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Holocauste Judith Kerr

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Critique littéraire

Genre et migrations postcoloniales. Lectures croisées de la norme

Force est de constater que, semblant prendre acte de La double inscription des gender et des postcolonial studies dans le vaste champ des études culturelles, et surtout sous La double impulsion des travaux de Judith Butler et de Gayatri C Spivak, la recherche internationale en sciences humaines et sociales tente d'imposer La rencontre entre ces deux perspectives comme nécessairement féconde. Les migrations sont à envisager comme autant de contextes englobants (Les mobilités, Les frontières, Les circulations, le transnational, l'émigration, l'immigration, etc.), à La lumière du genre entendu comme La production sociale des différences et des distinctions et leur incorporation matérielle (en tant pue réalité physique), et comme L'ensemble des processus de fabrication, d'institution et de légitimation de rapports sociaux dissymétriques. Le fil conducteur est donc ici celui d'une réflexion sur les théorisations de la norme, énoncées depuis ce double point de vue, et sur Les violences symboliques que celles-ci révèlent ou dont elles procèdent, qu'il s'agisse de La tentation universaliste de La théorie occidentale, d'une part, du refus radical de cette théorie, d'autre part, ou encore de la cristallisation autour des discours masculins de décolonisation. Comment interroger La dimension sexuée des rapports sociaux et plus particulièrement des rapports Langagiers dans Le contexte migratoire ? comment penser une analyse complémentaire et simultanée des systèmes et rapports de domination, sexe, race, classe, âge, etc. ? Quelles représentations conjointes du genre et de la migration Les littératures postcoloniales proposent-elles ? Quels croisements ces corpus opèrent-ils entre Les genres sexués et La reconfiguration des genres Littéraires, entre Le genre et La valorisation du nomadisme et du cosmopolitisme, avatars de la migration ?

02/2013

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Philosophie

La philosophie devenue folle. Le genre, l'animal, la mort

Trois débats nous obsèdent : autour du genre, des droits de l'animal, de l'euthanasie. Et trois disciplines politiquement correctes traitent désormais de ces questions dans le monde universitaire : gender studies, animal studies, bioéthique. Cependant, lorsqu'on lit les textes des fondateurs de ces disciplines, John Money, Judith Butler, Peter Singer, Donna Haraway et quelques autres, on s'aperçoit que, derrière les bons sentiments affichés, se font jour des conséquences absurdes sinon abjectes. Si le genre n'est pas lié au sexe, pourquoi ne pas en changer tous les matins ? Si le corps est à la disposition de notre conscience, pourquoi ne pas le modifier à l'infini ? S'il n'y a pas de différence entre animaux et humains, pourquoi ne pas faire des expériences scientifiques sur les comateux plutôt que sur les animaux ? Pourquoi ne pas avoir de relations sexuelles avec son chien, voire l'épouser ? S'il est des vies dignes d'être vécues et d'autres qui ne le sont pas, pourquoi ne pas liquider les " infirmes " , y compris les enfants " défectueux " ? Pourquoi ne pas nationaliser les organes des quasi-morts au profit d'humains plus prometteurs ? Jean-François Braunstein a mené un travail considérable et novateur : il a lu les milliers de pages de ces penseurs célébrés dans le monde occidental ; il revient sur leurs idées, leurs contradictions, leur parcours personnel ; il analyse, souligne, contredit, déconstruit. L'erreur consiste à vouloir " effacer les limites " : entre les sexes, entre les animaux et les humains, entre les vivants et les morts. Il convient, au contraire, d'affronter ces limites qui nous constituent. Oui, parfois la philosophie devient folle, quand elle oublie l'homme.

09/2018

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Philosophie

Un humanisme de la diversité. Essai sur la décolonisation des identités

Élever la diversité au rang de concept philosophique pour échapper à ce qu'a trop souvent de confus et d'idéologique le débat en cours, aussi bien en France qu'en Amérique du Nord : tel est l'objectif de ce livre, dont l'enjeu est bien de savoir " comment vivre ensemble avec nos différences " culturelles, religieuses, ethniques ou sexuées. Alain Renaut montre de quelle manière la notion de diversité, jusqu'ici peu précise, s'est construite sur fond de repentance de la conscience moderne à l'égard de l'assimilationnisme colonial. Questionnant un idéal républicain trop souvent enclin à identifier comme " meurtrière " toute valorisation de la diversité humaine, il renouvelle la discussion politique et éthique sur l'universalisme. L'exploration de ces paramètres complexes de la diversité que sont la culture et la sexualité ouvre ici sur un " humanisme de la diversité " réconciliant la représentation de l'autre comme un semblable et la perception du divers comme une richesse. Ni retour à un humanisme abstrait, ni culte d'une diversité fermée à l'universel. Dialoguant avec Édouard Glissant sur la créolisation des cultures ; discutant, chez Judith Butler notamment, les éloges les plus extrêmes du divers comme tel, Alain Renaut mène ici une enquête intellectuelle aussi claire que vigoureuse : "Jusqu'où le discours identitaire et celui de l'appartenance à une culture ou à un groupe quelconque peut-il se déployer au sein des démocraties modernes sans assigner aux individus des identités semblables à celles qui caractérisaient les sociétés traditionnelles et sans le risque d'un "ré-enracinement" en des lieux et en des histoires dont ils voudraient, en tant qu'individus, s'arracher ? "

09/2009

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Histoire internationale

Ouest-Est : dynamiques centre-périphérie entre les deux moitiés du continent. La pluridisciplinarité en pratique dans les sciences humaines et sociales. Travaux de l'Université d'été de Cracovie 29 août-4 septembre 2010

Le choix de l'Europe comme objet d'étude ne relève pas d'une option autocentrée et téléologique visant à démontrer la supériorité du sous-continent à l'égard des autres civilisations. L'Europe est loin d'être un espace homogène, et stéréotypes, hiérarchisations et stigmatisations internes ont accompagné la mise en place des sentiments nationaux. Le couple centre-périphérie innerve à la fois la théorie des clivages politiques nationaux issus des révolutions nationale et industrielle de Stein Rokkan et de Seymour Martin Lipset et la théorie des dominations internationales issues du capitalisme commercial moderne de Fernand Braudel et d'Immanuel Wallerstein. Si ces deux théories semblent structurer des échelles géographiques et des champs axiologiques hétérogènes, elles sont en réalité liées par des ambitions heuristiques convergentes - une explication globale de la mobilisation des ressources européennes et de l'imposition du modèle européen au monde. Toutefois, Rokkan refuse les déterminismes mono-causaux, notamment d'ordre économique ; sa réflexion ne relève d'ailleurs pas de la relation, forcément inégale, mais du clivage, donc de la réaction toujours possible, y compris du faible au fort. Ainsi Rokkan, en ajoutant le critère politico-territorial et culturel au schéma explicatif de Wallerstein, aboutit à une tripartition de l'Europe selon sa culture politique liée au capitalisme somme toute assez proche des modifications apportées par Jenö Szücs à Braudel et à Wallerstein. Grâce à l'adoption de ces modèles multicritères de la tension entre centre et périphérie, les divers groupes qui ont participé à ce programme trisannuel - structuré par l'articulation des couples centre-périphérie et est-ouest européen à la lumière d'une approche multidisciplinaire - ont pu y développer librement leurs approches thématiques. Certains ont choisi la pluridisciplinarité convergeant autour d'un objet heuristique ; d'autres, à l'inverse, se sont rassemblés dans des équipes assez homogènes mais avec une diversité de sujets qui assure la variété des centres d'intérêt ; d'autres, enfin, ont combiné les deux attitudes, assurant l'unité de l'équipe par un dialogue plus subtil entre sujets et disciplines. Nous bouclons ainsi l'évolution de cette Europe au destin de centre mondial, passée par une phase de périphérisation durant la guerre froide et qui prétend aujourd'hui retrouver, au terme de l'échec des Etats-Unis à imposer une nouvelle centralité globale, un rôle de centre régional dans une configuration multipolaire. Dans ce retour à une certaine influence, la pluridisciplinarité vient à l'aide de la prise de décision, car la nouvelle figure de l'Europe, l'Union européenne, est une composition complexe qui doit autant définir une identité (con)fédérale qu'essayer de la proposer comme modèle d'influence à un voisinage par définition proche d'autres pôles et d'autres modèles identitaires.

02/2013

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Rock

Hellfest. La Bible

L'histoire du Hellfest, qui vient de souffler sa quinzième bougie, n'a jamais été un long fleuve tranquille. Dès 2006, Ben Barbaud et Yoann Le Nevé, fondateurs de l'événement, et leurs fidèles ont en effet relevé bien des défis pour parvenir à faire de cette grand-messe d'enfer l'un des plus importants festivals de musiques extrêmes au monde. Un lieu de pèlerinage unique à Clisson, la petite Venise de Loire-Atlantique, au pays du Muscadet. C'est ce parcours haut en couleur que ce livre hors norme, réalisé en coproduction avec le Hellfest et préfacé par Kerry King (guitariste du mythe Slayer), retrace avec un souci du détail jusqu'alors inédit. Au menu de ces 592 pages et de ces 4, 5 kilos de passion, l'histoire, la vraie, avec ses heures de gloire et de doutes, plus de 1. 500 de photos (pour la plupart inédites), environ 500 documents, des dizaines d'interviews exclusives et des tonnes d'archives (affiches, pass, flyers, dessins préparatoires, etc.). Les meilleurs moments musicaux de ces quinze années de communion sont également au coeur de ce pavé, de même qu'un focus sur certains des principaux disciples de cette success story comme on en voit peu. L'histoire agitée d'un festival culte à la renommée internationale et d'un site sacré, certes, mais plus encore les tribulations improbables d'une bande de copains un peu fous, mais qui rêvent grand. Cette aventure humaine a aujourd'hui sa bible. Un livre définitif écrit par Philippe Lageat, Vanessa Girth et Baptiste Brelet, du mensuel Rock Hard. Fait par des fans, avec des fans, pour des fans

11/2022

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Histoire de France

Oeuvres. Tome 7, Les temps de l'affaire Dreyfus (1897-1899) Volume 2, Octobre 1898-Septembre 1899

Les deux volumes consacrés aux Temps de l'affaire Dreyfus sont d'une ampleur exceptionnelle. L'Affaire y occupe une place primordiale : après Les Preuves, sont ici publiés deux ensembles de textes reproduits pour la première fois depuis leur parution dans la presse : les commentaires de Jaurès en avril-mai 1899 sur l'enquête de la Cour de cassation, sa chronique consacrée au procès de Rennes jusqu'à la nouvelle condamnation de Dreyfus et sa grâce. Mais Jaurès s'investit aussi pleinement dans la crise du bâtiment parisien et amorce sur la grève générale un long et mouvant dialogue avec la jeune CGT. Ce tome contient quelques-uns des grands classiques de l'œuvre jaurésienne : certains ont été repris par Péguy pour son volume Action socialiste, d'autres ont été publiés dans Le Mouvement socialiste, la jeune revue fondée par Hubert Lagardelle, ou par La Revue de Paris de Lavisse et Herr, comme sa longue méditation sur " Socialisme et Liberté ". Confronté aux bouleversements du monde, de la crise de Fashoda au dépècement de la Chine, Jaurès est amené à réagir de manière originale et créatrice. Il aborde une nouvelle période politique avec l'arrivée au pouvoir de Waldeck-Rousseau, la " défense républicaine " et l'entrée de Millerand au gouvernement : ses choix sont ici explicités par les articles parus dans La Petite République, mais aussi dans La Dépêche de Toulouse. Beaucoup de ces textes sont repris dans la presse régionale. L'édition, la présentation et l'annotation de ces volumes sont dues à Eric Cahm, secrétaire de la Société internationale d'histoire de l'affaire Dreyfus, et à Madeleine Rebérioux présidente de la Société d'études jaurésiennes.

06/2001

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Religion

Un joyau dans la nuit. Introduction à la vie spirituelle d'Etty Hillesum

"Il y a en moi un puits profond. Et dans ce puits il y a Dieu". A l'aide des enseignements éprouvés de l'anthropologie spirituelle et de la théologie mystique, Michel Fromaget interroge et éclaire l'extraordinaire cheminement intérieur de la jeune Hollandaise, durant les deux années précédant son assassinat à Auschwitz. Il démontre combien la metanoïa d'Etty Hillesum, bien qu'elle paraisse indécente, voire scandaleuse aux yeux de beaucoup, demeure malgré tout exemplaire par sa conformité au schéma classique de la naissance spirituelle chrétienne. Ce livre est d'autant plus précieux, et probant, qu'il ne cache pas les objections souvent opposées à l'authenticité de cette aventure spirituelle. La fragilité psychique de la jeune femme, son comportement sexuel permissif, ses joies excessives et abusives, son attitude ambigue face à la souffrance, ou encore son acceptation supposée de la persécution nazie, souvent laissés dans l'ombre, sont analysés par l'auteur avec franchise. Novateur, cet essai place en regard le Journal d'Etty Hillesum et les écrits d'autres femmes juives, mortes comme elle dans les camps de concentration nazis : Edith Stein, Hanna Dallos, Hélène Berr et Anne Frank. Il met aussi en lumière la profonde et mystérieuse parenté liant l'expérience spirituelle de la jeune femme avec les enseignements du grand théologien suisse Maurice Zundel. "Assurément, Etty fut un immense chant, à l'instar de Rilke, de Maurice Zundel, et de tous ceux, toutes celles qui ont su vivre leur vie en orbes grandissants . Le livre de Michel Fromaget donne sa juste acoustique à ce chant de lumière déployé par Etty Hillesum". Sylvie Germain

04/2014

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Etudes et pratiques profession

Bridge collé cantilever postérieur en céramique

Les bridges collés cantilevers antérieurs en céramique, que nous avons découverts avec mon ami le Dr Gil Tirlet en 2005 (notre premier cas remonte à mars 2006) grâce à une publication de Matthias Kern, sont aujourd'hui solidement établis dans l'arsenal thérapeutique de l'omnipraticien. Trois caractéristiques cliniques justifient leurs performances : le collage sur l'émail d'une seule ailette réduit considérablement les contraintes en cisaillement sur l'ailette collée, grâce à la mobilité de la dent pilier ; la cohésion mécanique de la couronne avec sa coque d'émail intacte évite au pilier de "plier" comme il pourrait le faire avec une couronne périphérique ; les nombreux mécano-récepteurs parodontaux sollicités lors de la fonction modulent la contrainte sur le bridge en fonction de la proprioception du patient. En conservant ces trois caractéristiques, nous avons postulé que les bridges cantilevers en céramique pourraient également être efficaces dans le secteur postérieur, en dépit de contraintes mécaniques plus importantes. Notre premier cas remonte à mars 2012. Nous avons donc attendu dix ans avant de communiquer et de publier sur le sujet. Entre-temps, des études in silico et in vitro, réalisées avec l'équipe de l'URB2i (URP 4462 - Université Paris Cité) dans le cadre de collaborations académiques (Lille et Genève) et en coordination avec nos amis prothésistes, nous ont permis de codifier de nombreux aspects cliniques. Je tiens à adresser mes chaleureux remerciements à L'information dentaire pour son précieux soutien dans la réalisation de ce compendium, qui regroupe l'ensemble de ces données. Il offre ainsi à la profession une première présentation détaillée de cette innovante thérapeutique les bridges collés cantilevers postérieurs en céramique.

12/2023

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Littérature française

Brassens, Jeanne et Joha

Août 1981. Georges Brassens souffre d'un mal dont il cache le nom, même à ses proches. Puisque la Camarde affûte sa faux, il compte profiter du temps qui lui reste pour composer de nouvelles chansons, auprès de Joha Heiman, surnommée Püpchen, prendre du bon temps avec ses amis et remonter sur scène à Bobino... Comme chaque été, Georges a regagné sa résidence secondaire Ker Flandry, son havre de paix situé non loin de Paimpol. Pendant ces quelques jours, il navigue sur le flot de ses souvenirs : Sète, ses frasques adolescentes, son professeur de français Alphonse Bonnafé, le début du succès avec Patachou... Et surtout il pense aux deux femmes qui ont marqué sa vie : Jeanne Planche, de trente ans son aînée - qui l'avait caché impasse Florimont, pour qu'il échappe au STO - et Püpchen, dont il fait la connaissance en 1947. En se promenant sur la plage de Lézardrieux, des scènes, des visages lui reviennent en mémoire... et Georges replonge dans ce chassé-croisé amoureux. Maryline Martin a écrit des nouvelles et des romans dans lesquels elle s'interroge sur la place et le rôle des femmes dans l'Histoire. Son roman-récit autour de la Goulue (éditions du Rocher) a reçu un bel accueil du public et des médias, et a été couronné par le Prix Région Normandie.

09/2021

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Littérature francophone

L'iloise

Au cours de l'équinoxe de mars 1774 une terrible tempête s'abat sur l'île d'Yeu. En conflit contre son père Le Goz, confrontée à un obscur secret de famille et à ses sentiments pour le jeune pêcheur Tristet Querry, Françoise Le Goz vit recluse dans une grotte des falaises de la Meule. A la Côte Sauvage c'est la Sorcière de la Gueule du Chien ! Tout autour dans l'île, le petit peuple de la Fouras (Ker-Châlons) et celui de Kreuzland (La Croix) s'agitent. Sous l'autorité du gouverneur du roi, Monsieur de Gillen, qui siège dans l'austère château, l'île et ses habitants s'enfoncent dans les ténèbres. Au Kreuzland, entre la Meule et les Fontaines un clan de naufrageurs prend forme. Mais l'ombre sournoise et lubrique de Claude Gauthier épie ; repoussé par l'Iloise, le riche propriétaire de la Fouras affûte une vengeance diabolique... Dans cette histoire dantesque, l'amour, la mer, l'infamie, le ressac, le crime et le pardon, malaxés par les éléments déchaînés emportent le Kreuzland, Le romantisme exacerbé de ce récit fleuri et passionné restitue en filigrane certains aspects historiques et sociologiques de la vie sur l'île d'Yeu aux années 1770. Ceux, à peine exagérés, d'une époque déjà lointaine, pourtant si proche. Jean Vimpère

03/2021

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Psychologie, psychanalyse

Oedipe aux îles Borromées. "Absalon, Absalon !" de William Faulkner

Serge Sabinus, avec Oedipe le Salon, poursuit son exploration psychanalytique des grands textes. Après "Don Quichotte", "La Divine Comédie" et "Moby-Dick", ce collectif de psychanalystes s'est approché de "Absalon, Absalon ! " de William Faulkner. Faulkner, maître d'oeuvre de la traversée des origines sudistes par la Civil War, trouve avec son héros, Thomas Sutpen, les accents terribles et destructeurs de l'Histoire. " Absalon, Absalon ! ", grand titre biblique, fait vibrer dans le texte analytique la violence, la haine, la passion qui dévorent jusqu'à la folie chacun des personnages : Thomas Sutpen qui bâtit son Sutpen' Hundred en un château de cartes flamboyant et écroulé, Rosa Coldfield, confite dans sa haine et ses regrets, et puis Henry, Quentin, Judith et Charles Bon, jusqu'au final dans les froides contrées du Nord qui ne trouve comme ressource que le cri du désespoir : "Non le Sud, je ne le hais point". Chacun des personnages, au grand ton faulknérien, est traversé de part en part par la négritude de Clytie, magique esclave silencieuse et puissante qui représente l'ultime reste. Reste sublime et infect, comme l'est l'enfant perdu – Jim Bond – qui hurle la fin du monde en un cri où chacun se reconnaîtra. Ainsi va le monde du Sud. Thomas Sutpen n'aura pas de filiation pure, blanche. Tout est perverti, faussé, jusqu'à l'infâme normalité qui envahit la fin du roman. A Baveno, des psychanalystes sont à l'oeuvre. Il faut lire leurs interventions brillantes et captivantes. Que disent-ils de ces pages tragiques ? Comment trouver avec Lacan, armé des noeuds borroméens, une lecture différente, d'une autre complexité ? C'est le pari lancé dans ces pages : Ca nous parle !

07/2019

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Histoire de l'art

Giorgio Vasari, le livre des dessins. Destinées d'une collection mythique

Giorgio Vasari a réuni ce qui fut probablement la première collection de dessins fondée sur une logique historisante : le légendaire Libro de' disegni, conçu comme parallèle à la seconde édition des Vies des plus excellents peintres, sculpteurs et architectes, parue à Florence, en 1568, chez les Giunti. Vasari ne cesse de mentionner, dans cette seconde édition des Vies, qu'il possède dans son Livre des dessins - in nostro Libro de' disegni - des feuilles de l'artiste dont il est en train de rapporter la biographie et l'oeuvre, et décrit certaines d'entre elles avec plus ou moins de précision. Mais les cas dans lesquels il a été possible de leur faire correspondre une oeuvre conservée de nos jours sont relativement rares. Ainsi, dans la Vie de Giulio Romano, Vasari décrit-il, au plafond de l'une des salles du Palazzo Te de Mantoue, une peinture à l'huile représentant la Chute d'Icare, dont il indique, pour finir : "Et dans notre Livre des dessins de différents peintres, est le dessin même de cette fort belle histoire, de la propre main de Giulio" . Le dessin se trouve aujourd'hui dans la collection du Louvre. Actuellement sont recensés, au total, seize de ces dessins identifiés grâce au témoignage de Vasari, dont : le Projet pour le monument équestre de Francesco Sforza par Piero del Pollaiuolo (Albertina), la Judith de Mantegna (Offices), la Tête de femme attribuée à Verrocchio (Louvre), le Mercure purgé de Peruzzi (Louvre), le Jeune garçon pincé par une écrevisse de Sophonisba Anguissola (Naples, Capodimonte), la Vierge de Miséricorde de Rosso (Louvre), la Pietà de Clovio (Louvre) et Pépin triomphant d'Astolphe, roi des Lombards de Girolamo Siciolante da Sermoneta (Louvre).

03/2022

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Résistance

« Catherine ». Catherine Varlin-Winter, résistante, militante, journaliste (1925-2004)

Née de parents juifs russophones arrivés en France au début des années 1920, Judith Haït-Hin a quinze ans lorsqu'en juin 1940 elle fuit la capitale devant l'avance allemande. Dès 1941, à Montpellier où sa famille s'est réfugiée, elle intègre un groupe de la MOI (Main-d'oeuvre immigrée). Fuyant l'entrée des Allemands en zone Sud, elle se retrouve, en novembre 1942, à Grenoble, en zone d'occupation italienne. C'est là qu'elle s'engage dans les FTP-MOI (Francs-tireurs et partisans de la Main-d'oeuvre immigrée). En 1943, elle gagne Toulouse et devient Commissaire aux effectifs de la " 35e Brigade ". En 1944, elle est en Meuse, membre de l'état-major départemental des FTP, chargée d'organiser les nombreux étrangers qui séjournent dans les forêts du département. A la Libération, elle accompagne quelque temps le " Bataillon de la Meuse " qui sera intégré à la Colonne Fabien, puis à la 1ère Armée du général de Lattre de Tassigny. De retour à Paris, elle écrit pour diverses publications liées au PCF, avant de devenir journaliste à L'Humanité. A ce titre, elle est notamment envoyée en 1948 en Palestine et rend compte de la création de l'Etat d'Israël. En 1953, c'est elle qui sera, au sein du journal, la principale animatrice de la campagne de protestation contre la condamnation à mort des époux Rosenberg. Ebranlée par les révélations du 20e Congrès du Parti communiste de l'URSS, puis par l'intervention soviétique à Budapest, elle quitte le PCF. Tentée un moment par la littérature, elle écrit et publie des poèmes, mais c'est vers le cinéma qu'elle se tourne finalement et devient productrice. Elle accompagnera des réalisateurs parmi les plus prestigieux, Joris Ivens, Chris Marker, Alain Resnais et bien d'autres.

06/2022

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Philosophie

Le sujet qui fâche. Le centre absent de l'ontologie politique

Un spectre hante les intellectuels occidentaux, le sujet cartésien, prétendument dominateur, exploiteur de la nature et aveugle aux particularismes. Ils ont beau se livrer officiellement une lutte à mort, tous sont unis en une Sainte-Alliance destinée à exorciser ce spectre : l'obscurantiste New Age et le déconstructionniste postmoderne ; le théoricien habermassien de la communication et le partisan heideggérien d'une pensée de l'Etre ; le scientifique cognitiviste et l'écologiste intégriste ; le (post) marxiste critique et la féministe. Le Sujet qui fâche s'engage au contraire à réaffirmer le sujet cartésien, à démontrer que l'attitude productiviste moderne ne constitue pas la réalisation de son potentiel profond. Il ne propose pas un retour au cogito dans la forme sous laquelle cette notion a dominé la pensée moderne (le sujet pensant transparent à lui-même), mais tente de mettre en lumière son envers oublié, le noyau non reconnu du cogito, toujours en excès, très loin d'une image pacifiante du Soi. Slavoj Zizek entreprend une confrontation détaillée avec la tradition de l'idéalisme allemand, Heidegger, Kant, Hegel ; puis avec les quatre philosophes actuels qui, d'une manière ou d'une autre, ont pris Althusser pour point de départ avant de développer leur propre théorie de la subjectivité politique : Laclau, Balibar, Rancière et Badiou. Enfin, il analyse le glissement déconstructionniste de la problématique du sujet vers celle de la multiplicité des positions subjectives et des modes de subjectivation, en discutant notamment la théorie de la formation du genre de Judith Butler. Mais la portée de ce livre n'est pas seulement philosophique. Il s'agit d'une intervention politique engagée, qui traite la question de notre époque : comment reformuler un projet politique anticapitaliste de gauche à l'époque où dominent le capitalisme mondialisé et son complément idéologique, le multiculturalisme libéral-démocrate ?

01/2007

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Littérature étrangère

Jernigan

Les enfants de l'oncle Sam ont mauvaise mine. Ils habitent dans le New Jersey des maisons blanches toutes pareilles. Le week-end, ils font des barbecue-parties autour de la piscine ou tondent la pelouse. Jernigan, lui, regarde pour la 125eme fois le même épisode de Star Trek en buvant une bière, allongé sur un sofa, dans le living de sa voisine. Il attend Dieu sait Quoi. Le quatre juillet, peut-être ? Ce jour-là - Independance Day, la fête nationale américaine -, sa femme Judith s'est tuée et le Dow Jones a atteint son niveau le plus bas depuis la crise de 29. Ce jour-là, sa vie s'est cassée. Depuis, il essaie de recoller les morceaux. Et c'est dur, très dur ! Comme Holden Caulfield, le héros de L'Attrape-Coeur, il monologue, faux cynique cachant sa sensibilité sous une désinvolture apparente. Comme lui, il rêve de se faire ermite au milieu des solitudes du New Hampshire. Oui, mais voilà : Jernigan a la quarantaine, son fils joue des trucs bizarres sur sa guitare électrique (" Hard Rock ? - Arrête, papa, tu n'y comprends rien ") et sa petite amie fait un mauvais trip. Pendant ce temps, l'Amérique glisse doucement vers la fin des années Reagan. C'est le krach de Wall Street et le crack dans la rue, la paupérisation des classes moyennes et la tiers mondisation des pauvres. Où sont passées les couleurs de la vie ? David Gates jette sur tout cela un regard aigu et sensible. Romancier, il est attentif à ce qui se passe entre les hommes et les femmes - attraction-répulsion, love streams, désirs, illusions -, les fils et les pères - amour fou, silences, responsabilités - les mères et les filles - fusion, rivalité, meurtre. Son livre est d'une nudité bouleversante. Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par François Lasquin.

02/1993

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Sociologie

Communisme queer. Pour une subversion de l'hétérosexualité

Pour Federico Zappino, bien plus qu'une orientation sexuelle, l'hétérosexualité "définit les hommes et les femmes en tant que tels, d'une manière qui ne se distingue pas de l'inégalité et de la hiérarchie". La thèse défendue ici fait de la subversion de l'hétérosexualié un élément du bouleversement des fondements des inégalités de genre et de sexe, dont se nourrit le capitalisme. L'auteur fait le pari de la nécessité d'une lutte commune pour toutes celles et ceux en proie à sa domination. L'objectif de cet ouvrage n'est donc pas seulement de décortiquer les mécanismes du "? mode de production hétérosexuel ? "? : c'est une invitation à discuter les espaces de luttes communs entre les minorités de genre et de sexe, ainsi que la possibilité de nouer des alliances entre groupes sociaux avec comme horizon une société sans classes. C'est autour de ce fil conducteur que, dans le contexte de l'essor des mouvements féministes post-#Metoo et de la pensée intersectionnelle, l'auteur propose une réflexion originale et stimulante, naviguant entre les théoriciennes queer, de Judith Butler à Monique Wittig, et les figures de la pensée marxiste telles qu'Antonio Gramsci ou Toni Negri. Federico Zappino, dont l'ouvrage a connu un retentissement certain en Italie, alterne avec aisance et ironie réflexions philosophiques et exemples concrets. Il s'agit de son premier livre publié en français. "Ne cherchez pas les bureaux de cette institution [l'hétérosexualité] dans un gratte-ciel du centre-ville ou dans un quelconque ministère du gouvernement ? ; son influence est à ce point omniprésente dans la société actuelle qu'on pourrait presque affirmer qu'elle est dans l'air que nous respirons" (Mariana ­Valverde).

05/2022

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Ethnologie et anthropologie

Dans la polyphonie d’une île. Les subversions poétiques du séga mauricien

Dans la polyphonie d'une île livre une généalogie raciale et coloniale du séga, une pratique poétique, musicale et dansée née à Maurice pendant l'esclavagisme colonial au sein de communautés de fugitifs, puis devenue une tradition touristique après la décolonisation. Déplier cette histoire revient à questionner la toute-puissance du colonialisme et entendre les subversions poétiques des ségatières et ségatiers de l'île Maurice. Car, dans les marges d'un rituel collectif, le séga fut l'endroit d'une création poétique où se reconfiguraient les normes de l'intime colonial. A l'heure du demi-siècle des décolonisations, Dans la polyphonie d'une île révèle les traces du colonial parmi les formes commémoratives contemporaines de séga, imposées comme sources mémorielles de la tradition mauricienne. Dans la première partie, l'autrice aborde ce sujet par le prisme des archives coloniales et retrace l'histoire des politiques culturelles qui, de 1715 à 1968, ont quadrillé les espaces des chants, des musiques et des danses de la colonie pour tracer les frontières de la race. Par quelles voix ces chants et ces danses issus de l'esclavagisme colonial arrivèrent-elles jusqu'ici, et avec eux, quels récits furent transmis ? Le séga est-il un folklore préservé par la tradition orale désormais offert à nos regards d'Occidentaux ? Par la retranscription inédite des chants de ségatiers et de ségatières que Caroline Déodat entreprend dans la seconde partie, cet ouvrage procède à l'excavation d'autres voix, dont les résonances sont activées au moyen d'un outillage conceptuel transdisciplinaire où l'anthropologie et l'ethnopoétique côtoient aussi bien la philosophie politique de Michel Foucault, Elsa Dorlin et Judith Butler que la théorie critique postcoloniale de Homi Bhabha, Frantz Fanon et Ann Laura Stoler.

01/2024

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Histoire de la population

Ripostes. Archives de lutte et d'action, 1970-1974

Exposition à La contemporaine du 15 novembre 2023 au 16 mars 2024 Le " peace and love ", la culture hippie et la " libération sexuelle " ont eu tendance à faire oublier combien, en France, les années 1970-1974 furent traversées de tensions, de conflits ou d'affrontements. Ce début de décennie post-68 est largement habité par la figure de la violence, celle de l'Etat ou celle considérée comme une option par les mouvements contestataires. Quels moyens mobiliser dans les luttes locales, nationales ou internationales ? L'occupation d'une usine, la séquestration d'un patron, la préparation au " coup de poing " sont-elles légitimes ? Le recours à des formes d'action directe illégale est-il même inévitable pour espérer " changer la vie " et combattre les diverses formes d'oppression ? Ou bien faut-il malgré tout privilégier la non-violence, la désobéissance civile ? Les archives ici réunies et commentées font entendre les questionnements qui traversent le début des années 1970 - et qui demeurent pour partie les nôtres. Des pièces d'archives - tracts, brochures, affiches, photographies, etc. - choisies et commentées composent un récit vivant qui nous fait redécouvrir la France contestataire du début des années 1970, dont les échos résonnent avec force cinquante ans plus tard. Avec des contributions de Noël Barbe Jean Bérard Sophie Coeuré Victor Collet Xavier Crettiez Olivier Crouillebois Guillaume Denglos Eric Fournier Irène Gimenez Julien Hage Jean-François Hamel Liora Israël Laurent Jeanpierre Maxime Launay Danièle Lochak Emmanuelle Loyer Caroline Moine Emmanuel Naquet Sylvie Ollitrault Georges Palmier Nayeli Palomo Jean-Yves Potel Christophe Prochasson Tramor Quemeneur Judith Revel Isabelle Sommier Danielle Tartakowsky Pierre-Marie Terral Bertrand Tillier Xavier Vigna et Michelle Zancarini-Fournel Postface de Tiphaine Samoyault Exposition à La contemporaine du 15 novembre 2023 au 16 mars 2024

10/2023

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Littérature française

Sofia vanhove

Encore jeune, Sofia a été l'enjeu d'un marché sordide. Lorsqu'elle arrive à Liège et qu'elle rencontre Milo à l'école de photographie, en 2015, elle est toujours en détresse. Depuis la profanation, sa vie apparaît vaine et elle ne peut plus s'abandonner. Les amants tenteront d'assumer leur amour déséquilibré, jusqu'à l'issue. Et après, il faudra bien continuer à vivre, ce que Milo fera à sa manière, déterminée. Un tableau de Giorgione, "Judith" , relie les personnages. Pour Sofia, c'est une métaphore de ce qui aurait pu être. En fin de compte, sans Sofia, rien ne serait arrivé ... extrait : " Nous passions des heures dans le labo qu'elle avait aménagé, dans son kot en Hors-Château, un joli petit grenier, que j'appelais sa boîte de poupée. Je pense qu'elle aimait ces temps dans le noir, à développer des pellicules à divers grains, attendant de voir venir sous l'effet du révélateur, éclairées du seul halo orange, les vues photographiées quelques heures avant. Là, elle était concentrée et systématique. - Avec le numérique, t'as plus tout ça ! A sa manière, Sofia était conservatrice, nostalgique de la photo à l'ancienne, d'une nostalgie forçant le talent. Ce furent souvent des instants heureux dans le labo, pour moi du moins. Mais c'est aussi dans le noir qu'elle me raconta le viol, sans tout dire toutefois, ses parents démissionnaires, son frère déchu, le vide de son âme. Je regrettais qu'elle n'explique pas mieux ce qui lui était arrivé ; sans les détails, les circonstances restaient abstraites. Mais je savais devoir me taire. C'est dans l'odeur des produits chimiques, révélateurs et fixateurs d'image, que j'admis que je l'aimais.

06/2022

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Littérature française

Homosexualité, éthique et droit dans la Bible

Cet ouvrage de philosophie est une exégèse des passages hébreux et grecs de la Bible sur les homosexualités masculine et féminine. Il montre que sur cette question, deux courants antagonistes coexistent dans les Ecritures : un courant pro-homosexuel et majoritaire représentant le point de vue des princes, des prophètes et des maîtres spirituels, point de vue qui célébrait quatre formes moralisées d'homosexualité : le compagnonnage militaire, l'homosexualité pédagogique, l'amitié et la vie en couple ; et un courant homophobe et minoritaire représentant le point de vue des prêtres de la Judée post-monarchique (livres du Lévitique, de Judith et des Makkabés) qui sera adopté et suivi au Ier siècle par Paul de Tarse et par son disciple Luc. Le courant pro-homosexuel reconnaissait l'existence et la valeur de la révélation naturelle véhiculant avec elle le droit naturel et la loi morale naturelle, autant de réalités niées ou contestées par le courant homophobe. L'auteur déduit de son analyse et conclut qu'on ne peut lutter contre l'homophobie sociale et défendre les droits des homosexuels qu'en employant trois outils : le rejet de toute théocratie sacerdotale et la défense de la laïcité (ce qui est compatible avec la sécularisation de la société) ; la défense et la promotion de la révélation naturelle véhicule du droit naturel qui fonde la loi morale naturelle (ce qui est incompatible avec la profanisation de la société) ; et enfin la perpétuation et le développement de la culture de l'homosexualité inaugurée dans la Bible par trois monuments : le "décret" de pèlerinage annuel en mémoire de la lesbienne fille de Jephté, l'apprentissage et le chant du "Cantique de l'Arc" qui commémorait l'amour du bisexuel David pour son amant Jonathan, et enfin la reproduction du lavement des pieds, rite johannique d'hospitalité qui symbolisait notamment l'accueil à l'égard des homosexuels.

06/2022

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Littérature étrangère

Le Zoo de Dieu. (Ipolysag)

Dans le palais cossu d'un village d'Europe centrale vit un couple d'aristocrates éclairés, convaincus que le savoir doit fonder la renaissance de l'homme. Leur passion commune pour le progrès leur importe plus que l'éducation de leur jeune Fénix. Les charmes d'une Hongrie champêtre tempèrent, pour le garçon, l'indifférence familiale : l'angélus au clocher médiéval, les orchestres tsiganes, le parfum de trèfle des sous-bois. Et, surtout, le giron providentiel de la jeune servante de la maison, Judit, mère de substitution et instigatrice des jeux interdits, qui laisse entrevoir d'insondables délices. Mais la menace de la Seconde Guerre mondiale plane sur cet éden. Bombardements, rafles, saccages : à mesure que les hostilités progressent, seule la quête des plaisirs, réels ou imaginaires, estompe la noirceur de la tragédie quotidienne. Ecrit depuis l'exil, le récit est nimbé d'une lumière poétique qui scintille au coeur de la barbarie. Sous le double signe de la mémoire et de l'érotisme heureux, ce roman audacieux et pudique n'est que fulgurance de beauté et d'innocence. Une ode à tous les paradis perdus.

10/2010

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Documentaires jeunesse

Mon labo des sciences. 50 expériences scientifiques à faire chez soi

Crée ton propre laboratoire grâce à 50 expériences faciles et incroyables ! A l'intérieur de ce coffret et dans le tube à essai, tu vas trouver tout ce dont a besoin un apprenti-chercheur comme toi, plein d'audace et de curiosité. Sais-tu fabriquer un aimant ? Comment faire de l'oobleck, cette étonnante matière ? Connais-tu la réfraction ? Comment écrire des messages secrets ? Sais-tu faire de la musique avec une paille ? Maîtrises-tu les principes du vol ? Comment lancer une fusée ? Découvre les réponses à ces questions, et bien plus encore, dans cette passionnante introduction à la science.

11/2018

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Littérature française

Paul Claudel interroge l'apocalypse

"Le présent ouvrage a été écrit aux heures les plus noires de la dernière guerre. L'auteur ne se dérangeait de son travail et de sa prière que pour aller à la radio écouter les épouvantables nouvelles, les hurlements d'un possédé, le bêlement des lâches, et les monstrueux échos d'Armageddon. En ce temps-là, souvenez-vous, le soleil, le soleil de l'actualité, était noir comme un sac de crin, et la lune, cette lune chaque mois qui est chargée de succéder à la lune, comme un sabre qui dégoutte de sang ! Et quand j'écrivais les dernières lignes de mon livre arrivaient les reportages sur les holocaustes de Pologne. Et maintenant, c'est bien fini, le cauchemar ? Il a bien sagement réintégré son étui, le pensionnaire du puits de l'abîme ? Trop longtemps on a essayé de nous faire croire que l'Apocalypse, c'était du passé ou de l'avenir. Et qu'entre temps nous n'avions qu'à nous délecter de ces descriptions pittoresques où tant de peintres ont cherché, sans grand succès, des motifs d'inspiration. Mais non ! quelle surprise ! c'est de nous qu'il s'agissait ! L'Apocalypse est la clef de toute l'Ecriture, de cet édifice sublime dont le fondement est en haut. Ce fondement qui est la fin. C'est toute l'Histoire, l'histoire de l'Eglise et celle de l'Humanité depuis la venue du Christ jusqu'à la seconde parousie, qui se développe sous nos yeux en symboles de nouveau et de nouveau et de nouveau encore réintégrés. C'est à ce sommet qu'il faut monter pour envisager dans toute son étendue la Révélation". Paul Claudel.

12/1952

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Faits de société

Mondes phallocrates. Fins de mondes, études, analyses synthétiques

Les Horreurs du Mal de l'Histoire Humaine, invivables, holocaustes, assez lourdes en pertes humaines, génocides et vies planétaires pour devoir ne se déterminer pédagogique ou simple pédagogie. Aborder l'existence du mal en Histoire humaine, ne devant se confirmer, entériner, étudier, que par l'étude intellectuelle, de l'infirmation lettrée, de l'information scientifique, pédagogique non par l'infliction des geôles et atrocités de l'histoire en leur recommencement éternel, mais par une étude enseignante de leur concept intellectuel, l'idée déjà assez répugnante et horrifiante des camps d'extermination de quelque nation, idéologie, Aryenne, Maoïste, Africaine, colonialiste, qui soient, devrait suffire à créer réactions assez saines si drivées, guidées avec justice, fraternité, égalité, liberté de pensée objective et censée. D'un point de vue, l'esprit sécuritaire indique un certain niveau d'enfreintes aux Droits de l'Homme et/ou de danger, de danger imminent, ce qui induit une politique d'Etat d'Urgence Etatique, mais ainsi que l'aura donc déterminé Amnesty International, les armes de sanction détournées de cette lutte contre-danger civil et à l'encontre de la sécurité des Etats, dans un pogrom chasse aux sorcières de toutes dissidences et divergences d'opinion, créé des constitutions sous des déterminismes détournant les lois, de prisonniers politiques et d'opinion, en exemple, les assignations à domicile et surveillances administratives arbitraires, aléatoires, ou détournées de leur but de protection civile, et étatique, à l'encontre des libertés de pensée, méthodes sans légitimité censées protéger ces libertés de pensée, tant défendues dans "Charlie". Politique légitime saine de protection civile et étatique, mais sécuritaire, retournant ses armes à l'encontre de ses prisonniers politiques avant toute action, en deal, contre-terroriste, ou contre-danger imminent.

10/2017

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Littérature étrangère

La Vénitienne et autres nouvelles. Précédé de Le rire et les rêves et de Bois laqué

Ce recueil réunit les premiers textes de prose écrits en anglais par l'auteur de Lolita mais également des nouvelles russes restées inédites, ou bien n'ayant pas refait surface depuis leur publication, au début des années vingt, dans différents journaux émigrés de Berlin. Dans ces nouvelles, il flotte un air de nostalgie et de haute poésie, et comme la prémonition que le rire et le lyrisme désenchanté sont les grandes figures de style d'une littérature de l'exil. Les protagonistes sont pour la plupart des artistes ou de jeunes expatriés, partagés entre plusieurs lieux de résidence, Berlin, l'Angleterre, Zermatt, un port du sud de la France ou bien les anciens domaines d'une enfance russe. Invariablement, la mémoire, sinon son reflet poétique, apaise comme un baume réparateur les plaies encore ouvertes de l'expatriation. Ainsi, dans Le lutin, un esprit des forêts russes vient rendre visite au narrateur dans son pays d'adoption. Dans Bruits, évocation admirable d'une liaison de jeunesse en Russie, Nabokov paraît trouver le secret de son art : rendre l'ordinaire extraordinaire. Dans Un coup d'aile, Kern voit sa vie comme "une suite mouvante de paravents multicolores". Dans La Vénitienne, Nabokov installe les trompe-l'oeil et les pièges de son oeuvre future. Littéralement fasciné par un portrait de dame de Sebastiano del Piombo dans un château anglais, un étudiant de Cambridge pénètre dans le tableau puis se fige et disparaît dans la réalité de l'art. Comme dans Bois laqué et Le rire et les rêves, deux essais qui ont valeur de manifeste littéraire, Nabokov s'interroge sur le pouvoir de transfiguration de la littérature et paraît ouvrir ici une large fenêtre sur la mise en abîme de ses univers secrets.

03/1991

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Histoire du droit

L'iniquité

L'affaire Dreyfus est une affaire d'Etat devenue par la suite un conflit social et politique majeur de la Troisième République, survenu en France à la fin du XIXe siècle autour de l'accusation de trahison faite au capitaine Alfred Dreyfus, juif d'origine alsacienne, qui est finalement innocenté... Blackboulé aux élections générales de 1893, Clemenceau n'est plus rien. Ne jouissant d'aucune fortune personnelle, n'étant pas disposé à exercer son métier de médecin, le chef radical se consacre entièrement au journalisme. Son quotidien, La Justice, faisant faillite, il devient rédacteur à L'Aurore en 1897 où, à partir de novembre, il commence d'écrire sur l'Affaire. D'abord persuadé, comme Jaurès et tant d'autres, de la culpabilité de Dreyfus, regrettant même presque son abolitionnisme dans un article de 1895 qu'il aura l'honnêteté intellectuelle de placer au début du premier volume, Clemenceau est convaincu par Lucien Herr de l'irrégularité du procès de 1894. Dès lors, chaque jour, sa plume va grincer, écorcher, trancher dans le vif et sans répit. On se souvient que c'est lui qui trouve le titre de l'article de Zola, "J'accuse" , paru le 13 janvier 1898 ; on se souvient aussi qu'il participe à la défense de l'écrivain dans le procès que lui intente l'état-major, procès au terme duquel le jury, sourd à l'avertissement de Clemenceau ("Nous comparaissons devant vous. Vous comparaissez devant l'Histoire"), condamne Zola qui choisit l'exil. Henry s'est suicidé, Picquart est en prison et les dreyfusards ont enfin obtenu qu'on révise le procès de 1894. Ses articles, Clemenceau les a rassemblés tels qu'écrits dans l'urgence, dans la fièvre d'une affaire complexe aux multiples rebondissements...

07/2022

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Poésie

L'oeuvre poétique. Tome 1, Sundgäu, édition bilingue alémanique-français, Edition bilingue français-allemand

La présente édition est un hommage collectif rendu par les écrivains d'Alsace à celui qui est comme le " père " de la littérature moderne d'Alsace, Nathan Katz. Les textes de ce premier volume ont été traduits de l'alémanique par Claude Vigée, Jean-Paul de Dadelsen, Guillevic, Alfred Kern, Jean-Paul Klée, Gérard Pfister et Théophane Bruchlen. Les postfaces et les notes sont de Yolande Siebert, la mailleure spécialiste de Katz. " Katz a derrière lui, écrit Jean-Paul de Dadelsen, de longues générations de paysans qui ont labouré, qui ont semé et qui ont fait l'amour dans les chaudes alcôves au parfum dense et vieux. De là cette poésie profonde, mûrie et comme juteuse, qui fait penser à un fruit plutôt qu'à une couleur ou à une mélodie. " Si Nathan Katz prend le risque magnifique d'écrire dans une langue connue des seuls enfants de son Sundgau natal, ce n'est pas pour s'y enfermer mais, au contraire, pour la faire accéder à l'universel, du côté de ces oeuvres qu'il aime et qui l'inspirent : les poètes chinois et les tragiques grecs, les poètes persans et Rabindranâth Tagore. Durant sa vie de voyages incessants, trois livres n'ont cessé de l'accompagner : le Faust de Goethe, les discours du Bouddha et la Vie de Jésus de Renan. Et lorsqu'en 1972 un hommage solennel lui est rendu pour son 80e anniversaire, il a ces mots qui le montrent tout entier : " J'ai tenté de faire oeuvre d'homme. Au-dessus des frontières et des clans. Par-delà le fleuve Rhin. J'ai chanté les paysages, l'eau, les jours et la femme. En paix et en joie. C'est tout. "

05/2021

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Histoire de France

Auschwitz en héritage ? D'un bon usage de la mémoire, Edition revue et augmentée

La Shoah suscite aujourd'hui un sentiment de trop-plein et de saturation (déjà à l'œuvre en 1946, ce que l'on ignore généralement). En parle-t-on trop ou mal ? La question politique, esquivée, laisse la place à un lamento éploré. Ainsi évite-t-on d'interroger les structures de pensée d'un monde occidental, et germanique au premier chef, qui a conduit à ce désastre. L'histoire de la Shoah, présentée et affadie sous la forme d'une religion civile (couplée au culte des droits de l'homme), induit l'idée erronée d'une parenthèse barbare. Or, Auschwitz n'est pas l'aboutissement de l'" intolérance " ni même du seul antisémitisme. Mariage de l'archaïsme et d'une certaine modernité, cette catastrophe demeure impensable sans référence au darwinisme social et racial, à l'eugénisme négatif, à l'impérialisme, au colonialisme et au racisme comme politique d'Etat, à la substitution enfin du biologique et de l'économique au politique. Comprendre le cheminement qui mène à Auschwitz ne revient ni à absoudre les criminels, ni à légitimer le crime, ni même à tourner la page. Interroger les phénomènes de mémoire collective autour de la Shoah (en particulier en France, aux Etats-Unis et en Israël), c'est montrer comment la mémoire, parce qu'elle sélectionne les faits, est un enjeu politique. Qu'elle est par conséquent souvent vaine, comme l'a montré le génocide des Tutsis du Rwanda (1994) au moment même où les Etats-Unis - qui refusèrent d'intervenir - venaient d'inaugurer à grands renforts lyriques de " Plus jamais ça ! " l'Holocaust Memorial de Washington... A mille lieues de l'idéologie de la victime et du compassionnisme, il s'agit de proposer une autre leçon d'histoire : en réhabilitant le questionnement historien et politique, en interrogeant les liens de la culture et de la barbarie...

10/2003

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Littérature étrangère

Zone sacrée

Claudia Nervo, grande vedette du cinéma mexicain, appartient à la race légendaire des monstres sacrés. Elle a mis son génie, sa volonté et sa passion à construire son personnage, qu'elle met en scène à chaque instant. Déesse, panthère, prêtresse de son propre culte, elle se veut sans mémoire, sans passé et sans avenir, acharnée à imposer l'une ou l'autre de ses images aux photographes, producteurs, acteurs et reporters qui hantent sa demeure d'un luxe fabuleux. A côté de Claudia parée de métal ou de fourrures, sa secrétaire en tailleur strict. Autour d'elle, de très jeunes filles, "sirènes" de la mythologie, qui lui doivent tout, portent les toilettes qu'elle a étrennées, imitent son maquillage, et servent à mettre en valeur sa beauté faite d'artifice, devant laquelle l'éclat même de la fraîcheur paraît fade. Pour Guillermo, le narrateur - son fils -, cette maison est la "zone sacrée" où convergent ses désirs, ses espoirs, ses rêves, ses souffrances les plus secrètes. La seule raison de vivre, la seule définition de Guillermo face au monde, c'est d'être le fils de Claudia Nervo à qui il porte une passion absolue, frisant l'inceste. Qu'il transforme son appartement en musée d'Art Nouveau, qu'il aménage sa chambre à l'image de celle de Sarah Bernhardt, qu'il torture ses chiens de race (cadeau de Claudia) en leur imposant des cantates de Bach à plein volume avant de les jeter sous les roues des voitures, qu'il passe des soirées solitaires à regarder de vieux films, il ne s'agit pour lui que d'évoquer, d'appeler, de repousser, de punir sa mère. Et s'il flirte avec Bela, l'une des "sirènes", peut-être n'est-ce que pour l'offrir en holocauste à sa mère, afin que celle-ci chasse la jeune fille et réagisse enfin à lui, fasse preuve de jalousie en lui coupant les vivres pendant quelques heures. Tout le reste n'est que souvenirs, évocations, rêves, fils ténus tissés autour de cette obsession de la mère, qui atteint son paroxysme lorsque, en l'absence de Claudia, Guillermo pénètre dans sa chambre aux mille glaces et revêt ses toilettes, ses perruques, sa folie peut-être.

06/1968

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Communication - Médias

Les nouvelles routes de notre servitude. Aliénation, normalisation, soumission

Internet, les réseaux sociaux et la multitude d'applications disponibles ont radicalement bouleversé notre rapport au réel. Nous sommes comme envoûtés par les promesses qu'ils portent et les possibilités infinies qu'ils ouvrent ; mais aussi sous leur dépendance, tant ces dispositifs se sont immiscés dans notre quotidien. Sur ce monde nouveau, beaucoup a été dit et écrit, tour à tour pour s'en émerveiller, s'en émouvoir ou s'en inquiéter. Cet essai propose une autre voie : le propos n'est pas de dénigrer la révolution numérique que nous vivons - aussi capitale que l'a été hier la Révolution industrielle- ni le progrès technique, manifestation du génie humain, mais de questionner la multiplication des contrôles que ces nouvelles technologies imposent déjà à nos vies, dans tous ses aspects, à notre insu souvent, de la part des Etats comme des géants de la Tech. Miroir du nombrilisme individuel et refuge des revendications communautaires, internet alimente les fractures sociales tout en promouvant un conformisme normalisateur sous la contrainte de minorités galvanisées par des calculs algorithmiques qui les persuade d'incarner la nouvelle doxa. Prenons garde de ne pas " offrir au peuple en masse l'holocauste du peuple en détail " (Benjamin Constant). Quand l'outil de connaissance devient outil de surveillance et de contrôle, quand on veut faire des valeurs (propres à chaque individu ou chaque groupe) des normes (règles que tous doivent respecter), la pensée et la pratique totalitaires ne sont pas loin. Car même ce qui nous est présenté comme le recours à la dépendance aux Big Tech, à savoir la prise en charge par la puissance publique, est un risque majeur pour nos libertés, comme le montre la dérive chinoise longuement développée ici : deux faces de la même médaille de la sujétion (pile l'Etat gagne, face l'internaute perd). Ce sont ces nouvelles routes de la servitude volontaire que dévoile ici l'auteur en trois parties : aliénation, normalisation, soumission. Parce que la liberté est le bien le plus précieux, surtout pour ceux qui en sont privés, c'est pour la défendre et la restaurer que ce livre a été écrit. Comme le disait Victor Hugo " Sauvons la liberté, elle s'occupera du reste ! " .

11/2022