Recherche

encyclopedie

Extraits

ActuaLitté

Décoration

Nacres de lumière. Histoire et illustration de l’art du coquillage

Documentaire illustré inédit sur la nacre, cette " peau " ou frange périphérique interne de la coquille qui, de tout temps, fascine nos sens grâce à ses reflets irisés. La nacre est une fine substance qu'est la " peau interne " de la coquille du mollusque. Cette " peau ", ou frange périphérique interne de la coquille, est d'une nature particulièrement complexe : elle est composée de grains d'aragonite entourés d'un mortier de matière organique et forme une structure feuilletée ajustée comme si la somme des éléments qui la constitue était un seul et même cristal. Cette structure spéciale confère à la nacre certaines propriétés rares, notamment des reflets irisés qui captent le regard, qui scintillent. Les voyages forment la jeunesse, dit le dicton. Quant aux pérégrinations diplomatiques, elles nourrissent la curiosité intellectuelle de leurs acteurs. L'auteur, collectionneur né, s'est attaché durant plus de trois décennies à réunir une collection de coquilles et de nacres gravées et sculptées, glanées ici et là sur plusieurs continents. Puis l'idée lui est venue d'écrire un livre sur le sujet, pour combler l'absence de travail d'étude et de recherche en langue française sur les coquillages, les coquilles, les nacres. L'entreprise devait s'avérer plus compliquée qu'imaginée au départ. Beaucoup de lectures, d'investigations en bibliothèques et musées sont donc à la source de cette petite encyclopédie sur un élément méconnu de l'univers marin et lacustre. Dans le premier chapitre, le lecteur est convié à prendre la mesure de l'impressionnante variété de mollusques et coquillages existant dans le monde. Au fil des chapitres sont décrites dans leur incroyable diversité les activités humaines auxquelles le travail des coquilles et l'art de la nacre ont donné lieu à travers les temps et sur tous les continents. L'auteur cite également des auteurs, des fragments ou bribes de textes anciens ou modernes. On y apprend par exemple que dans certaines communautés humaines, la nacre en est même venue à représenter le symbole de la richesse et de l'éternité, grâce au pouvoir magique qui lui permet de se glisser entre réalité physique et fabrique d'illusion. Elle a brillé en bijouterie et joaillerie, en armurerie, archerie et coutellerie ; elle a été recherchée en marqueterie, coffrerie et tabletterie, en horlogerie et miroiterie, en lutherie, chinoiserie, dominoterie, éventaillerie. Mieux encore, dans le même temps où elle satisfait les goûts profanes, elle servait à produire des objets magiques ou religieux. Dans le champ du sacré, la nacre a été utilisée à la fabrication d'articles de piété en tout genre - chapelets, crucifix, médaillons, broches, plaquettes, passe-temps, ex-voto. Le texte est accompagné d'une abondante iconographie, composée essentiellement de la reproduction photographique des pièces de collection de l'auteur ; s'y ajoutent quelques illustrations glanées dans diverses publications, brochures spécialisées et catalogues de musées.

05/2019

ActuaLitté

Littérature française

L'ours et le philosophe

L'ours, c'est le sculpteur Etienne Maurice Falconet, auteur de la statue équestre de Pierre Le Grand à Saint-Pétersbourg. Le philosophe, c'est Diderot qui intervint avec empressement auprès de Catherine II pour que son ami bénéficiât de cette commande qui allait assurer sa célébrité dans toute l'Europe.

A travers leur amitié, leur correspondance et leur longue querelle épistolaire autour de la notion de postérité, Frédéric Vitoux restitue ici une époque et des hommes essentiels de l'histoire des idées (L'Encyclopédie et ses artisans, Diderot, d'Alembert, Rousseau, Voltaire, ou le trop méconnu chevalier de Jaucourt). A la faveur de rapprochements et de digressions (cet art dans lequel excella Diderot qui se comparait lui-même à un chien de chasse mal dressé), ce sont des moments de sa propre vie qu'il mêle à la matière de son essai , ce qui lui permet de s'exprimer mezza voce sur le débat qui, en son temps, nourrit l'amitié des deux hommes et aboutit à leur rupture. Falconet ne croyait pas à la postérité tandis que Diderot plaçait en elle tous ses espoirs.

Ces options antagonistes trahissent le caractère des deux hommes : Falconet misanthrope, farouche, pessimiste, d'une probité artistique sans faille, mais volontiers brutal (on l'accusera, à tort du reste, d'avoir poussé l'un de ses élèves au suicide par ses jugements intransigeants à son égard), s'aliénant en Russie tous ses interlocuteurs, et pour finir ingrat. Diderot infatigablement dévoué à ses amis, affectif, optimisme et altruiste. Leur fervente amitié se dissipa donc dans la rancune et la défiance en raison de plusieurs maladresses du sculpteur, son refus de tenir sa promesse de recevoir Diderot sous son toit, à Saint-Pétersbourg, quand le philosophe se décida enfin à entreprendre ce long voyage qu'espérait et attendait l'impératrice Catherine II depuis si longtemps mais aussi parce que Falconet laissa publier, sans l'aval de Diderot, leur correspondance.

De Russie, Diderot rentre désabusé de son rêve philosophique consistant à convertir Catherine II aux Lumières ; Falconet, lui, claquera la porte et n'assistera même pas à l'inauguration de son chef d'oeuvre. Rien de désincarné dans cet essai. Le récit de l'amitié des deux hommes donne matière à des retours sur soi de l'auteur : l'île Saint-Louis qui lui est si chère, où vécurent aussi ses deux personnages ; des rencontres (Le Marchand ; Jorge Amado ; la création du Périscope de l'île Saint-Louis, qui fut l'occasion de la rencontre essentielle avec son épouse Nicole ; le beau portrait de l'ours Bernard Frank et du non moins ours Céline, plus amer et véhément à son retour d'URSS en 1936 que ne le fut Diderot en 1774 ; la découverte de la divagation d'un Laurence Sterne libérateur, l'auteur de Tristram Shandy dont l'influence fit déterminante pour l'auteur de Jacques le Fataliste...)

02/2022

ActuaLitté

Pléiades

Histoire de ma vie. Volume 1

Vénitien, beau parleur, imposteur, séducteur, homme de lettres, Casanova est apparemment l'une de ces figures d'aventuriers qui traversent le XVIIIe siècle. Voyageur infatigable, parfois pourchassé par la police, il franchit les frontières, change d'apparence selon les circonstances, et même de nom : Eupolemo Pantaxeno, Paralis lorsqu'il pratique l'occultisme et la magie, M de Farussi lors de son voyage en Russie, Antonio Pratolini lorsqu'il devient "mouchard" au service des inquisiteurs de Venise, ceux-là mêmes qui l'emprisonnent sous les Plombs, ou encore chevalier de Seingalt, titre dont il signe l'Histoire de ma vie. Sa dernière aventure - celle qui le rend à jamais mémorable - est en effet l'écriture de ses mémoires, kaléidoscope offrant le portrait fragmenté de l'homme "le plus vivant de tous les vivants" (Zweig). Né dans la ville du théâtre et du carnaval, fils de comédien, Casanova s'y fait le metteur en scène de sa propre vie. Dans un français teinté d'italien, langue chatoyante dans laquelle il voyait la "physionomie" propre de son style, il y exhorte à un hédonisme jouisseur. À sa mort, il laisse un manuscrit de quelque 3 700 feuillets. Acquis en 1821 par l'éditeur F-A Brockhaus, celui-ci sera jugé scandaleux ou, à tout le moins, impubliable en l'état, et ne sera livré au public qu'une fois traduit, révisé, amendé. Si l'Histoire de ma vie a séduit Stendhal, Musset, Kafka, jusqu'à Cendrars qui y voyait "la véritable Encyclopédie du XVIIIe siècle", des générations de lecteurs n'ont rencontré Casanova qu'à travers le prisme déformant d'éditions tronquées. Le manuscrit autographe, désormais conservé à la Bibliothèque nationale de France, est longtemps demeuré inaccessible. Il ne fut publié qu'en 1960. Mais sa composition un peu primesautière, parfois déroutante (tomes de longueur inégale, découpage tantôt en chapitres, tantôt en fragments), toujours soucieuse pourtant de la cohérence du récit, est encore inconnue du public. Elle est ici proposée sans remaniements, pour la première fois. On en donne une transcription aussi fidèle que possible, en conservant la disposition, la ponctuation et, bien entendu, les italianismes de Casanova. Des notes de bas de page fournissent la "traduction" des mots ou des passages pouvant faire difficulté, ainsi que la version française des citations latines (ou autres) insérées dans le texte. C'est aussi en bas de page que figurent les principaux repentirs de Casanova, qui portent témoignage de son travail d'écrivain et livrent, parfois, le fond de sa pensée. Il s'agissait, en somme, de respecter une oeuvre longtemps malmenée. On espère par là renouveler l'image de Casanova : au-delà des représentations mythiques qui firent sa fortune, montrer le témoin précieux, extraordinairement vivant, de son siècle, l'intellectuel pénétré de la pensée des Anciens comme de celle de son temps, l'écrivain nourri de littérature, l'éblouissant conteur.

03/2013

ActuaLitté

Romans historiques

Frénégonde reine. Nouveaux récits des temps mérovingiens

Le roman se situe en Gaule, durant le premier Moyen-Age, à l'époque mérovingienne, dans la deuxième moitié du vie siècle, pendant les guerres civiles des fils de Chlothaire Ier (petits-fils de Clovis). Il s'attache au souvenir de l'un d'entre eux, Chilpéric, mais surtout à celui de sa troisième épouse, Frédégonde, dont la réhabilitation se veut le sujet principal du livre. Les péripéties politiques des jeunes royaumes barbares de l'ancienne partie occidentale de l'Empire romain fournissent la toile de fond mouvementée de ce qui fut l'intégration réussie des princes francs (beaucoup moins "affreux, sales et méchants" et paresseux qu'ils n'ont été décrits jusqu'ici) et de leur peuple dans une population majoritairement gallo-romaine. Derrière les artifices propres au roman historique, personnages historiques et imaginaires mêlés dont la psychologie a été travaillée au regard de la période, action, amours passionnées et suspense, ce grand péplum romanesque se veut être la représentation historique la plus fidèle possible de cette époque, toujours très mal connue du public aujourd'hui, pourtant haute en couleurs, en pleine mutation civile et religieuse. Le récit alterne les voix de deux narrateurs âgés, issus de nations et de cultures différentes : Flavia, Romaine, ancienne esclave, a été confidente de Frédégonde tout au longde sa vie. Gundbald, Franc d'une lignée princière d'outre-Rhin, a été l'un des proches du roi Chilpéric. Tous les deux ont mené une existence très mouvementée au service de leurs souverains respectifs. Flavia, retirée dans un monastère du nord de la Gaule, rassemble ses souvenirs pour bâtir des annales devant servir à l'élaboration d'une chronique des règnes conjugués de Chilpéric et Frédégonde. Quant à Gundbald, en séjour forcé à Cologne dans sa famille pour des raisons de santé, il narre à son arrière-petit-fils Sigulf les souvenirs de sa vie, qui a été liée intimement à celle du couple royal. Le récit se situe donc à deux niveaux simultanés : de l'automne 613 à l'hiver 614, où les deux narrateurs, tout en évoquant leurs souvenirs, vivent au milieu de leurs proches une histoire qui bénéficie de son propre suspense ; de 552 à 614, où les destins exceptionnels de Frédégonde et de ses proches, d'une voix à l'autre, sont traités de façon chronologique linéaire en partant des temps les plus anciens. Ainsi, après avoir été traitée d'affreuse et sanglante mégère dans les manuels scolaires et les encyclopédies, de sorcière ou d'hétaïre dans de nombreux récits modernes, inspirés par les chroniqueurs misogynes du XIXe siècle, se dévoile Frédégonde, amante, épouse, mère, reine, femme de pouvoir ayant transmis le pouvoir telle qu'entre les lignes de son ennemi et contemporain, l'évêque Grégoire de Tours, elle apparaît pourtant indubitablement.

10/2014

ActuaLitté

Musicologie

Revue de musicologie Tome 107 N° 1 (2021)

Un grand amour de Beethoven. Parcours de Brigitte et Jean Massin Esteban Buch Pratiques de l'écoute en disposition de salon. Une enquête historique et empirique Emmanuel Reibel et Benoît Haug Notes et documents Le fonds de manuscrits musicaux de Maurice Ravel des Archives du Palais princier de Monaco Manuel Cornejo Nécrologie En souvenir d'Yves Gérard (1932-2020) Jean-Michel Nectoux, Achille Davy-Rigaux et Catherine Massip Daniel Heartz (1928-2019) Michel Noiray Comptes rendus Du bruit à la musique. Devenir organiste, M. Balthazar Lucille Lisack The Cambridge History of Music Criticism, dir. Chr. Dingle Katherine Ellis Bourdieu et la musique. Enjeux et perspectives, dir. P. Kaelblen, I. Kirchberg et A. Robert Isabelle Mayaud Les "bandes" de violons en Europe. Cinq siècles de transferts culturels. Des anciens ménétriers aux Tsiganes d'Europe centrale, L. Charles-Dominique Forence Gétreau London Voices, 1820-1840. Vocal performers, practices, histories, dir. R. Parker et S. Rutherford Edward Gillin Discordant Notes. Marginality and Social Control in Madrid, 1850-1930, S. Llano Aimée Boutin Une pluralité audible ? Mondes de musique en contact, dir. Talia Bachir-Loopuyt et A. Damon-Guillot Luc Charles-Dominique The Powers of Sound ans Song in Early Modern Paris, N. Hammond Leendert van der Miesen Sex, Death & Minuets. Anna Magdalena Bach and Her Musical Notebooks, N. Hammond W. Dean Sutcliffe The Cambridge History of Sixteenth-Century Music, dir. I. fenlon et R. Wistreich Richard Freedman The Cambridge Encyclopedia of Historical Performance in Music, dir. C. Lawson et R. Stowell Benoît Haug Operatic Geographies. The Place of Opera and the Opera House, dir. S. Aspden Mark Everist El músico como intellectual. Adolfo Salazar y la creación del discurso de la banguardia musical espanola (1914-1936), Fr. Parralejo Masa Stefan Etcharry Coquettes, Wives, and Widows. Gender Politics in French Baroque Opera and Theater, M. Ray Lola Salem Kunst, Spiel, Arbeit. Musikerleben in Deutschland, 1850 bis 1960, M. Rempe Alexander K. Rothe La création musicale à Montréal de 1996 à 2006 vue par ses institutions, A. Couture Gilles Demonet Sense and Sadness. Syriac chant in Aleppo, T. Jarjour Estelle Amy de la Bretèque Analytical Essays on Music by Women Composers. Secular and Sacred Music to 1900, dir. L. Parsons et B. Ravenscroft Susan Wollenberg Paul Dukas. Legacies of a French Musician, dir. H. J. Minors et L. Watson Cécile Quesney Decomposed. The Political Ecology of Music, K. Devine Gavin Williams Ruinas sonoras de la modernidad. La canción popular sefardí en la era post-tradicional, E. Seroussi, trad. et éd. S. Asensio Llamas Susana Weich-Shahak Journal d'un critique musical lyonnais (1907-1940), L. Vallas, intro. Ph. Roger et J. Dorival, éd. J. Dorival Yves Balmer La ricerca musicologica in Italia. Stato e prospettive, dir. A. Caroccia Giulia Gio

04/2021

ActuaLitté

Sociologie

Oeuvres complètes. Tome 15, Le mythe vertuiste et littérature immorale

En été 1910, Pareto s'aperçoit, en mettant de l'ordre dans les matériaux recueillis pour le Traité, qu'il a réuni une grande gerbe de faits pour illustrer la théorie des "dérivations". S'il avait placé tous ces faits dans le Traité, il aurait rendu encore plus lourd un livre qui avait déjà des proportions gigantesques. Que faire? Les journaux étaient remplis d'articles sur la pudeur, de défenses de la décence. Les ligues vertuistes prospéraient et se manifestaient ouvertement, de sorte que la tendance que ces faits illustraient pouvait intéresser le public. Et voilà que Pareto soustrait alors au Traité une poignée de fiches qui avaient été recueillies pour lui et il écrit en moins de trois mois Le Mythe vertuiste et lu littérature immorale. Ce petit livre nous révèle quelles lectures Pareto avait faites et leur abondance: aux classiques latins et grecs se sont ajoutés les textes chrétiens recueillis par Migne, qui, dans sa bibliothèque de Céligny, étaient rangés à côté des Satires et des Epîtres de Boileau, des écrivains de l'Encyclopédie et des œuvres complètes de Voltaire et de Machiavel. Le Mythe peut-il être considéré comme la manifestation la plus brillante du tempérament voltairien de Pareto? Assurément l'humour y est brutal, la perspicacité psychologique, le sens de la perception juste, le réalisme de l'observateur capable d'entrevoir le détail atroce et révélateur. Pareto dénonce et se moque, il ensevelit ses malheureux adversaires sous une avalanche de sarcasmes, il use et abuse d'une érudition historique qu'une édition critique du livret révélerait facilement chaotique et parfois même incertaine. L'histoire antique, médiévale et moderne est lancée, avec violence et amertume, à la tête des vertuistes d'hier et d'aujourd'hui. Bien que cet opuscule soit animé, d'un bout à l'autre, d'une indignation sincère, d'un sens de la protestation très véhément, d'une irrévérence joyeuse, on oublie facilement que Le Mythe est un écrit sociologique et que Pareto lui attribuait, sans vanité aucune, la dignité d'une recherche sociologique objective. Il ne s'agit pas simplement d'un avertissement ou, comme on l'a dit, d'une "longue digression" née de l'accumulation trop rapide de notes et de documents en vue de l'énoncé définitif de la doctrine des dérivations. Peut-être la vocation d'écrivain maudit et l'antipathie, quasi épidermique, pour les moralistes de toutes espèces, ne furent-elles pas totalement étrangères à la décision d'écrire Le Mythe vertuiste. Ce petit livre est une introduction, d'allure légère, à la théorie des dérivations. Du reste, la correspondance parétienne confirme cette interprétation: peu d'allusions au livret (et Pareto n'était pourtant pas avare d'indiscrétions sur ses travaux en cours) mais un vrai torrent de renseignements sur la doctrine des dérivations et sur celle des résidus. C'est parce que Le Mythe... et le Traité formaient un tout dans l'esprit de Pareto. Le livre fournit, en fait, un répertoire détaillé d'une classe particulière des dérivations, et en même temps, à partir d'une classe bien déterminée, la documentation qui dans le Traité sera placée dans une perspective plus grande et plus juste.

01/1971

ActuaLitté

Décoration

L'affiche au temps de l'art nouveau

Cet ouvrage offre un panorama inédit de l'affiche dans le monde entier, des années 1880 à la guerre de 1914, à l'heure où la rue devient un musée de peinture. La reconnaissance de l'affiche fut l'un des combats de l'Art Nouveau, ce mouvement européen qui proclame la sortie de l'historicisme en matière de décoration, et tente d'abolir la hiérarchie traditionnelle entre arts mineurs et arts majeurs. Une iconographie exceptionnelle de près de 470 affiches. Un texte vivant et accessible. Une réflexion sur la place de l'image dans la société de l'information et de la consommation modernes. Par l'auteur de L'Encyclopédie de l'affiche, livre de référence incontournable. En trente ans, des années 1880 à la guerre de 1914, l'affiche a révolutionné l'art, elle a aussi révolutionné la ville en s'y répandant, au mépris des interdictions de toutes sortes. La rue est devenue un musée de peinture, résume Lautrec, et de peinture moderne. Car l'affiche, plus mobile que le tableau, en forme aussi l'antithèse. Son esthétique du choc exige des effets de surfaces, affectionne les couleurs saturées et raffole de la ligne explosive : c'est le fameux coup de fouet qu'un Chéret, en tous sens, fait claquer dans le ciel de ses images publicitaires. A la suite de ce génie un peu oublié, Grasset, Mucha et Lautrec donnent au médium ses lettres de noblesse, au sens vrai. La reconnaissance de l'affiche fut ainsi l'un des combats de l'Art Nouveau, ce mouvement européen, pétri de sources et d'élégance japonaises, mouvement qui proclame la sortie de l'historicisme en matière de décoration, et tente d'abolir la hiérarchie traditionnelle entre arts mineurs et arts majeurs. S'intéresser à l'affiche, c'est donc aussi se pencher sur les expositions où elle prouva et trouva sa légitimité. En rassemblant et analysant près de 470 affiches, la somme d'Alain Weill ne perd jamais de vue l'époque où elles surgirent et la singularité de chaque foyer de production. L'auteur, de plus, se place au plus près des artistes - en ne dédaignant pas l'anecdote -, des quartiers où se retrouve les cercles artistiques, et des imprimeurs et collectionneurs qui contribuèrent activement au développement de l'affiche. Grâce à une fine analyse du style et des techniques utilisées, dans une langue à la fois simple, colorée et érudite, l'auteur raconte la naissance de l'Art nouveau et décrit son vocabulaire esthétique. On redécouvre également, à une plus large échelle, les grandes expositions universelles qui marquent ce moment. Aucune des images qui ont marqué l'imaginaire collectif ne manque à l'appel : Le Chat noir de Steinlen, le papier à cigarettes Job de Mucha, les Folies-Bergère de Jules Chéret, La Goulue de Toulouse-Lautrec. Du vélo au champagne, des théâtres à l'affiche elle-même, tout s'affiche et mord sur le public de la société des loisirs qui s'éveille avec elle. Le phénomène qu'Alain Weill décrit de façon vivante s'étend à l'Europe entière, voire au nouveau Monde, jusqu'au Japon qui, étrange retour des choses, fut touché par cette vogue qu'il avait inspirée... Prix du Deutsches Plakat Museum 2015.

09/2015

ActuaLitté

Linguistique

Etudes de Linguistique Appliquée N° 207, juillet-septembre 2022 : La reformulation : un lieu d’articulation entre la linguistique et la didactique des langues. 1e édition

Avant-propos. - La reformulation : un mot gigogne d'une grande intensité... par Jean PRUVOST Introduction par Joan BUSQUETS, Mariella CAUSA, Marie-Odile HIDDEN La reformulation paraphrastique dans le discours à visée informative : étude sur corpus avec une perspective comparative français-italien Par Corinne ROSSARI, Jessica CHESSEX, Claudia RICCI, Linda SANVIDO Notre contribution vise à cerner les motifs rhétoriques en jeu dans les reformulations paraphrastiques. Nous partons de l'usage de trois marqueurs français - c'est-à-dire (CAD), en d'autres termes (EAT), autrement dit (AD) - en nous interrogeant sur les circonstances discursives qui favorisent leur emploi, et en vérifiant si, selon les marqueurs, ces circonstances se différencient. Pour les cerner, nous nous focalisons sur les formes qui décèlent la présence dulocuteur dans son dire (verbes dicendi et modaux). Nous avons choisi d'investiguer des genres discursifs dont le but premier est d'informer : la presse écrite et l'encyclopédie, en appliquant une méthodologie fondée sur une démarche de linguistique de corpus instrumenté. Afin d'investiguer également la transversalité inter-langues des circonstances discursives propres à chacun de ces connecteurs, nous procédons dans une perspective comparative avec l'italien : à partir de corpus parallèles, nous analysons les pendants italiens des trois connecteurs français pris en compte : cioè, ossia, ovvero - comme correspondants de CAD et AD - et in altre parole - comme correspondant de EAT. Les emplois du verbe reformuler dans les forums de discussion Par Hélène VASSILIADOU A travers l'analyse du verbe "reformuler" dans un corpus de forums de discussion, on propose une nouvelle entrée pour circonscrire la notion de reformulation et apporter des arguments supplémentaires en faveur de la restriction de son champ sémantique. Dans le type de corpus choisi, les locuteurs explicitent les stratégies qui sous-tendent leur activité reformulative. Il en ressort que l'intuition des locuteurs profanes confirme que reformuler signifie mettre en forme différemment afin de préciser, de clarifier la signification d'un segment. La reformulation paraphrastique avec ou sans marqueurs : quelques repères Par Catherine FUCHS Après un bref rappel du statut de la reformulation en linguistique (comme notion théorique) et en didactique des langues (comme pratique à mettre en oeuvre), l'article propose un petit parcours des concepts-clés permettant de comprendre les enjeux essentiels sous-jacents à la problématique de la reformulation paraphrastique, selon qu'elle est marquée à l'aide de connecteurs, ou non marquée (c'est-à-dire opérant en l'absence de marqueurs explicites). La reformulation en classe de FLE : une compétence spontanée à enseigner ? Exploration chez des italophones de 13-14 ans Par Sonia GEROLIMICH, Claire MARTINOT Apprendre à reformuler oralement dans la langue étrangère comme on le fait dans sa langue maternelle est une compétence à développer systématiquement en didactique des langues étrangères. Cependant, le développement de cette compétence peut conduire l'apprenant à agir en langue étrangère comme il le fait dans sa langue maternelle. Le didacticien de FLE doit donc à la fois repérer les compétences reformulatoires spontanées chez ses apprenants et chez les natifs français, afin de permettre aux premiers de se rapprocher de la pratique des seconds. Pour illustrer cette proposition, notre étude compare les reformulations d'un même texte source, restitué d'une part, par de jeunes apprenants italophones de 13-14 ans en français langue étrangère et en italien langue maternelle (ILM), d'autre part, par de jeunes francophones natifs de 6, 8 et 10 ans. Il ressort que les procédures de reformulation sont très comparables chez les apprenants italophones en FLE et en ILM et que les apprenants privilégient en langue étrangère, comme attendu, les mêmes procédures que dans leur langue maternelle. La mise en oeuvre de certaines procédures de reformulation, sollicitées par l'enseignant de FLE, apparait donc comme un moyen de consolider un savoir-faire langagier, tout en privilégiant les reformulations paraphrastiques qui rapprochent le savoir-faire des apprenants de celui des natifs. La reformulation comme vecteur de développement de la littératie : le cas des apprenants adultes de (français) langue étrangère Par Marie-Odile HIDDEN L'article porte sur un sujet encore peu étudié en didactique des langues, la reformulation par des adultes allophones comme vecteur de développement de la littératie. Il s'intéresse à la reformulation-réajustement, c'est-à-dire la recherche d'une formulation plus appropriée lors d'une tâche rédactionnelle. L'auteure présente et analyse les résultats d'une enquête et d'une expérimentation sur la reformulation auprès d'un groupe d'apprenants allophones de niveau B1 en français qui montrent que si ces apprenants parviennent à mettre en oeuvre des opérations reformulantes relativement variées, ils rencontrent encore des difficultés non négligeables. Elle propose ensuite deux démarches pédagogiques favorisant la production de reformulations en langue étrangère. La reformulation dans l'écriture collaborative : niveau d'engagement et pattern d'interaction Par Francesca LA RUSSA, Elena NUZZO Dans cet article, nous nous intéressons à la reformulation d'apprenants d'italien L3 qui travaillent en binômes dans une tâche d'écriture collaborative, d'une portion variable (mot ou expression) de texte écrit après avoir reçu le feedback correctif. La reformulation est ici envisagée comme un processus collaboratif, dans lequel les apprenants travaillent ensemble sur la forme linguistique et co-construisent les connaissances pour arriver à la version reformulée. Nous observons ce processus en portant une attention particulière à deux facteurs : l'engagement des apprenants pendant la révision et la réécriture du texte et le pattern d'interaction entre eux. A cette fin, nous avons conduit une analyse qualitative des interactions entre deux binômes d'apprenants au cours de la révision et réécriture du texte, après avoir reçu du feedback de la part de l'enseignant. L'analyse des interactions montre qu'un niveau d'engagement élevé ainsi qu'un pattern d'interaction collaboratif dans cette phase mènent le plus souvent les apprenants à reformuler de manière correcte leurs erreurs. L'écriture à l'ère du numérique : apport de la capture vidéo écran pour l'étude de la composition et de la reformulation Par Jérémie SEROR Un nombre croissant de chercheurs se penchent sur l'apport des environnements numériques et leurs potentialités pour le développement de l'écriture en langue seconde et étrangère. Ces travaux sont particulièrement importants alors que l'écriture médiatisée par le numérique prend une part de plus en plus importante dans la vie des apprenants. Cet article se penche sur l'emploi de la technique de la capture vidéo écran comme moyen d'explorer les processus de composition et de reformulation d'apprenants en environnements numériques. Il souligne les aperçus rendus possibles par cette méthode de recherche et l'apport de ces connaissances pour faire valoir la diversité des stratégies, ressources et actions déployées par des apprenants lors de la rédaction de textes avec des appareils électroniques. Les conclusions explorent les applications pédagogiques de ces observations qui, lorsqu'elles sont triangulées avec d'autres sources de données, permettent une compréhension plus approfondie des défis et complexités auxquels les apprenants font face lorsqu'ils composent et reformulent leurs textes et la pertinence d'inscrire de manière plus explicite ces processus dans la conception d'une pédagogie de l'écrit et de la reformulation. BIOBIBLIOGRAPHIE DES CONTRIBUTEURS

01/2023