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Andréane Déziel-Hupé

Extraits

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Anglais apprentissage

L'Écosse depuis 1528

Pittoresque, l'Ecosse évoque la légende plus volontiers que l'Histoire. Romancée par Walter Scott et R.L. Stevenson, folklorisée par Hollywood, l'histoire de l'Ecosse est pourtant bien plus qu'un clinquant cortège de clans, de kilts et de cornemuses ponctué de querelles calvinistes. La construction navale et l'électronique, Adam Smith et David Hume, figures marquantes des Lumières d'une Ecosse riche de cinq universités alors que l'Angleterre n'en comptait que deux, Sean Connery et Billy Connolly, comédiens d'origine irlandaise catholique, sont tout aussi écossais que la tourbe et le whisky, John Knox et Marie Stuart, Keir Hardie, le père du travaillisme britannique, et Irvine Welsh, l'auteur de Trainspotting, Depuis le fiasco du premier référendum sur l'autonomie parlementaire, en 1979, nombre d'intellectuels écossais se sont attachés à faire justice des divers mythes sur lesquels, selon eux, se fondaient leur histoire et leur identité nationales. Première histoire de l'Ecosse à paraître en français depuis un quart de siècle, ce livre tient compte de leurs apports. Il a pour ambition de présenter, à partir de la Réforme (l'introduction retraçant brièvement les siècles précédents), l'évolution d'une nation qui, après l'Union de 1707 avec l'Angleterre, balança longuement entre assimilation au sein de l'ensemble britannique et affirmation identitaire, avant de choisir massivement, en septembre 1997, la voie de l'autonomie parlementaire. Documents à l'appui - statistiques et articles savants, mais aussi extraits de mémoires et de récits de voyages, de romans et de poèmes - L'Ecosse depuis 1528 s'efforce également d'éclairer les controverses qui divisent encore les historiens de l'Ecosse, à propos, notamment, du calvinisme et de l'Union des parlements, du jacobitisme, des Lumières et des Highland clearances (les évictions massives de petits paysans gaéliques), de la révolution industrielle et de l'Empire britannique, de la littérature, de l'enseignement, du mouvement ouvrier, du nationalisme ou de l'Europe. Chaque chapitre comporte une bibliographie historique et littéraire, ainsi qu'une filmographie.

12/1998

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Littérature française

OLYMPE DE CLÈVES Tome 3

Avignon, mai 1727. Bannière, jeune novice chez les jésuites, passionné de théâtre, voit l'actrice Olympe de Clèves par la fenêtre de son couvent. Il en tombe amoureux, s'enfuit et se rend au théâtre, où il se retrouve sur les planches, remplaçant Champmeslé, acteur pieux honteux d'être comédien. Ce dernier vole les habits de Bannière et se fait jésuite à sa place. Bannière est contraint de fuir, ayant rompu son noviciat. Olympe, qui vient de se faire éconduire par son amant, M. de Mailly, s'éprend de Bannière, et ils fuient vers Lyon. Là, Olympe est engagée comme comédienne, et Bannière est tiraillé par deux démons : le jeu et la jalousie. Il vole une bague donnée à Olympe par M. de Mailly et la vend. La beauté et le talent d'Olympe lui attirent l'amour de l'abbé d'Hoirac et la jalousie de la Catalane, actrice dans son nouveau théâtre. Celle-ci, avec l'aide de sa coiffeuse, se fait passer pour Olympe et cède aux avances de M. d'Hoirac, qui est dupe de cette comédie et offre à la Catalane la bague de M. de Mailly, qu'il a achetée. Olympe, blessée de voir la bague au doigt de sa rivale et pensant qu'elle lui a été donnée par Bannière, le quitte, alors même qu'elle l'aime toujours. Au même moment, Bannière est arrêté par les soins d'Hoirac. M. de Mailly revient vers Olympe, avec un ordre de début au théâtre à Paris. Elle accepte, à condition que M. de Mailly libère Bannière de l'emprise des jésuites en l'enrôlant dans son corps de dragons. Bannière en profite pour s'enfuir, récupère la bague qui a été cause de son malheur, et suit Olympe jusqu'à Paris. Là, il est enfermé à Charenton en tant que fou après avoir voulu forcer l'entrée du théâtre où elle débutait.

01/2023

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Autres philosophes

Thoreau, yogi des bois

En 1844, un jeune diplômé d'Harvard de 28 ans décide de se retirer deux ans dans les bois, au bord d'un étang nommé " Walden ", au coeur du Massachussetts, avec dans ses bagages Homère et la "Bhagavad Gita". Il construit une cabane, arpente, hume, contemple, médite, plonge corps et âme dans la vie " sauvage ", goûte à une existence sobre mais emplie de joie, à l'écart de la société, des mondanités, de l'urbanisation et de l'industrialisation galopantes. Ce jeune disciple et ami de Ralph Waldo Emerson, yogi en herbe, précurseur de la cause écologique et de la désobéissance civile, s'appelle Henry David Thoreau. Vivant au rythme et à l'écoute de la forêt, il ne fait bientôt plus qu'un avec la trame vibrante de la Nature, avec le Yoga, qui signifie union, résonnance avec la Vie universelle dans tous ses aspects. Sentinelle lucide d'un monde en pleine mutation, Thoreau a d'abord marqué les esprits de Gandhi, Romain Rolland, Jean Giono, Léon Tolstoï, Ernest Hemingway, Jim Harrisson, Kenneth White, Martin Luther King, Nelson Mandela, l'architecte Franck Lloyd Wright ou encore les naturalistes John Burroughs et John Muir avant de devenir, un siècle et demi plus tard, l'icône des écologistes, des zadistes, des végétariens et autres défenseurs du vivant tels que Vandana Shiva ou le groupe Extinction Rebellion. On connaît le Thoreau philosophe des bois, mais que sait-on du Thoreau yogi des bois ? En quoi la philosophie de Thoreau nous permet de penser ensemble et donc de relier le vivant dont nous faisons partie au yoga et à la méditation ? En quoi Thoreau nous permet d'expérimenter et de penser un nouveau rapport au monde et à soi ? Et si Thoreau était un précurseur de l'écospiritualité ? Grâce aux magnifiques illustrations originales d'Emilie Poggi et à la langue poétique et percutante de Colette Poggi, nous sommes transportés du côté de Walden, entre promenade philosophique et méditation sauvage, et les influences de la philosophie indienne.

11/2023

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Sociologie

Lettres aux jeunes féministes

Après trois décennies d'activisme, après avoir signé "Les femmes et la folie" , bestseller vendu à plus de 2, 5 millions d'exemplaires, Phyllis Chesler, figure incontournable de la deuxième vague, a décidé d'écrire à son fils pour lui raconter l'histoire de sa lutte, sa puissance et son esprit, mais aussi les pièges dans lesquels les féministes sont tombées ; des lettres pensées comme un héritage pour les générations à venir, pour qu'elles puissent continuer à défendre, avec force, les idées d'égalité portées par ce mouvement. Les lecteurs réalisent à travers son expérience, son franc-parler, son regard sincère, plein de vitalité et intransigeant, les avancées extraordinaires menées par les générations précédentes dans la sphère professionnelle et privée. Mais ils se rendent aussi compte du travail qui reste à accomplir pour qu'une agression subie par une femme soit vue comme une agression (peu importe qu'elle porte ou non une jupe, qu'elle ait bu ou pas), qu'une prise de parole publique soit jugée comme une prise de parole (et non comme une prise de pouvoir) ou encore que la maternité soit accepté comme un choix et non une obligation sociale. Enfin, il reste encore à la société de prendre en compte pleinement la maternité pour organiser les mêmes conditions d'accès aux métiers et aux responsabilités que celles dont bénéficient les hommes. Lettres aux jeunes féministes joue ainsi un rôle de premier plan pour renforcer les jeunes générations dans leur combat féministe, qui a déjà franchi un cap décisif avec #metoo, et celles à venir pour continuer à changer en profondeur le regard portées sur les femmes et donc les comportements à leur égard. Ce texte rend aussi toute sa puissance à l'activisme, qui pour être fécond et efficace, ne doit pas se nourrir d'idéologie ou de quête identitaire mais de valeurs universelles. Lettres aux jeunes féministes s'adresse aux femmes et hommes. Ce texte est pour la première fois traduit en français. Traduit de l'américain par Caroline Nicolas et Camille Nivelle

03/2022

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Romans noirs

Tous tes secrets

L'histoire glaçante d'une obsession... A Melville Heights, il ne se passe jamais rien. Aussi, quand on retrouve dans ce quartier huppé de Bristol un cadavre lardé de coups de couteau, les résidents sont atterrés. Qui a pu commettre un crime pareil ? Dans le voisinage, tout le monde se connaît : on est entre gens bien. D'ailleurs, on ne fait pas que se côtoyer entre voisins, on s'épie. Josephine développe une véritable obsession Tom, le charmant directeur du collège, qui vit à deux pas de chez elle. Mais elle n'est pas la seule à guetter ses moindres faits et gestes : Jenna soupçonne le proviseur d'avoir une attirance malsaine pour les adolescentes. Quels sombres secrets cache donc cet homme trop beau pour être honnête ? " La première page m'a intrigué. La troisième m'a hameçonné. A la cinquième, j'étais complètement accro. Une lecture addictive qui mêle habilement drame familial et roman noir. Extraordinaire ! " A. J. Finn, auteur du best-seller La Femme à la fenêtre " Un livre qui vous prend aux tripes. " A. J. Finn, auteur du best-seller La Femme à la fenêtre " Un roman addictif qui séduira à coup sûr les fans de A. J. Finn et Ruth Ware " Booklist " Captivant... Jewell fabrique une explosive machine à secrets avant d'appuyer sur le détonateur. " People " Un suspense haletant. " Cosmopolitan " Préparez-vous à sursauter ! " Publishers Weekly " Une histoire qui se déroule dans un microcosme à la Petits Secrets et grands mensongesde Liane Moriarty, avec des enjeux aussi impressionnants que le QI d'Amy dans Les Apparences. Un incontournable ! " InStyle " Tous tes secrets porte l'obsession à son paroxysme. " PopSugar " Ce roman vous tiendra en haleine jusqu'au bout de la nuit. " Brouhaha " Un roman noir sensationnel. Jewell brouille savamment les pistes et vous réserve un dénouement absolument renversant. Ce roman addictif séduira à coup sûr les fans de A. J. Finn et Ruth Ware " Booklist

11/2023

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Décoration

Creative Paris. Urban interiors, inspiring innovators

So, you've visited the Eiffel Tower, Sacré-Coeur, and the Louvre. You sampled buttery croissants, 365 cheeses, and the bubbliest of champagnes. Think you've seen it all ? Well ... not quite. You brushed right past the real Paris. The one that will make your heart skip a beat. The one hidden behind Haussmannian façades and tucked beneath zinc rooftopsinside, where true Parisians live, work, entertain, dream, and create. For the past decade, French online phenomenon My Little Paris has divulged the city's best kept secrets in fashion, food, housewares, and lifestyle to their dedicated followers. Now, this creative team of dynamic entrepreneurs takes us inside their homes and workplaces, sharing Paris's freshest interior inspiration. More than thirty spaceseach brimming with Parisian chicreveal their singular style and are replete with ideas for sparking creativity. In a relaxed apartment on the edge of the Canal Saint Martin, an aquamarine wall complements a matching retro fridge and coffee mugs, all in the same hue. Bird cages, vinyl records, and colorful kimonos coexist harmoniously with vintage photographs, vibrant African wax cushions, and contemporary art. In an 11th arrondissement apartment, a pair of silver Margiela designer boots, plush orange bomber jacket, and hot pink visor pepper the furniture, in a riot of fashion showroom style. An old carousel factory in Montmartre houses the My Little Paris office, with a dream room, green wall, and rooftop terrace-with-a-view. Each location offers a place to recharge your batteries, slip into airplane mode, and kick-start ideas. Step inside the My Little Paris universe, where creativity is a watchword and visionary thinking is a daily event.

06/2019

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Policiers

San-Antonio Tome 11

« Si un jour votre grand-mère vous demande le nom du type le plus malin de la terre, dites-lui sans hésiter une paire de minutes que le gars en question s’appelle San-Antonio », Réglez-lui son compte (1949). La saga des enquêtes du commissaire San-Antonio comporte 175 épisodes parus entre 1949 et 1999. Monument sans égal dans la littérature policière française, mêlant intrigues échevelées et humour débridé, elle reste sans pareille, bigarrée, tonitruante, populaire et bourrée de références. San-Antonio est né du désir de son auteur, Frédéric Dard, de parodier les romans de la « Série noire » (Peter Cheney, James Hadley Chase). Mais dès les années 1950, le flic matamore et son rabelaisien collègue Bérurier s’éloignent du cadre policier classique pour accéder à une fresque souvent bouffonne et pleine d’invention langagière. Dès les années 1970, la « langue de San-Antonio », saluée par d’éminents spécialistes mais aussi par de célèbres écrivains, de Jean Dutourd à Jean d’Ormesson, commence à faire figure de phénomène. Elle reste à ce jour aussi savoureuse et inventive qu’à l’origine. Les San-Antonio sont aujourd’hui publiés par « Bouquins » dans l’ordre de leur première parution dans la mythique série « Spécial-Police » du Fleuve noir. Cette édition intégrale en plusieurs volumes respecte aussi le texte original, reflet des décennies au long desquelles San-Antonio s’est fait le témoin attentif et irrespectueux de la vie hexagonale. Le tome 11 contient : Certaines l’aiment chauve Concerto pour porte-jarretelles • Sucette Boulevard • Remets ton slip, gondolier ! Chérie, passe-moi des microbes • Une banane dans l’oreille • Hue, Dada !

03/2013

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Sciences historiques

Un mandarin breton au service du roi de Cochinchine. Jean-Baptiste Chaigneau et sa famille

Ce livre revivre une page d'histoire extraordinaire, mais très peu connue : entre 1790 et 1802, des Bretons passèrent au service du jeune prince Nguyên-Anh, descendant des rois de Cochinchine. La cause du jeune prince, traqué et pourchassé par les Taï-Son qui avaient massacré toute sa famille, paraissait alors désespérée. Grâce à l'aide de cette poignée de Bretons, il allait pourtant, en quelques années, reconquérir le trône de ses aïeux et réunifier le Dai Viet - devenu le Viêt Nam en 1804 - dans les limites qui sont encore les siennes aujourd'hui, du Cambodge à la Chine. Jean-Baptiste Chaigneau, officier de marine natif de Lorient, joua un rôle majeur dans cette fabuleuse épopée. Il passa près de trente ans au service du roi de Cochinchine, devenu l'empereur d'Annam (sous le nom de Gia-Long), qui le fit général de l'armée du nord, marquis de Thang-Duc et grand mandarin. Publié à Hanoi en 1923, le livre d'André Salles consacré au destin incroyable de Jean-Baptiste Chaigneau était depuis longtemps épuisé et introuvable. Il reparaît aujourd'hui grâce à la collaboration des éditions Les Portes du large et de la Nouvelle Association des Amis du Vieux Hué. Le présent livre contient aussi un document exceptionnel, le Mémoire sur la Cochinchine rédigé par Jean-Baptiste Chaigneau en 1820. L'original en semble aujourd'hui perdu, mais une copie manuscrite en est conservée dans les archives du ministère des Affaires étrangères. Ce mémoire, un des tout premiers consacrés au Viêt Nam, un pays dont les Européens ignoraient encore tout ou presque tout, reste étonnant à parcourir aujourd'hui...

01/2006

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Histoire de France

Un homme en guerres. Voyage avec Bernard B. Fall

C'est un personnage et un destin qu'aurait aimés Romain Gary. Une vie qui va vite, traversée par les déchirements du XXe siècle. Bernard Fall est l'une des légendes les plus secrètes et attachantes parmi les reporters de guerre. Né en 1926 à Vienne dans une famille juive, contraint de fuir après l'Anschluss, il se réfugie à Nice où il échappe à la grande rafle de la police de Vichy, qui sera fatale à ses parents. A seize ans, il entre dans la Résistance. Deux ans plus tard, il décroche ses galons de lieutenant des FFI en Savoie. Traducteur au procès de Nuremberg, toujours en mouvement, conjurant deuils et blessures, il part étudier aux Etats-Unis, s'empare de la question indochinoise. Il multiplie les séjours en Asie du Sud-Est, s'impose comme l'un des premiers spécialistes de la guerre révolutionnaire et de la contre-insurrection, devient l'un des correspondants de presse les plus avisés et redoutés, surveillé par le FBI qui le prend pour un espion français. Avec l'Indochine puis le Vietnam, c'est une histoire d'amour dont il tirera des livres, notamment Rue sans joie. Plus qu'un titre, la Rue sans joie est une région maritime, au nord de Hué, qui a le visage de la beauté mais reste un enfer pour les combattants : Bernard Fall y trouvera la mort le 21 février 1967 à quarante ans en sautant sur une mine. Depuis longtemps un pacte unit Bernard B. Fall à Hervé Gaymard. Il est parti sur les traces de ce frère d'armes et de larmes : à Vienne, en Ukraine, à Nice, en Savoie, à Washington, au Vietnam. Un récit de voyage sur cet aventurier, universitaire-soldat, toujours en marge, figure ardente de la liberté et de la vérité dont on aurait voulu faire son meilleur ami.

10/2019

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Littérature Italienne

Le recensement des intellos de gauche

Le professeur Prospero se trouve dans une de ces émissions de télévision qui mêlent écrivains, chanteurs, politiciens, sportifs et public. Répondant à une question, il mentionne naïvement Spinoza. Scandale ! Du ton le plus grave, le présentateur lui répond : " Ceci est un programme qui s'adresse aux familles, et les gens qui ont trimé toute la journée ont le droit de se détendre sans se sentir inférieurs. " L'assistance hue, tape des pieds. Le ministre de l'Intérieur, invité lui aussi, ajoute que le Pr. Prospero devrait avoir honte de son élitisme. Twitter se déchaîne. " On t'aura, enfoiré d'intello de mes couilles ! @giolia 71 " Rentrant chez lui, il est tué à coups de batte de base-ball. De cet argument de départ s'ensuit l'aventure la plus tristement comique qui soit, celle du populisme contemporain. Cela se passe en Italie, cela pourrait se passer en France, aux Etats-Unis, en Hongrie, en Pologne, c'est-à-dire partout. Le ministre de l'Intérieur, devenu Premier ministre de l'Intérieur (car nous sommes dans une réalité augmentée) comprend tout de suite l'avantage électoral qu'il y a à honnir les écrivains, les intellectuels, les penseurs. Et il décide, face au danger évidemment terrible qu'ils représentent, du recensement national des intellos de gauche - puisque le mot " gauche " est devenu synonyme de " vice " . La première victime sera ce ministre même, filmé à son insu sortant d'un cinéma d'art et d'essai. Le populisme dévore ses enfants. Parallèlement à cet orage politique, on cherche qui a tué le professeur. La fille du professeur, Olivia, enquête. Avec un brio et un humour qui le situent dans la lignée des romans d'Italo Calvino, Giacomo Papi radiographie les passions tristes de la politique contemporaine. Le livre a été un grand succès en Italie.

05/2021

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Histoire et Philosophiesophie

Histoire des démarches scientifiques. De l’Antiquité au monde contemporain

L'idée cruciale de démarche scientifique n'est pas univoque. Il devient alors nécessaire de parler des démarches scientifiques, de leur pluralité, de la versatilité des aspects jugés majeurs. Faire appel à l'histoire des sciences pour en dégager les caractéristiques, les fluctuations et les permanences s'impose ; c'est l'objectif de ce livre. La découverte décisive ou le génie surréel du savant sont souvent mis en avant dans les récits des avancées des sciences : " ils éblouissent, on croit qu'ils éclairent ", pour reprendre une formule de Condillac. Le point d'arrivée masque fréquemment la voie suivie, dont on arase les sinuosités. La démarche scientifique semble dès lors relever d'une méthode linéaire et stabilisée. Ce livre explore les arcanes et les réticulations de ces conceptions. Depuis l'Antiquité, de multiples " discours de la méthode " ont été élaborés par des scientifiques et philosophes soucieux de définir et baliser les trajectoires du savoir jugées fructueuses : Aristote, Bachelard, Bacon, Bernard, Comte, Descartes-, Hume, Kant, Kuhn, Mill, Newton, Popper, Whewell, sans oublier les réflexions méthodologiques remarquables d'auteurs antiques, médiévaux et plus contemporains moins connus, tels quel al-Farabi, Bunge, Carnéade, Faraday, Grosseteste... Cet ouvrage, abondamment documenté, les présente, les analyse et les compare, montre des filiations, des traditions, des revirements. Il permet de discerner les processus intellectuels à l'oeuvre dans l'accès à la connaissance au cours de l'histoire de l'humanité ainsi que dans la recherche contemporaine, et quelles parts peuvent y prendre la déduction, l'induction, l'analogie, l'abduction, mais aussi les doutes, les errements, les révisions. Cette traversée de l'histoire des démarches scientifiques se conclut par un bilan épistémologique interrogeant l'unité et la diversité de ces démarches, pour finalement en proposer une synthèse s'appuyant sur le concept de démarche hypothético-abductive. S'adressant aux enseignants qui forment leurs élèves à la pensée scientifique, aux formateurs d'enseignants, aux étudiants en sciences, en histoire et en philosophie et plus largement à tous ceux qui s'intéressent à l'élaboration des connaissances scientifiques, ce livre mêlant la fresque et le détail, est un précieux outil de compréhension.

12/2019

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Sociologie

L'art de se persuader des idées fausses, fragiles ou douteuses...

On peut persuader (et se persuader) d'idées douteuses ou fausses par de mauvaises raisons ou par des théories non valides, ou encore parce que l'"esprit est la dupe du coeur". Un troisième cas de figure apparaît comme négligé, malgré son importance, par ceux - moralistes, sociologues, philosophes ou psychologues - qui ont traité de l'art de (se) persuader. En effet, les croyances fausses peuvent aussi provenir des arguments les plus justes. Il suffit pour cela que se mêlent à une argumentation fondée des a priori auxquels on prend d'autant moins garde qu'ils peuvent plus facilement être considérés comme allant de soi. Un Simmel a bien vu que toute argumentation - y compris la plus scientifique - comporte des propositions implicites qui peuvent en altérer la nature et les conclusions. De sorte que le sujet connaissant peut induire son public et s'induire lui-même en erreur à partir de l'argumentation la plus irréprochable. Les dérapages de l'inférence naturelle décrits par la psychologie cognitive suggèrent que l'homme moderne ne raisonne pas de façon moins irrationnelle et "magique" que le "primitif" cher à l'anthropologie du début de ce siècle. Or ces ratés de la pensée ordinaire peuvent être interprétés comme l'effet d'une contamination de l'argumentation par des énoncés implicites et inconscients. Mais la pensée scientifique n'a aucune raison d'être immunisée contre ces interférences. De fait, on peut montrer que bien des idées douteuses proviennent de théories irréprochables et que, réciproquement, les idées reçues les plus fragiles s'appuient souvent sur une argumentation valide. Les exemples analysés ici sont empruntés à diverses sciences humaines, mais la philosophie et la sociologie des sciences modernes y occupent une place de choix. D'abord parce que ces disciplines sont aujourd'hui actives et influentes, qu'elles abritent des théories solides et qu'elles donnent une forte impression de convergence et de cumulativité. Mais les conclusions relativistes qu'on en tire - et qui ont fini par prendre la force d'un poncif - ne sont que le résultat de ces effets de contamination de l'explicite par l'implicite.

08/1990

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Corps humain

Les filles, les garçons et moi

Ce n'est que vers 2-3 ans que les enfants commencent à faire la différence entre fille et garçon. Pourtant, ils subissent déjà les stéréotypes de genre, ce qui conditionne leur comportement ou le choix des activités... Dans cet ouvrage, on apprend comment est fait le corps des filles et des garçons, quelle est la différence entre le sexe biologique et le genre, pourquoi le corps change quand on grandit, ou encore pourquoi on attribue certains traits de caractère aux filles et d'autres aux garçons. Les questionnements autour de l'identité étant des sujets émergents, ce livre permet aussi d'y voir plus clair sur ces termes compliqués (genre, sexe, transgenre...), apporte des connaissances sur le genre et combat ses stéréotypes. 16 questions d'enfants pour mieux connaître soi et les autres Est-ce qu'on a le choix d'être une fille ou un garçon ? Pourquoi les filles ont les seins qui poussent ? Est-ce qu'un garçon peut mettre une jupe ? Est-ce que les filles et les garçons jouent aux mêmes jeux ? C'est vrai que les filles sont moins bonnes en maths ? Pourquoi on dit que les filles aiment se faire belles ? On peut être un garçon sans se bagarrer ? Est-ce que les filles et les garçons sont égaux ? Que répondre si on me traite de garçon manqué ? Comment dire à quelqu'un qu'on l'aime ? Est-ce que j'ai le droit de refuser un bisou ? C'est les garçons ou les filles qui doivent faire le ménage ? Pourquoi on écrit "ils" quand on parle de garçons et de filles ? Comment les garçons et les filles peuvent être plus à égalité ? Est-ce que les garçons et les filles peuvent être amis ? Chasser les stéréotypes de genre Les garçons ne devraient pas avoir les cheveux longs, les filles seraient nulles en maths... Les enfants subissent les stéréotypes de genre dès le plus jeune âge, ce qui conditionne leurs goûts, leur comportement, le choix des activités, puis de leur métier. Ce livre explique les principaux stéréotypes de genre que vivent les filles et les garçons au quotidien, pour mieux lutter contre ces inégalités.

02/2023

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Education nationale

Bouses de Mammouth. Témoignages inédits sur bévues de l'Education nationale

Les auteurs : Thomas Andrieu - Franck Antunes - Erell Buhez - Laetitia Cavagni - Inola Dedieu - El Herrero - Laure Enza - Yoann Laurent-Rouault - Angélique Rolland - Nathalie Sambat. L'Education nationale est surnommée "le mammouth" . Une expression qui résonne dans l'inconscient collectif et donne une image immédiate de cet organe d'Etat. Car la longue promenade à dos de mammouth est une obligation pour qui naît en son pays. Contre vents et marées et sur les grèves. C'est encore plus vrai aujourd'hui qu'hier avec le gouvernement actuel, qui au nom de la pensée unique, tente d'interdire les éducations alternatives. Comme l'école à la maison. Au prétexte du séparatisme qui gangrène notre vieille République fanée, l'herbage de prédilection de l'animal laineux. Pourtant à brouter dans ces verts pâturages, le mammouth semble souffrir d'embarras gastriques et intestinaux. Et l'animal, peu éduqué, s'en cache à peine. Il est nature. Les générations de têtes blondes se succèdent, et il reste là, les pattes coincées dans la glace. Parfaitement immobile. Affreusement constipé. Pourtant, la violence, l'incompétence, la drogue, la peur, le harcèlement, la démission, l'ignorance, le racisme et leurs joyeux camarades dansent autour de lui en brandissant leurs lances. Ils le menacent. Mais le placide animal se contente de les regarder s'agiter, la trompe basse et l'oeil humide, sans réagir. Rares sont ceux qui ont aimé les années qu'ils ont passées à dos de mammouth. Qu'ils soient devenus chasseurs, cueilleurs ou chômeurs. Qu'ils aient réussi à faire des étincelles avec leurs silex ou non. Ce collectif vous fera partager plusieurs points de vue. Celui de deux élèves de lycée, celui de parents d'élèves et celui de personnels en poste au musée d'Histoire naturelle. Puissent ces textes vous inspirer des réflexions et vous faire passer le cap de la nostalgie quand vous pensez "école" , puissent les billes, les copains et la jupe courte d'Isabelle en terminale rester en dehors du sujet. Car le problème, quand on réfléchit sur le mammouth, c'est que notre nostalgie nous empêche, bien souvent, d'être objectifs.

02/2021

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Concours

Alexis Wright, "Carpentaria"

Traduit en plusieurs langues, étudié par de nombreux chercheurs, reconnu pour sa qualité exceptionnelle par le Miles Franklin Award en 2007, roman de résistance et de résilience aborigène, Carpentaria narre et questionne avec intelligence, profondeur, ironie, sensibilité et humour les innombrables tensions politiques et éthiques qui émeuvent les peuples autochtones d'Australie depuis l'invasion des colons britanniques. Poétique, burlesque et onirique, l'histoire épique écrite par l'autrice waanyi Alexis Wright est insufflée d'une voix narrative espiègle qui recrée et s'inspire de l'oralité aborigène autochtone et propulse le lecteur dans un voyage à travers le temps et l'espace, au nord de l'Australie, dans le golfe de Carpentarie, dans la petite ville fictionnelle de Desperance. Entre sécheresse, cyclones et inondations, guerre de la décharge, maire meurtrier, école assimilatrice et mine internationale, les clans rivaux des Midnight et des Phantom survivent et résistent auprès du serpent ancestral qui vit sous leurs pieds. La génération activiste autochtone représentée par Will Phantom et les mécaniciens du bush présidés par Mozzie Fishman ne veut cependant pas que survivre : elle refuse le statu quo et ne supporte plus que leurs terres ancestrales soient blessées et spoliées. Au cours du roman, Elias Smith, un allié blanc, est assassiné ; Will s'attire la foudre de la compagnie minière avoisinante et de son père à cause de son union avec Hope, du clan des Midnight ; le chaos règne jusqu'à ce qu'un feu soit déclenché... Carpentaria est le premier roman aborigène à figurer au tronc commun de littérature à l'agrégation d'anglais. L'esthétique de ce roman polyphonique magistral de 500 pages emporte, bouleverse et élève ; elle requiert aussi curiosité, humilité, patience et concentration. Comprendre son contenu politique nécessite une connaissance de l'histoire coloniale australienne. Cet ouvrage collectif de préparation au concours et de référence sur l'ceuvre contient les outils et références historiques, politiques, linguistiques, anthropologiques et littéraires indispensables à sa compréhension et son analyse. Il s'ouvre sur quelques mots d'Alexis Wright et un poème hommage de l'écrivaine tahitienne autochtone Chantal T. Spitz, puis comprend 17 chapitres de 20 contributeurs français et internationaux qui jettent un éclairage nouveau sur un chef-d'oeuvre du XXIe siècle.

09/2021

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Prière et spiritualité

L’humilité, ni vue ni connue

L'humilité est tendance. La voici devenue élément de langageA parmi d'autres, tels qu'ils sont choisis, codifiés, recommandés par des communicateurs avertis. D'humilité, vous entendez parler tous les joursA : les puissants s'en délectent, elle est une autorisation de visibilité, un droit de parole, l'adoucissant de la notoriété et un gage de confiance mutuelle. Comme si elle était de nature à "A faire passer la piluleA ".
Elle sert dans les négociations difficiles, utile aux directions qui se heurtent aux oppositions syndicales, elle précède les concertations socialesA , elle accompagne les luttes politique et les campagnes électorales, brandies par les plus fanfarons et les plus fiers candidats, décidés à tout pour être élus. Qui se hausse pour que sa tête dépasse ne manquera pas le marchepied de l'humilité. On pourrait multiplier les exemples.
Mais personne n'est dupe, et l'on est accablé de voir la diaphane humilité enrôlée au service des cyniquesA , le rire qui accueille ces propos est désabusé. C'est le rire triste de la désillusion. Ce peut devenir et cela devient, de fait, une colère juste. Le mot d'humilité est usé et trompeur. Dévalorisé, annexé par la langue de bois. Il est vrai que la langue de bois est comme une deuxième nature pour ceux qui, à tout bout de champ, hissent comme une bannière la pudique et discrète humilité.
Mais alors, comment la trouver sans l'aide des mots, sans l'appui des imagesA ? Que chacun essaie de tendre l'oreilleA : sous les rumeurs de sa vie, pleine peut-être, trop pleine souvent, qu'il retrouve le murmure de sa mémoire. Qu'à la source de son expérience personnelle, il écoute encore⦠Peut-être (sans douteA ! ) dans le bruissement des souvenirs, dans la dureté du présent, en entendra-t-il quelque écho.
Mais alors, comment la trouver sans l'aide des mots, sans l'appui des imagesA ? Que chacun essaie de tendre l'oreilleA : sous les rumeurs de sa vie, pleine peut-être, trop pleine souvent, qu'il retrouve le murmure de sa mémoire. Qu'à la source de son expérience personnelle, il écoute encore⦠Peut-être (sans douteA ! ) dans le bruissement des souvenirs, dans la dureté du présent, en entendra-t-il quelque écho.

10/2021

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Musique, danse

Arts et Musiques. Avec 2 CD audio

Ce nouvel opus de la collection Them'Axe nous propose d'explorer diverses thématiques qui montrent comment la musique peut être associée à bien d'autres formes d'expressions artistiques (peinture, sculpture, danse, architecture...). Un important chapitre est consacrée au mythe d'Orphée avec 4 extraits musicaux (l'Orféo de Monteverdi, Orphée et Eurydice de Gluck, Orpheus de Liszt et Orphée aux Enfers d'Offenbach) commentés par Laurence Le Diagon-Jacquin. Diverses pistes d'exploitations transdisciplinaires, richement illustrées, sont ainsi abordées : figurations d'Orphée dans l'iconographie (vases, fresques, peintures, et surtout mosaïques...), présentation de la lyre depuis les époques préhistorique, égyptienne, gréco-romaine, médiévale... jusqu'à nos jours, avec les participations de spécialistes (cf contenu du DVD ci-dessous ! ), approche de diverses formes musicales, fabrication d'une cucurbitalyre par Pierre-Alexis Cabiran (activité en liaison avec la discipline technologie)... Un autre chapitre nous permet de travailler sur le thème du Printemps. Indépendamment de l'incontournable 1er mouvement des 4 saisons de Vivaldi, Laurence Le Diagon-Jacquin nous fait découvrir une oeuvre étonnante. Il s'agit du 1er mouvement du Triptyque de Botticelli d'O. Respighi, intitulé Le Printemps, en relation avec le célèbre tableau éponyme du peintre italien. La Sonate du Printemps de Beethoven complète cette proposition. Un troisième chapitre, aussi surprenant qu'intéressant dans son traitement, concerne le Sposalizio (le mariage de la Vierge) de Liszt en rapport avec l'oeuvre de Raphaël (cf également importante séquence DVD avec Cyril Huvé et Laurence La Diagon-Jacquin). D'autre part, Patrick Kersalé nous propose trois autres thèmes, à la fois originaux et conformes à la vocation pluraliste de la collection : La culture Hip Hop (slam, beat-box, graf et danse), un dépassement de soi pour s'affirmer dans une société à dimension planétaire (avec la collaboration de Robin Martino), Le Bouddhisme tibétain ou comment se libérer des poisons mentaux et rompre le cycle des réincarnations et enfin La Saint-éloi de Châteaurenard, une école de la vie pour apprendre à vivre ensemble... Les CD disposent de tous les extraits sonores évoqués, mais aussi d'une importante partie . pdf avec l'ensemble des iconographies qui permettront à l'enseignant d'illustrer son cours de façon pertinente et efficace.

05/2010

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Littérature étrangère

Vies privées

Peu connu en France, Josep Maria de Sagarra est considéré en Espagne comme un des auteurs majeurs de la littérature catalane du XXe siècle. Son roman Vies privées, paru en 1932, est désormais considéré comme un classique. Paru en 1932, ce texte a fait scandale pour sa dimension sulfureuse. Il a ensuite fait l'objet d'une version expurgée en 1961, avant d'être rééditée en 1982 dans sa version originale. En 2007, le 75e anniversaire de sa parution a même été célébré dans une édition commémorative. Josep María de Sagarra offre la chronique d'une famille barcelonaise et en particulier des frères Lloberola, deux "fins de race" : Frédéric, l'héritier veule et incapable, et Guillem, son cadet, prostitué, tous deux fils de Tomàs, aristocrate réactionnaire, catholique, royaliste, carliste, qui assiste à l'effondrement de son monde. L'histoire se déroule entre 1927 et 1932. La première partie, qui s'étend sur cinq mois, dans le quartier huppé de la rue Mallorca ou à l'Eixample, s'articule autour d'un chantage dans lequel se trouvent impliqués des membres de la vieille noblesse et de la nouvelle aristocratie, englués dans des affaires de sexe et d'argent. La seconde partie nous transporte cinq ans après la mort de la victime du chantage, au moment de l'instauration de la République, après la dictature de Primo de Rivera. On y suit principalement les enfants de Frédéric : Maria Lluïsa et Ferran. Portant les stigmates de la décadence familiale initiée par la génération antérieure, ils ont intégré le vice et l'argent comme valeurs de substitution de l'ancien ordre. Marquée par une forme de réalisme pessimiste, la narration est rythmée par une série de portraits physiques et moraux, de descriptions, qui brossent une satire noire, mais non dénuée d'humour, de la société barcelonaise, dans une langue d'une grande intensité expressive. Josep Maria de Sagarra s'attache à décrire et à analyser les changements profonds qui affectent la haute société catalane ou majorquine dans cette première moitié du XXe siècle, secouée par les convulsions politiques qui précèdent l'avènement de Franco, l'effondrement moral et économique de la vieille aristocratie terrienne et l'avènement d'une haute société ambitieuse, frivole et cynique.

10/2015

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Littérature française

Le lac étincelant

En sortant de chez le médecin, j'étais si déprimé que je ne me sentis pas le courage de retourner directement dans mon sombre et minuscule appartement exposé plein nord. Je décidai alors de marcher en ville. Si je n'emploie pas le terme flâner c'est que, vraiment, cette marche, pour ainsi dire forcée, ne correspondait en rien à l'idée de plaisir que suggère une promenade. En fait, je ne savais plus où aller. En moins de six mois, j'avais perdu mon emploi, ma petite amie, et voilà que maintenant ma santé chancelait. Si le médecin avait tout fait pour se montrer optimiste, je sentais qu'il ne croyait pas plus que moi à ma guérison. Sans trop savoir où j'allais, sans envie, la tête vide, je me dirigeai machinalement vers une rue que je savais animée. Pourquoi elle plutôt qu'une autre ? Je n'en sais rien. Sur un étroit trottoir, j'avançai, les yeux dirigés vers le sol. Levant la tête, j'avisai une boutique que je n'avais jamais remarquée, alors que j'avais le sentiment de bien connaître ce quartier. Sans doute était-elle installée depuis très peu de temps. Je dépassai le magasin après y avoir jeté un oeil indifférent. Puis, tel un personnage de dessin animé de Tex Avery, je reculai subitement, car quelque chose dans la boutique avait attiré mon attention. Ce faisant, je heurtai quelqu'un. - Excusez-moi, dis-je, j'avais vraiment la tête ailleurs. J'espère ne pas vous avoir bles... Je m'interrompis, saisi par la beauté de la femme que j'avais bousculée. Grande, mince, élancée, c'était une très belle Italienne aux très longs cheveux noirs qui portait une jupe très courte révélant des jambes parfaites. Son visage me rappelait une figure que j'avais admirée sur plusieurs tableaux ; le plus ancien remontait au XVIIe siècle, mais j'aurais été incapable de nommer ceux qui les avaient peints. C'était manifestement la propriétaire du magasin. Cet ouvrage a obtenu le "Prix Fantastique 2015" du Cercle Littéraire Catherine de Médicis.

04/2022

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Récits de voyage

Le tour du monde en 72 jours

En plein essor du journalisme embarqué, dépêcher un reporter pour battre le record du tour du monde était une bonne idée. Envoyer une femme en était une meilleure encore. Lorsque Nellie Bly entreprend sa circumnavigation en novembre 1889, elle part entièrement seule, chargée d'un unique sac à main de voyage. Son objectif : battre le record fictif de Phileas Fogg, le héros britannique du roman de Jules Verne, Le Tour du monde en 80 jours. C'est Bly qui l'emporte, et le pari risqué du journal New York World se double de l'incroyable chance de pouvoir financer, mettre en oeuvre et promouvoir un phénomène historique unique. Nellie Bly troque son statut de célébrité naissante du journalisme pour celui d'icône américaine, emblème de l'audace et de l'imagination dans un monde de part en part sillonné par les lignes de bateaux à vapeur et les chemins de fer intercontinentaux. A travers ses 34 900 kilomètres parcourus (sans même une robe de rechange !), l'intrépide Nellie rend soudain le monde plus accessible jusqu'à retrouver Jules Verne à Amiens, inventeur de son concurrent fantôme. Elle arrive en gare d'Amiens le 22 novembre à 16 heures et y est accueillie avec enthousiasme par le célèbre écrivain (qui la trouve jeune, jolie, mince comme " une allumette et d'une physionomie enfantine "). Une iconographie étonnante traduit l'opération publicitaire du quotidien New York World, du jeu de l'oie imprimé pleine page du journal au ticket à découper invitant les lecteurs à deviner, à la seconde près, en combien de temps Bly bouclerait son tour du monde - à la clé, un voyage en Europe. A son retour, on dénombre la somme de 927 433 coupons, le vainqueur, un jeune et séduisant new-yorkais, F. W. Stevens, estime au plus près le temps réel de la révolution de la planète Bly : 72 jours, 6 heures, 11 minutes et 14 secondes. Après 10 jours dans un asile, le succès inouï de cette nouvelle aventure consacre la figure de Nellie Bly comme symbole de la lutte pour l'émancipation des femmes et pionnière du journalisme d'investigation. Costume de voyage - cape, veste bleue à col haut, jupe, long manteau de laine à gros carreaux et mallette de cuir - Nellie Bly boucle en 72 jours une ode à l'audace et à la détermination sans jamais se départir de son impeccable autodérision.

04/2016

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Ouvrages généraux

Grandeur et décadences de l'Europe

Voici les célèbres éditoriaux de l'historien Dominique Venner publiés dans Enquête sur l'histoire puis La Nouvelle Revue d'Histoire de 1991 à 2013. L'observation aiguë de l'actualité est prétexte à méditer l'éternel retour de l'Histoire, là où à l'imprévu se mêlent volontiers l'ambiguïté des apparences, le mensonge des beaux discours et les retournements de situation. Alors que le débarquement américain de novembre 1942 révèle la mort de la puissance française, l'Afrique du Nord met vingt ans à entériner sa chute⦠La guerre d'Algérie entraînant par ailleurs des flux migratoires toujours d'actualité. La chute du Mur en 1989 ouvre à nouveau les perspectives d'une alliance avec la Russie, occidentale dès ses origines, pour pallier le jeu américain de division de l'Europe. Déclin de la civilisation européenne, perte des repères, islamisation de nos sociétés, montée du terrorisme, Dominique Venner n'est dupe d'aucun piège de l'Histoire. Convaincu de la vitalité des civilisations, il affirme la nécessité de rester fidèle à nous-mêmes et à l'esprit critique hérité de nos racines. "La culture se rapporte à la permanence des mentalités profondes. Elle est créatrice de sens. [â¦] La tradition est l'âme d'une culture et d'une civilisation". Comment ainsi traiter à la légère le fait religieux qui fonde la civilisation ? On ne peut, quand on aborde le rôle du christianisme, faire l'économie des liens étroits et conflictuels établis au cours des âges entre l'Eglise et l'Etat, le Sacerdoce et l'Empire, le Trône et l'Autel. C'est également parce qu'il porte son regard sur le cycle des empires et des conquêtes que Dominique Venner ne craint pas la mort. "La part romaine de la civilisation européenne avait semblé mourir quand lui fut imposé le christianisme. Mais un regard non convenu repère sa survivance en Occident durant les siècles chrétiens et au-delà. Les révolutionnaires et Napoléon ne se voulaient-ils pas romains jusqu'à la caricature ? S'il se méfie de l'esprit de système ou des utopies qui engendrent Révolution et Terreur, l'historien appelle à un renouveau spirituel comme en témoigne notamment sa lecture de Jeanne d'Arc, archétype de l'héroïne européenne et de la reconquête qui vient.

06/2021

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Histoire internationale

La vie du colonel Lawrence

"Le sujet du livre est double et double aussi son intérêt. C'est un récit de la campagne d'Arabie et une biographie du colonel Lawrence : l'un et l'autre d'une originalité qui en fait le mérite." Dans l'action de Lawrence au Proche-Orient, Liddell Hart trouve l'éclatante confirmation de sa théorie de l'approche indirecte. La rencontre entre ces deux intelligences et ces deux cultures permet de constater l'existence de deux phénomènes majeurs de la pensée stratégique : la filiation des conceptions à travers les siècles, de stratégistes en stratégistes et simultanément la polarisation de ces conceptions qui tendent à se poser comme incompatibles jusqu'à l'hostilité. Sans être dupe mais à son corps défendant, Lawrence a contribué à créer l'instabilité sur cet immense espace que nous nommons Proche- ou Moyen-Orient. Il est l'homme par qui le chaos s'est installé, durablement ravageur, vouant l'ensemble de la région à des convulsions sans fin, des insurrections permanentes, des déplacements forcés de population et d'épouvantables massacres. Cela, il ne pouvait le prévoir. Croyant, de bonne foi, satisfaire les aspirations des Arabes, il ne fut que le jouet d'un enchaînement implacable d'affrontements entre de nombreux acteurs poursuivant des buts incompatibles. Durant un siècle le chaos na fait que s'amplifier. Les guerres de Syrie et d'Irak débordent sur les frontières et provoquent l'ingérence des puissances extérieures. La lecture de Liddell Hart et de Lawrence nous fait éprouver un sentiment de familiarité avec la situation actuelle du Proche-Orient. Un siècle plus tard, si la guerre oppose des acteurs différents poursuivant des buts nouveaux, nous retrouvons les mêmes lieux et les mêmes comportements. La géographie dicte sa loi aux hommes et aux matériels : il faut traverser les mêmes fleuves, suivre les mêmes axes de communication. Il en résulte des principes assez constants de conception et de conduite des opérations. Syriens, Iraniens, Russes, djihadistes de toutes sortes, réguliers et irréguliers marchent dans les pas de Lawrence et souvent font les mêmes calculs stratégiques pour contrôler l'espace, s'emparer des points névralgiques et gagner la guerre. Mais au Proche-Orient il semble qu'il n'y ait jamais de victoire définitive. La défaite de l'Etat islamique mettra-t-elle fin à un siècle de chaos ? C'est plus que douteux.

01/2018

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Sciences politiques

Musulmans, osez la démocratie

Le titre de ce livre n'est pas une provocation, mais à la fois une invite et une ode aux valeurs universelles à l'adresse de la jeunesse de foi ou de culture musulmane. Laisser entendre que cette sphère géographique appelée "monde musulman" - et qui ne doit désigner rien d'autre sinon une sphère géographique - serait inapte à la démocratie est incontestablement une expression raciste qui laisserait croire que ces populations issues de cette civilisation - qui, à travers l'histoire, a pourtant tant donné à l'humanité - seraient, d'une certaine manière, inaptes aux valeurs universelles et singulièrement à la démocratie. Ce serait aussi une expression méprisante qui ne reposerait sur rien d'autre sinon sur une série de préjugés qui ne prendrait en compte ni le poids de l'histoire, ni les réalités sociologiques, ni les manipulations géopolitiques. Lors du déclenchement du "Printemps arabe" , nous avions caressé un voeu, celui de voir les jeunesses de ces pays prendre leur destin en main et agripper le train du progrès et ainsi quitter définitivement les archaïsmes, notamment religieux. De Tunis à Damas, en passant par le Caire et Tripoli, nous espérions la chute des tyrans, mais surtout l'édification de vraies démocraties. Certes Ben Ali, Kadhafi ou encore Moubarak ont fini par chuter, mais à la place de la démocratie, il y a eu souvent le chaos. En Syrie, Bashar Al Assad a estimé que la fin du monde était préférable à une écorchure à son doigt, pour paraphraser le philosophe écossais David Hume. Il a donc préféré faire connaître un sort tragique à son pays et à son peuple grâce notamment au soutien de l'Iran et surtout la Russie, mais aussi à cause de la lâcheté des Etats-Unis. La déstabilisation a fini par profiter aux djihadistes de Daesh et ainsi la démocratie a été renvoyée aux calendes grecques. En Libye, la mort de Kadhafi, n'a pas été synonyme de stabilité, encore moins de bonne gouvernance. Les différentes factions et tribus continuent de s'entredéchirer. En Tunisie, Ben Ali a laissé sa place d'abord, aux islamistes, ceux liés aux Frères musulmans et à une extrême gauche pathétique qui sait s'accommoder de l'islam politique avant que Kaïs Saied ne vienne s'imposer à travers un discours populiste et démagogique qui est à la démocratie ce que le cactus mexicain est au jasmin de Tunis. Le constat est en effet amer.

02/2024

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Littérature française

La 628-E8. Un récit d'Octave Mirbeau

Dédiée au constructeur de l'automobile de Mirbeau, l'Angevin Fernand Charron, cette oeuvre inclassable n'est ni un véritable roman, ni un reportage, ni même un récit de voyage digne de ce nom, dans la mesure où le romanciernarrateur n'a aucune prétention à la vérité documentaire, ne se soucie aucunement de vraisemblance, et mélange allègrement les registres du vécu, du rêve et de la fantaisie. Hymne à la paix en Europe Dans sa voiture immatriculée 628E8, il parcourt le nord de la France, ce qui nous vaut une page superbement démystificatrice sur le règne de Louis XIV, la Belgique, dont les moeurs sont drôlement caricaturées et dont le roi Léopold II, affairiste sans scrupules, est vilipendé à cause du scandale du "caoutchouc rouge" au Congo, les PaysBas, où il retrouve le souvenir de Rembrandt, de Monet et de Van Gogh, et enfin l'Allemagne de Guillaume II, propre et prospère, qui constituerait un partenaire économique idéal pour une France trop souvent sale et tardigrade, pour le plus grand intérêt des peuples et pour garantir la paix en Europe. Hymne à l'automobile En même temps qu'un hymne à la paix et à l'amitié francoallemande, La 628E8 est un hymne à l'automobile, qui est le personnage principal du récit : elle contribue à l'essor économique, elle rapproche les peuples et elle bouleverse aussi notre perception du monde. Mais Mirbeau n'est pas pour autant dupe des illusions scientistes et il se méfie des ingénieurs qui, au nom du Progrès mythifié, se comportent souvent d'une façon irresponsable et menacent l'avenir de la planète. La Mort de Balzac Au beau milieu de son récit de voyage, le romancier a inséré, sans trop se soucier des coutures, les trois chapitres sur La Mort de Balzac, qui ont fait scandale et qu'il a dû retirer au dernier moment, alors que le volume était déjà imprimé, à la demande de la fille de Ewelina Ha ? ska, la veuve du grand romancier. Mirbeau y raconte en effet que celleci batifolait avec son amant, le peintre Jean Gigoux, pendant que Balzac agonisait dans une chambre voisine. Peu importe au romancier que l'anecdote soit controuvée, du moment qu'elle lui sert à exprimer sa conception de la guerre des sexes et à se venger, du même coup, de sa femme, l'exactrice Alice Regnault.

01/2023

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Littérature française

Léopoldine

" Léopoldine se noie le 4 septembre 1843, son père a quarante et un an. Lara se noie le 27 juillet 1997, j'ai trente-six ans. La mort de Léopoldine plonge Hugo dans le silence. Lui qui écrivait sans cesse, lui qui avait déjà plus écrit peut-être qu'aucun autre poète avant lui, pendant trois ans il ne publie plus un poème, plus un vers, rien. De ces trois années muettes vont naître ses plus grands chefs d'oeuvre. Et aussi les plus violents. Conservateur, Hugo devient révolutionnaire. La mort d'un enfant est intime. Elle est aussi politique. Intime donc politique. C'est ce que raconte cette histoire. Tout commence par un voyage amoureux en Espagne. Hugo et Juliette Drouet, sa maîtresse, celle qui copie ses manuscrits, compagne de toute une vie, apprennent sur le chemin du retour la noyade de Léopoldine. Déflagration. Hugo est dévasté et leur amour ne semble pas devoir surmonter l'épreuve. Désormais incapable d'écrire, il fuit vers les honneurs et d'autres rencontres. Juliette n'est pas dupe. Elle le ramène à lui-même... et il lui revient, avec le début d'un texte qui deviendra Les Misérables. Et bientôt un engagement politique sans faille auprès des plus démunis. A qui a perdu son enfant, les faussetés mondaines sont haïssables, comme les postures, les impostures, les artifices, les mensonges qui oppressent, les richesses qui écrasent. Chacun peut apercevoir cela, une rupture sensible. Mais Hugo, père déchiré par la perte de sa fille, nous crie qu'il ne s'agit pas seulement d'une sensibilité que les messieurs sérieux, riches et puissants, de son temps comme du nôtre, ont beau jeu de regarder avec commisération. Au-delà du sensible, crie Hugo, il s'agit de vérité. Si le réel n'est pas essentiellement matière mais esprit, alors un monde politique soumis aux plus riches n'est pas une fatalité. Il est faux. Il est contre nature. Il offense la splendeur du monde réel. La douceur d'" Elle avait pris ce pli dans son âge enfantin " et la violence des Misérables disent la même chose. Hugo poète et Hugo révolutionnaire sont la même personne. C'est toujours la même vérité, celle de Léopoldine vivante dans la mort. Celle de Lara vivante dans la mort. La même tristesse et la même joie, la même réalité triomphale de la poésie. " T. C.

05/2022

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Beaux arts

John Reitz (1899-1982). Un artiste en perpétuelle recherche

Le livre ouvre sur un portrait photographique de John Reitz et le ton est donné : celui d’un peintre malin, plein d’humour et de créativité. Quelque chose de « baconien », dans cette photo, la manière de se plier à la pose, à moins qu’il ne se la soit lui-même imposée. Un décalage immédiat, une envie de jouer. Que l’on retrouve dans toute son œuvre. On a affaire à un artiste rayonnant. De ceux qui ne prétendent rien cependant, se méfient de toute pose, ce qui explique probablement pourquoi John Reitz a passé entre les mailles du temps. Personne ne le connaît. Ils sont ainsi plusieurs, à Genève, peut-être faut-il mettre ce constat sur le compte de la culture ambiante ; ici, tout exposition tapageuse, jusqu’à il y a peu, était vécue comme suicidaire. Au cœur même du réalisme - avec cette sculpture Jeune femme nue à genoux mains nouées derrière le dos, dans une singulière position d’attente; ce dessin de la Dame au chapeau, dont les traits débordent audacieusement du cadre; ou encore cette encre de Chine de La poule, dont le trait anticonformiste ferait hurler l’Académie - nombreux sont les sujets de Reitz annonçant la rébellion discrète. Il n’est guère étonnant que dans la foulée de ce réalisme trompeur John Reitz se soit essayé au constructivisme. Encore moins qu’il nous surprenne en s’y jetant avec un art consommé du contre-pied : le mécanisme de ses complications semble comme broyé lui-même par l’extraordinaire luminosité dont il parvient à les affubler, coupant l’herbe sous le pied à tout discours pragmatique. L’homme John Reitz n’est plus là, mais son œuvre est si vivante! Enseignant sur le tard à l'Ecole des arts décoratifs de Genève, il fera une incursion dans le monde de la mode qui montre à quel point il n’en était pas dupe. Son génial paravent triptyque Art déco fait un sort définitif au constructivisme et son esquisse de portrait de la chanteuse Marie Dumas décoche un sourire qui nous ramène au sien propre, dans la première photo de lui évoquée en début de ce texte. Un artiste, comme l’écrivent pertinemment Tamara et Olivier Veyrat, « à la posture modeste. Mais qui ne doit pas empêcher chacune et chacun de se replacer selon son désir dans le mouvement général de l’art. » Serge Bimpage

11/2014

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Romans historiques

La dernière impératrice d'Annam. Nam Phuong la sacrifiée

Née dans une des familles les plus riches de l'Annam (Vietnam) à l'époque coloniale, Nguyên Huu Thi Lan a fait ses études en France à l'âge de douze ans. Après avoir obtenu son baccalauréat, elle retourne au Vietnam et devient Impératrice, épouse de Bao Daï, le dernier roi de la monarchie vietnamienne. Elle porte le nom de règne Nam Phuong, c'est-à-dire "Parfum du Sud". Durant le règne de Bao Daï, Nam Phuong est aimée et respectée non seulement par les Vietnamiens mais aussi par les gouverneurs généraux et leurs épouses. Le gouverneur général indochinois Decoux dit que (impératrice Nam Phuong est une femme très bien élevée, disciplinée, une somme des deux cultures, des deux civilisations orientale et occidentale. Sa vie, de son mariage avec Bao Daï jusqu'à sa mort, est traversée des moments les plus tragiques de l'histoire du Vietnam. Splendide, pleine de talents, vertueuse, cette dernière impératrice du Vietnam a connu elle-même un destin tragique. Ayant trop tôt fait confiance à un empereur infidèle, elle se sent toujours seule. Seule catholique à la Cour des Nguyen qui était bouddhiste dans sa majorité. Seule à Huê au moment où Bao Dai est conseiller suprême du gouvernement de la R.D.V. à Nanti(pour élever ses enfants, s'occuper de sa belle-mère. Seule pendant les mois et les années de guerre après le départ de Bao Daï en Chine. Seule avec ses enfants en France après le retour de son époux au Vietnam pour reprendre le pouvoir. Ainsi, la solitude la poursuit jusqu'au dernier moment de sa vie. Cette année marque le 100e anniversaire de sa naissance (1914-2014), ce roman est publié en hommage à cette impératrice qui, durant plus de onze ans (de mars 1934 à septembre 1945), a beaucoup apporté à la dynastie des Nguyên et à la société de l'époque. Durant toute sa vie, elle n'a jamais émis aucune réprobation, aucune plainte.

09/2014

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Japon

D’un empire, l’autre. Premières rencontres entre la France et le Japon au XIXe siècle

Au début des années 1800, les Japonais apprennent avec stupeur l'existence d'un empire en constante expansion dirigé par un certain Napoléon alors que les orientalistes parisiens commencent à réunir des livres sur cet archipel de l'autre bout du monde. La circulation de l'information établit une forme de "diplomatie de l'esprit" . A l'orée du XXe siècle, une nouvelle ère a déjà commencé : Japonais et Français ont établi des relations officielles depuis un demi-siècle et se côtoient désormais sur l'échiquier politique international. D'un empire, l'autre parcourt le premier siècle des contacts (indirects puis directs) entre la France et le Japon. Alors que les ombres d'un ancien monde se voient congédiées de la scène de l'histoire, la marche des temps modernes apparaît inexorable. Les auteurs de ce volume ont délibérément choisi d'explorer des thématiques différentes de celles souvent associées aux relations bilatérales telles que l'histoire diplomatique stricto sensu ou encore le succès du japonisme. Ils visent à interroger ce qui caractérise d'ordinaire les premières rencontres - l'espoir et l'incompréhension, le dialogue et la crainte, l'imaginaire et le réel - et éclairer ainsi des facettes méconnues de la relation franco-japonaise. In the early 1800s, the Japanese discovered to their amazement the existence of an ever-expanding empire ruled by a man called Napoleon. Meanwhile, Parisian orientalists started to acquire books on Japan and to dispel the shrouds of mystery surrounding this island country on the other side of the world. In authorized coteries and circles, the circulation of information encouraged the emergence of a "diplomacy of minds. " By 1900, a new era had dawned : official diplomatic ties had been established between the two countries since half a century and they were now rubbing elbows in the international political arena. Empire to Empire studies the first hundred years of indirect, then direct, contact between France and Japan. As shadows of an ancient world are ushered away from the stage, modernity appears to be unstoppable in its march. The contributors to this volume have chosen to explore subjects different from the issues most often associated with bilateral relations such as diplomatic history in the narrower sense or the triumphant success of Japonisme. They aim to reconsider some of the defining traits associated with first encounters-a mixture of hope and error, dialogue and fear, and imagination and reality-and to shed light on lesser-known aspects of Franco-Japanese relations.

10/2021

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Histoire de France

Jours de guerre au village. Années noires, années vertes en Auvergne et Margeride, 1939-1950

Dans une très vaste forêt, le mont Mouchet contient et abrite deux lieux tout proches : les ruines d'une maison forestière, ultime réduit des maquis d'Auvergne en 1944, et à quelques encablures, le sous-bois fangeux où, le 19 juin 1767, dit-on, fut abattue la Bête du Gévaudan. La superposition géographique de ces deux drames a de quoi intriguer. Ici, à deux siècles de distance, la peur, la violence, la souffrance. La nature en folie (l'animal cannibale, incontrôlable), puis la société en folie (la barbarie guerrière). " A petits pneus prudents, me voici prenant de l'altitude, traversant de longs pâturages en pente douce, fils barbelés, montbéliardes, blocs de granit épars sur les landes. Quelques rares panneaux indiquent des noms de fermes : Le Gasquet, Tombevie... Je gagne le Mémorial. Juste à côté s'est installé un bar-restaurant : gardien de la mémoire des combattants ou de celle des victimes de la Bête ? Serpentant en forêt, une petite route circonscrit très exactement le mont Mouchet. A plusieurs croisements, des routes indiquent la direction de communes situées en contrebas, sinistrées par la guerre : Pinols, Paulhac-en-Margeride, Chanteloube - chantent mais mordent les loups ! Je le savais bien sûr, la réalité fut plus nuancée. Mais si la réalité fut autre que je la rêvais - sans être dupe -, elle ne fut pas tout autre. Et c'est à mettre très précisément l'accent sur la coexistence, la cohabitation, la brève rencontre des sauvés et des sauveurs, leurs perceptions réciproques, sur le vis-à-vis de deux cultures, que je m'emploierai. " Cette région a abrité des migrations enfantines, le séjour des petits Marseillais, par exemple. Ici on a aussi sauvé des Juifs. Et cette histoire, Martin de La Soudière l'écrit. Pour cela, " Il prend le temps d'aller à la rencontre des hameaux et des gens, conjuguant les techniques éprouvées de son métier d'ethnologue et une attention, une patience, une manière d'être là et de ne pas en être - intrus et familier à la fois -, qui donnent à son regard et à son écriture une marque immédiatement reconnaissable. " (Patrice Cabanel, postface). " Dans les pages de Martin de la Soudière, se déploie une histoire buissonnière, nouvelle, originale, aérée aux vents des montagnes, un long périple, temporel et spatial, qui vagabonde et rebondit de villages en hameaux, à travers ces espaces rudes et ruraux de la Haute-Loire, de la Lozère et du Cantal, mieux dénommés Margeride, Aubrac, Monts d'Auvergne ou Combraille. " (Eugène Martres, préface).

07/2011

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Biographies

Pierrot Posthume. Tome 1

La toile se lève sur la scène, où le peintre Puvis de Chavannes a peint d'assez cocasses décorsune scène où il y a juste la place pour un soufflet et un coup de pied dans le derrière. Et la farce commence, une farce qui parait écrite au pied levé, une nuit de carnaval, dans un cabaret de Bergame, avec de jolis vers qui montent s'enrouler ainsi que des fleurs autour d'une batte. Là dedans passe et repasse toute la famille, les deux filles de Gautier, Judith, dans un costume d'Esméralda de la comédie italienne, développant des grâces molles ; la jeune Estelle, svelte dans son habit d'Arlequin, et montrant sous son petit museau noir, de jolies moues d'enfant ; le fils de Gautier en Pierrot un peu froid, un peu trop dans son rôle, un peu trop posthume ; puis enfin Théophile Gautier, luimême faisant le docteur, un Pantalon extraordinaire, grimé, enluminé, peinturluré à faire peur à toutes les maladies énumérées par Diafoirus, l'échiné pliée, le geste en bois, la voix transposée, travaillée, tirée on ne sait d'où, des lobes du cerveau, de l'épigastre, du calcaneum de ses talons : une voix enrouée, extravagante, qui semble du Rabelais gloussé. septembre. BarsurSeine... . Il habite ici un millionnaire, d'une avarice telle, que lorsqu'il a mis ses fils au collège, il a défendu par économie qu'on cirât leurs souliers, disant que le cirage brûlait le cuir... et il a remis au proviseur une couenne de lard pour les frotter. Septembre. C'est prodigieux comme Millet a saisi le galbe de la femme de labeur et de fatigue, courbée sur la glèbe. Il a trouvé un dessin carré, un contour fruste qui rend ce corpspaquet, où il n'y a plus rien des rondeurs provocantes de la forme féminine, ce corps que le travail et la misère ont aplati comme avec un rouleau, n'y laissant ni gorge ni hanches, et qui ont fait de cette femme un ouvrier sans sexe, habillé d'un casaquin et d'une jupe, dont les couleurs ne semblent que la déteinte des deux éléments entre lesquels ce corps vit, en haut bleu comme le ciel, en bas brun comme la terre. septembre. Il y a une vieille demoiselle ici, une cidevant religieuse, qui terminait une longue déploration de toutes les misères et de toutes les dégoûtations de l'humanité par cette réclamation : "Et puis, pourquoi sommesnous faits en viande ? " Cette révolte contre la matérialité de notre être, et l'aspiration à la composition d'un végétal ou d'un minéral, ne prouventelles pas une délicate spiritualité féminine ?

01/2023