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Elvan Zabunyan

Extraits

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Religion

Aux sources de l'amitié de Dieu. L'année liturgique avec l'abbé d'Einsiedeln

Voici un ouvrage étonnant, unique en son genre. Il réussit l'exploit de s'adresser à tout un chacun, chrétien ou non, croyant ou pas, et de proposer en même temps un parcours des saisons et des fêtes de la liturgie catholique. Deux partis pris de l'auteur expliquent la réussite de ce tour de force. Le premier consiste à rejoindre en permanence l'expérience quotidienne que nous faisons tous, femmes et hommes de notre temps : grandir, aimer, vieillir, affronter le mal, pardonner... La liturgie n'a pas d'autre sens que celui de projeter sur notre vie un éclairage neuf, qui touche le coeur de l'être humain et qui, de fait, atteint l'universel. Voilà pour le contenu. Le second objectif de l'auteur concerne la forme et la méthode. Il utilise délibérément un langage que tout le monde comprend. Aucune technicité, pas d'expressions savantes ou abstraites. Les exemples concrets abondent, tous tirés de la vie. Les chapitres sont courts et ne nécessitent pas une lecture suivie. On peut ouvrir le livre quand on veut, où on l'on veut, selon ses besoins et ses attentes, en fonction de la situation du moment où l'on se trouve. Les touches d'humour ne manquent pas. Enfin, et ce n'est pas le moindre mérite de cet ouvrage, il ne nous parle que d'amitié, que ce soit avec Dieu ou entre nous. Ces deux amitiés se nourrissant l'une l'autre, sans se confondre, si bien que le lecteur prendra son élan et trouvera son bonheur en partant de l'une ou de l'autre.

10/2019

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Autres langues

Le breton, langue des mères, langue des frères. Le maintien du breton dans cinq familles du Trégor

Enquêtes sociologiques chez cinq familles du Trégor à travers trois générations : celle d'après guerre, celle de 1968, celle du début XXIème L'auteure analyse la situation de la langue bretonne après guerre avec la répression dans les écoles et le symbole donné aux " récalcitrants ". Il s'avère que les femmes furent plus sensibles à l'insécurité linguistique et à la modernité (attrait de la ville francophone et réussite scolaire) Mais il y a eu des Bretons qui n'ont pas cédé à cette pression énorme, qui ont continué à parler et à transmettre leur langue. M.-T. Legendre a cherché à comprendre comment cela a été possible, face au rouleau compresseur de l'uniformisation linguistique de l'Etat français. Et elle est tombée... sur des femmes qui, quand elles n'ont pas lâché, ont permis de traverser la période la plus catastrophique de la perte de la langue, les années 1950-60, et de maintenir l'élan, une fois le raz-de-marée passé. Les deux premières générations parlent breton mais ne savent pour la plupart pas le lire. La dernière génération est scolarisée à Diwan. Qui des hommes ou des femmes prennent la décision de la langue à transmettre ? Au moment de se marier, les 5 femmes trégoroises de notre enquête sociologique, qui parlent encore breton avec leurs petits enfants, ont-elles choisi volontairement de transmettre la langue de leurs pères plutôt que celle du maître d'école ? Les filles ont-elles un comportement différent des garçons face à la langue des origines ? Telles sont les questions que tente de résoudre ce petit ouvrage.

10/2019

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Philosophie

Erased. Traité de l'effacement

Il faut bien commencer par ne rien comprendre, par comprendre qu'on ne comprend rien, il faut accepter qu'on ne sait rien, il faut savoir qu'on ne sait rien, pour tenter quelque mouvement hors de cette gangue de silence qui nous entoure à l'évidence, et obsède certains d'entre nous. Il faut bien commencer par se sentir écrasé de silence pour avoir envie de parler, de commencer une phrase, pour se pencher aux bords du silence et basculer dans le langage. Se défaire d'un texte que l'on a écrit, d'une oeuvre d'art illustre, de son site web avant (ou après) sa mort, voire de son identité numérique tout entière, qu'est-ce que ça remue en soi ? L'acte d'effacer s'apparente-t-il à une forme de destruction ou est-il au contraire le prolongement même d'un élan créateur ? Prenant appui sur le geste de De Kooning effaçant un dessin de Rauschenberg, Isabelle Pariente-Butterlin mène une méditation qui interroge nos usages et nos disparitions (sur les réseaux et en dehors, dans l'Art et dans la vie). Entre les genres, prenant le pouls des phrases [qui] sont les sismographes de l'effacement qui parcourt le monde, un ouvrage fondamental sur l'écriture de l'absence et l'absence dans l'écriture est en train de se jouer. Sa composition même procédant à des effacements (des pans entiers de pages, gelés dans l'instant précédant leur disparition, sont amenés à la limite de la lisibilité), Erased est une clé pour qui cherche à comprendre les processus à l'oeuvre dans la fabrique de la déconstruction.

05/2019

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Droit

Permis de construire et autorisations d'urbanisme. Etudes préalables, délivrance, mise en oeuvre, 2e édition

Le permis de construire est une autorisation qui permet à son bénéficiaire de mettre en oeuvre un programme immobilier avec l'accord de l'administration. Il est l'acte juridique par lequel les collectivités, dans le respect des documents d'urbanisme, exercent leur compétence en matière d'aménagement. Pour les maîtres d'ouvrage, il est le document qui conditionne et encadre la réalisation des travaux de construction. Clef de voûte des politiques d'aménagement, le régime du permis de construire est régulièrement l'objet de réformes visant à favoriser la construction (logement, commerces, équipements, etc.) et à lutter contre l'étalement urbain. Ainsi, depuis 2015, date de la précédente édition de cet ouvrage, les lois LCAP, Egalité et citoyenneté, ESSOC et ELAN ont largement modifié les procédures applicables aux autorisations d'urbanisme. A jour de ces réformes, cet ouvrage présente de manière chronologique les étapes permettant d'aboutir à la réalisation de l'opération : - la phase préalable au dépôt : études de faisabilité, définition de l'opération de construction, qualification juridique des travaux ; - l'obtention ou le refus d'obtention : présentation de la procédure d'instruction, explicitation des choix offerts à l'administration ; - la mise en oeuvre, de la demande de modification d'un permis de construire à la conformité administrative. Sont également abordés le permis de démolir, le permis d'aménager et la déclaration préalable. De nombreux tableaux, schémas, conseils et modèles facilitent la compréhension des procédures applicables et aident à mener à bien les projets de construction. Permis de construire et autorisations d'urbanisme est destiné aux collectivités, notamment aux instructeurs, ainsi qu'aux aménageurs, urbanistes et architectes.

06/2019

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Littérature française

Quelqu'un pour qui trembler

Parce qu'il voulait soigner ses semblables, il est devenu médecin. Pour aider ceux que l'on oublie trop souvent, il a passé des années dans un village perdu en Inde. Mais lorsque Thomas apprend que la femme qu'il a autrefois quittée a eu une fille de lui, sa vision de la vie et ses certitudes vacillent. Il ne pourra pas rattraper le temps perdu. Il ne devra pas perturber la vie de celle qui est désormais une jeune femme et dont il ne sait rien. Il n'a aucun droit. Mais un élan plus puissant que tout le pousse à découvrir celle pour qui il a moins fait que pour n'importe quel inconnu. Aux confins du monde, sur des terres où survivre est un enjeu quotidien, Thomas pensait avoir tout vécu. Pourtant, l'aventure dans laquelle il se lance va l'entraîner beaucoup plus loin. Maladroitement, joyeusement, sincèrement, il est prêt à tout pour approcher celle à qui il a donné la vie, mais qu'il n'a pas vue grandir. Voici l'histoire d'un homme qui va se retrouver dans des situations impossibles, dans des endroits inimaginables, confronté à des gens ingérables. Est-il possible, une fois dans l'existence, de se trouver à la bonne place, au bon moment ? Thomas sait déjà qu'il faut parfois être ridicule pour être grand et qu'il faut souvent avouer ses faiblesses pour être fort. Mais il ignore encore à quel point... Voici la réjouissante histoire de ce que nous sommes capables de réussir ou de rater au nom de la seule chose qui compte dans nos vies.

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Littérature française

Semelles de vent suivi de Adieu Néri

Semelles de vent conte la fugue d'un garçon de dix sept ans qui, en 1943, quitte le lycée, sa famille, et les contraintes de l'Occupation pour rejoindre Londres et la France Libre à travers l'Espagne. Jeté dans une des pires prisons de la péninsule, il découvre les inconvénients de l'aventure et, libéré par la Croix-Rouge, se voit embarqué non pour l'Angleterre, mais pour l'Afrique du Nord en pleine querelle Giraud-De Gaulle. Le livre est le récit sans fard, sarcastique et émouvant, des illusions perdues d'un adolescent de ce temps, et de sa navigation pittoresque, dangereuse et cocasse à bord d'un pétrolier de l'armada alliée en Italie et dans les Balkans jusqu'à son rapatriement sanitaire à la fin de la guerre. Trente ans plus tard, Adieu Néri naît de la correspondance intermittente du même auteur avec un ami Italien qu'il a connu au sanatorium international des étudiants à Leysin, en Suisse après la guerre. Le chemin parcouru est ici l'occasion de s'interroger. L'isolement, la misère, la folie, qui ont eu raison de Néri n'ont pu détruire la flamme qui l'animait. L'homme, qui gardait toutes les exigences du poète devant la vie, et qui en est mort, s'en est allé sans amertume. Le choc ressenti est tel que le narrateur en vient à retrouver l'élan d'autrefois pour l'évoquer et ranimer l'écho de leurs entretiens et de leur double parcours. Comme si la vie, qui est création, mais surtout courage, restait éternellement possible, en dépit de l'âge et des années si vite écoulées.

06/2002

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Critique littéraire

Camille et Paul Claudel. Lignes de partage

Camille et Paul Claudel ont grandi ensemble ; ils se sont aimés, disputés, soutenus, éloignés, perdus de vue, retrouvés. Un élan créateur souleva leur vie. Dans son souffle, leurs liens se retissèrent sur un plan supérieur. Ils n'en sont pas moins seuls, fondamentalement. Pour Camille que sa personnalité impérieuse place au centre, la solitude représente tour à tour un défi, une chance, et un piège. Pour Paul, étant inscrite dans son être, elle fonde son rapport au monde, secrètement décalé. La parenté de leur génie n'échappe pas à Paul qui s'en flatte ; il la redoute à mesure que Camille perd pied. Ils ont vécu chacun une histoire d'amour qui finit mal, et donne naissance à deux chefsd'oeuvre L'Age mûr et Partage de Midi. La souffrance les relie, à la fois banale et sublimée. Entre les écrits du frère et les sculptures de la soeur, la descendante des Claudel dessine tous les liens possibles avec beaucoup de finesse ; elle s'attaque aussi aux mythes. Il fallait que Rodin fût mauvais ; de même Paul Claudel doit-il l'être Ecoutons plutôt la voix de Camille près de l'agonie, à la dernière visite de son frère : " Elle me reconnaît, profondément touchée de me voir, et répète sans cesse : mon petit Paul ! "A la question : "Pour quelle faute avez-vous le plus d'indulgence ? " le jeune Proust répondait : "Pour la vie privée des génies " Ce livre expose cette vie privée à travers les oeuvres, c'est-à-dire à travers le génie. Les poètes ne sont pas des saints, les lecteurs parfois non plus !

12/2020

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Critique littéraire

Baudelaire et la vérité poétique

Quelle force de vérité accorder à la poésie ? Apparemment aucune selon Baudelaire : "elle n'a pas la Vérité pour objet, elle n'a qu'Elle-même", assure-t-il. C'est pourtant lui qui opère le passage décisif vers une poésie qui remet désormais en question ses fondements, son devenir, sa nécessité, une poésie qui exige d'être sans cesse perception à valeur existentielle. Bouleversant tous les enjeux de la rhétorique, le poète concentre son travail et ses doutes sur la correspondance entre une apparence poétique qui se tient (la figure, l'image) et le tréfonds de l'homme, soit un certain effondrement. Ce nouveau point de mire, cette réflexivité, exacerbent, libèrent, mais menacent le poétique : c'est ainsi qu'à travers les motifs de l'hypocrisie, du mensonge, du masque, et de l'art lui-même, le poète défie cet idéal au fur et à mesure qu'il l'initie, non sans intégrité. Où, quand, comment et vers quoi se joue le vrai du poème ? Pourquoi l'oeuvre baudelairienne — notamment l'expérience du Spleen de Paris — pose-t-elle à travers ce défi les enjeux vigoureux de la modernité ? Baudelaire emporte poésie et beauté vers cette spiritualité lucide, où imagination, malentendu, contrariété et musique, prose, " innombrables rapports ", portent une aptitude unique à dire notre être-là. Plus que jamais sa proposition nous concerne, s'avère élan, audace contre nos évidences, nos adhérences et faux progrès : le bouffon qui pirouette en est le centre. Se débattant contre tout Idéal absolu, la poétique baudelairienne désire la liberté incarnée et douloureuse de l'artiste, de l'humain.

02/2019

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Histoire internationale

Bourguiba

Sans Habib Bourguiba, la Tunisie ne serait pas, à l'orée de 2019, la seule démocratie du monde arabe. Oriental occidentalisé, musulman nourri des Lumières, il a conduit son pays à l'indépendance et l'a ouvert sur le monde moderne. Il croyait à l'éducation de tous et à l'émancipation de la femme musulmane. A peine parvenu au pouvoir en 1956, il interdit la polygamie, la répudiation et les mariages prononcés sans le consentement de l'épouse. Ce " code du statut personnel " , imposé à une société imprégnée des valeurs du Coran, est d'une audace folle pour l'époque, et le reste aujourd'hui. Au fil des années cependant, cet élan réformiste a cédé la place à un autoritarisme confus aggravé par la maladie. Telles sont les ombres et les lumières du " siècle de Bourguiba " qui s'étend de 1903, date officielle de sa naissance, à 2000, l'année où il s'éteint, treize ans après avoir été écarté du pouvoir par Ben Ali. Basée sur les archives françaises et tunisiennes ainsi que sur de nombreux entretiens avec ceux qui l'ont côtoyé, cette biographie témoigne de la place unique que le Combattant suprême occupe dans l'histoire du colonialisme et du post-colonialisme. Portrait d'un homme, de ses mérites et de ses défaillances, elle retrace l'histoire d'une nation en devenir dont il fut le grand architecte. Journaliste et essayiste, Bertrand Le Gendre a été rédacteur en chef au Monde et professeur associé à l'université Panthéon-Assas Paris-II. Il est notamment l'auteur de 1962, l'année prodigieuse (Denoël, 2012), Flaubert (Perrin, 2013), De Gaulle et Mauriac : le dialogue oublié (Fayard, 2015).

02/2019

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Histoire ancienne

Alésia. 27 septembre 52 av. J.-C.

Ce fut une formidable bataille et une terrible défaite. Après de longues semaines de siège et de famine, Alésia finit par tomber : les armées gauloises cèdent aux légions romaines et leur chef, Vercingétorix, se livre à César. C’est là, sur le mont Auxois, que s’achève l’indépendance gauloise. Et pourtant, l’événement n’aura cessé de résonner dans notre mémoire ; pendant des siècles on le célébrait comme l’origine d’une civilisation gallo-romaine enfin pacifiée. Ce livre propose de le retrouver pour en interroger à nouveau le sens et la portée. La déroute des Gaulois n’avait rien de prévisible ; Vercingétorix disposait de redoutables moyens militaires ; il commandait des forces considérables venues de toutes les contrées de la Gaule ; sa stratégie ingénieuse aurait pu permettre d’emporter la victoire. Seulement, ses pouvoirs politiques étaient limités et ses troupes trop désorganisées, et mal entraînées, pour mettre en oeuvre son plan ; surtout, l’immense « armée de secours » qu’il avait réunie à Alésia, disparut corps et biens à l’heure décisive de la bataille : le génie diplomatique de Jules César y était pour beaucoup. Si ce moment demeure une journée qui aura fait la France, écrit Jean-Louis Brunaux, c’est moins à Alésia même qu’il faut en chercher la raison mais, bien en amont, dans l’histoire longue de la Gaule, de sa civilisation, de ses institutions, de ses moeurs politiques : elles seules peuvent faire comprendre comment tout un élan « national » avait pu assembler la plupart des peuples de l’ancienne Gaule pour affronter les Romains. Alésia est ce miroir qui laisse entrevoir l’unité longtemps méconnue des nations gauloises.

10/2012

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Critique littéraire

Karl Kraus. Phare et brûlot de la modernité viennoise

Voici une étude d'ensemble, la première en langue française depuis un demi-siècle, de la vie et de l'oeuvre d'une des étoiles les plus brillantes de la Vienne du tournant du siècle à l'entre-deux-guerres. Né en 1874, la même année que Hugo von Hofmannsthal et Arnold Schönberg, Karl Kraus (1874-1936) est l'une des plus grandes figures de cette modernité qui, de la fin de siècle aux années 1920, a fait passer la capitale viennoise au premier plan de l'histoire intellectuelle et artistique européenne. Orateur magnétique, maniant comme personne cet humour (juif) qui fut comme la marque d'un Empire à ses derniers feux, Kraus fascina autant les écrivains (Brecht, Canetti, Broch), les musiciens (Schönberg, Berg), l'architecte Loos, l'explorateur de l'âme Freud, les philosophes, de Wittgenstein à Adorno, que Walter Benjamin, son interprète le plus profond et le plus lucide. Dramaturge, poète, essayiste, il fut avant tout un satiriste redouté, dénonçant dans sa fameuse revue, Die Fackel, les compromissions et les faux-semblants des milieux littéraire et politique, la corruption sous toutes ses formes (en particulier celle de la langue, qui lui semblait la plus destructrice) et la presse en général. Maître de l'essai satirique et polémique, de l'aphorisme, cultivant la provocation au nom d'une certaine idée de la culture et de la vérité, cet enragé magnifique est l'auteur d'authentiques chefs-d'oeuvre (des Derniers Jours de l'humanité à la Troisième Nuit de Walpurgis). Richement documentée et portée de bout en bout par l'élan de créativité qui enflamma l'époque, cette passionnante biographie fera date.

10/2018

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Sports

S'accomplir ou se dépasser. Essai sur le sport contemporain

L'idée d'un dépassement de soi-même, aujourd'hui si courante, est liée, historiquement, à l'avènement de la modernité. La pensée antique, toute marquée par la notion de finalité naturelle et enfermée dans un monde clos, ne la connaît pas. Pour l'astronomie, la physique, la médecine, pour l'histoire des gymnastiques et dans le culte du héros " sportif ", prédomine l'idée d'une nature pourvoyeuse d'ordre et de normes ; elle interdit celle d'un progrès indéfini. Il faut attendre les bouleversements scientifiques des XVIe et XVIIe siècles, le passage à l'idée d'univers infini, l'invention du sujet cartésien pour que puisse apparaître l'ambition d'une perfectibilité sans limites. Alors s'affirment dans l'élan des Lumières la liberté humaine face à la nature, la confiance dans l'amélioration toujours possible des performances et dans les techniques qui la permettent, l'éducation et la médecine. Le sport de haut niveau apparaît aujourd'hui comme le laboratoire expérimental de ce dépassement de soi, devenu l'emblème de notre idéologie contemporaine. Au-delà de la question classique sur les fins de l'exercice physique - s'accomplir ou se dépasser ? -, il est le révélateur des conséquences paroxystiques de ce culte et de cette obsession de la performance. A travers le dopage, à travers les manipulations génétiques, il pose le problème de fond sur l'évolution des sociétés contemporaines et sur le rapport, chez l'homme d'aujourd'hui, de la culture et de la nature. Quel est cet humain tout entier soumis à l'impératif idéologique et technique du dépassement de soi ?

03/2004

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Droit

L'encadrement juridique de l'éducation au Congo-Kinshasa (1885-1986). De l'initiative des missionnaires à la prise en charge par l'Etat

Si l'instruction scolaire semble un acquis de la plupart des sociétés contemporaines, elle n'en demeure pas moins le fruit d'une très lente évolution comme ce fut le cas dans l'actuelle République démocratique du Congo pendant un siècle. Lors de la période coloniale - de la création de l'état du Congo en 1885 par la conférence de Berlin jusqu'à l'indépendance obtenue en 1960 - la fonction de l'enseignement a été confiée par le pouvoir essentiellement aux missions catholiques belges avec la vision utilitariste de former des auxiliaires de l'administration et des ouvriers aux fins d'exploitation de la colonie. Sur le plan juridique, cet objectif apparaît de façon sous-jacente dans le concordat de 1906, la réglementation des études de 1924 et la réforme scolaire de 1948. Malgré l'élan réformateur impulsé par le parti socio-libéral belge après la Seconde Guerre mondiale, l'école coloniale a peiné à promouvoir une élite locale avec comme conséquence le chaos sanglant des cinq premières années de l'indépendance, à attribuer en grande partie à l'impréparation des Congolais à assumer de hautes responsabilités politiques. Le modèle social hérité du passé colonial étant considéré comme aliénant, le Président Mobutu a étatisé les écoles en décembre 1974 en opposition à la hiérarchie catholique, déclenchant ainsi une grave crise qui fut apaisée par la signature d'un accord en 1977 permettant la rétrocession des réseaux scolaires à leurs anciens administrateurs. Puis, une loi portant régime général applicable à l'enseignement national a été promulguée le 22 septembre 1986, marquée par le souci d'une austérité budgétaire nécessitée par la politique économique désastreuse de zaïrianisation du Maréchal-Président.

02/2018

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Histoire internationale

Histoire des citoyens du Monde. Un idéal en action, de 1945 à nos jours

CNLPeuples – Socrate, Erasme ou Victor Hugo se voulaient déjà citoyens du monde. En 1948, cet idéal est incarné par Garry Davis : traumatisé par sa participation aux bombardements des villes allemandes, cet ancien pilote américain renonce à sa nationalité et se déclare " premier citoyen du monde ".

Très vite, ses initiatives font sensation et des foules enthousiastes l'acclament. Des dizaines de milliers d'hommes et de femmes s'affirment liés à la communauté mondiale, et la préfecture du Lot se proclame, d'emblée, Cahors Mundi, suivie par des centaines de villes et de villages. Cet émoi populaire, soutenu notamment par Einstein et l'abbé Pierre, se voit relayé par des écrivains - Camus, Breton, Queneau ou Vercors... -, et amplifié par des périodiques issus de la Résistance et des journaux tels que Le Monde ou Le Canard enchaîné.

Michel Auvray fait le récit de ces événements aujourd'hui méconnus, mais qui firent alors la une de la presse. Il relate comment, après la bombe d'Hiroshima, les tensions nées de la guerre froide semblent placer chacun devant une alternative : un monde uni ou le néant. Il décrit l'aspiration à une " mondialisation " - le mot apparaît dans ce contexte - au service des peuples, et qui sera symbolisée par l'ouverture d'une Route sans frontières.

S'appuyant sur des sources très diverses - témoignages, presse nationale et régionale, publications mondialistes, rapports des RG, archives publiques et privées, mémoires inédits... -, Michel Auvray retrace pour la première fois l'émergence et l'apogée des Citoyens du Monde. Singulière et passionnante aventure, se poursuivant jusqu'à nos jours, telle est l'étonnante histoire de cet élan de fraternité universelle.

08/2020

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Poésie

Versants

Avec ce nouveau recueil, Jacquy Gil se livre à une quête incessante, celle d'un homme qui regarde en lui les mouvements face à ce qu'il perçoit, et chaque poème semble alors une avancée vers le mystère des choses. Chez lui, c'est la magie ou l'intensité du regard qui prime dans l'instant de découvertes successives, lesquelles, paradoxalement – et il nous le fait bien sentir – ont toujours été là, comme enfouies dans un élan caché avant d'éclore dans cette lumière qui n'est pas différente de lui-même. Chez ce poète dont le regard extérieur n'est autre que le regard intérieur, se fait jour peu à peu une forme d'éveil ne disant pas son nom. C'est un mystère auquel il nous enjoint et qui nous absorbe au-delà même de ce qui pourrait le définir. Jacquy Gil (1948), réside à Saint-Hilaire-de-Beauvoir, son village natal, où il a exercé, entre autres, le métier de vigneron. Membre du comité directeur de la revue littéraire Souffles (LEM) de 1986 à 2012, puis il rejoint le comité de rédaction de la revue la main millénaire. Très impliqué également dans la vie de son village, il est correspondant du journal Midi Libre. Genres littéraires : l'histoire locale et surtout la poésie, domaine dans lequel il a publié de nombreux recueils. Les derniers : Chemins suivi de Ressauts, Collection Méditerranée, revue "la main millénaire" (2019). Le matin était parti d'un cri radieux, Ed. des Deux rues (2019). Viatiques, Ed. unicité (2021). Ces regards qui nous emmènent, Ed. Alcyone (juin 2022).

11/2022

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Beaux arts

Vézelay. Un chemin de lumière

C'est un des lieux les plus inspirés de France et de toute la chrétienté. Vézelay est une merveille surgie du paysage, attirant le pas du pèlerin, l'oeil du visiteur et l'âme du chercheur de sens. C'est un lieu de confluences et de rayonnement, aux pierres vivantes et à la lumière apprivoisée. Et quelle formidable histoire derrière l'immobile minéralité de l'édifice ! Plus de mille ans au coeur des élans et des turbulences de chaque génération. Le petit sanctuaire gallo-romain renaît au IXe siècle comme communauté de prière chrétienne, puis monastère. L'arrivée des reliques de Marie Madeleine au XIe siècle attire les pèlerins de toute l'Europe en route vers Compostelle, conférant un rayonnement qui se transformera en puissance redoutable. Bernard de Clairvaux y prêche la croisade à Pâques 1146 en présence du roi de France. C'est l'âge d'or de Vézelay, avant les conflits entre abbayes qui mèneront à son déclin, puis aux saccages des Guerres de religion et de la Révolution. Le XIXe siècle, avec Prosper Mérimée puis Eugène Viollet-le-Duc, sera celui de la redécouverte, du sauvetage et des audacieuses transformations, que viendra saluer le classement par l'Unesco en 1979. A Vézelay, le souffle de l'esprit roman porté à la perfection se joint à l'élan gothique du choeur. Les sublimes portails et leurs statues, ainsi que les deux cents fascinants chapiteaux, composent un véritable cheminement esthétique et spirituel. Les visiteurs ne s'y sont pas trompés, en témoigne notamment le regard de tant d'artistes et d'écrivains sur cette "colline inspirée" à nulle autre pareille.

10/2018

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Migraine

Les mots de la migraine

Par définition, les maux du quotidien se répètent. Ils laissent désarmés praticiens et patients. Comment sortir de ce cycle angoissant et épuisant quand il y va de ce phénomène majeur et multiforme qu'est la migraine ? A travers un magnifique parcours scientifique mais aussi culturel, une grande spécialiste renouvelle entièrement la question. La migraine ? Un fléau contemporain dont souffre aujourd'hui une personne sur dix sur la planète et qui mobilise la recherche médicale. La migraine ? Un mal éternel consigné depuis les premières civilisations de l'écriture et qui a irrigué les littératures, les arts, les moeurs. C'est à la confluence de ces deux univers que Carole Séréni, en grande spécialiste de la science neurologique mais aussi en savante passionnée des expressions culturelles, nous entraîne dans un époustouflant voyage au sein des termes de la migraine. Qu'en est-il de ce phénomène en soi, dans le cerveau, et de ses manifestations au regard du pouvoir politique, de la création artistique, de l'élan poétique, de la quête de l'ivresse, de la vie amoureuse ? Sous sa plume, fondée et informée, sensible et alerte, se dévoile, entrée après entrée, la prodigieuse transformation par l'être humain d'un état censé paralyser sa capacité rationnelle et émotionnelle. Chacune, chacun, y trouvera matière à approcher cette affection jugée mystérieuse. Et pourra la comprendre à la fois dans ses mécanismes et dans ses représentations. Voici un lexique surprenant et subjuguant, objectif et subjectif, où les mots répondent aux maux et les éclairent. Un magnifique dictionnaire, d'une immense rigueur et d'une belle écriture, qui désembrouille l'esprit et le rend lumineux.

09/2021

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Impressionnisme

Vincent Van Gogh, l'amour de la nature

Exposition du 3 octobre 2023 au 4 février 2024 au musée d'Orsay. Derniers mois de la vie du peintre et tableaux iconiques. Les dernières années de Van Gogh passées dans l'Oise, ses tableaux qui reflètent sa vie et son esprit tourmenté, ce sont les thèmes de ce livre de la collection Peintres. Dans les deux derniers mois de sa vie, à Auvers-sur-Oise, de 1980, Vincent Van Gogh y décède le 29 juillet à la suite d'une tentative de suicide. Bien que le peintre n'ait passé qu'un peu plus de deux mois à Auvers, cette ériode marque la création de quelques-uns de ses plus grands chefs-d'oeuvre. Durement éprouvé par les différentes crises subies à Arles puis dans l'asile de Saint-Rémy, Van Gogh se rapproche de Paris et de son frère Théo pour trouver un nouvel élan créatif. Le choix d'Auvers tient à la présence du dr Gachet, médecin spécialisé dans le traitement de la mélancolie, collectionneur et amis des impressionnistes. Van Gogh s'installe au centre du village, dans l'auberge Ravoux, et explore tous les aspects du nouveau monde qui s'offre à lui, en luttant contre des inquiétudes liées à son état de santé, ses relations avec son frère, sa place dans le monde de l'Art. Des oeuvres iconiques peintes en cette période : Le Docteur Paul Gachet, L'église d'Auvers-sur-Oise, ou encore Champ de blé aux corbeaux, village, portraits, natures mortes, paysages de la campagne environnante. 2. 14. 0. 0 2. 14. 0. 0 2. 14. 0. 0

09/2023

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Ouvrages généraux

Raviver de l'esprit en ce monde. Un diagnostic du contemporain

Il est une menace dont tout le monde s'émeut - à juste titre - parce qu'elle est spectaculaire : la Terre se réchauffe et la vie pourrait s'y tarir. Mais il en est une autre qu'on évite de remarquer. Cela parce qu'elle touche à l'invisible et nous implique peut-être encore davantage - d'ailleurs comment la nommer ?? Ses effets cependant sont des moins contestables : "? d'un clic ? " , on croit que tout est à portée, qu'il n'y a plus à accéder. Ou l'on fait du Livre un "produit" comme un autre. L'écran fait écran et l'événement de la présence est perdu. Et, d'abord, les médias distillent leur coïncidence idéologique à notre insu. Ne sommes-nous pas en train de devenir des sujets inertes sans plus d'élan - d'essor - qui nous mobilise ?? J'ai choisi de nommer de l' "? esprit ? " cette autre perte qui nous menace. Et donc, à l'encontre de la vie qui ne vit pas, de la non-vie menaçant nos vies, d'appeler à la défense et l'illustration de l' "? esprit ? " , une fois celui-ci décapé de tout spiritualisme. Dans le monde de la Connexion généralisée, de la Communication et de la Consommation gérées par le numérique, où font loi la Commodité et le Marché, quel écart et quel espacement reste-t-il encore où de l'esprit puisse se déployer ?? Or rien ne sert de dénoncer cet état de fait et le renverser est impossible. Mais j'appelle à en dé-coïncider ? : en fissurant la chape invisible sous laquelle nos vies se laissent enfermer.

09/2023

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Philosophie

Correspondance avec Karl Jaspers 1920-1963 suivi de Correspondance avec Elisabeth Blochmann 1918-1969

Publier ensemble les deux Correspondances de Martin Heidegger avec Karl Jaspers (1920-1963) et avec Elisabeth Blochmann (1918-1909) - a le mérite très particulier de donner à connaître Heidegger sons deux aspects certes distincts, mais en aucune manière divergents. C'est en effet le même homme qui s'adresse, ici à un aîné puis l'un de ses pairs, avant que ne se distendent des liens qui ne seront pourtant pas rompus complètement, et là à une jeune étudiante puis pratiquante de pédagogie (au sens le plus noble du terme, où il s'agit d'élever à l'humanité), que l'inhumanité de lois iniques va contraindre à quitter l'Allemagne pour Oxford, avant qu'elle ne revienne après la guerre achever sa carrière à Marbourg sans que jamais elle ne retire sa confiance à celui en qui elle a reconnu un ami vrai. Tout ce que la première correspondance met au jour d'incompréhension - incompréhension entre deux hommes et deux personnalités (tout comme Jaspers n'arrivait pas à comprendre le retrait de Heidegger " hors de la sphère de la communication ", Heidegger ne pouvait se satisfaire de la place restreinte laissée chez Jaspers à la philosophie proprement dite) -, la seconde correspondance l'a dès le départ surmonté, par un " élan " et une confiance mutuelle qui donnent à l'échange l'inimitable ton de l'amitié. S'il n'a pas été donné à Heidegger et à Jaspers de devenir de vrais amis, la correspondance avec Elisabeth Blochmann révèle quelle place éminente pouvait tenir l'amitié dans l'existence et donc, secrètement, dans la pensée de Heidegger. François Fédier

12/1996

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Poésie

La terrible fin de la douleur

Contre les débordements lyriques, l'auteur impose la chair, les muscles et l'os. C'est une poésie concrète qui sait pourtant convoquer l'univers jusque dans les plus infimes manifestations des deux éléments fondant l'humanité au sens de l'auteur : l'amour et la création, les deux étant d'ailleurs profondément interdépendants. L'amour est la condition de la vie, mais comme celle-ci, on le sait fini dès sa naissance. L'auteur nous donne à penser que l'on porte toujours le deuil de l'amour, causant une douleur constante, et c'est là la condition pour que la création puisse émerger des tréfonds. Dès lors, la question soulevée par le recueil est limpide : lorsque le deuil de l'amour ne tardera plus à s'achever, qu'aucun nouvel élan n'est venu le remplacer, la douleur diminue insensiblement et affaiblit la création sans comburant désormais. Mais la création est tout autant indispensable à la survie de l'auteur que l'amour, or les deux disparaissent sous nos yeux ! Heureusement, le néant nouveau finit lui aussi par faire ressurgir la douleur qui seule maintient en vie la création, dans l'attente du nouvel amour. Au final, nous vivons une poésie de l'exorcisme, de la connaissance par les gouffres intérieurs et une cruelle lucidité. Comme l'auteur, sa poésie n'est jamais en repos ou en contemplation : il s'agit ici encore, même dans l'apparence du renoncement, d'une épreuve physique et d'une guerre totale menée contre le confort, contre l'idée d'abdiquer l'amour ou la création, au prix d'un labeur de chaque instant. V. Seghers.

08/2023

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Sports

Delage. La belle voiture française

Une Delage, c'est le mariage de la performance et de l'élégance, le symbole du luxe de bon aloi et du bon goût français. Cet ouvrage démontre que les plus belles réussites ne s'obtiennent que par la passion et un labeur qui ne se relâche jamais. Construire simple pour faire solide, tel était au départ l'objectif de Louis Delâge. S'entourant d'une équipe de grande qualité, il propulse sa marque aux sommets en quelques années, triomphant simultanément dans les concours d'élégance les plus sélects, comme dans les courses les plus mythiques... Et quand la crise de 1930 vient arrêter son bel élan, se plaçant sous l'aile protectrice de Delahaye, la marque Delage réussit à survivre très dignement pendant vingt ans, chance que n'ont pas eue la plupart de ses concurrentes. Communiquer est un art, Louis Delâge l'exerce à merveille, sachant transmettre sa passion à ses collaborateurs, sachant utiliser les retombées de ses succès en course en entretenant des relations privilégiées avec la presse spécialisée. Ce livre rétablit la vérité sur quelques idées fausses, colportées sur le constructeur et sur son œuvre. Les recherches entreprises pour évoquer les différents aspects de cette belle aventure, insuffisamment connue de nos jours, apportent du nouveau sur bien des plans, grâce à l'étude de documents techniques de l'usine miraculeusement retrouvés, à des découvertes faites dans de nombreuses archives publiques ou privées, dans les banques et les ministères, et grâce à des témoignages... Quant à l'iconographie, fruit de vingt années d'une collecte passionnée et la plupart du temps inédite, elle étonnera les lecteurs...

09/2005

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Histoire internationale

Confessions d'un "sale nègre". Plaidoyer pour la différence

L'Afrique et ses satellites diasporiques sont pleins de Nègres. Le monde et ses laissés-pour-compte sont pleins de nègres. Nègre majuscule, nègres minuscules, géniteurs de sales nègres. Alors, Obama, négritude, dreadlocks, tam-tam et masques ne dissimuleront pas nos masques blancs... Il est vrai que l'école de nos ancêtres les Gaulois avec son manuel scolaire officiel est passée par là. La malédiction de Cham, l'esclavage, la colonisation et la néocolonisation sont passés par là. Mais les sales nègres ont décidé de s'infliger eux-mêmes ce qui s'est révélé désastreux en Occident : le mirage matérialiste. Ils ont abandonné leurs voies pour embouteiller celles des autres. El Hadji Samba Khary Cissé confesse sa sale négritude avec une subversion qu'il veut pédagogique et éducatrice. Pour lui, le nègre ne sait plus définir et assumer son identité à force de vouloir s'occidentaliser. Il est aliéné, mystifié, prisonnier de ses frontières, dont celle épidermique, polarisé dans ses rapports avec le Blanc, et incapable de mener une existence en dehors de lui. Aussi l'auteur l'invite-t-il à utiliser et à dépasser celles-ci dans un élan humaniste riche en couleurs, en saveurs et en odeurs. Au Blanc, cet autre aliéné mystificateur, il suggère la même thérapie. Senghor, le poète de la négritude, occidentalisé, éclaireur d'un universel devenu uniformisant, est donc passé à côté de la voie des nègres. El Hadji Samba Khary Cissé rêve et dessine un universel arc-en-ciel, un monde patchwork, hétérogène, qui rassemblerait et unirait par addition de ses vraies différences. La fin de la condition nègre et de la sale négritude.

01/2012

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Cinéma

Ritwik Ghatak. Des films du Bengale

" Nous sommes nés dans une époque de dupes. Les jours de notre enfance et de notre adolescence ont vu le plein épanouissement du Bengale : Tagore, avec son génie écrasant, au faîte de sa carrière littéraire ; la vigueur renouvelée de la littérature bengalie dans les oeuvres des jeunes écrivains du groupe Kallol ; l'élan national largement relayé dans les écoles, dans les collèges et dans la jeunesse bengalie ; les villages du Bengale débordant de l'espoir d'une vie nouvelle, avec leurs récits, leurs chants et leurs fêtes populaires. Mais, à ce moment-là, la guerre et la famine sont arrivées. La Ligue musulmane et le parti du Congrès ont conduit le pays à sa ruine en le coupant en deux et en acceptant une indépendance dévastatrice. Les émeutes villageoises ont submergé le pays. Les eaux du Gange et de la Padma sont devenues rouges du sang des frères. Telles ont été nos expériences. Nos rêves évanouis. Nous avons chancelé, nous sommes tombés, nous accrochant désespérément à un Bengale misérable et appauvri. Quel Bengale est-ce, où la pauvreté et l'immoralité sont nos compagnes permanentes, où règnent trafiquants du marché noir et politiciens malhonnêtes, où la peur terrible et le chagrin sont l'inévitable destinée de chacun ? Dans les films que j'ai réalisés ces dernières années, je n'ai pas été capable de me départir de ce thème. Il m'a semblé qu'il était urgent de montrer au peuple bengali ce visage misérable, appauvri du Bengale divisé, de lui faire prendre conscience de sa propre existence, de son passé et de son futur ". Ritwik Ghatak

05/2011

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Histoire internationale

Jenan, la condamnée d'Al-Mansour

En mars 2003 une averse de bombe dévaste l'Irak. Zehira Houfani Berfas, qui séjourne alors à Bagdad, affronte ce terrible orage d'acier avec aplomb, déterminée à secourir une jeune fille, Jenan, mais aussi à témoigner de la vie quotidienne sous les feux de la plus grande puissance militaire de l'histoire. A cette époque, Zehira Houfani oeuvre dans les hôpitaux de la capitale irakienne avec la section montréalaise du groupe Irak Peace Team (IPT). C'est dans un de ces établissements qu'elle croise Jenan, une jeune fille atteinte de leucémie. La souffrance de la fillette la touche et elle veut lui donner un cahier à colorier, objet introuvable dans un pays frappé par un embargo économique depuis 13 ans. Malheureusement, le gouvernement vide les hôpitaux pour y accueillir les soldats blessés, et Jenan est transportée à la campagne chez des parents. Zehira Houfani, obéissant à un téméraire élan du coeur, décide alors de partir à sa recherche pour lui donner des médicaments... et le fameux cahier à colorier. Ainsi débute une quête émouvante au coeur de l'Irak. Traversant la région de Bagdad en flammes, Zehira Houfani croise des personnes terrifiées, déambulant entre les débris de leurs quartiers anéantis, assiste à des événements inouïs propres aux temps de guerre, et, chemin faisant, fait état du courage, de la fierté et de l'hospitalité d'Irakiens qui refusent obstinément de céder à la haine dont ils sont victimes. Zehira Houfani puise dans cette expérience la matière d'une dénonciation des motivations et des conséquences de cette guerre, mais aussi de la fausse conscience des pacifistes occidentaux, fort silencieux depuis que le conflit est commencé.

05/2010

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Littérature française

L'altérité dans l'oeuvre de Fouad Laroui

Ce livre aborde le thème de l'altérité dans une approche à la fois diachronique, anthropologique et philosophique. Il tente également d'explorer ce thème dans le cadre de la littérature maghrébine d'expression française. Son contenu est le résultat d'un travail de recherche qui a pour ambition d'étudier le concept de l'altérité dans l'oeuvre de l'écrivain Fouad Laroui, depuis son premier roman Les dents du topographe, publié en 1996, jusqu'à son dernier roman, Ce vain combat que tu livres au monde, paru en 2016. Les écrits explorés, qui se composent de vingt et un ouvrages, retenus comme notre corpus de base, englobent l'ensemble des essais, des chroniques, des nouvelles et des romans de Fouad Laroui, publiés entre 1996 et 2016. La lecture des textes de Fouad Laroui révèle que le thème de l'altérité est loin d'être abordé d'une manière superficielle mais représente un véritable enjeu narratif, où l'intérêt accordé à l'Autre et à la différence, s'avère récurrent sous la plume de l'auteur. Celui-ci fustige toute forme de discrimination, d'ostracisme, d'extrémisme, d'esclavagisme, de totalitarisme, de haine, ainsi que toute injustice attentatoire à la dignité humaine. Dans cette perspective, ce livre s'emploie également, dans une visée plus didactique, à donner un nouvel élan à la notion de l'altérité, en la vulgarisant dans des termes, que nous espérons simples et justes, et en démontrant, à travers toutes les réflexions étayées, l'importance que cette notion revêt pour l'équilibre du monde et pour le vivre ensemble.

09/2019

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Esotérisme

Le cercle des guérisseuses

Je suis allé à la rencontre de guérisseuses en France, en Suisse, au Canada. Que faut-il entendre par guérisseuses ? Des femmes qui prennent en charge les maux qui ne trouvent plus aucune écoute, qui prennent indistinctement soin du corps et de l’âme, qui soignent à partir de dons. Vous pouvez les appeler aussi bien énergéticiennes, magnétiseuses, naturopathes, médiums, exorcistes, écothérapeutes, chercheuses en mémoire cellulaire, chamanes. Elles sont pour notre temps celles que les pouvoirs temporels et spirituels ont autrefois empêché d’exercer, persécutés avant de les faire disparaître par le feu. A chacune j’ai demandé de me dire la manière dont elle était devenue guérisseuse, les dons qui entraient dans son travail de guérison, la place qu’elle occupait dans la vie de ses patients. Pour connaître leur art, j’ai reçu de leur part un soin, parfois plusieurs. C’est la notion de «maladie» et de «guérison» qu’interroge en profondeur ce voyage. En écoutant adolescent les garçons parler des filles, en découvrant le peu de place fait aux femmes dans nos sociétés, j’ai souvent eu honte d’être un homme. Aller au devant de ces guérisseuses était pour moi d’abord un chemin en réparation. Parce qu’elles ont su se relever de leurs blessures, ces femmes peuvent venir au secours de leurs semblables. Elles incarnent la puissance du féminin dont nous avons, hommes et femmes, si terriblement peur, une peur qui a justifié qu’on discrédite longtemps leur art né de l’expérience et de l’élan d’apaiser. Elles représentent pour moi l’accès à ce monde que nous avons perdu.

03/2019

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Littérature française

Les petites histoires du Vent

Témoin d'aujourd'hui qui capte l'indicible, Aude Chapat nous fait découvrir des réalités de foi inhabituelles, celles d'un Dieu qui nous guette avec amour dans les dédales de notre vie. En une sorte de fioretti, en 50 histoires vécues, l'auteur nous fait traverser ses propres brisures, son parcours intérieur et sa conversion dans un élan de résilience sincère et profondément humain. A l'affût de signes, dans sa vie comme dans celle de ses proches, cette catholique pratiquante partage une spiritualité renouvelée et offre des pépites de sa vie d'intimité avec le Seigneur. Résolument pragmatiques avec leurs éclats mystiques, les récits se succèdent en une écriture musicale et de l'imprévu font surgir de véritables moments de foi. A votre tour, parcourez ce chemin intérieur et laissez-vous toucher par Son amour ! Titulaire d'une Licence de Lettres Modernes, Aude Chapat a travaillé dans divers secteurs d'activités comme le marketing, l'accompagnement des salariés en difficulté et les questions d'identités professionnelles. Très tôt marquée par le deuil, elle ressent un appel à la conversion à l'âge de 40 ans ; une religion qu'elle souhaite bienveillante et attentionnée pour tous, croyants et non-croyants. Elle confirme son engagement de foi auprès des jeunes en aumônerie catholique puis dans l'organisation de conférences à plus grande échelle. Aujourd'hui vient le temps de l'écriture et du témoignage de son intimité avec le Seigneur. Les grâces reçues, les drames traversés, la joie ressentie et les signes qu'Il dépose sur nos chemins et dans nos coeurs sont racontés ici, avec une rare sincérité et une belle énergie.

09/2019

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Droit

L'avenir de la taxe professionnelle intercommunale

La taxe professionnelle acquitée par les entreprises est l'impôt qui rapporte le plus aux collectivités locales. Or les 150 milliards de francs de produit de cet impôt sont répartis sur le territoire national de manière formidablement inégale, et éclatés entre quelque 38 000 bénéficiaires, communes, groupements intercommunaux, départements et régions. A l'heure où les territoires s'organisent et se préparent à affronter la concurrence européenne, les inégalités entre collectivités plus ou moins bien loties ne peuvent plus durer. Plutôt que de se livrer à des concurrences stériles et coûteuses, c'est en partageant le produit de leur taxe professionnelle que les communes doivent se donner les moyens de réussir le développement de leur territoire. Que ce partage soit imposé ou qu'il soit volontaire, l'avenir de la taxe professionnelle est nécessairement intercommunal. Mais qu'est-ce que cela veut dire ? Comment effectuer le partage ? Qui sera bénéficiaire de l'impôt, et qui en fixera le taux ? Comment en répartira-t-on le produit ? Autant de questions et bien d'autres auxquelles tente de répondre cet ouvrage qui prolonge et confirme les débats d'un séminaire national organisé à Rennes en janvier 1998. Rédigé par des spécialistes de la " chose intercommunale ", il s'adresse non seulement aux praticiens de l'intercommunauté, mais aussi à tous ceux qui s'intéressent au développement local. Car à l'heure où la France s'apprête, dans un même élan, à réformer l'aménagement de son territoire et à l'inscrire dans le nouveau cadre européen, l'avenir de l'une des principales ressources locales est une question qui ne saurait laisser indifférents nombre de citoyens-contribuables.

05/1998

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Religion

La Bouenza 1892-1992. Les sources de l'Eglise au Congo

L'histoire de la mission de la Sainte-Trinité de Bouanza, au Congo-Brazza, présentée ici à l'occasion de son centenaire est celle d'un échec apparent. Ses acteurs, hommes et femmes, étaient issus en majorité des milieux populaires profondément croyants d'Alsace et de l'ouest de la France. Comme la plupart des premières missions de cette époque, ils subirent de nombreux décès dus à l'inexpérience du climat et à la terrible fièvre hématurique, liée au paludisme. Finalement, sous les coups de la somnose qui vida le pays de sa population, sans épargner les missionnaires, on dut se résoudre à clore et à transférer la station. Epreuve étonnamment féconde, que le sacrifice de tant de jeunes vies volontairement offertes pour le progrès de l'évangélisation. Buanza fut le terrain de formation des premiers éléments de la vie religieuse et du clergé congolais. Le vaste territoire sillonné par les pénibles marches des missionnaires est maintenant occupé par des chrétientés réparties entre les diocèses de Nkayi et de Kinkala où les vocations sont nombreuses. La Bouenza, repeuplée après l'éradication de la maladie du sommeil par l'Institut Pasteur, est maintenant un haut lieu de prière avec ses monastères de Bénédictins et Bénédictines, fondés par les abbayes de la Pierre-qui-Vire et de Vénière, complétés par les activités spirituelles et sociales du Chemin-Neuf. Veillant auprès des quelques tombes de la Bouenza, ils désirent, au seuil de la "Nouvelle évangélisation" , faire revivre dans l'Eglise en Afrique l'élan de tous ces jeunes missionnaires européens et africains, qui sont ses "ancêtres spirituels" .

04/1997