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Tokugawa Ieyasu, shôgun suprême

Extraits

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Littérature française

Entre hyènes et chacals. La forteresse de sable

Quelle fresque admirable ce roman dont le principal décor en est une forteresse, Kalaal, où vivent et meurent des personnages au coeur de granit, foisonnent d'autres, égrenant leurs souvenirs aux vents du désert. Métaphoriquement, elle signifie que tout se délite, même les sentiments les plus puissants. Autour de Kalaat, non loin de la table de Jugurtha, hyènes et chacals rôdent... Cette forteresse a ceci de remarquable c'est qu'elle se situe dans le temps et dans l'espace (Algérie 1942, Rome 1943, Tunis 1947, Kalaat 1954, Paris 1982) même si ses fondations majeures ont pour aire le village de Kalaat en Tunisie. Sa " châtelaine " d'aujourd'hui, Louisa, avant d'y être ancrée, connut dans sa jeunesse l'Italie du Duce et le Tunis de ses premières amours avec Youssef qui n'était pas encore le chef de guerre qu'il deviendra sous la bannière du Combattant Suprême, Habib Bourguiba. Patriote, résistant intègre, Youssef n'oubliera jamais Louisa, mariée au policier français Raymond Mignard, son " ennemi naturel ", époux peu scrupuleux et redoutable tortionnaire, tant dans son milieu professionnel que dans sa vie affective. Une lutte à l'issue fatale s'engagera entre Raymond Mignard et Louisa, soutenue par deux personnages-clefs : sa belle-mère Laurence, femme de tête, et la nounou, Fatma, qui imprime sa touche de magie. Trio féminin, puissant bastion humain. De même, le lecteur n'oubliera le visage d'Héléna, la petite espiègle, qui connaîtra une fin tragique. Angela Cimino-Creusson a su peindre cet immense polyptyque qu'est Entre Hyènes Et Chacals où les figures de l'amour et de la haine ont la vigueur de cette fantasia offerte par Youssef aux gardiens de la forteresse de Kalaat pour mieux circonvenir leur vigilance. Cette fresque est non seulement flamboyante par l'éclat des couleurs qui la révèlent, mais également par la maîtrise d'une composition intelligente autant que d'un phrasé dignes des maîtres du roman contemporain.

01/1994

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Animaux, nature

Planète singes. Nos cousins les primates

Planète singes explore le monde des primates - prosimiens, singes et grands singes - sous tous ses aspects, et expose les dernières théories scientifiques concernant leur comportement. Il traite non pas des singes, mais du peuple singe, tant du point de vue de la morphologie et de l'habitat que de tous les aspects culturels. Le monde des primates dépeint ce que sont les primates et raconte leur histoire et leur évolution depuis les origines, à l'époque des dinosaures. Sont posés également les problèmes de survie des espèces et des différentes menaces qui pèsent sur elles. Les prosimiens : Certains ressemblent plutôt à des souris, tel le microcèbe mignon de Madagascar, d'autres, comme le aye-aye avec sa fourrure noire ébouriffée, semblent issus d'un autre monde. La plupart d'entre eux sont des créatures de la nuit et vivent dans le noir. Ils n'en ont pas moins une vie sociale active où les odeurs et les sons jouent un rôle important. L'île de Madagascar est le domaine des lémuriens : les femelles dominent souvent les mâles, et ce sont elles qui dictent la loi. Les singes : La vie des singes est profondément marquée par la sociabilité. Tous ont des signes bien particuliers les colobes guereza mangent de la terre et de l'argile ; les babouins mangent toutes sortes de plantes ou d'animaux ; les entelles pratiquent le toilettage et atteignent ainsi la relaxation suprême ; les singes-écureuils prennent beaucoup de poids et se préparent à l'épuisante période de concurrence pour l'accouplement. Les grands singes : Gibbons, orangs-outans, gorilles, chimpanzés, bonobos et hommes appartiennent au même groupe de primates : les grands singes. Dotés d'un cerveau plus développé que les singes, ils sont remarquables par leur intelligence, leur faculté de communication et leur longévité. En quelques millions d'années à peine, les humains sont devenus l'espèce dominante. Qu'est-ce qui nous sépare - et nous rapproche - des autres singes ? En sommes-nous si différents que nous aimons à le penser ?

10/2001

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Philosophie

Entretiens. Lettres à Lucilius

" L'essentiel n'est pas de vivre longtemps, mais de vivre pleinement. " Ce précepte, Sénèque l'a suivi à la lettre. Né à Cordoue, au début de notre ère, il a mené, sous Claude et sous Néron, une triple carrière d'homme d'affaires, d'homme politique et de littérateur. Riche, influent, admiré, il a pourtant connu l'exil et la disgrâce. Comment, alors, se prémunir contre les aléas du destin et la folie des hommes ? Par la philosophie, qui nous apprend à mépriser la vie : " C'est bien peu de chose que la vie, mais c'est une immense chose que le mépris de la vie ". Le stoïcisme est une philosophie du bonheur. Son but : garantir notre liberté intérieure. " Accepter les ordres du destin, c'est échapper à ce que notre esclavage a de plus pénible : devoir faire ce qu'on préférerait ne pas faire. " La liberté suprême est, pour un stoïcien, celle du suicide. Sénèque en a fait l'expérience : suspecté d'avoir pris part au complot de Pison, il se donna la mort - sur ordre de Néron. " Il n'y a que l'homme qui détruit l'homme par plaisir ". Les entretiens et les lettres à Lucilius ne sont pas des œuvres de doctrine. Sénèque y parle très librement de sa carrière, de ses lectures, de ses voyages, de ses promenades ; il y expose ses goûts et ses dégoûts, ses idées et ses sentiments. Il nous permet aussi de suivre son lent travail sur lui-même : " On n'est pas sage, on le devient ". La présente édition a été établie par Paul Veyne, professeur au Collège de France et auteur de nombreux travaux sur l'Antiquité grecque et romaine. Dans son importante Préface de près de deux cents pages, il retrace la carrière de Sénèque, véritable roman des temps néroniens, et met en évidence l'actualité de sa philosophie.

11/2007

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Romans historiques

L'aube, le siècle et nous. Histoire de famille ordinaire à la fin de la chrétienté

Naviguant sans cesse du fil de soi au fil de l'histoire collective, Jean-Luc Dupuis nous invite dans l'aventure vertigineuse et sublime de l'humain. Car s'il s'agit bien du récit d'une vie, celui-ci s'éclaire et se nourrit constamment de l'histoire des hommes du XXe siècle. En faisant vivre et vibrer des événements tels que la Seconde Guerre mondiale, la guerre d'Algérie, mai 68, la décolonisation, en les faisant résonner de sa propre vie et de bien d'autres, l'auteur nous montre à quel point la confrontation et la juxtaposition des histoires individuelles font l'Histoire. Philosophe de formation, attentif à l'évolution des idées et à l'influence de la religion sur la société, il nous invite aussi à un parcours qui s'inscrit dans l'espace, du Pas-de-Calais au Périgord, en passant par l'Afrique, la Turquie et le Brésil. Brèves étapes ou longues échappées, haltes auxquelles on se ressource ou abîmes où l'on se perd, recherche désespérée d'un port d'attache pour l'âme ballotée, esseulée. Ecrit dans un style dont la musicalité et la poésie épousent à merveille la profonde sensibilité de son auteur, ce magnifique récit aux multiples facettes nous livre surtout le long combat d'un homme qui, plongé à la fois dans les méandres tortueux et obscurs de son époque et ceux, inextricables et angoissants, de sa propre histoire familiale et individuelle, va devoir s'arracher aux démons intérieurs qui le consument pour accéder peu à peu à sa propre vérité. De toutes ces guerres, la plus rude aura été en effet celle à livrer contre soi-même. Et c'est l'enjeu suprême et subtil de cet ouvrage : comment cet homme, jeté dans l'existence humaine, va tenter de se débattre contre ses ténèbres pour y faire exister sa lumière. Cette quête rejoint finalement celle de tout être humain aux prises avec le temps.

02/2018

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Franc-maçonnerie

Origine et gouvernance du rite écossais ancien et accepté par un grand commandeur

Homme de conviction et d'action, Claude Collin a placé sa vie au service de la cité. Ingénieur de l'Ecole Centrale Marseille, il a exercé entre autres, des fonctions de Direction Générale touchant à la sécurité sous toutes ses formes dans la cité phocéenne, tout en s'impliquant dans d'autres associations dont un Institut créé en 1991 destiné à la prévention et à la gestion des risques sur les territoires et qui fonctionne toujours. Humaniste intransigeant sur les valeurs essentielles, son investissement auprès de la collectivité ne pouvait que trouver un prolongement naturel dans une vie maçonnique riche, commencée à l'âge de vingt-deux ans à la Grande Loge de France où il a rempli offices et missions d'importance. Entré dans la Juridiction voilà plus d'un demi-siècle, il a gravi tous les degrés initiatiques du Rite Ecossais Ancien et Accepté jusqu'à une cooptation en 1992 qui l'a conduit en 2009 à l'investiture de vingt-deuxième Grand Commandeur du Suprême Conseil de France. Rares ont été les legs écrits des hauts dignitaires, d'où la valeur du témoignage de son auteur, apportant non seulement sa profonde connaissance d'un Rite remontant à l'aube de l'humanité pensante, s'appuyant parfois sur des documents inexploités à ce jour, mais de plus nous faisant partager la vision d'une Institution avec laquelle il n'a fait qu'un et qu'il contribue à pérenniser. Sous sa plume trempée dans plus d'un demi-siècle au service de l'Ordre initiatique, nous assistons à l'émergence du Rite Ecossais Ancien et Accepté du cadre légendaire de la Tradition pour s'inscrire dans les jalons de l'histoire. Nous côtoyons tous ceux qui ont tracé son chemin pour transmettre le flambeau à d'autres afin qu'ils poursuivent leur oeuvre, pour in fine donner à ce Rite une sagesse, une force et une beauté lui permettant de traverser imperturbablement les âges et s'inscrire dans l'éternité.

03/2021

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Empire

Caligula

Peut-on présenter la vie de Caligula en tenant la légende noire à distance ? L'image du troisième empereur romain, qui régna après Auguste et Tibère, est déterminée par le sombre portrait de tyran psychopathe et fantasque qu'en fit Suétone, au siècle suivant. Mais à se faire uniquement l'écho des écrivains antiques, le risque est de répéter une construction intellectuelle en partie indépendante des faits. Nicolas Tran mène une enquête politique vivante et documentée sur ce personnage fascinant de l'histoire romaine. Le jeune Caligula fut modelé par son appartenance à la Maison d'Auguste, une famille érigée en structure de gouvernement et traversée par de violentes intrigues. S'il s'acquitta de son rôle d'empereur avec application, il imposa aussi un style qui foulait aux pieds les intérêts de l'aristocratie. Or le prince n'était légitime que s'il exerçait le pouvoir avec mesure et en respectant les traditions. Les officiers qui l'assassinèrent se représentaient comme le bras armé des citoyens. Caligula fut le troisième empereur romain, à la suite d'Auguste et de Tibère, et régna de 37 à 41. Une présentation objective du personnage est difficile, en raison du rejet politique qui mena à son assassinat, puis du portrait à charge que les écrivains romains livrèrent à la postérité. Fils d'une petite-fille d'Auguste et d'un général promis à devenir empereur, le jeune Caligula subit une série de drames familiaux : la mort soudaine de son père, puis la disgrâce et l'élimination de sa mère et de ses frères aînés. A la mort de Tibère, il accède pourtant au pouvoir suprême, à l'âge de 25 ans. Après quelques mois de bon gouvernement, Caligula aurait basculé dans la folie et imposé aux Romains une tyrannie violente. En réalité, il entendit assumer totalement son rôle de monarque, sans la modération cultivée par Auguste. Il rompit de ce fait avec l'aristocratie romaine avant d'être assassiné par des officiers de la garde impériale.

02/2021

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Russie

La chute de l'Union soviétique. 1982-1991...2023

L'agonie d'un système, la fin d'un monde. C'est à la mort de Leonid Brejnev, le 10 novembre 1982, que commence la longue agonie de l'URSS. Elle durera près de dix ans, mais il suffira de trois jours entre le 19 et le 22 août 1991 pour que s'effondre totalement l'ensemble du système totalitaire lénino-marxiste et qu'implose le pays, donnant naissance à quinze nouveaux Etats, dont la Fédération de Russie. Depuis la disparition de Staline en 1953, la situation économique en Union soviétique n'a cessé de se dégrader. L'URSS est rongée par le vieillissement de ses dirigeants : dans les années précédant sa mort à soixante-quinze ans, Brejnev, le dernier " tsar communiste ", a déjà été contraint à des reculades humiliantes, en particulier en Afghanistan et en Pologne. Une nouvelle société, des économies parallèles, des contre-cultures et des dissidences que le pouvoir ne peut plus maîtriser se sont développées. Le réformiste Mikhaïl Gorbatchev est finalement élu par le Soviet suprême en 1985. Le 19 août 1991, il est victime d'un putsch. Même si l'action échoue trois jours plus tard, elle précipite la chute du secrétaire général du Parti et celle de l'Union soviétique. En voulant le renverser pour sauver l'URSS, les putschistes ont précipité sa fin. Le régime implose. Les unes après les autres, les républiques proclament leur indépendance. Dans cette nouvelle édition revue et complétée, Andreï Kozovoï replace notamment Gorbatchev dans son contexte, en mettant en évidence son héritage " libéral ", antistalinien, mais aussi ses racines plus conservatrices, et en particulier son héritage " andropovien " - la période 1982-1985 ayant à bien des égards " incubé " la perestroïka des années 1985-1988. Autant de contradictions qui permettent aussi de comprendre les difficultés de transition que va connaître la Russie après 1991 et sa dégradation progressive vers un régime " illibéral ". L'ouvrage de référence.

04/2023

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Ethnologie et anthropologie

Fools Crow. Sagesse et pouvoir

Frank Fools Crow - 1890-1989 -, comme son illustre et célèbre oncle Nicholas Black Elk, aura été toute sa vie le chef cérémoniel et Saint-Homme des Sioux lakotas. Par la mémoire qu'anime en permanence la tradition orale, ses paroles perdurent et insufflent l'énergie, la sérénité que procure la Connaissance liée au Sacré. Si le premier livre, L'Homme-médecine des Sioux, est plus axé sur la vie dans la réserve et sa position de leader spirituel au sein des Oglalas de Pine Ridge, les présentes pages sont consacrées à la spiritualité en action, comment le Pouvoir peut circuler en nous comme l'air dans un os ouvert et creux, comment l'esprit peut-il voyager à de prodigieuses vitesses, comment évoquer, voire parler à l'Etre Suprême Wakan Tanka ou à Ses Auxiliaires. Des décennies durant, Fools Crow a conduit les cérémonies les plus importantes comme celle de la loge de sudation, de la danse du Soleil, du Yuwipi, de la Pipe Sacrée, des quêtes de la Vision. Fools Crow répond très clairement aux questions que se pose un vaste public consciemment ou non, sur les Indiens, leur us et coutumes, comment perdurent leurs traditions. L'action de Fools Crow a dépassé le strict cadre des réserves indiennes. Ainsi, avant qu'il ne quitte ce monde, il avait reçu la visite de Robert de Niro venu l'honorer ; une autre fois ce fut le chanteur country John Denver venu parler et chanter ; et, au moment de sa mort, le président républicain George Bush père a envoyé un message aux proches du vieux Saint-Homme. La nature de Fools Crow, son action dans la tribu, ont fait qu'il avait réussi à rapprocher séparément autour de lui des individualités, le mot est faible, très antagonistes. C'est aussi une forme du Pouvoir dont, dans ces pages, il est question. Thomas E. Mails, ethno-historien, - 1920-2001 - est l'auteur de très nombreux livres sur les traditions, les us et coutumes et les religions sioux, cheyennes, hopis, apaches, cherokees.

09/2022

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Poésie

L'osmose des blessures

Ionut Caragea, incité au plus beau des naufrages, laissant fuir le rouge de son âme, nous fait complice de son espoir endeuillé ; et de cette douleur qui résonne en chaque cellule de son être, le poète a su tirer un chant qui nous envoûte par sa coupante sincérité. Les fioritures n'ont pas lieu d'être, le pathos larmoyant non plus. Ionut évite ces deux écueils et nous donne un long poème de dramaturgie intime, cendres de pensées parsemées sur la neige de l'enfance, qui réaffirme avec force que la poésie n'est pas juste du noir sur du blanc. En cette Osmose des blessures, nous avons un plain-chant de poète absolu selon la juste formule de Paul Verlaine quand il évoquait ces êtres qui trouvaient dans l'écriture le parfait porte-voix de leur douloureuse existence. Ionut Caragea est de ces oiseaux qui ont franchi la vastitude des horizons intérieurs et pour notre bonheur sait les restituer magnifiquement. Cela donne une poésie d'une pureté confondante : on l'a vu émouvante mais aussi sans concession, simple, directe, qui peut parler à tout un chacun et en même temps susciter l'interrogation suprême : vivre est-ce survivre ? Ionut Caragea, avec ce recueil, signe une oeuvre forte qui ne doit pas laisser indifférent. L'émotion est à chaque page, à chaque poème, à chaque vers, et cependant il réussit la gageure de toujours éviter la sensiblerie. Au plus près de ces blessures, il invite à la poétique sympathie, dans le sens premier du mot, à savoir pratiquer l'osmose. N'est-ce pas également l'ambition de tout poète : partager le paysage que survole l'oiseau de son âme ? Dès lors comment résister à la fraîcheur de ce tercet de rossignol : " pendant ce temps / aimons-nous en écoutant / l'écho des ailes inlassables " ? Ainsi, dans le petit matin, le poème de Ionut en tête, je m'en vais, mantra du jour, répétant sans cesse : " l'écho des ailes inlassables ! inlassables ! " Daniel Malbranque

01/2023

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Histoire internationale

L'aventure kémaliste. Suivi de Angora et Berlin

Rares sont les témoignages à chaud portés par des Turcs, et de ce fait infiniment précieux, sur le fléau que constituèrent pour l'Empire ottoman et ses populations les Jeunes-turcs "laïcs et réformateurs" entre 1908 et 1918 et, à partir de 1919, le mouvement kémaliste incontestablement issu des premiers. Dans "L'aventure kémaliste", Omer Kâzim s'est attelé dès 1921 à démontrer avec courage et lucidité, sinon la rage du désespoir, que le mouvement kémaliste n'était rien d'autre que la continuation désastreuse du régime jeune-turc responsable de l'entrée en guerre de l'Empire ottoman aux côtés de l'Allemagne wilhelminienne et de l'extermination du peuple arménien. Dans "Angora et Berlin", il met en garde l'opinion publique des pays de l'Entente contre le danger que risque de devenir pour l'Orient, l'Europe et la Paix ce mouvement xénophobe soutenu par les vaincus d'hier, les Allemands qui veulent déjà prendre leur revanche sur les Alliés en Asie Mineure, et par les bolcheviks, qui visent au bouleversement mondial. Dans ces deux ouvrages extrêmement bien documentés, Omer Kâzim révèle les liens qui unissent les criminels Jeunes-turcs devenus kémalistes à leurs protecteurs allemands et bolcheviks et les complicités dont ils bénéficiaient, au détriment de l'Entente, notamment en France : le silence ou l'ignorance d'une certaine presse, la kémalomanie de certains milieux diplomatiques et militaires travaillant contre leur propre camp. A l'heure où adeptes et propagandistes déclarés de la Turquie kémaliste pratiquent la désinformation la plus outrancière, comme leurs prédécesseurs des années 1920 à la faveur de l'indifférence et de l'ignorance de l'opinion publique, ces deux témoignages d'un Turc patriote rappellent combien il est immoral de traiter avec un Etat qui assume ouvertement "ces forfaits qui sont de nature à faire pour toujours tressaillir d'horreur la conscience humaine", selon les propres mots du vizir Damad Ferid pacha s'exprimant devant le Conseil suprême des Alliés à Paris en juin 1919.

05/2014

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Techniques photo

Compétence Photo n°86 - Paysages d'hiver - 50 Astuces d'expert

Le Numéro 86 de Compétence Photo fait la part belle à la prise de vues avec trois grands dossiers thématiques. Le premier guide se consacre à la photographie de paysage en période hivernale (26 pages). Expert dans ce domaine depuis des années, son auteur vous livre pas moins de cinquante conseils et astuces, tous illustrés afin de vous accompagner dans la maîtrise des images par temps de grand froid. Le second guide (14 pages) se focalise plus volontiers sur une technique très appréciée des photographes, le bokeh, mais qui exige de bien connaître son matériel et de faire les bons choix au bon moment en matière de composition, de cadrage et de réglages du boîtier. Enfin, le troisième guide vous emmène en studio dans le but de réaliser des photos de portraits originales grâce à l'usage de focales extrêmes (14 pages). Là encore, la maîtrise de la technique et la connaissance de vos objectifs vous seront d'une grande aide pour parfaire vos photos studio. Le Numéro 86 n'est cependant pas en reste concernant la pratique logicielle. Pas moins de grands exercices pas à pas vous sont proposés afin de retoucher efficacement vos fichiers Jpeg. De la correction de la balance des blancs à l'amélioration des sélections, en passant par le remplacement d'un ciel ou le renforcement des contrastes locaux, ce dossier pratique de 24 pages vous garantira l'obtention de retouches de haut niveau sans avoir besoin de recourir à des fichiers Raw. Viennent s'ajouter trois guides logiciels : DxO PhotoLab 5 et ses nouveaux outils de catalogage, DxO FilmPack 6 et sa capacité à faire voyager les photographies dans le temps, et enfin Photo Supreme v6, un catalogueur par excellence (20 pages). également dans ce numéro : la rubrique Droit aborde la problématique des limites d'utilisation de photographies dites vernaculaires (photos de famille) ; le livre de photographie est aussi à l'honneur avec le palmarès des Prix HiP 2021 et la sélection des nouveautés par la rédaction pour ce début d'année.

03/2022

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Vietnam

Bouddhisme Hòa Hao, d'un royaume l'autre. Religion et Révolution au Sud Viêt Nam (1935-1955)

A la fin de l'année 1939, un petit paysan du delta du Mékong proclame depuis son village natal (Hòa H ? o) la fin imminente du monde à l'issue de terribles cataclysmes et l'accès salvateur au paradis bouddhique. Son message, finalement peu original, réussit à toucher les foules et les coeurs. Le rayonnement grandissant du charisme singulier de ce Saint homme et l'enchaînement des événements qui le poussèrent à s'impliquer dans la lutte anticoloniale consacra celui qu'on appela par déférence le " pontife Hu ? nh " ou par dérision le " bonze fou ". Quant à la voie religieuse qu'il prônait, c'est avec défiance ou dénigrement qu'elle était disqualifiée en secte manipulatrice, en hérésie bouddhique ou en dangereux mysticisme. Cet ouvrage nous fait pénétrer au coeur de la société rurale du Sud Viêt Nam au moment où l'esprit frondeur de la révolte paysanne et du banditisme social percuta le souffle novateur du bouddhisme engagé. La communauté Hòa H ? o s'est trouvée de plus en plus intriquée dans les conflits des guerres d'Indochine et du Viêt Nam. La connaissance que l'on en a encore aujourd'hui oscille, comme pour nombre de phénomènes sociaux marginaux, entre construction d'un mythe, perception purement politique et oubli. Histoire de la naissance d'une religion, l'étude ancre cette nouvelle expression bouddhique dans les fondements écologiques, économiques et culturels du delta du Mékong avant de la réinsérer dans le cycle révolutionnaire de la nation vietnamienne. Partant de la société et de la mentalité paysannes du Sud Viêt Nam l'ouvrage décrit les origines de la rénovation doctrinale puis le combat de ce bouddhisme populaire pour sa reconnaissance religieuse, et détaille des phénomènes classiques de militance politique et de mobilisation patriotique dans le contexte d'une guerre d'indépendance nationale. Discours contemporains sur la nation, mobilisation populaire, imaginaires sociaux et religieux se sont entrecroisés pour forger l'identité post-messianique du bouddhisme Hòa H ? o, le bouddhisme de la Suprême harmonie.

11/2022

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Notions

Le stoïcisme et le christianisme. Epictète, Marc-Aurèle, Pascal

La liberté, se gouvernant elle-même et se donnant à elle-même sa loi, telle est l'idée qui, après avoir été souvent négligée ou méconnue par la philosophie ancienne, devient dominante dans la doctrine d'Epictète. Etre libre, c'est le bien suprême ; que l'homme étudie donc avant tout l'essence de la liberté, et, pour la connaître qu'il "se connaisse lui-même" , suivant l'ancien précepte non moins cher aux stoïciens qu'aux socratiques. Tout d'abord, lui qui par sa nature aspire à être libre, il s'apercevra qu'il est esclave : esclave de son corps, des biens qu'il recherche, des dignités qu'il ambitionne, des hommes qu'il flatte ; esclave, "alors même que douze faisceaux marcheraient devant lui". Cet esclavage moral constitue à la fois le vice et le malheur : car, "comme la liberté n'est qu'un nom de la vertu, l'esclavage n'est qu'un nom du vice". Celui qui se sera reconnu ainsi "mauvais et esclave" aura fait le premier pas vers la vertu et la liberté. Le stoïcien n'a plus qu'à lui dire "Cherche et tu trouveras" . Mais l'homme ne doit pas chercher la liberté dans les choses du dehors, dans son corps, dans ses biens : car tout cela est esclave. Ainsi il existe en nous, et en nous seuls, quelque chose d'indépendant : notre puissance de juger et de vouloir. Le seul obstacle pour l'homme, son seul ennemi, c'est lui-même : lui-même, il se dresse, sans le savoir, les embûches où il tombe. C'est que chez l'homme, outre la faculté de juger et de vouloir, se trouve l'imagination : quoique les choses en elles-mêmes ne puissent rien sur nous, cependant, par l'intermédiaire des images ou représentations qu'elles nous envoient, elles n'ont que trop de puissance. Ces représentations entraînent, ravissent avec elles notre volonté. Là est le mal, là est l'esclavage...

03/2023

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Espionnage

L'éclaireur. Du recrutement à la formation, l'histoire vraie et stupéfiante du seul espion du KGB à avoir intégré l'ENA pour infiltrer l'administration française

"On ne choisit pas d'entrer au KGB, c'est le KGB qui vous choisit." Lorsqu'il intègre à dix-sept ans l'Institut d'Etat des relations internationales (MGIMO) à Moscou, Sergueï Jirnov est loin d'imaginer que ses pas seront bientôt guidés par le KGB. Et pourtant, ce dernier l'a choisi pour intégrer l'élite suprême de son cheptel d'espions : les "éclaireurs". C'est ainsi que l'on désigne les "illégaux" , ceux dont la mission est d'infiltrer en profondeur et sur la durée l'ennemi occidental en se faisant passer pour l'un des siens. C'est une formation clandestine qui se déroule en dehors des circuits traditionnels, contraignant l'élu à mener dans son propre pays le parcours classique d'un citoyen doublé de celui d'un agent secret. Quand le service l'estime prêt, l'éclaireur rejoint l'Ecole de la Forêt, l'endroit le plus mystérieux d'URSS, afin d'y suivre le cursus commun aux officiers du KGB. Peu à peu Sergueï va apprendre à mentir, à tromper, à manipuler, jusqu'à infiltrer l'ENA, à Paris, pour y repérer les "cibles" potentielles que recèle cette pépinière de futurs hauts fonctionnaires français et étrangers. De son enfance à ses missions, on suit le quotidien extraordinaire de Sergueï Jirnov dans un pays immense où le communisme règne encore en maître mais dont les jours sont comptés. On assiste avec lui à l'effondrement de l'Union soviétique et de son bras armé, le KGB. Avec lui, on découvre les techniques d'espionnage, les kompromat, les spetsnaz et les traîtres que l'on exécute. Enfin, la nature ayant horreur du vide, Sergueï Jirnov verra l'hydre tchékiste renaître avec la création du SVR et du FSB. Depuis, il porte un regard acéré sur l'utilisation des services secrets dans la Russie de Vladimir Poutine, un homme trouble dont il a croisé la route à plusieurs reprises. Si l'on veut vraiment comprendre l'espionnage russe d'hier et d'aujourd'hui, il faut lire L'Eclaireur.

03/2022

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Généralités

Le labyrinthe des égarés. L'Occident et ses adversaires

Une guerre dévastatrice vient d'éclater au coeur de l'Europe, qui ravive les pires traumatismes du passé ; des menaces de cataclysme nucléaire sont constamment agitées, alors qu'on les croyait définitivement écartées ; un bras de fer planétaire se déroule, opposant l'Occident à la Chine et à la Russie... Il est clair qu'un bouleversement majeur est en train de se produire, qui affecte déjà notre mode de vie, et qui remet en cause les fondements mêmes de notre civilisation. Chacun en a conscience, mais personne encore n'a contemplé cette crise avec la profondeur de champ qu'elle mérite. Comment en est-on arrivé là ? Amin Maalouf remonte, dans ce livre, aux origines de ce nouvel affrontement entre l'Occident et ses adversaires, en retraçant l'itinéraire de quatre grandes nations : d'abord le Japon de l'ère Meiji, qui fut le premier pays d'Asie à défier la suprématie des nations " blanches " , et dont la modernisation accélérée fascina l'humanité entière, notamment les autres pays d'Orient, qui tous rêvèrent de l'imiter ; puis la Russie soviétique, qui constitua, pendant trois-quarts de siècle, une formidable menace pour l'Occident, son système et ses valeurs, avant de s'effondrer ; ensuite la Chine, qui représente en ce vingt-et-unième siècle, par son développement économique, par son poids démographique et par l'idéologie de ses dirigeants, le principal défi à la suprématie de l'Occident ; et enfin les Etats-Unis, qui ont tenu tête à chacun des trois "challengers" , et qui sont devenus, au fil des guerres, le chef suprême de l'Occident et la première superpuissance planétaire. L'ensemble de ces récits constitue une grande fresque historique qui éclaire, comme on ne l'avait jamais vu jusqu'ici, les enjeux des conflits en cours, les motivations des protagonistes, et les étranges paradoxes de notre époque. En exergue du livre, l'auteur cite cette parole si pertinente de Faulkner : "Le passé ne meurt jamais. Il ne faut même pas le croire passé".

10/2023

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Compositeurs

La vie amoureuse de Gustav Mahler

"Le titre de cet ouvrage est-il le reflet de son contenu ? " Le lecteur pourra répondre à cette question. Quant à l'auteur, il tient à préciser, pour éclairer ses lecteurs, que Mahler, animé d'une passion suprême pour la musique a, dès son plus jeune âge, constaté qu'il n'appréhendait les sentiments amoureux qu'à travers le philtre de la musique. Ce qui rend inclassable sa musique. Ce qui en fait toute son originalité, c'est de constater qu'à chacune des étapes de sa vie, c'est par la musique qu'il a tenu à exprimer son message, souvent imprégné par les accents du folklore allemand ou sublimé par les réminiscences de sa Bohème natale. Au cours de la plupart des étapes de sa vie de compositeur, une égérie l'illumina. Ses amours adolescentes s'ouvrirent sur le Klagende lied et les Lieder eines fahrenden geselen. Puis, il y eut Johanna Richter, dont le ramage n'était pas à la hauteur du plumage, pour parler comme Jean de La Fontaine. Sa passion wagnérienne, il en vécut les délicieuses affres avec Anna von Mildenburg dont il s'évada grâce aux conseils de Natalie, à laquelle dix ans durant il s'attacha, en raison de leurs affinités. Mais, dans la Vienne festive qui l'accueillit, avec réserve, il rencontra Alma. La plus séduisante des égéries viennoises, avec laquelle il noua une relation amoureuse, séduit par sa beauté. Ils se marièrent moins de trois mois après leur rencontre... Parce qu'elle était enceinte. Ce fut un échec sentimental que Mahler magnifia par l'adagietto de sa Cinquième symphonie ; tandis que la Sixième scelle le divorce intime des époux, malgré les tentatives de Mahler de reconquérir les grâces de son épouse, par sa Septième. Mais la trahison d'Alma incita Mahler à composer son sublime Chant de la terre ; avant de sombrer dans les ultimes déchirements de la Dixième symphonie.

03/2021

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Esotérisme

Les Grands Initiés. Esquisse de l'histoire secrète des religions

"Les sages et les théosophes de l'Orient et de la Grèce savaient qu'on ne peut embrasser et équilibrer la Vérité sans une connaissance sommaire du monde physique, mais ils savaient aussi qu'elle réside avant tout en nous-mêmes, dans les principes intellectuels et dans la vie spirituelle de l'âme. Pour eux, l'âme était la seule, la divine réalité et la clef de l'univers. En ramassant leur volonté à son centre, en développant ses facultés latentes, ils atteignaient à ce foyer vivant qu'ils nommaient Dieu, dont la lumière fait comprendre les hommes et les êtres. Pour eux, ce que nous nommons le Progrès n'était que l'évolution dans le temps et dans l'espace de cette Cause centrale et de cette Fin dernière. Et vous croyez peut-être que ces théosophes furent de purs contemplatifs, des rêveurs impuissants, des fakirs perchés sur leurs colonnes ? Erreur, Le monde n'a pas connu de plus grands hommes d'action, dans le sens le plus fécond, le plus incalculable du mot. Ils brillent comme des étoiles de première grandeur dans le ciel des âmes. Ils s'appellent : Rama, Krishna, Bouddha, Zoroastre, Hermès, Moïse, Orphée, Pythagore, Platon, Jésus, et ce furent de puissants mouleurs d'esprits, de formidables éveilleurs d'âmes, de salutaires organisateurs de sociétés. Ne vivant que pour leur idée, toujours prêts à mourir, et sachant que la mort pour la Vérité est l'action efficace et suprême, ils ont créé les sciences et les religions, par suite les lettres et les arts dont le suc nous nourrit encore et nous fait vivre." — Edouard Schuré. Ecrivain, musicologue et philosophe français, Edouard Schuré s'est attaché à étudier les systèmes religieux, l'ésotérisme et les philosophies de l'au-delà qui ont inspiré son ouvrage le plus connu : "Les Grands Initiés, Esquisse de l'histoire secrète des religions", consacré notamment à Rama, Krishna, Hermès, Moïse, Orphée, Pythagore, Platon et Jésus.

03/2024

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Littérature française

La baronne des steppes

Angèle vit seule à Angoulême. A l'automne de sa vie, elle revisite son passé et s'interroge sur la nature de ses origines. Un type asiatique assez prononcé l'a poussée, durant des années, à remonter le fil des générations, à la recherche de ses ascendants. Suite à la découverte d'une série d'événements tragiques et mystérieux, dont ils auraient été victimes, elle entreprend des démarches auprès des services administratifs spécialisés, où elle fait des constats troublants. Entravée dans ses recherches par une bureaucratie méfiante, elle ne parvient pas à élucider les circonstances du drame qui a frappé ses aïeux. Convaincue cependant que la clé de l'énigme prend racine dans les hautes sphères du gouvernement soviétique, elle décide de se rendre, suite à une suggestion de son ami Loïc, sur les bords de la Mer Noire, dans la ville de Guelendjik, jumelée avec Angoulême. Une vague intuition lui dit que là-bas se trouvent les réponses aux questions qui la tourmentent et qu'elle se pose depuis sa jeunesse. Pour le moins inattendu et habilement construit, le dénouement de l'intrigue ne manquera pas de surprendre le lecteur. Bien qu'étayé sur une base de réalités historiques, cet ouvrage n'en est pas moins un roman à part entière. Une écriture alerte et rigoureuse soutient cette fiction qui nous entraîne, sur fond de conflit guerrier, des steppes de Mongolie aux antichambres du Kremlin, dans l'entourage opaque et secret des tsars, chefs suprêmes d'une Russie souveraine.

12/2020

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Sciences politiques

En finir avec la politique de différence en Afrique. Leçons des mouvements sociaux et de Covid-19

Ce livre indique la nécessité et l'urgence d'en finir, en Afrique et dans le monde, avec la politique de différence qui substantialise les différences identitaires, culturelles et raciales, pour enfermer certains humains dans des préjugés où on leur fait jouer des rôles assignés qui les empêchent de vivre une vie digne et de réaliser leur humanité en relation avec les autres. Une telle politique nie, en pratique, la dignité inhérente à tout homme et l'égalité comme valeurs suprêmes et incessibles. Elle participe à instituer les différences et les inégalités, en les faisant passer toutes pour naturelles et indépassables. Il en découle une fragmentation du vivre-ensemble et de l'humanité partagée. Manifestations sociales et pandémie de covid-19 ont étalé les failles de la politique de différence, autant que celles contrôlées par les intérêts privés et aspirées par le consumérisme. Ces politiques auront été responsables de la destruction des vies, en particulier celles des femmes et des hommes diversement pris dans la nasse du racisme systémique, des inégalités et injustices économiques. Manifestations et pandémie ont révélé en même temps l'incontournabilité de la politique de l'humain considéré dans sa pluralité pour assurer le vivre-ensemble pacifié. Une telle politique ne peut cautionner la hiérarchisation des humains, le traitement de certains selon leurs corps érigés en frontières, selon leurs trajets anthropologiques, leur enfermement dans les masques et les conditions socio-économiques infrahumaines qui justifient qu'ils soient soumis à la violence totalitaire, à la vulnérabilité permanente, à la banalité de la mort.

07/2020

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Religion

Wu-Shang Pi-Yao. Somme taoïste du VIe siècle

Le Wu-shang pi-yao, ou Essentiel des secrets suprêmes, est une vaste encyclopédie composée intégralement de citations de textes taoïste. Compilé, selon le Hsü kao-seng chuan, après la victoire de l'empereur Wu des Chou du Nord sur l'état de Ch'i, et à sa demande, c'est la plus ancienne encyclopédie taoïste qui nous soit parvenue. Elle est aussi une des mieux conçues, ainsi qu'en témoigne la table des matières complète retrouvée sous forme de manuscrit à Tun-huang : les cent chapitres que comportait, à l'origine, le Wu-shang pi-yao y sont subdivisés en deux cent quatre-vingt-huit sections, et ces sections sont, à leur tour, regroupées en quarante-neuf catégories. Ces différentes divisions correspondent, nous le verrons, à un plan systématique, qui fait du Wu-shang pi-yao bien plus qu'un ouvrage encyclopédie : une véritable somme de la religion taoïste à la fin du sixième siècle... Table des matières Première partie : introduction 1. Contexte historique 2. Les polémiques entre Bouddhistes et Taoïste 3. Le Taoïsme du Wu-shang Pi-yao A. Le Wu-shang Pi-yao et les critiques des Bouddhistes B. L'univers du Wu-shang Pi-yao Deuxième partie : Traduction de la table des matières complète retrouvée à Tun-huang Troisième partie : Résumé du texte du Wu-shang Pi-yao Quatrième partie : Liste des ouvrages cités Introduction A. Liste des textes dans le Tao-tsang B. Liste des textes perdus C. Liste auxiliaire D. Conclusion Appendice : Notes bibliographiques Abréviations Bibliographie Index

05/1981

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Jazz, Blues, Soul, Rap, Reggae

Lee Hazlewood - L'homme qui faisait chanter les femmes

Certains ont cantonné Lee Hazlewood au rôle de parolier, certes génial, façon Phil Spector, mais sa palette fut nettement plus étendue. Il a aidé Duane Eddy à façonner le son twangy, il a transformé Nancy Sinatra, la sortant des bras de son père pour la transformer en mégastar et a sorti sur son label LHI (un des premiers labels indépendants), ce qui est souvent considéré comme le premier disque de country-rock, par Gram Parsons et The International Submarine Band. Plus de dix ans après sa mort, il a développé un statut d'artiste culte. Sans être connu du grand public, son influence est profonde au-delà de ses collaborations avec Duane Eddy, Gram Parsons et Nancy Sinatra. Une pléthore d'artistes a imité son célèbre baryton (Leonard Cohen, mais aussi Iggy Pop pour ses albums les plus bas de tessiture). Et l'on sait que des artistes tels que Isaac Hayes, Stuart Staples (The Tindersticks), Beck ou Nick Cave, lui ont emprunté son goût pour les orchestrations luxuriantes et les ambiances moites. Indépendamment des succès énormes qu'il a connus avec Nancy Sinatra, ses compositions ont été enregistrées par des artistes aussi divers que Diana Ross and the Supremes, B. B. King, Ella Fitzgerald, Vanilla Fudge, Sun Ra, Einstürzende Neubauten, les Shadows, Ike & Tina Turner, Dusty Springfield ou encore Elvis Presley. Un compositeur qui se cachait sous son chapeau de cowboy, surtout là pour le spectacle, comme c'est souvent le cas pour de nombreux auteurs-compositeurs-interprètes du Texas. L'homme qui le portait était assurément beaucoup plus compliqué.

10/2022

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Romans historiques

Loin de Sils Maria. La prodigieuse ascension de Johann Josty

Loin de Sils Maria, une histoire vraie, raconte la prodigieuse ascension de Johann Josty, petit gardien de chèvres qui, au début du XIXe siècle, finira par créer à Berlin, autour du célèbre Café Josty, le premier empire de la pâtisserie. Nous sommes dans la république des Grisons, pays aux cent lacs et trois cents glaciers, pays somptueux mais où règne une extrême pauvreté. Un beau jour, craignant la dureté du paysan pour lequel il travaille, un gamin s'enfuit. Pieds nus, il court, il file. Affrontant l'inconnu, la faim, le froid, il parcourt des centaines de kilomètres, traverse en fraude quantité de frontières, et atteint Magdebourg, dans le royaume de Prusse. Là, auprès de son cousin, confiseur en vogue, le jeune Johann Josty apprend l'art de filer le sucre, de fouetter la crème, de dorer la pâte. Dragées, sucres d'orge, pastilles, pralines, massepains, meringues, macarons n'ont bientôt plus de secrets pour lui. Il dort à peine, épargne chaque sou. Puis décide d'aller s'établir à Berlin où il fournira bientôt la Cour en gourmandises suprêmes, rencontrera Napoléon Ier, deviendra célèbre dans l'Europe entière... et trouvera l'amour. Avec ses grands yeux turquoise, Lina lui fait oublier Ladina, la passion de sa jeunesse. Du moins le croit-il. De retour à Sils Maria, ému par ses retrouvailles avec les montagnes de son enfance, Johann s'inventera un nouveau destin, participant à la magie de ce village où ne tarderont pas à accourir les célébrités du monde entier.

05/2018

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Littérature française

Philosophie et rationalités. Livre III : Vivre avec les philosophes

La philosophie, de "philos-Sophia" , est un savoir et un mode de vie, entre Diogène ou Wittgenstein, les plus solitaires et Empédocle, Popper ou Sartre, les plus publics. Comme savoir, elle n'est pas spécifiée, dirions-nous, limitée à un tel objet, mais étendue à tout être, l'être par analogie : Dieu, l'homme et la société en leurs multiples manifestations, l'univers en ses dimensions, ... Précisément, elle est, d'ailleurs comme tout savoir, une approche, un regard et, ce regard est acéré. Pour toute question étudiée, la philosophe est critique, au préalable, comme une sorte d'hygiène de la raison, puis préoccupée par ce qui expliquerait adéquatement le réel. Alors que les sciences, à tous leurs niveaux, cherchent des explications immédiates de leurs objets, la philosophie s'occupe de leur autre dimension, celle des causes plus élevées, unifiant les savoirs. Pour tout problème naturel ou humain, loin de résoudre l'immédiat par l'immédiat, les philosophes de tous les temps proposent des solutions, provisoirement suprêmes. Voilà qui motive de venir vivre avec les philosophes. Apprendre les savoirs, c'est un moment nécessaire : les lettres, les mathématiques, la physique, la biologie, ... mais, les ouvrir à la philosophie, c'est supérieur, ce qui permet de les inscrire dans des vues larges et de les rendre plus humains, dans l'unité de "l'intelligence rationnelle" , de l'intelligence collective et de "l'intelligence émotionnelle" . C'est ainsi : le droit n'est au complet que lorsqu'il est élevé à l'équité, la politique élevée à la justice et à la sagesse, l'économie au partage, la physique et la géographie à la beauté de la nature, ...

07/2020

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Sports de combat

Panama Al Brown. Les Cahiers rouges

La France des années folles a eu l'honneur d'abriter les deux plus grandes vedettes noires de leur temps : Panama Al Brown et Joséphine Baker. Ce que la récente panthéonisée a été à la chanson, le panaméen Alfonso Teofilo Brown l'a été pour la boxe. Comparable aux stars du sport contemporains, le légendaire poids coq a maintenu, pendant plus d'une décennie, une domination sans partage sur le " noble art " en Europe et en Amérique. La vie d'Al Brown ne saurait être résumée à un palmarès sportif. L'astre du ring, aimé de Jean Cocteau, est mort dans l'oubli et la misère à 48 ans après être passé par les stades suprêmes de la gloire et de la richesse : sorti d'une vie de pauvreté au Panama grâce à son audace et son génie athlétique, il a réussi à se hisser au rang de champion du monde malgré le racisme et l'homophobie. Avec un brio et une exubérance qu'on ne retrouvera plus, le prodige a, pendant des années, défendu son titre en prenant de grandes rasades de champagne entre les rounds, dilapidé ses millions dans la fête, le jeu et le faste, avant de tout perdre, trahi par un entraineur qui le drogue, soudoyé par l'équipe adverse. L'ex-champion se reconvertit dans le music-hall et fait la rencontre de Jean Cocteau. L'entente est immédiate entre l'artiste des mots et l'artiste des poings. Cocteau devient le manager de la star déchue pour tenter l'impensable : retrouver la flamme et reconquérir le titre volé de champion du monde.

01/2023

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Histoire internationale

Les Maï-Maï du Maniema. Engagement politique et résistance populaire

Dans cet ouvrage, l'auteur s'évertue à démontrer comment le peuple congolais du Maniema, à travers les Maï-Maï, a dit non à l'envahisseur dont le seul objectif était de piller les richesses naturelles de la RDC. Il fait voir également comment, dans cette démarche de défense de la patrie, les Maï-Maï se sont comportés vis-à-vis d'eux-mêmes et de l'Etat pour qui ils combattaient. Il s'agit, bien entendu, de jeter un regard critique sur leur engagement politique. En effet, le mouvement de résistance des Maï-Maï ayant évolué au Maniema de 1998 à 2002 a été réellement engagé dans la défense de la souveraineté de l'Etat au-delà de toutes autres considérations accidentelles liées au déroulement des faits sur le terrain. Face à un Etat affaibli, sa lutte pour la défense des territoires de ses ancêtres traduisait une réelle expression d'autodétermination par les facteurs suivants : spontanéité de la mobilisation des partisans Maï-Maï ; pleine connaissance des périls encourus, c'est-à-dire les répressions de l'envahisseur, longue durée de la lutte ; multiplicité des fronts pour barrer la route aux envahisseurs ; acceptation des sacrifices y compris les sacrifices suprêmes et les rigueurs de la forêt, caractère massif et général de la mobilisation, usage des slogans traduisant leurs paroles, leurs discours, interaction et coordination des actions, patience, courage et témérité, une large autonomie d'action, intériorisation des objectifs poursuivis par la résistance, répétition automatique de la mobilisation à la perspective d'un retour de l'ennemi. Ce sont là quelques faits saillants que l'auteur analyse et explicite dans cet ouvrage.

03/2014

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Religion

La naissance, la mort et le karma

Les connaissances ont été obtenues sur la base de contacts avec l'Esprit supérieur Ce livre raconte comment l'âme de l'homme se prépare à la naissance sur Terre, et qui participe à ces processus. Pour la première fois, le mystère de la descente des âmes du monde subtil vers le monde physique et l'introduction ultérieure dans le corps, a été révélé. Le présent livre présente la manière dont les parents de l'enfant sont sélectionnés, d'où viennent les défauts qui apparaissent dans le corps du bébé, le degré de participation du Maître céleste au processus de la fécondation. Le lecteur apprendra le mystère qui se cache derrière la mort, les causes de son apparition sur Terre, pourra prendre connaissance des processus qui surviennent après la mort, apprendre comment les enveloppes subtiles sont rejetées et ce qui devrait être fait par les parents pour faire monter proprement l'âme du défunt vers les sphères supérieures ; il découvrira également des informations sur les structures techniques du plan subtil à travers lesquelles l'âme passe dans son ascension vers le Haut, et la raison pour laquelle l'âme participe à des réincarnations et pourquoi l'homme ne saurait exister pendant une période de mille ans. Beaucoup de nouvelles choses sont révélées au sujet du karma de l'homme et d'autres êtres, y compris de celui des personnalités suprêmes et des extraterrestres ; le lecteur apprendra des détails sur le karma spécifique des scientifiques, de la planète, des animaux ; pour quelle raison les châtiments sont infligés et le pardon est donné, quels processus ils déclenchent dans l'âme, et aussi au sujet de beaucoup d'autres choses.

06/2019

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Pléiades

La Légende des siècles ; La Fin de Satan ; Dieu

"Exprimer l'humanité dans une espèce d'oeuvre cyclique ; la peindre successivement et simultanément sous tous ses aspects, histoire, fable, philosophie, religion, science, lesquels se résument en un seul et immense mouvement d'ascension vers la lumière ; faire apparaître, dans une sorte de miroir sombre et clair - que l'interruption naturelle des travaux terrestres brisera probablement avant qu'il ait la dimension rêvée par l'auteur - cette grande figure une et multiple, lugubre et rayonnante, fatale et sacrée, l'Homme ; voilà de quelle pensée, de quelle ambition, si l'on veut, est sortie La Légende des Siècles. [... ] Comme on le verra, l'auteur, en racontant le genre humain, ne l'isole pas de son entourage terrestre. Il mêle quelquefois à l'homme, il heurte à l'âme humaine, afin de lui faire rendre son véritable son, ces êtres différents de l'homme que nous nommons bêtes, choses, nature morte, et qui remplissent on ne sait quelles fonctions fatales dans l'équilibre vertigineux de la création. Tel est ce livre. L'auteur l'offre au public sans rien se dissimuler de sa profonde insuffisance. C'est une tentative vers l'idéal. Rien de plus. Ce dernier mot a besoin peut-être d'être expliqué. Plus tard, nous le croyons, lorsque plusieurs autres parties de ce livre auront été publiées, on apercevra le lien qui, dans la conception de l'auteur, rattache La Légende des Siècles à deux autres poëmes, presque terminés à cette heure, et qui en sont, l'un le dénoûment, l'autre le couronnement ; La Fin de Satan, et Dieu. [... ] L'épanouissement du genre humain de siècle en siècle, l'homme montant des ténèbres à l'idéal, la transfiguration paradisiaque de l'enfer terrestre, l'éclosion lente et suprême de la liberté, droit pour cette vie, responsabilité pour l'autre ; une espèce d'hymne religieux à mille strophes, ayant dans ses entrailles une foi profonde et sur son sommet une haute prière ; le drame de la création éclairé par le visage du créateur, voilà ce que sera, terminé, ce poëme dans son ensemble ; si Dieu, maître des existences humaines, y consent". Victor Hugo, Hauteville-House, septembre 1859.

05/2005

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Sciences politiques

Issoufou Mahamadou "Zaki". Les boutures de manioc

En avril 2011, lssoufou Mahamadou, alors président du Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS Tarayya) et chef de file de l'opposition politique, accédait à la magistrature suprême de son pays à l'issue d'élections effectuées dans des conditions de transparence, unanimement saluées par les observateurs nationaux et la communauté internationale. Cette victoire consacrait le long combat d'un homme entièrement dévoué à son peuple et cristallisait les attentes suscitées par un ambitieux programme politique. Ce fut comme un souffle nouveau qui balaya les années difficiles vécues par les populations nigériennes. La biographie que nous livre Abdouramane Harouna nous permet d'accéder à une meilleure connaissance du président lssoufou. Le lecteur découvrira d'abord le milieu familial qui l'a vu naître et grandir : ses parents, son enfance, son exceptionnel cursus scolaire et universitaire, sa carrière professionnelle. L'auteur nous rappelle ensuite son passé militant au sein de l'Union des scolaires nigériens (USN), la création et la gouvernance de son parti, le PNDS Tarayya, ainsi que les vingt années d'une opposition politique des plus éprouvantes. Les trois derniers chapitres du livre reviennent sur son accession à la présidence de la République, en rappelant son opposition intransigeante à la tentative de Mamadou Tandja de briguer un troisième mandat en violation de la Constitution. Un bilan des réalisations des années 2011-2014 est également proposé, avec des pistes ouvertes pour le futur. Pour la rédaction de cet ouvrage, Abdouramane Harouna a entrepris un long périple qui l'a conduit dans les profondeurs du Niger. Il y a recueilli de nombreux témoignages auprès de ceux qui ont été les témoins du parcours du président lssoufou. Surnommé " Zaki " ou le " Lion de Dandadji " pour les nombreuses qualités que même ses adversaires lui Reconnaissent, lssoufou Mahamadou offre l'assurance d'une gouvernance porteuse d'avenir pour le Niger. A l'heure où ce pays du Sahel connaît un environnement difficile, le président lssoufou a démontré par ses paroles et ses actes, tant à Niamey qu'au sein de l'Union africaine et de l'ONU, ses capacités d'homme d'Etat et son souci d'une Afrique démocratique.

10/2015

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Philosophie

Le mythe de l'Etat

Avril 1945. Ernst Cassirer achève peu avant de mourir Le mythe de l'Etat : un ouvrage réalisé à la demande de ses amis afin de tenter de comprendre les origines et les causes du nazisme. Sans jamais prétendre réduire le tragique de l'Histoire, mais sans renoncer non plus à toute explication, il invite la modernité à repenser son rapport au mythe. Les déformations qu'il fait subir à la pensée ne sont-elles pas la préfiguration, voire la caution, des violences politiques qui viennent ensanglanter les sociétés ? L'obscur besoin d'ordre qu'il véhicule et qui hante les fondements de la culture n'est-il pas responsable de la transformation de celle-ci en cauchemar, lorsqu'elle s'avise de ne plus lui résister mais de se confondre avec lui ? Le XXe siècle n'a-t-il pas basculé dans le tragique parce que subitement la culture s'est mise à célébrer le culte du héros, de la race et de l'Etat tout en versant dans un pessimisme dénigrant la Raison ? Ce livre peut être considéré, à bien des égards, comme le testament philosophique de l'un des plus grands penseurs de ce siècle, et en tout cas du plus digne héritier des Lumières. Livre savant attaché à reconstituer la mémoire de la Raison en refaisant l'histoire de toute la pensée politique, c'est aussi un livre de philosophe plaidant, à travers une critique du mythe, pour que la raison politique ne déroge pas à la plus haute de ses fonctions : réaffirmer la culture contre les tentations d'ériger l'idéologie, et donc la violence, en raison. Pour Cassirer, trois cultes particuliers ont propagé la déraison en politique : 1/ le culte du héros qui défend la nécessité de dirigeants politiques forts, voire d'hommes providentiels ; 2/ le culte de la race, véhiculé par Gobineau ; 3/ la conception hégélienne de l'Etat, dans laquelle l'institution étatique n'a pas à être limitée par les droits individuels, car elle est une réalité suprême, transcendante, divine, qui n'a sa finalité qu'en elle-même. Cassirer reproche à cette théorie de fournir une justification à la toute-puissance de l'Etat totalitaire.

02/2020

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Ethnologie

La mémoire d'un peuple. Ethno-histoire des Mitsogho, ethnie du Gabon central

Ce n'est que vers le milieu du XIXe siècle que l'explorateur Paul Belloni du Chaillu, en parcourant le Gabon central, nous fit connaître l'existence des Mitsogho dont André Raponda-Walker, en 1907, fut le premier à apprendre leur langue et leurs coutumes. D'après ce qu'il avait écrit avec Roger Sillans, dans Rites et Croyances des peuples du Gabon, la richesse culturelle de cette ethnie pouvait se laisser entrevoir, ce qui n'avait pas manqué d'attirer l'attention de Otto Gollnhofer. Et, dès 1963, les Mitsogho commencèrent à dévoiler leur très important patrimoine ésotérique contenu dans quelque douze sociétés et corporations initiatiques masculines et féminines y compris diverses pratiques religieuses. Mis à part le récit des origines de l'Humanité exprimé selon la symbolique ghetsogho et qui est d'une très grande richesse, la société initiatique qui semble avoir frappé le plus ceux qui l'ont contactée est le Bwiti. Cet Ordre initiatique est intimement lié à l'iboga, le bois sacré des Gabonais dont le lieu de prédilection est précisément le pays des Mitsogho. C'est, en effet, la mastication de l'écorce de cette plante, exigée pour les rites de passage, qui déclenche des visions hallucinatoires dont le symbolisme est initiatiquement représenté et expliqué aux néophytes. On ne cesse jamais d'être frappé de ce concentré de gnose que les Mitsogho détiennent dans leur conception, toute théosophique, qu'ils ont de la vie terrestre c'est-à-dire de la naissance et de la mort. Cette dualité dont ils se préoccupent n'est, en effet, pas un antagonisme mais une dualité de complémentarité que l'on retrouve dans toutes les sociétés initiatiques et pratiques religieuses. La vie physique et la vie supraphysique ne posent pas de problème chez les Mitsogho. II y a chez eux, une interprétation constante de la vie terrestre et de l'Au-delà si l'on veut employer les expressions des gnostiques Blancs. Kombé, le soleil, est le reflet de l'Être Suprême dont son éclat, de l'Est à l'Ouest, traduit l'éternité du cycle de la naissance et de la mort.

09/1997