Recherche

Huguette Dubout

Extraits

ActuaLitté

Littérature érotique et sentim

Le démon de la cinquantaine

Paul, cadre narcissique et misogyne traine dans des bordels clandestins, mais lorsqu'il voit son ami mourir d'une overdose il glisse dans l'alcoolisme. Alors qu'il touche le fond, sa fille lui propose de prendre des vacances dans un vignoble en Touraine. Là-bas, sa rencontre avec Macha, une féministe magnétique au caractère et aux appétits affirmés va lui rendre l'innocence qu'il avait perdue. L'amour de soi retrouvé, ainsi que les soins initiatiques prodigués par un étrange rebouteux lui donneront le courage d'affronter ses erreurs et sa culpabilité. La sexualité et la vie au grand air lui rendront sa légèreté de vivre, et lui feront réaliser que pour retrouver une grande santé la gourmandise est une vertu. Je coupe la fleur. L'air grossit, le vent s'ébroue autour de nous et le bois semble habité par l'arrivée d'un nouveau dieu. Il fait chaud. Quand je me retourne victorieux pour montrer ma fleur, Macha s'est déshabillée et m'attend debout toute nue. J'en peux plus, assis j'ouvre ma bouche sur son sexe tandis qu'elle pose sa main sur mon crâne. Les arbres ont changé de voix avec l'arrivée de l'orage. J'ai la bouche pleine d'onguents parfumés, quand Macha se tourne pour poser ses mains contre la paroi rocheuse. Elle se cambre et m'offre alors une croupe merveilleuse, digne d'une entrée au paradis.

02/2019

ActuaLitté

Poésie

Poet warrior

"Pauvre petite, je t'emmène. Tu ne sais pas écouter. Tu ne sais pas parler. Tu ne sais pas chanter. Je t'enseignerai". Joy Harjo nous entraîne le long de la route qui a fait d'elle une poète guerrière. Poète, elle l'est depuis sa naissance dans la banlieue de Tulsa, en Oklahoma. Enfant, elle écoute le bruit de la terre, et entend déjà la voix des Anciens. Guerrière, elle est obligée de le devenir? : pour résister à la violence d'un beau-père, au racisme de la police, au mépris réservé à toutes les personnes marginalisées. Poète officielle des États-Unis depuis 2019, Joy Harjo met en lumière dans ses mémoires l'envers du rêve américain. Née d'une mère cherokee et d'un père muscogee creek, elle est de tous les grands combats des peuples amérindiens, aux côtés de l'American Indian Movement. Dans ses poèmes, elle chante la grandeur et la cruauté d'un pays qui s'est construit dans la violence et le vol des terres de ses ancêtres. À sa voix se mêlent celles de tous ceux qui l'ont inspirée, des poètes aux musiciens, d'Emily Dickinson à Audre Lorde, de sa tante Lois au saxophoniste Jim Pepper. Entre la mélopée d'un chant traditionnel et la mélancolie d'un air de blues, Joy Harjo fait entendre l'hymne d'une nation qui se tient toujours debout.

05/2022

ActuaLitté

Littérature française

Les compagnons du silence. Tome 2

C'était autrefois un paradis terrestre. Pythagore, fils de ces contrées heureuses, les appelait le jardin du monde. C'était la grande Grèce, baignée par trois mers : la Daunie, où naquit Horace ; la Lucanie, où Annibal porta ce coup terrible à la puissance romaine, la bataille de Cannes ; c'était aussi l'Apulie et la Campanie, où le même Annibal s'endormit délicieusement sur son lit de roses et de lauriers. Depuis Parthénope jusqu'à Sybaris, depuis Solmone, patrie d'Ovide, jusqu'à Drepanum, tout au bout de la Sicile, Cérès favorable épargnait à l'homme le travail des champs. Fleurs et fruits venaient sans culture. Maintenant, cela s'appelle le royaume de Naples ou des Deux-Siciles. En cherchant bien, Annibal y trouverait de quoi refaire ses délices de Capoue. Mais Cérès, détrônée, ne protège plus la mollesse de ces peuples. Il y a eu comme un grand châtiment. Cette luxuriante écorce qui recouvrait la terre des Calabres s'est violemment déchirée, un vent de ruine a soufflé, laissant çà et là dans la campagne désolée d'adorables oasis, comme pour faire regretter mieux aux fils déshérités des heureux les splendeurs de l'Eden perdu. Ainsi, quand le fléau de la guerre a passé sur une cité illustre, quelques colonnes restent debout, échappées à la stupide massue du Cyclope ; et ces débris de bronze ou de marbre suffisent à la pensée pour reconstruire le passé glorieux.

02/2023

ActuaLitté

Littérature française

Les Joutes à Semène

"Il ne peint plus ! Imaginez cet homme debout devant son chevalet, et les bras tombés ! C'était pourtant une vocation impérieuse. Quelle douleur doit être la sienne ! Jean est entré dans la postérité. Par une seule oeuvre, et cela a suffi. Qu'il le veuille ou non, il y est entré. Il le regrette, il en souffre, mais il ne peut plus rien y changer. Il ne se résigne pas. Il voudrait continuer à produire mais sa veine est tarie. Cette oeuvre unique, dont il ne parle jamais, qui, si on la mentionne, fait imperceptiblement crisper son visage, elle le hante et le met à la torture. Il donnerait sa vie pour redevenir un homme ordinaire, pour n'avoir jamais posé ne serait-ce qu'un orteil sur l'Olympe." Quatre voix et autant de visions d'un artiste et de son unique chef-d'oeuvre. Quatre individus qui ont côtoyé Jean Martin et qui tentent de lever, pour nous, le mystère toujours plus opaque et lourd qui l'enveloppe. Qui est-il ? Le fils choyé d'un génie ? Un peintre maudit vaincu par son propre talent ? Un imposteur ? Roman polyphonique, Les Joutes à Semène livre autour du thème de l'artiste une composition toute en clair-obscur, en ombres et en éclats de lumière, que l'on contemple, toujours plus intrigué par les processus insondables de la création qu'il met à jour.

05/2014

ActuaLitté

Littérature française

La tannerie

Jeanne, ses études terminées, a quitté sa Bretagne natale pour vivre à Paris. Elle a trouvé un emploi temporaire d'"accueillante" à la Tannerie, une nouvelle institution culturelle, installée dans une usine désaffectée de Pantin. D'abord déboussolée par le gigantisme et l'activité trépidante du lieu, timide et ignorante des codes de la jeunesse parisienne, elle prend peu à peu de l'assurance et se lie à quelques-uns de ses collègues, comme la délurée Marianne ou le charismatique Julien, responsable du service accueil. Elle les accompagne dans leurs déambulations nocturnes, participe à des fêtes. Leur groupe se mêle au mouvement Nuit debout. Ils se retrouvent dans des manifestations, parfois violentes - mais sans véritablement s'impliquer, en spectateurs. Bientôt, deux ans ont passé. Dans l'effervescence de la Tannerie, en pleine expansion, chacun tente de se placer pour obtenir enfin un vrai contrat ou décrocher une promotion. Jeanne va devoir saisir sa chance. La Tannerie - tel un microcosme de notre société - forme une monde à part entière, avec ses techniciens, ses employés de bureau, ses artistes. Mais derrière la bienveillance affichée et le progressisme des intentions, la précarité et la violence dominent. Avec ce roman, qui frappe autant par la finesse de ses descriptions que par sa force critique, Celia Levi fait le portrait d'une époque et d'une génération en proie aux ambitions factices et à l'imposture des discours.

08/2020

ActuaLitté

Poches Littérature internation

Kaddish

" Debout, je me balançais et je prononçais les mots que l'on me disait de prononcer. " Il est le Rocher. Son œuvre est parfaite, car toutes ses voies sont le jugement... " On m'offrait les paroles du Kaddish, du long Kaddish pour les funérailles, celui qui parle du monde qui sera restauré, celui que je n'avais jamais dit auparavant, et je l'énonçais. " Magnifié et sanctifié soit son grand Nom... " " Magnifié et sanctifié... ". Des sons, non des mots. Des mots qui n'étaient que des sons. Et les mots se déversaient dans la fosse et se brisaient sur le cercueil de mon père. " Kaddish est le récit de l'année de deuil qui suit le décès du père de l'auteur. Sur le rythme obsédant de la prière des morts, l'auteur écrit un extraordinaire récit de vie où se mêlent le temps immémorial du deuil et le temps de tous les jours, celui des travaux, des doutes, des joies et des questions sans réponse. Salué unanimement par la critique à sa sortie en 1998, Kaddish a reçu le National Jewish Book Award, la plus importante distinction américaine décernée à un livre sur le judaïsme. " Lisez ce livre extraordinaire et vous serez intellectuellement enrichi et profondément ému... Kaddish n'est pas seulement destiné au père de Leon Wieseltier ; il s'adresse à tous les pères pour qui on n 'a pas récité le Kaddish " Elie Wiesel.

09/2003

ActuaLitté

Beaux arts

Moirignot. Aimer, créer, rêver

Edmond Moirignot (1913-2002) appartient à cette famille de sculpteurs d'après-guerre qui renouvelèrent la sculpture figurative pour exprimer plus pleinement l'homme et son drame. Alberto Giacometti força au paroxysme le tragique moderne. Germaine Richier pénétra le fantastique et traqua un invisible troublant. Mais Moirignot ne céda jamais au spectre de la nuit, il s'obstinait à sauver la lumière. Son œuvre affirme la foi dans l'être qui pense et qui aime. Elle proclame la conscience nécessaire du sacré. Pas de cris, pas de violence, un grand calme, un silence, une réflexion pour soi, une introspection et qui participe à la noblesse possible de l'homme. L'âme est son centre de gravité et chaque sculpture, dé ce fait, crée autour d'elle son espace infini. Elle est méditation, et qui n'est pas sans une certaine mélancolie, celle de tout être honnête dès qu'il s'interroge sur le temps, la vie, le monde tel qu'il est et le néant. Elle s'élève contre le non-sens et repousse la nuit. Elle refuse la vulgarité, l'exploitation, la dénaturation de l'homme. Pas de renoncements, pas d'asservissements pas d'avilissements... l'homme debout. Tenir quoiqu'il en coûte de désespérances, de déchirements, de souffrances... les êtres sont si fragiles ! Elle est du fond des âges et de notre époque. Elle apaise notre soif d'amour et d'infini, et l'attise en même temps. La vie, l'œuvre, le catalogue raisonné.

09/2006

ActuaLitté

Sociologie

La force de conviction. A quoi pouvons-nous croire ?

Nul homme ne peut vivre sans croyance. Aucune société humaine ne peut survivre sans une conviction minimale qui la maintienne debout. Or, en ce début de millénaire, une violence nouvelle semble avoir envahi le monde. Un peu partout, des fanatismes se déchaînent, des assassins tuent et terrorisent au nom de Dieu. Hier, c'est au nom de l'idéologie qu'ils le faisaient. Une folie paraît s'attacher, décidément, à toutes les croyances. Elle nous fait horreur. Dans le même temps, nous sentons rôder autour de nous le désabusement général. Un doute délétère nous habite. Le XXIe siècle, avec ses massacres et ses désastres, nous a appris à nous méfier des adhésions rassembleuses et des utopies. Nous voudrions bien croire encore, mais à quoi? Nous errons entre intolérance et désenchantement, crédulité et cynisme. Quelque chose paraît s'être détraqué dans notre capacité de conviction. Ainsi la grande question devient-elle aujourd'hui celle du croire, et de ses diverses pathologies. Cette question déborde largement le cadre du religieux et de son prétendu "retour ". Ailleurs aussi, des dogmatismes et des cléricalismes menacent, d'autant plus redoutables qu'ils se présentent comme des savoirs. En politique ou en économie, dans la science ou dans la religion, il nous faut réapprendre à distinguer la croyance aveugle de la conviction raisonnable, la pure crédulité de la détermination réfléchie. C'est à cette patiente et minutieuse interrogation que nous invite ce livre: à quoi pouvons-nous croire?

08/2005

ActuaLitté

Critique littéraire

Histoire de la littérature fantastique en France

" Le fantastique serait-il aujourd'hui désamorcé? Mais en quoi consistait l'amorce ? La terreur, les ténèbres, le magique, tout ce qui se présente comme rare, exceptionnel, mais que les auteurs ont donné comme vérité vraie ? " Où est l'amorce ? Où est l'incendie ? Quand le mystère est découvert, il faut le transporter ailleurs et le cacher à la vue des profanes. Le fantastique reste un secret, quelque chose que l'on devine, mais qu'on ne pénètre jamais. C'est toujours ailleurs qu'il se tient. " S'il a perdu les apparences inquiétantes sous lesquelles il se produisait jadis, les diableries, les vampires et les morts-vivants, c'est parce qu'il se manifeste en nous de façon obsédante, sournoise et tout aussi terrifiante. " Marcel Schneider, né à Paris en 1913, est agrégé de Lettres. Il quitte l'enseignement en 1960 pour se consacrer à la littérature et à la musique. Il a publié un Schubert et un Wagner dans la collection " Solfèges " des éditions du Seuil et chez Grasset des romans et des recueils de nouvelles qui relèvent tous du merveilleux et du fantastique (Le Guerrier de pierre, Mère Merveille, Les Colonnes du temple, La Lumière du Nord, Histoires à mourir debout). Sa biographie de Hoffmann (Julliard) et son Histoire de la littérature fantastique en France précisent l'orientation de sa pensée. A la suite de différents prix, il a reçu en 1980 pour l'ensemble de son oeuvre le Prix Pierre de Monaco.

12/1985

ActuaLitté

Beaux arts

L'architecture raisonnée

Extrait du Dictionnaire de l'architecture française, réunis et présentés par Hubert Damisch Le nom de Viollet-le-Duc reste attaché aujourd'hui à une conception abusive de la Restauration qui, pour accordée qu'elle fût à l'imagination et au pittoresque romantiques, n'a pas perdu tout crédit en notre siècle pourtant féru d'objectivité. Pourtant, on ne répétera jamais assez que ces restitutions sont le prix qu'il faut payer pour voir la Madeleine de Vézelay et bon nombre des édifices médiévaux encore debout. Dans l'attente d'un renouveau hypothétique de cet "art-roi" à l'architecture, quelle tâche était alors plus exaltante pour la jeunesse artiste que de conserver les monuments anciens, et d'abord ceux de ce Moyen Age gothique, tant décrié par l'école, et dont Viollet-le-Duc allait bientôt proclamer la valeur d'enseignement impérissable. Sur le mode structuraliste, il aborde le rapport entre les éléments architecturaux et consitutifs. Il dévoile les principes qui règlent leur agencement au sein d'une organisation concrète autant que leur évolution morphologique et fonctionnelle d'un système à l'autre et du roman au gothique, par exemple. Là où l'école n'enseignait qu'à copier, Viollet-le-Duc entendait expliquer, analyser, raisonner. Et nulle autre architecture que celle des XIIe et XIIIe siècles ne lui paraissait se prêter mieux à ce travail de l'esprit dont il attendait qu'il ouvre la voie à une architecture nouvelle, et moderne.

10/1978

ActuaLitté

Littérature française

Des étoiles et des chiens. 76 inconsolés

Tout ça n'est que de l'amour. Ces portraits d'écrivains, de musiciens, de dessinateurs ou de peintres sont une suite nécessaire à 76 clochards célestes ou presque. Un nouveau passage de relais sous le manteau entre frérots pour se tenir doux les soirs sans pain. Pour ceux qui ont trop faim et ceux qui n'ont plus le goût de manger. Je veux chanter sous vos gouttières la gloire des grands-pas-grand-chose qui m'ont réconforté. Mes sauveurs familiers. Connu(e)s ou moins connu(e)s, tous et toutes sont des artistes qui se sont échinés à ne pas plier l'échine. Leur art est une flamme Ils sont restés tendres. Malgré les bobos. Malgré le sale goût de la farce. Malgré le monde parfois. Ils sont restés debout. Ils sont là pour nous. Tout entiers. Sublimes et imparfaits. Avec le monde. Leur amour a brûlé. Libre. Et leur rage aussi. Qui chauffe encore. Qui chauffera longtemps. Dans tous les ventres affamés de caresses. Conquérants comme du liseron. Résistants comme des enfants. Des étoiles et des chiens. Des coyotes, des singes, des hérissons. C'est cadeau. Pour ceux qui savent ce que vaut ce genre de partage. Pour ceux qui savent qu'une chanson, un poème ou un tableau peuvent sauver la vie. Ce sont des amazones. Des lucioles. Des feux follets. Des combattants, pas des guerriers. Dans la nuit noire, ils nous tiennent beaux.

04/2018

ActuaLitté

Sports

Stand Up Paddle. S'initier et progresser

En provenance directe d'Hawaii, la glisse accessible au plus grand nombre. Le mode de déplacement à la rame debout sur une planche ou assis est ancestral et le stand up paddle (SUP) trouve ses origines dans la pirogue polynésienne, la va'a. Pratiqué à Hawaii dans les années 1960, le SUP a été éclipsé par le surf sur planche courte. C'est en 2004, toujours à Hawaii, que le SUP revient sur le devant de la scène et depuis son développement n'a cessé de croître. Par rapport au surf classique, le SUP est synonyme de plaisir immédiat. Ludique, accessible, convivial, le SUP est le meilleur moyen de découvrir l'environnement aquatique en mer, sur des lacs ou des rivières. L'avènement des planches gonflables a rendu ce sport encore plus accessible et sécurisant. Désormais, sur toutes les plages de France et du monde, vous trouverez toujours une planche de SUP à louer pour passer un bon moment sur l'eau seul, en famille ou entre amis. Avec une seule planche vous pouvez vous balader, surfer, descendre une rivière, faire du yoga ou du fitness. Bon pour le corps et l'esprit, le SUP devient très rapidement addictif ! Ce guide vous accompagne dans la découverte de toutes les pratiques qu'offre le stand up paddle grâce à une pédagogie simple et visuelle. Il donne tous les conseils pour perfectionner votre technique de rame et prendre un maximum de plaisir sur l'eau. Bonne session !

04/2017

ActuaLitté

Musique, danse

Flamenco. Les souliers de La Joselito

Le flamenco a traversé ma vie comme un fleuve en crue. Guitare, palmas, zapateado, cante jondo : le feu du flamenco a souvent été au carrefour des poèmes que j'ai récités dans les salles clandestines de la poésie. Ma rencontre avec Carmen Gómez, "La Joselito", a inauguré mon afición dans les tablaos toujours vivants de Toulouse. Le son de ses pieds, frappant le sol halluciné du flamenco, me renvoie éternellement aux origines des pieds de toute la poésie. Le mythe de cette sorcière de la danse, qui prit enfant le nom d'un torero, debout sur une table de Barcelone, a été un des fondements de ma parole. J'entends encore le battement de son coeur et du mien sous la semelle brûlante de ses souliers. Ce recueil rassemble les bâtons-poèmes que j'écrivis dans Tauromagie, Coplas infinies pour les hommes-taureaux du dimanche, monté par le Cornet à dès au début des années quatre-vingt-dix. Ces poèmes ont été récités avec Les Aiguiseurs de couteaux, groupe d'action flamenco fondé en hommage à mon oncle qui pratiquait ce métier sur son vélo dans les rues de Toulouse. La Dialectique du compás regroupe une série de nouvelles et d'allégories approchant la symbolique du flamenco à travers les détails d'un quotidien transfiguré. Enfin, les Photos de la voix ont été écrits pour cinquante cantaors qui continuent à déchirer la nuit de toute ma poésie. Serge Pey

04/2017

ActuaLitté

Histoire internationale

Paul Biya, Aminatou Ahidjo et le RDPC

Paul Biya semble avoir toujours plus de chances de réussir quand tout est contre lui : son ascension et de multiples crises en sont quelques illustrations. Comment ne pas le penser quand on sait que l'homme serait devenu un instituteur catholique anonyme s'il n'avait pas croisé sur son chemin André Marie Mbida ; que le coup de tête (sans lien politique) d'Omam Biyick en Coupe du monde le sauva d'une situation presque cocasse en 1990 ; ou que sa gestion efficace et méthodique de Boko Haram lui a valu un soutien jamais égalé de son peuple. L'auteur essaie de montrer ce qui aurait poussé Aminatou Ahidjo à soutenir Paul Biya. Il attire l'attention sur le destin unique du Cameroun dont l'avenir semblait douteux. Le pays étonne plutôt par la solidité de ses institutions, l'efficacité de ses forces de défense et de sécurité, ainsi que par le patriotisme élevé de ses fils même en discorde. Contrairement à ce qui se fait partout en Afrique, Germaine Ahidjo, la mère d'Aminatou, en pleine crise avec Biya, déclare : "Je continue à croire que mon mari a choisi Paul Biya comme son fils adoptif et son successeur, en toute conviction, en refusant mon choix qui était Samuel Eboua, et que, par conséquent, Paul Biya devrait considérer Mohamadou, Fatimatou, Aissatou et Aminatou comme ses petits frères". C'est l'histoire présente d'un peuple qui est fier d'être debout.

04/2017

ActuaLitté

Contes et nouvelles

Soucoupes volantes

"Le type montait sur le toit de la maison et faisait avec un drapeau des grands signes à on ne savait trop qui. Jean-Paul, ça l'incommodait. Certainement. Ca le mettait mal à l'aise. Il avait acheté le terrain, la ferme, et il s'était assuré qu'il n'y avait pas de nuisances, voie ferrée, pylônes haute tension, porcherie nauséabonde dans l'entourage. Il ne pouvait prévoir que sur le toit de la paisible maison voisine, où habitait un notaire à la retraite, un énergumène viendrait lui susciter des angoisses. Parce que c'était d'angoisse qu'il s'agissait. Nulle autre nuisance. Le bonhomme ne criait pas, ne faisait rien de répréhensible. Mais il portait un uniforme militaire, treillis et casquette de l'armée serbe, et agitait un drapeau rouge. Debout sur le toit". Dans les montagnes de Serbie, une maison tranquille devient le rendez-vous des amateurs de soucoupes volantes. A Bruxelles, l'enregistrement d'un virtuose du violon fait apparaître des fantômes. A Kosice, Slovaquie, un homme adopte un ours. Un autre oublie son téléphone dans un restaurant d'Oslo. A Paris, des collectionneurs sans scrupule se refilent un douteux manuscrit de Napoléon... Entre réalisme grinçant et fantastique teinté d'une mélancolie légère, ces dix-sept nouvelles de Grégoire Polet restituent avec vigueur et humour la vérité des êtres, tout en laissant une place au rêve.

04/2021

ActuaLitté

Sociologie politique

Encore plus ! Enquête sur ces privilégiés qui n'en ont jamais assez

Un palmarès économique et social à rebours des idées reçues qui lève ainsi le voile sur cette France des " encore plus " : ceux qui traversent les crises sans embûches, tout en prétendant le contraire. Qui sont les privilégiés ? Uniquement des " super-riches " contre lesquels la gauche est vent debout ? Non, répond Louis Maurin, directeur de l'Observatoire des inégalités, qui dresse un tableau économique et social à rebours du discours ambiant. Entre ces super-riches et la France populaire et moyenne, les classes aisées vivent bien, voient leurs revenus progresser quand ceux des autres catégories stagnent. Elles affichent de plus en plus leur mépris pour la France des " perdants ", tout en réclamant davantage et en faisant tout pour maintenir leurs privilèges. Pendant ce temps, chômage et précarité font progresser l'insécurité sociale. Une armée de " flexibles ", souvent jeune et peu qualifiée, doit se soumettre pour répondre au mieux aux besoins des plus favorisés. La crise économique et sociale qui accompagne la crise sanitaire accentue encore un peu plus ces fractures. Pour séduire le peuple, les privilégiés détournent son attention en lui livrant des boucs émissaires " assistés " ou étrangers. Ils mettent en avant une hypocrite égalité des " chances " pour mieux défendre un système inégalitaire et célébrer les premiers de cordée. Les revendications légitimes des classes les moins favorisées sont étouffées. Mais la France d'en haut n'a pas gagné la partie, loin s'en faut. Les Français réclament instamment la justice sociale.

03/2021

ActuaLitté

Revues

Europe N° 1103, mars 2021 : Jean Genet

Irrécupérable, telle semble être l'oeuvre de Jean Genet. Non seulement au regard des polémiques qu'elle a suscitées et suscite encore, mais plus profondément par son refus de s'apaiser, de pactiser, d'oublier. "Je conserverai en moi-même l'idée de moi-même mendiant" écrivait Genet dans le Journal du voleur. Ni l'humiliation ni la souffrance ni l'exclusion n'ont à aucun moment été oubliées. L'ensemble de son oeuvre pourrait ainsi lue comme un refus radical de toute amnistie. Pas d'oubli, et donc pas de mesure ou de compromis. Pas de résilience non plus. Refus aussi de se présenter comme victime puisque seul le choix de la révolte permet de toucher à cette beauté salvatrice, sans cesse recherchée dans les tableaux de Rembrandt ou les sculptures de Giacometti, dans les gestes de ses amants et des êtres en révolte. "J'aime ceux que j'aime qui sont toujours beaux et quelquefois opprimés mais debout dans la révolte." De manière encore plus radicale, son oeuvre demeure irrécupérable par cette douloureuse remise en question d'elle-même et, de sa nécessité, voire de sa justesse. Genet a toujours écrit contre lui-même et n'a pas hésité à raturer, à détruire sa légende quand il pensait que ses textes sonnaient faux. Sans le moindre accommodement avec les conventions sociales ou littéraires, son oeuvre de celles qui ont changé le paysage théâtral et romanesque du XXe siècle.

03/2021

ActuaLitté

Actualité médiatique France

La guerre des idées. Enquête au coeur de l'intelligentsia française

De Saint-Germain-des-Prés aux chaînes d'info en continu, l'intellectuel français est auréolé d'un pouvoir singulier. Défenseur des opprimés ou décrypteur de l'actualité, militant des causes perdues ou expert au discours ciselé, il occupe, au pays de Descartes, où l'on aime à théoriser, une place à part. Crise financière, attentats islamistes, poussée migratoire, montée des populismes, féminismes, épidémie... L'histoire est de retour, les idées gouvernent de nouveau le monde. La vieille opposition entre droite et gauche, périmée, s'est vue évincée par d'autres clivages, dans l'air du temps. Réacs, gauchistes, libéraux : chacun accuse l'autre d'avoir gagné la guerre culturelle. D'Alain Finkielkraut à Edouard Louis, en passant par Michel Onfray, de la Manif pour tous à Nuit debout, sans oublier les Gilets jaunes, qui a vraiment remporté cette bataille idéologique ? A l'heure de la cancel culture, de l'hystérisation de la polémique, de l'immédiateté de l'information et du pouvoir de l'image, quel rôle l'intellectuel peut-il encore jouer ? Le débat est-il seulement toujours possible, en France ? Eugénie Bastié a mené l'enquête : pendant trois ans, elle a rencontré une trentaine de penseurs de tous bords. Elle décrit un paysage intellectuel morcelé, mais plus riche que jamais. Une plongée passionnante au coeur de l'intelligentsia, la France racontée au travers des idées qui l'agitent et des personnages qui les incarnent.

03/2021

ActuaLitté

discriminations, exclusion, ra

Harry Washington et le Monde atlantique. L'extraordinaire histoire d'un esclave de George Washington

De cet homme appelé Harry Washington, on sait peu de choses. On ignore son vrai nom, on ne connaît ni sa date ni son lieu de naissance et on ne sait pas quand ni comment il est mort. Pourtant, pour citer Melville parlant de Bartleby : "Je crois qu'il n'existe pas de matériaux qui permettraient une biographie complète de cet homme. C'est une grande perte pour la littérature". On pourrait dire de même d'Harry Washington. Né en Afrique, capturé, il traverse l'Atlantique dans les cales d'un navire négrier, est vendu à un planteur de la Chesapeake Bay et est ensuite acheté par George Washington. Engagé pendant la guerre de Sécession aux côtés des Anglais qui avaient promis la liberté aux esclaves qui combattraient dans leurs rangs, il se porte volontaire après la défaite pour aller fonder une colonie britannique au Sierra Leone et fait ainsi le voyage retour vers l'Afrique. Il participe à une insurrection contre l'administration britannique, est arrêté, jugé, expulsé de Freetown. La suite nous est inconnue. C'est à cette figure de l'esclave fugitif et à sa quête de liberté que Thierry Paulais rend hommage, à cet homme debout, combattant pour ses droits et sa liberté avec courage et un engagement hors du commun. Au-delà de ce destin singulier, c'est aussi la découverte du "Monde Atlantique" dont Harry Washington est l'incarnation.

01/2023

ActuaLitté

Essais

Censure & cinéma en Orient

Entre nationalisme assumé et volonté d'émancipation, les cinémas d'Orient n'en finissent plus de nous surprendre. Otages des financements d'Etat ou des investissements internationaux, bon nombre de cinéastes du Maghreb, du Proche, du Moyen et de l'Extrême-Orient résistent pour travailler librement, en contournant, quand ils le peuvent, les diktats de la religion et de la politique qui bien souvent s'unissent pour les en empêcher. Ce septième volume, qui volontairement a pris quelques libertés avec la géographie, n'a pas la prétention de faire un tour exhaustif de la question mais l'ambition plus modeste de vous faire découvrir l'histoire de ces femmes et ces hommes qui, malgré les entraves, les interdictions, les arrestations et les condamnations, restent debout et dignes, pour parler de leur quartier, de leur village, de leur pays et du monde, animés par une passion qu'ils partagent avec une jeune génération déjà prête et disposée à prendre le relais. Pour le septième volume de sa collection Darkness, cinéma et censure, Christophe Triollet a regroupé autour de lui dix-huit enseignants et chercheurs en cinéma, tous experts dans leur domaine, pour évoquer la situation au Maghreb, au Proche, Moyen et Extrême-Orient, mais également en Russie. Darkness, cinéma et censure volume 7 interroge le passé, étudie le présent, imagine le futur de tout un pan du cinéma mondial dans un ouvrage passionnant de plus de 500 pages.

04/2022

ActuaLitté

Histoire des idées politiques

Revendiquer l'espace public

Revendiquer l'espace public Maïdan, Tahrir, Gezi, Occupy Walt Street, Nuit debout... Les mouvements des places qui ont émergé au cours des années 2010 dans différentes parties du monde ont rénové l'espace public et signalent une nouvelle manière de faire de la politique. A chaque fois, des individus de tout horizon se réunissent pour résister aux pouvoirs en place, proclamer leur présence sans mettre en avant de leader, partager des émotions, expérimenter "? sur place ? " une nouvelle convivialité et célébrer leur diversité. Ces citoyens s'emparent des questions d'intérêt général afin de peser concrètement sur le bien commun. La démocratie semble réalisable, ici et maintenant. Comment saisir la signification de ces mouvements ? Annoncent-ils véritablement une nouvelle ère politique ? Ou bien ne sont-ils que des épiphénomènes isolés ? Jusqu'ici, il se sont "? naturellement ? " essoufflés, ou ont été étouffés par une violente répression. Ne représentent-ils qu'un rêve éphémère ? Rien n'est moins sûr. Les effets de certains perdurent même après leur extinction, comme dans le cas de Maïdan. Surtout, ils mettent en lumière une tendance de fond : la rencontre verticale désormais impossible entre une société hétérogène qui revendique un espace bien réel, et un pouvoir politique national renonçant à sa capacité d'action face aux problèmes d'ordre planétaire que sont la crise financière, la dévastation environnementale, l'expansion du terrorisme ou la pauvreté croissante. L'aspiration portée par ces occupations de la place publique a encore de beaux jours devant elle.

09/2022

ActuaLitté

Dessin

Asanas

En sanskrit, asana signifie s'asseoir, ou désigne une posture assise, un siège de méditation. Le terme s'inscrit dans une longue tradition du yoga comme système de techniques physiques, telles que les purifications, les manipulations de l'énergie vitale, les contrôles de la respiration, ou encore les postures du corps. Ainsi, un ouvrage rédigé en 1737, le Joga Pradipika, dont l'auteur est un dénommé Ramanandi Jayatarama, recense-t-il 84 asanas, en tant que techniques de poses ou de postures du corps, assis, debout, en torsion ou en équilibre. Ce texte ne sera illustré qu'un siècle plus tard, quand lui seront adjointes les vignettes peintes rassemblées sous cette couverture. Illustrations où l'on retrouve à chaque page un drôle de petit personnage, un yogi, court vêtu, d'un simple linge en guise de culotte, effectuant chaque asana dans un décor d'une étonnante sérénité. Une suite de dessins remarquablement effectués, qui ne doit pas cependant nous faire oublier que les asanas ne sont pas de simples postures de bien-être physique mais avant tout des postures ou des positions d'existence, où se jouent l'éveil de l'énergie fondamentale comme celui de la conscience, selon une méthode rigoureuse, d'une extrême précision, engageant des efforts peu communs. Mais il est vrai qu'aucune grande aventure spirituelle ne peut faire l'économie du corps, de notre incarnation, en sa matérialité même.

04/2022

ActuaLitté

Littérature française

Les compagnons du silence. Tome 1

C'était autrefois un paradis terrestre. Pythagore, fils de ces contrées heureuses, les appelait le jardin du monde. C'était la grande Grèce, baignée par trois mers : la Daunie, où naquit Horace ; la Lucanie, où Annibal porta ce coup terrible à la puissance romaine, la bataille de Cannes ; c'était aussi l'Apulie et la Campanie, où le même Annibal s'endormit délicieusement sur son lit de roses et de lauriers. Depuis Parthénope jusqu'à Sybaris, depuis Solmone, patrie d'Ovide, jusqu'à Drepanum, tout au bout de la Sicile, Cérès favorable épargnait à l'homme le travail des champs. Fleurs et fruits venaient sans culture. Maintenant, cela s'appelle le royaume de Naples ou des Deux-Siciles. En cherchant bien, Annibal y trouverait de quoi refaire ses délices de Capoue. Mais Cérès, détrônée, ne protège plus la mollesse de ces peuples. Il y a eu comme un grand châtiment. Cette luxuriante écorce qui recouvrait la terre des Calabres s'est violemment déchirée, un vent de ruine a soufflé, laissant çà et là dans la campagne désolée d'adorables oasis, comme pour faire regretter mieux aux fils déshérités des heureux les splendeurs de l'Eden perdu. Ainsi, quand le fléau de la guerre a passé sur une cité illustre, quelques colonnes restent debout, échappées à la stupide massue du Cyclope ; et ces débris de bronze ou de marbre suffisent à la pensée pour reconstruire le passé glorieux.

02/2023

ActuaLitté

Faits de société

Un homo dans la cité

" Ma sortie du placard pleine et entière date d'à peine deux ou trois ans. Seuls ceux qui ignorent ce qu'être homosexuel veut dire dans ma culture s'en étonneront. J'ajoute à ce "handicap majeur" que je suis fils de mineur, que j'ai grandi à Saint-Étienne et que je suis l'aîné de sept frères et soeurs. Mais ce n'est pas le pire. " Brahim Naït-Balk a grandi dans la honte. Honte de lui-même, de ses désirs et d'une différence qui l'isolait dans sa propre famille : son homosexualité. Comment vivre avec une telle particularité quand on est musulman, aîné d'une famille marocaine pauvre et nombreuse ? Mais surtout, comment s'épanouir quand on grandit dans des cités de banlieue où la virilité est la valeur suprême et où règne la loi du plus fort ? Alors que Brahim, romantique et sensible, ne rêve que du grand amour, il va subir la violence, les agressions sexuelles et les humiliations quotidiennes que lui font endurer les petits caïds des cités. A la honte de Brahim va s'ajouter la peur. Terrorisé, il a longtemps rasé les murs avant de se révolter. A 30 ans, il décide de s'affirmer et de vivre ses préférences amoureuses au grand jour. Les difficultés se multiplient, mais cette fois, il les affronte. Un homo dans la cité retrace le long chemin parcouru par Brahim pour se muer en être libre, tenir debout et prendre son envol.

09/2009

ActuaLitté

Sciences politiques

La lumière du chaos

Nous entrons dans l'ère du chaos. Les inégalités explosent. La démocratie vacille. L'individu est devenu roi - mais un roi sans royaume. Notre société semble prise de vertige. Elle perd le sens de ce qui la fonde et des valeurs qui la portent. Face au risque d'effondrement, La lumière du chaos pose la question fondamentale du sens : pourquoi y a-t-il une société plutôt que rien ? Et que voulons-nous faire ensemble ? Refusant de se résigner, Matthieu Pigasse lance un appel à l'action, à la fois immédiate et globale, individuelle et collective. Assumer d'être soi pour retrouver le sens d'être ensemble. Il signe ainsi un plaidoyer pressant à ne pas renoncer, à prendre le contrôle de sa vie, et à découvrir en soi la lumière nécessaire pour s'affirmer sans peur et s'investir pleinement dans la collectivité. Matthieu Pigasse nous convie à imaginer une société du possible : une société ouverte où chacun peut se définir librement, une société de partage et de justice. Une société qui donne du sens à notre existence, refusant toute aliénation. Une société qui permet à chacun de se réaliser et de vivre debout, libre et digne. Manifeste pour une vie intense et engagée, mêlant économie et politique, musique et littérature, La Lumière du chaos propose non pas des réformes partielles, mais une transformation radicale de notre façon d'être au monde.

10/2023

ActuaLitté

Littérature française

Dans le jardin de l'ogre

"Une semaine qu'elle tient. Une semaine qu'elle n'a pas cédé. Adèle a été sage. En quatre jours, elle a couru trente-deux kilomètres. Elle est allée de Pigalle aux Champs-Elysées, du musée d'Orsay à Bercy. Elle a couru le matin sur les quais déserts. La nuit, sur le boulevard Rochechouart et la place de Clichy. Elle n'a pas bu d'alcool et elle s'est couchée tôt. Mais cette nuit, elle en a rêvé et n'a pas pu se rendormir. Un rêve moite, interminable, qui s'est introduit en elle comme un souffle d'air chaud. Adèle ne peut plus penser qu'à ça. Elle se lève, boit un café très fort dans la maison endormie. Debout dans la cuisine, elle se balance d'un pied sur l'autre. Elle fume une cigarette. Sous la douche, elle a envie de se griffer, de se déchirer le corps en deux. Elle cogne son front contre le mur. Elle veut qu'on la saisisse, qu'on lui brise le crâne contre la vitre. Dès qu'elle ferme les yeux, elle entend les bruits, les soupirs, les hurlements, les coups. Un homme nu qui halète, une femme qui jouit. Elle voudrait n'être qu'un objet au milieu d'une horde, être dévorée, sucée, avalée tout entière. Qu'on lui pince les seins, qu'on lui morde le ventre. Elle veut être une poupée dans le jardin de l'ogre".

08/2014

ActuaLitté

Histoire ancienne

ROME. Le livre des fondations

La couverture est un tableau de l'Ecole de Fontainebleau. Dans le fond, en haut, un bâtiment s'élève, le Colisée, peut-être, un peu stylisé, un cirque colossal, une sorte de tour de Babel romaine. Derrière elle, d'autres monuments occupent l'horizon, un pont du Tibre, une mince pyramide, un temple, la ville de Rome, la ville antique, sujet de ce livre. Rome a bâti, pierre sur pierre, des routes, des ponts, des places, des ares, des villes entières, un empire long. Si elle a su les construire, il a fallu qu'elle sache les fonder. Devant le Colisée, sous l'ensemble des constructions, dans une esplanade large a lieu une bataille à mort. On dirait que des gladiateurs, échappés du Cirque par la brèche, continuent leur combat au-dehors, on dirait l'assassinat des Curiaces par Horace. Quand Rome a décidé de construire le Capitole, on a découvert au fond des fondations une tête humaine au visage entier. On dirait que le soldat du premier plan, debout triomphant sur un podium rond, vient de la retrouver. Il la montre, comme un trophée. Ces batailles fondamentales sont le sujet de ce livre, nommé livre des fondations. Fondations des murs de pierre sur la chair, fondations de la ville, de son histoire, de sa culture, de ses spectacles, de sa politique, des nôtres aussi, des nôtres encore. Qui est ce pauvre mort dont la tête lamentable donne son nom au Capitole ?

04/1999

ActuaLitté

Littérature anglo-saxonne

Les hommes ont peur de la lumière

Après le succès d'Isabellel'après-midi, Douglas Kennedy se réinvente encore et change de décor. Direction Los Angeles et une Amérique rongée par la crise... A mi-chemin entre roman noir et chronique sociale, Les hommes ont peur de la lumière est surtout le bouleversant portrait d'un homme bien, piégé par la violence. Après une vie passée à courir les routes en tant que commercial, Brendan est maintenant obligé de faire le chauffeur Uber à Los Angeles, ville tentaculaire et perpétuellement embouteillée. Entre les soucis d'argent, la crainte des mauvaises notes de ses clients et son mariage qui bat de l'aile, il parvient quand même à trouver un peu de répit grâce à sa fille Karla, une féministe engagée avec laquelle il entretient une grande complicité. Alors qu'il dépose une cliente devant une clinique pour avortement, Brendan est témoin d'un violent attentat perpétré par des intégristes religieux pro-vie. Cet homme discret et sans histoire va soudain se retrouver au coeur d'un conflit d'une grande violence entre des intégristes religieux, des hommes d'affaires sans scrupules et des féministes bien décidées à défendre leur cause. Un conflit dont il ignore encore que les ramifications touchent jusqu'à sa propre famille... Tout à la fois thriller haletant et chronique d'une Amérique en crise, Les hommes ont peur de la lumière est surtout le puissant portrait d'un homme qui, envers et contre tout, essaie de rester debout...

05/2022

ActuaLitté

Sciences politiques

Levez-vous! "Le premier acte de résistance est de prendre conscience de notre pouvoir réel"

Lorsque l'homme se lève, se met debout, il quitte la torpeur de son lit et décide qu'un nouveau jour commence. La dynamique du mouvement engendre le changement. Se lever c'est devenir acteur, quitter sa place de spectateur soumis à la seule émotion, ne plus se laisser bercer par le sentiment d'impuissance ni celui de la peur puisqu'à l'évidence ils ont toujours été les meilleurs outils pour endormir les peuples, outils particulièrement puissants aujourd'hui.Se lever c'est donc s'éduquer et s'instruire. C'est être courageux, confiants et lutter encore et toujours contre la paresse de l'esprit. Cette lutte n'a ni début, ni fin... car il n'est pas question d'" arriver " mais d'avancer, de la poursuivre pour une humanité responsable vis-à-vis d'elle-même, vis-à-vis de la Nature, pour tous les hommes, partout dans le monde.Nous avançons donc droits et éveillés sur le chemin que d'autres, avant nous, ont frayé. A notre tour de transmettre aux futures géné¬rations la manière dont l'histoire s'écrit, et cela commence en nous levant, comme le souligne Tariq Ramadan, " non comme des accusés ou des victimes, mais comme des femmes et des hommes conscients et libres... Levez-vous avec une conscience nouvelle ! Levez-vous pour rappeler au monde que la valeur d'un acte vaut par le principe qui le porte ! "

12/2023

ActuaLitté

Littérature française

Dès les premiers jours de l'automne

" A six heures du matin, on a cogné vivement à la porte : " Ouvrez ! Police ! " Dans le dossier consacré à la rafle du Vel'd'Hiv qui paraît aujourd'hui dans le journal auquel il collabore, Lucien, mon frère aîné, relate l'arrestation de nos parents. Il m'avait téléphoné de province peu de temps auparavant : " Possèdes-tu la photo où nous sommes tous les trois ? J'ai oublié la mienne à Paris. " Je la connais, nous nous tenons, mes deux frères et moi, par la main, elle a été prise par notre père. Mais non, je ne l'ai pas, je ne l'ai jamais eue. Sur la seule dont je dispose, celle du mariage de nos parents, notre mère avec un bouquet de roses artificielles, notre père avec des gants blancs se tiennent debout devant une tenture, dans la pose théâtrale que les photographes d'art imposaient autrefois à leurs clients. Moins ridicule que je ne le craignais, le portrait couleur sépia illustre l'article dont la lecture m'est un choc. Lucien, pour la première fois, parle de ce que nous avons tu pendant cinquante ans. Je peux enfin confronter nos souvenirs. Tout ne concorde pas. Sa mémoire est plus précise que la mienne et, surtout, il était présent quand nos parents ont été arrêtés, le 24 septembre 1942. Ils se sont endimanchés pour partir de chez nous : notre mère portait un tailleur discret, notre père le meilleur de ses costumes usagés à chevrons...

07/1998