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Fernand Braudel

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Histoire de France

Chantres maudits de l'Europe nouvelle ! Conférences du Groupe Collaboration

Le Groupe Colla­bo­ration, autorisé en février 1941 et forte­ment soutenu par l'ambassadeur Otto Abetz, continue l'oeu­vre du Comité France-Allemagne d'avant la guerre et tra­vaille en liaison étroite avec l'Institut allemand, émana­tion des ser­vi­ces cultu­rels de l'ambassade. Le président est Alphonse de Château­briant, directeur de l'heb­do­­ma­­daire La Gerbe. Son comité d'honneur com­prend le physi­cien Geor­ges Claude, le cardinal Baudrillard, les écrivains Abel Bon­­nard et Abel Hermant, Fernand de Brinon. Un groupe de jeunes est fondé par Marc Augier (le futur écri­vain Saint-Loup), bientôt rem­­­pla­cé par l'avocat Jacques Schweit­­­zer : Les Jeunes de l'Europe nou­velle (JEN). D'abord limité à la zone occupée, le groupe Colla­bo­ra­tion est autorisé en zone libre dès la fin de 1941 et orga­nise à tra­vers toute la France une soixantaine de sous-comités. L'association veut plus culturelle que politique et se tourne vers la diffusion d'appels en faveur de l'unité du continent euro­­­péen ; Drieu en est le chantre et compte sur le iiie Reich pour réaliser cette unité : "L'Allemagne est en train de se faire euro­péenne, de pren­dre cons­cience de toutes les éten­dues et de tou­tes les limites de l'Europe par une dou­ble expé­rience extérieure et intérieure dont nous ne soup­çonnons pas l'am­pleur. " En dépit de tous ces efforts, l'organisation de Cha­teau­­briant ne tarde pas à entrer en léthargie, la seule activité notable en devient la tenue régu­­lière de conférences en faveur de la politique d'en­tente franco-allemande". Sont réunies dans ce premier volume quatre conférences du Grou­pe Collaboration, données en 1941 à la Maison de la Chi­mie à Paris : "Vers une nouvelle Europe" ; "La Révo­lu­tion technique et ses conséquences" ; "L'avenir de la quali­té française dans la protection européenne" ; "Notre rôle européen" ! Sommaire La Révolution technique et ses conséquences - Jean Maillot, préambule de Jacques Duboin Conférence données le 5 avril 1941 sous les auspices du Groupe "Collaboation" à la Maison de la Chimie à Paris Vers une nouvelle Europe - Baron Werner von Rheinbaben Conférence données le 19 avril 1941 sous les auspices du Groupe "Collaboation" à la Maison de la Chimie à Paris L'avenir de la qualité française dans la protection européenne - Henri-Marcel Magne, préambule de Jean Weiland Conférence données le 10 mai 1941 sous les auspices du Groupe "Collaboation" à la Maison de la Chimie à Paris Notre rôle européen - Jacques de Lesdain Conférence données le 1er juin 1941 sous les auspices du Groupe "Collaboation" à la Maison de la Chimie à Paris

08/2014

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Sciences politiques

Dans les archives inédites des services secrets : un siècle d'histoire et d'espionnage français (1870-1989)

"Tout un monde de l'ombre se révèle dans ce passionnant ouvrage" Le Monde "Passionnant comme un grand roman d'espionnage, où tout est vrai." l'Express. "Des documents exceptionnels, des photos et des rapports inédits. Un ouvrage magnifique." Télérama. "Nouveau coup d'éclat de l'Iconoclaste" Le Figaro. "Cet ouvrage est remarquable." Historia. Un siècle d'espionnage et de contre-espionnage français (1870-1989) où l'on retrouvera parmi les sujets traités : Les coulisses de l'Histoire Le dossier de l'affaire Dreyfus. La fiche de renseignement sur Hitler (1924). Les confidences du secrétaire particulier de Staline (1928). Les procès de Moscou (1937). Les lettres de Pierre Mendès France dans la clandestinité. Les préparatifs secrets du débarquement allié. Le dossier FFI de François Mitterrand et la fiche secrète du SDECE. Les documents "très secrets" sur la collaboration entre les services français et la CIA en Indochine. Les rapports des RG sur Messali Hadj, Georges Bidault et les milieux de l'Algérie française. La chasse aux trafiquants d'armes du FLN. Le dossier confidentiel de l'opération militaire de Kolwezi (1978). Le dossier complet de la DST sur l'affaire Farewell. De grandes figures d'espions Bolo Pacha, traître au service de l'Allemagne. L'affaire Fantômas : l'agent As 522 chez les communistes Jean Klee, un agent triple disparu dans la Tamise. Le dossier d'un nazi français, Fernand de Brinon. La traque d'Otto Skorzeny, chef des commandos du Reich. Georges Pâques, une taupe à l'OTAN. Un réseau est-allemand en France : l'affaire Bammler-Kranick. Des affaires d'espionnage économique Alfred Nobel et les secrets de fabrication de la poudre (1888). Les usines françaises d'armement espionnées au profit de l'URSS (1925). L'inquiétant réarmement japonais (1935). Le rapport d'un espion au salon de l'auto de Berlin (1939). La liste des entreprises ayant un compte à la "Banque des Soviets" et leurs relations avec Moscou (1950). Des inventions technologiques sans égales. Les interceptions radio de la tour Eiffel. Les premières photographies aériennes (1914-1918). Enigma et les codes secrets des nazis. Les premiers commandos des services spéciaux français. Appareils photos, faux passeports, talonnettes à double fond, etc. : un musée jamais vu. Une ambassade de France mise sur écoutes. Les rapports de gendarmerie sur les OVNIS. Des séductrices de légende. La Païva et son mari prussien (1871). Mistinguett, un coeur au service de la France (1916). Les documents inédits du dossier Mata Hari (1917). Joséphine Baker, l'agent de charme de la France libre (1944). La naissance des grands services de renseignement. Le 2e Bureau. Les Renseignements généraux. Le KGB. Le BCRA, service de renseignement de la France libre. La DST. Le SDECE et la DGSE avec le soutien de la Fondation d'entreprise La Poste.

10/2010

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Monographies

Avant l'orage

Coédition Dilecta / Bourse de Commerce - Pinault Collection Langues : français / anglais L'exposition "Avant l'orage" ouvrira ses portes en février 2023 à la Bourse de Commerce - Pinault Collection à Paris De février à septembre, de l'hiver à l'automne, l'exposition "Avant l'orage" , présentée par la Collection Pinault dans tous les espaces de la Bourse de Commerce, traite de l'émergence de nouvelles saisons mutantes sur fond de changement climatique. Dans l'architecture de fer, de verre, de pierre et de béton de la Bourse de Commerce, qui pourrait tout aussi bien être celle d'une serre, de nouvelles formes de vie prennent corps, des saisons inédites apparaissent. Alors que les calendriers ancestraux étaient conditionnés par les mouvements cosmiques, notre course effrénée au progrès et à l'abondance a irrémédiablement transformé notre environnement. Son dérèglement nous oblige à nous adapter en retour. Jadis grenier à blé de Paris, le bâtiment de la Bourse de Commerce fut à partir de 1889 le témoin et l'acteur de l'accélération mondialisée des échanges prédateurs, issue de la colonisation et de l'exploitation intensive des ressources de la planète. Cet édifice peut ainsi incarner tout particulièrement cette nouvelle ronde désynchronisée du temps.

02/2023

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Littérature française

Longtemps, j'ai donné raison à Ginger Rogers

Une autobiographie parcellaire et subtile par recomposition fragmentaire du puzzle de la mémoire : non pas des Mémoires en majesté par ordre chronologique, mais une évocation de souvenirs autour desquels sont venues cristalliser des leçons de vie. " Le bonheur en littérature ne consiste pas à gagner du temps pour aller à l'essentiel mais à perdre du temps pour parvenir à l'inessentiel. Autrement dit, à accepter d'être pris par surprise pour découvrir précisément ce que je n'avais jamais recherché " est-il écrit ici au détour d'un chapitre : c'est la meilleure définition du bonheur que l'on ressent à la lecture de ce récit. Chaque court chapitre convoque un souvenir qui ouvre une parenthèse, une digression, un décentrement. Le premier d'entre eux, " précieux parce qu'indistinct " : une visite à son père détenu après-guerre à la prison de Clairvaux (on en saura plus, par la suite, sur ce père frappé de la maladie d'Alzheimer à la fin de sa vie) Cette période de la guerre est très présente, de la silhouette unijambiste du gardien de l'hôtel de Lauzun qui dénonça Christian de la Mazière à la Libération à Lucette Almanzor en butte à la question désinvolte d'un visiteur (" En deux mots, Céline, c'est quoi ? ") en passant par Lisette de Brinon contrainte d'assister à l'exécution de son mari Fernand de Brinon, qui l'avait protégée en la faisant nommer " aryenne d'honneur " . Une réflexion de Vittorio Gassman racontant qu'une miette de pain collée à la lèvre d'une jeune femme a sonné le glas de leur liaison inspire à l'auteur une réflexion sur la fin de l'amour. Une phrase prononcée par Ginger Rogers dans le film La fille de la 5ème avenue (" les riches sont juste des pauvres avec de l'argent ") constitue un des Rosebud du texte : l'écart social entre ses parents et la plupart de leurs amis, entre le monde des riches et celui des pauvres, celui de la désinvolture héréditaire et du mérite forcené (de très jolies scènes sur une victoire inespérée lors d'un championnat d'académie d'escrime contre un adolescent béni des dieux, ou sur Antoine Ménier, de la famille des chocolats Meunier, ami d'enfance de son parrain snob, développent par touches cette thématique du déclassement...) Comment " le contrat de confiance entre la langue et lui " a été rompu par la découverte des " pommes mousseline " , le rôle qu'a joué l'opus III de Beethoven dans son éveil à la musique, tel tableau de Goya dans son éveil à la peinture, la folie du cinéma et la menace de la cécité, l'expérience en usine, la découverte des livres et des écrivains, l'amour de sa vie et les amitiés à éclipses (" on perd ses amis d'enfance comme on perd son enfance " ...) sont quelques-uns des motifs pris dans cette tapisserie du souvenir.

01/2020

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Littérature francophone

Back to les cévennes

Trois femmes, trois générations, un village perdu des Cévennes. Ilona, 20 ans, jeune parisienne capricieuse, née la petite cuillère en argent dans la bouche, vient de louper pitoyablement son baccalauréat pour la seconde fois. Catapultée par son père dans cette région qu'elle ne situe même pas sur une carte, elle va devoir travailler à la petite supérette du village. Plus habituée à être servie que servir, l'apprentissage va être rythmé face à son patron qui n'a pas de temps à perdre avec cette gamine de la ville. Cindy, citadine de 40 ans, part se mettre au vert sur les conseils d'un médecin qui lui a diagnostiqué un burn out. Elle qui n'a jamais pris le temps de s'occuper de sa vie privée - et qui vient par conséquent de se faire larguer par Romain -, qui a tout donné à sa carrière de directrice marketing, se retrouve sans boulot, sans mari, sans enfant. Durant ce séjour, dont la perspective l'angoisse beaucoup plus qu'elle ne la réjouit, Cindy espère se reconstruire, se retrouver, dormir, manger, lire et, si possible, tenter de trouver un sens à sa vie. Lucienne, dit Lulu, 81 ans, veuve à la personnalité farfelue et colorée, vient passer quelques semaines dans la région pour officiellement retrouver ses racines et se rapprocher de son nigaud de fils, de sa niaise de bru et de ses petits-enfants qu'elle déteste. Officieusement, elle vient suivre un stage de chamanisme afin de pouvoir communiquer avec l'au-delà et principalement avec son seul et unique amour disparu, à qui elle n'a pas eu le temps de dire au revoir : son amant Fernand. Ce que les trois femmes ignorent, c'est qu'elles ont répondu à la même annonce et qu'elles vont se retrouver à vivre en colocation dans une maison "maudite" , nichée au coeur de ce petit village perdu des Cévennes, lui-même coincé entre deux régions se menant une guerre froide depuis la nuit des temps. Elles vont également devoir partager leur quotidien avec tous les habitants du village : le postier râleur, la femme du maire cleptomane, le couple de bouchers végétariens, le cafetier dragueur, le couple de retraités férus de culture, la maitresse à la tête d'une tribu nombreuse et d'une classe unique, la famille de lillois fraichement débarquée, la centenaire au langage fleuri et les deux boulangeries ennemies, chacune d'un côté de la ligne de démarcation où il faut savoir se rendre à pas feutrés. Et puis il y a Lucas, Serge et Sabrina... Durant ce séjour authentique et initiatique, bien loin de leurs zones de confort habituelles, Ilona, Cindy et Lulu panseront ensemble leurs plaies les plus profondes - le deuil, l'abandon, le manque absolu de confiance en soi - et s'ouvriront à de nouveaux horizons, aussi inespérés qu'inattendus.

09/2021

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Pléiades

Oeuvres autobiographiques complètes. 2 volumes

En 1929, lors de sa parution, Une nuit dans la forêt était sous-titré "premier fragment d'une autobiographie". Trois ans plus tard, Blaise Cendrars évoquait pour la première fois ses souvenirs d'enfance dans Vol à voile et prévoyait une suite (perdue ou non écrite) qui devait s'intituler "Un début dans la vie". Mais de quelle vie s'agit-il ? et comment la raconter ? Certains élèvent des cathédrales. Cendrars construit des labyrinthes. D'autres mémorialistes (mais en est-il un ?) sont les esclaves du temps et des faits. Lui ne se soucie ni de chronologie ni d'exactitude. La vérité qui compte est celle du sens. "Je crois à ce que j'écris, je ne crois pas à ce qui m'entoure et dans quoi je trempe ma plume pour écrire". On imagine l'enthousiasme du jeune Freddy découvrant, grâce à Hans Vaihinger, que la vérité pouvait n'être que "la forme la plus opportune de l'erreur". Se créer une légende, voilà la grande affaire. Il en éprouvera toujours le besoin, ce qui est d'ailleurs, selon lui, l'"un des traits les plus caractéristiques du génie". "Je me suis fabriqué une vie d'où est sorti mon nom", dira-t-il, sur le tard, mais ce fantasme d'auto-engendrement est ancien. Quand on lui demanda, en 1929, si "Blaise Cendrars" était son vrai nom, il répondit : "C'est mon nom le plus vrai". Le pseudonyme devient vrai en échappant à l'emprise de la filiation. De même, en s'émancipant de la tyrannie des faits, la "vie pseudonyme" du poète acquiert une authenticité supérieure et devient "légende", c'est-à-dire (comme l'indiquent l'étymologie et Jean Genet) lisible. Il va de soi que les livres qui résultent de cette recréation du réel ne peuvent être qualifiés d'"autobiographiques" que par convention. Chez Cendrars, l'écriture de soi relève moins du pacte autobiographique que de ce que Claude Louis-Combet appelle l'(auto)mythobiographie : prendre en compte le vécu, soit, mais à partir de ses éléments oniriques et mythologiques. Cendrars fait de son existence la proie des mythes et des "hôtes de la nuit", rêves et fantasmes. Autobiographiques par convention, donc, et complètes. Jusqu'à un certain point (car l'autobiographique est partout présent chez Cendrars, jusque dans ses romans), les oeuvres ici rassemblées s'organisent autour des quatre grands livres publiés entre 1945 et 1949 : L'Homme foudroyé, La Main coupée, Bourlinguer et Le Lotissement du ciel. Cette "tétralogie" informelle est précédée de Sous le signe de François Villon, important recueil demeuré jusqu'à ce jour inédit en tant que tel. Elle est suivie du dernier texte personnel de Cendrars, J'ai vu mourir Fernand Léger, témoignage sur les derniers jours du peintre qui avait illustré la plaquette J'ai tué en 1918. On rassemble en outre, au tome II, les "Écrits de jeunesse" (1911-1912) au fil desquels Frédéric Sauser renaît en Blaise Cendrars.

05/2013

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Pléiades

Oeuvres autobiographiques complètes. Volume 2

En 1929, lors de sa parution, Une nuit dans la forêt était sous-titré "premier fragment d'une autobiographie". Trois ans plus tard, Blaise Cendrars évoquait pour la première fois ses souvenirs d'enfance dans Vol à voile et prévoyait une suite (perdue ou non écrite) qui devait s'intituler "Un début dans la vie". Mais de quelle vie s'agit-il ? et comment la raconter ? Certains élèvent des cathédrales. Cendrars construit des labyrinthes. D'autres mémorialistes (mais en est-il un ?) sont les esclaves du temps et des faits. Lui ne se soucie ni de chronologie ni d'exactitude. La vérité qui compte est celle du sens. "Je crois à ce que j'écris, je ne crois pas à ce qui m'entoure et dans quoi je trempe ma plume pour écrire". On imagine l'enthousiasme du jeune Freddy découvrant, grâce à Hans Vaihinger, que la vérité pouvait n'être que "la forme la plus opportune de l'erreur". Se créer une légende, voilà la grande affaire. Il en éprouvera toujours le besoin, ce qui est d'ailleurs, selon lui, l'"un des traits les plus caractéristiques du génie". "Je me suis fabriqué une vie d'où est sorti mon nom", dira-t-il, sur le tard, mais ce fantasme d'auto-engendrement est ancien. Quand on lui demanda, en 1929, si "Blaise Cendrars" était son vrai nom, il répondit : "C'est mon nom le plus vrai". Le pseudonyme devient vrai en échappant à l'emprise de la filiation. De même, en s'émancipant de la tyrannie des faits, la "vie pseudonyme" du poète acquiert une authenticité supérieure et devient "légende", c'est-à-dire (comme l'indiquent l'étymologie et Jean Genet) lisible. Il va de soi que les livres qui résultent de cette recréation du réel ne peuvent être qualifiés d'"autobiographiques" que par convention. Chez Cendrars, l'écriture de soi relève moins du pacte autobiographique que de ce que Claude Louis-Combet appelle l'(auto)mythobiographie : prendre en compte le vécu, soit, mais à partir de ses éléments oniriques et mythologiques. Cendrars fait de son existence la proie des mythes et des "hôtes de la nuit", rêves et fantasmes. Autobiographiques par convention, donc, et complètes. Jusqu'à un certain point (car l'autobiographique est partout présent chez Cendrars, jusque dans ses romans), les oeuvres ici rassemblées s'organisent autour des quatre grands livres publiés entre 1945 et 1949 : L'Homme foudroyé, La Main coupée, Bourlinguer et Le Lotissement du ciel. Cette "tétralogie" informelle est précédée de Sous le signe de François Villon, important recueil demeuré jusqu'à ce jour inédit en tant que tel. Elle est suivie du dernier texte personnel de Cendrars, J'ai vu mourir Fernand Léger, témoignage sur les derniers jours du peintre qui avait illustré la plaquette J'ai tué en 1918. On rassemble en outre, au tome II, les "Écrits de jeunesse" (1911-1912) au fil desquels Frédéric Sauser renaît en Blaise Cendrars.

05/2013

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Pléiades

Oeuvres autobiographiques complètes. Tome 1

En 1929, lors de sa parution, Une nuit dans la forêt était sous-titré "premier fragment d'une autobiographie". Trois ans plus tard, Blaise Cendrars évoquait pour la première fois ses souvenirs d'enfance dans Vol à voile et prévoyait une suite (perdue ou non écrite) qui devait s'intituler "Un début dans la vie". Mais de quelle vie s'agit-il ? et comment la raconter ? Certains élèvent des cathédrales. Cendrars construit des labyrinthes. D'autres mémorialistes (mais en est-il un ?) sont les esclaves du temps et des faits. Lui ne se soucie ni de chronologie ni d'exactitude. La vérité qui compte est celle du sens. "Je crois à ce que j'écris, je ne crois pas à ce qui m'entoure et dans quoi je trempe ma plume pour écrire". On imagine l'enthousiasme du jeune Freddy découvrant, grâce à Hans Vaihinger, que la vérité pouvait n'être que "la forme la plus opportune de l'erreur". Se créer une légende, voilà la grande affaire. Il en éprouvera toujours le besoin, ce qui est d'ailleurs, selon lui, l'"un des traits les plus caractéristiques du génie". "Je me suis fabriqué une vie d'où est sorti mon nom", dira-t-il, sur le tard, mais ce fantasme d'auto-engendrement est ancien. Quand on lui demanda, en 1929, si "Blaise Cendrars" était son vrai nom, il répondit : "C'est mon nom le plus vrai". Le pseudonyme devient vrai en échappant à l'emprise de la filiation. De même, en s'émancipant de la tyrannie des faits, la "vie pseudonyme" du poète acquiert une authenticité supérieure et devient "légende", c'est-à-dire (comme l'indiquent l'étymologie et Jean Genet) lisible. Il va de soi que les livres qui résultent de cette recréation du réel ne peuvent être qualifiés d'"autobiographiques" que par convention. Chez Cendrars, l'écriture de soi relève moins du pacte autobiographique que de ce que Claude Louis-Combet appelle l'(auto)mythobiographie : prendre en compte le vécu, soit, mais à partir de ses éléments oniriques et mythologiques. Cendrars fait de son existence la proie des mythes et des "hôtes de la nuit", rêves et fantasmes. Autobiographiques par convention, donc, et complètes. Jusqu'à un certain point (car l'autobiographique est partout présent chez Cendrars, jusque dans ses romans), les oeuvres ici rassemblées s'organisent autour des quatre grands livres publiés entre 1945 et 1949 : L'Homme foudroyé, La Main coupée, Bourlinguer et Le Lotissement du ciel. Cette "tétralogie" informelle est précédée de Sous le signe de François Villon, important recueil demeuré jusqu'à ce jour inédit en tant que tel. Elle est suivie du dernier texte personnel de Cendrars, J'ai vu mourir Fernand Léger, témoignage sur les derniers jours du peintre qui avait illustré la plaquette J'ai tué en 1918. On rassemble en outre, au tome II, les "Écrits de jeunesse" (1911-1912) au fil desquels Frédéric Sauser renaît en Blaise Cendrars.

05/2013

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Actualité et médias

La Règle du jeu N° 57, mai 2015 : Ukraine, une terra incognita en Europe

Ukraine, cette terra incognita. Qu'est-ce que les Français savent au juste de l'Ukraine ? Il y a quelques années, c'était uniquement Tchernobyl (1986). Ensuite, la "révolution orange" et son égérie, la femme à la natte, Youlia Timochenko (2005). Puis, l'Euro-2012. Puis, en 2014, l'Euromaïdan, la fuite du président Yanoukovitch, l'annexion de la Crimée par la Russie, une guerre qui ne dit pas son nom mais qui ronge le territoire ukrainien... Malgré les titres dans les médias, la plupart des Français ont des idées très vagues sur ce pays. Combien parmi eux se rendent-ils compte que le territoire de l'Ukraine dépasse celui de la France ? Que c'est l'un des pays les plus peuplés de l'Europe, avec ses 43 millions d'habitants ? Que ce pays avait connu une sorte de démocratie militaire aux XVI-XVIII siècles ? Que l'Ukraine possède l'une des plus vieilles universités de l'Europe de l'Est, fondée en 1615, bien avant Moscou et Saint-Pétersbourg ? Que la langue ukrainienne n'est pas plus proche du russe que le polonais ? Que de nombreux écrivains et artistes, comme Gogol, Malevitch, Dovjenko ou Alexandra Exter, sont d'origine ukrainienne et se sont inspirés de la culture ukrainienne ? Que l'intelligentsia ukrainienne fut presque totalement exterminée à l'époque stalinienne ? Que les dissidents ukrainiens dont des écrivains et des poètes militant pour le renouveau de la culture ukrainienne ont formé le groupe le plus nombreux de prisonniers politiques sous Brejnev ? Les préjugés sur la proximité linguistique et culturelle entre les Russes et les Ukrainiens sont tels que la culture ukrainienne reste une sorte de terra incognita en France. Fidèle à sa vocation, La Règle du jeu corrige cette injustice et permet à ses lecteurs de découvrir la diversité culturelle ukrainienne, à travers ses écrivains et ses poètes, ses penseurs et ses artistes. Au menu, la littérature, le cinéma, le théâtre, la photographie, les portraits de quelques villes et régions, mais aussi la réflexion historique et philosophique. Mais aussi : Le partenariat de La Règle du jeu avec L'IMEC. Institut mémoire de l'édition contemporaine, offre à nos lecteurs des Rêves inédits de Louis Althusser introduits par Olivier Corpet, Les poèmes plastiques de Fernando Arrabal, Yann Moix continue de partager sa passion pour l'oeuvre de Charles Péguy.

05/2015

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Critique littéraire

L'atelier du roman N° 40, Décembre 2004 : Jacques Audiberti. Par le feu et par le rire

Audiberti prend pied quelque part du côté de la commedia dell'arte, du burlesque, du mystère de la Passion, de la tragédie shakespearienne, de la clownerie, de la comédie-ballet, de la pantomime dialoguée, voire du Grand-Guignol et de la parapsyrchocomédie. Alain Absire. Dans L'Abhumanisme, traité philosophique qui en vaut bien d'autres, Audiberti rappelle au sens de la mesure le pédant homoncule " livré à la guerre, aux courses de taureaux, à la cuisine, à la femme, à l'instabilité numérale des morts et des naissances, fuyant de toute part dans la bouillabaisse de l'univers ". Et de clore ce chapitre par une sentence sans appel : " L'homme est à gifler quand il prétend avoir des droits. " Pierre Joannon. La terre est vide et le ciel creux jadis peuplés de tant de fêtes. Un temps où nous étions heureux Quand les dieux dansaient sur nos têtes. Fernando Arrabal. Ah oui, Le Cavalier seul d'Audiberti, c'est grandiose. Avec Les Paravents de Jean Genet, de façon un peu différente, c'est l'une des rares pièces occidentales qui parlent de cette fracture, de cette convulsion entre l'Islam, enfin l'Orient en général, puisqu'une grande partie se passe à Byzance et à Jérusalem, et l'Occident. Marcel Maréchal. Nourri du passé, et cependant tout à fait neuf, d'autant plus que les livres de Fabrice Lardreau ne se ressemblent pas, Contretemps est surprenant, amusant, grand et petit, inclassable. Pascale Privey. Il suffit d'entrer dans une discothèque à Paris, Londres ou Tokyo, pour constater que plus personne ne danse encore la valse, le menuet, la gigue ou je ne sais quelle danse vénérable d'Asie. On y dame le sol et se déhanche, en frappant dans les mains, comme dans les villages bantous de mes grands-parents. La mondialisation sécrète ses anti-corps. Henri Lopes. Sous son langage technique et policé, respectueux de grands principes moraux, notre société adopte les normes d'une psychologie d'affaires, obscurantiste et médiatique à la fois, pressée d'attaquer, de réprimander, de facturer. La phraséologie du " travail de deuil " est l'un des masques de ce recul intellectuel et de cette avancée économique qui contribue à faire de la mort un marché comme les autres. Benoit Duteurtre.

12/2004

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Littérature française

Tréfonds

Tréfonds commence comme un polar noir. Il se dévoile au fil des pages comme un thriller horrifique très sombre. Lectorat averti. Luca Ferrand, un jeune flic du 36 quai des orfèvres, est suspendu suite à une bavure qui coute la vie à une passante, lors d'un échange de coups de feu avec une équipe de braqueurs en fuite. Luca va perdre son équipier et ami dans cette fusillade. En plus de ce drame, il se sépare de sa femme qui ne supporte plus son absence. Luca sombre dans l'alcool. Il persiste à enquêter pour retrouver la trace des braqueurs. Ses pérégrinations alcoolisées le conduisent une nuit dans le quartier de Pigalle où il va rencontrer une jeune femme. Elle est d'origine slave et lui dit se prénommer Tanya. Elle se jette dans ses bras et le supplie de l'aider car sa vie serait menacée. Luca lui dit qu'il est policier et qu'il peut l'aider si elle veut bien lui en dire plus. Mais au petit matin, Tanya a quitté la chambre où ils ont passé la nuit. Deux jours plus tard, le corps décapité d'une jeune femme est retrouvé dans un container d'une rue de Pigalle. Son signalement correspond à celui de Tanya. Luca parvient à se rendre à l'autopsie pour s'apercevoir que ce n'est pas elle. Cependant le corps porte des tatouages identiques à ceux que portait Tanya. Ces tatouages conduisent Luca sur la piste d'un réseau sataniste. Luca va découvrir que sous les paves de Montmartre se dissimule un secret millénaire, un pacte passé entre l'Eglise et Satan. Une société secrète, vouée au culte du mal absolu évolue dans les entrailles de Paris. Et c'est le début d'une véritable descente aux enfers pour le jeune lieutenant de police... Quatrième de couverture : Hier encore, Luca était flic au 36. A la recherche d'une jeune femme disparue. Son enquête l'a amené ici, dans les entrailles de Paris. Quelque chose se terre dans ces souterrains. Mais Luca n'est plus en mesure d'élucider quoi que ce soit. Aujourd'hui, il n'est plus qu'une âme damnée. Un supplicié prêt à être sacrifié sur l'autel du Mal. Son seul objectif, maintenant : Revoir la lumière du jour. Survivre.

12/2018

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Revues

L'atelier du roman N° 111 : Adalbert Stifter. Avant que la nature disparaisse

Un numéro consacré à Adalbert Stifter (1805-1868) peut paraître surprenant vu l'intérêt de L'Atelier du roman pour les romanciers qui ont durablement marqué l'histoire et l'art du roman. Natif de Bohême, pays faisant à l'époque partie de l'Empire autrichien, Stifter a très peu voyagé. Et, étant Inspecteur des écoles primaires en Haute-Autriche, il a peu habité la Vienne cosmopolite. Peintre et prosateur, avec plusieurs romans et recueils de nouvelles à son actif, Stifter est resté très réfractaire aux grands bouleversements artistiques et culturels qui ont commencé à secouer l'Europe au milieu du XIXe siècle. Il est considéré, en général, comme l'un des initiateurs de l'esthétique biedermeier, esthétique magnifiant les valeurs de la famille et de la vie campagnarde. Ce qui ne l'a pas empêché d'obtenir l'approbation de ses contemporains, ainsi que des grands écrivains de tous bords allant de Nietzsche à Kafka et de Walser à Kundera. Signalons de surcroît que l'oeuvre de Stifter continue à être traduite et à fasciner un grand nombre de lecteurs. Comment expliquer cet intérêt pour une oeuvre à première vue si résolument tournée vers le passé ? Difficile d'y répondre si on juge les écrivains selon le seul critère du progrès. Mais le dilemme chez Stifter n'est pas de choisir entre le progrès et l'immobilisme, mais entre l'accélération tous azimuts prônée par la science contemporaine et la lenteur qu'impose le rythme de la nature. Toute sa littérature, déployée sur fond de la grande nature, est un effort minutieux et permanent pour empêcher nos sens d'être engloutis par le timing scientifique. Observer, encore et toujours observer. S'émerveiller devant le miracle infini de la nature. Certes, Stifter n'a pas marqué l'histoire du roman. Mais il a marqué, d'une manière inimitable, l'histoire de l'humaine condition : l'homme qui ne s'émerveille pas devant une fleur sauvage est perdu tant pour la nature que pour le savoir. Dans le reste de la matière, à part nos chroniques venues du Québec, des Etats-Unis et de l'Allemagne, et les pages de critique littéraire, signalons l'article de Riccardo Pineri sur le mythe des origines et celui de Fernando Arrabal sur les vertus pédagogiques des grands-mères. Et comme dans chaque livraison, l'ensemble accompagné des dessins humoristiques de Jean-Jacques Sempé.

12/2022

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Ouvrages généraux et thématiqu

La route au Moyen Age. Réalités et représentations

Qu'elles soient politiques, commerciales, religieuses ou culturelles, les routes structurent et dynamisent les paysages et témoignent de l'appropriation humaine de ceux-ci. Fréquemment, l'existence d'un réseau médiéval a été, sinon niée, en tout cas largement sous-estimée. Des travaux des dernières décennies conduisent à relativiser la pérennité longtemps affirmée de l'héritage romain. Les hommes l'ont adapté aux nécessités et priorités du moment, ont hissé au rang de voies majeures des diverticula et autres liaisons secondaires, et ont emprunté des tronçons de facture incontestablement ou vraisemblablement médiévale. Résolument pluridisciplinaire, associant archéologues, historiens, histo- riens de l'art, spécialistes de la littérature et toponymistes, le colloque organisé par l'Institut d'études médiévales de l'Université catholique de Louvain, à Louvain-la-Neuve, livre des regards croisés et une stimulante confrontation des méthodes. Sous-titrées " Réalités et représentations ", ces journées ont été soucieuses de scruter la perception de la route et du réseau viaire chez les contemporains, tant dans des oeuvres littéraires que dans des productions artistiques. Succédant à une approche historiographique assortie de perspectives de recherches et à une orientation bibliographique, la douzaine de contributions émanant de chercheurs au recrutement international s'articulent autour de trois thématiques. La première partie est dédiée à quelques enquêtes historiques relatives à des aspects politiques et fonctionnels. Suit l'éclairage particulier de recherches consacrées à l'apport des mots et des textes concernant le sujet. Une dernière partie regroupe quelques témoignages archéologiques et iconogra- phiques illustrant plus concrètement la matérialité de la route. Il serait difficile et quelque peu présomptueux de tenter pour l'heure un bilan des connaissances. Bien des secteurs demeurent à investiguer, des sources à repérer, à critiquer et à mettre en oeuvre. Le présent volume a par contre l'am- bition de révéler des approches inédites, de dégager des pistes de recherches, de susciter de nouvelles enquêtes. C'est à ce prix seulement que la route médiévale retrouvera la place qui était sienne dans le vécu et l'imaginaire des contem- porains. La publication réunit les contributions de Jean-Marie Cauchies (Bruxelles), Pierre-Henri Billy (Paris), Franck Brechon (Perpignan), Olivier Bruand (Clermont- Ferrand), Marie-Hélène Corbiau (Namur), Wolfgang Haubrichs (Saarbrücken), Perrine Mane (CRH-CNRS), Franco Morenzoni (Genève), Jacques Paviot (Paris), Georges Raepsaet (Bruxelles), Thomas Szabó (Göttingen), Jean-Claude Vallecalle (CIHAM), Jean-Marie Yante (Louvain-la-Neuve).

03/2021

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Art contemporain

Palais de Tokyo Magazine N° 33 : Réclamer la Terre. Edition bilingue français-anglais

Les relations des êtres humains à leurs environnements sont au coeur des préoccupations intellectuelles contemporaines parmi les plus stimulantes, en ce qu'elles remettent en cause le socle idéologique qui a fondé nos manières de faire et de penser. C'est à une fusion d'enjeux essentiels que nous engage l'actualité écologique : politiques, économiques, scientifiques, moraux, sociétaux ; et bien sûr, esthétiques. Cette saison d'expositions au Palais de Tokyo, "Réclamer la terre" (du 15 avril au 4 septembre 2022), se fait l'écho de toutes ces questions et convoque les liens entre le corps et la terre, la disparition de certaines espèces animales et végétales, la transmission de récits et de savoirs minorisés, mais aussi les esprits, les énergies biologiques, l'agriculture, le jardinage. Renouant volontiers avec le spirituel, l'émotionnel et les affects, les propositions des artistes présentées à cette occasion et dans ce numéro du magazine PALAIS poétisent des enjeux parfois graves et résonnent d'une énergie positive, vivante. Au sommaire de ce numéro : un ensemble consacré aux artistes de l'exposition "Réclamer la terre" avec un texte introductif de Daria de Beauvais et les contributions spéciales de Abbas Akhavan (avec un texte de Marina Roy), Huma Bhabha, D Harding, Kate Newby, Daniela Ortiz, Yhonnie Scarce, des entretiens avec asinnajaq (par Candice Hopkins), Sebastián Calfuqueo (par Léuli Eshraghi), Solange Pessoa (par Liz Munsell), Tabita Rezaire et Yussef Agbo-Ola (par Daria de Beauvais), Thu-Van Tran (par Daria de Beauvais) et Judy Watson (par Hetti Perkins) ainsi que les textes de Mylène Ferrand sur Megan Cope et de Katrina Lewis, Natasha Lewis et Elizabeth A. Povinelli à propos du Karrabing Film Collective ; des essais d'Emanuele Coccia, Arturo Escobar, Léuli Eshraghi, Béatrice Josse, Ariel Salleh, ainsi qu'une conversation entre Barbara Glowczewski et Elizabeth A. Povinelli. Et aussi : une contribution textuelle et visuelle d'Hélène Bertin et César Chevalier, des essais de Pip Wallis sur l'oeuvre de Mimosa Echard, de Patrick Chamoiseau sur le travail de Laura Henno, d'Adélaïde Blanc sur le Jardin aux habitant·e·s de Robert Milin, des poèmes de Jeanine Leane en lien avec l'exposition de Jonathan Jones, ainsi que des interviews d'Aïcha Snoussi (par Cédric Fauq) et d'Etel Adnan et Hala Wardé (par Yves Michaud) à propos du projet A Roof for Silence.

04/2022

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Poésie

L'arbre à poèmes. Anthologie personnelle 1992-2012

Abdellatif Laâbi est né à Fès en 1942, au temps du protectorat français au Maroc. Son père est artisan sellier, et sa mère, femme au foyer. Il sort à peine de l'enfance lorsque son pays accède à l'Indépendance. Après des études universitaires à la faculté des lettres de Rabat, il est nommé professeur de français dans un lycée de la capitale. Sa vocation pour la culture se décide tôt. Encore étudiant, il est l'un des créateurs du Théâtre universitaire marocain, qui met en scène des pièces de Bertolt Brecht et de Fernando Arrabal. A la radio nationale, il anime brièvement deux émissions littéraires. En 1966, il fonde avec un groupe de poètes et de peintres la revue Souffles, qui aura un vrai rayonnement, notamment à l'échelle du Maghreb. Au Maroc, elle jouera un rôle déterminant dans le renouvellement des formes d'expression littéraires et artistiques, ensuite dans la contestation de l'ordre social et politique qui régnait à cette époque. La revue est interdite en 1972 et Laâbi est arrêté, torturé, puis condamné à dix ans de prison. Libéré en 1980, suite à une campagne internationale en sa faveur, il quitte le Maroc cinq ans plus tard pour s'installer en banlieue parisienne. Dès lors, son oeuvre, essentiellement poétique, touche néanmoins à tous les genres : roman, théâtre, livres pour la jeunesse, écrits sur la culture, essais politiques... Pour autant, il ne renonce pas à ses engagements d'intellectuel citoyen. Ses interventions se multiplient, tant en France qu'au Maroc, contre le despotisme, les obscurantismes de tout bord, et en faveur de la dignité humaine, des libertés et du dialogue des cultures. L'anthologie personnelle qui paraît en Poésie/Gallimard a pour but d'arpenter le continent poétique d'Abdellatif Laâbi sur un trajet de plus de vingt ans et de se laisser traverser par sa parole rebelle autant que généreuse, parole " adressée ", ouverte au partage, qui apporte une réponse sans qu'il soit besoin de discourir. " Lecture roborative, souligne Françoise Ascal dans sa préface, qui lève les doutes quant au pouvoir des mots. La suspicion contemporaine à leur égard, souvent martelée par les poètes eux-mêmes, en est désarmée. La poésie de Laâbi est incarnée, vibrante de toutes les passions humaines, elle va droit à l'essentiel, n'a peur de rien, se joue des modes esthétiques, du poétiquement correct, elle témoigne avec simplicité de ce qui est complexe, elle explore sans répit la condition humaine, entre misère et grandeur pascaliennes, et souffle sur nos capacités de résistance comme sur des braises. "

01/2016

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Littérature française

Un long voyage ou l'empreinte d'une vie Tome 25 : La quinta

Après le fol intermède d'Auribeau, le couple est revenu à Esclarmont, dans leur trois pièces superposées sans eau courante. Désireux de fuir l'incommodité des lieux et la médiocrité ambiante, Louis est plus que jamais décidé à construire une maison sur leur terrain, ce terrain si merveilleusement situé, plein sud, à un jet de pierre du village, et doté d'une vue grandiose sur la vallée et l'Estérel. Mais son manque d'accès direct à la route grève fortement le projet. Il y a bien le terrain du dessus, une friche, qui, lui, jouxte la route, mais la propriétaire, une vieille fille de Marseille, méprise les Esclarmontais, et s'est toujours refusée à vendre. Louis lui écrit, il sait que sa plume peut faire des miracles ! De fait, la dame accepte la transaction, et pour un prix dérisoire (fin du tome 24). L'été est venu, et avec lui les voyages. Ils s'enchaînent, amenant leurs lots de voyageuses esseulées, avides d'une aventure avec le guide, éventuellement le chauffeur. Une rencontre marquante : Louise, troisième du nom. Mais la relation ne survit pas au retour à Paris et à une fatale soirée, où Louis perd son sang-froid et fait un esclandre. On ne se refait pas, particulièrement quand la concurrence prend les traits d'un bellâtre, ami d'une des femmes. Séville, et sa sublime place San Fernando ! Louis en a rêvé, il en est tombé amoureux, il lui a même dédié un long poème. Et ce rêve se matérialise : Nadine et lui vont y passer l'hiver. Hélas, écoeurée par l'huile d'olive, celle-ci ne mange bientôt plus que des fruits et s'affaiblit. Il faut prendre pension chez l'habitant et faire sa propre cuisine. Les semaines passent, Louis observe avec passion les coutumes andalouses, mais Nadine ne suit pas. La liste de ses griefs s'allonge : l'espagnol ? un charabia incompréhensible ; la viande ? des semelles impossibles à cuire ; l'eau et l'électricité ? rationnées comme en temps de guerre ; les hommes ? mal éduqués, ils crachent par terre et parlent trop fort, un comble pour une sourde ; José, ce grand ami de Louis ? un Espagnol bon teint dont la gentillesse cache mal son mépris pour elle et l'influence qu'elle a sur Louis... Finalement il cède, et quelques jours après Noël, ils font leurs valises. Le bon côté de l'aventure : Nadine est maintenant enthousiaste pour construire sur le terrain du haut. Ce sera la Quinta...

08/2021

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Centre, Val de Loire

Du côté de Villers. Une jeunesse berrichonne

La Nouvelle République du 14 novembre 2020 annonce qu'un bâtiment a été rasé à Villers-les-Ormes, dans l'Indre. Ce fait divers banal est pour l'auteur de ce livre "une seconde mort" . La disparition de la maison de son enfance, la violence du terme "rasé" provoquent chez lui un choc qui lui permet de remonter dans le temps, dans ses souvenirs. Du côté de Villers - Mémoire et lieux en Champagne berrichonne dans les années 1950-1960 est le récit de l'enfance et de l'adolescence de l'auteur dans un village de l'Indre. Né dans une ferme en 1942, il habitera ensuite au café du village Au bon Coin jusqu'en 1960 lorsque sa mère partira habiter Châteauroux après le décès de son mari. Dans cette petite commune de 207 habitants remontent des souvenirs de la France rurale de l'après-guerre encore coincée au XIXe siècle. Son imaginaire est alors envahi de machines agricoles monstrueuses comme les batteuses puis les moissonneuses-batteuses Massey-Harris et des gros tracteurs américains Mac Cormick ou Farmall que côtoie parfois encore "le geste auguste du semeur" cher à Victor Hugo. Mais il se rappellera également d'autres gestes plus familiers. Il aimera ceux d'un grand-père apiculteur occasionnel qui lui permettait de déguster l'incomparable brèche ou ceux de son autre grand-père qui prenait par temps de neige, avec des saulnées, des alouettes cuisinées le soir-même par sa grand-mère. La petite école communale sera le lieu de son éveil intellectuel qu'il ajoutera à la pratique de projectionniste de films 16mm. Le goût de la musique commencera avec les bals campagnards qui le pousseront à apprendre l'accordéon. Enfin, l'arrivée des Américains sera l'occasion de découvrir les ballets incessants des avions dans le ciel de la base aérienne de Châteauroux-Déols si proche mais surtout la modernité, l'American way of life. Au total, une vie de gamin heureuse, mais dans la solitude. AUTEUR Né en 1942, à Villers dans l'indre, devenu Villers-les-ormes après que les ormes ont tous disparu, Guy Mérigot intègre l'école normale d'instituteurs de Châteauroux avant de poursuivre ses études de lettres à l'Université de Clermont-Ferrand. Il participe à l'ouvrage collectif Maintenant, la Pédagogie Institutionnelle chez Hachette. C'est dans cette même voie qu'il s'intéresse à la psychanalyse et devient secrétaire de rédaction de la revue Topique. Passionné de politique depuis l'Université, il publie dans la luxueuse revue Prétentaine. Il est agrégé de lettres modernes.

10/2021

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Sports

Bernal et les fils de la Cordillère. Voyage au pays des grimpeurs colombiens

La biographie autorisée de la nouvelle star du cyclisme mondial étayée par l'incroyable histoire de ses illustres prédécesseurs. Depuis un siècle, la Cordillère est la source de toutes les vocations cyclistes qui se sont envolées ou effondrées entre Bogota et Medellin. A Zipaquira, cité proche de la capitale, c'est entre les eucalyptus du Parque de la Sal, à 2800 m, qu'un gamin de 8 ans, prénommé Egan, s'est découvert à VTT, une vocation qui l'a propulsé sur la plus haute marche du podium du Tour de France 2019. Il se confie longuement dans ce livre. Mais le jeune Egan Bernal est aussi l'héritier d'une dynastie de grimpeurs fameux aux destins extraordinaires. Cochise Rodriguez, recordman de l'Heure et fidèle équipier de Felice Gimondi, Lucho Herrera, meilleur grimpeur du monde des années 80, enlevé par les FARC après sa carrière, Fabio Parra, l'Homme de fer, Patrocinio Jimenez, mineur au fond d'un puits de charbon à l'âge de 10 ans, Martin Ramirez, bourreau de Bernard Hinault, en 1984, dans un Dauphiné d'apocalypse, Alfonso Florez, vainqueur du Tour de l'Avenir 1980, assassiné par des sicarios, Cacaito Rodriguez qui se levait à 4h du matin pour aller s'entraîner, Mauricio Soler, maillot à pois du Tour 2007, miraculé et handicapé pour le restant de ses jours après une chute d'une gravité extrême, Nairo Quintana dont les tests d'effort à 18 ans étaient supérieurs à ceux d'un autre colombien, âgé de 30 ans, Santiago Botero, champion du monde contre la montre 2002. Même les frères Pablo et Roberto Escobar ont tenté un jour leur chance dans le peloton. On ne peut les citer tous mais Rigoberto Uran, Superman Lopez, Fernando Gaviria, ont grandi eux aussi sur les pentes de la Cordillère, territoire Comanche pour les Européens, Bernard Hinault, Laurent Fignon, Luc Leblanc, Charly Mottet, Pascal Simon et récemment Julian Alaphilippe, venus la défier. Ce sont ces moments de vertige, au bord du gouffre que l'auteur raconte sous forme de petites nouvelles, à travers des personnages, magiques, un peu borderline, humbles ou phénomènes, rencontrés au fil de ses voyages. Tout cela dans le décor grandiose de sa Majesté la Cordillère où s'entrecroisent des hommes épris de religion, des narcos, des FARC, tous réunis par l'amour du cyclisme. L'auteur : Guy Roger, ancien journaliste de L'Equipe, est spécialisé dans le cyclisme. Il a voyagé de nombreuses fois en Colombie.

06/2020

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Généralités médicales

Améliorer la performance des systèmes de santé. Concepts, méthodes, pratiques

Découlant de la tension entre l'accroissement de la demande pour les soins de santé et les contraintes financières des gouvernements, l'évaluation de la performance des organisations et des systèmes de santé est une condition essentielle à la survie de ceux-ci et constitue en soi un enjeu difficile. D'une part, ces systèmes complexes dépendent fortement de leur contexte : améliorer leur performance requiert la participation de nombreux acteurs aux intérêts souvent divergents. D'autre part, le concept de performance est loin de faire l'unanimité ; les modèles utilisés reflètent souvent des préoccupations et des objectifs contradictoires. Les auteurs exposent les perspectives d'acteurs clés provenant des pays lusophones et francophones des Amériques, de l'Europe et de l'Afrique dans le but d'engager les systèmes et les organisations de santé vers une amélioration continue de la performance. Pour ce faire, ils posent ici trois questions fondamentales : en quoi consiste la performance d'un système ou d'une organisation de santé ? Comment l'évaluer ? Et comment utiliser les résultats de l'évaluation de façon à constamment améliorer la performance ?

01/2018

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Critique

François Beaune. Pour une littérature brute

Un ouvrage collectif de création/recherche sur et avec François Beaune, sous la direction de Stéphane Bikialo. Avec les contributions de Stéphane Bikialo, François Beaune, Silvain Gire, Maud Lecacheur, Eric Loret et Catherine Rannoux. Né en 1978 à Clermont-Ferrand, François Beaune vit à Marseille. Depuis son premier livre, Un homme louche (Verticales, 2009), jusqu'à La Lune dans le Puits (Verticales, 2013), Omar et Greg (Le Nouvel Attila, 2018) ou Calamity Gwenn (Albin Michel, 2020), il collecte des "histoires vraies" et oeuvre à la création de ce qu'il nomme son "entresort" , une galerie de personnages incarnant le monde actuel. Invité du festival Bruits de Langues en 2020, il succède à Marie Cosnay dans la collection éponyme. Pour rendre compte de la pluralité des terrains investis par l'écrivain (romans, récits, portraits, chroniques, dessins, BD, émissions de radio), Stéphane Bikialo, a réuni une équipe composée de Maud Lecacheur et Catherine Rannoux (universitaires), de Silvain Gire (cofondateur et responsable éditorial d'ARTE Radio pour laquelle l'écrivain a réalisé plusieurs documentaires), et d'Eric Loret (critique littéraire et essayiste). Chacun s'est lancé librement dans les échanges avec François Beaune : l'enjeu était de le faire réagir à des réflexions, des analyses sur son oeuvre et de dialoguer avec lui sur sa démarche d'écriture entre documentaire et fiction. "Les êtres humains sont étonnants, et il faut leur donner la place de l'être, un espace livre que j'appelle Entresort, qui leur permet d'exprimer la complexité de ce qu'ils ont à dire". L'ensemble des contributions a été recomposé autour de thématiques (l'attention au réel, au sous-réalisme, au louche, aux vies ordinaires, la recherche d'une littérature brute) et d'enjeux centraux de l'écriture de François Beaune : l'art du portrait et le hasard des rencontres, les techniques de montage et de fictionnalisation, et une définition singulière du statut de l'auteur. L'horizontalité de la relation qu'il noue avec ses modèles et qu'il revendique, affirmant le principe d'une co-auctorialité avec ces derniers, conduit à une forme d'effacement de l'auteur qui permettrait au lecteur d'être en prise directe, dans un rapport brut, avec ses personnages. Les échanges avec l'écrivain sont entrecoupés d'extraits de L'Entresort, son journal de bord, qui témoignent de sa méthode de collecte d'histoires. Précisant au fil des entretiens les enjeux politiques de son écriture, François Beaune se situe dans une histoire de la littérature qui s'inscrit aussi bien dans la filiation (critique) de Balzac et de sa Comédie humaine que de Svetlana Alexievitch ou Florence Aubenas et de leurs oeuvres basées sur des entretiens, ou encore de Jean Dubuffet et de sa revendication d'un art brut.

03/2023

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Droit

Mélanges en l'honneur du professeur Nicole Dockès

Jalons pour une histoire culturelle de la firme : Grandes écoles et fonction publique, une voie française de la croissance, 1920-1980 par Jean-Pierre ALLINNE, PR Université de Pau La solution d'un industriel parisien à la crise financière et au paupérisme : Thomas Guinier et les crédit national (1848-1868), par Pierre ALLORANT, MC Université d'Orléans, Laboratoire Collectivités Territoriales de l'Université d'Orléans, Comité d'Histoire Parlementaire et Politique Catégories de juristes et catégories d'historiens : Quelle osmose ? par Mario ASCHERI, PR Università Roma III On devrait marier les prêtres ! par Jean BART, PR Université de Bourgogne (Dijon) Le choc de 1840, par Jacques BOUVERESSE, PR Université de Rouen Les origines guerrières de la propriété romaine par Jean-François BREGI, PR Université de Nice-Sophia-Antipolis Germanolâtrie et germanophobie en France au XIXe siècle, par Marie-Bernadette BRUGUIERE, MC Université Toulouse I-Capitole La philosophie politique, une utopie de la renaissance ? Réflexions autour de quelques "Républiques imaginaires" du temps, par Géraldine CAZALS, MC Université d'Avignon et des pays de Vaucluse Lettres de Bassora... , par Christian CHENE, PR Université René Descartes (Paris V) De Vincent Scheil à Guillaume Cardascia : un siècle d'assyrologie juridique française, par Sophie DEMARE-LAFONT, PR Université Panthéon-Assas Paris II Le florissant commerce de la photographie licencieuse en ses débuts, par Christiane DEROBERT-RATEL, MC Université de Toulon et du Var Rousseau juge de Jean... Calvin. La marque de Calvin sur la pensée politique de Rousseau, par Alfred DUFOUR, PR Université de Genève La séduction et le juge : Le rapt en Franche-Comté au XVIIIe siècle (1728-1774), par Sébastien EVRARD, MC Université de Lorraine, Institut François Gény EA 1138 La guerre des sexes n'aura pas lieu ou des vertus de l'ironie. Sylvain Maréchal et le projet d'une loi portant défense d'apprendre à lire aux femmes, par Jérôme FERRAND, MC Université Pierre Mendès-France - Grenoble II L'impuissance et ses conséquences dans l'ancien droit, par Karen FIORENTINO, MC Université de Bourgogne (Dijon) Fixer la Constitution : Une antenne des constituants de 1789, par Michel GANZIN, PR Université d'Aix-Marseille De l'empire des pères à l'emprise des mères : Quel statut pour le père séparé ? par Nathalie GOEDERT-MAITRE, MC Université de Paris-Sud (Paris XI) Dans une école de Gaule, la leçon du Maitre d'Autun, par Soazick KERNEIS, PR Université de Paris Ouest - Nanterre La Défense Paul Durand, théoricien du droit social, par Jean-Pierre LE CROM, CNRS, Université de Nantes Les parlementaires dans la vallée du Rhône et la séparation de l'Eglise et de l'Etat, par Catherine LECOMTE, PR Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines Recherches autour d'une expression : Droit savant, par Anne LEFEVRE-TEILLARD, PR Université Panthéon-Assas Paris II De la condition du travail aux condit

11/2014

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Autres

Philosophia Scientiae Volume 27, N° 1/2023 : La "parenthèse Vichy" ?

Cette proposition de dossier thématique vise à rassembler des contributions de spécialistes en histoire du droit, des sciences sociales, de l'économie et des sciences exactes afin de compléter ou d'interroger l'historiographie dévolue aux disciplines académiques, aux universités ou aux institutions scientifiques durant l'Occupation et l'immédiat après-guerre. Dès les années 1990 et 2000, des études globales ont été consacrées aux universités sous Vichy [Gueslin 1996], ainsi qu'à l'épuration des universitaires [Singer 1997] et [Rouquet 2010]. Des monographies ont par ailleurs été spécialement dédiées à des universités ou des Grandes Ecoles durant la Deuxième Guerre mondiale. Nous pouvons citer à ce propos les exemples de l'Ecole polytechnique [Baruch et Guigueno, 2000], de l'Ecole normale supérieure [Israël 2005], de la Reichsuniversität Strassburg et de l'Université de Strasbourg repliée à Clermont-Ferrand [Crawford et Olff-Nathan 2005], [Baechler, Irgesheim et Racine 2005] ainsi que [Möller 2020]. L'historiographie sur les disciplines académiques face à la double contrainte du régime de Vichy et de la puissance occupante s'est en outre sensiblement enrichie ces dernières années, comme en attestent [Chandivert 2016], [Eckes 2018], [Gouarné 2019] ou encore [Brisset et Fèvre 2021]. Sur un plan méthodologique, les soumissions proposées adopteront ou combineront diverses échelles d'observation et d'analyse. Certaines d'entre elles pourront ainsi se focaliser davantage sur des trajectoires individuelles envisagées d'un point de vue tant académique que politique. Elles mettront alors en avant et tenteront de comprendre dans toute leur complexité les comportements adoptés par des savants et universitaires confrontés à des contextes de contraintes très évolutifs entre l'automne 1940 et l'été 1944. A cette échelle d'observation, les réflexions développées par des spécialistes de la période tels que Pierre Laborie, François Marcot ou encore Jacqueline Sainclivier sur les comportements individuels et collectifs sous l'Occupation pourront s'avérer très précieuses. D'autres contributions viseront à reconstituer des réseaux d'acteurs partageant un même programme scientifique ou participant à une entreprise commune façonnée par les pouvoirs économique et politique sous Vichy ou par les instances d'Occupation. D'autres enfin porteront plus globalement sur des institutions scientifiques ou des disciplines académiques dont il s'agira de cerner les reconfigurations durant l'Occupation et l'immédiat après-guerre. Les contributions ainsi rassemblées viseront également à faire ressortir les éléments de continuité et de rupture sur un plan tant institutionnel que disciplinaire ou scientifique, en adoptant une périodisation plus large - des années 1930 aux années 1950. Un intérêt marqué sera alors porté au processus complexe d'épuration des savants et universitaires, en essayant d'en mesurer les effets à court et à long terme sur les représentations collectives liées à la période de l'Occupation.

03/2023

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Correspondance

Correspondance

Après les éditions complètes des Chroniques (2019) et des Nouvelles (2017), voici celle de la Correspondance de Clarice Lispector, qui offre pour la première fois en un seul volume près de 300 lettres de l'une des plus grandes écrivaines de son temps. Cette nouvelle édition, publiée au Brésil en septembre 2020, rassemble la correspondance publiée par les éditions des femmes-Antoinette Fouque dans les recueils Mes Chéries (2015) et Lettres près du coeur (2016), celle publiée par les éditions Payot-Rivages en 2012 sous le titre Le seul moyen de vivre, dans une nouvelle traduction, à laquelle s'ajoutent plus de 70 lettres inédites à la valeur historique inestimable. Ainsi l'on parcourt 37 années de vie d'une épistolière qui en vécut 57, dont une quinzaine loin de son pays. Il y a d'abord les lettres adressées au premier cercle de ses proches : mari, soeurs, fils, apparenté·e·s. L'autrice y exprime la quotidienneté sans le moindre apprêt d'une existence expatriée d'épouse attentionnée, de mère attentive, de femme... L'écriture en est ici déconcertante par sa spontanéité et sa connexion directe au réel, chez une écrivaine réputée pour sa sophistication et son extrême auto-surveillance. "Vous voulez m'apprendre qu'il pleut ? Dites : "Il pleut" . Il y a ensuite les lettres adressées à un deuxième cercle, celui de ses amitiés littéraires. Soit un nombre conséquent de destinataires contemporains de Clarice, qui ont illustré la vie littéraire brésilienne très brillante pendant ces trois décennies (Lúcio Cardoso, Fernando Sabino. João Cabral de Melo Neto et Lêdo Ivo, Mário de Andrade, ou encore Rubem Braga, Lygia Fagundes...). La vocation littéraire de Clarice, les angoisses et les mystères de la création, les servitudes de l'écriture, les certitudes et les impasses de la pensée nourrissent les interrogations qu'elle adresse à ces grands esprits. Enfin, il y a les lettres pouvant être qualifiées de professionnelles, où l'on voit l'autrice se préoccuper, avec un acharnement émouvant, du sort de ses oeuvres, qui dépend d'abord des instances éditoriales, puis de ceux qui en sont les premiers récepteurs : les journalistes. L'importance "énorme" (Clarice adore cet adjectif) qu'elle y attache se révèle, entre autres, par son échange, en français, de quatre lettres avec P. de Lescure, alors directeur des éditions Plon, à propos de la première traduction de Près du coeur sauvage. Par l'incroyable profondeur de l'interprétation qu'elle nous livre de son propre texte, l'autrice nous donne une exceptionnelle leçon d'auto-exégèse. Ainsi cette édition qui vient compléter le cycle de publication de ses oeuvres par les éditions des femmes-Antoinette Fouque, constitue une pièce essentielle du puzzle claricien.

12/2021

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Histoire de France

Les année 39-45 vécues et racontées par le "malgré nous" François Schaller

Depuis plus de 30 ans, Danièle Lheureux se consacre à la recherche des Combattants de l'Ombre de la région Nord-Pas-de-Calais. Pour les retrouver, elle a parcouru la France. Au cours de ses déplacements, elle a fait la connaissance de résistants d'autres régions. Comme dans la majorité des cas, beaucoup sont restés dans l'anonymat par modestie. Elle désire les faire connaître afin qu'ils prennent leu r place dans l'Histoire . de la Résistance. Cet ouvrage est dédié à François Schaller et relate son parcours durant les années d'occupation. En septembre 1939, l'université de Strasbourg s'étant repliée sur Clermont-Ferrand, François Schaller, jeune bachelier né à Muttersholtz (Bas-Rhin), s'inscrit à la Faculté de Lyon. Sur les insistances de ses parents, il est en Alsace en fin d'année scolaire 1940. A la rentrée suivante, il reprend ses études à Fribourg. Mais, très vite, les mesures prises par les autorités nazies menacent les jeunes Alsaciens. A leur embrigadement, suit le Service du Travail du Reich en mai 1941, la conscription obligatoire en août 1942, l'incorporation dans la Wehrmacht en septembre. Utilisant des astuces, François Schaller évite le départ d'octobre. Fin septembre 1943, il reçoit son ordre de mobilisation à Ulm, deux mois plus tard au Kühberg. La situation évolue, le 7 février il doit aller à Màhrisch-Weisskirchen (Tchécoslovaquie). Classé au service de garnison à l'hôpital-vétérinaire, il suit la progression sur tous les fronts, il voit passer les nombreux bombardiers alliés, les raids s'arrêteront à l'arrivée des troupes soviétiques sur la zone. Le 1er avril 1945, François Schaller est incorporé dans la 3ème Cie, puis la 1er Cie du bataillon d'assaut qui se dirige le 8 vers la Slovaquie. Le 14, les hommes sont en première ligne où ils relèvent une troupe épuisée, face à des soldats roumains sous commandement russe qui attaquent le 17 avril. A 19 h, la compagnie de Schaller est encerclée et doit se replier... mais un officier renvoie les hommes au front ! Les pertes sont lourdes... peu importe, il faut retourner au feu ! Schaller est blessé et envoyé à l'arrière. Déclaré guéri, il est renvoyé le 24 dans la 3ème Cie. Le 29, alors que le départ au front est prévu à 16 h, la rencontre avec un Alsacien fait basculer le destin de Schaller. Cantonné dans la zone, cet homme est introduit chez le chef local des partisans. Les deux hommes décident de déserter. Leur plan mis au point, ils rejoignent les Tchèques jusqu'à la fin de la guerre. Le 29 mai, ils entreprennent le voyage du retour vers la France avec les passages délicats d'une zone d'occupation à l'autre. Le 5 juin 1945 à 14 h 30, François Schaller pose le pied sur le sol de France.

03/2016

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Philosophie

To metron. Sur la notion de mesure dans la philosophie d'Aristote

La notion de mesure traverse les traités du corpus d'Aristote en connexion des problèmes qui sont d'une importance centrale. Au-delà de son utilisation dans l'éthique, où to metron est d'abord la juste mesure, impliquant des vertus éthiques (cf. Tomas Calvo), et ensuite, par exemple, la mesure des plaisirs (cf. Pierre-Marie Morel), la mesure est une notion qui envahit toute la philosophie aristotélicienne. Dans la Physique, par exemple, to metron devient une notion clé pour la définition du temps (cf. Fernando Rey Puente et de Sylvain Delcomminette), et elle joue également un rôle fondamental dans les passages difficiles à interpréter, comme celui de Phys. V 3, dans lequel Aristote caractérise un concept décisif de sa philosophie de la nature, c'est-à-dire celui de continu (cf. Marco Panza), ou celui de Phys. VI 7, dans lequel to metron, tout en correspondant largement à la notion de partie, est plus spécifiquement ce qu'impose la limite au continu, lequel se présente comme mesurable et donc fini (cf Giovanna R. Giardina). Mais si dans la Physique, Aristote finit par identifier la translation circulaire avec la mesure de tous les mouvements, dans la Métaphysique, la notion de mesure atteint un degré d'absolue généralisation, en tant que l'Un est dit mesure de toutes les choses (I 1, 1053a18-19), affirmation à partir de laquelle Lambros Couloubaritsis examine l'ampleur des outils hénologiques d'Aristote afin de trouver de nouvelles voies de recherches. La Métaphysique est aussi l'objet de l'enquête de Laura Castelli, qui s'occupe de lota 2, où elle relève une manière spécifique de la mensuration comme méthode d'analyse ontologique et fait place à l'idée qu'Aristote aurait établi, à l'intérieur de sa métaphysique, des outils pythagoriciens plutôt que platoniciens pour approcher l'être. Entre la Métaphysique et l'Ethique se situe l'étude de Loredana Cardullo, qui examine l'interprétation aristotélicienne de la formule de Protagoras de l'homme mesure, pour vérifier quel est pour Aristote la mesure de la morale humaine. Le domaine des mathématiques, auquel la notion de mesure appartient plus proprement, est analysé par Antonio Pedro Mesquita, qui a consacré son étude à la mesure dans le traité pseudo-aristotélicien De liaeis insecabilibus. D'autre part, le rôle central de la notion de mesure a été mis en évidence par David Lefebvre en biologie qui discerne dans la summetria l'état optimal de la relation entre la chaleur spermatique du mâle et la matière menstruelle de la femelle dans la génération des animaux. Le recueil ne néglige pas non plus l'élaboration de la notion de mesure avant Aristote, grâce à l'étude de Paolo Crivelli sur Platon, qui examine la théorie de la mesure de la grandeur et de la petitesse dans le Politique, théorie qu'il ne considère pas comme une digression mais, au contraire, comme étant le coeur du dialogue.

08/2020

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Histoire ancienne

L'Illyrie méridionale et l'Epire dans l'Antiquité. Actes du VIe colloque international de Tirana (20-23 mai 2015) 3 volumes

Ce colloque international est le sixième organisé depuis le premier en 1984 à Clermont-Ferrand à l'initiative de P. Cabanes, le dernier ayant eu lieu à Grenoble en octobre 2008. Tous les six ans, il permet de réunir l'ensemble de la communauté scientifique travaillant dans les Balkans pris dans une acception géographique large, de la période pré et protohistorique jusqu'au haut Moyen Age byzantin, ce qui permet d'embrasser sur la longue durée à la fois la façade méditerranéenne et l'Europe danubienne. C'est le seul colloque existant dans ce domaine, et il permet de faire se rencontrer des chercheurs aussi bien originaires des pays locaux que les chercheurs européens et américains travaillant dans le cadre de missions internationales. Le but du colloque est double. Il s'agit d'abord de faire connaître et partager les découvertes récentes dans le domaine de l'archéologie, de l'épigraphie et de la numismatique. En effet, depuis l'ouverture de chantiers internationaux en Albanie, et tout récemment dans la région du Kosovo, compte tenu aussi du développement considérable des recherches dans la Grèce du Nord-ouest, grâce à la méthode des surveys en particulier, le rythme des découvertes dans ces régions s'accélère, et il est important qu'elles soient confrontées et discutées le plus rapidement possible dans une perspective à la fois de pluralité historiographique et d'interdisciplinarité. Le deuxième objectif est de proposer des synthèses historiques dans un domaine précis qui change tous les six ans ; cette année le thème retenu est celui des villes, territoires, populations et dynamiques environnementales. Ce choix dépend des thèmes de recherche développés par les différentes équipes impliquées sur le terrain, notamment par les doctorants car le colloque est aussi l'occasion pour eux de faire état de leurs premiers travaux. La confrontation entre l'expérience accumulée par les anciens et le renouvellement des problématiques proposées par les jeunes chercheurs s'est avérée depuis les derniers colloques le gage d'une recherche dynamique et fructueuse. Plus d'une trentaine de posters ont été présentés par ces jeunes chercheurs, ce qui montre leur dynamisme. Le choix de la longue durée, de la préhistoire jusqu'à la période byzantine, qui a toujours été celui de ces colloques, permet d'autre part de mieux mesurer l'évolution de ces régions à travers les siècles, avec ses continuités et ses ruptures, et ce en permettant à toutes les disciplines des sciences de l'antiquité d'apporter leur contribution. Le succès de ces rencontres se mesure au nombre croissant des pays représentés et des collègues voulant présenter leurs travaux les plus récents. Pour ce 6ème colloque, 12 pays sont représentés et plus de 150 personnes se sont inscrites au colloque. Il se mesure aussi par le fait que, pour la première fois, il se déroule dans un pays des Balkans, ce qui inaugure une tradition qu'il conviendra de consolider.

02/2019

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Sports

L'année du rugby 2015

Enfin, ils ont imposé leur marque noire sur la planète ovale. Jusqu'à cette édition anglaise, la Nouvelle-Zélande, c'était un peu "je t'aime, moi non plus" avec la Coupe du monde, l'éternel favori souvent surpris, la meilleure équipe plus d'une fois déçue. Elle avait bien conquis deux fois le trophée mais c'était chez elle, dans son Eden Park, en 1987 comme en 2011. Cette fois, les All Blacks étaient là où tout le monde les attendait, seuls sur le tôt du monde, dans une compétition qu'ils ont dominée avec éclat, joueurs quand on le leur permet, féroces quand il le faut, impitoyables, toujours. Avec une génération incomparable qui tire là sa révérence internationale des monstres désormais sacrés comme le capitaine Richie McCaw, le cerveau Dan Carter ou le monstrueux Ma'a Nonu, et de riches promesses, avec les jeune ; Aaron Smith, Brodie Retallick ou Nehe Milner-Skudder, voilà la Nouvelle. Zélande seule nation sacrée trois fois championne du monde. Et déjà lancé vers le Mondial 2019, au Japon, avec un temps d'avance sur tout le monde. Ces All Blacks-là ont redéfini le rugby, et, dans leur sillage, on a vu d nombreuses équipes chercher à jouer, à se faire plaisir : l'Australie, bien sûr, la finaliste malheureuse, elle aussi portée vers le grand large, l'Argentine toujours plus vive, mais aussi ce surprenant Japon sans complexes, cette petit Namibie qui ose, cette vaillante Géorgie qui donne tout... A l'opposé, pour la France, cette campagne aura été la pire depuis 1991, avec une sortie en quarts de finale. Elle aura surtout consacré quatre ans d'échecs au cours desquels Philippe Saint-André et son staff ne sont pas parvenus à donner aux Bleus une identité, et souligné que le projet de jeu, établi dans l'urgence quelques mois avant la Coupe du monde – une ode déplacée à h préparation physique, un hymne restrictif à la puissance – était anachronique Avec, en point d'orgue, cette mémorable démission contre la Nouvelle-Zélande où la France, dépassée, s'est laissé marcher dessus. Reste que le rugby français, en cette année noire, possède toujours ses clubs pour retrouver un semblant de sourire. Car, encore une fois – la troisième consécutive –, Toulon a régné en maître sur la Coupe d'Europe. Le RCT et son modèle unique de stars chevronnées, rompues à toutes les victoires mais toujours portées vers l'excellence, ont eux aussi, dans leur genre, créé un nouveau standard. Les Varois n'ont pu réitérer leur doublé de l'année précédente, mais, en enlevant le Top 14, le Stade Français a fait souffler un vent d'air frais sur le Brennus. Les hommes de Gonzalo Quesada ont lutté en phase régulière, pour devenir de plus en plus irrésistibles au fur et à mesure que le rendez-vous du Stade de France se rapprochait. En finale, ils ont fait la même victime que Toulon, Clermont-Ferrand. Des Auvergnats présents sur tous les fronts, mais qui durent se contenter des places d'honneur, rappelant que, si le rugby mondial a consacré cette année un vainqueur charismatique, il peut aussi laisser vivre un perdant magnifique.

11/2015

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Histoire internationale

Les grands procès du XXe siècle

Il existe nombreux recueils réunissant les procès à sensation de telle ou telle grande période de l'histoire. Le propos de ce livre est tout différent. Son originalité est de montrer le lien et la continuité entre les différentes affaires judiciaires évoquées et de raconter à travers elles l'histoire du XXe siècle. Treize procès ont été sélectionnés dans le but d'apporter au lecteur un éclairage singulier sur la vie politique et sociale de cette époque, de la première à la seconde Guerre mondiale, puis de cette dernière à la guerre d'Algérie. De 1914, avec le procès Henriette Caillaux, lever de rideau spectaculaire sur le siècle, à 1960 avec le procès des barricades, qui saisit l'Algérie à un moment-clé de cette guerre, où les rapports entre les forces en présence se préparent à basculer et où la légitimité va changer de camp. Les procès sont autant de fenêtres sur l'histoire, mais aussi une plongée au coeur d'un drame intime, le drame de celui ou de celle dont le sort se joue dans le prétoire. C'est sa voix que l'auteur a d'abord cherché à entendre, étonnamment restituée grâce à la trace laissée par les sténographies des débats judiciaires. Celle de Pierre Mendès France était jusqu'à aujourd'hui inédite : pour la première fois, on entend l'ancien ministre du Front populaire clamer son innocence devant le tribunal militaire de Clermont-Ferrand face à l'accusation de désertion portée contre lui. D'autres par leur personnalité dérangeante impriment leur marque au procès, comme Laval ou même comme Petiot, qui ont marqué de leur fougue et de leur désordre le cours des débats. Des femmes criminelles, aux motivations parfois insondables, telles les soeurs Papin, figurent-elles aussi au banc des accusés. Des procès d'Henriette Caillaux et Violette Nozière, à ceux d'Alexandre Stavisky et Victor Kravchenko, on est ici au carrefour de l'individuel et du collectif, et par là au coeur des enjeux de l'époque. La violence non seulement verbale mais physique de la vie politique, la vigueur des extrémismes, traversent les affaires du début du siècle, dans lesquels l'Action Française pèse de tout son poids, portée par la figure emblématique de Léon Daudet. De cette violence, la France de Vichy sera en partie l'héritière, illustrée ici par quatre procès particulièrement révélateurs. Des années 1920 et 1930 aux heures de l'après-guerre, la forte présence de l'influence communiste, la gloire dont le parti est auréolé grâce à la Résistance, expliquent l'aveuglement des intellectuels les plus éminents qui, lors du procès Kravchenko, refusent d'ouvrir les yeux sur les atrocités du régime stalinien. La guerre d'Algérie, qui marque pour la France la fin tragique de la décolonisation, est illustrée par deux procès mettant en scène le rôle des différents protagonistes du conflit, des rebelles algériens aux porteurs de valises, et des activistes de l'Algérie française à une partie de l'armée. Suivre ces treize procès permet aussi au lecteur de porter un regard cru sur le fonctionnement de la Justice en temps de crise et d'observer les liens souvent équivoques que celle-ci entretient avec le pouvoir central. Présumée indépendante et impartiale, supérieure et équitable, elle se révèle perméable à l'air du temps comme aux pressions politiques, et ainsi conforme à une réalité qui garde une actualité immuable.

10/2016

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Finances publiques

Revue française de finances publiques N° 158, mai 2022 : Les 20 ans de la LOLF

SOMMAIRE - RFFP N°158 - MAI 2022 Editorial : Experts ou politiques : quelle est la source des normes financières publiques ? , par Michel Bouvier Les 20 ans de la LOLF Allocutions d'ouverture Allocution d'ouverture, par Richard Ferrand, président de l'Assemblée nationale Allocution d'ouverture, par Olivier Dussopt, ministre délégué chargé des Comptes publics Permettre une amélioration de la gestion publique La LOLF du 1er août 2001 : des avancées considérables, une application qui s'est éloignée peu à peu des objectifs initiaux, des évolutions souhaitables, par Didier Migaud Réflexions sur quelques priorités, par Eric Woerth La gestion publique n'est pas seulement une affaire de texte mais aussi et surtout d'état d'esprit et de volonté politique, par Claude Raynal L'amélioration de la dépense publique : une priorité pour l'OCDE, par Elsa Pilichowski La LOLF du point de vue des gestionnaires publics : un cadre souple qui a permis des progrès indéniables depuis 2001, qu'il convient de consolider et d'approfondir, par Mélanie Joder Mieux assurer l'exercice du pouvoir budgétaire du parlement S'appuyer sur les trois piliers de la LOLF pour réaliser les objectifs qui ont engendré sa naissance, par Alain Lambert L'exercice du pouvoir budgétaire du Parlement : Préserver l'acquis de la LOLF tout en l'améliorant, par Jean-François Husson La proposition de loi organique relative à la modernisation de la gestion publique : une "belle évolution" , par Laurent Saint-Martin La pluriannualité, un outil adapté pour retrouver des marges de manoeuvre dans le pilotage de nos finances publiques, par Philippe Josse Renforcer la capacité d'évaluation du Parlement, par Marie-Christine Esclassan Les 20 ans de la LOLF, sa réforme, ses enjeux et perspectives : Un consensus politique extraordinaire et une armure infaillible pour le Parlement en matière budgétaire ? , par Aurélien Baudu Allocution de clôture Allocution de clôture, par Pierre Moscovici, Premier président de la Cour des comptes DOSSIER : REFLEXIONS SUR LES GRANDS DEFIS DES FINANCES PUBLIQUES DU 21e SIECLE Réflexions sur les grands défis des finances publiques du 21e siècle, par Nadia Fettah Trois grands défis des finances publiques du 21e siècle, par Jacques de Larosière Le Nouveau Modèle de Développement au Maroc, par Chakib Benmoussa Les grands défis des finances publiques du 21e siècle au Maroc, par Noureddine Bensouda Pour un nouveau modèle de gouvernance financière publique, par Michel Bouvier Pour des politiques financières publiques stratégiques, par Mohammed Tawfik Mouline CHRONIQUE DE GOUVERNANCE BUDGETAIRE A la recherche du principe de sincérité des lois de finances. Réflexions à partir des saisines parlementaires des projets de loi de finances pour 2020 et 2021, par Chloë Geynet-Dussauze La promotion du développement de l'économie circulaire dans le secteur public par le service du Domaine (DGFiP), par Alain Caumeil CHRONIQUE FISCALE La fiscalité de l'innovation : améliorer l'efficacité des dispositifs existants, poursuivre leur évaluation, par Antoine Comte-Bellot, Louis de Crevoisier et Mathieu Bolard Chronique de jurisprudence fiscale (Juillet - Décembre 2021), par Aurélien Baudu, Xavier Cabannes et Jean-Raphaël Martin CHRONIQUE DES JURIDICTIONS FINANCIERES Audience solennelle de rentrée, Jeudi 24 janvier 2022, Allocution de Catherine Hirsch de Kersauson CHRONIQUE D'HISTOIRE FINANCIERE Histoire des crises financières. La tulipomanie, "le commerce du vent" , par Annick Bienvenu-Perrot CHRONIQUE BIBLIOGRAPHIQUE I. - Compte rendu d'ouvrage, par Gilbert Orsoni II. - Vient de paraître Depuis la rentrée universitaire 2021, dans une démarche écoresponsable , les titres de la collection Revue Française de Finances Publiques sont imprimés sur papier 100% recyclé .

05/2022

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Sources chrétiennes

Les miracles de saint Martin. Edition bilingue français-latin

D'une famille sénatoriale de Clermont-Ferrand, Grégoire devient évêque de Tours en 573 et un personnage influent dans l'Eglise et les Royaumes mérovingiens, jusqu'à sa mort en 594. Ses écrits sont importants pour l'histoire de son époque : entre autres, 10 livres de l'Histoire des Francs, le De cursu stellarum ratio, ouvrage liturgique, 8 livres de Miracles. Les 4 livres des Miracles de saint Martin (De uirtutibus sancti Martini) forment en effet les livres III à VI d'un grand recueil de Miracles en 8 livres. Dans le 1er livre, Grégoire consigne quelques-uns des miracles du Christ, des apôtres et de martyrs, dans le livre II, ceux de saint Julien, dans le livre VII, la vie de quelques bienheureux, dans le livre VIII, les miracles de quelques confesseurs. Dans ce plan, la place de saint Martin est donc majeure. Universellement connu encore aujourd'hui comme ce soldat romain qui donna un jour la moitié de son manteau (l'autre moitié appartenait à l'armée) à un homme transi de froid, saint Martin a été l'apôtre de la Gaule et l'un des pères de la vie monastique en Occident (il a fondé les abbayes de Ligugé et de Marmoutier). Il a inspiré de nombreux écrivains latins, en particulier, dès le Ve siècle, Sulpice Sévère (Vie de saint Martin - devenu un classique ; Gallus ou Dialogue sur les " vertus " de saint Martin) et le poète Paulin de Périgueux (Vie de saint Martin , en vers). Prenant le relais de Paulin de Périgueux qui, au chant VI de sa Vie de saint Martin, avait consigné, durant l'épiscopat de Perpetuus (458/9-488/9), une série de miracles posthumes procurés par Martin, Grégoire de Tours s'est quant à lui assigné pour tâche de collecter et publier ceux advenus depuis lors et tout particulièrement depuis sa consécration à l'épiscopat en 573. Sur les 207 chapitres que comptent au total les quatre livres du De uirtutibus s. Martini, 200 ont trait à une intervention posthume de Martin au sujet de laquelle Grégoire se porte personnellement garant. A partir de 573 donc et jusqu'à la veille de sa mort en 594, il déroule, année après année, une chronique des événements miraculeux opérés principalement à Tours, la cité martinienne vers laquelle accourent les pèlerins : ces derniers viennent chercher l'aide d'un thaumaturge, tout particulièrement réputé comme médecin. Cependant, les guérisons obtenues ici-bas par le confesseur sont autant de " signes " préfigurant les réalités éternelles : de même, par exemple, qu'ici-bas il délivre les corps des paralytiques des contractures qui les bloquent, de même, il libérera des entraves du péché les âmes des défunts au jour du Jugement dernier. A la fois pasteur et historien méthodique, Grégoire a eu soin dès l'abord de prémunir ses lecteurs, et contre les dérives de l'hagiolâtrie, et contre les assauts du doute, grâce à l'ample préambule qui, constitué du prologue et des six premiers chapitres du livre I, donne sens à l'ensemble de l'ouvrage. Dans cette démonstration, tout découle du principe énoncé dès la première phrase : Dieu est l'unique auteur des miracles, dont Martin, de même que les autres saints, n'est que l'instrument, ce qu'il fut de son vivant et - plus difficile à concevoir - le demeure après sa mort. Ecrits dans un latin empreint de simplicité, les Miracles de saint Martin constituent un document majeur pour le culte du saint au VIe siècle, à Tours et au-delà.

06/2023