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Impressions d'enfance (Alençon 1940-1947)

Extraits

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Littérature française

Oeuvres complètes. Romans Tome 10 (1942-1947)

Entre 1932 et 1937, Ramuz publie ses derniers grands romans. Explorant tantôt le contexte montagnard, tantôt le décor des rives du lac, la production de ces années illustre de manière particulièrement éloquente la richesse et la variété de la palette de l'écrivain. Adam et Eve, roman du désespoir ontologique publié en 1932, apparaît comme un point culminant de la recherche esthétique de Ramuz. Derborence, en 1934, est un roman à la fois poétique et populaire, qui conjugue imagination et invention, lyrisme et intrigue palpitante, tragédie de la condition humaine et dénouement heureux ; son succès est retentissant, auprès du public mais aussi de la critique. Dans Le Garçon savoyard, publié en 1936, la figure du lac accompagne et module l'intrigue, et c'est à cette présence que le texte doit sa spécificité. Quant à Si le soleil ne revenait pas (1937), dernier roman évoquant la montagne, Ramuz y questionne à sa manière le statut de la modernité en tant que dépassement des sociétés traditionnelles, par le biais d'un récit valaisan ancré dans l'époque contemporaine. Ce volume contient Adam et Eve, Derborence, Le Garçon savoyard et Si le soleil ne revenait pas ; l'édition d'Adam et Eve est accompagnée de deux documents. Le disque qui l'accompagne comprend les quatre versions d'Adam et Eve (préoriginale dans La NRF, 1932, 1933, 1941), les cinq versions de Derborence (1934, 1936 - chez Grasset et à la Guilde du livre -, 1941, 1944), les quatre versions du Garçon savoyard (préoriginale dans Vendredi, 1936, 1937, 1941) et les cinq versions de Si le soleil ne revenait pas (1937, 1938, 1939, 1940, 1941), qu'un logiciel permet de comparer.

08/2013

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Critique littéraire

A Combat . Editoriaux et articles, 1944-1947

Entre le 21 août 1944 et le 3 juin 1947, Albert Camus est rédacteur en chef et éditorialiste à Combat. Ses 165 articles signés, authentifiés, ou légitimement attribuables nous transmettent le témoignage lucide d'un journaliste conscient de ses responsabilités dans une époque où, au sortir de l'Occupation, il faut à la fois réorganiser la vie quotidienne et dessiner l'avenir de la France et de l'Europe. Sur de multiples sujets la politique intérieure ; l'épuration ; la politique étrangère ; les droits, les devoirs et le rôle d'une nouvelle presse ; la politique coloniale, et, en particulier, la nécessité de doter l'Algérie d'un nouveau statut, Camus informe et réagit. On entend dans ces textes la voix passionnée d'un écrivain dans l'histoire, épris de justice, de liberté et de vérité ; mais aussi obstinément soucieux d'introduire la morale en politique et d'exiger le respect de la dignité humaine.

09/2013

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Philosophie

Le chemin Walter Benjamin. Souvenirs 1940-1941

Le chemin Walter Benjamin n'est pas qu'une métaphore. C'est une réalité : un itinéraire de randonnée pyrénéen qui, en Catalogne, mène de Banyuls-sur-mer à Portbou, de France en Espagne. Son point d'arrivée est le petit cimetière suspendu au-dessus de la Méditerranée où Walter Benjamin fut inhumé, après sa mort le 26 septembre 1940. Création de l'artiste israélien Dani Karavan, le mémorial qui lui rend hommage plonge dans la mer, à l'endroit précis d'un incessant tourbillon. Il s'intitule " Passages ", en écho à l'oeuvre de l'intellectuel juif allemand qui s'est donné la mort à Portbou après avoir emprunté ce chemin pour traverser la frontière afin d'échapper à l'Europe national-socialiste. Ce sont les souvenirs de Lisa Fittko qui ont permis la renaissance de ce chemin de liberté. Résistante allemande au nazisme, elle fut en 1940- 1941, avec son mari Hans, l'âme d'un réseau clandestin organisant, depuis Banyuls, l'échappée en Espagne des persécutés par ce sentier que Walter Benjamin fut le premier à emprunter à ses côtés. Salué en Allemagne par le Grand Prix du livre politique lors de sa première parution, en 1985, son récit rappelle que les frontières sont faites pour être traversées et les exilés pour être accueillis. Artisan de cette réédition, Edwy Plenel dit l'actualité de ce Chemin Walter Benjamin comme l'on convoquerait un souvenir à l'instant du péril : " Ce livre n'érige pas un monument, ni ne commémore ou célèbre : c'est un acte d'engagement. Sa temporalité n'est pas celle d'un passé révolu, mais d'un passé plein d'à présent. " Prix spécial Walter Benjamin 2020

09/2020

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Littérature française

Journal 1940-1948. Coffret en 18 volumes

Lorsque la France est envahie en 1940, Monique Saint-Hélier est à Paris, minée par une maladie lente. Bouleversée par la situation, entravée dans son travail d'écrivaine, l'écriture de son Journal représente pour elle une tentative de reprendre pied avec la réalité et de participer à la souffrance d'une nation entière. Au coeur des événements, Monique Saint-Hélier inscrit dans ses cahiers la détresse et les manques quotidiens de son existence précaire. Apparaissent aussi l'art et la lecture qui l'aident à survivre, les visites de ses amis - Jean Paulhan, Henri Ghéon, Gabriel Marcel - qui viennent briser l'isolement, des idées de lectures ou d'axes nouveaux à développer pour son oeuvre romanesque. Guidée par un souci d'objectivité constant, Monique Saint-Hélier dépasse le cercle strictement personnel et établit un véritable carnet de bord de l'Occupation ? : faits de guerre au jour le jour, nouvelles de tous les fronts, discours d'Hitler ou de Churchill entendus à la radio.

12/2018

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Littérature française

La chambre de derrière. Pechbonnieu 1940-1944

Dans ses textes publiés, Edgar Morin a plusieurs fois évoqué son long séjour en 1943 dans la maison des époux Robéne à Pechbonnieu. Clara Malraux et Emeric Epstein ont également laissé des écrits relatifs à leurs passages récurrents dans ce refuge. Croisant les témoignages de sa mère Marguerite Robène-Denègre, témoin de ce feuilleton alors âgée de 10 à 14 ans, des écrits de sa tante, aujourd'hui décédée, des derniers acteurs de cette période encore vivants, exploitant diverses sources d'archives, l'auteur a reconstitué la chronique de la vie quotidienne de ce village et des nombreux pensionnaires clandestins de la maison Robène.

11/2018

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Histoire de France

La collaboration. Vichy, Paris, Berlin. 1940-1945

Le 24 octobre 1940, sur le quai de la gare de Montoire, Pétain serre la main de Hitler. La France a fait le choix de la collaboration. Mais qui a intérêt à collaborer ? Les Français ou les Allemands ? Qui en sont les acteurs ? Quel rôle louent les ultras ? Qui s'est enrichi ? Quelle est l'ampleur de la collaboration militaire ? Quel rôle a joué Vichy dans la déportation des Juifs de France et dans la répression de la Résistance ? A quel point intellectuels et artistes se sont-ils compromis ? Près de 600 documents — affiches, rapports, lettres, journaux intimes, insignes, tracts, procès-verbaux, mains courantes, pièces à conviction, registres d'écrou, albums photographiques, objets, etc — sont ici rassemblés et commentés, suivant une trame chronologique, de juin 1940 à avril 1945. Fonds exceptionnels des Archives nationales, séries du contre-espionnage encore inexploitées du Service historique de la Défense, dossiers des Brigades spéciales des Renseignements généraux à la préfecture de police, pièces d'un des collectionneurs les plus importants de la place de Paris : avec ces archives, pour beaucoup inédites, c'est la collaboration sous toutes ses formes qui est présentée. Une somme qui fera date.

11/2018

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Littérature française (poches)

Mon journal pendant l'Occupation. 1940-1944

Publié au sortir de la Seconde Guerre mondiale. Mon journal pendant l'Occupation relate dans un style léger et doux-amer les vicissitudes des contemporains de l'auteur : intellectuels de gauche ou de droite, collabos ou résistants, grands avocats ou petites gens, trafiquants, profiteurs, arnaqueurs, tous sont les figures tragi-comiques du Paris occupé. Anecdotes, "histoires drôles", jeux de mots recueillis sur le Vif apportent une touche d'humour à cette chronique des heures les plus sombres de notre Histoire. Jean Galtier-Boissière, journaliste anarcho-pacifiste, décrit la vie quotidienne de ses compatriotes depuis sa tanière de la place de la Sorbonne avec autant d'humour que de finesse.

01/2016

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XXe siècle

Dans l'intimité des Windsor. 1940-1945

Pour échapper aux bombardements qui menacent Londres en 1940, Alathea Fitzalan Howard, dix-sept ans, est envoyée chez son grand-père au domaine de Cumberland Lodge, à quelques pas du château de Windsor. Adolescente solitaire, elle trouve l'affection dont elle rêvait grâce à son amitié privilégiée avec ses nouveaux voisins : le roi George VI et son épouse, et leurs filles, les princesses Elizabeth et Margaret. Ensemble, elles aiment les fêtes, les soirées cinéma et les pique-niques. Mais la guerre n'est jamais loin. Leur quotidien est rythmé par les sirènes nocturnes, le souvenir des jeunes gens envoyés au front et l'hôpital de campagne où Alathea travaille comme bénévole. Inédit jusqu'à ce jour, le journal intime d'Alathea dévoile le portrait franc et plein de vie de la famille royale et de la princesse Elizabeth, jeune fille chaleureuse et discrète, déjà en route vers son destin.

04/2021

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Résistance

Ces médecins qui ont résisté (1940-1945)

En 1940, rien ne le prédestine à résister. Ni son statut social, ni son engagement politique, encore moins son positionnement idéologique. C'est un fait, le médecin au début de la guerre est un notable issu de la bourgeoisie ; il est plutôt de droite, voire d'extrême droite, et sa sympathie va naturellement à la figure tutélaire du maréchal Pétain dont il diffuse allégrement la propagande. Alors non, rien ne justifie son entrée en résistance. Et pourtant. S'il faut tendre l'oreille pour deviner le son de voix discordantes, elles existent bel et bien. Celles d'hommes et de femmes, grands patrons ou jeunes internes qui, au lendemain de la défaite, vont user du soin, de la science et de leur courage pour sauver des milliers de vies, au péril de la leur. Au gré de leurs récits, de leurs carnets intimes, des témoignages de leurs enfants ou petits-enfants et de ses rencontres avec les derniers survivants, l'auteure livre une histoire inédite, saisissante et incarnée, de ce que fut la Résistance médicale pendant la Seconde Guerre mondiale.

10/2022

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XXe siècle

Dans l'intimité des Windsor - 1940-1945

Pour échapper aux bombardements qui menacent Londres en 1940, Alathea Fitzalan Howard, dix-sept ans, est envoyée chez son grand-père au domaine de Cumberland Lodge, à quelques pas du château de Windsor. Adolescente solitaire, elle trouve l'affection dont elle rêvait grâce à son amitié privilégiée avec ses nouveaux voisins : le roi George VI et son épouse, et leurs filles, les princesses Elizabeth et Margaret. Toutes les trois, elles aiment les fêtes, les soirées cinéma et les pique-niques. Mais la guerre n'est jamais loin. Leur quotidien est rythmé par les sirènes nocturnes, le souvenir des jeunes gens envoyés au front et l'hôpital de campagne où Alathea travaille comme bénévole. Le journal intime d'Alathea dévoile le portrait franc et plein de vie de la famille royale et de la princesse Elizabeth, jeune fille chaleureuse et discrète, déjà en route vers son destin.

10/2022

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Haute-savoie

Des Savoyards au grand coeur. 1940-1944

En Haute-Savoie, outre les maquis armés et les corps francs, beaucoup d'hommes et de femmes de toutes origines - paysans, ouvriers, prêtres, commerçants, étudiants -, ont, les mains nues, risqué leur vie et bravé la torture. Les uns pour diffuser des journaux clandestins, transmettre des messages secrets. D'autres pour cacher des personnes traquées, les ravitailler, leur donner de faux papiers, les faire passer à l'étranger. Ces héros, mais aussi ces héroïnes, ont parfois affronté d'affreux sévices pires que la mort, pour garder secrets les noms et les adresses de leurs camarades et de leurs protégés. L'un joue même de l'harmonica entre deux séances de torture ; un autre s'évade de prison au moyen d'une cuiller à café et d'un ressort de sommier. Ce livre, inspiré par les meilleures sources actuelles, raconte l'aventure de plusieurs de ces héros du silence.

03/2024

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Histoire de l'art

L'art de la défaite (1940-1944)

De l'exclusion de certains artistes à la mainmise de l'occupant jusqu'à la collaboration, un portrait sans concession de la vie artistique en France sous l'Occupation. De 1940 à 1944, personne n'échappe au chaos. La France culturelle devient alors le symbole d'une situation d'exception où l'art joue sa liberté. Qu'il s'agisse de l'occupant, de l'Etat français, de la critique, du public et des artistes eux-mêmes, tous sont assurés que l'art doit conjurer la crise en édifiant les foules et en soignant les âmes. La vie artistique continue donc. Il n'empêche, des ruptures de taille assombrissent radicalement le paysage de l'avant-guerre. Dans cette synthèse richement documentée, l'auteure éclaire de façon remarquable le "coeur du système" - le régime de Vichy et la politique de l'occupant -, mais aussi l'imaginaire des Français : leurs nostalgies, leurs peurs et leurs espoirs. Historienne de l'art, commissaire d'exposition et présidente de la Fondation des sciences politiques, Laurence Bertrand Dorléac a notamment publié L'Ordre sauvage (Gallimard, 2004), L'Art en guerre (Paris Musées, 2012) et Pour en finir avec la nature morte (Gallimard, 2020).

04/2024

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résistances, sauvetages

Que sont mes amis devenus. Un adolescent en resistance

En 1940, Christian Bouhours a quinze ans. Il a perdu son père quelques années auparavant et habite Toulouse avec sa mère depuis 1937. Malgré son jeune âge, il entre dans la résistance très vite après la débâcle. Il est embauché au central téléphonique de la poste de Toulouse en 1943, puis s'engage dans l'armée après la libération de Toulouse en août 1944. Il sera démobilisé en octobre 1945. Cet ouvrage est à la fois son témoignage au coeur de la résistance toulousaine et celui de la construction d'un jeune homme face à l'adversité d'événements qui le dépassent.

03/2023

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Littérature française

Journal 1940-1950

Romancier, essayiste, pasticheur, mais aussi dessinateur et homme d'esprit, Philippe Jullian (1919-1977) a laissé plusieurs oeuvres qui font les délices des connaisseurs, comme son Dictionnaire du snobisme ou sa biographie d'Oscar Wilde. Ce que l'on ignorait, c'est qu'il avait tenu un journal intime. De sa jeunesse à Bordeaux durant la Deuxième Guerre mondiale aux brillantes années parisiennes de ses débuts, voici un document essentiel : autobiographie, recueil de mots d'esprit, galerie de portraits... Des gens du monde aux gens de ballet, des Anglais de Paris aux Parisiens anglophiles, c'est le tableau d'une époque.

04/2009

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Histoire internationale

Dans la Grèce d'Hitler. 1941-1944

Au début de l'année 1941, Hitler est contraint de retarder l'invasion de l'URSS pour envoyer son armée conquérir la Grèce qui a victorieusement repoussé les troupes de son ami et allié Mussolini. S'ensuit une longue nuit de trois ans qu'éclaire et dissèque Mark Mazower dans ce livre exemplaire, souvent comparé à celui de Robert Paxton sur la France de Vichy. II y raconte la persécution des juifs, les souffrances d'un peuple décimé par la famine et ruiné par l'occupation, mais aussi ses divisions fratricides engendrant une guerre civile qui durera jusqu'à la fin de la décennie. A rebours des idées reçues, l'auteur découvre les divisions fortes entre Italiens et Allemands, mais aussi entre les différents responsables nazis. Il souligne enfin la précarisation de l'économie et l'importance du marché noir livrant un tableau riche d'enseignements pour comprendre la crise grecque actuelle.

08/2012

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Histoire de France

Journal d'un interné. Drancy 1942-1943

Drancy de Georges Horan est un manuscrit inédit récemment découvert par sa famille. Connu pour ses 56 estampes publiées en 1947 sous le titre Drancy, seuil de l'enfer juif (dont la réédition a lieu en parallèle par les éditions Créaphis), Horan livre ici un texte exutoire et cathartique rédigé dans les semaines qui suivent sa libération du camp en mars/avril 1943. La sincérité et l'immédiateté du texte lui confèrent une portée particulière. "Ecrit pour [lui], pour [s]e libérer d'une obsession", ce texte à usage privé ne le force pas à l'optimisme, contrairement à sa correspondance avec sa famille. Il fait preuve d'humour, d'ironie et de lucidité, s'autorise un style très personnel qui ajoute à ce texte une indéniable dimension littéraire, rare pour ce type de document. Il s'agit de "fixer sur le papier" ce dont il fut le témoin au cours de son internement, débuté le 10 juillet 1942. Encouragé par René Blum, jeune frère de Léon, il a dessiné ces "choses vues" mais il les a aussi décrites. Ce texte inédit, qui documente notamment l'été 1942, une des pires périodes du camp, éclaire ses dessins d'un jour nouveau et donne des clefs de compréhension sur ce moment majeur pour l'histoire du camp de Drancy. Celui-ci devient alors le camp de transit de l'ensemble des camps d'internement des juifs de zone occupée, comme de zone libre, principalement vers Auschwitz-Birkenau. Son témoignage sur les déportations en gare du Bourget est exceptionnel : de "corvée de Bourget" il est "porteur de bagages" pour les départs et les arrivées. Thomas Fontaine, historien et directeur du musée de la Résistance national, développe en postface l'importance du rôle de cette gare dans le processus de déportation et de l'enjeu mémorial qu'elle constitue. Extraits de texte (avant-propos de Georges Horan) : 16 avril 1943. J'écris ceci pour moi. Pour me libérer d'une obsession. J'essayerai difficilement d'être objectif et m'appliquerai à n'être qu'un témoin, un oeil attentif. Si la subjectivité ne veut point se soumettre, tant pis. [...] J'écris pour moi-même. Peut-être en donnerai-je une lecture, afin que personne ne m'interroge plus sur Drancy. Je suis intoxiqué de Drancy, saturé. Toutes ses images - j'en ai fait des centaines, peut-être un millier – me sont familières ; elles sont impressionnées dans ma pensée, et mes yeux les reconstituent. Je dors encore sous leur maléfique influence. Je n'ai que ce moyen de leur échapper ; les fixer sur le papier. Elles s'useront. Mais auparavant je dois leur donner un corps, une forme. Je ne suis malheureusement ni Callot ni Goya ni Picasso. Mais j'ai promis aux compagnons de retracer leur misère. C'est un devoir. De ces centaines de croquis, de silhouettes, je dois tirer une documentation vengeresse. [...] Je dois dire pour ceux qui ne le peuvent. Certaines affirmations déplairont parce que vraies. Je ne dresse pas un réquisitoire : il se dégagera lui-même. Je ne plaide pas une cause ; d'autres le feront. J'ai vu fort peu de noblesse ; mais énormément de laideur, de bassesse et d'horreur. Quoique je fasse je ne saurai jamais dépeindre l'épouvante des nuits précédant les déportations : les hurlements désespérés des femmes, les lamentations, les pleurs, les gémissements des enfants et des bébés. Je suis tellement inférieur à la tâche à accomplir. Dussé-je revivre péniblement en ma chair, en mon esprit, en mon coeur les tourments qui ont cessé provisoirement pour moi, que je dois l'entreprendre. Et que mes compagnons et les autres me pardonnent si je ne réalise que partiellement ce travail épouvantable.

10/2017

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Critique littéraire

Nouvelles minutes d'un libertin. 1942-1943

François Sentein fut le témoin vigilant, ironique et précis d'une époque troublée, les années quarante. Il le fut avec une discrétion proche de l'invisibilité, sauvegardant - sait-on jamais ? - pour un lecteur futur les minutes du moment. Cocteau, Montherlant, Max Jacob, Paul Valéry, Fraigneau ou Blondin furent ses interlocuteurs privilégiés. Il les considérait avec admiration et lucidité, ne s'aveuglant pas sur leurs travers, tout en étant pleinement conscient de leur importance littéraire, de la valeur de styles par définition irréductibles. Les plaisirs du sport et le souci de la langue, les déambulations dans Paris et le retour vers les terres natales du Sud-Ouest, une volonté de réaction, avouée, l'enracinement dans un Languedoc " blanc " et maurrassien que l'on ne manquera pas de discuter caractérisent, selon les mots de Blondin, ce " petit Occitan farouche, éperdu de pierres et de chairs également ensoleillées ; une sorte de mouton noir, trop intelligent et sarcastique pour être engagé ". Ce libertaire rigoureux, ce jouisseur ascétique fait aussi la rencontre au cours de ses pérégrinations d'un certain " Corneille ", ainsi dénommé pour son aptitude à dérober une édition originale de l'auteur classique. Il s'agit de Jean Genet, dont le surgissement et la progressive affirmation comme écrivain ne sont pas l'une des moindres surprises de ces pages. Ces Nouvelles minutes d'un libertin (1942-1943) prennent la suite des Minutes d'un libertin (1938-1941) parues en 1977, et dont les mêmes éditions proposeront bientôt une réédition augmentée.

03/2000

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Littérature française

Carnets d'un voyageur traqué. 1942-1944

Gérard Bauër (1888-1967), auréolé d'une filiation mystérieuse avec Alexandre Dumas, chroniqueur et critique littéraire à L'Echo de Paris puis au Figaro, est une figure du monde des lettres de l'Entre-deux-guerres avant de devenir membre de l'Académie Goncourt en 1948. Menacé par les persécutions antisémites, il trouve refuge pendant la guerre en Suisse, à Crans-Montana, Sion et Lausanne. Le journal rédigé pendant cet exil, les Carnets d'un voyageur traqué, montre le courage et la ténacité d'un intellectuel qui retrouve une place enviée dans le monde des lettres romandes après avoir perdu ses ancrages parisiens et donne aussi une chronique vivante de la Suisse pendant la Seconde Guerre mondiale. Pierre-François Mettan met en lumière ces archives de la vie privée par l'édition annotée des Carnets. Il présente également un portrait de Gérard Bauër, en décrivant la trajectoire qui amènera le jeune journaliste de la salle de presse de L'Aurore au salon Goncourt du Drouant. Un choix de chroniques du temps de guerre provenant du Figaro et de la Gazette de Lausanne complète ce volume et met en valeur une fine plume qui s'attache à défendre les valeurs menacées d'une époque tourmentée.

03/2020

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Histoire de France

Le Soleil voilé. Auschwitz 1942-1945

Pour Paul Schaffer, c'est surtout le sentiment d'un devoir à accomplir qui l'a conduit à écrire le présent ouvrage, quelles que soient les difficultés et la douleur que ce travail d'écriture et de mémoire lui a imposées. Il ne s'agissait pas seulement de parler de la période particulièrement cruelle de sa vie, les persécutions en Autriche, la fuite en Belgique, l'exode vers la France, des années de vie clandestine, l'arrestation, la déportation avec sa mère et sa soeur, qui ont été gazées dès leur arrivée à Auschwitz. Il tenait aussi à évoquer la vie de famille avec sa soeur, ses parents et ses grands-parents ainsi que tous ceux qui avaient fait partie de son existence d'enfant, lorsqu'ils habitaient à Vienne avant l'Anschluss. A tous, à travers son récit, il exprime sa reconnaissance pour le bonheur qu'ils lui ont donné et dont il a toujours conservé le souvenir au fond de son coeur, certes avec tristesse, mais aussi une très grande tendresse. C'était le bonheur simple d'un petit garçon au sein d'une famille unie, celui des vacances, des longues promenades et des goûters chez le meilleur pâtissier, c'était aussi la classe et les jeux avec ses camarades ou encore son attachement à sa collection de timbres à laquelle il tenait tant qu'il l'avait emportée avec lui, en cachette, lorsque la famille a été contrainte de fuir l'Autriche. Mme Simone Veil (extrait de la préface)

05/2020

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Histoire de France

La campagne des Ardennes . 1944-1945

350 photos et documents inédits font revivre ces 52 jours intenses et éprouvants. Des cartes détaillées permettent de suivre les différentes phases de la bataille. De nombreux témoignages vécus apportent un nouvel éclairage sur l'action militaire et la vie quotidienne des civils. Le 16 décembre 1944, à 5h30 du matin, commence la campagne des Ardennes, dernière mais redoutable offensive de la Wehrmacht. C'est la plus grande opération terrestre et aérienne de l'armée américaine lors de la Seconde Guerre mondiale. Aujourd'hui, les vestiges des combats qui ont ravagé les Ardennes sont encore bien visibles : ici une borne, là une plaque du souvenir, un char allemand abandonné au cours de la lutte ou un tank américain conservé pour honorer ceux qui permirent la libération... Précis et rigoureux, ce livre se révèle un outil indispensable pour découvrir l'ensemble des combats, situer l'importance des enjeux tout en conservant au récit sa dimension humaine.

01/2021

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Religion

Une vie bouleversée. Journal (1941-1943)

De 1941 à 1943, à Amsterdam, une jeune femme juive de vingt-sept ans tient un journal. Le résultat : un document extraordinaire, tant par la qualité littéraire que par la foi qui émane. Un e foi indéfectible en l'homme alors qu'il accomplit ses plus noirs méfaits. Car si ces années de guerre voient l'extermination des Juifs en Europe, elles sont pour Etty des années de développement personnel et de libération spirituelle. Celle qui note, en 1942, " Je sais déjà tout. Et pourtant je considère cette vie belle et riche de sens. A chaque instant. ", trouve sa morale propre et la justification de son existence dans l'affirmation d'un altruisme absolu. Parti le 7 septembre 1943 du camp de transit de Westerbork, d'où elle envoie d'admirables lettres à ses amis d'Amsterdam, Etty Hillesum meurt à Auschwitz le 30 novembre de la même année.

04/1995

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Histoire internationale

La bataille de Stalingrad (1942-1943)

La bataille de Stalingrad s'étend sur environ six mois, dont trois d'offensive allemande, puis trois de siège par les troupes russes. Elle s'achève par la capitulation de la 6e armée allemande du général Paulus, en février 1943. C'est la première défaite majeure de l'armée allemande, avec un retentissement dans le monde entier. A partir de cette date, le cours de la Seconde Guerre mondiale change complètement, car l'initiative change de côté : plus jamais l'armée allemande ne sera capable de repartir à l'offensive, pas plus à l'Est qu'en Afrique du Nord, puis à l'Ouest.

05/2018

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Histoire de France

KLB, journal de Buchenwald (1943-1945)

Le résistant Jean Hoen amorce au camp d’internement de Compiègne et poursuit au camp de concentration de Buchenwald, où il est déporté le 3 septembre 1943, la rédaction d’un « reportage vécu » sur son parcours et sa confrontation avec l’univers des camps nazis. Sa trajectoire au camp de Buchenwald suit un chemin singulier en raison de son âge et de son état de santé fragile, qui le font classer parmi les invalides. Il évoque avec minutie ses camarades, la vie quotidienne, l’univers du camp, livre aussi ses réflexions sur la condition humaine face à la violence et la misère extrêmes. Jean Hoen ne prétend pas faire oeuvre d’analyste, sa vision n’est ni historique, ni distanciée. Il assume son regard brut, celui d’un homme entré dans l’âge mûr et porteur d’un idéal patriotique forgé par ses origines lorraines, l’épreuve du feu durant la Première Guerre mondiale et son engagement dans la Résistance à Marseille. Cette voix « immédiate » est devenue très rare, au regard des témoignages livrés plusieurs décennies après les faits. Son récit sur Compiègne est publié à la Libération, celui sur Buchenwald demeurait par contre inédit.

09/2013

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Religion

Un espion au Vatican. 1941-1945

A ceux qui doutaient que le Yougoslave Branko Bokun (1920-2011) ait pu prendre un bain de soleil sur l'île de Ponza avec Mussolini prisonnier, il répondait que "dans ces années-là tout semblait irréel". Entre roman noir et document historique, tension dramatique et dolce vita, telle est bien l'impression que laisse son singulier témoignage sur la Seconde Guerre mondiale. En 1941 il s'installe à Rome, officiellement comme membre de la Croix-Rouge, officieusement pour alerter Pie XII sur les massacres de Serbes orthodoxes et de Juifs perpétrés par des Croates catholiques avec la bénédiction du clergé. Dans cette Ville éternelle et interlope qui est successivement celle des fascistes, des occupants allemands et des libérateurs américains, il côtoie quelques hommes de bonne volonté et beaucoup de cyniques, des petites gens qui pratiquent l'art du double jeu et des espions de toutes nationalités qui finissent par ne plus savoir pour qui ils travaillent. Après avoir vécu cette tragicomédie à l'italienne, Branko Bokun tournera dans des péplums à Cinecittà et fréquentera la Sorbonne. Etabli à Londres en 1960, il sera journaliste, dandy et anthropologue.

04/2014

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Suisse

Boncourt, un dilemme suisse 1942-1944

A l’été 1942, la borne 239 de Boncourt (JU) à la frontière entre la France et la Suisse devient pour les autorités fédérales la porte du refoulement des «indésirables», notamment des juifs fuyant la barbarie nazie. Une poignée d’habitants de ce village n’écoutant que leur conscience, facilite leur passage clandestin. A l’automne 1944, par un retournement surprenant de la politique envers les réfugiés, la même borne frontière 239 devient la porte d’entrée de 13 500 enfants français réfugiés de guerre, en provenance du Territoire de Belfort et du Doubs, venus chercher asile en Suisse. A travers la mise en miroir de ces deux faits historiques contraires qui se sont déroulés à Boncourt, ce récit nous plonge au coeur des dilemmes partagés autant par l’administration bernoise, la Croix-Rouge suisse, que de simples citoyens durant les années noires de la Seconde Guerre mondiale.

11/2022

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Comics Super-héros

Captain America L'intégrale : 1941-1942

Les toutes premières aventures de Captain America, alors que la guerre fait rage et que Marvel n'est pas encore Marvel ! Cap et Bucky affrontent les Nazis, contrecarrent des espions, rétrécissent pour affronter des pygmées, et vivent d'autres aventures plus rocambolesques les unes que les autres ! Certains lecteurs l'ignorent peut-être, mais Captain America existait alors même que Marvel Comics s'appelait encore Timely Comics et que l'ère des super-héros créés par Stan Lee n'avait pas commencé. Voici la troisième Intégrale de ces aventures de Cap tout droit sorties de l'âge d'or des comics.

10/2023

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Histoire internationale

Le Ghetto de Wilno. 1941-1944

Il y avait plus de 60 000 Juifs à Wilno (actuelle Vilnus) à l'arrivée des nazis en 1941. Trois ans plus tard, ils n'étaient plus que 2 000. Avrom Sutzkever était l'un d'eux. Le 27 février 1946, il témoigna devant le tribunal de Nuremberg des atrocités commises par les nazis dans le ghetto de Wilno. Chef-d'oeuvre oublié de la littérature yiddish et témoignage de première importance, Le Ghetto de Wilno est une contribution essentielle à l'histoire des Juifs d'Europe de l'Est entre 1941 et 1944. Sutzkever y raconte l'horreur et la mort, avec le souci de restituer la sincérité du témoin tout en gardant le recul de l'observateur neutre. Il donne à voir les tentatives désespérées d'une poignée de résistants pour sauvegarder les trésors de la Jérusalem de Lituanie.

04/2014

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Histoire de France

Un convoi de femmes. 1944-1945

Le 31 janvier 1944, sur le quai de la gare de Compiègne, un millier de femmes attendent. Membres d'organisations secrètes, simples proches de résistants, passantes raflées dans la rue, prostituées soupçonnées d'avoir voulu contaminer l'armée allemande, elles forment un convoi à destination du camp de Ravensbrück. Dès lors, leur identité se résumera à un simple matricule. Pour les plus déterminées, les travaux forcés seront encore l'occasion d'actions de sabotage infimes permettant, à leur échelle, d'enrayer l'effort de guerre du Reich. Les plus faibles disparaîtront dans ce mouroir à ciel ouvert. Les plus âgées seront enfin, devant l'avance des armées alliées, exterminées dans des chambres à gaz. Pour la première fois, une étude reconstitue le destin individuel de chacune de ces détenues. Leurs parcours croisés apportent un précieux éclairage sur le fonctionnement de la machine de destruction nazie.

06/2014

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Histoire internationale

Le ghetto de Wilno. 1941-1944

Le 27 février 1945, Avrom Sutzkever témoignait devant le tribunal de Nuremberg des atrocités commises par les nazis dans le ghetto de Wilno. Son témoignage, capital, entrera dans l'histoire, tant la parole des victimes fut rare lors du procès. C'est dire l'importance que revêt le récit qu'il a laissé de sa vie quotidienne entre 1941 et 1944. Jeune poète, il décrit dans ce texte l'horreur et la mort comme faisant partie de l'ordinaire, avec la volonté de restituer la sincérité du témoin tout en gardant le recul d'un observateur neutre. Avrom Sutzkever donne notamment à voir les tentatives désespérées d'une poignée de résistants pour sauvegarder les trésors de la Jérusalem de Lituanie tandis que subsiste au sein du ghetto une vie culturelle foisonnante mais clandestine, ultime rempart devant la barbarie. Chef-d'ouvre oublié de la littérature yiddish et document historique de première importance, Le Ghetto de Wilno mêle une écriture de l'immédiateté, guidée par l'urgence de raconter, à l'évocation sensible et dramatique d'un monde plongé dans l'abîme.

04/2013

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Religion

Lettres des premiers temps. 1943-1949

Ce livre regroupe une cinquantaine de lettres écrites par Chiara Lubich, entre 1943 et 1949. Pour la plupart inédites en français, ces lettres rédigées par une jeune institutrice d’Italie du Nord, en pleine tourmente de la seconde guerre mondiale, s’adressent à des jeunes filles et jeunes hommes de son âge, aux membres de sa famille, à des prêtres et religieux… À tout un ensemble de personnes avec qui elle entretient une relation profonde pour leur communiquer la grande découverte de sa vie : « Dieu m’aime immensément, et il en est de même pour toi ». Compte tenu de la gravité des circonstances, Chiara Lubich comprend très vite que cet amour est celui du Fils de Dieu qui atteint toute sa mesure dans le cri : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » Son langage est donc celui d’une jeune femme amoureuse de Dieu qui ne peut que transmettre sa passion.

06/2010