Recherche

Amazon magasins

Extraits

ActuaLitté

Littérature française

Lieux

Ce [... ] livre est parti d'une idée assez monstrueuse, mais, je pense, assez exaltante. J'ai choisi, à Paris, douze lieux, des rues, des places, des carrefours, liés à des souvenirs, à des événements ou à des moments importants de mon existence. Chaque mois, je décris deux de ces lieux ; une première fois, sur place (dans un café ou dans la rue même) je décris "ce que je vois" de la manière la plus neutre possible, j'énumère les magasins, quelques détails d'architecture, quelques micro-événements (une voiture de pompiers qui passe, une dame qui attache son chien avant d'entrer dans une charcuterie, un déménagement, des affiches, des gens, etc.) ; une deuxième fois, n'importe où (chez moi, au café, au bureau) je décris le lieu de mémoire, j'évoque les souvenirs qui lui sont liés, les gens que j'y ai connus, etc. Chaque texte [... ] est, une fois terminé, enfermé dans une enveloppe que je cachette à la cire. Au bout d'un an, j'aurai décrit chacun de mes lieux deux fois, une fois sur le mode du souvenir, une fois sur place en description réelle. Je recommence ainsi pendant douze ans [... ]. J'ai commencé en janvier 1969 ; j'aurai fini en décembre 1980 ! j'ouvrirai alors les 288 enveloppes cachetées [... ]. Je n'ai pas une idée très claire du résultat final, mais je pense qu'on y verra tout à la fois le vieillissement des lieux, le vieillissement de mon écriture, le vieillissement de mes souvenirs : le temps retrouvé se confond avec le temps perdu ; le temps s'accroche à ce projet, en constitue la structure et la contrainte ; le livre n'est plus restitution d'un temps passé, mais mesure du temps qui s'écoule ; le temps de l'écriture, qui était jusqu'à présent un temps pour rien, un temps mort, que l'on feignait d'ignorer ou que l'on ne restituait qu'arbitrairement (L'Emploi du temps), qui restait toujours à côté du livre (même chez Proust), deviendra ici l'axe essentiel. Je n'ai pas encore de titre pour ce projet ; ce pourrait être Loci Soli (ou Soli Loci) ou, plus simplement, Lieux. Georges Perec Extrait de "Lettre à Maurice Nadeau" du 7 juillet 1969, dans Je suis né, Seuil, "La Librairie du XXe siècle" , 1990.

04/2022

ActuaLitté

Histoire de France

Une famille normande dans la tourmente nazie. Vie et mort du réseau de résistance Salesman

L'auteure a tenu à transmettre à sa petite-fille Charlotte son besoin de mémoire des femmes et des hommes ayant oeuvré pour libérer leur patrie. Jean et Florentine Sueur, ses arrière-grands-parents maternels, étaient de ceux-là. Leur fille Jeanne et son époux, Lucien Patrelle, y contribuèrent également. En marchant dans leurs pas, l'auteure revit l'enfance et la jeunesse de ses aïeux dans le Vexin normand. Au sortir de la Première Guerre mondiale, les années terribles vécues par les Poilus et leurs familles suscitent un besoin naturel de fête et de joie, entre les commémorations des Morts de la Grande Guerre. L'attachement de la famille aux associations d'anciens combattants la mène tout naturellement à rejeter l'envahisseur fasciste et la dictature du régime de Vichy, dès 1940. En mai &943, Jean et Florentine gèrent un commerce de confection, à Rouen, quand ils rencontrent Philippe Liewer, alias capitaine Clément. Missionné par le "Special Operations Executive" de Londres, Clément crée " Salesman ", l'un des plus importants réseaux de résistance de Seine-Inférieure (Seine-Maritime). Le magasin sert de boîte aux lettres principale à l'organisation, bientôt rejointe par les résistants havrais de "L'Heure H". On découvre alors les actions et les portraits de ces combattants, avec leurs richesses et leurs faiblesses. Dénonciations et collaboration d'un policier français vont causer la chute du réseau et la déportation de plusieurs soldats de l'ombre. S'ensuivent le voyage infernal et le travail forcé imposés par les négriers nazis. Pendant ce temps, des rescapés de " Salesman " libèrent des villes et des régions du joug de l'ennemi. Au printemps 1945, c'est le retour des camps où ont péri près de la moitié des camarades de Florentine et Jean. Ce livre se veut avant tout un hommage aux hommes et aux femmes qui se sont battus pour notre liberté.

05/2020

ActuaLitté

BD tout public

Bye bye Babylone. Beyrouth (1975-1979)

Dans ce livre, il y a des chewing-gums et des kalachnikovs. Il y a des bonbons, des chocolats, des barbes à papa, des bombes, des obus, des missiles et des grenades, des armes en tous genres. Il y a des Smacks, du Bonjus, et des roquettes de 140 mm. Il y a moi et mon petit frère, il y a des miliciens et des miliciennes, des phalangistes, des palestino-progressistes, des nassériens, des tigres, des fidayins, des moudjahidins et des mourabitouns. Il y a des leaders politiques. Des lugubres, des cruels, des cyniques, des monstres, ils planent sur la ville. Il y a des keffiehs, des treillis, des lunettes de soleil, des croix et des turbans, des chemises hawaiiennes et des sahariennes. Il y a les néons de Hamra et le hamburger du Holiday Inn, la bataille des hôtels et le massacre des camps, l'incendie des souks et le pillage de la rue des Banques. Il y a des enlèvements, des explosions, des assassinats, des rafales de mitraillette, et des cigarettes. Des Gitanes, des Marlboro, des Dunhill, des Viceroy, des Winston, et surtout des Kent. Des cendriers, des allumettes, des briquets Cartier en or, de la fumée, beaucoup de fumée, et du feu. Il y a des cartes à jouer, des dessins animés, des bandes dessinées, des jeux de société, des Matchbox, des bulles de savon, une panoplie d'Indienne et ma collection d'éclats d'obus. Il y a le magasin de mon grand-père et le foulard en soie de ma grand-mère, la Nivea de ma nounou et le Petzi de Walid. Il y a des cinémas en feu, le Roxy, le Radio City, le Dunia, l'Empire, le Rivoli, et des hôtels en flammes, le Palm Beach, le Vendôme, le Saint-Georges, le Phoenicia, l'Alcazar. Il y a la ligne de démarcation et la corniche de Manara. Dans ce livre il y a Beyrouth, en feu, en flammes, en étincelles, en explosions, dans le noir absolu, il y a Beyrouth qui brille.

10/2019

ActuaLitté

Gestion

Lorsque mon boss sera une intelligence artificielle. Manager et travailler à l'ère de l'intelligence artificielle

L'intelligence artificielle est sur toutes les bouches, dans toutes les conversations. Il est pratiquement impossible de parcourir le rayonnage d'un magasin de presse sans voir ces 2 mots "Intelligence Artificielle" appelée aussi IA. D'aucuns prétendent qu'elle nous permettra de vivre 1000 ans et qu'elle tuera nos emplois. D'autres ne lui prédisent pas grand avenir. Comme les climatosceptiques de la fin du XXe siècle, il y a les IA-sceptiques. Enfin, il y a ceux qui se perdent trop tôt dans les intelligences artificielles qui auraient conscience d'elles-mêmes, celles qui pourraient détruire les hommes à la "Terminator". Ce livre ne parle pas de destruction, il parle de la construction des femmes et des hommes, salariés, futurs managers ou aux commandes d'une équipe, d'une organisation ou d'une entreprise dans un monde où l'intelligence artificielle devient omniprésente. Nous passons 11,5 années entières à travailler soit 99117 heures. Aujourd'hui, dans notre modèle, le travail est associé à un moment long de réalisation de soi pour les plus chanceux ou de pénibilité pour les plus nombreux. Mais travailler c'est d'abord un moyen de gagner de l'argent pour financer notre quotidien et notre devenir. Alors un changement rapide et profond des capacités de la machine "informatique" face aux travailleurs que nous sommes doit nous interroger. L'intelligence artificielle va changer nos vies au travail, notre métier, notre façon même de concevoir l'emploi dans le futur. Les transformations à venir s'accompagneront de grands changements dont une de taille : la mort du Manager. Ce livre propose à chacun, avec des mots et des explications simples, de regarder "sous le capot" de l'intelligence artificielle afin d'en comprendre la puissance et la capacité à changer notre société politique, économique et sociale. Le monde du travail est à l'aune de profonds changements et chacun doit s'y préparer.

09/2019

ActuaLitté

Pléiades

Théâtre complet. Tome 1, Théâtre de jeunesse ; Drames en vers

"Si on le prend à l'origine qu'est-ce, en vrai, que le romantisme sinon la manifestation d'un état de crise dont le siège se trouve toujours dans le fond même de notre esprit ? Oui, cet esprit est ainsi fait qu'il supporte avec peine le malaise de vivre sans cesse sous la coupe de la raison. Car il se sait plein de ressources qu'il tient pour autrement fécondes : l'or qu'il puise dans son instinct, autrement dit dans ce monde vraiment abyssal qu'est l'inconscient. Quand l'asphyxie produite par cet état de choses est devenue intolérable, on peut dire que le romantisme a vu enfin venir son heure. Il n'attend plus pour exploser que l'étincelle que la moindre occasion fait naître. Par sa révolte, le romantisme signifie au monde rationnel son intention de défendre jusqu'à l'exhaustion ce qu'il tient pour le suc de la personne humaine : savoir la musique intérieure que nous donne le sens du sacré. [... ] Il se trouve que Victor Hugo s'est fait, en France, l'incarnation de cette force irrépressible que représente le romantisme. Inspirateur d'un coup de force dont l'objectif était de doter le théâtre d'un genre qui fût, au plus haut point, digne de la Révolution : voilà son titre de gloire véritable. De toutes les oeuvres que cette époque vit éclore, il n'en subsiste presque aucune dont on garde le vivant souvenir. Sauf celles, il faut le reconnaître, dont il est l'auteur. Cette survivance, il va sans dire que Hugo la doit beaucoup moins à ses vertus de dramaturge qu'à son seul génie oratoire. Il n'y a donc pas lieu de séparer ses drames de son oeuvre poétique. Le meilleur de son théâtre n'est autre chose qu'un magasin de morceaux de bravoure dont le lyrisme fait tous les frais. Sorti du livre, le théâtre de Hugo est donc contraint d'y rentrer. On ne saurait mieux se soumettre à sa destinée". Roland Purnal.

01/1964

ActuaLitté

Histoire internationale

Histoire du monde au XIXe siecle

En Europe et dans les Amériques, le XIXe siècle a longtemps été défini comme l'époque de la " modernité " , quand le rêve du progrès se mêlait à l'idée de révolution, et le désir de nouveauté à l'angoisse de l'accélération. Mais qu'en est-il lorsque, abandonnant l'étalon de l'Occident et optant pour l'échelle du monde, on change de point de vue ? Ce livre, " monstrueux et discordant " , pour reprendre les mots par lesquels Michelet désignait sa propre Histoire du XIXe siècle, veut faire entendre les voix d'un passé pluriel. Car le monde est avant tout l'objet d'expériences contrastées pour ceux qui y vivent, et auxquelles cette somme convie le lecteur. Elle le guide à travers les circulations de cette ère nouvelle, des migrations à l'expansion coloniale, conséquences des mutations rapides des transports, de l'industrie ou des sciences. Et à y regarder de près, on s'aperçoit que la mondialisation ne fut pas un processus univoque d'occidentalisation. Elle le conduit au fil des " temps du monde " scandés par des événements qui résonnèrent à l'échelle globale, de l'indépendance d'Haïti (1804) à la révolution chinoise (1911), de l'épidémie de choléra (1817) à la révolte des cipayes (1857). Elle l'entraîne au coeur d'un " magasin du monde " qu'approvisionnent bibelots, cartes, tatouages, fez, ivoire, opium, dévoilant des processus historiques qui affectent le monde entier, tout en installant le lointain dans l'intime et le quotidien. Elle le transporte dans les " provinces du monde " indienne, sud-américaine, ottomane, européenne, etc. , ces laboratoires qui permettent de décentrer notre regard, et révèlent tout autant la grande diversité de la planète que l'existence de " modernités " alternatives. Attestant à la fois les dynamiques d'intégration mondiale et une exacerbation des identités, cette Histoire du monde au XIXe siècle, qui réunit les contributions de près de cent historiennes et historiens, nous laisse une certitude : celle d'être alors devenus, ensemble, et pour la première fois, contemporains.

09/2017

ActuaLitté

Littérature étrangère

Cercles perturbés

L'action de Cercles perturbés se situe dans une ville d'Europe centrale dont l'auteur affirme d'emblée ignorer le nom, mais qui pourrait être Vienne, Prague ou Budapest. Le héros, si on peut l'appeler ainsi, car il n'a rien d'héroïque, est un certain Martin Svoboda, homme jeune, bien fait de sa personne, parfaitement heureux en ménage avec sa douce et jolie épouse Irma. Tout semble sourire à ce personnage ; il a dû renoncer à terminer ses études parce qu'il s'est retrouvé orphelin, mais il exerce la profession peu fatigante et relativement lucrative de caissier dans un magasin de textiles. Son emploi lui laisse le temps de lire beaucoup, et on pourrait le qualifier de bienheureux. Mais un minuscule détail va tout faire basculer : un beau matin, en s'examinant dans le miroir, il constate qu'une de ses dents présente une tache suspecte. Il va donc consulter son dentiste, qui lui affirme que ce n'est qu'une banale petite carie, mais qui croit déceler au fond de sa gorge des taches qui seraient le signe de la syphilis. C'est là que commencent les ennuis de Martin Svoboda : dans la salle d'attente du spécialiste chez qui il se rend, il rencontre un vague ami, le journaliste Meander, qui lui extorque la promesse de recommander à son patron le jeune fils d'une veuve dont il est l'amant. Ce jeune homme, quelque temps après avoir été engagé par la firme, y commet un vol. Le propriétaire rend Martin responsable et le chasse honteusement. Après de vaines tentatives pour se faire rendre justice, le héros trouve un autre emploi de caissier. Mais les choses tournent mal, et il finit par décider d'émigrer pour l'Amérique du Sud. Un roman attachant, qui retrace la vie en Europe centrale à la veille de la Seconde Guerre mondiale.

05/1987

ActuaLitté

BD tout public

La guerre des autres Tome 2 : Couvre-feu sur Beyrouth

Famille d'Egyptiens originaires de Syrie et expatriés au Liban depuis près de dix ans, imprégnés de la culture occidentale, les Naggar coulaient des jours heureux et désinvoltes dans leur patrie d'adoption. Entre une mère baba cool amoureuse de son meilleur ami gay, un père libraire coureur de jupons, fan de L'Echo des savanes, et trois ados mordus de cinéma, cette véritable "famille formidable" faisait tout son possible pour rester à l'écart des tensions politico-religieuses qui minent le pays. Pourtant, en avril 1975, lorsque la guerre civile éclate, les voici pris eux aussi dans la tourmente : un fils au service militaire qui risque sa peau dans le sud du pays, la librairie qui périclite, des amis proches qui partent les uns après les autres sous des cieux plus cléments, et tout autour d'eux le danger qui se rapproche... Restent pour survivre la passion du cinéma, la possibilité de l'amour, le jeu et la dérision. La suite et fin d'une épopée familiale dans un Liban déchiré. Au pays des cèdres, la guerre s'installe à coups de règlements de compte, de cessez-le-feu et de reprise des hostilités. Les ordures ne sont plus ramassées, le magasin de meubles en face de l'immeuble est plastiqué. Et Serge qui fait son service dans le sud du pays, son régiment est-il concerné par les attaques israéliennes ? Les amis de la famille commencent à déserter. Finie la dolce vita ! Tout cela n'empêche pas Yasmine de passer son bac, Kamel de préparer son nouveau film amateur ni Alex de tomber amoureux pour la première fois de sa vie... Mais peut-on vraiment envisager de rester dans un pays miné par les tensions interconfessionnelles, la présence des milices palestiniennes et les incursions de l'armée israélienne, quand on n'est d'aucun parti, si ce n'est celui de la douceur de vivre ?

11/2019

ActuaLitté

Théâtre - Pièces

Antigonon, une brigade héroïque. Suivi de : Ces affaires ne sont pas mes affaires / Tiens tes enfants à l'alcool

Antigonon, une brigade héroïque : Cette pièce est un patchwork-cabaret qui pose un regard satirique, ironique et poétique sur les mythes et les héros de l'histoire de Cuba, de son indépendance à nos jours. La pièce se clôt sur une scène autour de laquelle les personnages s'appliquent à déconstruire un texte de José Martí : Abdala (1869), poème dramatique mettant en scène un jeune héros qui, contre l'avis de sa mère, décide de partir combattre pour défendre sa patrie face à une invasion étrangère. Réflexion sur l'histoire nationale mais aussi sur la façon dont elle est enseignée à Cuba. Ces affaires ne sont pas mes affaires : Cette pièce nous plonge au coeur de la " période spéciale " : la crise économique dans laquelle Cuba plongea à la suite de l'effondrement de l'Union soviétique. Les conséquences furent immédiatement visibles : magasin d'Etat vidés, pénuries d'essence, coupures d'électricité massives et à répétition. Une partie de la population cubaine choisit l'exil. Sur l'île, on cherche des solutions : pour parer au manque d'électricité, la population est sommée d'échanger ses vieux appareils électrodomestiques par d'autres, plus économiques. Les ampoules à incandescence, trop gourmandes en énergie, deviennent des pièces de musée. Tiens tes enfants à l'écart de l'alcool : Ce monologue a pour point de départ la mort du père, première étape d'une plongée dans un monde en putréfaction. De la merde, du sang, de la sueur, du sperme et des larmes, des descriptions glaçantes, une rage que rien n'apaise, cela serait vite irrespirable si ce n'était, aussi, formidablement drôle, grotesque, incongru comme ce poème en forme de chanson satirique sur les dangers d'une fellation en voiture... Ce jeu de massacre, où le fils fouille dans les entrailles du père agonisant pour en arracher la merde, a bien sûr valeur métaphorique : entre naufrage de la révolution et survie sordide.

11/2022

ActuaLitté

Pléiades

THEATRE COMPLET. Tome 2, Drames en vers, Drames en prose, Théâtre lyrique, Théâtre en liberté, Théâtre moderne, Fragments

"Si on le prend à l'origine qu'est-ce, en vrai, que le romantisme sinon la manifestation d'un état de crise dont le siège se trouve toujours dans le fond même de notre esprit ? Oui, cet esprit est ainsi fait qu'il supporte avec peine le malaise de vivre sans cesse sous la coupe de la raison. Car il se sait plein de ressources qu'il tient pour autrement fécondes : l'or qu'il puise dans son instinct, autrement dit dans ce monde vraiment abyssal qu'est l'inconscient. Quand l'asphyxie produite par cet état de choses est devenue intolérable, on peut dire que le romantisme a vu enfin venir son heure. Il n'attend plus pour exploser que l'étincelle que la moindre occasion fait naître. Par sa révolte, le romantisme signifie au monde rationnel son intention de défendre jusqu'à l'exhaustion ce qu'il tient pour le suc de la personne humaine : savoir la musique intérieure que nous donne le sens du sacré. [... ] Il se trouve que Victor Hugo s'est fait, en France, l'incarnation de cette force irrépressible que représente le romantisme. Inspirateur d'un coup de force dont l'objectif était de doter le théâtre d'un genre qui fût, au plus haut point, digne de la Révolution : voilà son titre de gloire véritable. De toutes les oeuvres que cette époque vit éclore, il n'en subsiste presque aucune dont on garde le vivant souvenir. Sauf celles, il faut le reconnaître, dont il est l'auteur. Cette survivance, il va sans dire que Hugo la doit beaucoup moins à ses vertus de dramaturge qu'à son seul génie oratoire. Il n'y a donc pas lieu de séparer ses drames de son oeuvre poétique. Le meilleur de son théâtre n'est autre chose qu'un magasin de morceaux de bravoure dont le lyrisme fait tous les frais. Sorti du livre, le théâtre de Hugo est donc contraint d'y rentrer. On ne saurait mieux se soumettre à sa destinée". Roland Purnal.

01/1964

ActuaLitté

Divers

Le nécromanchien

Hans Dubonheur et John Morose sont artistes, et se connaissent depuis toujours. Mais si Dubonheur et ses tableaux de chats connaissent un succès retentissant, le monde de l'Art persiste à laisser Morose à ses portes. Incapable de créer, Morose se retranche inlassablement derrière l'idée qu'il lui manque LE bon pinceau, LA bonne couleur... et refuse de voir qu'il est avant tout paralysé par ses doutes. Mais un jour, son magasin de fournitures préféré est remplacé par une animalerie : quel désarroi ! En lieu et place du pinceau qui aurait tout changé - c'est sûr - Morose rentre chez lui avec, entre ses bras, un adorable petit chien... Dans son petit pavillon décrépi, à l'ombre de l'écrasante maison-atelier de son ancien camarade des Beaux-Arts, Morose rencontre alors le regard dévoué de son nouveau compagnon, et s'émerveille : le destin aurait-il enfin décidé de rebattre ses cartes ? Après "Bob et Sally sont des copains" , "Papayou" et "Micro Zouzou chez les maxi-zinzins" (avec Léon Maret), Matthias Arégui continue de célébrer l'amitié en puisant dans les codes du manga autant que dans ses souvenirs de 60 millions d'amis. Il navigue librement entre les registres, nous fait rire (en nous tirant une larme sans qu'on y prenne garde), pour nous parler cette fois, avec sincérité, de la condition d'artiste : créer pour entamer un dialogue avec le monde, tout en étant écrasé par l'idée que personne, peut-être, ne répondra... Sans jamais se départir de son humour, avec un talent sans pareil pour mettre en scène la tendresse, Matthias Arégui signe ici son livre le plus riche et abouti. Un chien, des chats, des doutes - et un fantôme, évidemment : Le Nécromanchien est un récit plein de lumière, aussi surprenant que drôle, aussi élaboré que poignant : l'oeuvre remarquable d'un artiste qui a trouvé son langage.

09/2023

ActuaLitté

Littérature française

J'ai volé le trésor de la France ou lettres de Paris à Vladivostok. Volume III – Sagesse

« Il y a toujours un décalage entre la vie telle que nous la vivons et telle que nous la racontons. Imagines-tu ma vie avec Christian sans stress, une vie trop parfaite, où tout ne serait qu'effusions ? Si tu veux avoir mon avis, il faut au contraire laisser les choses se faire, s'en remettre au hasard. Le bonheur, c'est un heurt, une chimère que l'on ne peut jamais prévoir ni organiser. Pourquoi cherchons-nous à organiser, à planifier, à discipliner notre vie ? Simplement parce que nous avons peur du chaos. C'est la nature humaine : elle a besoin d'une certaine confiance. Moi, je me sens toujours en danger, avec Christian. Mais tu sais, Vosik, ma chère amie, comme on dit en philosophie : nous sommes les premiers responsables de nos soucis. Les tâches ménagères dont je m'acquitte chaque jour ne me rendront jamais heureuse. Ma nature doit être nourrie par de l'extra-quotidien, sinon la vie peut devenir une routine, une mécanique morte... » Les aléas de la vie conjugale, les relations mixtes, l'histoire de France, l'enracinement, les nouvelles rencontres, le bonheur et les joies simples... Sur ces sujets, S. Guyot laisse courir sa plume d'expatriée russe et dévoile, dans ce troisième volume, un peu plus de son quotidien. De son passé et de ses attentes aussi. Entre le sucré et l'amer, le doux et le piquant, ce texte, où se rejoignent les registres de l'essai et de l'autobiographie, rend compte d'un regard juste et acéré, parfois terriblement honnête, sur une existence pas comme les autres. Sveti est née en Lettonie en 1962. Fille de colonel, elle a beaucoup voyagé. Après des études de médecine à la faculté de Vladivostok, elle exerce en épidémiologie pendant dix années avant de devenir médecin rattachée au Ministère de la Santé à Stavropol, où elle crée et dirige depuis 1995 un magasin de luxe. Suite à son mariage en 2006, elle s'installe en France.

09/2014

ActuaLitté

Histoire de France

Carnet de route d'un soldat musicien (1914-1919)

"2 août 1914. Branle-bas de combat. Les cloches sonnent à toute volée Comme une traînée de poudre, les mots : mobilisation générale, la guerre est déclarée, sont prononcés indistinctement par les occupants de la caserne St-Charles, sise sur un mamelon, tout près de la gare du même nom, à Marseille. Dans la chambre n° 100 au 1er étage, à l'aile gauche du bâtiment, les musiciens s'habillent à la hâte , dès le réveil, ils ont reçu l'ordre de se tenir à la disposition du magasin d'habillement. Chacun d'eux est atterré par les événements, car je dois bien l'avouer, dans l'anxiété de la veille, personne de nous n'avait pu croire à un conflit que les journaux, pourtant, laissaient pressentir depuis plusieurs jours." Ainsi commence le carnet de route d'un soldat musicien de 23 ans, qui allait tout juste finir son service militaire, embarqué avec des millions d'autres dans une guerre dont nul ne pouvait imaginer qu'elle prendrait les proportions d'un cataclysme. Les musiciens du régiment n'iront pas au combat, ils seront brancardiers. Arrivés en Lorraine, ils marchent sous la pluie, dans la boue, de village en village pour installer leur cantonnement, c'est le plus souvent un peu de paille qui tient lieu de lit pour trouver le repos quelques heures dans le meilleur des cas. Le canon tonne, les blessés commencent à affluer, il faut faire face avec tout le courage du coeur. Et puis débutent les répétitions et les concerts pour égayer les troupes et garder le moral quand tout s'écroule autour de soi. Ce journal de bord est un témoignage écrit au jour le jour durant toute la durée du conflit. S'y révèle une humanité teintée d'amour du prochain, d'incompréhension face à l'absurdité de la guerre, de tendresse pour les proches, de solidarité... C'est toute la fraternité humaine qui se découvre au fil de pages émouvantes, simples mais aussi empreintes d'humour d'un Jeune soldat niçois embarqué vers l'inconnu.

09/2014

ActuaLitté

Histoire de France

Edouard Charton (18078-1890) et le combat contre l'ignorance

Edouard Charton (1807-1890) a connu le succès avec les revues Le Magasin pittoresque et Le Tour du Monde. Il a consacré toute sa vie à la lutte contre l'ignorance, qui était pour lui l'" origine première des inégalités sociales, de tous les désordres et de presque tous les maux ". Cette idée directrice a guidé ses activités dans le monde de l'édition et orienté ses engagements politiques. C'est la première biographie qui lui soit consacré car on s'est jusqu'à ce jour exclusivement intéressé aux publications qu'il a dirigées, limitant sa biographie à son passé saint-simonien et aux quelques temps forts d'une carrière politique au service de ses idées républicaines. L'ouvrage montre, en retraçant son parcours de jeunesse, que l'expérience intense, mais de courte durée, du saint-simonisme ne doit pas occulter l'influence prépondérante de la philanthropie. Si ses amitiés sont saint simoniennes, ses maîtres sont et restent toute sa vie les philantropes du premier xixesiècle. Son ambition d'instruire tout en distrayant trouve sa source dans les responsabilités qu'il a exercées, très jeune, au sein de la Société pour l'instruction Élémentaire. jeune avocat, il a rejoint la Société de la Morale Chrétienne, d'inspiration libérale et protestante, dont il a été, aux côtés de son ami Hippolyte Carnot, un membre actif pendant plus de quinze ans. Les auteurs, embrassant tous les domaines dans lesquels Édouard Charton est intervenu, ont replacé les activités du directeur de publication et les propositions de l'élu républicain dans leurs cadres historiques et intellectuels. Ils ont, par l'étude systématique de son activité parlementaire, mis en évidence qu'Édouard Charton est resté, au sein des assemblées, un homme soucieux de la diffusion des connaissances, intervenant régulièrement dans le domaine culturel et qu'il a, faisant preuve d'autorité morale, de désintéressement et de volonté individuelle, participé pleinement à l'aventure intellectuelle de son temps, avec une constante continuité d'objectifs entre ses choix éditoriaux et ses interventions politiques.

09/2006

ActuaLitté

Policiers

Tuez-les tous... mais pas ici

Julie Loubriac a disparu. Agée de 17 ans, ce n'est pas la première fois qu'elle se volatilise. Ses parents sont pourtant persuadés qu'il ne s'agit pas d'une simple fugue. Divorcés, ils vont unir leurs forces pour découvrir ce qui a pu arriver à leur fille. Une enquête qui va les mener de Quimper à Istanbul, en passant par la Syrie. Entre drame familial et manipulation des services de renseignements, ils vont se retrouver au coeur d'un secret d'Etat, sur fond de guerre contre le terrorisme... Julie Loubriac a disparu. Agée de 17 ans, ce n'est pas la première fois qu'elle se volatilise. Ses parents sont pourtant persuadés qu'il ne s'agit pas d'une simple fugue. Divorcés, ils vont unir leurs forces pour découvrir ce qui a pu arriver à leur fille, qui préparait le bac. Face à l'immobilisme de la police, Martine et Louis Loubriac vont se lancer à sa recherche. Elle tient un magasin de vêtements plutôt haut de gamme. Quant à Louis, il a presque près tout raté dans sa vie. Ex-flic, ex-journaliste, ex-époux... Parfois, il parvient à être père de famille. Il lui reste cependant une chose, sa guitare pour jouer du blues dans le bar de sa nouvelle compagne, Jennifer. Même s'il n'a pas été un grand flic, il garde quelques réflexes de l'époque. Et il va tout faire pour découvrir ce qui est arrivé à sa fille. L'affaire se corse quand il est approché par un agent de la DGSI, qui le met sur une piste surprenante... Une enquête qui va mener le couple Loubriac de Quimper à Istanbul, en passant par la Syrie. Entre drame familial et manipulation des services de renseignements, il va se retrouver au coeur d'un secret d'Etat, sur fond de guerre contre le terrorisme...

01/2018

ActuaLitté

Littérature française

Existe en blanc

Après Les Valseuses et Fragile des bronches, les éditions Seghers publient un autre ouvrage de Bertrand Blier. " J'ai toujours été fasciné par les soutiens-gorge. Déjà, en culottes courtes, quand je rentrais de l'école, je ne manquais pas de passer, avec mon gros cartable, devant le magasin Thirion, articles pour dames, dans la vitrine duquel, sur des bustes sans têtes, resplendissaient d'admirables soutifs. Je ralentissais le pas, et la tête retournée vers les bonnets sublimes, je me remplissais les yeux jusqu'à l'évanouissement. Des imbéciles toujours prêts à se dévouer m'allongeaient sur un banc et me tapotaient les joues. Furieux d'être extirpé de mon rêve satiné, je leur balançais mes bottines dans la gueule. " Ce n'est que le début... Le gamin, élevé dans une famille très bizarre, développe ce goût immodéré pour le soutien-gorge dans l'âge adulte. Il faut dire que, d'abord représentant en lingerie féminine, il devient directeur des Ressources humaines d'une fabrique de soutiens-gorge. Grand baiseur, oui, mais ses désirs sont essentiellement d'ordre esthétique : c'est le soutien-gorge qui le stimule, ou le sein pris dans le soutien-gorge (et pas de n'importe quelle marque), et non le sein nu. Lorsque l'idiote, pour étaler tous ses charmes, fait sauter son soutien-gorge, c'est fini : il l'étrangle... Il en étranglera un bon tas. Ce livre est fou et sublime de vraie provocation, d'excès, de délire, de beauté sulfureuse, de franche horreur, d'un humour plus noir que noir. Ceux qui aiment les films de Bertrand Blier ne seront pas tellement surpris, tout en avouant que jamais il n'a été si loin ni si fort - les mots sont beaucoup plus puissants que les images. Et c'est ici qu'il faut dire que toutes ces folies sont racontées d'une plume magnifique, constamment jubilatoire, - telle que le cher Rabelais reconnaîtrait avec bonheur son héritier dans les élucubrations de l'abominable Bertrand Blier.

02/2024

ActuaLitté

Photographes

Nous. Edition bilingue français-anglais

C'est à l'âge de 14 ans que l'auteur italien, né en 1937 dans un village des Abruzzes, commence la photographie dans le studio familial. Très vite, il en devient le photographe principal et se spécialise dans les prises de vues extérieures. Manifestations, fêtes du Travail, réunions politiques et syndicales... Mario Carnicelli aime s'immerger dans les événements qui rythment la vie de ses concitoyens. Alternant entre le noir et blanc et la couleur, il développe peu à peu un style documentaire au croisement de la photographie humaniste et de la street photography. S'il assiste à des événements majeurs comme les funérailles du communiste Togliatti en 1964, ce sont avant tout les individus qui l'intéressent et ce qu'il peut percevoir de la société à travers eux. Faisant de la rue son observatoire, il parvient toujours à saisir un geste, une expression, un regard au milieu d'une foule ou au détour d'une rue. Ainsi, de l'Italie aux Etats-Unis en passant par l'Asie, son oeuvre est une véritable analyse sociétale des cinquante dernières années. Ce livre est édité dans le cadre du Prix Viviane Esders, dédié aux photographes professionnels de plus de 60 ans, décerné à Mario Carnicelli en 2022. Mario Carnicelli est né en 1937 à Atri en Italie et commence à travailler dès l'âge de 14 ans dans l'entreprise familiale de photographie. Il commence véritablement sa pratique de photographe dans les années 1970 lorsqu'il ouvre son magasin à Florence sur la Piazza del Duomo. Entièrement dédié à son studio, il obtient une reconnaissance tardive notamment à l'occasion de la publication de son premier livre C'era Togliatti, paru en 2014 chez Danilo Montanari Editore. Cette série fait l'objet d'une grande exposition personnelle au Palazzo Fabroni, puis au Musée national des Arts et Traditions populaires à Rome. A partir de 2018, ses photographies sont présentées à la David Hill Gallery de Londres permettant à son travail d'atteindre un plus large public.

11/2023

ActuaLitté

Histoire internationale

Lady died

Si des fantômes hantent toujours la place de l'Alma, c'est peut-être parce que des secrets enfouis dans la mémoire des vivants peinent encore à trouver le chemin de la lumière. Neuf ans après le très médiatique crash de l'Alma, n'est-il pas temps d'en finir avec l'affrontement stérile : " théorie de l'accident " contre " théorie du complot " ? Et de traiter sérieusement une affaire réduite dès la première heure à la rubrique people et au fait divers ? Si le rôle de l'institution judiciaire est de rétablir l'ordre public, cette mission semble avoir été parfaitement remplie par la France après la mort spectaculaire de la princesse Diana à Paris dans la nuit du 30 au 31 août 1997 : un " banal " accident de la route. Mais la vérité sur cette mort embarrassante demeure fuyante, et les événements qui l'ont précédée, occultés par le glamour, sont restés ignorés du public tenu trop souvent à l'écart des affaires du monde et du monde des affaires. Les sujets de Sa Très Gracieuse Majesté Élisabeth II, toujours perplexes depuis la clôture de l'instruction française, ont obtenu de haute lutte que soit ouverte une enquête criminelle inédite. C'était le 6 janvier 2004, soit six ans et demi après les faits. Devant la complexité tentaculaire du dossier, la police britannique n'a toujours pas rendu ses conclusions. En effet, ni la course-poursuite avec des paparazzi pas plus qu'un excès de vitesse n'ont été retenus. De plus, l'ombre épaisse du doute plane sur les expertises médico-légales. Alors seulement on a commencé à se souvenir que Diana, bête noire de l'establishment anglais, n'était pas seule à avoir trouvé la mort dans cet étrange accident... Outre le décès instantané du chauffeur occasionnel, Henri Paul, la disparition d'Emad Fayed, dit Dodi, le compagnon de la princesse, a endeuillé la famille Fayed. Son père, Mohamed, richissime homme d'affaires égyptien, s'était lui aussi mis à dos une bonne partie de ce que la bonne société londonienne compte de nantis et de businessmen depuis sa réussite spectaculaire et sa mainmise sur les magasins Harrods, fournisseurs de la Couronne. C'est vers les sphères opaques des groupes d'influence du luxe et du pouvoir que s'oriente la présente enquête. Elle propose un éclairage inédit sur la mort de Diana, princesse de Galles, et de Dodi al-Fayed en orientant les recherches vers cet " autre monde " dans lequel évoluaient les amants tragiques.

08/2006

ActuaLitté

Comics

L'ère des comics Marvel 1961-1978

C'était l'époque des héros puissants, des monstres incompris et des méchants à la psychologie complexe. Lorsqu'il publie le premier numéro de Fantastic Four, en novembre 1961, le géant de la bande dessinée Marvel inaugure une période de mutation de la culture populaire. Au cours des 20 années suivantes, les illustres Hulk, Spider-Man, Iron Man et X-Men ont bondi, fusé et volé entre ses pages. Il a tiré Captain America des frigos de l'histoire où il était reclus depuis les années 1940 et fait des Avengers la meilleure équipe de super-héros au monde. Daredevil, Dr. Strange et des dizaines d'autres se sont ajoutés à son panthéon, avec leur propre aréopage d'adversaires malveillants. Plus de 50 années plus tard, ces personnages enthousiasmants nés dans les années 1960 et 1970 sont plus populaires que jamais, toujours prêts à se battre, dans les magazines, les magasins de jouets et les films à gros budget du monde entier. Dans L'ère des comics Marvel 1961-1978, le légendaire auteur et éditeur Roy Thomas vous transporte au coeur de cette étape charnière de l'histoire des comics, une ère d'innovation triomphale dans le domaine de la narration et des personnages au cours de laquelle le super-héros s'est réinventé en tant que genre. A travers des centaines d'images et de témoignages de première main, le livre retrace la naissance de héros mythiques par leurs pouvoirs et leurs adversaires, mais ancrés dans un monde similaire à celui que connaissaient les lecteurs, des héros avec leurs problèmes, leurs batailles à mener et leurs défauts, comme n'importe qui, auxquels ils pouvaient s'identifier. On voit aussi comment, dans les années 1970, la machine à idées qu'est Marvel a intégré l'horreur, l'heroic fantasy et les arts martiaux à son écurie de demi-dieux titanesques, avec des personnages emblématiques comme l'Homme-Chose, Conan et Shang-Chi, prouvant ainsi que leur manière de raconter les histoires pouvait se dupliquer avec succès, sans capes ni combinaisons moulantes. On apprend aussi à connaître les extraordinaires architectes de Marvel, dont les noms sont presque aussi connus que les mortels et immortels auxquels ils ont donné la vie : Stan "The Man" Lee, Jack "King" Kirby et Steve Ditko, en compagnie d'autres grands du genre comme John Romita, John Buscema, Marie Severin, Jim Steranko. L'ensemble compose une exploration excitante des coulisses de cette maison mythique, une pièce maîtresse dans la bibliothèque de tout amateur de comics, qui vibre de l'énergie et de la soif d'innovation de cette époque qui vit triompher Marvel et ses héros.

10/2017

ActuaLitté

Troisième République

La vie à crédit. La consommation des classes populaires à Paris (années 1880-1920)

Dans le Paris de la Belle Epoque, de plus en plus d'ouvriers, d'employés et de petits fonctionnaires accèdent à la consommation. Les garde-robes se diversifient, les intérieurs populaires se peuplent de meubles, notamment de la très convoitée armoire à glace, et la décoration envahit le logement. Les plus aisés des ouvriers et des employés arrivent même à acheter une bicyclette ou une machine à coudre. Cette mutation de la culture matérielle est rendue possible par l'augmentation des revenus des classes populaires et par la mise en place de médiations nouvelles : le crédit d'abord - qui donne accès financièrement à la consommation -, la publicité ensuite - qui donne envie d'acheter des biens nouveaux. Georges Dufayel, bien qu'oublié aujourd'hui, en est l'exemple type : il bâtit un empire commercial à la fin du XIXe siècle, véritable pionnier dans ces deux secteurs, développant à la fois la vente à l'abonnement et l'affichage sur les murs de Paris. Ses magasins grandioses, installés boulevard Barbès et baptisés "Palais de la nouveauté" , deviennent les temples de la consommation populaire parisienne. Ces objets, les manières de se les procurer et de s'en servir témoignent d'une culture populaire spécifique, encore marquée par la vulnérabilité économique et le recours à la débrouille - ou à la "ruse" dirait Michel de Certeau. Ces pratiques vont de la fréquentation du Mont-de-Piété à l'achat d'objets d'occasion chez les brocanteurs, en allant jusqu'au vol parfois. Le risque de la saisie des biens et de l'expulsion du logement est bien réel : les objets dans les classes populaires sont souvent des "consommations transitoires" , pris entre le crédit à l'achat et le prêt sur gage, dont la possession est fragile. La modernité commerciale coexiste donc à la Belle Epoque avec des pratiques de circulations, d'usages et d'acquisitions alternatives, celles des objets d'occasion, usés, réparés, récupérés ou marchandés. Ces deux rapports à la culture matérielle et marchande subsistent côte à côte, et les membres des classes populaires peuvent passer rapidement de l'un à l'autre en cas de difficultés, comme le prouve la résurgence d'un rapport plus traditionnel aux choses dans la période de grande difficulté qu'est la Première Guerre mondiale. Touchant à l'histoire de la vie privée, des échanges économiques ordinaires et de la culture matérielle, cet ouvrage met en lumière à la fois les dominations multiples qui pèsent sur les classes populaires et les petits arrangements, les micro-résistances, qui traversent le peuple des choses et les choses du peuple.

09/2021

ActuaLitté

Livres 3 ans et +

Où se cache ma fille ?

" Ma fille aime se cacher comme un escargot dans sa coquille. C'est alors difficile pour moi de la retrouver. Ma fille est gaie comme un pinson. Mais, parfois, elle est triste comme un petit phoque. " Les broderies à la main que l'on retrouve au fil des pages de ce livre se transforment en des envers étonnants et nous content, de manière symbolique, l'histoire de ce qui se cache au fond de l'être humain. Les animaux s'y métamorphosent en d'autres animaux, aux caractéristiques opposées. Et le dénouement nous bouleverse. Où est ma fille ? d'Iwona Chmielewska (Dans ma poche, Les yeux, La Mésaventure)est une histoire construite au moyen de patchworks et de collages et leurs envers. On y voit le " devant ", élégant, et juste après, les points de coutures et les doublures, éléments cachés et invisibles pour ceux qui se contentent de regarder un seul côté, qui ne voient que la surface des choses. " Ce livre est comme un jeu de cache-cache qui tente de décrire la nature d'un enfant, une petite fille. Comment regardons-nous cette enfant, que voyons-nous en elle ? Mais il se demande aussi ce qui se cache sous la surface et à quel point nous gouvernent les schémas avec lesquels nous percevons le monde. Dans le livre d'Iwona Chmielewska, l'ordre des choses est inversé : L'héroïne qui y est décrite et que l'on cherche tout au long du livre, n'apparaît qu'à la toute fin de l'histoire. Dans un premier temps, le lecteur fait connaissance de sa " doublure ", et il voit ensuite seulement ce qui aurait constitué son essence, s'il avait rencontré son regard dès le début. " " L'organza blanc ainsi que tous les chiffons qui ont servi à la réalisation de ce livre proviennent de divers magasins très populaires en Pologne, qui vendent des vêtements d'occasion originaires d'Europe de l'Ouest. Le bout d'organza était suspendu on ne sait où, en guise de rideau. Dans ce livre, des morceaux de shorts masculins, de taies d'oreiller, de rideaux, de mouchoirs, de pyjamas, de longues jupes et de robes de petites filles, utilisés on ne sait où par on ne sait qui, ont été rassemblés et cousus ensemble. Je crois que tous ces tissus sont marqués, d'une certaine manière, des expériences et de l'énergie des gens qui les ont un jour utilisés". (Iwona Chmielewska)

09/2020

ActuaLitté

Travail social

Deux mots pour te dire...

Lorsqu'ils revinrent à la vie civile, les prisonniers de guerre subirent l'indifférence des populations. Les civils avaient eux-mêmes beaucoup souffert. Ils avaient enduré des bombardements, connu des deuils, supporté des privations, ce qui, sans doute, les porta à banaliser le sort de ces soldats. Ils oubliaient que ces rescapés avaient totalement été privés de liberté, ce qui n'était tout de même pas le cas des civils. L'existence des camps de concentration et d'extermination contribua également à minimiser les épreuves de ces prisonniers. Aujourd'hui encore, leur destin ne suscite pas le même intérêt que celui des déportés d'Auschwitz ou de Buchenwald. Certaines personnes ignorent même l'existence des stalags et des oflags qu'elles confondent avec l'univers concentrationnaire. Il paraît donc important de rappeler ce que fut la vie de ces hommes en prenant appui sur des lettres qui, en dépit de la censure, témoignent de leur existence au sein de ces camps. Ces courriers décrivent leur vie quotidienne ; ils expriment leurs espoirs, font partager leurs angoisses et, parfois, les bons moments passés entre camarades. Une lecture entre les lignes permettra de deviner ce qu'ils ne peuvent ou n'osent exprimer. Capturés pour la plupart durant la débâcle de juin 1940, ces soldats provenaient de toutes les régions de France et étaient issus de tous milieux. La plupart avaient entre vingt et quarante ans - l'âge moyen étant d'à peu près trente ans - et plus de la moitié étaient mariés et pères de famille. Ils se distinguèrent du reste des Français de l'époque par le fait qu'ils côtoyèrent longuement l'ennemi, qu'il fût civil ou militaire. Ils furent obligés de travailler chez les Allemands, pour eux et avec eux, dans des kommandos. Ils se retrouvèrent ainsi dans des fermes, des magasins, des ateliers, des mines et des usines. Les rapports qu'ils entretenaient avec l'ennemi n'étaient pas toujours ceux que l'on pourrait imaginer. Certains tentèrent de s'évader, d'autres collaborèrent et d'autres encore pratiquèrent une sorte d'inertie, semblant prendre leur mal en patience. Des mouvements de résistance se développèrent au sein même des camps. Les prisonniers de guerre qui écrivirent ces lettres font partie des quelque 1 800 000 soldats français qui ont été faits prisonniers en 1940. 1 600 000 furent emprisonnés en Allemagne et environ 1 000 000 le demeurèrent pendant cinq ans. Cet ouvrage a obtenu le "Prix Témoignages et correspondances 2015" du Cercle Littéraire Catherine de Médicis.

04/2022

ActuaLitté

Décoration

Eyre de Lanux. Une décoratrice américaine à Paris

Amazone, singulière, rebelle, d'une beauté chryséléphantine, Elizabeth Eyre de Lanux fut toute sa vie une expatriée. Issue de l'aristocratie américaine, elle délaisse un avenir promis aux mondanités pour une vie artistique. De sa formation auprès du génie Constantin Brancusi au salon de Natalie Clifford Barney, de la noirceur assumée de l'appartement de Romaine Brooks au Paris du surréaliste Boeuf sur le Toit, de l'atelier de la rue Visconti aux plaines de l'Atlas, de Port-Cros à Cannes, de l'Illinois à New York, elle sut séduire les hommes comme les femmes. A Paris, où elle arrive en 1919 après avoir épousé le diplomate et écrivain Pierre de Lanux, elle rencontre Eileen Gray, au moment où cette gracile Irlandaise, par amour pour Damia, délaisse la patience du travail du laque pour l'architecture, comme une mise en abyme de sa propre reconstruction. Eyre de Lanux reprend la recherche et l'expérimentation de matières novatrices, jusque-là non utilisées dans l'ameublement, notamment le liège, l'ambre et le linoléum. Mais pas seulement. Avec Evelyn Wyld, elles construisent un univers de lettrés où la poésie des tapis Orages, Engrenage, Partir se conjugue avec un mobilier et des luminaires jusque-là inédits dans un environnement aux teintes sourdes et au confort moderne. Dans un Paris surréaliste où l'entre-deux-guerres fut souvent vécu comme un temps suspendu, elle voulut croire en un avenir apaisé. Ambitieuse. Mais la crise de 1929 et la Seconde Guerre mondiale sonnèrent le glas de cette fraîcheur et firent de ses créations des raretés. Trait d'union entre la pionnière Eileen Gray et la rationnelle Charlotte Perriand. Eyre de Lanux est comme elles inspirée par le japonisme. Ni pauvres ni dépouillés, ses décors rares, architecturés, sont restés secrets jusqu'à aujourd'hui. Quatre années de recherches dans un univers où meubles et objets d'art mâtinés d'influence primitive nous ont conduits aux prémices du "less is more". Elizabeth Eyre de Lanux est ce nom connu mais ce talent oublié. Nous avons voulu pallier ce cruel manque, qui, dans la création féminine du XXe siècle, s'achève avec Maria Pergay. Eileen Gray, Eyre de Lanux, Charlotte Perriand, Maria Pergay, les quatre points cardinaux sont aujourd'hui identifiés. Nous avons voulu cette biographie comme une impression argentique de ce que fut cette météore de la création, un hommage à une femme qui, au soir de sa longue vie, aimait encore à rire de ce voyage inassouvi et qui fit sienne la devise de Lautréamont : "Mais, moi, j'existe encore !"

09/2013

ActuaLitté

Animaux, nature

Ego-dictionnaire du cheval

Le cheval n'est pas un animal ! C'est un monde. C'est en tout cas ce que pense Laurence Bougault qui le considère comme un objet culturel complexe, au carrefour de toutes les activités humaines : véhicule, outil de conquête, attribut de prestige, objet d'art, thérapeute, sportif, travailleur des campagnes, des bois et des villes, artiste de cirque, compagnon, ami, et même objet de culte. Entre lui et l'homme, il se produit comme une fusion, un échange d'âme, au point qu'on pense souvent qu'il nous reflète... Son corps lui-même s'humanise : il n'a pas des pattes mais des jambes, il n'a pas une gueule mais une bouche, on évoque ses mins, sa croupe comme s'il était une femme... Depuis 2003, Laurence Bougault ne cesse d'écrire sur ce sujet inépuisable : récit de voyage à cheval, Sous Ceci/ des chevaux d'Afrique ; Amazone de /a Paix, guide pratique, Chevaux entiers et étalons : essai, La liberté du Centaure ; roman, Les Métamorphoses de l'Amour-Cheval ; poèmes, Eclats de chevauchées, toutes les formes lui semblent propices à rendre compte de la magie de la plus noble conquête de l'homme. Dans le Dictionnaire égoïste du cheval, elle scrute les chevaux sous des angles variés. Cheval de guerre, arts équestres, tableaux de maîtres, ou détails d'anatomie, techniques équestres, chevaux célèbres mais aussi anecdotes et souvenirs personnels, expressions et mots de la langue courante empruntés à l'univers équestre, se croisent et se font échos pour créer une certaine image du cheval, un mythe personnel. Quand on se rencontre, dans le monde infiniment grand du cheval, on se regarde en coin, on se renifle de travers, on se toise, comme le font deux étalons. Pour commencer, on se jette des noms propres à la figure, histoire de voir, de savoir, si on est de la même famille ou d'une famille rivale. La Guériniére, Bancher, Oliveira : vous êtes de la famille de la légèreté, du moins vous y prétendez... La seconde attaque porte sur les races : on n'est pas du même monde si on aime les Pur Sang, les Arabes ou si on aime les Frisons, les Quarters Horses... Dis-moi qui est ta monture, je te dirai qui tu es. Tout cela nous amène ensuite, à condition qu'on n'ait pas déjà rué dans les brancarts et envoyé paître l'autre, à la question passionnelle de la discipline : CSO ou Hunter ? Dressage ou Doma Vaquera ? Endurance ou Complet ? Attelage ou Voltige ? On ne traîne pas toujours sur les mêmes paddocks.

04/2017

ActuaLitté

Questions du quotidien

Médecine de la longévité : une révolution

Depuis toujours, certains ont cherché, sans succès, à dépasser les limites naturelles de notre espérance de vie. Aujourd'hui, pour la première fois dans l'histoire de l'humanité, nous avons les moyens de repousser concrètement cette dernière frontière : la sénescence (ou vieillissement négatif), processus qui nous conduit à la mort. Nous ne sommes plus dans l'imaginaire, dans la science-fiction, dans les fantasmes... mais dans la réalité scientifique. Certains en profites déjà aujourd'hui. Le vieillissement, qui a toujours été considéré comme un phénomène physiologique, est devenu une actualité brûlante avec l'accroissement de la durée de vie de la population et l'augmentation du coût social des pathologies chroniques et de la retraite. Il n'est plus question aujourd'hui de parler de vieillissement " normal " ou " réussi " mais d'un vieillissement modulable. On assiste à l'émergence de stratégie thérapeutique visant le processus de sénescence lui-même. La sénescence est en train d'évoluer, de simple processus " physiologique " vers la notion de " maladie primaire " sur lequel on peut agir efficacement, grâce aux sciences de la longévité, n'en déplaise à certains. Car biologiquement, l'affaire est réglée. Nous sommes capables d'immortaliser des cellules depuis plus de 25 ans. Nous cernons de plus en plus précisément les mécanismes de notre sénescence qui fragilisent notre organisme et font le lit des maladies. Nous sommes déjà capables aujourd'hui de ralentir le vieillissement de certains systèmes physiologiques, voire de l'améliorer. Demain, nous pourrons l'inverser grâce aux progrès de la médecine régénérative. Imaginez vivre en parfaite santé 125, 150 ans ou beaucoup plus longtemps encore grâce à la médecine de la longévité. Les problématiques actuelles d'âge de la retraite disparaitraient comme par enchantement. Imaginez une nouvelle organisation de la société avec non plus un simple cycle " formation-travail-retraite ", mais une multitude de cycles " formation-travail-repos " qui se succéderait à un rythme de tous les 15 ou 20 ans ? Imaginez les répercussions sur l'organisation de la société, sur votre façon de concevoir votre vie professionnelle, familiale... Imaginez avoir 50 ans aujourd'hui, rester identique pendant les 25 prochaines années, puis commencer à vous améliorer, à rajeunir. Mais vous pourriez aussi avoir 75 ans aujourd'hui et vouloir cesser de vous détériorer, en attendant que la médecine régénérative vous prenne en charge. Cela vous intéresse-t-il ? Il est probable que vous n'arriviez même pas à le concevoir et pourtant cela existe déjà aujourd'hui. Notre société va se trouver totalement bouleversée par cette révolution. Les vieux réflexes politiques, sociologiques, économiques... n'auront plus cours. Cette peur panique de cet avenir va d'ailleurs provoquer des réactions extrêmement violentes contre ce progrès pourtant inéluctable. Des firmes multinationales ont déjà créé des sociétés spécialisées à la recherche de l'industrialisation de l'immortalité sous toutes ses formes comme CALICO (Google), ALTOS (Amazon)... et se préparent à ce futur inéluctable. L'espérance de vie limitée devient de plus en plus un concept obsolète. Les enjeux sont immenses. Notre société, toujours prisonnière de vieilles certitudes philosophiques, de vieux réflexes anachroniques (âge pivot de la retraite)... ne perçois pas encore cette révolution qui est à nos portes et qui va déferler brutalement. L'ambition de ce livre est de vous raconter les enjeux de cette déferlante, qui dans les 10 à 15 prochaines années, va avoir des conséquences majeures avec des bouleversements personnels et sociétaux. Il faut anticiper cette période à venir, penser à apprendre à gérer et à investir dans votre propre capital santé. Nous pouvons le faire, à vous de décider, si vous voulez en être.

10/2023

ActuaLitté

Philosophie

Le bonheur. Analyse de la notion ; Etude de textes : Aristote, Sénèque, Spinoza, Bentham, Nietzsche

Savoir ce qu'est le bonheur autoriserait à en fournir la recette, l'ignorer n'a jamais empêché d'en parler et de prodiguer les conseils : bon témoignage de la force de cet idéal et de la constance mise à tenter de l'atteindre. C'est à cette recherche et à son interaction avec les diverses figures possibles du bonheur que l'on s'intéressera ici en priorité. Analyse de la notion. En rupture avec l'optimisme des Sagesses antiques et d'une partie de la philosophie moderne (de Spinoza à Bentham) pour qui le bonheur, identifié ou non au plaisir, correspondrait à un " genre de vie " offert à l'emprise de l'éthique et de la politique, l'intelligence moderne s'est largement engagée dans des voies " pessimistes ". Rien de plus improbable que l'accord du bonheur avec la morale et la vertu, Kant nous en a convaincus. Pire : rien de plus fade et de plus faux, jugeront Leopardi ou Schopenhauer, que les bonheurs rêvés, comparés à la fascinante " positivité " du malheur. Au moins choisira-t-on pour bonheur, avec Nietzsche, le tragique assumé d'une " vie qui supporte la lutte avec et contre la mort "... Mais alors ? Est-ce le bonheur, justement relégué au magasin des grandes illusions de l'humanité, qui s'est évanoui ? Ou bien est-ce sa recherche même qui nous a éloignés de l'aptitude à saisir la vie comme don heureux ? Etude de textes. Ont été choisis comme jalons Aristote (Ethique à Nicomaque), qui analyse le rapport que le bonheur entretient avec l'amitié ; Sénèque (La Vie Heureuse), pour qui n'est heureux que celui qui, dans la conformité à la vertu, est devenu l'artisan de sa propre vie ; Spinoza (l'Ethique), qui assimile le bonheur à la réalisation de notre puissance même d'exister, de désirer et de connaître ; Bentham (la Déontologie), qui réduit l'éthique à la recherche du plus grand bonheur pour le plus grand nombre, et enfin Nietzsche, qui prône la nécessité vitale de l'oubli et la puissance heureuse d'une vie ordonnée au Gai Savoir.

07/2005

ActuaLitté

Grands couturiers

House of Gucci

Haute couture, meurtres et jet-set : l'histoire vraie de la famille Gucci 1921, Florence. Guccio Gucci ouvre son premier magasin et fonde un véritable empire familial. Trente ans plus tard, ses trois fils, Aldo, Vasco et Rodolfo, poursuivent son oeuvre en imposant mondialement la marque de mode et de luxe tant sur le plan artistique que commercial. A la troisième génération, cette réussite exemplaire prend des airs de saga romanesque. Opulence, aventures sentimentales, fêtes, défis sportifs, mensonges et trahisons. Tous les ingrédients du mythe sont là, y compris la fin tragique du dernier héritier, Maurizio, assassiné sur ordre de son ex-femme, "la veuve noire" . Une dynastie qui donne souvent à la réalité des allures de fiction. Aujourd'hui, Gucci est une société cotée en Bourse et dirigée par François-Henri Pinault, P-DG du groupe Kering. Si le rêve des origines s'éloigne, l'aura de l'aventure perdure. Depuis plus de cent ans, la maison de l'élégance à l'italienne ne cesse de rayonner et demeure l'incarnation de la dolce vita. Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Emmanuelle Farhi. A propos de l'autrice Sara Gay Forden a été pendant plus de quinze ans journaliste de mode en Italie. Elle est spécialiste des marques telles que Gucci, Armani, Versace ou Prada. Elle travaille aujourd'hui pour le groupe de médias Bloomberg News et habite à Washington. " La journaliste Sara Gay Forden signe une enquête fouillée qui se lit comme un thriller. Jalousie, argent, sexe, pouvoir... La saga Gucci n'a rien à envier au feuilleton Dallas ! " Le Parisien " Un livre sur le monde des affaires que vous traverserez comme un roman. [... ] Forden a fait d'un mélange de drame familial et de haute finance un récit savoureux et complexe. " The Economist " Une lecture palpitante. " Cosmopolitan (USA) " Une chronique pénétrante de l'ascension et de la chute d'une entreprise familiale. [... ] Même selon les normes Borgia de l'industrie de la mode, les Gucci étaient spéciaux. Non contents de l'habituel condensé familial d'amour, de jalousie et de cupidité, ils ont ajouté au mélange l'évasion fiscale, la bigamie et, oui, le meurtre. " Wall Street Journal

11/2022

ActuaLitté

Policiers

Les enquêtes de Mary Lester Tomes 40 - 41 : La croix des veuves. Tomes et 1 et 2

La Croix des Veuves, enquêtes de Mary Lester n°40-41, Jean FAILLER Tome 1 Paimpol, ex-port de grande pêche à la morue, est aujourd'hui une élégante station touristique fort prisée pour son calme et la beauté de ses paysages. Cette belle sérénité est brutalement troublée quand, dans la même nuit, trois retraités sont retrouvés sauvagement égorgés en trois endroits différents. Le modus operandi est le même, indiquant qu'un seul assassin a sévi. Le mobile semble difficile à cerner. L'une des victimes est un ancien marin fort apprécié de toute la communauté, les deux autres sont deux septuagénaires en retraite, l'une de l'éducation nationale, l'autre d'un grand magasin parisien, des citoyens sans histoires... Les patrouilles de gendarmerie n'ont rien relevé d'anormal ce soir-là et l'enquête piétine. Le capitaine Lester, sur directives du ministère, est dépêchée sur les lieux, ce qui n'enthousiasme guère le major Mercier. Mary Lester a bientôt la conviction que ce triple crime cache une autre affaire, bien plus trouble celle-ci... Tome 2 Mary Lester est maintenant convaincue que la disparition mystérieuse d'un médecin et de sa famille est liée au triple meurtre. La recherche des disparus ne progressant pas, Mary est instamment priée de s'y atteler, au grand dam du commandant Lemarillé qui ne supporte pas la désinvolture dont font preuve le capitaine Lester et son adjoint, le lieutenant Fortin. Il y oppose le sérieux des gendarmes, ce qui n'impressionne guère Mary, pour qui la fin justifie les moyens. Petit à petit, elle va parvenir à relier des faits qui, apparemment, n'ont rien de commun. Lemarillé ne partage pas sa vision de l'affaire, mais, faute de savoir vers où orienter son enquête, va finir par collaborer. Retrouvera-t-on le docteur Gaillard et sa famille ?? Sont-ils partis en bateau comme tout semble l'indiquer ?? Où serait alors passé leur voilier ?? L'épilogue de cette longue enquête conduira nos deux flics de Paimpol à Jersey et enfin sur une petite île posée à deux encablures de la Croix des Veuves, où règne en maître un vieillard fort inquiétant...

05/2014

ActuaLitté

Littérature française

La grande panne

Accident ou attentat ? Une explosion dans une mine graphite italienne provoque un nuage phénoménal qui menace de s'enflammer au contact des lignes à haute tension. Pour éviter la catastrophe, une coupure électrique générale est décidée dans toute l'Italie. Or, le nuage se déplace vers la France, qui décide de procéder au même black-out. Les quelques jours avant l'arrivée du nuage permettent au gouvernement et à la DCRI de préparer la population au chaos à venir et d'organiser leur retrait sur l'Ile de Sein. Cette île a été choisie du fait de sa situation géographique excentrée mais aussi du symbole qu'elle incarne (presque tous les marins de Sein ont rejoint le Général de Gaulle durant la guerre, devenant un des grands symboles de la Résistance). L'exécutif cherche à convaincre la population que la situation reste sous contrôle. Pendant ce temps, à Paris, un groupe situationniste saisit l'annonce de la panne imminente pour profiter des dysfonctionnements liés à la panne électrique et préparer une nouvelle Commune à Paris... Rédigé comme un agenda de cellules de crise, un véritable synopsis de série catastrophe, La Grande panne démontre une nouvelle fois le talent d'Hadrien Klent pour créer du suspens : conciliabules, affaires internes, histoires d'amour et trahisons amicales, surveillances policières et enquête... On suit les jours avant et pendant la panne comme une série d'épisodes savamment orchestrée. Le roman pose en outre des questions substantielles sur les grands enjeux politiques actuels de nos sociétés et les questions morales et intimes qu'implique tout pouvoir, où qu'il se situe, avec autant de sérieux que d'humour et de tendresse... Derrière le rideau baissé d'un magasin de la rue de Belleville, ou d'une auberge bretonne perdue sur une langue de terre, d'un révolutionnaire sur le retour à un délirant Président de la République, les personnages de La Grande panne se situent quelque part entre le récit des coulisses du pouvoir de la bande dessinée Quai d'Orsay et des romans policiers sans violence tels que les affectionne Fred Vargas.

04/2016

ActuaLitté

Bricolage

Planter un clou et autres petits travaux de bricolage

Pas la peine de connaître les allées de Castorama ou Leroy Merlin par coeur pour coller 2 planches de fois ensemble, même si c'est ce qu'on essaie de vous faire croire. Vous avez envie de bricoler mais les bibles du bricolage de 1000 pages vous font peur ? Nous aussi ! C'est pour ça qu'on a pensé ce livre. Voici une vision décomplexée du bricolage pour ceux qui ont envie de se lancer mais qui font face à un gros syndrome d'imposture, ceux qui ont juste besoin d'une info vite fait et qui n'ont pas envie de chercher pendant des heures dans un index incompréhensible, ceux qui cherchent des idées pour se laisser guider dans leur prochain projet... Vous y trouverez toutes les clefs pour savoir comment vous débrouiller pour créer vos propres accessoires déco et petits meubles. D'abord les bases théoriques sur lesquelles vous appuyer si vous avez déjà une idée de ce que vous voulez réaliser, puis des projets DIY en pas-à-pas si vous n'avez pas d'inspiration. - Une présentation de la boîte à outils de base et des matériaux et quincailleries utiles (pour pouvoir utiliser les bons noms au magasin) - Les techniques utiles pour les projets de décoration au sens large : décapage et ponçage, assemblage du bois, peinture et traitements, perçage, notion d'électricité, cimenterie de base, tapisserie, cannage... - Des tutoriels DIY avec des photos inspirantes pour mettre en pratique et apprendre à créer des meubles et accessoires adaptés à ses besoins et personnalisés en commençant par des choses simples (porte manteau, bougeoir, cadre...) pour aller vers des projets plus compliqués (meubles). - Des encadrés pratiques pour aborder des sujets connexes (par exemple : utiliser du bois de palettes, diagnostiquer les travaux à faire sur un meuble chiné, bricoler avec et pour les enfants, comment devenir un éco-bricoleur et prendre en compte l'environnement, comment utiliser des chutes de papier-peint...) - Notre version du bricolage pour les nuls. - Un livre moderne sur un ton décalé, dans le même esprit que Comment ne pas faire crever ses plantes.

04/2022