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Littérature française

Pétrouchka

Eté 1953. Reclus dans la villa de Vence qu'il partage avec sa gouvernante Kate de Porada, miné par la tuberculose et sans doute, déjà, par quelque autre mal sournois qui finira par l'emporter quatre ans plus tard, Albert Paraz déploie pourtant une activité prodigieuse. Non seulement il donne à Rivarol une chronique de radio hebdomadaire, mais entretient des relations épistolaires suivies avec une foule de correspondants. Epoque des plus fécondes où cohabitent deux sources d'inspiration, l'Afrique noire et le polar. Côté Afrique, L'Adorable métisse vient juste de sortir des presses et il prépare déjà Sainte-Marie de la Forêt. L'année précédente, il a publié son premier roman " noir ", Une Fille du tonnerre. Son éditeur, André Martel, le presse de lui donner une suite. Ce sera Pétrouchka, entamé dans l'urgence fin juillet, bouclé en novembre, achevé d'imprimer le 15 décembre 1953. Moins de six mois pour un roman dont il attend, comme toujours, monts et merveilles. Pour se couler dans le moule Série Noire, Paraz, que la langue verte a toujours fasciné, a besoin d'un maître argotier fiable. Justement, parmi ses correspondants, un petit truand, tubard comme lui, pour l'heure en postcure au sana de Saint-Martin du Tertre après avoir goûté de la prison. L'oiseau rare. Doté de surcroît d'un beau brin de plume. Le petit truand s'appelle Michel Boudon et deviendra, plus tard, Alphonse Boudard. Ignorant avec la même superbe indifférence les règles de la littérature policière et celles de la vraisemblance, Paraz invente un genre nouveau, qu'exploitera plus tard Frédéric Dard dans la série des San Antonio. Roman sans queue (si on ose dire!) ni tête, désinvolte et libertaire, Pétrouchka mélange fiction et réalité, érotisme et humour, actualité et érudition, personnages romanesques et réels.

11/2010

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Littérature française

La version qui n'intéresse personne

Elle croyait qu'ici, à l'autre bout du monde, au confluent de la rivière Klondike et du fleuve Yukon, elle aurait le droit de vivre libre. De coucher avec qui elle veut, d'aimer qui elle veut, à visage découvert et sans honte. Mais la femme sans honte se déshonore - et contre la femme sans honneur, tous les coups sont permis. A dix-huit ans, Sacha et son meilleur ami Tom quittent Montréal sur le pouce et aboutissent à Dawson City, au Yukon, où ils trouvent enfin la communauté de punks, d'anars et de vagabonds dont ils rêvaient. Ils adoptent une chienne-louve, Luna, et s'installent sur la Sixième Avenue, dans une cabane sans électricité ni eau courante. De jobs d'été en hivers chômés, de nuits blanches en road trips, d'amantes en amants, des années joyeuses passent dans un monde immense. Mais quand Sacha tombe amoureuse d'un autre, Tom se sent trahi : Sacha n'est qu'une pute, une profiteuse qui mérite d'être punie. Il répand son fiel ; le village choisit son camp. Puis la pandémie frappe. En quarantaine dans une cabane isolée, seule avec un coloc dont elle doit repousser les avances pressantes, Sacha compte les jours, tandis que les Dawsonites confinés font son procès. La version qui n'intéresse personne, c'est l'histoire inouïe et cruelle d'une victime imparfaite qui, comme si c'était tout naturel, deviendra l'accusée. C'est le cri d'impuissance et de rage qu'elle adresse à celles et ceux qu'elle voyait comme son unique famille, afin que son humanité lui soit rendue. C'est son ultime tentative d'être comprise, crue, aimée.

09/2023

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Histoire de la gastronomie

Septime. La cave, Clamato, D'une île

A son ouverture au printemps 2011, le restaurant parisien Septime crée une petite révolution dans le milieu de la gastronomie. Bertrand Grébaut, qui s'est formé auprès d'Alain Passard et Joël Robuchon, est de cette nouvelle génération de chefs qui veulent bousculer les codes de la restauration traditionnelle. Grébaut et son associé Théo Pourriat s'affranchissent du classicisme tout en le réinterprétant, et font souffler un vent de légèreté et de modernité en cuisine. Septime, est un lieu chaleureux aux allures de bistrot. On y vient de loin pour découvrir une cuisine tout en retenue, instinctive, accordant une place importante au végétal et à la micro-saisonnalité : Aubergine confite, vinaigrette au miso de riz rouge, figues et mûres sauvages, Endive braisée au savagnin, grillée au barbecue, velouté de moules et pimenton, lard de porc noir de Bigorre ou Glace à la menthe, marmelade de mandarine satsuma, zaatar. Au fil des années, le binôme décline cet esprit et ouvre trois autres adresses, chacune avec son identité propre. La Cave, cave à vin miniature, spécialisée dans les vins naturels, est chaleureuse et bondée. Chez Clamato, familles et bande d'amis viennent se régaler de poissons et fruits de mer. Enfin, D'une île, magnifique ferme en pleine campagne du Perche, accueille ses hôtes avec une Poularde en cocotte lutée ou des Choux à la crème infusée à la f louve odorante. Entre cueillette sauvage et potager, cet environnement naturel devient pour le chef source d'inspiration autant que de respiration. A travers textes, recettes et magnifiques photographies, ce livre - intime et personnel - , retrace dix ans de créativité et de succès mais aussi dix ans de tâtonnements et de questionnements. Il raconte également dix ans d'amitié et de rencontres avec les producteurs, pêcheurs, vignerons et clients croisés chaque jour.

10/2021

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Romans historiques

Les Loups de Longchaumois

Au printemps 1612, l'hiver s'étire en Jura. Des paysans de Longchaumois sont descendus plusieurs fois à Saint-Claude pour confier au grand juge Henry Boguet leur peur des loups. En effet, certaines de ces bêtes douées d'une intelligence infernale ont déjà tué plusieurs enfants. Ne s'agirait-il pas de " garous ", ces êtres damnés qui vouent leur âme au Diable en échange d'une hideuse métamorphose ? Seize années plus tôt, Henry Boguet a déjà enquêté sur des faits semblables. Il avait démasqué un sorcier, le gros Jacques, et plusieurs vieilles femmes, ses adeptes. Ce suppôt de Satan leur fournissait une graisse diabolique. Elle les changeait en loups. Pendant plusieurs mois, cette horde sanguinaire avait ravagé le pays. La justice d'Henry Boguet était passée. Des procès avaient eu lieu. Des bûchers avaient été érigés. Le feu avait ramené dans la contrée une paix fragile. Et voilà que tout recommence ! Le grand juge s'installe chez le sieur Martin des Orces, un gentilhomme dont il a pu apprécier la bonne volonté lors de sa première enquête. Il est secondé par Thierry Armau, un jeune médecin béarnais qu'il a sauvé lors d'une tempête de neige, et qui doute de ses théories en matière de sorcellerie. Or, les loups enlèvent de nouvelles victimes. On retrouve dans la campagne leurs corps mutilés, saignés à blanc. Soucieux de protéger les innocents et de faire éclater la vérité, Thierry, témoin horrifié, accepte d'assister le grand juge dans sa tâche. Mais où chercher la clé de cette énigme ? Les paysans accusent Laurence, la fille de leur seigneur, de se changer en louve. Une longue et périlleuse enquête plongera le jeune médecin dans les mystères d'un passé chargé de crimes abominables.

12/2009

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Policiers

San-Antonio Tome 14

"Si un jour votre grand-mère vous demande le nom du type le plus malin de la terre, dites-lui sans hésiter une paire de minutes que le gars en question s’appelle San-Antonio", Réglez-lui son compte (1949). La saga des enquêtes du commissaire San-Antonio comporte 175 épisodes parus entre 1949 et 1999. Monument sans égal dans la littérature policière française, mêlant intrigues échevelées et humour débridé, elle reste sans pareille, bigarrée, tonitruante, populaire et bourrée de références. San-Antonio est né du désir de son auteur, Frédéric Dard, de parodier les romans de la Série noire (Peter Cheney, James Hadley Chase). Mais dès les années 1950, le flic matamore et son rabelaisien collègue Bérurier s’éloignent du cadre policier classique pour accéder à une fresque souvent bouffonne et pleine d’invention langagière. Dès les années 1970, la "langue de San-Antonio", saluée par d’éminents spécialistes mais aussi par de célèbres écrivains, de Jean Dutourd à Jean d’Ormesson, commence à faire figure de phénomène. Elle reste à ce jour aussi savoureuse et inventive qu’à l’origine. Les San-Antonio sont aujourd’hui publiés par "Bouquins" dans l’ordre de leur première parution dans la mythique série Spécial-Police du Fleuve noir. Cette édition intégrale en plusieurs volumes respecte aussi le texte original, reflet des décennies au long desquelles San-Antonio s’est fait le témoin attentif et irrespectueux de la vie hexagonale. Le tome 14 contient : L’Année de la moule, Du bois dont on fait les pipes, Va donc m’attendre chez Plumeau, Morpions circus, Remouille-moi la compresse, Si Maman me voyait !, Des gonzesses comme s’il en pleuvait, Les Deux Oreilles et la queue.

11/2014

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Poches Littérature internation

La reine des souris

Il fit bouillir notre certificat de mariage dans la bouilloire en disant qu'il ne travaillerait pas dans un cimetière le restant de sa vie uniquement pour nourrir les enfants de Mars et, finalement, il partit pendant que j'étais descendue faire des courses, lui acheter de la salade et du café. Dans un modeste appartement poussiéreux rempli de livres et de babioles vit un couple de latinistes légèrement hors du temps. Quand la femme tombe enceinte de jumeaux, le mari l'abandonne et elle doit élever seule ses deux enfants, dans le plus grand dénuement. Rien que de très banal. Mais ajoutez à cela un mélange de vos cauchemars les plus sombres. Un croque-mort, le cadavre d'une femme naine aux airs de leprechaun, un orgue hanté, des enfants-monstres, une narratrice-louve assoiffée de sang, dévoreuse de pigeons, de rats et de bébés. Les épouvantails disposés à chaque tournant de cette nouvelle ont de quoi donner le frisson. Ce qui frappe encore davantage, c'est le naturel déconcertant avec lequel Camilla Grudova les brandit, à la manière dont on raconterait les épisodes d'un rêve dès le réveil. Un récit, en fin de compte, d'une implacable simplicité : celui d'une femme aliénée par le couple, le travail et la maternité, de celle qui enfant se rêvait Reine des souris et qui, mariée à un "homme idéal" sentant les fleurs pourries et la pierre froide, est devenue mère, autant dire bête féroce aux désirs infanticides, loup-garou qui trouvera son salut, comme de juste, dans l'écriture. On ressort avec un rire nerveux de ce court texte qui transforme le réel en fantastique, l'horrible en drôle, et vice-versa.

10/2020

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Histoire et Philosophiesophie

La Vénus hottentote entre Barnum et Muséum

Originaire du cap de Bonne-Espérance, la Vénus hottentote, de son vrai nom Sarah Baartman, fut présentée au public comme "le plus merveilleux phénomène de la nature" dès son arrivée à Londres en 1810. Affublée d'un fessier hors de proportion (stéatopygie), elle fut ainsi chosifiée comme "monstre" de son vivant. A partir de septembre 1814, elle défraya la chronique parisienne avant de mourir dans les derniers jours l'année suivante. Son corps, entièrement moulé puis disséqué au Jardin des plantes, allait un temps rejoindre les collections d'anatomie comparée du Muséum national d'Histoire naturelle. Prise pour type de race "sauvage", la Vénus hottentote n'en perdit pas tout prestige. Ses représentations s'avérant toujours contemporaines de ses usages scientifiques et sociaux, elle parut indistinctement un sujet d'enquête toujours révisable au crible des connaissances et la victime idéale, sollicitée, d'un exorcisme de masse. Au centenaire de sa mort, elle restait une célébrité. Dans le périmètre du Muséum, elle passa des galeries d'anatomie à celles d'anthropologie avant que son moulage, devenu sculpture ethnographique, en vint à exemplifier dans les vitrines du Musée de l'Homme la survivance des "Vénus" stéatopyges de la lointaine préhistoire. Les différents chapitres de ce livre offrent des clés de lecture des imaginaires collectifs, tant savants que populaires, sans nier les zones d'ombre qui entourent la biographie de Sarah Baartman. Ils mettent en évidence les "métamorphoses" complexes de la Vénus hottentote au fil de ses appropriations naturalistes, morales et juridiques, depuis les premiers témoignages des professeurs du Muséum qui l'examinèrent en mars 1815 (Georges Cuvier, Henri de Blainville) jusqu'aux débats du Sénat qui préludèrent à la restitution puis à la cérémonie nationale d'inhumation de ses restes, en août 2002, en présence du président d'Afrique du Sud Thabo Mbeki.

06/2013

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Photographie

Diane Arbus, une biographie

Née en 1923, Diane Nemerov aurait pu suivre les rails de la grande bourgeoisie juive new-yorkaise dans laquelle elle a grandi. Mais, très tôt, son tempérament sombre et rebelle s'affirme et la détache du "moule". Elle refuse d'aller à l'université et, au grand dam de ses parents, se marie à dix-huit ans avec Allan Arbus, son premier amour. Ensemble, ils créeront un studio de photo de mode et collaboreront avec tous les grands magazines de mode américains. Cependant la frivolité et les contraintes commerciales de la mode ne siéent pas à Diane. Munie de son Leica, elle commence à exercer son oeil autrement, pendant les longues séances de pose avec les mannequins. Elle attendra pourtant le début des années 60 pour s'écarter encore de la route et aller chercher ses propres visions, au hasard des rues de New York, dans les bas-fonds, là où aucun photographe ne s'était encore jamais aventuré. Ses modèles malmènent les conventions sociales, sexuelles, physiques. Monstres de foire, travestis, nains, géants, jumeaux, les freaks la fascinent parce qu'ils défient les normes et interrogent sans cesse le visible. Exploratrice insatiable, Diane Arbus repousse les limites, cherche, fouille, se heurtant ainsi aux violents rejets d'un public qui n'a encore jamais vu ça. Proche de Richard Avedon, de Marvin Israel et du groupe Condé Nast, sa vie nous entraîne dans le New York bouillonnant des années 60. Photographe décisive et femme fragile, Diane Arbus connaîtra le destin des icônes tragiques de l'Amérique. La biographie de Patricia Bosworth est à ce jour la somme la plus complète et la plus détaillée sur la vie et l'oeuvre de Diane Arbus.

01/2007

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Littérature étrangère

Un monde à découvert

Le monde de Fritz Brubaker a tout pour faire envie : une femme ravissante, brillante avocate d'affaires ; deux enfants adorés à défaut d'être adorables ; une grande maison dans une banlieue huppée de Boston ; une résidence secondaire sur l'île de Nantucket, et un bon job chez Playtime, le géant du jouet, qui lui laisse suffisamment de temps et de disponibilité d'esprit pour s'adonner à ses passions : skier, faire de la voile, et rêvasser. Car Fritz est d'un naturel sceptique, peu ambitieux et doté d'un humour décalé. Il est, à bien des égards, un étranger dans ce rêve américain. Aussi garde-t-il son calme lorsque Playtime est pris dans une tempête boursière : un initié, très au fait de certaines pratiques comptables peu orthodoxes du groupe, a déclenché sans le vouloir une cascade de ventes à découvert sur le titre. Les hyènes et les vautours du monde des affaires tournent autour de Playtime, attirés par la perspective d'un juteux dépôt de bilan. Le FBI, lui, enquête et remonte la piste jusqu'à... Fritz Brubaker. Lequel oppose à tous son imperturbable sourire et s'accuse de tous les maux. En particulier celui de s'être laissé couler dans ce moule absurde où une famille n'est plus unie par les moments qu'elle passe ensemble ou les valeurs qu'elle partage, mais par l'obsession de la réussite et le besoin d'en étaler les signes extérieurs. Est-il coupable ? Ou est-ce le système qui est criminel ? Car pendant que certains perdent leur emploi, avocats, liquidateurs et spéculateurs de tout poil se repaissent du cadavre de Playtime... Féroce et hilarante comédie de mœurs sur une Amérique malade de son matérialisme, Un monde à découvert raconte la faillite d'une famille, d'une grande entreprise, et d'un système de valeurs.

06/2005

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Littérature française

La vallée de l'ombre

" Eliézer se leva. En s'appuyant au mur, il quitta la pièce, fit quelques pas dehors, vacillant dans le vent glacial, bousculé par le chien qui frémissait de joie, lui léchait les mains et courait en tous sens. Derrière la maison, il s'adossa au mur et son regard embrassa la colline, les murets de pierre qu'il avait si souvent escaladés d'un pied agile, les silhouettes sombres et tordues des oliviers où s'accrochaient encore quelques feuilles sèches. Une phrase du livre de Job monta à ses lèvres craquelées par la soif : " "L'arbre conserve un espoir, une fois coupé il peut renaître encore et ses rejetons continuent de pousser." " Une volonté de vivre jaillissait des profondeurs de son être et l'envahissait tout entier, comme la sève nouvelle qui court jusqu'aux extrémités des branches. La nature qu'il connaissait si bien lui murmurait son cantique d'espérance : derrière les apparences de la mort couve le feu de la vie ; et un matin, les bourgeons éclatent sur le bois qu'on croyait sec et les jeunes pousses viennent reverdir la terre nue et aride. " Dans un petit village de Galilée, un jeune homme est atteint d'une maladie incurable. À mesure que s'étend sur lui l'ombre de la mort, les sentiments de ceux qui l'entourent se révèlent ; entre amour et révolte, trahisons et amitiés, doute et fidélité se tisse une attente, celle de Jésus de Nazareth qui pourrait le guérir. Mais arrivera-t-il à temps ? Ce récit, clair et profond, est aussi une réflexion sur l'angoisse qui nous étreint devant l'approche de la mort et la souffrance, sur le pardon et l'amitié, la naissance du sentiment amoureux et la grâce qui, un jour imprévu, peut traverser toute vie.

05/2002

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Poésie

L'indiscipline de l'eau. Anthologie personnelle 1988-2012

" Ecrire, pour Jacques Darras, c'est avant tout partir à la rencontre du monde. Communiquer, commercer - d'où l'importance pour lui de toute voie navigable - avec toutes les dimensions de ce qu'il appelle " le massif de réalité". Or, au départ, le poème n'est qu'assis simplement sur sa chaise. Une chaise picarde qu'on appelle là-bas "cadot". Mais très vite, attention ! A la différence du petit écrit français qui se regarde bien calé sur son siège, avec Jacques Darras, "le poème se lève". Sort de la pièce. Prend l'air. Suit d'abord le cours d'une mince rivière. L'accompagne jusqu'à son embouchure. Navigue. Revient avec à son bord le plus grand de ces clercs irlandais venus ranimer par leur savoir l'époque endormie de Charles le Chauve. Se pose avec lui le temps d'une lumineuse célébration sur l'arx c'est-à-dire la muraille, la citadelle, de la ville de Laon. Repart en sautant des frontières qui pour lui n'en sont pas, en direction de la Belgique. Chimay. Namur. Pour, face à la buissonnante splendeur des façades héritées de Charles Quint qui anime comme nulle autre part au monde, la Grand- Place (Grote Markt) de Bruxelles, proclamer, décidemment polémique, qu'il n'aime pas Louis XIV. Là, quand même, un moment, le poème s'arrête. Non pour souffler. Mais d'une traite s'abreuver à tous les mots, les moûts, colorés et mousseux de la bière. Déguster effrontément et dans tous ses sens, la moule. Ce qui ne l'empêchera pas de pointer son nez dans l'atelier de Rubens pour y surprendre ou plutôt inventer le dialogue du peintre avec Helena Fourment, sa femme, nue bien entendu, sous sa fourrure noire ! " Georges Guillain.

01/2016

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Pléiades

Oeuvres. Tome 2 : Equipées ; Peintures ; René Leys ; Essai sur soi-même ; Dossier "Imaginaires" ; Le Fils du Ciel ; Essai sur l'exotisme ; Thibet ; Hommage à Gauguin

Segalen, médecin de la Marine, ausculte le monde comme un grand corps. Faire de ce monde une part de soi, tel est pour lui l'enjeu de la littérature. Plus que d'autres, il a le don de percevoir la multiplicité du visible, l'instabilité des choses, la variété du sensible. L'exotisme est son affaire, mais pour en aborder les thèmes il a soin, précaution rare en son temps, de se débarrasser du poncif "palmier - chameau - casque colonial". Son appétence pour le divers n'est pas d'ordre ethnographique. Ce qu'il vise, c'est "une Esthétique du Divers". A sa mort à quarante et un ans, en 1919, trois livres seulement avaient paru : Les Immémoriaux, Stèles et Peintures. Des milliers de feuillets manuscrits attendent éditeurs et lecteurs. Les efforts d'Annie Joly-Segalen font peu à peu sortir de l'ombre cet édifice virtuel, "poésie encore ignorée et au sein de laquelle vit un mystère" (Pierre Jean Jouve, 1955). C'est sans doute cette lente maturation qui a fait de l'oeuvre de Segalen notre contemporaine inattendue. La nature des manuscrits, lieu d'un dialogue de l'auteur avec soi-même, interroge la notion même d'oeuvre et rend illusoire toute idée d'exhaustivité. Les genres, fiction, poésie, journal, essai, sont soit combinés, comme dans Le Fils du Ciel, projet d'art total, soit déjoués : "J'étouffe dans le Roman ! "En respectant comme jamais la présentation des documents autographes (images comprises), la présente édition ne renouvelle pas seulement la lecture du Fils du Ciel ou de l'Essai sur l'exotisme ; elle rend aux textes leur mouvement propre, celui d'une marche vers l'idée grandiose, et chimérique, que l'auteur se faisait de l'oeuvre à laquelle il les destinait.

11/2020

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Pléiades

Oeuvres. Tome 1 : Journal des îles ; Gauguin dans son dernier décor ; Le double Rimbaud ; Les immémoriaux ; Sur une forme nouvelle du roman ou un nouveau contenu de l'essai ; Briques et Tuiles ; Stèles ; Un grand fleuve ; Odes

Segalen, médecin de la Marine, ausculte le monde comme un grand corps. Faire de ce monde une part de soi, tel est pour lui l'enjeu de la littérature. Plus que d'autres, il a le don de percevoir la multiplicité du visible, l'instabilité des choses, la variété du sensible. L'exotisme est son affaire, mais pour en aborder les thèmes il a soin, précaution rare en son temps, de se débarrasser du poncif "palmier - chameau - casque colonial". Son appétence pour le divers n'est pas d'ordre ethnographique. Ce qu'il vise, c'est "une Esthétique du Divers". A sa mort à quarante et un ans, en 1919, trois livres seulement avaient paru : Les Immémoriaux, Stèles et Peintures. Des milliers de feuillets manuscrits attendent éditeurs et lecteurs. Les efforts d'Annie Joly-Segalen font peu à peu sortir de l'ombre cet édifice virtuel, "poésie encore ignorée et au sein de laquelle vit un mystère" (Pierre Jean Jouve, 1955). C'est sans doute cette lente maturation qui a fait de l'oeuvre de Segalen notre contemporaine inattendue. La nature des manuscrits, lieu d'un dialogue de l'auteur avec soi-même, interroge la notion même d'oeuvre et rend illusoire toute idée d'exhaustivité. Les genres, fiction, poésie, journal, essai, sont soit combinés, comme dans Le Fils du Ciel, projet d'art total, soit déjoués : "J'étouffe dans le Roman ! "En respectant comme jamais la présentation des documents autographes (images comprises), la présente édition ne renouvelle pas seulement la lecture du Fils du Ciel ou de l'Essai sur l'exotisme ; elle rend aux textes leur mouvement propre, celui d'une marche vers l'idée grandiose, et chimérique, que l'auteur se faisait de l'oeuvre à laquelle il les destinait.

11/2020

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Musique, danse

Guy Bourguignon, le compagnon de la chanson périgourdin

Le Périgord de la dernière guerre a couvé une pléiade d'artistes et de créateurs émérites qui, aujourd'hui encore, par leur seul nom ou leur implication créative, restent les porteurs de bien des réussites. Le marionnettiste Yves Joly issu des comédiens routiers, le décorateur Pierre Parsus, Georges Crozes, le mystique François Augieras et... Guy Bourguignon en font partie. C'est aucun doute au contact de tous ces créateurs et de leurs conceptions naïves de marionnettes que le jeune Guy Bourguignon a découvert l'art et la comedia d'ell arte dès l'été 1941 empruntant une route qui le mènera aux quatre coins du monde avec les Compagnons de la Chanson. " Il avait, disait de lui la comédienne et chanteuse Odette Laure, toutes les armes de la séduction : l'intelligence, la taille, l'oeil de velours, la culture... " et sans doute aussi bien d'autres qualités. Des qualités que l'ancienne basse des Compagnons trop vite disparu, perfectionniste et parfois irascible, dissimulait derrière un profil de don Juan que beaucoup se plaisaient à lui reconnaître. Alors que Guy Bourguignon savait tout à fait être, par ses choix, un élément déterminant. Après avoir découvert les lieux de son enfance à Tulle et quantité de ceux qui avaient connu la famille Bourguignon, c'est le portrait surprenant d'un homme quasiment méconnu, dont la grande Piaf jalousait la culture, que se propose de vous faire découvrir l'auteur. Après avoir consacré avec Christian Fouinat une biographie aux Compagnons de la Chanson, Louis Pétriac a voulu dresser un portrait de l'un de leurs créateurs dont on ne mesure pas assez, plus de quarante ans après sa disparition, quelles auront été les réussites.

10/2013

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Science-fiction

Pigeon, canard et patinette

En 2016, Fred Guichen imagine que des impasses de la toute-puissance naîtra le pouvoir de la fragilité. An 103 après La Catastrophe. Quelque part sur les côtes bretonnes. D'abord, il y a Le Secteur, un petit coin tranquille, bien protégé par une enceinte de terre, de roches et de béton haute de 20 mètres ; derrière, trois villages coupés du monde extérieur et administrés par une trentaine d'individus solidaires, doux comme des agneaux et rongés par les mutations mais tellement heureux de (sur)vivre. Il y a Patinette, un bon gars au pied bot et aux bras trop courts, sa soeur Hermeline, frappée de progeria mais tellement adorable, et Canard, le cousin, dont la tumeur galopante au cerveau n'entame pas la joie de vivre. Et puis, il a Pigeon, le maire de la communauté, fragilisé par sa taille de géant mais toujours présent pour ses amis, Globule, Jacotte, Moignons, La Bouquin et les autres. Seul lien avec l'état, le Contremaître supervise l'activité de tout ce petit monde, car ils ont l'insigne honneur de s'occuper, d'entretenir, de dorloter le réacteur numéro 2 de La Centrale, responsable de La Catastrophe du 18 mai 1970, il y a un siècle de cela. Mais la nouvelle est tombée : le gouvernement a décidé d'arrêter les frais ; cette cour des miracles n'est plus rentable et on dit qu'une guerre couve, alors... Alors, que vont devenir Pigeon, Canard, Patinette et les autres ? Quel est ce formidable lien qui les unit tous ? Quel avenir pour ces enfants de l'atome dans un monde qu'ils ne connaissent pas ? Et s'ils étaient le salut de l'Humanité ?

01/2016

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Musique, danse

ARRAU PARLE. Conversations

"Il y a deux ans, Claudio Arrau fêtait à la fois ses quatre-vingts ans et ses soixante-quinze ans de carrière avec un marathon pianistique sans précédent : les Beethoven les plus scabreux et les Liszt les plus lourds en une même soirée. Il y a un secret derrière cette énergie enthousiaste, et cette jouvence. La même année, des entretiens conduits par le journaliste new-yorkais Joseph Horowitz paraissaient en Amérique et livraient une partie du secret. Arrau parlait. Ce livre est d'abord et de toute façon celui d'un témoin majeur de notre siècle : né au Chili, mais formé à Berlin depuis ses huit ans, Arrau a vécu en Européen, en artiste, en témoin partial, passionné et lucide le fabuleux foisonnement culturel de la république de Weimar, stoppé par la montée du nazisme. Il a confronté ses blocages d'enfant prodige transplanté, couvé, devenu adulte et déchu de son auréole, à cette arme spirituelle neuve, la psychanalyse. C'est un homme guéri, mais qui regarde en face ses démons, qui nous parle. Comment s'étant conquis lui-même, il a dû conquérir l'Amérique, alors vendue aux virtuoses secs qui semblaient marcher à l'électricité ; comment il s'accommode depuis trois quarts de siècle de ce piano au bout de ses doigts qui n'est pour lui que comme un membre de plus ; comment l'angoisse, la peur de perdre se sont transmuées pour lui en jubilation tellurique, en joie de jouer et, presque, de jouir : au-delà de tout le paysage culturel qui s'anime, qu'on aurait pu croire austère, ce qui saisit le lecteur de ces entretiens c'est, conquise, ascétique et rayonnante, inattendue et salubre, une moderne (et très antique) morale du plaisir". André Tubeuf.

10/1985

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Littérature française

Les mauvais lieux de Paris. Suivi des Nouveaux mauvais lieux de Paris

De "mauvais lieux", jadis explorés par le roman réaliste ou la littérature populaire, Paris regorge en cette période charnière de la fin des années 1960 et du début des seventies, quand Ange Bastiani y pointe le bout de son nez. Epoque contradictoire s'il en est, amalgamant la fermeture des maisons doses et les libéralités de Mai 68, la contre-réaction conservatrice et le flower power. Finis les bastringues, les hôtels borgnes, les effeuilleuses, les ruffians et autres mères maquerelles chers à Carco, Cendrars ou Brassaï ? Que nenni. Crapules et respectables usagers des "mauvais lieux" s'adaptent, tout simplement. Si Marthe Richard est passée par là, d'autres s'ingénient à repasser par ici. Blousons noirs et call girls reprennent le flambeau des apaches et des tapineuses des Années folles. L'avènement de la révolution sexuelle fait de tout lieu un "mauvais lieu" : de la voie publique aux alcôves privées, chaque fantasme dispose de sa cage feutrée. Partant du principe selon lequel "le vice se cache, tandis que la vertu se vit au grand jour", c'est avec altruisme qu'Ange Bastiani se propose de guider les épicuriens en tous genres (avec Bambi, Coccinelle ou Moune Carton comme égéries) sur les traces de leurs chimères les plus insondables. A l'heure de l'Internet, ce récit dont le moindre des mérites est de remettre les pendules à l'heure de la morale – paraît aussi moite que rafraîchissant... Le présent volume, enrichi d'un généreux corpus iconographique, rassemble pour la première fois Mauvais et Nouveaux Mauvais Lieux de Paris, respectivement parus en 1969 et 1971. Des halles Baltard au "trou des Halles" donc, où l'ange noir Bastiani s'engouffre avec une jubilation canaille. Et ce, pour notre plus grand régal !

05/2017

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Littérature française

Echec, et Mat

Dehors, la nuit flotte encore. Fuir. Franchir la ligne rouge ; atteindre au désert, à l'eau libre, disponible. Il paraît qu'il y a eu une guerre autour de la Cité, mais les rêves sont sans prix. Une jeep conquise et la ligne rouge franchie, Mat et Théo se lancent dans une quête haletante à travers le désert, loin de la Cité, loin de cette unique mégapole ayant survécu à une sécheresse et à une guerre planétaires ; loin de son insoutenable bonheur fictionnel qui raréfie les rêves ; les assèche, cloître les désirs, d'une emprise totale. A l'ouest, toute, où se trouve un canyon au-delà duquel gronde, tel un mythe intercesseur qui ouvre aux destinées, l'Océan. Mat et Théo savent le but : en bas, où couve la révolte, évolue la fabuleuse Eurydice, faiseuse d'oracles. Doris et Phèdre, qui ont rejoint Mat et Théo, ressentent elles aussi, confusément mais sûrement, les effluves enivrants d'un point ultime à gagner. Cependant, ils sont là, tout proches, à leurs trousses. Le canyon sera rallié en fin de compte, et la liberté - ou sa fragile présomption, telle une fragrance puissante et inquiétante. Ralliés, oui, jusqu'à ce que tout bascule... Avec échec, et Mat, Galien Sarde signe un premier récit éblouissant, fabuleux, onirique, qui tient autant du Road trip enfiévré que de l'épopée, et où le chant résonne telle une ode amoureuse célébrant l'inénarrable pouvoir de la littérature. "Aprés la lumière, l'ombre : on roule, en plein jour, dans la nuit, au fond d'un lit sombre. En haut, la lumière nous escorte, fondue dans le ciel, inaccessible, où volent les condors. Toujours seuls sur terre, sans personne".

04/2022

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Pédagogie

La famille est l'avenir de l'école

Ce livre voudrait rassurer les parents qui ne savent plus comment s'en sortir pour éduquer les enfants, et leur montrer qu'ils ne sont, de loin, pas les seuls responsables de la crise que traverse l'école. Les choix de société récents, ainsi que ceux opérés au sein de l'école, pèsent lourdement sur la situation de malaise actuelle. La modernité a piétiné la tradition, en faisant table rase du passé. Le moule unique piétine les différences naturelles et invente la culture commune. Les idéologies ont remplacé les praticiens et tordu le cou au bon sens. Dans le même temps, l'enfant accédait au statut d'enfant roi. Il sait désormais qu'il a des droits. A tel point qu'il n'a plus conscience de ses devoirs. On a d'ailleurs oublié de les lui rappeler. A force d'avoir droit, d'être associé aux décisions, d'être poussé à prendre la parole très souvent, il a de plus en plus de mal à obéir. Nous lui avons volé son enfance, car nous le considérons de plus en plus tôt comme un adulte. Cette mentalité favorise son sentiment de toute puissance, d'irresponsabilité, voire d'impunité. Nous devons absolument changer de cap. Il est urgent de réhabiliter l'autorité, ainsi que la figure du père. Les enfants doivent s'exercer à remplir leurs devoirs. Il faut les leur enseigner. L'enfant doit être accompagné sur la voie de la responsabilité. Parents, nous sommes les premiers responsables de notre enfant. Cette tâche est essentielle et ne s'improvise pas. Plus nous remplirons notre rôle de gérants et moins l'école aura tendance à l'usurper, et plus l'école ira bien.

12/2000

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Atlas

Mon atlas de la biodiversité

Un nouvel atlas sur la biodiversité pour questionner sa présence et sa diversité aux quatre coins de la planète ! Un atlas à l'organisation innovante Ce livre est structuré par milieux où s'épanouit le vivant plutôt que par continents. Il nous permet de plonger dans des environnements très différents. Il s'intéresse à la présence de la vie dans les déserts, comme le désert aride du Sahara ou glacial de l'Antarctique, les chaînes de montagnes, des Alpes à la cordillère des Andes, les forêts denses d'Afrique centrale, les savanes d'Australie. Le lecteur se plonge dans la contemplation de la vie des mers ou des océans ou des grandes étendues d'eau douce comme le lac Victoria ou le fleuve Mékong pour y découvrir les bactéries et autres êtres microscopiques et autres bactéries ou géants qui les habitent. Le monde animal est présent sur les cartes ainsi que le monde végétal. Le lien et les interactions avec les humains sont aussi développés. Un livre d'une grande rigueur scientifique à la portée de tous Porté par Catherine de Coppet, journaliste et rédactrice en chef adjointe de la revue "XXI", ce livre est très documenté. Déjà auteure de "La Biodiversité" dans la collection "Mes p'tites questions", cet ouvrage poursuit le profond intérêt de l'auteure sur cette thématique au coeur de tous les débats actuels à l'heure du réchauffement climatique. Ce livre est le fruit de nombreux échanges avec des spécialistes et biologistes des milieux référencés. Quand la biodiversité se pare de ses plus belles couleurs L'ouvrage est issu de la collaboration de quatre illustrateurs férus de géographie : Camille Ferrari, Mikaël Moune, Pauline Merlaut et Aurélie Verdon.

04/2023

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Autres éditeurs (K à O)

Quand les P'tites Poules auront des dents

40 expressions du poulailler avec les célèbres P'tites poules ! Un album riche en surprises avec Carmen Carmelito, Bélino et les autres. Il n'y a pas si longtemps, nous vivions à la ferme avec les poules. Cette longue cohabitation nous a inspiré de savoureuses expressions imagées. C'est ainsi qu'aujourd'hui encore, on peut se coucher avec les poules dans un immeuble plein comme un oeuf et marcher sur des oeufs pour éviter les prises de bec et se voler dans les plumes... Un album couvé avec amour où les fans retrouveront 40 expressions du poulailler mettant en scène leurs personnages préférés : Carmélito, Carmen, Pedro, Bélino, Pick et nick... Textes originaux de Christian Jolibois et illustrations inédites de Christian Heinrich, les créateurs des P'tites poules. Christian Jolibois Fils caché d'une célèbre fée irlandaise et d'un crapaud d'Italie, Christian Jolibois est âgé aujourd'hui de 352 ans. Infatigable inventeur d'histoires, menteries et fantaisies, il a provisoirement amarré son trois-mâts Le teigneux dans un petit village de Bourgogne, afin de se consacrer exclusivement à l'écriture. Il parle couramment le chat, le cochon, la rose et le poulet. Titres publiés : Le Super Broute-Papier, Ma tribu à Lascaux (Flammarion Père Castor), Kidnappée par les Sioux (Milan), Pour faire un bon petit Chaperon (Théâtre pour enfants, Milan)... et bien sûr Les P'tites poules ! Christian Heinrich est né en 1956 à Sélestat, une petite ville alsacienne. Diplômé de l'Ecole des arts décoratifs de Strasbourg, il a d'abord voyagé avec ses crayons dans les marges des cahiers puis dans différents pays avec ses carnets de croquis et ses aquarelles. Il est devenu illustrateur de livres pour la jeunesse dont L'arbre qui chante (B. Clavel, Albin Michel) et Les yeux du dragon (S. King, Pocket Jeunesse) et bien sûr Les P'tites poules !

04/2023

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Dictionnaire français

Du couvent au bordel. Mots du joli monde

Le monde des prostituées et celui des gens de la pègre, qui les exploitent, possèdent un langage original d'une vulgarité propre à émoustiller les clients et à choquer les bien-pensants, mais dont la richesse ne laisse pas de surprendre. Et si le passage des mots d'argot dans le français familier, puis dans le français tout court, n'a commencé que dans les années 1870, ce vocabulaire pittoresque et truculent était toujours vivace à l'aube du XXe siècle. A côté des incontournables catins, filles de joie ou putains, les marchandes d'amour sont stigmatisées comme appartenant à une espèce mi-animale, mi-humaine : noms d'oiseaux ou de volatiles de basse-cour – chouettes, grues, cocottes, poules –, de batraciens, voire de larves d'insectes. Les araignées de luxure ou de pissotière offrent la parfaite représentation du rejet que suscitent ces filles, considérées comme avilissantes. S'ajoutent à ce florilège chienne, guenon, truie, femelles réputées pour leur lascivité, ou louve qui a donné le littéraire lupanar, mais encore biche et lionne, termes appliqués aux courtisanes croqueuses de diamants et aux demi-mondaines chères à Alexandre Dumas fils. Quant aux lieux d'exercice du métier, ils sont appelés : bordel, bobinard, boxon, claque, trottoir et tutti quanti. Autant de mots et expressions du " joli monde " dont Claudine Brécourt-Villars donne le sens, l'étymologie, la datation. Elle les illustre par des citations, littéraires pour la plupart, provenant aussi parfois de chansons ou de vaudevilles. Du XVIe siècle à nos jours, en passant par le XIXe – âge d'or de la prostitution où nombre d'écrivains populaires et naturalistes se sont emparés du thème –, cet ouvrage en dit long sur l'évolution de la condition des prostituées dans la société française et, inévitablement, sur celle des femmes.

01/2017

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Linguistique

Une histoire du point de vue : de la narratologie à la linguistique. Tome 1

Sous le titre général de De la narratologie à la linguistique, l'auteur réédite ses trois premières études (1997-2004) sur le point de vue : Tome I, Une histoire du point de vue, Tome II, La Construction textuelle du point de vue, Tome III, Argumenter en racontant. Premier tome de la série, Une histoire du point de vue s'attaque au problème que pose la notion de PDV à l'enseignement scolaire dont elle est devenue un pont aux ânes alors qu'elle est d'un maniement particulièrement délicat. Les théorisations successives de la focalisation narrative sont à tel point tributaires de leurs contextes historico-théoriques d'émergence que leur critique épistémologique s'impose. L'ouvrage analyse les avatars du PDV chez les critiques (Pouillon, Blin, Magny, Rousset), les narratologues (Genette, Bal, Vitoux, Lintvelt), les linguistes (Danon-Boileau, Greimas, Fontanille), les herméneutes et théoriciens de la lecture (Ricoeur, Iser, Jauss, Eco, Jouve). De nombreuses interprétations purement métaphoriques du PDV s'expliquent par un fort déficit linguistique et contibuent à l'entretenir. Proposant la refondation de cette notion, l'auteur part des concepts de sujet de conscience ou d'énonciateur et de l'expression linguistique des perceptions plus ou moins nettement associées à des pensées représentées. "Jeanne, ayant fini ses malles, s'approcha de la fenêtre, mais la pluie ne cessait pas." (Maupassant, incipit d'Une vie) : en contexte narratif de troisième personne, le PDV est lié à de nombreuses traces plus ou moins prégnantes de la subjectivité ou de l'activité cognitive d'un sujet de conscience, centre de perspective, quand bien même ce sujet ne parle pas, dès lors que le texte raconte en se mettant à sa place...

01/2023

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Algérie

Le putsch d'Alger

Radio-Alger, 22 avril 1961 : "Ici Radio-France. L'armée a pris le contrôle de l'Algérie et du Sahara... " C'est le début du putsch des généraux, et du récit palpitant qu'en fait dans ce livre Maurice Vaïsse. L'événement est bref : quatre jours, cinq nuits. Mais il renvoie à un temps plus long : celui de la crise qui couve dans l'armée et conduit à cet épisode saillant de la guerre d'Algérie, celui, aussi, de ses conséquences. Après 1940, la distinction entre le militaire et le politique se brouille : la Seconde Guerre mondiale et les conflits de décolonisation inversent les rapports, à la suite de crises à répétition opposant l'armée à la nation, jusqu'au putsch. Pourquoi cet échec ? Quelles en sont les séquelles ? L'ambition de cet ouvrage est de prendre la mesure de l'événement et de le replacer dans l'histoire, française et internationale. Maurice Vaïsse renouvelle ici une enquête inaugurée il y a quarante ans, cette fois avec la ressource d'archives alors inaccessibles. Il y a dans son livre les faits et la rigueur de l'analyse. On y perçoit aussi l'émotion d'un homme à qui l'Algérie n'est pas étrangère ? il y est né et s'y trouvait en 1961 ? et dont on sent la gorge nouée devant ce drame. De documents en témoignages, il restitue la dimension humaine du putsch, constamment présente : dans l'attitude et les propos du général de Gaulle, les attentes des populations, les motivations et le comportement des officiers généraux ? avec la dimension presque tragique du conflit des devoirs et des fidélités, et les désarrois de l' "honneur" . Un livre de référence sur le putsch et sur de Gaulle.

03/2021

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Critique littéraire

Poésie sur les ondes. La voix des poètes-producteurs à la radio, avec 2 CD audio

Après la seconde guerre mondiale, la radio française a volontiers confié ses émissions de poésie à des poètes : Philippe Soupault, Pierre Emmanuel, Pierre Jean Jouve, Jean Amrouche, Jean Lescure, Francis Carco, Michel Manoll, André Beucler, Loys Masson, Louis Foucher, Luc Bérimont, Paul Eluard, Claude Roy, Jean Breton, Pierre Béarn, Armand Robin, Frédéric Jacques Temple, Claude Royet-Journoud, Jean Daive, André Velter, Frank Smith, Jean-Pierre Siméon... Sans doute avec l'idée que ceux-ci seraient bien placés pour faire entendre la poésie à la radio - comme on fait appel à un sociologue pour parler de sociologie ou à un médecin pour parler de médecine-, tout en contribuant à enrichir, en tant que créateurs, l'expression radiophonique. Il y a bien des façons de parler de poésie sur les ondes, de dire et de faire entendre des poèmes, comme en témoignent les deux CD d'archives sonores joints à ce livre. Mais par-delà la diversité des styles, des formats et des intentions, les émissions présentées dans ce volume, produites entre 1946 et 2007, chacune à leur manière rendent audible une idée de la poésie, interrogent la place de celle-ci dans le champ littéraire et dans la société, manifestent le rapport du poète-producteur au public de son temps et mettent en oeuvre une poétique du dire et de la parole radiophonique. Certaines d'entre elles, sans être conçues comme des poèmes, font oeuvre. Au croisement de l'histoire littéraire, de l'histoire de la radio et d'une esthétique des formes et de la réception, Poésie sur les ondes examine la spécificité des "voix de poètes" à la radio. Puisse ce livre convaincre aussi de leur nécessité dans la sphère publique et le paysage sonore contemporain !

03/2018

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Humour

Boule de feu

L'heure est grave, et le Mage Pueblo le sait : la Boule de Feu qui alimente leur barrière magique s'étiole et perd chaque jour de sa puissance. Les terribles Maruflans rôdent, et le village sera bientôt à leur merci ! Seul le Sage Patrix peut encore les sauver, mais celui-ci a été exilé, il y a fort longtemps, dans le monde lointain des humains... Bravant les dangers du portail inter-mondes, c'est le fidèle Fernando qui ira chercher le Sage. Didier, sa moustache, et son petit chien Rocky pourront-ils l'aider dans sa quête ? Prisonniers de la cruelle Reine des Chevoules, perdus dans les brouillards des Marais de Morve, Fernando et le Mage Pueblo parviendront-ils à sauver leur village ? Rocky et Didier reverront-ils leur coquet appartement ? Vous le saurez en lisant Boule de feu, le nouveau livre d'Anouk Ricard et Etienne Chaize ! La bande dessinée a souvent accueilli les expérimentations graphiques détonantes et Boule de Feu porte haut cette tradition. Corben et Druillet n'ont qu'à bien se tenir : rarement alliance aussi inattendue n'avait dynamité à ce point les codes graphiques du 9ème Art — et nos rétines ! Anouk Ricard fournit personnages absurdes et dialogues ubuesques avec une facilité déconcertante, mariant à merveille héroïsme et humour, avec deux grands H. Etienne Chaize, jonglant avec les techniques — collages, encres, peinture numérique — fait des miracles et crée les décors de ce monde surprenant, nourri par Le Seigneur des Anneaux, les cartes Magic et autres classiques du genre... Inclassable, drôle et déjantée : Boule de feu est assurément la quête d'héroïc-fantasy la plus brillante de ces derniers années ! -— nouvelle édition enrichie d'un poster et d'une planche d'autocollants !

06/2021

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Critique littéraire

VICTOR SEGALEN. L'origine et la distance

Sur les raisons qui le portent à écrire, l'écrivain reste muet. Non qu'il veuille taire une vérité, ou cacher un sens : la vérité, le sens de ce qui le constitue dans son état lui demeurent sans doute impénétrables. " Le secret est intime à l'œuvre, écrit Pierre Jean Jouve, car il n'y a pas une œuvre de quelque importance qui veuille livrer son fond, et expliquer son but avec son origine ". Interrogeant inlassablement le monde tel qu'il se livre à notre instinct de déchiffrement, les textes de Victor Segalen nous reconduisent sans cesse à la question de leur propre raison. Raison entendue ici à la fois comme le mobile, ou la pulsion intarissable d'une entreprise de langage, et comme le compte rationnel de ses enjeux spécifiques. L'étude de Christian Doumet traverse ainsi quelques-uns des grands motifs de l'œuvre. Chaque fois, c'est un parcours qui s'offre, non pas autour d'un centre défini, toujours absent, mais entre deux objets illustrant la tension - l'inquiétude, l'urgence, mais aussi le plaisir - de l'écriture de Segalen : altérité et exotisme, et détection, fiction et vision. Un premier chapitre - " la distance intérieure " - pose les conditions spatiales de cette dialectique. Le dernier - " l'œuvre et les signes " - en présente les perspectives séméiologiques. A un moment où le poète-voyageur commence à être reconnu comme l'un des auteurs les plus importants de la première moitié de ce siècle, Victor Segalen : l'origine et la distance se présente comme une des premières réflexions synthétiques consacrées à l'ensemble de ce massif. Chemin faisant, l'ouvrage tisse, dans le prolongement des préoccupations de Segalen, un réseau de questions qui situent l'œuvre étudiée au cœur des grandes interrogations modernes sur la littérature.

10/1993

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Cinéma

L'Actrice française est une femme comme les autres (enfin presque)

A l'écran, l'actrice hante les imaginaires et les nuits blanches. A la ville, la même s'épanche à longueur d'interviews (souvent assez peu portées sur le cinéma) sur son style inimitable, sa vie privée, ses partenaires, et distille des conseils et avis, judicieux ou pas, sur la mode, la coiffure, l'éducation des enfants, la diététique, la politique, le couple, la déco et plus si affinités. Elle ne l'avouera pas, mais la "promo" à outrance est devenue pour l'actrice française une manière de saturer l'espace, d'asseoir son pouvoir, de vendre de l'image, à défaut, parfois, des places de cinéma. Echapper aux offensives médiatiques, plusieurs fois par an, de Léa Seydoux, Vanessa Paradis, ou Charlotte Gainsbourg (et quelques autres...) relève du sport de combat ! Si l'on peut être charmé par certains rôles, on peut vite être agacé par le ronron promotionnel et la langue de bois - préconisés par l'agent ou l'attaché de presse pour protéger l'intimité de la star - de certains face-à-face. Comme un malheur n'arrive jamais seul, les auteures ont étendu leurs investigations anthropologiques aux territoires que l'actrice occupe (festivals, castings, grande marque dont elle est souvent l'égérie), aux individus qu'elle côtoie (agents, metteurs en scène, chasseurs de têtes, journalistes), aux choses qui l'intéressent (chirurgie esthétique, amours, maternité, etc.), à l'importance d'être bankable, ou encore prise pour une intellectuelle, et autres passionnants sujets (la moue, les cheveux, les casseroles qu'elle traîne, le bashing) qui lèvent enfin le voile sur son insondable mystère.

11/2015

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Littérature française

Robert Gaborieau. La Raclure

Robert Gaborieau devint Ingénieur, puis manager, alors que rien ne l'y prédisposait particulièrement. Etant l'aîné d'une famille croisée après la seconde guerre mondiale, d'une paysannerie limousine pauvre et d'une bourgeoisie vendéenne ruinée, enfant de la banlieue, livré à lui-même, il avait tout dans la vie pour mal finir. Se hisser au niveau qu'il avait pu atteindre, avait demandé de la volonté et beaucoup de sacrifices. Dès son plus jeune âge, alors qu'il était doué pour les arts et la communication, au lieu de développer ces qualités, il les enfouit au plus profond de lui même. Il lutta toute sa vie contre sa nature, pour obtenir quelques réussites sociales durement acquises et il eut de nombreux échecs qui le précipitèrent à chaque fois dans la fosse. Mais il en accepta le prix, remontant sans cesse des abysses, pour se hisser à nouveau en haut de la pyramide, et il sacrifia tout à l'argent, à la reconnaissance sociale et au pouvoir. Dès les premières années où il commença à pratiquer son métier, j'ai immédiatement pensé à ce conte d'Alphonse Daudet : L'homme à la cervelle d'or , des lettres de mon Moulin. Non pas qu'il fut plus intelligent que la moyenne, ni qu'il fut victime d'une épouse, il n'avait pas ces excuses. Je crois qu'il s'est inconsciemment auto infligé les souffrances de ce type d'homme toute sa vie, tant il est vrai qu'il fut moulé par le creuset de son enfance. Robert Gaborieau perdit tout, puis il eut la chance, de pouvoir tout reconstruire encore une fois : autre vie, autre couple, autres enfants, autre lieu. Même si il tenta jusqu'au bout de garder un amour de ses premiers enfants, réciproque sinon intact, même si il prit du recul avec le mirage social, il resta toujours incorrigiblement en panique d'argent. C'est son histoire, que spectateur de sa vie, j'ai tenté de raconter au travers de ce livre.

12/2016

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Sociologie

Bêtes de ville. Petit traité d'histoires naturelles au coeur des villes du monde

"Vive les animaux ! D'accord. Mais vont-ils sauver nos villes ? " Erik Orsenna, de l'Académie française La moule zébrée va-t-elle sauver New York ? Le scorpion Tityus serrulatus terroriser les habitants de São Paulo ? Les kangourous s'ébattre dans la forêt de Rambouillet ? Saviez-vous seulement que toutes ces bêtes vivaient si près de chez vous ? En pleine crise de la biodiversité, nos villes sont devenues des jungles hybrides où se croisent bien plus de créatures que dans nos forêts. Bienvenue aux 33 000 sangliers clandestins des parcs de Berlin, aux léopards des faubourgs de Bombay ou encore aux coyotes de Chicago et aux cougars de Mulholland Drive. Certains ont muté, leurs comportements ou leurs physiques se sont transformés pour survivre à la ville. La souris de Brooklyn résiste aux polluants lourds, l'escargot d'Amsterdam combat l'îlot de chaleur urbain, l'hirondelle de la Côte est réduit sa voilure pour éviter les gratte-ciel. Au travers de 1 001 histoires de bêtes de villes, l'architecte Nicolas Gilsoul nous offre un bestiaire érudit de nos territoires et nous incite à nous reconnecter au vivant. En chemin il dessine de nouvelles perspectives sur l'art de concevoir la ville avec le génie animal. A l'évidence, observer des bêtes, ça rend intelligent. Chevalier de l'ordre des Arts et des Lettres, Nicolas Gilsoul est architecte, paysagiste et docteur en sciences à l'Institut des sciences et industries du vivant et de l'environnement à Paris. Professeur à l'Ecole nationale supérieure d'architecture Paris-Malaquais, il enseigne de Vancouver à Bruxelles. Lauréat de l'Académie de France à Rome, pensionnaire de la villa Médicis, il a remporté de nombreux prix d'architecture. Il publie avec Erik Orsenna en 2018 Désir de villes chez Robert Laffont, dans lequel il explore entre autres les tréfonds de la ville Terrier et les cimes de la ville Canopée.

11/2019