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Lecture 9-12 ans

Ecoute le rossignol

Henrietta, surnommée Henry, emménage dans une grande maison à la campagne avec sa famille, qui est sens dessus dessous après un événement dramatique. Henry, esseulée, entreprend d'explorer les environs comme les héros de ses livres Alice au Pays des Merveilles et Moogli. Dans le bois d'à côté, elle rencontre Moth, une vieille dame étrange, qui malgré son allure de sorcière va devenir son amie et l'aider à sauver sa famille... Points forts : Dans la lignée de 14-14, Adèle et les Noces de la reine Margot et des Lettres volées, un roman de qualité et accessible avec un fond historique. Une héroïne attachante, forte, avec beaucoup d'imagination, avec qui on souffre et on se bat, qui nous embarque à la manière d'un Tobbie Lolness ou d'Adèle (Adèle et les Noces de la reine Margot). Un texte qui traite avec sensibilité du deuil, de l'éclatement d'une famille. Un roman soutenu par les libraires (" Children's Book of the Month " de la chaîne de librairies Waterstones lors de sa parution en octobre 2016) et les critiques britanniques (n° 10 dans le top 50, livres adultes et jeunesse confondus, Telegraph pour 2016). Une manière accessible d'aborder de grands classiques de la littérature : Alice au Pays des Merveilles, Le Livre de la jungle, Le Vent dans les saules... Un charme british, qui rappelle par exemple Eva Ibbotson (Un chien pour toujours, Reine du fleuve...). FAQ : Pourquoi le rossignol ? Moth aperçoit un rossignol dans le bois et en parle à Henry comme un symbole d'amour et de mort, avec des références au poème " Ode à un rossignol ", de John Keats et au conte " Le Rossignol et l'Empereur de Chine ", de Hans Christian Andersen. Référence non présente dans le roman : le poème " Rossignol ", de Paul Verlaine, qui figure dans le recueil Poèmes saturniens. Moth a été infirmière, or le rossignol, en anglais " nightingale ", renvoie à Florence Nightingale, infirmière britannique durant le XIXe siècle qui est considérée dans le monde entier comme une pionnière des soins infirmiers.

05/2017

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Beaux arts

Van Gogh. Le suicidé de la société

Fin janvier 1947, le galeriste Pierre Loeb envoie à son ami Antonin Artaud, écrivain, dessinateur et poète, une page de l'hebdomadaire Arts entièrement consacrée à Vincent Van Gogh, dont une exposition est en cours à l'Orangerie à Paris. Il y est fait mention de la récente parution d'un volume, Du démon de Van Gogh, aux éditions A.D.I.A. à Nice. Cette publication, "destinée exclusivement au corps médical", comporte une étude conséquente du docteur François-Joachim Beer, dont de longs extraits sont reproduits sur la page du journal. Van Gogh y est notamment décrit comme un "déséquilibré avec excitations violentes à allure maniaque" et inspire en définitive au médecin ce diagnostic : "ce peintre de génie était atteint de psychopathie constitutionnelle dont les épisodes n'ont fait que s'aggraver le long de son existence". Ayant lui-même été interné durant de nombreuses années, et ce jusqu'en mai 1946, Antonin Artaud décide alors d'écrire à son tour sur le peintre, de réfuter la thèse de sa folie, fruit à ses yeux d'une construction sociale. Le 2 février, il se rend à l'Orangerie et commence peu après à rédiger et à dicter à voix haute le corps central de l'ouvrage. La "lucidité supérieure" propre à l'artiste, et commune à l'auteur et à son sujet, permet à Artaud de faire la part belle à la fougue du génie, force contestataire en soi. L'état de supplicié, Artaud lui-même l'a vécu. Nul mieux que lui ne saurait le transmettre. Et quand le poète aborde la peinture proprement dite, c'est comme s'il s'emparait du pinceau ou, au demeurant, du couteau. Il se fait tranchant, expressif, cinglant. Paru en décembre 1947 chez K éditeur à Paris, l'ouvrage reçoit le mois suivant le Prix Sainte-Beuve. Son auteur s'éteindra peu après, en mars 1948.

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Poésie

Fêtes galantes ; Romances sans paroles. Précédé de Poèmes saturniens

"Toute voix neuve éclate dans un temps gouverné par des modes de penser et de sentir, par des habitudes, par des formes elles-mêmes tyrannisées par une idéologie, et elle est condamnée à être en effet "inouïe" : dans ce sens, il est significatif, non pas peut-être que tous les grands recueils de Verlaine, y compris, en 1885, Jadis et Naguère, aient été publiés à compte d'auteur, mais que tous, malgré quelques articles, et les plus amicaux ne sont pas les moins aveugles, soient passés, sans exception, inaperçus : artistes, critiques, "juges attitrés", tous adonnés aux "jeux anciens" ; la "modernité", c'est du côté du Parnasse qu'elle se cherche, ou dans le réalisme de Coppée, de Mérat (auquel il est vrai que Verlaine se montrera lui-même très attentif, mais c'est pour aussitôt, dans les Paysages belges, dans les pièces des Fêtes galantes où se laissent reconnaître ses motifs, l'entraîner dans une autre aventure) : qui eût pu, dans cette voix "en allée", secrète et vertigineuse, la reconnaître, et avec elle, imperceptiblement et pour jamais, c'étaient les formes mêmes qui bougeaient. Si, Mallarmé, reconnaissant dès les Poèmes saturniens l'effort conscient de Verlaine "vers la sensation rendue" (et c'est déjà, par places, cette "traduction immédiate du senti" qu'exigera un jour Rimbaud), le rejet des "favorites usées", la naissance d'"un métal vierge et neuf" ; Rimbaud, lecteur, dès leur parution, des Fêtes galantes et, dans la lettre fameuse à Paul Demeny du 15 mai 1871, tenant Verlaine, avec Baudelaire, pour un "vrai poète", pour un "voyant". C'est-à-dire, essentiellement, le texte est là ("Les inventions d'inconnu réclament des formes nouvelles"), pour ce créateur d'une autre langue poétique, que Baudelaire, à ses yeux, n'a pas été ("la forme si vantée en lui est mesquine") et que Verlaine lui-même, un jour, très tôt, ne saura plus ou n'osera plus être. " Jacques Borel.

03/2007

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Critique littéraire

Ma vie

A l'aube au XXe siècle, Sofia Andreïevna Tolstoï vient de passer ta majeure partie de sa vie au côté de l'auteur de Guerre et Paix, l'illustre romancier et maître à penser russe. Elle décide alors d'entreprendre le récit de sa vie, en cherchant à se réapproprier cette part d'elle-même qui s'est consumée au contact du grand homme. Le besoin de Sofia Tolstoï de se confier à elle-même était fondamental mais, loin de suivre un récit linéaire, le lecteur est plongé dans les contradictions de cette femme de talent, rongée parfois par l'orgueil et la jalousie. Elle ne se borne pas à une simple description : à travers une sorte d'auto-analyse et dans un irrépressible besoin de comprendre, elle devient interprète de sa vie. On découvre une femme écrasée parfois par le génie de son mari, en proie à une sourde frustration, éternellement occupée par les soucis quotidiens. Matière première irremplaçable pour la connaissance intime de Tolstoï, l'oeuvre de Sofia Andreïevna restitue, par le menu détail, son existence d'épouse de l'écrivain. On suit, pas à pas, sa propre vie, celle de ses enfants, et le cheminement intellectuel de Tolstoï. Il en ressort un portrait de l'écrivain dans toute sa complexité, déchiré par ses contradictions et un perpétuel conflit intérieur. Document humain, touchant de sincérité, d'une franchise allant parfois jusqu'à la cruauté, Ma vie représente également une histoire au féminin de la culture et de la vie quotidienne de son temps : la maternité, l'éducation des enfants, la poésie de la nature, avec, en toile de fond, l'omniprésence de la mort et des grands bouleversements historiques. Ma vie restitue la parole à cette belle figure féminine dévouée à Tolstoï, faisant revivre les instants fugitifs de grâce, de bonheur ou de peine qui ont accompagné toute son existence. Le manuscrit de Sofia Tolstoï n'a jamais été publié en Union soviétique ou en Russie et sa parution simultanée à Moscou et à Paris constitue un véritable événement littéraire.

10/2010

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Ethnologie

Le mythe de la machine. Technique et développement humain (1966)

Dans cette magistrale synthèse de l'histoire du développement humain, Lewis Mumford, face à l'énigme de l'asservissement total de l'homme moderne au système technique qu'il s'est créé, est amené à repenser de fond en comble le processus de l'humanisation. Il bat en brèche l'idée d'un homme essentiellement fabricant et utilisateur d'outils et montre que l'intelligence humaine s'est développée, tout autant sinon davantage, grâce à la création de symboles, de rites et d'idées. Pour Mumford, la nouvelle organisation sociale qui apparaît au quatrième millénaire, fondée sur la royauté de droit divin et sanctifiée par un corps de prêtres professionnels, fut bien plus le produit des mythes et du rituel que le résultat d'innovations techniques majeures. C'est à ce moment que prit corps un archétype de "machine invisible", baptisée "Mégamachine" par l'auteur et dont sont tributaires les grands ouvrages de l'Antiquité. Depuis lors, sous des formes variables nous la retrouverons à travers l'histoire au fondement de toutes les organisations sociales complexes, sous les triples espèces de la machine travail, de la machine militaire, de la machine bureaucratie. A travers sa généalogie de la violence mécanique, Mumford nous dévoile cette cruelle vérité que devraient méditer les chantres de la rédemption informatique de l'humanité globalisée : à attendre des remèdes aux méfaits de la technique en recourant à des solutions techniques, on ne fait que précipiter le désastre. Il démonte la façon dont le système technologique détruit l'autonomie individuelle, les bases d'une démocratie authentique et la civilisation elle-même. Ainsi, cinquante ans après sa parution, le livre de Mumford garde son caractère prémonitoire. Paru en deux tomes aux Etats-Unis en 1966 et 1970, Le Mythe de la machine, qui clôt le cycle d'ouvrages amorcé avec Technique et civilisation (1934), avait été traduit en français de façon quelque peu indigente et publié chez Fayard en 1974. Espérons que la présente version du premier tome saura mieux que la précédente rendre justice à ce texte prophétique.

11/2019

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Sociologie

Notre sang. Discours et prophéties sur la politique sexuelle

Figure de proue du féminisme américain, Andrea Dworkin a été prise pour cible privilégiée de la haine antiféministe pour son franc-parler et ses partis pris sans compromis. Après la parution de Woman Hating (1974), son premier livre, elle se tourne vers l'art oratoire pour survivre. Le milieu éditorial américain lui reproche le manque de "féminité" de son écriture, combative et corsée, qui choque et décille les consciences. Mais elle sait qu'elle a trouvé son public et se déplace de campus en associations, où elle suscite l'admiration, la colère et le débat. Notre sang : Discours et prophéties sur la politique sexuelle (1976, 1981) rassemble en un recueil ses discours pour porter sa voix plus loin, plus haut. Neuf discours, sur des problématiques aussi diverses que l'art, sa mère, la chasse aux sorcières, le lesbianisme, la non-violence ou l'histoire "amérikaine" , visent un même objectif : un appel à la sororité pour galvaniser les femmes dans la lutte contre la domination masculine jusqu'à son abolition totale. "Ceux-là, les masculinistes, nous ont raconté qu'ils écrivent sur la condition humaine, que leurs thèmes sont les grands thèmes - l'amour, la mort, l'héroïsme, la souffrance, l'Histoire même. Ils nous ont raconté que nos thèmes - l'amour, la mort, l'héroïsme, la souffrance, l'Histoire même - sont insignifiants parce que, par nature, nous sommes insignifiantes. Je renie l'art masculiniste. Ce n'est pas un art qui éclaire la condition humaine - il éclaire seulement, et pour toujours à la honte éternelle des hommes, le monde masculiniste - et à bien regarder autour de nous, ce n'est pas un monde dont on peut être fier". "[Notre sang] va offenser, mais il touchera bien plus qu'il n'offense. Il contient la fureur de générations de femmes silencieuses, ainsi que le fier écho des féministes qui nous ont ouvert la voie. Dworkin s'inscrit dans la grande tradition des combattantes et combattants pour la liberté". Kate Millett, autrice de "Sexual Politics"

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Histoire internationale

Mémoires du Maréchal Montgomery

Réédités pour la première fois depuis leur parution en 1958, ces Mémoires du maréchal Montgomery racontent l'ensemble de sa carrière militaire, depuis ses débuts dans l'armée coloniale en Inde jusqu'à la victoire contre le nazisme et l'entrée dans la guerre froide. C'est pendant la retraite de Dunkerque que son génie militaire se révèle dans toute sa dimension, avant que ses campagnes victorieuses en Afrique du Nord puis en Italie ne lui assurent la postérité. La fin de sa carrière fut plus contrastée, " Monty " ne parvenant pas à s'imposer dans les méandres politiques d'après-guerre. D'une franchise confinant parfois à la brutalité, ce récit dévoile un officier orgueilleux, plus proche de ses hommes que des hautes sphères politiques et militaires. Il valut à son auteur de se brouiller avec Eisenhower, accusé d'avoir inutilement prolongé la guerre d'une année. C'est aussi dans ces Mémoires que le maréchal Montgomery a exposé sa conception du leadership, texte aujourd'hui encore lu et enseigné dans les écoles militaires du monde entier. Le field marshal Bernard Montgomery fut officier d'infanterie britannique lors de la Première Guerre mondiale et devint général après sa victoire contre les Allemands à El-Alamein, tournant de la guerre en Afrique du Nord. Il prend part à l'opération Overlord et c'est comme maréchal qu'il participe à la conquête de l'Allemagne. Après la guerre, il devient chef d'état-major impérial puis adjoint au commandant suprême des forces atlantiques, avant de prendre sa retraite en 1958. Paul Villatoux est docteur en histoire. Il a publié plusieurs centaines d'articles sur l'histoire militaire et une dizaine d'ouvrages parmi lesquels La guerre psychologique, des origines à nos jours. Il a notamment présenté la réédition de Croisade en Europe de Dwight Eisenhower et Hitler parle à ses généraux chez Nouveau Monde éditions.

02/2016

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Histoire internationale

L'Aurès ou le mythe de la montagne rebelle

A la fin de l'année 1954 les autorités françaises en Algérie redoutaient des troubles en pays kabyle ; ce fut l'Aurès, réputé sûr, qui tout d'un coup s'embrasa. Les explications ne manquèrent pas. A la parution du précédent livre de Jean Morizot sur les Kabyles. un critique prévit qu'il allait "déranger plus d'un chercheur institutionnel ". Ce nouvel ouvrage provoquera probablement des réactions semblables. L'auteur, en effet, ne s'est pas contenté de dépeindre la société aurasienne dans ses états successifs et ses adaptations à un monde changeant, il a procédé à une révision complète d'une histoire bâtie toute entière sur un mythe très ancien, celui de la montagne, Hot de dissidence et conservatoire de barbarie. Affecté à la commune mixte de l'Aurès dans les premiers temps de sa carrière administrative, Jean Morizot compte parmi le très petit nombre de Français qui ont vécu dans le massif. Au pas lent des mulets, et aux siens, il a parcouru des lieux demeurés inaccessibles à l'automobile et, de ce fait, très mal connus. Par la suite l'auteur a lu à peu près tout ce qui a été écrit sur le pays, il a interrogé de nombreux témoins et il a consulté les archives. Jean Morizot nous conduit ainsi du IIe siècle après J.C. jusqu'à nos jours. Pour lui ce petit peuple de paysans irrigateurs, peu porté aux aventures ne s'est pas soulevé le 1er novembre 1954 ; il s'est laissé entraîner dans un combat qui n'était pas le sien par un des siens, Mostefa Benhoulaïd, qui avait de bonnes raisons de se plaindre du comportement de l'Administration à son égard. La société montagnarde, que l'auteur a connue encore bien vivante, est morte, c'est à peine si la langue berbère a survécu ; mais la montagne qui enchanta tant ceux qui la découvrirent demeure avec ses privilèges. Le gouvernement saura-t-il saisir la chance qu'elle représente pour l'Algérie ?

01/1992

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Critique

Céline. Le médecin écrivain

- Grand retour de Céline en librairie avec la parution de nombreux inédits. - Peu de livres qui étudient spécifiquement le lien étroit de Louis-Ferdinand Destouches avec la médecine et l'hygiène. - Une autre manière de comprendre cette oeuvre si complexe et délicate à travers un essai biographique. Derrière les rebondissements et les polémiques, on oublie souvent que Céline fut médecin et un auteur prolifique sur les questions de médecine et d'hygiène. La plupart de ces textes scientifiques étaient signés Louis Destouches, à commencer par sa thèse de médecine sur la vie et l'oeuvre de Philippe Ignace Semmelweis (1924). De nombreux autres textes et mémoires complètent le corpus. Toute l'oeuvre littéraire de Céline porte la trace d'un intérêt profond pour la médecine sociale, tant dans ses romans que dans ses pamphlets. Dans la pratique médicale comme dans la pratique littéraire de Céline, ce dernier s'approprie le paradigme hygiéniste, ses codes, son vocabulaire, ses thématiques, en tant que médecin et en tant qu'écrivain. En effet, l'hygiénisme apparaît, lorsque l'on étudie Céline, comme une notion transversale qui imprègne très fortement le fond de son oeuvre comme son travail stylistique. A partir de là, peut-on aller jusqu'à envisager une " esthétique hygiéniste " dans laquelle s'inscrirait l'oeuvre littéraire célinienne ? Chez Céline, le statut du médecin et celui de l'écrivain se retrouvent étroitement et perpétuellement mêlés : à l'époque de Voyage au bout de la nuit (1932), celui-ci se présente avant tout en médecin, alors que c'est le romancier que les journalistes viennent interroger. C'est donc bien parce que Céline est devenu écrivain par la suite que les écrits médicaux apparaissent, a posteriori, dignes d'intérêt. Ce dernier ne s'est contenté ni d'être seulement médecin, ni tout à fait uniquement écrivain. C'est ce continuel dialogue à trois voix entre l'homme, le médecin et l'écrivain qui sera au coeur de cet ouvrage.

02/2023

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Littérature française

Comédie d'automne

" Comédie d'automne constitue le sixième et dernier épisode de " La vie poétique " . Je travaillais au kiosque quand " le tournant de la rigueur " nous a précipités dans une course à l'argent. Parmi les habitués se trouvait un homme d'une soixantaine d'années, Albert, dont j'appris au fil du temps qu'il était rentier, d'où son intérêt pour la seconde édition du Monde et des cours de la bourse. Spécialiste de Stendhal, il sera mon premier lecteur, et un conseiller avisé. Il est un des trois personnages centraux du livre. Avec ma mère qui ne vit pas d'un bon oeil la parution des Champs d'honneur, et encore moins l'attribution à son fils du prix Goncourt. Ce qui nous amène à cette " comédie d'automne " . On pourrait croire que le prix récompense le seul mérite d'un livre. Ô naïveté, les arcanes de l'édition ne fonctionnent pas sur des critères aussi élémentaires. C'est oublier les intérêts économiques, les rivalités, les ambitions, de sorte que les jurés du prix, dont la probité aux yeux de la presse était sujette à caution, furent très contents de pouvoir l'attribuer à un innocent n'ayant rien à voir avec le milieu, qui plus est auteur d'un livre paru aux très austères et vertueuses Editions de Minuit. L'entreprise de blanchiment était parfaite. Le troisième personnage crucial, car c'est par lui que le livre existe, c'est l'éditeur. Moins détaché qu'il n'y paraît. Et le narrateur ? Tout d'abord spectateur, venant d'une époque où ce genre de prix était discrédité, il assiste depuis son kiosque à cet étrange ballet de journalistes, de curieux, de rumeurs, de caméras de télévision, sans se sentir vraiment concerné. Le moment venu, ce ne sera pas aussi simple. Mais c'est bien grâce à ce livre qu'il fit la connaissance de deux hommes merveilleux : Bernard Rapp et Robert Doisneau. Ensuite, ce n'est plus la même histoire. " J. R.

08/2023

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Critique Roman

La Bête humaine. Chaos et création

Publié en 1890, La Bête humaine, dix-septième volume des Rougon-Macquart, relève le défi d'une écriture des limites. Comment le naturalisme fondé sur l'observation du réel aborde-t-il le monde indicible de la folie ? Comment le roman parvient-il à entrelacer trois thèmes - la vie du rail, la justice et la criminalité - sans affaiblir sa construction ? Tandis que l'attaque antinaturaliste s'amplifie après le Manifeste des Cinq contre La Terre, comment Zola répond-il à la crise du roman, imprégnée du déclinisme fin-de-siècle ? Les désirs de "la bête humaine" ont fasciné Zola dès 1866, mais ce roman préfreudien, au-delà des drames de sang, est hanté par des questions sans réponse sur le Sexe et la Mort. Poème de la ligne, il impose un voyage au pays des symboles mortifères rehaussés jusqu'au mythe, celui de la Machine, de la Fêlure et de la Catastrophe, sans cesser d'interroger les dessous de la civilisation, lesquels dévoilent qu'il n'est pas d'humanité qui ne participe de l'inhumanité qu'elle déchaîne. Cet essai aborde le roman le plus sombre d'Emile Zola et sans doute l'un des plus modernes, dont le titre aurait pu être : L'Inconscient. Le lecteur découvre avec le travail de l'écrivain et sa biographie, replacés dans le moment de la Belle Epoque, la genèse tortueuse de La Bête humaine. Il pénètre au coeur de sa composition et de son anthropologie romanesque, découvre sa poétique de la vitesse et de l'énergie. Un bilan critique expose la réception du roman, de sa parution jusqu'à nos jours ; il est accompagné d'une bibliographie sélective. Olivier Lumbroso est professeur de littérature française à l'université Sorbonne Nouvelle, membre du DILTEC. Ses travaux de recherche portent sur Zola et les naturalismes. Il codirige le "Centre Zola" de l'Institut des textes et manuscrits modernes du CNRS.

09/2021

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Littérature Allemande

Les égarements de l’élève Törless

Soixante-trois ans après celle qu'en donna Philippe Jaccottet en 1960, ce roman considérable est ici proposé dans une nouvelle traduction de Dominique Tassel (traducteur - notamment de Freud, Thomas Mann, Stefan Zweig, ou encore de Franz Kafka...), rendant toute sa vérité au texte original, à son écriture souvent rugueuse et d'une extrême brutalité, noir sur blanc pourrait-on dire, au contenu sexuel traité franchement, et politique - en rapport "avec les tortionnaires sexuels que Musil qualifiera plus tard, après la naissance du nazisme, de "dictateurs in nucleo" . Présentation du roman : Salué dès sa parution en 1906 par un des plus grands critiques allemands de l'époque, Alfred Kerr, "Les égarements de l'élève Törless" fut le seul succès littéraire de Musil de son vivant. Ce roman philosophique, autrement qualifié de "roman d'apprentissage" , débute avec l'entrée du jeune Törless dans une école privée huppée de la fin de la monarchie en Autriche-Hongrie. Jusqu'au moment où un événement majeur se produit au sein de l'école : un vol d'argent, soit un acte hors des normes d'une idéologie aristocratique régissant l'éducation de ces jeunes gens destinés aux plus hautes fonctions... Ce qui intéresse Musil dans son livre, c'est la nature des troubles auxquels la sensibilité littéralement hors du commun de Törless est exposée. Opposition de ce fait mise à l'épreuve par une connivence de l'élève avec des congénères mus par une double ambition, politique pour l'un et philosophique orientaliste pour l'autre. Cette ambition a besoin d'une victime, laquelle sera précisément l'auteur du vol, Basini, qui, identifié comme tel, va faire l'objet de sévices sexuels. Törless ne s'identifiera quant à lui jamais ni à cette double ambition ni aux souffrances de la victime ; cependant ce que les tortionnaires sexuels ressentent en torturant et ce qu'éprouve la victime l'interrogent...

09/2023

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Japon

Nouvelle histoire du Japon

L'histoire référente du Japon : des premières civilisations Jômon puis Yayoi aux années 2020 - marquées par le rôle grandissant des femmes dans la société nipponne - en passant par l'époque d'Edo ou encore l'accident nucléaire de Fukushima en 2011. Longtemps, l'histoire du Japon fut instrumentalisée par le pouvoir impérial - fruit d'une idéologie sous contrôle absolu. Cependant, depuis quelques années, l'approche historique a considérablement évolué et la parole s'est peu à peu libérée. Par exemple, l'étude des relations de l'archipel avec la Chine ou encore celle des rapprochements anciens avec les peuples voisins sont désormais au coeur des recherches historiques. Ainsi, tenant compte des derniers développements de l'historiographie japonaise et des débats dont elle a pu être l'objet, Pierre-François Souyri propose une édition revue et augmentée de sa Nouvelle histoire du Japon, affranchie des poncifs anciens et des légendes. En outre, l'ouvrage adopte une approche originale et totalement novatrice. A l'occasion de la parution de la première édition de ce livre en 2010, Le Monde écrivait : " "Nouvelle', cette histoire du Japon l'est par son refus d'une approche purement linéaire revenant à un simple enchaînement des événements. [... ] L'histoire de ce pays en France est largement cantonnée à une chronologie d'époques figée dans la partition traditionnelle (Antiquité, Moyen Age, Epoque moderne). [... ] Le mérite de ce livre, qui s'appuie sur des sources en japonais, est de refléter l'histoire telle que les Japonais la pensent ou l'imaginent et de décentrer ainsi notre regard, d'inciter à nous défaire des oeillères du grand récit occidental sur ce pays. " Entièrement actualisée jusqu'en 2023, cette deuxième édition évoque aussi l'histoire d'un Japon à la croissance économique et démographique en berne et à l'environnement géopolitique difficile, mais surtout celle d'une société qui, envers et contre tout, résiste et garde sa cohésion. Une synthèse indispensable.

10/2023

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Monographies

Jan Van Imschoot. La présentation des absents, Edition bilingue français-anglais

Comment parler d'art ? Ou plutôt, peut-on parler d'art ? Et l'art peut-il parler littérature ? Catalogue d'exposition à la galerie Templon, parution fin octobre 2021, sur l'artiste Jan Van Imschoot. 64 pages 23 x 30 cm. Depuis ses débuts, le peintre belge Jan Van Imschoot confronte langage pictural et langage verbal en explorant les multiples strates de signification laissées par les grands peintres occidentaux dans leurs oeuvres. Avec La présentation des absents, nouvelle série de tableaux de Jan van Imschoot exposée à la galerie Templon en novembre 2021, l'artiste belge " anarcho baroque " poursuit ses recherches sur la signification du langage pictural en détournant l'oeuvre de l'un de ses prédécesseurs. Après avoir exploré les natures mortes de l'Ecole du Nord du XVIIe siècle dans Le bouillon d'onze heures, Van Imschoot prolonge l'immersion dans ce genre avec par exemple des toiles comme La vision féérique. Toutefois, c'est le travail de Manet qu'il a cherché avant tout à appréhender dans cette deuxième série. Comme il le dit, il " confronte l'infini de [son] imagination aux libertés que prend Manet avec l'histoire de l'art ". Cette rencontre conduit à une mise en abyme vertigineuse. L'échange des bêtises fait référence au Déjeuner sur l'herbe de Manet, lui-même écho à Suzanne et les Vieillards du Tintoret. Van Imschoot apporte son propre regard en multipliant les clins d'oeil et références érotiques, historiques ou religieuses, dans une fantaisie symbolique magnifiée par une maîtrise des lumières et des couleurs digne des plus grands Flamands. " Le rapport qu'entretiennent la langue et l'image reste un territoire ouvert ; les mots y rencontrent leurs propres limites, alors que l'art, tel un oiseau, le survole en toute liberté. ", conclut l'artiste. Le beau livre édité par la galerie Templon laisse tout loisir au lecteur d'explorer cette liberté dans tous ses détails.

11/2021

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Sculpteurs

En regardant Giacometti

"Ce qui l'obsède c'est ce qui se produit quand un être humain est vu par un autre être humain qui a l'obsession de représenter ce qu'il voit." C'est en ces termes que David Sylvester résume l'obsession de Giacometti. Or, à la lecture de cette étude, ou de cette succession d'études écrite et peu à peu augmentée entre les années 1950 et 1990, on en vient à se demander comment nous pourrions résumer la sienne. En termes semblables, peut-être ? Dans sa préface de traducteur datant de la première parution chez André Dimanche Editeur en 2001, Jean Frémon en a l'intuition : "On pourra y trouver des redites, une manière très particulière de tourner autour de la question, un excès de méticulosité dans l'analyse. En réalité, une méthode qui est exactement celle de Giacometti lui-même, sculptant ou dessinant, constamment taraudé par le sentiment de l'échec et obsédé par la justesse du regard". Fruits d'une remarquable faculté d'observation qui transparaît à chaque page, ces onze chapitres couronnés par un entretien sont aussi le témoignage d'une longue fréquentation et d'une écoute amicale de l'artiste. Sylvester renonçant par méthode, et peut-être par nature, à toute synthèse brillante, nous n'en ressortons pas munis d'une lecture toute faite qui nous dédouane d'un face-à-face avec l'oeuvre, mais de principes d'observation, presque de lois optiques qui nous y reconduisent mieux armé, l'oeil aguerri, débarrassés de l'aura et du discours qui la cernent, la mettent à distance, la rendent intimidante à force d'être emblématique. De l'enfance à Stampa à l'ascèse créative de l'atelier de la rue Hippolyte-Maindron en passant par la période surréaliste, écrits, dessins, tableaux et sculptures sont scrutés avec une telle minutie, une telle loyauté que, les abordant seuls à notre tour, il nous semble connaître de l'intérieur jusqu'à leur raison d'être.

11/2021

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Romans noirs

San-Antonio Tome 21

Avec ce 21e et dernier tome, La Collection clôt le cycle vertigineux de l'intégrale des San-Antonio dans leurs versions d'origine. " Si un jour votre grand-mère vous demande le nom du type le plus malin de la terre, dites-lui sans hésiter une paire de minutes que le gars en question s'appelle San-Antonio ", Réglez-lui son compte (1949). La saga des enquêtes du commissaire San-Antonio comporte 175 épisodes parus entre 1949 et 1999. Monument sans égal dans la littérature policière française, mêlant intrigues échevelées et humour débridé, elle reste sans pareille, bigarrée, tonitruante, populaire et bourrée de références. San-Antonio est né du désir de son auteur, Frédéric Dard, de parodier les romans de la Série noire (Peter Cheney, James Hadley Chase). Mais dès les années 1950, le flic matamore et son rabelaisien collègue Bérurier s'éloignent du cadre policier classique pour accéder à une fresque souvent bouffonne et pleine d'invention langagière. Dès les années 1970, la " langue de San-Antonio ", saluée par d'éminents spécialistes mais aussi par de célèbres écrivains, de Jean Dutourd à Jean d'Ormesson, commence à faire figure de phénomène. Elle reste à ce jour aussi savoureuse et inventive qu'à l'origine. Les San-Antonio sont aujourd'hui publiés par Bouquins dans l'ordre de leur première parution dans la mythique série Spécial-Police du Fleuve noir. Cette édition intégrale en plusieurs volumes respecte aussi le texte original, reflet des décennies au long desquelles San-Antonio s'est fait le témoin attentif et irrespectueux de la vie hexagonale. Ce volume contient : Le Pétomane ne répond plus T'assieds pas sur le compte-gouttes De l'antigel dans le calbute La Queue en trompette Grimpe-la en danseuse Ne soldez pas grand-mère, elle brosse encore Du sable dans la vaseline Ceci est bien une pipe Trempe ton pain dans la soupe Lâche-le, il tiendra tout seul Céréales killer.

06/2021

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Poésie

Comme un cri d'os, Jacques Simonomis

L'aventure de la revue "Le Cri d'os" s'est achevée en mai 2003, avec la parution d'un ultime numéro double, après avoir publié en dix ans, plus de neuf cents notes de lecture, trois cents auteurs différents, quatre-vingts illustrateurs et réalisé de nombreux numéros spéciaux (Max Jacob, L'école la poésie, François Jacqmin, L'Homme et l'oeuvre, Jean Cassou, Le surréalisme américain, Norbert Lelubre, Théodore Koenig, Luc Decaunes, L'Erotisme...). Moins de deux ans plus tard, le 15 février 2005, le fondateur et directeur du "Cri d'os" , Jacques Simonomis, disparaissait à l'âge de soixante-quatre ans. "Le Cri d'os" renaît de ses cendres, en 2015, l'espace d'un "ultime dernier" numéro. "Comme un cri d'os, Jacques Simonomis" est un essai, suivi d'un choix de textes, qui a paru initialement en 2001, sous le titre de "Jacques Simonomis, l'imaginaire comme une plaie à vif" , et qui reparaît en 2015, dans une édition revue et augmentée à l'occasion du dixième anniversaire de la disparition de Jacques Simonomis. Dans la lignée d'un Tristan Corbière, d'un Alfred Jarry ou d'un Paul Vincensini, Jacques Simonomis, irrité par la bêtise bien-pensante de ses contemporains, a toujours pris fait et cause pour ce qui sort de la norme. Aucune trace du "politiquement correct" chez lui ; mais plutôt de l'humour d'attaque, de la dérision. Son oeuvre est taillée d'un seul tenant dans les méandres mystérieux de la vie, avec son ton, son style, ses différents registres (qui savent aussi parfaitement s'imbriquer les uns dans les autres), ses images, son vocabulaire ; le tout inséparable de la vie collective ; de la vie en société. Cette vie qui, tour à tour, mènera le poète du désarroi à la révolte ; de la douleur à l'amour ; de la dérision à l'imaginaire ; de l'humour au merveilleux burlesque et déchiré.

04/2015

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Religion

Thérèse de Lisieux et ses miracles. Les recompositions du surnaturel (1898-1928)

Thérèse de l'Enfant-Jésus, carmélite de Lisieux (1873-1897) est la sainte catholique la plus populaire du XXe siècle. Sa notoriété fulgurante, fondée sur le succès d'un livre posthume, Histoire d'une âme (1898), sans cesse réédité depuis, doit aussi beaucoup à une réputation de sainte à miracles. Après ma mort, je ferai tomber une pluie de roses. Ce slogan, répété à satiété dans toutes les publications concernant Thérèse, fait écho à la parution, entre 1908 et 1926, d'annales miraculeuses intitulées Pluie de roses qui ont popularisé plus de 3 200 récits de miracles, fine fleur d'un surnaturel contemporain, sélectionné par le carmel de Lisieux à partir de dizaines de milliers de lettres reçues du monde entier. Ces récits, associés à une imagerie aussi séduisante que pieuse ainsi qu'à une diffusion de reliques en quantités quasi industrielles, constituent le substrat de cette étude. Comment expliquer que cette jeune femme morte inconnue à 24 ans au fond d'un petit carmel normand ait pu devenir, en deux décennies, un recours universel avant même sa canonisation (1925) ? Voilà la question centrale du livre. Cette réflexion en entraîne d'autres : comment une dévotion se développe-t-elle à l'échelle mondiale, de manière aussi imprévue que subite ? Quel sens donner à cet appétit de surnaturel qui s'empare des sociétés catholiques à l'orée du XXe siècle ? Le succès de Thérèse de Lisieux est lié à une cohérence d'un message porté par une image, cohérence qui s'est construite peu à peu, au contact des nombreux témoignages, récits de miracles, zélateurs, ainsi que des impératifs de son procès de canonisation (1910-1925). Une cohérence cimentée par le surnaturel, lui-même activé par la confiance, elle-même renforcée par la spiritualité thérésienne : telle est la recette. Replacés au centre de la catholicité moderne, les miracles thérésiens révèlent également à quel point le catholicisme a joué un rôle central dans les mutations et les recompositions de la croyance à l'aube du XXe siècle.

12/2017

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Matériaux de construction

Planchers et rupteurs de ponts thermiques. Conception et mise en oeuvre, en application des Normes européennes, des Eurocodes et des DTU, 3e édition

Le Guide Pratique "Planchers et rupteurs de ponts thermiques" présente les différents types de planchers : - planchers béton, coulés intégralement sur le site ou préfabriqués pour partie ; - planchers à bacs acier collaborants ; - planchers classiques en bois, à poutres et solives ; - planchers mixtes bois-béton que l'on rencontre de plus en plus souvent en rénovation. Pour chaque type de plancher, la mise en oeuvre et le calcul sont décrits en s'appuyant sur les textes techniques de référence, pour la plupart nouveaux ou révisés, en particulier les Eurocodes, les nouvelles règles parasismiques ainsi que les nouvelles normes et les nouveaux DTU 23. 4 et 23. 5. L'auteur insiste sur les divers points à risque propres à chaque technique, tels que les réservations et trémies ou le traitement des sous-faces, par exemple. L'isolation et le traitement des ponts thermiques restent indispensables pour respecter les exigences de la RE2020 qui remplace progressivement la RT 2012. Le guide propose ainsi un chapitre sur les performances thermiques des planchers et présente les systèmes de rupteurs de ponts thermiques adaptés aux différents types de planchers. Les autres fonctions du plancher sont aussi traitées : tenue au séisme avec les nouvelles règles parasismiques, tenue au feu, isolation acoustique, etc. La nouvelle édition de ce guide tient compte des évolutions des textes normatifs et codificatifs. Entre autres changements, on peut citer la parution du NF DTU 23. 4 et du NF DTU 23. 5 traitant respectivement des procédés de plancher à prédalles et de planchers à poutrelles, du NF DTU 65. 14 traitant des procédés de planchers chauffants à eau chaude ou l'établissement de recommandations professionnelles traitant des procédés planchers en béton en bacs acier collaborants. Autre changement majeur, la mise en application de la RE2020 pourrait bousculer les pratiques dans les années à venir en fixant des exigences sur les performances thermiques mais également sur l'impact environnemental des constructions.

07/2022

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Théâtre - Pièces

Théâtre I, Les Radis creux

Meckert "croit au théâtre" , écrit Raymond Queneau en 1949. Connu comme romancier, Jean Meckert est aussi l'auteur de plusieurs pièces de théâtre, dont la plus ancienne, Les Radis creux, date de 1943, peu de temps après la parution de son premier roman, Les Coups, salué par Gide et Queneau. La lecture-spectacle des Radis creux au Vieux-Colombier est chaleureusement applaudie, le critique Thierry Maulnier soulignant alors la "valeur dramatique incontestable" de la pièce, dont le héros, Albert, est un jeune chômeur qui vit misérablement en faisant pousser des légumes sur les tombes abandonnées d'un cimetière. Albert empêche le suicide d'une jeune fille venue se tuer sur la tombe de son amant, Madeleine, qui lui confie son désespoir mais aussi sa révolte contre la tyrannie bien pensante d'une famille de bourgeois parisiens. Si un lien semble naître entre les deux êtres que rapproche la solitude, Albert est rapidement rejeté et humilié par Madeleine, puis par sa soeur Edith : "Entre celui qui garde en lui le besoin des échanges humains, mais que la société, qui l'écrase, rejette comme un déchet, et ceux chez qui les plus grands sentiments, la pitié, la vertu, l'amour et la révolte ne sont plus que des simulacres derrière lesquels la première secousse un peu brutale fait apparaître le visage hideux des préjugés et des conventions de caste, la communication n'a pu s'établir". Montée en novembre 1951 au Théâtre de Poche, la pièce est interprétée par Sylvia Monfort dans le rôle d'Edith, Marie-France Rivière dans celui de Madeleine, Etienne Bierry dans celui d'Albert, et Marcel Cuvelier, qui a mis en scène Nous avons les mains rouges, dans celui du gardien du cimetière. Meckert voulait que son théâtre soit publié. Les éditions Joseph K. , qui ont déjà fait paraître plusieurs inédits de l'auteur, exaucent ce souhait, révélant une facette méconnue de son oeuvre, indissociable de la singularité et de "l'énergie intérieure" qui habitent ses premiers romans.

01/2024

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Poésie

La Promenade sous les arbres

Ce nouveau volume de notre collection "Poésie en poche" , qui bénéficiera désormais d'une présentation plus luxueuse, sur un papier de qualité et avec une couverture à rabats, reprend, pour la première fois en France, l'édition originale de La Promenade, publié en 1957 par l'éditeur suisse Mermod, en reproduisant les dessins d'Anne- Marie Haesler-Jaccottet. Ce qui nous a décidés à le passer en poche, c'est qu'à la différence des autres livres majeurs de Jaccottet, celui-ci n'a jamais connu une grande diffusion (sauf dans le volume des Ouvres de la "Bibliothèque de la Pléiade" où il était déjà présenté par notre préfacier, Jean Marc Sourdillon). La Promenade est pourtant le tout premier livre en prose du poète. Commencé à l'automne 1952, repris et complété peu après le mariage de Jaccottet et son établissement à Grignan, il marque dans l'oeuvre un premier mouvement de retour sur une expérience poétique encore à ses débuts, treize ans avant la parution de Paysage avec figures absentes. C'est par La Promenade que Jaccottet inaugure la forme de prose méditative à laquelle on l'associera, découlant tout entière de sa pratique de la note : cette prose toujours à la recherche de la plus grande exactitude (le poète se demande sans cesse si ce qu'il vit, fait ou décide "sonne juste") oscille entre le recueil d'observations, le discours solennel et la confession. Livre à la fois nocturne et matutinal, "le plus lumineux et le plus perméable de tous les arts poétiques [du xxe] siècle" selon Peter Handke, La Promenade est l'Incipit vita nova de Jaccottet, le petit livre blanc des commencements. L'admirable, c'est que la description d'une expérience menée à l'intérieur des mots nous parle en réalité de notre propre vie. Comme le remarque son préfacier, "on y perçoit presque à tout moment la présence d'une discrète jubilation, l'eurêka modeste du poète qui découvre la cohérence de sa propre manière".

11/2022

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Esotérisme

Notions sur le sens de l'Ouïe

On situe l'intérêt d'Antoine Fabre d'Olivet (1767-1825) pour la médecine occulte, entre 1811 et 1819, années qui correspondent aux dates des deux éditions successives de l'ouvrage que nous rééditons, mais aussi à celles de la parution de la Langue Hébraïque Restituée. L'association des deux ouvrages en question n'est pas fortuite : s'y fait jour la même notion curative de "sommeil sympathique" ou "hypnose", du moins telle que la kabbale hébraïque en évoque le mystérieux idiome. Fabre d'Olivet est mis en cause pour ses cures miraculeuses, à Paris, puis dans les Cévennes, à l'époque où la bureaucratie napoléonienne, puis le règne de Louis XVIII demeurent réticents aux médecines parallèles, nées de l'Illuminisme romantique fin XVIIIe, alors même que Mesmer (1734-1815) et son magnétisme animal sont en pleine disgrâce. Fabre d'Olivet qui défend la cause du magnétisme dans son ouvrage, fait les frais de ce nouvel état d'esprit positiviste. Les cures dont le Genevois Rodolphe Grivel, mais aussi le jeune apprenti tailleur de pierre parisien Louis Veillard, seront les heureux bénéficiaires, offriront aux détracteurs de Fabre d'Olivet plus d'un moyen de le discréditer aux yeux du public lettré. Ici, notre auteur, dans sa correspondance fictive à son ami d'enfance Guillaume Servier, protestant natif des Cévennes, plaide sa propre cause. Il plonge le lecteur aux sources même de la vraie thaumaturgie et de la philosophie du langage ; celle héritée de Rousseau (1712-1778) ; mais plus directement encore de Court de Gébelin (1719-1784), qui en serait l'un des pionniers avec son Monde Primitif comparé et analysé avec le Monde Moderne ; sans éluder De La Philosophie de la Nature du maître de notre auteur, Delisle de Salle (1741- 1816). Fabre d'Olivet, enfin, disserte habilement avec un esprit de synthèse peu commun sur les notions de sons à l'étude depuis l'Antiquité, chez les Pythagoriciens, mais aussi d' "ouïe métaphysique" et de parole créative.

02/2014

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Histoire de France

Lettres historiques et galantes de deux dames de condition dont l'une était à Paris et l'autre en province

Tour à tour badines, sérieuses, ironiques, événementielles, irrévérencieuses, les Lettres historiques et galantes de Mme Dunoyer sont faites pour distraire, mais aussi pour véhiculer un message de bon sens, de tolérance, et de compassion. Véritable "anatomie de la France" à la fin du règne de Louis XIV et au tout début de la Régence, les Lettres nous permettent de nous immiscer dans le climat d'opinion qui caractérisa les premières années du siècle des Lumières. Anne-Marguerite Petit Dunoyer (1663-1719), née à Nîmes d'une famille bourgeoise protestante, se réfugie en Hollande après la révocation de l'édit de Nantes puis, de retour en France, renonce à sa foi en épousant un catholique qu'elle suit dans ses postes et périples dans le Midi. Désabusée, elle fuit de nouveau la France en 1701 et finit par s'installer définitivement près de La Haye, où elle écrit ses Mémoires, devient une des premières femmes journalistes, et publie les Lettres historiques et galantes. Vraie-fausse correspondance écrite sur le ton spontané et parfois décousu de la conversation, les Lettres mêlent autobiographie légèrement voilée, nouvelles du jour, littérature de voyage, anecdotes amusantes ou scandaleuses de la Cour et de la province, comptes rendus de grands tournants historiques, critique sociale et politique. Le statut de la lettre, destinée en principe à être lue par un destinataire privilégié, autorise les remarques subversives ; le rapport ambigu entre réalité et fiction estompe tant soit peu les critiques les plus acerbes ; et la publication à La Haye protège l'auteure de toute poursuite par ceux qui lui servent de cibles. Dès la parution du premier tome les lecteurs aussi bien en France qu'à l'étranger s'arrachent l'ouvrage : les Lettres historiques et galantes seront un des grands succès de librairie du XVIIIe siècle. Les lecteurs d'aujourd'hui y trouveront le témoignage à la fois divertissant et provoquant qu'une femme hors du commun porte sur une période charnière de l'histoire de la France et de l'Europe.

01/2012

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Philosophie

Oeuvres. Tome 2

Bergson a connu une carrière à la fois brillante et traditionnelle : ancien élève de l'Ecole normale supérieure, agrégé de philosophie, il devient professeur de lycée et soutient sa thèse, Essai sur les données immédiates de la conscience, en 1889. Maître de conférence à l'Ecole normale supérieure en 1898, il est élu deux plus tard au Collège de France où ses cours vont attirer un auditoire considérable. En 1907, après la parution de L'Evolution Créatrice, sa réputation devient une gloire mondiale ; on parle de bergsonisme comme on a pu parler de cartésianisme ou de kantisme, plusieurs ouvrages d'importance lui sont consacrés, et la hauteur de sa pensée comme le brio de son écriture lui valent d'être élu à l'Académie française en 1914 et de recevoir en 1928 le prix Nobel de littérature. A partir de la découverte de la durée, un nouveau spiritualisme philosophique se met en place dans son oeuvre, appuyé sur l'étude critique des sciences, mais aussi lié à une conscience animée d'un élan vital, et l'intuition va devenir un thème majeur de la doctrine de Bergson qui s'attache à fonder un pragmatisme moderne et une doctrine d'élévation de l'âme. Et cependant sa philosophie suscite des hostilités : son spiritualisme lui vaut d'être taxé d'irrationalisme, sa philosophie de la vie est critiquée par les catholiques, et sa conception du temps par Einstein. Après sa mort, il arrive qu'on voit en Bergson un philosophe académique dont il convient de se détourner, et sa pensée, pour une part passée dans le domaine commun, perd sa force incisive : c'est précisément elle qu'il convient de retrouver pour une lecture renouvelée de son oeuvre. Cet ouvrage réunit : L'Energie spirituelle, Durée et simultanéité, Les Deux Sources de la morale et de la religion, La Pensée et le Mouvant, Edition de Jean-Louis Vieillard-Baron, en collaboration avec Alain Panero.

11/2015

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Histoire de France

Les Antilles, terres à risques

Entre 1900 et 1996, les Antilles et l'Amérique centrale ont vécu 475 événements à caractère catastrophique qui ont causé la mort de 155 714 personnes, affecté 20 295 808 individus et endommagé ou détruit aussi bien les infrastructures, l'habitat, que l'appareil productif. Plus près de nous, entre le 23 octobre et le 5 novembre 1998, l'ouragan Mitch a dévasté l'Amérique centrale, faisant plus de 18 000 morts et personnes disparues. Petites ou grandes îles, " Terre ferme ", sont régulièrement victimes de catastrophes naturelles : ouragans, inondations, glissements de terrain, séismes, éruptions volcaniques qui remettent en cause les programmes de développement. Longtemps, les femmes et les hommes des pays affectés ont considéré les catastrophes naturelles comme des manifestations divines contre lesquelles ils ne pouvaient rien. Aujourd'hui, grâce à une politique soutenue d'information et de formation de la part des pouvoirs publics ou des organisations non gouvernementales, dans le cadre de la prévention et de la mitigation des risques naturels, les mentalités commencent à évoluer. Il revenait au centre de recherche GEODE Caraïbe de l'Université des Antilles et de la Guyane de tirer un bilan de ces catastrophes et plus généralement des risques naturels, notamment à partir de l'expérience vécue des populations des Petites Antilles. L'archipel antillais constitue un véritable laboratoire d'expérimentation pour l'étude de ces phénomènes naturels. L'occurrence des ouragans dévastateurs de ces dernières années a été l'occasion d'enrichir la connaissance du risque cyclonique. Les mouvements de terrain, fréquents dans la région, ainsi que les éruptions volcaniques qui perturbent régulièrement la vie des sociétés insulaires ont aussi fait l'objet d'investigations scientifiques. Différents exemples pris en Martinique ou à Montserrat témoignent des nouvelles préoccupations des chercheurs, tant en matière de prévention que de gestion des crises. Quant à la rubrique Travaux-Documents-Informations prévue à chaque parution, différents thèmes consacrés à l'environnement, à l'aménagement urbain et au tourisme y sont traités.

11/1999

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Philosophie

Introduction à la philosophie de l'histoire. Essai sur les limites de l'objectivité historique

La vérité scientifique se détache de la conscience qui l'a élaborée puisque, à un certain degré d'approximation, elle vaut éternellement. En va-t-il de même pour la reconstitution historique ? L'historien ne s'exprime-t-il pas, lui-même et son époque, dans sa vision du passé ? Est-ce l'homme d'un temps ou un moi transcendantal qui est le sujet de cette science ? Cette dernière est-elle séparable de toute philosophie ? N'est-elle pas solidaire du présent historique et condamnée à changer avec lui ? En d'autres termes la science historique, comme les sciences de la nature, se développe-t-elle selon un rythme d'accumulation et de progrès ou, au contraire, chaque société récrit-elle son histoire parce qu'elle se choisit et recrée son passé ? Cette analyse devenue classique de l'historicité conduit Raymond Aron à une philosophie historique qui, s'opposant aux synthèses spéculatives en même temps qu'au positivisme, est aussi une philosophie de l'histoire. La philosophie de l'histoire, écrit-il, est une partie essentielle de la philosophie, elle en est à la fois l'introduction et la conclusion. Introduction, puisqu'il faut comprendre l'histoire pour penser la destinée humaine, d'un temps et de toujours, conclusion, puisqu'il n'y a pas de compréhension du devenir humain sans une doctrine de l'homme. Double caractère qui serait contradictoire si l'on se représentait la philosophie selon le schéma des théories déductives, mais qui devient intelligible dès qu'on la rattache à la dialectique de la vie et de l'esprit, qui s'achève dans la conscience de soi de l'être qui se situe dans l'histoire et se mesure à la vérité. Près de cinquante ans après sa première parution, cet ouvrage devenu célèbre sans vieillir fait l'objet d'une édition nouvelle, revue et annotée par Sylvie Mesure.

04/1991

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Histoire ancienne

L'Eure. 27/2

Quelque vingt-cinq années après la parution d'un premier Pré-inventaire de la Carte archéologique de la Gaule dévolu au département de l'Eure, l'Académie accueille dans sa collection de référence une 3e édition de ce volume, désormais totalement refondu et augmenté, avec une pagination ayant quasiment triplé et un dossier iconographique qui n'a pas moins que décuplé, en vue de refléter non seulement l'accumulation importante des découvertes effectuées depuis lors mais aussi du fait de l'exigence d'exhaustivité qui s'impose aujourd'hui aux rédacteurs des notices de la CAG. L'on trouvera dans cette véritable somme la présentation de pas moins de 1300 sites dont la plupart, à l'instar du site de Long-Buisson à Guichainville, se caractérisent par une occupation continue depuis le Néolithique voire le Paléolithique, mais aussi quelque 60 sanctuaires gallo-romains - ce qui place l'Eure en tête des départements réunissant le plus grand nombre de vestiges de ce type -, ou bien encore un nombre exceptionnel de villae mises au jour ou repérées à l'occasion de prospections. Le Pré-inventaire de l'Eure est le résultat du patient labeur du directeur de la Collection de la CAG, le Professeur Michel Provost, à l'activité inlassable, qui a bénéficié de la collaboration attentive et dévouée de l'Association Archéo 27 qui, sous la direction de Véronique et Jean-Noël Le Borgne ainsi que de Gilles Dumondelle, vise à la mise en oeuvre des formes et des moyens d'action nécessaires pour "la recherche archéologique, historique et préhistorique" ainsi que "le sauvetage et la mise en valeur des monuments et des sites" de l'Eure. On remerciera ici tout particulièrement les jeunes doctorants et docteurs des Universités de Paris I et de Nantes qui ont été chargés de la rédaction des précieuses synthèses réunies en introduction : Célia Basset pour l'âge du Fer ; Stanislas Bossard, Vanessa Brunet, Filipe Ferreira, Cécile Hartz et Jérôme Spiesser pour l'époque romaine.

06/2019

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Histoire internationale

Nul droit, nulle part. Journal de Breslau, 1933-1941

Historien, Willy Cohn est l'une des figures intellectuelles majeures de la Breslau juive de l'entre-deux-guerres. Préoccupé par le cours des choses dès l'avènement de Hitler, Willy Cohn se fait pour sa descendance, comme pour la postérité au sens large, le chroniqueur du destin des Juifs et du judaïsme avant ce qu'il pressent devoir être la fin d'un monde, le sien et celui des siens. Il consacre donc toutes ses forces, jusqu'aux dernières heures avant sa déportation, à écrire et fait en sorte de remettre en lieu sûr un témoignage qui s'avère exceptionnel. Il le fait en historien, qui enregistre les restrictions des droits, les spoliations, les privations ; en Juif allemand, qui tient désespérément à l'Allemagne pour laquelle il a combattu durant la Première guerre mondiale ; en homme pieux qui croit à la force de l'histoire juive, il fait part des contradictions qui le minent, de ses hésitations sur la conduite à tenir : fuir ou non, que faire en Palestine ? Il n'eut pas le temps ni les moyens de partir et fut assassiné avec sa seconde femme et leurs deux fillettes à Kaunas en Lituanie, tandis que sa première femme fut gazée à Auschwitz. Avec cette version abrégée, le Journal de Breslau ici présenté nous livre un document précieux, que la presse allemande a comparé au témoignage de Victor Klemperer, et qui a eu un retentissement immense à sa parution. Il nous fait prendre exemplairement la mesure de ce que fut la destruction programmée des Juifs en Europe sous le nazisme. Né en 1888 à Breslau, alors ville du Reich, (aujourd'hui Wroclaw en Pologne), Willy Cohn enseigne l'histoire au lycée et se consacre à des recherches sur l'histoire de la Sicile à l'époque normande. Ses ouvrages font aujourd'hui encore référence. Politiquement engagé, il écrit notamment des biographies sur Marx, Engels, Lassalle, et rédige des articles sur l'histoire juive. Il a également laissé des Mémoires. Traduit de l'allemand par Tilman Chazal

03/2019

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Histoire de France

Le Matin (1884-1944). Une presse d'argent et de chantage

Le Matin, un des plus importants journaux français de la première moitié du XXe siècle, est à la fois le premier quotidien "à l'américaine" lancé en France (en 1884) et le premier titre à reparaître sous l'Occupation. Ce journal, tiré à plus d'un million et demi d'exemplaires au cours de la Première Guerre mondiale, devait révolutionner la presse française en important les méthodes du journalisme américain. Dès le départ dirigé par un affairiste sans scrupule, il devint cependant très rapidement une feuille de chantage et un organe corrompu largement discrédité. Entre campagnes de chantage et coups de bluff, grandes fêtes patriotiques et opérations philanthropiques, Le Malin se distingue de ses concurrents par son caractère outrancier et son arrogance, particulièrement après son rachat en 1903 par le légendaire Maurice Bunau-Varilla, qui dirigea le journal pendant plus de quarante ans. Propriétaire d'un grand quotidien populaire qui connaît son "âge d'or" dans les armées 1900-1910, celui qu'on surnomme l'"Empereur du Matin", et dont la vénalité n'a d'égale que la mégalomanie, fait trembler députés, ministres et chefs d'État. Mais, dans l'entre-deux-guerres, l'équilibre qui avait fait le succès et la puissance du Matin est progressivement rompu. Le quotidien vire à l'extrême droite et Bunau-Vacilla, plus préoccupé par ses lubies (dont la production du Synthol) que par la modernisation de son journal, précipite le déclin commercial du titre en le radicalisant. Champion du rapprochement franco-allemand dans les années trente, il met aussitôt son journal au service de l'occupant en 1940, ce qui vaut au Matin, symbole de la "presse pourrie", d'être aussitôt interdit de parution à la Libération, avant de tomber dans un certain oubli. Ce livre retrace l'histoire de ce monument de la presse française à partir de sources jusque-là inexploitées. Au-delà du cas particulier du Matin, il entend poser la question de la liberté de la presse en régime capitaliste.

02/2012

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Philosophie

Chantier Faustus. Thomas Mann et le roman de l'époque

La culture est-elle devenue folle et la musique est-elle coupable ? Dans Le Docteur Faustus, ce roman rédigé pendant l'exil en Californie entre 1943 et 1947, Thomas Mann rapporte la biographie d'un compositeur imaginaire, Adrian Leverkühn, qui, pour se doter du pouvoir de la création et opérer une percée supérieure dans le domaine de l'art, accepte un Pacte avec le Diable. A la vérité, ce Pacte fut déjà réellement conclu par la culture (la Kultur) et la musique allemandes depuis l'origine et il aboutit à la catastrophe nazie. Face à cette folie et à cette contradiction de la culture qui se manifeste comme barbarie, c'est alors toute la civilisation européenne qui est ébranlée. Il fallait donc étudier l'Allemagne et les Allemands pour dégager l'identité ambiguë de la musique ; il fallait reconsidérer la figure de Nietzsche, un des modèles pour le personnage d'Adrian, afin d'évaluer la responsabilité de la pensée dans la catastrophe ; il fallait, en somme, avec Thomas Mann qui devient dans ce roman, à une hauteur insoupçonnée, philosophe, penseur et, avec l'aide et le conseil d'Adorno, musicologue, faire d'une part l'état des lieux en matière de culture et de civilisation, de génie et de création, et d'autre part ouvrir le "Chantier Faustus", ce programme de pensée qui est encore et plus que jamais le nôtre. Si ce Chantier n'a pas vraiment évolué depuis la parution du roman, c'est qu'il nous met en demeure de trouver, grâce à la lucidité de Thomas Mann, à celle de quelques autres aussi qui sont convoqués ici (dont Valéry qui écrit au même moment un Mon Faust), une solution aux apories si paradoxales et à vif de l'Histoire avec l'espoir d'entrevoir, peut-être, dans le son qui s'éloigne d'un violoncelle, une "clarté dans la nuit".

09/2017