Recherche

Zhou Shichao. Monographie

Extraits

ActuaLitté

Histoire ancienne

Château et pouvoirs en Champagne. Montfélix un castrum comtal aux portes d'Epernay

Situé sur un éperon, à proximité d'Epernay, le château de Montfélix (Chavot-Courcourt) a bénéficié de 1983 à 1995 d'une fouille programmée, assortie d'une enquête approfondie et élargie dans les sources écrites. Faits rares et propices à la mise en oeuvre d'un programme de recherche, on possède son acte de naissance et son occupation a été relativement brève. Linéairement composé, à son apogée, de deux mottes que séparent un rempart de barrage et une basse-cour, il est érigé en 952 par l'un des ancêtres des comtes de Champagne, Herbert, comte d'Omois, alors associé à son frère, le comte Robert, et il est abandonné dès le début du XIIIe siècle. Peu de monographies de châteaux comtaux du Moyen Age central ont été publiées à ce jour, surtout lorsque, comme c'est le cas ici, elles donnent une part majeure aux structures des Xe, XIe et du début du XIIe siècle, de telle sorte que nos connaissances en la matière demeurent fortement lacunaires. Deux thématiques majeures structurent l'exposé. La première traite du bâti et de ses caractéristiques morphologiques et fonctionnelles, au sein des espaces qui lui sont dédiés. Les huit phases de construction et d'occupation rendent compte de la mise en oeuvre progressive des fortifications et des diverses maisons nobles et annexes, qui jonchent le site. Complétées par un examen du mobilier, elles éclairent le sens de l'évolution et aident à en décrypter les ressorts. Intrinsèquement liée à la précédente, la seconde thématique élargit la focale. Elle est centrée sur l'étude des liens entre château et pouvoirs à grande et à petite échelles. Au niveau hexagonal, c'est de la genèse de la principauté " champenoise " dont il est question, et du rôle qu'y joue, à sa modeste échelle, Montfélix du Xe au XIIe siècle. Au niveau microrégional et local, la publication traite de l'impact du château et de sa châtellenie dans la structuration des hommes et de l'espace puis, à partir du XIIIe et plus essentiellement des XIVe et XVe siècles, est abordée la question de ces pôles d'habitat que l'on qualifiait jadis de " villages désertés " ; une appellation qui ne convient plus guère.

02/2019

ActuaLitté

Beaux arts

Histoire artistique de l'Europe : Le XVIIe siècle

Dans la lignée des précédents volumes de l'Histoire artistique de l'Europe, consacrés au Moyen Âge, à la Renaissance et au XVIIIe siècle, ce livre sur le XVIIe siècle tente de mettre en lumière les grands axes et les tendances majeures de la création artistique en Europe, non pas sous la forme d'un récit chronologique traditionnel, mais sous celle d'essais thématiques combinant histoire culturelle, histoire sociale et histoire des formes. Joël Cornette, dans "Le siècle du Léviathan", souligne l'âpreté des conflits militaires qui ont bouleversé l'Europe, les tensions croissantes entre l'exaltation de l'État et l'affirmation de l'individu, la vigueur de la reconquête catholique, ainsi que les progrès de l'éducation et de la science. L'essai d'Alain Mérot, "L'art en Europe au XVIIe siècle", forme la charpente de l'ouvrage. Il montre la naissance d'une vie artistique internationale, nourrie de voyages d'artistes, d'une abondante littérature d'art, voire de rivalités entre collectionneurs. Si les genres picturaux connaissent une diversification éblouissante, en dépit de la hiérarchie qui tend à s'établir, dans certains pays, sous l'influence des Académies, on assiste aussi au dépassement des frontières entre peinture, sculpture et architecture, dans le sillage du Bernin. Alain Mérot appelle au rejet des étiquettes commodes de "baroque" et de "classique", au profit d'une appréciation plus fine des sensibilités nationales ainsi que des débats sur l'ornement et sur la règle. Il montre la variété des réponses, d'un artiste ou d'une école à l'autre, à des questions communes comme le rendu des effets de la lumière ou l'alliance de l'enseignement et de la séduction esthétique. En contrepoint et en complément, quinze monographies, rédigées par des spécialistes internationaux, précisent le rayonnement européen d'un artiste majeur comme Caravage, évoquent le foisonnement des foyers artistiques dans les Pays-Bas méridionaux, dans les Provinces-Unies et en Espagne, font le point sur des formes artistiques particulièrement prisées au XVIIe siècle, telles que l'architecture militaire, le mobilier précieux, la tapisserie, les arts du spectacle, les fêtes et cérémonies ou la gravure d'interprétation, ou encore illustrent la prodigieuse croissance de Versailles et l'embellissement de Paris.

09/1999

ActuaLitté

Religion

Biographie d'Yvonne-Aimée de Malestroit (1901-1951). Tome 1, La sainte enfance (1901-1922), 2ème édition

Après un silence contraint d'un quart de siècle pendant lequel il avait été interdit d'écrire sur Yvonne Beauvais (1901-1951), le cardinal Seper, préfet de la Congrégation de la foi, a invité l'abbé René Laurentin à reprendre l'étude de ce dossier hors du commun. La vie brève qu'il a publiée en 1985: Un amour extraordinaire. Yvonne-Aimée de Malestroit, a été plébiscitée à plus de 30 000 exemplaires. Fondatrice et première supérieure générale des Augustines Hospitalières, Mère Yvonne-Aimée fut reconnue héroïne nationale par le général de Gaulle. Il tint à la décorer personnellement. Sa conduite généreuse et risquée pendant la guerre n'était qu'une manifestation de sa charité sans bornes. Après huit monographies exploratoires sur ses charismes, une étude d'ensemble s'imposait. Cette biographie en plusieurs volumes s'achèvera par un bilan des charismes ordinaires et extraordinaires et, surtout, de la sainteté qui les inspire. Voici d'abord l'enfance d'Yvonne Beauvais. Jamais les premiers pas d'une destinée ne furent plus significatifs et plus décisifs. A neuf ans, elle écrit de son sang un pacte de don total au Christ, que suit et vérifie à la lettre une ascension irrésistible et sans défaillances, mais à travers une nuit spirituelle semée de rares étoiles. La sainteté des enfants est le plus caché des chefs-d'œuvre de Dieu. C'est une chance rare d'y pénétrer, grâce à une documentation unique en son genre. Yvonne a beaucoup à nous apprendre en notre siècle où la crise de l'éducation proprement chrétienne fait dire à Daniel Ange : " Ce sont les saints du siècle prochain qu'on assassine. " Cette vie est un aboutissement, écho limpide de cette enfance. Après trois nouvelles années de silence, l'abbé Laurentin la publie sous sa seule responsabilité, solution jugée préférable, en dialogue avec les autorités qui n'ont pas à préjuger du résultat. Selon la méthode qui a fait le succès de ses autres biographies, le père Laurentin cherche, non à discuter ou à démontrer, mais à montrer. Cette vie limpide parle d'elle-même.

09/2001

ActuaLitté

Sciences historiques

Traditions, coutumes et sorcellerie des Ardennes

" ... C'est une véritable encyclopédie du Folklore de ce département-frontière, qui désormais, peut être considéré comme l'un des pays de France les mieux explorés. A ce titre, il mérite de prendre place dans la bibliothèque de ceux qui s'intéressent aux choses populaires. Les travailleurs y trouveront de bons documents sur la plupart des sujets qui se rapportent au traditionnisme, et ceux qui le consulteront par simple curiosité prendront grand plaisir à la lecture de ce livre qui reste scientifique sans être, pour cela, aride ou dogmatique. [...] Dans la partie consacrée aux Coutumes, l'auteur décrit successivement le Mariage, la Naissance, la Mort, les Funérailles. C'est un véritable et véridique tableau de la vie humaine dans les Ardennes, qu'il a comparé aux usages et aux coutumes que l'on a constatés dans les autres provinces de France [...] Dans les Ardennes, les Pèlerinages jouent un rôle important et se rattachent par plus d'un point à la médecine populaire. De nombreuses pages sont consacrées aux Fêtes et aux réjouissances qui se reproduisent périodiquement chaque année, ainsi qu'aux Jeux. La Sorcellerie — dans laquelle l'auteur a fait entrer la Médecine populaire — comprend presque un quart de l'ouvrage. Jusqu'à nos jours, les sorciers ont été florissants dans les Ardennes, et il ne semble pas que leur mystérieux pouvoir ait, aujourd'hui, complètement disparu. Les légendes dont ils sont les héros s'y retrouvent encore nombreuses, et quelques-unes, même, fort originales. Un chapitre d'un grand intérêt comprend deux cent cinquante formules de Superstitions diverses qui, par leur variété, échappent à la classification et n'avaient pu trouver place dans les monographies qui ont trait à la vie humaine ou aux coutumes " (extrait de la Préface, édition originale de 1890). Découpé en cinq livres (Traditions & coutumes : La Sorcellerie : Rondes & chansons : Légendes historiques : Contes), l'ouvrage original — grand format — comptait quelque 600 pages. Afin de le rendre plus accessible, il a été divisé en trois tomes : respectivement Tradition, coutumes & sorcellerie (Tome Ier) : Contes & légendes (Tome 2) : Rondes & chansons populaires (Tome 3). Les tomes 2 et 3 seront publiés ultérieurement.

05/2020

ActuaLitté

Musicologie

La fonction de la couleur dans la musique. Timbre, musique et peinture, Wagner, Strauss et autres essais

Le thème unificateur de ce volume d'écrits de T. W. Adorno - la plupart tardifs - est celui de la couleur dans la musique, le mot Farbe en allemand ayant donné celui de Klangfarbe, qui désigne le timbre. Il faut l'entendre de deux façons : d'une part, Adorno explore, dans plusieurs des textes réunis dans ce volume, les relations qu'entretiennent musique et peinture, réfléchissant aussi bien sur la singularité propre aux deux arts que sur leurs échanges. C'est le cas notamment des cours sur la couleur dans la musique donnés à Darmstadt et inédits en français. D'autre part, dans les essais consacrés à Wagner et Richard Strauss, il s'attache à des musiques dans lesquelles la question du timbre, le caractère évocateur, voire illustratif, de la couleur sonore, est une dimension importante. Elle est liée, chez ces deux compositeurs, aux genres de l'opéra et du poème symphonique. En revenant sur Wagner, auquel il avait consacré un livre extrêmement critique, et en développant une réflexion très approfondie sur la musique de Strauss, qui s'articule à celle, centrale chez lui, sur Schönberg, Berg et Webern, Adorno dévoile de nouveaux aspects de sa pensée. Dans les notes consignées de 1940 à 1969, année de sa mort, il tente de pénétrer l'Idée du phénomène musical dans la fulgurance de fragments apparentés à des aphorismes, ces notes se présentant tel un laboratoire des essais et monographies consacrés à la musique. Ainsi, dans l'Allemagne de l'ouest des années 1960, Adorno fait entendre une voix discordante, refusant de dissocier la destinée de la culture allemande des événements politiques qui se sont succédé, notamment de l'expérience du national-socialisme. Si certains des textes de ce volume ont fait l'objet d'une traduction aujourd'hui introuvable, la plupart sont inédits en français. Une grande partie d'entre eux se trouvent dans le volume 16 des oeuvres complètes publiée en Allemagne. Cet ouvrage fait suite à la publication par Contrechamps de trois autres livres d'Adorno : Introduction à la sociologie de la musique, Figures sonores (Ecrits musicaux I) et Moments musicaux.

10/2021

ActuaLitté

Histoire de France

L'arbre. Histoire naturelle et symbolique de l'arbre, du bois et du fruit au Moyen Age

Les Cahiers du Léopard d'Or sont une publication nouvelle, consacrée à l'étude du Moyen Age sous tous ses aspects. Ils sont publiés par les éditions du même nom, qui depuis 1981 se sont spécialisées dans la publication de travaux relatifs aux études médiévales. Les Cahiers du Léopard d'Or ne sont pas à proprement parler une revue, plutôt une collection ou une série. Chaque année verra en effet paraître un volume (peut-être deux les années fastes) portant sur un thème particulier qui lui donnera son titre. Ce thème sera choisi parmi les domaines trop longtemps délaissés par les médiévistes et sur lesquels des recherches récentes ont de nouveau ou pour la première fois attiré l'attention. Il s'agira d'un Moyen Age large, ouvert sans frontière ni tabou. Toutefois l'accent sera mis sur les problèmes d'anthropologie historique, et plus particulièrement sur les questions intéressant l'histoire de la civilisation matérielle, de l'organisation sociale, des modes de pensée et de sensibilité, des systèmes de représentation. Une préférence sera donnée aux sujets qui permettront de faire tomber les barrières entre les disciplines, d'interroger des catégories de documents variées et, parmi ces documents, d'accorder une large place à l'image. Chaque volume sera le résultat d'une recherche collective. Il réunira les contributions d'une dizaine d'auteurs, certains chercheurs confirmés, d'autres chercheurs plus jeunes, étudiants même. On s'efforcera d'alterner des articles de synthèse et des monographies plus ponctuelles. Pour chaque thème sera ajouté à l'ensemble de ces contributions un dossier historiographique et bibliographique, dense et critique. Chaque volume devrait ainsi constituer en lui-même un instrument d'information et de réflexion, de méthode et de travail pour les chercheurs, les étudiants et le public cultivé. Nous est ici proposée la deuxième livraison de ces Cahiers consacrée à l'Arbre. La troisième livraison, actuellement en préparation, sera consacrée à La Couleur. Viendront ensuite des volumes portant sur les Mutations du XII siècle, Le Cheval, Les Armes et les outils et peut-être La Mer.

12/1993

ActuaLitté

Décoration

Répertoire d'imprimeurs/libraires (vers 1470 - vers 1830). Edition revue et augmentée

Depuis sa première édition en 1988, le Répertoire d'imprimeurs/libraires de la Bibliothèque nationale de France, constamment enrichi et actualisé, s'est impose comme un instrument d'identification et de datation essentiel à l'échelle internationale et comme une aide précieuse à la recherche. Cette cinquième édition considérablement augmentée (10 256 notices, soit un quasi-doublement depuis la dernière parution) couvre désormais tous les siècles de l'imprimerie artisanale (vers 1470 — vers 1830). On y recense les imprimeurs, libraires, éditeurs, éditrices ayant exercé en France ainsi que dans une trentaine de pays 902 localités sont ainsi représentées sur quatre continents. Etabli par une petite équipe experte (service de l'Inventaire rétrospectif, BnF) qu'anime Jean-Dominique Mellot, conservateur général et historien du livre, le Répertoire offre beaucoup plus d'informations et de références précises que les listes, index et thésaurus existant à ce jour, en ligne comme sous forme imprimée. Grâce à la qualité et à l'abondance de ses sources (catalogage "livre en main", articles, monographies, fichiers, enquêtes inédites, bibliographies et catalogues, données en ligne...), il propose une notice riche pour chacun des personnages ou officines traités. Clairement structurées, les informations livrées sous chaque entrée permettent de préciser identité, dates biographiques, dates et lieux d'activité, adresses et enseignes, devises et données diverses sur les titres et charges, les parentés, les carrières, les associations, etc., ainsi que les sources, publiées ou non, auxquelles on a eu recours. Un index regroupe les différents imprimeurs/libraires par lieu d'activité. ln fine, la liste alphabétique des sources citées dans le corpus comprend plus de 2 000 références accessibles à la BnF et constitue une véritable bibliographie internationale d'histoire du livre et de l'édition pour les XVe-XIXe siècles. Le Répertoire d'imprimeurs/libraires de la BnF est une ressource indispensable pour les amateurs, chercheurs, historiens, libraires d'ancien et professionnels des bibliothèques en quête de données fiables sur les publications antérieures l'âge industriel et sur leur contexte éditorial. Issu de BnF Catalogue général en ligne, il alimente d'ailleurs l'ISNI (International Standard Name Identifier) et plusieurs bases de données de référence, notamment IdRef du SUDOC (Système universitaire de documentation) et le Thesaurus international du CERL (Consortium of European Research Libraries).

12/2019

ActuaLitté

Beaux arts

Les orientalistes. Edition revue et augmentée

En 1997, dans une synthèse qui fit date, Christine Peltre retraçait les grandes étapes d'un mouvement pictural inspiré par la passion de l'Orient, rêvé ou approché. La production artistique fait écho à la "question d'Orient" qui agite l'Europe du XIXe siècle. Né avec la campagne d'Egypte de 1798, l'intérêt des artistes pour le sujet est attisé entre autres par l'insurrection grecque en 1821 ou par la prise d'Alger en 1830. Aux inspirations romantiques où rayonne l'oeuvre marocaine de Delacroix succèdent les approches "ethnographiques" de voyageurs en quête d'altérité, avant les bouleversements esthétiques formulés par Matisse ou Kandinsky autour de l'exposition d'art musulman de Munich en 1910. Depuis 1997, monographies, expositions et actualités sont venues étoffer les connaissances sur le mouvement orientaliste et développer notre intérêt pour le sujet. Vingt ans après la première édition et après plusieurs réimpressions, ces nouveaux Orientalistes déploient une vision augmentée d'une question qui interroge le regard porté sur l'autre. On peut en effet parler "d'orientalisme des Orientaux" en étudiant les sujets traités à la fin du XIXe siècle ou au début du XXe par des peintres de Turquie ou d'Afrique du Nord, souvent formés par des ateliers européens. Dans le même temps, le regard des artistes occidentaux est fécondé par une connaissance approfondie des arts de l'Islam, souvent présents dans leurs propres collections. Il faut "voir avec d'autres yeux", remettre en cause les clichés et les "mélopeintres", voire chercher un autre langage plastique qui s'inspirerait d'une tradition proprement orientale. Le regard justement, qui fait de l'autre un oriental ou qui questionne le rôle de la femme, s'affirme aujourd'hui dans les oeuvres d'artistes issues de ces cultures, les "Nouvelles Shéhérazades". Une autre géographie de l'Orient occidental est-elle en train de se dessiner ? Christine Peltre tente d'apporter une réponse à ces histoires croisées, entre plusieurs cultures, entre art et histoire, entre politique et société, dans un livre abondamment illustré. Filtres de leur temps, chaque oeuvre, chaque artiste, retiennent l'éclat d'un Orient qu'il est urgent de redéfinir.

03/2018

ActuaLitté

Industrie et techniques

Les tuileries vosgiennes. Une industrie rurale

L'industrie rurale de la tuile et de ses dérivés n'a, contrairement à celle des forges, des verreries, du textile... que peu retenu l'attention des historiens. La cause : la cruelle absence de documentation immédiatement disponible, conséquence du caractère éphémère de nombreux sites et de leur vulnérabilité au feu. Si la visibilité de la fabrication des pièces en terre cuite, essentiellement locale, n'est guère évidente au niveau national, l'histoire de ces usines de villages éclaire complémentairement à celle d'autres domaines de fabrication, la période d'industrialisation de la France de la fin du XVIIIe jusqu'au milieu du XXe siècle. Au-delà, initier une étude sur les tuileries permet d'accorder de l'intérêt à l'histoire des techniques, des matériaux, à celle de l'évolution du bâti dans l'espace rural. La tuile installée parfois depuis plus de 150 ans sur la même toiture est la preuve d'une attention extrême portée à la protection des biens et des personnes. L'auteur a ainsi voulu, à travers les monographies détaillées de plusieurs tuileries vosgiennes fondées sur des recherches archivistiques longues et passionnantes ainsi que sur des recherches dans les fonds privés, témoigner du travail des tuiliers et des tuilières de Deyvillers, _ Aydoilles, _ Grandvillers, _ Lerrain, _ les _Forges, _ Rambervillers... _ Nul doute que les populations locales et au-delà, ainsi que les descendants de ces ouvriers et ouvrières trouveront un in¬térêt majeur à la lecture de cet ouvrage agrémenté d'une documentation iconographique fort riche et parfois rare. Philippe Picoche a été inspecteur d'Académie. Docteur en histoire, il est passionné par l'histoire industrielle du XIX° siècle : moulins, féculeries, scieries, verreries et désormais tuileries. Auteur d'une thèse sur la verrerie de Portieux, il a publié également Le monde des chamagnons et des colporteurs, ainsi qu'un ouvrage qui retrace les derniers mois d'un jeune poilu de l'Orléanais, Bientôt mes 20 ans. Il a écrit des articles dans différentes revues ayant trait au monde ouvrier, à la diffusion de l'écrit à travers les campagnes françaises au cours du XIX° siècle.

03/2021

ActuaLitté

Mammifères

Atlas des mammifères sauvages de France. Volume 3, Carnivores et Primates

Après s'être intéressé aux 71?Mammifères marins (volume?I) puis aux 28?ongulés et Lagomorphes (volume?II) présents en France, l'atlas des Mammifères sauvages se consacre, dans ce troisième ­volume, aux Carnivores et aux Primates. Les 33?Carnivores présents en France font souvent l'objet de débats passionnés. Prédatrices, ces espèces peuvent interférer avec les activités humaines. Elles bénéficient en conséquence de ­statuts de protection et juridiques très variés. Certaines sont classées comme espèces protégées, parfois strictement, parfois pouvant faire l'objet de destructions légales d'individus, d'autres sont ­inscrites sur la liste des espèces gibier, voire parmi les espèces susceptibles d'occasionner des dégâts, quelques-unes enfin sont considérées comme des espèces exotiques envahissantes. Toutes néanmoins ont bénéficié ces dernières années d'une importante amélioration de leurs connaissances grâce notamment à la mise en place de réseaux nationaux de suivi, de plans nationaux d'actions et à la dynamique des associations locales. A l'inverse, pour les Primates, aucune synthèse nationale n'existe aujourd'hui bien que notre territoire héberge 10?espèces (8?en Guyane, 1?introduite aux Antilles et 1?introduite à Mayotte) et que plusieurs études soient réalisées localement. Valorisant plus de 370 000?données acquises entre?2000 et?2020 et impliquant la participation de 76 rédacteurs, ce volume représente un outil unique et indispensable d'aide à la décision pour améliorer notamment la cohabitation des humains avec ces espèces. Les gestionnaires et les ­administrations trouveront dans cet ouvrage toutes les informations et spécificités locales sur les Carnivores et Primates peuplant leur territoire, que ce soit les menaces qu'ils subissent, leurs ­impacts ou encore les actions ou études mises en oeuvre localement. Ils pourront aussi trouver, dans les monographies spécifiques, les enjeux de conservation pour chaque espèce. De même, les scientifiques et naturalistes pourront accéder à des informations actuelles sur la répartition de ces 43?espèce, leur biologie et leur écologie, sur l'état et les tendances d'évolution de leurs populations ainsi qu'aux travaux de recherche en cours à leur sujet. Comme pour les précédents volumes, cet ouvrage n'aurait pu être réalisé sans la mobilisation de très nombreux experts et structures, qui ont accepté de contribuer en partageant leurs données et leurs connaissances.

05/2024

ActuaLitté

Cyclisme, VTT

Une histoire des courses cyclistes

Grands tours et classiques, duels d'anthologie, lieux cultes : la grande et la petite histoire du cyclisme et de ses champions, racontées avec gourmandise par Jean-Noël Blanc. A savourer ! Une idée de génie est toujours bête comme chou. Pourquoi avoir attendu 1817 pour inventer de placer deux roues l'une derrière l'autre au lieu de les disposer côte à côte ? Le baron allemand Drais les relie d'un montant de bois, et voici la draisienne, l'ancêtre du vélo. Le bicycle est d'emblée voué à la vitesse et à la course. En 1867, la première course emmène 100 participants de l'avenue d'Antin à Versailles. Trois ans plus tard, on compte déjà 270 courses en France ! Bien entendu, la compétition pousse aux améliorations techniques. L'histoire des courses cyclistes est donc celle de l'émancipation progressive du vélo vis-à-vis de la bicyclette. Il ne faut pas confondre les deux. La bicyclette sert à faire les courses quand le vélo est au service de la course : ici le quotidien, là l'exploit, le rêve, la légende. Cette magie émerveille : le public s'extasie devant ces champions qui défient la montagne ou domptent les pavés. En 50 micro-chapitres illustrés par de nombreux documents d'archives et des photos contemporaines, cet ouvrage brosse par petites touches un panorama du cyclisme, avec ses " forçats de la route ", grimpeurs, rouleurs, sprinteurs ou simples équipiers, ses heures de gloire et ses drames, ses beaux gestes et ses tricheries, ses évolutions techniques et ses décors de théâtre. Tour de France, Bordeaux-Paris, Paris-Brest-Paris, Six Jours de Paris, Milan-San Remo, Tour des Flandres, Flèche wallonne, Paris-Roubaix, Tour de Lombardie, Paris-Nice, Critérium du Dauphiné, Giro : il fait revivre toutes les grandes courses, qu'elles appartiennent au passé ou qu'elles soient toujours à l'affiche. Une histoire non encyclopédique mais subjective, écrite dans une langue savoureuse par un amoureux du vélo et de l'écriture.

05/2023

ActuaLitté

Egypte

Les dieux et déesses d'Egypte

Au commencement, il n'y avait ni êtres humains, ni animaux, ni jour, ni nuit. Il n'existait rien d'autre qu'un immense océan, le Noun, qui remplissait tout l'Univers. Avec ce nouveau tome de la collection "Mes p'tits mythes égyptiens", l'enfant découvre la naissance et les liens de parenté entre les principaux dieux et déesses égyptiens. A la rencontre de l'Egypte antique et de ses mythes fondateurs Le thème de l'Egypte, qui passionne souvent les enfants, est à découvrir via la naissance des dieux du panthéon égyptien : Atoum-Rê, le dieu-soleil, surgit d'une colline émergeant de l'océan primordial. Il est considéré comme le créateur du monde égyptien. Il donne naissance à Shou et Tefnout, dieu de l'air et déesse de l'eau, les grands-parents des mythiques Isis et Osiris et des cruels Seth et Nephtys. Pour les Egyptiens, c'est également Atoum-Rê qui crée les humains en versant des centaines de larmes de joie, et en offrant à la terre et à tous ceux qui la peuplent le nécessaire pour y vivre... Un documentaire narratif qui fait voyager dans le temps et sur les terres d'Egypte Dans cette collection, l'information documentaire passe par la narration. Sur chaque double, on apprend des notions et du vocabulaire "mine de rien". Qu'est-ce qu'une pyramide, un pharaon ? ... L'information passe aussi par de la culture générale en lien avec le mythe : les croyances des Egyptiens antiques autour de la création du monde, de l'apparition des humains et de la protection de ces derniers par les dieux... Chaque terme compliqué est expliqué par son contexte ou dans le corps du texte. Avec une représentation des dieux égyptiens en début d'ouvrage pour bien se situer dans le récit, une page d'ouverture pour bien rappeler le mythe et une page de conclusion qui raccroche le texte dans le quotidien des enfants.

05/2023

ActuaLitté

Chanson française

Gainsbourg, roman

La vie singulière de Lucien Ginsburg, dit Serge Gainsbourg, racontée par lui-même ? C'est le pari romanesque d'Eric Paridisi qui imagine, sans le trahir, l'autobiographie qu'aurait pu écrire " l'homme à la tête de chou "... Une exofiction plus vraie que nature. L'autobiographie que Gainsbourg n'a pas écrite " Je m'appelle Lucien Ginsburg et j'ai failli ne jamais voir le jour. [... ] Mon éveil artistique a été précoce. Une initiation à la beauté par la musique, de Bach à Cole Porter, un grand écart harmonique orchestré par mon père. Un pianiste complet dont la sensibilité ne s'exprimait qu'à travers une envolée de notes. La révolution bolchevique l'avait contraint à vendre ses talents place Pigalle, sur le marché des musiciens, dancings, brasseries, cabarets, mon père y passait ses nuits. Le jour, mes soeurs et moi ne pouvions éviter la leçon de piano. A quatre ans, cette profusion de touches noires et blanches me terrifiait, et lorsque j'en accrochais une, mon père me reprenait d'une voix tranchante. [... ] Mes parents n'étaient pas pratiquants, pas de synagogue, pas de shabbat, aucune fête religieuse, juste une carpe farcie pour la Pâque. Au menu, les zakouskis côtoyaient le jambon et les steaks cuits au beurre. Mes parents se considéraient comme français et républicains. Cependant, dès le début de l'Occupation, l'hystérie antisémite les avait relégués au rang de nuisibles. Désormais sans travail, mon père avait dû se résoudre à passer en zone libre. [... ] A l'école, un de mes professeurs déformait sciemment mon nom : Ginzbeurgue ! [... ] A Paris, les yellow stars se volatilisaient vers l'est. Après la guerre, je suis devenu Lucien Guimbard... " Lucien Ginsburg, dit Serge Gainsbourg, raconté par lui-même de son enfance à sa rupture avec Brigitte Bardot en 1968. Une prouesse littéraire, un magnifique hommage, à la fois juste et romanesque, dans le plus pur esprit de son modèle

02/2024

ActuaLitté

Poésie

Fleurs d'âme. Poèmes (1897 à 1906)

Chaillé-sous-les-Omeaux et Paris, du bocage yonnais à l'Exposition Universelle (1899), quel rapport ? Un homme, Edmond Bocquier, né dans le village au bord de l'Yon qu'il prend pour sujet d'une Monographie et qu'il présente lors de la fameuse manifestation. En effet, à la charnière des XIXe et XXe siècles, l'instituteur Edmond Bocquier manifeste une curiosité et une compétence scientifiques remarquables dans les domaines de ce que l'on appelle les Sciences de la Vie et de la Terre : biologie, géologie, botanique, archéologie, malacologie, etc. , auxquelles on pourrait ajouter l'écologie dont il paraît être un évident précurseur. Son terrain d'études privilégié, ce sont les vallées de l'Yon, du Marillet et du Graon (depuis, engloutie sous les eaux d'un barrage) si bien que, chemin faisant, le jeune savant rencontre la poésie. Poète, il compose les textes de Fleurs d'âme que Jean Vimpère a rassemblés et préface avec une méthodique érudition, une pertinente intelligence et une sensibilité complice. Bien plus que des "poèmes de jeunesse" - auxquels on ne prêterait qu'une condescendante indulgence - ce sont les poèmes d'un jeune poète : par exemple, Les Hiboux condense les influences novatrices de l'époque (Baudelaire, de Nerval, Verlaine et les autres ! ) dans une écriture qui cherche sa propre singularité. Certes, Edmond Bocquier ne révolutionne pas le monde des Lettres mais ses poèmes s'inscrivent sans complexe dans le mouvement qui ouvre à la modernité du XXe siècle. Il se fait également éditeur d'une revue, La Terre vendéenne, pour publier les auteurs qu'il admire : P. Loti, F. Mistral, A. Le Braz, L. Frapié, M. Rollinat, etc. et l'alors tout jeune Pierre Menanteau. Bien sûr - et on le sait trop ! - nul n'est prophète en son pays. Si les travaux scientifiques et les livres d'Edmond Bocquier sont répertoriés dans de prestigieux Instituts et enrichissent les meilleures bibliothèques, bien peu de vendéens en ont connaissance aujourd'hui, en particulier dans sa commune natale, à l'exception notable de l'érudit local André Boutin. Et il a fallu l'obstination quasi "filiale" de Jean Vimpère pour que ce livre prenne vie. Or dans un livre, l'auteur reste vivant. Comme dans la mémoire de l'ami qui trouve les mots pour l'évoquer : le jadis jeune compagnon de poésie d'Edmond Bocquier devenu nonagénaire, Pierre Menanteau, est nombre de fois venu m'en parler dans mon atelier d'éditeur de poésie - la boucle est bouclée ! - à Chaillé-sous-les-Ormeaux. Louis Dubost

03/2021

ActuaLitté

Non classé

Ingres

Il est des livres de critique qui sont comme un apport versé aux oeuvres. Le lecteur y devine le parti-pris d'une sensibilité? ; il comprend que l'auteur y manifeste sa vision singulière et que celle-ci instille dans les tableaux un principe insistant, retient et accentue certaines de leurs tendances, dépose à leur surface le glacis d'un regard. Mais cette vision est si persuasive, elle se glisse si harmonieusement parmi les formes de la peinture, les épouse si bien et les sublime à un tel degré, en un propos qui a pour lui, plus encore que la conformité d'une description, la vérité d'une écriture - on pardonne à l'auteur cette sorte de partialité, et même on lui en est reconnaissant. L'Ingres de Gaëtan Picon est de ces livres-là. Parue en 1967 chez Skira, cette monographie pro-clame sans ambages le "? génie ? " d'Ingres ? : génie précoce et immédiat, génie durable, comme soustrait aux atteintes du temps - mais aussi bien, génie faillible, inégal, qui aurait laissé derrière lui, à côté de portraits et de compositions "? naturellement ? " infaillibles, des oeuvres "? douteuses ? ", des échecs. Or cette inconstance, nous dit Picon, loin de parler de façon univoque en défaveur de l'oeuvre, nous conduit en son coeur ? : "? Si Ingres est un sujet privilégié, c'est que parler de lui nous imposant à la fois la perspective du constat et celle du jugement, nous sommes ramenés à cette vérité aujourd'hui assez méconnue que la cohérence de l'oeuvre, constatée et décrite comme système et nature, n'est rien d'autre que la réussite aléatoire d'une aventure. ? " Cette "? aventure ? " - l'intrigue de ce roman de critique, pour ainsi dire - serait celle d'un regard épris à un point tel de la beauté de la "? nature ? ", de la beauté antique, qu'il retire tous ses modèles du drame de l'histoire, du passage du temps, de la "? combustion de l'espace ? ", afin de les figer, avec une minutie égale en chaque endroit du tableau, dans des compositions que ne traverse pas le souffle de la vie ? : "? Chaque chose ne resplendit que séparée, ensevelie dans sa forme. ? " Principe d'éternité par lequel Ingres immortalise, ou principe mortifère qui tue en voulant conserver. En l'énonçant, Gäetan Picon précise le statut de l'oeuvre en son siècle ? : contemporaine de celle de Delacroix, Courbet, Manet, elle apparaît pourtant dans une solitude absolue ? : "? Nul ne répond à Ingres, et il ne répond à personne ? : il n'est pas là? ".

11/2021

ActuaLitté

Beaux arts

Jean-Charles Bouloc

Ce bel ouvrage est la monographie du peintre Jean-Charles Bouloc. Jean-Charles Bouloc est né le 25 novembre 1930 dans l'Aveyron en France. Après des études secondaires, puis les Beaux Arts, il part découvrir le monde. A l'âge de 18 ans, commence une jeunesse voyageuse, vouée à la peinture et au dessin. Il ira en Afrique (Egypte, Sénégal, Ghana...), réalisant des portraits, participant à l'expédition ethnologique de Lhote en 1956, puis mène une vie d'aventurier. Jean-Charles Bouloc retournera en Europe en 1957 pour s'y marier. Il aura une fille, Virginie. Les voyages reprennent au Brésil, en Afrique du Nord. En 1962, de retour à Paris, où il a créé une boîte de nuit. Il y rencontre Laiza et Francis Sandford, rencontre qui va l'emporter vers le Pacifique. Il débarque à Tahiti le 13 juillet 1962. Il a mis fin à son mariage et s'installe à Bora Bora. Ses premières années en Polynésie sont marquées par de nombreuses rencontres d'îles en îles, par son goût de peindre, ses premières expositions et le décès de sa fille en 1963. Il s'applique à découvrir les îles Polynésiennes, peint en s'imprégnant de son environnement. Sa première exposition à la Galerie Winkler date de 1964. L'année suivante, Jean-Charles Bouloc part aux Etats-Unis. Il restera trois ans à Hollywood, vivant de sa peinture, exposée à la Galerie MacKenzie où il aura le plaisir de rencontrer le peintre Andrew Wyeth. A son retour à Tahiti, il voyage à nouveau, aux Australes, aux Marquises puis au Cambodge. En 1969, il épouse Marguerite Liu, dont il aura deux fils, Stéphane et Dewi, et il ouvre une galerie d'antiquités orientales "Noa Noa" à Papeete. Il y expose sa peinture et celle d'autres peintres. Un de ses portraits sera choisi comme timbre officiel de la Poste de Polynésie française et obtient le premier prix de la Philatélie. Pendant trente ans, installé avec sa famille à Tahiti, Jean-Charles Bouloc, va quand même voyager abondamment en Asie (Cambodge, Vietnam, Chine, Indonésie...), élargissant le cercle, cette fois à la recherche d'étoffes, de tapis, d'objets de rituels, de céladon, de porcelaines pour alimenter sa galerie. Il reprendra ses travaux de peinture en 1980 et s'y consacrera totalement après la fermeture de sa galerie "Noa Noa" en 1990. Il exposait régulièrement à la galerie Winkler à Papeete. Jean-Charles Bouloc est mort début mars 2014 sur l'île de Tahiti.

11/2009

ActuaLitté

Philosophie

L'entretien N° 3 : Jacques Derrida

Parmi les trois livraisons annuelles de L'Entretien, l'une est monographique. Un interlocuteur (ou une interlocutrice) est au centre et nous publions les entretiens qu'il (ou elle) nous a donnés, complétés par des documents et des inédits. Les "marges" sont occupées par ceux (et celles) qu'il a choisis pour éclairer sa démarche, affirmer une proximité ou, simplement, un lien d'amitié. L'air du temps, largement résumé par le titre d'un essai récent de Guillaume Le Blanc et Fabienne Brugère, La Fin de l'hospitalité, l'étranger cessant d'être un hôte pour devenir un ennemi, "un barbare qu'il faut éloigner, repousser, ne plus voir", nous a semblé appeler une relecture urgente de Jacques Derrida, qui n'a cessé de s'interroger, au fil de quelque quatre-vingts livres, sur l'hospitalité et, plus généralement, sur la définition de l'autre. La première monographie de L'Entretien lui est donc consacrée. On trouvera dans les pages qui suivent un choix d'entretiens radiophoniques ou télévisuels qu'il nous a accordés à l'occasion de ses publications, malgré, il faut le rappeler, ses réserves à l'égard d'un genre qui conduit à "improviser" là où il faudrait se donner le temps de la réflexion. Il lui arrivait, d'ailleurs, d'exprimer ses réticences avant de se laisser finalement prendre au jeu que nous lui proposions. Il nous offrait ainsi la chance exceptionnelle d'entrer dans le vif d'une pensée en cours de recherche et, si l'on peut dire, de construction. Circonstance, pour nous, aggravante, nous publions ici des retranscriptions que Jacques Derrida n'a pas pu relire, alors qu'il s'était fait une règle de toujours revoir ses propos tenus oralement quand ils devaient prendre une forme écrite. Nous remercions Marguerite Derrida de nous avoir autorisé cette transgression. C'est vers la pensée de Derrida que se tournent celles et ceux qui complètent notre sommaire : des amis, écrivains et philosophes, tels Jean-Luc Nancy, Philippe Lacoue-Labarthe, Hélène Cixous, Elisabeth de Fontenay, Elisabeth Roudinesco, des lecteurs, anciens étudiants, comme Marc Goldschmit, Joseph Cohen et Raphael Zagury-Orly. D'un témoignage à l'autre se confirme la place essentielle dévolue à l'amitié. Peut-être confère-t-elle à l'oeuvre son mouvement premier et faut-il y voir la clef, chez Jacques Derrida, du désir de transmission. Amitié au sens philosophique et politique sans doute, mais également à l'origine d'un attachement personnel, à l'exemple de la relation nouée de longue date avec le peintre Valerio Adami, dont les dessins accompagnent ce numéro.

05/2017

ActuaLitté

Beaux arts

Vermeer

Redécouvert à la fin du XIXe siècle, l'art de Vermeer n'a cessé depuis d'intriguer, d'émerveiller. Vermeer en effet est différent : de ses contemporains hollandais, de son siècle, de toute la peinture. Avec lui la représentation s'en est allée si loin qu'il semble que l'énigme du visible ait été rejointe, touchée comme jamais. Mais cette perfection que tous lui reconnaissent est elle-même une énigme : comment, pourquoi, dans quelles conditions, entouré de qui Vermeer a-t-il peint ces scènes silencieuses dont la magie nous subjugue ? A toutes ces questions ce livre apporte moins une réponse qu'un faisceau d'éléments permettant à chacun de répondre par soi-même. Trois points de vue différents ont été ici réunis : Celui de Gilles Aillaud, peintre et écrivain, dont on pourrait dire que l'approche est philosophique si l'extrême concision du langage ne venait donner avant tout à son texte l'allure d'un essai limpide sur la limpidité. Celui de John Michael Montias, aura consisté à dénouer, à l'issue de patientes recherches, les fils de l'histoire matérielle de la vie de Vermeer : ses origines sociales, son environnement familial, ses biens, ses contacts avec la peinture de son temps, sa ville, c'est tout cela que le lecteur découvrira en avançant dans cette partie du livre. Le point de vue d'Albert Blankert, enfin, est celui, indispensable, de l'histoire de l'art. Comprendre l'originalité de Vermeer, c'est la situer dans l'art hollandais du XVIIe siècle, c'est chercher à saisir et à situer les influences, les similarités, dans les thèmes comme dans les techniques, c'est encore retracer le travail secret de l'oeuvre au cours des siècles, jusqu'à sa reconnaissance universelle tardive. A ces approches qu confrontent les regards issus de plusieurs disciplines et de plusieurs traditions critiques viennent s'ajouter un catalogue de l'oeuvre, une fortune critique, une bibliographie, une chronologie, un index. Les illustrations comprennent tous les tableaux de Vermeer reproduits en grand format et en couleurs. S'y ajoutent de nombreuses oeuvres des contemporains de Vermeer et des documents relatifs à sa vie et à sa ville, Delft. Avec cette monographie incontournable parue à l'origine en 1986, le lecteur disposera à la fois d'un outil indispensable à la connaissance de Vermeer et d'une occasion de revenir sans fin et dans les conditions les plus séduisantes sur l'oeuvre sans doute la plus méditative de toute l'histoire de la peinture occidentale.

02/2017

ActuaLitté

Droit

L'histoire du droit entre science et politique

L'histoire du droit est très majoritairement pratiquée au sein des Facultés de droit par des juristes qui ont choisi de se consacrer à l'histoire de leur discipline. Ce lien intime distingue ainsi non seulement l'histoire du droit de l'histoire des Facultés de lettres mais également des sciences politiques et de l'histoire des sciences. Elle est ainsi communément pensée comme neutre ou apolitique, son objectif étant d'éclairer le droit par son histoire. Issu d'un colloque qui s'est tenu à Bordeaux en 2015, cet ouvrage réunit les contributions de jeunes chercheurs français, italiens et chinois ainsi que trois historiens du droit français, états-unien et israélien. Leur thème commun est en l'occurrence l'inscription politique de l'histoire du droit. En confrontant leurs regards de juristes-historiens ou de philosophes à partir d'exemples puisés dans les époques moderne et contemporaine, en interrogeant leur historiographie et en entrant au coeur de l'épistémologie de leur "science", les auteurs proposent une série de travaux allant de l'Ecole de Salamanque au XVIe siècle au droit public espagnol sous Franco, tout en interrogeant leurs propres méthodes et pratiques de chercheurs. Invitation à la réflexivité, ces études montrent l'ampleur des questionnements d'une jeune recherche dans une discipline qui ne cesse de se renouveler. Ont participé à cet ouvrage Alfonso Alibrandi, Marine Bohar, Ludovica Gabriella Bosica, Kevin Brémond, Jean Charriaud, Dario Di Cecca, Alessia Maria Di Stefano, Jean-Philippe Ferreira, Elisabetta Fiocchi Malaspina, Giulia Maria Labriola, Anna Neyrat, Antoine Séné, Stefano Veneroni, Mingzhe Zhu.Sous la direction du professeur Nader Hakim, avec les contributions des professeurs David M. Rabban et Assaf Likhovski.

07/2019

ActuaLitté

Livres rabats, tirettes

Je vais à la crèche

La journée à la crèche, la séparation et les retrouvailles : Je grandis avec Milan accompagne le tout-petit dans ces moments-clés de sa vie et de celle de ses parents. Ce matin, c'est maman qui emmène bébé à la crèche. Bébé pose ses affaires dans son casier et fait un câlin à maman. Pendant la journée, il fait plein d'activités. Après la peinture c'est l'atelier motricité : il escalade le cube et zou ! il glisse sur le toboggan. Maintenant il a faim. Avant de déjeuner il va au lavabo se laver les mains et puis il rejoint les copains. C'est l'heure de la sieste, bébé prend doudou : ahhh ! il baille allongé sur son petit lit, puis il ferme les yeux, apaisé. Après le goûter, bébé joue en attendant l'heure des papas et des mamans : youpi ! papa est là ! Au revoir les copines et les copains, à demain ! En manipulant les tirettes, les glissières ou la roue l'enfant anime chaque étape de la journée à la crèche et devient acteur de son histoire. Grâce au fil narratif, l'enfant suit facilement l'histoire qui se déroule et prend vie sous ses yeux. Il s'identifie au personnage à travers les illustrations vivantes et tendres d'Ilaria Falorsi. Des histoires mettant en scène le quotidien de bébé et suscitant l'identification grâce à l'image et aux textes écrits à la première personne. Des animations spécialement adaptées aux tout-petits associant l'enfant et le parent dans une lecture vivante et participative. Une offre parfaitement adaptée aux plus jeunes de nos lecteurs.

10/2021

ActuaLitté

Confucianisme

Paroles de Confucius

IOn peut dire que Confucius est le personnage historique qui a le plus marqué la civilisation chinoise. Maître Kong, ou Kong Fuzi, latinisé plus tard en "Confucius" par les Jésuites, le philosophe chinois naît en 551 avant J. -C. à Zou dans une province du Nord-Est de son pays, à400 km de Pékin. Issu d'une famille de guerriers - son arrière-grand. père a été ministre de la guerre - il est le premier homme de sa lignée à ne pas vouloir prendre les armes. Il préfère de loin la connaissance et devient précepteur à 17 ans. Attiré par la poli. tique, considérant que c'est véritablement par la gestion de la société que l'on peut au mieux vivre en paix et en responsabilité, il est magistrat et même ministre de la Justice pendant quatre ans. Après 12 ans d'exil à cause de ses idées poli. tiques, il revient s'installer dans sa ville de naissance oil enseigne jusqu'à la fin de sa vie. Fondateur du confucianisme, une doctrine poli. tique et sociale érigée en religion, qui a influencé toutes les civilisations d'Extrême-Orient (principalement la Chine) de son époque jusqu'à aujourd'hui, Confucius croit fermement en la capa. cité de l'homme ordinaire de modifier son destin. Dans ce livre, le choix a été fait de présenter un maximum d'aphorismes du philosophe sur : la condition humaine, la justice et la vertu, la joie et le bonheur, la connaissance et les études, la relation aux autres et la famille, principalement piochés dans ses écrits : le Livre des sentences, L'invariable milieu et ses célèbres Entretiens.

09/2023

ActuaLitté

Histoire internationale

L'identité joola en question. La bataille idéologique du MFDC pour l'indépendance

Depuis les grandes monographies de Louis-Vincent Thomas en anthropologie et de Paul Pélissier en géographie humaine parues dans les années 1960, les sociétés joola ont fait l'objet de multiples travaux : historiens, ethnologues, sociologues, géographes, linguistes, juristes se sont succédé sur le terrain pour en explorer tour à tour telle ou telle facette, telle ou telle micro-région. Dès les années 1970, une première génération d'intellectuels natifs de la région réfléchissait sur les institutions, les traditions orales et les rituels villageois. Le conflit casamançais qui a éclaté en 1982, en focalisant l'attention de nombreux chercheurs sur les ressorts de la rébellion et la représentation des différentes populations au sein du MFDC, a semblé renvoyer à d'autres lunes l'intérêt et l'opportunité de poursuivre des recherches ethnographiques. Par la voix des idéologues du mouvement indépendantiste se répandait une nouvelle vulgate, construite sur des héros historiques, un royaume et une onomastique. Depuis 2002, date à laquelle Paul Diédhiou a soutenu sa thèse, d'autres travaux ont enfin exploré la question de la construction historique et politique d'une " identité joola ". Du lutteur, dont l'intellectuel natif du village est devenu la figure alternative comme porte-flambeau du village, Paul Diédhiou a toute la pugnacité. Ainsi s'attaque-t-il de front aux discours identitaires postulant une sorte d'identité essentielle et d'unité commune à tous les Joola, en les soumettant à une double critique : il rapporte ces arguments aux trajectoires sociales de leurs auteurs, villageois diplômés et émigrés en ville, d'une part, et, de l'autre, à la manière dont les habitants définissent eux-mêmes la nature et les limites de leurs appartenances. L'originalité et la véritable pertinence de son travail sont précisément de mettre en regard les conditions historiques de l'émergence de cette entité " joola " avec les modes locaux d'identification et de différenciation. C'est en partant des catégories endogènes, à commencer par l'interdit de crime sanglant entre co-villageois, et des modalités instituées d'inter-relations entre unités villageoises (coopération rituelle vs guerre) qu'il redessine les frontières, toujours mouvantes, entre identité et altérité. Loin de jouer au héraut villageois ou de faire valoir sa position de chercheur " issu du milieu ", il analyse avec une grande lucidité les fractures et les oppositions, ravivées par la guerre, entre habitants de la région.

01/2011

ActuaLitté

Littérature française

La peine de l'eau est infinie

"Ils se sont noyés par grand bleu, la vie à portée de rail. Naàm, tu as bien entendu père, il faisait un temps splendide ce jour-là. Comme quoi ! A ce qu'il paraît, la prochaine vague, c'est une cargaison nigériane qu'elle déversera. Des chrétiens, à ce qu'on dit. Et alors ? Les vagues du coin n'ont pas de religion, du moins, pas pour l'instant ; du moins pas à bord du Safinat Nuh. Les vagues par ici, elles sont scélérates ou elles ne sont pas. Et quand elles sont, elles engloutissent chrétiens comme musulmans? : elles ne sont pas regardantes, llà? ; naàm, elles surgissent de nulle part, à l'improviste, même par grand bleu, surtout par grand bleu - c'est pourquoi elles sont scélérates, les traîtresses? ! - et dans le plus grand silence, sans colère, sans signe annonciateur, elles dévorent tout ce qui leur tombe sous la lame, Abraham ou Ibrahim, petit chiffon gambien ou petit chiffon nigérian. Que tu loues le Seigneur : "Laudate omnes gentes, laudate Dominum" ou que tu loues Allah : "Hayya ya Koullal oumame, sabbi hou Rabbana", les vagues, elles prennent la mer quand ça leur chante, sans prévenir personne". Juriste de formation, Marie-Christine Noëlie-Piatti utilise sa connaissance du droit pour raconter "l'extraordinaire" des vies ordinaires, comme celles du banlieusard, du disparu, du réfugié ou de l'étranger. A partir des petites histoires très singulières qui leur arrivent, les personnages de ses romans sont toujours rattrapés par la grande Histoire. Dans le présent opus, tiré du parcours de vie d'un émigré, c'est vers le destin tout entier de migrants embarqués sur des chaloupes de fortune que Marie-Christine Noëlie-Piatti nous invite à tourner notre regard.

12/2022

ActuaLitté

Ecrits sur l'art

J'ai une famille. 10 artistes de l'avant-garde chinoise installés en France

L'exposition J'ai une famille présente les oeuvres d'artistes contemporains d'origine chinoise qui se sont installés en France au cours des années 1980-1990, au moment où la politique de réforme et d'ouverture de la Chine et la fin de la Guerre froide dessinaient un nouvel ordre mondial. Alors que leurs créations traduisent avec une grande diversité leur parcours de migration et leurs réactions face à un monde en mutation, ces artistes forgent en France un réseau d'amitiés solidaires, partageant des expériences et des destins similaires face à l'isolement, à l'adversité, parfois au racisme. Leurs histoires sont singulières mais les convictions culturelles et artistiques qui les ont poussés à l'exil, leurs cheminements communs, leurs affinités intellectuelles, les relations qu'ils ont tissées, évoquent une famille. L'exposition retrace sur plus de trente ans la trajectoire de ces artistes, fédérés par Hou Hanru et Evelyne Jouanno, avec par date d'arrivée : Yan Pei-Ming, Ru Xiao Fan, Chen Zhen, Jiang Dahai, Huang Yong Ping, Yang Jiechang, Shen Yuan, Wang Du, Du Zhenjun et An Xiaotong. En trois décennies, ces artistes ont développé une approche critique, inventé des langages innovants, contribuant de manière significative à la transformation de la scène artistique contemporaine française et internationale. Le catalogue donne à voir une profusion d'images (photos de famille, photos des artistes sur les scènes artistiques à l'international, oeuvres contemporaines, etc.) selon huit parties chrono-thématiques. Des essais ainsi qu'un entretien réunissant les commissaires de l'exposition mettent en perspective les parcours de ces artistes depuis leur départ de Chine, leur installation en France et analysent leur contribution aux scènes artistiques. Le catalogue propose aussi des entretiens avec les artistes exposés ainsi qu'avec des collectionneurs, conservateurs, critiques d'art et et experts qui les ont accompagnés.

10/2023

ActuaLitté

Décoration

René Crevel. Peintre, architecte, décorateur

Artiste prolifique, architecte décorateur, mais aussi peintre, René Crevel apporte une contribution décisive à la naissance et au développement du style Art Déco. Esprit novateur, il s'illustre dans de nombreuses disciplines, abordant avec une égale réussite des domaines aussi différents et exigeants que l'architecture et l'architecture d'intérieur, le mobilier, le papier peint et le tison, le tapis et la tapisserie, la céramique, l'émail, le vitrail ou la fresque. Entre les deux guerres, il signe de remarquables créations pour les prestigieuses manufactures françaises, Sèvres ou Limoges pour la porcelaine, J. Sarlandie pour la dinanderie et l'émail, Isidore Leroy, Essef, Geffroy ou Nobilis pour le papier peint, Aubusson pour les tapis et les tapisseries murales ou encore Krieger pour les meubles. Sa carrière est jalonnée d'importantes réalisations. Architecte d'intérieur et ensemblier, il conçoit l'entière décoration du Théâtre de l'Avenue (1924), aménage l'hôtel de Paris et la bijouterie Gustave Sandoz (1928), le restaurant les Tuileries et l'hôtel Continental, le magasin Frigéco, l'office du tourisme du Portugal (1931), agence l'hôtel Astoria (1933). On lui doit la création du bar de la société Técalémit (1932). Il dessine de nombreuses devantures de magasins, boutiques de luxe, bars et brasseries... Architecte, il construit en 1926 à Saint-Cloud sa villa dans le plus pur style moderniste. En 1930 son projet avant-gardiste d'autos-relais fait la couverture de la revue Je sais tout. En 1937 il trace les plans du Palais de l'Artisanat à l'Exposition Internationale des Arts et des Techniques, puis ceux de la Cité Ouvrière des Laboratoires pharmaceutiques Debat à Garches. Peintre, il poursuit une carrière commencée en 1915 dans le sillage des Nabis et du japonisme, laissant plus de 1000 oeuvres, huiles, gouaches, aquarelles et dessins. Il crée décors et costumes de théâtre, peint panneaux décoratifs et fresques... René Crevel est maintes fois primé par les jurys des grandes manifestations de l'époque. En 1925 cinq diplômes et médailles couronnent sa participation à l'Exposition Internationale des Arts Décoratifs. En 1929 il obtient un diplôme de Grand Prix l'Exposition française au Caire, en 1931 un diplôme d'Honneur à l'Exposition Coloniale. En 1937, lors de l'exposition Internationale des Arts et des Techniques, deux nouveaux diplômes d'Honneur et deux médailles d'or lui sont décernés. Cette première monographie consacre le talent de René Crevel, figure emblématique du mouvement art déco. Elle retrace sa vie et son parcours et aborde chacun de ses modes d'expression, de la peinture aux arts décoratifs et à l'architecture. Illustrée de plus de 1100 photographies, elle offre une contribution essentielle à la redécouverte d'une oeuvre qui occupe une place éminente dans l'histoire de l'art.

11/2019

ActuaLitté

Cinéastes, réalisateurs

Conversations avec Dean Tavoularis

"Tout ce que le spectateur voit dans un film est le résultat d'un travail avec le chef décorateur". - F. F. Coppola. Quatre ans après la sortie du très remarqué Conversations avec Darius Khondji, le troisième ouvrage de la collection Conversations est la première monographie consacrée à l'un des plus grands chefs décorateurs de l'histoire du cinéma, Dean Tavoularis. Destiné aux cinéphiles, aux étudiants et aux professionnels du 7ème art, mais aussi aux amoureux du design et de l'architecture, cet ouvrage propose un voyage inédit à travers le cinéma des soixante dernières années. Une plongée passionnante dans les coulisses de films cultes du XXème siècle : Apocalypse Now, Le Parrain, Bonnie and Clyde, Zabriskie Point, Conversation secrète et bien d'autres. Dean Tavoularis possède une filmographie des plus illustres, son nom étant associé à nombre de chefs d'oeuvres du cinéma américain des années 1960 et 1970. Ses collaborations avec Francis Ford Coppola, Michelangelo Antonioni, Arthur Penn, Warren Beatty, William Friedkin et Roman Polanski comptent parmi les plus riches et inventives du cinéma moderne. Conversations avec Dean Tavoularis retrace l'incroyable odyssée de celui qui débuta sa carrière comme animateur sous la direction de Walt Disney. Après avoir fait ses armes dans les plus grands studios d'Hollywood, sur des films comme 20 000 lieues sous les mers ou Devine qui vient dîner... , il devient chef décorateur sur l'un des films qui contribuera à l'avènement du Nouvel Hollywood, Bonnie and Clyde. Mais c'est aux côtés de Francis Ford Coppola que Dean Tavoularis consacre l'essentiel de sa carrière. Engagé pour travailler sur Le Parrain, ils formèrent un couple créatif unique pendant plus de trois décennies. Des chapitres entiers sont consacrés à la trilogie du Parrain et à Apocalypse Now, dont le tournage est exploré en détail. Dean Tavoularis révèle aussi certains projets de Coppola, tel Pinocchio, grâce à des dessins conceptuels jamais dévoilés à ce jour et un schéma scénaristique visuel à couper le souffle. Ces conversations sont également accompagnées d'entretiens exclusifs avec l'acteur-réalisateur Warren Beatty, les réalisateurs Francis Ford Coppola et Roman Coppola, le chef opérateur Vittorio Storaro (Le Conformiste, Le dernier empereur), la créatrice de costumes Milena Canonero (Orange mécanique, Barry Lyndon) avec lesquels Dean Tavoularis a collaboré, ainsi qu'avec la cheffe décoratrice française Katia Wyszkop (Sous le soleil de Satan). Accessible à tous et foisonnant d'anecdotes où l'on croisera entre autres Jean-Luc Godard, Marlon Brando, Gene Kelly et Tom Waits, l'ouvrage est illustré de centaines de visuels, la plupart inédits : photos de plateau, plans de décors, plans d'architecture, archives, dessins conceptuels, storyboards... Un beau-livre préfacé par Wes Anderson et écrit par Jordan Mintzer, auteur des déjà cultes Conversations avec James Gray et Conversations avec Darius Khondji.

10/2022

ActuaLitté

Sculpteurs

Wang Keping. Edition bilingue français-anglais

Parmi les artistes chinois expatriés en France et aux Etats-Unis dans les années 1980, le sculpteur Wang Keping se distingue par l'invention d'un langage sculptural singulier aujourd'hui internationalement reconnu. Dans cette monographie qui met à l'honneur les oeuvres monumentales de la maturité, l'historienne d'art Virginie Perdrisot-Cassan analyse ce répertoire de signes au sein duquel l'universalité des motifs rencontre une éblouissante variété de formes, infinies variations autour de la féminité, de l'animalité, du couple, du désir, de la souffrance et de la finitude. Née d'un sensuel mariage entre la nature et le style, la générosité du bois et l'autorité de la main, l'oeuvre de Wang Keping incarne la quête de vérité d'un artiste au destin hors norme. Membre-fondateur du premier groupe d'avant-garde chinois, le "mouvement des Etoiles" , exilé politique, Wang Keping fait le choix à son arrivée en France d'emprunter le chemin ténu d'une radicale essentialisation des formes, dans la lignée de maîtres aussi divers que les artistes, cinéastes et écrivains Qi Baishi, Picasso, Matisse, Chaplin, Beckett, Zadkine, Brancusi. Le plasticien et activiste Ai Weiwei lui rend un vibrant hommage, témoignant de son admiration pour l'audace de son aîné au moment de l'exposition dissidente des Etoiles en 1979 et célébrant l'autonomie et l'intégrité de la création de celui que l'on surnomme "Le Maître du Bois" . Among Chinese artists who moved to France or the United States in the 1980s, sculptor Wang Keping stands out for his invention of a unique sculptural language, today recognized internationally. In this monograph, which gives pride of place to his mature monumental works, the art historian Virginie Perdrisot-Cassan analyzes this repertory of signs within which the universality of the motifs meets a dazzling variety of shapes, endless variations touching on femininity, animality, couples, desire, suffering, and finitude. Born of a sensual marriage between nature and style, the generosity of wood and the influence of the hand, Wang Keping's work incarnates the quest for truth of an artist with a destiny beyond the norm. A founding member of the first movement of Chinese avant-garde, "the Stars art group" and a political exile, Wang Keping followed the path of a radical essentialization of shapes upon his arrival in France, in the footsteps of masters as diverse as the artists, filmmakers and writers Qi Baishi, Picasso, Matisse, Chaplin, Beckett, Zadkine, and Brancusi. The artist and activist Ai Weiwei gives him a vibrant tribute, showing his admiration for his elder's audacity at the time of the Stars dissident exhibition in 1979, and celebrating the autonomy and integrity of creations by the man who is known as "The Master of Wood. "

02/2022

ActuaLitté

Histoire ancienne

Elevage et forêt sur la montagne dijonnaise à la fin du Moyen Age. Deux établissements forestiers d'éleveurs en Terre de Saint-Seine (Saint-Martin-du-Mont, Côte d'Or)

Les deux établissements désertés dont il est ici question sont localisés à environ 1,5 km l'un de l'autre dans le massif forestier couvrant les marges du finage de Saint-Martin-du-Mont sur la Montagne dijonnaise, à une vingtaine de km au nord-ouest de la capitale bourguignonne. Celui des bois de Cestres a fait l'objet d'une fouille aussi exhaustive que possible entre 2003 et 2012. Celui des bois de La Combe d'Eté a été sondé en 2012. Ils ont tous les deux été fondés, occupés et désertés au XIVe siècle et présentent la même configuration de hameaux spécialisés dans l'élevage ovin. Sans doute s'agit-il, pour l'un, des Bordes Gaudot attestées dans la documentation écrite comme actives de 1323 à 1413 et déclarées comme désertées en 1417, pour l'autre des Bordes de Cuylles ou Descuilles citées en 1371 et en 1394-1395. La commune actuelle, l'une des plus vastes de Côte d'Or, est l'héritière directe de la "Terre de Saint-Seine". C'est le domaine proche de l'abbaye bénédictine éponyme fondée au Temps mérovingiens sur la route qui, de Dijon à Troyes en Champagne, assure un passage commode entre le sillon rhodanien et le bassin de la Seine. Aux Xllle et XIVe siècles, cet itinéraire constitue l'un des axes majeurs du commerce international de la laine, emprunté notamment par les marchands italiens fréquentant les foires de Champagne. Avec la fondation tardive des deux établissements dans ses marges forestières, l'abbaye entendait participer de cette dynamique économique. Mais celle-ci décline au siècle suivant sous les coups des désordres liés à la guerre de Cent Ans et à la Peste Noire. L'ensemble a offert la possibilité non seulement de conduire une fouille approfondie sur des habitats ruraux désertés du bas Moyen Age, ce qui reste somme toute encore peu courant, mais aussi de mettre au jour les témoins matériels d'un puissant phénomène surtout connu par la documentation écrite. Il a aussi permis d'étudier non seulement les habitats, la culture matérielle et les activités de production des groupes résidents, mais aussi, sous le couvert forestier protecteur, l'organisation des territoires exploités alentours. Trois parties complémentaires structurent ainsi le présent ouvrage. Il s'ouvre par une monographie archéologique décrivant le détail des constructions et des mobiliers enregistrés à la fouille, pour évoquer les niveaux techniques et les conditions de vie. Il se poursuit avec un essai d'Archéogéographie du territoire associant l'étude du parcellaire, l'analyse physico-chimique des sols et celle des cortèges végétaux, afin de restituer le paysage environnant et les modalités d'exploitation des ressources. Il s'achève par une étude des documents écrits, dénombrements, comptabilités, actes notariés, pour témoigner du contexte socio-économique.

01/2018

ActuaLitté

Philosophie

Le jeune Hegel. Tome 1, Sur les rapports de la dialectique et de l'économie

Dès 1923, dans Histoire et Conscience de classe, Georges Lukács avait montré que l'hégélianisme travaille le marxisme bien au-delà de ce qu'en laissait pressentir l'orthodoxie déjà constituée, et bien plus que ne l'indiquaient les textes alors disponibles de Marx. Comment Hegel en est-il venu à dépasser le cadre de la philosophie traditionnelle pour accéder à une pensée dont les tendances profondes anticipent certaines conceptions marxistes ? C'est à cette question que s'attache le livre sur Le Jeune Hegel. Publiée en 1948, mais achevée en 1938, l'étude de Lukács est animée par une double ambition. Tout d'abord révéler une dimension essentielle des conceptions du jeune Hegel, à laquelle les historiens de la philosophie, en raison de leurs méthodes, voire de leurs préjugés, étaient restés aveugles ; ensuite, et en même temps, esquisser les bases d'une interprétation marxiste de la philosophie classique allemande. Depuis l'ouvrage de Dilthey (1905), mais surtout depuis la monographie de Th. Haering sur Hegel dont le premier volume (1929) était entièrement consacré à l'évolution de la pensée du jeune Hegel, les interprètes s'accordaient pour esquisser l'image d'un jeune Hegel pénétré de religiosité, de mysticisme ou de romantisme. Il est vrai, reconnaît Lukács, qu'en raison de son idéalisme, la philosophie classique allemande dans son ensemble est restée fermée au mouvement réel de l'histoire, au sens de la lutte des classes. Mais la compréhension dialectique à laquelle accède le jeune Hegel, si elle demeure idéaliste, est cependant à l'opposé d'un irrationalisme. Dès l'époque de Berne, en effet, Hegel ne cesse de s'opposer, au nom des idéaux de la Révolution française, aux despotismes politiques et cléricaux et, en général, à toutes les formes de servitude engendrées par la "positivité". 11 s'efforce, à Francfort, de penser le dépassement de la "positivité" en dirigeant son attention sur les phénomènes historiques, sociaux, politiques et même économiques. A Iéna enfin, il met en lumière, par de nombreuses analyses qui préfigurent la dialectique matérialiste, les incohérences de l'économie de marché et appréhende l'homme à partir de ses dimensions concrètes : ses besoins, ses désirs, son langage et son travail. Une ample présentation du Jeune Hegel par les traducteurs situe en outre le livre dans l'oeuvre de Lukács et en donne un éclairage critique. Dans le tome I du Jeune Hegel, Lukács suit le philosophe de la période de Berne au début de la période d'Iéna, soit de 1793 à 1801. Le tome II va dè la brouille avec Schelling à Iéna à la publication de la Phénoménologie de l'esprit, en 1807.

04/1981

ActuaLitté

Sculpture

Le Facteur Cheval et son Palais idéal

A la lecture de l'ouvrage d'Alain Borne, paru pour la première fois à titre posthume en 1969 aux éditions Robert Morel, on peine à se garder d'une curieuse émotion rétrospective, la même peut-être qui mena l'auteur à consacrer cette très mince étude à la personne et l'oeuvre de Ferdinand Cheval, à une époque où la première n'était encore qu'une ombre et la seconde, pas encore une pièce de patrimoine. Il suffit presque d'ouvrir le livre au hasard pour entendre cette époque et comprendre cette émotion : Si d'autres déjà avaient livré au grand public la figure du facteur Cheval, il me serait permis de montrer ici son monument comme on fait en une monographie d'un château médiéval ou d'une cathédrale gothique. Mais puisque Ferdinand Cheval est encore un inconnu pour le plus grand nombre, je préfère accepter que le présent livre ne soit que l'esquisse d'un ouvrage plus important et ne pas négliger les liens bouleversants qui unissent le monument compliqué et inquiétant à l'homme simple traversé par un rêve qui le dépasse et lui permet, grâce à une surhumaine et presque incompréhensible opiniâtreté, d'accéder à l'art. Le livre est tout entier conforme à ce ton et à ce dessein. Les parties monographiques ne manquent certes pas, Cheval étant l'homme d'une seule oeuvre et le Palais idéal, l'oeuvre d'un seul homme ? ; et au lecteur qui ne connaîtrait encore ni l'un ni l'autre, le livre, en plus des aperçus photographiques, fournira donc l'ensemble des écrits de Ferdinand Cheval (son fameux "? testament ? " et ses lettres). Mais dans la mesure où ces approches sont susceptibles d'avoir été depuis rendues désuètes par la recherche, l'autre et véritable intérêt de ce livre réside dans le regard d'Alain Borne lui-même, qui, sans jamais se détourner de son sujet, ne fait aucunement mystère de ce qu'il se livre en grande partie à une spéculation sur les liens qui unissent l'homme et son oeuvre. "? Nous savons si peu de choses sur Cheval qu'il nous faut le réduire presqu'à une entité? ", avoue-t-il, profitant de ce vide de savoir pour se laisser guider par son émotion. Dans une langue d'une somptuosité d'époque, il laisse ainsi des pages de réflexions concentrées et sensibles sur "? la bataille de l'oeuvre ? " ou le rapport de l'art à la mort et à la sexualité, pages dans lesquelles, derrière la marque de son temps, on ne serait pas étonné de découvrir un autoportrait. Un livre précieux, à verser à la littérature consacrée à Cheval et à l'art naïf, mais surtout à garder pour son supplément d'âme.

05/2021