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Théâtre - Pièces

Théâtre I, Les Radis creux

Meckert "croit au théâtre" , écrit Raymond Queneau en 1949. Connu comme romancier, Jean Meckert est aussi l'auteur de plusieurs pièces de théâtre, dont la plus ancienne, Les Radis creux, date de 1943, peu de temps après la parution de son premier roman, Les Coups, salué par Gide et Queneau. La lecture-spectacle des Radis creux au Vieux-Colombier est chaleureusement applaudie, le critique Thierry Maulnier soulignant alors la "valeur dramatique incontestable" de la pièce, dont le héros, Albert, est un jeune chômeur qui vit misérablement en faisant pousser des légumes sur les tombes abandonnées d'un cimetière. Albert empêche le suicide d'une jeune fille venue se tuer sur la tombe de son amant, Madeleine, qui lui confie son désespoir mais aussi sa révolte contre la tyrannie bien pensante d'une famille de bourgeois parisiens. Si un lien semble naître entre les deux êtres que rapproche la solitude, Albert est rapidement rejeté et humilié par Madeleine, puis par sa soeur Edith : "Entre celui qui garde en lui le besoin des échanges humains, mais que la société, qui l'écrase, rejette comme un déchet, et ceux chez qui les plus grands sentiments, la pitié, la vertu, l'amour et la révolte ne sont plus que des simulacres derrière lesquels la première secousse un peu brutale fait apparaître le visage hideux des préjugés et des conventions de caste, la communication n'a pu s'établir". Montée en novembre 1951 au Théâtre de Poche, la pièce est interprétée par Sylvia Monfort dans le rôle d'Edith, Marie-France Rivière dans celui de Madeleine, Etienne Bierry dans celui d'Albert, et Marcel Cuvelier, qui a mis en scène Nous avons les mains rouges, dans celui du gardien du cimetière. Meckert voulait que son théâtre soit publié. Les éditions Joseph K. , qui ont déjà fait paraître plusieurs inédits de l'auteur, exaucent ce souhait, révélant une facette méconnue de son oeuvre, indissociable de la singularité et de "l'énergie intérieure" qui habitent ses premiers romans.

01/2024

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Littérature étrangère

Dahlia

Dahlia apparaît, en premier lieu, comme l’histoire d’une famille installée dans la banlieue d’une capitale. Elle peut être japonaise, française ou tout autre chose. Le quartier où elle habite a été autrefois destiné à la bourgeoisie mais peu à peu occupé par des immigrés. On fait d’abord la connaissance du grand-père. Il s’apprête à aller se promener comme tous les jours et croise trois amis à lui, qui lui proposent de les joindre au bridge. Il accepte l’invitation, mais doit rentrer chez lui pour demander l’autorisation à sa femme. Or, une fois chez lui, il se souvient d’être allé se recueillir sur les tombes des ses amis. C’étaient donc des visions. Puis il se tourne vers sa femme. Et il se rend compte qu’elle non plus, elle n’est plus de ce monde. Depuis qu’elle a confié à une infirmière la tâche de s’occuper de son beau-père sa belle-fille a pris l’habitude de se promener avec son chien. Dans un parc, elle engage la conversation avec un jeune homme au teint basané. Il se nomme Dahlia. Il lui propose de venir dans son appartement et elle le suit. Dahlia se révèle brutal et sans pitié. Il ordonne la femme de se déshabiller dans le seul but de l’humilier et de mettre en évidence la laideur de son corps. Un jour, Dahlia exige qu’elle l’invite à dîner en présence de sa famille. Contre toute attente, son mari, ses fils et sa fille éprouvent de la sympathie pour Dahlia. Le mari prend un verre en tête-à-tête dans salon avec Dahlia et lui propose de rester dormir. La fille demande à la mère de l’engager comme tuteur... L’auteur considère ce livre comme un de ses plus importants. Il rassemble ici de façon symbolique des thèmes qui lui sont chers : la désagrégation du tissu social et familial, l’hermaphroditisme et la visite des fantômes.

10/2011

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Beaux arts

Correspondance allemande d'Eugène Müntz : aux origines de l'institutionnalisation de l'histoire de l'art. Aux origines de l'institutionnalisation de l'histoire de l'art

Professeur d'esthétique et d'histoire de l'art à l'École des Beaux-Arts de Paris, Eugène Müntz (1845-1902) est l'auteur d'une oeuvre monumentale, qui porte essentiellement sur la Renaissance italienne. À côté de ses travaux historiques, sa correspondance représente une source essentielle pour la recherche en histoire des sciences humaines, mais également pour l'étude des circulations culturelles transnationales. Figure centrale d'une histoire de l'art en pleine institutionnalisation, Müntz entretient des relations épistolaires régulières avec les représentants majeurs de la discipline dans l'espace germanophone. Sa correspondance constitue ainsi un observatoire privilégié pour étudier une série de débats fondateurs sur l'iconographie, le connoisseurship, les tendances nationalistes de l'historiographie de l'époque. Ces textes font d'ailleurs ressortir la dimension matérielle de l'élaboration de l'histoire de l'art. Ils éclairent la fondation des revues spécialisées, la mise en place de sociétés savantes et des premiers congrès internationaux d'histoire de l'art. Ils offrent des informations précieuses sur la pratique de la traduction, les usages de la critique bibliographique, les modalités de constitution de la documentation écrite et visuelle. Ils témoignent enfi n d'une proximité avec l'historiographie allemande, qui fait moins de Müntz un médiateur distant qu'un véritable protagoniste sur la scène germanique. Spécialiste de l'historiographie de l'art et de l'histoire du patrimoine et des musées, Michela PASSINI est chercheure au CNRS (Institut d'histoire moderne et contemporaine). Elle a notamment publié La fabrique de l'art national. Le nationalisme et les origines de l'histoire de l'art en France et en Allemagne, 1870-1933 (MSH, 2012), ainsi qu'une édition commentée de La grande pitié des églises de France de Maurice Barrès, en collaboration avec Michel Leymarie (Presses universitaires du Septentrion, 2012). Le labex TransferS s'attache à étudier les déplacements sémantiques liés à la circulation des langues, des textes, et des modèles culturels.

12/2012

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Littérature française

Comment font les gens ? Roman gris

J'indique la cathédrale. Elancée vers les ténèbres, elle semble vouloir crever l'épais plafond nuageux. A première vue, je la trouve majestueuse, mais elle devient rapidement prétentieuse, écrasante. Le rond blanc de l'horloge se découpe de sa masse grise et, à minuit trente, me fait penser à une pleine lune tranchée. " C'est comme ça, dit-il en agitant la tête en direction de l'édifice. C'est beau. Ouais, c'est beau. Mais pourquoi c'est beau ? " Il plante un instant son regard dans le mien, avant de le braquer sur les pavés. " Tu vois, j'arrive plus à cogiter. La vie, les gens... j'arrive plus à cogiter. C'est pas parce que j'ai un peu picolé ce soir, même ça, tu vois, ça m'fait chier maintenant. Pourtant ! Non, tu vois, plus d'appart, obligé d'crécher chez les autres, pas d'boulot, pas d'fric... ça a pas d'sens. J'suis là mais, quand j'cogite, rien n'a d'sens. Même c'que j'cogite dans ma tête, j'finis par m'demander si ça a un sens ! " Il fixe à nouveau la cathédrale, une lueur morne dans les yeux, et, d'un coup, secoue la tête d'un air dégoûté. " Et maintenant, qu'est-ce qu'on fait nous ? " Un homme comme les autres, un homme sans histoire, un représentant de commerce... Un être englué dans la banalité de son existence et empêtré dans ses perceptions et ses pensées... Quand le réel nous submerge et nous vide... Quand le quotidien est insuffisant... Quand les rêves nous filent entre les doigts et que nous nous y accrochons avec énergie, désespoir et nostalgie... La solitude, l'amitié, l'amour, la pitié, le mépris... tout est dans ce roman d'une rare originalité qui peint certains aspects éternels et universels de la condition humaine. Un roman comme un miroir... dans lequel on ne se verrait plus.

03/2002

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Poches Littérature internation

La dispute ou Le testament de Gaston de Puyparlier

Dans le dernier récit de Javier Torneo qui débute en 1874, il importe surtout de savoir si le fameux Gazon de Puyparlier, improbable hobereau tard saisi par le démon de midi, fut ou non capable, peu d'heures avant sa mon, de Tire le testament qu'a venait de dicter à son fidèle notaire. Le reste importe peu ou bien est fonction de ce que cela peut apporter à l'éclaircissement de cette grande inconnue primordiale. De ce que le juge décidera dépend le destin ultime d'une colossale fortune. Commence ainsi une bataille juridique acharnée où chacune des parties en litige tente d'apporter de l'eau au moulin de ses intérêts, et lorsque les intéréts ne incident pas, ne coïncident pas non plus les vérités respectives. Avec une verve digne du Château de la lettre codée, Tomeo nous embarque dam un univers sans pitié ni remords où les masques tombent avec une logique et une rigueur implacables dans un jeu de massacre réjouissant à nous faire douter de lu nature humaine. Une nouvelle fois Tomeo est saisi et nous saisit par le vertige de son verbe : chicanes, arguties, preuves et contre-preuves, témoignages et contre-témoignages, correspondances douteuses, doigts crochus, effets de manches, roublardise et stratégies finaudes. Le tout baigne dans un funèbre joyeux, on y meurt sans faire de sentiment et les corbeaux s'agitent, docteurs, gouvernantes, avocat et notaires, antiquaires véreux, tous en noir, surtout les pseudo-veuves derrière leurs voiles de crêpe, si bien que n'apparaît vivant que le défunt, le fameux Gaston de Puyparlier. C'est à un Daumier à l'aragonaise qu'on pense, un faux, où lieux et gens seraient un peu brouillés, irréels, dérisoires. Parmi ces masques qu'il anime pour le plaisir des mots Javier Tomeo guide le lecteur dans un drôle d'embrouille, hors du temps, hors des normes du récit balisé. Et le lecteur est pris, rit, s'étonne. Le plaisir, cela se partage.

03/1999

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Théâtre

Jeunes publics. Tome 5, Linette, Sinbad et Gus

Funambule, Philippe Curé - Il n'y a que deux directions pour une funambule : avancer ou faire demi-tour pour revenir sur ses pas. Linette, neuf ans, sent que sa vie est comme un fil tendu entre deux mondes. Chaque pas en avant est à la fois un risque et une promesse d'avenir... Dans Funambule, trois destins se croisent : ceux de deux enfants s'accrochant aux valeurs du monde qui les accueille et celui d'un sdf qui a perdu pied et ne croit plus en l'avenir. Une histoire émouvante enracinée dans le quotidien des familles d'aujourd'hui. La migration des oiseaux invisibles, Jean- Rock Gaudreault - Sinbad et Rat d'eau n'ont comme bagage que leur soif de vivre et la puissance de leurs rêves. Sur le bateau d'infortune qui les conduit vers "ailleurs", là où ils espèrent des jours meilleurs, nos deux clandestins de la vie s'opposent puis finissent par unir leurs peurs et leurs espoirs pour lutter contre l'adversité. Car à deux, on se sent plus forts, c'est bien connu. Passagers invisibles d'un monde sans pitié pour les faibles, ils nous persuaderaient presque que les histoires peuvent parfois bien finir, dans la vie comme dans les contes. La petite évasion, Daniela Ginevro - Suite à une injustice dont l'un d'entre eux est victime, trois enfants se lancent sur les routes. A la vie à la mort, ils s'aventurent sur les chemins de la liberté et surtout d'un avenir plus souriant. Mais la peur prendra bien vite le pas sur l'euphorie des premiers moments d'escapade... Cette ode à la liberté, pied de nez à une réalité trop lourde à porter, prendra rapidement des allures de voyage initiatique dont chaque enfant sortira quelque peu frustré et pourtant riche de nouvelles questions sur les vraies valeurs de la vie. La première pièce est inédite. Les deux autres ont été publiées chez Lansman respectivement en 2008 et 2012.

06/2017

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Pères de l'Eglise

Connaissance des Pères de l'Eglise N° 172 : Moïse

Voilà, ô homme de Dieu, Césaire, le bref exposé que je te présente au sujet de la perfection de la vie vertueuse, où j'ai décrit la vie du grand Moïse comme un exemplaire expressif de la beauté, afin que chacun de nous, par l'imitation de ses oeuvres, transcrive en soi l'image de cette beauté qui nous a été proposée. Que Moïse en effet ait réussi à réaliser la perfection possible, quel témoin plus digne de foi en pourrons-nous trouver que la voix divine qui lui dit : Je t'ai connu avant tous - et aussi le fait qu'il soit appelé par Dieu même ami de Dieu - et enfin qu'ayant choisi plutôt de périr avec tous, si Dieu ne se laissait pas toucher de pitié pour les choses mêmes par lesquelles il l'avait offensé, il ait arrêté ainsi la colère de Dieu contre les Israélites, Dieu lui-même ayant détourné sa condamnation, afin de ne pas faire de la peine à son ami. Tout cela est un témoignage évident et une preuve que la vie de Moïse s'était élevée jusqu'à la limite extrême de la perfection. Donc puisque tel était notre propos de savoir en quoi consiste la perfection de la conduite vertueuse et que nous avons découvert cette perfection par ce que nous avons dit, il est temps, homme généreux, de te tourner vers le modèle et, transportant ce que la contemplation spirituelle des événements historiques nous a montré à ta propre vie, d'être reconnu par Dieu pour son ami et d'être tel en réalité. Car c'est là réellement la perfection [... ] de ne craindre qu'une chose, de perdre l'amitié divine et de n'estimer qu'une chose honorable et aimable, de devenir ami de Dieu, ce qui est, à mon sens, la perfection de la vie". GREGOIRE DE NYSSE, Vie de Moïse, SC 1, p. 325-327.

12/2023

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camps, déportation

Femmes bourreaux. Gardiennes et auxiliaires des camps nazis

"Ce sont des créatures fantastiques, effrayantes qui font penser à des légendes sombres. Sans pitié, elles sont probablement encore plus dangereuses que les bourreaux SS car ce sont des femmes. Est-ce que ce sont vraiment des femmes ? " Ainsi témoigne Lina Haag, rescapée du camp de Lichtenburg. Elles se nommaient Irma Grese alias "La hyène d'Auschwitz" , Maria Mandl, Johanna Langefeld ou encore Hermine Braunsteiner pour les plus célèbres. Dans chaque camp de concentration et d'extermination où elles étaient affectées, elles incarnaient la peur, la brutalité et la mort. Ces femmes qui participèrent activement à l'appareil génocidaire nazi, ce sont les gardiennes. La loi nazie imposant que les prisonnières et les déportées soient surveillées par des femmes, un corps de métier dépendant de la SS fut créé spécialement à cet effet, fort d'environ 4000 recrues. Rouage essentiel dans l'administration des camps, les gardiennes, généralement issues de milieux modestes - ouvrières, employées de maison ou postières- sont recrutées par petites annonces, bouche à oreille ou directement sur leur lieu de travail. C'est à Ravensbrück, le premier et le plus grand camp pour femmes, qu'elles sont formées à partir de 1939. Dans l'univers concentrationnaire, elles deviennent vite des spécialistes de la violence. En 1942, quand les camps se multiplient et que la "solution finale" est décidée en secret, elles sont envoyées à l'Est pour seconder les SS dans leur travail macabre : humiliation, torture, sélection pour les chambres à gaz. Leur cruauté n'a rien à envier à celle des hommes. Si après la guerre, certaines gardiennes sont jugées et exécutées par la justice alliée, la majorité parvient à se faire oublier. Il faudra toute l'opiniâtreté de chasseurs de nazis, comme Simon Wiesenthal, pour les traquer et les débusquer, parfois jusqu'aux Etats-Unis. Femmes bourreaux retrace l'ascension et le quotidien de ces gardiennes au sein des camps : une histoire qui n'avait encore jamais été écrite.

10/2022

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Littérature française (poches)

Le dernier matin

Les souvenirs évoqués concernent la courte période où le jeune écolier, frais émoulu de l'école primaire de Grand-Bourg, envisage de quitter l'île de Marie-Galante pour aller continuer ses études à Pointe-à-Pitre, au lycée Carnot, en 6`, après sa réussite au concours des bourses. L'auteur nous fait vivre avec tendresse et émotion, non sans une légère ironie en filigrane, la fièvre des préparatifs qui ne touche pas seulement les parents, la famille, mais tout le quartier. C'est en effet toute la communauté de Lalé Poyé : mabo Françoise, amie Bayadine, manzè Albertina, entre autres, qui rivalise d'attentions, de gâteries, de prières, de conseils et de mises en garde pour cet enfant sur qui elle a reporté tous ses espoirs. Ce récit de souvenirs de la prime adolescence de Max Rippon est sans conteste un hommage discret et sincère à son environnement familial et à son quartier, en même temps qu'il permet de comprendre le secret engagement de L'auteur et sa volonté d'être le témoin de la communauté de Lalé Poyé et de toute Pile de Marie-Galante. Pour terminer, il est permis d'espérer que les enseignants du primaire et des collèges si démunis en textes régionaux, authentiques et attrayants, auront à coeur d'y puiser maints passages à proposer à leurs élèves pour une lecture édifiante et tonique.

09/2010

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Littérature française

Le meilleur des jours

Après la mort de son père, Yassaman Montazami se réfugie dans l’écriture pour tenter de garder vive la mémoire de ce personnage hors norme. La drôlerie et la cocasserie des souvenirs atténuent peu à peu l’immense chagrin causé par sa perte. Né avant terme, condamné puis miraculé, l’enfant adulé par sa mère, qui jamais ne lui refusa rien, fut nommé Behrouz – en persan : « le meilleur des jours » –, un prénom prédestiné pour un futur idéaliste épris de justice et un pitre incapable de prendre la vie au sérieux. Envoyé en France pour y poursuivre des études qu’il n’achèvera jamais, il participe à sa manière aux événements révolutionnaires de 1979, au cours desquels l’Iran bascule de la monarchie à la République islamique, en faisant de son appartement parisien un refuge pour les Iraniens en exil. Leurs chassés-croisés entre Paris et Téhéran donnent à l’auteur l’occasion de brosser une multitude de personnages improbables et issus des milieux les plus divers : une épouse de colonel en fuite, fanatique d’Autant en emporte le vent, un poète libertin, mystique et interdit de publication, un révolutionnaire maoïste enfermé à la prison d’Evin, et même un ancien chef d’entreprise devenu opiomane. Évocation d’un monde aujourd’hui disparu, ce premier roman frappe par sa maîtrise et par l’acuité de son trait.

08/2012

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Littérature française

La danse du chien-fer

"Elle vendait des fringues de mauvaise qualité dans une minuscule boutique de la rue Frébault, à Pointe-à-Pitre, qu'elle rêvait de pouvoir abandonner un jour pour oublier définitivement ces morceaux de tissus bigarrés pour midinettes, zoukeuses du samedi soir qui font leurs courses chez un discount et se prennent pour des princesses. Elles bouffent de la merde et ça veut se la péter ! Tania n'avait apparemment pas d'amis et la luminosité de son visage, sa gracilité dissimulaient divinement bien son amertume quant à l'absurdité de vivre. Elle était assurément seule" A trente ans, Caroline rompt avec la vie équilibrée mais frustrante qu'elle mène auprès de Romain à Saint-Nom-La-Bretèche. Elle décide alors de partir en Guadeloupe à la recherche d'un père inconnu qui se révèlera être un homme aux moeurs indociles. Ainsi commence entre la région parisienne, la Guadeloupe et la Martinique un voyage initiatique, tour à tour drôle, sarcastique, violent et parfois tragique. Sur fond de rhum, de misère et d'enfances brisées, Caroline croisera dans cette danse ironique et désenchantée la réalité de la figure de son père et de son pays d'origine, ainsi que celle de personnages aux visages multiples. Roman de l'errance, de la quête identitaire et du questionnement de la filiation, La danse du chien-fer est le premier roman de Nathalie David.

03/2014

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Histoire de France

Ogun s'en va-t-en guerre 1936-1946. Mémoire de jeunesse & quelques précisions de l'historien

Un curieux dialogue s'instaure entre un petit garçon demeurant en Guadeloupe et un historien, OGUN, encore lui mais plus vieux de quelques décennies. La guerre sévit en Europe et en Asie, au Pacifique, tandis que les U-Boote croisent en mer des Caraïbes, au large des îles de l'arc oriental : Guadeloupe, Dominique, Martinique, Sainte-Lucie, Saint-Vincent... et que les sous-mariniers allemands se nourrissent d'ignames pakala... OGUN, cet enfant profondément marqué par la guerre, raconte ce qui se passe autour de lui de 1936 à 1946. Il parle de ses parents, de sa grand-mère de Sainte-Anne, de son grand-père et de ses oncles journalistes à Pointe-à-Pitre, de son parrain Duquesne GUSTAVE, ingénieur, opposant farouche au régime de Vichy. Les propos de l'historien, en contrepoint, complètent et précisent l'évocation de ces personnages qui apparaissent durant cette période de guerre : Lénis BLANCHE, poète, philosophe et journaliste, Henri JEAN-LOUIS Jeune dit BAGHIO'O, magistrat à la retraite, Rosan GIRARD, le maire du Moule, les gouverneurs SORIN et BERTAUT, Clovis BEAUREGARD et Rémi NAINSOUTA qui participent aux travaux de la Commission des Caraïbes... L'enfant et l'historien, la guerre terminée, s'unissent pour analyser et déplorer, preuves à l'appui, la volonté gouvernementale et le contexte international qui ont conduit, à l'Assemblée nationale, au rapport d'Aimé CESAIRE et à l'adoption de la loi d'Assimilation du 19 mars 1946.

01/2016

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Littérature française

L'adescendance

A propos de ce texte Fred FOREST écrit : "Un enchantement ineffable. Pour vous dire, encore, je n'ai jamais ressenti cela - sans vouloir vous flatter le moins du monde - qu'à la lecture de Marguerite Duras. Passons maintenant au prétexte de votre livre à travers ce personnage mythique à vos yeux que la narratrice recherche d'une façon désespérée dans un triangle des Bermudes, élargi pour les besoins de la circonstance, entre Bordeaux, Paris et Pointe à Pitre. Son cousin, son frère, et c'est moi qui l'ajoute, par extension, son amant. Ce garçon à ses yeux présente toutes les qualités de l'idéalité parfaite. " Les pans de son long manteau de cuir brun flottaient autour de lui comme un tissu de liberté. Ses cheveux blonds débordaient largement le bord de l'habit et, de temps en temps, sa main droite retirait une mèche pour la balayer à l'arrière de l'oreille. Elle le trouvait très beau, ce geste du bout des doigts, long et délicat, juste pour trois cheveux rebelles. Lui, il n'en savait rien..." Il a soudain disparu sans laisser de traces dans une île lointaine des Caraïbes. La narratrice, d'un voyage à l'autre, s'efforce d'en retrouver les traces au travers des témoignages de personnes de rencontre avec, pour seul élément, une photo jaunie qui lui tient lieu de marque-page. Les temps se superposent et se recomposent sans succès. "

04/2018

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Sciences politiques

Armand Barbès. L'indigné permanent (1809-1870)

"Barbès, un exemple ? Mieux que cela, un Homme." George Sand caractérise ainsi celui qu'elle entourait à la fois d'un immense respect et d'une sorte d'affection. Elle savait en effet qu'il avait payé le prix de ses idées républicaines et de sa lutte sur tous les fronts par trente ans de prison et d'exil. Redécouvrir cette figure exemplaire, parfois oubliée, tel a été le but de l'auteur. Il s'appuie sur des documents inédits des Archives de Russie, détentrices d'une richissime collection concernant l'histoire du socialisme et des mouvements révolutionnaires au XIXe siècle. Les lettres de Barbès à divers correspondants (Etienne Arago, Louis Blanc, Victor Schoelcher et bien d'autres) permettent d'approfondir certains aspects de sa personnalité. S'y ajoutent dix lettres et le texte magnifique d'un Appel au Peuple (novembre 1852), que détiennent les Archives de la Guadeloupe. Le parcours de cette personnalité, née en 1809 à Pointe-à-Pitre, aux attaches audoises (il fut député de l'Aude en 1848), permet de mieux connaître ce XIXe siècle, certes fait d'espérances perdues ou trahies mais aussi d'élaboration et de diffusion des idées républicaines et démocratiques. Barbès en fut un des principaux acteurs. Hélas ! il meurt en exil à La Haye, en juin 1870, deux mois avant la proclamation de cette République qu'il avait toujours appelée de ses voeux.

03/2016

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Histoire de France

Un diable qui te porte. avec "Les Papes Al Dante"

Au milieu du 14e siècle, la peste noire a plongé l'Europe dans la frayeur et l'incompréhension. Ce Covid médiéval ne pouvait être qu'une punition infligée par Dieu lui-même, sinon un coup tordu de son collègue le Diable. Cette pandémie, venue elle aussi de Chine, emporta le tiers de la population européenne, dont six à sept millions de Français, malgré un confinement, malgré la fermeture des auberges, l'interdiction des rassemblements et les déplacements soumis à autorisation. Déjà, les bobos médiévaux délaissèrent leurs beaux palais des villes pour se mettre au vert dans leurs maisons de campagne. Boccace raconte cet exil dans son "Décaméron" , alors que nous ne disposons que de chaînes d'infos qui ont pris pour résolution de voir le monde laid et mauvais, de quoi se poser la question : quel est le plus dangereux, le virus ou le discours autour du virus ? ... Et peut-on dire que ces gens du 14e siècle, privés de tout barnum médiatique, goûtaient avec bonheur autant de malheurs ? "Un diable qui te porte" , c'est l'assurance de traverser ces moments difficiles que furent la chute des Templiers, les rois maudits, le Grand Schisme qui a failli faire imploser l'Eglise romaine quand elle avait un pape à Rome, un à Pise et un en Avignon, la Guerre de Cent Ans et cette peste noire, avec le meilleur guide du moment, le type instruit de toutes les nuisances, celui qui a fait de l'Eglise une valeur refuge, Satan en personne. Des "papes al Dante" croqués avec humour, des rois qui finissent reliques en gigot de sept heures après avoir égrainé derrière eux des années épurées de toute pitié, l'âme soulagée ou exténuée, des croisades foireuses, deux doigts de torture et des braquos plus incroyables que dans une série télé, il ne manque finalement rien dans ce récit composé avec 99% de vrais morceaux d'histoire. Sauf peut-être un préfet qui interdit le port de la cotte de maille floquée du logo du PSG. Eurydice pose la question : "Nous allons être très malheureux ? " . Orphée répond : "Quel bonheur ! " Un bonheur à partager avec ce Diable qui te porte...

10/2020

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BD tout public

Qui se couche avec les chiens, se lève avec les puces

Tereza Lochmannova commente ainsi le titre de son album de dessins: "C'est un proverbe qui va très bien avec mon travail pour plusieurs raisons (...) 1. il y a souvent des chiens dans mes dessins et c'est plutôt des chiens malheureux. 2. il y a un côté déterministe, l'idée d'être marqué par quelque chose, une réalité brute : "c'est comme ça" 3. le père de Franz Kafka disait souvent ce proverbe à son fils, quand Kafka était petit. Il entendait cette phrase d'un père autoritaire qui n'a cessé de lui faire peur jusqu'à sa mort. J'adore Kafka, en plus il était pragois comme moi." Et aussi : "Ma mère adorait les chiens, c'est probablement pour ça que longtemps mes rapports ont été plutôt froids avec eux. Ce n'est que plus tard qu'ils ont commencé à m'inspirer de la pitié et même une sorte de malaise, du fait que leur vie n'a de sens que s'ils ont un maître. Dans la communauté des animaux ce sont les seuls à devenir des parias, des réprouvés, quand ils sont libres. Et pourtant j'éprouve une affinité étrange avec eux, née de la compassion et de la haine. Ils me poursuivent, de façon inattendue, par ex dans les peintures de Leon Golub ("Beware of a Dog !") et encore récemment dans un roman de Gombrowicz où ils prennent la forme de créatures mi-chiens mi-villageois...Ils réclament mon attention. Ils me collent aux basques, à la manière de ces bribes d'expériences vécues que je transforme en dessins, sans qu'il y ait un destinataire précis. Pendant 2 ans (2015-2016) le vieux cahier ligné de mon père a servi de support et de réceptacle à mes délires presque quotidiens, ceux d'une "paria" volontairement exilée à Paris. Incapables de se défaire de moi, ils s'y sont néanmoins stockés, jusqu'à faire de ce cahier le dépositaire de "ce qui ne rentre plus dans ma tête". Aujourd'hui le cahier des délires prend une nouvelle forme, indépendante, et les chiens peuvent enfin aller se coucher avec les puces."

11/2016

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Théâtre

La ligue contre la bêtise et autres fantaisies théâtrales

Méconnu aujourd'hui, Henri Roorda, sous le pseudonyme de Balthasar, était un grand humoriste. Et quoi de mieux que l'humour pour parler de la faiblesse humaine ? Car c'est là l'objet de ces quatre courtes pièces de théâtre qu'il écrivit à la fin de sa vie et que nous regroupons aujourd'hui en recueil : "Le Silence de la bonne", "Un amoureux", "Un beau divorce" et "La Ligue contre la Bêtise". Dans chacune de ces pièces, nous voyons des hommes emplis de belles et grandes idées sur l'amour, les relations sociales et le bonheur de l'humanité, chercher à les mettre en pratique et se heurter aux conventions sociales, aux opinions divergentes et à leurs propres contradictions. Cela aurait pu donner lieu à des drames, des tragédies. Mais l'auteur préfère s'en amuser, et nous en amuser avec lui. La dérision est souvent le meilleur remède contre le désabusement, le seul antidote efficace contre le désespoir. Aussi Roorda prend-il le parti d'en rire, et de nous réjouir du ridicule de ses personnages. Mais son regard moqueur est bien loin du cynisme et de la moralisation. Son rire est toujours tendre et bienveillant, car il sait qu'il n'est lui-même pas meilleur que ces hommes et ces femmes qu'il met en scène. Leur naïveté est finalement la nôtre, et quand nous rions d'eux nous rions de nous-mêmes. La simplicité, l'humilité et la conscience claire de la faiblesse humaine sont sans doute ce qui caractérise le mieux le style et l'esprit de Henri Roorda. Comme il le dit lui-même : " J'ai d'excellentes raisons pour ne pas enseigner la morale à mes contemporains. Je suis tout au plus tenté de leur dire : Ayez pitié des hommes, car ils errent sur une planète où la vie est difficile. Ayez autant d'indulgence pour leurs faiblesses que pour les vôtres. Et, surtout, n'imitez pas ces Purs qui sont contents d'eux-mêmes parce que, du matin au soir, ils marinent dans la vertu et qui, pour cela, sont un peu trop sûrs de leur supériorité sur autrui " (" Réponse à celle qui n'a pas compris ", Gazette de Lausanne, février 1924).

09/2012

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Littérature française

Un lien familial

Comment l'amour fonctionne-t-il dans un monde comme le nôtre, où les êtres sont laissés à eux-mêmes et livrés aux injonctions du commerce, de la mode et d'une morale de pure apparence ? Qu'est-ce qui attache deux individus l'un à l'autre ? Quelle vérité se cache sous le désir qui les rapproche ? Et quel mensonge ? Comment leur relation se noue-t-elle ? Et comment se dénoue-t-elle ? Bref, pourquoi l'amour prend-il aujourd'hui ce tour à la fois tragique et risible ? Magalie est designer de cuisines. Guillaume est policier. Ils ont quarante ans. Elle vit avec un conjoint qui la trompe, et qu'elle trompe en retour. Lui est séparé de la mère de sa fille. Ils font connaissance par hasard, à cause d'un lien de famille inattendu, puis se perdent de vue quelques mois plus tard. Quelques mois remplis d'événements, de rencontres et de malentendus au terme desquels, après un chassé-croisé d'intrigues superbement menées, la vie de chacun aura basculé, comme celle de presque tous ceux et celles qui les entourent, pour les placer devant un tas de cendres et, peut-être, la possibilité d'une nouvelle aventure, laquelle ne sera vraisemblablement que la répétition de ce qu'ils ont déjà vécu. Un lien familial est un roman d'amour, donc, émouvant et captivant. Mais c'est en même temps un roman de moeurs, c'est-à-dire le tableau aussi précis que comique, imprégné d'autant d'ironie que de pitié, d'une époque - la nôtre - où la décoration d'une cuisine peut acquérir une importance presque égale à celle qu'avaient naguère le salut des âmes ou le sort des disparus. Avec ce regard narquois, cet humour si fin et cette prose élégante et limpide que lui connaissent les nombreux lecteurs de ses écrits publiés jusqu'à maintenant, Nadine Bismuth nous tend ici, de nouveau, un miroir de nous-mêmes et de ce qu'est devenue notre existence dans ce monde dont nous sommes à la fois les auteurs, les témoins et les personnages plus ou moins loufoques et pathétiques.

08/2019

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Littérature française

La vie rachète la vie

Alix est une jeune fille de 16 ans. Elle habite Compiègne avec sa mère alcoolique dans une maison au bord de l'Oise. Elle est enceinte d'un enfant de son ami, Arthur, lycéen comme elle. Elle l'annonce à sa mère, dont l'état lui fait pitié et avec qui les relations sont devenues difficiles. A l'annonce de la grossesse de sa fille, la mère fait front, et l'encourage à suivre son intuition profonde. Alix veut donner la vie à cet enfant pour aller de l'avant et quitter la noirceur de son quotidien. Ce n'est pas l'avis du jeune père. Parallèlement, à Compiègne toujours, un vieux curé, le Père Martigue, accueille un peu las son jeune et nouveau vicaire, le Père François. Il est pessimiste, obligé de constater que sa vie de curé est un échec apparent. Sa paroisse est moribonde. Ses initiatives pastorales n'ont pas empêché son église de se vider. Et avec le temps, il a perdu le lien affectif qu'il portait au Christ quand il était jeune prêtre. Sa vie de prêtre lui paraît un sacrifice absurde et vain. Alix, sa mère et le prêtre : au même moment, ces trois personnages doivent engager un combat intérieur. Renoncer ou aller jusqu'au bout d'une vie qui semble une impasse. Chacun doit livrer un combat spirituel violent. Autour d'eux, l'entourage s'affolent. Le passé terrible de la mère d'Alix refait surface : cette ancienne religieuse a subi un viol… dont est née Alix. La jeune fille l'apprend alors que sa mère meurt. L'issue de ces trois combats et les conséquences des choix posés sur l'entourage de chacun amènera son lot de surprises et de drames. Mais au bout, la vie triomphe et semble apporter un lueur d'espérance… L'analyse psychologique des personnages est bien menée. Elle dépasse le stade de la psychologie pour se hisser jusqu'à la spiritualité. L'auteur démontre à travers cette histoire dramatique que les destins les plus tragiques et toute vie ont un sens.

01/2013

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Histoire de France

Plaidoyer pour quelques Juifs obscurs victimes de Monsieur Papon

Le 2 avril 1998, le verdict de l'un des plus importants procès français du XXe siècle est rendu : Maurice Papon est condamné par la cour d'assises de Bordeaux à une peine de dix ans de réclusion criminelle pour complicité de crimes contre l'humanité. Secrétaire général de la préfecture de Bordeaux de 1942 à 1944, il avait alors contribué à la déportation de mille six cents Juifs, hommes, femmes et enfants. Un mois auparavant, le 9 mars 1998, Me Gérard Boulanger entame les plaidoiries en tant que représentant des premiers plaignants individuels et de la majorité des parties civiles. Cet avocat bordelais se bat activement pour la réalisation de ce procès depuis le 8 décembre 1981. Il aura donc fallu dix-sept ans d'une instruction à rebondissements pour qu'enfin il puisse plaider. Cet ouvrage est la retranscription fidèle de sa plaidoirie. Gérard Boulanger fait l'historique de cette instruction de dix-sept ans, de la bataille acharnée des parties civiles pour que le procès ait lieu malgré des tentatives de déstabilisation. Puis il rend compte du rôle qu'a joué Maurice Papon pendant la Collaboration. Arrivé en 1942 à Bordeaux, on lui confie la responsabilité des " questions juives " et, de facto, d'importants pouvoirs de police qui aboutiront à des réquisitions et à plusieurs rafles, à commencer par celle de la nuit du 15 au 16 juillet 1942, puis à la mise en place d'un redoutable fichier de Juifs. À partir de 1944, Papon cherche à se couvrir, mais dans sa plaidoirie, Gérard Boulanger met en pièces la pseudo-résistance du haut fonctionnaire. Ce livre, illustré au fil du texte par les dessins d'audience d'Edith Gorren, est un document indispensable qui participe du devoir de mémoire national, un texte essentiel pour les générations n'ayant pas connu la guerre. C'est un plaidoyer contre l'oubli et pour que la vérité éclate : Papon ne fut pas un rouage de la machine bureaucratique de Vichy, mais bien un exécutant actif et sans pitié de sa politique de collaboration.

02/2005

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Critique littéraire

Commentaire sur l'Enéide de Virgile. Livre IV

Vers la fin du IVe s. , un professeur nommé Servius, sur la vie duquel on ne sait rien de solide même s'il est mis en scène dans les Saturnales de Macrobe, commentait les oeuvres de Virgile. Le livre IV de l'Enéide, qui est le plus court de cette épopée, fait l'objet d'un de ses commentaires les plus longs. C'est qu'il s'agit de Didon et d'Enée ; d'amour, de mariage et de séparation ; de la vie et de la mort, de religion et de philosophie ; des destinées de Rome aussi. Non pas que Servius affiche les préoccupations d'un profond philosophe : il fut longtemps considéré comme un "antiquaire" , comprenons un amateur de détails d'érudition ancienne transmis à des fins seulement documentaires et scolaires ; et de ce point de vue on trouve chez lui, en effet, quantité de renseignements (religion, mythes, civilisation, histoire, littérature, linguistique, realia) qui sans lui seraient demeurés inconnus, et dont les spécialistes modernes ont fait leur miel ; c'est une bibliothèque fragmentaire caractéristique des centres d'intérêt de l'Antiquité tardive. Cependant, les exposés serviens laissent affleurer, sous un réel éclectisme, un système de références cohérent, organisé autour des valeurs et des opinions traditionnelles qui, dans le domaine de la morale, subsistent uniformément partagées (la castitas féminine, par exemple) dans le monde christianisé de l'Antiquité tardive ; par ailleurs, le même système servien porte au premier plan la vieille religion romaine comme un signe de résistance des intellectuels païens. S'agissant des deux personnages principaux, le commentaire, souvent conduit à propos d'Enée à la nuance et parfois à la contradiction, entend sauver sa pietas envers les dieux et envers Didon, ce qui n'est pas toujours facile, et semble, à l'égard de cette dernière, osciller entre la pitié et la condamnation. La présente édition établit le texte latin du commentaire de Servius sur le chant IV de l'Enéide, ainsi que le texte parallèle plus développé dit du "Servius Danielis" , en proposant un certain nombre d'émendations argumentées ; elle offre la première traduction française de ce commentaire, avec des notes suffisamment nombreuses et développées pour éclairer tous les aspects de ce texte à la fois riche et par endroits difficile.

02/2019

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Littérature française

Les briques noires

Et si l'écriture était une forme d'introspection ? C'est peut-être ce que j'ai voulu réaliser en couchant ces lignes dans des moments de solitude et de recherche d'un autre avenir, d'un autre devenir. Créateur artistique j'ai gardé la main d'un artiste et une aspiration à la beauté dans des pages parfois douloureuses. Cette loi est inéluctable j'ai écrit avec sensibilité et sincérité. Ce n'est pas vraiment un mur de briques noires, mais plutôt une plaque sensible semblable à celle que l'on insérait dans les chambres photographiques. Les briques, éléments constitutifs de cet édifice littéraire, s'empilent une par une pour ne plus faire qu'un mur sombre où la lumière se perd. Chaque chapitre du livre est un épisode de l'existence d'Armand, un homme qui se livre. Réfugié dans son domaine, il analyse sa vie qui se fissure, se disloque, se construit aussi, évènements après évènement malgré une maladie orpheline qui le ronge. OUI Armand est en colère contre tous, un ami l'a trahi et sa voisine a fini par le haïr pour avoir dévoilé une partie de sa vie intime. Il a de la pitié pour Mô. Mais la religion et la politique chers amis ne l'intéressent vraiment pas. Le sexe, la question est posée…Plus jeune que son compagnon, Mô est frivole, libertine encore en activité professionnelle. Par son immaturité elle va porter la perturbation dans la vie du couple. Le Petit Mimi, c'est senti obligé de s'impliquer, afin d'apporter un peu de fraîcheur enfantine dans la narration de cette histoire de grands. Alternant flash-back et actualité sentimentale, on déroule dans LES BRIQUES NOIRES le fil d'émotions, de rencontres, de solitudes... Armand écrit : Dois-je me laisser, dès les premières lignes de ce roman, envahir par le sentiment étrange d'un ‘vieux' dix-cors ? Malgré mon caractère solitaire, je parcours mon « Domaine » tel le cervidé à la recherche de la Biche… Mes amours automnales sont passées depuis longtemps. Serait-ce la solitude, le délaissement qui pointent leur nez ? La saison n'est pas encore propice au brame ! Pourtant, le besoin de l'autre, sans vraiment l'avouer, m'interpelle…

09/2016

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XXe siècle

Fièvres rouges

1951. En pleine Guerre froide, un affrontement tout aussi violent et insidieux s'opère chez les Dimitrov. Un combat opposant Julia et Emilie, amantes et alliées, et Sergueï, homme d'une perversité sans nom. Un trio sous haute tension. Il y a des combats qu'on ne choisit pas vraiment, ils sont en nous depuis toujours. Le père de Julia, républicain, est mort pendant la guerre civile espagnole mais les idées en lesquelles il croyait ne se sont pas éteintes avec lui et le combat qu'il a mené continue à travers sa fille. Julia Guzman décide d'intégrer la cellule communiste de l'avenue d'Italie et de porter les idées du camarade Staline. Plus qu'un parti, c'est son histoire, elle veut se battre pour les causes autrefois défendues par son père, puis par son beau-père. Elle est alors accueillie et recueillie par Sergueï Dimitrov, responsable de la cellule et membre très actif du parti. Tandis que Sergueï tente de séduire un peu plus chaque jour Julia, cette dernière tombe amoureuse de son épouse, Emilie. Leur idylle secrète naît dans ce monde d'hommes où les femmes n'ont pas leur place. Julia trouve en Emilie plus qu'une amante, une alliée. Sergueï, de son côté, multiplie les actes pervers et malveillants envers sa femme et son invitée et, lors d'un prétendu stage à Moscou, Julia se retrouve accusée de haute trahison envers l'URSS par sa faute. A leur retour en France, la paix est seulement apparente dans le foyer des Dimitrov. Une guerre froide ici aussi se joue. Emilie comprend que l'homme qu'elle a épousé est un être sans pitié, qui ne sert que ses propres intérêts. Julia et Emilie décident de prendre les armes, déterminées à se venger et à faire tomber leur bourreau, quoiqu'il en coûte. Ce sera, maintenant, elles contre lui. Entre alliances avec les services secrets et espionnage, tous les moyens seront bons pour compromettre le traître. Mais la détermination, la loyauté et l'amour l'emporteront-ils sur la traîtrise et la manipulation ? Dans ce combat sans merci, les convictions les plus intimes de Julia pourront bien être ébranlées.

10/2022

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Généralités

L'abbé de l'Epée. Histoire du fondateur de l'institut des sourds et muets

Le plus beau privilège de l'homme, c'est sans doute de pouvoir communiquer ses pensées et ses sentiments. Cette faculté par laquelle les esprits se touchent et les coeurs se confondent, fut le premier comme elle est le plus doux noeud de la société. Nos jouissances perdraient tout leur prix, et bientôt suivrait le dégoût, si nous ne trouvions un attrait toujours plus vif à faire passer dans le sein d'un ami les émotions qui nous agitent. Le plaisir partagé est plus doux, la peine plus légère. Les larmes de la pitié coulent au coeur du malheureux, comme un baume qui en cicatrise les plaies, et elles ne sont pas sans charmes pour celui qui les répand. Ce commerce des âmes est pour nous plus qu'un plaisir ; c'est un besoin. Brisez ce lien qui attache l'homme à l'homme, et sa vie n'est plus un présent du ciel ; c'est un fardeau dont toutes ses forces pourront à peine soutenir le poids. Sans souvenir, comme sans espérance, son existence, qui ne se rattache ni au passé ni à l'avenir, s'arrête pour ainsi dire au besoin du moment, et ne se fait plus sentir que par l'ennui ou la douleur. Tel et plus déplorable encore était l'état des sourds-muets, avant que la charité, fille du ciel, eût renversé la barrière que la privation d'un sens avait élevée entre ces malheureux et le reste des hommes... Depuis que les succès obtenus dans l'éducation des sourds-muets ont prouvé qu'ils ne diffèrent des autres hommes que par les préjugés qu'ils n'ont point, et dont notre enfance est imbue, les parents n'ont plus rougi de leur avoir donné le jour, et les sourds-muets ont paru sans honte, et même avec quelqu'honneur, dans la société, pour partager les jouissances qu'elle offre et les charges qu'elle impose. Ainsi l'art de les instruire réhabilite dans toute la dignité de l'homme ces infortunés. Ce livre traite de l'histoire de l'abbé de l'Epée, fondateur de l'institut des sourds et muets.

12/2021

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Tourisme étranger

Guide du Routard Guadeloupe 2023/24

Nouvelle mise à jour du Routard, le guide de voyage n°1 en France ! Avec ses 7 îles, la Guadeloupe offre un cadre exceptionnel pour les amateurs de randonnées, de plages et de plongée. Grimpez à la Soufrière, découvrez la mangrove en kayak, plongez dans la réserve Cousteau et terminez la journée avec des acras et du ti-punch ! Dans Le Routard Guadeloupe, mis à jour par nos spécialistes, vous trouverez : - Une première partie en couleurs pour découvrir la Guadeloupe à l'aide de photos et de cartes illustrant les coups de coeur de nos auteurs ; - des itinéraires thématiques et géographiques, avec toutes les infos et astuces dont vous avez besoin pour réussir et profiter pleinement de votre voyage ; - des activités (faire la tournée des distilleries de rhum ; au nord de Grande-Terre, randonner sur la Grande-Falaise depuis la Porte d'Enfer ; ...), des visites (méditer sur la terrible période de l'esclavage dans les Caraïbes au Mémorial ACTe de Pointe-à-Pitre ; visiter l'ancienne propriété de Coluche à Deshaies, transformée en jardin botanique ...), à partager en famille, entre amis ou en solo ; - près de 30 cartes et plans avec toutes les bonnes adresses du Routard positionnées ; - et, bien sûr, le meilleur de la destination et des pas de côté pour découvrir la Guadeloupe hors des sentiers battus... Merci à tous les Routards qui sont solidaires de nos convictions depuis bientôt 50 ans : liberté et indépendance d'esprit ; découverte et partage ; sincérité, tolérance et respect des autres.

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Théologie protestante

Une foi, des arguments. Apologétique pour tous

La foi chrétienne est attaquée de différentes manières. On la présente comme dépassée, contredite par la science ou la situation de notre monde, ou encore comme basée sur des textes peu fiables. Tout cela peut être terriblement déstabilisant. Ce livre expose les réponses que l'on peut apporter, en tant que chrétien, en développant toute la palette d'argumentations possibles. Les articles sont actuels, écrits par des auteurs connaissant le contexte francophone, et accessibles à tous. Un ouvrage de référence précieux pour aider à répondre aux questions que nous sont posées par la société. AUTEURS Lydia Jaeger a étudié la physique et les mathématiques à l'Université de Cologne. Diplômée de la Faculté libre de théologie évangélique (Vaux-sur-Seine) et docteur en philosophie de l'Université de Paris 1 Panthéon-Sorbonne, elle est professeure et directrice des études à l'Institut Biblique de Nogent-sur- Marne. Elle est également membre associé du Faraday Institute for Science and Religion à Cambridge et a écrit divers livres et articles sur la relation entre le christianisme et les sciences. Professeur de théologie systématique et vice-doyen plusieurs années durant de la Faculté libre de théologie évangélique de Vaux-sur-Seine (FLTE), puis directeur de l'Institut de théologie évangélique des Antilles et de la Guyane, pasteur et conférencier, Alain Nisus est né à Pointe-à-Pitre (Guadeloupe, 1967). Ses écrits publiés aux éditions La Maison de la Bible concilient une plume précise de théologien et un souci pastoral qui sait mettre à la portée du plus grand nombre le fruit d'une réflexion théologique solide.

09/2021

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Littérature française

Le fabuleux et triste destin d'Ivan et d'Ivana

"Une date s'impose. Quand ils eurent cinq ans, Simone leur donna un grand bain, les revêtit de leurs meilleurs habits, deux justaucorps de toile écrue, brodés au point de croix et les emmena se faire photographier au studio Catani. (...) Le portrait d'Ivan et Ivana figure à la page quinze du premier volume sous la rubrique : Les Petits Amoureux. On y voit deux enfants se tenant par la main et souriant à l'objectif". Ivan et Ivana naissent à Dos d'Ane, une bourgade de la Côte sous le vent en Guadeloupe. Autour d'eux ne se pressent que des femmes : leur mère Simone, leur grand-mère Maeva, des belles-tantes, des belles-cousines et autour le souvenir de leur père musicien qui les a quittés. Mais Ivan aime trop sa soeur et un jour un acte de violence enclenche la marche du destin. La famille quitte les îles pour le Mali. La colère et la dérive d'Ivan vont s'amplifier, la douceur d'Ivana se transformer en poison. Jusqu'au jour du grand affrontement où ils comprendront qu'ils ne sont pas seulement frère et soeur et jumeaux : ils sont les héritiers d'une longue histoire, ils sont le bien et le mal et ils sont capables du plus grand amour comme de la haine la plus farouche. Maryse Condé nous raconte ces deux vies qui n'en sont qu'une : le destin d'Ivan et d'Ivana de Pointe à Pitre à Ségou au Mali, de Ségou à Paris.

05/2017

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Guadeloupe

Guide du Routard Guadeloupe 2024/25

Nouvelle mise à jour du Routard, le guide de voyage n°1 en France ! Avec ses 7 îles, la Guadeloupe offre un cadre exceptionnel pour les amateurs de randonnées, de plages et de plongée. Grimpez à la Soufrière, découvrez la mangrove en kayak, plongez dans la réserve Cousteau et terminez la journée avec des acras et du ti-punch ! Dans Le Routard Guadeloupe, mis à jour par nos spécialistes, vous trouverez : - Une première partie en couleurs pour découvrir la Guadeloupe à l'aide de photos et de cartes illustrant les coups de coeur de nos auteurs ; - des itinéraires thématiques et géographiques, avec toutes les infos et astuces dont vous avez besoin pour réussir et profiter pleinement de votre voyage ; - des activités (faire la tournée des distilleries de rhum ; au nord de Grande-Terre, randonner sur la Grande-Falaise depuis la Porte d'Enfer ; ...), des visites (méditer sur la terrible période de l'esclavage dans les Caraïbes au Mémorial ACTe de Pointe-à-Pitre ; visiter l'ancienne propriété de Coluche à Deshaies, transformée en jardin botanique ...), à partager en famille, entre amis ou en solo ; - près de 30 cartes et plans avec toutes les bonnes adresses du Routard positionnées ; - et, bien sûr, le meilleur de la destination et des pas de côté pour découvrir la Guadeloupe hors des sentiers battus... Merci à tous les Routards qui sont solidaires de nos convictions depuis bientôt 50 ans : liberté et indépendance d'esprit ; découverte et partage ; sincérité, tolérance et respect des autres.

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Musique, danse

Quatre siècles de chansons grivoises et paillardes aux Antilles-Guyane

Aux Antilles-Guyane, la pratique musicale et culturelle originale est peu documentée. Elle est pourtant diffusée partout, transmise par le bouche-à-oreille, de générations en générations, façonnée par l'histoire et ses transformations sociales et elle est notamment transmise pendant les carnavals, les repas entre amis ou sur la scène de nos salles de spectacles par le biais des chansons grivoises et paillardes. Quatre siècles de chansons grivoises et paillardes aux Antilles-Guyane redonne à ce répertoire la place qui lui revient dans nos sociétés ultramarines. L'ethno-musicologue Esther Eloidin, s'appuyant sur les euphémismes de la langue créole et sur ses sens métaphoriques, rassemble ici pour la première fois une soixantaine de chansons du 18e au 21e siècle. Ces chansons sont cochonnes et coquines mais aussi subtiles, profondes et variées autour de 14 thèmes différents, mobilisant d'un ton enjoué et pertinent une approche anthropo-musicologique resituée dans ses contextes l'historique, culturel et psycho-social. Découvrez ou re-découvrez dans cet opus des chansons très populaires, qui parfois ont mème traversé l'Atlantique depuis les Antilles-Guyane, telles que "Lisette à Colin", "Ti zouézo", "Choucoune", "Régina Coco", "Charlotte boss' a coco", "Epi ki alò", "Bonda man fortuné", "Koké bon", "Emmanuel rozé jaden-la", "Pitit-a manman", "Zizi panpan" ou "Le Lolo". Leur universalité tient sans doute à la légèreté de leurs rimes, à leur crudité autant qu'aux subtilités des différents thèmes explorés. Les fous rire qu'elles suscitent y sont sans doute aussi pour beaucoup...

01/2021

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Voile

La légende de la Route du Rhum. Le livre officiel

"Pour nous coureurs en solitaire, il n'existe que deux épreuves : le Vendée Globe et la Route du Rhum. Et contrairement à la première qui dure des mois, la seconde est un sprint à travers l'océan". Jean Le Cam Depuis 1978, la Route du Rhum s'est imposée comme la course transatlantique majuscule. Le principe en est simple : un homme, un océan, un bateau. Le parcours, entre Saint-Malo et Pointe-à-Pitre, immuable. Et la périodicité inchangée : tous les quatre ans, un départ en novembre, mois des tempêtes océanes. Entre Bretagne et Guadeloupe les exploits comme les drames se sont multipliés en onze éditions. De la disparition d'Alain Colas dont on ne retrouvera aucune trace du Manureva, à la victoire de Florence Arthaud ; des aventures du petit prince Laurent Bourgnon au chavirage de Franck Cammas dont l'épave était percutée en pleine nuit par Jean le Cam... Tous les plus grands marins y ont pris part et seuls les meilleurs d'entre eux ont su la gagner : Mike Birch, Marc Pajot, Philippe Poupon, Michel Desjoyeaux, Loïck Peyron... et Florence Arthaud qui demeure toujours l'unique femme ayant remporté une épreuve majeure en solitaire. Creuset des dépassements maritimes les plus fous, sprints à travers l'Atlantique, confrontation des plus aguerris navigateurs avec les meilleurs amateurs, La Route du Rhum est une légende à elle seule. Avec, pour tous, un seul objectif : quitter la tempétueuse Bretagne pour rallier les Antilles et y déguster enfin un Ti'punch !

10/2022