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Fleurie Leclercq

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Littérature française

Un pont d'oiseaux

Une légende vietnamienne raconte que l'étoile du soir et l'étoile du matin sont amoureuses mais ne peuvent jamais se rencontrer. Deux fois par an, les corbeaux font un pont par-dessus la Voie lactée et leur permettent de se réunir. En 1945, Pierre Garnier s'engage pour aller combattre en Indochine. Il y devient le correspondant du journal des troupes françaises en Extrême-Orient. Alors qu'il éprouve une même répulsion pour le colonialisme français et pour le communisme viêt-minh, les hasards de liaisons amoureuses violentes et sans espoir et ceux de la guerre le mèneront d'un bout à l'autre du pays, jusqu'à la défaite. La vie de Pierre est reconstituée par son fils André, le narrateur, qui l'a très peu connu. Au Vietnam, André arpente les rues et convoque des fantômes pour recomposer l'histoire d'une génération humiliée par la défaite de juin 1940, qui rejoignit l'Indochine à la Libération afin d'y rétablir une " certaine idée de la France ", et dont l'espoir se perdit quelque part entre Diên Biên Phu et les Aurès. Le voyage d'André à la recherche de ce père qu'il découvre trop tard nous entraîne au contact d'un univers colonial fascinant et hostile, peuplé de personnages de roman nommés Leclerc et Hô Chi Minh, d'Argenlieu et Giap, mais aussi dans la sensualité d'histoires d'amours impossibles, le mystère de secrets qui séparent les êtres et les pays - à moins qu'un pont d'oiseaux ne traverse le ciel.

08/2006

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Critique littéraire

Une vie de rencontres

Une vie peut être ordonnée par le don fait aux autres découverte, soins, inventions, leçons... Elle peut aussi prendre son sens dans le ou les cadeaux reçus d'autrui : amitié, art, exemples ou même greffe. Ainsi celle de Jean Lacouture, reporter, analyste, biographe, spectateur du monde, qui, d'innombrables rencontres, aura tiré le suc qui a donné plusieurs sens à son parcours d'homme. Du journalisme, découvert à 33 ans dans les rizières d'Indochine et appris ensuite de quelques maîtres, à l'édition où il fut guidé par un éminent chef de file, du portrait de presse l'évocation globale de quelques-uns des personnages de notre temps ou de plusieurs grands écrivains, cette longue carrière fut d'abord celle d'un " honune-reflet ". Du général Leclerc à Chou En-lai, de François Mauriac et Jean Cocteau à Robert Kennedy et de Pierre Mendès France à Simone Signoret, de Germaine Tillion à Alain Cuny, de François Mitterrand à Jeanne Blum et Yehudi Menuhin, notre homme aura fait des dizaines de rencontres, de hasard parfois, de profession souvent, de désir aussi. Il évoque ici ces personnages hors du commun en montrant de quelle manière il a été façonné par eux. S'il est très beau de donner, il n'est pas médiocre de recevoir et, de ce don, faire un autre don. Telle est l'ambition de ce livre. De cette riche galerie de portraits tirés d'une vie mouvementée, Jean Lacouture a su faire une évocation vivante du XXe siècle, de ses fièvres, de ses tragédies et de ses grâces.

05/2005

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Histoire internationale

Douala, un siècle en images

Il aura fallu en tout et pour tout un siècle pour voir la "Cameroon town", trois gros villages disposés le long des plateaux qui surplombent les rives du fleuve Wouri, devenir une ville moderne en passe de franchir la barre des trois millions d'habitants. Ce livre décrit cette progression irrésistible qui trouve son origine dans les événements politiques de l'Europe de la seconde moitié du XIXe siècle dont le projet expansionniste culmine dans ce Yalta de l'Afrique que fut la conférence de Berlin en 1884. S'appuyant sur des documents en provenance d'archives privées ou publiques au Cameroun, en France, en Allemagne et en Suisse, Douala, un siècle en images propose une reconstitution iconographique des transformations qu'ont connues les paysages urbains d'une ville que visitèrent ou habitèrent, entre autres, l'explorateur Gustav Nachtigal, l'écrivain Louis-Ferdinand Céline, le général Leclerc et le général de Gaulle. Film lacunaire et inachevé dont le récit se poursuit sous nos yeux et auquel on ne peut rien comprendre si l'on n'a pas présent à l'esprit les traits qui définissent le visage de son passé si récent. L'image, on ne le dira jamais assez, constitue aujourd'hui un enjeu considérable en Afrique subsaharienne où souvent les témoignages architecturaux concrets du passé ont été détruits ou sont voués à une disparition prochaine, en raison notamment de l'expansion exponentielle des grandes villes africaines. Ce livre se veut une contribution à ce sauvetage d'une mémoire qui est partie intégrante du patrimoine culturel du continent africain.

01/2018

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Histoire de France

De la ligne Maginot à Berchtesgaden. Souvenirs d'un français libre

Quel parcours exceptionnel et hors du commun que celui de Bernard Grouselle ! Malgré le temps qui passe, il n'a oublié aucun détail des années passées sous l'uniforme de gros drap kaki d'artilleur de la ligne Maginot ou celui du GI porté à la 2e division blindée. Grâce à une écriture particulièrement vivante et un certain sens de l'humour, il rend son récit passionnant et fait découvrir aux lecteurs sa vie de soldat sur la ligne Maginot pendant la "drôle de guerre", son engagement face à l'offensive allemande à l'Ouest à partir du 10 mai 1940, sa capture et sa captivité en Allemagne. Le récit se fait alors plus lent et on découvre la vie d'un prisonnier de guerre dans une ferme allemande. "La plupart de mes camarades s'étaient déjà installés dans la captivité, vivant au jour le jour et ayant comme seul point de mire courrier et colis". Mais Bernard Grouselle n'est pas du genre à attendre sagement la fin de la guerre. C'est après trois tentatives d'évasion qu'il rejoint enfin la France et deux tentatives à travers l'Espagne, durant lesquelles il signe son acte d'engagement dans les Forces françaises libres, qu'il finit par rejoindre l'Afrique du Nord. Après un passage au Corps franc d'Afrique, il rejoint le régiment de marche du Tchad de la 2e division blindée du général Leclerc avec lequel il combat de la Normandie jusqu'à Berchtesgaden en mai 1945.

10/2015

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Divers

Les Saucisses de l'archiduchesse

Qui n'aimerait remonter le cours de sa vie pour "revenir du côté de chez Swann" , comme le chanta si joliment Dave ? Retrouver son premier amour, naturellement. Mais pourquoi pas, également, le charcutier de l'avenue de Paris ? C'est ce que propose sans ambages ni fausse pudeur Stéphane Trapier dans Les Saucisses de l'archiduchesse, premier fascicule d'une série qui promet de devenir culte, "La vie de mon père" . Le père en question, il est vrai, n'est pas n'importe qui. Les fidèles lecteurs de Fluide glacial le connaissent déjà pour l'autre série en bande dessinée dont il fut la vedette, "Giscard et ses amis" . Quant aux autres, ils l'ont croisé sans le savoir, s'engouffrant incognito dans sa Giscardmobile en compagnie de Giscarda, sur le parking de quelque centre E. Leclerc en région. Grand seigneur mythomane, philosophe terre-à-terre, trublion ténébreux, Giscard n'est jamais en reste d'une considération péremptoire ou d'une déclaration intempestive - qu'on en juge : "Il y a trop de photos de gosses, et absolument pas assez de photos de moi dans le grand album de la vie, c'est absurde". Tout ça pour dire que Stéphane Trapier a un père comme on n'en fait plus, ou (peut-être plus exactement) que Stéphane Trapier a un père comme seuls quelques fils en fabriquent encore. Et que cette fabrique a pour nom tendresse et qu'elle se drape de nostalgie. A noter : le dessinateur Jacques Floret est l'invité spécial de ce pulp collector à tirage limité.

10/2022

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Histoire de France

Pauline Borghèse

Insatiable amoureuse, dotée d'une beauté d'où jaillissaient des flots de sensualité, Pauline, la petite soeur chérie de Napoléon, ne cessa de faire tourner la tête des hommes. Mais la plupart traversèrent sa vie sans la marquer. A l'exception d'un seul : l'empereur auquel son admiration et son affection ne manquèrent jamais. Elevée dans une liberté sans entraves qui la laisse maîtresse de ses journées, elle commence très jeune une vie sentimentale. Mariée au général Leclerc qui la laisse veuve à Saint-Domingue, elle épouse en secondes noces un aristocrate romain, le prince Camille Borghèse. Un mariage malheureux, car le mari se dérobe. Pauline, alors, s'étourdit dans les bals et les bras des autres. Défiant les âmes pudibondes, elle se fait sculpter nue par le grand Canova. Si Napoléon considère d'un mauvais oeil une conduite aussi débridée, il est incapable de sévir. Car l'enchanteresse lui voue un culte total et se montre d'une indéfectible loyauté envers lui. Elle est la seule de la famille à se rendre à l'île d'Elbe, la seule à vouloir partir pour Sainte-Hélène. Mais la mort de l'empereur la surprend dans ses préparatifs. C'est un choc dont elle ne se remettra pas. Monique de Huertas nous raconte la vie étonnante d'une princesse qui brava tous les interdits avec une gourmandise, un naturel et une franchise confondants sans jamais s'encombrer de scrupules. Infidèle à tous, elle ne fut fidèle qu'à un seul homme : son frère Napoléon.

09/2002

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Critique littéraire

D'Annunzio le magnifique

On a du mal à concevoir aujourd'hui que Gabriele D'Annunzio (1863-1938) fut l'écrivain-personnage le plus entouré, le plus imité, le plus jalousé de son temps. Henry James, Shaw, Stefan George, Heinrich et Thomas Mann, Karl Kraus, Hofmannsthal, Kipling, Musil, Joyce, Lawrence, Pound, Hemingway, Brecht, Borges et tous les Français - de Remy de Gourmont jusqu'à Cocteau, Morand, Yourcenar - trois générations d'intellectuels l'ont lu, étudié et copié, quitte à le renier ou l'oublier par la suite. Une légende, noire et rose à la fois, a fleuri abusivement autour d'un homme hors norme, dont le talent protéiforme, l'exceptionnelle vitalité et le courage physique, le goût de se dépasser en tout domaine, évoquent irrésistiblement le Minotaure de Picasso. Ce livre se propose de le faire redécouvrir tel qu'il fut. D'Annunzio n'a pas été tour à tour poète, romancier, auteur dramatique, séducteur qui défraya la chronique de son temps, aviateur, héros de la guerre, condottiere, Comandante à Fiume, jusqu'aux dix-sept dernières années de repli volontaire dans son palais du Vittoriale sur le lac de Garde, souvent revêtu d'un froc de bure. Il fut, du début à la fin, un poète de l'action, composé de tous ces éléments divers, un barde que le mouvement soulève, que le repli paralyse et que l'inertie tue. Non pas un aventurier, mais un véritable prince de l'aventure, précurseur des Lawrence d'Arabie, Saint-Exupéry, Malraux, et Romain Gary, qui se sont inspirés de lui.

02/2018

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Critique littéraire

Promenades littéraires en Gâtinias

Une première Histoire littéraire du Gâtinais, enrichie de textes d'auteurs et de nombreuses illustrations. Mais aussi un libre choix de promenades en terroir gâtinais, du Moyen Age à nos jours, sur les traces d'un écrivain. Grandes randonnées avec Guillaume de Lorris, Mme de Sévigné, Colette ou encore Hervé Bazin... chemins de découverte avec nos compatriotes Louis Veuillot, Marcel Béalu et Jean Joubert...
et même quelques chemins de traverse ou sentiers battus avec Molière, le Marquis de Sade, Jean Cocteau et bien d'autres... Au total : - Un répertoire d'une centaine d'écrivains (répartis en 22 chapitres) - L'évocation d'une soixantaine de lieux (villes - villages...) situés autour de Montargis, de Nemours à Gien, de la Forêt d'Orléans à Courtenay. Daniel Plaisance manifeste à la fois une solide érudition, un goût pour l'anecdote révélatrice et une maîtrise du récit.
Jean JOUBERT (Préface) Une balade en Gâtinais aussi distrayante qu'instructive qui fleure bon l'amour du terroir et des "enracinés"". Roland DUVAL (L'Eclaireur du Gâtinais) Une fois refermé, Promenades littéraires en Gâtinais est de ces livres qui ne vous lâchent pas comme ça. Il vous laisse un peu comme au retour d'un voyage, la tête remplie d'images, de mots et de savoir Michèle LIGNEAU (La République du Centre) Véritable document de référence, cet ouvrage devrait séduire plus d'un lecteur, en lui offrant des heures savoureuses en compagnie de quelques illustres écrivains de notre région.
(Le Courrier du Loiret) Une vaste source d'informations pour tout historien, écrivain ou tout amoureux des livres (Reflets du Loiret)

12/2006

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Critique littéraire

Aux marges du roman antique. Etudes sur la réception des fringe novels (fictions biographiques et autres "mythistoires") de la Renaissance à l'époque moderne

Aux marges du roman antique a fleuri une constellation de textes, fictions biographiques, hagiographies romancées ou récits de voyages et d'aventures, qui ont pour commune particularité une forte composante fictionnelle. Souvent désignés sous la commode étiquette de fringe novels, ces écrits à l'identité générique indécise, gravitant à la croisée du roman et de l'histoire, de la littérature édifiante et du divertissement, ont connu une destinée parfois bien différente de celle des romans antiques, oubliés au Moyen Age et redécouverts par les humanistes de la Renaissance. Ce sont les divers aspects de leur réception, de la Renaissance à l'époque moderne, que les auteurs des treize articles réunis dans le présent volume ont choisi d'explorer, en se demandant si les lecteurs du passé étaient sensibles à la dimension fictionnelle des fringe novels et percevaient les affinités qui, à nos yeux, relient ces différents textes. L'étude des traductions, adaptations ou réécritures auxquelles des fringe novels comme la Cyropédie de Xénophon, la Vie d'Esope ou Barlaam et Joasaph ont donné lieu, celle des oeuvres nouvelles que ces "romans de la marge" ont inspirées, l'analyse des commentaires, critiques ou polémiques qu'ils suscitèrent parfois, et le rôle qu'ils ont pu jouer dans la réflexion littéraire et les débats d'idées des temps modernes sont autant d'indices précieux aidant à mieux cerner la perception générique qui fut réservée à ce groupe d'écrits, le type de lecture auquel ils donnèrent lieu et le profit que leurs lecteurs en escomptaient.

05/2018

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Critique littéraire

L'écriture génocidaire. L'antisémitisme, en style et en discours, de l'affaire Dreyfus au 11 septembre 2001

Existe-t-il un style antisémite, qui, au-delà des thèmes traditionnels de la judéophobie, caractériserait l'écriture et le discours ? En décortiquant les textes, depuis la Belle Époque et l'affaire Dreyfus jusqu'aux attentats du 11 septembre 2001 en passant par l'avant-guerre et la collaboration, on découvre un fil conducteur, une " doxa " diffusée et popularisée par la littérature, la caricature, les discours idéologiques, et qui est caractérisée par des constantes stylistiques. À la charnière des XIXe et XXe siècles, Charles Maurras, Léon Daudet, mais aussi Emile Zola et Octave Mirbeau ont, volontairement ou non, déjà doté l'antisémitisme de marqueurs et de dénoteurs stylistiques. Mais c'est bien sûr Céline qui, dans ses romans comme dans ses pamphlets, a réalisé la synthèse des antisémitismes de droite et de gauche en popularisant un style particulier, exclamatif, populiste, argotique qui se voulait aux antipodes du style proustien, " fleuri, alambiqué, oriental " : en un mot, juif. Les ravages du style célinien, qui passait le message génocidaire comme en contrebande, se sont fait sentir jusque bien après la guerre, bien que bridés par la loi et l'absence de talent, sous la plume de négationnistes comme Paul Rassinier et Roger Garaudy, ou de " rouge-brun " tels que Jean-Edern Hallier et Marc-Edouard Nabe. Et de constater qu'aujourd'hui encore, le discours antisioniste, qui a achevé sa mondialisation, fait des Juifs, comme soixante ans auparavant et pour de tout autres raisons, dans un tout autre contexte, des cibles potentielles, où qu'ils se trouvent dans le monde.

04/2005

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Paranormal, Bit-lit, Science-f

Malédictions mortelles Tome 1 : La pierre de sang

Pas de repos pour les braves... ou les maudits. SLATE Je n'avais pas l'intention de voler la Sanguine dans le tombeau familial des Morel. Bon, en fait, si, j'étais venu pour ça. Mais c'était avant de me rendre compte que ce truc était un aimant à maléfices dont je pourrais me débarrasser uniquement si les trois joyeux drilles qui m'accompagnent et moi parvenons à conjurer quatre malédictions. Si l'un de nous échoue, je suis mort. J'ai toujours été du genre à voir le verre à moitié plein, mais là, le verre en question a cruellement besoin d'une deuxième rasade. Seul rayon de soleil dans cette fichue chasse au trésor : l'insolente et arrogante Cadence de Morel. CADENCE J'ai été élevée au milieu des récits de magie dans une petite ville réputée pour être le berceau de la sorcellerie française. Ai-je cru à toutes ces histoires ? Certainement pas. Si la magie existait pour de vrai, maman ne serait pas morte et papa en fauteuil roulant, non ? Faux. Quand Slate Ardoin débarque dans ma vie avec à son doigt une bague dérobée dans la tombe de ma mère, je ne vois en lui qu'un monstre. Mais ensuite, j'en rencontre des vrais. Quant à Slate, eh bien... je ne le vois plus de la même manière. Vivre avec lui est terriblement frustrant, mais le contraire serait impossible. Je me battrai jusqu'au bout pour lui. Avertissement : contient un langage fleuri (et on ne parle pas que de formules magiques). #Romance #UrbanFantasy #Magie #Paranormal

02/2023

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Histoire internationale

La régionalisation en Afrique. Essai sur un processus d'intégration et de développement

La régionalisation est un enjeu global. En quoi cette dynamique d'échanges internationaux, qui tord le cou au présupposé de la souveraineté des économies nationales, peut-elle être un outil stratégique du développement en Afrique ? Répondre à cette question est l'objet des réflexions proposées dans cet ouvrage. Pour y parvenir, la première partie analyse les liens qui se tissent, depuis 1945, entre globalisation et régionalisation. La mise en place des outils de régulation globale (Fonds Monétaire International, Banque Mondiale et Organisation Mondiale du Commerce) participe de ces liens, qui encouragent la formation et l'intégration des régions. Dans ce registre, l'Union européenne (UE) est la figure maximaliste. En Afrique, ce processus a donné lieu à une évolution en trompe-l'oeil (deuxième partie). Les limites à la régionalisation s'expliquent autant par les promesses institutionnelles non tenues des instances régionales que par la faible portée opérationnelle des grandes entreprises émancipatrices (souverainisme, panafricanisme, Etat développeur, etc.) qui ont fleuri partout. Dès lors, comment repenser la régionalisation africaine ? La troisième partie répond à cette question en revenant sur la régionalisation du Franc CFA, qui constitue une externalisation contemporaine de la politique monétaire des Etats africains (chapitre 5). A contrario, le NEPAD, qui considère la région comme l'"espace primaire opératoire", apparaît comme une tentative endogène de régionalisation, avec ses stratégies et ses projets. L'ouvrage propose de renforcer la régionalisation en Afrique, en mutualisant les forces pour soulager les faiblesses communes qui sont légion : environnement, famine, illettrisme, etc.

04/2017

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Littérature française

Romans, nouvelles, théâtre complet

Une nuit de 1956, Agota Kristof, alors âgée de 21 ans, s'enfuit de Hongrie, un nourrisson dans les bras, comme deux cent mille de ses compatriotes. Elle écrit déjà - des poèmes - mais c'est sans importance. Trop sentimental, trop fleuri. Le convoi la dépose à Neuchâtel, où des agents recruteurs font le tri de la main-d'oeuvre pour les usines d'horlogerie. Sa vie va ressembler désormais à celle de Sandor Lester, le personnage du rpman Hier : monter dans le bus, pointer à la fabrique. Pour apprendre le français, elle s'impose de petits exercices d'imagination. "Le défi d'une analphabète", dit-elle. Et aussi : "C'est en devenant rien du tout qu'on peut devenir écrivain." Sur ce sol laissé nu par le déracinement, la guerre et la pauvreté, jaillira trente ans plus tard, en 1986, l'histoire de deux enfants monstrueux d'intelligence, des jumeaux, hébergés par une terrible grand-mère. Toute la tragédie du XXe siècle contractée dans la dimension d'une fable. Le Grand Cahier, miracle de noirceur et prodige d'énergie, installe immédiatement Agota Kristof sur le versant nord de la littérature, aux côtés de Thomas Bernhard et de Samuel Beckett. La "Trilogie de la ville de K." lui vaut une célébrité mondiale. Mais il y a encore plus sombre, peut-être : le théâtre d'Agota Kristof. Réunies pour la première fois dans leur totalité, ces courtes pièces inquiétantes ou cocasses, désormais jouées sur les scènes du monde entier, nous font entrevoir comment "l'analphabète" a pris possession de notre langue.

03/2011

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Sorcellerie

Plantes enchantées. Recettes et DIY au rythme des saisons

L'herboristerie magique au service du mieux-être ! Si l'alchimie propose de transformer les métaux en or, l'alchimie verte, elle, propose de transformer nos "métaux communs" que sont la peur, la maladie, la colère, la perte et l'anxiété en l' "Or" qu'est notre vrai moi. A l'aide de recettes simples, pour le corps, l'esprit et le foyer, Gail Bussi invite chacun à se reconnecter à la nature et à prêter une attention toute particulière au rythme des saisons. L'herboristerie magique qu'elle propose utilise les énergies uniques des plantes, herbes, fleurs et arbres nous entourant afin d'en tirer le meilleur. Ainsi êtes-vous invités à un fabuleux voyage saisonnier où les opportunités enchantées sont infinies puisqu'il n'y a aucune limite à ce que vous pouvez créer. Découvrez les nombreuses recettes à boire, à manger, pour le corps, pour la maison ou à créer et laissez-vous bercer par le doux rythme de la nature... A propos de l'auteure : Alors qu'elle n'est encore qu'une petite fille, Gail Bussi découvre la magie verte dans le jardin fleuri de sa maman. Après plusieurs années passées à écrire, à travailler dans le design et à exercer en tant que cuisinière professionnelle, elle décide de retourner à son premier amour et obtient des diplômes en herboristerie holistique, en thérapie par les fleurs et en coaching de pleine conscience. Aujourd'hui, elle vit en Afrique du Sud, où elle continue chaque jour d'écrire, d'enseigner et de créer un enchantement naturel.

03/2022

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Histoire de France

Le Paris de Casanova

Aventurier et séducteur mythique, Giacomo Casanova (1725-1798) est aussi un homme de lettres de génie dont témoigne sa merveilleuse Histoire de ma vie. Si c'est à Venise que Giacomo découvre sa personnalité, c'est à Paris que cette, personnalité fleurit et gagne la notoriété. A Paris, Casanova devient riche et tisse ce réseau d'amitiés qui lui permet de voyager et de marquer de son empreinte la plupart des capitales européennes. Récit historique, qui déroule toutes les péripéties et les lieux de ses voyages dans la capitale, le Paris de Casanova nous fait découvrir à la fois un homme, une ville et une époque. Au coeur du siècle des Lumières, c'est un art de vivre centré sur le plaisir qui se dessine ici, entre escroqueries, amours furtives et grandes passions. Les séjours parisiens de Casanova sont tout en mouvement : il tombe amoureux, multiplie les aventures érotiques, invente une loterie pour échapper à ses dettes, tire beaucoup d'argent de la marquise d'Urfé, assiste avec tendresse une jeune femme enceinte des oeuvres d'un autre et dont il s'est épris. Fin stratège de la séduction, dont il joue en virtuose, Casanova est un peu un maître de l'impossible. Avec lui, on ne s'ennuie jamais : on pleure parfois, on rit souvent, on s'amuse toujours. Casanova fascine encore, même si le personnage semble dangereusement immoral. Le Prince de Ligne, l'un de ses meilleurs amis, a bien résumé ce diable de libertin : "S'il a profité quelquefois de sa supériorité sur quelques bêtes, hommes et femmes, pour faire fortune, c'était pour rendre heureux ce qui l'entourait."

06/2019

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Critique littéraire

Tableaux de chasse. Mélanges offerts à Dominique Voisin

La chasse de l'Antiquité à la Renaissance. Voilà l'objet de ce petit ouvrage savant Tableaux de chasse qui ouvre plusieurs réflexions entre littérature et philosophie. Le dernier axe de la recherche de Dominique Voisin l'ayant plus particulièrement mise en contact avec les images de la chasse, ses collègues et amis, Evrard Delbey, Sylvie Ballestra-Puech, Fabrice Wendling, Béatrice Charlet-Mesdjian, désireux de saluer ses travaux, notamment à l'occasion de son départ en retraite, ont choisi ce sujet pour recueillir un florilège d'articles leur apportant, d'une manière ou d'une autre, un écho thématique, dans divers tableaux de chasse. Correspondant à l'empan de la recherche de Dominique Voisin, l'éventail des études qui lui sont offertes déploie son panorama de la littérature latine de l'époque de l'Empire romain, avec l'article d'Evrard Delbey, jusqu'à la Renaissance, avec la contribution de Béatrice Charlet-Mesdjian sur la facétie 2 du Pogge. Dans l'intervalle, Sylvie Ballestin-Puech lance pour sa part des investigations autour d'Oppien, dans le domaine grec que l'éditrice de Parthénios de Nicée a elle-même exploré à l'occasion, et Fabrice Wendling propose une étape de la réflexion située au Moyen Age, à propos de Nicolas de Cues. De la poésie antique jusqu'à la Renaissance, Dominique Voisin a mis "en valeur ce que la latinité a fait fleurir de plus délicatement civilisé, dans les arts et dans les relations humaines". Pour lui rendre hommage, des collègues dessinent ici le "tableau d'une existence en équilibre, dans un paysage harmonieux, lestée par l'exercice de la réflexion, de la sagesse et de l'art".

04/2020

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Policiers

La fille du diable

Comédienne de renommée internationale, Nathalie est devenue la maîtresse du chirurgien Alexandre Duplessis. Convaincue qu'il est mêlé à des malversations, elle fouine dans son ordinateur. Ce qu'elle découvre dépasse en horreur tout ce qu'elle aurait pu imaginer. Poursuivie par des hommes de main du chirurgien, elle disparaît. Un an plus tard, le cadavre d'une femme est retrouvé dans un étang de Marolles-en-Sologne. Nicolas, trente-cinq ans, vient de subir un divorce difficile. Une vieille photo de maternelle lui rappelle qu'à l'âge de quatre ans, il était amoureux d'une petite Françoise. Comme il a besoin de se changer les idées, il décide de partir à sa recherche. Cette démarche insolite, apparemment sans danger, se révèle pourtant très vite inquiétante. Car Françoise n'a pas suivi le chemin de tout le monde. Peu à peu, Nicolas comprend qu'il s'est aventuré dans un monde impitoyable. Les Renseignements généraux tentent de le dissuader de poursuivre son enquête, les cadavres commencent à fleurir autour de lui. Tout devrait contribuer à le décourager. Mais Nicolas est obstiné, et surtout il déteste qu'on lui dicte sa conduite. Alors, il s'entête. Les énigmes se multiplient : qui est vraiment Françoise Camus ? A-t-elle un rapport avec l'inconnue de l'étang de Marolles ? Inexorablement, le piège se referme sur Nicolas et sa nouvelle compagne, la belle Laurence. Ils n'ont alors d'autre alternative que de traquer la vérité. Et ce qu'ils démasquent fait froid dans le dos... Bernard Simonay, dans la lignée de La Lande maudite, signe ici un thriller au rythme implacable.

06/2000

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Critique littéraire

Renan et la Grèce

Il est curieux que l'on ne trouve, au sein de l'oeuvre immense laissée par Ernest Renan, aucun ouvrage spécifiquement consacré à la Grèce. Car, ainsi qu'Henri Peyre le démontre à merveille, la référence passionnée à l'art, à la philosophie, à la mythologie grec, parcourt (comme en fil rouge) l'ensemble des travaux du savant, depuis ses premiers textes. Plus précisément, la Grèce, chez Renan, s'exprime simultanément par fragments concrets et par ligne mélodique continue, "flottante", d'un dithyrambe sans variations. Si Renan a pu contribuer à la connaissance savante du monde grec (par des études linguistiques ou philologiques très précises), il a développé par ailleurs une vision plus vaste, plus libre et sans doute plus poétique d'une civilisation idéalisée (le fameux - ou fumeux ? - "miracle grec"), proclamant l'universalité et l'unicité de sa pensée : "Tout ce que l'Orient sémitique, tout ce que le Moyen Age ont eu de philosophie proprement dite, ils le doivent à la Grèce"... Dans son rapport avec celle-ci, Renan fleurte avec le romantisme. Conscient de ses zones sombres d'irrationalité, de son "tragique" ou de son hubris, il ne cessera pourtant d'admirer la "fraîcheur exquise" de l'esprit grec, plein de fantaisie et d'originalité inventive. Dans son Histoire du Peuple d'Israël, la grande oeuvre crépusculaire, Renan écrit : "Notre science, notre art, notre littérature, notre philosophie, notre morale, notre politique, notre stratégie, notre diplomatie, notre droit maritime et international, sont grecs d'origine (...) Le progrès consistera éternellement à développer ce que la Grèce a conçu, à remplir les desseins qu'elle a, si l'on peut s'exprimer ainsi, excellemment échantillonnés".

04/1973

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Sciences historiques

De Sampiero à Bonaparte. La Corse militaire sous l'Ancien Régime

Aux Temps modernes, révolution culturelle, avancées scientifiques, mais aussi révolution militaire annoncent une ère nouvelle dans les arts de la guerre. Ce cycle de guerres d'un style nouveau favorise une émigration militaire chez les peuples pauvres ou opprimés alors que les mercenaires, à l'âge de la poudre, ont banni du champ de bataille les chevaliers de l'ost féodal. Les dynasties puissantes, qui prétendent à l'hégémonie en se substituant aux condottieres, font de ces mercenaires des soldats. Par nécessité, ambition et goût de l'aventure, souvent mêlés, les Corses saisissent cette opportunité. Ils sont recherchés en raison de leurs aptitudes guerrières que les nombreux conflits de l'époque leur donnent l'occasion de démontrer. Les guerres européennes verront donc fleurir un certain nombre de compagnies ou régiments formés souvent quasi exclusivement de Corses venus faire carrière et, de fait, s'illustrer, au point, pour certains, de grimper rapidement dans les échelles militaires ou politiques. Au XVIIIe siècle, la levée, non sans motivations politiques, du Royal-Corse offre à l'émigration de la misère un exutoire, aux notables corses l'accès à la noblesse de France, aux rebelles poursuivis par Gênes un refuge. Cette politique de ralliement sera poursuivie après 1769 avec la levée de la Légion corse et du régiment de Buttafuoco devenu Provincial de Corse et dévolu au maintien de l'ordre dans l'île. L'auteur présente ici l'ensemble de ces corps, au regard des événements politiques et militaires qui les ont suscités, depuis Sampiero Corso jusqu'aux débuts de la Révolution française qui verra une étoile insulaire subitement briller dans le ciel européen, ce jeune artilleur du nom de Napoléon Bonaparte.

07/2012

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Littérature française

Fables et contes

La Fontaine s'est généreusement inspiré des sources les plus variées : les sujets de ses Fables sont tirés d'Esope, Phèdre, Abstemius ou Pilpay, et les thèmes de ses Contes d'Ovide, l'Arioste, Rabelais, Marguerite de Navarre... Cette édition présente, pour la première fois, les Fables et les Contes accompagnés des textes de leurs sources. Par ces rapprochements, non seulement nous mesurons ce "miracle de culture" dont parle Gide, mais surtout nous pénétrons dans le laboratoire poétique de La Fontaine : la comparaison nous fait saisir au vol l'imagination qui arrive, la philosophie qui s'introduit, la gaieté qui s'insinue, l'originalité qui fleurit... Son oeuvre se déploie à travers mille façons de raconter des histoires cocasses, des drames, des contes scabreux, des fables narquoises et des aventures érotiques. Dans un style tour à tour tendre, grivois, enjoué, rêveur, enthousiaste, mélancolique, complice, insouciant ou âprement critique. "La Fontaine est notre Homère, a écrit Taine, nous n'en avons point d'autre. Et ses Fables sont notre épopée." Epopée dans laquelle le conteur fait vivre des hommes, des dieux, des animaux et la société du temps avec ses rois, ses riches, ses misérables, chacun dépeint dans son état, trivial ou noble : La Fontaine n'écarte aucune face de la condition humaine. Si elle permet de suivre la progression de l'oeuvre à travers ses modèles, cette édition célèbre surtout le créateur de l'une des langues les plus libres de notre littérature. Ce volume contient : Fables - Contes - Le Songe de Vaux - Relation d'un voyage de Paris en Limousin - Poème du Quinquina - Lettres - Pastiches.

11/2017

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Cinéastes, réalisateurs

Passe Montagne de Jean-François Stévenin

C'est l'histoire d'un citadin qui tombe en rade dans un coin paumé du Jura, se fait dépanner par un gars du cru, passe une première nuit dans sa grange, y croise des mines patibulaires sans comprendre ce qu'elles racontent, y déambule de fond en comble, finit par ne plus trop savoir ce qu'il fait là, improvise des repas arrosés avec son hôte, bavarde parfois et souvent se tait, commence à entendre parler de combe magique et d'oiseau en bois dans la forêt, se laisse embringuer par son nouveau copain dans la neige, se fait embarquer dans des bars clandestins et une auberge qui ne ferment jamais l'oeil de la nuit, y écoute un chien qui chante, y flirte avec des dames, s'y engueule avec des montagnards, étudie des cartes, enterre une vie de garçon, puis finit par s'en aller au petit matin, après avoir mis sa vie et celle du spectateur en pointillés. Cet ouvrage se propose non pas de combler les trous du gruyère, ni de redresser la barre d'un film irrésistiblement biscornu, mais de se lover dans ses parenthèses, de sauter à cloche-pied sur ses points de suspension et ses plans, et de se laisser dériver avec lui, sans jamais espérer atteindre aucun récif. Suivons Jean-François Stévenin et sa bande, son monteur et complice Yann Dedet en tête, dans leurs échap-pées enfantines et barbares, leur labeur et leur paresse, leurs images baladeuses et leurs découpages fleuris. En complément de cette essai tout en rebonds et ricochets, on trouvera un portrait vibrant de l'acteur Jacques Villeret par le critique Jean-Marie Samocki.

04/2023

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Lycée

MEMOIRES DE DEUX JEUNES MARIEES

"Il n'y a, selon moi, rien de comparable aux voluptés de l'amour. Tu vas me trouver bien bizarre ; mais voici dix fois en dis mois que je me surprends à désirer de mourir à trente ans, dans toute la splendeur de la vie, dans les roses de l'amour, au sein des voluptés, de m'en aller rassasiée, sans mécompte, ayant vécu dans ce soleil, en plein dans l'éther, et même un peu tuée par l'amour, n'ayant rien perdu de ma couronne, pas même une feuille, et gardant toute mes illusions..." "Enfanter, ce n'est rien, mais nourrir, c'est enfanter à toute heure. Oh! Louise, il n'y a pas de caresses d'amant qui puissent valoir celles de ces petites mains roses qui se promènent si doucement, et cherchent à s'accrocher à la vie... On voit ce que devient le lait, il se fait chair, il fleurit au bout de ces doigts mignons qui ressemblent à des fleurs et qui en ont la délicatesse; il grandit en ongles fins et transparents, il s'effile en cheveux, il s'agite avec les pieds. On est à soi seul le monde pour cet enfant, comme l'enfant est le monde pour vous!" Romantique Louise, sage Renée? amante éprise de l'amour, mère toute de dévouement? On ne saurait répartir schématiquement les rôles dans ces Mémoires de deux jeunes mariées où Balzac, devenu doublement femme, fait dialoguer au fil des ans deux amies de couvent que la vie a séparées. Un des chefs-d'œuvre du roman par lettres.

01/1979

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Romans historiques

Dernières aventures de la maison de Charlemagne

Harcelé par les visites nocturnes d'un vieillard à la barbe blanche, qui se présente comme étant le grand saint Jacques lui-même, l'apôtre du Christ, Charlemagne se décide à entraîner ses troupes en Galice, et emmène avec lui l'élite de l'armée franque, encadrée par les douze pairs, ses meilleurs chevaliers, dont le fameux Roland, son neveu. Les guerriers font brutalement irruption dans les plaines du nord de l'Espagne ; de belles cités sombrent dans l'orage déchaîné par les barons descendus des montagnes. Peu à peu, absorbés à leur tour par l'étendue désertique, les preux se mettent à déambuler d'un coin du pays à l'autre ; des esprits fureteurs les hantent, à la nuit tombée, lorsqu'ils gisent sur leur couche brûlante. Le regard aigu des Sarrasines transperce le coeur vierge des plus forts d'entre eux. Surgissent des myriades de démons qui déchirent les hauberts et crèvent les poitrines des suivants de l'empereur à la barbe fleurie ; un des pairs gagne des ailes d'ange, et survole la terre tourmentée par les géants sarrasins. Au sommet des monts, Roland et ses compagnons mènent une guerre de partisans pour remettre la main sur Olivier, qui a disparu en poursuivant l'émir Balan. Dans ces Dernières aventures, où s'engloutit sans retenue la fleur de la maison de l'empereur mythique des Francs, retentit l'écho de l'épopée médiévale, dans laquelle l'auteur a puisé thèmes et personnages, pour les transporter jusqu'à nous dans de courts paragraphes rythmés, en leur conférant une existence toute neuve. Guillaume Issartel s'est servi de divers textes médiévaux (et en particulier de chansons de geste comme la Chanson de Roland ou celle, moins connue, de Fierabras) pour composer ce pendant contemporain des épopées anciennes, et prolonger à son tour l'existence des héros mythiques du monde roman. Guillaume Issartel est docteur ès Lettres de l'université Stendhal - Grenoble 3. Ses recherches portent sur la mythologie comparée et la littérature du Moyen Age. Il est l'auteur de La Geste de l'ours, l'épopée romane dans son contexte mythologique, XIIe-XIVe siècle (2010).

11/2015

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Littérature française

Des garçons d'avenir

En 1915, à 22 ans, Raymond Bonnefous part à la guerre. Avec légèreté, il semble partager le sentiment de nombreux camarades : le conflit ne constitue « qu’un empêchement, un regrettable incident, un caillou qui se glisse à l’intérieur de votre chaussure et dont on se débarrasse facilement ». Etudiant en médecine, il va pourtant vivre près de quatre ans à proximité de l’enfer des tranchées, dans des postes de secours où défile l’effarant cortège de blessés et de mutilés. Avec les autres médecins (dont ses amis Morin et Declercq), souvent au péril de leur propre vie, ils vont tenter de soulager la souffrance qui afflue vers eux. Mais aussi de l’oublier… Car ces « garçons d’avenir » ont envie de vivre, d’employer leurs moments de liberté à faire du cheval, du tennis, à s’amuser à Paris, à rentrer chez eux en permission, à participer aux fêtes, à aimer aussi… Leur engagement au coeur du plus terrible des conflits ne les empêche pas de rechercher les plaisirs et l’amour avec une force juvénile, une forme d’aveuglement aussi qui leur donne à penser que rien ne les arrêtera… On s’attache à Raymond et à ses amis, on suit la singulière relation qui les unit à la fraîche et lucide Zouzou : derniers instants d’insouciance d’une génération qui essaie de prolonger un monde en train de disparaître. De cet univers d’hommes et de passion, de ce quotidien d’horreur surgissent des êtres capables de trouver néanmoins une forme de bonheur. Paradoxe qui fait de ce texte magistralement écrit, solidement documenté, un des plus beaux romans consacrés à la Grande Guerre.

08/2011

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BD tout public

Félix Eboué. Héros de la France Libre

Comment l'homme qui a été le premier gouverneur noir de la République, le premier résistant de l'Empire lors du second conflit mondial, a-t-il pu rester si longtemps ignoré du grand public ? Le 14 juin 1940, les Français abasourdis qui assistent impuissants au défilé des Allemands sur les Camps Elysées, sont loin d'imaginer le déluge de fer, de sang et de feu que Hitler va déverser sur toute l'Europe sur un fond de haine raciale absolue avec la collaboration du régime de Vichy. Depuis l'Appel du général de Gaulle le 18 juin 1940, un homme, le gouverneur Félix Eboué, depuis le Tchad, décide de rallier toute l'Afrique-Equatoriale française à la France Libre. Souvent à peine âgés de vingt ans, abandonnant leur famille, ces hommes partiront de toutes les colonies d'Afrique noire, de la Martinique, de la Guadeloupe, de la Guyane, sans arme, sans argent, mal vêtus et mal nourris, au péril de leur vie pour rendre à la France sa liberté. Fort du soutien de cette armée le gouverneur général Félix Eboué offrira au général de Gaulle et aux alliés anglais et américains une base de départ pour la reconquête du territoire national. Cette armée que Félix Eboué, chef énergique et audacieux constituera depuis Brazzaville, capitale de la France Libre, permettra au général Leclerc de participer à la libération de Paris en 1944 et au général de Lattre de Tassigny d'assurer la victoire finale contre la barbarie nazie. Cette bande dessinée retrace des rives de Guyane au Panthéon le parcours authentique et le destin hors du commun du gouverneur général Félix Eboué.

12/2016

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Sciences historiques

Massu

Jacques Massu, c'est d'abord une " gueule ". Qu'il la ferme ou qu'il l'ouvre, elle ne passe jamais inaperçue. Mais quel roman que sa vie ! A trente-deux ans, le saint-cyrien déjà en poste en Afrique est saisi par l'histoire : dès juin 1940, de Gaulle devient le dieu, et Leclerc bientôt son prophète. En mars 1941, il est avec le futur maréchal de ceux qui prêtent le serment de Koufra. C'est cela, Massu : un engagement toujours généreux, parfois irréfléchi, qui le conduit ensuite en Indochine, à Suez, et enfin à Alger. C'est alors que le destin le prend par l'épaule : le pouvoir politique s'en remet à la 10e division parachutiste et à son chef pour maintenir l'ordre. Massu, de janvier à septembre 1957, gagne la bataille d'Alger. Mais à quel prix ? La torture, à l'oeuvre bien avant lui, devient une pratique systématique. Massu ne l'a jamais vraiment niée, tout en la minimisant. En 1990, il en a exprimé un profond regret. Car Jacques Massu, l'auteur le montre bien, est un homme, et un chrétien. Son dernier fait d'armes est d'ordre moral : en mai 1968, commandant en chef en Allemagne, il regonfle son vieux chef de Gaulle. Ainsi Massu grogne, Massu s'insurge, Massu se soumet : c'est un soldat, le dernier grand acteur de la Seconde Guerre mondiale, des conflits coloniaux et de l'épopée gaulliste. Biographe accompli, Pierre Pellissier a retracé le destin de plusieurs personnages controversés dont Robert Brasillach et Salan. Il est également l'auteur de La Bataille d'Alger et de Diên Biên Phu.

03/2018

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Chanson française

Les choses qu'on ne dit pas. Edition revue et augmentée

Yves Duteil reprend son courrier en retard : il s'adresse aussi bien à Dieu qu'à Alfred Dreyfus, Barbara, Brassens, Renaud, sa mère trop tôt disparue qui lui a donné le goût des mots et de la musique, son petit-fils, la Corse... Autant de lettres pour exprimer ses sentiments, à travers lesquelles il se dévoile et s'engage. Les secrets d'Yves Duteil " Lorsque j'ai commencé à composer ces lettres, je n'appréhendais pas la route intérieure qu'elles allaient tracer, le bonheur que j'allais éprouver à dire les rencontres, les êtres, les événements qu'elles évoquent, les souvenirs qu'elles font renaître. Je ne concevais pas encore le plaisir de s'adresser d'égal à égal à la Terre, la Musique, Dieu ou la Politique... Et, surtout, je ne savais pas encore que cette mosaïque serait le portrait d'une vie. On ne dit pas assez aux gens qu'on aime qu'on les aime... Peut-être n'est-il jamais trop tard pour mettre des mots sur l'essentiel ? " L'enveloppe qu'on décachette, la couleur de l'encre, la texture du papier... Pour Yves Duteil, rien ne remplace vraiment l'émotion de recevoir une lettre manuscrite. Il s'adresse ici aussi bien à Dieu qu'à Alfred Dreyfus, Georges Brassens, Barjavel, Raymond Devos, Barbara, Renaud, Félix Leclerc, Renaud, le dalaï-lama, sa mère trop tôt disparue qui lui a donné le goût des mots et de la musique, son petit-fils, la Corse... Sans oublier sa chère Noëlle. Autant de lettres pour exprimer ses sentiments, se dévoiler et s'engager.

02/2022

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Critique

Pourquoi la littérature (du vagin) respire mal. Les daltoniennes de l'écriture inclusive

Nous, vous, iels. : France, ta littérature fout le camp, comme étrangère à elle-même. Il était deux fois un monde ne pardonnant rien, sauf la médiocrité d’une orthographe féminine au pluriel ; un pays où tout est permise ; une époque de mâles castrés par des corps transgenres : «Le Livre de Prométhéa». Quand le canapé lit, c’est que l’auteur est prêt à se coucher sur le divan des divas d’Elle. Et le cas de conscience devient immédiat : que lire et surtout quoi s’épargner ? Véritable «lettre ouverte» aux nouvelles maîtresses censeures, prêtresses de l’écriture inclusive et mères la morale d’une féminitude outrancière, l’auteur s’attache à dénoncer l’indigence littéraire de cet «écrire femme» qui sévit depuis 1955, et dont les avatars se nomment Darrieussecq, Despentes et Delaume, jeunes nées d’un sexe qui n’en est plus un. Le polémiste ne cache pas avoir ses têtes, et donc ses têtes de Turques. Tendre dans l’éloge, dur dans l’éreintement, fidèle dans le paradoxe, il s’en prend de préférence aux génies installés, aux notables reconnus, aux vaches sacrées. Beauvoir et Duras en prennent pour leur grade, et d’autant plus que ce grade est élevé. Les tenantes de l’«écrire pour être», Benoîte Groult et Annie Leclerc, Marie Cardinal et Monique Wittig, sont proprement assassinées. Hélène Cixous et Julia Kristeva, collées au mur et sommairement exécutées. C’est bien leurs tours. Les fantaisistes Muriel Cerf et Chantal Chawaf, en revanche, sont ovationnées suivant leurs mérites, et non en fonction de l’opinion régnante ou de leur audience.

10/2023

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Ouvrages généraux

Plaidoyer pour le patrimoine colonial. Le legs colonial, entre histoire et mémoire

Peut-on préserver des monuments commémoratifs issus de la colonisation ? Les actes de démolition des statues coloniales sont-ils des actes de vandalisme ou des modes d'action populaire porteurs de sens ? Comment comprendre la récente vague de renversement des monuments esclavagistes et coloniaux qui a balayé la planète entière à la suite de la mort de George Floyd ? Qu'est-ce qui explique les attaques répétées dont la statue de Leclerc à Douala au Cameroun est la cible depuis une vingtaine d'années ? Cet ouvrage répond à ces questions tout en envisageant une réflexion sur le patrimoine historique et les méthodes les plus indiquées pour le préserver et le faire accepter. Trois principales articulations orientent ce plaidoyer pour le patrimoine colonial : l'évocation des faits, la prise en compte du contexte et l'énonciation d'une iconologie historico-interprétée. Autour des notions de "mémoricide" et de "patdmonicide", l'auteur engage une discussion intéressante sur la place du passé — honni ou revendiqué—dans la société camerounaise et les conséquences auxquelles ses représentations peuvent donner lieu. En filigrane du texte apparaît l'idée selon laquelle le passé — quel qu'il — ne doit pas être gommé mais au contraire questionné pour avoir une meilleure compréhension de sa complexité. Au final, sans banaliser les conséquences innommables que la conquête et l'exploitation coloniales ont provoquées au sein de la société camerounaise, l'auteur montre que l'héritage colonial, pensé sous le prisme de la réflexion historique et de la mémoire exemplaire, peut contribuer à souder le lien social. Pour cela, l'épisode colonial doit être regardé avec moins de complexes et plus de lucidité.

06/2021

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Histoire de France

La nueve, 24 août 1944. Ces républicains espagnols qui ont libérés Paris

Voici des héros magnifiques, sortis tout droit d'une page d'histoire trop longtemps occultée : les soldats de la Nueve. Officiellement, la libération de Paris a commencé le 25 août 1944. En réalité, c'est la veille, le 24 août, que le général Leclerc a lancé l'offensive : il a donné l'ordre au capitaine Dronne, chef de la 9e compagnie de la 2e DB, d'entrer dans Paris sans délai. Le premier véhicule de cette 9e compagnie, appelée la Nueve, est arrivé place de l'Hôtel-de-Ville le 24 août 1944 peu après 20 heures, "heure allemande". Le soldat Amado Granell - le premier libérateur de Paris - en est descendu pour être aussitôt reçu, à l'intérieur de la mairie, par Georges Bidault, successeur de Jean Moulin à la présidence du Conseil national de la Résistance. Comme 146 des 160 hommes de la Nueve, Granell était un républicain espagnol ! Le 26 août, de Gaulle descendra les Champs-Elysées escorté et protégé par quatre véhicules de la Nueve. Ensuite, les républicains espagnols de la Nueve contribueront à libérer l'Alsace et la Lorraine et se battront en Allemagne jusqu'au nid d'aigle d'Hitler, à Berchtesgaden. Evelyn Mesquida leur rend la place qui leur est due dans la mémoire collective. Et elle donne la parole à neuf des survivants qu'elle a pu retrouver. Témoin de la libération de Paris, Albert Camus aura ces mots, en 1954, pour dire toute sa reconnaissance aux républicains espagnols : "Pour l'Europe et pour nous, sans le savoir, vous avez été et vous êtes des maîtres de liberté".

08/2014