de familles qui, de gré ou de force, se sont déplacées ; ou des noms de métiers disparus. En Occident, les populations issues de l'immigration tiennent souvent à donner a leurs enfants des noms dans leur langue maternelle et le choix est fonction de plusieurs facteurs selon qu'ils s'attachent a leur donner une connotation religieuse, historique ou préfèrent des noms évocateurs de qualités et de vertus appréciées. Que l'on veuille juste choisir un prénom ou s'informer du sens d'un nom, ce livre répondra aux attentes, parents, administration, école, amis.

11/2020

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Histoire internationale

Constantinople. La ville que désirait le monde, 1453-1924

Forteresse naturelle, port ouvert sur la Méditerranée et la mer Noire, carrefour des routes terrestres entre l'Europe et l'Asie, Constantinople était déjà capitale impériale depuis plus de mille ans lorsque les Ottomans la prirent en 1453. Le récit de Philip Mansel commence à cette date, avec l'entrée triomphale du sultan Mehmed le Conquérant sur son cheval blanc. Il s'achève en 1924 par le départ précipité de son ultime successeur, Abdülmedjid, à bord de l'Orient-Express. Mehmed il a fondé un " compromis ottoman " qui a longtemps résisté à tous les assauts : il a parlé sur la coexistence et la tolérance mutuelle, en faisant le choix risqué de donner à son empire une capitale multiculturelle et multinationale. Dans ses rues, on parlait grec, arménien, italien, lingua franca, albanais, bulgare et serbe aussi bien que turc, persan et arabe. Constantinople, avec ses palais et ses maisons de bois, ses quartiers et ses bazars, la splendeur des jardins et le flux ininterrompu des bateaux, était une ville sainte pour l'islam et le christianisme orthodoxe, un refuge pour les juifs persécutés en Europe, la plaque tournante du grand commerce " levantin " - et d'abord un mode de vie, auquel tous étaient attachés. Cette ville raffinée, tolérante, qu'un poète a nommé " le diamant sorti entre deux émeraudes ", vécut aussi des heures tragiques. Les implacables luttes pour le pouvoir entre sultans, sultanes, vizirs, janissaires, puis le jeu trouble des puissances européennes et les intrigues de leurs ambassadeurs mirent bien des fois à rude épreuve le " compromis ottoman ". Il tint bon plus de quatre siècles. Avant d'être emporté par les lames de fond du nationalisme moderne et de l'industrialisation.

07/1998

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Histoire de France

Front d'Orient. 1914-1919, les soldats oubliés

Révélé au grand publie en 1996 par le film de Bertrand Tavernier, Capitaine Conan, (d'après roman de Roger Vercel), le Front d'Orient a largement constitué un angle mort des représentations collectives dans notre pays. Il n'en va pas de même dans les Balkans où les plaies du passé et des nationalismes blessés ne sont pas toujours cicatrisées. "Catastrophe nationale" en Bulgarie, "catastrophe nécessaire" en Roumanie, la Première Guerre mondiale demeure en Hongrie un "passé qui ne passe pas" : tous les 4 juin, date anniversaire du traité de Trianon (1920), des manifestations nationalistes y rappelle le souvenir de la "grande Hongrie", dépecée ce jour-là. En Serbie, on se divise encore sur la question de savoir si Prinzip, l'homme qui assassina François-Ferdinand à Sarajevo le 28 juin 1914, était un héros ou non. La Turquie, entre nationalisme et mauvaise conscience, commémorait en avril 2015 la grande victoire des Dardanelles, tout en occultant le génocide arménien. En Grèce, enfin, cette guerre reste le prélude du conflit gréco-turc (1919-1922) dont les blessures ne sont pas tout à fait refermées. La Première Guerre mondiale, cent ans après, demeure donc, à l'est de l'Europe, un champ de bataille politique. Avec l'ambition de dépasser les clivages nationaux et de multiplier les regards, ce livre, issu du colloque international réuni au musée d'histoire de Marseille en décembre 2014, oeuvre à une dé-nationalisation de l'écriture de la guerre et, tout en faisant ressurgir l'histoire de l'armée d'Orient et de ce front oublié, cherche à sortir le conflit du cadre franco-français (ou franco-allemand) et à lui restituer sa pleine dimension.

01/2017

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Littérature turque

Je nais de mes racines

Les années cinquante, un quartier cosmopolite d'Istanbul. Les destins croisés de Gülsün, Aghavnie, Eleni, Zilha, femmes turques, arméniennes, grecques... Leurs rêves, leurs espoirs, leurs amours, leurs fractures et, en arrière-plan, la nostalgie d'une époque et d'une société dont les cultures respectives de ses minorités faisaient la richesse. Dans une langue sobre faisant la part belle aux détails du quotidien et à la subtilité des caractères de ses héroïnes, Tomris Alpay brosse des portraits émouvants tout en caressant ces mémoires marquées par l'exil et le déracinement, en prise avec l'impitoyable violence du XXe siècle. Des récits de migrations forcées, de migrants, des lieux de mémoire et de nostalgie racontés par des voix féminines. Tomris Alpay est diplômée du lycée Notre-Dame-de-Sion (1962) et de la faculté de pharmacie de l'Université d'Istanbul en 1966. Jusqu'en 2003, elle a travaillé en tant que dirigeante dans des sociétés pharmaceutiques multinationales en Turquie et à l'étranger. De 1962 à 1967, elle a collaboré à la revue satirique Akbaba. En 1991, elle a reçu le prix Orhan Kemal de la nouvelle pour son premier recueil de nouvelles. De 1992, elle a collaboré à plusieurs journaux dont Cumhuriyet, Radikal et Hürriyet avec des textes sur les femmes, l'environnement et la jeunesse. Je nais de mes racines a reçu en 2019 le prix Yunus Nadi de la nouvelle. Tomris Alpay est depuis 2008 la présidente du prix littéraire du lycée Notre-Dame-de-Sion, qui récompense alternativement le meilleur livre paru en Turquie, ou le meilleur livre français traduit en turc au cours des deux dernières années.

08/2022

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Littérature française

Le prince aux deux visages

L'épopée de la Révolte arabe, la personnalité énigmatique de T. E. Lawrence (1888-1935), dit Lawrence d'Arabie, l'aura de légende qui entourent son existence méritaient d'être démystifiées par le conteur talentueux qu'est Gilbert Sinoué. Le roman vrai de Lawrence d'Arabie Nul n'a oublié Lawrence d'Arabie qu'interpréta Peter O'Toole dans le film éponyme de David Lean (1962). Guerrier qui souleva le monde arabe contre le vieil Empire ottoman, Thomas Edward Lawrence conserve cette aura épique, ce souffle d'aventure qu'il a su restituer dans un chef-d'oeuvre, entièrement réécrit de mémoire après en avoir perdu le manuscrit : Les Sept Piliers de la sagesse. Mais qui fut-il réellement ? Gilbert Sinoué interroge le destin d'un ancien archéologue et fin lettré devenu un fabulateur. Sous son keffieh d'ami des peuples opprimés, T. E. Lawrence obtint traitreusement la sympathie des Arabes et du prince Fayçal pour les placer ensuite sous le joug de l'Empire britannique, en vertu d'accords secrets franco-anglais sur le partage du Moyen-Orient dont les conséquences se font encore douloureusement sentir. Au fil du roman, l'auteur explore les facettes méconnues de la vie du Prince des sables. Pourquoi Lawrence a-t-il inventé le récit de son viol à Deera (Syrie) par le gouverneur turc ? Qu'en est-il de son homosexualité ? de son goût du travestissement ? du masochisme de l'agent secret redevenu simple soldat ? de sa mort suspecte au volant d'une moto, en 1935 ? Gilbert Sinoué signe le roman vrai d'un personnage aussi fascinant que controversé.

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Policiers

Récit d'un avocat

En 1996, la cour d'assises du Jura condamne deux réfugiés kurdes, Ahmet A. et Unwer K., à trente ans de prison pour l'un, à la réclusion à perpétuité pour l'autre, pour faits de viol aggravé, assassinat en concomitance, tortures et actes de barbarie sur la personne d'Annie B., une jeune aide-soignante. Seize ans plus tard, le narrateur, jeune avocat souffreteux, se voit chargé par une vieille amie de porter assistance à " ce pauvre Ahmet " qui purge toujours sa peine à la prison de Clairvaux. Celui-ci craint d'être expulsé vers la Turquie après sa libération, ce qui selon lui le condamnerait à une mort certaine. Pas tout à fait sûr de ce qu'on exige de lui, notre narrateur prend connaissance du dossier, sans savoir qu'il met ainsi le pied dans une affaire qui va très vite le dépasser. Si Récit d'un avocat débute à la manière d'un rapport juridique, le roman glisse rapidement vers une enquête sous le signe de l'inquiétante étrangeté, pour ne pas dire de l'angoisse pure. Bien au-delà du fait divers, ce sont des questions politiques qui émergent : les zones de guerre au Proche-Orient, Daech, l'éternel conflit entre l'Etat turc et les rebelles du PKK, la migration des populations qui en découle. " "Les sociétés ont les criminels qu'elles méritent", observait en son temps Lacassagne. Se doutait-il que la corporation des criminels peut être assez large pour englober ceux qui les jugent ? " Toujours sur le fil entre fiction et réalité, Antoine Brea signe ici un thriller juridique implacable.

03/2017

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Histoire internationale

Le Prince Eugène de Savoie et le sud-est européen (1683-1736)

Les Confins militaires autrichiens constituèrent, à partir de la fin du XVIIe siècle, une barrière destinée à endiguer le flot turc et à isoler le royaume de Hongrie de tout contact avec l'Empire ottoman ; ils formèrent une véritable zone tampon dépendant du Conseil de la Guerre de Vienne et firent partie intégrante de l'armée de l'empereur. L'auteur de ce livre se propose de déterminer l'influence exercée par le Prince Eugène de Savoie sur la délimitation et l'organisation de cette institution originale ainsi que sur la politique balkanique de l'Autriche. Créateur de la politique balkanique de l'Autriche, le Prince Eugène a porté très loin de la capitale les frontières méridionales de la Monarchie. Déplaçant ainsi le centre de gravité de la Monarchie autrichienne vers le sud-est européen, cette politique posa à terme un nouveau problème aux Habsbourg dont la politique était empirique. À la question hongroise s'ajouta le problème des Slaves du sud, qui fut à l'origine de l'effondrement de 1918. L'ouvrage de Jean Nouzille comble une lacune de l'historiographie. Il s'inscrit dans une perspective plus vaste des relations entre l'islam et la chrétienté ; il est aussi une contribution à l'étude du problème des nationalités, à l'éviction de fait des Hongrois de la Slavonie et à la genèse du problème serbe. Jean Nouzille avait préparé cet ouvrage avant de disparaître en 2007. Après une carrière d'officier, devenu historien, il a tout naturellement orienté ses travaux vers l'histoire militaire de l'Europe centrale. Jean Nouzille a enseigné pendant 20 ans à l'université Marc Bloch de Strasbourg.

01/2012

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Europe

L'Europe gourmande. 50 itinéraires de rêve

Laissez-vous inspirer par 50 circuits aux multiples saveurs. L'Europe gourmande, 50 itinéraires de rêve vous invite à goûter des moments de pur bonheur. Décrit au jour le jour, chaque itinéraire met en lumière les spécialités locales, les produits du terroir, les établissements typiques et les tendances gourmandes. Visites de marchés de Noël en Allemagne, de mercati en Toscane et de fermes d'alpage savoyardes ; tournées de caffè italiens, de pubs londoniens, de biergarten berlinois et de bars à pintxos basques ; initiation aux mets islandais et scandinaves, au régime crétois et au Slow Food italien ; pauses gourmandes pour savourer des stroopwafels près d'un canal d'Amsterdam, des huîtres d'Arcachon dans un marché bordelais ou une bouillabaisse face à la Méditerranée ; dégustation de vins hongrois dans un bar de ruines de Budapest, de portos dans les chais de Vila Nova de Gaia, de bières dans une brasserie tchèque et de vodka glacée à Cracovie ; exploration du Malt Whisky Trail en Ecosse, de la route des vins d'Alsace et des vignobles de la vallée de Wachau en Autriche ; haltes dans des bouchons lyonnais, des bàcari vénitiens et des weinstube en bordure du Rhin ; découverte des secrets de fabrication de fromages, du pesto, de l'huile d'olive, des charcuteries corses, du chocolat de Modica, du loukoum turc, du vin de Madère... c'est tout cela et bien plus encore que vous propose ce magnifique album. L'Europe gourmande, 50 itinéraires de rêve, un livre pour s'évader, une boîte à outils pour imaginer votre prochaine expédition à la rencontre des cuisines régionales d'Europe !

03/2021

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Religion

Le christianisme syriaque en Asie centrale et en Chine

Cette série est destinée à regrouper des études thématiques faisant le point sur différents aspects de l'histoire ou de la culture syriaques, celles des communautés chrétiennes dont la langue de culture est le syriaque (maronites, syriaques catholiques et orthodoxes, assyrochaldéens, communautés du Proche-Orient et de l'Inde...). Ce volume est consacré à la présence chrétienne syriaque en Asie centrale et en Chine, que certains historiens considèrent comme un succès missionnaire majeur, ouvrant temporairement la perspective d'un immense empire chrétien au XIIIe siècle, quand les empereurs mongols se montrèrent sensibles au christianisme. Même en écartant tout le triomphalisme qui pourrait se cacher dans une telle affirmation, l'expansion de la religion chrétienne d'Antioche, ou de Mésopotamie, jusqu'en Chine est un phénomène historique remarquable et un sujet d'étude fascinant par sa dimension interethnique et interculturelle, qui se manifeste tant dans les langues et l'art, que dans la théologie et le droit. L'expansion du christianisme de tradition syriaque dans les immenses territoires de l'Asie jusqu'à la Chine dès le vue siècle est due surtout à la mission de l'Eglise d'Orient dite "nestorienne". Outre l'initiative missionnaire et le recrutement par les empereurs mongols de la Chine de nombreux hauts fonctionnaires d'Asie centrale, des facteurs tels que les déportations et les mouvements volontaires de populations suite à des conflits et des guerres, ont entraîné la présence de communautés syro-orthodoxes et melkites. La mention d'un évêque arménien dans une inscription syriaque d'Asie centrale datée de 1323 nous rappelle que les Arméniens aussi eurent leur part dans cette riche histoire. Ce volume donne une présentation générale des principaux domaines géographiques et culturels concernés, visant à offrir un tableau à jour des connaissances et des sources sur les chrétientés syriaques parmi les Turcs, les Sogdiens et en Chine. Aux deux phases de la présence chrétienne en Chine, à l'époque de la dynastie Tang (VIIe-IXe siècles) et à l'époque du gouvernement mongol des Yuan (XIIIe-XIVe siècles), sont consacrés des articles spécifiques. Les auteurs tentent aussi de répondre à des questions historiques, comme les raisons du succès dans l'évangélisation, l'attitude du pouvoir politique à l'égard des missionnaires, le statut des communautés et les causes de leur disparition. Certains articles sont consacrés aux vestiges archéologiques et à la production littéraire, en traduction ou originale, du christianisme syriaque, pour présenter un "catalogue" de ces ouvrages et des exemples significatifs de leur spécificité. Trois articles notamment traitent des nouvelles éditions de manuscrits découverts sur le site de la ville de Qara Qoto, des pierres tombales d'Asie centrale conservées au musée Guimet à Paris et de deux inscriptions découvertes en 2014 en Mongolie.

11/2015

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Littérature étrangère

Le Dernier combat de Mèmed le Mince

Depuis 1955, date à laquelle les lecteurs turcs découvrirent les premières aventures d'un jeune justicier, Mèmed le Mince est devenu, avec les années, un héros légendaire, pour se transformer souvent en une créature de chair et de sang. Une anecdote résume la place prise par ce personnage de roman dans la mémoire collective de son pays : «Mèmed, ce n'est pas toi, déclara un jeune berger, l'oeil méfiant, à Yachar Kemal. Mèmed, je le connais bien, va ! Je le rencontre si souvent dans la montagne !» Dans ce dernier tome, Mèmed tente une fois de plus de découvrir la paix et le bonheur. Il s'éloigne des montagnes où il a vécu en hors-la-loi et décide de mener une vie nouvelle au bord de la Méditerranée, dans un gros bourg entouré de plantations d'orangers et de citronniers : le paradis. La vieille Huru et Seyrane, qui attend un enfant, viennent l'y rejoindre. Mais autour de lui, il n'est question que des combats que Mèmed le Mince et Ferhat hodja continuent à mener au loin, dans les montagnes, avec l'aide de centaines de jeunes paysans armés, qui se font tous appeler Mèmed. Et puis au bord de cette mer si belle, sous ce ciel clément, sur cette terre si riche, si douce, les journaliers sont aussi opprimés que les paysans sans terre de la région du Taurus. Mèmed se reproche la vie trop facile qu'il mène. Le mystérieux inconnu qui surgit sans cesse sur son chemin, est-ce un ami, un ennemi, ou tout simplement l'ancien Mèmed le Mince, celui qui ne rêvait que de justice ? Il ne connaît plus la paix. Et quand est assassiné son ami l'instituteur, qui se battait seul contre les grands propriétaires, Mèmed, repris dans l'impitoyable engrenage qui a fait de lui un redresseur de torts, abat l'agha qui a ordonné ce meurtre, et retourne à ses montagnes, où il rejoint ses compagnons de lutte. Jusqu'au dernier combat, jusqu'au jour où il disparaîtra. Et les gens diront : «On n'entendit jamais plus parler de Mèmed le Mince, jamai on ne retrouva ses traces...» Nous retrouvons ici le souffle puissant, le lyrisme éblouissant de Yachar Kemal. Et bien des personnages de sa grande saga : Ferhat hodja, Bayramoglou, l'ancien brigand au grand cour, Ali le Boiteux, Petite-Mère Sultane, accusée de sorcellerie, et dont la mort sera impitoyablement vengée... L'alezan ensorcelé hante toujours le Taurus, avec ses majestueuses forêt et ses pics, où «tout n'est plus que roche dénudée», comme l'écrivait Vinci dans ses Carnets. Et aussi la mer, dont la description par le grand écrivain devient un fragment d'épopée.

03/1989

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Littérature française

Le sac de Rome

1527. Depuis trente-cinq ans, la France et le Saint Empire germanique se disputent l'Italie, et principalement le Milanais. Deux hommes du même âge et de même puissance s'affrontent, le roi de France François 1er et l'empereur Charles Quint. Gagné et perdu à plusieurs reprises, le duché est aussi l'objet de la convoitise du pape Clément VII qui n'entends pas laisser aux Habsbourg déjà maitres de Naples. Venise, Florence, Bologne et Sienne changent d'alliance au gré des victoires et des défaites. Au Nord, dans les Etats de l'Archiduc Ferdinand, frère de Charles Quint, se précise la menace turque. Cependant, en Allemagne, la diffusion des idées luthériennes entraîne les princes à embrasser le protestantisme. Les guerres de religion ont commencé. Les papes tremblent. Vainqueur en 1515 à Marignan, François 1er a été battu à Pavie en 1525. Le voilà qui entreprend de reconquérir le Milanais. Mais son meilleur capitaine, son cousin le duc Charles de Bourbon, ex-connétable de France, est passé au service de Charles Quint. Jeune, beau, le grand seigneur le plus riche de France a été spolié du Bourbonnais, gigantesque fief, par la mère du roi, Louise de Savoie qui a tenté en vain de l'épouser. Vainqueur à Pavie, le duc de Bourbon a pris sa revanche. Il réclame à l'Empereur sa récompense, la restitution du Bourbonnais, mais Charles Quint le trahit. Le voici à l'heure de se servir lui-même et de se tailler un royaume en Italie. A la tête d'une armée de mercenaires, il quitte Milan sans que nul ne connaisse ses intentions. S'ouvrent six mois d'une chevauchée héroïque qui se conclura par la plus grande catastrophe qui se soit abattue sur la chrétienté. Des figures saisissantes illustrent ce roman : Charles de Bourbon, injustement passé dans l'Histoire de France pour un traître, loyal, tourmenté et visionnaire ; Charles Quint, le Flamand obstiné, religieux et dissimulé ; Clément VII, partagé entre son amour de l'or et sa peur des Turcs ; mais aussi le cardinal de Cortone, humaniste et alchimiste ; l'ambassadeur du Bellay, espion et pécheur ; le vice-roi de Naples, Lannoy, jaloux et administrateur. Le cardinal, l'ambassadeur et le vice-roi vont secrètement tenter de sauver la paix, mais il est trop tard : le duc de Bourbon marche vers le but qu'il s'est donné, conscient qu'il n'est qu'un homme qu'un fugitif doit servir : lui-même. Dans les tourments de la Renaissance, une cavalcade qui parle d'honneur, de trahison, de courage et d'abandon sous la plume d'un témoin anonyme, trop heureux d'avoir sauvé sa peau de ce mal français : le rêve italien au XVIème siècle.

03/2022

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Sciences historiques

Les noblesses du nom. Essai d’anthroponymie ottomane

" Les Turcs ont coutume de donner aux gens un nom qui illustre un de leurs défauts ou de leurs vertus, car ils ne disposent que de quatre noms propres, réservés aux descendants de la famille ottomane ". Ainsi Don Quichotte condense-t-il en peu de mots un lieu commun répandu : celui d'un Orient sans noms, celui d'un Empire sans noblesse. Don Quichotte est fou, mais il y a toujours une part de vérité dans ce qu'il dit. Les Ottomans changeaient de nom comme de chemise. Les surnoms – souvent les plus disgracieux – étaient à la source de bien des désignations. On ne trouvait pas une rue sans un Mehmed, pas un café sans un Ahmed. Le titre plus que la désignation comptait dans les usages sociaux comme dans les bureaux de l'Etat. L'administration déformait sans vergogne les noms des juifs et des chrétiens. Le sultan écorchait les désignations de souverains qu'il tutoyait. L'onomastique n'obéissait à aucune règle stricte. Elle n'accordait presque aucune place au nom de famille. Les Ottomans ne portaient ni armes ni blasons. Ils ne reconnaissent aucune aristocratie hors de la lignée d'Osman. Autant de réalités admises par des voyageurs orientalistes, des idéologues kémalistes ou des historiens de l'Empire ottoman. En un mot : l'égalité des conditions l'emportait sur la reconnaissance de noblesses, et il était plus important de gagner un titre que de se faire un nom.La lecture des sources révèle néanmoins un monde de noms plus riche et plus complexe. Don Quichotte est fou, mais s'il a beaucoup voyagé, il n'a jamais parcouru l'Empire. En réalité, les Ottomans se servaient de leurs noms de personne pour s'identifier et se distinguer, faire valoir leurs droits et transmettre leurs biens. A partir des nomenclatures turques, arabes et persanes, ils inventèrent leurs propres modes de désignation. Ils en nourrirent leurs lettres et leurs arts. Par les noms, ils dominèrent leurs sujets non musulmans, valorisèrent les héros et les saints, reconnurent des lignées pré-ottomanes et constituèrent de nouvelles noblesses. Le nom de famille tel que nous l'entendons était certes le grand absent de l'anthroponymie ottomane. Mais des noms de famille existaient, au-delà des seuls patronymes : noms d'ancêtres, de collatéraux et de femmes. Il est vrai, la Turquie kémaliste imposa une procédure radicalement nouvelle : tout citoyen devait porter un nom de famille. Mais ces noms, pour une partie d'entre eux, existaient déjà. Ils étaient inscrits dans les registres d'Etat. Ils figuraient dans les généalogies, sur les stèles funéraires. Au sein de franges sociales que le sultan ne reconnaissait toujours pas comme noblesses d'Empire, perçait l'imaginaire d'une noblesse des noms.

01/2013

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Tourisme étranger

Colombie

Pour un Français, la Colombie c’est d’abord Ingrid Betancourt. Le cinéphile ajoute Marie pleine de grâce gobant des sachets de cocaïne ; l’amateur de littérature pense lui à la victime inconsciente de la Chronique d’une mort annoncée par Garcia Marquez ou aux sicarios de La Vierge des tueurs. Guérilla, drogue et assassinats… Des images de violence dont les Colombiens ne connaissent que trop la réalité, mais qui ne doivent pas occulter les autres facettes de ce pays grand comme deux fois la France, seul État d’Amérique du sud à avoir une façade sur les deux océans. Des forêts tropicales de la côte Pacifique aux immensités herbeuses des Llanos, du littoral caraïbe à la forêt amazonienne, la Colombie présente une incroyable variété naturelle – tant par sa biodiversité que par sa richesse humaine. Si les Européens sont largement majoritaires, un tiers de la superficie est officiellement formé de territoires indigènes et la traite négrière est à l’origine d’une population afrocolombienne longtemps marginalisée mais qui émerge progressivement sur la scène culturelle. Depuis le début du XXe siècle, le kaléidoscope s’est enrichi des Turcos originaires du Proche-Orient. Paysages et histoire sont liés de manière indissoluble. Le randonneur marchant vers la Ciudad Perdida au coeur de la Sierra Nevada croise les silhouettes blanches des Kogis. Mompox somnolant sur les berges du fleuve Magdalena n’a pas changé depuis l’époque où l’or et les émeraudes attendaient l’arrivée des galions. Les Nègres Marrons réfugiés à San Basilio de Palenque ont profondément influencé sa langue et sa musique. Les paysages de la zone du café, eux, ont été modelés à l'époque moderne. En mêlant sites emblématiques et grands épisodes de l’histoire, en allant au-delà des lieux communs et des images toutes faites, les auteurs espère éveiller la curiosité et l’envie d’aller voir par soi-même cette fascinante Colombie.

10/2012

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Théâtre

Jean Anouilh. Artisan du théâtre

"Je suis un ouvrier du théâtre. Le côté artisanal du théâtre me ravit", déclare Jean Anouilh (1910-1987). Auteur à succès d'une cinquantaine de pièces représentées, ce dramaturge se vante, non sans provocation, d'avoir du métier, de connaître les ficelles de son art - qu'il exhibe à plaisir dans des arabesques métadramatiques. Cette posture lui a valu une réputation de faiseur, de boulevardier, utilisant inlassablement les mêmes trucs pour produire des pièces "bien faites". Or le savoir-faire d'Anouilh est loin de se limiter à un ensemble de recettes éprouvées qui produiraient un succès facile : il est mis au service d'une oeuvre personnelle et d'une dramaturgie joyeusement et efficacement bancale. Ce volume, qui constitue les actes du premier colloque consacré à l'oeuvre de cet auteur, est une plongée dans l'atelier du maître, une exploration des coulisses de sa création, une traversée de son répertoire. Quant à la façon elle-même, Anouilh apparaît comme un couturier dramatique : il taille, il coupe, il rapièce. De patrons connus, il fait des modèles neufs. L'étude de la "griffe" dramatique d'Anouilh, ici entreprise, passe d'abord par la redécouverte des maîtres qui ont inspiré et façonné son oeuvre : la mémoire du métier et son réemploi. Elle se poursuit par l'analyse du "bâti" : Anouilh ne cesse de varier les tons, d'hybrider les genres, de marier les imprimés, de changer de mode ; il se renouvelle en restant fidèle à lui-même. Elle se termine par un retour sur les représentations de l'artisan dans son théâtre et ailleurs : Anouilh au miroir. En abordant cette oeuvre multicolore avec un nouveau regard, ces articles permettent de vérifier des acquis sur l'art d'Anouilh mais aussi de nuancer certaines idées reçues et peut-être de leur tordre le cou. Haute couture, basse couture ?Au lecteur d'en décider. Les actes du colloque sont complétés par deux inédits : La Traversée et Charlemagne.

02/2013

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Beaux arts

Les arts de l'Asie centrale

A l'origine de ce livre, une conquête parmi tant d'autres : Alexandre le Grand occupait il y a 2300 ans la Bactriane, province occidentale de l'Asie centrale. Deux siècles plus tard, un envoyé chinois faisait le chemin inverse, vers l'Occident. La réalité humaine de ces régions, carrefour des routes de la Soie, fit éclore un commerce d'une richesse inouïe : ressources minérales (or, lapis-lazuli, turquoise), animales (chevaux ou moutons), vivrières, mais aussi la soie, le coton ou le thé... Marchands porteurs de denrées mais, aussi et surtout, d'idées et de spiritualités. Ce livre part à la redécouverte d'un monde aux dimensions d'un continent, de l'Iran à la Chine, entre les déserts et les steppes au nord et la barrière des Himalayas, au sud. Fébrilement et brièvement exploré au tournant du siècle, avant 1914, ce domaine était depuis lors ouvert par intermittences. L'éclatement de l'Union soviétique a fait sauter les verrous de sa partie la plus secrète : ce livre recrée l'unité d'un ensemble toujours divisé, mais désormais mieux connu. Ces civilisations charnières entre Orient et Occident sont en effet partagées entre des pays aux frontières souvent artificielles : anciennes républiques soviétiques, Afghanistan, Tibet, Mongolie ou Xinjiang chinois. Les cultures se sont succédé ou côtoyées dans ce creuset au rythme de trois grandes étapes. Antiquité où, sur fond d'affrontements et de symbiose, émergent des empires méconnus : parthe, kushan, sassanide, turco-sogdien. L'essor du bouddhisme, qui partira vers la Chine, la Corée, le Japon, marque une période de transition. Proclamé religion officielle du Tibet en 779, sous sa forme lamaïque, il est aussi adopté par la Mongolie. Enfin, la conquête arabe conduisit l'islam au cœur de l'Asie, et diffusa en retour techniques et motifs et couleurs vers Bagdad et Le Caire : ce fut l'apogée de l'Asie centrale, symbolisé par les noms magiques de Samarcande et Boukhara.

11/1999

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Histoire internationale

Histoire de l'Inde moderne. 1480-1950

Berceau d'une civilisation millénaire, l'Inde, par ses richesses, a toujours attiré l'étranger. L'aube du XVIe siècle voit arriver les premiers navigateurs portugais. Tandis qu'ils édifient sur ses rivages un empire maritime et que Goa se couvre d'églises, d'autres conquérants venus d'Asie centrale, des Turco-Mongols, pénètrent dans le nord de la péninsule. Babur, leur chef, fonde un Etat qui, sous le règne d'Akbar, devient l'un des puissants du monde, l'Empire moghol. Une brillante civilisation s'épanouit, dont témoignent encore tant de splendeurs architecturales. La prospérité de l'Inde émerveille les voyageurs européens et suscite la convoitise des compagnies de commerce qui établissent des comptoirs. Au XVIIIe siècle, l'Empire moghol, en proie aux querelles de succession, s'affaiblit, et de nouveaux Etats indiens se forment. Anglais, et français, profitant de ce déclin du pouvoir, se disputent la suprématie commerciale et politique de la péninsule. A Pondichéry, Dupleix cherche à établir un protectorat sur le Deccan, mais ses rêves échouent. Les anglais sont libres de s'emparer de l'Inde. En un demi-siècle, après avoir conquis le Bengale, ils vont édifier un gigantesque empire à la fois terrestre et maritime. Celui-ci atteint son apogée sous la reine Victoria, proclamée impératrice des Indes pour incarner la légitimité britannique aux yeux de deux cents millions de sujets indiens. Le premier siècle colonial n'entraîne pas de bouleversements radicaux dans la société rurale. Mais au lendemain de la Grande Guerre, Gandhi, dont l'image messianique se répand dans le monde des campagnes, mobilise des mouvements de protestation spectaculaires. Bientôt le Congrès nationaliste, sous l'impulsion de Nerhu, conteste la domination coloniale tandis que Jinnah revendique un Etat séparé pour les musulmans. En 1947, le Raj britannique s'effondre, laissant place à l'union indienne et au Pakistan. Naissance douloureuse, la partition clôt dans le sang et dans les larmes ce qui aurait pu être la victoire exemplaire d'un mouvement anticolonialiste non violent.

05/1994

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Psychologie, psychanalyse

Les parents d'enfants hospitalisés à domicile. Leur participation aux soins

Confrontés à une maladie grave chez leur enfant, les parents assument une part importante du travail de soins nécessaire. Ils doivent dans le même temps assurer " une vie normale " pour l'enfant malade et répondre aux exigences de la vie quotidienne de l'ensemble de la famille. Leur activité de soins profanes se déploie sur plusieurs registres : cognitif et affectif aussi bien que pratique ; elle mobilise les savoir-faire et savoir-être les plus divers. Elle incombe essentiellement aux femmes, aux mères, qui contribuent de façon décisive au bien-être et aux soins de leurs enfants malades. A partir d'une situation particulière, l'hospitalisation à domicile des enfants atteints de mucoviscidose, ce livre permet de comprendre la variété et les difficultés des soins effectués par les parents dans tous les cas de maladie chronique. Ce livre intéressera tous ceux, parents et médecins, infirmières et autres professionnels, qui souhaitent renouveler leur approche de la participation des parents, comprendre et analyser les points de vue différents des professionnels et des parents, réfléchir aux implications extrêmes de la parentalité. Il aborde sous un jour nouveau les relations entre l'entourage des malades et les spécialistes. Dans un contexte où la plainte sur les insuffisances des parents se fait lancinante, le rappel de leurs contraintes, implications et activités stimulera la réflexion. La postface du professeur Dominique Turck permet d'établir un état des lieux de nos connaissances actuelles sur la physiopathologie et du traitement de cette maladie génétique ; elle présente quelques réflexions d'un médecin sur une approche plus globale de la santé de l'enfant atteint de maladie chronique, en particulier sur le plan psycho-social. Le rôle joué par les parents, surtout la mère, dans la réalisation quotidienne des soins de leur enfant est enfin souligné, d'autant plus qu'il est encore méconnu ou négligé par de nombreux soignants, au premier rang desquels les médecins.

03/2001

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Histoire internationale

Les Borgia. La pourpre et le sang

Mythes et réalités d'une des plus fascinantes familles de la Renaissance. Frappés par une sombre légende que chaque époque vient enrichir, les trois grands acteurs de la saga Borgia - Alexandre, César et Lucrèce - ne seraient qu'un empoisonneur, un assassin et une débauchée. Exceptionnellement romanesque, l'histoire d'une des plus fascinantes familles de la Renaissance est en réalité bien plus riche et plus nuancée. D'origine catalane, ces "Borja" vont réussir à imposer en trois générations deux papes à la chrétienté : en 1455 Calixte III, grand diplomate obsédé par le danger turc, puis en 1492 Alexandre VI, qui, s'il compromet sa fonction dans plusieurs scandales, donne à l'Eglise, par la force, un territoire comparable à ceux des Etats-nations contemporains. Son fils César, hidalgo flamboyant un moment égaré dans l'Eglise, lui en ménage donc un en Romagne, où sa politique expéditive lui vaut de devenir le modèle de Machiavel. A Rome, coupe-gorge où continuent à s'affronter les clans médiévaux, les rugueux Borgia rendent coup pour coup, jusqu'à l'effondrement final. C'est alors le temps de la revanche de la belle Lucrèce, plusieurs fois mariée selon les ambitions du clan. Devenue duchesse de Ferrare et l'une des plus belles figures féminines de l'époque, elle inaugure le temps de la repentance des Borgia, bientôt marqué par la personnalité torturée du jésuite Francesco, le saint de la famille. Sous la plume légère et savante de Jean-Yves Boriaud, la saga des Borgia se lit ainsi comme l'aventure exemplaire et tragique d'une ambitieuse dynastie de gens d'Eglise, entre pourpre et sang, bien loin de l'image trop répandue d'une brillante et douceâtre Renaissance italienne.

01/2021

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Histoire internationale

HISTOIRE DU NOUVEAU MONDE. Tome 1, De la découverte à la conquête 1492-1550

Une entreprise colossale dont on a peine à se représenter la démesure : en un demi-siècle, une poignée de conquistadores s'emparent de 2 millions de km² pour y bâtir une réplique de leur société. Les incroyables richesses qu'ils découvrent leur font vite oublier la quête des épices. Une gigantesque machine colonisatrice se met en route. La conquête de l'Amérique nous apparaît aujourd'hui comme le prélude à l'occidentalisation du monde. Mais pour ses acteurs, avides de gloire et de récompenses, elle fut d'abord un face à face quotidien avec l'inconnu. Leurs récits de voyage, leurs lettres nous montrent leur peur de se perdre, leur obsession de la nourriture qui souvent chasse celle de l'or, mais ils nous disent aussi leur émerveillement lorsqu'ils découvrent Mexico, qui leur rappelle Venise, la saveur d'un fruit exotique, le silence des mangroves du Pacifique... Tandis que les cartes se précisent, les protagonistes vieillissent : Colomb, le héros de la première heure, Cortès, le conquérant du Mexique, Pizarre, le gouverneur du Pérou, assassiné dans son palais de Lima... De ces aventures américaines, le Vieux Monde ne reçoit que des échos lointains. Il ignore tout des horreurs de la conquête, du cortège de maladies et des ravages écologiques qu'elle provoque. A défaut d'informations précises, il imagine ce Nouveau Monde peuplé de sauvages et de chimères. Qui douterait de la légitimité de la Conquête dans une Europe qui vient de chasser les Juifs et convertir les Morisques ? A l'heure où le péril turc menace l'empire de Charles Quint, l'or des Indes permettra de financer la Reconquête. L'Amérique bascule dans l'orbite occidentale, entraînant Européens, Noirs et Indiens dans la construction d'un monde nouveau.

02/1996

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Actualité et médias

Lesbos, la honte de l'Europe

En mission officielle pour l'ONU, Jean Ziegler a effectué en mai 2019 un voyage d'étude à Lesbos, l'un des cinq centres d'accueil de réfugiés en mer Egée. Sous la haute autorité de l'Union européenne, 15. 000 personnes y sont entassées dans des conditions inhumaines, en violation des principes les plus élémentaires des droits de l'homme. Le droit d'asile y est nié par l'impossibilité même dans laquelle se trouvent la plupart des réfugiés de déposer leur demande ; le droit à l'alimentation, quand la nourriture distribuée est notoirement avariée ; le droit à la dignité, quand les rats colonisent les montagnes d'immondices qui entourent le camp officiel, quand les poux infestent les containers dans lesquels les familles doivent s'entasser ; les droits de l'enfant, quand la promiscuité livre les plus vulnérables aux violences sexuelles et les prive, bien sûr, de tout accès à l'éducation. Pour la plupart, ces réfugiés sont venus d'Irak, de Syrie, d'Afghanistan, d'Iran. Jean Ziegler les a rencontrés. Ils évoquent ici un long calvaire : la torture, l'extorsion, le pillage, les passeurs infâmes, les naufrages, les familles décimées, les tentatives de refoulement de Frontex et des garde-côtes grecs et turc. Mais Ziegler a interrogé aussi le responsable du camp, les militants magnifiques des organisations humanitaires. Il interpelle, en conclusion, le Haut-Commissariat de l'ONU aux Réfugiés ainsi que la nouvelle présidente de la Commission européenne ... L'état d'inhumanité dans lequel nous abandonnons ces hommes, ces femmes et ces enfants condamnés au désespoir à perpétuité sont la honte de l'Europe. Et il n'est pas question pour le vieux militant des droits de l'homme de cesser le combat.

01/2020

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Critique littéraire

Politiques linguistiques en Méditerranée

La Méditerranée, ce continent liquide, qui regroupe une pluralité de civilisations, a été le témoin de multiples exemples de politique linguistique. Les actes d'un colloque sur ce thème sont réunis ici pour mettre en perspective diverses tentatives d'orientation des langues dans leur évolution naturelle, sans perdre de vue l'attitude des pouvoirs publics face aux langues minoritaires, pratiques parfois séculaires : épuration, rénovation, assimilation, revalorisation... Après une réflexion générale sur le statut et les enjeux des langues de la Méditerranée (Louis-Jean Calvet), le point de vue historique et actuel du français est abordé (Sylvain Auroux, Geneviève Zarate, Aviv Amit). C'est l'ensemble de l'espace méditerranéen qui est au coeur de nos travaux à travers des études de cas originales. Sont évoquées ainsi les langues du "Nord" et les langues du "Sud", ainsi que la diversité des expériences des langues orientales (Jacob Landau, Il-Il Malibert-Yatziv, Esther Borochovsky Bar-Aba, Yishaï Neuman, Cyril Aslanov sur l'hébreu ; Tahsin Yücel, Cybèle Berk, Johann Strauss et Michel Bozdémir sur le turc), et occidentales (Isabella Palumbo-Fossati Casa sur l'italien, Line Amselem sur l'espagnol, Henri Tonnet sur le grec, Rexhep Ismajli sur l'albanais et de Thomas Scende sur les langues d'Europe balkanique...) sans oublier deux traversées insulaires (avec la contribution d'Alexander Borg sur Malta et celle de Matthias Kappler sur Chypre). L'arabisation y est, bien entendu analysée, dans toute sa complexité linguistique, politique, culturelle et identitaire grâce aux contributions de Joseph Dichy, Mohamed Benrabaly et Ahmed Boukouss. L'audience internationale de ce colloque a démontré l'intérêt de la communauté scientifique francophone pour les travaux présentés par des chercheurs des pays riverains de la Méditerranée qui livrent ici au lecteur, les fruits de leurs rencontres à l'Université de Tel-Aviv, tenues en novembre 2008.

02/2019

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Beaux arts

Le roman de l'Origine. Edition revue et augmentée

Le personnage central est un tableau de Courbet, le plus scandaleux de toute l'histoire de la peinture, L'Origine du Monde. Il lui en arrive, à ce tableau, des aventures ! Le plus drôle, c'est qu'elles sont vraies. Car ce livre est en même temps un roman et une enquête d'historien (ou de détective). Qui était ce diplomate turc, Khalil-Bey, qui acheta au peintre l'image libertine pour la cacher dans sa salle de bains derrière un petit voile vert ? Qui était ce baron Hatvany qui emporta en Hongrie le ventre nu caché sous un paysage de neige ? Comment le tableau a-t-il échappé aux Allemands, puis aux Russes, et a-t-il traversé clandestinement le rideau de fer pour refaire surface près de Mantes-la-Jolie dans la maison de campagne du psychanalyste Lacan ? Ce livre a été publié sous une première forme en 1996. Dix années ont passé. Les documents sur l'histoire du tableau ont afflué. Certains étaient restés inaperçus, d'autres avaient été délibérément occultés ou falsifiés. Bernard Teyssèdre a voulu mettre les informations à jour et faire le point sur les questions en suspens : Rodin avait-il vu L'Origine du Monde lorsqu'il a entrepris sa série de dessins sur le sexe de la femme ? Ce tableau a-t-il inspiré à Picasso la Grande Pisseuse et à Duchamp Etant donnés ? Est-il vrai que Magritte en ait peint une copie qu'on a longtemps fait passer pour l'original ? Cette édition nouvelle n'est donc pas une simple reprise de la précédente. Ette a été entièrement revue et considérablement augmentée de façon à fournir un "ouvrage de référence" sur le plus étonnant des tableaux.

04/2007