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Psychologie, psychanalyse

Voyage au centre du cerveau

1300 grammes et des poussières de neurones, de matière grise plissée : le cerveau cache bien sa complexité. Il fallait entreprendre un reportage intime pour découvrir cette "terre inconnue" de la connaissance. Résumé du monde, boîte à images, carrousel des émotions et des souvenirs, le cortex a libéré l'espèce humaine de sa condition animale. Si l'homme est un roseau pensant, s'il éprouve l'étrangeté de son destin, s'il a conscience d'être, il le doit à son cerveau parcouru de fluides et de courants électriques. Grâce à l'imagerie moderne par résonance magnétique, il est possible d'observer "l'organe de la civilisation" au travail, parlant, calculant, retrouvant des fragments du passé ou formant des hypothèses pour l'avenir. Une surprenante cartographie se dessine, qui mêle les affects à l'intellect : un déficit d'émotions altère gravement la faculté de raisonner; la mémoire doit être "émue" pour conserver un souvenir. Le cortex a besoin d'être stimulé dès la naissance, comme en témoignent, a contrario, la tragédie des enfants sauvages incapables de langage, ou le regard "idiot" des aveugles-nés qui intrigua tant Diderot. Ce voyage extraordinaire est une leçon de philosophie et de liberté : l'homme construit lui-même son cerveau sur les bases d'un programme général que l'expérience vient infléchir pour y apposer le sceau d'une destinée aussi personnelle, que des empreintes digitales. La machine cérébrale insère de l'histoire, l'histoire du moi, dans l'histoire du monde.

06/1998

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Dictionnaires, formulaires

Gazeification des liquides et soutirage des boissons gazeuses

Une boisson est dite gazeuse ou carbonatée si elle contient du gaz carbonique à l'état dissous. La carbonatation - ou gazéification - est une opération qui consiste à dissoudre du gaz carbonique dans une boisson afin de lui donner son caractère de boisson gazeuse, et donc un certain nombre de qualités organoleptiques que le consommateur apprécie. Le soutirage des liquides carbonatés demande à l'utilisateur conditionneur une parfaite connaissance des échanges gazeux qui se passent dans les liquides pendant leur transfert, leur circulation et leur état de saturation, ainsi qu'une parfaite connaissance du matériel existant. Celui-ci évolue sans cesse, notamment sous l'impulsion de l'industrie brassicole avec les équipements en carrousel permettant des cadences de soutirage élevées et, plus récemment, des artisans brasseurs avec les soutireuses en lignes dont la cadence est plus modeste. L'ouvrage Gazéification des liquides et soutirage des boissons gazeuses aborde tous ces points en 9 chapitres portant sur : - La boisson gazeuse ou boisson carbonatée - Le gaz carbonique - Lois relatives à la dissolution des gaz dans les liquides - Dégazage et désoxygénation des liquides alimentaires - Techniques fondamentales de production industrielle des boissons gazeuses - Soutirage (remplissage) des bouteilles, des boîtes boisson et des fûts de boisson carbonatée - Organes annexes équipant une soutireuse isobarométrique - Nettoyage et stérilisation des soutireuses - Qualité du soutirage Le rappel des notions de chimie des gaz et la présentation du matériel et des techniques s'appuient sur de nombreuses illustrations didactiques.

11/2022

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Histoire de l'art

Trésors des Bibliothèques de Versailles

Qu'y a-t-il de commun entre un roi collectionneur - Louis XVI -, Pierre Louÿs, Louise Labé, Miguel Cervantès, Francisco Goya, une mystérieuse jeune femme sculptée par Jean-Jacques Caffieri ou encore les mémoires d'un secrétaire d'Etat du Grand Siècle ? Peu de choses, si ce n'est que tous sont présents à la bibliothèque de Versailles. Au cours de ses deux cent vingt années d'existence, la bibliothèque a accumulé nombre de trésors. Certains, comme le Grand Carrousel de 1662 ont acquis une célébrité internationale, quand d'autres ont dû se contenter d'une existence plus confidentielle, voire sont restés dans l'ombre. Plusieurs expositions par le passé ont permis de mettre en valeur les différentes facettes des collections de l'institution, qui embrassent des domaines aussi variés qu'inattendus. Cette exposition, ouverte au public du 16 septembre au 16 décembre 2023, entend mettre l'accent sur la notion même de trésor : quels sont les éléments qui lui confèrent cette valeur ? Son auteur ? La rareté ? La provenance ? La matière ? L'originalité ? Et si un faux document nous en révélait autant qu'un original ? A travers de nombreux exemples, mis en lumière par les bibliothécaires, secondés par plusieurs historiens, historiens de l'art et historien du livre, le visiteur est invité à emprunter un parcours où ces thématiques sont abordées sous différents angles. La bibliothèque de Versailles peut encore réserver un grand nombre de surprises.

10/2023

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Littérature française (poches)

Agacement mécanique

"Je n'écris que des aphorismes. Pourquoi : cette forme courte me convient car elle va à l'essentiel et ne s'embarrasse pas de matière inutile. Je demande d'ailleurs toujours au poissonnier de vider les maquereaux et au boucher de couper la tête et les pattes des poulets. De toutes façons, je ne sais pas raconter d'histoires et cela ne m'intéresse pas en tant qu'écrivain, même si je suis également un lecteur de romans ou de nouvelles". Revendiquant un statut très singulier qui le rapproche de commisseur-priseur des lettres qui regarde avec attention chaque objet que la réalité lui soumet, qui le soupèse avant de lui donner une valeur, Olivier Hervy s'amuse avec le quotidien pour le moquer et se moquer de nos travers. Accumulés, ses aphorismes légers forment un carrousel souvent cinglant dont l'auteur ne s'exclue pas. Ces moments qui refusent de faire un système sinon un système nerveux voire énervé, s'égrainent et racontent en creux l'histoire d'un homme de province qui constate, s'étonne, s'indigne, se rebelle contre le prêt-à-penser, le bon-à-consommer. Objets, bêtes, situations, expériences sont évalués, soit qu'il s'agisse de moments vécus transformés en une phrase, soit qu'il s'agisse d'inventions nées d'une rencontre. Batailleur de petits combats, Olivier Hervy règle ses comptes avec l'humanité, celle qui nous préoccupe le plus : nos voisins, nos amis, nos collègues.

06/2012

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Philosophie

Ma philo perso de A à Z

Roger-Pol Droit passe sa vie à parcourir les champs de la philosophie et à inventer des voies d’accès pour les ouvrir à tous. Cette fois, il a choisi de ne plus se contenter de présenter des doctrines, des maîtres et des idées, mais de proposer à ses lecteurs une passionnante promenade parmi les thèmes centraux des différentes philosophies qui nourrissent sa réflexion personnelle. Aucun système, pas de pensée close, mais une multitude d’angles de vue, un carrousel de perspectives singulières dont les innombrables facettes génèrent une profondeur de champ inédite. Les 152 entrées de ce dictionnaire amoureux qui ne dit pas son nom revisitent des thèmes philosophiques majeurs : l’universel, la liberté, la domination, l’amour, la mort, la guerre… Elles évoquent aussi ces clés de l’histoire occidentale ou orientale (Spinoza, Renan, le bouddhisme, le sanskrit…) ou célèbrent maîtres et amis (Georges Dumézil, Jean-Toussaint Desanti, Pierre Hadot…). Ce monde ouvert s’organise autour d’une écriture limpide, ne négligeant pas l’insolite, les détails intrigants, les petits faits, pour mieux montrer que la philosophie peut aussi se nicher dans la mousse du chocolat selon Mozart, les prières pour guérir les otites, la date de naissance de l’Oncle Picsou, ou encore la peau des anges. Ce qui compte, pour Roger-Pol Droit, c’est la pensée vivante, sa diversité irréductible, et surtout ce qu’elle fait bouger dans nos têtes et dans nos actes d’êtres humains, qui que nous soyons.

03/2013

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Littérature française

Bientôt rois Tome 1 : Les fuites de Greg Men

"Le dundee met cap vers le large, son foc comme une pelle à tarte dans la brume. Des goélands pansus lui font un carrousel d'ailes et de cris portés par la brise. Leur flair ne trompe pas. Le thon est là en esprit quoique le bateau ne serve plus comme chalutier depuis mars. A dépasser le phare de La Vieille, les fesses même des plus aguerris se serrent toujours. On ferme sa gueule et le mousse parcourt l'une des deux Bibles embarquées à bord. - Ludec, tu crois qu'à notre retour sur l'île, seul ton chien te reconnaîtra ? " Ludec Men, dix-sept ans, quitte Sein pour rejoindre le Général à Londres. Après la guerre, il devient pilote de ligne sur Paris New York. Son fils, Greg Men, né en 1952, rêve d'un envol plus grand encore : il veut devenir Roi de l'Hexagone. Il rencontre Nora Maïz, avec qui il a une fille, Fleur. Il commence à tenir des meetings pour réaliser son crucial projet. Dans le deuxième volume de la trilogie, Benjamin Spielsohn, un ancien camarade, se mettra en travers de sa route. Dans le troisième, Greg Men tentera de parer ce coup du sort. Tout commence par des faits successifs, avérés, mais à mesure des pages, le récit s'émancipe de la chronologie, comme Greg lui-même n'entend pas, en grandissant, devenir simple fils à papa. Roman poétique cherchant à descendre au plus intime des âmes et des corps, Les fuites de Greg Men racontent et délirent quarante et un ans d'histoire hexagonale.

03/2020

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Théâtre - Pièces

Fréquence Théâtre N° 84, Février 2023 : Pour le meilleur et pour le pire. Dernier tour de piste

Pour le meilleur et pour le pire. (2 à 7 hommes, 4 à 5 femmes) Harcelée par ses créanciers, Jeanne est chargée d'organiser un mariage chez les très fortunés Pissot. Son salaire devrait lui permettre de rembourser toutes ses dettes. Flanquée d'un assistant dévoué mais simplet, elle va affronter un nombre invraisemblable de difficultés qu'elle tente de résoudre à grands coups de couteau, de saucière et de révolver. Les cadavres s'accumulent, les ennuis aussi... Cette comédie à l'humour très noir et au rythme trépidant déclenche rires et fous rires au fil de dialogues mouillés à l'acide, à des situations décalées en absurdie. Un vrai régal pour tous les amateurs d'un théâtre fracassé et fracassant. Dernier tour de piste. (4 hommes, 3 femmes, 1 rôle muet) Dans un EHPAD réservé aux comédiens à la retraite, les pensionnaires ont plus d'un tour dans leur caboche. Avec la complicité de Daniel, un autre "résident", Julien multiplie les farces sournoises vis-à-vis de Mademoiselle Limone, l'acariâtre infirmière. Le Directeur de l'établissement, largement soutenu par Limone, détourne une grande partie des pensions de ses "clients" et des subventions que l'état lui octroie. Avec l'aide du jeune Joshua et de l'antique Françoise, Julien et Daniel arriveront-ils à déjouer leurs magouilles ? Avec une acuité décapante et une sympathie évidente pour les laissés-pour compte de la vie et de la scène, cette comédie rythmée comme un carrousel, dénonce avec une joyeuse méchanceté l'état pitoyable et scandaleux de nombreuses maisons de retraite.

03/2023

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Littérature française

Sous les cieux magiques de la

De l'étang de Saint-Nazaire, proche de Perpignan, où l'on repêche un candidat au suicide et où l'on pêche "à la lessiveuse" , jusqu'à Cassis, où sera tondue une vraie héroïne de la Résistance, en passant par une île indéterminée, où joue le Minotaure, et par ce phallus du Pont du Gard qui se trouve être celui d'Hercule, en passant, aussi, d'une cour d'école, à Montpellier, où règne un "artiste du verbe" , au Carrousel d'Avignon, qui voit un exceptionnel chanceux, et d'une soirée littéraire à Monieux à un salon du livre à Noves, André Bonafos nous promène " Sous les cieux magiques de la Méditerranée" , avec ses quarante-trois contes et récits ici réunis. On y rencontrera le Mistral et l'héroïsme d'une épouse, un "renaïre" provençal et bien d'autres lieux, personnages et aventures, où le passé rejoint le présent, où les santons ressemblent à leur propriétaire, où les araignées sont hôtes de la crèche, où les orties ont leur mot à dire à Eyragues, où se succèdent d'étranges présages au Pays des Alpilles et où un orage dantesque semble punir Avignon ! Que ce soit un conte ou un récit, chaque texte est nourri d'un réel vécu ou observé profondément, qui lui donne de la densité et une vérité prenante, car le style est vivant, plaisant... On s'attache à ces personnages autant que l'auteur, qui leur donne à tous, y compris au " Renaïre" , sa profonde sympathie. Comme ces santons qui manifestent leur tendresse aux "Cigales de Noël ", comme Mandela, enfin libre...

05/2018

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Histoire internationale

Ibn-Séoud ou la naissance d'un royaume

Quelle trajectoire fulgurante trace la vie d'Ibn-Séoud ! Tout jeune encore, mais "n'ayant pas une pierre où poser sa tête" , le fils d'Abdur-Rahman se jure d'unifier l'Arabie. Frustré de son héritage, le royaume dont il rêve n'est encore qu'une poussière de tribus qui se combattent et s'entre-déchirent pour la possession des oasis et des points d'eau. Voilà des siècles que leur carrousel meurtrier ensanglante l'Arabie centrale. Pourtant, malgré leurs querelles héréditaires et l'état d'anarchie où elles sont encore plongées, ces tribus parlent la même langue, s'enivrent des mêmes poètes, récitent les mêmes prières et adorent le même Dieu. Elles peuvent donc participer à un même avenir. Guidé par un tempérament fougueux et soutenu par une chance dans laquelle il verra le signe d'une prédilection divine, Ibn-Séoud partira à la conquête de son royaume à la tête de quarante compagnons résolus. Patiemment, impatiemment, par la force et par la ruse, faisant alterner des attaques fulgurantes avec de longues périodes d'attente, jamais il ne cessera d'élargir son domaine jusqu'au jour où il atteindra la mer Rouge et le golfe Persique. Au bout d'un demi-siècle, suzerain de la Mecque et détenteur d'un immense empire pétrolier, il aura conquis un royaume splendide, trois fois et demie plus grand que la France, surgi comme par miracle des sables du désert. Quoique étroitement insérée dans la trame du XXe siècle, cette épopée bédouine, chatoyante et haute en couleur, joint le charme d'un conte arabe à l'allure d'une chanson de geste.

03/1990

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Généralités

Léopold Sédar Senghor

LA grande biographie de Léopold Sédar Senghor, l'homme qui jeta " des ponts entre deux univers " (Armand Guibert). Tout à la fois chef d'Etat emblématique et poète de génie, Senghor connut de nombreux bouleversements en près d'un siècle d'existence (1906-2001) : il grandit au Sénégal, alors colonie française, au début du XXe siècle ; il prend une part active à la Seconde Guerre mondiale en intégrant les tirailleurs sénégalais ; il oeuvre à l'indépendance du Sénégal dont il devient le premier Président en 1960 ; en 1983, il est le premier africain élu à l'Académie française, véritable consécration de son immense carrière littéraire. Léopold Sédar Senghor eut donc, au cours de sa longue vie, deux carrières mais une seule volonté : valoriser les cultures et les peuples d'Afrique noire. Il y parvint d'abord à travers la littérature, notamment en créant le concept de " négritude " avec Aimé Césaire, son ami de toujours. Puis sa vie de chef d'Etat fit le reste : symbole de la coopération entre la France et ses anciennes colonies, Senghor permit au Sénégal de s'affirmer comme carrefour culturel - accueillant un carrousel de colloques, congrès et autres séminaires internationaux - et Dakar comme vitrine artistique. Lorsqu'il démissionna en 1980, il laissa à ses successeurs un héritage aussi rare que précieux sur le continent africain : la démocratie, le pluralisme, l'alternance du pouvoir, et la préservation de l'unité nationale. De sa plume délicieuse qui rappelle parfois celle de Joseph Kessel, Jean-Pierre Langellier reconstitue avec finesse la vie d'un homme qui, toute sa vie, contribua à " réveiller l'Afrique de son sommeil millénaire ".

10/2021

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Indépendants

Sans espoir

Derrière la maîtrise d'un style identifiable au premier coup d'oeil, fait de classicisme et de grotesque, Robert Crumb a toujours nourri une inspiration protéiforme. Si l'on connaît la veine animalière de Fritz the cat ou les crapuleries pornographiques du Snoid, les farces psychédéliques de Mister Natural ou les pamphlets prophétiques dans lesquels Crumb se met en scène, il ne faut pas oublier qu'il s'est fait, tout au long de sa carrière, le chroniqueur des êtres perdus et des déshérités. Pourfendant le rêve américain et ses mensonges, il n'a cessé de se pencher avec un regard affûté - parfois ironique, le plus souvent empathique - sur les victimes d'un système dont il dit être lui-même l'enfant dégénéré. Crumb brasse dans un carrousel lugubre et grinçant tout ce que l'Amérique moderne a accouché de névroses et d'aliénations. Il peint les idéalistes condamnés à la défaite, les classes moyennes s'oubliant dans l'abrutissement télévisuel, les blancs intoxiqués par la croyance de leur supériorité, les noirs rabaissés à l'état de caricatures, les femmes assujetties au désir masculin et à la frustration ménagère, les mâles conditionnés à écraser leurs semblables ou à ramper dans le dégoût d'eux-mêmes... Chacun de ces portraits dessine le subconscient morbide d'une Amérique dont Crumb se sait le produit ordinaire. N'hésitant pas à se prendre pour modèle de ce qu'il dénonce, il s'amuse sans complaisance des pulsions et des schémas qui nous gouvernent. Et si les tentatives de dévier de ce chemin paraissent vouées à l'échec, elles restent le seul moyen de redresser la tête.

05/2021

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Littérature française

La place de l'Etoile

En exergue de cet étonnant récit, une histoire juive : " Au mois de juin 1942, un officier allemand s'avance vers un jeune homme et lui dit : " Pardon, monsieur, où se trouve la place de l'Etoile ? " Le jeune homme désigne le côté gauche de sa poitrine. " Voici, annoncé en quelques lignes, ce qui anime le roman : l'inguérissable blessure raciale. Le narrateur, Rapphaël Schlemilovitch, est un héros hallucinatoire. A travers lui, en trajets délirants, mille existences qui pourraient être les siennes passent et repassent dans une émouvante fantasmagorie. Mille identités contradictoires le soumettent au mouvement de la folie verbale où le juif est tantôt roi, tantôt martyr et où la tragédie la plus douloureuse se dissimule sous une énorme et pudique bouffonnerie. Ainsi voyons-nous défiler des personnages réels ou fictifs qui appartiennent à la mythologie personnelle de l'auteur : Maurice Sachs et Otto Abetz, Lévy-Vendôme et le docteur Louis-Ferdinand Bardamu, Brasillach et Drieu la Rochelle, Marcel Proust et les tueurs de la Gestapo française, le capitaine Dreyfus et les amiraux pétainistes, Freud, Rebecca, Hitler, Eva Braun et tant d'autres, comparables à des figures de carrousels tournant follement dans l'espace et le temps. Mais la place de l'Etoile, le livre refermé, s'inscrit au centre exact de la " capitale de la douleur ".

04/1968

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Histoire du cinéma

L' Attrait de la Fête foraine

La fête foraine, qui a en partie déserté la vie, hante le cinéma. Il est né en son sein alors qu'elle se modernise au crépuscule du XIXe siècle. Cette parenté indique un désir commun : exciter la vue et façonner une expérience du mouvement et de l'extraordinaire, faire de ce que l'on voit ce que l'on vit. Dès lors, quand elle surgit dans le film, que fait la fête foraine au cinéma ? Pour élucider cette question et cerner cette intime relation, le livre revient aux années vingt, de Coeur fidèle d'Epstein à L'Aurore de Murnau. Il propose de regarder ensemble Entr'acte de René Clair et Anticipation of the Night de Stan Brakhage, de faire tenir ensemble Borzage et Ophuls, Bresson et Demy, Minnelli et Fuller, Welles et Hitchcock dont L'Inconnu du Nord-Express, comme on tourne sur un carrousel, revient régulièrement. Le cinéma s'invente depuis les attractions mécaniques : elles lui apprennent à tourner et révèlent une relation des cinéastes à leur art, une possibilité d'improvisation ou de machination. Certains trouvent dans leur rythme et leur narration un lieu puissant de figuration du désastre et de l'extase, de la réunion et de la désunion des corps. D'autres, parce que le cinéma et la fête foraine partagent un même plaisir du simulacre, mesurent la fiction aux histoires que suscite la foire. Si le cinéma apparaît comme le frère siamois de la fête foraine, il s'y frotte aussi à ses limites : parce qu'elle est avant tout un renversement, la fête foraine est une force qui déforme le film, l'excède et se joue de lui. Elle le réfléchit, dans un miroir déformant.

04/2022

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Poésie

Morsure tendre

Louis Bolot nous offre ici un voyage dans l'intimité des sens. Dans le recueil "Morsure Tendre", Louis Bolot nous invite à un voyage intime et sensoriel à travers des poèmes qui explorent avec délicatesse et profondeur les nuances de l'amour, du désir, et de la connexion humaine. Chaque poème est une esquisse, une capture de moment qui, ensemble, tissent une toile vibrante d'émotions, de sensations, et d'images captivantes. Louis Bolot nous révèle l'intimité. Il maîtrise l'art de dévoiler l'intimité sans jamais tomber dans l'intrusion, offrant un regard tendre sur les moments partagés, qu'ils soient d'un calme apaisant ou d'une passion dévorante. Avec une attention particulière aux détails sensoriels, les poèmes font écho à la texture du toucher, la douceur d'un souffle, et la chaleur d'un regard, invitant le lecteur à ressentir plutôt qu'à seulement lire. "Morsure Tendre" est un carrousel d'émotions, oscillant entre la mélancolie d'une affection éphémère, la joie pure des instants de complicité, et la tension délicieuse de l'attente amoureuse. L'utilisation imaginative de métaphores et de descriptions visuelles transporte le lecteur dans un espace où le réel et le fantasmé s'entremêlent, créant un paysage onirique où chaque poème devient une oeuvre d'art à contempler. De la paresse des matins ensoleillés aux nuits chargées de désir, Louis Bolot nous guide à travers les saisons de l'amour et les contours du corps aimé, en un périple qui transcende le temps et l'espace. "Morsure Tendre" est un recueil qui célèbre la beauté de l'amour dans toutes ses formes, avec une plume qui caresse, émeut, et parfois, mord doucement. Louis Bolot réussit à capturer l'essence éphémère des sentiments, nous rappelant que chaque instant de tendresse est un trésor à chérir.

03/2024

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Décoration

Creative Paris. Urban interiors, inspiring innovators

So, you've visited the Eiffel Tower, Sacré-Coeur, and the Louvre. You sampled buttery croissants, 365 cheeses, and the bubbliest of champagnes. Think you've seen it all ? Well ... not quite. You brushed right past the real Paris. The one that will make your heart skip a beat. The one hidden behind Haussmannian façades and tucked beneath zinc rooftopsinside, where true Parisians live, work, entertain, dream, and create. For the past decade, French online phenomenon My Little Paris has divulged the city's best kept secrets in fashion, food, housewares, and lifestyle to their dedicated followers. Now, this creative team of dynamic entrepreneurs takes us inside their homes and workplaces, sharing Paris's freshest interior inspiration. More than thirty spaceseach brimming with Parisian chicreveal their singular style and are replete with ideas for sparking creativity. In a relaxed apartment on the edge of the Canal Saint Martin, an aquamarine wall complements a matching retro fridge and coffee mugs, all in the same hue. Bird cages, vinyl records, and colorful kimonos coexist harmoniously with vintage photographs, vibrant African wax cushions, and contemporary art. In an 11th arrondissement apartment, a pair of silver Margiela designer boots, plush orange bomber jacket, and hot pink visor pepper the furniture, in a riot of fashion showroom style. An old carousel factory in Montmartre houses the My Little Paris office, with a dream room, green wall, and rooftop terrace-with-a-view. Each location offers a place to recharge your batteries, slip into airplane mode, and kick-start ideas. Step inside the My Little Paris universe, where creativity is a watchword and visionary thinking is a daily event.

06/2019

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Ethnologie

Helvetia Park

Catalogue de l'exposition Helvetia Park - conçue en collaboration avec la Fondation suisse pour la culture Pro Helvetia - qui interroge les points de contact et de friction entre différentes conceptions de la culture en Suisse aujourd'hui, cet ouvrage est richement illustré et agrémenté d'articles rédigés par des anthropologues, des muséologues, des historiens, des écrivains et des journalistes. Le propos s'articule autour de onze attractions d'une fête foraine conçus pour voyager et faire sens individuellement. Leur forme esthétique répond étroitement à celle des baraques foraines classiques mais développe des récits contrastés en lien avec le thème de la culture, ses multiples définitions et les enjeux de pouvoir qui la travaillent. Ainsi le jeu de massacre permet-il d'évoquer l'aspect cathartique de la culture critique, incarnée notamment par les humoristes, caricaturistes et autres bouffons modernes ; les auto-tamponneuses désignent les glissements et télescopages permanents entre divers domaines et systèmes de définition ; le tir-pipes aborde le thème du goût et de la distinction sociale ainsi que l'intérêt croissant portés aux produits dérivés par de nombreuses institutions culturelles ; le carrousel évoque le cycle des rites calendaires, l'illusion qu'ils sont immuables et la croyance qu'ils renvoient aux origines de la société; une baraque de voyante permet aux experts de dérouler leurs prophéties et de distribuer leurs conseils généralement payants ; un palais des glaces met en abîme l'individu et son rapport au paysage, donné pour naturel mais en réalité construit de A à Z ; un train fantôme dresse un bilan des crises artistiques ayant jalonné l'histoire du pays et suscité de vifs débats quant à son image internationale ; un petit cinéma juxtapose le glamour potentiel et l'austérité effective du cinéma suisse ; et un "freakshow" interroge la manière dont s'établissent les frontières entre normalité et monstruosité, ceci tant à l'égard des personnes que des objets. Le parcours d' Helvetia Park permet de se confronter à la variété des formes, des constructions et des croyances culturelles qui nous environnent, et de mieux se positionner face à elles.

03/2018

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Littérature étrangère

L'Eclat dans l'Abîme. Mémoires d'un autodafé

Huit ans après Le Crayon du charpentier, voici le nouveau roman de Manuel Rivas, sans doute la plus riche et la plus vaste fresque qu'il nous ait donnée sur la Galice. Au cœur du récit, un fait historique : l'autodafé qui a eu lieu au port de La Corogne le 19 août 1936, quelques semaines après le prociamiento du général Franco et le début de la guerre civile espagnole. Ce jour-là, des centaines de livres provenant des bibliothèques publiques de Galice ont été brûlés devant les habitants de la ville par des militants du groupe de la Phalange - le parti fasciste espagnol. Mais les livres brûlent mal, on le sait, et du bûcher se sont détachées quelques pages, une couverture, une illustration, qui soudain se sont mises à danser dans le vent et ont happé aux flammes. En bon poète, Manuel Rivas nous invite à suivre les vagabondages de ces bouts de papier. En bon romancier, il nous raconte les mille et une histoires s'y cachent. Les cahiers calcinés d'un manuel d'électricité nous parlent ainsi du destin du boxeur Vicente Curtis, ancien membre de l'athénée révolutionnaire L'Éclat dans l'Abîme, condamné à traîner dans les rues le cheval de bois des photographes ambulants. Une illustration méconnaissable nous renvoie aux aventures de la petite lavandière Ô qui, dans les eaux de la rivière, voit surgir de mystérieux visages. Un peu plus loin, une page de garde à demi brûlée porte encore l'ex-libris de la bibliothèque de Santiago Casarès Quiroga, le leader républicain qui doit fuir la Galice et se retrouve exilé en France avec sa fille Vitola, la future Maria Casarès. Nous passons d'un personnage à l'autre, d'une histoire à l'autre, en tournant doucement l'invisible sphère armillaire qui fait de ce roman un kaléidoscope ou un carrousel enchanté. Ces pages d'une intense poésie ,nous montrent que dans la ville de La Corogne, comme partout ailleurs, la condition de l'homme est celle d'un être fragile et toujours imprévisible, capable à chaque instant du meilleur comme du pire

09/2008

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Monographies

Pascal Barbe. La Fissure - Le Passage (1992-1995) : une donation

Pascal Barbe (né en 1957 à Bruay-en-Artois) est un PPP, peintre-poète-penseur, qui, depuis les années 1970, construit un oeuvre fort et engagé s'apparentant souvent à l'expressionnisme proche de ses sources allemandes ou d'échos flamands : une peinture à l'écoute du monde. Il expose notamment à la galerie Gondrom, Bayreuth, Allemagne en 1980, au musée de Poznan, Pologne en 1987, à la galerie Richard Demarco, Edimbourg, Ecosse en 1991, au Carrousel du Louvre, Paris en 1997 (La Terre s'évapore), à Bari, Italie, en 1999 et en 2015 au Kunstmuseum de Thun, Suisse. Dans son enfance marquée par une relation fusionnelle avec son grand-père, le futur artiste est fasciné par le jeu des ombres chinoises et par les figures pariétales du néolithique qui, dès 1974, investissent son travail sous la forme de "Bonhommes". A l'encre ou à l'huile, à plat ou en volume, ces personnages allumettes, qui fêtent leurs 50 ans en 2024, font intimement et durablement partie des univers de Pascal Barbe et s'affirment comme une expression graphique iconique de son message créatif, politique et humaniste. Frappé par le travail de l'artiste, l'architecte Jean-Claude Burdèse, lui propose de collaborer au projet pour la future station de métro Charles-De-Gaulle à Roubaix. Cette installation pérenne constituera assurément l'intervention artistique la plus convaincante du vaste chantier de la construction d'une nouvelle ligne souterraine qui, en 1999, modifie considérablement le rapport de la métropole nordiste à son versant industriel. Mieux qu'un décor en effet, ce projet s'impose comme une véritable oeuvre plastique structurant le site auquel il est destiné. Dans l'espace public, il offre généreusement aux passagers un peuple miroir qui évoque poétiquement leurs silhouettes, leurs attitudes, leurs états d'âme... En 2019, Pascal Barbe propose à La Piscine de lui offrir l'intégralité des 141 dessins originaux pour cette création et les poèmes qui les accompagnent. 25 ans après l'inauguration de la station, c'est l'esprit de ce superbe ensemble qui est aujourd'hui révélé à La Piscine dans une singulière exposition-rétrospective mettant également en avant les premières oeuvres de Pascal Barbe réalisées dans les années 1970. Cette exposition est dédiée à Silver Hesse et à la famille Hermann Hesse.

04/2024

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Essais

Peaux de vaches. Avec 1 DVD

" Ce que le cinéma français compte de plus précieux est moins à trouver dans sa tradition que dans sa capacité à produire des objets à part, des comètes vouées à ne traverser son ciel qu'une seule fois. Ce fut le cas pour Peaux de vaches, premier long métrage tourné par une jeune femme de 28 ans, Patricia Mazuy, sorti en 1989, resté invisible pendant 32 ans. Une belle restauration le ramène sur les écrans. Il ne faut pas le rater, le recul n'ayant fait que renforcer sa nouveauté, sa posture revêche, sa promesse encore vive. [...] La cinéaste s'en remet à une inspiration libre, une grande syncope stylistique soutenue par les accords dissonants du folk hanté de Theo Hakola. [...] Le motif est inséparable d'une expérience physique, comme dans cette scène où éclate la violence des deux frères se battant dans la boue, et se retrouvant maculés d'une couleur grisâtre qui estompe leurs différences. Peu à peu, l'objet du film se précise : l'éclosion d'un sentiment que personne n'avait vu venir, comme une fleur sur un tas de fumier. Ce geste d'amour pur porte un nom : la poésie, la grande, tout simplement. " Mathieu Macheret, Le Monde Le Blu-ray / DVD Peaux de vaches de Patricia Mazuy 1989, 88 minutes + sous-titres anglais, STME et AD Scénario et réalisation Patricia Mazuy Production Titane - Jean-Luc Ormières Image Raoul Coutard / Son Jean-Pierre Duret Musique Theo Hakola avec Sandrine Bonnaire, Jean-François Stévenin, Jacques Spiesser, Salomé Stévenin, Laure Duthilleul, Jean-François Gallotte, Pierre Forget, Yann Dedet Ivres, les frères Roland et Gérard Malard ont mis le feu à la ferme du second, provoquant la mort d'un vagabond caché là. Dix ans plus tard, Roland sort de prison et retourne chez Gérard, qui est marié à Annie avec qui il a une petite fille, Anna. L'arrivée de Roland bouleverse leur vie... Bonus Des taureaux et des vaches De Patricia Mazuy (documentaire, 1992, 56 min.) L'élevage bovin laisse de moins en moins de place au hasard ou à l'empirisme. Tout en mettant l'accent sur les rapports que l'éleveur entretient avec ses vaches, Patricia Mazuy nous entraîne avec humour sur le grand carrousel de la sélection animale et de la recherche de la performance. Colin-Maillard De Patricia Mazuy (documentaire, 1982, 14 min.) Avec Auguste Mazuy et Marthe Mazuy Entre l'Ain et la Saône-et-Loire, un pays dépeuplé où il y a encore des sorciers... et les grands parents de la réalisatrice. Le livre Photographies du tournage de Peaux de vaches par Claudine Doury " Une moissonneuse-batteuse et une ensileuse ", récit de la réalisation du film par Patricia Mazuy " Que faire de la campagne au cinéma ? " entretien entre Patricia Mazuy et Serge Daney " Les plus beaux westerns ont un côté Antonioni, " entretien entre Patricia Mazuy et André S. Labarthe

06/2022

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Critique littéraire

Tracés N° 24 : Il avait appris à écrire

"Il avait appris à écrire" : retourner ainsi le titre d'un célèbre essai consacré aux incipit, serait-ce donner à entendre que Simenon, au contraire d'Aragon, bien faraud de prétendre n'avoir jamais appris à écrire, applique des procédés qui lui ont été enseignés ? Bien sûr que non ! On sait que sa scolarité a été écourtée et qu'il n'a pu bénéficier, de la part de ses maîtres, de conseils d'écriture susceptibles de faire de lui le romancier qu'il est devenu, un "pêcheur au lancé" capable, en quelques phrases, d'appâter et de ferrer le lecteur. Cette capacité, c'est le fruit d'un apprentissage "sur le tas" , en tant que fournisseur de la presse quotidienne, d'abord, puis, très vite, d'une littérature vouée à la consommation rapide. Peut-on dire que Simenon, au cours des années de maturation sous pseudonymes, a fabriqué des hameçons tout à fait personnels et qu'il a découvert une manière de jeter la ligne à nulle autre pareille ? Sans doute pas : ce serait un jeu d'enfant de trouver, chez ses contemporains, à l'entame des romans, des situations et des personnages aussi indéterminés que les siens, qui piquent la curiosité et suscitent le désir de savoir qui ils sont et ce qui les a menés là où ils sont. Mais il y a chez lui un degré d'intrication des points de vue bien supérieur à celui qui se rencontre chez ses confrères, une alternance de perspectives - sans scrupules pourrait-on dire - qui, à la fois, peut décontenancer le lecteur engoncé dans les habitudes de réception de la narration réaliste, et lui ouvrir de vastes espaces d'interprétation. Quelque chose arrive à quelqu'un quelque part ; quelqu'un parle, mais ce qui a lieu ou ce qui est dit est donné à connaître à travers un énoncé dont la source est indécise ou dont l'énonciateur n'est pas sûr. Si la formule n'était rebattue, on pourrait dire "Ca parle" et il revient au lecteur de chercher ce que ça signifie pour lui, ce qui est à comprendre, ou, plutôt, ce qui peut être compris à partir de, grâce à, malgré aussi parfois ce qui est dit - ou tu. De tous les écrivains "réalistes" , Simenon est peut-être celui qui laisse le plus de marge à l'interprète, celui qui, en régime de clôture du sens, débarrasse le récit de la plupart des figures dévolues à son avènement, ou ne les convoque que pour contester leurs prétentions. Il invite ainsi implicitement le lecteur à débrouiller l'écheveau et, sans le mettre en garde noir sur blanc, il lui laisse entrevoir le risque de ne tirer que sur quelques fils. Ici, très modestement, il a été proposé à des lecteurs issus de diverses communautés interprétatives et pas tous, loin de là, également familiers de Simenon, de mordre dans l'esche d'un incipit, ou de dire de quoi elle est faite, ou d'être à la fois le poisson et celui qui l'appâte. Il s'agissait de ne pas relancer le carrousel des généralités sur l'univers fictionnel du romancier, mais de mettre le doigt sur les mots, sur les phrases qui incitent à y entrer.

01/2021

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Beaux arts

New-York : 1945-1965. Art, architecture, design, danse, théâtre, musique

Histoire complète et très illustrée de l'émergence de New York comme capitale culturelle du monde après la Seconde Guerre mondiale, racontée avec brio par trois spécialistes réputés dans leurs domaines respectifs : Annie Cohen-Solal (arts plastiques), Paul Goldberger (architecture et design) et Robert Gottlieb (arts du spectacle). Comment New York a émergé après la guerre en tant que capitale du monde dans tous les secteurs de la création arts, architecture, design, musique, théâtre et danse. Les années entre 1945 et 1965 sont une période d'échanges fructueux et intenses entre poètes et critiques, artistes et marchands d'art, musiciens, danseurs et chorégraphes, architectes et designers. Annie Cohen-Solal, a signé de nombreux best-sellers, dont une biographie de Jean-Paul Sartre et une du marchand d'art Leo Castelli qui fait revivre la fermentation artistique de cette époque : les légendaires galeries, les critiques et les collectionneurs influents, et les artistes eux-mêmes, depuis les expressionnistes abstraits Pollock, Rothko et de Kooning jusqu'à Johns, Rauschenberg et Warhol. Paul Goldberger, ancien critique d'architecture pour le New York Times et le New Yorker, nous guide à travers les chefs-d'œuvre modernistes qui renouvellent le paysage new-yorkais : la Lever House de Gordon Bunshaft, le Seagram Building de Mies van der Rohe, le siège des Nations Unies de Le Corbusier et Wallace Harrison, le restaurant Four Seasons de Philip Johnson et son pavillon de l'Etat de New York à l'Exposition universelle de 1964, le Guggenheim Museum de Frank Lloyd Wright, le Terminal TWA d'Eero Saarinen à l'aéroport d'Idlewild, et, naturellement, le Lincoln Center la réponse de New York aux grandes plazzas du monde. Il nous conduit aussi dans les magasins, bureaux et appartements raffinés de l'époque, évoque le mobilier dessiné par les icônes du modernisme, de Charles et Ray Eames à Florence Knoll et George Nelson, et il nous présente les réalisations des grands publicitaires de l'époque, celles que l'on voit dans la série télévisée Mad Men. Il conclut le chapitre en retraçant la bataille philosophique qui s'est jouée entre les urbanistes qui souhaitaient tout raser pour reconstruire à neuf (le camp de Robert Moses) et les partisans de la préservation du patrimoine et de l'authenticité des vieux quartiers (le camp de Jane Jacobs). Robert Gottlieb, ancien rédacteur en chef du New Yorker et membre du conseil d'administration du New York City Ballet, aujourd'hui critique de danse pour New York Observer, nous invite au théâtre, à Broadway et off Broadway, pour nous faire revivre la grande époque de la comédie musicale, du Carousel au Roi et moi, de My Fair Lady à West Side Story, ainsi que les pièces intenses de Williams, Albee et Miller, et les productions très novatrices de Shakespeare in the Park de Joseph Papp. Il nous entraîne dans les clubs de jazz de Harlem et de la 52e Rue pour rencontrer Miles Davis, Charlie Parker, Billie Holiday et Dizzy Gillespie ; sur les scènes de l'univers de la danse, où George Balanchine et le New York City Ballet ont révolutionné le ballet et où Martha Graham, Merce Cunningham, José Limón, Paul Taylor et Alwin Nikolais enthousiasmaient le public avec cette nouveauté américaine qu'a été la danse moderne. Il nous accompagne enfin dans les cabarets et night-clubs légendaires le Blue Angel et le Café Society Downtown, le Latin Quarter et Copacabana où des vedettes aussi diverses que Pearl Bailey, Barbra Streisand, Mike Nichols et Elaine May, Harry Belafonte, Carol Burnett et Woody Allen ont fait leurs débuts. Et quand les expositions d'art, les pièces de théâtre, les revues et les spectacles de danse ont baissé le rideau, Mr Gottlieb nous invite à finir la soirée au Stork Club ou au El Morocco. Richement illustré de centaines de tableaux, dessins, photographies, plans, affiches et autres documents de l'époque, New York Mid-Century est une évocation stimulante d'une période remarquablement féconde dans l'histoire de la ville. Le style et l'esthétique de cette époque connaissent d'ailleurs actuellement un grand renouveau.

10/2014