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Kérosène kitsch

Extraits

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Histoire internationale

LETTRE A UN FRANCAIS QUI VEUT EMIGRER AU QUEBEC

" Au pays de Québec, rien ne doit changer. " Qui aurait cru que les voix qu'entendait Maria Chapdelaine diraient encore vrai aujourd'hui ? Pourtant, il suffit de relire cette Lettre à un Français qui veut émigrer au Québec, parue à l'origine en 1968, pour s'en convaincre. En effet, quelque trente ans plus tard, la prose de Carl Dubuc n'a pas pris une ride. Qu'il parle de l'architecture de Montréal et de ses délires kitsch, de l'art du " sacre ", du chalet dans les Laurentides, de notre ambivalence politique fondamentale, des visites au garage ou des parties de bureau, nous avons l'étrange impression que notre vie ressemble bien davantage à celle de nos parents que ce qu'il nous plaît de croire. Que s'est-il donc passé depuis la Révolution tranquille ? Bien sûr, nous nous exprimons désormais en kilomètres et en degrés Celsius, nous buvons de l'expresso et ne faisons plus bouillir le gigot, mais outre ces détails le lecteur aura une étrange impression d'actualité à la lecture de ce subtil portrait sociologique du " Canadien français ". Chose certaine, en tout cas, cet ouvrage n'a rien perdu de sa valeur documentaire et préventive pour le Français qui voudrait venir refaire sa vie au milieu des cousins d'Amérique.

03/1999

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Philosophie

Théorie esthétique

Au siècle dernier, Theodor Adorno (1903-1969) s'impose comme l'un des rares penseurs à oser prendre parti en faveur de l'art moderne et des avant-gardes. Sans attendre prudemment la consécration que le temps finit parfois par accorder à des oeuvres résolument nouvelles, le philosophe s'engage, dès 1923, dans les controverses artistiques, notamment musicales et littéraires, de l'entre-deux-guerres. C'est ainsi qu'il défend âprement contre ses détracteurs la nouvelle musique classique et les compositeurs Alban Berg, Arnold Schönberg et Anton von Webern. Il se fait l'avocat de James Joyce, de Paul Celan, de Samuel Beckett à qui il dédie la Théorie esthétique. Peu avant sa mort, en 1969, Adorno comprend, toutefois, que sa théorie de la modernité est confrontée au déclin de l'art moderne, à l'apparition de la postmodernité, au triomphe du kitsch et à la suprématie de l'industrie culturelle. Il craint que l'art lui-même ne survive dans la société actuelle que sous la forme d'une culture docile, entièrement soumise aux impératifs de la rentabilisation marchande. Tel est bien, quarante ans après la mort du philosophe, le défi majeur que doit relever une création artistique préoccupée par la sauvegarde de son autonomie et soucieuse de se définir encore comme espace de liberté.

06/2011

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Critique littéraire

L'amour de toute une vie

" Dans sa loge bien chauffée, aux lumières tamisées, Pauline Viardot recevait Tourgueniev et trois fervents rivaux qu'elle faisait asseoir chacun sur une des pattes de la splendide peau d'ours offerte par eux et où les griffes de l'animal étaient remplacées par l'équivalent en or... Elle s'installait au milieu, vêtue d'un peignoir de dentelle blanche. Aujourd'hui on traiterait cette mise en scène d'horriblement kitsch, mais en 1843, on la considérait comme plaisamment théâtrale. Disons qu'on savait y faire, en ce temps-là. Il avait vingt-cinq ans, elle vingt-deux, et il fut à elle pour toujours. " C'est au cœur du mystère de la vie de Tourgueniev, sa liaison avec Pauline Viardot-Garcia, la plus célèbre mezzo-soprano de son temps, que nous entraîne Robert Dessaix, en mettant ses pas dans les siens - à Baden-Baden, à Paris, à Bougival, en Russie. Était-ce réellement une liaison ? Pendant plus de quarante ans, Tourgueniev a vécu avec la famille Viardot, la suivant partout, ami du mari, " oncle " adoptif des enfants, et toujours éperdu devant la diva. Mais que se passait-il vraiment ? Flaubert, George Sand, Maupassant, tous amis de celui qu'ils appelaient " le bon Moscove ", se sont posé la question. Mais peut-être qu'il n'existe aucun nom pour un amour tel que celui-là...

03/2005

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Pédagogie

Jules Ferry et l'enfant sauvage. Sauver le collège

Le collège unique a quarante ans. Il est le symbole d'un espoir, d'une utopie éducative et d'un désastre. Il est tentant de l'abandonner. Ce serait inacceptable - comme renoncer à une promesse démocratique : propose-t-on de rétablir le suffrage censitaire quand les résultats des élections déplaisent ? Avec les années, on a accumulé des protocoles, des gadgets et des slogans, sans tenter d'imaginer une transmission exigeante, élégante et opiniâtre de la culture qui se soucie des élèves tels qu'ils sont. Or faire un cours sur Charlemagne en 2014 ne ressemble en rien à un cours de 1918 ou de 1975. Au Charlemagne scolaire s'oppose aujourd'hui les Charlemagne parodique, kitsch, youtubaire, qui peuplent l'esprit de nos classes. Ce livre fait un pari: proposer un nouvel âge de l'enseignement. Toute l'Ecole est concernée, pas seulement le collège. Ce serait un art du mélange et de la juste distance. A mi-chemin entre Roland Barthes et Lara Croft, le professeur doit être érudit et bricoleur: pour perpétuer la transmission de la culture et du savoir, il doit descendre de l'estrade, ruser, tout explorer. C'est le grand enjeu de l'éducation actuelle : il s'agit de trouver les moyens, dans une époque complexe, d'être juste, ambitieux et efficace.

08/2014

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Littérature française

Mes illusions donnent sur la cour

Sur un transat, il mange un esquimau. Le chocolat fond autour de sa bouche, il s'en met partout. On dirait du sang séché. Le ciel est de la même couleur que le soleil. Ce matin, on a braqué le millibar. Augustin voulait qu'on célèbre son départ. L'air a une vague odeur de jasmin. Je suis sûr que c'est le produit d'entretien. Il se lève pour aller commander quelque chose au restaurant, de l'autre côté de la piscine. Je l'observe. De longs palmiers bougent lentement derrière lui. Graphique. Il plonge dans l'eau. Il disparaît quelques secondes, puis il réapparaît. Il revient, il se rallonge sur son transat. Je regarde les parasols kitch, jaunes et rouges, et je pense que ce serait vraiment beau de les voir tous s'envoler en même temps.

08/2009

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Vins et savoirs

Les écrivains des Alcools et Spiritueux

Ce livre évoque vingt-cinq alcools et spiritueux pacsés avec l'écrivain qui les a évoqués au fil de sa plume. On commence par des généralités : description d'un alambic, définitions des alcools et spiritueux, avec deux tableaux didactiques : type de graines ou de légumes à l'origine de ces produits distillés. durées légales des vieillissement en fût, selon les produits. Ensuite chaque chapitre, illustré, comporte 4 parties : La biographie de l'écrivain, Le morceau choisi La description de l'alcool, Une note pédagogique "le saviez-vous ? " et parfois une digression "je vous envoie dans la culture". Ce livre constitue le troisième d'une série, dans le même esprit que les Ecrivains du vin et les Ecrivains du champagne. Il permet de faire ainsi le tour du monde de vingt-cinq produits distillés : de la cachaça au kirsch, de l'aquavit à la boukha, du cognac au calvados, etc... Bonne lecture, enivrez-vous sans modération des propos de ce sérial-écrivain des ambroisies.

10/2022

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Contes et nouvelles

Blumfeld, un célibataire plus très jeune et autres textes

"Blumfeld, un célibataire plus très jeune, regagnait un soir son logement, ce qui était une tâche éprouvante, car il habitait au sixième étage. Pendant cette ascension, il pensait, comme souvent ces derniers temps, que cette existence totalement solitaire était bien ennuyeuse, qu'il était là réduit à gravir ces six étages littéralement à l'insu de tous pour arriver en haut dans sa chambre déserte, pour à nouveau littéralement à l'insu de tous y passer sa robe de chambre, allumer sa pipe, lire un peu une revue française à laquelle il était abonné depuis des années, tout en sirotant un kirsch qu'il faisait lui-même, et finalement, au bout d'une demiheure, se mettre au lit". Empreints de thématiques chères à l'auteur, comme les rapports sociaux ou le sens de la vie, ces textes reflètent la singularité et l'originalité de la plume d'un des écrivains majeurs du XX ? siècle.

05/2022

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Littérature française

Chacun son tour

A la mort du père, les trois fils se disputent. Autour de l'héritage ? Pas cette fois-ci. Mais autour de la très contemporaine et inédite question du mode de sépulture. Dans la maison ancestrale, au Vieux Sémaphore d'Armanville, non loin des plages du Débarquement, chacun y va de ses mots, de ses humeurs, de ses croyances, de ses prétendues certitudes pour mieux cacher que la mort est toujours une fiction, et que nous ne pouvons recourir qu'à des récits pour la représenter. Comédie ou tragédie ? A la manière de la physique quantique, avec ses phases d'incertitude et ses trous noirs, ce roman ouvre des portes sur l'éternité. Dans une langue truculente et vache, Gaspard-Marie Janvier fait souffler le grand air de la mer sur la vanité de nos rites mortuaires et sur le kitch lamentable de nos cimetières.

01/2019

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Economie

L'esthétisation du monde. Vivre à l'âge du capitalisme artiste

On connaît la rengaine, tant elle semble réaliste : richesse du monde, appauvrissement des existences ; triomphe du capital, liquidation des savoir-vivre ; surpuissance de la finance, «prolétarisation» et unification des modes de vie, par l'industrialisation de la camelote kitsch et des produits jetables, interchangeables, insignifiants - le capitalisme est une machine de déchéance esthétique et d'enlaidissement du monde. Est-ce si sûr ? Le style, la beauté, la mobilisation des goûts et des sensibilités s'imposent chaque jour davantage comme des impératifs stratégiques des marques : le capitalisme d'hyperconsommation est un mode de production esthétique. Dans les industries de consommation, le design, la mode, la publicité, la décoration, le cinéma, le show-business des produits chargés de séduction sont créés en masse. Ils véhiculent des affects et de la sensibilité, ils agencent un univers esthétique proliférant et hétérogène par l'éclectisme des styles qui s'y déploie. Partout le réel se construit comme une image en y intégrant une dimension esthétique-émotionnelle devenue centrale dans la compétition que se livrent les marques. Tel est le capitalisme artiste, lequel se caractérise par le poids grandissant des marchés de la sensibilité, par un travail systématique de stylisation des biens et des lieux marchands, par l'intégration généralisée de l'art, du «look» et de l'affect dans l'univers consumériste. Créant un paysage économique mondial chaotique tout en stylisant l'univers du quotidien, le capitalisme est moins un ogre dévorant ses propres enfants qu'un Janus à deux visages.

03/2013

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Littérature érotique et sentim

Vacances en soumission

Aah, les amours adolescentes... - T'as de beaux seins, toi. Les miens sont pourris. -Dis pas ça, répond Hélène à Mel, je les adore. Tu ressembles à Jane Birkin. Les années passent et l'amourette lesbienne devient une amitié ambiguë. Mel finit par épouser son Bruno, tandis qu'Hélène, la narratrice de ce récit torride, se consacre désormais davantage à son travail qu'au sexe... Mais ces nouvelles vacances lui offriront peut-être un nouveau départ. Le couple modèle, "classe moyenne bon chic bon genre", cache un secret. Une fois refermée la porte du pavillon, Bruno est un Maître intraitable et Mel sa soumise épanouie. La découverte de ce nouvel univers, son érotisme puissant, sa violence sourde, ses codes à la fois kitsch et romanesques, fascine et inquiète notre héroïne. Elle n'hésitera pas à se mettre en danger ni dépasser les limites de la morale ou de la bienséance pour satisfaire sa curiosité... jusqu'à aller trop loin ? Conte du sadomasochisme ordinaire, Vacances en soumission, premier livre de Camille Sorel, ancienne soumise et futur grand nom de la littérature porno, n'est pas un roman d'initiation BDSM de plus. Hyperréaliste et d'une crudité absolue, il dévoile enfin, sans tabou et en détail, les coulisses de ce monde trouble. Les Nouveaux Interdits, une collection de textes hard inédits, écrits par des auteurs d'aujourd'hui : le roman porno toujours aussi pervers, mais avec une touche de modernité!

07/2020

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Histoire du cinéma

Camp ! 20 ans d'outrances dans le cinéma anglo-saxon (1960-1980) Volume 1, Horreur et exploitation

Qu'est-ce que le camp ? "Le Camp, c'est la pose effrénée, l'affectation érigée en système, la dérision par l'outrance, l'exhibitionnisme exacerbé, la primauté du second degré, la sublimation par le grotesque, le kitsch dépassant le domaine esthétique pour pénétrer la sphère comportementale. C'est le reflet de Narcisse dans le miroir de la Méchante Reine de Blanche-Neige". Camp ! volume 1 n'est pas à proprement parler un essai, mais plutôt le récit d'un genre cinématographique, un récit débordant d'humour et d'amour pour le cinéma. Un roman dont les héros s'appellent Joan Crawford, Vincent Price, Norma Desmond, Paul Morrissey, Baby Jane, Andy Milligan, ou encore Doris Wishman, cinéaste à nulle autre pareille, mère d'une oeuvre qui lui valut d'être comparée à Ed Wood ou Jean-Luc Godard. Une curieuse odyssée où l'on croise des hommes en porte-jarretelles, des femmes qui tuent à coups de seins, des poupées ridées, des stars déchues, des espionnes aux corps bioniques. Le filtre Camp agit dès lors comme un révélateur, qui nous permet de relire le cinéma anglo-saxon sous un jour nouveau. Camp ! est un livre-somme, dont la publication s'étalera sur trois volumes. Dans ce premier opus, Pascal Françaix s'intéresse au mélodrame gériatrique (" hagsploitation"), au cinéma d'épouvante (dont les productions de la Hammer) et au cinéma d'exploitation (de Russ Meyer à la drugsploitation).

10/2021

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Littérature étrangère

Le pays de l'alcool

Un héros négatif, Ding Gou'er, inspecteur auprès du parquet suprême, est envoyé enquêter sur une rumeur de trafic de chair d'enfants dans la ville minière de Jiuguo, haut lieu de la recherche scientifique en vins et spiritueux. Très vite, sans que le récit déroge aux canons littéraires du régime, le réalisme survolté s'imprègne de fantastique ; le rêve fait irruption dans la réalité, et le héros intrépide, qui ne dessaoule jamais, entre de plain-pied dans l'imaginaire immémorial de ce trou provincial d'une inquiétante banalité. En contrepoint, le narrateur livre sa correspondance avec un certain Li Yidou, apprenti romancier qui réside à Jiuguo. La fascination le dispute au grotesque. Huit nouvelles attisent le fantasme des festins d'enfants ou exaltent les vertus de l'alcool, viatique des Immortels. Ce roman ambitieux est aussi un art du roman, une œuvre ouverte. Fils du peuple, écrivain aux armées, Mo Yan envoûte et dérange. Ce polar déjanté confine au sublime, instrumentalise le kitsch et bascule en plein légendaire taoïste. L'auteur conjugue en virtuose une double hantise chthonienne et ouranienne, les meurtres rituels d'enfants et l'immortalité dans une terre pure. Mo Yan réveille les démons et merveilles de l'inconscient collectif. Jouant et se jouant d'un dispositif narratif complexe et maîtrisé, jubilatoire, il déchaîne sa verve satirique puis laisse percer un lyrisme visionnaire : les enfants de Mao, initiés aux arcanes de l'éternité, retrouveront-ils le secret de l'âge d'or ?

03/2000

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Cinéastes, réalisateurs

M. Je-Sais-Tout. Conseils impurs d'un vieux dégueulasse

Cry-Baby, avec Johnny Depp dans un de ses premiers rôles ? C'est lui. Serial Mother, mettant en scène une Kathleen Turner en mère tueuse sur fond pastel ? Lui encore. Hairspray, qui a connu un énorme succès tant à Broadway que dans sa réadaptation cinématographique ? Lui aussi. Réalisateur, scénariste, acteur, écrivain et artiste jusqu'au bout de sa célèbre moustache dessinée à l'eye-liner, John Waters — alias le Pape du Trash — semble avoir autant de casquettes qu'il a eu de vies. A soixante-quatorze ans, toujours aussi déjanté et acerbe, il revient avec ce nouvel ouvrage, à la fois mémoires et livre de conseils, récit nourri d'anecdotes de tournage et d'expériences personnelles, d'hommages et d'exercices d'admiration (Warhol, Divine, Pasolini, Patty Hearst...), d'humour irrévérencieux et de punch lines ravageuses. Toujours aussi radical et transgressif, le dandy punk et kitsch de Baltimore, devenu culte malgré lui, continue d'épingler les travers de ses contemporains et de pourfendre ses ennemis : le conformisme, le bon goût, les racistes et homophobes de tous bords. Pour cela, il dispose d'une arme de subversion massive : l'humour noir. Qu'il évoque sa période underground et ses déboires hollywoodiens ou qu'il livre ses pensées sur la sexualité, le militantisme, la mort, l'art simiesque ou la drogue, John Waters le fait toujours avec une formidable liberté de ton et un sens de la formule percutant.

03/2021

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Esthétique

Des arts qui ne sont plus beaux ou la puissance cachée du laid

Depuis le milieu du XIXe siècle, les o arts qui ne sont plus beaux ont conquis une place toujours plus grande dans l'art et dans l'esthétique. Aujourd'hui la beauté est souvent devenue source de défiance alors que le laid, le kitsch, l'immonde, l'abject font florès et fascinent, interpellent, attirant un public toujours plus nombreux. Mais la réflexion sur le laid est restée souvent superficielle, la condamnation esthétique du laid se doublant souvent d'un jugement de valeur moral. Près d'un siècle et demi plus tard, ce constat reste toujours d'actualité. Car si le beau réunit, le laid, théorisé, voire désamorcé par les post-hégéliens, reste un sujet tabou ou peu central dans l'esthétique alors que depuis Hugo, Baudelaire, Benn, Trakl, Heym et nombre artistes d'avant-garde, il a témoigné d'une puissance expressive, d'une force provocatrice et d'une fonction critique toujours plus puissantes. Cet ouvrage entend rompre avec le tabou de la laideur et refuser l'imbrication de l'esthétique et de la morale pour montrer en quoi la laideur formelle ou artistique constitue un fondement essentiel de la genèse de l'art moderne et du dialogue des arts franco-allemand. Promu comme ingrédient des sentiments mêlés au XVIIIe siècle et du grotesque romantique, comme fondement du réalisme et du naturalisme, puis comme vecteur essentiel de l'expressionnisme, le laid est devenu une catégorie esthétique autonome et le fondement d'une esthétique négative fondée sur la résistance et la provocation.

04/2021

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Télévision, radio

Emma Peel. Bottes de cuir contre chapeau melon

En 1965, dans l'épisode bien nommé The Town of No Return de la série déjà culte Chapeau melon et bottes de cuir (The Avengers), une certaine EMMA PEEL fait son apparition. Incarnée par une actrice de théâtre remarquée, la sublime Diana Rigg, c'est elle qui impose le fétichisme de ses longues bottes de cuir, balaie d'un regard incendiaire tous les autres personnages de la série, forme un inoubliable et sulfureux duo avec le flegmatique John Steed (Patrick Macnee). Cinquième partenaire de cet agent, la jeune femme intrépide devient instantanément une immense icône de la culture pop des années 60. Sa personnalité flamboyante cristallise à jamais l'esprit de son époque : l'effervescence du swinging London, le kitsch des James Bond, l'exotisme des arts martiaux asiatiques, l'enthousiasme pour la physique quantique, l'insolence de la mode vestimentaire et, bien sûr, la libéralisation sexuelle. Car, faut-il le rappeler, Emma Peel est d'abord un jeu de mots avec "Man appeal" . A travers ses audaces, jamais femme n'a été aussi fatale. Stephen Sarrazin est enseignant, critique, essayiste et curateur d'expositions. Spécialiste du cinéma japonais contemporain et des arts vidéos et électroniques, circulant et travaillant sans relâche entre Londres, Paris et Tokyo, il a collaboré à de nombreux magazines en France et à l'étranger dont Art Press, HK Extrême Orient, Flash Art, et Mondes du cinéma. Il est l'auteur de Réponses du cinéma japonais contemporain (Lettmotif, 2013) et a co-dirigé l'ouvrage Mamoru Oshii, rencontre(s) (Moutons électriques, 2021).

03/2023

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Beaux arts

Les anges du bizarre. Un siècle d'excentriques

Dans un XXème siècle si conformiste, certains consacrèrent tout leur talent à n'être pas comme les autres. Entre le dandysme et le kitch, la provocation et le " happening ", l'extravagance et la folie, la pauvreté et la fortune, voici une théorie et une pratique de l'excentricité. D'Andy Warhol à Salvador Dali, d'Edward James, qui dormait sous une voûte céleste en verre noir, à Unity Mitford aimant à se promener en robe du soir un rat sur l'épaule, de Doris Duke qui légua sa fortune à son chien, au Facteur Cheval, simple employé des postes qui construisit de ses mains un palais des Mille et Une Nuits, de Raymond Roussel en sa " maison roulante " aussi luxueuse que le Ritz, à John Waters qui pour fêter Noël orne de guirlandes une chaise électrique, on voit ici que les excentriques préfèrent périr plutôt que s'ennuyer. Ils auraient adoré le livre, nourri d'anecdotes, de Jean-Noël Liaut : conte cruel, traité de mœurs, florilège d'infréquentables.

03/2001

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Non classé

Pièces jointes --- Piano. 7 Etudes

Né en 1979, Florent Nagel étudie auprès d'André Dumortier avant de suivre les cours de composition de Marcel Bitsch et Claude Ballif. Auteur de pièces pour piano, de mélodies, d'oeuvres de musique de chambre et de pièces pédagogiques essentiellement destinées au clavier, il obtient un succès considérable avec Alice aux Pays des Merveilles pour piano à quatre mains et récitant : aussi subtile que fidèle à l'original, cette traduction musicale du texte de Lewis Caroll, que plus de 200 concerts ont fait connaitre à travers le monde, incite l'Orchestre National du Capitol de Toulouse à lui passer commande d'une version orchestrale, confirmant ainsi la place qu'a su conquérir son univers sonore dans le paysage contemporain. Lauréat du Concours International de piano Claude-Kahn, Florent Nagel s'est produit dans de nombreuses manifestations telles que le Festival de Wallonie, Notes d'Automne et le Festival Mauricio Kagel. Les invitations des ambassades et des centres culturels français lui permettent de donner de nombreuses masters-classes à l'étranger. Depuis une dizaine d'années, son activité de concertiste le conduit à parcourir aussi bien l'Europe et l'Asie que l'Afrique et l'Amérique centrale.

01/2020

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Musique, danse

L'Opéra baroque et la scène moderne

1600-2000 : quatre siècles d'opéra. La mise en scène, elle, n'existe que depuis une centaine d'années... De ce décalage historique découlent divers malentendus culturels qui stimulent ou empoisonnent les relations entre les artistes interprètes (des metteurs en scène aux chanteurs) et leurs publics. En somme : le théâtre à l'opéra gâche-t-il la musique ? Quels sont les véritables enjeux esthétiques ou idéologiques des mises en scène ? Le " baroque ", mot à la mode, a-t-il un sens ? Monteverdi, Lully, Purcell, Rameau et Haendel sont-ils devenus nos contemporains à la grâce d'une sorte de miraculeuse Renaissance ? Ou alors, le retour actuel à la scène de leurs opéras ne trahit-il que l'impuissance d'un âge voué à la nostalgie composite et au kitsch ? L'opéra néo-baroque : symptôme du déclin de la création, ou chance d'un " musée vivant " ? Les réponses que donne cet essai sont fondées sur des recherches originales à propos des très nombreux spectacles néo-baroques du XXe siècle. Selon le modèle pragmatique des traités des anciens régisseurs, une Pratique définit les espaces, les techniques et les rhétoriques à l'œuvre dans le théâtre lyrique baroque. Ensuite, grâce à ce mode d'emploi du merveilleux jeu de construction que représente l'ancien opéra, nous assistons à la création spectaculaire d'une " histoire imaginaire " qui reflète la nôtre. Une forme inédite de sociologie de la culture est ici à l'œuvre, fondée sur l'analyse esthétique. Cette attention nouvelle au travail concret de la scène anime la découverte des spectacles selon des points de vue inattendus, hautement " comiques ", susceptibles d'exciter la curiosité des spectateurs comme des artistes.

05/2000

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Littérature étrangère

Cargaison

Cargaison. Le "cargo" est l'image même du transport des marchandises : hiéroglyphe navigateur qui couvre aussi bien le déplacement des marchandises (leur transport d'un pays à un autre, d'une civilisation à une autre) que leur exaltation (ainsi d'un fétiche archaïque devenant objet d'art, puis pièce de collection, avant son dernier "transport" dans la vitrine d'un musée). Désigner ainsi la "cargaison", c'est dire surtout que nous sommes sans doute en train de vivre une crise très large de l'objet, de tout objet : l'aura de l'objet magique initial - cela vaut autant pour l'idole, l'icône, le tableau, l'épreuve photographique, etc. - se perd ou s'augmente, au profit, par exemple, de l'idée de "sublime", dans le cas du passage, autre exemple, du cultuel à l'artistique. Mais on peut se demander, pareillement, ce que fait le "kitsch" d'un objet populaire, ou ce que devient un objet usuel (une boîte de soupe Campbell ou la photo de Marilyn Monroe) quand un artiste comme Warhol s'en empare : que signifie le mythe qui en résulte, le ready-made qui en est fait, l'effet de désastre magnifié qu'on éprouve à le voir dans un musée ou représenté - contretype ad infinitum du prototype initial ? Walter Benjamin rêvait sur l'"aura" de l'objet unique, Malraux dissertait sur la multiplication infinie de l'art. Remo Guidieri, s'interrogeant sur ce "musée de l'homme" que nous sommes tous en train de devenir, notre esprit cramoisi d'images, tente de tracer des échappées possibles, jusqu'à poser comme nécessaire l'invention d'une grande métaphore qui laisserait enfin les cargos sur le sable...

04/1987

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Beaux arts

Francis Picabia. La peinture sans aura

L'alternance déroutante des styles et des manières qui caractérise l'art de Francis Picabia (1879-1953) a souvent été mise sur le compte d'un tempérament versatile et d'un goût du changement pour le changement sans grande conséquence. Toute la carrière de Picabia manifeste en fait une grave crise de confiance envers les pouvoirs de la peinture. La prise de conscience de la possible obsolescence de la peinture et de son inutilité met fin chez lui à l'expérience impressionniste et lui fait rechercher les voies salvatrices de l'abstraction. Mais la guerre sonne la fin des illusions : avec Dada, Picabia décrète la mort de l'art, se lance dans de provocants éloges du faux et inflige à sa pratique, par le recyclage d'images mécaniques, la " marque infamante de la reproduction " (Walter Benjamin). De tous les assassins de la peinture, cependant, Picabia est sans doute celui qui aura le moins sereinement assumé son geste tout son œuvre ultérieur témoigne d'une alternance de phases pendant lesquelles il semble croire à nouveau en la prétention de l'art à incarner les plus hautes significations, et de crises destructrices où la peinture est ravalée à la fabrication de croûtes kitsch et vulgaires. Tour à tour, Picabia aura donc tenu deux postures ambivalentes et contradictoires : celle d'un iconoclaste, destructeur d'aura, et celle d'un farouche défenseur de positions conservatoires perdues d'avance. Mais les deux figures également excessives de l'exaltation et du dénigrement de la peinture ne sont pas autre chose, au fond, que les deux aspects d'un même complexe du peintre au XXe siècle. C'est celui-ci que ce livre explore, au long d'une plongée dans l'œuvre de Picabia permise par l'exploitation de sources et documents nombreux et inédits.

10/2002

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Chanson française

Julien Doré. A fleur de pop

Frédéric Quinonero se penche sur le parcours singulier, tout en paradoxes, de Julien Doré, icône de la pop française. Une biographie à paraître au moment où le chanteur entamera sa nouvelle tournée, qui fait suite au succès de son cinquième album. Itinéraire d'un dandy pop Découvert en 2007 dans le télé-crochet " A la recherche de la Nouvelle Star ", il a immédiatement su imposer sa personnalité atypique auprès du public. Ayant enregistré en quinze ans, cinq albums studio et quatre live, Julien Doré compte à son actif nombre de succès, dont " Les Limites ", " Paris-Seychelles ", " Le Lac ", " Coco Câline ", " La Fièvre " et " Nous " (Victoire du meilleur clip de l'année 2020). Formé aux Beaux-Arts de Nîmes, il a construit une oeuvre personnelle, entre chic et populaire, kitsch et bon goût, avec un sens aigu de l'esthétisme. Julien Doré crée, compose, écrit, réalise lui-même ses pochettes de disque et ses clips, conçoit la scénographie de ses spectacles. S'il délègue, c'est uniquement à des amis et des gens de confiance. Natif d'Alès, ayant passé ses jeunes années entre Lunel et Nîmes où il débute dans la musique en tant que leader des groupes Dig Up Elvis ! et The Jean d'Ormesson's Disco Suicide, Julien Doré est revenu s'installer dans ses terres cévenoles après dix ans de vacarme parisien. Il dit y avoir rééquilibré sa vie d'homme pour nourrir ses chansons. Ses préoccupations écologiques lui ont inspiré des thématiques différentes et une nouvelle voie artistique. Cette biographie offre une plongée dans l'univers " baroque and roll " de ce dandy de la pop française, chanteur solaire volontiers ambigu, se défiant des genres, à la fois grave et loufoque, tendre et ironique, insaisissable et généreux. Et incroyablement attachant.

02/2022

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Photographes

Fräulein. Edition français-anglais-allemand

Avant même que l'expression ne soit inventée, Ellen von Unwerth était déjà un top-model, autant dire qu'elle maîtrise l'art de photographier les belles femmes. Aujourd'hui parmi les photographes de mode les plus originaux et les plus célèbres, elle rend hommage aux femmes les plus séduisantes dans Fräulein. Dans cette célébration des icônes féminines les plus sexy de notre époque, vous retrouverez Claudia Schiffer, Kate Moss, Vanessa Paradis, Britney Spears, Eva Mendes, Lindsay Lohan, Dita von Teese, Adriana Lima, Carla Bruni, Eva Green, Christina Aguilera, Monica Bellucci et bien d'autres encore. Alternant parfaitement couleur et noir et blanc impeccable, les photos d'Unwerth sont un régal de sensualité, de féminité, de romantisme, de fétichisme, d'humour kitsch, de décadence et de joie de vivre. Qu'elles soient nues, parées de lingerie ou d'un sourire éclatant, ses modèles ne sont jamais considérées comme des objets. Certaines dévoilent des fantasmes intimes, d'autres se montrent plus réservées, comme si le lecteur les surprenait dans leur intimité. Jamais mode et fantasmes n'ont formé de mélange aussi séduisant. A propos de la collection TASCHEN fête ses 40 ans ? ! Depuis ses débuts en 1980 comme dénicheur de trésors culturels, TASCHEN a toujours été synonyme d'éditeur accessible permettant aux dévoreurs de livres du monde entier d'imaginer leur propre bibliothèque dédiée à l'art, à l'anthropologie et à l'érotisme pour un prix imbattable. Nous fêtons aujourd'hui 40 ans de livres incroyables en restant fidèles au credo de la maison. La collection 40th Anniversary Edition présente de nouvelles éditions de quelques-unes des stars de notre catalogue : plus compacte, à petit prix, mais toujours réalisée avec la même garantie d'une qualité irréprochable.

10/2021

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Sculpteurs

Rencontre Sébastien Gouju. Jardin d’hiver

Sébastien Gouju manipule notre environnement visuel et les signes d'inspirations naturalistes présents dans la culture populaire. Plus particulièrement, il aborde avec facétie l'usage et les représentations décoratives de la nature dans l'environnement domestique. Minéraux, faunes et flores sont régulièrement convoqués dans la mise en scène de leur distanciation à n'être qu'un élément de décor. L'artiste théâtralise jusqu'à l'absurde la domesticité et la servitude du vivant, avec la volonté corolaire d'invalider les hiérarchies sociaux-culturelles. Du saltimbanque à l'animal en cage, en passant par l'esthétisation ornementale, l'artiste s'évertue à souligner avec humour les habitudes toutes humaines d'établir des ménageries décoratives à l'échelle ménagère. De ces observations sur notre habitat et son décorum, où l'animalité et l'environnement s'accommoderaient au bon plaisir de l'homme, Sébastien Gouju cherche à abolir par amplification les frontières devenues criminelles, entre culture et nature. En mêlant à la douceur du confort bourgeois la figure patibulaire du baladin et l'animalité rustique, l'auteur réalise des oeuvres de plus en plus sauvages au regard des utopies modernistes. Sébastien Gouju est un sculpteur dont la démarche artistique consiste à manipuler les signes de la culture populaire, en détournant des objets courants considérés comme kitsch, tels que des pichets de vin, des palmiers en pot ou des hirondelles porte-bonheur. Il utilise des techniques artisanales telles que la faïence émaillée, la broderie, la dentelle, le travail du métal ou du cuir, pour créer des hybridations incongrues et des télescopages de sens et de formes. Ces signes transformés en images proposent des narrations légères ou redoutables, mêlant le quotidien à la fable. Avec un regard à la fois amusé et subversif, Gouju remet en question les qualités esthétiques des cadres de vie et des décors créés par l'homme moderne.

10/2023

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Architecture

D'Architectures N° 311, octobre 2023

Il y en a dans tous les villes et villages de France, des lieux où l'on devrait avoir envie de se promener, des lieux qui devraient être les plus beaux parce que l'on peut y vivre des moments intenses, ou y rester peut-être pour l'éternité... Occupant de vastes superficies, souvent placés en plein milieu urbain, ils sont les parcs ou jardins qui nous manquent tant aujourd'hui. Et pourtant qu'ils sont laids et sinistres nos cimetières, royaume du kitsch funéraire où règnent fleurs en plastique et plaquettes de granit poli venues de Chine. Le concept de nos cimetières, hérités d'un temps où l'on vivait pendant des générations sur la terre de nos ancêtres, est devenu complètement obsolète. Mais personne ne paraît remettre en cause ce monde, sans doute parce qu'on le subit dans l'urgence et le désarroi, parce qu'il est trop tard, parce qu'on préfère ne pas y penser, mais aussi parce qu'il est soumis au lobbying du business funéraire, bien installé. Il n'y a qu'à voyager de Stockholm à Igualada en passant par Modène pour découvrir qu'un cimetière n'est pas forcément sinistre. Chez nous, leur conception ou leur entretien est confié aux services municipaux ou à des géomètres, rarement à des paysagistes ou des architectes. Il existe bien quelques rares et beaux exemples, que vous découvrirez dans ces pages, mais ils ne paraissent pas faire école. Une seule métropole, Montpellier, semble avoir pris la mesure du problème avec une magnifique extension de son cimetière de Grammont, réalisée par l'agence Traverses. Mais cette expérience, pourtant exemplaire, ne semble pas avoir ébranlé les mentalités ; les lieux des morts, qui accueillent près de 600 000 Français par an, posent des questions qui n'intéressent visiblement personne. Oui, pendant encore longtemps la France devrait rester le pire endroit pour les morts ! Emmanuel Caille

10/2023

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Communication - Médias

Ecce Dico. Design & communications, abécédaire amoureux et illustré de la vie en agence

Douze ans après Ecce Logo (Loco, 2011), Gilles Deléris et Denis Gancel poursuivent leurs réflexions sur le monde des marques, du design, et de la communication. Co-fondateurs de l'agence W réputée pour sa créativité, les auteurs proposent, définitions après définitions, un regard décalé et sans langue de bois sur la vie en agence. Les joies, les doutes, l'esprit de compagnonnage, le management, la place des femmes, le poison du harcèlement... Gilles Deléris et Denis Gancel partagent leur expérience et leur amour pour le "plus beau métier du monde après la médecine et l'architecture" . Alors qu'Ecce Logo invitait à visiter une galerie d'art contemporain, les auteurs nous conduisent cette fois à parcourir une sorte de dictionnaire fantasque, une folie en forme d'abécédaire inspirée de l'édition 1923 du Petit Larousse illustré. Cent ans plus tard, ils conçoivent un objet original, qui fait interpréter l'incroyable imaginaire des gravures de l'époque par la puissance de l'intelligence artificielle. Le résultat est tantôt déroutant, tantôt surprenant, parfois kitch, parfois baroque mais donne à voir une esthétique en construction. Avant de se lancer dans la lecture des textes, chacune et chacun pourra tenter de retrouver les évocations qui se cachent derrière chaque lettrine. Enfin, qui dit dictionnaire dit "pages roses. "... Dans cette édition 2023, le jargon professionnel du métier remplace avec ironieles locutions latines.

09/2023

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Grands couturiers

Avec l'ami Jean-Paul Gaultier. Petites histoires de rires, grandes histoires de mode

Au fil de 50 ans de création (1976-2020), Anna Pawlowski raconte, le parcours du designer de mode " préféré des français " et révèle dans cette (auto)biographie artistique, complète et fidèle le talentueux et facétieux couturier, qui révolutionne la mode, impose sa griffe pour devenir une icône considéré mondialement comme un symbole de la culture française. Au fil d'une centaine de collections remarquables et emblématiques (sur 180 à son actif), et autant de défilés - du premier, au Palais de la Découverte en 1976, jusqu'à ses adieux à la Mode au Théâtre du Châtelet en 2020, où il célébrait ses 50 ans de création, ce livre raconte, - en mots et en images, Jean Paul Gaultier, le créateur le plus inventif de notre temps. GAULTIER, artiste du détournement, inventeur de l'entre deux masculin-féminin, virtuose du contre-pied qui habille les hommes en jupes et libère les femmes en corsets, recrute ses mannequins dans la rue, transgresse, mixe, mélange et bouscule les codes, la mode ... et les identités. Des marinières, aux seins iconiques, des collections Glam Rock, Néo Kitch Baba chic, Punk cancan ou Andro- Jeans, à celles inspirées par l' Ambiance, salons de haute couture, le 7e Art, la Grèce, Londres... ou Afrique, Jean Paul Gaultier, croise les héritages, traverse les frontières et mêle dans des collections inoubliables et intemporelles, humour et créativité.

11/2021

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Histoire du sport

Les 100 histoires de légende. A la conquête de l'impossible

" Ils ne savaient pas que c'était impossible, alors ils l'ont fait. " Cette phrase de Mark Twain illustre de façon idéale le neuvième titre de la collection " Les 100 Histoires de légende " : une anthologie de celles et ceux qui ont repoussé les limites de l'être humain par des exploits sportifs et face aux éléments... 1) Abysses : De Jacques Piccard (premier homme (à 11 000 mètres de profondeur) aux apnéistes de légende : Mayol, Mifsud, Nitsch, Nordblad... 2) En moins de 2 : D'Usain Bolt, le sprinteur le plus rapide du monde, à Eliud Kipchoge (le marathon en 1h 59min 40s) ; 3) Everest Le mystère Mallory et Irvine, Hillary et Norgay officiellement les premiers, les 25 ascensions de Kami Rita, les quatorze "8000" de Messner... ; 4) Extraterrestres : Gagarine, Leonov, Armstrong : les pionniers de l'aventure spatiale ; 5) Hommes volants : Les inventeurs (Garnerin, Piccard), les aviateurs de légende (Blériot, Lindbergh, Roland Garros) et les hommes oiseaux (Soul Flyers, Jetman, Franky Zapata) ; 6) Pied marin : Les grandes premières de la navigation au large (Colomb, Magellan, Cook, Slocum, Gerbault) et les rameurs de légende (McClean, d'Aboville, Bouchet, Fontenoy) ; 7) Polaires : Des premiers explorateurs (Peary et Cook, Amundsen) aux aventuriers modernes (Jean-Louis Etienne, Mike Horn) ; 8) Résilients : La revanche extraordinaire des accidentés de la vie : Philippe Croizon, Théo Curin, Alessandro Zanardi ; 9) Sans filet : Les funambules et cascadeurs : Philippe Petit, Alain Robert, Luke Aikins, Felix Baumgartner, Nik Wallenda, Nathan Paulin, Lionel Franc ; 10) Supersoniques : Avion, voiture, moto, voile, vélo, skate, roller... l'histoire des records absolus de vitesse.

05/2022

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Critique littéraire

Pierre Loti

Il y a cent ans, après avoir définitivement clos son journal intime tenu toute sa vie durant, Pierre Loti (1850-1923) publiait chez Calmann-Lévy un remarquable récit autobiographique de l'adolescence : Prime jeunesse. Cent ans plus tard, chez le même éditeur, Alain Quella-Villéger, qui entend redonner à l'homme et à l'oeuvre une seconde jeunesse, nous livre ici, non pas le roman d'une vie, mais une vie de roman ! Une existence fascinante, bercée entre tentation des ailleurs et besoin de refuge, entre conformisme et transgression, tant l'homme apparaît fantasque, inattendu, désinvolte, révolté, hédoniste jusqu'à l'excès, goinfre et gouffre à la fois ; mille vies n'auraient jamais pu l'assouvir. Il édifie à Rochefort une maison-palais exotique. Un véritable roman-photo le montre tour à tour spahi, Albanais, acrobate de cirque, bédouin sur dromadaire, à dos d'éléphant en Inde ou fumant le narghilé en Turquie, mandarin à Pékin, joueur de pelote basque, pêcheur breton, Osiris, soldat des tranchées en 14-18 ou bien encore presque nu... Voici la figure singulière d'un officier de Marine anticolonialiste et grand ami de l'Islam devenu académicien français à 42 ans, bourgeois quasiment bigame et ami des têtes couronnées autant que des matelots athlétiques. On a trop souvent réduit à l'exotisme le plus kitsch celui qui fut l'un des écrivains "engagés" du début du XXe siècle et dont on ne cesse de découvrir aujourd'hui la savoureuse modernité. Et une oeuvre dont la magie, d'Aziyadé à Pêcheur d'Islande, de Madame Chrysanthème à Ramuntcho, opère encore, celle d'un inclassable écrivain-voyageur, remarquable dessinateur et photographe, qui nous emmène de l'île de Pâques à Istanbul, de la Terre sainte à la Patagonie, de Pékin à New York, de Tahiti au Sénégal, de la vallée du Nil à celle du Gange. Sacha Guitry écrivit qu' "on devrait mentir en racontant la vie de Pierre Loti, on devrait dire aux jeunes gens : vivait jadis un écrivain que l'on admirait tellement dans son pays qu'une escadre l'accompagnait quand il faisait le tour du monde" ...

09/2019

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Littérature étrangère

Pubis angelical

"Tout commence comme dans un rêve made in Hollywood dans les années 1930 : Lya Kolter, belle parmi les belles, épouse l'homme le plus riche de Vienne. Elle se réveille séquestrée dans un palais des Mille et Une Nuits... Son mari ordonne à distance le rythme de ses jours et fait brûler toutes les copies des films dont elle était la vedette. C'est qu'un secret démoniaque préside à sa naissance... Lya réussira à fuir, mais pour devenir le jouet d'autres vampires, maîtres ou esclaves de la gloire, de la politique, de la trahison, alors qu'elle cherche la pureté et l'amour. Un demi-siècle plus tard, dans un monde concentrationnaire, au milieu d'une nature envahie par les glaciers, W 228, portrait fidèle de Lya, vit un amour fou avec un étranger, malgré les interdits. Son châtiment sera de soulager la misère sexuelle des contagieux ; elle découvrira pourtant le caractère angélique du service rendu (d'où le titre du livre). Un troisième destin de femme, bien contemporain, cette fois, dessine la trame réelle du récit. Nita, une Argentine, vient d'être opérée dans une clinique de Mexico. A travers ses conversations avec une amie, puis avec son ancien amant, militant péroniste, comme par les fragments de son journal intime où elle essaie de composer une image satisfaisante d'elle-même, c'est l'atmosphère étouffante et le snobisme petit-bourgeois du Buenos Aires contemporain qui nous sautent à la gorge. Nita est le lien vivant entre Lya et W 228, qui sont peut-être de simples projections de son imagination ; leurs fantasmes, leur soif frustrée d'un amour tel qu'on le voit à l'écran, leur obsession de la trahison, sont autant de facettes du subconscient collectif d'une génération et d'un milieu de midinettes riches, abreuvées de tangos. Manuel Puig manie ici avec la même maîtrise le kitsch le plus délirant, l'intrigue policière, la psychanalyse. Mais, en même temps, il dresse un étonnant inventaire des rêves de pacotille et de la violence réelle qui sont le vrai visage de l'Argentine d'aujourd'hui." Bulletin Gallimard n° 307, mai-juin-juillet 1981.

05/1981

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Littérature étrangère

De Gaulle: scénario

Juillet 1942 : à Burbank, en Californie, Faulkner, au plus bas de sa réputation, se voit confier un scénario sur de Gaulle par la Warner Bros. De Gaulle et Faulkner : l'affiche est alléchante, quoique la rencontre n'ait jamais eu lieu. Depuis Sartoris, Faulkner s'est fait plusieurs fois le chantre des faits d'armes et du combat pour l'honneur : après la guerre de Sécession et la guerre de 14-18, le sursaut des Français Libres. Il y a en outre la fascination qu'exerce sur lui tout rebelle : ainsi, son de Gaulle se superpose à certains de ses personnages, sa Bretagne est sudiste, et l'occupant allemand ressemble fort à l'occupant nordiste. On trouvera d'ailleurs ici un de Gaulle assez étrange. Au héros d'une épopée s'ajoute en effet un personnage quasi christique, surtout lorsqu'il est vu par les yeux d'un adorateur, l'un des deux frères Mornet. L'autre frère, lui, est privé de héros : officier, pétainiste et bientôt collaborateur, il est séparé du premier par un tragique malentendu dans lequel est schématisé le drame de la France. Sans doute ne trouvera-t-on pas ici, sauf de façon fugitive, la grande fantasmatique faulknérienne des années trente : mais on y trouvera l'idéologie des années quarante - celle que Faulkner allait développer de Descends, Moïse à Parabole. Il le dit : de Gaulle, c'est «l'idée abstraite» de la France médiatisée par la Cause (la Résistance). Dans l'imaginaire du romancier devenu pour un temps scénariste à Hollywood, les personnages, au lieu d'échanger des répliques, échangent de véritables arias. Que le lecteur prenne garde : la symétrie quelque peu convenue du comportement des deux frères par rapport à la notion de devoir, le portrait de De Gaulle en chef spirituel, les personnages de composition que sont le maire, le curé, Coupe-tête le paysan républicain, les femmes, etc., tout cela renvoie moins à la réalité française de 1940 qu'à une création autonome. On pourrait dire de celle-ci qu'elle est l'enfant bâtard de la rencontre du kitsch hollywoodien et de la thématique faulknérienne. Ce qui fait du De Gaulle de Faulkner une véritable curiosité littéraire.

12/1989