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Sciences historiques

Le Pré Saint-Gervais. Chroniques citoyennes (1904-2004)

Au début du XXe siècle, le Pré Saint-Gervais, commune urbaine aux allures villageoises, appartient au département de la Seine. Elle est devenue la plus petite agglomération de la ceinture parisienne au cours de son existence. Ces chroniques citoyennes présentent une galerie de portraits d'habitants aux histoires singulières et d'élus engagés qui ont construit la ville d'aujourd'hui. Vivante cité ouvrière, le Pré Saint-Gervais abrite des industries qui fabriquent des automobiles, des bicyclettes et des pianos. Proches de la Villette, nombre d'artisans gervaisiens trouvent leurs matières premières aux abattoirs. La Butte du Chapeau-Rouge, lieu mythique de rassemblements ouvriers et contestataires, gervaisienne jusqu'en 1930, reçoit Jean Jaurès qui y prononce, en 1913, ses discours contre la guerre et la loi des trois ans, allongeant la durée du service militaire. Une utopie sociale se réalise, menée par Jean-Baptiste Sémanaz puis par son successeur Eugène Boistard. L'habitat insalubre, la santé et l'éducation sont au coeur des préoccupations de ces équipes socialistes innovantes. Elles mettent en place l'Université Populaire Gervaisienne, association qui propose à une population adulte des formations techniques et une initiation aux arts. Cette dernière permet à tous les citoyens d'accéder au sport à travers l'Education Physique Populaire Gervaisienne. Issue de ce laboratoire du socialisme municipal traversé par la guerre de 14-18, la cité-jardins et ses équipements transforment la ville de fond en comble en apportant modernité et progrès social. La Seconde Guerre mondiale et ses conséquences ralentissent cependant cette mutation. Les Trente Glorieuses et la poussée démographique locale relancent le processus d'évolution de la ville sous les mandats des maires Edmond Pépin et Fernand Blanluet. Enfin, l'Union de la Gauche marque un tournant politique riche de grandes heures avec ses maires Marcel Debarge, Claude Bartolone et Gérard Cosme.

11/2014

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Histoire de France

Les épaves du débarquement. Histoire du ferraillage en Basse-Normandie.

Les événements militaires de l'été 1944 ont durablement meurtri la terre normande. Qu'ils soient de papier ou virtuels, de nombreux médias nous expliquent dans le détail ces longs mois de guerre totale qui se terminent pour un temps aux rives de la Seine. Ils nous laissent l'impression confuse de connaître le sujet alors qu'un pan entier de cette formidable opération est resté ignoré pendant de longues années. Que sait-on vraiment du volet maritime propre au Débarquement allié ? Que sait-on de ces discrets naufrages, de ces explosions de mines sournoises ou des téméraires torpillages nocturnes qui nous ont légué un dramatique inventaire d'acier endormi sous les eaux ? Que dire surtout de ces curieux alignements fantomatiques de cargos abandonnés qui s'étendent de Sword Beach à Utah ? C'est cette étrange histoire qui relate la destinée de ces sentinelles du silence que cet ouvrage propose. De la longue période d'abandon (1944-1948) connue par quelques rares cartes postales jusqu'à la période de dépeçage systématique des navires qui se termine vers 1960, le lecteur plongera dans le monde fermé des ferrailleurs maritimes de l'après-guerre, celui où l'on parle l'écossais, le flamand et plus encore l'italien, sur un rivage normand qui voit se développer un tourisme d'un genre nouveau. Monde d'aventuriers à la recherche du pactole résultant des quelques tonnes de cuivre sorties des entrailles des navires perdus, monde de scaphandriers aux salaires généreux, monde dangereux aussi où la fortune espérée côtoie la ruine et parfois la mort, le ferraillage normand est aujourd'hui oublié. C'est cette aventure tant humaine qu'économique que l'auteur nous relate s'appuyant sur les précieux témoignages des acteurs de l'époque et richement illustrée de leurs photographies personnelles.

08/2011

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Humour

Au pays des gorilles avec Pierre Duhem. Un écho de la Révolution

L'un des principaux buts de l'éducation de Jules Ferry étant de donner dans l'enseignement secondaire et supérieur une place prépondérante au matérialisme de Darwin, Au pays des Gorilles raconte le voyage d'une mission simiophile internationale fictive chez les gorilles et son retour à Paris, accompagnée d'un groupe de gorilles, mâles et femelles, jeunes et vieux. A Paris, tous les avantages - dans le domaine des finances, de l'éducation, des distractions et de la politique - sont donnés aux visiteurs simiesques, afin que leurs cousins humains, ces nouveaux venus sur l'arbre de l'évolution, puissent bénéficier de la plus grande expérience de leurs ancêtres. Après avoir goûté à la civilisation moderne - y compris à une initiation maçonnique -, les gorilles décident qu'elle ne mérite pas d'être assimilée et déplorent le mépris qu'il est de bon ton d'éprouver pour les valeurs traditionnelles. Pour les lecteurs contemporains, les allusions à Charles-Thomas Floquet, homme de gauche et militant, préfet de la Seine au début des années 1880, étaient claires. Il en est de même de Paul Bert, ministre de l'instruction publique et des Affaires de l'Eglise à cette époque. Epuisé depuis de nombreuses années, introuvable puisqu'édité avant la création du dépôt légal. Au pays des Gorilles rappelle les conséquences antireligieuses de la Révolution française, avec plein de malice et plein d'humour, dévoile un aspect mal connu de la personnalité de Pierre Duhem, met en relief son talent de dessinateur digne de celui de nos plus grands caricaturistes. Mais la notoriété de Pierre Duhem reste celle du savant éminent. Il a donc semblé opportun, en cette année du Bicentenaire de la Révolution, de réimprimer l'album Au pays des Gorilles et d'ouvrir ainsi la série "Beauchesne Humour"

04/1989

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Littérature française

Oh là là !

Les inimitiés entre Anglais et Irlandais font encore de la fumée en Angleterre et en Irlande. Les frottements entre Turcs et Arméniens et entre Turcs et Kurdes dégagent toujours des effluves de rébellion en Turquie. Les désaveux et les haines entraînent Arabes et Juifs à s'entre-égorger pour la possession du sol depuis plus de soixante-dix ans en une guerre dont personne ne voit encore le bout. Les Corses sont français depuis le dix-huitième siècle et la Corse a donné à la France deux empereurs, un chanteur prolifique et le théâtre de l'une des plus belles nouvelles jamais écrites. Pourtant, les Corses sont traités par certains de "Français non de souche" . Longtemps avant les Corses, les Juifs ont fait partie du paysage français dès le premier siècle judéo-chrétien et ils ont été français avant les Mérovingiens, les Capétiens, la Franche-Comté, la Bourgogne et la Normandie. Pourtant, les Juifs sont jugés par certains de "Français greffés" , de "Français additionnels" ou de "Français surajoutés" . Lorsque les Italiens avaient commencé à immigrer en grand nombre en France à la recherche de jours meilleurs, il ne fut pas bon s'appeler Brazi, Barzini, Mancini, Flatini, Giacomo ou tout autre nom à consonance italienne sur les bords de Seine et de Loire pendant des décennies. Après les Italiens, ou en même temps qu'eux, ce fut au tour des Russes blancs, des Ukrainiens, des Polonais, des Bulgares, des Roumains, des Hongrois et des Espagnols d'être mis à l'index. Vint ensuite le tour des Sénégalais, des Maliens, des Portugais, des Maghrébins, des Chinois et de tous les autres. Tous ces autres "différents" venus chercher des jours meilleurs en France. Comme il est écrit dans le présent ouvrage, le racisme est d'abord et surtout un problème économique.

04/2018

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Beaux arts

Saint-Louis des Invalides. La cathédrales des armées françaises

Voulu par Louis XIV pour soigner les soldats meurtris par ses guerres et pour affirmer la gloire de son règne, l'Hôtel des Invalides est un des sommets de l'architecture classique française, mis en valeur depuis la Seine dans la perspective d'une esplanade grandiose. Les plus fameux talents architecturaux et artistiques de l'époque furent mobilisés, dont Jules Hardouin-Mansart, qui conçut l'église des Soldats et le fameux Dôme, illuminant d'or tout Paris. La richesse des décors peints et sculptés, tapisseries, mobilier, objets liturgiques, cloches et horloge, livres enluminés, témoigne certes d'un faste Grand Siècle que le château de Versailles amplifiera encore, mais aussi d'une organisation réglée de l'espace et du temps, adaptée aux malades et invalides. Sanctuaire royal sous l'Ancien Régime, malmené sous la Révolution, le Dôme fut converti en mausolée impérial par Louis-Philippe pour accueillir les cendres de Napoléon, devenant au fil du temps un des sites les plus visités de Paris. Quant à l'église des Soldats, elle acquit la particularité de présenter les drapeaux pris à l'ennemi, mais aussi d'accueillir les sépultures de glorieuses figures militaires du pays, puis le siège de l'évêque aux Armées, ce qui lui a conféré le statut de cathédrale, affirmant par là le lien fort, dans un cadre laïc serein, entre l'armée, la religion et la nation. La Monarchie, l'Empire et la République se sont continûment mobilisés pour entretenir et valoriser ce site unique, véritable panthéon militaire, qui abrite le prestigieux musée de l'Armée. Les Invalides sont ainsi, aujourd'hui plus que jamais, le lieu symbolique du rassemblement de la nation dans les grands moments de deuil et d'émotion collective.

10/2018

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Histoire de France

La défense passive. Rouen et son agglomération, 1939-1945

La Seconde Guerre mondiale en Normandie et en vallée de Seine est à l'origine de la destruction des habitations, des monuments installés depuis plusieurs siècles. des usines et de la zone portuaire. Elle a semé la terreur et la mort parmi ses habitants qui n'avaient rien demandé à personne. Les villes de Rouen. Sotteville-lès-Rouen et Orival ont été les plus touchées, atteignant jusqu'à 85 % de sinistrés. Un enfer de feu, de cruauté et de violence, s'est abattu sur des ouvriers innocents dont l'espérance devait aboutir à une paix rapide et proche. Avant cette guerre, une organisation s'installe afin de combattre les bombardements en protégeant les populations civiles. Cette organisation ira encore plus loin en aidant les habitants en leur fournissant des repas, en distribuant des vêtements, des couvertures, en organisant l'évacuation des enfants voire des adultes. Ces aides n'auraient pu aboutir sans la présence et l'efficacité de la Croix-Rouge, des pompiers, des religieuses, des prêtres, des bénévoles venus en renfort dans les moments difficiles. Ces personnels de la Défense passive ont quelquefois été traités à tort de collaboration. Ces mêmes voisins étaient intrigués de voir soudainement certains d'entre eux prendre subitement le commandement de leur quartier. En possession d'un laissez-passer ces personnels n'avaient qu'un pas à franchir pour tomber dans la Résistance et pour informer les différents réseaux. Ma pensée va pour ces personnes requises, ou pour ces volontaires dont l'efficacité et le travail n'ont été que peu reconnus, et qui ont participé à la libération de la France. Après la guerre, les livres d'histoire ont gommé cette période, ainsi que les dictionnaires où à Défense passive on trouve peu de choses. Ce sont les oubliés de l'Histoire à qui je tiens à rendre hommage.

01/2019

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Actualité et médias

Médecin de combat

Grand patron hospitalier, médecin de la BRI, l'ancien Antigang, Denis Safran raconte de l'intérieur cette unité d'élite qu'il accompagne lors de ses plus délicates interventions antiterroristes. Le parcours exceptionnel d'un médecin au chevet du pire. Fils unique d'un couple de juifs polonais rescapés de la Shoah, Denis Safran grandit en liberté dans le Paris de l'après-guerre, au coeur du Marais. A 20 ans, il décide de vouer sa vie à réparer des corps cassés. Dès ses débuts de médecin, il va chercher des blessés de la route avec l'un des tout premiers Samu et, en 2000, il crée un grand service d'anesthésie-réanimation pour les polytraumatisés à l'hôpital Georges-Pompidou. Depuis sa péniche amarrée sur la Seine ou à la Brigade des Sapeurs-pompiers, il répond aux urgences 24h sur 24, pour le shah d'Iran, un dignitaire irakien comme pour un simple anonyme. En 2011, il médicalise la BRI pour ses missions dangereuses, en devient médecin-chef, et partage sa vie entre le 36 quai des Orfèvres, le ministère de l'Intérieur et la Préfecture de Police, où il est conseiller pour les affaires médicales. Cette même préfecture d'où partit l'ordre, il y a soixante-dix ans, d'embarquer pour les camps la famille de son père. Une façon pour lui de conjurer le passé indigne de l'Etat français ? A 69 ans, ce farouche républicain est toujours prêt pour une nouvelle mission de service public. Le 9 janvier 2015, il participe à l'assaut contre l'Hypercacher. Et le 13 novembre 2015, à 22h20, dans une colonne de la BRI, il est le premier médecin à entrer au Bataclan...

01/2017

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Stratégie d'entreprise

Fonder une industrie contributive et résiliente. Une aventure humaine entre mondialisation et territoire

Fonder une industrie contributive et résiliente Ce livre "extra-ordinaire" est à la fois une histoire de la mondialisation industrielle, un manuel d'organisation de la production dans l'entreprise étendue, un guide pour la mise en place d'un Lean management authentique et un plaidoyer pour une industrie du futur collaborative et responsable. A travers les aventures du site industriel de Toshiba TEC à Dieppe pendant plus de 30 ans, depuis les débuts de la mondialisation "positive" jusqu'à l'irruption de la Covid-19, ce récit retrace les transformations successives d'une entreprise, tantôt voulues, tantôt subies, pour développer en permanence de nouvelles opportunités et assurer son avenir. Entre vicissitudes et rebondissements, entre ténacité et imagination, entre Chine et Normandie, le grand voyage décrit par l'auteur s'appuie sur l'implication constante des salariés, la recherche permanente de valeur pour les clients, la coopération entre entreprises complémentaires et la capacité à renverser souvent les paradigmes dominants. L'attachement réciproque de l'entreprise tant vis-à-vis de ses salariés que de son territoire d'accueil illustre ce que pourraient être les fondements d'une industrie plus résiliente et contributive aux besoins de la société. Avec style et panache, ce livre donne des clés aux dirigeants et managers de l'industrie, aux décideurs de l'écosystème industriel et aux élus, pour penser une industrie du futur en phase avec les attentes citoyennes. Il vise également à montrer aux étudiants et enseignants que l'industrie est un univers attractif et en perpétuel mouvement. Alain Varna, ingénieur ENSAM, est président-directeur général de l'entité industrielle de Toshiba TEC Europe. Il a présidé de 2013 à 2020 la filière Logistique Seine Normandie, puis l'UIMM territoriale Rouen Dieppe.

03/2021

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Bibliothéconomie

Histoire de la Bibliothèque nationale de France

Cet ouvrage retrace l'histoire complète de la Bibliothèque nationale de France jusqu'à nos jours. Depuis le XIVe siècle, la bibliothèque s'est enrichie de collections exceptionnelles et possède aujourd'hui l'un des fonds les plus riches du monde. A travers l'histoire de l'institution, c'est aussi celle de notre patrimoine et de la pensée contemporaine qui est racontée. " La bibliothèque publique du roi de France est la plus belle du monde entier, moins encore par le nombre et la rareté des volumes que par la facilité et la politesse avec laquelle les bibliothécaires les prêtent à tous les savants. Cette bibliothèque est sans contredit le monument le plus précieux qui soit en France. " Le visiteur ou le lecteur d'aujourd'hui pourrait-il reprendre à son compte cette appréciation de Voltaire ? Confronté au gigantisme des bâtiments de la Bibliothèque nationale de France qui se dressent en bord de Seine ou découvrant Gallica, sa bibliothèque numérique, déjà riche de près de 9 millions de documents issus de ses collections, sera peut-être saisi par le vertige. Sa perplexité sera plus grande encore s'il se rend sur le site historique de la rue de Richelieu, en partie reconstruit depuis Voltaire et aujourd'hui rénové. Par quelle folie humaine en est-on venu à regrouper ici et là " toute la mémoire du monde " ? Ce livre éclaire les logiques et les intuitions qui ont présidé à cette accumulation qui caractérise une bibliothèque nationale. Il montre aussi comment, sans cesser d'être un immense conservatoire de la pensée humaine, elle est devenue un laboratoire de son élaboration. Rassemblant les contributions d'une trentaine d'auteurs, dont beaucoup travaillent ou ont travaillé dans cette maison, il dresse un état des connaissances, dégage les moments forts de sa riche histoire, depuis Charles V, le premier roi collectionneur, jusqu'à la période contemporaine.

03/2022

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Décoration

Demeures historiques. Les résidences d'ambassadeurs à Paris

A l'abri des regards. un grand nombre de demeures historiques sont devenues des résidences d'ambassadeurs en poste à Paris. Ce sont des lieux d'histoire et de patrimoine fermés au grand public. Bienvenue en France nous a ouvert les portes de ces demeures aux particularités uniques. Que ce soit un hôtel particulier du XVIIe siècle, un palais Belle Epoque ou une demeure au style résolument contemporain, ces résidences rivalisent en beauté et en collections d'art. L'art de la diplomatie s'y exerce, porté par un art de vivre au raffinement accompli. De la Chine au Pérou en passant par l'Egypte et la Pologne, Main Stella et Francis Hammond nous invitent à pénétrer au coeur des plus prestigieuses chancelleries et résidences d'ambassadeurs à Paris. Des tapisseries d'après des cartons de Goya parent les salons feutrés de la résidence de l'ambassadeur d'Espagne. Sur la rive droite de la Seine, à la résidence du Japon, Jean Prouvé et Charlotte Perriand ont signé un décor aux lignes minimalistes qui n'est pas sans rappeler le style épuré de la maison japonaise traditionnelle. Sur la rive gauche, le palais d'Eugène de Beauharnais, résidence des ambassadeurs d'Allemagne, conserve intact, depuis Joséphine, le faste du style Empire. De superbes photographies, spécialement réalisées pour ce livre, nous dévoilent les secrets de ces trésors artistiques et architecturaux insoupçonnés. Inédit, cet ouvrage divulgue l'intimité de lieux exceptionnels et rend hommage aux représentations étrangères qui s'emploient à redonner vie à ce précieux patrimoine commun. Aussi, aujourd'hui, les ambassades se posent elles en dignes héritières de ces hôtels particuliers qui, au fil du temps, ont tant contribué au rayonnement culturel et artistique de Paris.

03/2019

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Littérature française

L envers de l histoire contemporaine. La comedie humaine

" En 1836, par une belle soirée du mois de septembre, un homme d'environ trente ans restait appuyé au parapet de ce quai d'où l'on peut voir à la fois la Seine en amont de- puis le Jardin des Plantes jusqu'à Notre-Dame, et en aval la vaste perspective de la rivière jusqu'au Louvre. Il n'existe pas deux semblables points de vue dans la capitale des idées. On se trouve comme à la poupe de ce vaisseau devenu gigantesque. On y rêve Paris depuis les Romains jusqu'aux Francs, depuis les Normands jusqu'aux Bourguignons, le Moyen-Age, les Valois, Henri IV et Louis XIV, Napoléon et Louis-Philippe. De là, toutes ces dominations offrent quelques vestiges ou des monuments qui les rappellent au souvenir. Sainte-Geneviève couvre de sa coupole le quartier latin. Derrière vous, s'élève le magnifique chevet de la cathédrale. L'Hôtel-de-Ville vous parle de toutes les révolutions, et l'Hôtel-Dieu de toutes les misères de Paris. Quand vous avez entrevu les splendeurs du Louvre, en faisant deux pas vous pouvez voir les haillons de cet ignoble pan de mai- sons situées entre le quai de la Tournelle et l'Hôtel-Dieu, que les modernes échevins s'occupent en ce moment de faire disparaître. En 1835, ce tableau merveilleux avait un enseignement de plus : entre le Parisien appuyé au parapet et la cathédrale, le Terrain, tel est le vieux nom de ce lieu désert, était encore jonché des ruines de l'archevêché. Lorsque l'on contemple de là tant d'aspects inspirateurs, lorsque l'âme embrasse le passé comme le présent de la ville de Paris, la Religion semble logée là comme pour étendre ses deux mains sur les douleurs de l'une et l'autre rive, aller du faubourg Saint- Antoine au faubourg Saint-Marceau... . ".

02/2023

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Impressionnisme

Constant Pape (1865-1920). La banlieue post-impressionniste

Né à Meudon en 1865, Jean Constant Pape côtoie dès son jeune âge les peintres de plein-air qui viennent poser leur chevalet dans les clairières et sous-bois de Meudon et Clamart. Son père tient en effet une auberge où convergent des paysagistes rattachés à l'Ecole de Barbizon comme Louis-François Français, l'ami et protecteur des impressionnistes Antoine Guillemet, ou encore Paul-Desiré Trouillebert. A leur contact, il développe un goût prononcé pour la peinture de paysage qu'il aiguise en suivant l'enseignement de Français puis de Guillemet. Un séjour à Auvers-sur-Oise l'amène à s'intéresser aux motifs chers aux impressionnistes et à éclaircir sa palette, dans des compositions aux larges ciels ou de petites pochades prises sur le vif, dans lesquelles il étudie les effets de la lumière sur l'eau, gardant toutefois une fidélité au style classique hérité de ses maîtres, nourrissant une profonde admiration pour Corot. Ses vues de l'ouest francilien sont présentées chaque année au Salon des Artistes français de 1886 à 1914 (puis en 1920) et il obtient une médaille d'or en 1913 pour un grand paysage intitulé "Les Brillants à Meudon". Il complète ses revenus en exerçant en tant que restaurateur de peintures et oeuvres graphiques à Paris, tout en participant avec un certain succès à plusieurs concours de peinture décorative pour des mairies d'Ile-de-France (Vanves, Noisy-le-Sec, Villemomble, Fresnes). Il effectue un séjour dans le Cotentin, où il peint sur le motif, puis à l'île d'Yeu et au Luxembourg. L'essentiel de sa production concerne toutefois les paysages des Hauts-de-Seine au tournant du siècle, livrant une image fidèle de la banlieue entre paysages de carrières de craie et fêtes champêtres.

02/2024

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Actualité médiatique France

Paris 2024. Un défi français

Du 26 juillet au 11 août 2024 se tiendront les Jeux olympiques de Paris. L'enjeu est de taille pour la capitale française. Infrastructures sportives, d'accueil, réseaux de mobilités : nombreux sont les défis qui attendent la France avec cet événement mondial ! Une occasion unique de renouer avec un projet national fédérateur. Un " New Deal " olympique ? Du 26 juillet au 11 août 2024 se tiendront les Jeux olympiques de Paris. La dernière fois que la Ville-lumière avait organisé les JO, c'était... en 1924 ! Un siècle plus tard, l'enjeu est de taille pour la capitale française. Mais dès l'annonce de cette décision, le 13 septembre 2017, nombre de voix se sont élevées contre ce choix. Fake news, polémiques, tribunes partisanes se multiplient à l'encontre de cet événement sportif majeur. Force est pourtant de constater qu'il présente des atouts qui vont bien au-delà de la seule exaltation sportive. Ainsi, les 68 infrastructures nouvelles en chantier dans la capitale et ses alentours sont conçues pour être utiles après les Jeux. Paris 2024 ne léguera aucun " éléphant blanc " ! Le projet est étroitement lié au développement de la Seine-Saint-Denis. Ce département jeune, pauvre, au fort taux de chômage, est aussi et surtout en pleine transformation, avec la construction de 26 gares du Grand Paris et 44 ouvrages olympiques sur les 62 prévus... Une vraie révolution haussmannienne ! Et si les JO 2024 étaient l'occasion d'un " New Deal olympique ", avec la promesse de sortir la tête de la crise ? La France a les moyens de faire des Jeux olympiques de Paris un événement fédérateur des énergies et l'expression du génie français. Une occasion unique de construire un nouveau récit national et de rebâtir le projet d'une société unie et solidaire, incluant les métropoles, les espaces ruraux, les jeunes, les seniors, les cadres, les ouvriers... !

05/2022

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Policiers historiques

Les Feux du Talion

En ce printemps de l'année 1971, un inconnu venu des forêts lointaines de l'Amazonie sème la mort aux quatre coins de la France. Ses crimes semblent toujours obéir à un même rituel car ses victimes, de jeunes adolescents, périssent toutes par le feu : tel supplicié trouvera une fin horrible sur une barque embrasée dérivant sur la Seine, un autre grillera entre des grumes de bois exotiques sur un môle du port de La Pallice, un troisième mourra entre les boiseries d'un confessionnal, au coeur d'une abbaye médiévale... L'inspecteur Abel Heme, secondé par son vieil ami Alberto Amatt, est chargé de l'enquête. Les deux hommes doivent découvrir l'identité du tueur afin de l'empêcher de finir son oeuvre funeste. Pour cela, ils devront remonter le temps et interroger le passé sanglant de l'année algérienne de 1962. En effet, les racines de ce drame remontent aux derniers soubresauts de la lutte entre les nationalistes français et le FLN aidé par l'Etat français. La tâche sera ardue car Helme et Amatt seront confrontés à un génie du crime qui semble avoir tout prévu jusque dans les moindres détails. Et la mission est d'autant plus complexe que le criminel ne paraît pas animé par de vils desseins, son objectif est au contraire teinté par la puissance d'une vision idéale de la justice... Né à Oran en 1948 dans une famille espagnole, Andrès Serrano a connu l'exode de 1962 avant de s'installer en France avec sa famille. Musicien professionnel, il est devenu professeur d'histoire à 38 ans. Son premier roman, In fine mundi, a reçu le prix Historia du polar historique en 2022.

05/2023

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Militaire

D-Day et la bataille de Normandie. La seconde guerre mondiale en couleurs, Edition collector

Revivez les moments forts de la plus grande opération militaire de l'Histoire à travers des photographies en noir et blanc colorisées. "Germany first !" , "L'Allemagne d'abord ! », telle fut la phrase-clé de la stratégie adoptée par les Britanniques et les Américains dès 1941. Certes, pendant le conflit, le front du Pacifique est important, mais les états-majors alliés décident très tôt de concentrer toutes leurs ressources pour anéantir le régime nazi. La clé de voûte de cette lutte est l'opération Overlord, l'invasion de l'Europe depuis les plages de Normandie. Overlord débute par un débarquement massif de troupes alliées sur les plages (opération Neptune) le 6 juin 1944 et va durer tout l'été jusqu'à la retraite allemande sur la Seine. Le débarquement de Normandie reste à ce jour la plus grande opération militaire de tous les temps, mais aussi la plus incroyable dans sa planification et son organisation. Par les moyens mis en oeuvre, l'ampleur des destructions et la dureté des combats, cette bataille de Normandie a marqué des générations de civils français et de soldats des deux camps. Plus de trois millions d'hommes y ont directement ou indirectement participé. C'est certainement la seule fois dans l'histoire de l'Humanité qu'autant de démocraties se sont alliées pour lutter contre un régime totalitaire : Anglais, Américains, Canadiens, Français, Polonais, Tchèques, Norvégiens, Belges, Néerlandais, Australiens ou Néo-Zélandais, des dizaines de milliers de volontaires ont combattu sur le sol français. Des milliers y ont laissé leur vie, un grand nombre reposent désormais dans des cimetières militaires normands. Presque 80 ans plus tard, ce livre leur rend donc hommage à travers de nombreuses images colorisées, faisant revivre cet événement majeur de l'Histoire.

05/2022

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Histoire de France

Interdit aux nomades

À 85 ans, Raymond Gurême est l’un des rares survivants d’une page occultée de l’histoire de France : celle de l’internement sur son sol de familles « nomades », de 1940 à 1946.   Né en 1925 dans une caravane, comme ses ancêtres, Raymond a suivi leurs pas sur la piste du cirque familial dans lequel il était clown et acrobate ; ses parents étaient également à la tête d’un cinéma ambulant. Mais, dès 1940, sa famille est victime des persécutions de Vichy à l’égard des Tsiganes, considérés comme d’éternels « étrangers errants ». Raymond et ses proches seront tout d’abord enfermés dans des conditions terribles au camp de Darnétal, en Seine-Maritime, avant d’être transférés à Linas-Montlhéry dans l’Essonne. Là, ils vivent séparés du monde, sans nourriture, sans hygiène, sans chauffage. Raymond, digne descendant des Fils du vent, refuse de se laisser enfermer : il réussit toujours à s’échapper de maisons de redressement, de camps d’internement, en France et de camps de travail en Allemagne. Pour survivre, il met à profit ses talents d’acrobate pour se nachave (« s’évader » en romani), et son humour de clown lui évite de perdre espoir dans les pires situations. À 18 ans, il rejoint la Résistance et participe activement à la libération du pays. Cela ne lui vaudra aucune reconnaissance.   Aujourd’hui, comme pour mieux témoigner de la souffrance des siens, Raymond, patriarche de 15 enfants et de 150 descendants sur trois générations, s’est ancré avec sa famille à seulement quelques kilomètres du camp de Linas-Montlhéry où des années plus tôt il vécut un véritable enfer. Son récit passionnant se lit comme un roman d’aventures, tant ce personnage haut en couleur a défié la mort à de multiples reprises.

05/2011

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Littérature française

Envoyée spéciale

Constance étant oisive, on va lui trouver de quoi s'occuper. Des bords de Seine aux rives de la mer Jaune, en passant par les fins fonds de la Creuse, rien ne devrait l'empêcher d'accomplir sa mission. Seul problème : le personnel chargé de son encadrement n'est pas toujours très bien organisé. Autour de l'enlèvement de Constance, son héroïne, l'écrivain tisse un dispositif romanesque complexe et génial. Voyage entre Paris, Pyongyang et la Creuse. Mélange indistinct de modestie et d'aristocratique désinvolture, Jean Echenoz aime à définir ses romans comme des "machines à fiction", des "mécaniques bricolées". Soit, mais pas si bricolées que ça, disons plutôt des mécanismes de haute précision, divinement conçus, réglés avec une minutie d'horloger suisse et huilés par un humour hautement métaphysique à la Chaplin. La pièce centrale du nouveau dispositif échenozien, de la radieuse "machine à fiction" qui sous-tend Envoyée spéciale, se nomme Constance. Reste que l'intrigue d'Envoyée spéciale est résolument rétive à tout résumé. Ce n'est pas qu'on s'en moque, loin de là, au contraire, des aventures de Constance, qui la mèneront jusqu'à Pyongyang — cela, on peut le révéler sans déflorer le suspense. On est même captivé, littéralement fasciné par le génial dispositif romanesque dont Jean Echenoz tire ici les ficelles. On croirait entendre l'écrivain soudain prendre la parole lorsque au coeur du livre un agent des services secrets (car, oui, la DGSE, ou quelque officine de ce genre, est mêlée à toute cette affaire, et Envoyée spéciale est un roman d'espionnage) se félicite : "Tout est en place et chacun joue sa partie. Ils n'ont aucune idée de ce qu'ils font, mais ils font tout comme je l'avais prévu." Plus sophistiquée, plus maîtrisée que jamais, la "machine à fiction" de Jean Echenoz est une incomparable fabrique de sortilèges...

01/2020

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Histoire ancienne

L'environnement du site princier de Vix (Côte-d'Or) au Premier âge du Fer

Le travail présenté reprend en partie la thèse de doctorat réalisée à l'Université de Bourgogne sur - l'environnement du mont Lassois et le territoire de la résidence princière de Vix. Ces travaux ont été financés dans le cadre du PCR Vix et son Environnement entre 2007 et 2012. Le livre fournit la première synthèse sur l'environnement naturel actuel du Pays Châtillonnais qui constitue le bassin versant de la Seine au pied du mont Lassois. Les caractéristiques environnementales physiques (géologie, géomorphologie, pédologie et hydrologie), végétales (agriculture et forât), ainsi que climatiques actuelles et anciennes de la région (pluviométrie, ensoleillement, etc.), sont amplement exposées. La dynamique d'occupation du mont Lassois et de sa région, dans un cercle de 5 km de rayon, est abordée de manière diachronique. Ce territoire représente la distance entre le site d'habitat hallstattien de hauteur et le tumulus princier le plus éloigné connu. Les données sont issues des recherches anciennes et récentes (fouilles, prospections pédestres, photographies aériennes etc.). Elles ont été exploitées grâce à la mise en place d'une base de données couplée à un système d'information géographique. Après un examen critique de la documentation, les résultats sont évoqués par grands thèmes (sites fortifiés, sites d'habitat, nécropoles, etc.). Les paramètres environnementaux sont le coeur du propos. Les analyses cartographiques (cartes anciennes, données LiDAR, etc.) mais également les données des prospections géophysiques, font l'objet d'observations détaillées. Combinées aux résultats des travaux de terrains, constitués de forages (manuels et mécaniques) et de tranchées creusées à la pelle mécanique, ils ont permis de reconstituer l'évolution de l'environnement végétal de la région depuis 3500 cal BP. Enfin, les thèmes relatifs à la conservation des structures archéologiques du site de Vix aux sols anciens, à l'impact de l'homme sur son environnement aux activités agropastorales au cours de la Protohistoire et à la recontextualisation de la dynamique sédimentaire du secteur d'étude au sein du Bassin parisien sont également abordés.

09/2019

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Actualité et médias

Une femme au pays des hommes politiques

On ne choisit pas d'être femme. Mais on choisit de faire de la politique. Pour moi cette décision n'allait pas de soi. Je l'ai prise à presque 40 ans en me présentant aux législatives de 2002 pour le parti socialiste. J'ai été candidate contre André Santini dans les Hauts-de-Seine. Ce livre est le récit de cette entrée en politique, de la rencontre avec les électeurs, et de l'envie qui ne m'a plus quittée de rapprocher la politique, les personnes, la vie et les idées. Je suis socialiste. Je crois à la solidarité, à une égalité qui ne soit plus seulement un slogan, à une société qui ait confiance en elle-même parce qu'elle croit en sa jeunesse. Pour moi, on ne gouverne pas par la peur. À gauche, après la bérézina du 21 avril, nous avons un long chemin à faire pour reconquérir le cœur des Français et notre identité. Mais j'ai confiance. Non, les Français ne sont pas des beaufs, béats de vivre au pays d'Astérix, non ils ne voient pas le monde par le petit bout de leurs égoïsmes. Ceux que j'ai rencontrés m'ont parlé de la pauvreté, de l'emploi, de la nécessité d'aider les pays du Sud. Ils étaient inquiets parfois, préoccupés toujours. Et jamais la politique ne les aidait à trouver des réponses. Je n'ai pas la prétention d'avoir pu seule combler cette attente. Mais j'ai ressenti qu'être femme en politique, c'est d'abord écouter, dire les choses comme elles sont, et donner à certaines questions une portée plus humaine. C'est aussi savoir se révolter, ne pas être raisonnable. Dans ce livre que j'ai écrit à la première personne - car trop souvent les mots de la politique ne sont pas ceux de la vie - j'ai voulu que la politique retrouve le chemin de nos émotions.

02/2003

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Sciences politiques

A armes illégales. Le trafic d'armes à feu en France

De Jacques Mesrine à Antonio Ferrara, du gang des Lyonnais aux banlieues de Seine-Saint-Denis et des clans marseillais aux frères Kouachi, les filières clandestines du trafic d'armes à feu ont permis pendant des décennies aux membres du grand banditisme et des cellules terroristes de mener à bien leurs actions. La nature de ces armes, leur disponibilité, leur nombre même ainsi que les situations complexes qui ont permis de les obtenir ont nettement évolué depuis la chute du monde bipolaire et ces dernières années. Alors que la population française peut être amenée à croire que les armes de guerre circulent quotidiennement au vu et au su de tous dans les rues de Marseille et les banlieues lyonnaise ou lilloise, la réalité est peut-être tout autre. Comment un fusil d'assaut de type Kalachnikov, produit il y a deux ou trois décennies au sud de Belgrade, peut-il se retrouver dans les mains d'un adolescent de 16 ans dans les rues des quartiers Nord de Marseille ? Comment un lance-roquettes M-82 serbe atterrit-il dans le véhicule de deux frères radicalisés venus assassiner des journalistes en plein Paris ? Pourquoi est-il si difficile de comptabiliser l'ensemble des armes à feu détenues illégalement en France ? Est-il si facile de retravailler un fusil d'assaut neutralisé pour le rendre de nouveau apte au tir ? Les filières habituelles du marché noir sont-elles si étendues et aisées à contacter ? Et finalement, aucune solution n'est-elle envisageable pour enrayer ce phénomène ? Ce livre, fondé sur une analyse de terrain menée plus d'une décennie durant, a pour but d'apporter des réponses à ces questions que le lecteur se pose, que l'ensemble de la population française commence à se poser après les événements de janvier 2015. Une telle évolution dans la course aux armements individuels au sein des milieux délinquants français est certes inquiétante. Mais des solutions se profilent, dans le respect des libertés individuelles et du débat de société.

02/2015

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Sciences politiques

Célébrer Salazar en France (1930-1974). Du philosalazarisme au salazarisme français

"Célébrer Salazar". La formule peut étonner mais c'est bien l'idée d'une forme de laudatio rendue des années 1930 aux années 1960 au dirigeant de l'Estado Novo portugais (1889-1970) par une partie des élites françaises que cet ouvrage entend mettre en lumière. La recherche s'appuie ainsi sur le dépouillement des archives de Salazar mais aussi sur les papiers du critique et écrivain António Ferro, l'homme qui fut aux origines de la création de cette image de Salazar en France. Du côté français, ont été mobilisés des dizaines de livres, des centaines d'articles publiés dans les quotidiens et les revues, quatre décennies durant. La plupart de leurs auteurs décrivent avantageusement le régime portugais et son dirigeant qu'une partie de privilégiés parmi eux a réussi à rencontrer pour en dresser un portrait qui va parfois jusqu'au panégyrique. Car le regard positif porté sur Salazar, principalement dans les milieux de droite conservatrice et radicale français, exprime un soutien à l'homme et aux principes qu'il incarne. Le philosalazarisme tient ainsi une place notable dans l'histoire politique et intellectuelle française contemporaine. Son étude enrichit l'histoire des réceptions et des transferts à travers celles des circulations et des réseaux à l'oeuvre entre les bords du Tage et de la Seine, notamment après 1945 où il faut compter avec les exilés français installés à Lisbonne. Mais cette histoire n'est pas linéaire. L'entre-deux-guerres campe Salazar en Cincinnatus européen, héritier d'Henri le Navigateur. Au tournant des années 1950, c'est un Salazar humanisé que propose la journaliste Christine Garnier dans Vacances avec Salazar. Enfin, les quinze dernières consacrent le "Sage de l'Occident" que ses thuriféraires opposent aux modèles soviétique, cubain ou chinois et bien sûr à une Cinquième République gaullienne dont la politique algérienne est mise en regard des efforts de Salazar pour conserver l'empire portugais.

01/2018

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Critique littéraire

Guy de Maupassant à 20 ans. Les débuts de Bel-Ami

A 20 ans tout juste, Guy de Maupassant est emporté dans le chaos de la guerre de 70. Son oeuvre en gardera de multiples traces. La plus célèbre, Boule de suif, écrite dix ans plus tard, en 1880, le lancera dans la vie littéraire "comme un météore". Entre-temps, il aura connu, de 22 à 29 ans, la rigueur et la générosité de la formation flaubertienne. L'auteur de Madame Bovary va inculquer à son disciple des principes littéraires qui le guideront longtemps. Marqué par la négligence d'un père volage et la séparation du couple parental alors qu'il a onze ans, Guy a grandi auprès d'une mère lettrée, sensible à l'excès, soucieuse de prodiguer à ses deux fils (Hervé est de six ans son cadet), la meilleure des éducations. Seule figure féminine immuable dans la vie de ce séducteur, Laure restera jusqu'au bout sa conseillère et sa confidente. Jusqu'à l'âge de treize ans Maupassant grandit en "poulain échappé", comme dit Laure, au milieu d'une nature qu'il parcourt et hume jusqu'à l'ivresse. Son inscription à l'institution ecclésiastique d'Yvetot le rendra à jamais allergique à la religion, et à ses représentants. De même, après le baccalauréat et l'épreuve de la guerre, se sent-il étouffer au Ministère de la Marine, où les maigres revenus paternels l'obligent à tenter de gagner sa vie. Pour chasser le spleen, parfois obsédant, qui s'invite souvent dans sa petite chambre de la rue Moncey, Maupassant se trouve simultanément plusieurs exutoires : l'écriture bien sûr, à laquelle il consacre une grande partie de son temps, le sport intensif, à travers les parties de canotage, et une vie sexuelle mouvementée. Une envie de vivre qui lui coûtera cher. Une syphilis sans doute contractée sur les bords de Seine mettra fin tragiquement à sa fulgurante carrière, un mois avant son 43ème anniversaire.

08/2015

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Poésie

L’Enigme des ruines

L'Enigme des ruines Ecrit au coeur d'un environnement où l'horizon du regard n'est sans autres limites que celles imposées par les monts de la chaîne des Pyrénées, L'Enigme des ruines invite le lecteur à un voyage dans les paysages intimes de l'auteur. Ceux-ci sont reflétés par le spectacle d'une nature changeante au gré de saisons et de la rencontre avec les cabanes en ruines dont "Chaque pan de mur porte un récit". Le poète se fait alors "diseur de ruines". C'est un paradoxe que l'auteur jouisse de l'espace, de la liberté d'errer, alors que le monde en pleine pandémie est confiné. Retiré au coeur des montagnes, il reste, malgré tout, influencé par l'épreuve du monde. "En bas, les machines étaient à l'arrêt, les avions cloués au sol, les rues vidées de leur rumeur. Les gens effrayés, regardaient le monde réduit en épouvantail, derrière le double vitrage de leur fenêtre" Stève Wilifrid Mounguengui est né en 1976, à Mouila, dans le Sud du Gabon. Il vit en France depuis 2002. Formé à la philosophie et à la sociologie, il a longtemps travaillé dans le milieu éducatif et social. Il vit en Seine et Marne. Les voyages, la marche, la randonnée sont désormais pour lui des façons d'explorer des paysages, de découvrir des lieux et des gens, de s'ouvrir d'autres horizons. L'Enigme des ruines est né de l'un de ces voyages. Maintenant tu sais /es ruines sont poussières / d'éternité /Le sel des jours /s'évapore à la lisière du songe/Le temps un moulin / battant le vide / je remplis les plis de / ton absence en égrainant les heures / Chaque seconde ici /l 'éternité / Je fais une offrande/ à l'ombre et à la lumière pour que s'envole la chimère /Et j'attends que les heures/ sonnent l'éternel retour / du vide et le miracle de l'enfance

02/2021

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Industrie et techniques

Le canal du centre. Histoire d'une voie d'eau centenaire

Notre "Balade historique au fil des ouvrages du canal du Centre" emmène le lecteur dans un retour vers le passé. Plus qu'un simple livre, c'est une invitation à un voyage à l'époque où le vieux canal s'étirait encore sur toute sa longueur, soit près de vingt et un kilomètres d'un bout à l'autre, c'est-à-dire de Houdeng-Goegnies au Bassin des Anglais à Mons, là où ses eaux se mélangeaient à celles du canal de Mons à Condé. Voie fluviale creusée de la main de l'homme à la fin du XIXe siècle pour ouvrir un accès direct entre les bassins hydrographiques de la Meuse et de l'Escaut, le canal du Centre offre, dès son ouverture, de nouvelles perspectives commerciales pour notamment le transport du charbon, extrait sur les sites miniers des régions de Charleroi, du Centre et du Borinage. Les expéditions vers les grandes villes du pays, le Nord de la France et les marchés parisiens via le canal de la Sambre à l'Oise et la Seine, s'en trouvent dès lors facilitées. De cette époque héroïque, il ne subsiste plus aujourd'hui qu'un tronçon de sept kilomètres encore en activité, entre Houdeng-Goegnies et Thieu : le reste ayant été désaffecté ou remblayé pour laisser la place à une voie navigable plus moderne et mieux adaptée aux besoins de notre société. Le tracé de canal encore présent, nommé "Canal du Centre historique" , est inscrit au Patrimoine mondial de l'Humanité (UNESCO) depuis le 2 décembre 1998. Ses quatre ascenseurs hydrauliques à bateaux en sont d'ailleurs le point d'orgue. Le présent ouvrage n'a pas la prétention d'apporter une information exhaustive sur ce vénérable centenaire. Mais illustré de nombreuses cartes postales anciennes, de clichés personnels et autres documents, il fournira cependant au lecteur un aperçu de ce qu'était jadis le canal du Centre à 300 tonnes, ses ouvrages d'art et ses conditions de navigation.

02/2022

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Histoire des institutions

La Cour des comptes au palais d'Orsay. Chronique d'un drame de pierre

L'installation de la Cour des comptes au Palais d'Orsay, aux côtés du Conseil d'Etat, résulta d'une double nécessité. D'un côté, l'affirmation du Palais de Justice en cité judiciaire contraignait la juridiction financière à quitter un lieu, l'ancien palais des rois médiévaux, qui en avait été le berceau. De l'autre, il fallait trouver une affectation au bâtiment dont Napoléon avait ordonné l'érection pour le ministère des relations extérieures, mais dont ce dernier ne voulait pas. Le génie du régime de Juillet fut de décider en même temps les travaux du Palais de Justice avec ses trois niveaux de juridiction, la restauration de la Sainte Chapelle, la construction d'un nouveau ministère des Affaires étrangères et l'achèvement du palais d'Orsay. Sortie des dédales de l'Ile de la Cité pour s'installer sur les rives de la Seine dans un luxueux palais florentin, la Cour des comptes, dont Napoléon avait décidé la re-naissance, y gagna en lisibilité urbaine et en moyens matériels. Le rôle qu'elle remplit dans la vie publique du Second Empire s'explique sans doute par cette situation nouvelle. Du coup, la Commune la rangea parmi ces "grands corps" (Louise Michel) dont la destruction permettrait le passage à l'utopie d'un monde nouveau : le Palais fut incendié parmi d'autres symboles de l'Etat. Mais, à la différence de l'Hôtel de Ville, du Louvre, du Palais de Justice et l'hôtel de Salm, il ne fut pas reconstruit ; pas plus que l'ancien palais des Tuileries. La République hésita longuement puis vendit le terrain et les mines à la compagnie des chemins de fer d'Orléans : ainsi fut édifiée la gare d'Orsay. La Cour des comptes, quant à elle, fut réinstallée dans les vestiges d'un ancien couvent de la rue Cambon. Ce livre entreprend de débrouiller l'écheveau complexe d'une histoire séculaire.

02/2021

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Musées français

La bataille des Beaux-Arts. Art et politique à Nice au XIXe siècle

Les collections mettent en avant une réelle évolution en peinture comme en sculpture. Les thèmes et sujets abordés, le dynamisme de la couleur, l'utilisation de la lumière sont clairement un passage de la peinture classique vers une modernité recherchée par les artistes. Les collections de peinture et de sculpture s'étendent XIVe au XXe siècle avec le Bronzino au XVIe, B. Zenale au XVIe, Jan Brueghel de Velours au XVIIe, H . Fragonard et les Vanloo au XVIIIe, au XIXe J. B Carpeaux et les peintres orientalistes, puis J. Chéret, G-A Mossa pour la Belle Epoque, et enfin R. Dufy au XXe siècle. Le musée des Beaux Arts a été installé en 1928 dans une magnifique demeure construite sur l'initiative de la princesse ukrainienne Kotchoubey en 1878 et achevée par l'américain Thompson. Un siècle plus tard, le charme du bâtiment opère toujours grâce à de remarquables hauteurs sous plafond et à un monumental escalier de marbre. Il est l'héritier d'un premier musée constitué à partir des dépôts de l'Etat souhaités par Napoléon III après le rattachement de Nice à la France en 1860. Puis, la collection s'est enrichie des dons et legs de Mesdames Bashkirtseff, Ziem, Clément-Carpeaux, Dufy, du baron et de la baronne Vitta, de Maurice Fenaille et Gustav-Adolf Mossa, plus récemment des legs de mesdames Odette Avigdor d'Acquaviva et celui de Madame Ethel Messiah. Et, en 2002, d'une importante donation constituée de 75 sculptures de Michel de Tarnowsky (Nice, 1870-1946), grâce à l'association de ses amis, créée en 1992 par sa fille Françoise . Les oeuvres les plus emblématiques de ce musée sont la Crucifixion d'Agnolo Bronzino (1540), La console jaune aux deux fenêtres de Raoul Dufy (1948), Le déjeuner sur l'herbe de Jules Chéret (1904), Fenêtre ouverte sur la Seine de Pierre Bonnard (1912), Allégorie de la Terre et Allégorie de l'Eau de Jan I Brueghel& Hendrick Van Balen (XVIIe siècle), Le pêcheur napolitain de Jean-Baptiste Carpeaux(1858).

09/2021

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Sculpteurs

El Anatsui à la Conciergerie

Lion d'or de la Biennale de Venise en 2015, membre de la Royal Academy of Arts (Londres), l'artiste ghanéen El Anatsui est l'un des plus grands noms de l'art contemporain. Dans le cadre majestueux de la Conciergerie (Paris), il conçoit une exposition originale, en écho à l'histoire du site. Lion d'or de la Biennale de Venise en 2015, membre de la Royal Academy of Arts (Londres), l'artiste ghanéen El Anatsui est l'un des plus grands noms de l'art contemporain. Dans le cadre majestueux de la salle des Gens d'Armes de la Conciergerie (Paris), il conçoit une exposition originale, en écho à l'histoire du site. Sous les voûtes séculaires du monument, il imagine une installation poétique créée pour l'occasion, propice à la méditation sur le Temps qui passe. Plongée dans une lumière tamisée, rythmée par les piliers et les voûtes, l'installation fait appel à cinq éléments de la nature : l'eau, le vent, le bois, le métal et la pierre. Deux rivières mêlant textile et projection vidéo, clin d'oeil aux deux bras de la Seine entourant l'île de la Cité, parcourent la salle des Gens d'Armes sur de vieilles traverses de chemin de fer. L'effet du déplacement est suggéré par le cheminement ininterrompu de l'eau qui reflète le ciel et par une projection du cycle journalier du soleil. Une cinquantaine de pierres, posées tel une haie d'honneur, invitent les visiteurs à s'asseoir et méditer pour devenir, le temps d'un songe, les éléments vivants de cette installation et des auteurs de l'histoire à venir du monument. Leur présence renforce l'idée d'une mémoire collective que cette installation vient réveiller. Sur les murs et dans les cheminées, six sculptures métalliques aux reflets chatoyants, tels des drapés composés de capsules de bouteilles d'alcool et de lames de canettes de sodas, symbolisent les portes ouvrant sur un champ infini de possibles.

08/2021

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Monographies

Pleased to meet you N° 11, septembre 2021 : Derek Jarman. Edition bilingue français-anglais

" Présenter l'artiste comme une rock star " résume la ligne éditoriale de la collection Pleased to meet you qui souhaite offrir une approche la plus intime et inédite possible de l'artiste et de son oeuvre. Le choix du format " magazine ", à la structure plus libre et décontractée qu'un catalogue, est décisif pour susciter la proximité et l'empathie. Au sommaire de chacun des titres monographiques : un essai, un entretien inédit avec l'artiste, des pages illustrées comme dans la presse magazine afin de permettre la découverte de la démarche et de l'univers artistique au moyen de vues d'atelier, de tournages, de documents préparatoires, ainsi qu'un portfolio dense et dynamique, traité à la manière d'une découverte de l'oeuvre. Le onzième numéro de la collection Pleased to meet you est consacré à Derek Jarman (1942-1994), figure majeure du cinéma britannique des années 1970 et 1980 mais surtout artiste polyvalent, peintre, dessinateur, concepteur de costumes et de décors, écrivain et jardinier. Jusqu'à sa mort prématurée des suites du sida à l'âge de 52 ans, Derek Jarman développe une oeuvre où une esthétique foisonnante le dispute à une vision radicale de la société anglaise. Méconnu en France, il est considéré outre-Manche comme la figure de proue de la scène underground britannique. Au sommaire de ce titre de Pleased to meet you, qui est aussi le premier ouvrage en français sur l'oeuvre de Derek Jarman : un essai de Claire Le Restif, commissaire d'exposition et directrice du Crédac à Ivry-sur-Seine, centre d'art qui lui consacre une exposition personnelle à l'automne 2021 et co-éditeur de ce numéro, un entretien de l'artiste, des pages illustrées de portraits et vues de tournages, d'atelier, du jardin de Prospect Cottage, etc. , ainsi qu'un portfolio dense regroupant dessins, peintures et sculptures dévoilant une vue resserrée et inédite sur l'oeuvre plastique, menée pendant trente-cinq ans.

09/2021

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Ouvrages généraux

Les Normands dans la guerre. Le temps des épreuves 1939-1945

L'histoire de la Normandie pendant la Seconde Guerre mondiale n'est pas celle de la majorité des Français. Depuis la déclaration de guerre en septembre 1939 jusqu'à la fin du conflit en Europe, au printemps 1945, les Normands, ainsi que les habitants des autres régions côtières de la Manche, vivent, plus que les autres, cinq années d'épreuves. La proximité de l'Angleterre vaut à la Normandie une lourde présence allemande (plus de 300 000 hommes fin 1940). L'ordre de l'occupant pèse sur la vie quotidienne, avec de nombreux interdits, le pillage en règle des ressources industrielles, agricoles, et un marché noir très actif. Malgré l'armistice, la Normandie reste une zone de guerre. A partir de 1940, la RAF bombarde les ports. Sur les rivages, les coups de main se multiplient, notamment à Dieppe. Pour répondre aux exigences allemandes, les populations côtières sont ballottées, et les habitants de la zone interdite, tracée en 1941, subissent des évacuations massives vers l'intérieur des terres. S'ils sont attachés à la figure du maréchal Pétain, les Normands se montrent majoritairement germanophobes, anglophiles et gaullistes dès les débuts de l'Occupation. Quand, en 1943, la police passe des mains de la Wehrmacht à celles des SS, la répression allemande s'amplifie, notamment contre la Résistance, précoce dans la région. Le Débarquement du 6 juin 1944 sur les côtes normandes entraîne plus de 20 000 morts, des villes anéanties par les bombes et des dizaines de milliers de réfugiés dans les campagnes, envahissant granges, étables et anciennes carrières. Après trois mois de sanglants affrontements, il faut se reconstruire moralement, relever les ruines et rétablir la démocratie. Trois années de recherches en archives, enrichies de nombreux témoignages, ont abouti à un ouvrage incontournable. L'histoire des 2 300 000 Normands de Seine-Inférieure, de l'Eure, du Calvados, de l'Orne et de la Manche pendant la Seconde Guerre mondiale restait à écrire. C'est désormais fait.

11/2021

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Ouvrages généraux

Guerville, histoire de la verrerie de Grande Vallée

Depuis 1430, année de création de la verrerie à Saint-Martin-au-Bosc, la forêt d'Eu puis la vallée de la Bresle constituent un site national de la verrerie ordinaire puis, actuellement, de luxe. A Guerville, village situé au nord de la Seine-Maritime, entre ? 1769 et ? 1933, la verrerie de Grande Vallée contribue à cette épopée. Manufacture prospère pendant plus d'un siècle, elle connaît un irréversible déclin à la fin de la Première Guerre mondiale. Grâce à un travail de recherches fouillées, l'auteur revisite l'histoire de ce site où des générations de Guervillois travaillèrent. Evoquant successivement l'histoire de sa création, la législation, le droit d'affouage, Jean-Pierre Adam nous entraîne au plus près de la vie des résidents de Grande Vallée ? : au sein des familles dirigeantes, dans le travail des verriers, de leurs familles et dans la vie des "? gamins de verrerie ? ". Il démontre que l'histoire du château et de l'outil industriel sont imbriqués à jamais. Donnant virtuellement la parole à Georges Maquet, l'auteur retrace la vie de son arrière-grand-père, qui pendant environ quarante années coula et façonna le verre à Grande Vallée. En narrant les vies atypiques de deux verriers Guervillois ? : l'un mort au bagne et l'autre enfant de l'Assistance publique devenu généreux donateur, il complète le portrait de ces hommes. Pour replonger le lecteur dans l'atmosphère du verrier Guervillois et au titre du devoir de mémoire, l'auteur partage deux documents typiques ? : le lexique du patois verrier Guervillois et la chanson ? : "? Sur l'rout dé l'verr'rie ? " afin que la verrerie de Grande Vallée, les verriers et toutes celles et tous ceux qui y travaillèrent, ne tombent pas dans l'oubli. Un ouvrage richement documenté et illustré que Jean-Pierre Adam consacre à une page d'histoire du village de Guerville où, enfant, il séjournait.

05/2023