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Giono, Furioso

Extraits

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Littérature française

Coeurs, passions, caractères

Dans les textes ici rassemblés, on découvre les exercices, les jeux, les élans interrompus d'une imagination de pur romancier. Servie par un art de la narration parfaitement maîtrisé, par ce mélange de locutions savoureuses et d'images souveraines dont Giono s'est fait un style, assez sûre d'elle-même pour se prêter à l'expression d'idées sur l'histoire de l'époque, et même sur la politique, l'imagination n'a qu'à puiser dans une réserve de situations narratives et de thèmes et à les recombiner pour inventer toujours de nouvelles histoires. Les circonstances ont laissé cette série de Caractères en marge de l'oeuvre. Mais une chose est certaine : partout, le plaisir romanesque est immédiatement présent.

05/1982

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Pléiades

Récits et essais

Dans ce volume, on entre dans l'univers des villes et du « je ». Les essais et les récits rassemblés dans ce tome libèrent un nouveau personnage, qu'on ne connaissait que par les masques de son imaginaire : Giono. Au monde préservé des hauts plateaux et de Manosque succède le monde dans sa totalité, celui des villes et de ce que les hommes mettent en ouvre dans ces villes-là. La guerre menace (et Giono va jusqu'à imaginer dans un proche avenir une guerre d'hommes- robots), l'Apocalypse est pour demain et s'il y a une nécessaire recherche de la justice et de la paix qui est tonique, cette recherche-là est bien proche du désespoir ; elle ne peut sauver. On pourrait dire que ce livre livre le personnage qui a le plus « agité » Giono tout au long de s sa vie, don Quichotte. La civilisation est en train de basculer dans la mort et l'homme Giono se demande si, comme le chevalier à la triste figure, il n'a pas contribué à mettre les folies en lumière. Le fallait-il ? Giono s'englue, note Pierre Citron dans sa préface, dès qu'il veut organiser la société ; il n'est en définitive qu'un anarchiste à l'imagination hémorragique. Mais n'est-ce pas précisément cet autre, qui remue en nous sous l'homme raisonnable, et qui, ayant cru au paradis, le sait perdu, que nous retrouvons dans les récits et les essais que rassemble ce volume ?

12/1988

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Littérature française (poches)

Ennemonde et autres caractères

Le visage était sympathique, malgré la perte de toutes ses dents, ses lèvres étaient assez charnues pour rester épanouies. Elle avait un joli teint frais et rose, ses yeux marron étaient très purs, sans rides ni cernes, avec de longs cils courbes. Leur regard était parfois celui d'une jeune fille, le plus souvent non. Elle pesait plus de centre trente kilos, mais qu'elle déplaçait avec une agilité surprenante.

09/1973

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Littérature française

Le déserteur. Et autres récits

Il y a un siècle, un Français réfugié dans les montagnes du Valais, y créait de merveilleuses images religieuses dans la tradition populaire. Qui était-il ? On ne sait. On racontait que c'était un soldat qui avait tué son capitaine, ou qu'il avait été notaire, ou même évêque. On l'appelait le Déserteur. Jean Giono, abandonnant la Provence pour aller enquêter dans le Valais, a recréé l'histoire du Déserteur et en fait ainsi un extraordinaire personnage de roman.

10/1973

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Cinéma

Oeuvres cinématographiques. Tome 1, 1938-1959

Textes réunis et présentés par Jacques Mény.

09/1980

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Littérature française (poches)

Solitude de la pitié. [nouvelles

"Viens, suis-moi. J'ai ici ma vigne et mon vin ; mes oliviers, et je vais surveiller l'huile moi-même au vieux moulin... Tu as vu l'amour de mon chien ? Ca ne te fait pas réfléchir, ça ? ... Viens, venez tous, il n'y aura de bonheur pour vous que le jour où les grands arbres crèveront les rues, où le poids des lianes fera crouler l'obélisque et courber la Tour Eiffel ; où, devant les guichets du Louvre, on n'entendra plus que le léger bruit des cosses mûres qui s'ouvrent et des graines sauvages qui tombent ; le jour où, des cavernes du métro, des sangliers éblouis sortiront en tremblant de la queue".

08/1973

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Littérature française (poches)

Noé

Il y a de petites places désertes où, dès que j'arrive, en plein été, au gros du soleil, Œdipe, les yeux crevés, apparaît sur le seuil et se met à beugler. Il y a des ruelles, si je m'y promène tard, un soir de mai, dans l'odeur des Lilas, j'y vois Vérone où la nourrice de Juliette traîne sa pantoufle. Et dans le faubourg de l'abattoir, à l'endroit où il n'y a plus qu'une palissade en planches, j'ai installé tous les paysages de Dostoïevski...

03/1973

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Littérature française

Deux cavaliers de l'orage

Deux cavaliers de l'orage a été écrit en même temps que Le Hussard sur le toit. Je menais ces deux travaux parallèles pour me dégourdir les doigts de l'un avec l'autre. J'avais volontairement choisi deux techniques et deux écritures très différentes. C'est l'histoire très violente de deux frères qui s'aiment et qui se tuent. Caractères très ordinaires de ce Haut Pays plein de caractères extraordinaires, qui me fit écrire par la suite Ennemonde, où l'on retrouvera Clé-des-coeurs. Jean Giono

02/1984

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Pléiades

Oeuvres romanesques complètes. Tome 5

"Si Giono (1895-1970) a passé sa vie en Provence, son oeuvre dépasse le Midi : les paysages et les êtres qu'il fait vivre sont aussi ceux des Alpes et de l'Italie. Du panthéisme optimiste et lumineux de ses débuts à l'engagement pacifiste d'avant 1939, aux épopées de sa maturité, aux narrations complexes et denses de ses noires "Chroniques", à la sérénité conquise et à l'humour des dernières années, ce grand romancier généreux fut un inventeur sensible et sensuel de personnages, d'atmosphères, d'images, un poète bouillonnant mais un observateur minutieux, fabulateur dans sa vie et créateur toujours renouvelé dans ses styles et sa narration, "robuste et effervescent"". Pierre Citron.

01/1993

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Littérature française (poches)

Le Bonheur fou

Le Bonheur fou, c'est celui qu'éprouve Angelo Pardi, le héros du Hussard sur le toit, à faire la révolution italienne en 1848. Angelo se promène à travers la révolution comme il se promenait naguère à travers le choléra de Provence. La guerre - cette guerre-là, qui est à la fois guerre civile et guerre à l'Autriche - lui communique les sentiments les plus délicieux. L'amitié y prend quelque chose d'exalté et d'admirable, bien propre à transporter l'âme la plus noble du Piémont. Les combats de rues ou batailles confuses quoique «rangées», n'ont rien de honteux, car c'est l'amour de la patrie qui les anime, ainsi qu'un prodigieux goût de vivre.Des amours très brèves, de longues marches à pied ou à cheval, d'innombrables rencontres avec une foule de personnages d'une extraordinaire vérité, sont les événements de ce roman aux dimensions tolstoïennes, écrit dans la langue la plus rapide du monde.

02/1976

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Littérature française

Le bonheur fou ; Mort d'un personnage

Edition reliée d'après la maquette de Hollenstein.

06/1965

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Théâtre

Domitien. Suivi de Joseph à Dothan

Ce sont quelques tableaux de la vie de Domitien que Jean Giono nous offre ici sous une forme romantique. Le personnage cruel, complexe, subtil et attachant de cet empereur romain est bien fait pour séduire l'auteur d'Un roi sans divertissement. Ce monarque-là s'ingénie à se divertir, et c'est comme une espèce de «baladin du monde antique» que l'auteur nous présente. Grand séducteur, prince de la jeunesse, guerrier victorieux, Domitien s'achemine vers la mort au milieu de triomphes de toutes sortes. A côté de lui s'agite la foule romaine, qui est peut-être la seule chose qui puisse lui faire peur. Son épouse Domitia, son ami Vibius, son bouffon nain, personnages tragiques ou burlesques, sauront très bien survivre à ce charmant monstre.

04/1959

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Littérature française

Regain

Aubignane se meurt. Seuls trois fidèles occupent encore ce village devenu un nid de spectres. L'hiver finit par chasser le vieux forgeron, et la veuve du puisatier disparaît au printemps, avec la promesse qu'elle avait faite à Panturle de lui trouver une femme. Au village, désormais, ne reste plus que ce chasseur qui devient peu à peu fou de solitude. Une femme surgit, par des chemins presque surnaturels. Et pour elle, Panturle rouvre la terre jadis féconde et l'ensemonce de blé. C'est l'annonce au village de nouveaux enfants.Regain ou l'éclatante première manière de Giono : mystique, solaire, animale.

05/2011

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Critique littéraire

Lettres à la NRF 1928-1970

Jean Giono et la NRF entament leur dialogue en 1928. Jean Paulhan vient de lire le manuscrit de "Colline" et a fait part de son enthousiasme à Gaston Gallimard. On cherche aussitôt à s'attacher ce jeune auteur de vingt-trois ans, sous-directeur d'une agence de crédit à Manosque ; hélas, il est déjà par contrat à Bernard Grasset, qui a pris une option sur ses trois premiers livres. Qu'importe ! Gaston Gallimard lui demande de s'engager avec la NRF pour les suivants : "Je tiens à vous réserver un peu à l'avance votre place dans notre maison." "Le Grand Troupeau" est ainsi le premier des romans de Giono à paraître chez Gallimard en 1931. L'écrivain se partage alors entre les deux éditeurs, avant que la relation avec la NRF ne devienne plus exclusive après 1936. Cette correspondance retrace l'histoire éditoriale de la révélation puis de la confirmation d'un rare génie littéraire. L'oeuvre de Giono y apparaît dans son projet et dans sa variété, de l'époque du "Chant du monde" à celle des "Chroniques" ("histoire familière d'un pays"), sans omettre le grand cycle romanesque de l'après-guerre autour de la figure d'Angelo, le hussard piémontais. Giono se révèle être un lecteur insatiable, dont l'intérêt s'étend de Machiavel à la "Série noire", de William Faulkner au roman japonais du Genji. Si quelques nuages en obscurcissent parfois le ton, ces lettres témoignent d'une grande proximité entre l'écrivain de Manosque et l'éditeur parisien. L'amitié y tient une place centrale, tant avec la famille Gallimard qu'avec Louis-Daniel Hirsch, le directeur commercial très éclairé de la NRF. "J'aime vous lire", écrit simplement Gaston Gallimard à Jean Giono le 3 mars 1952. C'est la première vérité de cette correspondance, baignée de dévouement naturel et d'admiration. ?? Editions établie, annotée et présentée par Jacques Mény.

10/2015

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Folio Cadet

Le petit garçon qui avait envie d'espace

Un petit garçon se promène avec son père, mais les haies qui bordent le chemin l'empêchent de voir le paysage. Bien sûr, il peut atteindre les plus hautes branches des arbres, mais cela ne suffit pas. Le soir venu, ses rêves le conduisent au pied d'un arbre. Il grimpe tout en haut puis s'envole, libre comme un oiseau.

10/2018

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Littérature française

Les terrasses de l'Ile d'Elbe

Toute sa vie, parallèlement à son oeuvre, Jean Giono a écrit pour les journaux. On retrouve dans ses chroniques son style, son humour, sa malice, son imagination et tout son talent de romancier. Qu'il se moque en comparant les avantages du briquet et de la boîte d'allumettes, qu'il dise son mot sur l'urbanisme d'aujourd'hui, qu'il parle des arbres qu'il a plantés, ces faits divers font partie de son univers savoureux. Parfois, en trois pages, le chroniqueur nous offre un vrai petit roman intitulé tout simplement Une histoire.

03/1976

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Contes et nouvelles

L'homme qui plantait des arbres. Suivi de Le petit garçon qui avait besoin d'espace [EDITION EN GROS CARACTERES

"Tout au long de sa vie, un berger plante une forêt dans une lande déserte de Provence. Une belle histoire de patience, de respect et d'amour de la terre. Un petit garçon se promène avec son père, mais les haies l'empêchent de voir le paysage. Il rêve de grands espaces et envie les oiseaux... Edition adaptée facile à lire : malvoyance ; fatigue visuelle ; troubles de l'apprentissage ; troubles cognitifs ; troubles DYS ; dyslexie ; dysgraphie ; TDA/H ; alphabétisation, FLE. "

04/2022

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Littérature française (poches)

Batailles dans la montagne

"- Toute la côte de Verneresse s'effondre. Tout le dessus de Sourdie s'effondre. Tout le flanc de Chènerilles. La terre est comme du lard. Les forêts se replient dans la terre. L'eau fume le long des rochers. Les pierres coulent comme des fontaines. Il a essayé de détourner la boue. Elle a renversé la grange. Il a essayé de sauver quelque chose. La maison était comme une barrique sur un bassin ; elle dansait et il semblait qu'elle tournait, elle s'enfonçait, elle remontait, je lui disais : "Non, n'y allez plus". Mais il sauvait le sien. Il était devenu quelque chose, Antoine. Il peut être fier ! "

12/1979

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Critique littéraire

Propos et récits. Entretiens improvisés avec Marguerite Taos Amrouche

Taos Amrouche est reçue au cours de l'automne 1954 par Jean Giono pour une série d'entretiens radiophoniques. En ouverture, elle dit son projet très simplement : "Je suis là pour vous demander de nous raconter librement vos souvenirs et aussi ces histoires que vous improvisez pour tous ceux qui ont le privilège de vous entendre, le soir, quand vous fumez votre petite pipe". A la lecture de ces Propos et récits, on constate que Giono a réellement construit, au cours de ces entretiens, un ensemble très structuré de souvenirs, de portraits, d'anecdotes qui ont fourni la matière de plusieurs de ses romans et nouvelles, en particulier dans le "cycle du Hussard" , auquel il travaille à l'époque. Ici se déploient donc tous les talents de Jean Giono conteur, dans cette langue généreuse et pittoresque, pour le plus grand plaisir de son interlocutrice et de ses lecteurs. Ces entretiens constituent aussi un document littéraire, témoin de la construction et de l'évolution de l'oeuvre de Jean Giono.

11/2020

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Littérature française (poches)

Le moulin de Pologne

"Moulin de Pologne, pourquoi ce nom ? Personne n'en sait rien. Les uns prétendent qu'un pèlerin polonais allant à Rome s'établit jadis à cet endroit-là dans une cabane. Un peu après la chute de l'Empire, un nommé Coste acheta le terrain, fit construire la maison de maître et les dépendances qu'on voit encore. Coste était un enfant du pays, mais il y revenait après un long séjour au Mexique. C'était, paraît-il, un homme maigre et silencieux. On se souvient surtout de ce qui le caractérisa : des sautes d'humeur violentes qui le faisaient passer sans transition d'une bonté de pain à une cruauté famélique".

12/1972

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Littérature française

Que ma joie demeure

Sur le rude plateau provençal de Grémone, quelques hommes peinent tristement sur leurs terres, chacun de leur côté. Ils comprendront le message de joie et d'espérance que leur apporte le sage Bobi, vagabond au coeur généreux, et, malgré les difficultés de l'existence, la joie renaîtra sur le plateau. Que ma joie demeure est un hymne à la vie, un chant merveilleux en l'honneur de la nature, des hommes et des animaux.

03/2023

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Littérature française

Lettre aux paysans sur la pauvreté et la paix

La Lettre aux paysans sur la pauvreté et la paixest écrite durant l'été 1938, entre le début juillet et la mi-août. Jean Giono la rédige dans une atmosphère de bouleversement. En pacifiste convaincu il sait que depuis l'Anschluss les Français se préparent de plus en plus à la guerre et sont prêts à la faire. Son intention n'en est que renforcée ? : "? Continuer à combattre, écrit-il le 16 mars dans son journal, contre le militarisme et forcément commencer par lutter contre celui de ma patrie. ? " Or abattre la guerre, c'est abattre l'Etat, quel qu'il soit. Le Giono des premiers écrits, le romancier décrivant un monde paysan accordé aux grands rythmes élémentaires, somme toute assez inoffensif, laisse place au penseur engagé, politiquement incorrect. La lutte que le "? pacifiste-anarchiste ? " engage ici, aux côtés des paysans du monde entier, contre la guerre et contre l'Etat est une lutte perdue d'avance. La guerre et l'Etat, tant totalitaire que démocratique, passeront par là. Et pourtant en parlant aux paysans, Giono sait qu'il parle de choses humaines valables pour tous. Il sait que son message portera loin, et ce faisant qu'il saura à sa manière rendre compte de l'évidence ? : "? tous les peuples du monde sont prisonniers ? " . Paysans et non-paysans partagent, malgré eux, la même communauté de destin. Celui d'un monde aux prises avec le culte de la vitesse, de la technique et du progrès, dont le propre est, petit à petit, d'éliminer le naturel au profit de l'artificiel. Un monde qui aujourd'hui voit plusieurs centaines de millions de paysans souffrir de la faim. Cet éloge de la pauvreté et de la paix nous force à nous retourner sur la figure du paysan, mais aussi à questionner une société occidentale se donnant en modèle et refusant de fait toute contestation. Recevoir cette lettre et la lire c'est un peu devenir paysan soi-même, c'est regagner le droit d'être libre et autonome. Extrait de la préface rédigée par Alexandre Chollier

05/2013

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Littérature française

Refus d'obéissance

"Je ne peux pas oublier la guerre. Je le voudrais. Je passe des fois deux jours ou trois sans y penser et brusquement, je la revois, je la sens, je l'entends, je la subis encore. Et j'ai peur. Ce soir est la fin d'un beau jour de juillet. La plaine sous moi est devenue toute rousse. On va couper les blés. L'air, le ciel, la terre sont immobiles et calmes. Vingt ans ont passé. Et depuis vingt ans, malgré la vie, les douleurs et les bonheurs, je ne me suis pas lavé de la guerre. L'horreur de ces quatre ans est toujours en moi. Je porte la marque. Tous les survivants portent la marque". Un texte bouleversant dans lequel Jean Giono livre, à la veille de la Seconde Guerre mondiale, un véritable plaidoyer pour la paix.

02/2023

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Littérature française

Le Bestiaire

A l'image des bestiaires du Moyen Age, les animaux de Jean Giono peuvent être réels, mais sont le plus souvent fantasques ou imaginaires. Affabulateur de génie, l'auteur nous fait découvrir les caractéristiques du "grain de tabac" de la "bête du Gévaudan" , du "cheval de paille" , de l' "émeraude" , du "minus" , ou encore du "verrat-maquereau" . Parfois ces bêtes, microscopiques ou monstrueuses, surgissent de situations extravagantes d'une grande drôlerie où le narrateur se met en scène. Mais la plupart des textes sont de simples descriptions de l'animal où, avec bonhomie et précision, on parle de sa nature et de ses moeurs. Le ton de Giono est pince-sans-rire et se joue allègrement du discours académique. Les 19 textes qui composent l'ouvrage sont rédigés entre 1956 et 1965, comme des divertissements alors que Giono travaille à de grands romans. Il s'amusera à les compléter par des séries de citations (la plupart inventées de toutes pièces) sous le titre de marginalia. Des citations d'autant plus incongrues qu'elles n'ont finalement aucun rapport avec l'animal décrit. Comme Borges dans Fictions, Giono est un raconteur d'histoires, celui qui aime si bien brouiller les pistes et perdre le lecteur dans le vertige du paradoxe. L'édition du Bestiaire a été réalisée par Henri Godard, collaborateur à l'établissement des oeuvres complète de Giono en Pléiade. Initialement paru en 1991 aux éditions Ramsay de Cortanze, le journal Le Monde le chronique à sa sortie de façon dithyrambique : "Sait-on jamais à quoi s'en tenir avec Giono ? Il y avait le "premier" et le "second" , l'avant et l'après-guerre, celui des "livres heureux" et puis "l'amateur d'âmes. "... En voici, si ce n'est un troisième, du moins un autre, ou plusieurs autres : un Giono espiègle, farceur, dadaïste, un trapéziste des mots qui vous piège dans les lacets de la virtuosité et du pastiche. Un culbuteur iconoclaste, facétieux, chahuteur (mais, bien sûr, plus sérieux qu'il n'en a l'air). Ce Giono singulier, multiforme, est celui du Bestiaire. Il apparaît aux alentours de 1956. L'auteur travaille alors au Bonheur fou et s'accorde, en marge de la création romanesque, quelques répits, quelques "distractions" , comme l'explique Henri Godard dans sa préface, qui donneront naissance aux premiers de ces textes. Les autres suivront, étalés sur dix ans, publiés ici ou là du vivant de Giono, mais jamais réunis sous un titre commun. Le résultat de ce regroupement est insolite et explosif. Giono s'avance, l'air faussement patelin, entouré de toute une "ménagerie énigmatique" : (...) bestioles et bestiasses en tout genre, réelles ou rêvées, toutes prétextes à d'éblouissantes compositions qui raviront les amateurs d'exercices de style, de chausse-trappes et de surprises littéraires. Car Giono se délecte de l'ambiguïté de ses chimères. Celles-ci sont autant de points de départ pour des fables, des métaphores, des descriptions pseudo-scientifiques, des piques satiriques, des allusions inquiètes aux méfaits d'une civilisation diabolique, des accumulations joyeuses de mots ou de proverbes". Le Monde. Publié le 15 mars 1991

06/2023

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Littérature française (poches)

Les grands chemins

Alors, il se met à tripoter son paquet de cartes comme s'il tirait sur un accordéon. Il le frappe, il le pince, il le soufflette, il le caresse, il l'étire et le referme. Il annonce : roi de pique, sept de carreau, trois de cœur, roi de trèfle, dame de cœur, neuf de pique, deux de carreau ; et chaque fois la carte annoncée tombe. Il jette le jeu de cartes dans le bassin de la fontaine et, quand il va y tomber, le jeu de cartes se regroupe dans sa main. Il me l'étale sous le nez en éventail, en fer à cheval, en roue, en flèche. Il fait couler les cartes de sa main droite à sa main gauche, en pluie, en gouttes, en cascades. Il leur parle, il les appelle par leurs noms ; elles se dressent toutes seules hors du jeu, s'avancent, viennent, sautent. Il raconte de petites saloperies à la dame de cœur et la dame de cœur bondit jusqu'à sa bouche...

01/1973

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Contes et nouvelles

L'homme qui plantait des arbres

Ecrite en 1953 par Giono "pour faire aimer les arbres", cette nouvelle raconte l'histoire d'un berger solitaire, Elzéard Bouffier, qui rend vie à sa région aride et désertique, la Haute Provence en y plantant des milliers arbres. C'est une véritable foret qu'il parvient à créer. Athlète de Dieu, ainsi que le narrateur le désigne, cet homme redonne du sens à sa vie après la mort de sa femme et son fils en transformant son environnement.

10/2023

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Critique

Virgile

Oscillant entre essai, récit et rêve, JEAN GIONO glisse doucement de la campagne lombarde de l'Antiquité qui a vu naître Virgile à l'évocation de sa terre natale, Manosque, et mêle ainsi sa vie à celle du poète latin, jusqu'à la confusion. " Un Virgile subjectif au point qu'il ne parle que de moi et qu'on ne voit Virgile qu'à travers mes artères et mes veines, comme on apercevrait un oiseau dans les branches d'un hêtre. " (Jean Giono, lettre du 5 mai 1947 à l'éditeur Fournier) Ce texte a paru pour la première fois en 1947 dans la collection " Les pages immortelles " chez Corrêa/Buchet-Chastel.

02/2024

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Littérature française

Colline

Un hameau provençal cerné de blé, de lavande, de genièvre. Le père Janet contemple cette nature depuis des années, il en connaît les sortilèges, et les secrets qui bruissent sur la colline. En montrant jadis où il fallait creuser pour capter l'eau, il a donné une fontaine, la vie, au village. Mais aujourd'hui Janet est vieux, couché près de l'âtre, il attend la mort en délirant. Ses paroles mystérieuses, menaçantes, inquiètent ses proches : c'est peut-être le signe qu'un danger plane sur le village. La fontaine tarit, une fillette tombe gravement malade, un incendie détruit les terres... Et si le vieux sorcier, se sentant finir, avait décidé de précipiter le village avec lui dans la mort ?

05/2002

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Littérature française (poches)

Refus d'obéissance

"Je ne peux pas oublier la guerre. Je le voudrais. Je passe des fois deux jours ou trois sans y penser et brusquement, je la revois, je la sens, je l'entends, je la subis encore. Et j'ai peur. Ce soir est la fin d'un beau jour de juillet. La plaine sous moi est devenue toute rousse. On va couper les blés. L'air, le ciel, la terre sont immobiles et calmes. Vingt ans ont passé. Et depuis vingt ans, malgré la vie, les douleurs et les bonheurs, je ne me suis pas lavé de la guerre. L'horreur de ces quatre ans est toujours en moi. Je porte la marque. Tous les survivants portent la marque". Un texte bouleversant dans lequel Jean Giono livre, à la veille de la Seconde Guerre mondiale, un véritable plaidoyer pour la paix.

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Policiers

Les frères Rico. Eddie, Gino et Tony

Comme tous les autres jours, c'étaient les merles, les premiers, qui l'avaient réveillé. Il ne leur en voulait pas. Au début, cela le mettait en rage, surtout qu'il n'était pas encore habitué au climat et que la chaleur l'empêchait de s'endormir avant deux ou trois heures du matin. Ils commençaient juste au lever du soleil. Or, ici, en Floride, le soleil se levait presque d'un seul coup. Il n'y avait pas d'aube. Le ciel était tout de suite doré, l'air moite, vibrant du caquetage des oiseaux.

09/2014