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Francisco Bethencourt

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Beaux arts

33 artistes en 3 actes

Pour 33 artistes en 3 actes, Sarah Thornton a rencontré 130 artistes entre 2009 et 2013. Cet ouvrage nous offre un éventail éblouissant d'artistes : des superstars internationales jusqu'aux professeurs d'art moins connus. On assiste, par exemple, à la rencontre de l'auteure avec Ai Weiwei avant et après son emprisonnement ; avec Jeff Koons alors qu'il séduit de nouveaux clients à Londres, Francfort ou Abu Dhabi ; avec Yayoi Kusama dans son studio au coin de l'asile de Tokyo qu'elle habite depuis 1973 ; avec Cindy Sherman, chez qui elle fouille dans les placards, ou encore aux moments partagés avec Laurie Simmons, Carroll Dunham et leurs filles Lena et Grace. Témoin privilégié de leurs crises et de leurs triomphes, Sarah Thornton porte un regard analytique et ironique sur les différentes réponses à cette question centrale : "Qu'est-ce qu'un artiste ? " . L'ouvrage est divisé en trois domaines : politique, parenté et artisanat, constituant une enquête sur le psychisme, la personnalité, la politique et les réseaux sociaux des artistes. A travers ces scènes intimes, Sarah Thornton examine le rôle que les artistes occupent en tant que figures essentielles dans notre culture. Avec Marina Abramovic, Francis Alÿs, Kutlug Ataman, Jack Bankowsky, Francesco Bonami, Maurizio Cattelan, Jennifer Dalton, Eugenio Dittborn, Carroll Dunham, Grace Dunham, Lena Dunham, Elmgreen & Dragset, Zeng Fanzhi, Andrea Fraser, Massimiliano Gioni, Damien Hirst, Rashid Johnson, Isaac Julien, Jeff Koons, Yayoi Kusama, Christian Marclay, Beatriz Milhazes, Wangechi Mutu, Cady Noland, Gabriel Orozco, Grayson Perry, William Powhida, Tammy Rae Carland, Martha Rosler, Cindy Sherman, Laurie Simmons, Lu Qing, Ai Weiwei.

01/2021

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Littérature française

Mille couleurs de Naples

Depuis une vingtaine d'années, Philippe Vilain éprouve une passion pour Naples. Dans ce texte intime, il raconte son éblouissement pour cette ville où il a décidé de vivre ; il évoque sa beauté baroque, ses couleurs et ses fêtes, son allégresse et ses croyances, ses contrastes et ses énigmes. Pour lui, Naples est plus qu'une ville. C'est là où Dieu habite, comme le dit le pape Francesco. C'est le lieu où se célèbre l'humanité même : la vie, les mariages en pleine rue, et où la loi des institutions ne peut rien contre celle de l'amour. Alors que le nom seul de Naples éveille encore des peurs liées à la Camorra comme aux dangers du Vésuve, l'auteur, sans nier la réalité, dénonce les préjugés tenaces — par exemple, l'image de la délinquance à laquelle sont réduits ses habitants — pour restituer la beauté de l'âme napolitaine, le sentiment de différence des Napolitains, leur identité, leur sagesse fataliste, leur esprit de tolérance et de solidarité ; il nous raconte aussi une visite émouvante dans un lycée de banlieue, d'autres souvenirs, et nous fait entendre la voix de quelques personnages rencontrés dans la cité, comme la grande Claudia Cardinale, Erri De Luca, Annie Ernaux ou Ernest Pignon-Ernest. On lira une autre Naples, plus authentique, plus vraie, vécue de l'intérieur, et plus juste que celle qu'on a pu lire jusque-là. En ce sens, ce texte est un puissant hommage à l'esprit napolitain.

08/2020

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Romans historiques

Les Larmes du Soleil Tome 2 : L'Or perdu de la Séveraisse

Automne 1861. Le Piémontais Giovanni Francesco Zarbula, cadranier-poète qui peint aux façades des maisons l'oiseau du temps, s'apprête à passer un hiver immobile au Bez, dans les Hautes-Alpes. Mais le curé abomine ces Italiens qui, pour l'unification de leur pays, menacent le pape, et il pousse la communauté à chasser l'étranger. Giovanni trouve appui auprès de son ami Pierre Arnoux, l'ancien aubergiste de Château-Queyras, revenu d'Algérie où Napoléon III l'avait envoyé expier ses idées républicaines. Et c'est alors que resurgit Luigi Picca, l'ami d'enfance, le colporteur de livres interdits, parti depuis plusieurs années servir la cause garibaldienne jusque sur les sommets de la Cordillère des Andes, Pour les trois hommes, l'heure d'un nouveau destin a sonné. Une société anglaise qui ouvre une mine (argent, cuivre, sait-on vraiment ?) dans le Valgaudemar, au Roux, les embauche. Hameau perdu. Pays rude où l'hiver s'attarde si longtemps que l'on fête le retour du soleil. Voisinage hostile de la Séveraisse, ce " torrent ruiné et affamé qui change de lit, emporte récoltes et terrain ". Et l'univers misérable de la mine, qui prend les hommes et perd même les femmes et les enfants. Pourtant, le piège n'est pas là... Qui sont les maîtres ambigus de la mine ? Quel trafic mystérieux cache la compagnie anglaise ? Giovanni, Luigi, Pierre, les rêveurs utopistes, sauront-ils se garder de la malédiction des " larmes du soleil ", l'or qui fait flamber les pires convoitises, pour continuer à tailler les chemins de la fraternité ?

07/1999

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Beaux arts

Le Ballet des singes et des autruches

Le 14 décembre 1645, Louis XIV, tout juste âgé de sept ans, assiste à la représentation du premier opéra joué en France, La Finta Pazza (" la folle feinte") de Francesco Sacrati. L'enfant se fascine pour les ballets de singes, d'autruches, d'ours, d'indiens et de perroquets qui rythment les intermèdes. On peut même supposer qu'il colorie, avec une maladroite application, la suite de gravures qu'en tire, pour commémorer ces chorégraphies, Valerio Spada. Une dizaine d'années plus tard, le jeune vainqueur de la Fronde danse devant sa cour les ballets d'un autre opéra, Les Noces de Thétis et Pélée. Il s'y grime en Apollon, en dryade, en élève de Chiron, en courtisan et en allégorie de la Guerre. Dans leur contingence apparente, ces deux événements se recoupent en plusieurs points : outre d'impliquer la figure du roi et sa passion du spectacle, d'appartenir l'un et l'autre aux premières décennies d'une nouvelle forme d'art, ils furent l'objet de scénographies stupéfiantes, dues au même " Grand Magicien ", virtuose des nuées, des métamorphoses, des perspectives confondantes, des changements à vue : Giacomo Torelli. Ils représentent la Merveille Baroque à son apogée. L'album de La Finta Pazza est aujourd'hui l'un des joyaux du Fonds Jacques Doucet, conservés à l'Institut national d'histoire de l'art, et il est ici reproduit pour la première fois en fac-similé dans sa totalité. Il est complété d'un choix de planches représentant les décors de Torelli pour Les Noces de Thétis et Pélée.

03/2010

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Moto

Ducati. 20 ans de Moto GP

Premier constructeur européen à venir défier les usines japonaises à la création du championnat MotoGP, Ducati taille aujourd'hui des croupières à ses adversaires. Petit poucet venu marcher en 2003 sur les plates-bandes des ogres nippons, la marque italienne a écrit en lettres d'or son histoire en Grands Prix. D'abord avec Loris Capirossi, premier pilote à gagner au guidon de la Desmosedici, puis avec Casey Stoner qui, en 2007, coiffa une historique couronne de champion du monde avec le surpuissant V4 italien. En deux décennies, Ducati est ainsi parvenu à bousculer Honda et Yamaha qui, jusque-là, dominaient la classe reine des championnats du monde de vitesse. Si tout ne fut pas qu'un long fleuve tranquille, notamment avec l'échec de Valentino Rossi qui laissa le Ducati Corse en ruines à la fi n de la saison 2012, Ducati a su se reconstruire, notamment sous l'impulsion de Luigi Dall'Igna, pour devenir la référence du MotoGP. En faisant preuve d'audace et de créativité, l'ingénieur italien a en effet développé une Desmosedici bourrée d'innovations technologiques avec laquelle Francesco Bagnaia enchaîne les succès depuis deux ans. Reporter sur les Grands Prix pour Moto Revue depuis 1991, Michel Turco a suivi de près l'histoire de Ducati en MotoGP. Il la retrace fidèlement dans cet ouvrage, en revenant en détails sur chacune des vingt saisons qui l'ont faite, mais aussi en donnant la parole aux nombreux personnages qui ont participé à cette extraordinaire aventure.

12/2022

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Histoire de l'art

Le décor de la chapelle de la Sainte-Trinité au château de Fontainebleau. Historique et analyse du décor immeuble

Rare exemple de chapelle royale ayant conservé son décor originel, la chapelle de la Trinité au château de Fontainebleau est l'unique témoin subsistant des embellissements conçus par Henri IV pour ses résidences royales. Achevé sous la régence de Marie de Médicis et le règne de Louis XIII, ce décor est essentiel pour comprendre l'évolution des arts en France entre la fin du XVIe siècle et le milieu du XVIIe siècle. Comment le décor d'une chapelle royale donne-t-il à voir l'association entre pouvoir temporel et sacré au sein des monarchies d'Europe occidentale ? Quelles sont les interactions entre un décor et les usages d'un lieu qui évoluent au fil des siècles ? Pour répondre, il s'agit de proposer une histoire complète du décor de la chapelle de la Trinité. Mobilisant de nombreux documents d'archives et iconographiques inédits, cette histoire permet de suivre les multiples étapes de son aménagement et de sa restauration. Prenant en compte tous les aspects du décor, le livre situe l'ensemble de l'entreprise décorative dans le contexte artistique français et plus largement d'Europe occidentale au début du XVIIe siècle. Il met en lumière les acteurs encore méconnus de ce chantier, tels que Martin Fréminet, Barthélémy Tremblay, Francesco Bordoni ou encore Jean Dubois. Enfin, en proposant une nouvelle lecture iconographique du décor peint de la chapelle et de son tableau d'autel, il permet de suivre l'évolution des sensibilités religieuses sous les règnes d'Henri IV et de Louis XIII.

02/2024

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Décoration

L'Art déco. Encyclopédie des arts décoratifs des années vingt et trente

L'histoire de l'Art déco épouse celle de notre modernité. Né dans les grandes villes d'Europe et d'Amérique, contemporain du jazz, de l'automobile et des gratte-ciel, il a traversé deux guerres mondiales ainsi que la crise des années trente, et modelé notre environnement, du Golden Gate Bridge de San Francisco aux modestes lampes de nos bureaux. De tous les styles décoratifs du XXe siècle, l'Art déco est le plus élaboré. Il s'est développé, dans ses formes les plus pures, à partir d'une conception typiquement française du luxe et du raffinement, qui privilégiait souvent dans les années vingt les matériaux exotiques et précieux. En Europe comme en Amérique, le style " paquebot ", que l'on assimile désormais à l'Art déco, utilisa par la suite le métal et le plastique. Si Paris fut sa capitale spirituelle, l'Art déco eut en réalité une portée mondiale puisque les créateurs de tous les pays d'Europe et d'Amérique puisèrent dans les traditions artistiques et artisanales les plus variées, de l'Egypte pharaonique et de la Méditerranée antique aux colonies d'Asie et d'Afrique. Dans l'ouvrage le plus complet jamais publié sur les arts décoratifs de cette période, Alastair Duncan rend hommage à la richesse formelle et à la diversité internationale de l'Art déco, qui n'a cessé de séduire les collectionneurs et d'inspirer les créateurs. L'ouvrage est constitué d'une série d'essais sur les principaux arts décoratifs de la période : mobilier et décoration intérieure ; sculpture ; peinture, illustration, affiche, reliure ; verrerie ; céramique ; luminaire ; textile ; orfèvrerie, art du métal, laque, émail ; joaillerie. Chaque essai est suivi d'une biographie détaillée des plus grands artistes de la discipline. Un répertoire illustré de plus de quatre cents artistes, décorateurs et fabricants parachève cette somme unique consacrée à l'Art déco. Magnifiquement illustré et rédigé par l'un des plus grands experts mondiaux, cet ouvrage s'imposera comme la référence majeure sur l'Art déco pour de nombreuses années.

09/2010

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Développement durable-Ecologie

Ecologique sans se ruiner. 101 astuces faciles pour réduire mon empreinte écologique tout en augmentant mon pouvoir d'achat

Aline Gubri est consultante experte en développement durable. Diplômée d'un master en management environnemental de la Sorbonne, elle accompagne des entreprises et des collectivités publiques dans la réduction de leur empreinte environnementale. Elle donne aussi des conférences de sensibilisation environnementale auprès du grand public et d'entreprises, en France comme à l'étranger. Aline a également travaillé pour la politique Zéro déchet de San Francisco, ville pionnière en la matière dans le monde. Ce parcours commence en 2014, quand Aline, âgée de 19 ans, prend conscience des impacts environnementaux de son quotidien. Elle démarre alors sa transition d'une année vers la réduction de ses déchets — à l'issue de laquelle elle parvient à réduire de 80 % ses déchets recyclables et non recyclables — puis vers une alimentation, des transports et des loisirs plus durables. C'est à travers ces expériences qu'elle comprend qu'un quotidien plus écologique peut s'avérer tout à fait compatible avec son budget restreint d'étudiante, extrêmement peu chronophage et très avantageux pour sa propre santé. Elle décide alors de fonder le blog Consommons sainement, une plateforme grâce à laquelle elle partage encore aujourd'hui des conseils, recettes et astuces faciles et accessibles à tous, pour réduire ses déchets, fabriquer facilement ses cosmétiques, apprendre à reconnaître le greenwashing, utiliser moins de plastique, réduire son bilan carbone, etc. Ce blog de référence sur la thématique de l'écologie reçoit plus de 180 000 visites chaque mois et rassemble des dizaines de milliers de followers sur les réseaux sociaux. Quelques années après, à l'âge de 22 ans, elle publie le best-seller Zéro plastique zéro toxique (Thierry Souccar Editions), puis, en 2020, Le Guide de l'alimentation durable (Thierry Souccar Editions), préfacé par l'humoriste engagé Guillaume Meurice. Souvent invitée dans les médias en tant qu'experte en développement durable, elle a notamment présenté une chronique hebdomadaire d'actualité environnementale sur BFMTV en 2019.

11/2020

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Littérature étrangère

L'Amérique sans étages

Le New York de 1936, Henry Ford, Chicago, le désert d'Arizona avec ses Indiens, San Francisco et ses agents d'influence prosoviétique, Hollywood décortiqué par le menu, un passage illégal de la frontière mexicaine, une audience de Franklin Roosevelt : voilà ce que l'on trouve, et bien des choses encore, dans ce livre écrit par deux humoristes russes mandatés à leur corps défendant par le régime stalinien. Ilya Ilf-Fainzilberg et Yevguiéni Petrov-Kataïev (frère de Valentin, un écrivain connu) sont tous les deux "montés" à Moscou d'Odessa affamée dans les années vingt. Le premier, né en 1897, était d'une famille juive modeste où deux de ses frères étaient peintres. Le second, né en 1902, était fils d'un professeur d'histoire. Se rencontrant à Moscou, ils devinrent journalistes et auteurs de brefs récits dans le journal des cheminots. Puis, en 1927, ils se mirent à écrire ensemble leur premier chef d'oeuvre, Les Douze Chaises, une oeuvre humoristique que suivit en 1932 Le Veau d'or, une oeuvre satirique qui démontait le système stalinien. Le succès des deux romans fut inouï et ils écrivirent encore cent récits et nouvelles. Puis ce fut en 1937 L'Amérique au ras du sol, rebaptisé L'Amérique sans étages, leur reportage d'un long voyage aux USA. Ce livre moins connu est aussi passionnant que celui que Balzac consacra en 1847 à la Russie. C'est une pépite dans le désert littéraire de l'époque. Incapable de supporter ce système terrifiant, Ilf s'est suicidé en 1937 à 39 ans et demi. Petrov avait les nerfs plus solides mais se crasha en avion en 1942 exactement au même âge. Le tirage de leurs oeuvres dépasse les cent millions, en Russie et à l'étranger. Le traducteur a publié en 2000 un Ilf et Petrov témoins de leur temps (3 volumes), chez L'Harmattan.

11/2019

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Religion

La grande Conchita. Tome 2, Ecrits spirituels de Concepcion Cabrera de Armida (février-avril 1894)

Voici le second volume des écrits de Conchita Cabrera de Armida (1862-1937). Elle a maintenant trente-deux ans. Mariée depuis dix ans avec Francisco de Armida, elle a cinq enfants. Cela fait deux ans que, sur l'ordre de son directeur spirituel, le Père jésuite catalan Alberto Cuzco Mir, elle rédige son journal. Elle y consigne soigneusement tous les événements de sa vie spirituelle, en oubliant le plus souvent d'indiquer les dates, comme si elle vivait déjà dans l'éternité avec Celui auquel, quelques mois auparavant, elle a consacré sa vie totalement, dans des fiançailles spirituelles (23 janvier 1894), dont le lecteur aura lu le récit dans le précédent volume. Conchita est maintenant mûre pour recevoir sa mission. Que de choses vont se passer en si peu de temps, trois mois à peine entre février et avril 1894: vision de la Croix de l'Apostolat dans l'église de la Compagnie de Jésus, et de l'œuvre qui en portera le nom et sera destinée aux laïcs; annonce de deux fondations contemplatives, celle de l'Oasis qui sera instituée pour le repos du Cœur de Jésus, et celle d'une congrégation d'hommes. Elle reçoit de plus en plus de locutions intérieures de la part de Jésus et l'on perçoit déjà le fruit de cette intimité avec Dieu, qui loin d'être une expérience douillette de repli sur soi va, au contraire, produire des fruits pour l'Eglise universelle. Nous suivons ainsi l'histoire d'amour de Conchita avec Dieu, et le récit de son ascension vers le mariage spirituel. Introduites, présentées et commentées par le père Juan Guttierrez Gonzales, responsable de la cause à Rome et traduites par Dominique Reyre, voici des pages brûlantes, vibrantes d'une humanité douloureuse et déchirée, écartelée entre ciel et terre, des pages tour à tour baignées de larmes, et rayonnantes de joie et d'allégresse...

11/2006

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Poésie

Poèmes dispersés

Mars 2022 marquera la célébration du centenaire de la naissance de Kerouac. Ce recueil publié pour la première fois chez Seghers en 1976 offre une vision complète de son oeuvre poétique. " Cette jolie ville blanche De l'autre côté du pays Ne me sera plus Disponible J'ai vu le firmament bouger Ai dit " C'est la fin " Parce que j'étais fatigué De tous ces présages Et dès que vous aurez besoin de moi Appelez Je serai à l'autre bout Attendant contre le mur final " Extrait de " San Francisco Blues " Même si l'auteur de Sur la route n'est pas toujours célébré pour sa poésie, à l'inverse de son complice Allen Ginsberg, celle-ci représente une part essentielle de son oeuvre. Pendant de son écriture romanesque, la poésie de Kerouac met en avant les aspects les plus caractéristiques de son écriture : là, plus encore peut-être que partout ailleurs, il cherche à se libérer de tous les carcans, faisant confiance à la spontanéité de sa plume, multipliant les libres associations, les mots-valise, les onomatopées, la recherche du rythme et de la sonorité pure... tout en créant de superbes métaphores. " On écrit tout ce qui vous vient à l'esprit comme ça vous vient, dit Kerouac, la poésie retourne à son origine, à l'enfant barde, véritablement orale... " Ce recueil, publié pour la première fois aux Etats-Unis en 1971, sous le titre Scattered Poems réunit des textes écrits dans les années 50 et 60 et qui avaient paru dans des publications éphémères et underground. Drôles, grossiers, émouvants, désordonnés, bruts, énigmatiques, ludiques, à fleur de peau, ils s'attaquent vigoureusement à l'american way of life et explorent les failles et les traces de folie causées par l'absurdité et la violence de la vie dans la société capitaliste. Ils parlent aussi de liberté, de beauté et d'évasion. Ils sont une formidable porte d'accès l'univers poétique de Kerouac.

02/2022

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Poésie

Le bonjour de Christopher Graham

Qui est Christopher Graham ? Pour le savoir, il faudra, entre autres, participer au barbecue organisé par un directeur de prison haute sécurité, dans le voisinage d'un vétéran du Vietnam surveillant sa boîte aux lettres avec un fusil d'assaut ; flâner à Harvard et contempler longuement "La Comtesse noire" ; plonger dans le milieu LGBT, après avoir évoqué Simone de Beauvoir et Nelson Algren dans un obscur bar de Santa Barbara. D'Ouest en Est ; du Chinatown de San Francisco à la Mulholland Drive de Los Angeles, de Boston et des collines algonquiennes du Massachusetts jusqu'à Provincetown, des histoires se répondent et des aventures se succèdent. Le narratif et le prosaïque se mêlent au lyrique, à la satire aussi bien qu'à la tragédie... "Le Bonjour de Christopher Graham", ce sont 37 poèmes de formes fixes, "traditionnelles", en voie de disparition, pour évoquer paradoxalement les USA dans toute leur contemporanéité. Passé-présent-futur comme liés par un point de fuite au travers de ballades, terza rima, triolets, pantoum, contrerimes, rondeaux, sonnets, augmentés de dizains de formes entièrement inédites. Loin des clichés romantiques tendant à présenter le voyage comme une quête d'authenticité, ce séjour sur le continent nord-américain est celui d'un poète observant le pays avec acuité, humour, ironie mais aussi bienveillance. Le "voyage" y est mis en doute en ce qu'il peut relever de l'illusion à l'ère de la mondialisation. Les notions de "voyageur" et de "touriste", en apparence irréconciliables, y sont convoquées et redéfinies. Si tout est "vrai" dans ce livre de poèmes, tout nous rappelle, dans le même temps, que rien n'est plus fictif que la vie d'un homme. Une ode picaresque à la liberté du geste et du mouvement. Guillaume Decourt est un poète et pianiste classique né en 1985. Son travail, traduit dans une dizaine de langue, s'inscrit dans une poésie narrative de forme fixe. Il a déjà publié dix livres de poésie.

03/2023

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XIXe siècle

Louis Janmot. Le poème de l'âme

Commencé à Rome en 1835 et poursuivi jusqu'en 1881, Le Poème de l'âme est le grand oeuvre de l'artiste lyonnais Louis Janmot (1814-1892), à la fois pictural et littéraire. Il illustre en 34 compositions accompagnées d'un long poème le parcours initiatique d'une âme sur la Terre. Formé de deux cycles respectivement composés de 18 peintures et de 16 grands dessins, il fut qualifié par Henri Focillon, directeur du musée des Beaux-Arts de Lyon de 1913 à 1924, "d'ensemble le plus remarquable, le plus cohérent et le plus étrange du spiritualisme romantique" . Le premier cycle, achevé en 1854, raconte les premières années au Ciel et sur la Terre d'une âme, représentée sous les traits d'un jeune garçon et accompagnée d'une jeune fille. On suit les étapes et les vicissitudes de leur parcours, de la naissance du garçon jusqu'à la mort prématurée de la jeune femme. Théophile Gautier et Baudelaire furent attirés par ces toiles exposées à l'Exposition Universelle de 1855, grâce à l'intervention de Delacroix. Achevé en 1881, le second cycle raconte comment le garçon, désormais seul, est confronté aux tentations et aux malheurs de l'âme humaine. Un poème de 2814 vers, écrit par Janmot et intitulé L'Ame, accompagne les oeuvres. Il renforce leur signification et leur est indissociable. L'ensemble compose une oeuvre hybride, littéraire et picturale, qui invite à la contemplation, à l'écoute, à la déambulation. Janmot, peintre de l'âme, est un artiste très singulier dans son temps, mais son oeuvre fait écho à celle de plusieurs autres artistes tels que William Blake, Philipp Otto Runge ou Francisco de Goya avant lui, ses contemporains les Préraphaélites, ou encore, plus tard, les symbolistes, en particulier Odilon Redon qui a été en contact avec lui. L'ouvrage replace Le Poème de l'âme et son auteur à la croisée de références, d'influences et de courants aussi bien littéraires, religieux et philosophiques qu'artistiques.

09/2023

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Sciences politiques

La Politique du Paraguay

Le Paraguay est un Etat d'Amérique du Sud, indépendant depuis le 14 mai 1811. Il était auparavant une colonie espagnole. Les premières années d'indépendance du Paraguay sont marquées par la montée en puissance dès 1810, de José Gaspar Rodríguez de Francia, futur Dictateur (selon une référence romaine), élu pour cinq ans (1814), puis désigné comme Dictateur à vie (Perpetuo). Son obsession sera d'abord l'élimination de toute trace de la Couronne d'Espagne, puis des prétentions de Buenos Aires. Cette dernière enverra une petite armée commandée par le général Belgrano, qui sera vaincu aussi bien par les militaires dont l'allégeance était variable (Gamarra était loyaliste à l'Espagne, Yegros penchait pour Buenos Aires) que par la population qui rejeta l'invasion étrangère. Francia laissera planer l'équivoque sur ses positions de 1810 à 1811, éliminant ses opposants en s'appuyant sur le peuple d'abord de l'Intérieur (par opposition à la Capitale Asuncion), puis une grande partie des militaires de grades inférieurs et la population de la Capitale. Après la mort de Francia après un an de flottement, sa politique fut amendée par son successeur, Carlos Antonio López, autre civil qui parvint au pouvoir par une capacité de manoeuvre discrète. Exerçant un pouvoir toujours absolu mais consenti par le peuple, il ouvrit le pays aux techniques nouvelles (appel à des ingénieurs étrangers, envoi de boursiers en Europe, construction d'un chemin de fer, de chantiers navals, etc.), sans pour autant céder un pouce sur l'indépendance du pays, bien qu'il ait tenté d'établir des relations normales avec ses voisins et au-delà, en dépit de la pression de l'Argentine, du Brésil, de la Grande-Bretagne et des Etats-Unis, qui se faisait plus forte. Il cédera le pouvoir à son fils, Francisco Solano López, qu'il avait préparé dans ce but (voyage en Europe, médiation diplomatique entre factions argentines, commandement militaire, etc.), mais qui, nommé aussi commandant en chef, était fasciné par la chose militaire et ne cachait pas son admiration pour Napoléon Ier...

05/2021

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Romans policiers

Le prodigieux détective

Ce roman est tout autant un polar historique, voire par certains côtés un western ou un récit d'aventures qu'un Murder Mystery, tel que John Dickson Carr, Agatha Christie, Clayton Rawson ou S. S. Van Dine en écrivaient dans les années 1930. Assurément un " Roman pas policier mais presque... " L'histoire débute aux Etats-Unis, aux alentours des années 1870 pour s'étaler sur près de soixante-dix ans, soit jusqu'au début des années 1940. Des évènements véridiques, dramatiques s'entremêlent à des affaires fictives, la réalité se mêlant à la fiction dans un récit où le polar prédomine. Virgil Lennox, alors jeune homme frondeur et quelque peu esseulé ainsi que son ami fidèle Numaga, un indien recueilli par le père de Virgil, débutent ainsi leur vie puis leur adolescence dans une petite bourgade du Montana, la mal-nommée Perfection. L'endroit se révèle en effet émaillé de crimes, de chausse-trapes et de mystères que Virgil - devenu malgré lui détective amateur après sa rencontre avec le marshal Wyatt Earp et après avoir été frappé par la foudre - s'emploiera à résoudre. Devenu en quelque sorte une gloire locale pour certains, un démon pour d'autres - ses facultés et facilités à résoudre un meurtre font de lui un être résolument à part, " Prodigieux ", avancent même ses plus fervents défenseurs. Au fur et à mesure de l'avancée du roman, Virgil Lennox découvrira l'amour dans les bras de la belle Millie, sera amené à quitter Perfection pour rejoindre San Francisco puis Los Angeles où il oeuvrera dans le monde du cinéma. Il fera ainsi la connaissance des personnalités célèbres de l'époque, Charlie Chaplin, Harry Houdini, etc. , lesquelles auront un rôle à jouer dans son évolution. Parallèlement à ses rencontres, Lennox sera amené à résoudre des crimes dits " impossibles ", type meurtre en chambre close, et continuera son périple à New York où là encore, ses talents de détective feront merveille.

03/2022

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Beaux arts

Kehinde Wiley. Peintre de l'épopée, Edition bilingue français-anglais

Né à Los Angeles d'un père Yoruba du Nigeria — absent de sa jeunesse et qu'il ne retrouvera en Afrique qu'à l'âge adulte — et d'une mère afro-américaine1, Kehinde Wiley est titulaire d'un Bachelor of Fine Arts du San Francisco Art Institute (1999) et d'un Master of Fine Arts de l'université Yale(2001) ; il vit et travaille à Brooklyn, New York. Son style se caractérise par la volonté de replacer l'homme noir au coeur de l'Histoire. Ainsi, tel un DJ qui remixerait et samplerait des grands classiques de la musique, Kehinde Wiley reprend de grands classiques de l'Histoire de l'art qu'il recompose avec des personnages afro-américains imprégnés de culture hip-hop. Sensible dès ses débuts aux enjeux de pouvoir et leur transposition aux canons de l'art, il s'insurge contre les conséquences de " l'absence du corps noir dans les tableaux " des collections muséales et la rétrogradation des Noirs dans les fonctions d'esclave ou de servant. Il se lance alors dans la représentation des jeunes hommes afro-américain — d'abord des quartiers de Brooklyn et de Harlem — en les représentant dans des postures valorisantes1. Invité à la Maison Blanche par Barack Obama en 2016, il réalise son portrait, lui qui préférait jusque là représenter des anonymes et des personnes modestes1. Le portrait de l'ancien président des Etats-Unis, President Barack Obama, est exposé à la National Portrait Gallery de Washington, celui de Michelle Obama étant confié à Amy Sherald2. En 2019, son exposition Tahiti s'ouvre à la représentation des femmes et des transgenres1. Au mois de mai, il participe au Sénagal au festival Black Rocks Senegal avec des artistes africains comme Soly Cissé et Omar Victor Diop1, nommé ainsi en référence aux roches volcaniques qui jonchent les plages de Dakar. Il ouvre une résidence d'artistes luxueusement décorée par des artistes et artisans africains Il est représenté par la Galerie Daniel Templon à Paris et à

08/2020

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Romans historiques

Chucho el Roto, dandy d'honneur

Jesùs Arriaga, dit Chucho el Roto (1834-1885) demeure probablement aujourd'hui, aux yeux des Mexicains, le bandit le plus célèbre et le plus emblématique ayant jamais écumé leur pays. La série contant son incroyable épopée fut à partir de la fin des années e 1960 l'un des plus grands succès de la télévision nationale. Des pièces de théâtre, des films lui ont également été consacrés, certains peu après sa mort tragique dans l'une des plus ignobles prisons du monde, véritable Alcatraz mexicain : le bagne de San Juan de Ulua, où ce roi de l'évasion connut l'Enfer, et qui aura vu défiler tant d'autres réfractaires au régime de Porfirio Diaz. Mais qui était vraiment ce personnage de légende ? Peut on reconstituer, par bribes, l'histoire authentique de ce charpentier misérable devenu hors la loi, et dont les Mexicains se plaisent à douter, aujourd'hui encore comme pour Zapata qu'il soit bien mort et enterré ? Ses biographies écrites, quasiment inexistantes, laissent la part belle au cinéma et aux chansons populaires. Celle présentée ici, éditée anonymement en 1916 et republiée depuis à maintes reprises, a fait rêver des générations de lecteurs. Elle n'avait jamais été traduite en Français. Ecrit au coeur des tourmentes de la Révolution, l'ouvrage y jette un regard nostalgique sur rage d'or d'un banditisme presque un dandysme d'honneur, effondré depuis sous le poids sanglant de l'Histoire. De sorte que la comparaison avec un autre outlaw mythique : Francisco Pancho Villa s'impose nécessairement. Pancho choisit la Révolution. Chucho en reste à la révolte. Une révolte pure, et noble, comme l'indique le sous-titre original : braquages et vols, certes, mais sans excès de violence. Révolte contre le pouvoir des riches contre leur corruption, politique et morale. Révolte contre le monde de l'argent et toute cette litanie de bassesses qu'il représentera toujour, ici comme ailleurs.

12/2012

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Histoire internationale

Essor des plantations et subversion antiesclavagiste à Cuba (1791-1845)

Lorsque lui parvint à Madrid où il se trouvait la nouvelle des débuts en 1791 de la révolution nègre dans la partie française de Saint-Domingue, Francisco de Arango y Parrerio qui fut l'oracle de la plantocratie cubaine comprit que l'heure de la félicité avait sonné pour les siens. De fait, dès les lendemains de la fameuse insurrection dite de Boukman qui ravagea la Plaine du Nord en Saint-Domingue, la grande île de Cuba va accueillir un contingent qui ira croissant de colons et de nègres français rescapés de la tourmente. L'intense transfert technologique et financier engendré par ce flux migratoire va modifier en profondeur les structures économiques du pays d'accueil et y altérer pour longtemps les relations sociales. Dès lors, l'esclavage cubain se métamorphosa en un système de production des plus coercitifs lié aux lois du marché. Dans ces conditions, on assiste à une remontée de l'insurgence nègre liée tant à l'entreprise des révoltes d'esclaves qu'à l'activisme des libres de couleur tout au long de la première moitié du XIXe siècle. Partant, il convenait de s'attacher au processus d'internationalisation du conflit nègre à Cuba dont les protagonistes ont été les Haïtiens et les Anglais mus par des desseins bien distincts. En contrepartie, la part a été faite aux mesures de répression et de dissuasion de la puissance coloniale qui sut tirer parti de la menace que constituait le " péril noir " pour juguler les velléités séparatistes à Cuba au temps des guerres d'indépendance de l'Amérique espagnole. Enfin, a été mise en lumière l'attitude des gens de Lettres cubains qui, en s'engageant dans la lutte contre l'esclavage et le préjugé de couleur, ont ouvert la voie aux Pères de la Patrie, de Carlos Manuel de Céspedes et Antonio Maceo à José Marti dont on connaît la geste insigne dans la seconde moitié du XIXe siècle.

10/2010

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Photographie

William Gedney. Only the Lonely, 1955-1984

William Gedney (1932-1989) est sans doute le photographe le plus mystérieux de la génération américaine parvenue à maturité entre les années 1960 et 1980. Nul doute que son absence volontaire d'autopromotion et sa discrétion expliquent cette situation, mais également l'incompréhension tenace dont a fait preuve à son égard le directeur du département de la Photographie du MoMA, à cette époque le très influent John Szarkowski. Gedney n'eut droit, de son vivant, qu'à quelques rares expositions dans ce musée prestigieux, et jamais seul... Autodidacte, persuadé que la photographie constituait un moyen d'expression aussi efficace que la littérature (il accompagne d'ailleurs son oeuvre de multiples écrits, journaux, critiques, aphorismes, etc.), Gedney est un magnifique photographe de rue, aussi bien porté vers les sujets ruraux - son travail sur le Kentucky, à la fin des années 1950 est exemplaire - qu'urbains : New York, où il vit le plus souvent, lui offre un champ d'action unique, comme à beaucoup de photographes de sa génération. Tenté par la photographie de nuit (bien avant Robert Adams), attaché à la sensualité diffuse qu'il trouve dans ses sujets adolescents, Gedney se construit un style à mille lieux de tout effet spectaculaire - souvent marqué par son rapport intime au monde -, et que dirige de plus en plus son homosexualité cachée, qui ne se révèlera qu'à sa mort : il fut l'une des premières victimes du sida. Ses reportages sur les parades gays dans les années 1980 constituent, avec sa documentation sur les mouvements hippies de San Francisco à la fin des années 1960, la partie la plus riche de son oeuvre. Ses archives complètes ont été déposées à l'université de Duke (Caroline du Nord) par Lee et Maria Friedlander, ses plus proches amis. Ce catalogue, qui accompagne la toute première rétrospective jamais consacrée à William Gedney, révèle la beauté indéniable d'une oeuvre jusqu'ici très secrète.

06/2017

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Beaux arts

La peinture des Lumières. De Watteau à Goya

La peinture ne naît jamais dans un monde isolé, elle entre en résonance avec les mouvements sociaux et intellectuels de son époque, et participe elle-même de la pensée. Il s'agit là d'un échange à double sens : les artistes sont imprégnés de l'esprit de leur temps, que pourtant ils transforment et enrichissent. Au XVIIIe siècle, le mouvement des Lumières bouleversera l'ordre de la société ; notre modernité en est issue. La peinture des Lumières place l'être humain comme objet central de la représentation. Elle renonce à figurer les surhommes (dieux, personnages mythologiques, héros légendaires), pour se tourner vers des personnes ordinaires, engagées dans leurs activités quotidiennes. Elle met en scène leur variété, montrant hommes et femmes, enfants et vieillards, riches et pauvres, de toutes professions, y compris ceux qui se trouvent en marge de la société, fous, criminels et prostituées. Elle exprime les facettes multiples de la nature humaine : l'amour sous toutes ses formes, mais aussi la violence, les réjouissances et les désespoirs, les activités religieuses et politiques. Parallèlement, les règles de la représentation se transforment. En rupture avec les écoles du passé, cette peinture abandonne les sens symboliques traditionnellement attachés aux objets et aux actions, et les montre pour ce qu'ils sont. La peinture des Lumières propose une interprétation du monde, favorisant l'invention, la fantaisie, le " caprice ". Cet ouvrage, illustré par une centaine de tableaux, dessins et gravures en couleurs, analyse la peinture des Lumières dans deux séries de chapitres. Les uns sont consacrés à la figure de quatre grands peintres européens : Antoine Watteau, Alessandro Magnasco, William Hogarth, Francisco Goya. Les autres chapitres examinent quelques sujets révélateurs : les personnages situés aux marges de la vie sociale (enfants, gueux, étrangers), les activités illustrant les marges de l'esprit (fantasmes, érotisme, travestissements), ou encore certains sous-genres picturaux, comme les portraits, les paysages, ou les natures mortes.

10/2014

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Littérature scandinave

La carapace du homard

Ea, Sidsel et Niels ont grandi entre un père distant et une mère envahissante. Si aujourd'hui leurs parents ne sont plus en vie, ce couple dysfonctionnel les a profondément marqués et a eu raison de leurs relations. La fratrie est éclatée, à commencer par Ea, l'aînée, qui réside à San Francisco. Elle vit avec un homme et la fille de ce dernier, issue d'une première union. De son côté, après des études au Royaume-Uni, Sidsel s'est installée à Copenhague avec sa petite Laura. Elle travaille dans un grand musée de la ville et assume sa vie de mère-célibataire. Niels mène pour sa part un quotidien de bohème, entre petits boulots et squats chez des amis musiciens. Mais une série d'événements va bouleverser cet équilibre, à commencer par un accident survenu à Londres lorsqu'un visiteur brise un buste du British Museum. Sidsel doit partir restaurer la statue et n'a d'autre choix que de confier Laura à son frère Niels. Au même moment, ce dernier reçoit un courriel d'Ea et se demande si le temps des retrouvailles est enfin arrivé. Le message de sa soeur est étrange pourtant, il contient un lien vers la vidéo d'un rabbin dissertant sur les carapaces de homard. En grandissant, l'animal se trouve tellement à l'étroit dans cette armure qu'il est obligé de s'en débarrasser. Alors, après avoir découvert une faille rocheuse qui lui convient, il s'y glisse, rejette sa vieille carapace et attend - nu et vulnérable - qu'il lui en pousse une nouvelle... Construit comme un jeu de miroirs où se tressent avec virtuosité la vie, les souvenirs et les désirs de tous ces personnages, La carapace du homard est un grand roman sur les familles en permanente recomposition. La prose de Caroline Albertine Minor est lumineuse, avec des scènes à la Edward Hopper, mais également rythmée et croustillante comme la plume de Lucia Berlin. Traduit du danois par Terje Sinding.

03/2023

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Science-fiction

Splines

Qu'est-ce qu'une spline ? C'est une fonction mathe?matique qui permet d'approcher des distances, elle est utilise?e pour " repre?senter nume?- riquement les contours complexes ". En statistique c'est un outil de prospective, qui proce?de par interpolation. Et c'est par des interpolations topographiques que luvan fait surgir comme par magie des sce?nes, un passe? enfoui ou un futur invente?, a? partir d'un ba?timent myste?rieux ou familier, en vue d'en extraire l'essence me?me. Forant ainsi chaque de?tail faisant histoire, l'autrice pousse a? son extre?me la poe?tique de la ruine pour invoquer le monde malgre? nous, aux confins de l'utopie. Ce clin d'oeil au spleen, malicieuse re?sonance litte?raire, annonce 29 textes entreme?lant tous les genres, de la fiction a? la non-fiction, anime?s par l'imagination et la langue d'une autrice particulie?rement originale. C'est a? travers le monde que luvan a croque? (dans tous les sens du terme) chaque lieu : a? Prague, San Francisco, Hiroshima, Munich, Bratislava, Berlin, Bruxelles (le hall Van Volxem, la galerie Rivoli, le petit palais des Sports de Forest), Go?teborg, Galway ; pour la France, l'abbaye de Beauport a? Paimpol, le Cre?t de Roc a? Saint-E?tienne, le square Suzanne- Buisson a? Lyon, trois recoins de Paris (le palais des Congre?s, une incur- sion dans le muse?e du Louvre, la dalle Keller), et le Quartz a? Brest. VARIATIONS LITTE?RAIRES E?POUSTOUFLANTES AUTOUR DE LIEUX HORS NORMES, VERS UNE TOPOGRAPHIE DE L'INFIME, DE?SOSSANT L'HUMAIN, DE?CARCASSANT LES NOTIONS DE GROUPE, D'AUTORITE? ET DE LIBERTE?. Les illustrations en noir et blanc de Nacha Vollenweider ponctuent les textes et font e?merger comme une nouvelle dimension aux images et chocs engendre?s par la lecture. Les amoureux d'Agrapha retrouveront ce voyage a? travers le temps et a? travers le monde, jusqu'a? ressentir une reconfiguration e?tonnante du regard.

08/2022

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Littérature française

Les ecoles superieures de commerce

" Goethe reprochait aux Français de ne pas savoir la géographie. Je crois qu'à ce premier blâme il en ajouterait aujourd'hui un second qui, du reste, en est pour ainsi dire le corollaire : il nous accuserait de trop peu voyager. Bien rares, en effet, sont ceux de nos compatriotes qui ont été en Amérique, aux Indes ou en Chine et je dirai même en Angleterre ou dans l'Allemagne, si j'en excepte certaine vallée charmante du grand-du- ché de Bade que nous ne connaissons peut-être que trop ! Et cependant les facilités de communication entre les différents pays du monde augmentent chaque jour ; les contrées les plus éloignées, l'Australie, le Japon, qu'autrefois nous ne faisions qu'entrevoir comme au travers d'un brouillard, sont reliées maintenant à l'Europe par des services réguliers et rapides de bateaux à vapeur : le canal de Suez nous évite même les embarras d'un transbordement ; le nouveau chemin de fer du Pacifique franchit comme en se jouant ces Montagnes-Rocheuses dont le nom seul faisait frémir il y a peu d'années encore ; enfin l'on voit une compagnie américaine délivrer des billets-circulaires pour un voyage de plaisir que les gens pressés peuvent accomplir en 90 jours et qui, comprenant dans son itinéraire les villes de Londres, Paris, le Caire, Bombay, Calcutta, Singapore, Hong-Kong. Shanghae, Yokohama, San Francisco. Chicago et New-York, constitue un véritable tour du monde. Il y a longtemps que les Anglais considèrent un grand voyage comme le complément in- dispensable d'une éducation soignée ; au sortir de ses études, le jeune gentleman allait jusqu'à présent visiter soit l'Amérique, soit les Indes ou l'Australie ; il est probable que l'on exigera prochainement le tour du monde complet, pendant que chez nous trop de fils de famille continueront à ne faire d'autre tour que celui des boulevards, entre la Madeleine et le pas sage del'Opéra".

03/2023

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Littérature française

Chef [EDITION EN GROS CARACTERES

Les Promesses, trois étoiles au Guide et une clientèle venue de Singapour, Dubaï ou San Francisco. Un succès retentissant confirmé par le sacre du patron, Paul Renoir, 62 ans, tout juste élu "meilleur chef du monde" par ses pairs. Jusqu'à ce lundi matin, où l'on découvre son corps et le fusil de chasse avec lequel il a mis fin à ses jours. Stupeur. Le monde de la gastronomie est en deuil. Pourquoi ce cuisinier exceptionnel a-t-il choisi d'en finir ? Juste avant sa mort, une équipe de Netflix était venue tourner un portrait de Renoir. Souvenirs de famille, origine de sa vocation, étapes de son ascension : son récit cache peut-être le secret de son suicide. A moins qu'il ne faille le chercher dans la bataille qui fait rage autour de son héritage. Entre sa veuve, Natalia, le sous-chef Christophe, son fils Mathias et Albinoni, le concurrent sans scrupule, les tensions s'exacerbent. Confrontés au décès soudain de l'ogre, prétendants au trône, conspirations et joute des egos vont se révéler. Chef, c'est aussi l'histoire de la cuisine française depuis la Seconde Guerre mondiale. Paul a tout appris de sa grand-mère, une amie d'Eugénie Brazier, l'emblématique "mère lyonnaise" . Les femmes ont inventé la gastronomie, avant que les hommes ne se l'approprient et ne la rendent célèbre. Aux côtés des Bocuse, Loiseau ou Ducasse, Paul Renoir accompagne la naissance de la Nouvelle Cuisine dans les années 1970, prémisses à la starisation actuelle des chefs. Premier grand roman consacré à la cuisine française, Chef peint l'exigence d'un monde macho, violent, où la drogue, l'alcool et le sexe sont souvent les seuls moyens de tenir. En contrepoint, il donne à voir la complicité des brigades et la conscience d'exercer un métier d'artisan et de passion. Un livre de chair et de sang et le portrait d'hommes simples, acharnés à réinventer la magie, la beauté, l'excellence.

03/2022

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Littérature scandinave

Les jours sont comme l'herbe

Dans la veine de Virginia et Quelle n'est pas ma joie, Jens Christian Grondahl propose ici six courts romans. Les jours sont comme l'herbe évoque le Danemark sous l'Occupation à Skagen, et le lien qui se tisse à la Libération entre un adolescent danois et un prisonnier allemand de son âge. Dans Villa Ada, un couple italo-danois est totalement dépassé par les événements quand leur fils Francesco s'engage avec passion en faveur des migrants. Edith Wengler est la biographie d'une grande actrice danoise fictive, un texte grave et mélancolique sur la fuite du temps. Dans Je suis la mer, un policier enquête sur la disparition d'un riche industriel qui se serait suicidé, ayant appris qu'il était atteint d'un cancer. Dans Hiverner en été, une juge incorruptible du pôle financier va inculper le beau-père de sa fille, criminel en col blanc. Enfin, dans Adieu, on suit une jeune pasteure, ses amours avec un sculpteur des îles Féroé et la manière dont elle accompagne une jeune veuve, piétiste, dont le mari officier a été tué en Afghanistan. Par des approches différentes, Jens Christian Grondahl aborde la question du choix. Comme dans La chute de Camus - qui résonne dans ce livre -, chacun de ces protagonistes a fait un choix, ou des choix qui vont conditionner son existence. Dans Les jours sont comme l'herbe, l'auteur choisit un format plus resserré, comme s'il voulait aller à l'essentiel pour exprimer la vérité des personnages, avec une diversité et une finesse stylistiques d'une très grande maîtrise.

05/2023

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Droit

LA RESPONSABILILITE PENALE DANS L'ENTREPRISE. Vers un espace judiciaire européen unifié ? Edition 1997

A la demande du Parlement européen, une étude Espace judiciaire européen, lancée en novembre 1995 par M. Francesco de Angelis (directeur à la Direction générale du contrôle financier, Commission européenne), a abouti en octobre 1996 à un rapport proposant un "Corpus juris portant dispositions pénales pour la protection des intérêts financiers de l'union européenne". Il ne s'agit certes pas d'un code pénal, ni d'un code de procédure pénale européen totalement unifié et directement applicable, en tous domaines, par des juridictions européennes créées à cet effet. Mais le rapport propose un ensemble de règles pénales, qui constituent une sorte de Corpus juris, limité à la protection pénale des intérêts financiers de l'union européenne, dans un espace judiciaire européen largement unifié. Sans prétendre tout régler dans le détail, ce Corpus se limite à trente-cinq règles regroupées autour de sept principes qui en indiquent la philosophie générale. L'énoncé de chaque règle est suivi d'un bref commentaire exposant la motivation des choix du Groupe d'experts. L'objectif du Parlement européen et de la Commission européenne est que ce Corpus juris soit soumis à un large débat, notamment dans le cadre des quinze associations de recherches pénales nées au sein de l'union européenne. Dans cette perspective, l'Association de recherches pénales européennes (ARPE) a organisé à la Cour de cassation un séminaire le 13 décembre 1996. Les travaux de ce séminaire, consacrés au thème de la responsabilité pénale dans l'entreprise, font l'objet de cet ouvrage et sont également publiés dans le numéro 2-1997 de la Revue de science criminelle et de droit pénal comparé.

07/1997

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Histoire internationale

Les Borgia. La pourpre et le sang

Mythes et réalités d'une des plus fascinantes familles de la Renaissance. Frappés par une sombre légende que chaque époque vient enrichir, les trois grands acteurs de la saga Borgia - Alexandre, César et Lucrèce - ne seraient qu'un empoisonneur, un assassin et une débauchée. Exceptionnellement romanesque, l'histoire d'une des plus fascinantes familles de la Renaissance est en réalité bien plus riche et plus nuancée. D'origine catalane, ces "Borja" vont réussir à imposer en trois générations deux papes à la chrétienté : en 1455 Calixte III, grand diplomate obsédé par le danger turc, puis en 1492 Alexandre VI, qui, s'il compromet sa fonction dans plusieurs scandales, donne à l'Eglise, par la force, un territoire comparable à ceux des Etats-nations contemporains. Son fils César, hidalgo flamboyant un moment égaré dans l'Eglise, lui en ménage donc un en Romagne, où sa politique expéditive lui vaut de devenir le modèle de Machiavel. A Rome, coupe-gorge où continuent à s'affronter les clans médiévaux, les rugueux Borgia rendent coup pour coup, jusqu'à l'effondrement final. C'est alors le temps de la revanche de la belle Lucrèce, plusieurs fois mariée selon les ambitions du clan. Devenue duchesse de Ferrare et l'une des plus belles figures féminines de l'époque, elle inaugure le temps de la repentance des Borgia, bientôt marqué par la personnalité torturée du jésuite Francesco, le saint de la famille. Sous la plume légère et savante de Jean-Yves Boriaud, la saga des Borgia se lit ainsi comme l'aventure exemplaire et tragique d'une ambitieuse dynastie de gens d'Eglise, entre pourpre et sang, bien loin de l'image trop répandue d'une brillante et douceâtre Renaissance italienne.

01/2021

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Histoire internationale

Le Maestro. A la recherche de la musique des camps (1933-1945)

A Barletta, ville du sud de l'Italie, un homme fascinant redonne vie à des musiques oubliées. Depuis plus de vingt ans, Francesco Lotoro, pianiste de formation, recherche puis enregistre avec un orchestre local les oeuvres composées plus ou moins clandestinement dans les camps de la Seconde Guerre mondiale. Cet obstiné de 47 ans, aidé de sa femme et d'une poignée d'amis, a archivé plus de 4 000 partitions, parfois inachevées ou parcellaires. Symphonies, opéras, chansons folk, choeurs religieux, mais aussi swings ou musique rom : les artistes emprisonnés n'ont jamais renoncé à leur liberté créatrice, quitte, pour certains, à le payer de leur vie. L'auteur propose un livre original et d'une grande richesse sur ce sujet méconnu. Les chapitres sur le Maestro et ses aventures parfois rocambolesques alternent avec ceux consacrés à une quinzaine de musiciens martyrs, de toutes nationalités, de toutes confessions. Le lecteur découvre ainsi des personnages d'exception : « Johnny and Jones », duo jazzy du camp hollandais de Westerbork ; le compositeur tchèque Rudolf Karel, dont la dernière oeuvre fut écrite sur du papier hygiénique au moyen d'une écharde noircie de charbon ; le Français Émile Goué, qui dispensa des leçons de solfège à ses camarades de l'Oflag de Nienburg-sur-Weser, le Polonais Jozef Kropinski, qui composa en secret plus de 400 chansons en 1944, caché dans le camp de Buchenwald.De Prague à Cracovie, de Rome à Paris, voici une course contre l'oubli, où chaque note sonne comme un défi à l'oppresseur. Un pan entier de l'histoire de la musique, jusqu'ici laissé sous silence, se dévoile au fil des pages et des partitions du Maestro de Barletta.

10/2012

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Histoire de l'art

Giorgio Vasari, le livre des dessins. Destinées d'une collection mythique

Giorgio Vasari a réuni ce qui fut probablement la première collection de dessins fondée sur une logique historisante : le légendaire Libro de' disegni, conçu comme parallèle à la seconde édition des Vies des plus excellents peintres, sculpteurs et architectes, parue à Florence, en 1568, chez les Giunti. Vasari ne cesse de mentionner, dans cette seconde édition des Vies, qu'il possède dans son Livre des dessins - in nostro Libro de' disegni - des feuilles de l'artiste dont il est en train de rapporter la biographie et l'oeuvre, et décrit certaines d'entre elles avec plus ou moins de précision. Mais les cas dans lesquels il a été possible de leur faire correspondre une oeuvre conservée de nos jours sont relativement rares. Ainsi, dans la Vie de Giulio Romano, Vasari décrit-il, au plafond de l'une des salles du Palazzo Te de Mantoue, une peinture à l'huile représentant la Chute d'Icare, dont il indique, pour finir : "Et dans notre Livre des dessins de différents peintres, est le dessin même de cette fort belle histoire, de la propre main de Giulio" . Le dessin se trouve aujourd'hui dans la collection du Louvre. Actuellement sont recensés, au total, seize de ces dessins identifiés grâce au témoignage de Vasari, dont : le Projet pour le monument équestre de Francesco Sforza par Piero del Pollaiuolo (Albertina), la Judith de Mantegna (Offices), la Tête de femme attribuée à Verrocchio (Louvre), le Mercure purgé de Peruzzi (Louvre), le Jeune garçon pincé par une écrevisse de Sophonisba Anguissola (Naples, Capodimonte), la Vierge de Miséricorde de Rosso (Louvre), la Pietà de Clovio (Louvre) et Pépin triomphant d'Astolphe, roi des Lombards de Girolamo Siciolante da Sermoneta (Louvre).

03/2022

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Monographies

Diane en son paradis d'Anet

CNLfeminisme – Qui habitait au XVIe siècle le château d'Anet ? Etait-ce la maîtresse de ce lieu idyllique, Diane de Poitiers, veuve de Louis de Brézé et favorite de Henri II, qui l'avait fait bâtir ? Ou n'était-ce pas plutôt une autre Diane, la chasseresse des Anciens, dont la superbe figure, d'un érotisme dérobé, coïncidait si bien avec celle de la favorite ?

C'est cette déesse vive et farouche qui apparaît en tout cas dans deux grands cycles narratifs du château celui d'une célèbre tenture de tapisseries et celui, fort peu conventionnel et totalement méconnu, des vitraux en émail blanc qui occupaient les fenêtres de l'appartement du souverain. Ce livre, qui conjugue les recherches d'historiens du dessin, de la littérature, de la peinture et du vitrail, s'attache à ces deux ensembles. Il les reconstitue, en examine les sources, en évalue la portée. Il révèle le programme des tapisseries, sonde sa maîtrise des humanités, prend en compte sa date plus précoce qu'on ne le pensait, 1547, et dévoile le nom de son auteur, le poète Jacques de Vintimille, habile précurseur de la Pléiade.

Il montre aussi que Charles Carmoy, peintre cité par Rabelais dans son Pantagruel, dut en donner les dessins et les cartons. A Anet, Carmoy a en outre secondé le plus grand peintre de l'école de Fontainebleau, Francesco Primaticcio, dit Primatice, pour établir les patrons des vitraux.

L'examen de toutes ces oeuvres signale que, dans les vitraux comme dans les tapisseries, le mythe de Diane prenait place au coeur d'un dispositif chiffré, héraldique, emblématique et poétique qui permettait à Diane de Poitiers de revêtir, au bénéfice de son roi, la panoplie esthétique et symbolique de la déesse.

11/2021