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Sciences historiques

Les consistoires israélites d'Algérie au XIXe siècle. L'alliance de la civilisation et de la religion

En 1845, la France dote les communautés juives d'Algérie de nouvelles institutions : un Consistoire israélite algérien siégeant à Alger et deux consistoires provinciaux, à Oran et à Constantine, sont créés par une ordonnance royale. La mesure a été réclamée par le Consistoire central des israélites de France. Celui-ci souhaite appliquer aux judaïcités algériennes le programme de régénération religieuse, sociale et culturelle qu'il prétend mettre en ouvre en métropole. Le projet de rendre les juifs « indigènes » citoyens français, envisagé dans un premier temps par le gouvernement, est finalement repoussé à un avenir lointain. Totalement étrangers au judaïsme maghrébin, les consistoires vont-ils marquer durablement de leur empreinte les communautés juives algériennes ? Peu nombreux et mal accueillis par leurs coreligionnaires africains, les rabbins alsaciens envoyés par le Consistoire central sont-ils en mesure de mener à bien leur « mission civilisatrice » ? Comment les élites locales qui siègent à leurs côtés s'approprient-elles les nouvelles institutions communautaires ? Quelle place est laissée aux rabbins « indigènes » ? Comment les dirigeants des consistoires font-ils face à la crise anti-juive qui culmine en 1898 dans la colonie ? Autant de questions auxquelles répond ce livre qui retrace, à travers l'histoire des consistoires, les étapes de la modernisation des sociétés juives algériennes de 1830 à la veille de la Première Guerre mondiale. Agrégée de lettres classiques, docteur en histoire, Valérie Assan a contribué à plusieurs livres collectifs sur l'histoire des juifs de France et d'Afrique du Nord. Cet ouvrage est issu de sa thèse, soutenue en 2010 à l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, et récompensée en 2011 par le Prix de thèse d'études juives en langue française de la Société des études juives.

06/2012

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Littérature asiatique

Chère Mamie, chère Maman

"Chère Mamie, chère Maman" dépeint trois générations de femmes unies par des sentiments universels. Baek Su-rin s'attache à illustrer ce que mères et filles éprouvent les unes pour les autres, leurs difficultés à surmonter leurs peines, à trouver leur place dans une société divisée, intransigeante, où la quête de progrès doit composer avec les traditions. Le roman présente à la première personne les derniers mois qu'Ina, la narratrice, passe chez sa grand-mère. L'occasion pour elle de faire le point sur ses relations avec une mère absente, éternelle insatisfaite. Pour le lecteur étranger, ce récit éclairera d'un nouveau jour la condition des Coréennes, entre traditions et recherche d'excellence. Ces trois générations de femmes, dont chacune s'est éloignée de la précédente, vont progressivement apprendre à se comprendre et à se pardonner. Baek Su-rin est une écrivaine sud-coréenne née en 1982, récompensée à plusieurs reprises, notamment en 2011 pour son livre Affabulation, qui lui a valu le prix Gyeonghyang Sinmun, et en 2015 pour Falling in Paul, un recueil d'histoires courtes qui a remporté le prix Munhakdongne des jeunes écrivains. Dans ce roman de 2019, Chère Mamie, Chère Maman, elle évoque des événements historiques tels que la guerre de Corée et "le soulèvement du 19 avril" pour interpréter les relations maternelles sur trois générations. Les romans de Baek Su-rin ont été salués pour leur description dans un langage raffiné des élans du coeur, de la solidarité et de la haine qui façonnent les relations humaines. L'auteure a également été appréciée pour sa capacité à dépeindre des personnages qui, tout en examinant avec prudence les frontières qui les séparent, tentent de concilier conflits et coexistence.

11/2023

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Actualité et médias

Pourquoi ?

Pourquoi ai-je décidé, en 1973, sans appel, de quitter mon statut unique de " star internationale " à l'âge de 38 ans ? Pourquoi ai-je ainsi renoncé, du jour au lendemain, à toutes les sommes fabuleuses que l'on me proposait encore pour montrer mes fesses ou juste le bout de mon nez à l'écran ? Pourquoi me suis-je séparée, dépouillée de mes biens les plus précieux en les vendant aux enchères en 1987, au profit de ma Fondation, y compris ma célèbre maison " La Madrague " ? Pourquoi, alors que je représentais un " phénomène " qui fut analysé par Simone de Beauvoir, François Nourissler, Sagan, Cocteau, Duras et tant d'autres..., ai-je préféré, en pleine gloire, me mettre totalement au service de la protection animale ? Pourquoi depuis 33 ans, le seul but de ma vie est devenu l'obsession quotidienne d'apporter une évolution dans la désastreuse condition des animaux ? Pourquoi suis-je systématiquement traînée devant les tribunaux français lorsque je me révolte contre les terribles sacrifices de moutons lors de l'Aïd-el-Kébir ? Pourquoi suis-je boycottée par la presse française à chaque fois que je dénonce un problème grave alors qu'à l'étranger, je suis reconnue, encouragée, célébrée et récompensée pour mon action en faveur des animaux ? Pourquoi, depuis 20 ans cette année, ma Fondation est-elle la seule fierté de ma vie ? Tant de questions parmi d'autres encore, qui trouvent leurs réponses dans tous ces états d'âme que je décris au fil des pages, presque au jour le jour, avec la seule vérité de mon cœur. Ce sont plus de vingt années de combats, de détresse, d'espoirs, d'appels à l'aide. Ces hymnes à la vie et au respect sont autant de preuves irréfutables de mon indéfectible amour pour " Eux " !

09/2006

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Agriculture

10 clés pour employer des salariés (agricoles) sereinement

Agriculteur, agricultrice, vous employez un ou des salariés ou bien vous envisagez de devenir employeur... Vous vous posez des questions, vous avez le souci de bien faire ; ce livre s'adresse à vous. Il focalise l'attention sur l'emploi permanent, à temps plein ou partiel, celui sur lequel s'établit une relation durable qui s'approfondit au fil du temps, permettant de développer des compétences, celles de la salariée ou du salarié et celles de l'agriculteur. L'employeur saisonnier y trouvera néanmoins des repères utiles ainsi que le dirigeant d'organisation professionnelle. La plupart de ces organisations professionnelles agricoles (OPA) emploient du personnel. On entend dire qu'employer du personnel n'est pas une sinécure, qu'il est difficile de trouver un salarié compétent et fiable, que la position d'employeur provoque de l'inquiétude, du stress, des désillusions. Trop souvent cette fonction, improvisée, s'exerce de façon instinctive, faute de repères solides. On y observe de l'autoritarisme, du contrôle pointilleux, de la naïveté, du laxisme, de la dévalorisation... Cela conduit à des incompréhensions et des frustrations de part et d'autre, voire du découragement. En dix clés, les auteurs vous éclairent sur la fonction d'employeur en agriculture, ses pratiques et les compétences à acquérir pour l'exercer au mieux de l'intérêt du patron et du ou de la salarié. e - Décider s'il faut embaucher, et seul ou à plusieurs - Recruter la bonne personne et l'accueillir - S'affirmer et prendre sa place comme patron - Connaître et appliquer le droit du travail - Protéger, veiller à la sécurité et à la santé des salariés - Structurer les équipes. Organiser et faire évoluer les postes - Développer des relations constructives, communiquer - Animer, développer les compétences - Adapter son management, déléguer. - Evaluer, récompenser, sanctionner

09/2022

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Littérature anglo-saxonne

Le Voyage de Hilary Byrd

Fuyant ses démons intérieurs, un bibliothécaire quinquagénaire sujet à l'anxiété décide de troquer le Royaume-Uni pour une ancienne station britannique du sud de l'Inde. Hébergé par un pasteur et sa fille adoptive, il réapprend au fil des jours à apprécier les plaisirs les plus simples. Charmé par la jeune femme, il en vient à songer que son destin pourrait être de lui offrir une vie meilleure. Mais les tensions religieuses et politiques menacent - ce cadre idyllique n'est peut-être pas le havre de paix qu'il avait imaginé. Dansce roman envoûtant où l'étrange innocence des personnages cache une sourde révolte, Carys Davies dépeint les malentendus qui surviennent lorsque des imaginaires que tout oppose se rencontrent. D'une écriture parfaitement maîtrisée, elle explore la solitude des uns et les rêves des autres dans un monde fracturé par la cruauté, le fanatisme, le passé colonial et le présent nationaliste. Traduit de l'anglais (Grande-Bretagne) par David Fauquemberg "Un roman magistral". The Sunday Times "Une écriture sublime". Toronto Star "Brillamment construit". The Daily Mail "Lumineux... Une autrice à suivre - et à savourer". The Oprah Magazine "Envoûtant". The Observer Née au pays de Galles, Carys Davies est l'autrice de deux recueils de nouvelles qui lui ont valu d'être récompensée par le Frank O'Connor Award en 2015. Son premier roman, West, a été encensé par la critique et traduit en plus de douze langues. Le Voyage de Hilary Byrd a été élu meilleur livre de l'année 2020 par The Sunday Times. David Fauquemberg est l'auteur de quatre romans très remarqués, dont Nullarbor (prix Nicolas-Bouvier 2007) et Bluff (prix Gens de Mer 2018), et reporter entre autres pour la revue XXI et le magazine Géo. Il a traduit des auteurs aussi divers que Luis Sepúlveda, Tracy Chevalier, Eduardo Halfon, Chanelle Benz ou Nadine Gordimer.

04/2022

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Zen

Dôgen et la spiritualité de la résonance. Variations sur le Shôbôgenzô

Le présent ouvrage regroupe un ensemble d'essais de Yoko Orimo publiés originellement dans sa traduction en huit volumes de l'oeuvre de maître Dôgen, le Shôbôgenzô — La Vraie Loi, Trésor de L'Oeil. Depuis lors est parue, en 2019, la traduction intégrale du Shôbôgenzô en un seul volume, et en édition bilingue, récompensée par un prix de l'Académie des Inscriptions et Belles-lettres (2020), ainsi que par le Prix Spécial Konishi de Traduction littéraire (2021). La publication de ces essais, dans une version largement remaniée, vient ainsi compléter, après son Introduction au Shôbôgenzô, l'extraordinaire travail entrepris par Yoko Orimo rendant accessible au public francophone l'oeuvre et la spiritualité de maître Dôgen, le fondateur du zen Sôtô au Japon et l'un des penseurs les plus féconds de toute l'histoire du bouddhisme. Ces essais, portant le titre générique "Variations", apportent des éclairages indispensables à la compréhension du Shôbôgenzô. Ils permettent de découvrir et de se familiariser avec la spiritualité de maître Dôgen, spiritualité de la résonance puisant sa source dans le coeur de la culture japonaise et du bouddhisme extrême-oriental. Ces textes denses, qui sont à lire et à relire, s'inscrivent dans le processus de la transmission du zen en Occident et de la rencontre entre l'Est et l'Ouest. Huit "Variations" ici rassemblées sont respectivement intitulées : - L'Eveil, la Nature et la Résonance - La mystique du Non-moi comme sentiments et émotions des fleurs - Méditation du temps et de l'espace - "La Vraie Loi" est "le Trésor de l'Oeil" - L'éternité qui se dit comme présence - L'art d'interpréter - Shôbôgenzô comme apologie du "second" - Dôgen et la spiritualité de la résonance.

05/2021

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Beaux arts

Le sein du père. Abraham et la paternité dans l'Occident médiéval

Un vieil homme rassemblant contre lui de petits enfants : telle est l'image qui, dans la chrétienté médiévale, donne à voir la destinée paradisiaque des élus après la mort. Qu'est-ce donc que ce sein paternel où viennent se lover les justes ? Que signifient ces formes textiles, enveloppant de leur mystère le repos des défunts ? Le vieillard, c'est Abraham, l'ancêtre commun du judaïsme, du christianisme et de l'islam, bien apte à exprimer l'idée de concorde et de fraternité. Et si, entre XIe et XIIIe siècles, il parvient avec succès à figurer la récompense céleste, but ultime de la société chrétienne, c'est parce qu'il montre cet idéal paradisiaque comme réunion à une figure paternelle, donnant forme à ce " besoin de protection par le père " que Freud situait au cœur du sentiment religieux. Or la relation entre le patriarche et les élus est si intime et parfois si fusionnelle qu'on peut la qualifier d'inclusion corporelle. Abraham serait-il alors une mère qui accueille les élus en son sein ? Si l'on a récemment insisté sur l'essence féminine du christianisme, les œuvres dont il est question ici invitent plutôt à un rééquilibrage paternel et à une réflexion globale sur la paternité et la maternité et sur l'articulation de ces notions au Moyen Age. Dessiner ainsi un vaste réseau iconographique autour du sein d'Abraham, lequel est à la fois la version masculine de la Vierge à l'enfant et la réplique de Dieu le Père tenant son Fils dans ses bras, permet de mettre en pratique une méthodologie novatrice - construire une iconographie sérielle - tout en contribuant à l'analyse d'un aspect décisif de l'histoire sociale de l'Occident médiéval, qui pensait essentiellement le monde comme parenté.

10/2000

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Histoire de France

Les princes de Condé. Rebelles, courstisans et mécènes dans la France du grand siècle

Les princes de Condé, cousins des rois Bourbons, appartenaient à une lignée de gentilshommes malcontents, où se perpétuaient l'insubordination et le devoir de résistance au souverain. Coutumiers des prises d'armes spectaculaires, ils s'inclinèrent pourtant, après la Fronde, devant la toute-puissance de Louis XIV. Aussi leur conversion en courtisans parut-elle emblématique du sort d'une haute noblesse tombée tout entière "de révolte en servitude". Au-delà de cette image des grands fauves "domestiqués", Katia Béguin révèle les motifs de la lente conversion des Condé à l'obéissance, entre le ministériat de Richelieu et le crépuscule du Roi-Soleil. A la lumière d'archives inédites, elle réexamine les fondements de la suprématie de cette famille illustre, en un temps où l'affermissement de l'autorité du roi paraît anéantir toute forme d'influence et de prestige rivale de la sienne. Ce livre démonte les ressorts politiques de l'Etat absolu à partir du comportement de ses victimes présumées. Il explique l'énigmatique fronde du Grand Condé, survenue après deux décennies de coopération intéressée des siens avec la monarchie. Il explore les liens de pouvoir et de fidélité qui fédèrent le monde clos des clientèles princières, d'un pôle à l'autre du siècle. Leur stabilité impressionnante, à l'heure où l'emprise du souverain s'étend aux mécanismes de récompense et de promotion, dévoile la raison d'être d'un patronage aristocratique efficace et d'un mécénat dont l'éclatante vitalité, à Chantilly, semble un défi à l'hégémonie de Versailles. La mutation des rebelles en courtisans n'est pas un banal épisode de l'histoire des vaincus ; le destin singulier des princes de Condé au Grand Siècle découvre aussi les coulisses du règne solennel et autoritaire de Louis XIV.

11/2012

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Littérature française

L'America

Marettimo, petite île au large de la Sicile, juillet 1902. Quand il tombe amoureux de la belle Ana, venue passer l'été dans la maison de son père, Vittorio Bevilacqua, jeune pêcheur, ne peut se douter qu'il met en marche un engrenage qui l'obligera à fuir à l'autre bout du monde. Ana est la fille de Salvatore Fontarossa, le fontaniero le plus puissant de Trapani, chef d'un clan mafieux enrichi dans les vergers de citrons de la ville. Don Salva envoie son fils aîné châtier le misérable qui a déshonoré sa fille. Mais la balle de revolver ne part pas, Vittorio se défend, le sang coule. " Quitte cette île cette nuit, pars le plus loin possible. Va en America. Ne reviens jamais, ou nous sommes tous morts ", lui dit un ancien. De Naples à New York, puis de La Nouvelle-Orléans à la Californie, Vittorio tente d'oublier Ana. Enceinte de lui, elle surmontera toutes les épreuves. Pour, un jour, retrouver l'homme qu'elle aime ? A travers la trajectoire de deux amants en quête de liberté et que tout sépare, Michel Moutot signe un roman d'aventures passionnant sur l'essor de la Mafia et le destin des émigrants partis tenter leur chance en Amérique à l'aube du XXe siècle. Michel Moutot est reporter à l'Agence France-Presse, spécialiste des questions de terrorisme international. Lauréat du prix Albert-Londres en 1999, correspondant à New York en 2001, il a reçu le prix Louis-Hachette pour sa couverture des attentats du 11 Septembre. L'America est son troisième roman, après Ciel d'acier, récompensé par le prix du Meilleur Roman des lecteurs de Points en 2016, et Séquoias, prix Relay des Voyageurs en 2018.

03/2020

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Non classé

Traversées de mémoires - Transhumances en territoires éparpillés

Le présent ouvrage, "Traversées de mémoires" , est le récit d'une vie, un trajet vers la liberté d'être et d'advenir, il vise à comprendre les conditions conduisant à la construction de l'être et de ses pratiques relationnelles dans la vision qui se repère de la transhumance. A partir d'une recherche ancrée à la première personne, située dans un paradigme d'errance, il souhaite mettre en lumière le chemin qui l'a conduit d'un mal-être au désir d'être et d'advenir, qui l'entraîne toujours plus loin. En apportant une dimension autre, une oeuvre en soi, il se questionne au sujet de son itinérance migratoire, tant d'un point de vue géographique que d'un point de vue intérieur, dans une volonté de se rapprocher de soi et composer avec l'absence, devant l'immobilité blanche. Au travers d'un récit de vie permettant la reconstruction de l'identité et par la photographie mémorielle se profilant à l'image d'une quête, avec son âme de nomade infatigable, l'auteur conduit une réflexion, en arpentant les hautes terres nomades, unissant les lieux et les non-lieux dans un même univers, sans que les sutures paraissent. L'auteur partage avec eux, de longues marches dans des déserts brûlants avec parfois en récompense la découverte de paysages à la sublime beauté. Il questionne cette zone grise intangible où un autre univers s'y illustre, par l'image qui jalonne l'oeuvre au sein des suites remémoratives, en sillonnant, de campements en bergeries, le sentier des bergers transhumants et en convoitant l'innocence du regard du chasseur primitif sur leur parcours migratoire et leur sédentarisation... La transhumance autorise à partir, revenir, repartir et revenir encore...

11/2019

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Littérature étrangère

Le souffle de l'harmattan

Mahamat Moustapha est né à Bogo dans la zone frontalière entre le Cameroun et le Tchad. Peu après sa naissance ses parents divorcent. Il est élevé par sa tante paternelle qui lui préfère le nom tendre de Baba. Ses études secondaires achevées, il entre, en 1973, à l'Ecole nationale d'administration du Tchad. La même armée, il obtient le Grand Prix du Concoure théâtral interafricain avec Makarie aux épines (édité en 1979 par NEA/CLB). Plus tard, à l'issue du 11e Concours, il est cette fois récompensé par le Prix spécial du jury pour Le Commandant Chaka (édité en 1983 par Hatier). A sa sortie de l'ENA, en 1975, il est nommé préfet adjoint du Chari-Baguirmi et en 1977, il bénéficie d'une bourse pour reprendre ses études à l'Institut international d'administration de Paris. Il préparait une thèse de droit international quand, en 1982, il meurt à l'âge de 30 ans, à la suite d'un accident. Le roman qu'il nous laisse est le récit d'une amitié commencée au lycée et poursuivie jusqu'à l'âge adulte entre Haroun, musulman, fils d'un éleveur du nord du pays et Ganda, chrétien, fils d'un vétérinaire originaire du sud. L'histoire débute dans une petite ville sahélienne de province où les deux garçons sont au collège. Ils ont une quinzaine d'années. Surviennent la sécheresse (1974), le départ des garçons avec leurs parents vers la capitale Fort-Lamy en train de devenir N'djaména, le baccalauréat, l'université, la chute du dictateur Tombalbaye (1975), la guerre civile de 1979. Les engagements politiques et les événements familiaux s'entremêlent, les prises de positions idéologiques s'affirment jusqu'à l'absurde. La parution de ce livre est importante pour le Tchad mais aussi pour l'Afrique francophone qui compte un véritable écrivain de plus.

06/2000

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Critique littéraire

Pétrus Borel. Vocation : Poète maudit

Pétrus Borel (1809-1859) dit le Lycanthrope aurait pu être un ami de Baudelaire, laisser un nom dans le monde des lettres. Il n'éveille plus, de nos jours, qu'un vague souvenir. Ce compagnon de Nerval et Gautier à leurs débuts, cette étoile du Petit Cénacle proche de Victor Hugo, ce chef de la Camaraderie du Bousingo, ardent défenseur d'Hernani, est entré tout vif dans la légende du romantisme - personnage du ratage qui n'en a pas moins réussi deux œuvres atypiques, son Champavert. Contes immoraux (1833) et Madame Putiphar (1839), pseudo-roman noir dont les dernières pages s'ouvrent sur la journée du 14 juillet 1789. Le talent n'est pas une ressource. Aussi Borel l'intraitable entamera-t-il une seconde carrière comme inspecteur de la colonisation, dans une Algérie qui sera son nouveau calvaire. Mis à pied en 1848 par la Deuxième République, réintégré en 1850, il ne tardera pas à dénoncer les malversations commises par ses supérieurs hiérarchiques. Un procès s'ensuivra, qu'il perdra, juste récompense de son honnêteté. Quatre ans lui restaient à vivre, avant de finir ses jours, aux environs de Mostaganem, dans son Castel de Haute-Pensée. Que tour à tour Baudelaire, Flaubert, Aragon, Breton, Eluard, Tzara aient estimé son œuvre, prouve assez l'aura qui en émane. Contre toute attente, cette biographie cherche moins à réhabiliter sa mémoire, qu'à porter sous les yeux du lecteur un nombre considérable d'éléments, qui permettent de mieux connaître le romantisme dans ses marges. Quant à l'expression si rebattue de " poète maudit ", ne fallait-il pas l'illustrer une bonne fois pour toutes (et non sans réserves) par une destinée qui montre, de façon presque parfaite, le secret pouvoir qu'ont certains hommes de se perdre ou de se détruire.

05/2002

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Romans historiques

Pierre trouvé

"Pierre était maintenant un grand garçon. Savait-il que, selon le règlement, il devait quitter leur chère maison à seize ans ? Que l'administration de l'Assistance publique envisageait de le placer chez de braves paysans qui le feraient dormir dans une grange, près de la fosse à purin ou chez des artisans qui mettraient généreusement un cagibi à sa disposition, partageant son gîte avec un corniaud, puant et plein de puces, seul être à lui porter une certaine affection. Ensuite, à dix-huit ans, on l'enverrait à l'armée afin de clore une jeunesse si heureuse, si prometteuse, et de le mettre au service de la France. Puis, on ferait de lui un brave ouvrier, exténué par des journées trop longues, définitivement dompté, une médaille du travail en récompense de sa vie de labeur, un petit cadeau du patron, un homme si généreux, toujours la même boîte de chocolats, offerte le jour de sa mise au rebut. Il pourrait mourir tranquille, regretté de tous et de personne. Bien entendu, il se serait marié avec une bonne pondeuse qui lui aurait fait quatre enfants". C'est ainsi que le directeur de l'orphelinat imagine la vie de Pierre Trouvé, orphelin de père et de mère, laissé à la charge de la Nation en février 1894. Elle aurait pu se résumer ainsi cette existence, de façon froide et linéaire, à l'opposé du récit kaléidoscopique que nous propose Roland Saussac. Des montagnes de l'Ardèche, aux champs de bataille de la Grande Guerre, en passant par Valence, Voiron, Lyon, Casablanca, Roanne ou Paris... Au gré des pérégrinations ou des fantasmagories de son personnage principal, l'auteur écrit pour nous - avec des effets de réel saisissants - la destinée d'un héros ordinaire du XXe siècle.

11/2014

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Sociologie

Héritocratie. Les élites, les grandes écoles et les mésaventures du mérite (1870-2020)

Pour relancer un " ascenseur social " interminablement en panne, les grandes écoles affichent depuis quelques années leur ouverture à la " diversité " et leur volonté de renouer avec la méritocratie qu'elles auraient incarnée par le passé. Certains les accusent au contraire d'instaurer des critères étrangers au mérite, quand d'autres dénoncent une volonté de sceller le sort des universités, reléguées à la gestion des flux étudiants. Mais, de la IIIe République à nos jours, les grandes écoles ont-elles jamais récompensé le mérite ? En retraçant les controverses oubliées et les choix politiques qui ont garanti les prérogatives de ces établissements et ainsi légitimé un haut niveau de reproduction sociale, cette enquête sociohistorique montre que rien n'est moins sûr. Si l'évocation rituelle de figures emblématiques de boursiers entretient le mythe d'un âge d'or méritocratique, l'histoire de ces filières d'excellence révèle la pérennité d'un système héritocratique, grâce auquel des élites résolues à défendre leurs frontières et leurs intérêts parviennent à consacrer leur héritage comme un privilège mérité. Replacée dans des rapports de force qu'occulte la croyance en l'égalité des chances, l'introuvable démocratisation des grandes écoles ne s'explique pas par un complot de caste, mais par une succession de luttes dont les élites en place sont régulièrement sorties victorieuses. Face aux perspectives de changement et aux projets de réforme, elles ont su se mobiliser pour restaurer l'ordre qui était sur le point de s'ébranler. Des lendemains de la Commune au Front populaire et à la Résistance, de la Libération à Mai 68 et aux années Mitterrand jusqu'à Parcoursup et la refonte de l'ENA, la continuité qui s'observe derrière les secousses éphémères et les évolutions structurelles ne relève donc pas d'une mécanique implacable - ni d'une fatalité politique.

08/2021

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Littérature française

Des hommes passerent...

Ce premier roman est rédigé sous les auspices de Jaurès, Romain Rolland et Séverine, dédié à cette dernière, qui disait qu' "il faut toujours dire la vériité" . Il reçoit le prix Séverine en 1930, créé pour couronner un ouvrage utile à la paix, écrit par une femme. Le jury récompense un texte témoignant pour les femmes, au nom des femmes, pour mieux condamner l'absurdité d'une guerre qui ébranle toutes les existences. Ancrée dans l'univers rural, cette chronique d'un village déserté par les hommes partis au front forme le théâtre des souffrances féminines, soulagées tardivement pour le travail de la terre par l'envoi en renfort de prisonniers allemands, puis russes. Dans le quotidien des paysannes, de leurs renoncements, des rencontres - "ces hommes étaient des Allemands. Eh bien... et après ? " , - le bon sens des femmes atteint l'universalité de la condition humaine et la vie simple. S'exprime ici l'immensité d'un traumatisme qui n'épargne pas les femmes restées seules, dépouillé de toute idéologie. "Des Hommes passèrent... est l'histoire vraie d'un village de France à travers la guerre, un village soulevé d'abord, comme les autres, de patriotisme et de haine, et qui apprend lentement, par la douleur, la nécessité du pain, en écoutant la grande voix sourde de la terre, qui apprend la fraternité des hommes à travers les frontières. Pas de littérature, de lyrisme facile, d'apostrophes. Seulement des faits. Et par la seule accumulation des faits, c'est comme une grande plainte monotone qui monte, qui grandit, qui s'élève, qui remplit tout, avec tout ce qu'on sent derrière, - la pitié, la colère, l'indignation, la révolte, la pitié surtout, la pitié". Simone Téry, Les Nouvelles littéraires.

03/2023

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Techniques photo

Fisheye HS N°11 : Women in Motion Kering - Sabine Weiss - Novembre 2022

On croyait connaître Sabine Weiss, bercé·e·s par ses images d'enfants et de marginaux glanées au gré de ses voyages, autant de personnes photographiées avec tendresse et empathie. On l'a trop vite cataloguée dans la photographie humaniste, une case étriquée au regard d'un parcours qui mérite un élargissement de la perspective. Une ouverture et une mise en lumière qui ont notamment été permises par l'attribution du prix Women In Motion en 2020, et la superbe exposition Sabine Weiss, une vie de photographe organisée par les Rencontres d'Arles l'année suivante. Dans cette rétrospective orchestrée par Virginie Chardin, la photographe de 96 ans a pu montrer au public l'étendue de ses talents avec ses photos de reportage, d'illustration, de mode, de publicité, ses portraits d'artistes ou encore son travail personnel. Les nombreux témoignages rassemblés dans les 100 pages de ce hors-série qui lui rend hommage, tout juste un an après sa disparition, mettent en lumière la diversité des qualités de Sabine Weiss. Son empathie pour les personnes qu'elle photographiait, sa curiosité constante, son ouverture d'esprit, sa tendresse, mais aussi son humour, son irrévérence et sa malice qu'on devinait dans ses images comme dans son regard. Ce numéro s'inscrit dans la collection de hors-séries dédiés aux autres lauréates du prix Women In Motion décerné par Kering en partenariat avec les Rencontres d'Arles, qui a également récompensé Susan Meiselas en 2019, Liz Johnson Artur en 2021 et Babette Mangolte en 2022, et qui continue de mettre en lumière des parcours de grandes femmes photographes. La réécriture de l'histoire de la photographie à l'aune de ses autrices trop souvent oubliées n'en est qu'à ses prémices.

11/2022

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Compositeurs

Que la musique commence !

Grand compositeur, mélodiste inspiré et chef d'orchestre devenu "culte", Vladimir Cosma est l'auteur des musiques des plus grands succès du cinéma français. Reconnu et recompensé dans le monde entier, il se livre pour la première fois sur son incroyable et unique carrière. Grand compositeur, mélodiste inspiré et chef d'orchestre devenu " culte ", Vladimir Cosma évoque sa vie à travers les anecdotes inédites des plus grands succès du cinéma français : Le Grand Blond avec une chaussure noire, La Boum, Les Aventures de Rabbi Jacob, Diva, L'As des as, La Chèvre, Le Père Noël est une ordure, La Gloire de mon père, L'Aile ou la Cuisse, le Dîner de cons, Un éléphant ça trompe énormément... Des " partitions en images " selon son expression, qui continuent leur vie grâce aux concerts symphoniques qu'il dirige dans le monde entier. Après avoir passé son enfance et son adolescence en Roumanie, Vladimir Cosma arrive en France à 22 ans, au début des années 1960, avec pour seules " armes " son violon et de gros cahiers de partitions remplis de notes, de rythmes et de mélodies. Par un heureux concours de circonstances, le jeune compositeur fait la connaissance d'Yves Robert, qui lui confie sa première musique de film pour Alexandre le Bienheureux. Cette rencontre marque, non seulement le début d'une amitié indéfectible, mais aussi celui d'une carrière exceptionnelle. Soixante ans plus tard, le nom de Vladimir Cosma est associé aux plus grands réalisateurs : Gérard Oury, Francis Veber, Claude Zidi, Claude Pinoteau, Jean-Jacques Beineix, Jean-Pierre Mocky, Ettore Scola, Yves Boisset, Edouard Molinaro... D'une plume directe et passionnée, Vladimir Cosma se livre pour la première fois sur son incroyable destin de créateur dont le credo est simple : " La bonne musique de films, c'est la bonne musique tout court. Elle se doit d'être à la fois populaire et savante. "

10/2022

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Littérature étrangère

Histoires du roi Salomon

A la fin de la joute, la reine Balkis prononça ces paroles : - Ô roi de justice, j'ai une dernière question, toute simple. Le roi se méfia : parfois ce qui paraît simple est le plus compliqué. En effet, la reine sortit une boîte de sa poche et dit simplement : - Ô roi de justice, qu'y a-t-il dans ma boîte ? Le roi n'était pas devin et se trouva dans l'embarras. Il fit donc appel aux génies qui lui soufflèrent à l'oreille ce que contenait cette boîte. Salomon regarda la jeune femme avec un léger sourire car de tout temps, en Orient, les femmes ont toujours été comparées à des perles. Il murmura très séducteur : - Ô reine de beauté, dans ta boîte, il y a une perle noire... non-percée. Balkis, imperturbable, enchaîna comme si elle ne parlait que de perles et uniquement de perles : - Ô roi de justice, sauras-tu percer la perle ? Salomon devina qu'elle cherchait à dire autre chose à travers ce jeu ambigu. Pour gagner du temps, il décida de résoudre l'énigme de la perle, au sens propre, car à son époque, on ne savait pas encore percer les perles, pour les mettre en colliers. Il fit donc appel aux génies et leur demanda s'ils pouvaient percer la perle. Mais ces derniers firent d'atroces signes d'impuissance devant la petitesse de l'objet. Alors le roi appela les animaux. Le termite se proposa et réussit si bien, qu'on put enfiler la perle sur un cheveu. Le roi, ravi, lui demanda : - Que veux-tu, en récompense ? - Ô grand roi, répliqua le termite, je voudrais trouver ma nourriture dans le bois. - Cela t'est accordé ! Et c'est depuis ce temps que le termite nous mange le bois.

09/2011

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Football

Le Soulier d'Or. 70 ans d'anecdotes et d'émotions sportives

Le septantième Soulier d'Or sera remis en janvier 2024. Comme chaque année, ce trophée enflamme le milieu du football belge dès l'automne. Des journalistes avancent leurs favoris, des lauréats potentiels ne parviennent plus à cacher leur impatience et leur nervosité. Qui s'imposera dans cette édition particulière, historique ? Septante ans, cela vaut bien un livre qui retrace dans le détail l'évolution du concours. C'était, à l'origine, un référendum plutôt discret. C'est aujourd'hui un événement incontournable. Tout a commencé en 1954, à l'initiative d'un journaliste du quotidien flamand Het Laatste Nieuws. Année après année, le Soulier d'Or a pris du galon. Au point de devenir une organisation sans égale dans notre football. Tous les lauréats ont marqué l'histoire de ce sport en Belgique. Les soixante-neuf premières éditions ont livré cinquante-six vainqueurs différents. Tous des hommes qui ont leur propre histoire. On a vu émerger des techniciens d'exception, des monstres physiques, des footballeurs supérieurement intelligents. Il n'existe pas une recette unique pour écrire son nom au palmarès du Soulier d'Or. Mais tous les vainqueurs ont un point commun : ils ont réussi à nous faire vibrer. La grande histoire du référendum ne se résume pas à ces joueurs qui sont repartis avec la fameuse godasse. Le Soulier d'Or, c'est aussi une succession de déceptions, de lauréats potentiels qui ont quitté la cérémonie avec un profond sentiment d'injustice. Jef Mermans, Juan Lozano et Luc Nilis, pour ne prendre que trois exemples frappants, ne s'y sont jamais imposés. Cet ouvrage collector, c'est aussi une plongée dans les coulisses de l'organisation, une liste interminable d'anecdotes à peine imaginables. Vous pensiez peut-être tout savoir sur la récompense individuelle la plus prisée du foot belge...

10/2023

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Littérature française

La Dame de Vézelise

La Dame de Vézelise, nous fait vivre le retour de Pierre dans sa ville natale de Vézelise. Ce "baroudeur" dans l'âme, laisse derrière lui les pistes africaines pour regagner la Lorraine. Il y retrouve sa grand-mère qui lui a servi de mère et d'unique famille. A la trentaine, il est confronté aux effets de la vieillesse sur cette fière femme du Saintois dont la santé est devenue fragile. Par sa présence, Pierre rend l'attention qu'elle lui a portée durant son enfance et se trouve récompensé par les confidences de cette grand-mère espiègle qui a encore beaucoup à lui transmettre. Le retour au pays fait également resurgir le passé dans sa diversité et sous des formes inattendues. La culture du terroir se confronte alors aux réalités quotidiennes d'une jeunesse que la société n'attend pas et d'une vieillesse à qui il reste peu de temps pour passer ses derniers messages. S'y ajoute la difficulté de faire cohabiter les amours les plus récentes et les plus anciennes. Heureusement, Pierre bénéficie des appréciations avisées d'un ancien, surnommé "Le Papatte", bien ancré dans les traditions et au bon mot facile. Le petit bourg devient un refuge où les échanges se font à parole mesurée. Il fournit l'occasion de s'occuper des autres, d'apprendre à vivre l'imprévu et d'accepter la réalité d'une société qui laisse plus de place aux difficultés et aux inquiétudes qu'à l'espoir. L'insouciance et la gaieté servent de tisane à ces maux et permettent à chacun de dominer le doute, de faire de leurs propres expériences la pâte d'un futur possible, sinon heureux et de penser que la vie est belle.

09/2013

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Littérature étrangère

Aberration de lumière

Cette année-là, en 1939, dans la pension du New Jersey où ils passent les vacances, à la campagne, le jeune et enthousiaste Billy Recco, dix ans, est en quête d'un père, Marie Recco ; sa mère, née McGrath, jolie trentenaire fraîchement divorcée, coincée entre son fils et son père, étouffe du sentiment de ne pouvoir vivre pleinement sa vie ; John McGrath, veuf austère et aigri, soucieux des convenances, est en proie à une maladive inquiétude quant à ce qu'il qualifie d'"instabilité" chez sa fille, cependant que Tom Thebus, commercial passablement décomplexé, s'emploie à précipiter l'affrontement entre aspirations de Marie et courroux paternel. Se déroulant sur trente-six heures seulement, l'action du roman de Gilbert Sorrentino culmine avec la désastreuse tentative de séduction de Marie par Tom. A mesure que l'on change de point de vue, passant d'un personnage à l'autre, quatre histoires distinctes se détachent, quatre récits que l'écrivain enrichit progressivement de toute une panoplie de procédés littéraires fantaisistes et ludiques : bribes de souvenirs, lettres, jeu de questions-réponses d'une partialité poussée à son paroxysme, fragments de dialogues qui rejouent à l'infini des scènes fondatrices du passé ou renvoient à des notes de bas de page pour le moins originales, toutes plus ironiques les unes que les autres. Fascinantes, inoubliables, chacune de ces voix contribuent à faire apparaître un complexe et douloureux motif en forme de rêves impossibles et d'efforts n'obtenant nulle récompense. Fort d'une intime compréhension de quatre individus dont l'intégrité et les bonnes intentions sont constamment, et tragiquement, contrariées, mais néanmoins empreint d'un subtil humour, Aberration de lumière recrée magistralement une époque, un lieu et capture dans son essence même la tristesse d'existences qu'empoisonne la frustration tout en offrant une brillante étude psychologique sur un palpitant huis-clos familial.

01/2013

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Policiers

Punis-moi avec des baisers

Sensuel, ambigu, magnétique, dans la lignée du Rêve des chevaux brisésC’est un drôle de spectacle auquel assiste Penny chaque jour de cet été passé à Bar Harbor, dans la maison familiale. Sa sœur Suzie enchaîne les conquêtes d’un soir, multiplie les provocations et semble s’amuser à exposer sa débauche aux yeux de tous, surtout de ses parents. Une nuit, les gémissements de plaisir qui s’échappent du bungalow investi par Suzie et ses amants laissent place à l’horreur : elle est assassinée sous les yeux de sa petite sœur qui a pris pour habitude de l’espionner depuis la fenêtre de sa chambre.Trois ans plus tard, Penny est à New York. L’identité du meurtrier n’a jamais été révélée et la vie suit son cours jusqu’à ce que le passé rattrape Penny : elle retrouve le journal intime de Suzie. Le fait de revivre ainsi la vie de sa sœur pourrait-il la mener au tueur ? Les interrogations laissent rapidement place à l’obsession: Penny doit devenir sa sœur, au présent.Comme dans Le rêve des chevaux brisés, William Bayer excelle à parcourir les méandres du psychisme humain, à explorer les processus d’identification et de manipulation. C’est avec une étonnante intuition qu’il expose ambiguïtés et perversions dans un roman profondément original, où le lecteur est happé par un récit que rythment les contradictions du personnage principal jusqu’au retournement de situation final, et sa terrible réalité : le pire est toujours possible.Né en 1939 à Cleveland, William Bayer a travaillé pour le département d’Etat américain dans les années soixante. Il est l’auteur de nombreux romans, souvent noirs, dont Pèlerin récompensé par l’Edgar des Mystery Writers of America.

01/2012

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Musique, danse

La musique du XXe siècle en Russie et dans les anciennes Républiques soviétiques

Plus que partout ailleurs, la musique en Russie au XXe siècle fut intimement liée aux événements politiques. C'est sa tragique épopée à travers la nuit soviétique, avec ses espoirs déçus, ses humiliations, ses souffrances, ses compromissions, sa dissidence, sa clandestinité, sa liberté enfin retrouvée que nous dévoile ce livre foisonnant. Tout avait commencé au début du siècle par l'âge d'or d'une double avant-garde : celle de Saint-Pétersbourg avec ses poètes, ses peintres, ses musiciens, ses amateurs d'art et celle apportée à Paris par Diaghilev, Stravinski et Prokofiev. Aux illusions d'une fraternisation possible entre ceux qui avaient bouleversé l'art et ceux qui voulaient bouleverser la vie, va bien vite succéder l'ère du réalisme-socialiste : l'art est alors sommé de se mettre au service de l'idéologie du régime, d'exalter les valeurs du travail, de l'obéissance et de l'optimisme au moment où s'installe la nuit des dénonciations et des bannissements. L'interlude héroïque de la guerre n'apporte pas la liberté comme récompense de la victoire : les plus grands musiciens, Chostakovitch en tête, sont condamnés pour "formalisme". Dorénavant la musique a son grand inquisiteur : Tikhon Khrennikov, dont le règne durera quarante-quatre ans. Malgré cet enfermement, une nouvelle génération de compositeurs (Schnittke, Goubaidoulina, Denisov, Pärt...) parvient à capter les échos de la modernité occidentale. A côté de la musique officielle naît ainsi dans une semi-clandestinité une musique des "catacombes" retrouvant, par-delà tant d'années d'athéisme militant, une dimension spirituelle et une densité intérieure tout à fait surprenantes, avant d'acquérir un rayonnement international au fur et à mesure que le régime va se libéraliser. Ouvrage de référence tout autant que document, ce livre présente en complément l'itinéraire artistique d'une cinquantaine de compositeurs parmi les plus significatifs.

04/1994

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Animaux, nature

Chasses à travers le monde

Les récits de chasse à travers le monde du grand explorateur anglais (1821-1893) qui fut l'un des premiers découvreurs du lac Victoria et des sources du Nil. Attaché à décrire la faune sauvage, il livre des récits étonnants et cocasses de ses chasses, en compagnie de sa femme et des chasseurs indigènes, en Inde, à Ceylan, dans la corne de l'Afrique, en Amérique du Nord, en Écosse, etc. Extrait "J'avais devant moi la récompense de mon obstination : à 100 m sur ma gauche, la tête et le cou du tigre sortaient de l'eau dans laquelle le corps trempait pour se rafraîchir. Comme je le pensais, il prenait tranquillement son bain tandis que nous nous épuisions à battre la seconde partie de la forêt après qu'il eut pris les grands devants. Bien que vieux praticien, Fazil, le cornac, était tout excité. "Tirez vite" chuchota-t-il. "Trop loin" répondis-je sur le même ton [...] Juste à ce moment le tigre se souleva et s'assit comme un chien. Jamais je n'avais vu pareil spectacle. La tête splendide, les yeux comme des fanaux électriques à lampe verte tandis que le grand corps, longtemps couché sur un fond l'alluvion, ruisselait d'eau boueuse. "... Je comptais les foulées de l'éléphant longeant la bordure jusqu'à me trouver sûr d'être à bonne distance [...] Je fis soudain arrêter : le tigre était là, face à moi, cette fois à 50 m. "Tiens ta bête tranquille" et, m'appuyant sur le bord du howdah, je pris ma visée. Comme par un fait exprès, une branche de tamaris se balançait à la brise juste devant moi. Fazil se pencha et la baissa doucement : j'avais le champ libre. Les yeux du tigre luisaient toujours comme des feux verts ; Nielmonnée resta comme un roc pendant quelques secondes. Je pressai la détente."

04/2018

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Economie

De la réglementation du commerce. Réponse à Galiani

Ce nouveau volume de la collection Naissance de l'économie politique regroupe deux textes de Pierre Joseph André Roubaud (1730-1792), plus communément appelé "abbé Roubaud". Récompensé pour ses travaux sur les synonymes français, auteur d'une monumentale Histoire générale de l'Asie, de l'Afrique et de l'Amérique, ce membre influent de la secte des Economistes s'est fait reconnaître en économie politique par ses qualités de journaliste et de publiciste. Dans les deux livres regroupés dans cette publication, c'est comme physiocrate engagé que Roubaud a pris part à la défense des lois de libéralisation du commerce des grains de 1763 et de 1764 mises à mal au tournant des années 1770. Le premier, intitulé Représentations aux magistrats, contenant l'exposition raisonnée des faits relatifs à la liberté du commerce des grains, et les résultats respectifs des Règlements et de la liberté, est daté de 1769. C'est son ouvrage le plus connu, bien que sous-estimé, puisque l'auteur y développe une rhétorique mettant en avant l'évidence des faits en croisant l'histoire des textes réglementant le commerce des grains et des denrées avec celle des prix, d'où le premier titre de cette réédition : "De la réglementation". Quant au deuxième livre, publié en 1770, il s'agit des Récréations économiques, ou Lettres de l'auteur des représentations aux magistrats, a M. le chevalier Zanobi : principal interlocuteur des Dialogues sur le commerce des bleds. Ce texte est donc une critique de Galiani, d'où le deuxième titre de cette réédition : "Réponses à Galiani". L'oubli relatif de cette contribution de Roubaud dans l'énorme littérature physiocratique à propos de la liberté du commerce des grains s'explique certainement par le parti-pris de Roubaud qui a voulu combattre l'auteur des Dialogues avec ses propres armes.

09/2018

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Gestion

Médiation : comment développer son empathie ? Les ressources du cerveau

Qu'est-ce exactement que l'empathie ? Comment la distinguer de la sympathie avec laquelle elle est trop souvent confondue ? Quels sont ses effets sur celui ou celle qui la met en oeuvre ? Sur ceux qui en sont les récipiendaires ? Est-il possible d'améliorer notre capacité d'empathie pour mieux percevoir les émotions d'autrui et ainsi mieux en identifier les attentes ? Pour répondre, l'auteure se fonde sur les progrès récents de la recherche en neurosciences, en particulier les neurosciences cognitives, cette discipline qui s'intéresse au fonctionnement du cerveau et à ses facultés à percevoir les informations, mémoriser ou encore raisonner. Attentive à ne jamais réduire l'humain à des modèles préconçus, elle décrypte, en termes accessibles à tous, comment émotions et sentiments sont liés, et comment la mise en oeuvre de l'empathie peut faire baisser le niveau de stress, activer le cerveau dit social, mettre en action le circuit de la récompense et instaurer un climat de confiance. L'auteure ouvre aussi des pistes pour développer notre faculté d'empathie grâce aux découvertes sur la plasticité cérébrale, ce remodelage du cerveau par l'apprentissage et l'expérience. Cet ouvrage est une contribution à la théorie de la médiation, mode amiable de règlement des conflits. En garantissant une neutralité bienveillante, l'empathie est en effet l'une des clés de sa réussite. Elle permet au médiateur ou à la médiatrice de comprendre le point de vue de chacun des acteurs impliqués afin de les accompagner dans l'élaboration de solutions pour sortir du conflit. Plus largement, cet ouvrage s'adresse à toutes les personnes qui, dans leur pratique professionnelle ou leur vie personnelle, aspirent à mieux comprendre la dynamique de l'empathie.

12/2019

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Histoire de la danse

Up Rock. Histoire de danse, histoire d'une vie

Il y a quarante ans, le hip-hop allait régler la respiration d'une partie de la jeunesse de France. Une contre-culture qui existait à peine aux yeux des médias et pas du tout aux yeux des professionnels de la danse. L'enjeu politique des combats de l'époque, porté notamment par la marche pacifique de 1983 "pour l'égalité, contre le racisme" , puis celle reconduite l'année suivante "convergence 84 pour l'égalité" passeront sur le terrain culturel. Il y a quarante ans, les travailleurs sociaux pour la plupart militants et de gauche, vont se raccrocher à cet élan de la société civile et vont impulser des motivations artistiques. Le passage de la rue à la scène de la danse hip-hop en fera partie avec en toile de fond un véritable enjeu culturel et politique. Marcel Notargiacomo, acteur culturel militant et Pierre Deloche, chorégraphe, ont été visionnaires et grâce à leur force de conviction vont imaginer aux Minguettes, à Vénissieux en 1984 la création "Kaskadanse" qui sera la première rencontre entre la danse hip-hop et la danse contemporaine. (Re) découvrez un pan de l'histoire du hip-hop tombé dans l'oubli. De la rue à la scène, Fred Bendongué fait ses armes avec le mouvement hip-hop de la génération 80 mais dépasse très vite les cadres et se fabrique une empreinte... cette empreinte indélébile qui fait de son mouvement, un mouvement abouti, plein et chargé d'émotion. Sa carrière est marquée par des rencontres et des défis qu'il a toujours su relever. Parce que la danse est un moyen d'expression, Fred Bendongué s'emploie à donner sa vision du monde qui l'entoure. Il est le premier chorégraphe français et issu de la danse hip-hop à être récompensé outre-Atlantique avec le Bessie Awards en 1996.

10/2022

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Derrida

Donner le temps. Tome 2

" Donner, est-ce possible ? ". C'est la question que pose Jacques Derrida dans Donner le temps. 1. La fausse monnaie (1991). Un don ne peut jamais s'annoncer comme tel. Dès lors qu'il engage dans le cercle de l'échange économique et de la dette, le don semble s'annuler dans l'équivalence symbolique qui l'aura toujours réduit à l'objet d'un calcul, d'une ruse qui prétend donner généreusement mais non sans attendre quelque récompense en retour. Un don, s'il y en a, ne peut jamais se faire présent, c'est-à-dire qu'il ne peut jamais se présenter ni pour le donataire ni pour le donateur. Pour donner - si une telle chose est possible - il faudrait, peut-être, renoncer au présent. Indiqué comme un premier tome, Donner le temps en promettait clairement un second à venir. Le présent volume fournit les éléments de cette pièce manquante en donnant à lire les neuf dernières séances du séminaire donné par Jacques Derrida à l'Ecole normale supérieure en 1978-1979 sous le titre "Donner - le temps". Après être passé par des lectures de Baudelaire, Mauss, Benveniste, Lévi-Strauss et Lacan, Jacques Derrida tourne son attention vers la présence subtile mais décisive du don chez Heidegger, lisant des textes qui sont parmi les plus riches et les plus énigmatiques de son corpus, dont L'Origine de l'oeuvre d'art, La Chose, Etre et Temps et, surtout, Temps et Etre. Suivant la trace de l'expression allemande "es gibt" ("il y a", plus littéralement "ça donne") dans la pensée heideggérienne, Derrida donne à penser quelque "chose" qui n'est pas (une chose) mais qu'il y a, ainsi qu'un donner encore plus originaire que le temps et l'être.

04/2021

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Littérature française

Le Pickpocket des Champs-Elysées

Un pickpocket dérobe l'intimité d'autrui au risque de devoir à son tour se dévoiler. Eté 1969. Skip tourne les pages du journal et s'arrête sur une annonce : "Perdu 16 juillet après-midi quartier Champs-Elysées, anneau argent avec inscription : Katerine-6-5-9. Forte récompense. Répondre au journal qui transmettra". Pas besoin de vérifier dans sa poche intérieure, cette alliance, il l'a subtilisée. Il avait flairé le bon coup, avait été déçu de ne pas trouver de portefeuille ou de montre. L'alliance, elle, était venue toute seule bien que cette manipulation soit parmi les plus difficiles pour un pickpocket. Skip pourrait obtenir un beau pactole en la restituant mais prend peur quand il s'aperçoit qu'il a détroussé Grégoire Molyneux, un caïd des affaires et de la finance. Et Katerine, quel genre d'épouse est-elle ? Skip d'ordinaire se contente de croiser ses victimes, il ne les suit pas. C'est pourtant ce qu'il fait en emboîtant le pas de Katerine. En épiant les Molyneux, il dérobe désormais une partie de leur vie. Quitte à révéler la sienne. Le sens de l'observation est essentiel quand on est pickpocket. Jean-Hubert Gailliot le possède aussi, au plus haut degré, en recréant de manière frappante l'ambiance du Paris de la fin des années 1960. Mêlant roman noir et étude de moeurs, il fait se croiser deux mondes qui habituellement ne se mélangent pas, celui des bourgeois et celui des voyous. Né en 1961, cofondateur des Editions Tristram en 1987, Jean-Hubert Gailliot est l'auteur de plusieurs romans, tous parus aux Editions de l'Olivier, dont Le Soleil qui a reçu en 2014 le prix Wepler.

03/2023

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Sciences politiques

Tout le monde parle de la pluie et du beau temps, pas nous

Où est Ulrike Meinhof ? Sur les avis de recherche, placardés dans toute l'Allemagne de 1970, on offrait 10000 marks de récompense à qui saurait la repérer. Introuvable pendant deux ans, partie s'entraîner aux techniques de guérilla, impliquée dans des vols de banques et de voitures, l'ancienne journaliste devenue insurgée clandestine est jetée en prison en 1972, puis retrouvée pendue dans sa cellule le 9 mai 1976. Le combat contre l'impérialisme, le fascisme et le capitalisme militarisé était la raison d'être de la Fraction armée rouge (RAF), dite la bande à Baader, qui s'inspirait de certains mouvements insurrectionnels de l'époque comme les Black Panthers aux Etats-Unis, Les Brigades rouges en Italie ou les Tupamaros en Uruguay. Oui est-elle, Ulrike Meinhof, au-delà du mythe entourant sa vie spectaculaire et son implication au sein de ta RAF ? "L'Allemande la plus brillante depuis Rosa Luxemburg", résumait le poète Erich Fried lors de son éloge funèbre. Immense figure de l'extrême-gauche, sorte de sorcière rouge à laquelle on a tristement accolé l'image d'une terroriste diabolique, Ulrike Meinhof avait auparavant mené une prolifique carrière de journaliste, connue et respectée dans tout le pays. Pour embrasser la guérilla, elle a tiré un trait sur sa vie de bourgeoise, d'épouse et de mère. Les chroniques d'Ulrike Meinhof, publiées dans la célèbre revue konkret de 1959 à 1969, jettent un vif éclairage sur les conflits et les bouleversements qui ont marqué cette décennie. Elle analyse la guerre froide, la présence d'anciens fascistes au pouvoir, la liberté d'expression sur fond de guerre du Vietnam, la justice sociale et la subordination des femmes. Son écriture s'y révèle mordante et profondément engagée.

03/2019